Enquête « dragage 2006 - Direction technique Eau, mer et fleuves
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Enquête « dragage 2006 - Direction technique Eau, mer et fleuves
Enquête « dragage 2006 » Analyses des données mars 2008 CETMEF/DELCE/DEML - Analyse des données de l’enquête «dragage» 2006 Historique des versions du document Version Date 1 02/2008 2 Auteur Philippe RAUJOUAN 03/2008 Validation Michel ALBRECHT Joël L’HER, chef du DELCE Olivier PIET, directeur adjoint du CETMEF Geoffroy CAUDE, directeur du CETMEF Affaire suivie par Philippe RAUJOUAN – Chargé d'études à la division environnement marin & littoral (DEML) Tél. 02 98 05 67 38, fax 02 98 05 67 21 Mél.: [email protected] Contribution Quantification, calculs et cartographie : Céline LE GUYADER– Chargée d'études à la division environnement marin & littoral (DEML) Référence Internet http://www.cetmef.equipement.gouv.fr 2/21 CETMEF/DELCE/DEML - Analyse des données de l’enquête «dragage» 2006 Sommaire 1. Généralités 2. Dragage 2.1 Volumes dragués en France Rappel 2005 Résultats 2006 2.2 Importance des ports estuariens 2.3 Techniques de dragage 2.4 Travaux neufs et travaux d'entretien 3. Destination des sédiments 3.1 Immersion des déblais 3.2 Rechargement de plages 3.3 Remise en suspension 4. Les permis d'immersion 5. Les contaminants 5.1 Les métaux 5.2 Les polychlorobyphényles (PCB) 5.3 Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) 5.4 Le tributylétain (TBT) 6. Bilan des données recueillies 7. Pistes d'amélioration 8. conclusion 4 4 4 4 5 6 7 8 9 10 10 10 11 15 15 15 15 16 16 17 17 Annexe 1 :Arrêté du 14 juin 2000 relatif aux niveaux de référence à prendre en compte lors d'une analyse de sédiments marins ou estuariens présents en milieu naturel ou portuaire Annexe 2 : Méthodologie de calcul de la quantité de matières sèches Graphiques − Graphe 1 : Volumes de sédiments dragués dans les Ports Autonomes en 2006 (et quantité de matière sèche clapée correspondante) − Graphe 2 : Volumes de sédiments dragués par département en 2006 en excluant les Ports Autonomes (et quantité de matière sèche clapée correspondante) − Graphe 3 : Volumes de sédiments dragués dans les estuaires français en 2006 (et quantité de matière sèche clapée correspondante) − Graphe 4 : Pourcentage de chaque technique de dragage utilisée en France en 2006 dans les ports autonomes − Graphe 5 : Pourcentage de chaque technique de dragage utilisée en France en 2006 dans les autres ports − Graphe 6 : Destination des sédiments dragués en France métropolitaine, sur les différentes façades maritimes, hors ports autonome − Carte 1 : Carte représentant les sites d’immersion de la Manche utilisés en 2006 − Carte 2 : Carte représentant les sites d’immersion de l'Atlantique utilisés en 2006 − Carte 3 : Carte représentant les sites d’immersion de la Méditerranée utilisés en 2006 3/21 CETMEF/DELCE/DEML - Analyse des données de l’enquête «dragage» 2006 1. Généralités Chaque année, en début d'années ‘n’ pour l'année ‘n-1’, le CETMEF est chargé par le Ministère de l’écologie, du développement et de l'aménagement durable d’assurer au niveau national le recueil et l'exploitation des données sur l’activité de dragage en France auprès des services assurant la Police de l’Eau. Une lettre ministérielle aux préfets officialise le lancement de l’enquête, les services de police des eaux littorales (SPEL) concernés étant ensuite directement sollicités par le CETMEF au moyen de la messagerie Internet et d’un fichier préformaté pour la transmission des données. Le présent rapport a pour objet de synthétiser les informations recueillies par l’enquête effectuée sur l’année 2006, en relevant les évolutions significatives par rapport à 2005. Dans le cadre du traitement et de l’exploitation des données, les façades littorales ont été sectorisées comme suit : • La façade de la Manche est bordée des 9 départements1 suivants : 59 (Nord), 62 (Pas de Calais), 80 (Somme), 76 (Seine-Maritime), 14 (Calvados), 50 (Manche), 35 (Ille et Vilaine), 22 (Côte d’Armor), 29 (Finistère)2 ; • La façade Atlantique (Nord-Est Atlantique) baigne les 7 départements suivants : 56 (Morbihan), 44 (Loire-Atlantique), 85 (Vendée), 17 (Charente-Maritime), 33 (Gironde), 40 (Landes), 64 (Pyrénées-Atlantiques) ; • La façade méditerranéenne concerne les 9 départements du Sud Sud-Est : 66 (PyrénéesOrientales), 11 (Aude), 34 (Hérault), 30 (Gard), 13 (Bouches-du-Rhône), 83 (Var), 06 (AlpesMaritimes), 2A (Corse-du-Sud) et 2B (Haute-Corse) ; • Le littoral d’Outre-Mer concerne les 4 départements suivants : la Guadeloupe (971), la Martinique (972), la Guyane (973) dans la zone des Antilles et la Réunion (974) dans la zone de l’Océan Indien ; ainsi que les 2 collectivités territoriales de Mayotte (976) dans l’Océan Indien et St-Pierre et Miquelon (975) dans l’Atlantique Nord-Ouest. En terme d’opérations de dragage, on observe qu’entre 2005 et 2006, le nombre de départements impliqués est stable avec, en 2006, 1 département métropolitain en plus et 1 en moins en outre-mer. La façade méditerranéenne maintient toujours une activité de dragage relativement réduite (moins marquée en Languedoc Roussillon) du fait d’apports sédimentaires plus faibles mais aussi par rétention à cause de la difficulté d’éliminer les sédiments souvent plus contaminés que sur les autres façades. 2. Dragage 2.1 Volumes dragués3 en France Rappel 2005 En 2005, un volume de 37,8 Mm3 de sédiments a été dragué en France (métropolitaine et outre-mer compris). Les cinq Ports Autonomes de Dunkerque, Le Havre, Rouen, Nantes-St Nazaire et Bordeaux y ont représenté à eux seuls 31,1 Mm3, soit plus de 82 % du total. Nota : les quantités draguées au Port Autonome de Marseille n'étant pas significatives n'ont pas été intégrées à ce total 1 Le département de l’Eure n’est pas comptabilisé bien qu’ayant une portion de littoral estuarien en baie de Seine. Pour simplifier, car le Finistère devrait être « partagé » au niveau du Cap Corsen (face à Ouessant) entre les façades Manche, au Nord, et Atlantique, au Sud. 3 Le volume dragué est le volume in situ déclaré par les SPEL. Il peut être, soit évalué, soit issu d'une bathymétrie. 2 4/21 CETMEF/DELCE/DEML - Analyse des données de l’enquête «dragage» 2006 En ce qui concerne les autres sites de dragage (qui représentent, avec un volume de 6,7 Mm3, près de 18 % du total des matériaux extraits des ports et chenaux de navigation français), exception faite de La Guyane (avec une quantité annuelle de 1,8 Mm3 de sédiments dragués et dispersés en mer par le courant) c'est la façade Atlantique qui a totalisé le volume le plus important de dragage, les quatre départements de Gironde (1,2 Mm3 ), de Charente Maritime (0,8 Mm3 ), des Pyrénées Atlantiques (0,6 Mm3 ) et de Loire-Atlantique (0,3 Mm3 ) représentant un volume total de 2,9 Mm3 . Le dragage en Manche est plus présent dans la Somme (0,5 Mm3 ), le Calvados (0,5 Mm3 ) et la Seine Maritime (0,3 Mm3 ). En Méditerranée, le volume total dragué s'élève à 0,3 Mm3, le département de l'Aude totalisant à lui seul 0,2 Mm3. Résultats 2006 En 2006, c’est un volume de 35,3 Mm3 de sédiments qui a été dragué en France (métropolitaine et outre-mer compris), soit une légère diminution de 7 % par rapport au volume enregistré en 2005. Les six Ports Autonomes (le port autonome de La Rochelle a été rajouté suite à son changement de statut le 01/01/06) représentent à eux seuls 30 Mm3, soit 85 % du total. Nota: même remarque qu'en 2005 pour ce qui concerne le Port Autonome de Marseille dont la quantité draguée en 2006 est de l'ordre de 20 000 m3 Graphe 1 : Volumes de sédiments dragués dans les Ports Autonomes en 2006 (et quantité de matière sèche clapée correspondante) QMS (x1000T) v olume (x1000m3) Quantité de s édim ents dragués dans 6 ports autonom es en France en 2006 8 000 7 000 6 000 5 000 4 000 3 000 2 000 1 000 0 Dunkerque Le Havre Rouen Nantes Ports autonomes La BorRodeaux chelle V o lu m e s d ra gu é s i n situ Q u a ntités de m atiè re s sè ch e s cl a pé e s Notas : - pour le port de Dunkerque la quantité de matière sèche a été calculée par le CETMEF suivant la méthodologie en annexe 2 (il en a été de même pour les ports dont la donnée n'a pu être recueillie). pour le port de Nantes-St-Nazaire une partie des matériaux dragués (1,4 Mm3) n'a pas été immergée (technique d'injection d'eau pour 0,7 Mm 3 - cf §3 – et dépôt en zone de vidage dans la Loire ou refoulement par conduite