les technologies Web les technologies Web

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les technologies Web les technologies Web
SAP lance un intégré spécialement conçu pour les PME
P. 6
Découvrez les
Incontournables
Pro HP
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< 21 novembre 2003 >
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www.weblmi.com
Inter view >
François Dévé, président de l’ANDSI
“Les PME souffrent d’un
manque de compétences
techniques”
P. 4
>
Mobilité : l’ère
de la connexion
permanente
<
>
P. 39
Dossier
>
Misez
sur
les technologies Web
Jacques Freydrich,
responsable de projet chez NeilPryde, a choisi un progiciel de gestion intégré
accessible par une interface Web pour unifier sa gestion et conserver un parc
mixte de micro-ordinateurs. > P 31
Des catalogues sur
le Web pour relier PME
et grande distribution P. 44
>
Supplément au Monde Informatique n° 1003 daté du 21 novembre 2003. Ne peut être vendu séparément.
SPÉCIAL
PME •PMI
w w w . w e b l m i . c o m
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Édito
< 21 novembre 2003 >
4
“Les PME et PMI n’utilisent pas tout le panel
des technologies Web”
Une interview de François Dévé, président de l’ANDSI.
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14
SAP lance un intégré conçu pour les PME
Apprivoiser
Le DSL marie Internet et téléphonie
Office 2003, Microsoft choisit la fuite en avant
l’informatique
Les fabricants veulent vous faire craquer pour la couleur
Smart Office, l’offre PME selon HP
DOSSIER
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38
Misez sur les technologies Web
L’extranet ne connaît plus de limites
Administrer ses équipements en passant par le Web
Accéder aux applications avec un navigateur
Le réseau privé virtuel, clé de l’intranet
Un réseau RPV hautement disponible pour World Courier
Changer de navigateur pour plus d’efficacité
NeilPryde réconcilie PC et Macintosh derrière un navigateur
Le référencement, clé de la réussite de son site Web
Maîtriser les connaissances pour soutenir l'innovation
La conférence Web s’attaque aux budgets des transports
Un logiciel pour mieux répondre au courrier
MOBILITÉ
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42
L’ère de la connexion permanente
L’homo mobilis enfin équipé
Le GPRS à prix, enfin, raisonnables
Bien installer un réseau Wi-Fi
COMPRENDRE
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Marc Guillaumot
TENDANCES
par Patrice
Desmedt,
rédacteur
en chef
La sauvegarde, un mal nécessaire à systématiser
Des échanges codifiés entre PME et grande distribution
Cibler clients et concurrents avec un SIG
Bien choisir un écran plat
Les besoins informatiques des PME et
des PMI sont finalement peu différents
de ceux des grandes entreprises. Celles-ci
comme celles-là veulent d’une part des
outils pour gérer et pour communiquer,
d’autre part des logiciels adaptés à leur
métier. Et si la dimension des systèmes
d’information des PME les rend moins
complexes à mettre en œuvre et
à administrer, les ressources humaines
et financières qui peuvent leur être
allouées sont également plus restreintes.
L’évolution technologique prend parfois le
bon chemin, avec des produits simplifiant
le déploiement. Les technologies Web,
auxquelles nous consacrons notre dossier,
en font partie. En quelques années, elles
ont bouleversé la manière d’aborder
nombre de problèmes informatiques, tout
en préservant l’existant, ce qui n’est pas
la moindre de leurs qualités. Grâce à elles,
les entreprises de taille moyenne peuvent
mieux lutter face à leurs concurrents. De
la même façon, elles peuvent s’approprier
les bénéfices apportés par la mobilité.
Leurs collaborateurs, qu’ils soient dans
les murs de leur entreprise ou à l’autre
bout de la France, peuvent désormais
travailler – presque – de la même manière.
Au moment où tous les grands constructeurs
et éditeurs leur font les yeux doux, les PME
et les PMI ont une belle carte à jouer,
en sachant apprivoiser l’informatique.
Directeur
de la publication :
Ted Bloom
Ce supplément
a été réalisé
par le pôle
technologies d’IDG
PME - PMI
Rédacteur en chef :
Patrice Desmedt
Rédacteur
en chef adjoint :
Serge Leblal
Chef des informations :
Maryse Gros
Rédacteurs :
Nathalie Costa-Lançon
et Olivier Descamps
A collaboré :
Olivier Bouzereau
Secrétariat de rédaction :
Margherita Malara
Maquette
Hervé Bedel
Iconographie :
Nouara Aftis
Fabrication :
Jean-Luc Gonzalez
EDITO
Des économies tangibles pour les appels vers les mobiles
Commission paritaire :
63 427
Dépôt légal :
e
4 trimestre 2003
Imprimerie : Dulac
ZI route de Paris
27120 Pacy-sur-Eure
3
LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003
Tendances
François Dévé, président de l’ANDSI, nous fait part de ses réflexions sur l’adoption des technologies Web dans les PME et PMI.
<
Interview
>
“Les PME et PMI n’utilisent pas
tout le panel des technologies Web”
François Dévé, président de l’ANDSI, nous fait part des difficultés rencontrées par les DSI de petites et
moyennes structures, membres de cette association, pour mettre en place l’ensemble des technologies Web.
TENDANCES
Lors des réunions organisées par
l’Association nationale des directeurs de systèmes d’information
(ANDSI), quels types de préoccupations sont évoqués par les DSI
de PME et PMI ?
4
François Dévé : L’ANDSI est un
lieu de rencontre entre directeurs
informatiques en activité afin
qu’ils partagent et échangent leur
expérience sur les difficultés internes et externes liées à l’exercice
de leur profession. Dans notre association, créée il y a vingt ans, environ la moitié des adhérents sont
des directeurs de systèmes d’information de PME ou de PMI. Ces
derniers connaissent des problèmes liés au choix, à l’animation
et à l’évolution des techniques de
gestion de l’information. En effet,
ils doivent faire en sorte que leur
entreprise utilise au mieux les techniques disponibles pour chacun
des domaines : commercial, fabrication ou après-vente.
En général, les préoccupations que
rencontre le DSI d’une PME ou
d’une PMI sont comparables à
celles des grandes entreprises. Elles
concernent le type de relation qui
doit s’établir entre l’entreprise, les
prestataires, les constructeurs ou
les éditeurs.
Avec l’apparition continue de nouvelles technologies, de quels
moyens disposent les DSI des PME
et PMI pour former leur personnel
informatique ?
F. D. : La mode est à l’externalisation car les petites et moyennes
structures ne disposent pas de
compétences informatiques pointues en interne. Elles préfèrent,
donc, infogérer, par exemple, leur
production informatique afin de
former leur personnel sur de nouvelles technologies. A l’ANDSI,
nous ne dispensons pas de formation. Lors de nos cinq réunions
annuelles, nous abordons diffé-
rents thèmes concernant le matériel ou les logiciels comme les assistants personnels, le langage
XML ou l’EAI (Intégration des Applications dans l’Entreprise) sous
forme d’exposé d’une heure environ. Chaque séance est suivie par
une demi-heure de questions-réponses sous forme de débat “pour
ou contre”, afin que les DSI puissent se faire une opinion. Nous privilégions l’expérience de chacun
et, sans aucune complaisance,
nous nous autorisons à “revenir”
sur les échecs, en nous efforçant
d’en analyser les causes. Chacun
explique les raisons des dysfonctionnements. En outre l’ANDSI
s’efforce d’organiser une ou deux
réunions “spot” par an, au cours
desquelles elle invite des DSI non
adhérents, un éditeur ou un
consultant pour parler d’un sujet
lié à l’actualité technologique telle
que l’informatique décisionnelle
ou la sécurité des réseaux (pare-feu
ou antivirus).
Incontournables Pro:
A ce prix, les PME ont enfin droit au meilleur
Les technologies Web, la conférence sur Internet, la sécurité des
liaisons Extranet ou l’accès à un
progiciel depuis un navigateur
Web, sont-elles déjà largement diffusées parmi les PME et PMI
membres de votre association ?
F.D.: Certaines de ces technologies
sont utilisées par les PME et PMI
membres de l’ANDSI car elles correspondent à leur besoin. Les
échanges sur le Web, et tout ce qui
permet aux PME et PMI de communiquer avec plusieurs sites, sont
très répandus. Mais la plupart du
temps, les petites et moyennes entreprises n’utilisent pas tout ce
panel de technologies, car elles ne
savent pas toujours bien les exploiter, par manque de compétences techniques en interne.
Considérez-vous l’arrivée de ces
technologies Web comme une
contrainte supplémentaire, qui
oblige à revoir le système d’infor-
Marc Guillaumot
➜ François Dévé • Président de l’Association Nationale des
Directeurs de Systèmes d’Information (ANDSI) depuis 1999. Il
exerce la fonction de directeur général, depuis deux ans, au sein
du GIE Informatique Cent. Ce dernier est spécialisé dans la mise
au point d’une plate-forme de gestion d’une institution de retraite
complémentaire. Son objectif est de pouvoir servir dans ce
domaine le plus grand nombre de groupes de protection sociale.
mation “pour rester dans la course”,
ou comme une opportunité pour
gérer plus facilement son système
d’information ?
F. D. : Un grand nombre de technologies Web, mises à disposition des PME et PMI, obligent les
DSI à repenser leur système d’information. Tout dépend du domaine que l’entreprise souhaite
privilégier : l’accès à son catalogue produits et services par le
Web, ou la gestion de sa production. A l’ANDSI, les membres accordent beaucoup d’importance
à la veille technologique. C’est
ainsi qu’à plusieurs reprises nous
avons fait appel à la société Documental, pour qu’elle nous présente les tendances technologiques du marché. Il y a quelques
années, les consultants en informatique préconisaient aux entreprises l’adoption de progiciels de
gestion de la relation client si elles
ne voulaient pas se laisser distancer par leurs concurrents. Aujourd’hui, la relation client est au cœur
de la “webisation” dans les PME et
PMI qui ont beaucoup de fournisseurs. En effet, elles doivent, notamment, être capables d’envoyer
des factures ou bons de commande par EDI (Echanges de Données Informatisées). En tant que
responsable d’un GIE, après avoir
été, dans différentes entreprises,
en charge de l’informatique, je
me trouve confronté aux obligations de la PME-PMI : privilégier la
meilleure offre tout en disposant
de moyens limités.
Le Cigref, club des DSI des cent vingt
plus grandes entreprises françaises,
vient de signer un accord avec
Microsoft. Comment les PME viventelles leurs rapports avec les éditeurs?Arrivez-vousàreprésenterune
force face à ces éditeurs?
entreprises, souvent suréquipées,
qui mentionnent, dans leur cahier
des charges, les solutions imposées
à leurs fournisseurs. Ceux-ci doivent, en effet, veiller à ne jamais être
trop en décalage par rapport aux
techniques d’échange.
F. D. : Aujourd’hui, les entreprises,
petites ou grandes, se retrouvent,
dans la même situation vécue pendant de nombreuses années, face à
la dictature des grands fournisseurs. Il y a quelques années, un
grand constructeur a provoqué le
mécontentement des entreprises
en pratiquant des prix variables
en fonction de la taille du client.
Considérez-vous les logiciels libres
comme une alternative viable
face aux logiciels commerciaux
classiques ?
“
F. D. : A l’image de Linux, l’utilisation de logiciels libres représente
une chance pour la profession de
se libérer de la tutelle de grands
constructeurs et éditeurs, mais cela
Aujourd’hui, les entreprises
se retrouvent face à la dictature
des grands fournisseurs
Aujourd’hui, c’est au tour de Microsoft de pratiquer à l’identique,
en imposant un système d’abonnement dans la durée (1).
Le Cigref a bien œuvré en définissant des accords avec Microsoft
permettant d’avoir une solution
plus souple aussi pour les PME et
PMI. Celles-ci ne sont plus obligées de commander mille licences
pour bénéficier de tarifs intéressants. Au niveau de l’ANDSI, nous
avons prévu d’organiser, début
2004, une réunion avec Microsoft
et le Cigref pour qu’ils nous exposent les conclusions de cet accord.
Comment les DSI de PME et PMI répondent-ils aux pressions des
grandes entreprises qui leur imposent certaines technologies pour
travailler avec elles ?
F. D. : Les PME et les PMI doivent
s’adapter aux outils d’échange d’information de leurs clients. Dans la
plupart des cas, ce sont des grandes
”
prendra du temps pour que l’offre
devienne mature. Aujourd’hui
cette pratique est encore réservée à
des DSI disposant d’équipes de
développement capables de tester
ces outils avant de les installer. La
licence de ces logiciels open source
est certes gratuite, mais leur mise
en œuvre et leur intégration peuvent se révéler excessivement onéreuses. Par ailleurs, il est difficile
pour une PME ou PMI de repérer,
parmi tous les logiciels libres, ceux
qui seront pérennes.
Dans son rapport sur la “compétitivité numérique des PME” (2), remis
en juin au premier ministre, le
député du Loiret Jean-Paul Charié
préconise une participation au niveau fiscal et technologique de l’Etat
au développement des TIC dans les
PME-PMI. Qu’en pensez-vous ?
F. D. : Les membres de l’ANDSI sont
convaincus que le numérique et les
technologies Web vont pouvoir
simplifier les relations entre les entreprises et leurs prestataires. Les
PME et PMI sont prêtes à investir
dans ces technologies, à condition
que les mesures d’incitation de la
part de l’Etat soient assez fortes: des
aides au niveau fiscal, par exemple.
Les DSI, membres de l’Association, espèrent que ce rapport ne soit
pas qu’une accroche médiatique.
Il faut se confronter avec les pouvoirs publics, d’un côté il y a le discours, et de l’autre les mesures qui
sont réellement prises. Nous ne
sommes pas sceptiques à propos
de ce rapport, bien au contraire,
nous sommes très intéressés, mais
nous attendons de voir concrètement comment cela va se traduire
sur le terrain.
Une des recommandations du rapport de Jean-Paul Charié concerne
la création d’emplois informatiques
jeunes, est-ce une proposition
intéressante pour les PME et PMI ?
F. D. : Tout ce qui permet d’alléger
les charges sociales qui pèsent sur
l’emploi est une bonne chose pour
les PME et PMI. Celles-ci doivent
disposer en interne de compétences techniques pour investir
dans le numérique. La création
d’emplois informatiques jeunes
est une mesure qui peut effectivement les aider à recruter des jeunes
techniciens. Le passage à l’an 2000
et à l’euro a constitué un écran de
fumée. De nombreuses SSII, spécialisées dans Cobol, se sont alors
créées pour palier au manque d’informaticiens connaissant ce langage. Aujourd’hui, les petites et
moyennes structures ont besoin
d’informaticiens au profil généraliste, ayant des connaissances sur
l’ensemble des technologies, plutôt que des techniciens pointus en
Java ou en réseau télécom.
PROPOS RECUEILLIS PAR
NATHALIE COSTA-LANÇON
________
(1) Appelée Software Assurance, cette redevance annuelle revient à payer entre 25
et 29 % du prix du logiciel chaque année,
contre l’accès à toutes les mises à jour.
(Voir LMI n° 994 du 19 septembre 2003,
page 8 et 9).
(2) Voir suppléments PME dans LMI
n° 971 du 28 février 2003, page 42 et
n° 987 du 20 juin 2003, pages 4 et 5.
Sur le Web > > >
www.andsi.asso.fr
www.competitivite-numerique.com
Découvrez tous les Incontournables Pro HP sur www.hp.com/fr/pme-pmi
TEENDANCES
Portrait
5
Tendances
<
Progiciels de gestion
>
SAP lance un intégré
conçu pour les PME
Pour entrer dans les PME ayant une activité de négoce ou de services,
SAP a préféré racheter un progiciel de gestion intégré conçu d’emblée
pour ce segment d’entreprises. SAP Business One vient d’être lancé en
France. Sa licence est vendue 1500 euros par poste jusqu’à fin décembre.
vec un produit radicalement différent de
son offre traditionnelle, SAP s’adresse
maintenant aux PME du négoce et
des services. La solution SAP Business One, tout juste livrée sur le
marché français, a été conçue dès
le départ pour les entreprises de
vingt à deux cent cinquante personnes. Ce progiciel de gestion intégré repose entièrement sur les
technologies Windows et exploite
les outils bureautiques de Microsoft. Sa prise en main se fait en
quinze jours et son déploiement
en trois à six semaines.
Le prix de sa licence plafonne à 1500
euros par poste, pour cinq postes
au minimum, jusqu’au 31 décembre 2003 (2500 euros après cette
date). Pour vingt utilisateurs, la facture totale avoisinerait les 48 000
euros (30 000 euros de licence,
15 000 euros de service, 3 000 euros
pour le matériel).
Début 2002, le numéro un mondial
des progiciels de gestion admet
qu’il ne peut pas proposer le même
produit à toutes les PME. Il décide
alors de racheter TopManage Financial Systems. Cet éditeur israélien développe un progiciel intégré qu’il a déjà installé chez huit
cents clients. Son offre est récente
et comprend les principales fonctions de gestion : comptabilité, administration des ventes, gestion
des stocks, suivi des opportunités
commerciales, SAV et gestion de
nomenclature (mais pas de paie
ni de gestion de production).
Elle dispose aussi d’atouts fonctionnels, parmi lesquels un workflow intégré pour créer des circuits
d’approbation ou envoyer des messages d’alerte. Plus originale, une
fonction “drag and relate”(mise en
relation) génère la création d’états
personnalisés par glissement de la
TENDANCES
A
6
SAP Business One propose des fonctions avancées de gestion des opportunités commerciales.
■
souris : la liste des factures d’un
client s’obtient en déplaçant son
nom sur la rubrique Factures.
Avant de lancer
SAP Business One
en France, SAP a
demandé à Ernst &
Young Entrepreneurs
de vérifier l’adéquation de ses fonctions
avec les besoins
des PME locales,
en particulier celles
de la comptabilité,
conforme à la réglementation française
dans sa version 6.5,
commercialisée
le 14 novembre.
■
Un réseau de distribution
spécialisé
Pour apporter SAP Business One
aux PME, SAP s’appuie sur des distributeurs spécialisés, les SSP (Sales
& Services Partners), interlocuteurs
uniques du client. Vingt d’entre eux
ont déjà été recrutés sur des critères
précis : connaissance des métiers
de la gestion, proximité géographique avec les PME, capacité à
consacrer quatre personnes à
l’offre SAP.
SAP veut en réunir trente-cinq d’ici
fin 2003, bien répartis sur l’Hexagone. Il ne souhaite pas aller au-
<
Panorama
delà pour garantir à chacun un revenu suffisant.
Certains revendeurs continuent à
proposer une autre offre de gestion,
comme Cyborg, intégrateur des
produits Sage. D’autres structures
ont été spécifiquement créées pour
revendre SAP Business One. C’est le
cas de Business Plus, dirigée par
Marc Rialland et Dominique
Genin (ex Axisse et Euriware).
MARYSE GROS
>
Un choix de solutions pour
grandes et petites structures
es PME ne constituent pas le fonds de
commerce principal
de SAP. En revanche,
de nombreux éditeurs de gestion se consacrent spécifiquement à ce segment. En France, les
offres qui sont les plus proches
du progiciel intégré SAP Business
One, selon l’analyse faite par
Ernst & Young Entrepreneurs,
sont les Ligne 100 et Ligne 500 de
Sage, ainsi que Microsoft Business Solutions Navision.
Au-dessus de cette cible, on
trouve des progiciels convenant
à des projets plus complexes.
Certains sont très bien adaptés
à la gestion de production,
L
comme ceux d’Adonix, de Baan,
d’Intentia, de J.D.Edwards (racheté
par PeopleSoft), de Qualiac, de Mapics (acquéreur de Frontstep), de
Microsoft, avec l’offre MBS Axapta,
et de QAD. On peut y ajouter les
produits de Cegid (S5), d’IFS, d’Isia,
de Lefebvre Software, de Scala et de
SilverProd.
Déclinées par métier
Dans le domaine de la gestion de
production, SAP dispose lui aussi
d’une solution, déclinée de son
progiciel traditionnel. Uniquement vendue en mode indirect,
SAP All-in-One est constituée de
versions pré-configurées pour
un métier (l’automobile, la plasturgie, la pharmacie, le BTP…)
qui ont été élaborées par les distributeurs eux-mêmes. L’objectif
de cette spécialisation est de réduire à six mois en moyenne la
mise en œuvre du progiciel.
D’autres offres, comme celles de
Generix, d’Oracle (voir page 29) et
d’Ordirope s’adressent davantage
aux PME du négoce.
Pour les PME plus petites, de nombreuses offres adaptées à leurs besoins et moins coûteuses à déployer, comme celles d’Apisoft,
Côté Ouest, Interlogiciel, Cegid (S3),
PMISoft et CCMX (Win Winner),
se complètent d’une multitude
d’offres sectorisées.
M. G.
Envie de gagner en autonomie?
Tendances
<
Télécommunications
>
Le DSL marie Internet et téléphonie
Dans le domaine des télécommunications, l’année
2003 restera comme le grand cru du dégroupage.
Deux tiers des entreprise françaises seraient ainsi
couvertes en 2004.
oilà plusieurs années
que l’on parle de la
possibilité pour les
opérateurs alternatifs
d’installer leurs propres équipements dans les répartiteurs de
France Télécom afin de proposer
un service DSL maîtrisé de bout en
bout à leurs clients. Mais jusqu’à
la fin 2002, le dégroupage restait
cantonné à quelques arrondissements parisiens ou quartiers de
grandes villes privilégiées. Et,
compte tenu du contexte économique, le doute était permis
quand le groupe LDCom annonçait, il y a tout juste un an, un investissement de cent millions de
francs dans le dégroupage d’ici
la fin 2003.
Pourtant, ce chiffre a été largement
tenu, les plans de couverture ont
été revus à la hausse et les prix proposés tant aux particuliers qu’aux
entreprises ont fondu. Pour
preuve, deux nouvelles offres de
9Télécom destinées aux PME :
“9com unique” pour la téléphonie et “9DSL Entreprise” pour l’accès Internet haut débit. 9com repose sur la technologie voix sur
DSL. L’entreprise qui souscrit à
l’offre abandonne l’opérateur his-
V
torique au profit de 9Télécom, y
compris pour l’abonnement.
L’équivalent d’un accès de base
Numéris est facturé 16,5 € HT par
mois (contre 33,6 chez France Télécom) et l’abonnement à un accès
primaire coûte 210 € HT (contre
504 € HT). Le prix des communications est aussi plus simple : la tarification unique, quel que soit le
lieu du destinataire de l’appel en
France métropolitaine.
Trente-trois villes bientôt
couvertes par 9Télécom
Pour la connexion Internet, 9DSL
Entreprise comprend des offres
ADSL (DSL asymétrique) à débits
garantis ou non, et SDSL (son homologue symétrique). Le prix d’un
accès garanti commence à 35 € HT
pour une connexion à 512 Kbit/s
(128 Kbit/s en débit montant). 9Télécom (division du groupe
LDCom) propose, en outre, un certain nombre de services optionnels : antivirus de messagerie,
pare-feu, adresse IP fixe et autres
réseaux privés virtuels sur IP pour
interconnecter deux sites. “L’offre
concerne aujourd’hui vingt-deux
agglomérations françaises, et pas
TENDANCES
Free, un deuxième
leader indiscutable
8
Avec LDCom, Free est, sans
conteste, le deuxième grand
acteur du dégroupage en
France aujourd’hui, même si
Cegetel a bien l’intention de
combler son retard dans les
mois qui viennent, et si
quelques acteurs de niche,
comme Colt ou Easynet, sont
très présents dans un petit
nombre de zones d’activité.
Si Free se tourne résolument
vers le grand public, son offre
n’est pas totalement à exclure
pour les petites PME qui ont
des besoins de débits non
garantis et qui veulent profiter
des tarifs téléphoniques
attractifs du fournisseur
d’accès. Free offre des
communications nationales
au prix des communications
locales pour les appels
entrants. De quoi peut-être
séduire les PME ayant du
personnel itinérant, qui a
besoin d’appeler, régulièrement, le siège de l’entreprise.
uniquement leur centre-ville”, insiste Olivier Dubesset, responsable
marketing données et Internet
chez 9Télécom. Le chiffre devrait
être porté à trente-trois d’ici à la
fin de l’année et à cent d’ici
juin 2004 ! Deux tiers des entreprises françaises seraient ainsi
couvertes. Une annonce qui paraît
plutôt crédible, si l’on se réfère au
respect des objectifs 2003 et à la
<
Télécommunications
montée en puissance de l’opérateur : LDCom fêtait en janvier sa
cinq millième ligne dégroupée ;
il en est à soixante mille aujourd’hui. A noter, enfin, que les PME
situées dans des zones non dégroupées ne sont pas totalement
exclues de l’offre de 9T, mais que
celui-ci se contente alors de revendre le DSL de France Télécom.
