femmes de footbAlleurs
Transcription
femmes de footbAlleurs
S port M O S E L L E l e m A g A z i n e q u i pA r l e e n f i n d e v o u s en cAdeAu LE POSTER 2013-2014 DU FC METZ olivier delAitre entretien sAns lAngue de bois polinA brAtuhhinA elle nous rAconte "son" estonie 3 782879 003500 www.mosellesport.fr R28790 ˗0039 ˗ F : 3,50 € 00390 ces drÔles de dAmes n°39 - novembre 2013 - 3,50€ femmes de footbAlleurs sommaire edito Avant, le linge sale se lavait en famille Saviez-vous que « Michel Fernandel », « Rolland Tournevis » et « Pierre Ménez » (ou Ménès, il ne sait pas trop Patrice) sont les nouvelles stars du football français ? Au-delà de l’interview hallucinante et cauchemardesque de l’international français Patrice Evra qui, en outre, porte le brassard chez les Bleus, la question est surtout de savoir où ça va s’arrêter. En effet, pas peu fier de traiter quatre consultants (Bixente Lizarazu, Rolland Courbis, Luis Fernandez et Pierre Ménès) dont trois anciens footballeurs de « clochards » et de « parasites » sans oublier de se tromper allègrement sur le palmarès de ses aînés (pas vrai Bixente ?), Patrice Evra a également procédé à un massacre en règle de la langue française. Au risque de passer pour un « vieux con rétrograde », quel exemple le capitaine à la cinquantaine de sélections donne-t-il aux jeunes footballeurs qui rêvent peut-être un jour de faire partie des Bleus ? Envers et contre tout, Noël Le Graët, le président de la FFF a décidé de le laisser « à la disposition de la sélection » après « le regret manifesté par le joueur sur la forme » de ses propos polémiques. S’il a certainement ses raisons, il est dommage pour l’équipe de France qui va sportivement mieux, d’affronter la tempête médiatique qui a suivi les propos de son capitaine. Capitaine qui, au passage, n’a pensé qu’à sa petite personne, sans privilégier l’intérêt collectif, et en jetant de l’huile sur le feu avant les barrages décisifs qui se dérouleront ces jours-ci. Avant, le linge sale se lavait en famille. Aujourd’hui, la place publique sert de machine à laver. Pas sûr qu’elle lave plus blanc. p. 8 p. 12 p. 17 face à face Olivier Delaitre. G rand angle Les femmes de joueurs du FC Metz. reportages Mathieu Paolillo, le Rallye des Gazelles 2014 et Nicolas Fauvergue. 8, rue des Pommiers 57890 Porcelette Tél./fax: 03 87 00 69 29 - [email protected] directeur de la publication éric Zell rédacteur en chef Vivian Peiffer Journalistes Vivian Peiffer Guillaume Quignon publicité [email protected] conception et réalisation France Knaff / Evicom photog raphie Philippe Gisselbrecht, France Knaff, éric Zell, Panoramic Editeur Evypresse N° de CPPAP : 0617 k 90408 N° ISSN : 2110-7068 Dépôt légal : à parution Novembre 2013 - n°39 Abonnement 11 numéros : 30€ impression Imprimerie SPEI - 54425 Pulnoy Des idées de sujets, des manifestations sportives à nous communiquer, des commentaires ou réactions au sujet des articles ? Vous avez la possibilité de contacter la rédaction par e-mail : [email protected] Il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement les articles contenus dans le magazine sans l’autorisation de l’éditeur. Les informations publiées ne peuvent faire l’objet d’aucune utilisation commerciale ou publicitaire. 8 12 18 p. 30 Vivian Peiffer, Rédacteur en chef Evypresse 4 Paroles d'expert Olivier Krumbholz. p. 18 p. 38 Handisport Certification de qualification kayak. 24 Cœur g renat Nestor Combin, le coup de foudre. 28 moteurs Lor Sport Events. 30 38 Le jour où Marie Marchand-Arvier a été vice-championne du monde. MOSELLE SPORT 3 Paroles d’expert Olivier Krumbholz « Met z Han dba ll peut riva lise r av ec n’i mp or te qu i » Épisodiquement, Moselle Sport vous propose un entretien avec un expert du sport, afin de faire avec lui un tour d’horizon de l ’ac t u a l ité sp or t ive , sa ns l a ng ue de bois. Après Bernard Zénier, Younès El-Aynaoui, Dominique Chapatte et Denis Balbir, entretien avec Olivier Krumbholz, l’ancien sélectionneur des Bleues, jamais avare de bons mots à propos de handball. Extraits. Guillaume Quignon photo : Panoramic plus politique car c’est vrai qu’avec l’expérience, on peut être amené à vouloir se diversifier. Toute proposition sera soumise à une réflexion de ma part. Après 15 ans à la tête de l’équipe de France féminine, vous avez été remplacé par Alain Portes en juillet dernier. Cette étiquette de sélectionneur d’une équipe féminine ne vous ferme-t-elle pas des portes pour entraîner des garçons et des clubs dans un avenir proche ? O. K. : C’est une bonne question. Effectivement, on peut s’interroger car en France, il y a un vrai clivage entre le handball masculin et le handball féminin qui n’existe pas forcément à l’étranger. On a tendance à penser qu’un entraîneur, ou n’importe quel acteur du handball féminin d’ailleurs, sera forcément inférieur à un acteur du handball masculin. Mais je crois qu’il y a des gens qui sont capables de faire preuve de clairvoyance et j’ai toujours milité pour considérer les bons entraîneurs comme tels, qu’ils le soient chez les filles ou les garçons. C’est le handball masculin qui vous attire aujourd’hui ? O. K. : Il m’attire au moins autant que le handball féminin. Ce serait une nouvelle aventure car je me suis occupé du handball féminin durant de très nombreuses années et cela me tente de voir ce que cela pourrait donner au hand masculin. C’est une population que j’ai quittée il y a longtemps et qui m’intéresse. Est-ce utopique de vous voir un jour à la tête de Metz Handball ou même de vous voir endosser un rôle plus politique comme chargé aux sports à la Ville de Metz par exemple ? O. K. : Rien n’est utopique. Je ne ferme aucune porte mais je lutte juste contre le fait de mettre en difficulté un entraîneur, quel qu’il soit, quand les résultats de son équipe sont un peu moins bons. Après, concernant un rôle plus politique, je vous répondrais que tout m’intéresse. Quand on a dirigé des équipes, on a envie de diriger d’autres équipes, même d’orientation 4 MOSELLE SPORT Quelle analyse faites-vous du parcours de Metz Handball en Ligue des Champions* ? O. K. : Metz a bien démontré contre Krim Mercator (victoire 21-20 le 20 octobre dernier, NDLR) que ses deux rencontres perdues contre Leipzig et Sävehof, en début de Champion’s League, ne correspondent pas à la valeur de l’équipe et qu’elles ont fait des mauvais matches malheureusement. Elles ont, en tout cas, le niveau de la Ligue des Champions et qu’hormis Györ, qui possède toutes les meilleures joueuses du monde, Metz peut rivaliser avec toutes les autres équipes européennes. Et que pensez-vous du parcours du Paris SG et de Dunkerque en C1 masculine ? O. K. : Je ne pense pas que cela soit des résultats qui correspondent à la valeur des équipes françaises. En fonction des équipes, il y a des problèmes divers. Le PSG n’est pas à son niveau, il ne faut pas oublier que le club a sûrement le plus gros budget au monde et certains des meilleurs joueurs du monde aussi. Paris tourne moyennement en championnat et elle ne tourne pas en Ligue des Champions (1V, 1N, 2D au moment de l’entretien, NDLR) et