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SAP lance un intégré spécialement conçu pour les PME P. 6 Découvrez les Incontournables Pro HP S P É C I A P L M < 21 novembre 2003 > E - P M I www.weblmi.com Inter view > François Dévé, président de l’ANDSI “Les PME souffrent d’un manque de compétences techniques” P. 4 > Mobilité : l’ère de la connexion permanente < > P. 39 Dossier > Misez sur les technologies Web Jacques Freydrich, responsable de projet chez NeilPryde, a choisi un progiciel de gestion intégré accessible par une interface Web pour unifier sa gestion et conserver un parc mixte de micro-ordinateurs. > P 31 Des catalogues sur le Web pour relier PME et grande distribution P. 44 > Supplément au Monde Informatique n° 1003 daté du 21 novembre 2003. Ne peut être vendu séparément. SPÉCIAL PME •PMI w w w . w e b l m i . c o m S O M M A I R E Édito < 21 novembre 2003 > 4 “Les PME et PMI n’utilisent pas tout le panel des technologies Web” Une interview de François Dévé, président de l’ANDSI. 6 8 10 12 14 SAP lance un intégré conçu pour les PME Apprivoiser Le DSL marie Internet et téléphonie Office 2003, Microsoft choisit la fuite en avant l’informatique Les fabricants veulent vous faire craquer pour la couleur Smart Office, l’offre PME selon HP DOSSIER 17 18 22 26 28 29 30 31 32 34 36 38 Misez sur les technologies Web L’extranet ne connaît plus de limites Administrer ses équipements en passant par le Web Accéder aux applications avec un navigateur Le réseau privé virtuel, clé de l’intranet Un réseau RPV hautement disponible pour World Courier Changer de navigateur pour plus d’efficacité NeilPryde réconcilie PC et Macintosh derrière un navigateur Le référencement, clé de la réussite de son site Web Maîtriser les connaissances pour soutenir l'innovation La conférence Web s’attaque aux budgets des transports Un logiciel pour mieux répondre au courrier MOBILITÉ 39 40 41 42 L’ère de la connexion permanente L’homo mobilis enfin équipé Le GPRS à prix, enfin, raisonnables Bien installer un réseau Wi-Fi COMPRENDRE 43 44 46 48 50 Marc Guillaumot TENDANCES par Patrice Desmedt, rédacteur en chef La sauvegarde, un mal nécessaire à systématiser Des échanges codifiés entre PME et grande distribution Cibler clients et concurrents avec un SIG Bien choisir un écran plat Les besoins informatiques des PME et des PMI sont finalement peu différents de ceux des grandes entreprises. Celles-ci comme celles-là veulent d’une part des outils pour gérer et pour communiquer, d’autre part des logiciels adaptés à leur métier. Et si la dimension des systèmes d’information des PME les rend moins complexes à mettre en œuvre et à administrer, les ressources humaines et financières qui peuvent leur être allouées sont également plus restreintes. L’évolution technologique prend parfois le bon chemin, avec des produits simplifiant le déploiement. Les technologies Web, auxquelles nous consacrons notre dossier, en font partie. En quelques années, elles ont bouleversé la manière d’aborder nombre de problèmes informatiques, tout en préservant l’existant, ce qui n’est pas la moindre de leurs qualités. Grâce à elles, les entreprises de taille moyenne peuvent mieux lutter face à leurs concurrents. De la même façon, elles peuvent s’approprier les bénéfices apportés par la mobilité. Leurs collaborateurs, qu’ils soient dans les murs de leur entreprise ou à l’autre bout de la France, peuvent désormais travailler – presque – de la même manière. Au moment où tous les grands constructeurs et éditeurs leur font les yeux doux, les PME et les PMI ont une belle carte à jouer, en sachant apprivoiser l’informatique. Directeur de la publication : Ted Bloom Ce supplément a été réalisé par le pôle technologies d’IDG PME - PMI Rédacteur en chef : Patrice Desmedt Rédacteur en chef adjoint : Serge Leblal Chef des informations : Maryse Gros Rédacteurs : Nathalie Costa-Lançon et Olivier Descamps A collaboré : Olivier Bouzereau Secrétariat de rédaction : Margherita Malara Maquette Hervé Bedel Iconographie : Nouara Aftis Fabrication : Jean-Luc Gonzalez EDITO Des économies tangibles pour les appels vers les mobiles Commission paritaire : 63 427 Dépôt légal : e 4 trimestre 2003 Imprimerie : Dulac ZI route de Paris 27120 Pacy-sur-Eure 3 LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003 Tendances François Dévé, président de l’ANDSI, nous fait part de ses réflexions sur l’adoption des technologies Web dans les PME et PMI. < Interview > “Les PME et PMI n’utilisent pas tout le panel des technologies Web” François Dévé, président de l’ANDSI, nous fait part des difficultés rencontrées par les DSI de petites et moyennes structures, membres de cette association, pour mettre en place l’ensemble des technologies Web. TENDANCES Lors des réunions organisées par l’Association nationale des directeurs de systèmes d’information (ANDSI), quels types de préoccupations sont évoqués par les DSI de PME et PMI ? 4 François Dévé : L’ANDSI est un lieu de rencontre entre directeurs informatiques en activité afin qu’ils partagent et échangent leur expérience sur les difficultés internes et externes liées à l’exercice de leur profession. Dans notre association, créée il y a vingt ans, environ la moitié des adhérents sont des directeurs de systèmes d’information de PME ou de PMI. Ces derniers connaissent des problèmes liés au choix, à l’animation et à l’évolution des techniques de gestion de l’information. En effet, ils doivent faire en sorte que leur entreprise utilise au mieux les techniques disponibles pour chacun des domaines : commercial, fabrication ou après-vente. En général, les préoccupations que rencontre le DSI d’une PME ou d’une PMI sont comparables à celles des grandes entreprises. Elles concernent le type de relation qui doit s’établir entre l’entreprise, les prestataires, les constructeurs ou les éditeurs. Avec l’apparition continue de nouvelles technologies, de quels moyens disposent les DSI des PME et PMI pour former leur personnel informatique ? F. D. : La mode est à l’externalisation car les petites et moyennes structures ne disposent pas de compétences informatiques pointues en interne. Elles préfèrent, donc, infogérer, par exemple, leur production informatique afin de former leur personnel sur de nouvelles technologies. A l’ANDSI, nous ne dispensons pas de formation. Lors de nos cinq réunions annuelles, nous abordons diffé- rents thèmes concernant le matériel ou les logiciels comme les assistants personnels, le langage XML ou l’EAI (Intégration des Applications dans l’Entreprise) sous forme d’exposé d’une heure environ. Chaque séance est suivie par une demi-heure de questions-réponses sous forme de débat “pour ou contre”, afin que les DSI puissent se faire une opinion. Nous privilégions l’expérience de chacun et, sans aucune complaisance, nous nous autorisons à “revenir” sur les échecs, en nous efforçant d’en analyser les causes. Chacun explique les raisons des dysfonctionnements. En outre l’ANDSI s’efforce d’organiser une ou deux réunions “spot” par an, au cours desquelles elle invite des DSI non adhérents, un éditeur ou un consultant pour parler d’un sujet lié à l’actualité technologique telle que l’informatique décisionnelle ou la sécurité des réseaux (pare-feu ou antivirus). Incontournables Pro: A ce prix, les PME ont enfin droit au meilleur Les technologies Web, la conférence sur Internet, la sécurité des liaisons Extranet ou l’accès à un progiciel depuis un navigateur Web, sont-elles déjà largement diffusées parmi les PME et PMI membres de votre association ? F.D.: Certaines de ces technologies sont utilisées par les PME et PMI membres de l’ANDSI car elles correspondent à leur besoin. Les échanges sur le Web, et tout ce qui permet aux PME et PMI de communiquer avec plusieurs sites, sont très répandus. Mais la plupart du temps, les petites et moyennes entreprises n’utilisent pas tout ce panel de technologies, car elles ne savent pas toujours bien les exploiter, par manque de compétences techniques en interne. Considérez-vous l’arrivée de ces technologies Web comme une contrainte supplémentaire, qui oblige à revoir le système d’infor- Marc Guillaumot ➜ François Dévé • Président de l’Association Nationale des Directeurs de Systèmes d’Information (ANDSI) depuis 1999. Il exerce la fonction de directeur général, depuis deux ans, au sein du GIE Informatique Cent. Ce dernier est spécialisé dans la mise au point d’une plate-forme de gestion d’une institution de retraite complémentaire. Son objectif est de pouvoir servir dans ce domaine le plus grand nombre de groupes de protection sociale. mation “pour rester dans la course”, ou comme une opportunité pour gérer plus facilement son système d’information ? F. D. : Un grand nombre de technologies Web, mises à disposition des PME et PMI, obligent les DSI à repenser leur système d’information. Tout dépend du domaine que l’entreprise souhaite privilégier : l’accès à son catalogue produits et services par le Web, ou la gestion de sa production. A l’ANDSI, les membres accordent beaucoup d’importance à la veille technologique. C’est ainsi qu’à plusieurs reprises nous avons fait appel à la société Documental, pour qu’elle nous présente les tendances technologiques du marché. Il y a quelques années, les consultants en informatique préconisaient aux entreprises l’adoption de progiciels de gestion de la relation client si elles ne voulaient pas se laisser distancer par leurs concurrents. Aujourd’hui, la relation client est au cœur de la “webisation” dans les PME et PMI qui ont beaucoup de fournisseurs. En effet, elles doivent, notamment, être capables d’envoyer des factures ou bons de commande par EDI (Echanges de Données Informatisées). En tant que responsable d’un GIE, après avoir été, dans différentes entreprises, en charge de l’informatique, je me trouve confronté aux obligations de la PME-PMI : privilégier la meilleure offre tout en disposant de moyens limités. Le Cigref, club des DSI des cent vingt plus grandes entreprises françaises, vient de signer un accord avec Microsoft. Comment les PME viventelles leurs rapports avec les éditeurs?Arrivez-vousàreprésenterune force face à ces éditeurs? entreprises, souvent suréquipées, qui mentionnent, dans leur cahier des charges, les solutions imposées à leurs fournisseurs. Ceux-ci doivent, en effet, veiller à ne jamais être trop en décalage par rapport aux techniques d’échange. F. D. : Aujourd’hui, les entreprises, petites ou grandes, se retrouvent, dans la même situation vécue pendant de nombreuses années, face à la dictature des grands fournisseurs. Il y a quelques années, un grand constructeur a provoqué le mécontentement des entreprises en pratiquant des prix variables en fonction de la taille du client. Considérez-vous les logiciels libres comme une alternative viable face aux logiciels commerciaux classiques ? “ F. D. : A l’image de Linux, l’utilisation de logiciels libres représente une chance pour la profession de se libérer de la tutelle de grands constructeurs et éditeurs, mais cela Aujourd’hui, les entreprises se retrouvent face à la dictature des grands fournisseurs Aujourd’hui, c’est au tour de Microsoft de pratiquer à l’identique, en imposant un système d’abonnement dans la durée (1). Le Cigref a bien œuvré en définissant des accords avec Microsoft permettant d’avoir une solution plus souple aussi pour les PME et PMI. Celles-ci ne sont plus obligées de commander mille licences pour bénéficier de tarifs intéressants. Au niveau de l’ANDSI, nous avons prévu d’organiser, début 2004, une réunion avec Microsoft et le Cigref pour qu’ils nous exposent les conclusions de cet accord. Comment les DSI de PME et PMI répondent-ils aux pressions des grandes entreprises qui leur imposent certaines technologies pour travailler avec elles ? F. D. : Les PME et les PMI doivent s’adapter aux outils d’échange d’information de leurs clients. Dans la plupart des cas, ce sont des grandes ” prendra du temps pour que l’offre devienne mature. Aujourd’hui cette pratique est encore réservée à des DSI disposant d’équipes de développement capables de tester ces outils avant de les installer. La licence de ces logiciels open source est certes gratuite, mais leur mise en œuvre et leur intégration peuvent se révéler excessivement onéreuses. Par ailleurs, il est difficile pour une PME ou PMI de repérer, parmi tous les logiciels libres, ceux qui seront pérennes. Dans son rapport sur la “compétitivité numérique des PME” (2), remis en juin au premier ministre, le député du Loiret Jean-Paul Charié préconise une participation au niveau fiscal et technologique de l’Etat au développement des TIC dans les PME-PMI. Qu’en pensez-vous ? F. D. : Les membres de l’ANDSI sont convaincus que le numérique et les technologies Web vont pouvoir simplifier les relations entre les entreprises et leurs prestataires. Les PME et PMI sont prêtes à investir dans ces technologies, à condition que les mesures d’incitation de la part de l’Etat soient assez fortes: des aides au niveau fiscal, par exemple. Les DSI, membres de l’Association, espèrent que ce rapport ne soit pas qu’une accroche médiatique. Il faut se confronter avec les pouvoirs publics, d’un côté il y a le discours, et de l’autre les mesures qui sont réellement prises. Nous ne sommes pas sceptiques à propos de ce rapport, bien au contraire, nous sommes très intéressés, mais nous attendons de voir concrètement comment cela va se traduire sur le terrain. Une des recommandations du rapport de Jean-Paul Charié concerne la création d’emplois informatiques jeunes, est-ce une proposition intéressante pour les PME et PMI ? F. D. : Tout ce qui permet d’alléger les charges sociales qui pèsent sur l’emploi est une bonne chose pour les PME et PMI. Celles-ci doivent disposer en interne de compétences techniques pour investir dans le numérique. La création d’emplois informatiques jeunes est une mesure qui peut effectivement les aider à recruter des jeunes techniciens. Le passage à l’an 2000 et à l’euro a constitué un écran de fumée. De nombreuses SSII, spécialisées dans Cobol, se sont alors créées pour palier au manque d’informaticiens connaissant ce langage. Aujourd’hui, les petites et moyennes structures ont besoin d’informaticiens au profil généraliste, ayant des connaissances sur l’ensemble des technologies, plutôt que des techniciens pointus en Java ou en réseau télécom. PROPOS RECUEILLIS PAR NATHALIE COSTA-LANÇON ________ (1) Appelée Software Assurance, cette redevance annuelle revient à payer entre 25 et 29 % du prix du logiciel chaque année, contre l’accès à toutes les mises à jour. (Voir LMI n° 994 du 19 septembre 2003, page 8 et 9). (2) Voir suppléments PME dans LMI n° 971 du 28 février 2003, page 42 et n° 987 du 20 juin 2003, pages 4 et 5. Sur le Web > > > www.andsi.asso.fr www.competitivite-numerique.com Découvrez tous les Incontournables Pro HP sur www.hp.com/fr/pme-pmi TEENDANCES Portrait 5 Tendances < Progiciels de gestion > SAP lance un intégré conçu pour les PME Pour entrer dans les PME ayant une activité de négoce ou de services, SAP a préféré racheter un progiciel de gestion intégré conçu d’emblée pour ce segment d’entreprises. SAP Business One vient d’être lancé en France. Sa licence est vendue 1500 euros par poste jusqu’à fin décembre. vec un produit radicalement différent de son offre traditionnelle, SAP s’adresse maintenant aux PME du négoce et des services. La solution SAP Business One, tout juste livrée sur le marché français, a été conçue dès le départ pour les entreprises de vingt à deux cent cinquante personnes. Ce progiciel de gestion intégré repose entièrement sur les technologies Windows et exploite les outils bureautiques de Microsoft. Sa prise en main se fait en quinze jours et son déploiement en trois à six semaines. Le prix de sa licence plafonne à 1500 euros par poste, pour cinq postes au minimum, jusqu’au 31 décembre 2003 (2500 euros après cette date). Pour vingt utilisateurs, la facture totale avoisinerait les 48 000 euros (30 000 euros de licence, 15 000 euros de service, 3 000 euros pour le matériel). Début 2002, le numéro un mondial des progiciels de gestion admet qu’il ne peut pas proposer le même produit à toutes les PME. Il décide alors de racheter TopManage Financial Systems. Cet éditeur israélien développe un progiciel intégré qu’il a déjà installé chez huit cents clients. Son offre est récente et comprend les principales fonctions de gestion : comptabilité, administration des ventes, gestion des stocks, suivi des opportunités commerciales, SAV et gestion de nomenclature (mais pas de paie ni de gestion de production). Elle dispose aussi d’atouts fonctionnels, parmi lesquels un workflow intégré pour créer des circuits d’approbation ou envoyer des messages d’alerte. Plus originale, une fonction “drag and relate”(mise en relation) génère la création d’états personnalisés par glissement de la TENDANCES A 6 SAP Business One propose des fonctions avancées de gestion des opportunités commerciales. ■ souris : la liste des factures d’un client s’obtient en déplaçant son nom sur la rubrique Factures. Avant de lancer SAP Business One en France, SAP a demandé à Ernst & Young Entrepreneurs de vérifier l’adéquation de ses fonctions avec les besoins des PME locales, en particulier celles de la comptabilité, conforme à la réglementation française dans sa version 6.5, commercialisée le 14 novembre. ■ Un réseau de distribution spécialisé Pour apporter SAP Business One aux PME, SAP s’appuie sur des distributeurs spécialisés, les SSP (Sales & Services Partners), interlocuteurs uniques du client. Vingt d’entre eux ont déjà été recrutés sur des critères précis : connaissance des métiers de la gestion, proximité géographique avec les PME, capacité à consacrer quatre personnes à l’offre SAP. SAP veut en réunir trente-cinq d’ici fin 2003, bien répartis sur l’Hexagone. Il ne souhaite pas aller au- < Panorama delà pour garantir à chacun un revenu suffisant. Certains revendeurs continuent à proposer une autre offre de gestion, comme Cyborg, intégrateur des produits Sage. D’autres structures ont été spécifiquement créées pour revendre SAP Business One. C’est le cas de Business Plus, dirigée par Marc Rialland et Dominique Genin (ex Axisse et Euriware). MARYSE GROS > Un choix de solutions pour grandes et petites structures es PME ne constituent pas le fonds de commerce principal de SAP. En revanche, de nombreux éditeurs de gestion se consacrent spécifiquement à ce segment. En France, les offres qui sont les plus proches du progiciel intégré SAP Business One, selon l’analyse faite par Ernst & Young Entrepreneurs, sont les Ligne 100 et Ligne 500 de Sage, ainsi que Microsoft Business Solutions Navision. Au-dessus de cette cible, on trouve des progiciels convenant à des projets plus complexes. Certains sont très bien adaptés à la gestion de production, L comme ceux d’Adonix, de Baan, d’Intentia, de J.D.Edwards (racheté par PeopleSoft), de Qualiac, de Mapics (acquéreur de Frontstep), de Microsoft, avec l’offre MBS Axapta, et de QAD. On peut y ajouter les produits de Cegid (S5), d’IFS, d’Isia, de Lefebvre Software, de Scala et de SilverProd. Déclinées par métier Dans le domaine de la gestion de production, SAP dispose lui aussi d’une solution, déclinée de son progiciel traditionnel. Uniquement vendue en mode indirect, SAP All-in-One est constituée de versions pré-configurées pour un métier (l’automobile, la plasturgie, la pharmacie, le BTP…) qui ont été élaborées par les distributeurs eux-mêmes. L’objectif de cette spécialisation est de réduire à six mois en moyenne la mise en œuvre du progiciel. D’autres offres, comme celles de Generix, d’Oracle (voir page 29) et d’Ordirope s’adressent davantage aux PME du négoce. Pour les PME plus petites, de nombreuses offres adaptées à leurs besoins et moins coûteuses à déployer, comme celles d’Apisoft, Côté Ouest, Interlogiciel, Cegid (S3), PMISoft et CCMX (Win Winner), se complètent d’une multitude d’offres sectorisées. M. G. Envie de gagner en autonomie? Tendances < Télécommunications > Le DSL marie Internet et téléphonie Dans le domaine des télécommunications, l’année 2003 restera comme le grand cru du dégroupage. Deux tiers des entreprise françaises seraient ainsi couvertes en 2004. oilà plusieurs années que l’on parle de la possibilité pour les opérateurs alternatifs d’installer leurs propres équipements dans les répartiteurs de France Télécom afin de proposer un service DSL maîtrisé de bout en bout à leurs clients. Mais jusqu’à la fin 2002, le dégroupage restait cantonné à quelques arrondissements parisiens ou quartiers de grandes villes privilégiées. Et, compte tenu du contexte économique, le doute était permis quand le groupe LDCom annonçait, il y a tout juste un an, un investissement de cent millions de francs dans le dégroupage d’ici la fin 2003. Pourtant, ce chiffre a été largement tenu, les plans de couverture ont été revus à la hausse et les prix proposés tant aux particuliers qu’aux entreprises ont fondu. Pour preuve, deux nouvelles offres de 9Télécom destinées aux PME : “9com unique” pour la téléphonie et “9DSL Entreprise” pour l’accès Internet haut débit. 9com repose sur la technologie voix sur DSL. L’entreprise qui souscrit à l’offre abandonne l’opérateur his- V torique au profit de 9Télécom, y compris pour l’abonnement. L’équivalent d’un accès de base Numéris est facturé 16,5 € HT par mois (contre 33,6 chez France Télécom) et l’abonnement à un accès primaire coûte 210 € HT (contre 504 € HT). Le prix des communications est aussi plus simple : la tarification unique, quel que soit le lieu du destinataire de l’appel en France métropolitaine. Trente-trois villes bientôt couvertes par 9Télécom Pour la connexion Internet, 9DSL Entreprise comprend des offres ADSL (DSL asymétrique) à débits garantis ou non, et SDSL (son homologue symétrique). Le prix d’un accès garanti commence à 35 € HT pour une connexion à 512 Kbit/s (128 Kbit/s en débit montant). 