OLIVIER DESCAMPS
>
La fibre optique enfin
pour la PME
usqu’alors réservée
aux très grandes sociétés, la fibre optique
devient abordable
pour la PME. Completel entend
même se substituer totalement à
l’opérateur historique, et cela tant
pour la téléphonie que pour les
connexions Internet, tout en assurant à ses clients que la portabilité de leurs numéros de téléphone sera conservée. Et pas
besoin d’être une PME hors du
commun : l’offre Complétude se
destine aux entreprises de trente
personnes (solution 30) avec en
standard un accès à Internet de
2 Mbit/s (500 Kbit/s garantis), un
espace de stockage, trente numéros de téléphone (pour quinze
lignes), un numéro gratuit 0800 et
J
cinq numéros “fax to mail”, permettant de recevoir des télécopies
directement dans sa boîte aux lettres
électronique.
Séduisante par son évolutivité
La gamme Complétude commence
à 500 Kbit/s, mais les entreprises
peuvent aussi choisir un débit allant jusqu’à 10 Mbit/s dont quatre
garantis. L’offre 150+, qui propose ce
débit avec cent cinquante numéros
de téléphone, est à 1 900 € HT par
mois. Mais le principal intérêt de
Complétude c’est la prise en charge
par l’opérateur des frais d’installation, souvent trop importants pour
les PME. Une condition toutefois :
être situé dans l’une des neuf villes
couvertes par l’opérateur.
O. D.
Envie de gagner en productivité?
Tendances
<
Suite bureautique
>
Office 2003, Microsoft
choisit la fuite en avant
Améliorer la circulation de l’information, favoriser le travail collaboratif… Pour résister
à la concurrence, Office 2003 veut conquérir tous les marchés.
Sans négliger
aucun segment
du marché, pour
ventiler ses prix
de licences,
Microsoft
propose
six versions
d’Office 2003.
Office 2003 : six éditions diversifiées
■
a dernière mouture de
la suite bureautique de
Microsoft, Office 2003,
met l’accent sur les
fonctionnalités (travail collaboratif, sécurisation de documents, gestion de projet) et le support du format XML. Cette intégration du XML,
déjà présente dans les suites concurrentes Star Office et Open Office, apporte une nouvelle dimension à Office 2003 qui peut désormais être
employé comme une interface avec
le système d’information de l’entreprise, par exemple pour rapatrier
les données provenant d’un logiciel
de gestion ou pour faciliter la création de rapports d’activité. Mais le
support du XML ne sera disponible
que dans les versions professionnelles d’Office 2003.
Avec son offre diversifiée en six éditions (voir tableau), Microsoftveut
répondre à tous les besoins des entreprises tout en ajustant les prix.
L
<
Base de données
Version
Composition
Edition
professionnelle
entreprise
Word, Excel, PowerPoint, Outlook,
Access, Publisher, gestion des droits
numériques, support XML, Infopath et
Business Contact Manager
Disponible en VL
(volume licensing)
Edition
professionnelle
Word, Excel, PowerPoint, Outlook,
Access, Publisher, gestion des droits
numériques, support XML et Business
Contact Manager
590
Edition PME-PMI
Word, Excel, PowerPoint, Outlook,
Access, Publisher et Business Contact
Manager
531
Edition standard
Word, Excel, PowerPoint et Outlook
482
Edition basique
Word, Excel et Outlook
Edition standard
éducation
Word, Excel, PowerPoint et Outlook
Prix (€ HT)
OEM uniquement
155
Selon Microsoft, les tarifs d'Office 2003 sont identiques à ceux d'Office XP.
Le changement le plus significatif
réside dans le “relookage” complet
du client de messagerie, Outlook
2003, qui est devenu un élément
clef dans l’entreprise, aussi bien
pour la circulation interne de l’information que pour les échanges
avec les clients et les fournisseurs.
Il inaugure une fenêtre de visualisation des messages plus lisible et
offre une meilleure organisation
des courriels, s’affichant sous la
forme d’un calendrier.
En complément d’Office 2003, Microsoft lance Windows SharePoint
Services, qui permetle travail collaboratif à partir de la suite bureautique. Grâce à son activation
les utilisateurs peuvent créer des
sites Web accessibles sur Internet
ou en intranet.
SERGE LEBLAL
>
Oracle mitonne une offre pour les PME
e numéro un des bases
de données, omniprésent dans les grandes
entreprises, s’intéresse
de plus près aux besoins des PME.
Techniquement Oracle Standard
Edition One ne diffère pas de
l’offre classique d’Oracle. Le prix,
en revanche, est plus accessible :
5 995 dollars par serveur (le prix
français n’est pas encore déterminé) pour un nombre illimité
TENDANCES
L
10
d’utilisateurs ou, pour les petites
structures, 975 dollars pour cinq
utilisateurs (et 195 dollars par utilisateur supplémentaire). Seule
contrainte, cette version One ne
fonctionne que sur des serveurs
monoprocesseurs. Et, comme il
s’agit bien du SGBD complet sans
modification, rien n’a été prévu
pour faciliter son administration.
Avec Standard Edition One, Oracle
répond à l’offre Express d’IBM,
lancé au printemps dernier. DB2
Express est vendu 499 dollars plus
99 dollars, soit 994 dollars pour
cinq utilisateurs. Le prix est donc
identique, mais l’approche un peu
différente, puisqu’IBM a adapté
son SGBD, pour le rendre plus accessible. Oracle et IBM cherchent
néanmoins à contrer Microsoft,
qui, avec SQL Server, se trouve
naturellement plus à l’aise sur les
marchés des PME.
P. D.
Brèves
➜ IBM gère le poste
de travail
L’offre de location IBM
Desktop Management
Service comprend à la fois un
micro-ordinateur et des
services associés : création
et déploiement de l’image
initiale, migration des
données des utilisateurs,
maintenance, assistance aux
utilisateurs, sauvegarde
automatique, protection
antivirus, etc. Spécialement
conçue pour les PME, cette
offre est proposée à partir
de 49 euros par mois.
➜ Progiciel métier
SilverDistrib, progiciel de
gestion commerciale et
logistique, destiné aux
fournisseurs de la grande
distribution, est en cours de
déploiement dans le Groupe
Fruité, spécialiste des jus de
fruits. Le choix de cette solution, éditée par le Français
Silverprod, a été conduit par
les impératifs liés au métier
du Groupe Fruité, dans les
domaines de l’organisation
des expéditions vers les
clients, de la tarification et
de la gestion des coûts de
transport. Développé avec
Progress, SilverDistrib est
multiplate-forme (Unix,
iSeries, Windows 2000) et
multibase de données
(Progress, Oracle, Sybase).
➜ Gestion de production
La PME Lahera Productions,
spécialisée dans la fabrication d’éléments de toiture,
vient d’installer le progiciel
Iris production, de l’éditeur
Lefebvre Software.
Les fonctions de gestion
de production, de gestion
des achats, des stocks et
des ordres de fabrication se
sont ajoutées aux logiciels
Iris Commerce et Iris
Finance, du même éditeur,
déjà mis en œuvre dans
l’entreprise.
Les spécificités de Lahera
ont été prises en compte
par paramétrage.
Envie de gagner en mobilité?
Tendances
<
Impression
>
Les fabricants veulent vous
faire craquer pour la couleur
Le discours est bien rodé chez les grands fabricants
d’imprimantes et de multifonctions. Tous annoncent
l’indispensable généralisation de l’impression
en couleur, mais au meilleur coût !
ans la vie tout est en
couleur, y compris nos
écrans, nos présentations PowerPoint, et
même la plupart de nos journaux
quotidiens. Pour expliquer, pour
convaincre, un document en couleur à plus d’impact, plus de clarté
que le même en monochrome.
L’offre matérielle et logicielle, elle,
a considérablement évolué depuis
quelques mois. La nouvelle génération d’imprimantes multifonctions laser couleur est à regarder de
près. Ricoh, le premier, a formalisé
une approche adoptée depuis par
la plupart de ses concurrents : il
s’agit de proposer une “imprimante couleur et monochrome”.
En clair, proposer un modèle couleur à peine plus cher qu’un modèle aux performances équivalentes en monochrome, et capable
d’imprimer des pages monochromes au même prix que celles
réalisées par une imprimante uniquement monochrome. Xerox, Toshiba, Epson, Minolta-QMS, Kyo-
D
<
Communications
times sur une laser monochrome
(et même moins d’un centime sur
les gros copieurs numériques, qui
peuvent être également utilisés
comme des imprimantes), le coût
d’une page bondit à une dizaine
de centimes en couleur.
La maîtrise des coûts
d’impressions couleurs
Minolta, comme la plupart de ses
concurrents, propose une imprimante
performante en monochrome
comme en couleur.
■
cera Mita, Nashuatec-Getsetner,
Brother, Canon ou HP, tous poussent ou pousseront dans le même
sens. Tally s’étant distingué avec
une offre commerciale durant le
mois d’octobre, en offrant une
laser monochrome pour tout
achat d’une laser couleur.
Reste le point clé, celui qui fait reculer tout dirigeant de PME soucieux d’une bonne gestion : le coût
d’impression. Inférieur à deux cen-
Alors, pour emporter l’adhésion,
les constructeurs proposent des logiciels capables de donner à
chaque utilisateur le droit ou non
d’imprimer en couleur, ou parfois de n’autoriser la couleur que
pour certains types de documents.
Ces logiciels établissent également
des statistiques sur les impressions
réalisées par chaque utilisateur.
La généralisation de la couleur,
au moins pour la communication
à l’extérieur de l’entreprise, est inéluctable. Et la réalisation de certains documents en interne sera
plus économique et plus rapide
que si l’impression était soustraitée. Reste à faire prendre
conscience à tous les employés du
coût d’une page en couleur, pour
qu’ils utilisent cette possibilité
avec pertinence.
PATRICE DESMEDT
tion de dix collèges du département
d’Eure et Loir. Ces initiatives, auxquelles il faut ajouter le choix du CPL
par le département de la Manche
pour fournir à tous l’accès à l’Internet à haut débit, sont supportées par
les collectivités locales, propriétaires
du câblage électrique. Les nombreuses PME, présentes dans les
zones d’activité de milliers de communes, peuvent aussi servir de force
de proposition auprès de leur maire
pour faciliter la mise en place de ces
solutions satellitaires associées à un
réseau Wi-Fi (sans fil) ou CPL.
➜ La concurrence des pays à
faibles côuts de production
Selon un rapport du cabinet
Datamonitor, réalisé pour
le compte d’Oracle auprès de
474 dirigeants de PME européennes employant entre 100
et 500 personnes, 72 % des
PME européennes sont
préoccupées par l’impact de
la situation économique sur
leurs marges. 57 % d’entre
elles se soucient de la concurrence des entreprises situées
dans des pays à faibles coûts
de production et de la fidélisation de leur personnel.
Enfin 48 % s’inquiètent des
réductions budgétaires qui
affectent leurs investissements informatiques.
Quand l’Internet tombe du ciel
TENDANCES
F
12
porteur en ligne (CPL). L’accès
pourra ainsi être partagé au sein
d’une entreprise, ou entre plusieurs
petites entreprises d’une même
zone d’activité.
L’accès par satellite associé
à un réseau sans fil
C’est le cas de Gensat, qui vient de
lancer son service “broadband”,ou
d’Eutelsat, qui a présenté un site pilote à Locarn, dans les Côtes d’Armor, en partenariat avec la société
Lea, spécialiste du CPL. Aramiska,
de son côté, a commencé l’installa-
➜ Lexmark : PME à 100 %
Lexmark a lancé au mois de
septembre son programme
“PME Lexmark 100 %”, pour
aider son réseau de distribution à mieux répondre aux
besoins des PME. Le
fabricant d’imprimantes a
mis en place une structure
commerciale, marketing et
technique dédiée de plus de
vingt personnes, basée à
Paris et en province. Deux
sites Web ont été ouverts,
l’un destiné aux revendeurs,
l’autre aux PME utilisatrices
de produits Lexmark.
➜ Brevets de logiciels
Les PME s’intéressent au
débat sur la question des
brevets logiciels. Trois fédérations européennes
d’associations de PME et de
PMI (la CEA-PME, la CEDI et
l’ESBA), qui représentent un
total d’environ deux millions
d’entreprises européennes,
ont pris position contre les
brevets logiciels.
Considérant que ces
brevets représenteraient
“un danger pour l’économie,
l’emploi et l’innovation en
Europe”, ces fédérations
plaident pour un maintien
du système actuel de
protection, qui repose sur
la notion de copyright.
>
rance Télécom a beau
donner des chiffres encourageants sur le nombre de villes couvertes
par l’accès à Internet à haut débit,
l’ADSL est encore très loin d’irriguer
la France des régions. L’accès à Internet par l’intermédiaire du satellite, désormais bidirectionnel, est
une excellente solution. La nouveauté de cet automne, ce sont les
offres complètes, comprenant l’accès par satellite et la diffusion sur un
petit périmètre par un réseau sans
fil ou par une boucle locale électrique, un réseau utilisant le courant
Brèves
PATRICE DESMEDT
Envie de gagner en adaptabilité?
Tendances
<
Services
>
Smart Office, l’offre PME
selon HP
Brèves
➜ Gestion de la relation
client
HP met en place un programme conçu spécifiquement
pour les PME et les PMI. Produits sélectionnés et
préconfigurés, systèmes de reprise, partenariat avec
le réseau de revendeurs. Le constructeur veut faciliter
l’accès aux technologies.
ewlett Packard cherche à séduire les
230 000 PME qui représentent, selon IDC,
33 % du marché de la micro-informatique en France. Le constructeur vient de lancer son programme Smart Office pour aider
les petites et moyennes structures
à réussir leurs choix technologiques. Dans ce programme figure
une centaine de produits dont une
gamme de serveurs ProLiant équipés de Windows Small Business
Server 2003 configurés pour 75 utilisateurs, des ordinateurs de bureau, des clients légers, ainsi que
des imprimantes comme la LaserJet couleur 9 500. Cette offre est
également assortie d’un programme de reprise de matériels
anciens pour tout achat de nouvel
équipement HP. “Ce programme
établit en partenariat avec notre
réseau de distribution, soit près de
9 000 revendeurs en France, Intel
et Microsoft a déjà permis la re-
H
<
Internet
prise de 1 000 PC en l’espace d’un
mois”, commente Antoine Lajoux,
directeur marketing de la division
systèmes personnels de HP France.
Pour répondre aux besoins en informatique des PME, HP a également participé à la création d’un
groupement d’industriels en Europe et au Moyen-Orient, baptisé
SME Vendor Forum.
On y trouve des sociétés comme
Cisco Systems, Intel, Microsoft, Symantec, Tiscali, Vodafone, American Express et l’Association des
Chambres de Commerce et d’Industrie Européennes.
Avec Smart Office, HP répond à
l’offre “Express” pour PME d’IBM.
Celle-ci concerne la gamme
WebSphere, la base de données
DB2, l’outil de gestion du stockage
Tivoli Storage Manager et le serveur
Xserie à processeur Intel. Big Blue
TENDANCES
14
➜ Management par
les processus
vient également de sortir la version
“Express” de son logiciel de messagerie, Domino ainsi qu’une solution packagée pour les PME et
PMI qui souhaitent renouveler leur
parc micro. Baptisée Desktop Management Services, cette offre met
à la disposition des petites structures du matériel informatique (ordinateurs portables ThinkPad, stations de travail ThinkCentre et
serveurs Intel eServer xSeries) et une
infrastructure de services pour un
prix d’entrée de 49 € HT, par mois
et par poste.
NATHALIE COSTA-LANÇON
>
Les PME françaises
investissent la toile
lus de 89 % des PME
françaises sont connectées à Internet, selon
une récente enquête (1)
menée conjointement par le fournisseur d’accès Tiscali et Pouey
International, le spécialiste de la
gestion du risque client.
Parmi les petites structures reliées
à Internet, 66,3 % d’entre elles disposent d’un accès Web à haut débit,
contre 51 % en 2002. Elles utilisent
également l’ensemble des services
mis à leur disposition, comme les
P
Le Compaq t5000, client léger destiné
à fonctionner avec la fonction “Terminal
Edition” de Windows Serveur, permet
une meilleure configuration et administration des postes de travail.
■
La réponse d’HPà Express
d’IBM
boîtes e-mail (95,3 %) et les noms de
domaines (66,7%). Par ailleurs, elles
sont 63,5 %, contre 59,9 % l’an dernier, à posséder un site Web. Celuici est hébergé par un prestataire
extérieur dans près de 80 % des cas
et fait office de vitrine pour l’entreprise et ses produits. Seuls 24 %
s’en servent comme outil de vente,
car près de 72% des patrons de PME
estiment que le Web n’est pas un
facteur clé du développement ou
de la compétitivité de leur société.
Pour assurer leur sécurité, 93 % de
Sage complète son offre de
gestion de la relation client
(GRC) avec des outils d’administration Saleslogix,
permettant de simplifier les
opérations de maintenance
du logiciel et de sécuriser
les données. La version 6.1
de Saleslogix intègre deux
modules : gestion des campagnes marketing et
gestion des forces de
ventes. Cette mouture,
disposant du couplage téléphonie et informatique offre
la possibilité aux PME
d’améliorer leurs prestations de services.
ces PME utilisent des logiciels antivirus et 51,5 % des pare-feux
qu’elles jugent fiables à 86,4 % pour
protéger leur réseau.
Pour sa part, l’étude du Crocis
(Centre régional d’observation du
commerce, de l’industrie et des services) fait état de 68 % de PME de
Paris et de la petite couronne
connectées au Web en mars 2003,
contre 61 % un an plus tôt.
N. C.-L.
(1) Enquête effectuée sous forme de sondage auprès de PME, réparties sur l’ensemble du territoire français et réalisant
un chiffre d’affaires supérieur ou égal à
3 millions d’euros, avec un effectif compris entre 20 et 200 personnes.
Grâce à l’acquisition de
la société de conseil Groupe
Expert, IDS Scheer, le spécialiste des solutions de
management par les processus, offre aux PME la
possibilité de bénéficier
d’une solution packagée,
comprenant non seulement
le progiciel de gestion
intégré SAP R/3, le matériel
informatique et les licences,
mais également des prestations de conseils sur la mise
en œuvre de SAP. Baptisée
RITS (Rapid Installation
Tools & Services), cette
offre intègre une assistance
technique et des options
de location-vente.
➜ Des actualités
économiques en ligne
La société Factiva, filiale
du groupe Dow Jones et
Reuters lance deux nouvelles
options de souscription pour
les PME et PMI qui souhaitent accéder à près de huit
mille sources d’informations
sur l’actualité économique à
travers le monde. L’accès est
direct auprès de Factiva sur
www.factiva.com/fr, ou via le
site Web du Wall Street Journal,
à l’adresse www.wsj.com. Le
côut de l’abonnement annuel
est de 60 € HT.
Envie de gagner en indépendance?
Dossier >
Technologies Web
En détail
➜ L’extranet ne connaît plus
de limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 18
➜ L’extranet du groupe Visual
éclaire 280 opticiens . . . . . . . . . . . p. 20
➜ Administrer ses équipements
en passant par le Web . . . . . . . . . . . p. 22
➜ Accéder aux applications
avec un navigateur . . . . . . . . . . . . . p. 26
➜ Le serveur d’application, moyeu
du mode Web . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 27
➜ Le réseau privé virtuel,
clé de l’intranet . . . . . . . . . . . . . . . p. 28
➜ Un réseau RPV hautement
disponible pour World Courier . . . . p. 29
➜ Changer de navigateur
pour plus d’efficacité . . . . . . . . . . . p. 30
➜ NeilPryde réconcilie PC et Macintosh
derrière un navigateur . . . . . . . . . . . p. 31
➜ Le référencement, clé de la réussite
de son site Web . . . . . . . . . . . . . . . . p. 32
➜ Maîtriser les connaissances
pour soutenir l’innovation . . . . . . . p. 34
➜ La conférence Web s’attaque
aux budgets des transports . . . . . . p. 36
➜ Un logiciel pour mieux répondre
au courrier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 38
Misez
sur
les technologies Web!
’Internet et le Web ont révolutionné l’infrastructure
informatique des entreprises. L’explosion de la “bulle Internet” ne doit pas induire en erreur. Les faiseurs de miracles ont
été pris à leur propre piège, le
marketing flamboyant a montré
sa fatuité. Mais les technologies
sous-jacentes, elles, conservent
tout leur intérêt, et pas uniquement pour supporter les vitrines
des plus grandes entreprises.
Le protocole IP et sa principale
incarnation , le Web, facilitent la
mise en place d’applications au
moindre coût, rendent l’admi-
L
nistration plus simple, abolissent
les distances. Autant d’atouts
pour les PME, qui peuvent désormais maîtriser un système
d’information fournissant des
services jusque-là réservés aux
très grandes entreprises.
Les technologies Web s’appliquent aussi bien à l’intérieur de
l’entreprise, dans le cadre d’un
intranet, qu’à l’extérieur, avec un
extranet. Des systèmes pour sécuriser et administrer sont désormais adaptés aux PME. Les
progicielsdeviennentaccessibles
depuis un navigateur, la téléréunions’invitesurchaquebureauet
denouvellesapplications,comme
la gestion des connaissances,
quittent leur piédestal. Les technologies Web sont disponibles et
offrent des atouts nouveaux aux
petites et moyennes structures.
Que les pistes ouvertes dans ce
dossier vous aident à parfaire la
performancedevotreentreprise.
PATRICE DESMEDT
PME - PMI
LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003
17
> Dossier
Technologies web
Infrastructure
<
Réseau étendu
Administration
Réseaux
Poste client
Applications
>
Par ses échanges
normalisés, calqués sur
les protocoles fondateurs
d’Internet, l’extranet
déploie les services
en ligne de l’entreprise
au-delà de ses murs,
simplifie les réseaux
et facilite la prise de
décision. Il se propage
très vite dans les PME
et les collectivités
territoriales.
L’extranet ne connaît plus de limites
e rayonnement du
réseau intranet s’étend
à la vitesse de l’incendie dans la pinède. Ce
nouveau nom du réseau d’entreprise ou de la collectivité locale
obéit, en fait, aux mêmes protocoles fondateurs que le réseau Internet: le standard IP (Internet Protocol) en devient le plus petit
dénominateur commun. Ce langage, désormais commun aux infrastructures publiques et privées, aide l’entreprise à s’affranchir
L
des limites physiques du réseau
local d’entreprise (LAN, local area
network). Les LAN retenaient jadis
des protocoles (IPX et NetBEUI) distincts de ceux des liaisons étendues. Il fallait donc traduire
chaque paquet de données transmis entre chaque site. L’intranet
rapproche désormais les employés
dispersés géographiquement des
ressources du siège de l’entreprise :
fichiers, traitements, imprimantes
partagées en IP sont, maintenant,
à la portée de souris.
L’extranet n’est autre que la prolongation naturelle de l’intranet
aux partenaires de l’entreprise. Ces
derniers, sous-traitants ou distributeurs, contribuent ainsi à alimenter le système d’information et
à nourrir les prises de décisions de
la PME. Il n’y a pas de différence
technique entre intranet et extranet, mais seulement un domaine
d’utilisation plus vaste pour les services déployés sur l’extranet.
Intranet et extranet sont fondés
sur les mêmes équipements tech-
Des fondations IP au service des PME
INFRASTRUCTURE
our rallier ses employés
P
distants ou ses partenaires
commerciaux au système
18
d’information, la PME profite
des technologies Web et des
protocoles du réseau mondial
Internet. L’intranet d’entreprise
conserve une vocation de
service interne : il sert la
communication, la gestion
des ressources humaines et
les échanges de documents
entre les employés.
L’extranet, pour sa part, fait
participer plusieurs fournisseurs ou grands clients à une
chaîne de services en ligne.
Par exemple, l’extranet de
la société Visual optimise
la communication et la
commercialisation des paires
de lunettes diffusées auprès
des deux cent quatre-vingts
magasins à l’enseigne du
groupe. Principaux atouts
de la suite de protocoles IP
(Internet Protocol), l’administration des échanges et le
déploiement des services sont
simplifiés. Deux autres améliorations significatives sont à
retenir. D’une part, la sécurité
LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003
des échanges peut être mise en
œuvre. On crypte les paquets
de données IP échangés sur
l’infrastructure du réseau
mondial, via le protocole IPSec
ou au travers d’un chiffrement
SSL. D’autre part, des services
Web professionnels (pour les
données, la voix et la vidéo)
viennent se greffer aux réseaux
privés tissés par les PME.
Ces deux améliorations
contribuent à renforcer
les fondations de l’extranet,
désormais synonyme de
O.B.
réseau d’entreprise
niques : des routeurs IP aux fonctionnalités semblables aident à
tisser les réseaux privés virtuels (lire
l’article sur les réseaux virtuelss privés, page24). Le déploiement du réseau atteint ainsi de façon unifiée
les agences, puis les partenaires de
l’entreprise dans le cas de l’extranet.
La supervision des outils de communication d’entreprise s’effectue,
à distance souvent, d’une façon
standardisée, au travers d’une interface Web. Celle-ci simplifie le paramétrage des équipements et les
réglages fins souvent nécessaires
aux échanges entre applications.