il faudra mettre les bouchées doubles pour se qualifier. Pour Dunkerque, c’est un problème de budget et d’épaisseur d’effectif à ce niveau-là. Ça va être très dur pour eux. *L’entretien a été réalisé le 23 octobre dernier, alors que Metz n’avait gagné qu’un match sur trois en Ligue des Champions. mi-temps + + + + ++ + up La Messine Grace zaadi qui a connu ses premières sélections courant octobre en Finlande et contre la Slovaquie. Elle a profité, du reste, de la blessure d’Allison Pineau, pour grappiller du temps de jeu en Bleue. Julien Absalon va bien. Merci. Blessé depuis le 31 août dernier (double fracture costale), le Vosgien a fait un retour brillant à NeuvesMaisons le 27 octobre dernier en faisant cavalier seul jusqu’au bout. une façon de se remettre en selle pour huit courses de VTT en un mois et demi. Le retour gagnant de pablo Correa à l’AS Nancy-Lorraine. Victor ieu x de Cler mont, Nîmes et Caen, l’entraîneur uruguayen a parfaitement su soigner son retour en Meurthe-et-Moselle, obtenant même les prolongations à Rennes (1-2, a.p) en Coupe de la Ligue. Metz Tennis de table qui connaît quelques difficultés pour sa première en Ligue des Champions. Bien que novices en la matière, les joueuses de Loïc Belguise Belguise ont tout de même réussi à battre Berlin pour leur unique victoire. Patience et longueur de temps... Morgan parra a été suspendu le 16 octobre pour deux semaines par la Ligue pour des coups de poings portés sur un joueur de BordeauxBègles lors du match de la 8e journée du Top 14. Cette suspension a failli lui faire manquer le match du xV de France contre la Nouvelle-Zélande le 9 novembre dernier. Début de saison manqué pour les basketteurs de l’Union Sainte-Marie/ Metz qui ont déjà perdu six rencontres sur les sept premières journées. Dans le bas du classement en compagnie de Saint-Dizier, St-Charles et Kaysersberg, les Mosellans devront vite réagir. - 6 down - - moselle sport - - - Transferts, infos, retraites… Vous saurez tout sur les anciens « Mosellans ». foot bAll Formé au club, le défenseur Michel Lê a été prêté jusqu’à la fin de la saison à Cherbourg (National). Gravement blessé lors de la 4e journée de National l’an passé, le défenseur central de 20 ans aura l’occasion de poursuivre son ascension en Basse-Normandie. robert pirès a fait son retour le 11 novembre dernier à Saint-Symphorien à l’occasion d’un match caritatif en faveur de l’association « Rêve de Clara » qui vient en aide aux enfants malades et défavorisés des îles de l’Océan Indien. Lors de cette rencontre, d’autres anciens Messins étaient présents : Sylvain Wiltord, Stéphane Borbiconi, David Terrier ou Cyril Serredszum. Messin de 1986 à 1988, Christian Bracconi assurera l’intérim suite à l’éviction de Fabrizio ravanelli à l’AC Ajaccio le 3 novembre dernier jusqu’à la trêve hivernale. Directeur du centre de formation de l’ACA depuis 2010, l’ancien attaquant a également été patron de la formation à Bastia durant un an. Ca roule toujours pour Mathieu Duhamel. L’ancien messin, aujourd’hui sous les couleurs du Stade Malherbe de Caen continue de faire frémir les défenses adverses. Lors des dix premières journées, l’attaquant de 29 ans a déjà marqué à six reprises. Son passage au FC Metz aura été salvateur pour l’ancien Troyen. Des nouvelles de… Nuno Fréchaut. Messin entre 2009 et 2011, le Portugais végète aujourd’hui en D3 portugaise dans l’ancienne place forte du championnat lusitanien : Boavista. Auteur de 43 matches en deux saisons, le défenseur de 36 ans finit modestement sa carrière. Les Queens Park Rangers (Ang) ont recruté Oguchi Onyewu, l’ancien Messin âgé aujourd’hui de 31 ans. Le défenseur international américain (68 sélections) était libre depuis la fin de son contrat avec le Sporting Lisbonne en juin dernier. Il s’était entrainé avec les Grenats durant quelques semaines en début de saison. QPR est actuellement en 2e division anglaise. Vous pensiez l’avoir perdu de vue, nous vous donnons des nouvelles de lui. Né au Maroc en 1979, Youssef Mokhtari rejoint le FSV Francfort à 18 ans. Finaliste de la CAN 2004, il s’impose outre-Rhin dans les années 2000 après des passages fructueux à Burghausen et Cottbus, au point de signer à Cologne, en 2005. Après un départ à Duisbourg et un prêt au Qatar, le milieu de terrain international (24 sél.) retrouve le club de ses débuts, Francfort avant d’aller à Greuther Fürth en 2009. C’est un an et demi plus tard que le FC Metz décide de recruter le Marocain, en janvier 2010. Après seulement 12 matches en grenat, il quitte le club en août 2010 pour… l’Allemagne et le club de 3e division, Burghausen où il est encore aujourd’hui. Photos : DR - + lA bAlAde des Anciens brAcconi à lA tÊte de l’AcA Jusqu’à lA trÊve tous sports AgendA le top 3... des chAmpions dont les médiAs pArlent trop peu fc metz GErMAIN CHArDIN (AVIrON) 1 Chardin Champion du monde 2010, vice-champion olympique à Londres en 2012 et médaillé de bronze à Pékin en 2008, Germain Chardin ne peut guère faire mieux pour faire parler de lui. Le Lorrain, associé à Dorian Mortelette à Londres, est, à 30 ans, l’un de nos plus grands champions lorrains. CHArLES FrANÇOIS (MUAY-THAÏ) Quatre fois champion du monde, double champion intercontinental et trois fois champion d’Europe, Charles François paye la faible médiatisation de son sport, le muay-thaï (box thaï), malgré un palmarès hallucinant. Le Mosellan est certainement le meilleur du monde de sa discipline actuellement. 2 Molliens Le 29 novembre contre Auxerre et le 20 décembre contre Troyes, au Stade Saint-Symphorien. bAsKet-bAll metz bc (f) N3 : le 24 novembre contre Chalonsur-Saône et le 8 décembre contre Dutlenheim au gymnase de l’Arsenal. hAndbAll François STépHANE MOLLIENS (TENNIS DE TABLE HANDISpOrT) 3 footbAll Vice-champion olympique à Londres en 2012, double médaillé d'argent à Pékin en 2008, champion d'Europe en 2011 et champion d’Europe par équipes en 2013, le pensionnaire du TC Moulins-lès-Metz est l ’une des grandes f iertés du handisport français. à 39 ans, Stéphane Molliens prouve qu’il fait encore partie des meilleurs de sa discipline. pot pourri les meilleurs tweets 60 millio ns de suppo rters matthieu pécot @matthieupecot Les mecs censés être journalistes sont des vulgaires supporters et les supporters jouent les journal istes. Continuez, je vous regarde. men ez Ave c un z rémi Alezine @re miA lezi ne Deu x fois que la caméra capte Jéré my Menez en trai n de sourire. C'est carrément louche... #PS GASSE un om à AbAttre raymond domenech @raymon_domenech Et dire que l'OM n'a fait que des bons matchs en CLigue ! metz hAndbAll (f) Le 17 novembre contre Sävehof (Suède) en Ligue des Champions aux Arènes de Metz. lutte chAmpionnAt de frAnce Championnat de France de lutte les 14 et 15 décembre à Sarrebourg. volley-bAll terville-florAnge oc volley (f) Ligue A : le 23 novembre contre Évreux et le 7 décembre contre Pays d’Aix Venelles à Terville. footbAll cso Amnéville CFA2 : Le 23 novembre contre Saint-Louis Neuweg et le 14 décembre contre Morteau Montlebon. hAndbAll hb sArrebourg Nationale 3 : Le 23 novembre contre Chambéry au centre sportif