9Télécom (division du groupe LDCom) propose, en outre, un certain nombre de services optionnels : antivirus de messagerie, pare-feu, adresse IP fixe et autres réseaux privés virtuels sur IP pour interconnecter deux sites. “L’offre concerne aujourd’hui vingt-deux agglomérations françaises, et pas TENDANCES Free, un deuxième leader indiscutable 8 Avec LDCom, Free est, sans conteste, le deuxième grand acteur du dégroupage en France aujourd’hui, même si Cegetel a bien l’intention de combler son retard dans les mois qui viennent, et si quelques acteurs de niche, comme Colt ou Easynet, sont très présents dans un petit nombre de zones d’activité. Si Free se tourne résolument vers le grand public, son offre n’est pas totalement à exclure pour les petites PME qui ont des besoins de débits non garantis et qui veulent profiter des tarifs téléphoniques attractifs du fournisseur d’accès. Free offre des communications nationales au prix des communications locales pour les appels entrants. De quoi peut-être séduire les PME ayant du personnel itinérant, qui a besoin d’appeler, régulièrement, le siège de l’entreprise. uniquement leur centre-ville”, insiste Olivier Dubesset, responsable marketing données et Internet chez 9Télécom. Le chiffre devrait être porté à trente-trois d’ici à la fin de l’année et à cent d’ici juin 2004 ! Deux tiers des entreprises françaises seraient ainsi couvertes. Une annonce qui paraît plutôt crédible, si l’on se réfère au respect des objectifs 2003 et à la < Télécommunications montée en puissance de l’opérateur : LDCom fêtait en janvier sa cinq millième ligne dégroupée ; il en est à soixante mille aujourd’hui. A noter, enfin, que les PME situées dans des zones non dégroupées ne sont pas totalement exclues de l’offre de 9T, mais que celui-ci se contente alors de revendre le DSL de France Télécom. OLIVIER DESCAMPS > La fibre optique enfin pour la PME usqu’alors réservée aux très grandes sociétés, la fibre optique devient abordable pour la PME. Completel entend même se substituer totalement à l’opérateur historique, et cela tant pour la téléphonie que pour les connexions Internet, tout en assurant à ses clients que la portabilité de leurs numéros de téléphone sera conservée. Et pas besoin d’être une PME hors du commun : l’offre Complétude se destine aux entreprises de trente personnes (solution 30) avec en standard un accès à Internet de 2 Mbit/s (500 Kbit/s garantis), un espace de stockage, trente numéros de téléphone (pour quinze lignes), un numéro gratuit 0800 et J cinq numéros “fax to mail”, permettant de recevoir des télécopies directement dans sa boîte aux lettres électronique. Séduisante par son évolutivité La gamme Complétude commence à 500 Kbit/s, mais les entreprises peuvent aussi choisir un débit allant jusqu’à 10 Mbit/s dont quatre garantis. L’offre 150+, qui propose ce débit avec cent cinquante numéros de téléphone, est à 1 900 € HT par mois. Mais le principal intérêt de Complétude c’est la prise en charge par l’opérateur des frais d’installation, souvent trop importants pour les PME. Une condition toutefois : être situé dans l’une des neuf villes couvertes par l’opérateur. O. D. Envie de gagner en productivité? Tendances < Suite bureautique > Office 2003, Microsoft choisit la fuite en avant Améliorer la circulation de l’information, favoriser le travail collaboratif… Pour résister à la concurrence, Office 2003 veut conquérir tous les marchés. Sans négliger aucun segment du marché, pour ventiler ses prix de licences, Microsoft propose six versions d’Office 2003. Office 2003 : six éditions diversifiées ■ a dernière mouture de la suite bureautique de Microsoft, Office 2003, met l’accent sur les fonctionnalités (travail collaboratif, sécurisation de documents, gestion de projet) et le support du format XML. Cette intégration du XML, déjà présente dans les suites concurrentes Star Office et Open Office, apporte une nouvelle dimension à Office 2003 qui peut désormais être employé comme une interface avec le système d’information de l’entreprise, par exemple pour rapatrier les données provenant d’un logiciel de gestion ou pour faciliter la création de rapports d’activité. Mais le support du XML ne sera disponible que dans les versions professionnelles d’Office 2003. Avec son offre diversifiée en six éditions (voir tableau), Microsoftveut répondre à tous les besoins des entreprises tout en ajustant les prix. L < Base de données Version Composition Edition professionnelle entreprise Word, Excel, PowerPoint, Outlook, Access, Publisher, gestion des droits numériques, support XML, Infopath et Business Contact Manager Disponible en VL (volume licensing) Edition professionnelle Word, Excel, PowerPoint, Outlook, Access, Publisher, gestion des droits numériques, support XML et Business Contact Manager 590 Edition PME-PMI Word, Excel, PowerPoint, Outlook, Access, Publisher et Business Contact Manager 531 Edition standard Word, Excel, PowerPoint et Outlook 482 Edition basique Word, Excel et Outlook Edition standard éducation Word, Excel, PowerPoint et Outlook Prix (€ HT) OEM uniquement 155 Selon Microsoft, les tarifs d'Office 2003 sont identiques à ceux d'Office XP. Le changement le plus significatif réside dans le “relookage” complet du client de messagerie, Outlook 2003, qui est devenu un élément clef dans l’entreprise, aussi bien pour la circulation interne de l’information que pour les échanges avec les clients et les fournisseurs. Il inaugure une fenêtre de visualisation des messages plus lisible et offre une meilleure organisation des courriels, s’affichant sous la forme d’un calendrier. En complément d’Office 2003, Microsoft lance Windows SharePoint Services, qui permetle travail collaboratif à partir de la suite bureautique. Grâce à son activation les utilisateurs peuvent créer des sites Web accessibles sur Internet ou en intranet. SERGE LEBLAL > Oracle mitonne une offre pour les PME e numéro un des bases de données, omniprésent dans les grandes entreprises, s’intéresse de plus près aux besoins des PME. Techniquement Oracle Standard Edition One ne diffère pas de l’offre classique d’Oracle. Le prix, en revanche, est plus accessible : 5 995 dollars par serveur (le prix français n’est pas encore déterminé) pour un nombre illimité TENDANCES L 10 d’utilisateurs ou, pour les petites structures, 975 dollars pour cinq utilisateurs (et 195 dollars par utilisateur supplémentaire). Seule contrainte, cette version One ne fonctionne que sur des serveurs monoprocesseurs. Et, comme il s’agit bien du SGBD complet sans modification, rien n’a été prévu pour faciliter son administration. Avec Standard Edition One, Oracle répond à l’offre Express d’IBM, lancé au printemps dernier. DB2 Express est vendu 499 dollars plus 99 dollars, soit 994 dollars pour cinq utilisateurs. Le prix est donc identique, mais l’approche un peu différente, puisqu’IBM a adapté son SGBD, pour le rendre plus accessible. Oracle et IBM cherchent néanmoins à contrer Microsoft, qui, avec SQL Server, se trouve naturellement plus à l’aise sur les marchés des PME. P. D. Brèves ➜ IBM gère le poste de travail L’offre de location IBM Desktop Management Service comprend à la fois un micro-ordinateur et des services associés : création et déploiement de l’image initiale, migration des données des utilisateurs, maintenance, assistance aux utilisateurs, sauvegarde automatique, protection antivirus, etc. Spécialement conçue pour les PME, cette offre est proposée à partir de 49 euros par mois. ➜ Progiciel métier SilverDistrib, progiciel de gestion commerciale et logistique, destiné aux fournisseurs de la grande distribution, est en cours de déploiement dans le Groupe Fruité, spécialiste des jus de fruits. Le choix de cette solution, éditée par le Français Silverprod, a été conduit par les impératifs liés au métier du Groupe Fruité, dans les domaines de l’organisation des expéditions vers les clients, de la tarification et de la gestion des coûts de transport. Développé avec Progress, SilverDistrib est multiplate-forme (Unix, iSeries, Windows 2000) et multibase de données (Progress, Oracle, Sybase). ➜ Gestion de production La PME Lahera Productions, spécialisée dans la fabrication d’éléments de toiture, vient d’installer le progiciel Iris production, de l’éditeur Lefebvre Software. Les fonctions de gestion de production, de gestion des achats, des stocks et des ordres de fabrication se sont ajoutées aux logiciels Iris Commerce et Iris Finance, du même éditeur, déjà mis en œuvre dans l’entreprise. Les spécificités de Lahera ont été prises en compte par paramétrage. Envie de gagner en mobilité? Tendances < Impression > Les fabricants veulent vous faire craquer pour la couleur Le discours est bien rodé chez les grands fabricants d’imprimantes et de multifonctions. Tous annoncent l’indispensable généralisation de l’impression en couleur, mais au meilleur coût ! ans la vie tout est en couleur, y compris nos écrans, nos présentations PowerPoint, et même la plupart de nos journaux quotidiens. Pour expliquer, pour convaincre, un document en couleur à plus d’impact, plus de clarté que le même en monochrome. L’offre matérielle et logicielle, elle, a considérablement évolué depuis quelques mois. La nouvelle génération d’imprimantes multifonctions laser couleur est à regarder de près. Ricoh, le premier, a formalisé une approche adoptée depuis par la plupart de ses concurrents : il s’agit de proposer une “imprimante couleur et monochrome”. En clair, proposer un modèle couleur à peine plus cher qu’un modèle aux performances équivalentes en monochrome, et capable d’imprimer des pages monochromes au même prix que celles réalisées par une imprimante uniquement monochrome. Xerox, Toshiba, Epson, Minolta-QMS, Kyo- D < Communications times sur une laser monochrome (et même moins d’un centime sur les gros copieurs numériques, qui peuvent être également utilisés comme des imprimantes), le coût d’une page bondit à une dizaine de centimes en couleur. La maîtrise des coûts d’impressions couleurs Minolta, comme la plupart de ses concurrents, propose une imprimante performante en monochrome comme en couleur. ■ cera Mita, Nashuatec-Getsetner, Brother, Canon ou HP, tous poussent ou pousseront dans le même sens. Tally s’étant distingué avec une offre commerciale durant le mois d’octobre, en offrant une laser monochrome pour tout achat d’une laser couleur. Reste le point clé, celui qui fait reculer tout dirigeant de PME soucieux d’une bonne gestion : le coût d’impression. Inférieur à deux cen- Alors, pour emporter l’adhésion, les constructeurs proposent des logiciels capables de donner à chaque utilisateur le droit ou non d’imprimer en couleur, ou parfois de n’autoriser la couleur que pour certains types de documents. Ces logiciels établissent également des statistiques sur les impressions réalisées par chaque utilisateur. La généralisation de la couleur, au moins pour la communication à l’extérieur de l’entreprise, est inéluctable. Et la réalisation de certains documents en interne sera plus économique et plus rapide que si l’impression était soustraitée. Reste à faire prendre conscience à tous les employés du coût d’une page en couleur, pour qu’ils utilisent cette possibilité avec pertinence. PATRICE DESMEDT tion de dix collèges du département d’Eure et Loir. Ces initiatives, auxquelles il faut ajouter le choix du CPL par le département de la Manche pour fournir à tous l’accès à l’Internet à haut débit, sont supportées par les collectivités locales, propriétaires du câblage électrique. Les nombreuses PME, présentes dans les zones d’activité de milliers de communes, peuvent aussi servir de force de proposition auprès de leur maire pour faciliter la mise en place de ces solutions satellitaires associées à un réseau Wi-Fi (sans fil) ou CPL. ➜ La concurrence des pays à faibles côuts de production Selon un rapport du cabinet Datamonitor, réalisé pour le compte d’Oracle auprès de 474 dirigeants de PME européennes employant entre 100 et 500 personnes, 72 % des PME européennes sont préoccupées par l’impact de la situation économique sur leurs marges. 57 % d’entre elles se soucient de la concurrence des entreprises situées dans des pays à faibles coûts de production et de la fidélisation de leur personnel. Enfin 48 % s’inquiètent des réductions budgétaires qui affectent leurs investissements informatiques. Quand l’Internet tombe du ciel TENDANCES F 12 porteur en ligne (CPL). L’accès pourra ainsi être partagé au sein d’une entreprise, ou entre plusieurs petites entreprises d’une même zone d’activité. L’accès par satellite associé à un réseau sans fil C’est le cas de Gensat, qui vient de lancer son service “broadband”,ou d’Eutelsat, qui a présenté un site pilote à Locarn, dans les Côtes d’Armor, en partenariat avec la société Lea, spécialiste du CPL. Aramiska, de son côté, a commencé l’installa- ➜ Lexmark : PME à 100 % Lexmark a lancé au mois de septembre son programme “PME Lexmark 100 %”, pour aider son réseau de distribution à mieux répondre aux besoins des PME. Le fabricant d’imprimantes a mis en place une structure commerciale, marketing et technique dédiée de plus de vingt personnes, basée à Paris et en province. Deux sites Web ont été ouverts, l’un destiné aux revendeurs, l’autre aux PME utilisatrices de produits Lexmark. ➜ Brevets de logiciels Les PME s’intéressent au débat sur la question des brevets logiciels. Trois fédérations européennes d’associations de PME et de PMI (la CEA-PME, la CEDI et l’ESBA), qui représentent un total d’environ deux millions d’entreprises européennes, ont pris position contre les brevets logiciels. Considérant que ces brevets représenteraient “un danger pour l’économie, l’emploi et l’innovation en Europe”, ces fédérations plaident pour un maintien du système actuel de protection, qui repose sur la notion de copyright. > rance Télécom a beau donner des chiffres encourageants sur le nombre de villes couvertes par l’accès à Internet à haut débit, l’ADSL est encore très loin d’irriguer la France des régions. L’accès à Internet par l’intermédiaire du satellite, désormais bidirectionnel, est une excellente solution. La nouveauté de cet automne, ce sont les offres complètes, comprenant l’accès par satellite et la diffusion sur un petit périmètre par un réseau sans fil ou par une boucle locale électrique, un réseau utilisant le courant Brèves PATRICE DESMEDT Envie de gagner en adaptabilité? Tendances < Services > Smart Office, l’offre PME selon HP Brèves ➜ Gestion de la relation client HP met en place un programme conçu spécifiquement pour les PME et les PMI. Produits sélectionnés et préconfigurés, systèmes de reprise, partenariat avec le réseau de revendeurs. Le constructeur veut faciliter l’accès aux technologies. ewlett Packard cherche à séduire les 230 000 PME qui représentent, selon IDC, 33 % du marché de la micro-informatique en France. Le constructeur vient de lancer son programme Smart Office pour aider les petites et moyennes structures à réussir leurs choix technologiques. Dans ce programme figure une centaine de produits dont une gamme de serveurs ProLiant équipés de Windows Small Business Server 2003 configurés pour 75 utilisateurs, des ordinateurs de bureau, des clients légers, ainsi que des imprimantes comme la LaserJet couleur 9 500. Cette offre est également assortie d’un programme de reprise de matériels anciens pour tout achat de nouvel équipement HP. “Ce programme établit en partenariat avec notre réseau de distribution, soit près de 9 000 revendeurs en France, Intel et Microsoft a déjà permis la re- H < Internet prise de 1 000 PC en l’espace d’un mois”, commente Antoine Lajoux, directeur marketing de la division systèmes personnels de HP France. Pour répondre aux besoins en informatique des PME, HP a également participé à la création d’un groupement d’industriels en Europe et au Moyen-Orient, baptisé SME Vendor Forum. On y trouve des sociétés comme Cisco Systems, Intel, Microsoft, Symantec, Tiscali, Vodafone, American Express et l’Association des Chambres de Commerce et d’Industrie Européennes. Avec Smart Office, HP répond à l’offre “Express” pour PME d’IBM. Celle-ci concerne la gamme WebSphere, la base de données DB2, l’outil de gestion du stockage Tivoli Storage Manager et le serveur Xserie à processeur Intel. Big Blue TENDANCES 14 ➜ Management par les processus vient également de sortir la version “Express” de son logiciel de messagerie, Domino ainsi qu’une solution packagée pour les PME et PMI qui souhaitent renouveler leur parc micro. Baptisée Desktop Management Services, cette offre met à la disposition des petites structures du matériel informatique (ordinateurs portables ThinkPad, stations de travail ThinkCentre et serveurs Intel eServer xSeries) et une infrastructure de services pour un prix d’entrée de 49 € HT, par mois et par poste. NATHALIE COSTA-LANÇON > Les PME françaises investissent la toile lus de 89 % des PME françaises sont connectées à Internet, selon une récente enquête (1) menée conjointement par le fournisseur d’accès Tiscali et Pouey International, le spécialiste de la gestion du risque client. Parmi les petites structures reliées à Internet, 66,3 % d’entre elles disposent d’un accès Web à haut débit, contre 51 % en 2002. Elles utilisent également l’ensemble des services mis à leur disposition, comme les P Le Compaq t5000, client léger destiné à fonctionner avec la fonction “Terminal Edition” de Windows Serveur, permet une meilleure configuration et administration des postes de travail. ■ La réponse d’HPà Express d’IBM boîtes e-mail (95,3 %) et les noms de domaines (66,7%). Par ailleurs, elles sont 63,5 %, contre 59,9 % l’an dernier, à posséder un site Web. Celuici est hébergé par un prestataire extérieur dans près de 80 % des cas et fait office de vitrine pour l’entreprise et ses produits. Seuls 24 % s’en servent comme outil de vente, car près de 72% des patrons de PME estiment que le Web n’est pas un facteur clé du développement ou de la compétitivité de leur société. Pour assurer leur sécurité, 93 % de Sage complète son offre de gestion de la relation client (GRC) avec des outils d’administration Saleslogix, permettant de simplifier les opérations de maintenance du logiciel et de sécuriser les données. La version 6.1 de Saleslogix intègre deux modules : gestion des campagnes marketing et gestion des forces de ventes. Cette mouture, disposant du couplage téléphonie et informatique offre la possibilité aux PME d’améliorer leurs prestations de services. ces PME utilisent des logiciels antivirus et 51,5 % des pare-feux qu’elles jugent fiables à 86,4 % pour protéger leur réseau. Pour sa part, l’étude du Crocis (Centre régional d’observation du commerce, de l’industrie et des services) fait état de 68 % de PME de Paris et de la petite couronne connectées au Web en mars 2003, contre 61 % un an plus tôt. N. C.-L. (1) Enquête effectuée sous forme de sondage auprès de PME, réparties sur l’ensemble du territoire français et réalisant un chiffre d’affaires supérieur ou égal à 3 millions d’euros, avec un effectif compris entre 20 et 200 personnes. Grâce à l’acquisition de la société de conseil Groupe Expert, IDS Scheer, le spécialiste des solutions de management par les processus, offre aux PME la possibilité de bénéficier d’une solution packagée, comprenant non seulement le progiciel de gestion intégré SAP R/3, le matériel informatique et les licences, mais également des prestations de conseils sur la mise en œuvre de SAP. Baptisée RITS (Rapid Installation Tools & Services), cette offre intègre une assistance technique et des options de location-vente. ➜ Des actualités économiques en ligne La société Factiva, filiale du groupe Dow Jones et Reuters lance deux nouvelles options de souscription pour les PME et PMI qui souhaitent accéder à près de huit mille sources d’informations sur l’actualité économique à travers le monde. L’accès est direct auprès de Factiva sur www.factiva.com/fr, ou via le site Web du Wall Street Journal, à l’adresse www.wsj.com. Le côut de l’abonnement annuel est de 60 € HT. Envie de gagner en indépendance? Dossier > Technologies Web En détail ➜ L’extranet ne connaît plus de limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 18 ➜ L’extranet du groupe Visual éclaire 280 opticiens . . . . . . . . . . . p. 20 ➜ Administrer ses équipements en passant par le Web . . . . . . . . . . . p. 22 ➜ Accéder aux applications avec un navigateur . . . . . . . . . . . . . p. 26 ➜ Le serveur d’application, moyeu du mode Web . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 27 ➜ Le réseau privé virtuel, clé de l’intranet . . . . . . . . . . . . . . . p. 28 ➜ Un réseau RPV hautement disponible pour World Courier . . . . p. 29 ➜ Changer de navigateur pour plus d’efficacité . . . . . . . . . . . p. 30 ➜ NeilPryde réconcilie PC et Macintosh derrière un navigateur . . . . . . . . . . . p. 31 ➜ Le référencement, clé de la réussite de son site Web . . . . . . . . . . . . . . . . p. 32 ➜ Maîtriser les connaissances pour soutenir l’innovation . . . . . . . p. 34 ➜ La conférence Web s’attaque aux budgets des transports . . . . . . p. 36 ➜ Un logiciel pour mieux répondre au courrier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 38 Misez sur les technologies Web! ’Internet et le Web ont révolutionné l’infrastructure informatique des entreprises. L’explosion de la “bulle Internet” ne doit pas induire en erreur. Les faiseurs de miracles ont été pris à leur propre piège, le marketing flamboyant a montré sa fatuité. Mais les technologies sous-jacentes, elles, conservent tout leur intérêt, et pas uniquement pour supporter les vitrines des plus grandes entreprises. Le protocole IP et sa principale incarnation , le Web, facilitent la mise en place d’applications au moindre coût, rendent l’admi- L nistration plus simple, abolissent les distances. Autant d’atouts pour les PME, qui peuvent désormais maîtriser un système d’information fournissant des services jusque-là réservés aux très grandes entreprises. Les technologies Web s’appliquent aussi bien à l’intérieur de l’entreprise, dans le cadre d’un intranet, qu’à l’extérieur, avec un extranet. Des systèmes pour sécuriser et administrer sont désormais adaptés aux PME. Les progicielsdeviennentaccessibles depuis un navigateur, la téléréunions’invitesurchaquebureauet denouvellesapplications,comme la gestion des connaissances, quittent leur piédestal. Les technologies Web sont disponibles et offrent des atouts nouveaux aux petites et moyennes structures. Que les pistes ouvertes dans ce dossier vous aident à parfaire la performancedevotreentreprise. PATRICE DESMEDT PME - PMI LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003 17 > Dossier Technologies web Infrastructure < Réseau étendu Administration Réseaux Poste client Applications > Par ses échanges normalisés, calqués sur les protocoles fondateurs d’Internet, l’extranet déploie les services en ligne de l’entreprise au-delà de ses murs, simplifie les réseaux et facilite la prise de décision. Il se propage très vite dans les PME et les collectivités territoriales. L’extranet ne connaît plus de limites e rayonnement du réseau intranet s’étend à la vitesse de l’incendie dans la pinède. Ce nouveau nom du réseau d’entreprise ou de la collectivité locale obéit, en fait, aux mêmes protocoles fondateurs que le réseau Internet: le standard IP (Internet Protocol) en devient le plus petit dénominateur commun. Ce langage, désormais commun aux infrastructures publiques et privées, aide l’entreprise à s’affranchir L des limites physiques du réseau local d’entreprise (LAN, local area network). Les LAN retenaient jadis des protocoles (IPX et NetBEUI) distincts de ceux des liaisons étendues. Il fallait donc traduire chaque paquet de données transmis entre chaque site. L’intranet rapproche désormais les employés dispersés géographiquement des ressources du siège de l’entreprise : fichiers, traitements, imprimantes partagées en IP sont, maintenant, à la portée de souris. L’extranet n’est autre que la prolongation naturelle de l’intranet aux partenaires de l’entreprise. Ces derniers, sous-traitants ou distributeurs, contribuent ainsi à alimenter le système d’information et à nourrir les prises de décisions de la PME. Il n’y a pas de différence technique entre intranet et extranet, mais seulement un domaine d’utilisation plus vaste pour les services déployés sur l’extranet. Intranet et extranet sont fondés sur les mêmes équipements tech- Des fondations IP au service des PME INFRASTRUCTURE our rallier ses employés P distants ou ses partenaires commerciaux au système 18 d’information, la PME profite des technologies Web et des protocoles du réseau mondial Internet. L’intranet d’entreprise conserve une vocation de service interne : il sert la communication, la gestion des ressources humaines et les échanges de documents entre les employés. L’extranet, pour sa part, fait participer plusieurs fournisseurs ou grands clients à une chaîne de services en ligne. Par exemple, l’extranet de la société Visual optimise la communication et la commercialisation des paires de lunettes diffusées auprès des deux cent quatre-vingts magasins à l’enseigne du groupe. Principaux atouts de la suite de protocoles IP (Internet Protocol), l’administration des échanges et le déploiement des services sont simplifiés. Deux autres améliorations significatives sont à retenir. D’une part, la sécurité LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003 des échanges peut être mise en œuvre. On crypte les paquets de données IP échangés sur l’infrastructure du réseau mondial, via le protocole IPSec ou au travers d’un chiffrement SSL. D’autre part, des services Web professionnels (pour les données, la voix et la vidéo) viennent se greffer aux réseaux privés tissés par les PME. Ces deux améliorations contribuent à renforcer les fondations de l’extranet, désormais synonyme de O.B. réseau d’entreprise niques : des routeurs IP aux fonctionnalités semblables aident à tisser les réseaux privés virtuels (lire l’article sur les réseaux virtuelss privés, page24). Le déploiement du réseau atteint ainsi de façon unifiée les agences, puis les partenaires de l’entreprise dans le cas de l’extranet. La supervision des outils de communication d’entreprise s’effectue, à distance souvent, d’une façon standardisée, au travers d’une interface Web. Celle-ci simplifie le paramétrage des équipements et les réglages fins souvent nécessaires aux échanges entre applications. Grâce à ce mode de supervision, les étapes permettant d’établir les liens distants sont grandement abrégées. Mais la présence d’un administrateur réseau demeure nécessaire pour définir et superviser l’extranet. Les aspects de sécurité notamment exigent une veille constante et le renouvellement fréquent des outils tels que l’antivirus, le pare-feu ou le logiciel de détection d’intrusion. L’extranet a cependant changé aussi les habitudes de travail de l’administrateur réseau. Les commandes en ligne (via telnet) sont remplacées par une navigation Web plus conviviale. Mieux encore, les statistiques d’incidents et les rapports d’utilisation des routeurs deviennent graphiques et facilitent PME - PMI Technologies web Infrastructure ainsi la prise de décisions. La gestion des équipements réseaux, naguère