Grâce à ce mode de supervision,
les étapes permettant d’établir les
liens distants sont grandement
abrégées. Mais la présence d’un administrateur réseau demeure nécessaire pour définir et superviser
l’extranet. Les aspects de sécurité notamment exigent une veille
constante et le renouvellement fréquent des outils tels que l’antivirus,
le pare-feu ou le logiciel de détection d’intrusion.
L’extranet a cependant changé
aussi les habitudes de travail de
l’administrateur réseau. Les commandes en ligne (via telnet) sont
remplacées par une navigation
Web plus conviviale. Mieux encore,
les statistiques d’incidents et les
rapports d’utilisation des routeurs
deviennent graphiques et facilitent
PME - PMI
Technologies web
Infrastructure
ainsi la prise de décisions. La gestion des équipements réseaux, naguère réservée à une armée de spécialistes en télécommunications a
donc gagné une grande simplification : partout où l’infrastructure
IP est déployée, les équipements du
réseau peuvent être supervisés de
façon unifiée, via l’interface et les
services Web. Mais l’extranet n’apporte pas systématiquement une
administration plus confortable,
pas plus que des liaisons forcément
plus sûres. Il convient de recenser
les groupes d’utilisateurs, les priorités de communication et tous les
liens en place pour retenir les équipements et les paramètres adaptés
aux besoins. L’évolution des réseaux IP accompagne cette maturation vers la gestion de la qualité
des services, les équipements techniques se pliant progressivement
aux règles de l’entreprise.
INFRASTRUCTURE
En perspective, des
économies potentielles
20
Pour la PME, il s’agit souvent de fluidifier, d’accélérer l’information, en
faisant passer des documents multimédias sur le réseau IP et en limitant les expéditions de volumineux courriers. L’aspect financier
des télécommunications doit donc
être considéré de près. La facturation de l’opérateur n’a plus lieu de
se faire par application, mais plutôt en fonction des critères suivants : la capacité de débit disponible, le taux de disponibilité du
réseau et le délai d’intervention en
cas de panne. En effet, les opérateurs n’ont plus besoin d’intervenir sur chaque site de l’entreprise
pour configurer le routeur en fonction des liaisons spécialisées,
Frame Relay ou ATM par exemple.
Il leur suffit d’envoyer les paramètres d’un compte IP professionnel pour établir le dialogue entre
les routeurs de l’entreprise et ceux
de l’infrastructure étendue. Audelà, tous les services et tous les
échanges passent par un mode de
transport commun, une infrastructure “parlant IP”.
Néanmoins, les témoignages d’utilisateurs d’extranet confirment que
le nouveau tuyau est souvent apprécié des utilisateurs (lire le témoignage de Visual, ci-contre), à
condition de l’alimenter fréquemment en nouveaux contenus et services. Il ne faut donc pas s’en tenir
exclusivement aux économies réalisées sur les tuyaux mais plutôt évaluer ces développements néces-
Administration
Réseaux
saires. Au final, le succès du projet
se mesure, sur la qualité des
échanges, sur l’adéquation des services Web délivrés aux utilisateurs
et sur la fidélisation des employés,
des partenaires et des clients.
L’extranet aide à déployer des services en ligne partout où la suite
des protocoles IP est présente. C’est
le cas au travers des réseaux téléphoniques commutés, autour des
points d’accès des fournisseurs au
réseau Internet (FAI) et même des
points d’accès publics aux réseaux
sans fil, lesHot-Spots. L’extranet devient alors synonyme de réseau
d’entreprise au sens le plus large,
comprenant les réseaux d’agences,
ceux des filiales à l’étranger, jusqu’au
portable du cadre connecté. Ce dernier retiendra soit une connexion
permanente (l’ADSL, le câble ou le
satellite jusqu’à son domicile), soit
un lien provisoire, par exemple à
l’aéroport, lorsqu’il attend son
avion. Les segments de réseaux locaux distants et les utilisateurs nomades sont fédérés par l’extranet.
Ces différentes technologies permettent, donc, de garder le contact
partout. Elles facilitent, aussi, la
prise de décision en tout point.
Pour le patron d’une petite entreprise comme pour le comité de direction d’une multinationale, la vitesse de réaction face à un nouveau
paramètre devient souvent un élément de compétitivité.
<
Témoignage
Poste client
L’extranet du groupe
Visual éclaire
280 opticiens
Au groupe Visual, l’extranet est devenu un vecteur
essentiel pour la formation et l’information. Et il
s’ouvre également aux fournisseurs.
vec cent soixantecinq millions d’euros de chiffres d’affaires en 2002, le
groupe Visual exploite un puissant vecteur d’informations en
ligne, fédérant un vaste réseau
d’opticiens répartis en France.
“L’extranet sert, à la fois, à l’informatisation et la formation en
photos et une réactivité bien supérieure à celle de l’impression”.
La lettre d’information En Clair
l’Actu est diffusée tous les quinze
jours par e-mail : son agenda délivre le calendrier des réunions régionales de formations. Et on y
trouve des brèves avec des liens
pour en savoir plus via l’extranet.
Plus ambitieux, En Clair Magazine délivre des dossiers de fond,
des témoignages d’opticiens et des
articles sur les résultats du groupe.
L’actualité y est plus développée.
L’extranet du groupe Visual reste
un outil taillé pour les affaires : il
sert de nouveau tableau de bord
pour le suivi des commandes, aide
l’utilisateur à se comparer au marché ou à ses collègues. Il permet
aussi de télécharger des documents-types pour participer aux
actions marketing et faire remonter les suggestions du terrain.
A
Garder le contact
à tout moment
Les partisans les plus enflammés de
l’extranet le disent apte à ouvrir des
marchés mondiaux aux PME les
plus modestes. On frise, à ce propos,
le mythe des autoroutes de l’information qui voulait faire des technologies Internet un eldorado financier. L’eldorado s’est vite
transformé en bulle spéculative.
Reste que les technologies intranet et extranet font leurs preuves
en délivrant des formulaires électroniques et des traitements de
consultation de compte. Les services en ligne d’entreprise débordent volontiers du cadre d’un département (marketing, commercial
ou ressources humaines) pour informer de façon complète les
grands clients, les fournisseurs ou
les distributeurs distants. En fait, à
mesure que de nouveaux services
Web sont développés pour accompagner les métiers de l’entreprise,
l’extranet voit ses limites reculer.
LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003
OLIVIER BOUZEREAU
Applications
>
D.R.
> Dossier
> Monique Gindre, responsable
de la communication et du projet
extranet : “Une dizaine de nos
fournisseurs partenaires accèdent
à l’extranet.”
optique et en techniques de
vente de nos deux cent quatrevingts magasins à l’enseigne Visual”, recense Monique Gindre,
responsable de la communication et du projet extranet. Huit
magasins sur dix sont déjà informatisés. Ils reçoivent désormais les informations du groupe
par le biais d’une connexion
modem ou ADSL. Le magazine
papier a disparu au profit de rubriques Web.
Il s’agit non pas de réaliser une
économie de trois cents photocopies expédiées par la poste,
“mais d’apporter des synthèses
plus attractives, agrémentées de
Améliorer surtout
les services rendus
“Une dizaine de fournisseurs partenaires accèdent à l’extranet. Des
liens mènent nos adhérents sur les
sites Web partenaires”, complète
encore Monique Gindre. Outre un
copilote, correspondant informatique assurant la mise en ligne des
documents Web, deux sous-traitants participent à cet effort de
communication : la société de services Smile assure les développements informatiques et l’agence
Tagaro publie des synthèses éditoriales. L’hébergement du site est
assuré par un troisième prestataire,
basé à Dijon. Pour réussir, “l’extranet doit apporter des services Web
très intuitifs, sans contrainte pour
l’utilisateur qui se connecte à l’aide
d’un simple modem”, note Badr
Chentouf, chef de projet chez l’intégrateur Smile. Cela suppose un
travail sur l’ergonomie du site et sur
PME - PMI
Technologies web
Infrastructure
chaque document et service Web :
“Les technologies Internet sont
nombreuses mais il faut veiller à
l’économie des télécoms, éviter les
solutions trop lourdes.”
L’extranet Visual intègre des composants Active X, une gestion de
contenus et des forums créés par
Smile autour de pages dynamiques ASP de Microsoft, des traitements écrits en Visual Basic et
des bases de données sous SQL
Server 2000.
Ses prochaines évolutions permettront à l’utilisateur d’extraire
des données issues du siège et de
travailler avec ses collègues sur des
tableaux de chiffres partagés, avec
des formules de calculs utiles à la
gestion commerciale. Foin d’évolutions luxueuses dorénavant :
“On cherche surtout à améliorer
le service rendu et le retour sur investissement.”
O. B.
Réseaux
Poste client
Applications
Visual
Administration
Dossier >
> Le groupe Visual, grâce au projet extranet, a pu organiser l’informatisation et aussi la formation en optique et
en techniques de vente de ses deux cent quatre-vingts magasins.
INFRASTRUCTURE
Le meilleur moyen
de trouver un [nouveau] travail
dans l’informatique,
c’est encore d’en chercher un
dans l’informatique.
avec jobuniverse.fr
21
PME - PMI
LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003
> Dossier
Technologies web
Infrastructure
<
Réseau
Administration
Réseaux
Poste client
Applications
>
Administrer ses équipements
■ La configuration
des routeurs sans
fil “Barricade”
du constructeur
SMC se fait
par interface Web.
en passant par le Web
Plusieurs solutions s’offrent aux PME et PMI qui souhaitent administrer
leurs équipements réseaux. La gestion par interface Web et console telnet
semble adaptée à un petit parc informatique. L’administration par console
SNMP convient aux entreprises ayant plusieurs sites de production.
A
ADMINISTRATION
La console centralisée pour
une alerte en temps réel
22
L’administrateur se connecte alors
aux équipements réseaux et aux logiciels antivirus en tapant leur
adresse IP ou leur adresse Internet
(URL) depuis un navigateur Web. Il
peut visualiser le statut d’une imprimante, modifier sa configuration et contrôler en temps réel le niveau des consommables ; obtenir
une vue graphique des commutateurs et des routeurs afin de les
configurer ; mettre à jour le logiciel
antivirus et sa base de signature.
Les constructeurs proposent également d’administrer les équipements par console telnet, qui assure l’accès au moteur de commande en ligne supporté par le
commutateur ou le routeur en utilisant une session sur un port TCP
(Protocole de Contrôle de Transmission). Ce mode d’administration donne l’accès à toutes les fonctionnalités de configuration des
équipements, comme la création
de réseaux locaux virtuels (VLAN)
ou le changement de mot de passe.
Toutefois, en mode telnet, “il faut
avoir une bonne connaissance du
langage de commande du système
d’exploitation de chaque équipement réseau. En effet, celui-ci évolue et doit donc être mis à jour régulièrement pour bénéficier de
nouvelles fonctionnalités et repérer
des bogues”, précise Olivier Brajon.
L’alerte en temps réel de la panne
d’un équipement réseau n’est pas
couverte par l’interface Web ou le
mode telnet. Il faut pour cela se doter
d’une console centralisée d’administration fonctionnant sous le protocole SNMP (Simple Network Management Protocol). Celui-ci décrit
les fonctionnalités des équipements, qui disposent d’agent SNMP,
à travers une base de données MIB
(Management Information Base).
De nombreux éditeurs proposent
des logiciels de type SNMP, comme
OpenView Network Node Manager
<
Administrer des imprimantes en réseau
>
Pour administrer des imprimantes, il est possible de se connecter
à chacune d’entre elles en tapant leur adresse IP, ou de télécharger
gratuitement sur le site des constructeurs un logiciel d’administration réseau. Avec cet outil, l’administrateur visualise, depuis un
navigateur Web, le parc d’imprimantes et est informé sur l’état
des consommables et des interventions à opérer sur les machines.
de Hewlett-Packard, Netview de
Tivoli (IBM), Spectrum d’Aprisma,
ou encore Patrol Visualis de BMC
Software. Pour un prix d’environ
dix mille euros pour deux cent
cinquante nœuds (adresses IP), ces
logiciels permettent de faire de la
topologie (cartographie de niveau
physique ou logique du réseau de
l’entreprise) et du fault management (quand l’interface d’un
routeur ou commutateur ne fonctionne plus, l’équipement concer-
né envoie un message SNMP, ou
trap). Ces logiciels en mode SNMP
conviennent donc aux PME et PMI
dont les sites de production sont
éloignés du siège et qui ont besoin
d’être prévenues en temps réel des
dysfonctionnements de leurs équipements. Il existe aussi des logiciels
open source, tels que Nagios et
MRTG (Multi Router Traffic Grapher) qui peuvent être téléchargés
et modifiés par toutes les communautés d’utilisateurs.
N.C.-L.
IMS administre par console Web ses antivirus
our protéger les postes de
P
travail en réseau de ses
clients, la société Informatique
MaintenanceServices (IMS)
administredepuis une console
Web le logiciel antivirus Office
Scan de Trend Micro. “La gestion
et la mise à jour des fichiers
antivirus s’effectuent de manière
centralisée sur des serveurs en
mode http, via une interface Web.
Auparavant, cette opération était
réalisée à partir d’une console
d’administration propriétaire qui
ne permettait pas la mise à jour
automatique des fichiers de
définition et ne disposait pas de
notification d’alerte par courriel,
ni de capacité de déploiement sur
LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003
les stations à l’initiative du
serveur”, indique Sylvain Guyard,
responsable sécurité chez IMS.
Le serveur et les postes de travail
communiquent en permanence
par l’intermédiaire d’un port TCP,
pour déployer les mises à jour
d’OfficeScan en temps réel. IMS
administre également à distance
un autre produit de Trend Micro,
GateLock. “Placé entre une
connexion Internet (ADSL ou
câble) et le réseau local, ce
produit protège les postes de
travail de nos clients contre les
intrusions, grâce à un pare-feu
intégré et un antivirus pour
messagerie électronique”,
conclut Sylvain Guyard. N.C.-L.
D. R.
ujourd’hui, les équipements réseaux des PME
et des PMI peuvent être
gérés à partir d’un navigateur Internet grâce à un serveur
Web embarqué sur les produits. “Ce
mode d’administration est pratique et intuitif. Il convient parfaitement à des petites et moyennes
structures mono ou multisites dont
le système d’information est composé de quelques commutateurs et
routeurs, de logiciels antivirus en
mode hébergé et d’un petit parc
d’imprimantes”, souligne Olivier
Brajon, responsable technique de
l’activité administration des systèmes d’information d’Arche,
groupe Omnetica.
> Sylvain Guyard, responsable
sécurité chez IMS : “Avec
OfficeScan, la gestion et la mise
à jour des fichiers antivirus
s’effectuent de manière centralisée
sur des serveurs en mode http
via une interface Web.”
PME - PMI
> Dossier
Technologies web
Infrastructure
<
Administration
Déploiement de progiciels
Réseaux
Poste client
Applications
>
L’architecture Web simplifie le déploiement
et l’administration des applications pour
les entreprises multisites ou disposant de
filiales. Les solutions “tout-en-un” des éditeurs
comprennent souvent le serveur d’applications.
ans quel cas une PME
a-t-elle intérêt à déployer un progiciel en
architecture Web plutôt que d’utiliser la version clientserveur du produit ? Ces dernières
années, les éditeurs ont presque
tous porté leurs logiciels sur les
technologies Internet. Le principal
avantage est d’éviter l’installation
d’un logiciel client sur chaque
poste de travail. Il suffit d’un navigateur Web pour accéder à l’application, celle-ci s’exécutant sur un
ordinateur serveur situé sur place
D
ou à distance, avec l’aide d’un logiciel serveur d’application. Le déploiement du progiciel s’en trouve
facilité, à l’installation, mais aussi
à chaque mise à jour. Lorsque le
parc à équiper dépasse une certaine taille, il est appréciable de ne
pas avoir à se déplacer de bureau
en bureau pour réactualiser le logiciel, surtout si l’équipe informatique est restreinte.
Quant à la réduction de coût qui
découle d’un tel déploiement, elle
est proportionnelle au nombre de
postes concernés. “Il faut au moins
DR
Accéder aux
applications avec
un navigateur
quarante à cinquante utilisateurs,
estime Claude Cordier, chef de
marché chez Sage. Pour dix postes,
l’intérêt financier est nul.”
Pour les parcs modestes, l’intérêt du
recours au Web n’est donc pas évident, sauf s’il s’agit d’équiper un site
distant (bureau en province, usine,
filiale…). Internet prend alors tout
son sens, même pour quelques
postes. “La majorité de nos clients
ont des sites à l’étranger”, illustre
Claude Cordier, en commentant
l’utilisation de CS/3, progiciel de
gestion intégré (PGI) proposé par
Une base documentaire centralisée
pour le Groupe Habiter Alsace
u’ils soient à Colmar, Strasbourg, Mulhouse ou Altkirch,
les quatre-vingt-trois collaborateurs du Groupe Habiter Alsace
accèdent à la même base documentaire depuis leur navigateur
Internet. Leur répartition sur
quatre sites géographiques a influé sur le choix de l’architecture
Web. Avec un service informatique limité à une personne,
le groupe cherchait une application simple à administrer.
L’entreprise mène de front
plusieurs métiers du logement,
dont la collecte du 1 % logement
et son reversement aux salariés
bénéficiaires, sous forme
de prêts pour l’habitat. A eux
seuls, les dossiers de prêts
(vingt mille actifs environ)
représentent des archives
vivantes de plus d’un million
ADMINISTRATION
Q
26
de pages. “Il y a deux ans, nous
avons profité d’un déménagement pour les numériser”,
explique Thierry Berna, responsable informatique du groupe.
Les logiciels de l’éditeur
Docubase ont été retenus pour
constituer et gérer cette base,
installée sur un serveur
spécialisé, à Colmar.
“Pour la consultation, nous
utilisons Docubase Web. Son
déploiement sur l’ensemble
des sites a été élémentaire.
Il suffit de placer l’adresse
d’accès à la base dans les favoris du navigateur Internet.
Adresse que nous avons
simplement envoyée par
e-mail à chaque utilisateur.”
Les données comptables
(rapatriées du système
d’information avec Docubase
Cold), ainsi qu’une base
LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003
Habiter Alsace
< Témoignage >
> Le Groupe Habiter Alsace est
réparti sur quatre sites géographiques
(ci-dessus, les bureaux de Colmar).
documentaire (guides, extraits
de presse…), sont consultables
de la même façon. En outre,
les droits d’accès aux différents
types de documents sont gérés
en fonction des profils et des
groupes d’utilisateurs définis
M. G.
par l’entreprise.
Sage aux entreprises ayant une activité internationale. L’argument
vaut aussi en cas de mobilité importante des collaborateurs. L’ONG
Médecins du Monde utilise depuis
plusieurs années la version Web du
PGI de Qualiac, pour connecter ses
équipes en mission d’un continent
à l’autre. Le mode Web s’utilise aussi
pour les échanges entre fournisseurs et clients, par exemple pour
la prise de commande (voir le témoignage d’Agridis).
Centraliser
l’administration
Philippe Hamon, directeur général de Docubase, voit un autre avantage au Web. “Pour une PME ayant
des capacités d’investissement limitées, se contenter d’un navigateur sur le poste de travail lui permet de conserver ses PC d’ancienne
génération plus longtemps, même
si les logiciels exigent des configurations plus puissantes.”Seul le serveur est, en effet, concerné et, par
prudence, il a souvent été dès le
départ configuré pour supporter
les évolutions à venir.
Au-delà du déploiement, l’administration des utilisateurs est également simplifiée puisqu’elle se
fait de façon centralisée, que ce soit
pour fixer les droits d’accès ou pour
constituer des profils d’intervention et personnaliser les interfaces
de travail, en fonction des différents rôles dans l’entreprise.
Enfin, le Web apporte aussi une indépendance vis-à-vis de l’environnement. “Notre application Rhea
Web peut fonctionner à la fois avec
des serveurs sous Windows, sous
Unix, sur AS/400 ou sur mainframe”, précise Philippe Hamon.
PME - PMI
Technologies web
Administration
Simple consultation
ou exploitation complète
“Dans le domaine de la Geide,
par exemple, il y a deux profils
d’utilisateurs, rappelle Philippe
Hamon. Lors de la numérisation
des documents, les flux à traiter et
à indexer sont importants. Pour
une meilleure productivité, il faut
disposer de débits suffisants et de
temps de réponse courts. En revanche, pour la consultation des
documents qui se fait de façon plus
ponctuelle, l’interface Web est tout
à fait adaptée.”
Pour certains éditeurs, le choix de
la technologie Web remonte à plusieurs années et toutes les fonctions
de leur produit client-serveur sont
disponibles à partir d’un navigateur de façon transparente. C’est le
cas d’Oracle. Son PGI Oracle e-Business Suite fonctionne en mode
100 % Web depuis 1999. Sa version
PME (dite Spécial Edition), livrée
au printemps dernier, est déclinée
de l’application originale et s’utilise de la même façon.
Pour faciliter la mise en place de
leurs versions Web, les éditeurs proposent des solutions “tout-en-un”
et les livrent d’emblée avec les serveurs d’application et serveurs
HTTP (ou serveur Web) indispensables à leur fonctionnement. On
retrouve fréquemment Tomcat et
Apache dans ces offres prêtes à
l’emploi. C’est aussi une des options retenues par l’éditeur français
Adonix avec son offre spéciale pour
PME, Adonix Finance Express, pour
les services comptables d’une à
cinq personnes. Constituée à partir de son PGI X3, cette offre est disponible en mode client-serveur et
en technologie Web, pour un tarif
unique (12 500 € HT jusqu’à cinq
postes). Dans le second cas, elle est
fournie, au choix, avec Tomcat et
Apache, ou bien avec IBM WebSphere Application Server Express.
MARYSE GROS
PME - PMI
Poste client
Applications
Agridis accueille ses négociants agricoles
sur le Web
< Témoignage >
remier réseau français
P
de négociants agricoles,
Agridis a réalisé en 2002
un chiffre d’affaires de cent
cinquante-quatre millions
d’euros avec trente personnes.
La société achète et stocke
des produits phytosanitaires
(insecticides, herbicides…)
qu’elle revend à ses soixantequinze adhérents qui, à leur tour,
fournissent les agriculteurs.
Depuis près de deux ans,
Agridis utilise Internet pour
“améliorer les performances,
supprimer les tâches répétitives et communiquer activement avec les adhérents”.
Ceux-ci peuvent notamment
passer leurs commandes en
ligne. “Les ordres arrivent
sur notre serveur Web et sont
intégrés directement dans
notre progiciel de gestion
commerciale, ce qui en supprime la ressaisie”, explique
Christophe Turlin, directeur
des flux d’informations.
Le site Internet d’Agridis donne
également accès aux statistiques commerciales, aux fiches
<
> Sur son site intranet, Agridis reçoit les commandes de ses adhérents et
gère leurs sur stocks. Situé à Fossé près de Blois, son dépôt aux normes SEVESO
s’étend sur quinze mille mètres carrés.
de négociation de fin d’année et
à une base documentaire.
Le module de commandes Web
a été développé par l’éditeur
français Deal Informatique qui a
fourni au réseau de négociants
sa comptabilité (Elodie) et sa
gestion commerciale (Nathalie).
Si Agridis reçoit maintenant les
commandes par le Web, elle
continue, en revanche, à en
accuser réception par fax, pour
éviter à ses clients de devoir
se reconnecter pour en vérifier
la bonne réception. L’ADSL, qui
permet une connexion permanente n’a pas encore suffisamment irrigué les campagnes.
“Les besoins des entreprises
évoluent plus vite que les infrastructures nécessaires à leur
M. G.
bon fonctionnement.”
Comprendre >
Le serveur d’application,
moyeu du mode web
Élement clé des architectures Web, le serveur d’application fournit
un environnement d’hébergement et d’exécution.
e serveur d’application est un élément
essentiel des architectures Web, à trois
ou n-niveaux. Sa place intermédiaire (deuxième niveau), située
entre l’interface utilisateur (premier niveau) et les sources de
données (troisième niveau) est
déterminante.
Alors qu’en mode client-serveur,
une partie des traitements s’effectue sur le poste de travail, en
mode Web, tout s’exécute sur le
serveur d’application. Le poste de
L
travail se contente d’un client léger
(le navigateur) qui ne gère que l’affichage de la page renvoyée, les interactions avec la souris et, parfois, des fonctions basiques,
comme des règles de validation
pour des champs à renseigner.
Sécurité des accès
et reprises sur incident
La requête de l’utilisateur transite
par un serveur HTTP jusqu’au serveur d’application. Ce dernier exécute les traitements demandés,
puis il compose dynamiquement
la page de résultats qu’il retourne
via le serveur HTTP. Il gère la sécurité des accès, les sessions ouvertes
par chaque utilisateur (reconnaissance du contexte propre à chacun), les montées en charge et les
reprises sur incident.
En outre, on peut faire évoluer
chaque niveau de façon unilatérale. On peut aussi en ajouter, par
exemple en installant sur un serveur séparé un module fonctionnel très sollicité.
M.G.
LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003
ADMINISTRATION
Dans tous les domaines d’applications, il existe maintenant des versions Internet, qu’il s’agisse de PGI,
de solutions pour gérer les relations
avec les clients ou les fournisseurs,
d’outils d’analyse décisionnelle ou
de gestion documentaire (Geide).
Chez certains éditeurs, l’interface
Web diffère encore de l’interface
client-serveur. La mise à disposition
de certaines fonctions est décalée
dans le temps. Dans ce cas, l’interface Web sera parfois réservée à la
consultation des données.
Réseaux
Agridis
Infrastructure
Dossier >
27
> Dossier
Technologies web
Infrastructure
<
Sécurité
Administration
Réseaux
Poste client
Applications
>
Le réseau privé virtuel, clé de l’intranet
Est-ce bien sérieux
de s’adosser au réseau
mondial Internet pour
tisser des liens privés
entre ses agences?
Ambitieux, le tunnel
RPV tente de concilier
sécurité, économie,
performances et qualité
de services garantie.
<
Glossaire
>
➜ IPSec (IP-Security) :
Extensions de sécurité
(chiffrement et authentification) du protocole IP.
➜ RNIS : Réseau national
à intégration de service.
Liaison téléphonique
numérique facturée au
temps offrant un débit
de 64 Kbit/s par canal.
➜ RPV : Réseau Privé
RÉSEAUX
Virtuel, ou VPN (Virtual
Private Network). Il sécurise une liaison Internet
en créant l’illusion d’une
liaison physique directe
entre deux sites.
28
➜ SSL : Secure Sockets
Layers, un procédé
de sécurisation des
transactions effectuées
sur Internet qui repose sur
un procédé de cryptographie par clef publique.
Le système SSL est indépendant du protocol utilisé.
D.R.
➜ ADSL : Asymmetric
Digital Subscriber Line.
Liaison numérique pour
l’accès à Internet utilisant
les câbles téléphoniques,
facturée au forfait
et offrant un débit de
128 Kbit/s à 2,4 Mbit/s.
oute entreprise souhaite légitimement
bâtir des liens de communication sûrs, économiques et fiables. Aucun dirigeant de PME n’est pourtant
prédisposé à mêler ses transactions
professionnelles aux échanges publics, surtout lorsqu’ils sont menés
sur Internet. Pour résoudre cette
quadrature du cercle, une solution
existe. Elle consiste à planifier, déployer puis superviser des tunnels
RPV (ou VPN, Virtual Private Network) pour l’échange d’informations entre le siège, les agences, les
prescripteurs et les fournisseurs de
l’entreprise.
En cryptant les échanges, le tunnel
RPV permet d’exploiter une infrastructure publique de transport
d’informations, un réseau IP (Internet Protocol) le plus souvent. Les
documents métiers sont ainsi isolés du tout venant et des trafics Web.
A condition toutefois de paramétrer correctement les équipements
réseaux, pour s’assurer qu’on filtre
bien les requêtes non sollicitées.
Deux formules sont possibles pour
tisser son réseau RPV entre plusieurs agences: soit l’entreprise installe et supervise ses routeurs aux
LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003
T
fonctionnalités de chiffrement,
afin de créer ses propres tunnels
cryptés sur le réseau Internet, soit
elle s’adresse à un opérateur ou à
un FAI (fournisseur d’accès au réseau Internet) pour administrer à
la fois des accès distants au réseau
local, interconnecter les bureaux
distants et fédérer les travailleurs
nomades aux ressources partagées
du siège social.
Crypter ses liens distants
et locaux
Les services RPV reposent sur des
protocoles et logiciels installés sur
les postes de travail, sur les routeurs,
pare-feu et passerelles du réseau.
L’équipement le plus répandu
dans les PME demeure le routeur
d’agence, ou routeur RPV. Vendu
entre cent cinquante et trois cents
euros environ, il comporte souvent
un pare-feu (ou firewall) limitant
les intrusions. Il retient aussi, paradoxalement, une antenne pour
autoriser la connexion sans fil de
quelques utilisateurs d’outils portables (micro-ordinateur ou assistant personnel) dans un rayon de
cent mètres. Première vérification
à faire dans ce cas : le réseau sans
fil Wi-Fi, facile à infiltrer, doit être
débrayable. Toutefois, s’il doit être
utilisé, il faut retenir un algorithme
de chiffrement (WEP ou WPA par
exemple) pour maintenir la protection des transactions, de bout en
bout. Mais les performances d’accès (débit et temps de latence) sont
distinctes entre les liens radios et
filaires. Attention aussi aux équipements d’entrée de gamme, dont
les performances diminuent à mesure que l’on cumule les algorithmes de chiffrement.
Le routeur d’agence retient volontiers l’ADSL pour rallier le réseau
Internet, une technologie fiable à
présent, dotée d’une bonne couverture géographique sur les métropoles de l’Hexagone. Côté économie, il faut cependant souscrire
un abonnement ADSL dans
chaque agence connectée ou négocier son raccordement en RPV
(lire le témoignage de World
Courier, ci-contre).
Les tunnels RPV sur Internet, via
une connexion ADSL, permettent
de s’affranchir de coûteuses lignes
louées : liens Transfix ou liaisons à
relais de trames d’opérateurs. Dans
le cas d’un RPV en propre, la PME
aura intérêt à privilégier une solu-
PME - PMI
Technologies web
Augmenter la capacité de
débit et réduire les risques
Le routeur doit s’avérer apte à établir et à maintenir plusieurs tunnels sécurisés simultanément,
dans la perspective d’un réseau
maillé. En effet, la PME cherche
souvent à améliorer la disponibilité de ses connexions vers un serveur régional ou national. On
peut, dans ce cas, mailler le réseau composé de plusieurs routeurs RPV pour tisser, entre les
agences, une toile privée virtuelle.
Une bascule automatique, en cas
de rupture du lien primaire, vers
des liens connexes ou RNIS, limite
l’impact des incidents réseaux. Le
retour au lien primaire doit être
paramétré correctement, car les
communications RNIS, notamment, sont facturées à la durée,
comme les appels téléphoniques.
L’extranet privé, ou une offre équivalente d’opérateur, simplifie le
paramétrage et la supervision des
routeurs à déployer sur chaque
site. Outre le lien de secours RNIS,
des services de gestion de flux sont
souvent proposés en complément
du réseau RPV. Ils permettent d’attribuer une priorité à l’applicatif
métier, un progiciel de gestion par
exemple, par rapport à la messagerie électronique et aux autres
trafics. Toutefois, l’activation et la
gestion du RPV, la supervision des
routeurs et la mise en œuvre de services greffés sur le réseau privé
virtuel gonflent rapidement la facture de télécommunications proposée à l’entreprise.
Avec le tunnel RPV, les agences et
les sous-traitants distants tissent
des liens sécurisés pour transmettre des informations en temps
réel, tout en limitant les menaces
du réseau public (vers, intrusions,
virus). C’est une solution maintenant éprouvée, économique et
adaptée aux PME.
OLIVIER BOUZEREAU
PME - PMI
<
Poste client
Applications
Intranet >
Un réseau RPV hautement
disponible pour World Courier
Bâti en étoile autour d’un site central, le réseau privé virtuel permet un débit triplé
et des liens sécurisés pour un coût quasi identique : les gains sont évidents.
our établir des transactions sécurisées
entre son siège francilien et six bureaux
distants, World Courier retient
des tunnels cryptés par les routeurs Cisco et l’offre RPV de l’opérateur Colt.
Les soixante-cinq employés de
la filiale française du groupe de
transporteurs sont répartis sur
tout le territoire. Le site central
de Clichy regroupe néanmoins
80 % des effectifs. Connectées en
permanence au siège parisien,
cinq agences régionales situées > Au siège parisien de Clichy sont connectées en permanence les cinq agences
à Strasbourg, Bordeaux, Lyon, régionales de Bordeaux, Lyon, Marseille, Nice et Strasbourg, ainsi qu’un bureau
Marseille, Nice, et un bureau sous douanes à Roissy, qui réceptionnent et aiguillent les marchandises urgentes.
sous douanes, à Roissy, réceptionnent et aiguillent les mar- munication interne est également été négociés pour les sites distants.
améliorée.”
chandises urgentes.
L’opérateur réserve, de plus, une
World Courier travaille, en effet, A l’origine, les liaisons Transfix à partie de sa capacité de débit pour
pour le compte d’industriels, 64 Kbit/s s’avéraient insuffisantes faire passer les flux Unix priorid’agences de publicité, de société en regard des besoins de l’applica- taires du groupe de transporteurs.
de services et de centres hospita- tif interne développé sous Unix. Et il est tenu, par contrat, de mainliers. Les matériels transportés “Il fallait des liens permanents vers tenir ses lignes opérationnelles :
sont parfois inflammables, tou- le site où tous nos serveurs sont cen- tout incident doit être réglé en
jours urgents. Il s’agit, par tralisés.” Outre un gain en débit, le moins de quatre heures, sous peine
exemple, de pièces détachées, de transporteur souhaitait tester l’ac- de pénalités financières.
cès ADSL sécurisé par les tunnels “Cet été, une rupture vers Bordeaux
plis urgents ou même du sang.
du RPV. “Notre a été signalée à dix heures, suite à
Le groupe, prépremier essai une mise à niveau matérielle dusent dans cent
Information
vers Lyon, avec rant la nuit. Le lien était rétabli à
vingt pays, a
été créé en mêcentralisée et liens l’opérateur Colt, onze heures trente”, illustre le resa été concluant. ponsable informatique. Selon lui,
me temps que
permanents
Nous l’avons les gains de la solution sont clairs
Federal Express
mené fin 2001 et au niveau technique : un débit trimais il ne dispose pas de sa propre flotte en 2002, tous nos sites étaient re- plé et des liens sécurisés pour un
d’avions. Il ne peut donc pas groupés via un RPV stable et per- coût quasi identique. La liaison du
faire de groupages et doit faire formant.”Ce réseau est bâti en étoile site central est passée de 256 Kbit/s
appels à des partenaires contac- autour du site central. Une liaison à 2 Mbit/s et représente actuelletés rapidement. “Notre système spécialisée à 2 Mbit/s est maintenue ment un tiers du budget global des
d’informations à été entière- au siège. La moitié de sa capacité de télécommunications. Côté matément rebâti, il y a deux ans et débit est consacrée aux liens vers riels, des routeurs Cisco 1600 ont été
demi”, témoigne Stéphane Leul- Internet et l’autre moitié au RPV déployés en régions, un modèle
lier, le responsable informatique national. “Nous y faisons passer Cisco 2600 étant retenu sur le site
de World Courier France, le les messages électroniques, les central. “Le réseau privé virtuel mis
courriel est incontournable au échanges de fichiers, les données de en place tient compte des recomniveau commercial ainsi qu’à l’applicatif Unix et des bases cen- mandations du constructeur, nocelui des échanges de fichiers trales”, rappelle Stéphane Leullier. tamment au niveau de la charge”,
entre collègues. La qualité du Le budget global du réseau privé explique Stéphane Leullier. Ainsi,
travail tient beaucoup au fait virtuel est d’environ cinq mille pour une optimisation des échanque les informations soient cen- trois cents euros par mois, pour les ges, les débits des liens distants
tralisées. Tout le monde accé- liaisons du site central et des six bu- cumulés correspondent à la moitié
dant à l’information, la com- reaux, les frais d’installation ayant du débit site central.
O. B.
P
“
”
LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003
RÉSEAUX
tion simple à exploiter, si possible
sans maintenance. La solution matérielle à base de routeur RPV reste
la seule à pouvoir concilier liens locaux et distants sécurisés.
Afin d’exploiter le réseau mondial
comme sa propre dorsale de réseau
privée, mieux vaut mettre en place
un cryptage homogène entre
chaque agence et le siège.
Les tunnels reposent sur différents
protocoles (SSL ou IPSEC), chacun
présentant des avantages et des
inconvénients.
Réseaux
Administration
World Courier
Infrastructure
Dossier >
29
> Dossier
Technologies web
Infrastructure
<
Poste de travail
Administration
Réseaux
Poste client
Applications
>
Changer de navigateur
pour plus d’efficacité
Beaucoup l’ignorent, mais des alternatives à Internet Explorer,
aux fonctionnalités très intéressantes, sont disponibles sous
la forme d’applications commerciales ou de logiciels libres.
reize ans après l’apparition du premier navigateur Web, Nexus de
Tim Berners Lee, et dix
ans après Mosaic de Marc Andreessen, l’ancêtre de Netscape, Internet est devenu un outil de travail et d’échanges d’informations
indispensables aux PME-PMI. Si aujourd’hui tous les PC animés par
Windows (2000 ou XP) sont livrés
par défaut avec Internet Explorer
(IE), il est possible, voir recommandé, d’utiliser un navigateur
Web alternatif. Car, s’il est remarquablement intégré à Windows, Internet Explorer souffre cependant
de certaines failles. Les plus sérieuses
T
Les clones d’Internet
Explorer
ous ceux qui désirent
T
conserver Internet Explorer
tout en bénéficiant des innovations des navigateurs alternatifs peuvent se tourner vers les
surcouches. Ces dernières se
greffent sur le moteur d’IE en le
transformant radicalement.
Difficile, en effet, de reconnaître
IE 6.0, quand on a installé NetCaptor, SmartExplorer, AvantBrowser, MyIE2 ou encore Crazy
Browser. Crazy Browser et NetCaptor sont des navigateurs
multionglets qui se greffent sur
IE pour utiliser son moteur d’af-
POSTE CLIENT
Sur le Web > > >
30
www.crazybrowser.com
http:/frenchmozilla.sourceforge.net/
www.mozilla.org
www.opera.com
www.netcaptor.com
www.netscape.fr
■
Issu du projet
concernent la sécurité. Il Mozilla, Firebird
est donc indispensable est un navigateur
de télécharger les mises à poids plume
jour, dès leur mise à dis- parfaitement
avec
position par Microsoft, compatible
les JavaScript
depuis son site Web.
et acceptant
Avec les différentes ver- n’importe
sions d’Internet Explorer, quelle machine
Microsoft a introduit des virtuelle Java.
technologies de mise en
page (feuilles de styles, VBScript…)
qui posent aujourd’hui des pro- avec une pointe d’humour, ces bloblèmes de compatibilité avec les cages contraires aux règles du W3C,
autres navigateurs. Il peut être im- l’éditeur norvégien d’Opera a mis
possible de se connecter à certains en ligne une version modifiée de
sites de Microsoft (mise à jour ou son navigateur. Ce dernier lit avec
Hotmail par exemple) avec certains la voix du cuisinier scandinave du
navigateurs Web. Pour dénoncer Muppet Show le texte de la page
Web Microsoft. Derrière cette anecdote se dissimule une refonte complète du navigateur.
Opera 7.11 bénéficie d’un moteur qui
gagne en rapidité et en légèreté, en
offrant toutes les fonctions classiques d’un navigateur (historique,
favoris, moteur de recherche, outil
de téléchargement, etc.), plus celle
empruntée au monde Mac. Une fenêtre unique affiche toutes les pages
Web sous la forme d’onglets pour
naviguer sur plusieurs sites à la
fois. Un simple clic suffit pour afficher ou masquer un site Web.
Autre point fort d’Opera 7.11, l’intégration d’un client de messagerie
■ Surcouche d’Internet Explorer,
doté d’un outil contre les pourriels
Netcaptor transforme radicalement
(anti-spam). Ce filtre fonctionne à
le navigateur de Microsoft. Parmi
les pépites : la navigation par onglet
partir d’une liste de mots-clés créée
et la gestion des cookies.
par l’utilisateur. Opera est disponible en téléchargement au prix de
36 dollars pour la plate-forme Winfichage. Ils en partagent, donc,
dows. Une version gratuite est égales failles de sécurité. Crazy
lement disponible, mais elle intègre
Browser et NetCaptor propodes bannières publicitaires.
sent des dispositifs “anti-popLe vétéran des navigateurs Web,
up” très efficaces et une gestion
Netscape est arrivé dans sa dernière
très fine des cookies et des faversion (7.1 en anglais et 7.02 en franvoris. Principale différence
çais). AOL-Time Warner a en effet
entre ces deux produits :
décidé de mettre fin au développela gratuité pour Crazy Browser
ment de Netscape et de porter ses efet un prix de vente de 30 dollars
forts sur le projet Open Source MoS.L.
pour NetCaptor.
zilla. Si certains regrettent le
LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003
manque d’innovation de cette ultime évolution, les améliorations
portent sur l’intégration d’un filtre
“anti-spam” et d’une fonction “antipop-up” qui bloque l’affichage des
fenêtres publicitaires.
Netscape est mort,
vive Mozilla !
Le projet Mozilla a toutefois déjà enfanté un navigateur poids plume,
baptisé Firebird (ex-Phoenix). Il apporte un affichage plus rapide des
pages HTML (moteur Gecko), une
gestion pointue des cookies, et une
navigation par onglets, comme sur
Opera. L’espace de travail est mieux
organisé lorsque l’on doit consulter
plusieurs pages simultanément. Un
volet rétractable sur la gauche de la
fenêtre affiche au choix l’historique
des visites, les signets ou les téléchargements en cours, et l’on dispose d’un système de thèmes graphiques pour modifier l’apparence
du logiciel. En outre, on peut ouvrir
un lien sous un nouvel onglet d’un
simple clic sur la molette de sa souris, importer automatiquement des
favoris d’IE, ainsi que la gestion fine
des différents types de commandes
JavaScript. Une zone de saisie permet de saisir des requêtes qui seront
adressées à un moteur de recherche.
Plus légers, les navigateurs alternatifs exigent moins de mémoire vive,
se contentent d’un processeur aux
performances modestes, tout en
offrant des fonctionnalités très
complètes.
S. L.
PME - PMI
Technologies web
Infrastructure
<
Architecture Web
Administration
Réseaux
Poste client
Dossier >
Applications
>
NeilPryde réconcilie
PC et Macintosh
derrière un navigateur
Q
souhaitait unifier sa comptabilité
et sa gestion commerciale autour
d’une seule et unique application,
exploitée de façon centralisée autour de la même base de données.
“Il nous fallait un progiciel car je
ne voulais pas faire de développement spécifique, précise Jacques
Freydrich, responsable du projet.
Nous avions en outre la volonté
de mener le projet dans un temps
restreint.”
Un progiciel intégré
100 % Web
Un premier mouvement l’amène
à étudier l’offre de Navision, à la
suite d’échos favorables transmis
par une autre entreprise de négoce.
“Mais la mise en place du produit
nous demandait au moins six
mois.” C’est à ce moment qu’Oracle croise par hasard la route de
NeilPryde. “Lorsque j’ai commencé
à parler avec eux, je pensais que
■ Le progiciel intégré d’Oracle fonctionne en architecture Web. Il peut donc s’utiliser
à distance et, indifféremment, depuis un PC ou un Macintosh.
PME - PMI
> Jacques Freydrich, responsable du projet : “La prise en main du logiciel se
fait de la même façon pour les utilisateurs de PC et de Macintosh.”
leur solution était inaccessible
pour notre entreprise, trop lourde
à installer, trop coûteuse.” Mais
l’éditeur américain vient tout juste
d’annoncer une version PME de
son progiciel de gestion intégré
(PGI), livrée préinstallée sur un serveur sous Linux, pour un maximum de vingt-cinq postes.
Sous le nom d’Oracle e-Business
Suite Special Edition, l’offre se
concentre autour de quelques modules de base (comptabilité, gestion
des commandes, des stocks et des
achats) déjà paramétrés pour une
utilisation en PME. Depuis plusieurs années, le PGI d’Oracle fonctionne en mode 100 % Web. Il est
donc indépendant des platesformes et peut, indifféremment,
s’exploiter depuis un Macintosh ou
un PC sous Windows. De surcroît,
l’architecture Web permet d’utiliser l’application à distance, ce qui
apporte à NeilPryde une réponse
appropriée à la répartition géographique de ses sites.
“Le fait de ne pas avoir à renouveler une partie de notre parc d’ordinateurs ne fut pas l’élément fondamental de notre choix, module
Jacques Freydrich. Nous souhaitions avant tout pouvoir fusionner nos stocks et notre gestion sur
une seule base de données.”
Les modules de l’offre Oracle
conviennent à l’activité de négoce
international de NeilPryde. Le pro-
jet démarre début juin avec Alpha
Technology, intégrateur du produit (exclusivement vendu de
façon indirecte). La SSII délègue
alors quatre personnes pour installer l’application : un chef de
projet et trois consultants métiers,
l’un spécialisé sur les achats, le
deuxième sur la vente et le troisième sur la finance.
De son côté, NeilPryde n’a pas de
service informatique à proprement parler. Néanmoins, pour travailler en binôme avec les consultants d’Alpha Technology, l’entreprise mobilise elle-même six personnes : un chef de projet et deux
utilisateurs clés à Brest, trois utilisateurs clés à Béthune.
Après avoir marqué une pause
pendant l’été, le projet poursuit
son déroulement comme prévu.
“Nous avons monté une base de
tests et nous formons actuellement
les utilisateurs, relate Jacques Freydrich. La prise en main du logiciel se fait de la même façon pour
les utilisateurs de PC et de Macintosh. A ceci près que certaines actions accessibles par raccourcis sur
le PC ne sont pas opérantes à partir du Macintosh.”
Le coût total du projet, prévu pour
être inférieur à 150 000 euros (licences, mise en oeuvre et machine
serveur compris), ne devrait pas
être dépassé.
MARYSE GROS
LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003
POSTE CLIENT
uand un simple navigateur Web est requis
pour établir une facture ou gérer un stock,
il importe peu que le poste de travail soit un Macintosh ou un PC.
C’est le constat rapide qu’a fait NeilPryde Europe, importateur de
voiles bien connu des véliplanchistes, à la tête d’un parc mixte de
vingt-cinq ordinateurs, répartis
entre les sites de Brest et de Béthune.
L’entreprise résulte d’une fusion
entre la société NeilPryde Europe,
dix-huit personnes installées dans
le Pas-de-Calais, et le Breton Mengam Marine, treize salariés, distributeur des produits NeilPryde en
France depuis vingt ans.
En janvier dernier, la nouvelle entité décide de remplacer ses outils
de gestion distincts (Sage Ligne 100
sur Macintosh à Brest, et Sage Ligne
500 sur PC à Béthune) par une solution intégrée. Les deux stocks allaient être fusionnés et l’entreprise
Marc Guillaumot
Facteur d’intégration entre les univers PC et Macintosh,
le standard IP (Internet Protocol) a permis à NeilPryde
d’unifier ses outils de gestion en conservant son parc mixte.
31
> Dossier
Technologies web
Infrastructure
Administration
Réseaux
Poste client
Applications
< Moteurs de recherche >
À l’image de Google, la plupart des
moteurs de recherche présentent
désormais deux liens commerciaux
à l’internaute avant de donner une
réponse plus neutre à sa requête.
Le référencement, clé
de la réussite de son site Web
Trois options se présentent à la PME pour faire connaître son site Web : le référencement
manuel auprès des moteurs de recherche, le référencement automatisé par un logiciel,
ou le recours à un service d’agence spécialisée.
éaliser un site Web attractif c’est captivant.
Mais faire en sorte que
ce site soit visible et visité par un grand nombre d’internautes, c’est un objectif plus difficile à atteindre. Pour cela est
nécessaire une procédure de référencement, opération qui consiste
à prévenir de son existence les moteurs de recherche et des annuaires,
plus ou moins spécialisés, pour
qu’ils pointent vers le site Web. En
espérant que les liens seront plus
en vue que ceux des concurrents !
Il est donc essentiel de choisir sa
stratégie de référencement, ce qui
n’est pas une mince affaire, compte
tenu du nombre impressionnant
d’acteurs spécialisés dans cette opération. Les premiers sont bien évidemment les moteurs de recherche
eux-mêmes, qui offrent des interfaces d’indexation manuelle aux
webmestres. La procédure consiste,
généralement, à enregistrer des
APPLICATIONS
R
32
mots-clés pour décrire un site. Le se- évolué et il est plus difficile aucond groupe d’acteurs rassemble jourd’hui qu’hier de figurer en
les éditeurs de logiciels spécialisés, bonne place dans les moteurs de requi effectuent la manœuvre auto- cherche sans aide. Un certain
matiquement. Parmi eux, ABSOFT nombre de trucs et astuces ont été
avec son produit
surutilisés pour se
Add Web, Synapse
mettre en avant : par
Développement
exemple, l’insertion de
avec son IndexWeb,
mots-clés, invisibles
AADsoft.com avec
pour l’internaute, réAgentWebRanking
pétés de multiples fois
ou Trellian avec Subpour tromper les momitWolf. Les derteurs de recherche. Auniers acteurs sont,
jourd’hui, l’effet de ces
enfin, des prestamanipulations peut,
taires de services, des
en réalité, nuire. Ceragents de référencetains moteurs découment qui prennent ■ Pour garantir un bon
vrant la manœuvre,
classement dans
le travail en main.
parfois qualifiée de
les moteurs de recherche,
Si le référencement le logiciel IndexWeb
spamdexing, ont tenmanuel se justifie analyse les mots-clés
dance à placer les sites
tout à fait pour les mis en avant par les sites
Web coupables de
Des bilans sont
sites personnels, il at- semblables.
tromperie dans des
ensuite effectués régulièteint vite ses limites rement avec, à la clé, des
listes noires et à les
pour une PME. L’opé- conseils très concrets.
désindexer. Pas éviration a beaucoup
dent, donc, pour un
LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003
webmestre de connaître tous les critères qui permettront à son site de
figurer en bonne place.