Pierre de Coubertin. moselle sport 7 face à face Olivier Delaitre Olivier Delaitre « En Fr a nc e, no us avo ns de trè s bon s jou eur s » Au même titre que Julien Boutter, Olivier Delaitre est l’un des derniers grands joueurs lorrains à avoir fait partie des 50 meilleurs mondiaux. Pour Moselle Sport, le joueur formé à l’ASPTT Metz a regardé dans le rétroviseur, partageant avec nous les moments forts de sa carrière et donné son avis averti sur le tennis actuel. Entretien à bâtons rompus. Vivian Peiffer // photos : Panoramic, DR 8 MOSELLE SPORT laps de temps, personne ne m’a jamais proposé de coacher ou de simplement donner mon avis. Peut-être que je dis des choses que je ne devrai pas dire… Après tout dépend des objectifs que l’on souhaite atteindre. Mais le haut niveau est et restera le haut niveau. Ça, ça n’a pas changé. Au cours de votre longue carrière professionnelle, de 1986 à 2000, vous avez vu défiler un grand nombre de joueurs dont un certain Björn Borg sur le retour. Qu'avez-vous appris à son contact ? Lorsque vous jouez contre un monument comme Borg, vous avez forcément en tête son palmarès (11 grands chelems, 6 fois Roland-Garros entre autres) et ses duels dantesques face à un autre monument, John Mc Enroe. À l’époque, les médias en avaient fait des tonnes sur le retour de Borg. De mon côté, je n’ai pas su gérer comme il fallait cette pression générée par la rencontre et j’ai peut-être eu, à ce moment-là, des déclarations malencontreuses. Même si je l’ai battu, ça n’était pas un souvenir impérissable à chaud. Avec le recul, il est évident que le fait d’avoir joué contre l’un des meilleurs tennismen de tous les temps, restera un grand moment de ma carrière. Les Bleus victorieux de la Coupe Davis 1991 : en arrière-plan, Philippe Chatrier (président de la FFT), Henri Leconte et Guy Forget. Au premier plan, de gauche à droite : Fabrice Santoro, Arnaud Boetsch, Yanick Noah (capitaine) et Olivier Delaitre. Vous avez été formé à l'ASPTT Metz. Quels souvenirs gardez-vous de cette époque ? Une époque – de 1980 à 1985 – où le tennis était en plein boom. De 12 à 17 ans, j’ai eu la chance d’évoluer au sein d’un bon groupe, assisté par un très bon professeur et surtout dans une ambiance festive et conviviale. Je garde également un très bon souvenir des pâtisseries au bar de l’ASPTT (rires) ! Le tennis lorrain n'a pas trouvé de digne représentant depuis votre belle ascension – n°33 en 1995 – puis celle, plus tardive, de Julien Boutter. Est-ce, pour autant, plus compliqué en Lorraine qu'avant d'éclore au plus haut niveau ? Je ne pense pas. Je ne pense pas non plus que ce soit un problème typiquement lorrain car ce n’est pas plus difficile qu’ailleurs. Après ma carrière, j’ai résidé à Metz pendant quatre ans. Pendant ce D’autres joueurs vous ont-ils marqué ? Incontestablement, Pete Sampras et André Agassi. Ce dernier étant d’ailleurs le seul joueur à déclencher sa frappe avant que la balle ne rebondisse au sol : je n’avais jamais vu ça ! Il y avait aussi Michael Stich, imperturbable sur toutes les surfaces ainsi que Bruguera et Kuerten sur terre battue. Dans les années quatrevingt-dix, la plupart des joueurs étaient difficiles à jouer car les surfaces accéléraient le rebond. Par exemple, Goran Ivanisevic faisait la différence sur la qualité de ses services (entre 1 600 et 1 800 aces au cours de sa carrière, NDLR). Aujourd’hui, le constat est différent : la surface a moins d’importance, les joueurs frappent plus vite et sont plus rapides qu’auparavant. Vous avez évolué aux côtés de Guy Forget, Arnaud Boetsch ou Cédric Pioline et fait partie de l’équipe de France, victorieuse de la Coupe Davis en 1991. Avezvous encore des contacts avec vos coéquipiers ? J’ai les numéros de téléphone de chacun. On se voit quand je vais sur Paris. Or, depuis que j’ai quitté la capitale, le lien est difficile à entretenir. Avec Fabrice Santoro, un autre joueur de votre génération, vous constituiiez une paire impressionnante en double. Qu'est-ce qui faisait la force de votre duo ? On avait de la percussion dans les échanges et on MOSELLE SPORT 9 face à face Olivier Delaitre retournait mieux la belle que quiconque ! Qu’est-ce qui a fait, qu’à un moment donné, votre carrière s’est dirigée davantage vers le double ? J ’a i toujours bien a imé le double. C ’est sur tout mon gaba rit qui l ’a décidé. J ’ éta is l ’un des plus petits joueurs du circuit, voire le plus petit (1,70 m, NDLR) et le double – qui me permettait d’exprimer pleinement mon tennis – avait la faculté de générer beaucoup moins de déplacements et moins de surface à couvrir qu’en simple. Un atout déterminant pour un petit gabarit. Quelle serait, selon vous, la paire idéale de double pour l'équipe de France ? Jo-Wilfried Tsonga et Richard Gasquet sans hésiter. Malheureusement, ils ne le jouent pas assez, en raison du calendrier en simple. Et il faut gérer la fatigue physique, ce qui n’est pas simple non plus. En France, nous avons de très bons joueurs : outre Tsonga et Gasquet, on peut également compter sur Gaël Monfils, Gilles Simon et Benoît Paire, auteur d’une très belle saison. Parlons justement de cette génération, en particulier de la "garde noire", surnom donné au trio formé par Tsonga, Monfils et Ouanna… Jo n’a pas eu la possibilité de jouer à 100 % en 2013 car il a été blessé. Il a fait le maximum avec ce que son corps lui permettait de faire. Si la saison prochaine, il est épargné par les blessures, il pourra légitimement aller voir ce qui se passe au niveau du top 5. L’avenir nous dira aussi s’il a fait le bon choix pour ses coachs. Ca r le fonctionnement "entra îneur-joueur", c’est comme un couple. Il y en a qui marchent et d’autres pas… En parlant de coaching, je peux aussi vous parler de Gaël. Nous sommes toujours restés en contact : il parle tennis et je parle tennis. Cela suffit pour garder le lien. Ses blessures à répétition ne l’ont pas aidé ces derniers temps mais peut revenir au plus haut niveau qui était le sien en 2011 (n°7). Pour atteindre cet objectif, il lui faut bien sûr conserver un coach et être plus régulier dans son travail. Reste Josselin : il manque de confiance en lui par rapport aux deux autres et l’accumulation de blessures lui a également joué des tours. Et les autres Français ? Comme je vous l’ai dit précédemment, le "5" incontournable est représenté par Tsonga, Gasquet, Monfils, Simon et Paire. Ensuite, il y a Chardy qui est encore jeune, apte à prendre la relève des Mahut et autres Benneteau qui restent de très bons joueurs. 10 MOSELLE SPORT Olivier Delaitre en 5 dates 1984 Naissance d ’Olivier Delaitre à Metz. Il débute sa carrière professionnelle en 1986 chez lui au tournoi de Metz par un succès sur l ’Égyptien Ahmed El Mehelmy et enchaîne par une première pa r ticipation à Roland-Ga rros où il s’ incl ine au premier tour contre le futur finaliste Mikael Pernfors. 1990-1991 Il remporte son premier tournoi, le challenger de Brest, puis celui de Guadeloupe en février 1991. La fin d’année est brillante puisqu’il termine l’année au 39e rang mondial et 2 e français derrière Guy Forget n°7. 