réservée à une armée de spécialistes en télécommunications a donc gagné une grande simplification : partout où l’infrastructure IP est déployée, les équipements du réseau peuvent être supervisés de façon unifiée, via l’interface et les services Web. Mais l’extranet n’apporte pas systématiquement une administration plus confortable, pas plus que des liaisons forcément plus sûres. Il convient de recenser les groupes d’utilisateurs, les priorités de communication et tous les liens en place pour retenir les équipements et les paramètres adaptés aux besoins. L’évolution des réseaux IP accompagne cette maturation vers la gestion de la qualité des services, les équipements techniques se pliant progressivement aux règles de l’entreprise. INFRASTRUCTURE En perspective, des économies potentielles 20 Pour la PME, il s’agit souvent de fluidifier, d’accélérer l’information, en faisant passer des documents multimédias sur le réseau IP et en limitant les expéditions de volumineux courriers. L’aspect financier des télécommunications doit donc être considéré de près. La facturation de l’opérateur n’a plus lieu de se faire par application, mais plutôt en fonction des critères suivants : la capacité de débit disponible, le taux de disponibilité du réseau et le délai d’intervention en cas de panne. En effet, les opérateurs n’ont plus besoin d’intervenir sur chaque site de l’entreprise pour configurer le routeur en fonction des liaisons spécialisées, Frame Relay ou ATM par exemple. Il leur suffit d’envoyer les paramètres d’un compte IP professionnel pour établir le dialogue entre les routeurs de l’entreprise et ceux de l’infrastructure étendue. Audelà, tous les services et tous les échanges passent par un mode de transport commun, une infrastructure “parlant IP”. Néanmoins, les témoignages d’utilisateurs d’extranet confirment que le nouveau tuyau est souvent apprécié des utilisateurs (lire le témoignage de Visual, ci-contre), à condition de l’alimenter fréquemment en nouveaux contenus et services. Il ne faut donc pas s’en tenir exclusivement aux économies réalisées sur les tuyaux mais plutôt évaluer ces développements néces- Administration Réseaux saires. Au final, le succès du projet se mesure, sur la qualité des échanges, sur l’adéquation des services Web délivrés aux utilisateurs et sur la fidélisation des employés, des partenaires et des clients. L’extranet aide à déployer des services en ligne partout où la suite des protocoles IP est présente. C’est le cas au travers des réseaux téléphoniques commutés, autour des points d’accès des fournisseurs au réseau Internet (FAI) et même des points d’accès publics aux réseaux sans fil, lesHot-Spots. L’extranet devient alors synonyme de réseau d’entreprise au sens le plus large, comprenant les réseaux d’agences, ceux des filiales à l’étranger, jusqu’au portable du cadre connecté. Ce dernier retiendra soit une connexion permanente (l’ADSL, le câble ou le satellite jusqu’à son domicile), soit un lien provisoire, par exemple à l’aéroport, lorsqu’il attend son avion. Les segments de réseaux locaux distants et les utilisateurs nomades sont fédérés par l’extranet. Ces différentes technologies permettent, donc, de garder le contact partout. Elles facilitent, aussi, la prise de décision en tout point. Pour le patron d’une petite entreprise comme pour le comité de direction d’une multinationale, la vitesse de réaction face à un nouveau paramètre devient souvent un élément de compétitivité. < Témoignage Poste client L’extranet du groupe Visual éclaire 280 opticiens Au groupe Visual, l’extranet est devenu un vecteur essentiel pour la formation et l’information. Et il s’ouvre également aux fournisseurs. vec cent soixantecinq millions d’euros de chiffres d’affaires en 2002, le groupe Visual exploite un puissant vecteur d’informations en ligne, fédérant un vaste réseau d’opticiens répartis en France. “L’extranet sert, à la fois, à l’informatisation et la formation en photos et une réactivité bien supérieure à celle de l’impression”. La lettre d’information En Clair l’Actu est diffusée tous les quinze jours par e-mail : son agenda délivre le calendrier des réunions régionales de formations. Et on y trouve des brèves avec des liens pour en savoir plus via l’extranet. Plus ambitieux, En Clair Magazine délivre des dossiers de fond, des témoignages d’opticiens et des articles sur les résultats du groupe. L’actualité y est plus développée. L’extranet du groupe Visual reste un outil taillé pour les affaires : il sert de nouveau tableau de bord pour le suivi des commandes, aide l’utilisateur à se comparer au marché ou à ses collègues. Il permet aussi de télécharger des documents-types pour participer aux actions marketing et faire remonter les suggestions du terrain. A Garder le contact à tout moment Les partisans les plus enflammés de l’extranet le disent apte à ouvrir des marchés mondiaux aux PME les plus modestes. On frise, à ce propos, le mythe des autoroutes de l’information qui voulait faire des technologies Internet un eldorado financier. L’eldorado s’est vite transformé en bulle spéculative. Reste que les technologies intranet et extranet font leurs preuves en délivrant des formulaires électroniques et des traitements de consultation de compte. Les services en ligne d’entreprise débordent volontiers du cadre d’un département (marketing, commercial ou ressources humaines) pour informer de façon complète les grands clients, les fournisseurs ou les distributeurs distants. En fait, à mesure que de nouveaux services Web sont développés pour accompagner les métiers de l’entreprise, l’extranet voit ses limites reculer. LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003 OLIVIER BOUZEREAU Applications > D.R. > Dossier > Monique Gindre, responsable de la communication et du projet extranet : “Une dizaine de nos fournisseurs partenaires accèdent à l’extranet.” optique et en techniques de vente de nos deux cent quatrevingts magasins à l’enseigne Visual”, recense Monique Gindre, responsable de la communication et du projet extranet. Huit magasins sur dix sont déjà informatisés. Ils reçoivent désormais les informations du groupe par le biais d’une connexion modem ou ADSL. Le magazine papier a disparu au profit de rubriques Web. Il s’agit non pas de réaliser une économie de trois cents photocopies expédiées par la poste, “mais d’apporter des synthèses plus attractives, agrémentées de Améliorer surtout les services rendus “Une dizaine de fournisseurs partenaires accèdent à l’extranet. Des liens mènent nos adhérents sur les sites Web partenaires”, complète encore Monique Gindre. Outre un copilote, correspondant informatique assurant la mise en ligne des documents Web, deux sous-traitants participent à cet effort de communication : la société de services Smile assure les développements informatiques et l’agence Tagaro publie des synthèses éditoriales. L’hébergement du site est assuré par un troisième prestataire, basé à Dijon. Pour réussir, “l’extranet doit apporter des services Web très intuitifs, sans contrainte pour l’utilisateur qui se connecte à l’aide d’un simple modem”, note Badr Chentouf, chef de projet chez l’intégrateur Smile. Cela suppose un travail sur l’ergonomie du site et sur PME - PMI Technologies web Infrastructure chaque document et service Web : “Les technologies Internet sont nombreuses mais il faut veiller à l’économie des télécoms, éviter les solutions trop lourdes.” L’extranet Visual intègre des composants Active X, une gestion de contenus et des forums créés par Smile autour de pages dynamiques ASP de Microsoft, des traitements écrits en Visual Basic et des bases de données sous SQL Server 2000. Ses prochaines évolutions permettront à l’utilisateur d’extraire des données issues du siège et de travailler avec ses collègues sur des tableaux de chiffres partagés, avec des formules de calculs utiles à la gestion commerciale. Foin d’évolutions luxueuses dorénavant : “On cherche surtout à améliorer le service rendu et le retour sur investissement.” O. B. Réseaux Poste client Applications Visual Administration Dossier > > Le groupe Visual, grâce au projet extranet, a pu organiser l’informatisation et aussi la formation en optique et en techniques de vente de ses deux cent quatre-vingts magasins. INFRASTRUCTURE Le meilleur moyen de trouver un [nouveau] travail dans l’informatique, c’est encore d’en chercher un dans l’informatique. avec jobuniverse.fr 21 PME - PMI LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003 > Dossier Technologies web Infrastructure < Réseau Administration Réseaux Poste client Applications > Administrer ses équipements ■ La configuration des routeurs sans fil “Barricade” du constructeur SMC se fait par interface Web. en passant par le Web Plusieurs solutions s’offrent aux PME et PMI qui souhaitent administrer leurs équipements réseaux. La gestion par interface Web et console telnet semble adaptée à un petit parc informatique. L’administration par console SNMP convient aux entreprises ayant plusieurs sites de production. A ADMINISTRATION La console centralisée pour une alerte en temps réel 22 L’administrateur se connecte alors aux équipements réseaux et aux logiciels antivirus en tapant leur adresse IP ou leur adresse Internet (URL) depuis un navigateur Web. Il peut visualiser le statut d’une imprimante, modifier sa configuration et contrôler en temps réel le niveau des consommables ; obtenir une vue graphique des commutateurs et des routeurs afin de les configurer ; mettre à jour le logiciel antivirus et sa base de signature. Les constructeurs proposent également d’administrer les équipements par console telnet, qui assure l’accès au moteur de commande en ligne supporté par le commutateur ou le routeur en utilisant une session sur un port TCP (Protocole de Contrôle de Transmission). Ce mode d’administration donne l’accès à toutes les fonctionnalités de configuration des équipements, comme la création de réseaux locaux virtuels (VLAN) ou le changement de mot de passe. Toutefois, en mode telnet, “il faut avoir une bonne connaissance du langage de commande du système d’exploitation de chaque équipement réseau. En effet, celui-ci évolue et doit donc être mis à jour régulièrement pour bénéficier de nouvelles fonctionnalités et repérer des bogues”, précise Olivier Brajon. L’alerte en temps réel de la panne d’un équipement réseau n’est pas couverte par l’interface Web ou le mode telnet. Il faut pour cela se doter d’une console centralisée d’administration fonctionnant sous le protocole SNMP (Simple Network Management Protocol). Celui-ci décrit les fonctionnalités des équipements, qui disposent d’agent SNMP, à travers une base de données MIB (Management Information Base). De nombreux éditeurs proposent des logiciels de type SNMP, comme OpenView Network Node Manager < Administrer des imprimantes en réseau > Pour administrer des imprimantes, il est possible de se connecter à chacune d’entre elles en tapant leur adresse IP, ou de télécharger gratuitement sur le site des constructeurs un logiciel d’administration réseau. Avec cet outil, l’administrateur visualise, depuis un navigateur Web, le parc d’imprimantes et est informé sur l’état des consommables et des interventions à opérer sur les machines. de Hewlett-Packard, Netview de Tivoli (IBM), Spectrum d’Aprisma, ou encore Patrol Visualis de BMC Software. Pour un prix d’environ dix mille euros pour deux cent cinquante nœuds (adresses IP), ces logiciels permettent de faire de la topologie (cartographie de niveau physique ou logique du réseau de l’entreprise) et du fault management (quand l’interface d’un routeur ou commutateur ne fonctionne plus, l’équipement concer- né envoie un message SNMP, ou trap). Ces logiciels en mode SNMP conviennent donc aux PME et PMI dont les sites de production sont éloignés du siège et qui ont besoin d’être prévenues en temps réel des dysfonctionnements de leurs équipements. Il existe aussi des logiciels open source, tels que Nagios et MRTG (Multi Router Traffic Grapher) qui peuvent être téléchargés et modifiés par toutes les communautés d’utilisateurs. N.C.-L. IMS administre par console Web ses antivirus our protéger les postes de P travail en réseau de ses clients, la société Informatique MaintenanceServices (IMS) administredepuis une console Web le logiciel antivirus Office Scan de Trend Micro. “La gestion et la mise à jour des fichiers antivirus s’effectuent de manière centralisée sur des serveurs en mode http, via une interface Web. Auparavant, cette opération était réalisée à partir d’une console d’administration propriétaire qui ne permettait pas la mise à jour automatique des fichiers de définition et ne disposait pas de notification d’alerte par courriel, ni de capacité de déploiement sur LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003 les stations à l’initiative du serveur”, indique Sylvain Guyard, responsable sécurité chez IMS. Le serveur et les postes de travail communiquent en permanence par l’intermédiaire d’un port TCP, pour déployer les mises à jour d’OfficeScan en temps réel. IMS administre également à distance un autre produit de Trend Micro, GateLock. “Placé entre une connexion Internet (ADSL ou câble) et le réseau local, ce produit protège les postes de travail de nos clients contre les intrusions, grâce à un pare-feu intégré et un antivirus pour messagerie électronique”, conclut Sylvain Guyard. N.C.-L. D. R. ujourd’hui, les équipements réseaux des PME et des PMI peuvent être gérés à partir d’un navigateur Internet grâce à un serveur Web embarqué sur les produits. “Ce mode d’administration est pratique et intuitif. Il convient parfaitement à des petites et moyennes structures mono ou multisites dont le système d’information est composé de quelques commutateurs et routeurs, de logiciels antivirus en mode hébergé et d’un petit parc d’imprimantes”, souligne Olivier Brajon, responsable technique de l’activité administration des systèmes d’information d’Arche, groupe Omnetica. > Sylvain Guyard, responsable sécurité chez IMS : “Avec OfficeScan, la gestion et la mise à jour des fichiers antivirus s’effectuent de manière centralisée sur des serveurs en mode http via une interface Web.” PME - PMI > Dossier Technologies web Infrastructure < Administration Déploiement de progiciels Réseaux Poste client Applications > L’architecture Web simplifie le déploiement et l’administration des applications pour les entreprises multisites ou disposant de filiales. Les solutions “tout-en-un” des éditeurs comprennent souvent le serveur d’applications. ans quel cas une PME a-t-elle intérêt à déployer un progiciel en architecture Web plutôt que d’utiliser la version clientserveur du produit ? Ces dernières années, les éditeurs ont presque tous porté leurs logiciels sur les technologies Internet. Le principal avantage est d’éviter l’installation d’un logiciel client sur chaque poste de travail. Il suffit d’un navigateur Web pour accéder à l’application, celle-ci s’exécutant sur un ordinateur serveur situé sur place D ou à distance, avec l’aide d’un logiciel serveur d’application. Le déploiement du progiciel s’en trouve facilité, à l’installation, mais aussi à chaque mise à jour. Lorsque le parc à équiper dépasse une certaine taille, il est appréciable de ne pas avoir à se déplacer de bureau en bureau pour réactualiser le logiciel, surtout si l’équipe informatique est restreinte. Quant à la réduction de coût qui découle d’un tel déploiement, elle est proportionnelle au nombre de postes concernés. “Il faut au moins DR Accéder aux applications avec un navigateur quarante à cinquante utilisateurs, estime Claude Cordier, chef de marché chez Sage. Pour dix postes, l’intérêt financier est nul.” Pour les parcs modestes, l’intérêt du recours au Web n’est donc pas évident, sauf s’il s’agit d’équiper un site distant (bureau en province, usine, filiale…). Internet prend alors tout son sens, même pour quelques postes. “La majorité de nos clients ont des sites à l’étranger”, illustre Claude Cordier, en commentant l’utilisation de CS/3, progiciel de gestion intégré (PGI) proposé par Une base documentaire centralisée pour le Groupe Habiter Alsace u’ils soient à Colmar, Strasbourg, Mulhouse ou Altkirch, les quatre-vingt-trois collaborateurs du Groupe Habiter Alsace accèdent à la même base documentaire depuis leur navigateur Internet. Leur répartition sur quatre sites géographiques a influé sur le choix de l’architecture Web. Avec un service informatique limité à une personne, le groupe cherchait une application simple à administrer. L’entreprise mène de front plusieurs métiers du logement, dont la collecte du 1 % logement et son reversement aux salariés bénéficiaires, sous forme de prêts pour l’habitat. A eux seuls, les dossiers de prêts (vingt mille actifs environ) représentent des archives vivantes de plus d’un million ADMINISTRATION Q 26 de pages. “Il y a deux ans, nous avons profité d’un déménagement pour les numériser”, explique Thierry Berna, responsable informatique du groupe. Les logiciels de l’éditeur Docubase ont été retenus pour constituer et gérer cette base, installée sur un serveur spécialisé, à Colmar. “Pour la consultation, nous utilisons Docubase Web. Son déploiement sur l’ensemble des sites a été élémentaire. Il suffit de placer l’adresse d’accès à la base dans les favoris du navigateur Internet. Adresse que nous avons simplement envoyée par e-mail à chaque utilisateur.” Les données comptables (rapatriées du système d’information avec Docubase Cold), ainsi qu’une base LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003 Habiter Alsace < Témoignage > > Le Groupe Habiter Alsace est réparti sur quatre sites géographiques (ci-dessus, les bureaux de Colmar). documentaire (guides, extraits de presse…), sont consultables de la même façon. En outre, les droits d’accès aux différents types de documents sont gérés en fonction des profils et des groupes d’utilisateurs définis M. G. par l’entreprise. Sage aux entreprises ayant une activité internationale. L’argument vaut aussi en cas de mobilité importante des collaborateurs. L’ONG Médecins du Monde utilise depuis plusieurs années la version Web du PGI de Qualiac, pour connecter ses équipes en mission d’un continent à l’autre. Le mode Web s’utilise aussi pour les échanges entre fournisseurs et clients, par exemple pour la prise de commande (voir le témoignage d’Agridis). Centraliser l’administration Philippe Hamon, directeur général de Docubase, voit un autre avantage au Web. “Pour une PME ayant des capacités d’investissement limitées, se contenter d’un navigateur sur le poste de travail lui permet de conserver ses PC d’ancienne génération plus longtemps, même si les logiciels exigent des configurations plus puissantes.”Seul le serveur est, en effet, concerné et, par prudence, il a souvent été dès le départ configuré pour supporter les évolutions à venir. Au-delà du déploiement, l’administration des utilisateurs est également simplifiée puisqu’elle se fait de façon centralisée, que ce soit pour fixer les droits d’accès ou pour constituer des profils d’intervention et personnaliser les interfaces de travail, en fonction des différents rôles dans l’entreprise. Enfin, le Web apporte aussi une indépendance vis-à-vis de l’environnement. “Notre application Rhea Web peut fonctionner à la fois avec des serveurs sous Windows, sous Unix, sur AS/400 ou sur mainframe”, précise Philippe Hamon. PME - PMI Technologies web Administration Simple consultation ou exploitation complète “Dans le domaine de la Geide, par exemple, il y a deux profils d’utilisateurs, rappelle Philippe Hamon. Lors de la numérisation des documents, les flux à traiter et à indexer sont importants. Pour une meilleure productivité, il faut disposer de débits suffisants et de temps de réponse courts. En revanche, pour la consultation des documents qui se fait de façon plus ponctuelle, l’interface Web est tout à fait adaptée.” Pour certains éditeurs, le choix de la technologie Web remonte à plusieurs années et toutes les fonctions de leur produit client-serveur sont disponibles à partir d’un navigateur de façon transparente. C’est le cas d’Oracle. Son PGI Oracle e-Business Suite fonctionne en mode 100 % Web depuis 1999. Sa version PME (dite Spécial Edition), livrée au printemps dernier, est déclinée de l’application originale et s’utilise de la même façon. Pour faciliter la mise en place de leurs versions Web, les éditeurs proposent des solutions “tout-en-un” et les livrent d’emblée avec les serveurs d’application et serveurs HTTP (ou serveur Web) indispensables à leur fonctionnement. On retrouve fréquemment Tomcat et Apache dans ces offres prêtes à l’emploi. C’est aussi une des options retenues par l’éditeur français Adonix avec son offre spéciale pour PME, Adonix Finance Express, pour les services comptables d’une à cinq personnes. Constituée à partir de son PGI X3, cette offre est disponible en mode client-serveur et en technologie Web, pour un tarif unique (12 500 € HT jusqu’à cinq postes). Dans le second cas, elle est fournie, au choix, avec Tomcat et Apache, ou bien avec IBM WebSphere Application Server Express. MARYSE GROS PME - PMI Poste client Applications Agridis accueille ses négociants agricoles sur le Web < Témoignage > remier réseau français P de négociants agricoles, Agridis a réalisé en 2002 un chiffre d’affaires de cent cinquante-quatre millions d’euros avec trente personnes. La société achète et stocke des produits phytosanitaires (insecticides, herbicides…) qu’elle revend à ses soixantequinze adhérents qui, à leur tour, fournissent les agriculteurs. Depuis près de deux ans, Agridis utilise Internet pour “améliorer les performances, supprimer les tâches répétitives et communiquer activement avec les adhérents”. Ceux-ci peuvent notamment passer leurs commandes en ligne. “Les ordres arrivent sur notre serveur Web et sont intégrés directement dans notre progiciel de gestion commerciale, ce qui en supprime la ressaisie”, explique Christophe Turlin, directeur des flux d’informations. Le site Internet d’Agridis donne également accès aux statistiques commerciales, aux fiches < > Sur son site intranet, Agridis reçoit les commandes de ses adhérents et gère leurs sur stocks. Situé à Fossé près de Blois, son dépôt aux normes SEVESO s’étend sur quinze mille mètres carrés. de négociation de fin d’année et à une base documentaire. Le module de commandes Web a été développé par l’éditeur français Deal Informatique qui a fourni au réseau de négociants sa comptabilité (Elodie) et sa gestion commerciale (Nathalie). Si Agridis reçoit maintenant les commandes par le Web, elle continue, en revanche, à en accuser réception par fax, pour éviter à ses clients de devoir se reconnecter pour en vérifier la bonne réception. L’ADSL, qui permet une connexion permanente n’a pas encore suffisamment irrigué les campagnes. “Les besoins des entreprises évoluent plus vite que les infrastructures nécessaires à leur M. G. bon fonctionnement.” Comprendre > Le serveur d’application, moyeu du mode web Élement clé des architectures Web, le serveur d’application fournit un environnement d’hébergement et d’exécution. e serveur d’application est un élément essentiel des architectures Web, à trois ou n-niveaux. Sa place intermédiaire (deuxième niveau), située entre l’interface utilisateur (premier niveau) et les sources de données (troisième niveau) est déterminante. Alors qu’en mode client-serveur, une partie des traitements s’effectue sur le poste de travail, en mode Web, tout s’exécute sur le serveur d’application. Le poste de L travail se contente d’un client léger (le navigateur) qui ne gère que l’affichage de la page renvoyée, les interactions avec la souris et, parfois, des fonctions basiques, comme des règles de validation pour des champs à renseigner. Sécurité des accès et reprises sur incident La requête de l’utilisateur transite par un serveur HTTP jusqu’au serveur d’application. Ce dernier exécute les traitements demandés, puis il compose dynamiquement la page de résultats qu’il retourne via le serveur HTTP. Il gère la sécurité des accès, les sessions ouvertes par chaque utilisateur (reconnaissance du contexte propre à chacun), les montées en charge et les reprises sur incident. En outre, on peut faire évoluer chaque niveau de façon unilatérale. On peut aussi en ajouter, par exemple en installant sur un serveur séparé un module fonctionnel très sollicité. M.G. LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003 ADMINISTRATION Dans tous les domaines d’applications, il existe maintenant des versions Internet, qu’il s’agisse de PGI, de solutions pour gérer les relations avec les clients ou les fournisseurs, d’outils d’analyse décisionnelle ou de gestion documentaire (Geide). Chez certains éditeurs, l’interface Web diffère encore de l’interface client-serveur. La mise à disposition de certaines fonctions est décalée dans le temps. Dans ce cas, l’interface Web sera parfois réservée à la consultation des données. Réseaux Agridis Infrastructure Dossier > 27 > Dossier Technologies web Infrastructure < Sécurité Administration Réseaux Poste client Applications > Le réseau privé virtuel, clé de l’intranet Est-ce bien sérieux de s’adosser au réseau mondial Internet pour tisser des liens privés entre ses agences? Ambitieux, le tunnel RPV tente de concilier sécurité, économie, performances et qualité de services garantie. < Glossaire > ➜ IPSec (IP-Security) : Extensions de sécurité (chiffrement et authentification) du protocole IP. ➜ RNIS : Réseau national à intégration de service. Liaison téléphonique numérique facturée au temps offrant un débit de 64 Kbit/s par canal. ➜ RPV : Réseau Privé RÉSEAUX Virtuel, ou VPN (Virtual Private Network). Il sécurise une liaison Internet en créant l’illusion d’une liaison physique directe entre deux sites. 