Autre limite à l’enregistrement manuel : le travail à réaliser en marge
de l’indexation. Cette intervention
est, en effet, une étape parmi d’autres
dans le référencement. Au préalable, il faut définir les mots-clés stratégiques autour desquels on conçoit
la notoriété de son site Web. Comme
le souligne Stéphane Marec, directeur associé de l’agence de référencement Qualitrafic : “L’inscription
devient mineure par rapport à l’effort marketing qu’il faut produire.”
Et un informaticien ne peut s’improviser spécialiste du marketing.
Après le référencement proprement
dit, il faut aussi réaliser périodiquement des bilans pour vérifier
que son site Web fasse bonne figure
dans les moteurs, comprendre
pourquoi certains sites parlent des
concurrents mais pas de soi! Ce qui
amène ensuite les webmestres à revoir l’organisation ou les titres de
certaines pages qui doivent être profilées de manière très particulière.
Les spécialistes peuvent, eux, se
prévaloir de connaître parfaitement les méthodes d’indexation des
robots utilisés par les moteurs.
Être visible, mais aussi
générer du trafic
Dès lors qu’une PME ne se contente
plus d’un référencement manuel,
elle doit trancher dans l’éternel
débat qui oppose les tenants de la
gestion de l’opération en interne,
préconisant l’utilisation de logiciels, et les partisans de l’externalisation. L’utilisation d’outils spécialisés demandant quelques
connaissances en langage HTML et
pas mal de temps, certaines PME
choisiront de passer par un prestataire, comme elles l’ont peutêtre déjà fait pour la création de
leur site. Mais pour Patrick Séguéla,
créateur du logiciel IndexWeb :
“Une campagne de référencement
est conçue sur du long terme et le
travail de fourmi à réaliser n’est pas
assumé par les agences Web. De
plus, elles se contenteront souvent
de faire figurer un site en bonne
place sur Google, mais oublieront
PME - PMI
Technologies web
Infrastructure
Administration
les référencements sur les petits moteurs régionaux et thématiques
fondamentaux pour la PME.”
“Huit outils de recherche fédèrent
99 % de l’audience”, rétorque
Michel Fantin, coprésident de
Netbooster.
Prévoir la grande
différence entre les coûts
Au-delà du débat sur l’efficacité intervient aussi un calcul économique, puisque si un logiciel ne
coûte qu’environ 150 €, la facture
annuelle d’une prestation atteint
vite plusieurs milliers d’euros. Et
elle peut aller bien au-delà dès lors
que l’entreprise a des exigences qui
dépassent l’indexation et les audits
de positionnement. En effet, si l’on
excepte les sites institutionnels, qui
ont comme unique objectif d’être
vus lorsqu’on les cherche, le but
du référencement n’est pas uniquement d’être premier dans les
moteurs, mais de générer du trafic. Pour illustrer les deux ap-
Réseaux
proches, le site Web du Monde Informatique doit être vu lorsqu’on
tape “presse informatique” ou
“journal informatique” dans un
moteur de recherche. Mais un service de référencement plus complet permettra, surtout, de renvoyer
directement l’internaute à des articles publiés en ligne lorsqu’il veut
une information sur un sujet précis qui a été traité par LMI.
Pour garantir cette génération de trafic, la société Netbooster facture son
service au clic, sur un modèle de partage de revenu avec les moteurs de
recherche. Parmi ses concurrents,
Référencement.com utilise une
technologie baptisée HolosFind
pour indexer des bases de données
dynamiques qui ne sont généralement pas lues telles quelles par les
moteurs. Le prestataire sait estimer
le trafic qu’apportera le référencement du site par le biais de tel ou tel
mot-clé. Grâce aussi à un accord
avec les moteurs que chaque PME
ne peut pas passer elle-même.
Poste client
Dossier >
Applications
Les moteurs de recherche, entre
modèle gratuit et modèle payant
istoriquement, les moteurs
H
de recherche ont adopté
une philosophie de référencement gratuit, mais la tentation
de faire payer l’indexation pour
rentabiliser l’activité semble
l’avoir emporté. Mais, si une
société qui veut être référencée sur Yahoo doit, aujourd’hui,
s’acquitter de 250 €,
sa seule garantie est le fait
que son site Web sera visité
par l’équipe Yahoo dans les
sept jours. Payer joue donc
sur la vitesse d’indexation
de son site et non sur la place
de ses pages dans les listes
des moteurs de recherche.
En théorie, en tout cas.
Sur le site leader du référencement, Google, l’indexation est
entièrement gratuite. Comme
les autres moteurs, la société
propose, en revanche, des liens
promotionnels, ceux-ci étant
visuellement séparés des liens
gratuits. En outre, la plupart
des sites ne dépassent pas
deux ou trois liens sponsorisés,
si l’on excepte le moteur Nomade de Tiscali. Aucune
certitude, en revanche, sur
l’avenir des politiques des
moteurs de recherche. Beaucoup de questions, donc, pour
les PME qui décident d’augmenter leur budget référencement en optant pour les liens
commerciaux, ou bien elles
continuent à croire au modèle
gratuit, en espérant que leur
site restera visible, même si
les moteurs augmentent le
nombre de liens sponsorisés.
OLIVIER DESCAMPS
Le meilleur moyen
de trouver un [nouveau] travail
dans l’informatique
c’est encore d’en chercher un
dans l’informatique.
APPLICATIONS
avec jobuniverse.fr
Jobuniverse est une marque du Groupe IDG Communications, éditeur en France de :
CIO, Le Monde Informatique, Réseaux & Télécoms, Distributique.
33
PME - PMI
LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003
> Dossier
Technologies web
Infrastructure
Réseaux
Applications
Poste client
>
Les outils de gestion
des connaissances aident
l’entreprise à conserver
et à partager l’expérience
accumulée par ses
collaborateurs au fil
des missions. Ils servent
aussi à entrer en contact
avec les experts d’un
domaine, qu’ils soient
internes ou externes.
es entreprises occupant moins de cent
salariés ont un train
d’avance dans le domaine de la gestion des connaissances. Souvent plus agiles et plus
actives que les structures de taille
supérieure, elles sont aussi plus
nombreuses à avoir déployé, chez
elles, des outils de gestion des
connaissances (knowledge management ou KM). Ces outils leur
permettent de collecter les informations utiles à leur fonctionnement et de les rediffuser aux collaborateurs qui en ont besoin,
d’identifier leurs experts internes
par domaines ou par métiers et de
les solliciter directement.
L’adoption de ces solutions doit
beaucoup au développement d’Internet. Les outils de KM les plus diffusés et appréciés, selon le rapport
d’enquête 2003 réalisé par l’éditeur
Maîtriser les connaissances
pour soutenir l'innovation
Niveau
d'efficacité
perçue
L
Questions
Évolution des outils 2002-2003
Stars
Standards
Intranet
Outils collaboratifs
Veille
Bases connaissances
Portail
Workflow
Gestion des compétences
Pépinière
Dilemmes
Quels sont les outils de Knowledge Management que vous utilisez ?
Knowings (*), sont en effet les intranets, les dispositifs de veille et
les logiciels de collaboration, tels
qu’agendas partagés et produits de
travail en groupe (groupware). Des
solutions qui, pour la plupart, reposent largement sur les technologies Web. Cette dimension se
confirme avec d’autres outils du
KM en phase de déploiement,
comme les portails dits “collaboratifs” ou les forums.
Dans les entreprises de moins de
cent personnes, comme dans les
très grandes (plus de cinq mille),
l’enquête révèle que les progiciels
spécialement conçus pour le KM
sont préférés aux développements
Source : Knowings.
Travail de groupe
Comment jugez-vous l'efficacité des outils de Knowledge Management ?
<
Administration
Niveau
d'utilisation
spécifiques. Tandis que les structures de cinq cents à cinq mille salariés continuent à installer des solutions qu’elles ont fait développer
ou mises au point par elles-mêmes
en s’appuyant sur des logiciels
comme Lotus Notes, MS Access, MS
Excel ou, parfois, simplement sur
un serveur partagé.
Les acteurs du KM
L ManagementKnowledge
APPLICATIONS
es outils du
34
sont fournis
par des éditeurs spécialisés
qui peaufinent leurs solutions
depuis plusieurs années. IBM,
avec son groupware Lotus
Notes, est l’un des plus anciens.
De nombreuses solutions de KM
ont été développées à partir
de cet outil. Certains éditeurs,
comme Knowings ou Mondeca,
sont entièrement focalisés sur
le KM. Un acteur comme le
canadien Open Text a réalisé
une plate-forme en tirant parti
de ses développements dans les
moteurs de recherche et
de ses rachats dans la gestion
de documents et les outils de
collaboration. D’autres aussi
sont venus à la gestion des
connaissances par leurs
compétences autour des
intranets, des portails d’entreprise, de la gestion documentaire ou des moteurs de
recherche. C’est le cas de
Documentum, Mayetic,
Hummingbird, Autonomy,
Arisem, Microsoft, Open Text,
Plumtree ou Verity. Tous étaient
présents sur le KMForum, qui
LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003
Conçu pour s’adapter aux contraintes des PME, le moteur de recherche
Ultraseek de Verity extrait l’information des différentes sources de données
de l’entreprise.
■
s’est tenu les 7 et 8 octobre
derniers à Paris. Des représentants de la gestion de projets
comme One2team et
Planview figuraient aussi
M. G.
parmi les exposants.
PME - PMI
Technologies web
“Les petites et les très grandes
entreprises sont en avance dans
leur comportement face au knowledge management, confirme
Jean-Michel Monin, directeur général adjoint de Knowings. Les
entreprises de taille moyenne sont
davantage focalisées sur des problématiques de croissance ou liées
à leur organisation. Alors que les
PME se sont emparées plus facilement des outils de KM pour en faire
une arme et s’en servir sur leur
métier de base.”
Constituer un réseau
humain de veille
Au-dessous de cent salariés, c’est souvent la direction générale qui pilote
la gestion des connaissances dans
son entreprise (dans 57 % des cas). La
pression concurrentielle et l’amélioration de la compétitivité motivent sa décision de mettre en place
des outils pour soutenir l’innovation
et trouver de nouveaux marchés.
D’autres facteurs interviennent,
comme la recherche de modes de
fonctionnement plus souples, ou
la nécessité de faire travailler
ensemble des collaborateurs très
mobiles ou travaillant sur des sites
différents.
La nature de l’application de KM
mise en place varie en fonction de
l’objectif poursuivi par l’entreprise.
Jean-Michel Monin distingue six
grandes catégories : la veille, les référentiels métiers, les retours d’expérience, les communautés de pratique, la gestion de projets et la
formation.
La veille ne consiste pas seulement
à se mettre à l’affût de certaines informations en accédant à des
sources de données externes à l’entreprise (à l’aide d’un système de
recherche automatique sur le Web,
par exemple). Ce peut être aussi un
réseau “humain” de veille interne,
alimenté par les collaborateurs,
comme des commerciaux sur le
terrain qui rapportent des renseignements glanés sur la concurrence. “L’objectif est de créer une
base de connaissances dans laquelle chacun dépose des informations. A l’aide d’outils de catégorisation et d’un système de
workflow, ces informations sont
ensuite distribuées aux personnes
qui en ont besoin.”
Le référentiel métier sert à harmoniser les méthodes de travail dans
l’entreprise. C’est, en quelque sorte,
la “Bible” des bonnes pratiques.
Des départs en retraite peuvent
PME - PMI
Administration
Réseaux
constituer l’élément déclencheur
pour le bâtir. Il a aussi sa raison
d’être si les experts de l’entreprise
sont géographiquement dispersés,
ou si les équipes sont hétérogènes.
“Prenons le cas d’une société de services qui doit élaborer des propositions commerciales, illustre JeanMichel Monin. Il n’y a généralement que quelques personnes qui
peuvent les rédiger. Avec le référentiel métier, on parvient à en rédiger
davantage en moins de temps. En
accédant à des documents tels que
des modèles de propositions, de CV,
de grilles d’analyse tarifaire, une
personne non experte dans ce domaine va pouvoir préparer une proposition qui sera ensuite relue par
un spécialiste.”
Dans les secteurs de l’ingénierie, le
référentiel contiendra des modèles
de plan d’assurance qualité, des tableaux d’analyse technique, des
modèles de simulation, etc.
Les retours d’expérience constituent un troisième type d’application. Autour d’un outil de KM, les
collaborateurs vont garder une
trace des projets réalisés dans l’année : ce qui a bien fonctionné, les
erreurs, les nouvelles technologies
expérimentées, etc. On y fait du “débriefing” de mission. Ce sont les
histoires vécues des projets. Le volume d’informations est important, mais sa durée de vie est faible.
Ce qui est essentiel est conservé ensuite dans le référentiel métier.
Histoires vécues
Les communautés de pratique ont
un autre rôle. Elles peuvent se créer
à l’intérieur de l’entreprise ou, et
c’est souvent le cas pour les PME,
entre plusieurs entreprises d’un
même secteur d’activité. “En interne, la communauté de pratique
peut, par exemple, réunir les trente
personnes qui ont un rôle d’encadrement parmi les deux cent cinquante collaborateurs d’une société. Chacune a un rôle différent,
mais toutes doivent accéder à des
modèles de contrats et aux règles à
appliquer lors des embauches.”
Les communautés interentreprises
peuvent être animées par des syndicats professionnels. C’est ce que
fait notamment le Gipra, syndicat
professionnel rassemblant des industriels de la plasturgie (lire l’encadré ci-dessus).
Un nouveau mode d’utilisation du
KM se développe beaucoup en ce
moment : c’est la gestion de projet.
Elle permet de rassembler autour
Poste client
Applications
Les industriels de la plasturgie
réunis en communauté de pratique
ur le portail Plasticway.com,
S
les industriels de la plasturgie accèdent à des veilles
technologiques, économiques
et juridiques portant sur les
métiers de leur secteur (rotomoulage, thermoformage, etc.).
Ouvert depuis trois ans, ce site
est animé par le syndicat professionnel Gipra. Il rassemble
cinq cents adhérents, parmi lesquels de nombreuses PME.
Sur le site Web, les entreprises
accèdent à une partie privée qui
exploite les outils de gestion des
connaissances de Knowings.
La plasturgie compte vingttrois technologies de
de règles communes des personnes
qui vont travailler ensemble de
façon temporaire. “Elles ne se
connaissent pas, ne parlent pas forcément le même langage, mais
elles ont un projet à réussir en commun avec des contraintes de délai
fortes, rappelle Jean-Michel Monnin. Les outils de KM, avec leurs notions de rôle, de flux et de push d’informations facilitent leur travail.
Nous avons d’ailleurs formalisé un
kit projet en paramétrant notre
outil de KM pour l’adapter à ce
type de situation.”
La formation, enfin, figure en
bonne place dans les applications
de gestion des connaissances. L’expérience des anciens est collectée
pour former les collaborateurs
fraîchement arrivés et faciliter leur
transformation et intervient
dans tous les domaines, de
l’électronique à l’agriculture,
en passant par les secteurs de
la pharmacie, de l’emballage,
de l’automobile, du bâtiment
et des produits de grande
consommation.
D’un adhérent à l’autre, les
centres d’intérêt diffèrent
donc sensiblement. Après
avoir défini son profil, en précisant ses sujets de prédilection,
chacun reçoit des informations pointues et ciblées.
Le portail leur permet aussi
de rechercher des experts
M. G.
dans chaque métier.
intégration. On rédige des fiches
de synthèse, on utilise l’outil de
KM pour solliciter directement
des experts.
Si le niveau de maturité des entreprises vis-à-vis de ces démarches diffère suivant leur taille,
il varie aussi selon le secteur d’activités. En 2003, celui des services
a connu un fort développement,
au même titre que les projets animés par des entreprises appartenant à des communautés d’activités. Ces dernières se présentent,
désormais, comme le secteur le
plus en avance.
MARYSE GROS
(*) Le rapport d’enquête KM 2003
est téléchargeable sur le site :
www.knowings.com.
LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003
APPLICATIONS
Infrastructure
Dossier >
35
> Dossier
Technologies web
Infrastructure
<
Communication
Administration
Réseaux
Poste client
Applications
>
Plus souple d’utilisation que la visioconférence,
la conférence Web favorise le travail collaboratif. Encore
peu utilisée, elle est pourtant source d’économies pour les
entreprises qui travaillent avec des partenaires distants.
es déplacements peu- ment sur le PC et sur le réseau IP
vent coûter très cher pour les transmissions de données
aux entreprises et ce et d’images. La voix peut contin’est pas nouveau. nuer à transiter par le réseau téléPourtant, force est de constater que phonique ou bien être insérée dila visioconférence, qui se révèle rectement dans le trafic IP. La
une vraie alternative, a du mal à se plupart des offres prennent la
développer. Plus simple d’utilisa- forme de services. Le prestataire se
tion et moins onéreuse, la confé- charge de déployer la partie serveur
rence Web tente, aujourd’hui, d’être de l’application sur son réseau et
plus convaincante. Notamment les utilisateurs y accèdent par le
depuis que Microsoft a montré sa biais d’une interface Web. Princifoi en ce service
pal avantage de
en rachetant le
cette option :
Une alternative
numéro deux du
l’entreprise n’a
marché, Place- peu onéreuse et plus pas à authentiWare, en janvier
fier les utilisaconvaincante
dernier. L’éditeur
teurs et à gérer les
vient d’ailleurs
connexions muld’annoncer la première mouture tipoints particulièrement gourde Live Meeting, produit issu de mandes en capacité de débit.
cette acquisition. Pour Michel D’un point de vue fonctionnel, la
Lecina, PDG de Genesys Conferen- conférence Web intègre clairecing : “Cette annonce va apporter ment un objectif de travail collaau marché de la téléconférence un boratif. Tout se passe comme dans
gage de crédibilité et de maturité.” une réunion traditionnelle. Les
Concrètement, la conférence Web utilisateurs peuvent partager un
se distingue de la visioconférence tableau blanc, une sorte de paper
par le fait qu’elle repose intégrale- board virtuel sur lequel chacun a
L
APPLICATIONS
“
36
LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003
”
la possibilité de dessiner ou
d’écrire grâce à un pointeur, un
surligneur ou en utilisant des
formes préétablies. On peut aussi
envoyer un petit papier à son voisin par le biais de la messagerie instantanée ou participer à un vote.
Mais dans ces réunions virtuelles,
l’application reine reste la présentation à distance, reposant le plus
souvent sur l’application PowerPoint, les échanges de contenus
vidéos “streamés” demeurant, en
effet, plus anecdotiques.
D.R.
La conférence
Web s’attaque
aux budgets des transports
La gamme de prix pour un tel service est très étendue. L’outil Netmeeting, fourni en standard dans
Windows, permet déjà de réunir
cinq à six personnes (contre des centaines pour un produit comme Live
Meeting). Parmi ses fonctionnalités:
le déport d’écran, le transfert de fichiers, le travail sur tableau blanc
ou l’envoi de messages. Avec leurs
produits haut de gamme, les leaders
Webex, Microsoft, Meeting Maker,
Polycom ou Genesys Conferencing,
adoptent, en revanche, des prix à la
La difficile percée
hexagonale
l y a trois ans, l’éditeur amériIWebmeeting
cain Evoke lançait le service
en France,
en association avec Cegetel
pour la partie téléphonie.
Le concept était nouveau pour
l’Hexagone, et séduisant par
sa simplicité : partager des
documents PowerPoint
au moyen du Web, tout en
conversant par téléphone
avec ses interlocuteurs,
le tout sans réservation,
ni abonnement, ni logiciel
à télécharger. Malheureusement, la société (renommée
Raindance) décide de se retirer
en octobre 2001, pour se focaliser sur les États-Unis. Le marché européen n’est-il pas mûr ?
En tout cas, les chiffres 2002
confirment l’écrasante domination du marché américain, qui
représente plus de 90 % des
ventes mondiales de services
de conférence Web, estimées
à 246 millions de dollars
J.-L. R
par Frost & Sullivan.
PME - PMI
Technologies web
Réseaux
hauteur des fonctionnalités qu’ils timent: avec ses services (financier,
proposent. Les offres, sous forme commercial), ses salles de réunion
de services, atteignent ainsi plu- privées, etc. Ne manquent que la
sieurs centaines d’euros par mois. cafétéria et la machine à café ! Tout
Avec Live Meeting, Microsoft pro- cela est entièrement paramétrable
pose une tarification traditionnelle par l’administrateur qui garantit
et une autre à la minute : trente et la confidentialité des discussions.
un centimes d’euro par utilisateur, Différents droits sont, pour cela, atprix auquel il faut ajouter celui de tribués à chaque utilisateur, y coml’abonnement à la conférence télé- pris, bien sûr, à des personnes exphonique. La société Meeting Maker térieures à l’entreprise, amenées à
propose, quant à elle, Meeting Point travailler, ponctuellement ou de
à cent euros par utilisateur et par manière régulière, avec elle.
mois pour une utilisation illimitée,
ou cent trente euros par utilisateur Une mise en place rapide
simultané. L’outil est un véritable
bureau virtuel auquel il ne manque Les solutions de conférence Web
que l’image, puisque les collabora- peuvent être très rapidement mises
teurs ne peuvent être représentés en place. Tout internaute disposant
que par des photos. Lors de chaque d’une carte son et d’un microphone
session, les personnes prennent la peut être ajouté à la liste par l’adparole à tour de rôle en appuyant ministrateur. Il doit ensuite s’ausur la touche “Ctrl” de leur clavier. thentifier au serveur par le biais de
Leur photo apparaît et leur interlo- son navigateur, un petit logiciel
cuteur les entend grâce au réseau client étant installé automatiqueIP. En testant le produit, on se rend ment à la première utilisation. Rescompte que la voix sur Internet est tent à régler quelques détails techplutôt de bonne
niques, ce qui
qualité. Des proeffraie souvent
Un bureau
grès très nets ont
les responsables
été réalisés dans
informatiques.
virtuel convivial
ce domaine, mêLe premier est
et confidentiel
me si le réseau
celui de la sécudes réseaux ne garité du réseau :
rantit aucune qualité de service. La l’utilisation du protocole de visioconversation demande une adap- conférence H.323 oblige, par
tation, puisqu’il existe un temps de exemple, à ouvrir de nombreux
latence incompressible entre le mo- ports du pare-feu et donc à créer
ment où l’on commence à parler, et des portes d’entrées pour d’évenle moment où l’autre nous entend. tuels pirates. Mais la conférence
Pas question, par exemple, d’ac- Web repose essentiellement,
quiescer par un “Mmm…” à la fin comme son nom l’indique, sur
de chaque phrase de son interlocu- l’utilisation des flux http (port 80)
teur sous peine de couper la sui- ou https (port 443) et ne remet donc
vante. Mais tout cela est loin d’être pas en cause la politique de sécuinsurmontable. “Y compris avec un rité de la direction informatique.
modem traditionnel à 56 Kbit/s”, La deuxième exigence est celle de
explique Marc Saint Cirgue, direc- l’intégrité et de la confidentialité
teur Europe de Meeting Maker. des données qui transitent sur le
“Même si les communications peu- réseau, ou qui sont stockées sur un
vent connaître des petites cou- serveur du prestataire. Chez Meepures”, concède-t-il.
ting Maker, un espace disque est,
par exemple, réservé aux utilisateurs pour le partage de docuUne sécurité accrue
ments. Chez Webex, on insiste en
Meeting Point présente un avan- revanche sur le fait que le réseau
tage de taille : sa souplesse d’utili- maison, baptisé MediaTone, n’est
sation. L’utilisateur peut démarrer pas constitué de serveurs où sont
le programme le matin et le fermer stockés les documents à échanger,
le soir. Dès qu’un correspondant mais de “commutateurs de contecherche à en joindre un autre, il nus”, répartis dans sept centres de
lui suffit d’envoyer un message ins- données dont deux en Europe, à
tantané à son vis-à-vis, pour lui re- Londres et Amsterdam. “Grâce à
commander d’activer l’application MediaTone, les données sur lesde conférence Web. Une réunion quelles vous travaillez restent sur
improvisée peut, dès lors, com- l’ordinateur hôte. Nous ne transmencer. Le bureau virtuel est ar- mettons sur le réseau, en crypté,
chitecturé comme un véritable bâ- que la représentation graphique
“
PME - PMI
”
Poste client
Applications
Des conférences Web
mensuelles, chez Orion
Orion est une société de gestion immobilière, occupant une cinquantaine de
personnes. Installée en France, elle dispose de cinq bureaux à l’étranger.