pour le reste). le tableau suivant présente pour chaque port autonome (hors la Rochelle et Marseille) les modes d'évaluation des volumes et des quantités de matières sèches : 5/21 CETMEF/DELCE/DEML - Analyse des données de l’enquête «dragage» 2006 Ports Dunkerque Données Le Havre Rouen issu d'une bathymétrie estimation en fonction de la densité et du déplacement volume de la mixture calculée par le donnée communiquée CETMEF à partir de la calcul effectué par le densité communiquée port donnée communiquée calcul effectué par le port donnée communiquée donnée calcul effectué par le port communiquée calcul effectué par le port non communiqué volume en puits volume en puits volume en puits Volume in situ Quantité de matières sèches Volume dragué volume en puits Nantes St Nazaire Bordeaux estimation en fonction de la densité moyenne volume en puits Les autres sites de dragage représentent, comme en 2005 une quantité nettement inférieure avec 5,8 Mm3, soit 15 % du total des matériaux extraits des ports et chenaux de navigation français. Ce volume se réduit à 3,5 Mm3 (soit 10% du total) si on écarte le volume dragué en Guyane qui représente à lui seul 1,8 Mm3 . Le graphe suivant représente la quantité de sédiments dragués par département (en excluant les Ports Autonomes) : Graphe 2 : Volumes de sédiments dragués par département en 2006 en excluant les Ports Autonomes (et quantité de matière sèche clapée correspondante) QMS (x1000T) v olume (x1000m3) Quantité de s édim ents dragués par départem ent (hors ports autonom es ) en France m étropolitaine en 2006 800 700 600 500 400 300 200 100 0 59 62 80 76 14 50 29 56 44 85 17 33 64 66 11 34 13 83 06 2A Départements V ol um es Quantités de m atières sèches 2.2 Importance des ports estuariens Les grands ports estuariens, c’est-à-dire les Ports Autonomes de Rouen, de Nantes-St-Nazaire et de Bordeaux, représentaient à eux seuls 59,1% du volume dragué en 2005. Cette proportion est quasiment identique (59%) en 2006. Comme l'indique le graphe 3 suivant, l'activité dragage est sensiblement identique, en 2006, dans les 3 estuaires. On n'observe peu d'évolution par rapport à l'année 2005, excepté pour l'estuaire de la Loire ou on note une diminution du volume depuis 2004 (13,3 Mm3 en 2004, 9,3 Mm3 en 2005 et 6,8 Mm3 en 2006), expliquée notamment par une baisse d'hydraulicité du fleuve au cours des deux dernières années et des modifications des techniques de dragage. 6/21 CETMEF/DELCE/DEML - Analyse des données de l’enquête «dragage» 2006 Graphe 3 : Volumes de sédiments dragués dans les estuaires français en 2006 (et quantité de matière sèche clapée correspondante) QMS (x1000T) v olume (x1000m3) Quantité de sédiments dragués dans 3 estuaires français en 2006 8 000 7 000 6 000 5 000 4 000 3 000 2 000 1 000 0 Estuaire de la Seine Estuaire de la Loire Estuaires Estuaire de la Gironde V ol u m es dra gu é s i n si tu Q u an tité s d e m atiè re s sè ch e s cl ap é e s 2.3 Techniques de dragage Les techniques de dragage hydrauliques (dragues aspiratrices en marche ou stationnaires avec ou sans désagrégation par cutters, disques ou vis) sont très majoritairement utilisées dans plus de 93% des cas dans les ports autonomes, pour 85,1% dans les autres ports. Les techniques mécaniques (drague à benne preneuse, à godets, à pelle ou à cuiller, rétrocaveuse ou ponton-grue, excavatrice à chargement frontal ou encore ratisseuse-niveleuse) sont utilisées de façon marginale (0,2%) dans les ports autonomes et pour une part de 5,9% dans les autres ports. Les dragages mixtes « mécaniques/hydrauliques » sont pratiqués à hauteur de 4% dans les ports autonomes et 7,7 % dans les autres ports. La technique de dragage en eau (injection d'eau ou dragage à l’américaine) est très peu adoptée. Elle ne représente que 2,4% du volume total dragué dans les ports autonomes et a été adoptée au Havre mais surtout à Nantes (cf §3). En Vendée (85) et surtout en Charente Maritime (17), des opérations de dragage (représentant 1,3% du volume national hors ports autonomes) sont réalisés par rotodévasage entraînant un important brassage pouvant impacter le milieu aquatique et justifiant de ce fait une attention particulière sur la non contamination des sédiments. Ce sont les deux seuls départements à avoir utilisé cette technique en 2006. 