Capsule_Inspections des installations privées d`eau - Mille
Transcription
Capsule_Inspections des installations privées d`eau - Mille
Québec Municipal Page 1 sur 3 Accueil / Archive des Chronique / Inspections des installations privées d'eau potable et d'eaux usées dans le cadre d'une transaction immobilière Chronique Inspections des installations privées d'eau potable et d'eaux usées dans le cadre d'une transaction immobilière Corporation des officiers municipaux en bâtiment et en environnement du Québec | Mercredi, 5 septembre 2012 Mot(s)-clé(s) : eau potable, eaux usées Avant l'achat d'une propriété, avoir recours aux services d'un inspecteur en bâtiment est une pratique très bien établie et très peu de gens aujourd'hui s'aventureraient dans l'achat d'un bâtiment sans vérifier les infiltrations d'eau ou connaître l'état général de la toiture, des fenêtres, du béton de la fondation, etc. Ne serait-ce que pour avoir une idée des rénovations qui doivent être planifiées à court ou moyen terme ou connaître la conformité de la propriété au code du bâtiment et éviter les recours en vice caché, cette démarche est pleinement justifiée et recommandée par les agents immobiliers, voire exigée par les institutions financières. Vous serez peut-être surpris d'apprendre qu'il en va tout autrement quand il s'agit de l'inspection des installations de captage, de distribution et de traitement d'eau potable privées de même que pour les installations septiques. Pourtant, une non-conformité en eau potable ou en eaux usées peut non seulement présenter d'importants risques pour la santé et l'environnement, mais peut occasionner des dépenses majeures pour les nouveaux acheteurs et des recours en vice caché pour le vendeur. UNE PRATIQUE MAL ENCADRÉE Il suffit de lire les contrats de courtage pour s'apercevoir des exigences minimalistes en égard à l'eau potable et aux installations septiques. Pour bien des agents d'immeubles, une vérification de l'eau potable se résume à un simple échantillon pour vérifier la présence de bactéries coliformes et cet échantillon est prélevé souvent par le vendeur ou l'agent d'immeuble lui-même. Les installations de pompage d'eau souterraine, les réservoirs hydropneumatiques, la vulnérabilité du puits artésien ou du puits de surface ne sont pratiquement jamais vérifiés. Outre les coliformes, les éléments tels le fer, le manganèse, le souffre, l'uranium, le baryum, les fluorures, les nitrates et autres sont tous des exemples qui peuvent rendre une source d'eau impropre à la consommation. La mise à niveau des installations de captage et de traitement de l'eau représentent une dépense qui peut dépasser facilement dix milles dollars. Du côté des installations septiques, les vérifications s'arrêtent encore trop souvent à vérifier la présence ou non d'un dispositif quelconque sur le terrain. Les bons vieux puisards semblent être un gage de conformité pour bien des vendeurs. Pour plusieurs, le fait de ne jamais avoir eu à vider une fosse septique est la preuve qu'elle fonctionne à merveille! La notion du droit acquis http://www.quebecmunicipal.qc.ca/index.asp?module=articles§ion=2079&action=de... 2012-10-01 Québec Municipal Page 2 sur 3 est souvent galvaudée en installation septique et les gens croient à tort que les municipalités ne peuvent forcer la mise en conformité au règlement Q-2, r. 22. Très peu de gens réalisent que la mise en conformité d'une installation septique peut coûter de 5 000 $ à plus de 25 000 $. Depuis quelques années, à la suite de multiples recours en vice caché et de nombreuses reprises de finance liées à la conformité des installations septiques, les institutions financières ont commencé à exiger des certificats de conformité avant d'octroyer un prêt hypothécaire. Il s'agit certes d'un pas dans la bonne direction. Toutefois, les ordres professionnels se sont empressés de mettre en garde les technologues et ingénieurs sur la nature illégale de ce geste professionnel. En fait, aucun professionnel ne peut attester la conformité de travaux dont il n'a pas lui-même supervisé la construction. Un professionnel de la région des Laurentides me faisait le parallèle que, contrairement à une toiture pour laquelle la dégradation est visible, une installation