l`Hôtel de ville
Transcription
l`Hôtel de ville
Villes et Pays d’art et d’histoire Pointe-à-Pitre, Ville d’art et d’histoire Le service du patrimoine Coordonne les initiatives de Pointe-à-Pitre, Ville d’art et d’histoire. Il propose toute l’année des animations pour les Pointois et pour les scolaires. Il se tient à votre disposition pour tout projet. Sources : Archives municipales de Pointe-à-Pitre. « Fonds Gérard-Michel Corbin », remerciement à Monsieur Michel Corbin, architecte. L’Hôtel de ville vue depuis la pergola. Pointe-à-Pitre appartient au réseau national des Villes et Pays d’art et d’histoire Le ministère de la Culture et de la Communication, direction de l’architecture et du patrimoine, attribue l’appellation Villes et Pays d’art et d’histoire aux collectivités locales qui animent leur patrimoine. Il garantit la compétence des guides-conférenciers et des animateurs du patrimoine et la qualité de leurs actions. Des vestiges archéologiques à l’architecture du XXe siècle, les villes et pays mettent en scène le patrimoine dans sa diversité. Aujourd’hui, un réseau de 130 villes et pays vous offre son savoir faire sur toute la France. À proximité Basse-Terre (Guadeloupe), Saint-Pierre (Martinique) et Saint-Laurent du Maroni (Guyane) bénéficient de l’appellation Villes d’art et d’histoire. Conception : LM Communication - Maquette et Impression Com’îles : 0690 58 94 01 Pointe-à-Pitre DE SA CRÉA TION Laissez-vous conter Pointe-à-Pitre, Ville d’art et d’histoire en compagnie d’un guide-conférencier agréé par le ministère de la Culture et de la Communication. Le guide vous accueille. Il connaît toutes les facettes de Pointe-à-Pitre et vous donne des clés de lecture d’une place, le développement de la ville, au fil de ses quartiers. Le guide est à votre écoute. N’hésitez pas à lui poser vos questions. POINTE - À -P ITRE . B ICENTENAIRE Laissez-vous conter « À côté d’une tour de 17 étages, la Maison de la Culture de la Cité, dont toutes les articulations […] sont d’ores et déjà mises en place ou élaborées, peut-être dans la Caraïbe un phare et le signe d’une réussite… ». Renseignements, réservations Service du patrimoine Centre José Marti 97 110 Pointe-à-Pitre Tel : 0590 21 68 96 ou 90 Fax : 0590 21 68 99 Email : [email protected] www.ville-pointeapitre.fr laissez-vous conter l’Hôtel de ville L’Hôtel de ville de Pointe-à-Pitre, boulevard Hanne, suscite le regard, l’émotion ou l’indignation, dans tous les cas, la réflexion. Le béton «brut de décoffrage» pourrait laisser croire qu’il est inachevé. Il n’en est rien. Cette technique architecturale, née durant l’entredeux-guerres, inspirée des concepts de l’architecte Le Corbusier, témoigne du savoir-faire de ses concepteurs, les architectes Creveaux et Tessier. Maquette de l’Hôtel de ville, 1968. faires» devant regrouper l’ensemble des services municipaux, certains services de la sous-préfecture (mines, ponts et chaussées, inspection du travail, eaux et forêts) et un «palais des arts et de la culture», l’actuel centre des arts et de la culture. Le projet fut confié aux architectes Gérard-Michel Corbin, Gilbert Amarias, Raymond Creveaux et Jacques Tessier et comprenait initialement une tour de 17 étages, dévolue aux différents services administratifs, un immeuble des Postes, un immeuble pour la Sécurité Sociale et un Hôtel de ville, l’ensemble relié par une série de passerelles, afin de faciliter les démarches du public (plan de 1966). Le projet fut cependant quelque peu modifié par Le centre administratif, culturel et d’affaires. Dès 1941, la construction d’un centre administratif, au nord de la ville, avait été prévue par le chef du service des Travaux Publics dans un plan général d’équipement présenté au gouverneur Sorin. Faute de moyens, le projet fut abandonné. Il fut repris dans le cadre de la Rénovation urbaine de Pointe-à-Pitre, impulsée en 1962. La municipalité choisit d’implanter au nord du boulevard un «centre administratif, culturel et d’af- Plan masse du centre administratif, 1966. rations de décasement et il fut mené à bien jusqu’à l’inauguration du bâtiment le 10 février 1973. Un Hôtel de ville d’inspiration corbuséenne. L’Hôtel de ville est un remarquable édifice de par sa volumétrie intérieure et extérieure. Le chantier fut techniquement des plus novateurs. L’édifice est entièrement en béton armé et repose sur 53 