7/21 CETMEF/DELCE/DEML - Analyse des données de l’enquête «dragage» 2006 Graphe 4 : Pourcentage de chaque technique de dragage utilisée en France en 2006 dans les ports autonomes Dragage hydraulique 93,4% Dragage mécanique Dragage en eau 2,4% Mixte mécanique/hydrauli que 4% ports autonomes Graphe 5 : Pourcentage de chaque technique de dragage utilisée en France en 2006 dans les autres ports Dragage hydraulique 85,1% Dragage mécanique Mixte mécanique/hydrauli que 7,7% Rotodévasage 1,3% autres ports 2.4 Travaux neufs et travaux d’entretien Sur les 142 opérations de dragage recensées en 2006, 6 seulement concernent des travaux neufs, soit un taux de 4,2 %, sensiblement supérieur à celui de 2005 (3,3%). 5 opérations concernent des faibles volumes (inférieurs à 5000 m3) dans les départements du Morbihan, de la Vendée et de la Corse du Sud. La part la plus importante est constituée par les travaux de dragage de Port 2000 au Havre avec un volume dragué de 5,7 Mm3 ce qui représente un taux de 16% du volume total dragué en France en 2006). En comparaison, en 2005, 11,6% du volume dragué correspondait à des travaux neufs. Cette augmentation est expliquée par un volume dragué supérieur à Port 2000 (4,2 Mm3 en 2005). 3. Destination des sédiments La destination des sédiments a été classée en 4 catégories: l'immersion, le rechargement de plages, le dépôt à terre et les autres traitements qui englobent notamment la dispersion, le dépôt en mer, ou confinement, le dépôt en zone de vidage, la création de remblais. 8/21 CETMEF/DELCE/DEML - Analyse des données de l’enquête «dragage» 2006 De manière générale, l’immersion des sédiments représente de très loin la technique la plus répandue pour l'évacuation des déblais de dragage. Le terme immersion comprend à la fois le rejet en mer et en zone estuarienne. Cette pratique est quasiment systématique pour les ports autonomes, excepté pour le port de Marseille qui évacue la totalité de ses déblais (20 000 m3) vers un dépôt à terre et pour le port autonome de Nantes-St-Nazaire sur le dragage d'accès au port de St Nazaire (0,3 Mm3) et l'entretien du chenal de Nantes (1,1 Mm3). Dans le premier cas les matériaux dragués par DAS (drague aspiratrice stationnaire) sont dispersés par le courant et dans le deuxième une partie est traitée par la méthode d'injection d'eau ou Jetsed (0,7 Mm3 ), le reste étant évacué dans des zones de vidage à l'aval immédiat de Nantes (0,3 Mm3 ) ou refoulé par DAS. Dans les autres ports la prédominance de l'immersion est plus nuancée, même si elle reste la pratique la plus répandue (exception faite de la Guyane où la totalité du volume dragué est remise en suspension – cf §3.3). Les différences de pratique varient selon les façades maritimes comme l'attestent les graphiques ci-après: Graphe 6 : Destination des sédiments dragués en France métropolitaine, sur les différentes façades maritimes, hors ports autonomes destination des sédiments dragués en Manche 1800 QMS (en tonne X 1000) 1600 1400 1200 1000 Colonne C QMS 800 600 400 200 0 Immersion 96,5% Rechargement de plages 0,5% Dépôt à terre 1,5% Autres traitements 1,5% destination des sédiments dragués en Atlantique QMS (en tonne X 1000) 1400 1200 1000 800 600 400 200 0 Immersion 83% Rechargement de plages 11% Dépôt à terre Autres traitements 6% 9/21 CETMEF/DELCE/DEML - Analyse des données de l’enquête «dragage» 2006 destination des sédiments dragués en Méditerranée 200 QMS (en tonne X 1000) 180 160 140 120 100 80 60 40 20 0 Immersion 82% Rechargement de plages 16% Dépôt à terre Autres traitements 2% 3.1 Immersion des déblais En 2006, 49,5 Mm3 de matériaux ont été immergés en France dont 44 Mm 3 par les ports autonomes (soit 88,9 % du volume total immergé). Ces quantités, qui représentent des volumes clapés, sont souvent supérieurs aux volumes dragués car ils prennent aussi en compte l’eau due au foisonnement des matériaux décompactés par le procédé de dragage. Les volumes dragués sont plus pertinents à utiliser pour les calculs que le volume clapé, puisque à terme, les matériaux immergés reprendront globalement leur volume et densité initiale, une fois l’eau interstitielle éliminée. A titre indicatif, le volume dragué in situ et destiné à l'immersion a été de 31,6 Mm 3 . Cela représente 25,6 millions de tonnes de matières sèches. 