1995 Il finit la saison 33e à l’ATP, ce qui restera son meilleur classement mondial. 2000 Il met un terme définitif à sa carrière en juillet 2000 par une victoire en match de Coupe Davis avec Nicolas Escudé contre la paire autrichienne. 2013 Il effectue une pige en tant que coach auprès de Gaël Monfils. Le 3 novembre dernier, Djokovic a gagné Bercy. Il semble désormais évident que rien ne peut arrêter le Serbe. Néanmoins, dans plusieurs interviews, vous avez confié avoir toujours été fan du jeu de Federer. Peut-il reprendre à terme sa place de n°1 mondial qui a été la sienne 302 semaines consécutives ? Très clairement, non. Pour être premier sur le circuit, il faut très bien jouer toute la saison et participer à tous les tournois. Roger a toujours l ’objectif de gagner un Grand Chelem mais être n°1 lui demande aujourd’hui trop d’énergie et trop d’efforts. Puis il a 32 ans. Or, Roger reste Roger. Du Big Four*, c’est celui qui est toujours le plus talentueux et le plus surprenant : ses coups sortent de nulle part ! Tennistiquement parlant, il fait des choses incroyables avec sa raquette ! « à metz, personne ne m’a jamais proposé de coacher ou de simplement donner mon avis. Peut-être que je dis des choses que je ne devrai pas dire… » Un mot sur le tennis féminin. Que pensez-vous de la petite crise que traverse le tennis féminin qui n'a pas de leader depuis l'arrêt soudain de Marion Bartoli ? Je ne saurai vous répondre car j’observe le tennis féminin de très loin. À part vous dire que Serena Williams est la meilleure et que Marion Bartoli n’aurait pas dû, à mon avis, arrêter sa carrière, je ne pourrai pas vous éclairer davantage. Et vous, quelles sont vos perspectives pour 2014 ? Pour l’instant, je ne sais pas. J’ai été entraîneur fédéral pendant six ans au sein de la Fédération, travaillé deux ans au Tennis Spora au Luxembourg et effectué une pige très récemment avec Gaël Monfils. En cette fin d’année 2013, je suis pour ainsi dire, vacancier. Et quitte à en être un, j’ai choisi le sud de la France pour résidence principale** ! *Novak Djokovic, Rafael Nadal, Andy Murray et Roger Federer. **Olivier Delaitre habite à Cagnes-sur-Mer. MOSELLE SPORT 11 G rand angle Femmes de joueurs L’am our et rien d’au tre ? On les imagine oisives, arpentant les boutiques avec l’argent de leur joueur de mari, s’affichant fièrement en tribune comme « femme de ». Erreur : épauler un footballeur est un métier à plein temps nourrit de nombreux sacrifices. Si certaines femmes de joueurs ont jeté l’opprobre sur ce rôle si singulier, les autres luttent assidûment contre cette image de femme-objet attirée par l’argent facile. On casse le mythe. Enquête. Guillaume Quignon // photos : France Knaff Dans le monde du football, on les surnomme les « Wags » (pour « Wives and Girlfriends »). En France, on se contente de les appeler « femmes de footballeurs ». Certaines ont 12 MOSELLE SPORT craqué sur eux avant la reconnaissance et les contrats à sept chiffres, d’autres les ont séduits bien après. Mais qui sont finalement ces femmes discrètes, inf luentes et toujours la série britannique « Footballer’s Wives », un carton outre-Manche, mais passée totalement inaperçue dans notre chère patrie (diffusion sur M6 entre 2005 et 2009). « L’image véhiculée par les femmes de footballeurs est désastreuse, souligne Maïtena, la compagne de Jérémy Choplin. Quand j’ai commencé à fréquenter Jérémy, certaines personnes de mon entourage ont eu des propos très négatifs sur la situation », « l’affaire Zahia faisait la Une des journaux quand j’ai commencé à fréquenter Yeni, ajoute Alicia. C’est surtout l’image des footballeurs qui en a pris un coup à ce moment-là. » « "Toutes les femmes de footballeurs sont cocues" m’a-t-on dit, sourit Maïtena. Cette image ne changera jamais. Tant que les frasques des joueurs seront médiatisées, il n’y a aucune chance que cela change. On n’y prête pas attention outre mesure. » présentes dans les stades pour soutenir leurs hommes ? « Nous sommes des femmes comme les autres, précise d’emblée Alicia, 26 ans, compagne de Yeni Ngbakoto. Nous ne sommes pas des fans de football prêtes à tout pour partager la vie d ’une personnalité de la région. Pour nous, c’est un pur hasard. » « J’ai rencontré Johann au collège à Saint-Rémyde-Provence, ajoute Virginie Carrasso. Inutile donc de vous préciser qu’on était encore loin de la carrière professionnelle (rires). » Loin du strass et des paillettes des stars du ballon rond, la plupart des femmes de footballeurs doivent endurer l’image désastreuse de ce rôle si pa r ticu l ier, saccagée par l’affaire « Zahia » et écornée par les agissements excessifs des Victoria Beck ham ou Irina Shayk – madame Cristiano Ronaldo –, à peine redorée par Profession : femme de footballeur ? On les imagine volontiers inactives, les lèvres « so glossy », le cheveu brillant et plus facilement adeptes de « Secret Story » que de « Secrets d’Histoire ». Et ce n’est pas Émilie Nefnaf, révélée dans l’émission de téléréalité de TF1, et compagne de Jérémy Ménez, le joueur du Paris Saint-Germain, qui pourrait nous contredire. Mais pourquoi autant de clichés sur ces fantasmes des temps modernes ? « On envie leur statut parce qu' à 22 ans, elles conduisent de chouettes cabriolets, portent des Louboutin et arborent des sacs à 5 000 euros, remarquait Pierre Ménès, figure du « Canal Football Club », sur Canal+, dans les colonnes de L’Express récemment. Je ne les plains pas, mais elles doivent aussi faire preuve de dévotion. » Selon lui, « le cœur de la machine, c'est le corps et le mental de leur conjoint. Elles doivent donc surveiller ce qu' il mange, s' il se repose suffisamment, même quand le couple a un bébé, et éviter que son esprit ne soit pollué par les menus détails de la vie quotidienne ». « Nous ne vivons pas dans le même monde que les femmes des joueurs internationaux tout de même, nuance Virginie, belle-sœur de l’international Cédric Carrasso. On nous voit comme des femmes privilégiées avec la belle vie mais ce n’est pas tout à fait vrai. Tout n’est pas rose non plus. Le changement de région, quitter son travail et se refaire un réseau professionnel, être dépendante de la vie de l’autre, vivre les désarrois de son homme, être souvent seule, s’occuper seule des enfants avec tout ce que cela comporte, il faut être mentalement prête à affronter tout ça. On a un vrai rôle à jouer sur la carrière du joueur. On ne se plaint pas mais on est très loin des clichés et les fantasmes qu’entourent les femmes de joueurs. » Un travail d’accompagnement qui oblige, parfois, les femmes à mettre leur vie « La vie ne s’arrête pas quand on partage la vie d’un footballeur professionnel. » Barbara MOSELLE SPORT 13 g rAnd Angle femmes de Joueurs Alicia et Yeni Ngbakoto. professionnelle de côté pour pouvoir soutenir la carrière de leur mari. Mais pas tout le temps. « Je n’ai pas arrêté de travailler quand je me suis mise en couple avec mon copain, note Barbara, la compagne de Th ibaut Bourgeois. La vie ne s’arrête pas quand on partage la vie d’un footballeur professionnel. » « Je n’ai pas fait cinq ans d’études pour rien, ajoute