28 ➜ SSL : Secure Sockets Layers, un procédé de sécurisation des transactions effectuées sur Internet qui repose sur un procédé de cryptographie par clef publique. Le système SSL est indépendant du protocol utilisé. D.R. ➜ ADSL : Asymmetric Digital Subscriber Line. Liaison numérique pour l’accès à Internet utilisant les câbles téléphoniques, facturée au forfait et offrant un débit de 128 Kbit/s à 2,4 Mbit/s. oute entreprise souhaite légitimement bâtir des liens de communication sûrs, économiques et fiables. Aucun dirigeant de PME n’est pourtant prédisposé à mêler ses transactions professionnelles aux échanges publics, surtout lorsqu’ils sont menés sur Internet. Pour résoudre cette quadrature du cercle, une solution existe. Elle consiste à planifier, déployer puis superviser des tunnels RPV (ou VPN, Virtual Private Network) pour l’échange d’informations entre le siège, les agences, les prescripteurs et les fournisseurs de l’entreprise. En cryptant les échanges, le tunnel RPV permet d’exploiter une infrastructure publique de transport d’informations, un réseau IP (Internet Protocol) le plus souvent. Les documents métiers sont ainsi isolés du tout venant et des trafics Web. A condition toutefois de paramétrer correctement les équipements réseaux, pour s’assurer qu’on filtre bien les requêtes non sollicitées. Deux formules sont possibles pour tisser son réseau RPV entre plusieurs agences: soit l’entreprise installe et supervise ses routeurs aux LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003 T fonctionnalités de chiffrement, afin de créer ses propres tunnels cryptés sur le réseau Internet, soit elle s’adresse à un opérateur ou à un FAI (fournisseur d’accès au réseau Internet) pour administrer à la fois des accès distants au réseau local, interconnecter les bureaux distants et fédérer les travailleurs nomades aux ressources partagées du siège social. Crypter ses liens distants et locaux Les services RPV reposent sur des protocoles et logiciels installés sur les postes de travail, sur les routeurs, pare-feu et passerelles du réseau. L’équipement le plus répandu dans les PME demeure le routeur d’agence, ou routeur RPV. Vendu entre cent cinquante et trois cents euros environ, il comporte souvent un pare-feu (ou firewall) limitant les intrusions. Il retient aussi, paradoxalement, une antenne pour autoriser la connexion sans fil de quelques utilisateurs d’outils portables (micro-ordinateur ou assistant personnel) dans un rayon de cent mètres. Première vérification à faire dans ce cas : le réseau sans fil Wi-Fi, facile à infiltrer, doit être débrayable. Toutefois, s’il doit être utilisé, il faut retenir un algorithme de chiffrement (WEP ou WPA par exemple) pour maintenir la protection des transactions, de bout en bout. Mais les performances d’accès (débit et temps de latence) sont distinctes entre les liens radios et filaires. Attention aussi aux équipements d’entrée de gamme, dont les performances diminuent à mesure que l’on cumule les algorithmes de chiffrement. Le routeur d’agence retient volontiers l’ADSL pour rallier le réseau Internet, une technologie fiable à présent, dotée d’une bonne couverture géographique sur les métropoles de l’Hexagone. Côté économie, il faut cependant souscrire un abonnement ADSL dans chaque agence connectée ou négocier son raccordement en RPV (lire le témoignage de World Courier, ci-contre). Les tunnels RPV sur Internet, via une connexion ADSL, permettent de s’affranchir de coûteuses lignes louées : liens Transfix ou liaisons à relais de trames d’opérateurs. Dans le cas d’un RPV en propre, la PME aura intérêt à privilégier une solu- PME - PMI Technologies web Augmenter la capacité de débit et réduire les risques Le routeur doit s’avérer apte à établir et à maintenir plusieurs tunnels sécurisés simultanément, dans la perspective d’un réseau maillé. En effet, la PME cherche souvent à améliorer la disponibilité de ses connexions vers un serveur régional ou national. On peut, dans ce cas, mailler le réseau composé de plusieurs routeurs RPV pour tisser, entre les agences, une toile privée virtuelle. Une bascule automatique, en cas de rupture du lien primaire, vers des liens connexes ou RNIS, limite l’impact des incidents réseaux. Le retour au lien primaire doit être paramétré correctement, car les communications RNIS, notamment, sont facturées à la durée, comme les appels téléphoniques. L’extranet privé, ou une offre équivalente d’opérateur, simplifie le paramétrage et la supervision des routeurs à déployer sur chaque site. Outre le lien de secours RNIS, des services de gestion de flux sont souvent proposés en complément du réseau RPV. Ils permettent d’attribuer une priorité à l’applicatif métier, un progiciel de gestion par exemple, par rapport à la messagerie électronique et aux autres trafics. Toutefois, l’activation et la gestion du RPV, la supervision des routeurs et la mise en œuvre de services greffés sur le réseau privé virtuel gonflent rapidement la facture de télécommunications proposée à l’entreprise. Avec le tunnel RPV, les agences et les sous-traitants distants tissent des liens sécurisés pour transmettre des informations en temps réel, tout en limitant les menaces du réseau public (vers, intrusions, virus). C’est une solution maintenant éprouvée, économique et adaptée aux PME. OLIVIER BOUZEREAU PME - PMI < Poste client Applications Intranet > Un réseau RPV hautement disponible pour World Courier Bâti en étoile autour d’un site central, le réseau privé virtuel permet un débit triplé et des liens sécurisés pour un coût quasi identique : les gains sont évidents. our établir des transactions sécurisées entre son siège francilien et six bureaux distants, World Courier retient des tunnels cryptés par les routeurs Cisco et l’offre RPV de l’opérateur Colt. Les soixante-cinq employés de la filiale française du groupe de transporteurs sont répartis sur tout le territoire. Le site central de Clichy regroupe néanmoins 80 % des effectifs. Connectées en permanence au siège parisien, cinq agences régionales situées > Au siège parisien de Clichy sont connectées en permanence les cinq agences à Strasbourg, Bordeaux, Lyon, régionales de Bordeaux, Lyon, Marseille, Nice et Strasbourg, ainsi qu’un bureau Marseille, Nice, et un bureau sous douanes à Roissy, qui réceptionnent et aiguillent les marchandises urgentes. sous douanes, à Roissy, réceptionnent et aiguillent les mar- munication interne est également été négociés pour les sites distants. améliorée.” chandises urgentes. L’opérateur réserve, de plus, une World Courier travaille, en effet, A l’origine, les liaisons Transfix à partie de sa capacité de débit pour pour le compte d’industriels, 64 Kbit/s s’avéraient insuffisantes faire passer les flux Unix priorid’agences de publicité, de société en regard des besoins de l’applica- taires du groupe de transporteurs. de services et de centres hospita- tif interne développé sous Unix. Et il est tenu, par contrat, de mainliers. Les matériels transportés “Il fallait des liens permanents vers tenir ses lignes opérationnelles : sont parfois inflammables, tou- le site où tous nos serveurs sont cen- tout incident doit être réglé en jours urgents. Il s’agit, par tralisés.” Outre un gain en débit, le moins de quatre heures, sous peine exemple, de pièces détachées, de transporteur souhaitait tester l’ac- de pénalités financières. cès ADSL sécurisé par les tunnels “Cet été, une rupture vers Bordeaux plis urgents ou même du sang. du RPV. “Notre a été signalée à dix heures, suite à Le groupe, prépremier essai une mise à niveau matérielle dusent dans cent Information vers Lyon, avec rant la nuit. Le lien était rétabli à vingt pays, a été créé en mêcentralisée et liens l’opérateur Colt, onze heures trente”, illustre le resa été concluant. ponsable informatique. Selon lui, me temps que permanents Nous l’avons les gains de la solution sont clairs Federal Express mené fin 2001 et au niveau technique : un débit trimais il ne dispose pas de sa propre flotte en 2002, tous nos sites étaient re- plé et des liens sécurisés pour un d’avions. Il ne peut donc pas groupés via un RPV stable et per- coût quasi identique. La liaison du faire de groupages et doit faire formant.”Ce réseau est bâti en étoile site central est passée de 256 Kbit/s appels à des partenaires contac- autour du site central. Une liaison à 2 Mbit/s et représente actuelletés rapidement. “Notre système spécialisée à 2 Mbit/s est maintenue ment un tiers du budget global des d’informations à été entière- au siège. La moitié de sa capacité de télécommunications. Côté matément rebâti, il y a deux ans et débit est consacrée aux liens vers riels, des routeurs Cisco 1600 ont été demi”, témoigne Stéphane Leul- Internet et l’autre moitié au RPV déployés en régions, un modèle lier, le responsable informatique national. “Nous y faisons passer Cisco 2600 étant retenu sur le site de World Courier France, le les messages électroniques, les central. “Le réseau privé virtuel mis courriel est incontournable au échanges de fichiers, les données de en place tient compte des recomniveau commercial ainsi qu’à l’applicatif Unix et des bases cen- mandations du constructeur, nocelui des échanges de fichiers trales”, rappelle Stéphane Leullier. tamment au niveau de la charge”, entre collègues. La qualité du Le budget global du réseau privé explique Stéphane Leullier. Ainsi, travail tient beaucoup au fait virtuel est d’environ cinq mille pour une optimisation des échanque les informations soient cen- trois cents euros par mois, pour les ges, les débits des liens distants tralisées. Tout le monde accé- liaisons du site central et des six bu- cumulés correspondent à la moitié dant à l’information, la com- reaux, les frais d’installation ayant du débit site central. O. B. P “ ” LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003 RÉSEAUX tion simple à exploiter, si possible sans maintenance. La solution matérielle à base de routeur RPV reste la seule à pouvoir concilier liens locaux et distants sécurisés. Afin d’exploiter le réseau mondial comme sa propre dorsale de réseau privée, mieux vaut mettre en place un cryptage homogène entre chaque agence et le siège. Les tunnels reposent sur différents protocoles (SSL ou IPSEC), chacun présentant des avantages et des inconvénients. Réseaux Administration World Courier Infrastructure Dossier > 29 > Dossier Technologies web Infrastructure < Poste de travail Administration Réseaux Poste client Applications > Changer de navigateur pour plus d’efficacité Beaucoup l’ignorent, mais des alternatives à Internet Explorer, aux fonctionnalités très intéressantes, sont disponibles sous la forme d’applications commerciales ou de logiciels libres. reize ans après l’apparition du premier navigateur Web, Nexus de Tim Berners Lee, et dix ans après Mosaic de Marc Andreessen, l’ancêtre de Netscape, Internet est devenu un outil de travail et d’échanges d’informations indispensables aux PME-PMI. Si aujourd’hui tous les PC animés par Windows (2000 ou XP) sont livrés par défaut avec Internet Explorer (IE), il est possible, voir recommandé, d’utiliser un navigateur Web alternatif. Car, s’il est remarquablement intégré à Windows, Internet Explorer souffre cependant de certaines failles. Les plus sérieuses T Les clones d’Internet Explorer ous ceux qui désirent T conserver Internet Explorer tout en bénéficiant des innovations des navigateurs alternatifs peuvent se tourner vers les surcouches. Ces dernières se greffent sur le moteur d’IE en le transformant radicalement. Difficile, en effet, de reconnaître IE 6.0, quand on a installé NetCaptor, SmartExplorer, AvantBrowser, MyIE2 ou encore Crazy Browser. Crazy Browser et NetCaptor sont des navigateurs multionglets qui se greffent sur IE pour utiliser son moteur d’af- POSTE CLIENT Sur le Web > > > 30 www.crazybrowser.com http:/frenchmozilla.sourceforge.net/ www.mozilla.org www.opera.com www.netcaptor.com www.netscape.fr ■ Issu du projet concernent la sécurité. Il Mozilla, Firebird est donc indispensable est un navigateur de télécharger les mises à poids plume jour, dès leur mise à dis- parfaitement avec position par Microsoft, compatible les JavaScript depuis son site Web. et acceptant Avec les différentes ver- n’importe sions d’Internet Explorer, quelle machine Microsoft a introduit des virtuelle Java. technologies de mise en page (feuilles de styles, VBScript…) qui posent aujourd’hui des pro- avec une pointe d’humour, ces bloblèmes de compatibilité avec les cages contraires aux règles du W3C, autres navigateurs. Il peut être im- l’éditeur norvégien d’Opera a mis possible de se connecter à certains en ligne une version modifiée de sites de Microsoft (mise à jour ou son navigateur. Ce dernier lit avec Hotmail par exemple) avec certains la voix du cuisinier scandinave du navigateurs Web. Pour dénoncer Muppet Show le texte de la page Web Microsoft. Derrière cette anecdote se dissimule une refonte complète du navigateur. Opera 7.11 bénéficie d’un moteur qui gagne en rapidité et en légèreté, en offrant toutes les fonctions classiques d’un navigateur (historique, favoris, moteur de recherche, outil de téléchargement, etc.), plus celle empruntée au monde Mac. Une fenêtre unique affiche toutes les pages Web sous la forme d’onglets pour naviguer sur plusieurs sites à la fois. Un simple clic suffit pour afficher ou masquer un site Web. Autre point fort d’Opera 7.11, l’intégration d’un client de messagerie ■ Surcouche d’Internet Explorer, doté d’un outil contre les pourriels Netcaptor transforme radicalement (anti-spam). Ce filtre fonctionne à le navigateur de Microsoft. Parmi les pépites : la navigation par onglet partir d’une liste de mots-clés créée et la gestion des cookies. par l’utilisateur. Opera est disponible en téléchargement au prix de 36 dollars pour la plate-forme Winfichage. Ils en partagent, donc, dows. Une version gratuite est égales failles de sécurité. Crazy lement disponible, mais elle intègre Browser et NetCaptor propodes bannières publicitaires. sent des dispositifs “anti-popLe vétéran des navigateurs Web, up” très efficaces et une gestion Netscape est arrivé dans sa dernière très fine des cookies et des faversion (7.1 en anglais et 7.02 en franvoris. Principale différence çais). AOL-Time Warner a en effet entre ces deux produits : décidé de mettre fin au développela gratuité pour Crazy Browser ment de Netscape et de porter ses efet un prix de vente de 30 dollars forts sur le projet Open Source MoS.L. pour NetCaptor. zilla. Si certains regrettent le LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003 manque d’innovation de cette ultime évolution, les améliorations portent sur l’intégration d’un filtre “anti-spam” et d’une fonction “antipop-up” qui bloque l’affichage des fenêtres publicitaires. Netscape est mort, vive Mozilla ! Le projet Mozilla a toutefois déjà enfanté un navigateur poids plume, baptisé Firebird (ex-Phoenix). Il apporte un affichage plus rapide des pages HTML (moteur Gecko), une gestion pointue des cookies, et une navigation par onglets, comme sur Opera. L’espace de travail est mieux organisé lorsque l’on doit consulter plusieurs pages simultanément. Un volet rétractable sur la gauche de la fenêtre affiche au choix l’historique des visites, les signets ou les téléchargements en cours, et l’on dispose d’un système de thèmes graphiques pour modifier l’apparence du logiciel. En outre, on peut ouvrir un lien sous un nouvel onglet d’un simple clic sur la molette de sa souris, importer automatiquement des favoris d’IE, ainsi que la gestion fine des différents types de commandes JavaScript. Une zone de saisie permet de saisir des requêtes qui seront adressées à un moteur de recherche. Plus légers, les navigateurs alternatifs exigent moins de mémoire vive, se contentent d’un processeur aux performances modestes, tout en offrant des fonctionnalités très complètes. S. L. PME - PMI Technologies web Infrastructure < Architecture Web Administration Réseaux Poste client Dossier > Applications > NeilPryde réconcilie PC et Macintosh derrière un navigateur Q souhaitait unifier sa comptabilité et sa gestion commerciale autour d’une seule et unique application, exploitée de façon centralisée autour de la même base de données. “Il nous fallait un progiciel car je ne voulais pas faire de développement spécifique, précise Jacques Freydrich, responsable du projet. Nous avions en outre la volonté de mener le projet dans un temps restreint.” Un progiciel intégré 100 % Web Un premier mouvement l’amène à étudier l’offre de Navision, à la suite d’échos favorables transmis par une autre entreprise de négoce. “Mais la mise en place du produit nous demandait au moins six mois.” C’est à ce moment qu’Oracle croise par hasard la route de NeilPryde. “Lorsque j’ai commencé à parler avec eux, je pensais que ■ Le progiciel intégré d’Oracle fonctionne en architecture Web. Il peut donc s’utiliser à distance et, indifféremment, depuis un PC ou un Macintosh. PME - PMI > Jacques Freydrich, responsable du projet : “La prise en main du logiciel se fait de la même façon pour les utilisateurs de PC et de Macintosh.” leur solution était inaccessible pour notre entreprise, trop lourde à installer, trop coûteuse.” Mais l’éditeur américain vient tout juste d’annoncer une version PME de son progiciel de gestion intégré (PGI), livrée préinstallée sur un serveur sous Linux, pour un maximum de vingt-cinq postes. Sous le nom d’Oracle e-Business Suite Special Edition, l’offre se concentre autour de quelques modules de base (comptabilité, gestion des commandes, des stocks et des achats) déjà paramétrés pour une utilisation en PME. Depuis plusieurs années, le PGI d’Oracle fonctionne en mode 100 % Web. Il est donc indépendant des platesformes et peut, indifféremment, s’exploiter depuis un Macintosh ou un PC sous Windows. De surcroît, l’architecture Web permet d’utiliser l’application à distance, ce qui apporte à NeilPryde une réponse appropriée à la répartition géographique de ses sites. “Le fait de ne pas avoir à renouveler une partie de notre parc d’ordinateurs ne fut pas l’élément fondamental de notre choix, module Jacques Freydrich. Nous souhaitions avant tout pouvoir fusionner nos stocks et notre gestion sur une seule base de données.” Les modules de l’offre Oracle conviennent à l’activité de négoce international de NeilPryde. Le pro- jet démarre début juin avec Alpha Technology, intégrateur du produit (exclusivement vendu de façon indirecte). La SSII délègue alors quatre personnes pour installer l’application : un chef de projet et trois consultants métiers, l’un spécialisé sur les achats, le deuxième sur la vente et le troisième sur la finance. De son côté, NeilPryde n’a pas de service informatique à proprement parler. Néanmoins, pour travailler en binôme avec les consultants d’Alpha Technology, l’entreprise mobilise elle-même six personnes : un chef de projet et deux utilisateurs clés à Brest, trois utilisateurs clés à Béthune. Après avoir marqué une pause pendant l’été, le projet poursuit son déroulement comme prévu. “Nous avons monté une base de tests et nous formons actuellement les utilisateurs, relate Jacques Freydrich. La prise en main du logiciel se fait de la même façon pour les utilisateurs de PC et de Macintosh. A ceci près que certaines actions accessibles par raccourcis sur le PC ne sont pas opérantes à partir du Macintosh.” Le coût total du projet, prévu pour être inférieur à 150 000 euros (licences, mise en oeuvre et machine serveur compris), ne devrait pas être dépassé. MARYSE GROS LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003 POSTE CLIENT uand un simple navigateur Web est requis pour établir une facture ou gérer un stock, il importe peu que le poste de travail soit un Macintosh ou un PC. C’est le constat rapide qu’a fait NeilPryde Europe, importateur de voiles bien connu des véliplanchistes, à la tête d’un parc mixte de vingt-cinq ordinateurs, répartis entre les sites de Brest et de Béthune. L’entreprise résulte d’une fusion entre la société NeilPryde Europe, dix-huit personnes installées dans le Pas-de-Calais, et le Breton Mengam Marine, treize salariés, distributeur des produits NeilPryde en France depuis vingt ans. En janvier dernier, la nouvelle entité décide de remplacer ses outils de gestion distincts (Sage Ligne 100 sur Macintosh à Brest, et Sage Ligne 500 sur PC à Béthune) par une solution intégrée. Les deux stocks allaient être fusionnés et l’entreprise Marc Guillaumot Facteur d’intégration entre les univers PC et Macintosh, le standard IP (Internet Protocol) a permis à NeilPryde d’unifier ses outils de gestion en conservant son parc mixte. 