pieux enfoncés à près de 18 mètres de profondeur. Les influences corbuséennes sont nombreuses : béton brut de décoffrage, traité ici avec une grande maîtrise tant au niveau du dessin que de la réalisation, proportions des brises-soleil en béton, jeux de façade… tecture à la fois massive, sculpturale et aérienne tout en conservant une maîtrise des coûts. Les quatre façades sont traitées avec le même soin du détail. La façade principale se signale par des éléments marquants : le porche d’entrée, la salle des mariages, le balcon du bureau du maire et le blason de la ville, très sobrement traité en relief et en creux. L’entrée est marquée par un porche monumental qui est une véritable prouesse technique : une masse de béton portée par un simple voile de béton qui supporte une terrasse. Au-dessus de ce volume très régulier, la salle du conseil semble construite sur la terrasse. Son volu- Les architectes Raymond Creveaux et Jacques Tessier. les architectes Jacques Creveaux et Raymond Tessier restés seuls maîtres-d’œuvre. En avril 1968, une parcelle de 550 m2 fut achetée par la Ville et un avant-projet arrêté par les architectes (décembre 1868). Le chantier débuta dès l’année suivante avec les opé- Le procédé du béton brut de décoffrage, mis au point dans les années 1920, avait été utilisé par les frères Perret pour la reconstruction de la ville du Havre et à l’église du Raincy. Il était privilégié pour sa plasticité et ses qualités tectoniques. En effet, il permettait le développement d’une archi- me qui la distingue parfaitement du reste de l’édifice est le résultat de la recherche d’un volume intérieur qui s’avère particulièrement réussi. Une seconde terrasse «panoramique», accessible par un escalier extérieur depuis le 4e étage, offre un point de vue sur toute la ville. «L’extérieur est le résultat d’un intérieur» (Le Corbusier) Les « plateaux-libres » à chaque niveau. À l’intérieur, les volumes sont importants, accentués par des « plateauxlibres », des espaces non cloisonnés. Le béton y est également brut de décoffrage mais il tranche avec les bois vernis des gardecorps et des rampes et avec les peintures des sous-faces des escaliers et des plafonds. Les armoiries de Pointe-à-Pitre. L’organisation des espaces a été conçue de la même manière aux trois premiers étages : face à l’escalier, deux couloirs de distribution mènent aux différents services. Un étage d’entresol permet d’accéder à la salle des Commissions. Le bureau du Maire est au 3e étage. Il dispose d’un accès direct à la salle du conseil, au 4e étage. Cette dernière s’inscrit dans un vaste volume rectangulaire. En revanche, le mobilier est de forme circulaire ce qui accentue la volumétrie de l’espace. Consciente de l’importance de ce patrimoine contemporain, la ville de Pointe-àPitre a souhaité la protection de l’édifice au titre des monuments historiques. La commission régionale du patrimoine et des sites a émis le 4 juillet 2008 un avis favorable à cette protection de l’hôtel de ville de Pointe-à-Pitre (Inscription à l’inventaire supplémentaire). La place des Martyrs de la Liberté L’Hôtel de ville est implanté sur les abords d’une vaste esplanade réalisée dans la seconde moitié des années 1970. Mais les ouvrages «maçonnés» (escaliers, rampes, fontaines) avaient beaucoup souffert, en particulier des tassements dus au poids de la dalle de béton. En 2004, la place fut entièrement réaménagée et les accès multipliés. Le dallage est aujourd’hui constitué de plusieurs matériaux : carreaux de pierre calcaire du Portugal, mosaïque de pavés provenant d’Amérique du sud, pierre noire et pierre volcanique de la Basse-Terre. Vue partielle de la salle du conseil. Un péristyle d’eau a remplacé l’ancienne fontaine. Le bassin est totalement enterré et la gestion des jeux d’eau est entièrement automatisée. Une pergola encadre la place au nord et à l’est, en procurant des zones d’ombre tout comme les plantations qui ont été maintenues. Dans les plaques de toiture de la pergola, les noms de personnages ayant œuvré pour la liberté ont été gravés. Au sud de la place, L’Anneau brisé, œuvre du sculpteur Henry Martin Granel (1977), a été intégré aux aménagements. Le péristyle d’eau et la pergola vue depuis la terrasse supérieure. Le terre-plein en terre a laissé la place à un sol en carreau ce qui permet une meilleure intégration du mémorial.