Alicia. Je compte bien continuer de travailler, peu importe la carrière de Yeni. » « C’est important d ’avoir son activité propre pour se raconter chacun sa journée », renchérit Maïtena. On est donc bien loin de la méthode Zlatan : « Ma femme n’a rien à voir avec mon football. elle reste à la maison pour s’occuper de mes enfants. C’est la seule chose dont j’ai besoin. » UN éQUILIBrE prIMOrDIAL pOUr réUSSIr UNE CArrIÈrE ? Et si f inalement, c’était les footballeurs qui auraient plus besoin d e s fem me s q ue le c ont r a i r e ? « L’entourage du joueur est primordial, 14 moselle sport constate Albert Cartier, l’entraîneur grenat. Un joueur bien chez lui et bien dans sa tête ne pourra que se concentrer à 100 % sur son métier. Les joueurs qui papillonnent sont plus instables, sportivement parlant. » Alex Ferguson, à Manchester united, menait des enquêtes sur les futurs joueurs qu’il souhaitait acquérir, notamment sur sa vie de couple, Luis Fernandez, au Paris Saint-Germain tranchait toujours pour l’homme marié avec des enfants pour s’assurer de son « équilibre psychologique ». « Quand vous avez quelqu’un sur qui vous reposer, c’est plus facile pour aborder les périodes compliquées », ajoute Albert Cartier. « La femme est très importante dans la carrière du joueur, complète Virginie Carrasso. elle lui permet de se stabiliser et donne un avis objectif sur la situation. Avec Johann, on parle de ses choix sportifs et j ’ai une influence sur ses décisions. » Si les femmes des joueurs ne peuvent pas permettre à leur équipe de marquer un but de plus, leur rôle en interne est capital. Exemple en 2002. Dans une interview au journal L'équipe, Roger Lemerre, ex-sélectionneur des Bleus, était revenu sur les raisons du fiasco lors de la Coupe du monde en Corée du Sud (élimination au premier tour) : « Ce qui a changé : c’est qu’entre 1998 et 2002, les couples se sont lézardés. J’ai mal intégré cette dimension. en 1998, l ’ harmonie des familles existait. en 2002, il nous a manqué un leader chez les femmes, ce qu’ était Adriana Karembeu. en Corée, elle n’ était pas là (Christian n’était pas sélectionné pour le Mondial, NDLR). on faisait venir les femmes pour briser les tensions entre les joueurs, mais s’ il fallait aussi briser les tensions entre les femmes… » Sans Adriana Karembeu, certaines compagnes l'ont joué perso. LES FEMMES COMME BOUC éMISSAIrE ? On a beau louer l ’importance des femmes dans la vie de leur mari, femme de footballeur est une tâche délicate. Les médias britanniques ne sont pas tendres avec celles qui, selon eux, sont soient « rivales, pimbêches, dépensières ou absentes ». Quoi qu'elles « ON NOuS VOIT COMME DES FEMMES PRIVILéGIéES AVEC LA BELLE VIE MAIS CE N’EST PAS TOuT à FAIT VRAI. » VIRGINIE CARRASSO Virginie et Johann Carrasso. moselle sport 15 g rAnd Angle femmes de Joueurs fassent, elles seront critiquées. Pour the Guardian, « le cliché à propos des femmes de footballeurs veut qu'elles forment le troupeau d'un fond de bus scolaire, le côté manucuré en plus, et qu'elles dépensent le PIB de l'équateur dans une session shopping de deux heures ». D'après the Daily Mail, des personnalités anglaises ont conclu que « la responsabilité de la piteuse élimination anglaise en quart de finale du Mondial 2006 tenait autant des dribbles de Cristiano Ronaldo que des dérapages en tous genres des Wags ». Le défenseur central de Manchester utd , R io Fe rd i n a nd , ne d i s a it pas aut re c hose da ns the Daily telegraph : « C' était le cirque, le football était devenu secondaire. » Femme de footballeur, bouc émissaire ou réel danger ? « Beaucoup de choses sont dites sur les femmes de joueurs, peu de choses sont vraies selon moi, explique Ma ïtena. Certes le football draine énormément d ’argent dans certains clubs, et du coup, l ’amalgame est vite fait avec l ’attirance des femmes pour l’argent des footballeurs. Mais je trouve tout ça démesuré. » FIGUrE MATErNELLE ET rEpÈrE AFFECTIF à la petite échelle de la Ligue 2, les lois ne sont pas les mêmes. Bien que le salaire moyen d’un joueur de Ligue 2 est de 16 000 euros (chiffres 2012), Maïtena et Jérémy Choplin. 16 moselle sport « "TOuTES LES FEMMES DE FOOTBALLEuRS SONT COCuES" M’A-T-ON DIT » MAÏTENA Barbara et Th ibaut Bourgeois. on est bien loin des Ferrari et des trois villas à Miami. Mais pour le grand public, toutes les femmes sont à mettre dans le même panier. à tort. « Quand j’ai rencontré Jérémy, il jouait à Bastia en National, raconte Maïtena. Je ne connaissais pas son train de vie et ce n’était pas ça le plus important. et ça, certaines personnes n’y croient pas. » « Pour ma part, je ne savais même pas qu’il y avait un club de football professionnel à Metz, sourit Barbara. Je n’y connaissais rien en matière de football et quand Thibaut m’a raconté son métier, cela n’a rien changé. C’ était un métier comme un autre pour moi. » Personne pour croire à la rencontre fortuite, au coup de foudre, à l’unique pouvoir du charme ? La plupart des joueurs de foot ont commencé le football très tôt, à l’âge de 11-12 ans, au centre de formation, souvent loin de chez eux, avec une adolescence sacrifiée sur l’autel de la compétition et de la réussite sportive. une jeunesse tronquée sans vraiment l’occasion de faire des rencontres, de flâner avec les copains et d’aller en soirée. Résultat, beaucoup d 'entre eu x, en manque de repères affectifs, voire de figure maternelle, se casent rapidement. Leur première copine, une amie d'enfance parfois, peut alors devenir leur pilier, la figure toute-puissante d'un foyer dans lequel les enfants arrivent vite aussi. « tout s’est fait assez hâtivement, corrobore Alicia, enceinte de sept mois. Cela fait deux ans que nous sommes ensemble et nous souhaitions rapidement fonder une famille avec Yeni. Ce projet de famille nous tenait vraiment à cœur. » Virginie et Johann Carrasso, tous deux âgés de 25 ans, sont déjà mariés et les heureux parents de deux enfants. Douce image d’épinal ? Définitivement non. moselle sport 17 reportAge mAthieu pAolillo – ironmAn d’hAwAÏ l’en fer Au pArA dis SI LES îLES H AWA Ï, Au CENTR E DE L’OCéAN PACIFIQuE, SONT CONSIDéRéES à JuSTE TITRE COMME LE PARADIS SuR TERRE, LEuR IRONMAN – COMPRENEZ 3,8 KM DE NATATION, 180 KM EN VéLO ET 42 KM DE COuRSE à PIED – RESSEMBLE DAVANTAGE à L’ENFER. CE QuI N’A PAS DéCOuRAGé MATHIEu PAOLLILO, SEuL ET uNIQuE MOSELLAN à S’ALIGNER Au DéPART LE 12 OCTOBRE DERNIER. Vivian Peiffer // photo : DR Les sportifs, dits de « l’extrême », ont souvent leur place dans Moselle Sport. Si certains tentent les 100 km de Millau, d’autres aff rontent les dunes du sud marocain à travers le Marathon des Sables ou s’essayent à la Diagonale des Fous à la Réunion. Mais tous ont un dénominateur commun : ils sont Mosellans ! Mathieu Paollilo, maître-nageur sauveteur à Faulquemont ne déroge pas à la règle. Celui qui a d’abord écumé les bassins, en glanant notamment quelques titres départementaux et régionaux, s’est retrouvé à l’âge de dix-huit ans au départ de son premier triathlon. « C’était à Creutzwald en 2003 mais c’était surtout pour essayer », se souvient Mathieu Paolillo. Le véritable déclic a eu lieu deux ans plus tard lors du triathlon de Metz. Dès lors, le jeune homme se prend au jeu, enchaîne les épreuves S* « à HAWAÏ, L’AMBIANCE EST PHéNOMéNALE ET LE PuBLIC A uN PROFOND RESPECT POuR LES PARTICIPANTS. » 18 moselle sport puis DO** avant de s’inscrire à son premier Ironman en 2011 à Roth en Allemagne. une première expérience concluante qui le conduit à Klagenfurt en Autriche. « Un Ironman qualificatif pour celui d’Hawaï considéré comme l’épreuve la plus emblématique du genre. L’objectif était de monter sur le podium car les 3 premiers de chaque catégorie validaient leur billet pour les îles Hawaï. » Résultat des courses : 3,8 km de natation bouclés en 53 minutes, 180 bornes de vélo expédiées en 4 h 45 et marathon clôturé en 3 h 12. une performance accomplie grâce à 20 heures d’entraînement hebdomadaire qui le place à la fois sur la 2e marche du podium et dans l’avion à destination du Pacifique. 