31 > Dossier Technologies web Infrastructure Administration Réseaux Poste client Applications < Moteurs de recherche > À l’image de Google, la plupart des moteurs de recherche présentent désormais deux liens commerciaux à l’internaute avant de donner une réponse plus neutre à sa requête. Le référencement, clé de la réussite de son site Web Trois options se présentent à la PME pour faire connaître son site Web : le référencement manuel auprès des moteurs de recherche, le référencement automatisé par un logiciel, ou le recours à un service d’agence spécialisée. éaliser un site Web attractif c’est captivant. Mais faire en sorte que ce site soit visible et visité par un grand nombre d’internautes, c’est un objectif plus difficile à atteindre. Pour cela est nécessaire une procédure de référencement, opération qui consiste à prévenir de son existence les moteurs de recherche et des annuaires, plus ou moins spécialisés, pour qu’ils pointent vers le site Web. En espérant que les liens seront plus en vue que ceux des concurrents ! Il est donc essentiel de choisir sa stratégie de référencement, ce qui n’est pas une mince affaire, compte tenu du nombre impressionnant d’acteurs spécialisés dans cette opération. Les premiers sont bien évidemment les moteurs de recherche eux-mêmes, qui offrent des interfaces d’indexation manuelle aux webmestres. La procédure consiste, généralement, à enregistrer des APPLICATIONS R 32 mots-clés pour décrire un site. Le se- évolué et il est plus difficile aucond groupe d’acteurs rassemble jourd’hui qu’hier de figurer en les éditeurs de logiciels spécialisés, bonne place dans les moteurs de requi effectuent la manœuvre auto- cherche sans aide. Un certain matiquement. Parmi eux, ABSOFT nombre de trucs et astuces ont été avec son produit surutilisés pour se Add Web, Synapse mettre en avant : par Développement exemple, l’insertion de avec son IndexWeb, mots-clés, invisibles AADsoft.com avec pour l’internaute, réAgentWebRanking pétés de multiples fois ou Trellian avec Subpour tromper les momitWolf. Les derteurs de recherche. Auniers acteurs sont, jourd’hui, l’effet de ces enfin, des prestamanipulations peut, taires de services, des en réalité, nuire. Ceragents de référencetains moteurs découment qui prennent ■ Pour garantir un bon vrant la manœuvre, classement dans le travail en main. parfois qualifiée de les moteurs de recherche, Si le référencement le logiciel IndexWeb spamdexing, ont tenmanuel se justifie analyse les mots-clés dance à placer les sites tout à fait pour les mis en avant par les sites Web coupables de Des bilans sont sites personnels, il at- semblables. tromperie dans des ensuite effectués régulièteint vite ses limites rement avec, à la clé, des listes noires et à les pour une PME. L’opé- conseils très concrets. désindexer. Pas éviration a beaucoup dent, donc, pour un LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003 webmestre de connaître tous les critères qui permettront à son site de figurer en bonne place. Autre limite à l’enregistrement manuel : le travail à réaliser en marge de l’indexation. Cette intervention est, en effet, une étape parmi d’autres dans le référencement. Au préalable, il faut définir les mots-clés stratégiques autour desquels on conçoit la notoriété de son site Web. Comme le souligne Stéphane Marec, directeur associé de l’agence de référencement Qualitrafic : “L’inscription devient mineure par rapport à l’effort marketing qu’il faut produire.” Et un informaticien ne peut s’improviser spécialiste du marketing. Après le référencement proprement dit, il faut aussi réaliser périodiquement des bilans pour vérifier que son site Web fasse bonne figure dans les moteurs, comprendre pourquoi certains sites parlent des concurrents mais pas de soi! Ce qui amène ensuite les webmestres à revoir l’organisation ou les titres de certaines pages qui doivent être profilées de manière très particulière. Les spécialistes peuvent, eux, se prévaloir de connaître parfaitement les méthodes d’indexation des robots utilisés par les moteurs. Être visible, mais aussi générer du trafic Dès lors qu’une PME ne se contente plus d’un référencement manuel, elle doit trancher dans l’éternel débat qui oppose les tenants de la gestion de l’opération en interne, préconisant l’utilisation de logiciels, et les partisans de l’externalisation. L’utilisation d’outils spécialisés demandant quelques connaissances en langage HTML et pas mal de temps, certaines PME choisiront de passer par un prestataire, comme elles l’ont peutêtre déjà fait pour la création de leur site. Mais pour Patrick Séguéla, créateur du logiciel IndexWeb : “Une campagne de référencement est conçue sur du long terme et le travail de fourmi à réaliser n’est pas assumé par les agences Web. De plus, elles se contenteront souvent de faire figurer un site en bonne place sur Google, mais oublieront PME - PMI Technologies web Infrastructure Administration les référencements sur les petits moteurs régionaux et thématiques fondamentaux pour la PME.” “Huit outils de recherche fédèrent 99 % de l’audience”, rétorque Michel Fantin, coprésident de Netbooster. Prévoir la grande différence entre les coûts Au-delà du débat sur l’efficacité intervient aussi un calcul économique, puisque si un logiciel ne coûte qu’environ 150 €, la facture annuelle d’une prestation atteint vite plusieurs milliers d’euros. Et elle peut aller bien au-delà dès lors que l’entreprise a des exigences qui dépassent l’indexation et les audits de positionnement. En effet, si l’on excepte les sites institutionnels, qui ont comme unique objectif d’être vus lorsqu’on les cherche, le but du référencement n’est pas uniquement d’être premier dans les moteurs, mais de générer du trafic. Pour illustrer les deux ap- Réseaux proches, le site Web du Monde Informatique doit être vu lorsqu’on tape “presse informatique” ou “journal informatique” dans un moteur de recherche. Mais un service de référencement plus complet permettra, surtout, de renvoyer directement l’internaute à des articles publiés en ligne lorsqu’il veut une information sur un sujet précis qui a été traité par LMI. Pour garantir cette génération de trafic, la société Netbooster facture son service au clic, sur un modèle de partage de revenu avec les moteurs de recherche. Parmi ses concurrents, Référencement.com utilise une technologie baptisée HolosFind pour indexer des bases de données dynamiques qui ne sont généralement pas lues telles quelles par les moteurs. Le prestataire sait estimer le trafic qu’apportera le référencement du site par le biais de tel ou tel mot-clé. Grâce aussi à un accord avec les moteurs que chaque PME ne peut pas passer elle-même. Poste client Dossier > Applications Les moteurs de recherche, entre modèle gratuit et modèle payant istoriquement, les moteurs H de recherche ont adopté une philosophie de référencement gratuit, mais la tentation de faire payer l’indexation pour rentabiliser l’activité semble l’avoir emporté. Mais, si une société qui veut être référencée sur Yahoo doit, aujourd’hui, s’acquitter de 250 €, sa seule garantie est le fait que son site Web sera visité par l’équipe Yahoo dans les sept jours. Payer joue donc sur la vitesse d’indexation de son site et non sur la place de ses pages dans les listes des moteurs de recherche. En théorie, en tout cas. Sur le site leader du référencement, Google, l’indexation est entièrement gratuite. Comme les autres moteurs, la société propose, en revanche, des liens promotionnels, ceux-ci étant visuellement séparés des liens gratuits. En outre, la plupart des sites ne dépassent pas deux ou trois liens sponsorisés, si l’on excepte le moteur Nomade de Tiscali. Aucune certitude, en revanche, sur l’avenir des politiques des moteurs de recherche. Beaucoup de questions, donc, pour les PME qui décident d’augmenter leur budget référencement en optant pour les liens commerciaux, ou bien elles continuent à croire au modèle gratuit, en espérant que leur site restera visible, même si les moteurs augmentent le nombre de liens sponsorisés. OLIVIER DESCAMPS Le meilleur moyen de trouver un [nouveau] travail dans l’informatique c’est encore d’en chercher un dans l’informatique. APPLICATIONS avec jobuniverse.fr Jobuniverse est une marque du Groupe IDG Communications, éditeur en France de : CIO, Le Monde Informatique, Réseaux & Télécoms, Distributique. 33 PME - PMI LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003 > Dossier Technologies web Infrastructure Réseaux Applications Poste client > Les outils de gestion des connaissances aident l’entreprise à conserver et à partager l’expérience accumulée par ses collaborateurs au fil des missions. Ils servent aussi à entrer en contact avec les experts d’un domaine, qu’ils soient internes ou externes. es entreprises occupant moins de cent salariés ont un train d’avance dans le domaine de la gestion des connaissances. Souvent plus agiles et plus actives que les structures de taille supérieure, elles sont aussi plus nombreuses à avoir déployé, chez elles, des outils de gestion des connaissances (knowledge management ou KM). Ces outils leur permettent de collecter les informations utiles à leur fonctionnement et de les rediffuser aux collaborateurs qui en ont besoin, d’identifier leurs experts internes par domaines ou par métiers et de les solliciter directement. L’adoption de ces solutions doit beaucoup au développement d’Internet. Les outils de KM les plus diffusés et appréciés, selon le rapport d’enquête 2003 réalisé par l’éditeur Maîtriser les connaissances pour soutenir l'innovation Niveau d'efficacité perçue L Questions Évolution des outils 2002-2003 Stars Standards Intranet Outils collaboratifs Veille Bases connaissances Portail Workflow Gestion des compétences Pépinière Dilemmes Quels sont les outils de Knowledge Management que vous utilisez ? Knowings (*), sont en effet les intranets, les dispositifs de veille et les logiciels de collaboration, tels qu’agendas partagés et produits de travail en groupe (groupware). Des solutions qui, pour la plupart, reposent largement sur les technologies Web. Cette dimension se confirme avec d’autres outils du KM en phase de déploiement, comme les portails dits “collaboratifs” ou les forums. Dans les entreprises de moins de cent personnes, comme dans les très grandes (plus de cinq mille), l’enquête révèle que les progiciels spécialement conçus pour le KM sont préférés aux développements Source : Knowings. Travail de groupe Comment jugez-vous l'efficacité des outils de Knowledge Management ? < Administration Niveau d'utilisation spécifiques. Tandis que les structures de cinq cents à cinq mille salariés continuent à installer des solutions qu’elles ont fait développer ou mises au point par elles-mêmes en s’appuyant sur des logiciels comme Lotus Notes, MS Access, MS Excel ou, parfois, simplement sur un serveur partagé. Les acteurs du KM L ManagementKnowledge APPLICATIONS es outils du 34 sont fournis par des éditeurs spécialisés qui peaufinent leurs solutions depuis plusieurs années. IBM, avec son groupware Lotus Notes, est l’un des plus anciens. De nombreuses solutions de KM ont été développées à partir de cet outil. Certains éditeurs, comme Knowings ou Mondeca, sont entièrement focalisés sur le KM. Un acteur comme le canadien Open Text a réalisé une plate-forme en tirant parti de ses développements dans les moteurs de recherche et de ses rachats dans la gestion de documents et les outils de collaboration. D’autres aussi sont venus à la gestion des connaissances par leurs compétences autour des intranets, des portails d’entreprise, de la gestion documentaire ou des moteurs de recherche. C’est le cas de Documentum, Mayetic, Hummingbird, Autonomy, Arisem, Microsoft, Open Text, Plumtree ou Verity. Tous étaient présents sur le KMForum, qui LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003 Conçu pour s’adapter aux contraintes des PME, le moteur de recherche Ultraseek de Verity extrait l’information des différentes sources de données de l’entreprise. ■ s’est tenu les 7 et 8 octobre derniers à Paris. Des représentants de la gestion de projets comme One2team et Planview figuraient aussi M. G. parmi les exposants. PME - PMI Technologies web “Les petites et les très grandes entreprises sont en avance dans leur comportement face au knowledge management, confirme Jean-Michel Monin, directeur général adjoint de Knowings. Les entreprises de taille moyenne sont davantage focalisées sur des problématiques de croissance ou liées à leur organisation. Alors que les PME se sont emparées plus facilement des outils de KM pour en faire une arme et s’en servir sur leur métier de base.” Constituer un réseau humain de veille Au-dessous de cent salariés, c’est souvent la direction générale qui pilote la gestion des connaissances dans son entreprise (dans 57 % des cas). La pression concurrentielle et l’amélioration de la compétitivité motivent sa décision de mettre en place des outils pour soutenir l’innovation et trouver de nouveaux marchés. D’autres facteurs interviennent, comme la recherche de modes de fonctionnement plus souples, ou la nécessité de faire travailler ensemble des collaborateurs très mobiles ou travaillant sur des sites différents. La nature de l’application de KM mise en place varie en fonction de l’objectif poursuivi par l’entreprise. Jean-Michel Monin distingue six grandes catégories : la veille, les référentiels métiers, les retours d’expérience, les communautés de pratique, la gestion de projets et la formation. La veille ne consiste pas seulement à se mettre à l’affût de certaines informations en accédant à des sources de données externes à l’entreprise (à l’aide d’un système de recherche automatique sur le Web, par exemple). Ce peut être aussi un réseau “humain” de veille interne, alimenté par les collaborateurs, comme des commerciaux sur le terrain qui rapportent des renseignements glanés sur la concurrence. “L’objectif est de créer une base de connaissances dans laquelle chacun dépose des informations. A l’aide d’outils de catégorisation et d’un système de workflow, ces informations sont ensuite distribuées aux personnes qui en ont besoin.” Le référentiel métier sert à harmoniser les méthodes de travail dans l’entreprise. C’est, en quelque sorte, la “Bible” des bonnes pratiques. Des départs en retraite peuvent PME - PMI Administration Réseaux constituer l’élément déclencheur pour le bâtir. Il a aussi sa raison d’être si les experts de l’entreprise sont géographiquement dispersés, ou si les équipes sont hétérogènes. “Prenons le cas d’une société de services qui doit élaborer des propositions commerciales, illustre JeanMichel Monin. Il n’y a généralement que quelques personnes qui peuvent les rédiger. Avec le référentiel métier, on parvient à en rédiger davantage en moins de temps. En accédant à des documents tels que des modèles de propositions, de CV, de grilles d’analyse tarifaire, une personne non experte dans ce domaine va pouvoir préparer une proposition qui sera ensuite relue par un spécialiste.” Dans les secteurs de l’ingénierie, le référentiel contiendra des modèles de plan d’assurance qualité, des tableaux d’analyse technique, des modèles de simulation, etc. Les retours d’expérience constituent un troisième type d’application. Autour d’un outil de KM, les collaborateurs vont garder une trace des projets réalisés dans l’année : ce qui a bien fonctionné, les erreurs, les nouvelles technologies expérimentées, etc. On y fait du “débriefing” de mission. Ce sont les histoires vécues des projets. Le volume d’informations est important, mais sa durée de vie est faible. Ce qui est essentiel est conservé ensuite dans le référentiel métier. Histoires vécues Les communautés de pratique ont un autre rôle. Elles peuvent se créer à l’intérieur de l’entreprise ou, et c’est souvent le cas pour les PME, entre plusieurs entreprises d’un même secteur d’activité. “En interne, la communauté de pratique peut, par exemple, réunir les trente personnes qui ont un rôle d’encadrement parmi les deux cent cinquante collaborateurs d’une société. Chacune a un rôle différent, mais toutes doivent accéder à des modèles de contrats et aux règles à appliquer lors des embauches.” Les communautés interentreprises peuvent être animées par des syndicats professionnels. C’est ce que fait notamment le Gipra, syndicat professionnel rassemblant des industriels de la plasturgie (lire l’encadré ci-dessus). Un nouveau mode d’utilisation du KM se développe beaucoup en ce moment : c’est la gestion de projet. Elle permet de rassembler autour Poste client Applications Les industriels de la plasturgie réunis en communauté de pratique ur le portail Plasticway.com, S les industriels de la plasturgie accèdent à des veilles technologiques, économiques et juridiques portant sur les métiers de leur secteur (rotomoulage, thermoformage, etc.). Ouvert depuis trois ans, ce site est animé par le syndicat professionnel Gipra. Il rassemble cinq cents adhérents, parmi lesquels de nombreuses PME. Sur le site Web, les entreprises accèdent à une partie privée qui exploite les outils de gestion des connaissances de Knowings. La plasturgie compte vingttrois technologies de de règles communes des personnes qui vont travailler ensemble de façon temporaire. “Elles ne se connaissent pas, ne parlent pas forcément le même langage, mais elles ont un projet à réussir en commun avec des contraintes de délai fortes, rappelle Jean-Michel Monnin. Les outils de KM, avec leurs notions de rôle, de flux et de push d’informations facilitent leur travail. Nous avons d’ailleurs formalisé un kit projet en paramétrant notre outil de KM pour l’adapter à ce type de situation.” La formation, enfin, figure en bonne place dans les applications de gestion des connaissances. L’expérience des anciens est collectée pour former les collaborateurs fraîchement arrivés et faciliter leur transformation et intervient dans tous les domaines, de l’électronique à l’agriculture, en passant par les secteurs de la pharmacie, de l’emballage, de l’automobile, du bâtiment et des produits de grande consommation. D’un adhérent à l’autre, les centres d’intérêt diffèrent donc sensiblement. Après avoir défini son profil, en précisant ses sujets de prédilection, chacun reçoit des informations pointues et ciblées. Le portail leur permet aussi de rechercher des experts M. G. dans chaque métier. intégration. On rédige des fiches de synthèse, on utilise l’outil de KM pour solliciter directement des experts. Si le niveau de maturité des entreprises vis-à-vis de ces démarches diffère suivant leur taille, il varie aussi selon le secteur d’activités. En 2003, celui des services a connu un fort développement, au même titre que les projets animés par des entreprises appartenant à des communautés d’activités. Ces dernières se présentent, désormais, comme le secteur le plus en avance. MARYSE GROS (*) Le rapport d’enquête KM 2003 est téléchargeable sur le site : www.knowings.com. LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003 APPLICATIONS Infrastructure Dossier > 35 > Dossier Technologies web Infrastructure < Communication Administration Réseaux Poste client Applications > Plus souple d’utilisation que la visioconférence, la conférence Web favorise le travail collaboratif. Encore peu utilisée, elle est pourtant source d’économies pour les entreprises qui travaillent avec des partenaires distants. es déplacements peu- ment sur le PC et sur le réseau IP vent coûter très cher pour les transmissions de données aux entreprises et ce et d’images. La voix peut contin’est pas nouveau. nuer à transiter par le réseau téléPourtant, force est de constater que phonique ou bien être insérée dila visioconférence, qui se révèle rectement dans le trafic IP. La une vraie alternative, a du mal à se plupart des offres prennent la développer. Plus simple d’utilisa- forme de services. Le prestataire se tion et moins onéreuse, la confé- charge de déployer la partie serveur rence Web tente, aujourd’hui, d’être de l’application sur son réseau et plus convaincante. Notamment les utilisateurs y accèdent par le depuis que Microsoft a montré sa biais d’une interface Web. Princifoi en ce service pal avantage de en rachetant le cette option : Une alternative numéro deux du l’entreprise n’a marché, Place- peu onéreuse et plus pas à authentiWare, en janvier fier les utilisaconvaincante dernier. L’éditeur teurs et à gérer les vient d’ailleurs connexions muld’annoncer la première mouture tipoints particulièrement gourde Live Meeting, produit issu de mandes en capacité de débit. cette acquisition. Pour Michel D’un point de vue fonctionnel, la Lecina, PDG de Genesys Conferen- conférence Web intègre clairecing : “Cette annonce va apporter ment un objectif de travail collaau marché de la téléconférence un boratif. Tout se passe comme dans gage de crédibilité et de maturité.” une réunion traditionnelle. Les Concrètement, la conférence Web utilisateurs peuvent partager un se distingue de la visioconférence tableau blanc, une sorte de paper par le fait qu’elle repose intégrale- board virtuel sur lequel chacun a L APPLICATIONS “ 36 LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003 ” la possibilité de dessiner ou d’écrire grâce à un pointeur, un surligneur ou en utilisant des formes préétablies. On peut aussi envoyer un petit papier à son voisin par le biais de la messagerie instantanée ou participer à un vote. Mais dans ces réunions virtuelles, l’application reine reste la présentation à distance, reposant le plus souvent sur l’application PowerPoint, les échanges de contenus vidéos “streamés” demeurant, en effet, plus anecdotiques. D.R. La conférence Web s’attaque aux budgets des transports La gamme de prix pour un tel service est très étendue. L’outil Netmeeting, fourni en standard dans Windows, permet déjà de réunir cinq à six personnes (contre des centaines pour un produit comme Live Meeting). Parmi ses fonctionnalités: le déport d’écran, le transfert de fichiers, le travail sur tableau blanc ou l’envoi de messages. Avec leurs produits haut de gamme, les leaders Webex, Microsoft, Meeting Maker, Polycom ou Genesys Conferencing, adoptent, en revanche, des prix à la La difficile percée hexagonale l y a trois ans, l’éditeur amériIWebmeeting cain Evoke lançait le service en France, en association avec Cegetel pour la partie téléphonie. Le concept était nouveau pour l’Hexagone, et séduisant par sa simplicité : partager des documents PowerPoint au moyen du Web, tout en conversant par téléphone avec ses interlocuteurs, le tout sans réservation, ni abonnement, ni logiciel à télécharger. Malheureusement, la société (renommée Raindance) décide de se retirer en octobre 2001, pour se focaliser sur les États-Unis. Le marché européen n’est-il pas mûr ? En tout cas, les chiffres 2002 confirment l’écrasante domination du marché américain, qui représente plus de 90 % des ventes mondiales de services de conférence Web, estimées à 246 millions de dollars J.-L. R par Frost & Sullivan. PME - PMI Technologies web Réseaux hauteur des fonctionnalités qu’ils timent: avec ses services (financier, proposent. Les offres, sous forme commercial), ses salles de réunion de services, atteignent ainsi plu- privées, etc. Ne manquent que la sieurs centaines d’euros par mois. cafétéria et la machine à café ! Tout Avec Live Meeting, Microsoft pro- cela est entièrement paramétrable pose une tarification traditionnelle par l’administrateur qui garantit et une autre à la minute : trente et la confidentialité des discussions. un centimes d’euro par utilisateur, Différents droits sont, pour cela, atprix auquel il faut ajouter celui de tribués à chaque utilisateur, y coml’abonnement à la conférence télé- pris, bien sûr, à des personnes exphonique. La société Meeting Maker térieures à l’entreprise, amenées à propose, quant à elle, Meeting Point travailler, ponctuellement ou de à cent euros par utilisateur et par manière régulière, avec elle. mois pour une utilisation illimitée, ou cent trente euros par utilisateur Une mise en place rapide simultané. L’outil est un véritable bureau virtuel auquel il ne manque Les solutions de conférence Web que l’image, puisque les collabora- peuvent être très rapidement mises teurs ne peuvent être représentés en place. Tout internaute disposant que par des photos. Lors de chaque d’une carte son et d’un microphone session, les personnes prennent la peut être ajouté à la liste par l’adparole à tour de rôle en appuyant ministrateur. Il doit ensuite s’ausur la touche “Ctrl” de leur clavier. thentifier au serveur par le biais de Leur photo apparaît et leur interlo- son navigateur, un petit logiciel cuteur les entend grâce au réseau client étant installé automatiqueIP. En testant le produit, on se rend ment à la première utilisation. Rescompte que la voix sur Internet est tent à régler quelques détails techplutôt de bonne niques, ce qui qualité. Des proeffraie souvent Un bureau grès très nets ont les responsables été réalisés dans informatiques. virtuel convivial ce domaine, mêLe premier est et confidentiel me si le réseau celui de la sécudes réseaux ne garité du réseau : rantit aucune qualité de service. La l’utilisation du protocole de visioconversation demande une adap- conférence H.323 oblige, par tation, puisqu’il existe un temps de exemple, à ouvrir de nombreux latence incompressible entre le mo- ports du pare-feu et donc à créer ment où l’on commence à parler, et des portes d’entrées pour d’évenle moment où l’autre nous entend. tuels pirates. Mais la conférence Pas question, par exemple, d’ac- Web repose essentiellement, quiescer par un “Mmm…” à la fin comme son nom l’indique, sur de chaque phrase de son interlocu- l’utilisation des flux http (port 80) teur sous peine de couper la sui- ou https (port 443) et ne remet donc vante. Mais tout cela est loin d’être pas en cause la politique de sécuinsurmontable. “Y compris avec un rité de la direction informatique. modem traditionnel à 56 Kbit/s”, La deuxième exigence est celle de explique Marc Saint Cirgue, direc- l’intégrité et de la confidentialité teur Europe de Meeting Maker. des données qui transitent sur le “Même si les communications peu- réseau, ou qui sont stockées sur un vent connaître des petites cou- serveur du prestataire. Chez Meepures”, concède-t-il. ting Maker, un espace disque est, par exemple, réservé aux utilisateurs pour le partage de docuUne sécurité accrue ments. Chez Webex, on insiste en Meeting Point présente un avan- revanche sur le fait que le réseau tage de taille : sa souplesse d’utili- maison, baptisé MediaTone, n’est sation. L’utilisateur peut démarrer pas constitué de serveurs où sont le programme le matin et le fermer stockés les documents à échanger, le soir. Dès qu’un correspondant mais de “commutateurs de contecherche à en joindre un autre, il nus”, répartis dans sept centres de lui suffit d’envoyer un message ins- données dont deux en Europe, à tantané à son vis-à-vis, pour lui re- Londres et Amsterdam. “Grâce à commander d’activer l’application MediaTone, les données sur lesde conférence Web. Une réunion quelles vous travaillez restent sur improvisée peut, dès lors, com- l’ordinateur hôte. Nous ne transmencer. Le bureau virtuel est ar- mettons sur le réseau, en crypté, chitecturé comme un véritable bâ- que la représentation graphique “ PME - PMI ” Poste client