3.2 Rechargement de plages Le rechargement de plage a été mis en œuvre dans 8 départements (Somme, Manche, Vendée, Gironde, Hérault, Bouches du Rhône, Corse du sud et Réunion) pour un volume total de 297000 m3, ce qui représente une quantité de 289 000 tonnes de sable, la façade Atlantique (Vendée et Gironde) représentant près de 60 % de cette quantité. 3.3 Remise en suspension Trois départements métropolitains ont réalisé des opérations de dragage par des techniques de remise en suspension des sédiments dans le courant naturel par injection d'eau ou par rotodévasage. Il s'agit, pour la première technique, de la Loire-Atlantique avec une opération réalisée par le Port autonome de Nantes-Saint-Nazaire pour 652 000 m3, et pour la deuxième technique de la Vendée avec une opération représentant un volume de 26 000 m3 et de la Charente Maritime avec 8 opérations représentant un volume de 40 000 m3.. Ces techniques n’étant pas considérées à ce jour en France comme une immersion, les volumes correspondants ne sont pas pris en compte dans les rapports de synthèse transmis aux secrétariats internationaux des conventions de Londres, OSPAR et de Barcelone. Aucune donnée sur la qualité des sédiments déplacés par ces techniques n'est actuellement communiquée au CETMEF dans le cadre de la présente enquête. En Guyane, 1 800 000 m3 de matériaux dragués ont été dispersés par le courant. 10/2 1 CETMEF/DELCE/DEML - Analyse des données de l’enquête «dragage» 2006 4. Les permis d'immersion L'enquête annuelle porte également sur des données de référence constituées par l'inventaire des zones homogènes de dragage et des zones d'évacuation des déblais. Elle permet ainsi de connaître le nombre de permis utilisés annuellement pour l'immersion ainsi que les coordonnées géographiques de tous les sites autorisés. Ces données sont réclamées par le secrétariat d'OSPAR. En 2006, 33 permis d'immersion ont été utilisés sur les 70 valides (outre-mer compris) Les cartes suivantes situent ces zones, identifiées par leur code, ainsi que les volumes immergés, pour chaque façade maritime. 11/2 1 Carte 1 : Carte représentant les sites d’immersion de la Manche utilisés en 2006. 12/2 1 Carte 2 : Carte représentant les sites d’immersion de l’Atlantique utilisés en 2006. 13/2 1 Carte 3 : Carte représentant les sites d’immersion de la Méditerranée utilisés en 2006. 14/2 1 CETMECETMEF/DELCE/DEML - Analyse des données de l’enquête «dragage» 2006s données de l’enquête ‘d005007 5 Les contaminants La présente analyse des données d’enquête ne se rapporte qu’aux seuls sédiments immergés, soit près de 91% de la totalité des matériaux de dragage, mesurés en quantité de matières sèches (94% hors outre-mer). 5.1 Les métaux (Cadmium, Mercure, Arsenic, Chrome, Cuivre, Plomb, Nickel et Zinc) 5 300 tonnes de métaux ont été immergés en 2006 (pour 6 700 tonnes en 2005) Le seuil N1 a été dépassé sur 23 sites de dragage, soit 11 sites d'immersion. Le seuil N2 a été dépassé pour 5 métaux sur 5 sites de dragage, soit 4 sites d'immersion: en Vendée (Cu et Zn), dans l'Aude (As), l'Hérault (Cr)et à la Réunion (Ni). Les contaminations les plus élevées rencontrées (plus de 3 fois la valeur seuil N2) se trouvent : − Dans le bassin Colbert de Sète (34) avec une valeur moyenne de concentration en chrome de 416 mg/kg.ms. pour une valeur seuil N2 de 160 mg/kg.ms. − Dans le port de la pointe des galets à la Réunion (974) avec une valeur moyenne de concentration en nickel de 237 mg/kg.ms. pour une valeur seuil N2 de 74 mg/kg.ms. 5.2 Les polychlorobiphényles (PCB) (congénères n° : 28, 52, 101, 118, 138, 153, 180) On dénombre une quantité de 460 kg de PCB immergés(pour 470 kg en 2005). L'ensemble des analyses effectuées est inférieure au seuil inférieur à N1 à une exception près dans le Calvados (14) avec un résultat de 125 μg/kg (supérieur à N2) pour les 7 congénères, dans le canal Caen – Ouistreham. 