186E SUr 1 960 Arrivé à Hawaï neuf jours avant l ’événement, Mathieu mesure d’emblée la différence existante avec les autres courses auxquelles il a participé. « Lorsqu’on sort de l’avion, la première chose perceptible est la chaleur étouffante ! Mais j’ai surtout ressenti l’effervescence qui est montée crescendo jusqu’au jour J. L’ambiance est phénoménale et le public a un profond respect pour les participants. » Sur les 2 100 qui ont pris le départ, 1 960 sont arrivés et Mathieu a pris la 186e place. Soit 9 h 24 d’efforts surhumains répartis entre 58’40 de natation, 4 h 48 de cyclisme et 3 h 30 de course à pied, « cette dernière discipline étant sans aucun doute la plus éprouvante, autant pour l’organisme que pour le mental. Dans ces cas-là, on pense à énormément de choses – notamment aux gens qui nous soutiennent – mais surtout pas à ce que l’on est en train de faire. Quant aux paysages magnifiques d’Hawaï, on les regarde mais on y fait pas attention… » Pour avoir une chance de mieux les apprécier, Mathieu s’est d’ores et déjà inscrit à l’Ironman de Francfort en juillet 2014, qualificatif pour Hawaï. Car c’est bien connu, quand on aime, on ne compte pas. *Sprint : 750 mètres, 20 km, 5 km. **Distance olympique : 1 000 mètres, 40 km, 10 km. reportAge rAllye des gAzelles 2014 les bAr oud eus es bcb g DEux AMIES, uN 4x4 ET uNE PASSION CHEVILLéE Au CORPS. uN TRIO INCONTOuRNABLE POuR PARTIR à L’ASSAuT Du DéSERT MAROCAIN Du 19 Au 29 MARS 2014 à L’OCCASION Du TRADITIONNEL RALLYE DES GAZELLES. PORTRAITS CROISéS D’ANGIE OLIVIER ET DE CHLOéE DECKER, uN DuO MOSELLAN QuI N’A PAS FROID Aux YEux. Vivian Peiffer // photo : DR En février dernier, nous avions consacré un reportage au Rallye des Gazelles. Souvenez-vous : aux commandes d’un 4x4, d’un crossover, d’un quad, d’une moto ou même d’un camion, des femmes parcourent le désert chaque année, à l’orée du printemps. Et ce, depuis 1990. « en ces temps de crise économique et de dépression ambiante, l’ événement pourrait paraître à tout le moins éloigné des priorités de notre société. Il n’en est rien, bien au contraire, précise Dominique Serra, créatrice et organisatrice de l’événement. Au-delà de la performance individuelle et du dépassement de soi, il révèle les immenses réserves d’énergie et de créativité que nous sommes toutes capables de mettre en œuvre. » énergie qui caractérise nos deux représentantes mosellanes, la discrète Angelika Olivier et la pétulante Chloée Decker. En gros, le mariage de l’eau et du feu. « Nous sommes complémentaires mais surtout amies, indique d’emblée Angelika, la passionnée de sports mécaniques et copilote du duo. Ce rallye permet de vivre une grande aventure humaine, de se dépasser et d’appréhender la compétition d’une autre façon. » épreuve à la fois ouvertes aux néophytes et aux professionnelles, cette compétition où il n’y a pas de vitesse et pas de GPS mais une navigation à l’ancienne, uniquement en hors-piste, s’adresse à toutes celles qui ont envie, un jour, de vivre une expérience unique dans le désert marocain. « ON NE rECULE DEVANT rIEN, C’EST NOTrE TEMpérAMENT » Employées au service juridique d’une grande banque franco-allemande, les deux jeunes femmes plus habituées à évoluer en tailleur BCBG et talons haut, que les mains dans le cambouis et les pieds dans la sable, travaillent depuis dix-huit mois à la préparation de ce rallye. « Beaucoup ne nous ont pas pris au sérieux. et maintenant, ce sont les mêmes qui décident de nous aider ! », poursuit Angelika. Ainsi, les Coco Gazelles – nom donné à l’association qui a donné naissance à l’équipage n°111 – multiplie les interventions auprès du public, en alternant conférences, soirées et… porte-à-porte ! « Nous sommes même allées jusque-là car pour réunir 35 000 €, le budget nécessaire pour partir, il faut bien ça, indique Chloée, la pilote. Puis c’est notre tempérament : on ne recule devant rien. » Enfi n, le Rallye des Gazelles, c’est aussi toute une dimension humaine. « Cœur de Gazelles (association caritative qui travaille en collaboration avec le ministère marocain du Développement social, de la Famille et de la Solidarité, NDLR) est un moyen de s’engager dans une cause humanitaire. Pour notre part, on ira également à la rencontre des habitants sur place et on emmène pour les enfants, des cartons remplis de choses diverses et variées : des casquettes, des stylos, etc. » Pour en savoir plus, rendez-vous sur la ligne de départ le 19 mars prochain au Maroc. Angelika et Chloé devant leur 4x4 Nissan Pathfinder qui a été finalement remplacé par un Range-Rover V8, en cours de préparation. à noter que les élèves du lycée Hurlevent de Behren s’occuperont des stickers et de la peinture du 4x4 des Mosellanes. moselle sport 19 © France Knaff Reportage FC Metz Fau v e r g u e , à la recherche du bonheur Serial bu teu r de L igue 2 avec Strasbourg et S edan , N icolas Fau vergu e a rejoint le FC Metz en prêt cet é t é avec la volont é de retrouver le plaisir de jou er . Un plaisir anéanti l’an passé à Reims, par un faible temps de jeu et su rtou t u n environnement délé t ère . Pris en grippe par le public rémois, le Nordiste se tou rne vers l’avenir sereinement. E t loin de la Marne. Guillaume Quignon photos : France Knaff Il a eu le malheur d’arriver au Stade de Reims l’année du départ de Cédric Fauré, l’emblème du club. Appelé par l’entraîneur, Hubert Fournier, à « compenser » le départ de l’attaquant aux 83 buts en 192 matches, lors de l ’ été 2012, Nicolas Fauvergue n’aura guère le temps de contenter le public du stade Auguste-Delaune. « Je me suis fait siffler dès mes premières apparitions sur le terrain, se souvient l’attaquant de 28 ans. Pour le public, j’avais évincé Cédric Fauré et je ne méritais pas de considération. » Sifflé dans le stade, insulté dans les rues de Reims, Nicolas Fauvergue vit un calvaire de dix mois. « Je n’ai pas compris très honnêtement. On sortait du cadre du football. Mais tout ça, c’est du passé et je profite de ma nouvelle 22 MOSELLE SPORT (11 buts en 36 matches) avant d’y signer définitivement vie à Metz. » Sous contrat avec Reims jusqu’en 2015, le à l’aube de la saison 2011-2012. une saison