Applications Des conférences Web mensuelles, chez Orion Orion est une société de gestion immobilière, occupant une cinquantaine de personnes. Installée en France, elle dispose de cinq bureaux à l’étranger. ■ es entreprises internatioL nales, ou travaillant avec des partenaires étrangers, sont, évidemment, les premières intéressées par la conférence Web. Avec trente salariés en France, une vingtaine à l’étranger (Londres, Munich, Milan, Luxembourg et Chicago) et de nombreux partenaires internationaux, la société Orion vient de découvrir les vertus du service. Spécialisée dans l’immobilier, elle doit rendre compte régulièrement de ses activités à des investisseurs de nationalités différentes, et il n’est pas toujours évident de les réunir, d’autant plus que les déplacements sont onéreux et très consommateurs de temps. Avec le service Genesys Meeting Center, Orion est désormais en mesure d’organiser mensuellement des conférences au travers du Web. “Les applications utilisées sont Powerpoint pour les présentations générales et Excel pour l’exposition de données chiffrées”, explique Virginie Reinhardt, responsable des de ces données, grâce à une technologie différentielle”, affirme Tony Gasson, directeur général Europe de Webex. La troisième crainte des directions informatiques est de voir les flux de conférences Web paralyser le réseau en s’accaparant la majeure partie de services généraux d’Orion. La société a aussi été séduite par la sécurité des échanges. Même si Internet est parfois jugé peu sûr, chez Orion on estime, en effet, que les études resteront plus facilement confidentielles si les envois papiers sont limités. Quinze personnes se sont vues attribuer un numéro de téléphone spécifique, leur permettant de démarrer les conférences Web. Ce principe d’attribution personnelle permet à la fois de vérifier les factures de chacun et d’improviser des réunions. L’exemple type est celui des dirigeants qui voudraient travailler ensemble sur une présentation avant de l’exposer à leurs investisseurs. À terme, la société Orion entend opter aussi pour un service complémentaire d’archivage des réunions, proposé par Genesys Conferencing, permettant à ceux qui n’ont pas pu participer, de prendre ainsi connaissance des propos exprimés lors des réunions. la capacité de débit disponible. Une peur qui semble toutefois s’amenuiser, compte tenu des offres de plus en plus attractives des opérateurs et de l’amélioration constante des algorithmes de compression de la voix et de la vidéo. OLIVIER DESCAMPS LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003 APPLICATIONS Administration DR Infrastructure Dossier > 37 Technologies web Infrastructure < Témoignage Administration Réseaux Applications Poste client > La mairie d’Elancourt, pour mieux répondre à l’abondante correspondance qu’elle reçoit, s’aide d’un logiciel de gestion du courrier. Post Office de Satas accélère et fiabilise cette gestion, en s’appuyant sur l’intranet reliant les différents sites communaux. Une meilleure gestion des courriers, améliore les services rendus aux administrés et aux clients, et aussi leur degré de satisfaction. ■ D.R. > Dossier Un logiciel pour mieux répondre au courrier C APPLICATIONS < 38 L’essentiel > Des réponses rapides au courrier participent à l’image de qualité de l’entreprise. Un logiciel de traitement du courrier, des courriels et des appels téléphoniques, s’il ne dispense pas d’une saisie manuelle, apporte ensuite une aide précieuse pour suivre la demande exprimée, pour personnaliser la réponse, en retrouvant facilement l’historique des échanges avec l’expéditeur, et pour relancer la personne chargée de la réponse. Quant à la base de données constituée, elle pourra ensuite être utilisée comme fichier client. Le tout pour un investissement, somme toute, raisonnable. LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003 du projet ont voulu, dans un premier temps, déployer le logiciel dans tous les services simultanément. Après un léger pas en arrière, et la validation des procédures sur quelques services pilotes, le déploiement s’est ensuite beaucoup mieux passé. Améliorer le service rendu “Nous recevons entre cent cinquante et trois cents documents par jour, lettres et télécopies, poursuit Fabien. Nous en enregistrons environ une cinquantaine, dont une di- D.R. omme toutes les collectivités locales, la mairie d’Elancourt (Yvelines) doit se plier aux directives qui imposent, depuis la loi d’avril2000 sur les droits des usagers de l’administration, une réponse à tout courrier dans un délai maximum de deux semaines. Une obligation que pourrait également s’autoimposer toute PME soucieuse de satisfaire au mieux ses clients. Travail ingrat mais indispensable, la gestion du courrier influe directement sur l’image de l’entreprise ou de la collectivité locale vis-à-vis de l’extérieur. Il faut enregistrer toutes les missives exigeant une réponse, les faire suivre à la personne qualifiée pour y répondre, éventuellement en établissant le lien avec des courriers antérieurs émanant du même expéditeur. Puis vérifier que cette réponse a bien été effectuée. Même si le courrier reste encore majoritairement sous forme de papier, l’informatique peut aider dans cette tâche de suivi. La mairie d’Elancourt a porté son choix sur le logiciel Post Office de Satas. “L’administration du courrier est un problème complexe, explique Fabien Malleret, responsable Organisation et Qualité, car elle demande une visibilité de l’ensemble des différents services. Une mairie d’une ville d’environ vingt-sept mille habitants comme la nôtre, c’est une entreprise qui emploie six cents personnes travaillant dans une trentaine de métiers différents. Et l’on peut estimer le nombre d’utilisateurs potentiels de Post Office à soixante-dix ou quatre-vingts.” Les débuts de la mise en œuvre ont été laborieux, car les responsables > Fabien Malleret, responsable Organisation et Qualité : “L’administration du courrier est un problème complexe. Nous recevons entre cent cinquante et trois cents documents par jour.” zaine de documents “sensibles”: réclamations, demandes, suggestions, lettres relatives à des projets municipaux.” Les documents “sensibles” sont numérisés et accompagnés d’une fiche de qualification qui facilitera le traitement et le suivi ultérieurs. La fiche et ses pièces jointes sont ensuite envoyées automatiquement depuis Post Office, grâce à un interfaçage avec le logiciel de communication Exchange. Les documents-papiers sont toujours acheminés par l’intermédiaire d’un parapheur, mais l’envoi sous forme électronique permet de gagner du temps, mais aussi de mieux sensibiliser les utilisateurs à l’importance du traitement rapide du courrier.Le travail d’indexation manuel, consommateur de temps au départ, porte plus tard ses fruits. Le logiciel Satas assure la réalisation mensuelle d’un rapport sur les courriers reçus, avec la mise en évidence des courriers toujours en attente et de ceux qui sont en retard. Le responsable du projet doit, cependant, s’assurer que les différents utilisateurs n’omettent pas d’indiquer le courrier traité. Pour les appels téléphoniques, il faut aussi réaliser une fiche. Mais le traitement informatique permet de mettre en évidence les problèmes les plus couramment rencontrés, ce qui aide ensuite à trouver des remèdes en amont. La mise en place de Post Office à la mairie d’Elancourt a enfin facilité d’autres tâches, grâce à la base de données qui se crée de manière naturelle. Le logiciel est ainsi utilisé comme une aide au protocole, pour la réalisation du courrier sortant cette fois, pour lancer les invitations comme les vœux du maire. Le retour sur investissement d’un tel projet est très difficile à évaluer. Mais si l’on met en balance d’un côté l’investissement, somme toute raisonnable (de l’ordre de 15 000 euros) avec un coût de maintenance de 500 euros par an, et de l’autre l’amélioration du service rendu, le solde est certainement positif. PATRICE DESMEDT PME - PMI Mobilité Technologies < Sans-fil > L’ère de la connexion permanente L’Internet mobile devient peu à peu une réalité : au bureau, dans les lieux publics ou en déplacement. Une réalité qui change les modes de travail, mais aussi les modes de communication entre individus. es “autoroutes de l’information” avaient été imaginées au milieu des années quatre-vingts. Aujourd’hui, le rêve d’un monde connecté devient peu à peu réalité. Les réseaux de communication sont devenus la clé de voûte du fonctionnement des entreprises, qui les utilisent massivement pour interconnecter leurs différents sites, mais aussi pour échanger ou commercer avec leurs partenaires et leurs clients. L’importance des réseaux est devenue telle que les entreprises ne peuvent se permettre la moindre faille. Une défaillance, même temporaire, peut interrompre des services essentiels (progiciel de gestion intégré, messagerie électronique…) et mettre en péril une société. Mais les gains sont à la mesure des risques : l’information circule plus vite au sein de l’entreprise. Les commandes et approvisionnements, autrefois dépendants de lourds circuits sur papier, sont de plus en plus dématérialisés. Mobilité et nomadisme : une technologie pour chaque application L Selon l’étude sur la mobilité, parue en décembre 2002 et réalisée par IDC, plus de quatre millions et demi de personnes en France sont déjà mobiles, au sens de “travailler en dehors d’un point physique unique”, au sein de leur entreprise, et plus de six millions le sont à l’extérieur. Cette profonde mutation est largement à mettre au crédit du développement des technologies sans-fil. Que l’on parle de mobilité locale, avec les réseaux sans-fil d’entreprise (WLAN, wireless lan PME - PMI area network) ou avec Bluetooth, ou de mobilité étendue, avec la généralisation des réseaux Internet mobiles GPRS ou UMTS, les infrastructures se mettent en place pour permettre à chacun de se connecter de n’importe où, à n’importe quelle heure. Dans cette course à la couverture, chaque technologie joue son rôle. Bluetooth s’impose comme la technologie phare des bulles de communications personnelles ou PAN (Personal Area Network). Elle permet notamment une communication transparente entre tous les équipements portatifs du travailleur nomade (téléphone, assistant personnel, micro-ordinateur…). Le WLAN, lui, se voit déléguer la mission de fournir des services de réseaux locaux sans-fil. Au sein des entreprises, la technologie est souvent utilisée en superposition au réseau filaire Ethernet existant. Un travailleur nomade, ou un partenaire entrant dans les locaux de l’entreprise, peut ainsi bénéficier instantanément d’une connexion au réseau sans avoir à se brancher sur une prise quelconque. La technologie WLAN est aussi bien adaptée pour fournir des services réseaux dans les entreprises où les salariés se déplacent beaucoup (hypermarchés, entrepôts, hôpitaux, campus universitaires…). Dans une moindre mesure, le WLAN est utilisé entre deux bâtiments. Dans un proche avenir, le WLAN devrait aussi jouer un rôle essentiel dans la fourniture de services réseaux dans les lieux publics. La technologie dite de hot spot (littéralement “point chaud”) permet aux nomades de bénéficier de connexions simples et performantes à Internet dans les lieux de passage : aéroports, gares, salles de congrès, bars, hôtels, etc. WLAN plus performant, GPRS et UMTS plus utiles En situation de mobilité étendue, GPRS et UMTS dominent tous leurs concurrents. Certes, il ne faut pas attendre de ces technologies les performances du WLAN. Mais le service qu’elles rendent est sans doute plus précieux encore : elles fournissent, en effet, une connexion en quasiment tout point du territoire ainsi que des services “intelligents” comme la messagerie vocale ou la localisation. Et, dans bien des cas, les bas débits disponibles (de 20 à 40 Kbit/s pour le GPRS, de 50 à 100 Kbit/s pour l’UMTS) sont bien suffisants pour consulter son courrier, recevoir un ordre de mission, commander une pièce détachée ou prendre une commande en direct. Débit élevé limité et couverture universelle Comme l’expliquait récemment Jean-Gabriel Rémy, le directeur scientifique du groupe Cegetel, lors du seizième congrès DNAC (De nouvelles architectures pour les communications), consacré à “La génération Wi-Fi et l’Internet ambiant sans-fil, ad hoc, mobilité”, le WLAN apporte des débits élevés sur des zones limitées, mais il ne remplacera jamais la couverture universelle du GPRS et de l’UMTS. Ces technologies sont plus que jamais appelées à cohabiter. Pour Craig Barett, d’Intel : “L’idéal serait même que ces technologies disparaissent de la vue de l’utilisateur.” Pour cela, le fondeur mise sur l’apparition de terminaux multimodes associant Bluetooth, GPRS, UMTS et WLAN, capables de basculer automatiquement vers le meilleur réseau disponible selon l’emplacement d’utilisation. De tels terminaux ne sont sans doute plus très loin. Ils pourraient apparaître d’ici quelques mois. CHRISTOPHE BARDY LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003 MOBILITÉ Les murs de l’entreprise éclatent ■ Du réseau personnel (PAN, personal area network) au réseau large (WAN, wide area network), chaque standard, chaque technologie de la mobilité trouve un usage à sa taille. 39 Mobilité < GPRS Technologies > L’homo mobilis enfin équipé e frein principal au déploiement des applications mobiles a toujours été l’absence d’un réseau de communication global en mode données, efficace et rapide. Un défaut partagé par la plupart des pays du monde, sauf le Japon, où le réseau mobile “paquetisé” de NTT DoCoMo, le PDC, est en place depuis le milieu des années quatrevingt-dix (il a servi d’infrastructure de transport à l’i-Mode). La disponibilité du service GPRS, chez la plupart des opérateurs, à un tarif raisonnable depuis un peu plus d’un an, change la donne. Fonctionnant en mode paquet, la technologie de transfert de données GPRS permet de maintenir une connexion quasi permanente. Les débits fournis, sans être mirifiques, suffisent à la plupart des applications (courrier électronique, accès intranet, etc.). De plus, son mode de facturation au volume échangé (et non au temps passé) permet une meilleure maîtrise des coûts, un préalable au déploiement d’applications informatiques mobiles. Par rapport au réseau local sans fil (WLAN, wireless lan area network), le GPRS présente le gros avantage d’offrir une couverture quasi nationale. Le réseau est disponible partout où le service GSM est offert. La technologie est donc, à ce jour, la seule capable d’assurer une mobilité étendue à travers le territoire. Cette caractéristique et une tarification plus raisonnable aident à l’adoption du GPRS par les entreprises, PME comprises. A la fin d’octobre 2002, le service ne comptait qu’environ 40 000 abonnés en entreprise. Un an après, il faut multiplier ce chiffre d’un facteur cinq à dix. Pour la mise en œuvre du GPRS, plusieurs applications émergent : MOBILITÉ L 40 l’une des plus prisées est la possibilité d’accéder à la messagerie électronique et à l’agenda depuis un terminal mobile (type Palm, Pocket PC ou communicateur). Une demande d’autant plus compréhensible que la part des effectifs mobiles en entreprise est en hausse constante. Le cabinet Ovum insiste d’ailleurs sur l’intérêt de mobiliser les applications orientées métier. C’est en effet sur ces applications verticales que le retour sur investissement le plus élevé est attendu. Certaines entreprises n’ont pas attendu le GPRS pour déployer leurs premières applications mobiles. Elles s’appuient soit sur les réseaux cellulaires existants (via le GSM Data), soit sur des technologies de synchronisation ponctuelles. Le GPRS élargit le champ de ces applications, notamment en matière de gestion de la relation client. Grâce à la connexion en ligne permanente et à la couverture nationale, un commercial peut, en tout point du territoire, connaître l’état d’une commande, obtenir un état des stocks ou passer une commande depuis le bureau d’un client. De la gestion des stocks à la maintenance De telles applications existent pour la maintenance. Ainsi, les techniciens de la société Saur, filiale environnement du groupe Bouygues, ont la possibilité de recevoir en temps réel le plan des sites sur lesquels ils interviennent et de saisir un rapport. Cela évite de repasser en agence pour ressaisir des interventions, d’où des économies de temps et de kilomètres. Comme l’explique Serge Goldstein-Desroches, directeur du marché Entreprises chez Bouygues Telecom : LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003 © Orange Le GPRS a souvent été brocardé pour retards et ennuis techniques. Il permet pourtant de disposer d’une connexion Internet mobile. Les débits restent modestes, mais ils sont suffisants pour une utilisation professionnelle. “La mise en mobilité d’une telle application permet d’envisager des gains de productivité significatifs, pouvant dépasser 30 %.” L’intérêt du GPRS est qu’il coupe le dernier fil à la patte qui reliait les itinérants à leur entreprise et leur permet de fonctionner dans un contexte total de mobilité (moyennant une approche réaliste des contraintes de débits du GPRS). Ce faisant, le temps passé sur le terrain ou en contact client est maximisé, de même que les déplacements. Pour Serge Goldstein-Desroches : “Il suffit d’économiser soixante kilomètres par mois de déplacement pour amortir le seul forfait de communication GPRS.” Un argument qui a de quoi faire réfléchir sur le coût relatif de la mobilité. ■ Avec un assistant personnel relié à un téléphone GPRS ou, mieux, intégrant la fonction, comme ici le Treo proposé par Orange, le travailleur nomade reste connecté au réseau de l’entreprise. CHRISTOPHE BARDY Midi-Salaisons : la gestion des stocks en temps réel Lors de son dernier tour de présentation GPRS, SFR mettait ainsi en avant l’exemple de Midi-Salaisons, une PME du Vaucluse spécialisée dans la charcuterie industrielle. Pionnier dans ce domaine, ce distributeur avait commencé à équiper ses commerciaux d’ordinateurs portables dès 1992. Mais chez le client, ils prenaient la commande sans être connectés et ne pouvaient donc pas être assurés de la disponibilité des produits. A l’aide d’une liaison GSM, ils passaient ensuite plusieurs commandes d’un coup en se connectant sur l’intranet de l’entreprise. Mais si un produit manquait, il fallait recontacter le client et modifier la commande. L’arrivée GPRS permet de s’affranchir de cette contrainte. Les commerciaux de la société ont été équipés d’assistants personnels Compaq iPaq Bluetooth et de téléphones GPRS. Chez le client, ils disposent en temps réel du stock disponible et enregistrent la commande en direct. Celle-ci est répercutée en logistique et préparée dès son enregistrement. La gestion des stocks est simplifiée (pas d’état à faire au quotidien, le stock est en permanence à jour) et la logistique optimisée, puisque le travail est mieux réparti sur l’ensemble de la journée. Les clients, enfin, apprécient de voir leurs commandes passées à coup sûr. Ils sont satisfaits, et le font savoir autour d’eux. PME - PMI Mobilité Services < Téléphonie > Le GPRS à prix, enfin, raisonnables L’évolution des communications de données depuis un mobile < près avoir testé la facturation du GPRS par l’absurde (un mégaoctet à dix euros sans forfait), les opérateurs français ont rectifié le tir. Orange en tête, suivie des trois opérateurs mobiles de l’Hexagone ont dévoilé dans un premier temps un forfait de dix mégaoctets à cinq euros, qui a permis à de nombreux utilisateurs de s’initier. Et depuis, les prix ont continué à baisser. Pour les entreprises, Orange propose des options au forfait GPRS de cinq mégaoctets pour cinq euros par mois, avec une facturation de trois euros par mégaoctet supplémentaire. Le forfait de cinquante mégaoctets est facturé cinquante euros, mais le mégaoctet supplémentaire ne revient plus qu’à 1,8 euro. Chez SFR, abonnement compris, cinq mégaoctets reviennent à quinze euros par mois (et 2,5 euros le mégaoctet supplémentaire), et trois cents mégaoctets à cent vingt euros par mois (un euro le mégaoctet supplémentaire). Enfin, Bouygues propose un forfait de cinquante mégaoctets pour soixantedix-huit euros par mois. Ces tarifs viennent en sus des forfaits de communication voix. L’arrivée de services GPRS à un prix raisonnable permet pour la première fois aux opérateurs mobiles de répondre aux besoins croissants de certains salariés (cadres, commerciaux, techniciens…) en matière d’accès à distance au système d’information de leur entreprise. Les services GPRS disponibles aujourd’hui en France offrent des débits compris entre 10 et 40 Kbit/s. Des performances largement suffisantes pour les applications courantes : accès à la messagerie, accès aux applications d’intranet, utilisation de certaines applications transactionnelles verticales. Si la vente de connexions GPRS est l’un des objectifs prioritaires des opérateurs, ceux-ci ont bien pris A PME - PMI conscience qu’il faut convaincre les entreprises de l’utilité des applications mobiles. Aujourd’hui, l’essentiel des travaux des opérateurs porte sur la sécurisation des connexions, notamment à travers la fourniture d’interconnexion entre les accès GPRS et le VPN IP de l’entreprise. Les opérateurs travaillent aussi avec des partenaires pour la mobilité des applications d’entreprise, mettant l’accent sur les applications collaboratives, comme la messagerie ou la messagerie instantanée. Messagerie mobile, objet de toutes les attentions L’accès mobile à la messagerie d’entreprise est, aujourd’hui, l’une des applications principales du GPRS. Chaque opérateur a donc développé une offre de services spécifique en la matière. Orange, avec Mobility Server, propose une passerelle de messagerie mobile clé en main pour Exchange, en collaboration avec HP. SFR met l’accent, avec ses partenaires intégrateurs, sur la solution intégrée de messagerie mobile de RIM, regroupant passerelle de messagerie, terminal spécifique (le Blackberry) et forfait de communication adaptée (45 euros par mois, pour un maximum de 20 Mo de messages échangés). La solution de RIM a l’inconvénient de nécessiter un terminal propriétaire, mais l’avantage d’être d’une simplicité remarquable d’utilisation. Mais Nokia et Palm s’apprêtent à proposer des terminaux utilisant cette technologie, dont ils ont récemment acquis une licence. Bouygues Telecom, préconisant les solutions intégrées des éditeurs (MIS pour Microsoft, Domino Everyplace pour Lotus), met en avant ses partenaires intégrateurs, limitant son rôle à la fourniture du service de transport. 