septique enfouie ne peut être évaluée de façon précise. C'est logique! DES CONSÉQUENCES IMPORTANTES POUR LES ACHETEURS ET POUR LES VENDEURS Je vous invite à visiter le site Internet de l'Organisme d'auto-réglementation du courtage immobilier du Québec (OACIQ). Vous y retrouverez de nombreuses références à des poursuites en dommages contre des agents d'immeubles en relation avec des jugements portés sur la conformité des installations sanitaires lors de transactions. Un nombre de plus en plus important de poursuites en vice caché est intentées par des acheteurs se voyant dans l'obligation de remplacer leurs installations septiques dans les premières années d'acquisition d'une résidence. Il est facile de s'imaginer les conséquences désastreuses que pourraient représenter la nécessité de dépenser de 10 000 $ à 20 000 $ dans l'année qui suit l'acquisition d'une maison pour des individus ayant atteint un taux d'endettement élevé. Cette situation pourrait dans certains cas équivaloir à remettre les clés à l'institution financière. La situation n'est pas plus réjouissante pour un vendeur devant débourser des milliers de dollars quelques années après la vente pour remplacer une installation septique qu'il croyait à tort conforme. Il s'agit de conséquences financières, mais aussi d'impacts tout aussi, sinon plus importants sur la santé et l'environnement qui sont en jeu. Nous serions en droit de nous questionner sur la pertinence de négocier avec le vendeur une réduction du prix pour inclure une hotte de cuisinière ou encore les stores et les rideaux, alors que l'eau du puits contiendrait du plomb, de l'uranium ou des nitrates (voire des bactéries E. coli.) et ainsi représenter un risque important pour la santé des occupants. On ne peut blâmer les particuliers étant donné le manque flagrant d'encadrement des inspections et le peu d'information sur les risques associés à une nonconformité. L'inspection adéquate des installations de captage d'eau, de traitement d'eau potable de même que des installations sanitaires permettrait d'atteindre des objectifs de protection, d'information et de planification. Le vendeur y verrait un outil lui permettant de maximiser la valeur de sa propriété et l'acheteur pourrait planifier les dépenses à venir et acheter en connaissance de cause. L'AESEQ PRÉPARE UN OUTIL QUI PERMETTRA D'ENCADRER LA PRATIQUE L'Association des Entreprises Spécialisées en Eau du Québec (AESEQ), organisme affilié à l'APCHQ oeuvrant auprès des acteurs de l'industrie de la gestion décentralisée des eaux, a formé un groupe de travail spécifiquement dédié à cette problématique. Ce groupe est formé de spécialistes en eau potable et en eaux usées qui mettront sur pied le contenu minimal d'une inspection dans le cadre d'une transaction immobilière. Cet outil, destiné aux professionnels de ces secteurs, verra à assurer que les transactions soient faites en connaissance de cause et que tant les vendeurs, les acheteurs que les créanciers aient non seulement un portrait de la situation existante mais une évaluation des avenues pour procéder à la mise aux normes. http://www.quebecmunicipal.qc.ca/index.asp?module=articles§ion=2079&action=de... 2012-10-01 Québec Municipal Page 3 sur 3 Il fait actuellement consensus dans l'industrie que l'inspection des installations privées d'eau potable et d'eaux usées doit être réservée aux professionnels compétents en la matière, soit les ingénieurs, les technologues et les spécialistes certifiés en système de traitement d'eau potable domestique. Au même titre que l'inspection des bâtiments, la portée légale et financière des inspections au niveau des eaux usées et potable doit être encadrée de façon claire et la nature des inspections doit être standardisée et uniformisée. Les différents intervenants du secteur immobilier, soit les entreprises de courtage, les agents d'immeubles, les notaires et les institutions financières, seront sollicités afin d'exiger des inspections qui protégeront les intervenants. L'AESEQ, qui présentera la première version de cet outil d'inspection en 2012, compte bien le faire adopter par les acteurs du milieu immobilier et financier. http://www.quebecmunicipal.qc.ca/index.asp?module=articles§ion=2079&action=de... 2012-10-01