réussie sur Béthunois parvient à quitter la Marne pour la Moselle, le plan personnel (15 buts en 34 matches) qui le pousse pendant un an. « on cherchait un joueur qui connaissait bien à retrouver la Ligue 1, au Stade de Reims, avec la suite la Ligue 2, qui marque beaucoup et qui avait un profil un peu que l’on connaît (3 buts en 25 matches). « Mes années en différent des attaquants de l’effectif, notamment au niveau du Ligue 2 ont été, jusqu’ à maintenant, mes meilleures années gabarit, explique son entraîneur, Albert Cartier. Nicolas de footballeur sur le plan comptable, rappelle le numéro 27 est un joueur qui a toujours eu de l’ importance dans les clubs messin. J’y ai connu de bons entraîneurs comme Pascal Janin, de Ligue 2 dans lesquels il est passé et c’est ce type de joueurs par exemple, à Strasbourg même si, sportivement, les clubs que nous recherchions pour associer à des profils plus explosifs dans lesquels je suis passé ont connu des soucis sportifs par la comme Diafra Sakho ou thibaut Bourgeois. et puis, pour suite. » Buteur lors de son premier derby du Nord en 2004, les autres joueurs, avoir une recrue de ce calibre montre nos Nicolas Fauvergue a découvert l’ampleur de sa version ambitions en Ligue 2. Il avait besoin de fraîcheur après une lorraine. « C’était tout simplement magnifique. Ce stade plein saison compliquée à Reims. Il vient respirer à Metz. » Auteur de et heureux au coup de sifflet final, c’ était quelque chose de fort 34 buts en 87 matches de Ligue 2 avec le RC Strasbourg même pour un joueur comme moi qui n’est pas de la région. Je (2009-2010) et le CS Sedan-Ardennes (2010-2012), n’avais pas idée de l’ampleur de ce derby auprès Nicolas Fauvergue est conscient de l’attente suscitée par des supporters messins. C ’ était un beau son arrivée en Lorraine, et jouit d’une bonne cote auprès moment. » Le bonheur est fi nalement du public de Saint-Symphorien. Souvent associé à Diafra sur le pré. Sakho, Nicolas Fauvergue découvre un nouveau rôle auprès d ’A lber t Ca r tier. « Il me demande de participer au travail défensif alors que j’avais l’ habitude, par le passé, d’ être un vrai numéro 9. Je travaille beaucoup plus pour l’ équipe et décroche souvent. Un rôle de rampe de lancement pour l’autre attaquant de pointe. C’est nouveau pour moi mais je m’y plais bien. » rEJETé pAr LENS, ACCUEILLI pAr LILLE Né à Béthune, Nicolas Fauvergue rejoint le Racing Club de Lens à 13 ans… qui le met dehors deux ans plus tard. « Après un match U15 avec le Racing, un dirigeant vient me dire sèchement : "on ne te garde pas". et surtout, sans explication ! Je suis retourné jouer dans ma ville, à Béthune. » Aux côtés de Chérif Oudjani qui termine sa carrière à Béthune après avoir s’être fait connaître du grand public à… Lens, Nicolas Fauvergue revit en CFA2. « outre le fait d’être mon coéquipier, Chérif était aussi l’adjoint de Pascal Plancque, le coach de la CFA de Lille. Il m’a proposé de venir faire un tournoi avec la réserve du LoSC… C’est à partir de ce moment-là que mon histoire avec Lille a commencé. » une revanche chez l’ennemi juré qui va lui permettre de signer son premier contrat pro chez les Dogues, sous l’ère Claude Puel, en 2003. « C’est grâce à Pascal Plancque que j’ai réappris le football de haut niveau et que j’ai progressé. Je lui dois énormément. » Deux ans en CFA avant une première apparition en pro le 18 octobre 2003 contre Ajaccio et un premier but, un an plus tard, contre… Lens. AprÈS LE DErBY DU NOrD, LE DErBY DE LOrrAINE En manque de temps de jeu, assujetti à une concurrence féroce chez les Dogues (Hazard, Frau, De Melo, Gervinho, Aubameyang), Fauverg ue est prêté à Strasbourg en 20 09, en Lig ue 2 (15 buts en 29 matches) puis à Sedan la saison suivante moselle sport 23 Handisport Certification qualification handisport S’a da pt er po ur fa ire pr og re ss er Comment être compétent dans l’accueil du public handisport ? C’est à cette question que la Fédération nationale handisport associée à la Fédération française de canoë-kayak ainsi qu’à leurs comités régionaux respectifs, a répondu à travers la tenue d’une formation qui s’est déroulée du 21 au 25 octobre à Tomblaine. Vivian Peiffer // photo : France Knaff Depuis ses débuts, la rubrique handisport parle de sportifs. Rien de plus normal me direz-vous. En trois ans d’existence, le magazine a fait la part belle à ces athlètes hors du commun capables, malgré leur handicap, de réaliser des prouesses. Néanmoins, derrière ces sportifs, il y a des entraîneurs et des éducateurs. Des hommes et des femmes qui ont la faculté de donner le goût et l’envie du sport et même parfois, de révéler des talents ! Du 21 au 25 octobre dernier, sous l ’égide des deux fédérations nationales (handisport et canoë kayak), les deux comités régionaux ont œuvré à la mise en place d’une certification de qualification handisport pour des moniteurs diplômés d’État. Une formation qui combinait théorie à la Maison des sports de Tomblaine et pratique sur la Meurthe en canoë, et qui a concerné treize stagiaires. « Huit lorrains mais aussi cinq autres intervenants venus de toute la France : Reims, Le Mans, Palavas-les-Flots, la Vallée du Lot ou encore les Pyrénées-Atlantiques », rappelle Grégory Maglott, agent de développement au Comité régional handisport de Lorraine. Objectif : permettre aux moniteurs d’adapter leur pédagogie à l’handicap, qu’il soit visuel, auditif, moteur ou physique. « Le fait de pouvoir disposer de plastron pédagogique* 24 MOSELLE SPORT – même si je n’affectionne pas beaucoup ce terme – a été un atout déterminant dans cette certification unique en Lorraine. Car il est important de souligner que nous sommes une région pilote en la matière. D’ailleurs, une convention entre les deux comités régionaux été signée début novembre. » Un même pied d’égalité « Dans ce type de dispositif, il faut que les participants aient la sensation d’apprendre quelque chose, de faire du sport et aussi de se faire plaisir. Je pense qu’on a atteint tout ça avec cette certification », note Marie-Anne Tourault, responsable du canoë-kayak au niveau de la Fédération nationale. Fédération qui a pris, depuis peu, la compétence formation. « Le public présent a progressé techniquement, c’est indéniable. » Parmi les participants, on a noté la présence de Franck Festor, l’athlète handisport, amputé d ’une jambe mais aussi marathonien et rameur océanique. « Tout est fait pour que le sportif débutant ou aguerri puisse travailler. Les cours sont adaptés en fonction du public et du potentiel de chacun. Je ne parle pas d’handicap car une fois sur l’eau, tout le monde est sur le même pied d’égalité, croyez-moi ! » *Le plastron pédagogique désigne les participants handicapés qui ont servi de "cobayes "aux moniteurs. Première fois Tennis de table Stép hane Moll iens Pour tous nos lecteurs, l’interview "Première fois" est devenue un grand classique. Cette fois-ci, c’est Stéphane Molliens qui s’est prêté avec humour au jeu des questions décalées. La preuve par 10. Vivian Peiffer // photo : Philippe Gisselbrecht Premier coup de folie ? Ça commence fort ! Difficile