5.3 Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) (ou PAH pour Polycyclic Aromatic Hydrocarbons ) Notons qu’il n’y a pas encore de niveaux de référence officiels pour ce paramètre en France; ils sont en cours de définition par le groupe GEODE (Groupe d'Etude et d'Observation sur le Dragage et l'Environnement). La convention OSPAR3 recommande le suivi de 9 HAP. Le groupe GEODE a formulé des propositions et recommandations pour le niveau N1 des HAP suivants: Naphtalène (0,21 mg/kg), Acénaphtène (0,11 mg/kg), Fluorène (0,17 mg/kg), Phénantrène (1,01 mg/kg), Anthracène ( 0,51 mg/kg), Pyrène (1,51 mg/kg), Benzo(a)anthracène (0,71 mg/kg), Chrysène (1,01 mg/kg) et Benzo(a,h)anthracène (0,11 mg/kg). 3 Pour les besoins d’OSPAR, les HAP comprennent : anthracène; benzo[a]anthracène; benzo[ghi]pérylène; benzo[a]pyrène; chrysène; fluoranthène; indéno[1,2,3-cd]pyrène; pyrène; phénanthrène et (ii) les HAP alkylés, les C1-, C2- et C3-naphtalènes, les C1-, C2- et C3-phénantrènes et les C1-, C2 et C3 dibenzothiophènes ainsi que le composé apparenté dibenzothiophène. La surveillance des HAP alkylés est incluse à titre facultatif jusqu’à ce que les orientations sur la surveillance continue et les outils d’évaluation soient adoptés afin de couvrir ces HAP. 15 CETMECETMEF/DELCE/DEML - Analyse des données de l’enquête «dragage» 2006s données de l’enquête ‘d005007 En ce qui concerne le niveau N2, les données actuellement disponibles ne permettent pas de se prononcer. A défaut de valeurs officielles, ces niveaux ont été utilisés comme référence dans l’analyse des données de l’enquête dragage 2006. Le dépassement du seuil N1 a été constaté: − Dans le Calvados (14), canal maritime de Caen – Ouistreham, pour l'Acénaphtène et le Naphtalène. − Dans l'Hérault (34), au bassin d'Alger de Sète pour tous les éléments excepté le Naphtalène. 5.4 Le tributylétain (TBT) Tout comme pour les HAP, il n’y a pas encore de niveaux de référence officiels en France pour le TBT. Ils ont toutefois été validés par le groupe GEODE lors de la réunion plénière de janvier 2007 et portent sur les seuils de 100 µg/kg (N1) et de 400 µg/kg (N2) . A défaut de valeurs officielles, ces niveaux ont été utilisés comme référence dans l’analyse des données de l’enquête dragage 2006. La tranche N1 – N2 a été atteinte dans le Calvados et l'Hérault. Le seuil N2 a été dépassé dans le Pas de calais (Boulogne – 470 µg/kg), la Seine Maritime (le Havre – 840 µg/kg), et le Calvados (Caen – Ouistreham – 790 µg/kg). 6 Bilan des données de suivi recueillies Les services répondant à l’enquête annuelle sur l’activité de dragage fournissent essentiellement les résultats d’analyses figurant à l'arrêté du 14 juin 2000 et sa circulaire d’application : éléments métalliques, polluants organiques, hydrocarbures aromatiques polycycliques, organostanniques. Ces éléments suffisent à répondre sur le suivi exigé par les conventions internationales. Ces dernières recommandent toutefois de suivre d'autres paramètres comme les nutriments, la microbiologie ou des éléments particuliers. Les données recueillies par le CETMEF sont parfois incomplètes ou comportent des anomalies qui nécessitent des échanges a posteriori avec le service d’origine. Les métaux sont particulièrement bien suivis en adéquation avec les recommandations de la convention OSPAR (la plus exigeante et précise en terme de suivi). 90 % des opérations recensées fournissent des données sur les métaux. Les PCB et les HAP sont également, mais dans une moindre mesure, bien suivis : 75 %. Le suivi des germes pathogènes et du TBT reste correct (resp. 60 et 70 %). Par contre on observe très peu de données pour les HCB, g-HCH, DDT, cyanures, fluorures et étain (de 4 à 8 %). La demande sur les pesticides ayant été formulée pour la première fois en 2006 explique peut-être la quasi absence de réponses. Aucune données (comme pour les années antérieures) n'ont pu être recueillie sur les radionucléides. La Commission OSPAR a publié une stratégie à long terme de réduction des rejets de substances radioactives dans le milieu marin et ces données devront être fournies régulièrement. 