■
es entreprises internatioL
nales, ou travaillant avec
des partenaires étrangers,
sont, évidemment, les
premières intéressées par
la conférence Web. Avec trente
salariés en France, une vingtaine à l’étranger (Londres,
Munich, Milan, Luxembourg
et Chicago) et de nombreux
partenaires internationaux,
la société Orion vient de
découvrir les vertus du service.
Spécialisée dans l’immobilier,
elle doit rendre compte régulièrement de ses activités à des
investisseurs de nationalités
différentes, et il n’est pas
toujours évident de les réunir,
d’autant plus que les déplacements sont onéreux et très
consommateurs de temps.
Avec le service Genesys
Meeting Center, Orion est
désormais en mesure d’organiser mensuellement des conférences au travers du Web.
“Les applications utilisées sont
Powerpoint pour les présentations générales et Excel pour
l’exposition de données chiffrées”, explique Virginie
Reinhardt, responsable des
de ces données, grâce à une technologie différentielle”, affirme
Tony Gasson, directeur général
Europe de Webex. La troisième
crainte des directions informatiques est de voir les flux de conférences Web paralyser le réseau en
s’accaparant la majeure partie de
services généraux d’Orion.
La société a aussi été séduite
par la sécurité des échanges.
Même si Internet est parfois
jugé peu sûr, chez Orion on
estime, en effet, que les études
resteront plus facilement
confidentielles si les envois
papiers sont limités.
Quinze personnes se sont vues
attribuer un numéro de
téléphone spécifique, leur
permettant de démarrer les
conférences Web. Ce principe
d’attribution personnelle
permet à la fois de vérifier
les factures de chacun
et d’improviser des réunions.
L’exemple type est celui
des dirigeants qui voudraient
travailler ensemble sur
une présentation avant de
l’exposer à leurs investisseurs.
À terme, la société Orion
entend opter aussi pour
un service complémentaire
d’archivage des réunions,
proposé par Genesys
Conferencing, permettant
à ceux qui n’ont pas pu
participer, de prendre ainsi
connaissance des propos
exprimés lors des réunions.
la capacité de débit disponible.
Une peur qui semble toutefois
s’amenuiser, compte tenu des
offres de plus en plus attractives des
opérateurs et de l’amélioration
constante des algorithmes de compression de la voix et de la vidéo.
OLIVIER DESCAMPS
LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003
APPLICATIONS
Administration
DR
Infrastructure
Dossier >
37
Technologies web
Infrastructure
<
Témoignage
Administration
Réseaux
Applications
Poste client
>
La mairie d’Elancourt,
pour mieux répondre à
l’abondante correspondance
qu’elle reçoit, s’aide d’un
logiciel de gestion
du courrier. Post Office
de Satas accélère et
fiabilise cette gestion,
en s’appuyant
sur l’intranet reliant
les différents
sites communaux.
Une meilleure
gestion des
courriers, améliore
les services rendus
aux administrés
et aux clients, et
aussi leur degré de
satisfaction.
■
D.R.
> Dossier
Un logiciel pour mieux répondre au courrier
C
APPLICATIONS
<
38
L’essentiel
>
Des réponses rapides
au courrier participent
à l’image de qualité de
l’entreprise. Un logiciel
de traitement du
courrier, des courriels
et des appels téléphoniques, s’il ne dispense
pas d’une saisie
manuelle, apporte
ensuite une aide
précieuse pour suivre
la demande exprimée,
pour personnaliser la
réponse, en retrouvant
facilement l’historique
des échanges avec
l’expéditeur, et pour
relancer la personne
chargée de la réponse.
Quant à la base de
données constituée,
elle pourra ensuite être
utilisée comme fichier
client. Le tout pour un
investissement, somme
toute, raisonnable.
LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003
du projet ont voulu, dans un premier temps, déployer le logiciel
dans tous les services simultanément. Après un léger pas en arrière,
et la validation des procédures sur
quelques services pilotes, le déploiement s’est ensuite beaucoup
mieux passé.
Améliorer le service rendu
“Nous recevons entre cent cinquante et trois cents documents par
jour, lettres et télécopies, poursuit
Fabien. Nous en enregistrons environ une cinquantaine, dont une di-
D.R.
omme toutes les collectivités locales, la mairie
d’Elancourt (Yvelines)
doit se plier aux directives qui imposent, depuis la loi
d’avril2000 sur les droits des usagers
de l’administration, une réponse à
tout courrier dans un délai maximum de deux semaines. Une obligation que pourrait également
s’autoimposer toute PME soucieuse
de satisfaire au mieux ses clients.
Travail ingrat mais indispensable,
la gestion du courrier influe directement sur l’image de l’entreprise ou
de la collectivité locale vis-à-vis de
l’extérieur. Il faut enregistrer toutes
les missives exigeant une réponse,
les faire suivre à la personne qualifiée pour y répondre, éventuellement en établissant le lien avec des
courriers antérieurs émanant du
même expéditeur. Puis vérifier que
cette réponse a bien été effectuée.
Même si le courrier reste encore majoritairement sous forme de papier,
l’informatique peut aider dans
cette tâche de suivi. La mairie
d’Elancourt a porté son choix sur le
logiciel Post Office de Satas. “L’administration du courrier est un problème complexe, explique Fabien
Malleret, responsable Organisation
et Qualité, car elle demande une visibilité de l’ensemble des différents
services. Une mairie d’une ville
d’environ vingt-sept mille habitants comme la nôtre, c’est une entreprise qui emploie six cents personnes travaillant dans une
trentaine de métiers différents. Et
l’on peut estimer le nombre d’utilisateurs potentiels de Post Office à
soixante-dix ou quatre-vingts.”
Les débuts de la mise en œuvre ont
été laborieux, car les responsables
> Fabien Malleret, responsable
Organisation et Qualité :
“L’administration du courrier est un
problème complexe. Nous recevons
entre cent cinquante et trois cents
documents par jour.”
zaine de documents “sensibles”: réclamations, demandes, suggestions, lettres relatives à des projets
municipaux.” Les documents “sensibles” sont numérisés et accompagnés d’une fiche de qualification
qui facilitera le traitement et le suivi
ultérieurs. La fiche et ses pièces
jointes sont ensuite envoyées automatiquement depuis Post Office,
grâce à un interfaçage avec le logiciel de communication Exchange.
Les documents-papiers sont toujours acheminés par l’intermédiaire
d’un parapheur, mais l’envoi sous
forme électronique permet de gagner du temps, mais aussi de mieux
sensibiliser les utilisateurs à l’importance du traitement rapide du
courrier.Le travail d’indexation manuel, consommateur de temps au
départ, porte plus tard ses fruits.
Le logiciel Satas assure la réalisation
mensuelle d’un rapport sur les courriers reçus, avec la mise en évidence
des courriers toujours en attente et
de ceux qui sont en retard. Le responsable du projet doit, cependant,
s’assurer que les différents utilisateurs n’omettent pas d’indiquer le
courrier traité. Pour les appels téléphoniques, il faut aussi réaliser une
fiche. Mais le traitement informatique permet de mettre en évidence
les problèmes les plus couramment
rencontrés, ce qui aide ensuite à
trouver des remèdes en amont.
La mise en place de Post Office à la
mairie d’Elancourt a enfin facilité
d’autres tâches, grâce à la base de
données qui se crée de manière naturelle. Le logiciel est ainsi utilisé
comme une aide au protocole,
pour la réalisation du courrier sortant cette fois, pour lancer les invitations comme les vœux du maire.
Le retour sur investissement d’un tel
projet est très difficile à évaluer. Mais
si l’on met en balance d’un côté l’investissement, somme toute raisonnable (de l’ordre de 15 000 euros)
avec un coût de maintenance de
500 euros par an, et de l’autre l’amélioration du service rendu, le solde
est certainement positif.
PATRICE DESMEDT
PME - PMI
Mobilité
Technologies
<
Sans-fil
>
L’ère de la connexion permanente
L’Internet mobile devient
peu à peu une réalité :
au bureau, dans les lieux
publics ou en déplacement.
Une réalité qui change
les modes de travail,
mais aussi les modes
de communication entre
individus.
es “autoroutes de l’information” avaient
été imaginées au milieu des années quatre-vingts. Aujourd’hui, le rêve
d’un monde connecté devient peu
à peu réalité. Les réseaux de communication sont devenus la clé de
voûte du fonctionnement des entreprises, qui les utilisent massivement pour interconnecter leurs
différents sites, mais aussi pour
échanger ou commercer avec leurs
partenaires et leurs clients. L’importance des réseaux est devenue
telle que les entreprises ne peuvent
se permettre la moindre faille. Une
défaillance, même temporaire,
peut interrompre des services essentiels (progiciel de gestion intégré, messagerie électronique…) et
mettre en péril une société. Mais
les gains sont à la mesure des
risques : l’information circule plus
vite au sein de l’entreprise. Les
commandes et approvisionnements, autrefois dépendants de
lourds circuits sur papier, sont de
plus en plus dématérialisés.
Mobilité et nomadisme : une technologie pour chaque application
L
Selon l’étude sur la mobilité, parue
en décembre 2002 et réalisée par
IDC, plus de quatre millions et
demi de personnes en France sont
déjà mobiles, au sens de “travailler
en dehors d’un point physique
unique”, au sein de leur entreprise, et plus de six millions le sont
à l’extérieur.
Cette profonde mutation est largement à mettre au crédit du développement des technologies
sans-fil. Que l’on parle de mobilité
locale, avec les réseaux sans-fil
d’entreprise (WLAN, wireless lan
PME - PMI
area network) ou avec Bluetooth,
ou de mobilité étendue, avec la généralisation des réseaux Internet
mobiles GPRS ou UMTS, les infrastructures se mettent en place pour
permettre à chacun de se connecter de n’importe où, à n’importe
quelle heure.
Dans cette course à la couverture,
chaque technologie joue son rôle.
Bluetooth s’impose comme la
technologie phare des bulles de
communications personnelles ou
PAN (Personal Area Network). Elle
permet notamment une communication transparente entre tous
les équipements portatifs du travailleur nomade (téléphone, assistant personnel, micro-ordinateur…). Le WLAN, lui, se voit
déléguer la mission de fournir des
services de réseaux locaux sans-fil.
Au sein des entreprises, la technologie est souvent utilisée en superposition au réseau filaire Ethernet existant. Un travailleur
nomade, ou un partenaire entrant
dans les locaux de l’entreprise,
peut ainsi bénéficier instantanément d’une connexion au réseau
sans avoir à se brancher sur une
prise quelconque. La technologie
WLAN est aussi bien adaptée pour
fournir des services réseaux dans
les entreprises où les salariés se déplacent beaucoup (hypermarchés,
entrepôts, hôpitaux, campus universitaires…). Dans une moindre
mesure, le WLAN est utilisé entre
deux bâtiments.
Dans un proche avenir, le WLAN
devrait aussi jouer un rôle essentiel dans la fourniture de services
réseaux dans les lieux publics. La
technologie dite de hot spot (littéralement “point chaud”) permet
aux nomades de bénéficier de
connexions simples et performantes à Internet dans les lieux de
passage : aéroports, gares, salles de
congrès, bars, hôtels, etc.
WLAN plus performant,
GPRS et UMTS plus utiles
En situation de mobilité étendue,
GPRS et UMTS dominent tous
leurs concurrents. Certes, il ne faut
pas attendre de ces technologies
les performances du WLAN. Mais
le service qu’elles rendent est sans
doute plus précieux encore : elles
fournissent, en effet, une connexion en quasiment tout point du
territoire ainsi que des services
“intelligents” comme la messagerie vocale ou la localisation. Et,
dans bien des cas, les bas débits
disponibles (de 20 à 40 Kbit/s pour
le GPRS, de 50 à 100 Kbit/s pour
l’UMTS) sont bien suffisants pour
consulter son courrier, recevoir un
ordre de mission, commander
une pièce détachée ou prendre
une commande en direct.
Débit élevé limité et
couverture universelle
Comme l’expliquait récemment
Jean-Gabriel Rémy, le directeur
scientifique du groupe Cegetel,
lors du seizième congrès DNAC
(De nouvelles architectures pour
les communications), consacré à
“La génération Wi-Fi et l’Internet
ambiant sans-fil, ad hoc, mobilité”, le WLAN apporte des débits
élevés sur des zones limitées, mais
il ne remplacera jamais la couverture universelle du GPRS et de
l’UMTS. Ces technologies sont
plus que jamais appelées à cohabiter. Pour Craig Barett, d’Intel :
“L’idéal serait même que ces technologies disparaissent de la vue
de l’utilisateur.” Pour cela, le fondeur mise sur l’apparition de terminaux multimodes associant
Bluetooth, GPRS, UMTS et WLAN,
capables de basculer automatiquement vers le meilleur réseau
disponible selon l’emplacement
d’utilisation. De tels terminaux ne
sont sans doute plus très loin. Ils
pourraient apparaître d’ici
quelques mois.
CHRISTOPHE BARDY
LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003
MOBILITÉ
Les murs de l’entreprise
éclatent
■ Du réseau personnel (PAN, personal area network) au réseau large (WAN, wide area network), chaque standard,
chaque technologie de la mobilité trouve un usage à sa taille.
39
Mobilité
<
GPRS
Technologies
>
L’homo mobilis
enfin équipé
e frein principal au déploiement des applications mobiles a toujours été l’absence d’un
réseau de communication global en
mode données, efficace et rapide.
Un défaut partagé par la plupart des
pays du monde, sauf le Japon, où le
réseau mobile “paquetisé” de NTT
DoCoMo, le PDC, est en place depuis le milieu des années quatrevingt-dix (il a servi d’infrastructure
de transport à l’i-Mode).
La disponibilité du service GPRS,
chez la plupart des opérateurs, à un
tarif raisonnable depuis un peu
plus d’un an, change la donne. Fonctionnant en mode paquet, la technologie de transfert de données
GPRS permet de maintenir une
connexion quasi permanente. Les
débits fournis, sans être mirifiques,
suffisent à la plupart des applications (courrier électronique, accès
intranet, etc.). De plus, son mode de
facturation au volume échangé (et
non au temps passé) permet une
meilleure maîtrise des coûts, un
préalable au déploiement d’applications informatiques mobiles.
Par rapport au réseau local sans fil
(WLAN, wireless lan area network),
le GPRS présente le gros avantage
d’offrir une couverture quasi nationale. Le réseau est disponible partout où le service GSM est offert. La
technologie est donc, à ce jour, la
seule capable d’assurer une mobilité étendue à travers le territoire.
Cette caractéristique et une tarification plus raisonnable aident à
l’adoption du GPRS par les entreprises, PME comprises. A la fin d’octobre 2002, le service ne comptait
qu’environ 40 000 abonnés en entreprise. Un an après, il faut multiplier ce chiffre d’un facteur cinq à
dix. Pour la mise en œuvre du GPRS,
plusieurs applications émergent :
MOBILITÉ
L
40
l’une des plus prisées est la possibilité d’accéder à la messagerie électronique et à l’agenda depuis un terminal mobile (type Palm, Pocket PC
ou communicateur). Une demande
d’autant plus compréhensible que
la part des effectifs mobiles en entreprise est en hausse constante. Le
cabinet Ovum insiste d’ailleurs sur
l’intérêt de mobiliser les applications orientées métier. C’est en effet
sur ces applications verticales que
le retour sur investissement le plus
élevé est attendu. Certaines entreprises n’ont pas attendu le GPRS
pour déployer leurs premières applications mobiles. Elles s’appuient
soit sur les réseaux cellulaires existants (via le GSM Data), soit sur des
technologies de synchronisation
ponctuelles.
Le GPRS élargit le champ de ces applications, notamment en matière
de gestion de la relation client. Grâce
à la connexion en ligne permanente
et à la couverture nationale, un commercial peut, en tout point du territoire, connaître l’état d’une commande, obtenir un état des stocks
ou passer une commande depuis le
bureau d’un client.
De la gestion des stocks
à la maintenance
De telles applications existent pour
la maintenance. Ainsi, les techniciens de la société Saur, filiale environnement du groupe Bouygues,
ont la possibilité de recevoir en
temps réel le plan des sites sur lesquels ils interviennent et de saisir
un rapport. Cela évite de repasser
en agence pour ressaisir des interventions, d’où des économies de
temps et de kilomètres. Comme
l’explique Serge Goldstein-Desroches, directeur du marché Entreprises chez Bouygues Telecom :
LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003
© Orange
Le GPRS a souvent été brocardé pour retards et
ennuis techniques. Il permet pourtant de disposer
d’une connexion Internet mobile.
Les débits restent modestes, mais ils sont
suffisants pour une utilisation professionnelle.
“La mise en mobilité
d’une telle application
permet d’envisager des
gains de productivité
significatifs, pouvant
dépasser 30 %.”
L’intérêt du GPRS est
qu’il coupe le dernier
fil à la patte qui reliait
les itinérants à leur entreprise et leur permet
de fonctionner dans
un contexte total de
mobilité (moyennant
une approche réaliste
des contraintes de débits du GPRS). Ce faisant, le temps passé sur
le terrain ou en contact
client est maximisé, de
même que les déplacements. Pour Serge Goldstein-Desroches : “Il
suffit d’économiser
soixante kilomètres par
mois de déplacement pour amortir le seul forfait de communication GPRS.” Un argument qui a de
quoi faire réfléchir sur le coût relatif de la mobilité.
■ Avec un assistant personnel
relié à un téléphone GPRS ou,
mieux, intégrant la fonction,
comme ici le Treo proposé par
Orange, le travailleur nomade
reste connecté au réseau
de l’entreprise.
CHRISTOPHE BARDY
Midi-Salaisons : la gestion
des stocks en temps réel
Lors de son dernier tour de
présentation GPRS, SFR
mettait ainsi en avant
l’exemple de Midi-Salaisons,
une PME du Vaucluse spécialisée dans la charcuterie
industrielle. Pionnier dans ce
domaine, ce distributeur avait
commencé à équiper ses
commerciaux d’ordinateurs
portables dès 1992. Mais chez
le client, ils prenaient la commande sans être connectés et
ne pouvaient donc pas être
assurés de la disponibilité des
produits. A l’aide d’une liaison
GSM, ils passaient ensuite
plusieurs commandes d’un
coup en se connectant sur
l’intranet de l’entreprise.
Mais si un produit manquait,
il fallait recontacter le client
et modifier la commande.
L’arrivée GPRS permet de s’affranchir de cette contrainte.
Les commerciaux de la société
ont été équipés d’assistants
personnels Compaq iPaq
Bluetooth et de téléphones
GPRS. Chez le client, ils disposent en temps réel du stock
disponible et enregistrent la
commande en direct. Celle-ci
est répercutée en logistique et
préparée dès son enregistrement. La gestion des stocks
est simplifiée (pas d’état à
faire au quotidien, le stock est
en permanence à jour) et la
logistique optimisée, puisque
le travail est mieux réparti sur
l’ensemble de la journée. Les
clients, enfin, apprécient de
voir leurs commandes passées
à coup sûr. Ils sont satisfaits,
et le font savoir autour d’eux.
PME - PMI
Mobilité
Services
<
Téléphonie
>
Le GPRS à prix, enfin, raisonnables
L’évolution des communications de données
depuis un mobile
<
près avoir testé la facturation du GPRS par
l’absurde (un mégaoctet à dix euros sans forfait), les opérateurs français ont
rectifié le tir. Orange en tête, suivie des trois opérateurs mobiles de
l’Hexagone ont dévoilé dans un
premier temps un forfait de dix
mégaoctets à cinq euros, qui a permis à de nombreux utilisateurs de
s’initier. Et depuis, les prix ont
continué à baisser.
Pour les entreprises, Orange propose des options au forfait GPRS de
cinq mégaoctets pour cinq euros
par mois, avec une facturation de
trois euros par mégaoctet supplémentaire. Le forfait de cinquante
mégaoctets est facturé cinquante
euros, mais le mégaoctet supplémentaire ne revient plus qu’à 1,8
euro. Chez SFR, abonnement compris, cinq mégaoctets reviennent à
quinze euros par mois (et 2,5 euros
le mégaoctet supplémentaire), et
trois cents mégaoctets à cent vingt
euros par mois (un euro le mégaoctet supplémentaire). Enfin,
Bouygues propose un forfait de cinquante mégaoctets pour soixantedix-huit euros par mois. Ces tarifs
viennent en sus des forfaits de communication voix.
L’arrivée de services GPRS à un prix
raisonnable permet pour la première fois aux opérateurs mobiles
de répondre aux besoins croissants
de certains salariés (cadres, commerciaux, techniciens…) en matière d’accès à distance au système
d’information de leur entreprise.
Les services GPRS disponibles aujourd’hui en France offrent des débits compris entre 10 et 40 Kbit/s.
Des performances largement suffisantes pour les applications courantes : accès à la messagerie, accès
aux applications d’intranet, utilisation de certaines applications
transactionnelles verticales.
Si la vente de connexions GPRS est
l’un des objectifs prioritaires des
opérateurs, ceux-ci ont bien pris
A
PME - PMI
conscience qu’il faut convaincre les
entreprises de l’utilité des applications mobiles. Aujourd’hui, l’essentiel des travaux des opérateurs
porte sur la sécurisation des
connexions, notamment à travers
la fourniture d’interconnexion
entre les accès GPRS et le VPN IP de
l’entreprise. Les opérateurs travaillent aussi avec des partenaires
pour la mobilité des applications
d’entreprise, mettant l’accent sur
les applications collaboratives,
comme la messagerie ou la messagerie instantanée.
Messagerie mobile, objet
de toutes les attentions
L’accès mobile à la messagerie
d’entreprise est, aujourd’hui, l’une
des applications principales du
GPRS. Chaque opérateur a donc
développé une offre de services
spécifique en la matière. Orange,
avec Mobility Server, propose une
passerelle de messagerie mobile
clé en main pour Exchange, en collaboration avec HP. SFR met l’accent, avec ses partenaires intégrateurs, sur la solution intégrée de
messagerie mobile de RIM, regroupant passerelle de messagerie, terminal spécifique (le Blackberry) et forfait de communication adaptée (45 euros par
mois, pour un maximum de
20 Mo de messages échangés).
La solution de RIM a l’inconvénient de nécessiter un terminal
propriétaire, mais l’avantage d’être
d’une simplicité remarquable
d’utilisation. Mais Nokia et Palm
s’apprêtent à proposer des terminaux utilisant cette technologie,
dont ils ont récemment acquis une
licence. Bouygues Telecom, préconisant les solutions intégrées des
éditeurs (MIS pour Microsoft, Domino Everyplace pour Lotus), met
en avant ses partenaires intégrateurs, limitant son rôle à la fourniture du service de transport.
2002
>
■ SMS/MMS : 87 %
■ Navigation sur le Web : 3 %
■ Messagerie : 6 %
■ Accès Intranet : 3 %
■ Applications métiers : 1 %
<
2007
>
■ SMS/MMS : 9 %
■ Navigation sur le Web : 26 %
■ Messagerie : 52 %
■ Accès intranet : 7 %
■ Applications métiers : 6 %
Source : Idate, marché français.
■ L’évolution des terminaux (téléphones et assistants personnels) est la clé des
nouveaux usages. Mais les entreprises hésitent encore à généraliser les mobiles
multifonctions.
Le terminal intelligent,
clé des services avancés
Pour un grand nombre de travailleurs mobiles, la question
du réseau d’accès est tout
aussi importante que celle du
terminal d’accès utilisé. De
l’intelligence et des capacités
du terminal dépendent, en
effet, en grande partie les services que peut déployer une
entreprise. Les opérateurs
l’ont bien compris et ont inscrit
à leur catalogue quelques-uns
des terminaux les plus avancés
du moment. Côté téléphone, le
profil type du terminal nomade
est un modèle tribande, incorporant le support de Bluetooth
et de l’infrarouge. Un tel terminal peut être utilisé en
conjonction avec un microordinateur portable ou avec un
assistant personnel Bluetooth
pour servir de modem d’accès.
Mais, de plus en plus, les utilisateurs nomades se voient
confier des terminaux encore
plus avancés, alliant à la fois
des fonctions de téléphones et
d’assistants personnels. En la
matière, Microsoft disposait
d’une courte longueur
d’avance avec sa plate-forme
Pocket PC. Toutefois, les derniers terminaux sous système
d’exploitation Symbian,
comme le P800 d’Ericsson,
sont devenus des concurrents
redoutables pour les Pocket
PC. Bien mieux intégrés et
dotés d’une ergonomie sans
faille, ces terminaux peuvent
également accueillir des applications avancées, comme
le client Notes d’IBM ou
des applications Java 2
Standard Edition.
C. B.
CHRISTOPHE BARDY
LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003
MOBILITÉ
Petit à petit, l’offre de services GPRS des opérateurs
arrive à maturité et les tarifs sont devenus raisonnables.
Ils ne constituent plus un obstacle au déploiement
des applications en PME.
41
Mobilité
<
Sans-fil
Mise en œuvre
>
Bien installer
un réseau Wi-Fi
e travail d’intégration
demande des compétences informatiques,
mais aussi radio. L’optimisation du rayonnement d’une
antenne est, en effet, liée à de nombreux paramètres qui sont loin des
préoccupations des informaticiens.
