Correction du devoir de Sciences sociales et politiques du
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Correction du devoir de Sciences sociales et politiques du
Correction du devoir de Sciences sociales et politiques du baccalauréat blanc de janvier 2014 Sujet : Comment la société civile organisée contribue-t-elle au fonctionnement de la démocratie ? => C'est un sujet classique, qui n'a pas été réussi, essentiellement par manque de connaissance du cours. Erreurs de vocabulaire : - Politicien : en français, « politicien » est péjoratif. Vous ne devez jamais l'employer. Le terme neutre (que vous devez employer) est « homme politique ». - Civil : les composants de la société civile ne sont pas les « civils », mais les individus, les citoyens, les organisations, etc. En français, civil signifie, en effet, celui qui n'est pas militaire, et pas celui qui est membre de la société civile. Erreurs de méthode : → Les plus graves erreurs sont des erreurs de méthode. → Il faut une introduction et une conclusion (même brève) à votre devoir. → Votre introduction doit contenir une définition du terme central du sujet (cette définition peut se trouver dans les développements, mais il est préférable qu'elle soit en introduction). → La plupart des notes faibles sont la conséquence d'une connaissance très insuffisante du cours. L'épreuve de Sciences sociales et politiques n'est pas difficile, mais elle implique une parfaite maîtrise du cours. Vous devez être capable de restituer le cours, en l'enrichissant des documents. Ne pas être capable de restituer le cours est la certitude de l'échec. Ce n'est pas une épreuve de réflexion, mais avant tout une épreuve de restitution. → Les copies sont (notamment en raison de cette maîtrise insuffisante du cours) trop courtes. Votre copie doit faire au moins trois pages. Erreur de compréhension du sujet → Toujours en raison d'une maîtrise insuffisante du cours, le sujet n'a pas été toujours compris, ce qui a conduit à des hors sujets, deuxième source d'échec. Le sujet porte sur la contribution de société civile organisée. Organisée signifie non pas tous les citoyens en dehors des hommes politiques et de l'État, mais toutes les organisations, qui ne dépendent pas de l'État, et qui cherchent à influencer les décisions politiques en fonction d'un intérêt, d'une vision du monde, etc. Par conséquent, le sujet ne porte pas sur la démocratie participative (chapitre 2), mais sur la manière dont les organisations, ne dépendant pas de l'État, font valoir leurs intérêts, et cherchent à influencer les décisions politiques. C'est donc le chapitre 3. → Attention à ne pas avoir une vision « naïve » de la société civile. La société civil est constituée de l'ensemble des organisations, existant dans la société, en dehors de l'État, et qui ne cherchent pas à prendre le pouvoir (à la différence des partis politiques), mais s'efforcent d'influencer les décisions politiques, en fonction d'un intérêt, etc. : syndicats, églises, associations, groupes de pression, etc. Ces associations représentent des intérêts sociaux, et sont créées volontairement par des individus qui cherchent à les défendre. Ces individus agissent ainsi parce que c'est dans leur intérêt. Ils ne dépendent pas de l'État, au contraire, puisque leur but est de l'influencer. Il est donc profondément erroné d'écrire que « la société civile a été mise en place » par l'État, pour représenter les citoyens. Ce n'est pas ainsi que les choses se sont passées : ces organisations se sont développées parce que les citoyens souhaitent se faire entendre, parce qu'ils ont le sentiment de n'être pas bien représentés, etc. La plupart du temps, personne ne les a poussés à le faire. Le monde social n'est pas un monde d'objets que l'on crée : ce sont des individus qui s'efforcent de faire des choses. L'État n'est pas un être surpuissant qui crée des organisations par magie. Il est, par contre, exact qu'il peut, à l'occasion, favoriser le développement d'organisations (comme l'a fait la Commission européenne). Mais il est bien incapable de créer toute la société civile. Correction du plan Le plan ne pose pas de difficulté particulière : il suffit de reprendre le plan du cours. Un élève qui connaît son cours doit avoir bien plus que la moyenne. Le I explique en quoi la société civile enrichit la prise de décision politique (comment ⁼ en quoi). Le II et le III, les moyen par lesquels elle le fait (comment = par quels moyens). Il est possible de faire une lecture restrictive du sujet et de ne traiter que le II et le III. I) La société civile organisée : une composante utile de la prise de décision politique A) Une représentation des intérêts sociaux utile au dialogue démocratique → la société civile porte aux décideurs politiques des points de vue que ceux-ci peuvent ne pas connaître, ou qu'ils peuvent méconnaître. Elle enrichit ainsi le dialogue démocratique (c'est cela qui la rapproche de la démocratie participative, mais ce n'est pas de la démocratie participative, parce qu'il ne s'agit pas de procédures de consultation de tous les citoyens, mais de l'action d'organisations constituées, organisées.) B) Une représentation des intérêts sociaux qui introduit une expertise → Elle peut également apporter une expertise qui fait défaut aux décideurs politiques. => Le Conseil national de la protection de la nature (document 1) illustre ces deux composantes : il vise à protéger la nature en prenant des décisions de compromis qui sont acceptées par les divers intérêts sociaux qui sont concernés par cette protection, et qui ne sont pas nécessairement d'accord : en particulier les représentants des chasseurs et les défenseurs des espèces animales. Cela permet donc un dialogue démocratique qui permet à tous de s'exprimer. Cela permet également aux décideurs d'avoir une expertise qu'ils n'ont pas nécessairement (les chasseurs et les protecteurs de la nature connaissent des éléments qui peuvent leur échapper). II) La société civile organisée contribue au fonctionnement de la démocratie par le recours à la coopération A) La coopération institutionnalisée. Cours + illustration grâce au document 1, qui montre comment le gouvernement a institutionnalisé la participation des organisations environnementales aux décisions portant sur la faune et la flore. Ces organisations font, en effet, officiellement partie de l'organisme qui est chargé de les prendre. B) La coopération non institutionnalisée. Cours + document 2. Un grand nombre d'associations et de groupes de pression ont le droit d'aller voir les députés et de faire valoir leurs intérêts, mais ils ne sont pas officiellement associés à la prise de décision. Le document 2 permet également de montrer une limite de la participation de la société civile à la prise de décision : on voit, en effet, que la plupart des groupes accrédités sont des entreprises ou des lobbys qui peuvent influencer les décisions dans un sens qui est favorable à leurs intérêts, sans que les citoyens n'en aient connaissance. III) La société civile organisée contribue au fonctionnement de la démocratie par le recours à la contestation. A) La construction d'un rapport de force par le recours à l'opinion publique (cours). B) La construction d'un rapport de force direct avec le pouvoir politique (menace de sanction contre les décideurs politiques, etc.)