16 CETMECETMEF/DELCE/DEML - Analyse des données de l’enquête «dragage» 2006s données de l’enquête ‘d005007 7 Pistes d'amélioration D'une année à l'autre des améliorations sont apportées à l'enquête. Ainsi, en 2006, 3 nouveaux paramètres, de la famille des pesticides organochlorés, dont le suivi est exigé par OSPAR, ont été rajoutés. Il s'agit de HCB, gHCH et DDT. Comme il est évoqué au chapitre précédent le tableau de suivi des données de certains paramètres est souvent incomplet. Lorsque les cases correspondantes sont vides, il a été considéré que les paramètres concernés ne faisaient l'objet d'aucun suivi. Dans le cas contraire la raison devrait être précisée par le service ayant recueilli les données. Des divergences sont parfois constatées dans la détermination du volume clapé par rapport au volume dragué in situ. Certaines données sont identiques, ce qui n'a pas de sens, en particulier pour les dragues aspiratrices en marche. Des efforts doivent être menés pour une meilleure transparence visant à l'harmonisation du résultat. L'enquête visera à s'élargir auprès des autorités compétentes du Ministère de la défense pour recueillir des données sur les ports militaires, jusqu'alors non communiquées. Le recensement des démarches d'assurance qualité des analyses suivies par les laboratoires se poursuivra. Dans un avenir que l'on peut espérer proche, la base de données QUADRIGE comprendra le réseau DRAGAGE. On ne trouvera que des avantages à ce que les données soient directement saisies dans cette base par les services de police de l'eau. Enfin, le suivi des permis d'immersion, pour l'identification des sites autorisés, sera également poursuivi et renforcé. C'est une donnée importante à fournir dans le cadre des conventions internationales. 8 Conclusion Le respect des exigences fixées par les conventions internationales impose une rigueur dans la collecte et la transmission des nombreuses données réclamées par les tableaux accompagnant l'enquête annuelle. La difficulté est accentuée par les différences de pratiques des laboratoires d'analyses. Il importe donc au service interrogé (SPEL) d'être vigilant sur les données qu'il communique, notamment sur les unités demandées pour les contaminants. 17 CETMECETMEF/DELCE/DEML - Analyse des données de l’enquête «dragage» 2006s données de l’enquête ‘d005007 ANNEXE 1 Arrêté du 14 juin 2000 relatif aux niveaux de référence à prendre en compte lors d'une analyse de sédiments marins ou estuariens présents en milieu naturel ou portuaire NOR : ATEE0090254A Le ministre de l'équipement, des transports et du logement et la ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement, Vu la loi no 76-599 du 7 juillet 1976 modifiée relative à la prévention et à la répression de la pollution marine par les opérations d'immersion effectuées par les navires et aéronefs et à la lutte contre la pollution marine accidentelle, et notamment ses articles 1er et 4 ; Vu la loi no 92-3 du 3 janvier 1992 modifiée sur l'eau, et notamment son article 2 ; Vu le décret no 82-842 du 29 septembre 1982 pris pour l'application de la loi no 76-599 du 7 juillet 1976 relative à la prévention et à la répression de la pollution marine par les opérations d'immersion effectuées par les navires et aéronefs et à la lutte contre la pollution marine accidentelle, et notamment son article 20 ; Vu le décret no 93-742 du 29 mars 1993 relatif aux procédures d'autorisation et de déclaration prévues par l'article 10 de la loi sur l'eau, et notamment ses articles 2 et 29 ; Vu le décret no 93-743 du 29 mars 1993 relatif à la nomenclature des opérations soumises à autorisation ou à déclaration en application de l'article 10 de la loi sur l'eau ; Vu l'arrêté du 6 décembre 1990 relatif à la police des eaux marines, et notamment son article 2 ; Vu l'arrêté du 12 novembre 1998 portant modalités d'agrément des laboratoires pour certains types d'analyses des eaux ou des sédiments ; Vu l'avis de la mission interministérielle de l'eau en date du 2 mars 2000 ; Vu l'avis du Comité national de l'eau en date du 11 mai 2000, Arrêtent : Art. 1er. - Lorsque, en vue d'une action déterminée, une analyse est requise pour en apprécier l'incidence sur les milieux concernés, ladite analyse précise pour les sédiments marins ou estuariens présents en milieu naturel ou portuaire la qualité de ceux-ci en fonction des niveaux de référence figurant aux tableaux I et II ci-après. TABLEAU I Niveaux relatifs aux éléments