Il faut donc, pour effectuer la mise
en place d’un réseau sans-fil, faire
appel à des spécialistes, qui associent des compétences aussi bien
dans le domaine de l’informatique
que celui de la radio. Et rien ne remplace les phases de tests, de mesures
et de vérifications. Les intégrateurs
procèdent généralement en installant provisoirement des points
d’accès sans-fil, parfois qualifiés de
volants car ils peuvent être déplacés au sommet de perches. Ils
effectuent ensuite diverses mesures
de champs électromagnétiques.
Une alternative à ce principe de tâtonnement est de modéliser l’environnement pour calculer la disposition optimale des antennes. Ainsi,
QoS Télécom se sert de l’outil de
L
prédiction radio ICS Telecom de la
société française ATDI, un produit
déjà beaucoup utilisé dans le déploiement de boucles locales radio
ou de réseaux GSM. A l’extérieur notamment, l’outil permet de modéliser numériquement le terrain en
combinant des cartes IGN, l’emplacement de bâtiments et un bilan
radio. A l’intérieur, QoS Télécom crée
aussi des plans de masse et les entre
dans les modèles. Malgré tout, la part
de travail sur le terrain demeure fondamentale, notamment parce que
les modèles mathématiques de ce
type d’outils n’ont pas été conçus
pour la fréquence du Wi-Fi et que la
totalité des paramètres d’un déploiement à l’intérieur des bâtiments ne peut être prise en compte.
Simple borne ou antenne
directive ?
Les ondes rencontrent de nombreux obstacles, le premier “ennemi” de la propagation des ondes
étant le métal, qui peut être pré-
MOBILITÉ
Quelques intégrateurs spécialisés
42
Wireless Consulting : issue
du monde de la radio, cette
société s’est spécialisée
dans le conseil et l’intégration
de réseaux Wi-Fi.
Damovo : cette société de service (qui s’appelait Ericsson
Entreprise) bénéficie d’une
solide expérience de déploiement d’équipements DECT.
Cross Systems : cette SSII
travaille sur l’installation
de réseaux sans-fil ainsi
que sur le développement
d’applications nomades pour
assistants personnels.
QoS Télécom : issue du
monde radio, QoS Télécom
utilise, dans son travail
de conseil, des modèles
de prédiction radio.
Atis Réalisation : met en
place toute sorte de réseaux
radio, qu’ils soient GSM,
Tetra, FM ou Wi-Fi,
notamment dans les milieux
confinés.
C2A : cette SSI travaille
dans l’installation de réseaux
Wi-Fi depuis plusieurs années.
Elle fournit aussi des applications mobiles.
LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003
Marc Guillaumot
La mise en place d’un réseau sans-fil demande de
réelles compétences, que l’on trouve rarement au sein
d’une PME. Les questions liées à la sécurité, en particulier, ne sont pas à prendre à la légère.
■ La mise en place d’un réseau sans-fil reste une affaire de spécialistes. Une étude
préalable est indispensable.
sent dans les plafonds, les cloisons
ou les poutrelles. Mais toute étude
doit aussi prendre en compte le problème spécifique posé par la fréquence de 2,4 GHz utilisée par les
réseaux 802.11b et 802,11 g, très
proche de celle de la résonance de
l’eau. Conséquence : tout élément
rempli d’eau absorbe les ondes,
qu’il s’agisse des surfaces boisées, de
plantes ou des êtres humains. “Au
final, l’étude peut nous convaincre
d’installer une antenne à l’extérieur des bâtiments”,explique-t-on
chez Wireless Consulting.
Reste enfin à savoir s’il faut opter
pour une simple borne, émettant
dans toutes les directions, ou pour
une antenne directive. Une opération qui dépend des besoins de sécurité du réseau, mais aussi de l’emplacement des bâtiments. En outre,
contrairement à l’opérateur WLAN,
l’utilisateur privé est censé faire en
sorte que son réseau ne pollue pas
l’extérieur de ses bâtiments, en maîtrisant notamment la puissance de
rayonnement de ses émetteurs. Un
effort qui constitue un premier pas
vers une politique de sécurité du
réseau sans-fil. Une politique qui
commence par un peu de réflexion
et beaucoup de bon sens. Si l’on veut
éviter de voir un pirate s’introduire
dans le système informatique, autant commencer par empêcher que
le parking de l’entreprise ou la rue
sur laquelle donnent les bâtiments
ne soient pas arrosés par les ondes.
Or, très souvent, les entreprises se
contentent d’installer les équipements en les paramétrant pour
émettre au maximum de la puissance, pour des raisons évidentes de
performance et d’économie (la por-
tée diminuant avec la puissance, il
faut augmenter le nombre d’émetteurs). Quant à l’emploi d’antennes
directives, il reste trop rare, en raison du coût plus élevé de ce type de
matériel et de la pose plus précise
qu’il requiert.
Du WEP à l’AES
Autre point à ne pas négliger, la
confidentialité des échanges. Les
normes de sécurité dites “WEP” (Wireless Equivalent Privacy), qu’elles
soient de première génération (clé
de codage de 40 bit), ou de seconde
génération (clé de codage de 128 bit),
sont jugées peu sûres par tous les
spécialistes, mais pas totalement inutiles. Il ne faut pas suivre, évidemment, l’exemple de certains administrateurs qui, en raison de la
faiblesse des normes WEP, se passent totalement de cryptage ! Avec
la mise en œuvre prochaine de l’algorithme AES (Advanced Encryption Standard) au sein de la norme
802.11i, la situation est en passe de
s’améliorer, au moins pour les nouvelles installations, car cet algorithme ne pourra pas fonctionner
sur les équipements actuels, qu’il
s’agisse des points d’accès au réseau ou des cartes et boîtiers pour
micro-ordinateurs. En attendant,
industriels et organisations de la
normalisation lancent une amélioration du WEP baptisé WPA (WiFi Protected Access) qui intègre certains dispositifs de la norme 802.11i,
et dont les appareils actuels pourront en bénéficier par l’installation
d’une simple mise à jour logicielle.
ET
OLIVIER DESCAMPS
REYNALD FLÉCHAUX
PME - PMI
Comprendre
Sécurité
>
La sauvegarde, un mal
nécessaire à systématiser
L’administrateur
informatique néglige
parfois les sauvegardes,
pourtant indispensables.
Menées à partir d’équipements intégrés, voire à
distance, l’exploitation et
la protection des données
se font plus légères.
a panne matérielle du
micro-ordinateur devient rare. Pour autant,
la probabilité d’une
contrariété électrique, mécanique
ou réseau est loin d’être nulle. Plusieurs incidents peuvent provoquer l’effacement ou la perte de
données professionnelles. Les vers
et autres virus informatiques
grouillent sur le réseau Internet.
Simplifiés par le réseau mondial,
les échanges de fichiers et de liens
encouragent l’installation de nouveaux programmes à peine terminés. Ces logiciels souffrent d’une
stabilité parfois insuffisante et,
pire, le crash de disque dur se révèle souvent lourd de conséquences. Pour le responsable d’une
PME, il convient donc de rédiger
des procédures de sauvegarde et de
restaurations des données.
L
Une stratégie au niveau
du parc
L’amnésie, partielle ou totale, du
disque dur peut bloquer des pans
entiers de l’activité d’une entreprise. Or, la thérapeutique est souvent présente, là, sur la face avant
du PC, à portée de la souris. Le prix
du média amovible (moins d’un
euro pour un CD-R de 700 Mo) ne
justifie en aucun cas le fait de ne
pas l’utiliser pour préserver ses
données professionnelles. Le graveur de CD-R s’avère salutaire aussi
pour restaurer les configurations
des postes de travail. En quelques
clics on peut dupliquer ainsi ses
propres documents avant de les
mettre en lieu sûr. Rares sont les utilisateurs qui n’ont pas déjà tenté
PME - PMI
la manipulation, ne serait-ce que
pour assouvir une passion musicale… La première mesure à
prendre est celle de responsabiliser l’utilisateur vis-à-vis de ses documents informatiques et des
risques qu’il encoure en cas de
pertes de données. Le changement
de mentalité n’est pas facile, mais
si les informations numériques du
micro-ordinateur deviennent
aussi précieuses que la “CDthèque”
personnelle, alors c’est gagné !
Avant tout, l’administrateur du
parc micro doit prendre soin de
créer une disquette système pour
chaque ordinateur. Puis, il procédera à une copie image du disque
dur et des applications en place sur
chaque nouveau micro, via un utilitaire, tel Norton Ghost de Symantec ou Drive Image de Powerquest. Ces outils réalisent des
copies conformes du disque dur, à
réutiliser en cas d’incident système.
Créer deux partitions par disque
dur permet de sauvegarder, une ou
deux fois par jour, les documents
de travail, de façon automatique,
d’une partition vers l’autre. Il ne
faut pas négliger, pour autant, les
sauvegardes hors du disque, sur un
support amovible, pour les informations les plus importantes,
chaque soir, à l’aide d’un logiciel
offrant une fonction de sauvegarde
incrémentale, afin
de graver que les fichiers modifiés depuis la sauvegarde
précédente. Pour
tous les postes, une
ou deux fois par
mois, une image
complète du disque
de données, ou à défaut du répertoire
“Mes documents”
s’avère judicieuse.
Graver cette image
sur un CD-R forme
une excellente police
d’assurance contre la
perte de données.
Avant tout déploiement de logiciel, une
copie image et une
sauvegarde des registres systèmes
protègeront davantage le PC.
La consolidation des répertoires
“Mes documents” de chaque poste
de travail reste envisageable.
Connectés au réseau local, le serveur de fichiers et l’appliance de
sauvegarde forment, dans ce cas,
deux équipements partenaires fort
utiles. Boîte noire “tout-en-un”,
l’appliance retient parfois ses
propres disques durs et lecteurs de
sauvegarde ainsi qu’un système
d’exploitation embarqué (Linux ou
<
EN BREF
Windows) et des logiciels de sauvegarde allégeant l’exploitation.
Le serveur d’entreprise, supportant
les informations critiques, et l’application métier de la PME constituent le centre névralgique du système d’informations.
La sauvegarde aidée par
des automatismes
La stratégie de sauvegarde dépend
du volume de données à sauvegarder et du temps dont on dispose
pour cette tâche. Pour prendre en
compte ces deux critères, les logiciels d’origine Arkea, Computer
Associates, Dantz, Legato ou Veritas contrôlent de nombreux médias : CD-R, Zip, Jaz, disques magnéto-optiques, bandes et, parfois,
même les clés USB destinées aux PC
portables et aux assistants personnels. Les assistants des programmes
récents guident aussi l’administrateur dans cette tâche. La sauvegarde, ce mal nécessaire, peut être
adoucie par des automatismes,
menés dans l’entreprise ou à distance, avec le concours d’un bureau
éloigné. De nombreux prestataires
de services louent une partie de leur
espace de stockage en réseau,
moyennant une somme mensuelle
modique. Mais cette formule ne
remplace pas la sauvegarde en
propre, ni le plan de reprise en cas
d’incident, ni la procédure de restauration simplifiée. L’idéal, pour
l’administrateur du parc, consiste
à assembler les automatismes nécessaires à chaque PME, et placer
en lieu sûr les médias amovibles.
OLIVIER BOUZEREAU
>
Mettre en place une politique de sauvegarde des
données, c’est comme souscrire à une assurance,
qui semble toujours trop chère avant l’accident, mais
insuffisante après. Un minimum de sécurité peut être
atteint au prix de légères contraintes et d’un peu
de discipline. Il est essentiel de graver régulièrement
une image du disque dur des micro-ordinateurs, au
moins pour ses éléments vitaux, et réaliser fréquemment une sauvegarde incrémentale. Quant au
serveur, centre névralgique de l’entreprise, il doit
faire l’objet d’une attention quotidienne, la gestion
des sauvegardes étant désormais facilitée par
les logiciels spécialisés dans ce domaine.
COMPRENDRE
<
Pratique
43
LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003
Comprendre
<
Catalogues électroniques
Technologies
>
Des échanges codifiés
entre PME et grande distribution
Jean-Pierre Attal
uand une PME fournit
la grande distribution,
l’échange d’information sur les produits
est au cœur de ses préoccupations.
L’une de ses marges de manœuvre
pour réduire ses coûts réside dans
sa capacité à communiquer facilement avec ses clients. En s’appuyant sur des standards informatiques adoptés par l’ensemble
des acteurs, elle peut automatiser
ses échanges de données, en accélérer la transmission et limiter les
risques d’erreur.
Depuis 1972, Gencod EAN France
a contribué à améliorer ce dialogue entre vendeurs et acheteurs.
C’est lui qui a soutenu des initiatives comme le code à barres pour
identifier les produits, et le langage
EDI (Échange de Données Informatisé) pour l’envoi des bons de
commande. Ce faisant, il a facilité
la mise en place de standards de
communication partagés par les
industriels et la distribution.
Son dernier chantier en date est la
constitution d’un réseau de catalogues électroniques permettant
d’échanger les informations sur les
produits, au niveau mondial. La
partie française du réseau s’appelle
EANnet.fr. Elle se présente comme
une plate-forme d’interconnexion
pour synchroniser les données.
Q
COMPRENDRE
■ “De l’idée de faciliter la communication
entre fournisseurs et distributeurs,
nous sommes venus à celle d’un réseau
mondial d’échange d’informations”,
relate Pierre Georget, directeur général
adjoint de Gencod EAN France.
44
Marc Guillaumot
Codifier pour faciliter les
échanges d’informations
entre fournisseurs de
produits et distributeurs,
c’est l’objectif que poursuit Gencod EAN France.
Son réseau EANnet.fr
permet d’échanger des
descriptifs de produits
en s’appuyant sur des
catalogues standardisés
capables de synchroniser
leurs données.
■ Tous les grands distributeurs français comme Auchan ou Carrefour (ci-dessus
le magasin de Montesson, Yvelines) sont globalisés. Pour mettre en place
EANnet.fr, son réseau de synchronisation de catalogues, Gencod EAN France
s’est donc appuyé sur des standards internationaux, notamment XML.
“En France, les procédures de réapprovisionnement des produits
de grande consommation se font
de façon électronique dans 90 %
des cas. Cette réactivité, à laquelle
nous sommes parvenus dans la
gestion des stocks, nous cherchons
à l’accompagner d’un flux administratif fluide et sans erreur, explique Pierre Georget, directeur général adjoint de Gencod EAN
France. Or, dans les rapprochements entre bons de commande,
bons de livraison et factures, nous
constatons encore 30 à 60 % d’erreurs suivant les produits.”
Publier ses données
une seule fois
Un litige coûte cher, aussi bien aux
fournisseurs qu’aux distributeurs.
“De l’ordre de 50 euros par litige.
Multiplié par le nombre de factures posant un problème, ne serait-ce que 30 % de quelque 50 mil-
PME, adhérents majoritaires
de Gencod EAN France
Gencod EAN France est un
organisme français paritaire,
composé d’industriels et de
distributeurs. Il représente
aujourd’hui 26 500 entreprises dont plus de 90 % sont
des PME et des entreprises
artisanales. La moitié sont
des acteurs de l’agro-alimentaire et l’autre moitié, des
acteurs des marchandises
générales (produits non
alimentaires, distribués
LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003
de façon packagée, du textile
aux jouets, en passant par
le bricolage).
L’organisation mère
de Gencod s’appelle EAN
International. Fondée en 1977
par les Européens, elle
a son siège à Bruxelles et
rassemble 101 pays.
Le dernier pays entré est
le Cambdoge. Les deux
précédents étaient le Canada
et les États-Unis, entrés en
novembre 2002. Ces derniers
ont créé en 1973 une organisation séparée, l’UCC
(Uniform Code Council) qui
gère les codes à barres pour
la grande distribution OutreAtlantique. Pour accueillir
Américains et Canadiens,
l’EAN International va
changer de dénomination : à
partir du 1er janvier 2004, elle
prend le nom de Global
Standard One (GS1).
PME - PMI
PME - PMI
semble des catalogues connectés à
EANnet.fr.
Grâce au respect de standards communs, comme XML, toute requête
émise sera comprise par n’importe
quel catalogue. Et chaque réponse
sera comprise par celui qui l’a interrogé. “EANnet.fr est une plateforme d’interconnexion dont le
rôle principal est de rerouter les requêtes, explique Pierre Georget. Elle
n’a pas de fonction de stockage
d’informations. Elle joue le même
rôle qu’un DNS (*) dans le monde
Internet.”
Huit euros par référence
produit et par an
A terme, EANnet.fr doit être relié au
réseau global qu’EAN International et les 101 pays qui la composent
ambitionnent de mettre en place.
Un projet qui pourrait prendre un
certain temps car le marché des produits de grande consommation
est très localisé. Même le Coca-cola
n’est pas un produit global, sa formule n’étant pas entièrement identique d’un pays à l’autre.
Pour l’instant, Gencod EAN France
s’est fixé comme mission de certifier les outils de catalogues développés par les éditeurs indépendants. Il en a, lui-même, développé
un, le Parangon, qui lui sert d’étalon pour évaluer l’interopérabilité des catalogues entre eux lors des
procédures de certification.
“En France, notre objectif était de
certifier une dizaine de catalogues
en 2003. En juillet, nous en avions
déjà huit interconnectés entre eux,
ce qui représente un millier de
fournisseurs capables, à travers ces
catalogues, de distribuer le descriptif de leurs produits.” Deux
autres solutions sont en cours de
certification.
L’accès au catalogue peut se faire en
mode hébergé. C’est la formule
choisie pour le Parangon, par
exemple. L’enregistrement d’une
référence de produit (comportant
soixante-six attributs) revient à
8 euros par an.
<
permettront de gagner 1 ou 2 % sur
ce coût d’interface. Des outils qui
doivent être faciles à mettre en
œuvre. Et pour cela, il faut que les
technologies soient stables et banalisées”, conclut Pierre Georget.
MARYSE GROS
(*) Le DNS (Domain Name System) est la façon dont
les noms de domaines Internet sont localisés et traduits
en adresses IP. La liste des noms de domaines et des adresses
IP est répartie sur différents serveurs dans le monde, généralement situés chez les fournisseurs d’accès Internet.
Lorsque l’on tape l’adresse Web d’un site (son URL), le DNS
vers qui arrivera la requête va se synchroniser avec les
autres serveurs DNS et rediriger la requête vers l’adresse
IP correspondante.
Solutions >
Des catalogues
certifiés ou pas
uit logiciels de catalogues électroniques
ont déjà été certifiés
par Gencod EAN
France. Il s’agit des produits des
éditeurs @CP, Catalogic, EDT,
Equadis, Komerko, Seres et Vertical Wine. S’y ajoute Le Parangon
développé par Gencod EAN
France. Les solutions d’Influe
(C.D.S.) et de Symetrx (eTango
Sourcing et eTango Marketing)
sont en cours de certification.
Il existe de nombreux autres produits. Certains éditeurs, comme
Ordirope, font partie des adhérents de Gencod EAN France et
participent à ses travaux mais
n’ont pas fait certifier leur catalogue. Celui d’Ordirope respecte
néanmoins les recommandations de Gencod. Il a été retenu
notamment par la société Geneviève Lethu, spécialiste des arts
de la table, pour référencer ses dix
mille produits (vaisselle, couverts, verrerie, linge de table…).
Parmi les autres catalogues du
marché figurent ceux de QRS,
de Maulde Technologies, de i2
Technologies, de Trig, de Generix, etc.
H
Critères à respecter
Pour obtenir la certification, le
catalogue doit proposer des
fiches comportant au minimum
soixante-six attributs pour dé-
■ Assiettes, verres, nappes, couverts :
les dix mille produits proposés par
Geneviève Lethu, spécialiste des arts
de la table, sont référencés sur
le catalogue électronique d’Ordirope,
accessible sur Internet pour les cent
cinquante magasins de son réseau.
crire le produit (la version 1.3 du
standard porte ce nombre à cent
cinquante). Il doit être capable de
traiter la transaction XML de requête, celle-ci pouvant être faite sur
le numéro d’identification du produit, le GTIN (Global Trade Item
Number), ou sur celui de l’entreprise qui le vend, le GLN (Global
Location Number). GTIN, GLN et
marché cible sont les trois informations principales de l’identification internationale d’un produit.
LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003
COMPRENDRE
lions de factures émises en France
dans cet univers, cela fait des
sommes considérables.”
Les erreurs peuvent avoir diverses
causes. Il peut s’agir de problèmes
de livraisons. Une partie d’entre
elles vient des opérations de promotion qui se multiplient depuis
plusieurs années : un produit a été
commandé par un distributeur,
mais il fait l’objet d’une promotion
et n’est pas désigné par le même
code que d’habitude.
“Cette problématique de l’alignement des données est absolument
cruciale,stigmatise Pierre Georget.
Aujourd’hui, pour introduire une
description de produit dans un
système de distribution, que ce soit
chez les grossistes ou chez les détaillants, il faut environ deux mois,
entre le moment où le fournisseur
a finalisé la description de son produit, l’a codifié, et celui où il le met
sur le marché. Il faut encore deux
mois pour que l’ensemble de ses
partenaires de la distribution soit
innervé avec cette information.
Nous cherchons à ramener ce délai
à deux ou trois jours.”
Si les partenaires veulent pouvoir
communiquer leurs informations
de façon fiable, il leur faut un outil
spécifique, distinct des progiciels
de gestion intégrés (PGI) ou de gestion commerciale qui sont d’abord
utilisés pour traiter les commandes, les factures et toute la logistique afférente.
“Nous avons pensé que l’outil idéal
pour le faire était le catalogue électronique, c’est-à-dire une base de
données spécialisée, faite pour
communiquer l’information et la
tenir à jour, mais qui soit tout de
même intégrée aux systèmes de
gestion.”
Pour relier ces catalogues entre eux,
il fallait un réseau. C’est ainsi qu’est
venue l’idée d’EANnet.fr. Cette infrastructure va permettre à un fournisseur de publier une seule fois les
descriptifs de ses produits dans le
catalogue de son choix. De son côté,
le distributeur s’abonnera à cette
information et aura accès à l’en-
L’entreprise peut également acheter son catalogue sur étagère chez
un éditeur et l’installer en interne
(5 000 euros en moyenne). Pour
juger du bien fondé de cet investissement, l’entreprise doit évaluer
le temps passé jusque-là à remplir
des fiches papier sur les produits et
à les mettre à jour.
“Les PME savent que le commerce
repose sur des échanges avec des
partenaires et que le coût de l’interface logistique et administrative entre elles et leurs clients représente environ 20 % du prix des
produits. Nous essayons de leur
donner accès à des outils qui leur
D.R.
■ Le catalogue
C.D.S. (Content
Data Synchroniser) de
l’éditeur
français Influe
est en cours
de certification
par Gencod
EAN France.
45
Comprendre
<
Géomarketing
Technologie
>
Cibler clients
et concurrents
avec un SIG
En cartographiant les données clients afin d’en faire
une analyse commerciale, les systèmes d’information
géographique (SIG) de géomarketing apportent
aux PME-PMI une meilleure connaissance de
leurs marchés et de leurs concurrents.
ans quelle zone se situe
la majorité de mon
chiffre d’affaires ? D’où
viennent mes clients
les plus fidèles ? Ces interrogations,
auxquelles les PME-PMI sont
confrontées, trouvent leur réponse
dans les systèmes d’information
géographique (SIG) de géomarketing. Ces outils permettent à une entreprise de visualiser sur une carte
ses zones de chalandise (provenance des clients avérés ou potentiels), d’analyser son réseau commercial et celui de la concurrence
ainsi que de présenter ses données
sous forme de rapports de synthèse.
Les SIG de géomarketing peuvent
s’installer sur un poste de travail, en
mode client-serveur ou être accessible à partir d’Internet ou de l’intranet de la PME-PMI. Ils intègrent
D
<
Glossaire
>
➜ Données cartographiques :
Informations renseignant
sur les objets observés
à la surface de la terre,
indiquant leur position
géographique, leur forme
et leur description.
➜ Géocodage : Traitement
qui consiste à attribuer
des coordonnées X et Y à
des données qui ne sont
pas dans un format spatial.
➜ Institut Géographique
National (IGN) : Établissement public ayant pour
vocation de réaliser l’équipement géographique de
base du territoire national.
COMPRENDRE
➜ Iris 2000 : Zone géographique minimale d’environ
2 000 habitants, définie
par l’Insee, pour la
diffusion des comptages,
listes et tableaux
du recensement 1999 et
du fichier logements.
46
➜ SIG : Système d’Information Géographique.
Ensemble organisé intégrant différents éléments
pour la saisie, le stockage,
la manipulation et l’analyse
de toutes les informations
géoréférencées.
Sources : IGN, Insee et GeoNet.
Grâce aux SIG de géomarketing, les PME et les PMI peuvent analyser, à partir de
cartes, les zones à fort potentiel commercial et surveiller l’activité de leurs concurrents.
