LES SÉISMES ET TSUNAMIS LES SÉISMES ET TSUNAMIS : LEUR
Transcription
LES SÉISMES ET TSUNAMIS LES SÉISMES ET TSUNAMIS : LEUR
LES SÉISMES ET TSUNAMIS : LEUR ORIGINE ET COMMENT SE PROTÉGER Marc-André Gutscher Directeur de Recherche CNRS (Senior Researcher) Université Européenne de Bretagne, Brest/ Institut Universitaire Européen de la Mer UMR 6538 Domaines Oceaniques, Plouzané [email protected] Tél. +33/0 298 49 87 27 La vaste majorité des séismes (90%) se produisent dans les « zones de subduction », où une plaque océanique s’enfonce sous une autre plaque. Ces séismes ont lieu généralement entre 10 - 50 km de profondeur, en domaine marin, juste au large des côtes voisines. Les plus grands séismes (magnitude ≥8) déclenchent typiquement des tsunamis, qui peuvent créer des vagues de 5-10+ m à l’échelle régionale et même traverser l’océan pour frapper des côtes lointaines. En moyenne une quarantaine de séismes M ≥8 sont générés par siècle à l’échelle de la planète et presque tous en région péri-Pacifique. Depuis une dizaine d’années nous avons assisté à cinq « méga-séismes » (M≥8,5), une situation qui ne s’était pas produit depuis presque 50 ans. Les deux plus forts avaient des conséquences catastrophiques (Sumatra Déc. 2004 M9,1 avec 280.000 morts et Japon Mars 2011 M9,0 avec 20.000 morts). Ces séismes de méga-chevauchement représentent un mouvement sur une énorme faille à faible pendage, avec des dimensions typiques de 4001000 km de long, 100-200 km de large et avec un glissement moyen sur le plan de faille allant de 5-20 m. Pour comparaison le séisme de Haïti Jan. 2010 était beaucoup moins puissant (M7,0) mais a eu lieu à une faible profondeur (10-15 km) sur une faille presque verticale avec un mouvement décrochant. Les dégâts matériaux et humains ont été particulièrement forts (200 - 300.000 morts selon les estimations), une situation aggravée par la forte densité de population et la mauvaise construction à proximité de la faille. La France métropolitaine n’est pas menacée par des séismes aussi puissants (puisqu’il n’y a pas de limite de plaques en France). Néanmoins les Antilles (la Guadeloupe et la Martinique) se situent sur une zone de subduction et ont subis des séismes et tsunamis importants en 1839 et 1843. L’origine de ces séismes et la période de récurrence typique restent mal connues. Les îles de Polynésie française sont loin de toutes limites de plaques, mais se trouvent exposées à des tsunamis d’origine lointaine (Amérique du Sud, Japon, Alaska, etc.). Elles sont touchées en moyenne tous les 10-20 ans. Des systèmes d’alerte aux tsunamis se révèlent particulièrement utiles et bien adaptés dans des grands océans (Pacifique) où les temps de trajets sont longs. Pour des populations vivant directement au-dessus d’une zone de subduction la meilleure « protection » est surement l’éducation. En Europe les zones sismiques se situent principalement en région Méditerranéenne, le long de la limite de plaque entre l’Afrique et l’Europe et où on retrouve localement des zones de subduction (sous la Grèce, le Sud de l’Italie et la région Gibraltar). Plusieurs grands séismes et tsunamis historiques ont frappé ces régions dont parmi les plus destructeurs ceux de Lisbonne 1755 (M8,7) et de Catane 1693 (~M7-8). La France métropolitaine n’est pas exposée à une telle activité sismique. Les régions les plus sismiques en France sont : les Pyrénées, la région PACA (Provence-Alpes-Côte d’Azur), l’Alsace (fossé Rhénan avec un séisme historique important M6,5 à Basel en 1356), ainsi qu’une bande de sismicité modérée qui s’étend du Poitou-Charente jusqu’à la pointe de la Bretagne. Les côtes sud françaises sont potentiellement exposées à un tsunami d’origine de la Méditerranée Occidentale (par exemple la marge active Nord Maghrébine au Nord de l’Algérie), comme par exemple lors du séisme de Boumerdes (séisme M6,8 en 2003 et tsunami avec légers dégâts dans quelques ports de plaisance français). Enfin, les meilleures manières de se protéger contre les séismes restent l’éducation et l’application de bonnes normes de construction parasismique.