traces (en mg/kg de sédiment sec analysé sur la fraction inférieure à 2 mm) Eléments traces Arsenic Cadmium Chrome Cuivre Mercure Nickel Plomb Zinc niveau N1 25 1,2 90 45 0,4 37 100 276 niveau N 2 50 2,4 180 90 0,8 74 200 552 18 CETMECETMEF/DELCE/DEML - Analyse des données de l’enquête «dragage» 2006s données de l’enquête ‘d005007 TABLEAU II Niveaux relatifs aux composés traces (en mg/kg de sédiment sec analysé sur la fraction inférieure à 2 mm) PCB PCB Totaux PCB congénère 28 PCB congénère 52 PCB congénère 101 PCB congénère 118 PCB congénère 138 PCB congénère 153 PCB congénère 180 niveau N 1 0,5 0,025 0,025 0,05 0,025 0,050 0,050 0,025 niveau N 2 1 0,05 0,05 0,1 0,05 0,10 0,10 0,05 Art. 2. - Les tableaux figurant à l'article 1er sont actualisés et complétés en fonction de l'évolution des connaissances scientifiques et techniques. Art. 3. - Les analyses sont réalisées par des laboratoires agréés en application de l'arrêté du 12 novembre 1998 susvisé et selon les modalités précisées dans l'arrêté précité. Art. 4. - Le directeur de l'eau et le directeur du transport maritime, des ports et du littoral sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent arrêté, qui sera publié au Journal officiel de la République française. Fait à Paris, le 14 juin 2000. La ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement, Pour la ministre et par délégation : Le directeur de l'eau, B. Baudot Le ministre de l'équipement, des transports et du logement, Pour le ministre et par délégation : Le directeur du transport maritime, des ports et du littoral, 1. Gressier 19 CETMECETMEF/DELCE/DEML - Analyse des données de l’enquête «dragage» 2006s données de l’enquête ‘d005007 ANNEXE 2 Méthodologie de calcul de la quantité de matières sèches Relation entre la masse volumique saturée de la mixture sèche ρ ms ρ sat et la teneur en matière : Ces deux paramètres sont liés par la relation suivante : ρ = ms (ρ ρ − ss ss ρ o ) × (ρ sat − ρ o ) dans laquelle les notations suivantes sont adoptées : ρ - ρ - ρ - ρ - sat : masse volumique de la mixture (en kg/m3), : teneur en matière sèche de la mixture (en kg de matière sèche / m3), ms : masse volumique de l'eau à 4°C (en kg/m3), o ss : masse spécifique de la matière solide (en kg/m3). En faisant les hypothèses suivantes ( ρ ss =2600 kg/m3 ; ρ o =1025 kg/m3), on obtient la formule simplifiée suivante : ρ ms =1 650.8 x (d-1.025) dans laquelle d est la densité de la mixture. La représentation graphique est la suivante : Estimation des teneurs en matière sèche en fonction de la densité 1800,0 1400,0 1200,0 1000,0 Teneur en matière sèche (en kg m.s./m3) 800,0 600,0 400,0 200,0 2,05 1,95 1,85 1,75 1,65 1,55 1,45 1,35 1,25 0,0 1,15 Teneur en matière sèche (en kg m.s. /m3) 1600,0 De ns ité de la m ixture 20 CETMECETMEF/DELCE/DEML - Analyse des données de l’enquête «dragage» 2006s données de l’enquête ‘d005007 Densité de la mixture (d) 1,15 1,2 1,25 1,3 1,35 1,4 1,45 1,5 1,55 1,6 1,65 1,7 1,75 1,8 1,85 1,9 1,95 2 2,05 2,1 Teneur en matière sèche (en kg m.s./m3) 206,3 288,9 371,4 454,0 536,5 619,0 701,6 784,1 866,7 949,2 1031,7 1114,3 1196,8 1279,4 1361,9 1444,4 1527,0 1609,5 1692,1 1774,6 2 - Calcul des quantités de matières sèches des mixtures draguées : Si l'on connaît le volume in situ à draguer, le calcul des quantités de matières sèches dragués QS pourra se faire grâce à la formule Q S = Vin situ x ρ ms selon les hypothèses suivantes à adapter à la situation rencontrée : Type de matériau Vase fraîche Vase consolidée Sable Densité moyenne in situ 1,1 à 1,3 1,3 à 1,6 1,6 à 2 Densité de calcul 1,2 1,45 1,8 Teneur en matière sèche (en kg m.s./m3) 288,9 701,6 1279,4 Si l'on connaît le volume en puits dragués, le calcul des quantités de matières sèches dragués QS pourra se faire grâce à la formule QS = Ven puits x ρ ms selon les hypothèses suivantes à adapter à la situation rencontrée : Type de dragage Type de matériau Drague Aspiratrice Vase liquide Vase consolidée Sable Vase fraîche Vase consolidée Sable en Marche Drague Mécanique Densité moyenne en puits 1,2 1,25 à 1,35 Densité de calcul Teneur en matière sèche (en kg m.s./m3) 1,2 1,3 288,9 454,0 1,8 1,15 à 1,25 1,3 à 1,4 1,8 1,2 1,35 1279,4 288,9 536,5 1,8 1,8 1279,4 21