■
deux types de données qui sont couplées aux informations concernant
les clients de l’entreprise. D’une
part, les données cartographiques
(cartes numérisées, base géoroute…)
fournies par des prestataires tels
que l’Institut Géographique National (IGN), NavTech ou Tele Atlas.
D’autre part, les données Iris 2000
qui sont des indicateurs socio-économiques issus d’un découpage de
la France par l’INSEE en plus de cinquante mille zones regroupant en
moyenne deux mille habitants.
L’utilisation des propriétés d’un réseau routier (géoroute de l’IGN) permet également de calculer les zones
de desserte autour des points de
vente d’une société en temps d’accès (isochronie) ou en distance (isodistance). Il est alors possible de
connaître, par exemple, le nombre
de clients ou encore le chiffre d’affaires généré par une zone géographique située à cinq, dix ou vingt
minutes d’un site marchand de l’entreprise.
Optimiser le publipostage
Pour ce faire, le SIG récupère les coordonnées géographiques des
clients de l’entreprise directement
à partir de sa base de données
(Oracle Spatial 9i, Microsoft SQL
Server, Access…) pour les positionner automatiquement sur une carte
grâce au procédé de géocodage. Ce
processus consiste à associer à une
adresse postale un couple de coordonnées (X, Y), afin de positionner
chaque adresse sous forme de point
sur une carte. Par ailleurs, les SIG
de géomarketing sont capables de
Le géomarketing pour analyser
ses performances commerciales
En 1998, la Banque Centrale
de Données Immobilières
(BCDI), filiale du groupe Atis
Real Auguste Thouard, s’est
dotée du système d’information géographique (SIG)
Geoconcept pour analyser le
marché de l’immobilier aussi
bien au niveau du groupe que
de la concurrence. “Grâce au
SIG Geoconcept, nous disposons d’une base de données
cartographiques à différentes
échelles (de 1/5 000 à
1/500 000) permettant
de connaître les zones
géographiques où le groupe
LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003
a réalisé le plus
de transactions immobilières
par rapport à la concurrence”,
indique Fabrice Urville,
responsable SIG de la BCDI.
Les données contenant des
informations (adresse, commune, code postal…) relatives
aux immeubles destinés à
la vente ou à la location sont
importées sous la forme d’un
fichier au format texte par
l’outil Geoconcept. Celui-ci
crée, par géocodage (traitement consistant à attribuer
des coordonnées spatiales
aux informations), des objets
Réalisée par la BCDI, cette carte
présente des immeubles parisiens
proposés à la vente ou à la location par
le groupe Atis Real Auguste Thouard.
■
représentant les immeubles
vendus ou loués par le groupe
ou par ses concurrents.
Pour géocoder, la BCDI a dû
acheter les fonds de carte de
la France (comprenant,
en particulier, les réseaux
routiers et les communes)
de la société NavTech.
PME - PMI
Détecter les concurrents
et les zones à fort potentiel
Pour obtenir une vision géographique de la présence de ses concurrents, l’entreprise doit doter son SIG
de données issues de la base des
points de vente géocodés de Panorama (base de données de toutes les
surfaces de vente alimentaire de
plus de 150 m2) ou des fichiers entreprises de Dun & Bradstreet. Ces
données sont alors superposées aux
informations routières présentes
Comment fonctionne un SIG
Pour procéder à une analyse
géomarketing, les systèmes
d’information géographique
exploitent deux types différents de modèles géographiques : vecteur et raster.
Le premier est un mode de
représentation dans lequel
les entités géographiques
sont décrites par des formes
géométriques : points pour
les objets ponctuels, lignes
<
L’entreprise visualise sur une carte
ses zones de chalandise. Celles-ci sont
représentées par des points marron.
dans les cartes du SIG. Elles offrent
également la possibilité de calculer
la pression exercée par les concurrents sur un territoire donné, en
intégrant des paramètres comme
le chiffre d’affaires, la surface totale des magasins concurrents ou
les services offerts. Autre fonction
proposée par les SIG : la sectorisation. Celle-ci permet à une PME-PMI
d’analyser à partir d’un réseau existant les zones à fort potentiel au niveau clientèle et chiffre d’affaires.
L’entreprise peut ainsi optimiser
son réseau commercial. Par ailleurs,
les SIG de géomarketing disposent
de fonctionnalités de mise en page
qui permettent aux PME-PMI de
présenter leur analyse commerciale
sous forme de documents de synthèse (rapports, tableaux de bord)
comprenant des cartes, des camemberts, des histogrammes et des
graphiques.
NATHALIE COSTA-LANÇON
PME - PMI
risée (carte géographique ou
photographie satellite) à l’aspect plus flatteur, mais ils ne
peuvent pas incorporer d’informations complémentaires.
La superposition de cartes
réalisées en mode vecteur et
d’images en mode raster
permet ainsi de positionner
des entités géographiques
sur l’image d’une carte ou sur
la photographie d’une région.
Géomarketing >
Des offres pour PME et PMI
À partir de deux mille euros par poste, les petites et moyennes entreprises
peuvent acheter un SIG de géomarketing sous forme de solution packagée,
comprenant un logiciel et des fonds cartographiques.
ntéressés initialement par les grandes
entreprises, les éditeurs de SIG de géomarketing s’adressent également
aux PME et PMI. Esri France commercialise sa solution de géomarketing ArcView sous forme
de briques fonctionnelles. Cellesci se présentent sous la forme
d’assistants et permettent aux entreprises d’analyser leurs zones
de chalandise et d’optimiser leur
réseau commercial.
“L’utilisateur n’a plus besoin de
savoir maîtriser la totalité du
SIG. Il lui suffit simplement de
cliquer sur les données (chiffre
d’affaires, clients, points de
vente) qu’il souhaite intégrer à
son analyse commerciale”, précise Hélène Combot, chef de marché géomarketing d’Esri France.
Pour un prix compris entre dix
mille et quinze mille euros par
poste, l’éditeur propose une offre
packagée dans laquelle des fonds
de carte associés sont intégrés à
des données socio-démographiques de l’INSEE. Pour obtenir
les données cartographiques et
géolocalisées disponibles sur le
marché, Esri France s’appuie sur
sa filiale Cartosphère. L’éditeur
travaille également en partenariat avec Mediapost, filiale de la
poste, pour tout ce qui concerne
I
■
pour les routes ou les rivières
(décrites par une succession
de coordonnées), polygones
pour les surfaces (parcelles,
étangs, forêts). Des données
descriptives et topologiques
peuvent être associées
à chaque entité. Quant au
modèle raster, il se présente
sous la forme d’une matrice
de pixels. Les fichiers raster
contiennent une image numé-
les méthodologies et potentiels de
consommation intégrés dans les
briques fonctionnelles.
Consultation depuis
un navigateur
Distributeur en France du SIG MapInfo Professional 7.0., Claritas propose également, à partir de deux
mille euros par poste, une solution
packagée comprenant le logiciel de
géomarketing ainsi que des fonds
cartographiques pour le monde et
la France (régions, communes et extraits de villes à l’Iris et à la rue).
Pour procéder à une analyse géomarketing, la PME-PMI peut également acheter auprès de Claritas
des données cartographiques à l’Iris
ou à la rue. L’entreprise peut acquérir un pack standard de données
socio-démographiques de l’INSEE,
intégrées dans MapInfo Professional par Claritas. “Les cartes créées
avec MapInfo Professional peuvent
être consultées via un navigateur
Internet, grâce à la solution Push’nsee dont le prix est de vingt mille
euros”, indique Bertrand Ducept,
directeur des marchés réseaux et services chez Claritas.
Basé sur un moteur de traitement
géographique baptisé G5, le SIG
GeoConcept dispose d’un module
de géomarketing : Sales and marketing. Il est capable d’importer les
données de l’entreprise dans des
cartes grâce au procédé de géocodage réalisé avec l’outil universal
géocodeur.
GeoConcept vend aussi trois packs
de données baptisés les Essentielles. La première offre comprend
tout le réseau routier, les communes, les codes postaux ainsi que
des informations INSEE concernant le territoire national. Le
deuxième pack regroupe les données Iris 2000 et coûte entre quatre
cent cinquante et neuf cents euros
par poste et par région. Le troisième, pour un coût d’acquisition
de mille huit cents euros, inclut
toutes les rues de France.
Pour sa part, la société Asterop
propose une application de géomarketing en ligne qui s’appuie sur
son offre de “Business Géointelligence”. Il suffit à la PME-PMI de se
connecter sur le site d’Asterop et de
sélectionner les indicateurs démographiques et géographiques
qu’elle veut analyser. L’application
d’Asterop génère alors un rapport
de synthèse sous forme de cartes et
de tableaux. “Les entreprises peuvent calculer leur potentiel de
vente zone par zone en croisant
leurs données commerciales avec
les données du bouquet géostatistique d’Asterop”, commente Christophe Girardier, PDG d’Asterop.
N. C.-L.
LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003
COMPRENDRE
croiser les diverses bases de données (clientes, chiffre d’affaires…),
afin d’établir non seulement les
meilleures zones de chalandise
mais également d’optimiser les envois de publipostage. Une fois le potentiel de marché détecté grâce aux
campagnes de prospection, il se
peut que le réseau commercial de
l’entreprise ne soit pas situé dans
les zones à fort potentiel. Le SIG
fournit alors des indications sur le
choix de nouvelles implantations.
47
Comprendre
<
Panorama
Technologie
>
Bien choisir un écran plat
Avec les récentes baisses de prix, les écrans plats ne sont plus un luxe. Qualité et
stabilité de l'image, faible encombrement et basse consommation électrique, leurs
atouts sont nombreux. Décryptage de la technologie pour un bon choix.
I
COMPRENDRE
Sélection
48
plus se plaindre de couleurs insuffisamment fidèles, au moins
sur les modèles à technologie
MVA. Les performances d’un
écran plat sont désormais supérieures à celle d’un écran cathodique classique, à condition d’accepter la résolution assez élevée
imposée par l’écran (1 024 x 768
pour un quinze pouces et 1 280 x
1 024 pour un dix-sept pouces), car
une modification de cette résolution provoque une baisse de la
netteté (lire ci-contre l’article sur
la technologie). Dans la grande
majorité des cas, les utilisateurs
plébiscitent les écrans plats. Les
réticences venaient, surtout, du
Une durée de vie plus élevée
Aujourd’hui, un écran plat de
quinze pouces, dont la surface
d’affichage réelle est presque égale
à celle d’un dix-sept pouces cathodique, avec une diagonale de
38,1 cm contre 40,6 cm, vaut moins
de trois cent cinquante euros hors
taxes, et un dix-sept pouces, qui
se rapproche d’un dix-neuf
pouces traditionnel, avec une diagonale de 43,2 cm contre 45,7 cm,
moins de quatre cent cinquante
euros. Soit un surcoût d’environ
deux cents euros. Mais la durée de
vie d’un écran LCD est plus élevée que celle d’un écran cathodique, dont la luminosité diminue avec le temps. La dalle LCD
traverse les années sans problème,
et le possible remplacement des
tubes néons de rétroéclairage redonne une nouvelle jeunesse
© NEC-Mitsubishi
l n’y a pas si longtemps, on les croyait
presque réservés à la
décoration des bureaux dans les séries américaines.
Et puis, ces derniers mois, tout
c’est accéléré. Les écrans plats sont
passés du rang d’objets de luxe à
celui de périphériques pour tout
utilisateur. L’informatique nous
a pourtant habitués aux baisses
drastiques de prix, mais le double
phénomène constaté sur les
écrans LCD de bureau est rare par
son ampleur et sa vitesse. En
moins d’un an, les prix ont baissé
de trente à cinquante pour cent,
alors que, dans le même temps,
les caractéristiques techniques
s’amélioraient.
Les qualités d’un écran plat sont
connues : faible encombrement,
consommation électrique réduite, absence de scintillement.
Leurs défauts ont été souvent mis
en avant : prix d’achat élevé, rendu
médiocre des couleurs, effet de bavure dû à une trop grande lenteur de réaction, faible angle de vision. Aujourd’hui ces faiblesses
sont pratiquement gommées.
Même les graphistes ne peuvent
responsable financier. Elles tendent à disparaître aujourd’hui.
“Le basculement en faveur des
écrans plats, que les analystes prévoyaient en 2005, va survenir dès
cette année, explique Michel
Jacob, directeur général de NecMitsubishi France. Dans les appels d’offres que nous recevons des
entreprises, cette part est d’environ 80 %, en majorité pour des modèles 17 pouces, qui ont supplanté
les 15 pouces. Ces derniers ne sont
plus achetés que par les entreprises qui serrent au maximum
leur budget, ou qui tiennent à garder un parc homogène.”
Les écrans plats 17 pouces pour l’entreprise
Marque
Nec/Mitsubishi
Modèle
LCD1700NX
Technologie
S-IPS
Taille du point
0,264
Luminance (cd/m2)
230
Contraste
400:1
Temps de réponse
40 ms
Angle de vision horizontal
170°
Angle de vision vertical
170°
Respect de la norme ISO 13406-2
oui
Classe
II
Connexion analogique/numérique
oui/oui
Consommation
41 W
Hauts-parleurs
non
Prix
630 € HT
LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003
Nec/Mitsubishi
LCD1760NX
TN+film
0,264
250
450:1
16 ms
160°
140°
oui
II
oui/oui
38 W
non
522 € HT
LG
L1715S
TN+film
0,2085
250
500:1
20 ms
140°
110°
oui
II
oui/non
–
non
334 € HT
LG
L1710B
TN+film
0,2085
250
400:1
20 ms
140°
110°
oui
II
oui/oui
–
non
459 € HT
Iiyama
PLE430S
TN+film
0,264
250
350:1
25 ms
140°
110°
oui
II
oui/non
42 W
oui
440 € HT
Samsung
SyncMaster 172X
TN
0,289
270
500:1
160°
140 °
oui
II
oui/oui
40 w
543 € HT
Samsung
SyncMaster 172N
TN
0,264
270
450:1
25 ms
150°
120°
oui
II
oui/non
40 W
non
459 € HT
Philips
170B4B
TN+film
0,264
260
400:1
25 ms
160°
160°
oui
II
oui/oui
40 W
en option
449 € HT
PME - PMI
© Samsung
L’année des écrans plats
Certains constructeurs d’écrans
plats proposent de prendre aussi
en compte les économies réalisées
au moment de la livraison, parce
que le poids est très inférieur
(4 kg pour un 15 pouces LCD, 6 kg
pour un 17 pouces, contre 16 kg
pour un 17 pouces cathodiques et
22 pour un 18 pouces), ainsi que
les mètres carrés économisés. Emmanuel Herbreteau, chef produit
moniteurs chez Samsung, insiste
sur ce point. “Quand l’achat
d’écrans plats coïncide avec une
réorganisation des bureaux, en
particulier dans le cadre d’un
open space, le gain de place est
un facteur important.” De plus, la
faible dissipation de chaleur n’est
pas à négliger dans des bureaux à
forte densité d’écrans. Cette année
2003 sera donc bien celle des
écrans plats. Leur généralisation
semble aussi inéluctable que le
passage, il y a une quinzaine d’années, des écrans monochromes
aux écrans couleurs.
PATRICE DESMEDT
PME - PMI
<
Gros plan sur… >
La technologie
des écrans plats
Le principe de fonctionnement d’un écran plat et
d’un écran cathodique est très différent.
ans l’ecran cathodique, l'image est
créée par un bombardement assuré
par un canon à électrons qui parcourt de bas en haut la surface
de l'écran. La durée de rémanence, associée à un balayage suffisamment rapide (72Hz ou plus,
c'est-à-dire soixante-douze fois
par seconde), donne l'impression d'une image fixe. Un écran
plat, au contraire, est constitué
d'un grand nombre de cristaux
liquides, dont chacun d'eux est
piloté par un transistor, qui le fait
changer d'état. Il n'y a, donc,
aucun scintillement, car en l'absence de changement d'image,
les pixels restent de la même couleur, sans variation d'intensité
lumineuse. Les fiches techniques
précisent une vitesse de rafraîchissement, qui peut paraître
peu élevée par rapport à celle des
écrans cathodiques, mais elle représente, en fait, le nombre de
fois par seconde pendant lequel
l'écran scrute les éventuelles
D
modifications. A la différence des
écrans cathodiques, qui scintillent
lorsque la vitesse de rafraîchissement est insuffisante, tous les
écrans plats présentent une image
parfaitement stable. La résolution
(vivement) conseillée correspond
au nombre de transistors qui pilotent les cristaux. En la diminuant,
on oblige l'écran à afficher un point
qui sera créé par l'association d'un
pixel et d'une partie d'un autre, ce
qui provoque un certain flou.
L’arrivée récente de l’IPS
tical Alignement) et IPS (Iplan
Switch Partern), la première associant une grande rapidité et un excellent contraste, et la seconde
une excellente qualité d'image.
L'IPS et le S-IPS (super-IPS) offrent,
en outre, un rendu fidèle et un
contrôle très fin des couleurs. C'est
l'arrivée récente de l'IPS qui a
convaincu les professionnels de
l'image à passer aux écrans plats.
Enfin, les constructeurs tolèrent
quelques pixels défectueux (1). Un
écran neuf peut donc présenter
quelques points noirs. Plus la
marque est sérieuse, moins le
nombre de pixels hors d'usage est
toléré, avec une répercussion sur le
prix de vente. Samsung et NecMitsubishi, par exemple, respectent la classe II (2) de la norme Iso
13406-2 (voir tableau) et même
au-delà pour le Nec 1980SX, garanti
zéro pixel défectueux noir ou blanc.
P. D.
Tous les écrans plats LCD à matrice
active ne sont pas identiques,
puisque cette technologie se subdivise en trois variations. La technologie TN (Twist N) est la plus ancienne et la moins coûteuse, car la
plus facile à produire. Elle permet
de réaliser des écrans offrants un
excellent temps de réponse, mais
l'angle de vision reste relativement
limité et la qualité de l'image est
légèrement en retrait par rapport
aux technologies MVA (Multi Ver-
(1) Chaque pixel est composé de trois souspixels de couleur (rouge, vert, bleu). Si l'un
des sous-pixels reste en permanence éteint ou
allumé, on constate un point fixe de couleur
(erreur de type III) ; si un pixel complet reste
allumé, on constate un point blanc (erreur de
type I) ; si un pixel complet reste éteint, on
constate un point noir (erreur de type II).
(2) La classe I, de la norme ISO 13046-2, correspond à zéro erreur. Aucun fabricant ne s'y
engage, même si de nombreux écrans ne présentent aucune erreur. La classe II correspond
à un maximum de deux erreurs de type I et II, et
de deux à cinq erreurs de type III. La classe III
tolère jusqu'à cinq erreurs de type I, quinze de
type II et cinquante de type III. Et dans la classe
IV, ces chiffres s'élèvent respectivement
à cinquante, cent cinquante et cinq cents.
LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003
COMPRENDRE
après quatre ou cinq ans d’usage
intensif. Et grâce à une faible
consommation électrique (environ 30 Watts pour un quinze
pouces et 40 Watts pour un dixsept pouces, contre environ 65
Watts pour un dix-sept pouces
cathodique et 120 Watts pour un
dix-neuf pouces), on économisera
jusqu’au quart du surcoût en
quatre ans.
49
Comprendre
<
Produits
Télécoms >
Des économies tangibles
pour les appels vers les mobiles
Conçues pour diminuer
les factures télécoms,
les passerelles GSM
s’intègrent directement
au réseau de l’entreprise.
Leur objectif : transformer
les appels de fixes
à mobiles en appels
de mobiles à mobiles,
moins onéreux.
ien souvent, les PME
se trouvent démunies
face à l’explosion de
leur facture téléphonique, due principalement à l’augmentation du nombre d’appels à
destination des mobiles. Des directions financières en concluent
qu’elles doivent distribuer des téléphones portables à certains salariés puisque les appels de mobiles
à mobiles sont, en moyenne, deux
fois moins chers que les appels de
fixes à mobiles. D’autres se contentent de notes de services incitant
chacun à limiter ses appels. Pourtant, une alternative assez peu
connue existe. Il s’agit des passerelles GSM qui interceptent les
communications destinées aux réseaux mobiles pour leur éviter de
passer par l’opérateur fixe. Autrement dit, qui transforment les appels de fixe à mobile en appels de
mobile à mobile. Elles intègrent,
pour cela, les mêmes cartes SIM que
les téléphones mobiles.
Si la solution est séduisante, la
percée de ce type d’équipement
est modeste. Cela est dû notamment à l’indifférence des fabricants
d’autocommutateurs face à cette
problématique des utilisateurs.
Aucun constructeur ne dispose
d’une offre maison à son catalogue.
D’autre part, il existe un risque pour
l’entreprise à investir puisque les
produits sont amortis dans la
durée. Ce qui signifie que si les opérateurs baissent leurs prix d’appels
vers les mobiles du jour au lendemain, l’investissement sera perdu.
Bien qu’inéluctable, la baisse tarifaire n’atteint aujourd’hui qu’en-
COMPRENDRE
B
50
La passerelle GSM Quescom
400 IP/ GSM fonctionne tant avec
des PABX traditionnels qu’avec
des autocommutateurs IP (IPBX).
■
viron 15% par an. “Si ce type de produit n’a pas d’avenir à long terme,
l’investissement est particulièrement rentable aujourd’hui”,
conclut Mathias Vauquier, président de la société MWS. “Certains
de nos clients, gros consommateurs, ont amorti le produit en un
mois”, poursuit-il.
Des limites à devancer…
Le constructeur propose une passerelle d’entrée de gamme à mille
cinq cents euros avec deux emplacements pour des cartes SIM. Prix
auquel il faut ajouter un coût d’installation à peu près équivalent. L’autocommutateur doit, en effet, être
paramétré pour rerouter vers le produit les appels à destination d’un
réseau mobile. Une opération qui
n’est pas nécessaire chez un autre
fabricant français, Quescom, dont
la passerelle s’intègre directement
entre l’autocommutateur et le réseau téléphonique de l’opérateur.
L’installation est donc totalement
transparente pour le PABX, avec le
risque de tout équipement en mode
coupure ; s’il tombe en panne, c’est
tout le réseau qui est paralysé.
Le Quescom 400 IP/GSM, qui fonctionne avec des autocommutateurs
aussi bien traditionnels (PABX)
qu’IP (IPBX), coûte cinq mille cinq
cents euros pour deux emplacements et onze mille euros pour six.
Un peu plus sophistiqué, le Quescom 400 version GSM offre, en
outre, différents services comme la
transmission par réseau IP des appels intersites ou la messagerie unifiée. Chaque utilisateur dispose
LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003
ainsi d’un numéro de téléphone
unique pour le téléphone et la télécopie. A chaque fois qu’il intercepte une télécopie, le Quescom
400, relié au réseau IP, la capture et
l’envoie par message électronique
au destinataire. Idem pour les messages vocaux transformés eux aussi
en courriel. Grâce à un logiciel
client, chaque utilisateur peut enfin
envoyer des SMS depuis son PC.
Utiliser des passerelles GSM n’est
pourtant pas sans inconvénients.
A commencer par la qualité audio
des communications qui sont légèrement dégradées, puisque le réseau mobile est toujours moins bon
que son homologue fixe. D’autre
part, la synchronisation d’un autocommutateur et d’une passerelle
pose, parfois, quelques problèmes
techniques. Ainsi, Sagem qui s’était
lancé dans la bataille avec un produit baptisé Telsat II, l’a, semblerait-il, abandonné après avoir rencontré plusieurs difficultés. Autre
inconvénient des passerelles, le
problème des usagers de téléphones mobiles qui, après un appel
en absence, vont recomposer le numéro de l’appelant. Si celui-ci a
utilisé une passerelle GSM, l’appel
effectué en retour s’arrêtera à elle.
Mais ces limites pèsent bien peu si
on les compare aux économies qui
peuvent être générées. Y compris
pour les PME qui n’achètent pas
de passerelles, mais qui peuvent
toujours réaliser une étude pour la
présenter à leur opérateur fixe et négocier des tarifs plus attractifs !
OLIVIER DESCAMPS
Un amortissement
en huit mois
Il n’aura fallu que huit mois à
la société A Prime Group pour
amortir l’achat d’un Quescom
400 pour environ neuf mille
euros. L’investissement
génère, en effet, entre 35
et 45 % d’économies sur
les appels vers des réseaux
mobiles, grâce à quatre puces
GSM. Moins quantifiable,
le gain fonctionnel est aussi
très important. Les utilisateurs
envoient et reçoivent, par
exemple, des télécopies
depuis leur PC. Le Quescom
400 fait aussi office de répon-
deur, chacun recevant directement ses messages audios sur
sa boîte à lettres électronique. “Un véritable avantage
dans un métier où l’on doit
archiver bon nombre d’entre
eux”, explique Benoît Lacerp,
directeur informatique de
la société. Dernier avantage :
la possibilité pour des utilisateurs distants de passer leurs
appels en se connectant à
distance à l’autocommutateur
de l’entreprise par le réseau
téléphonique commuté ou
par un lien IP.
PME - PMI