2002 > ■ SMS/MMS : 87 % ■ Navigation sur le Web : 3 % ■ Messagerie : 6 % ■ Accès Intranet : 3 % ■ Applications métiers : 1 % < 2007 > ■ SMS/MMS : 9 % ■ Navigation sur le Web : 26 % ■ Messagerie : 52 % ■ Accès intranet : 7 % ■ Applications métiers : 6 % Source : Idate, marché français. ■ L’évolution des terminaux (téléphones et assistants personnels) est la clé des nouveaux usages. Mais les entreprises hésitent encore à généraliser les mobiles multifonctions. Le terminal intelligent, clé des services avancés Pour un grand nombre de travailleurs mobiles, la question du réseau d’accès est tout aussi importante que celle du terminal d’accès utilisé. De l’intelligence et des capacités du terminal dépendent, en effet, en grande partie les services que peut déployer une entreprise. Les opérateurs l’ont bien compris et ont inscrit à leur catalogue quelques-uns des terminaux les plus avancés du moment. Côté téléphone, le profil type du terminal nomade est un modèle tribande, incorporant le support de Bluetooth et de l’infrarouge. Un tel terminal peut être utilisé en conjonction avec un microordinateur portable ou avec un assistant personnel Bluetooth pour servir de modem d’accès. Mais, de plus en plus, les utilisateurs nomades se voient confier des terminaux encore plus avancés, alliant à la fois des fonctions de téléphones et d’assistants personnels. En la matière, Microsoft disposait d’une courte longueur d’avance avec sa plate-forme Pocket PC. Toutefois, les derniers terminaux sous système d’exploitation Symbian, comme le P800 d’Ericsson, sont devenus des concurrents redoutables pour les Pocket PC. Bien mieux intégrés et dotés d’une ergonomie sans faille, ces terminaux peuvent également accueillir des applications avancées, comme le client Notes d’IBM ou des applications Java 2 Standard Edition. C. B. CHRISTOPHE BARDY LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003 MOBILITÉ Petit à petit, l’offre de services GPRS des opérateurs arrive à maturité et les tarifs sont devenus raisonnables. Ils ne constituent plus un obstacle au déploiement des applications en PME. 41 Mobilité < Sans-fil Mise en œuvre > Bien installer un réseau Wi-Fi e travail d’intégration demande des compétences informatiques, mais aussi radio. L’optimisation du rayonnement d’une antenne est, en effet, liée à de nombreux paramètres qui sont loin des préoccupations des informaticiens. Il faut donc, pour effectuer la mise en place d’un réseau sans-fil, faire appel à des spécialistes, qui associent des compétences aussi bien dans le domaine de l’informatique que celui de la radio. Et rien ne remplace les phases de tests, de mesures et de vérifications. Les intégrateurs procèdent généralement en installant provisoirement des points d’accès sans-fil, parfois qualifiés de volants car ils peuvent être déplacés au sommet de perches. Ils effectuent ensuite diverses mesures de champs électromagnétiques. Une alternative à ce principe de tâtonnement est de modéliser l’environnement pour calculer la disposition optimale des antennes. Ainsi, QoS Télécom se sert de l’outil de L prédiction radio ICS Telecom de la société française ATDI, un produit déjà beaucoup utilisé dans le déploiement de boucles locales radio ou de réseaux GSM. A l’extérieur notamment, l’outil permet de modéliser numériquement le terrain en combinant des cartes IGN, l’emplacement de bâtiments et un bilan radio. A l’intérieur, QoS Télécom crée aussi des plans de masse et les entre dans les modèles. Malgré tout, la part de travail sur le terrain demeure fondamentale, notamment parce que les modèles mathématiques de ce type d’outils n’ont pas été conçus pour la fréquence du Wi-Fi et que la totalité des paramètres d’un déploiement à l’intérieur des bâtiments ne peut être prise en compte. Simple borne ou antenne directive ? Les ondes rencontrent de nombreux obstacles, le premier “ennemi” de la propagation des ondes étant le métal, qui peut être pré- MOBILITÉ Quelques intégrateurs spécialisés 42 Wireless Consulting : issue du monde de la radio, cette société s’est spécialisée dans le conseil et l’intégration de réseaux Wi-Fi. Damovo : cette société de service (qui s’appelait Ericsson Entreprise) bénéficie d’une solide expérience de déploiement d’équipements DECT. Cross Systems : cette SSII travaille sur l’installation de réseaux sans-fil ainsi que sur le développement d’applications nomades pour assistants personnels. QoS Télécom : issue du monde radio, QoS Télécom utilise, dans son travail de conseil, des modèles de prédiction radio. Atis Réalisation : met en place toute sorte de réseaux radio, qu’ils soient GSM, Tetra, FM ou Wi-Fi, notamment dans les milieux confinés. C2A : cette SSI travaille dans l’installation de réseaux Wi-Fi depuis plusieurs années. Elle fournit aussi des applications mobiles. LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003 Marc Guillaumot La mise en place d’un réseau sans-fil demande de réelles compétences, que l’on trouve rarement au sein d’une PME. Les questions liées à la sécurité, en particulier, ne sont pas à prendre à la légère. ■ La mise en place d’un réseau sans-fil reste une affaire de spécialistes. Une étude préalable est indispensable. sent dans les plafonds, les cloisons ou les poutrelles. Mais toute étude doit aussi prendre en compte le problème spécifique posé par la fréquence de 2,4 GHz utilisée par les réseaux 802.11b et 802,11 g, très proche de celle de la résonance de l’eau. Conséquence : tout élément rempli d’eau absorbe les ondes, qu’il s’agisse des surfaces boisées, de plantes ou des êtres humains. “Au final, l’étude peut nous convaincre d’installer une antenne à l’extérieur des bâtiments”,explique-t-on chez Wireless Consulting. Reste enfin à savoir s’il faut opter pour une simple borne, émettant dans toutes les directions, ou pour une antenne directive. Une opération qui dépend des besoins de sécurité du réseau, mais aussi de l’emplacement des bâtiments. En outre, contrairement à l’opérateur WLAN, l’utilisateur privé est censé faire en sorte que son réseau ne pollue pas l’extérieur de ses bâtiments, en maîtrisant notamment la puissance de rayonnement de ses émetteurs. Un effort qui constitue un premier pas vers une politique de sécurité du réseau sans-fil. Une politique qui commence par un peu de réflexion et beaucoup de bon sens. Si l’on veut éviter de voir un pirate s’introduire dans le système informatique, autant commencer par empêcher que le parking de l’entreprise ou la rue sur laquelle donnent les bâtiments ne soient pas arrosés par les ondes. Or, très souvent, les entreprises se contentent d’installer les équipements en les paramétrant pour émettre au maximum de la puissance, pour des raisons évidentes de performance et d’économie (la por- tée diminuant avec la puissance, il faut augmenter le nombre d’émetteurs). Quant à l’emploi d’antennes directives, il reste trop rare, en raison du coût plus élevé de ce type de matériel et de la pose plus précise qu’il requiert. Du WEP à l’AES Autre point à ne pas négliger, la confidentialité des échanges. Les normes de sécurité dites “WEP” (Wireless Equivalent Privacy), qu’elles soient de première génération (clé de codage de 40 bit), ou de seconde génération (clé de codage de 128 bit), sont jugées peu sûres par tous les spécialistes, mais pas totalement inutiles. Il ne faut pas suivre, évidemment, l’exemple de certains administrateurs qui, en raison de la faiblesse des normes WEP, se passent totalement de cryptage ! Avec la mise en œuvre prochaine de l’algorithme AES (Advanced Encryption Standard) au sein de la norme 802.11i, la situation est en passe de s’améliorer, au moins pour les nouvelles installations, car cet algorithme ne pourra pas fonctionner sur les équipements actuels, qu’il s’agisse des points d’accès au réseau ou des cartes et boîtiers pour micro-ordinateurs. En attendant, industriels et organisations de la normalisation lancent une amélioration du WEP baptisé WPA (WiFi Protected Access) qui intègre certains dispositifs de la norme 802.11i, et dont les appareils actuels pourront en bénéficier par l’installation d’une simple mise à jour logicielle. ET OLIVIER DESCAMPS REYNALD FLÉCHAUX PME - PMI Comprendre Sécurité > La sauvegarde, un mal nécessaire à systématiser L’administrateur informatique néglige parfois les sauvegardes, pourtant indispensables. Menées à partir d’équipements intégrés, voire à distance, l’exploitation et la protection des données se font plus légères. a panne matérielle du micro-ordinateur devient rare. Pour autant, la probabilité d’une contrariété électrique, mécanique ou réseau est loin d’être nulle. Plusieurs incidents peuvent provoquer l’effacement ou la perte de données professionnelles. Les vers et autres virus informatiques grouillent sur le réseau Internet. Simplifiés par le réseau mondial, les échanges de fichiers et de liens encouragent l’installation de nouveaux programmes à peine terminés. Ces logiciels souffrent d’une stabilité parfois insuffisante et, pire, le crash de disque dur se révèle souvent lourd de conséquences. Pour le responsable d’une PME, il convient donc de rédiger des procédures de sauvegarde et de restaurations des données. L Une stratégie au niveau du parc L’amnésie, partielle ou totale, du disque dur peut bloquer des pans entiers de l’activité d’une entreprise. Or, la thérapeutique est souvent présente, là, sur la face avant du PC, à portée de la souris. Le prix du média amovible (moins d’un euro pour un CD-R de 700 Mo) ne justifie en aucun cas le fait de ne pas l’utiliser pour préserver ses données professionnelles. Le graveur de CD-R s’avère salutaire aussi pour restaurer les configurations des postes de travail. En quelques clics on peut dupliquer ainsi ses propres documents avant de les mettre en lieu sûr. Rares sont les utilisateurs qui n’ont pas déjà tenté PME - PMI la manipulation, ne serait-ce que pour assouvir une passion musicale… La première mesure à prendre est celle de responsabiliser l’utilisateur vis-à-vis de ses documents informatiques et des risques qu’il encoure en cas de pertes de données. Le changement de mentalité n’est pas facile, mais si les informations numériques du micro-ordinateur deviennent aussi précieuses que la “CDthèque” personnelle, alors c’est gagné ! Avant tout, l’administrateur du parc micro doit prendre soin de créer une disquette système pour chaque ordinateur. Puis, il procédera à une copie image du disque dur et des applications en place sur chaque nouveau micro, via un utilitaire, tel Norton Ghost de Symantec ou Drive Image de Powerquest. Ces outils réalisent des copies conformes du disque dur, à réutiliser en cas d’incident système. Créer deux partitions par disque dur permet de sauvegarder, une ou deux fois par jour, les documents de travail, de façon automatique, d’une partition vers l’autre. Il ne faut pas négliger, pour autant, les sauvegardes hors du disque, sur un support amovible, pour les informations les plus importantes, chaque soir, à l’aide d’un logiciel offrant une fonction de sauvegarde incrémentale, afin de graver que les fichiers modifiés depuis la sauvegarde précédente. Pour tous les postes, une ou deux fois par mois, une image complète du disque de données, ou à défaut du répertoire “Mes documents” s’avère judicieuse. Graver cette image sur un CD-R forme une excellente police d’assurance contre la perte de données. Avant tout déploiement de logiciel, une copie image et une sauvegarde des registres systèmes protègeront davantage le PC. La consolidation des répertoires “Mes documents” de chaque poste de travail reste envisageable. Connectés au réseau local, le serveur de fichiers et l’appliance de sauvegarde forment, dans ce cas, deux équipements partenaires fort utiles. Boîte noire “tout-en-un”, l’appliance retient parfois ses propres disques durs et lecteurs de sauvegarde ainsi qu’un système d’exploitation embarqué (Linux ou < EN BREF Windows) et des logiciels de sauvegarde allégeant l’exploitation. Le serveur d’entreprise, supportant les informations critiques, et l’application métier de la PME constituent le centre névralgique du système d’informations. La sauvegarde aidée par des automatismes La stratégie de sauvegarde dépend du volume de données à sauvegarder et du temps dont on dispose pour cette tâche. Pour prendre en compte ces deux critères, les logiciels d’origine Arkea, Computer Associates, Dantz, Legato ou Veritas contrôlent de nombreux médias : CD-R, Zip, Jaz, disques magnéto-optiques, bandes et, parfois, même les clés USB destinées aux PC portables et aux assistants personnels. Les assistants des programmes récents guident aussi l’administrateur dans cette tâche. La sauvegarde, ce mal nécessaire, peut être adoucie par des automatismes, menés dans l’entreprise ou à distance, avec le concours d’un bureau éloigné. De nombreux prestataires de services louent une partie de leur espace de stockage en réseau, moyennant une somme mensuelle modique. Mais cette formule ne remplace pas la sauvegarde en propre, ni le plan de reprise en cas d’incident, ni la procédure de restauration simplifiée. L’idéal, pour l’administrateur du parc, consiste à assembler les automatismes nécessaires à chaque PME, et placer en lieu sûr les médias amovibles. OLIVIER BOUZEREAU > Mettre en place une politique de sauvegarde des données, c’est comme souscrire à une assurance, qui semble toujours trop chère avant l’accident, mais insuffisante après. Un minimum de sécurité peut être atteint au prix de légères contraintes et d’un peu de discipline. Il est essentiel de graver régulièrement une image du disque dur des micro-ordinateurs, au moins pour ses éléments vitaux, et réaliser fréquemment une sauvegarde incrémentale. Quant au serveur, centre névralgique de l’entreprise, il doit faire l’objet d’une attention quotidienne, la gestion des sauvegardes étant désormais facilitée par les logiciels spécialisés dans ce domaine. COMPRENDRE < Pratique 43 LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003 Comprendre < Catalogues électroniques Technologies > Des échanges codifiés entre PME et grande distribution Jean-Pierre Attal uand une PME fournit la grande distribution, l’échange d’information sur les produits est au cœur de ses préoccupations. L’une de ses marges de manœuvre pour réduire ses coûts réside dans sa capacité à communiquer facilement avec ses clients. En s’appuyant sur des standards informatiques adoptés par l’ensemble des acteurs, elle peut automatiser ses échanges de données, en accélérer la transmission et limiter les risques d’erreur. Depuis 1972, Gencod EAN France a contribué à améliorer ce dialogue entre vendeurs et acheteurs. C’est lui qui a soutenu des initiatives comme le code à barres pour identifier les produits, et le langage EDI (Échange de Données Informatisé) pour l’envoi des bons de commande. Ce faisant, il a facilité la mise en place de standards de communication partagés par les industriels et la distribution. Son dernier chantier en date est la constitution d’un réseau de catalogues électroniques permettant d’échanger les informations sur les produits, au niveau mondial. La partie française du réseau s’appelle EANnet.fr. Elle se présente comme une plate-forme d’interconnexion pour synchroniser les données. Q COMPRENDRE ■ “De l’idée de faciliter la communication entre fournisseurs et distributeurs, nous sommes venus à celle d’un réseau mondial d’échange d’informations”, relate Pierre Georget, directeur général adjoint de Gencod EAN France. 44 Marc Guillaumot Codifier pour faciliter les échanges d’informations entre fournisseurs de produits et distributeurs, c’est l’objectif que poursuit Gencod EAN France. Son réseau EANnet.fr permet d’échanger des descriptifs de produits en s’appuyant sur des catalogues standardisés capables de synchroniser leurs données. ■ Tous les grands distributeurs français comme Auchan ou Carrefour (ci-dessus le magasin de Montesson, Yvelines) sont globalisés. Pour mettre en place EANnet.fr, son réseau de synchronisation de catalogues, Gencod EAN France s’est donc appuyé sur des standards internationaux, notamment XML. “En France, les procédures de réapprovisionnement des produits de grande consommation se font de façon électronique dans 90 % des cas. Cette réactivité, à laquelle nous sommes parvenus dans la gestion des stocks, nous cherchons à l’accompagner d’un flux administratif fluide et sans erreur, explique Pierre Georget, directeur général adjoint de Gencod EAN France. Or, dans les rapprochements entre bons de commande, bons de livraison et factures, nous constatons encore 30 à 60 % d’erreurs suivant les produits.” Publier ses données une seule fois Un litige coûte cher, aussi bien aux fournisseurs qu’aux distributeurs. “De l’ordre de 50 euros par litige. Multiplié par le nombre de factures posant un problème, ne serait-ce que 30 % de quelque 50 mil- PME, adhérents majoritaires de Gencod EAN France Gencod EAN France est un organisme français paritaire, composé d’industriels et de distributeurs. Il représente aujourd’hui 26 500 entreprises dont plus de 90 % sont des PME et des entreprises artisanales. La moitié sont des acteurs de l’agro-alimentaire et l’autre moitié, des acteurs des marchandises générales (produits non alimentaires, distribués LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003 de façon packagée, du textile aux jouets, en passant par le bricolage). L’organisation mère de Gencod s’appelle EAN International. Fondée en 1977 par les Européens, elle a son siège à Bruxelles et rassemble 101 pays. Le dernier pays entré est le Cambdoge. Les deux précédents étaient le Canada et les États-Unis, entrés en novembre 2002. Ces derniers ont créé en 1973 une organisation séparée, l’UCC (Uniform Code Council) qui gère les codes à barres pour la grande distribution OutreAtlantique. Pour accueillir Américains et Canadiens, l’EAN International va changer de dénomination : à partir du 1er janvier 2004, elle prend le nom de Global Standard One (GS1). PME - PMI PME - PMI semble des catalogues connectés à EANnet.fr. Grâce au respect de standards communs, comme XML, toute requête émise sera comprise par n’importe quel catalogue. Et chaque réponse sera comprise par celui qui l’a interrogé. “EANnet.fr est une plateforme d’interconnexion dont le rôle principal est de rerouter les requêtes, explique Pierre Georget. Elle n’a pas de fonction de stockage d’informations. Elle joue le même rôle qu’un DNS (*) dans le monde Internet.” Huit euros par référence produit et par an A terme, EANnet.fr doit être relié au réseau global qu’EAN International et les 101 pays qui la composent ambitionnent de mettre en place. Un projet qui pourrait prendre un certain temps car le marché des produits de grande consommation est très localisé. Même le Coca-cola n’est pas un produit global, sa formule n’étant pas entièrement identique d’un pays à l’autre. Pour l’instant, Gencod EAN France s’est fixé comme mission de certifier les outils de catalogues développés par les éditeurs indépendants. Il en a, lui-même, développé un, le Parangon, qui lui sert d’étalon pour évaluer l’interopérabilité des catalogues entre eux lors des procédures de certification. “En France, notre objectif était de certifier une dizaine de catalogues en 2003. En juillet, nous en avions déjà huit interconnectés entre eux, ce qui représente un millier de fournisseurs capables, à travers ces catalogues, de distribuer le descriptif de leurs produits.” Deux autres solutions sont en cours de certification. L’accès au catalogue peut se faire en mode hébergé. C’est la formule choisie pour le Parangon, par exemple. L’enregistrement d’une référence de produit (comportant soixante-six attributs) revient à 8 euros par an. < permettront de gagner 1 ou 2 % sur ce coût d’interface. Des outils qui doivent être faciles à mettre en œuvre. Et pour cela, il faut que les technologies soient stables et banalisées”, conclut Pierre Georget. MARYSE GROS (*) Le DNS (Domain Name System) est la façon dont les noms de domaines Internet sont localisés et traduits en adresses IP. La liste des noms de domaines et des adresses IP est répartie sur différents serveurs dans le monde, généralement situés chez les fournisseurs d’accès Internet. Lorsque l’on tape l’adresse Web d’un site (son URL), le DNS vers qui arrivera la requête va se synchroniser avec les autres serveurs DNS et rediriger la requête vers l’adresse IP correspondante. Solutions > Des catalogues certifiés ou pas uit logiciels de catalogues électroniques ont déjà été certifiés par Gencod EAN France. Il s’agit des produits des éditeurs @CP, Catalogic, EDT, Equadis, Komerko, Seres et Vertical Wine. S’y ajoute Le Parangon développé par Gencod EAN France. Les solutions d’Influe (C.D.S.) et de Symetrx (eTango Sourcing et eTango Marketing) sont en cours de certification. Il existe de nombreux autres produits. Certains éditeurs, comme Ordirope, font partie des adhérents de Gencod EAN France et participent à ses travaux mais n’ont pas fait certifier leur catalogue. Celui d’Ordirope respecte néanmoins les recommandations de Gencod. Il a été retenu notamment par la société Geneviève Lethu, spécialiste des arts de la table, pour référencer ses dix mille produits (vaisselle, couverts, verrerie, linge de table…). Parmi les autres catalogues du marché figurent ceux de QRS, de Maulde Technologies, de i2 Technologies, de Trig, de Generix, etc. H Critères à respecter Pour obtenir la certification, le catalogue doit proposer des fiches comportant au minimum soixante-six attributs pour dé- ■ Assiettes, verres, nappes, couverts : les dix mille produits proposés par Geneviève Lethu, spécialiste des arts de la table, sont référencés sur le catalogue électronique d’Ordirope, accessible sur Internet pour les cent cinquante magasins de son réseau. crire le produit (la version 1.3 du standard porte ce nombre à cent cinquante). Il doit être capable de traiter la transaction XML de requête, celle-ci pouvant être faite sur le numéro d’identification du produit, le GTIN (Global Trade Item Number), ou sur celui de l’entreprise qui le vend, le GLN (Global Location Number). GTIN, GLN et marché cible sont les trois informations principales de l’identification internationale d’un produit. LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003 COMPRENDRE lions de factures émises en France dans cet univers, cela fait des sommes considérables.” Les erreurs peuvent avoir diverses causes. Il peut s’agir de problèmes de livraisons. Une partie d’entre elles vient des opérations de promotion qui se multiplient depuis plusieurs années : un produit a été commandé par un distributeur, mais il fait l’objet d’une promotion et n’est pas désigné par le même code que d’habitude. “Cette problématique de l’alignement des données est absolument cruciale,stigmatise Pierre Georget. Aujourd’hui, pour introduire une description de produit dans un système de distribution, que ce soit chez les grossistes ou chez les détaillants, il faut environ deux mois, entre le moment où le fournisseur a finalisé la description de son produit, l’a codifié, et celui où il le met sur le marché. Il faut encore deux mois pour que l’ensemble de ses partenaires de la distribution soit innervé avec cette information. Nous cherchons à ramener ce délai à deux ou trois jours.” Si les partenaires veulent pouvoir communiquer leurs informations de façon fiable, il leur faut un outil spécifique, distinct des progiciels de gestion intégrés (PGI) ou de gestion commerciale qui sont d’abord utilisés pour traiter les commandes, les factures et toute la logistique afférente. “Nous avons pensé que l’outil idéal pour le faire était le catalogue électronique, c’est-à-dire une base de données spécialisée, faite pour communiquer l’information et la tenir à jour, mais qui soit tout de même intégrée aux systèmes de gestion.” Pour relier ces catalogues entre eux, il fallait un réseau. C’est ainsi qu’est venue l’idée d’EANnet.fr. Cette infrastructure va permettre à un fournisseur de publier une seule fois les descriptifs de ses produits dans le catalogue de son choix. De son côté, le distributeur s’abonnera à cette information et aura accès à l’en- L’entreprise peut également acheter son catalogue sur étagère chez un éditeur et l’installer en interne (5 000 euros en moyenne). Pour juger du bien fondé de cet investissement, l’entreprise doit évaluer le temps passé jusque-là à remplir des fiches papier sur les produits et à les mettre à jour. “Les PME savent que le commerce repose sur des échanges avec des partenaires et que le coût de l’interface logistique et administrative entre elles et leurs clients représente environ 20 % du prix des produits. Nous essayons de leur donner accès à des outils qui leur D.R. ■ Le catalogue C.D.S. (Content Data Synchroniser) de l’éditeur français Influe est en cours de certification par Gencod EAN France. 45 Comprendre < Géomarketing Technologie > Cibler clients et concurrents avec un SIG En cartographiant les données clients afin d’en faire une analyse commerciale, les systèmes d’information géographique (SIG) de géomarketing apportent aux PME-PMI une meilleure connaissance de leurs marchés et de leurs concurrents. ans quelle zone se situe la majorité de mon chiffre d’affaires ? D’où viennent mes clients les plus fidèles ? Ces interrogations, auxquelles les PME-PMI sont confrontées, trouvent leur réponse dans les systèmes d’information géographique (SIG) de géomarketing. Ces outils permettent à une entreprise de visualiser sur une carte ses zones de chalandise (provenance des clients avérés ou potentiels), d’analyser son réseau commercial et celui de la concurrence ainsi que de présenter ses données sous forme de rapports de synthèse. Les SIG de géomarketing peuvent s’installer sur un poste de travail, en mode client-serveur ou être accessible à partir d’Internet ou de l’intranet de la PME-PMI. Ils intègrent D < Glossaire > ➜ Données cartographiques : Informations renseignant sur les objets observés à la surface de la terre, indiquant leur position géographique, leur forme et leur description. ➜ Géocodage : Traitement qui consiste à attribuer des coordonnées X et Y à des données qui ne sont pas dans un format spatial. ➜ Institut Géographique National (IGN) : Établissement public ayant pour vocation de réaliser l’équipement géographique de base du territoire national. COMPRENDRE ➜ Iris 2000 : Zone géographique minimale d’environ 2 000 habitants, définie par l’Insee, pour la diffusion des comptages, listes et tableaux du recensement 1999 et du fichier logements. 46 ➜ SIG : Système d’Information Géographique. Ensemble organisé intégrant différents éléments pour la saisie, le stockage, la manipulation et l’analyse de toutes les informations géoréférencées. Sources : IGN, Insee et GeoNet. Grâce aux SIG de géomarketing, les PME et les PMI peuvent analyser, à partir de cartes, les zones à fort potentiel commercial et surveiller l’activité de leurs concurrents. ■ deux types de données qui sont couplées aux informations concernant les clients de l’entreprise. D’une part, les données cartographiques (cartes numérisées, base géoroute…) fournies par des prestataires tels que l’Institut Géographique National (IGN), NavTech ou Tele Atlas. D’autre part, les données Iris 2000 qui sont des indicateurs socio-économiques issus d’un découpage de la France par l’INSEE en plus de cinquante mille zones regroupant en moyenne deux mille habitants. L’utilisation des propriétés d’un réseau routier (géoroute de l’IGN) permet également de calculer les zones de desserte autour des points de vente d’une société en temps d’accès (isochronie) ou en distance (isodistance). Il est alors possible de connaître, par exemple, le nombre de clients ou encore le chiffre d’affaires généré par une zone géographique située à cinq, dix ou vingt minutes d’un site marchand de l’entreprise. Optimiser le publipostage Pour ce faire, le SIG récupère les coordonnées géographiques des clients de l’entreprise directement à partir de sa base de données (Oracle Spatial 9i, Microsoft SQL Server, Access…) pour les positionner automatiquement sur une carte grâce au procédé de géocodage. Ce processus consiste à associer à une adresse postale un couple de coordonnées (X, Y), afin de positionner chaque adresse sous forme de point sur une carte. Par ailleurs, les SIG de géomarketing sont capables de Le géomarketing pour analyser ses performances commerciales En 1998, la Banque Centrale de Données Immobilières (BCDI), filiale du groupe Atis Real Auguste Thouard, s’est dotée du système d’information géographique (SIG) Geoconcept pour analyser le marché de l’immobilier aussi bien au niveau du groupe que de la concurrence. “Grâce au SIG Geoconcept, nous disposons d’une base de données cartographiques à différentes échelles (de 1/5 000 à 1/500 000) permettant de connaître les zones géographiques où le groupe LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003 a réalisé le plus de transactions immobilières par rapport à la concurrence”, indique Fabrice Urville, responsable SIG de la BCDI. Les données contenant des informations (adresse, commune, code postal…) relatives aux immeubles destinés à la vente ou à la location sont importées sous la forme d’un fichier au format texte par l’outil Geoconcept. Celui-ci crée, par géocodage (traitement consistant à attribuer des coordonnées spatiales aux informations), des objets Réalisée par la BCDI, cette carte présente des immeubles parisiens proposés à la vente ou à la location par le groupe Atis Real Auguste Thouard. ■ représentant les immeubles vendus ou loués par le groupe ou par ses concurrents. Pour géocoder, la BCDI a dû acheter les fonds de carte de la France (comprenant, en particulier, les réseaux routiers et les communes) de la société NavTech. PME - PMI Détecter les concurrents et les zones à fort potentiel Pour obtenir une vision géographique de la présence de ses concurrents, l’entreprise doit doter son SIG de données issues de la base des points de vente géocodés de Panorama (base de données de toutes les surfaces de vente alimentaire de plus de 150 m2) ou des fichiers entreprises de Dun & Bradstreet. Ces données sont alors superposées aux informations routières présentes Comment fonctionne un SIG Pour procéder à une analyse géomarketing, les systèmes d’information géographique exploitent deux types différents de modèles géographiques : vecteur et raster. Le premier est un mode de représentation dans lequel les entités géographiques sont décrites par des formes géométriques : points pour les objets ponctuels, lignes < L’entreprise visualise sur une carte ses zones de chalandise. Celles-ci sont représentées par des points marron. dans les cartes du SIG. Elles offrent également la possibilité de calculer la pression exercée par les concurrents sur un territoire donné, en intégrant des paramètres comme le chiffre d’affaires, la surface totale des magasins concurrents ou les services offerts. Autre fonction proposée par les SIG : la sectorisation. Celle-ci permet à une PME-PMI d’analyser à partir d’un réseau existant les zones à fort potentiel au niveau clientèle et chiffre d’affaires. L’entreprise peut ainsi optimiser son réseau commercial. Par ailleurs, les SIG de géomarketing disposent de fonctionnalités de mise en page qui permettent aux PME-PMI de présenter leur analyse commerciale sous forme de documents de synthèse (rapports, tableaux de bord) comprenant des cartes, des camemberts, des histogrammes et des graphiques. NATHALIE COSTA-LANÇON PME - PMI risée (carte géographique ou photographie satellite) à l’aspect plus flatteur, mais ils ne peuvent pas incorporer d’informations complémentaires. La superposition de cartes réalisées en mode vecteur et d’images en mode raster permet ainsi de positionner des entités géographiques sur l’image d’une carte ou sur la photographie d’une région. Géomarketing > Des offres pour PME et PMI À partir de deux mille euros par poste, les petites et moyennes entreprises peuvent acheter un SIG de géomarketing sous forme de solution packagée, comprenant un logiciel et des fonds cartographiques. ntéressés initialement par les grandes entreprises, les éditeurs de SIG de géomarketing s’adressent également aux PME et PMI. Esri France commercialise sa solution de géomarketing ArcView sous forme de briques fonctionnelles. Cellesci se présentent sous la forme d’assistants et permettent aux entreprises d’analyser leurs zones de chalandise et d’optimiser leur réseau commercial. “L’utilisateur n’a plus besoin de savoir maîtriser la totalité du SIG. Il lui suffit simplement de cliquer sur les données (chiffre d’affaires, clients, points de vente) qu’il souhaite intégrer à son analyse commerciale”, précise Hélène Combot, chef de marché géomarketing d’Esri France. Pour un prix compris entre dix mille et quinze mille euros par poste, l’éditeur propose une offre packagée dans laquelle des fonds de carte associés sont intégrés à des données socio-démographiques de l’INSEE. Pour obtenir les données cartographiques et géolocalisées disponibles sur le marché, Esri France s’appuie sur sa filiale Cartosphère. L’éditeur travaille également en partenariat avec Mediapost, filiale de la poste, pour tout ce qui concerne I ■ pour les routes ou les rivières (décrites par une succession de coordonnées), polygones pour les surfaces (parcelles, étangs, forêts). Des données descriptives et topologiques peuvent être associées à chaque entité. Quant au modèle raster, il se présente sous la forme d’une matrice de pixels. Les fichiers raster contiennent une image numé- les méthodologies et potentiels de consommation intégrés dans les briques fonctionnelles. Consultation depuis un navigateur Distributeur en France du SIG MapInfo Professional 7.0., Claritas propose également, à partir de deux mille euros par poste, une solution packagée comprenant le logiciel de géomarketing ainsi que des fonds cartographiques pour le monde et la France (régions, communes et extraits de villes à l’Iris et à la rue). Pour procéder à une analyse géomarketing, la PME-PMI peut également acheter auprès de Claritas des données cartographiques à l’Iris ou à la rue. L’entreprise peut acquérir un pack standard de données socio-démographiques de l’INSEE, intégrées dans MapInfo Professional par Claritas. “Les cartes créées avec MapInfo Professional peuvent être consultées via un navigateur Internet, grâce à la solution Push’nsee dont le prix est de vingt mille euros”, indique Bertrand Ducept, directeur des marchés réseaux et services chez Claritas. Basé sur un moteur de traitement géographique baptisé G5, le SIG GeoConcept dispose d’un module de géomarketing : Sales and marketing. Il est capable d’importer les données de l’entreprise dans des cartes grâce au procédé de géocodage réalisé avec l’outil universal géocodeur. GeoConcept vend aussi trois packs de données baptisés les Essentielles. La première offre comprend tout le réseau routier, les communes, les codes postaux ainsi que des informations INSEE concernant le territoire national. Le deuxième pack regroupe les données Iris 2000 et coûte entre quatre cent cinquante et neuf cents euros par poste et par région. Le troisième, pour un coût d’acquisition de mille huit cents euros, inclut toutes les rues de France. Pour sa part, la société Asterop propose une application de géomarketing en ligne qui s’appuie sur son offre de “Business Géointelligence”. Il suffit à la PME-PMI de se connecter sur le site d’Asterop et de sélectionner les indicateurs démographiques et géographiques qu’elle veut analyser. L’application d’Asterop génère alors un rapport de synthèse sous forme de cartes et de tableaux. “Les entreprises peuvent calculer leur potentiel de vente zone par zone en croisant leurs données commerciales avec les données du bouquet géostatistique d’Asterop”, commente Christophe Girardier, PDG d’Asterop. N. C.-L. LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003 COMPRENDRE croiser les diverses bases de données (clientes, chiffre d’affaires…), afin d’établir non seulement les meilleures zones de chalandise mais également d’optimiser les envois de publipostage. Une fois le potentiel de marché détecté grâce aux campagnes de prospection, il se peut que le réseau commercial de l’entreprise ne soit pas situé dans les zones à fort potentiel. Le SIG fournit alors des indications sur le choix de nouvelles implantations. 47 Comprendre < Panorama Technologie > Bien choisir un écran plat Avec les récentes baisses de prix, les écrans plats ne sont plus un luxe. Qualité et stabilité de l'image, faible encombrement et basse consommation électrique, leurs atouts sont nombreux. Décryptage de la technologie pour un bon choix. I COMPRENDRE Sélection 48 plus se plaindre de couleurs insuffisamment fidèles, au moins sur les modèles à technologie MVA. Les performances d’un écran plat sont désormais supérieures à celle d’un écran cathodique classique, à condition d’accepter la résolution assez élevée imposée par l’écran (1 024 x 768 pour un quinze pouces et 1 280 x 1 024 pour un dix-sept pouces), car une modification de cette résolution provoque une baisse de la netteté (lire ci-contre l’article sur la technologie). Dans la grande majorité des cas, les utilisateurs plébiscitent les écrans plats. Les réticences venaient, surtout, du Une durée de vie plus élevée Aujourd’hui, un écran plat de quinze pouces, dont la surface d’affichage réelle est presque égale à celle d’un dix-sept pouces cathodique, avec une diagonale de 38,1 cm contre 40,6 cm, vaut moins de trois cent cinquante euros hors taxes, et un dix-sept pouces, qui se rapproche d’un dix-neuf pouces traditionnel, avec une diagonale de 43,2 cm contre 45,7 cm, moins de quatre cent cinquante euros. Soit un surcoût d’environ deux cents euros. Mais la durée de vie d’un écran LCD est plus élevée que celle d’un écran cathodique, dont la luminosité diminue avec le temps. La dalle LCD traverse les années sans problème, et le possible remplacement des tubes néons de rétroéclairage redonne une nouvelle jeunesse © NEC-Mitsubishi l n’y a pas si longtemps, on les croyait presque réservés à la décoration des bureaux dans les séries américaines. Et puis, ces derniers mois, tout c’est accéléré. Les écrans plats sont passés du rang d’objets de luxe à celui de périphériques pour tout utilisateur. L’informatique nous a pourtant habitués aux baisses drastiques de prix, mais le double phénomène constaté sur les écrans LCD de bureau est rare par son ampleur et sa vitesse. En moins d’un an, les prix ont baissé de trente à cinquante pour cent, alors que, dans le même temps, les caractéristiques techniques s’amélioraient. Les qualités d’un écran plat sont connues : faible encombrement, consommation électrique réduite, absence de scintillement. Leurs défauts ont été souvent mis en avant : prix d’achat élevé, rendu médiocre des couleurs, effet de bavure dû à une trop grande lenteur de réaction, faible angle de vision. Aujourd’hui ces faiblesses sont pratiquement gommées. Même les graphistes ne peuvent responsable financier. Elles tendent à disparaître aujourd’hui. “Le basculement en faveur des écrans plats, que les analystes prévoyaient en 2005, va survenir dès cette année, explique Michel Jacob, directeur général de NecMitsubishi France. Dans les appels d’offres que nous recevons des entreprises, cette part est d’environ 80 %, en majorité pour des modèles 17 pouces, qui ont supplanté les 15 pouces. Ces derniers ne sont plus achetés que par les entreprises qui serrent au maximum leur budget, ou qui tiennent à garder un parc homogène.” Les écrans plats 17 pouces pour l’entreprise Marque Nec/Mitsubishi Modèle LCD1700NX Technologie S-IPS Taille du point 0,264 Luminance (cd/m2) 230 Contraste 400:1 Temps de réponse 40 ms Angle de vision horizontal 170° Angle de vision vertical 170° Respect de la norme ISO 13406-2 oui Classe II Connexion analogique/numérique oui/oui Consommation 41 W Hauts-parleurs non Prix 630 € HT LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003 Nec/Mitsubishi LCD1760NX TN+film 0,264 250 450:1 16 ms 160° 140° oui II oui/oui 38 W non 522 € HT LG L1715S TN+film 0,2085 250 500:1 20 ms 140° 110° oui II oui/non – non 334 € HT LG L1710B TN+film 0,2085 250 400:1 20 ms 140° 110° oui II oui/oui – non 459 € HT Iiyama PLE430S TN+film 0,264 250 350:1 25 ms 140° 110° oui II oui/non 42 W oui 440 € HT Samsung SyncMaster 172X TN 0,289 270 500:1 160° 140 ° oui II oui/oui 40 w 543 € HT Samsung SyncMaster 172N TN 0,264 270 450:1 25 ms 150° 120° oui II oui/non 40 W non 459 € HT Philips 170B4B TN+film 0,264 260 400:1 25 ms 160° 160° oui II oui/oui 40 W en option 449 € HT PME - PMI © Samsung L’année des écrans plats Certains constructeurs d’écrans plats proposent de prendre aussi en compte les économies réalisées au moment de la livraison, parce que le poids est très inférieur (4 kg pour un 15 pouces LCD, 6 kg pour un 17 pouces, contre 16 kg pour un 17 pouces cathodiques et 22 pour un 18 pouces), ainsi que les mètres carrés économisés. Emmanuel Herbreteau, chef produit moniteurs chez Samsung, insiste sur ce point. “Quand l’achat d’écrans plats coïncide avec une réorganisation des bureaux, en particulier dans le cadre d’un open space, le gain de place est un facteur important.” De plus, la faible dissipation de chaleur n’est pas à négliger dans des bureaux à forte densité d’écrans. Cette année 2003 sera donc bien celle des écrans plats. Leur généralisation semble aussi inéluctable que le passage, il y a une quinzaine d’années, des écrans monochromes aux écrans couleurs. PATRICE DESMEDT PME - PMI < Gros plan sur… > La technologie des écrans plats Le principe de fonctionnement d’un écran plat et d’un écran cathodique est très différent. ans l’ecran cathodique, l'image est créée par un bombardement assuré par un canon à électrons qui parcourt de bas en haut la surface de l'écran. La durée de rémanence, associée à un balayage suffisamment rapide (72Hz ou plus, c'est-à-dire soixante-douze fois par seconde), donne l'impression d'une image fixe. Un écran plat, au contraire, est constitué d'un grand nombre de cristaux liquides, dont chacun d'eux est piloté par un transistor, qui le fait changer d'état. Il n'y a, donc, aucun scintillement, car en l'absence de changement d'image, les pixels restent de la même couleur, sans variation d'intensité lumineuse. Les fiches techniques précisent une vitesse de rafraîchissement, qui peut paraître peu élevée par rapport à celle des écrans cathodiques, mais elle représente, en fait, le nombre de fois par seconde pendant lequel l'écran scrute les éventuelles D modifications. A la différence des écrans cathodiques, qui scintillent lorsque la vitesse de rafraîchissement est insuffisante, tous les écrans plats présentent une image parfaitement stable. La résolution (vivement) conseillée correspond au nombre de transistors qui pilotent les cristaux. En la diminuant, on oblige l'écran à afficher un point qui sera créé par l'association d'un pixel et d'une partie d'un autre, ce qui provoque un certain flou. L’arrivée récente de l’IPS tical Alignement) et IPS (Iplan Switch Partern), la première associant une grande rapidité et un excellent contraste, et la seconde une excellente qualité d'image. L'IPS et le S-IPS (super-IPS) offrent, en outre, un rendu fidèle et un contrôle très fin des couleurs. C'est l'arrivée récente de l'IPS qui a convaincu les professionnels de l'image à passer aux écrans plats. Enfin, les constructeurs tolèrent quelques pixels défectueux (1). Un écran neuf peut donc présenter quelques points noirs. Plus la marque est sérieuse, moins le nombre de pixels hors d'usage est toléré, avec une répercussion sur le prix de vente. Samsung et NecMitsubishi, par exemple, respectent la classe II (2) de la norme Iso 13406-2 (voir tableau) et même au-delà pour le Nec 1980SX, garanti zéro pixel défectueux noir ou blanc. P. D. Tous les écrans plats LCD à matrice active ne sont pas identiques, puisque cette technologie se subdivise en trois variations. La technologie TN (Twist N) est la plus ancienne et la moins coûteuse, car la plus facile à produire. Elle permet de réaliser des écrans offrants un excellent temps de réponse, mais l'angle de vision reste relativement limité et la qualité de l'image est légèrement en retrait par rapport aux technologies MVA (Multi Ver- (1) Chaque pixel est composé de trois souspixels de couleur (rouge, vert, bleu). Si l'un des sous-pixels reste en permanence éteint ou allumé, on constate un point fixe de couleur (erreur de type III) ; si un pixel complet reste allumé, on constate un point blanc (erreur de type I) ; si un pixel complet reste éteint, on constate un point noir (erreur de type II). (2) La classe I, de la norme ISO 13046-2, correspond à zéro erreur. Aucun fabricant ne s'y engage, même si de nombreux écrans ne présentent aucune erreur. La classe II correspond à un maximum de deux erreurs de type I et II, et de deux à cinq erreurs de type III. La classe III tolère jusqu'à cinq erreurs de type I, quinze de type II et cinquante de type III. Et dans la classe IV, ces chiffres s'élèvent respectivement à cinquante, cent cinquante et cinq cents. LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003 COMPRENDRE après quatre ou cinq ans d’usage intensif. Et grâce à une faible consommation électrique (environ 30 Watts pour un quinze pouces et 40 Watts pour un dixsept pouces, contre environ 65 Watts pour un dix-sept pouces cathodique et 120 Watts pour un dix-neuf pouces), on économisera jusqu’au quart du surcoût en quatre ans. 49 Comprendre < Produits Télécoms > Des économies tangibles pour les appels vers les mobiles Conçues pour diminuer les factures télécoms, les passerelles GSM s’intègrent directement au réseau de l’entreprise. Leur objectif : transformer les appels de fixes à mobiles en appels de mobiles à mobiles, moins onéreux. ien souvent, les PME se trouvent démunies face à l’explosion de leur facture téléphonique, due principalement à l’augmentation du nombre d’appels à destination des mobiles. Des directions financières en concluent qu’elles doivent distribuer des téléphones portables à certains salariés puisque les appels de mobiles à mobiles sont, en moyenne, deux fois moins chers que les appels de fixes à mobiles. D’autres se contentent de notes de services incitant chacun à limiter ses appels. Pourtant, une alternative assez peu connue existe. Il s’agit des passerelles GSM qui interceptent les communications destinées aux réseaux mobiles pour leur éviter de passer par l’opérateur fixe. Autrement dit, qui transforment les appels de fixe à mobile en appels de mobile à mobile. Elles intègrent, pour cela, les mêmes cartes SIM que les téléphones mobiles. Si la solution est séduisante, la percée de ce type d’équipement est modeste. Cela est dû notamment à l’indifférence des fabricants d’autocommutateurs face à cette problématique des utilisateurs. Aucun constructeur ne dispose d’une offre maison à son catalogue. D’autre part, il existe un risque pour l’entreprise à investir puisque les produits sont amortis dans la durée. Ce qui signifie que si les opérateurs baissent leurs prix d’appels vers les mobiles du jour au lendemain, l’investissement sera perdu. Bien qu’inéluctable, la baisse tarifaire n’atteint aujourd’hui qu’en- COMPRENDRE B 50 La passerelle GSM Quescom 400 IP/ GSM fonctionne tant avec des PABX traditionnels qu’avec des autocommutateurs IP (IPBX). ■ viron 15% par an. “Si ce type de produit n’a pas d’avenir à long terme, l’investissement est particulièrement rentable aujourd’hui”, conclut Mathias Vauquier, président de la société MWS. “Certains de nos clients, gros consommateurs, ont amorti le produit en un mois”, poursuit-il. Des limites à devancer… Le constructeur propose une passerelle d’entrée de gamme à mille cinq cents euros avec deux emplacements pour des cartes SIM. Prix auquel il faut ajouter un coût d’installation à peu près équivalent. L’autocommutateur doit, en effet, être paramétré pour rerouter vers le produit les appels à destination d’un réseau mobile. Une opération qui n’est pas nécessaire chez un autre fabricant français, Quescom, dont la passerelle s’intègre directement entre l’autocommutateur et le réseau téléphonique de l’opérateur. L’installation est donc totalement transparente pour le PABX, avec le risque de tout équipement en mode coupure ; s’il tombe en panne, c’est tout le réseau qui est paralysé. Le Quescom 400 IP/GSM, qui fonctionne avec des autocommutateurs aussi bien traditionnels (PABX) qu’IP (IPBX), coûte cinq mille cinq cents euros pour deux emplacements et onze mille euros pour six. Un peu plus sophistiqué, le Quescom 400 version GSM offre, en outre, différents services comme la transmission par réseau IP des appels intersites ou la messagerie unifiée. Chaque utilisateur dispose LE MONDE INFORMATIQUE > 21 novembre 2003 ainsi d’un numéro de téléphone unique pour le téléphone et la télécopie. A chaque fois qu’il intercepte une télécopie, le Quescom 400, relié au réseau IP, la capture et l’envoie par message électronique au destinataire. Idem pour les messages vocaux transformés eux aussi en courriel. Grâce à un logiciel client, chaque utilisateur peut enfin envoyer des SMS depuis son PC. Utiliser des passerelles GSM n’est pourtant pas sans inconvénients. A commencer par la qualité audio des communications qui sont légèrement dégradées, puisque le réseau mobile est toujours moins bon que son homologue fixe. D’autre part, la synchronisation d’un autocommutateur et d’une passerelle pose, parfois, quelques problèmes techniques. Ainsi, Sagem qui s’était lancé dans la bataille avec un produit baptisé Telsat II, l’a, semblerait-il, abandonné après avoir rencontré plusieurs difficultés. Autre inconvénient des passerelles, le problème des usagers de téléphones mobiles qui, après un appel en absence, vont recomposer le numéro de l’appelant. Si celui-ci a utilisé une passerelle GSM, l’appel effectué en retour s’arrêtera à elle. Mais ces limites pèsent bien peu si on les compare aux économies qui peuvent être générées. Y compris pour les PME qui n’achètent pas de passerelles, mais qui peuvent toujours réaliser une étude pour la présenter à leur opérateur fixe et négocier des tarifs plus attractifs ! OLIVIER DESCAMPS Un amortissement en huit mois Il n’aura fallu que huit mois à la société A Prime Group pour amortir l’achat d’un Quescom 400 pour environ neuf mille euros. L’investissement génère, en effet, entre 35 et 45 % d’économies sur les appels vers des réseaux mobiles, grâce à quatre puces GSM. Moins quantifiable, le gain fonctionnel est aussi très important. Les utilisateurs envoient et reçoivent, par exemple, des télécopies depuis leur PC. Le Quescom 400 fait aussi office de répon- deur, chacun recevant directement ses messages audios sur sa boîte à lettres électronique. “Un véritable avantage dans un métier où l’on doit archiver bon nombre d’entre eux”, explique Benoît Lacerp, directeur informatique de la société. Dernier avantage : la possibilité pour des utilisateurs distants de passer leurs appels en se connectant à distance à l’autocommutateur de l’entreprise par le réseau téléphonique commuté ou par un lien IP. PME - PMI