comme question. Je suis un garçon très voire trop raisonnable. Mais je me souviens que la veille d’un tournoi en Norvège en 2005, je me suis laissé entraîner par mes coéquipiers et je suis sorti. Résultat : je suis rentré à 3 heures du matin ! Et deux jours après, je gagnais le tournoi. Je devrais peut-être sortir plus souvent (rires). première médaille d’or sur le circuit international à Zagreb. Première idole ? Zinedine Zidane sans hésiter. Je le suivais déjà alors qu’il jouait à l’AS Cannes. Premier grand match de votre carrière ? Celui où j’étais opposé au n°1 mondial coréen aux Jeux olympiques d’Athènes en 2004. Contre toute attente, je l’ai battu 3-0. Premier coach qui vous a marqué ? Patrick Fache, un Belge qui a été mon entraîneur de 2004 à 2007. La première fois qu’il m’a vu, il m’a dit cette phrase qui est restée depuis gravée : « Je peux faire de toi un grand champion. » Premier trophée ? Aux championnats d’Europe par équipe en 2003. C’est ma Première consécration ? Mon premier titre de champion d’Europe en individuel en 2011. zoo m sur ... Les championnats d’Europe 2013 « Les derniers championnats d’Europe ont été mi-figue, mi-raisin. Si nous avons gagné le titre par équipe face à la Slovaquie, j’ai raté le coche en individuel (sorti au 2e tour, NDLR). J’ai essayé de trouver des explications : après mon échec aux Jeux de Londres, j’avais faim et un enthousiasme quasi démesuré. Les six derniers mois, je suis allé chercher les qualifications pour les championnats d ’Europe et du monde. Tout allait donc bien mais il aurait fallu que je me ménage. La prochaine fois, j’observerai des temps de pause pour être présent le jour J. Prochain grand rendez-vous : les championnats du monde en Chine en 2014. » A contrario, le premier échec ? En 2006, aux championnats du monde en Suisse. J’ai été sorti au 1er tour par un Tchèque alors que j’étais le n°1 mondial et que j’avais gagné les quatre derniers tournois. Première grande finale de votre carrière ? Je reviens sur les championnats d’Europe en 2011. J’ai réussi à gérer cette finale de A à Z. Avec en plus, ce brin de réussite dont on a besoin lors d’une finale. Un souvenir particulier lors de vos premiers JO ? L’arrivée dans le stade olympique à Athènes. C’est un truc de fou ! C’est là qu’on mesure la chance de participer à des Jeux olympiques. Première idée de reconversion ? Préparateur mental. Un métier qui donne au sportif la possibilité de potentialiser ses capacités. Il faut savoir que c’est notre cerveau qui dicte tout. MOSELLE SPORT 25 PLEIN LES YEUX Metz, là, tout en haut Bousculant tous les pronostics et étonnant tous les observateurs, les hommes d'Albert Cartier ont ponctué, en battant le leader, Angers, au stade Saint-Symphorien (1-0), une première partie de saison réussie. À eux de bien gérer le virage hivernal. 26 MOSELLE SPORT © France Knaff MOSELLE SPORT 27 Cœur g renat Nestor Combin Un sacré coup de « Foudre » Né en Argentine mais international français, découvert par l’Olympique Lyonnais avant d’aller à la Juventus de Turin, il rejoint Metz en 1971 alors qu’il voulait signer à l’OM, Nestor Combin – surnommé « La Foudre » - n’en est plus à une contradiction près. Avec 34 buts en 61 matches sous les couleurs du FC Metz, le Franco-Argentin figure dans le panthéon des goléadors grenat. Portrait d’un géant. Guillaume Quignon // photos : Panoramic Sa vie est un roman. Sa naissance en Argentine, son départ pour la France à 18 ans, son explosion à l’Olympique Lyonnais, l’enfer vécu dans son pays de naissance lors de la finale de la Coupe Intercontinentale contre Estudiantes La Plata avec son club du Milan AC, son arrivée à Metz et sa f in de carrière au Red Star… Nestor Combin est un habile adepte du contre-pied. Et à 73 ans aujourd’hui, le Franco-Argentin n’a rien perdu de sa verve. « J’ai fait une belle carrière. Je suis arrivé de la misère argentine sans personne pour m’aider et je me suis fait seul. Le chemin a été compliqué mais l’ histoire est belle au final. » L’histoire épique de Nestor Combin commence à Las Rosas, petite ville de 12 000 habitants dans la province de Santa Fe (Argentine), au nordest du pays. Formé à Colon Rosario, Combin décide de quitter son pays à 18 ans pour tenter l’aventure en France. Et c’est l’Olympique Lyonnais qui hérite du joyau. Les débuts sont cependant difficiles pour le jeune Argentin et il faudra attendre la saison 1962-63 et l’éclosion de jeunes joueurs du centre de formation (Marcel 28 MOSELLE SPORT Aubour, Fleury Di Nallo) pour que l’OL se hisse dans le haut du tableau du championnat de France. L’OL termine 5e en 1963 et échoue en finale de la coupe de France. La saison suivante, Lyon remporte la coupe de France, glanant ainsi le premier trophée de son histoire. Cette finale va sceller alors son destin. « Gagner ce titre m'a permis de me faire connaître au niveau international, d ’acquérir la reconnaissance. J’ai eu la chance de marquer les deux buts de la finale face à Bordeaux (2-0), quelle joie ! Grâce à ce doublé, de grands clubs européens m’ont contacté. » En 1964, la Juventus de Turin du président Vittore Cattela s’offre l’imposant attaquant lyonnais. Mais le caractère bouillonnant de l’entraîneur paraguayen des Bianconeri, Heriberto Herrera, ne colle pas avec la personnalité de Combin et cette première saison à Turin sera la dernière. Prêté un an à Varese – « une petite équipe qui me voyait comme le sauveur mais c’était inimaginable de faire quelque chose avec ce niveau » Combin participe tout de même au Mondial 1966 en Angleterre, mais paye sa saison mitigée avec le club lombard. Il ne participera qu’au premier match des Bleus contre le Mexique (1-1). Du Milan AC au… FC Metz ! Après deux ans au Torino, Nestor Combin arrive au Milan AC en 1967, dans les bagages de Nereo Rocco, le nouveau coach des Rossoneri. Avec Milan, l’attaquant franco-argentin remporte la coupe Intercontinentale en 1969 dans des conditions tragiques. De retour dans son pays natal après dix ans d’absence, Nestor Combin subit les foudres du public et surtout de la défense de l’Estudiantes. Attentats, coups volontaires, Nestor Combin sort du match en sang, nez cassé et mâchoire fracturée, avec la police aux trousses. Arrêté à la fin du match pour désertion au service militaire argentin, Combin repartira finalement avec son équipe la nuit suivante. « C’est un souvenir difficile pour moi, raconte Nestor Combin. Ma mère avait fait 350 km pour venir me voir au stade de Buenos Aires et elle a assisté à cela. Je n’en voulais pas aux supporters de me siffler, cela fait partie du métier, mais l’attitude des joueurs de La Plata n’est pas excusable. C’était incompréhensible. » Sentant le vent tourné au Milan AC lors de l ’été 1971, Carlo Molinari prend contact avec son homologue milanais, Federico Sordillo, et obtient la signature du puissant attaquant. « Cet été-là, je voulais signer à Marseille, avoue Nestor Combin. Je voulais jouer avec Skoblar et Magnusson, ce qui se faisait de mieux en France. Il me restait deux ans de contrat avec Milan mais j’ai signé à Metz. » « Aujourd’hui, il serait impossible d ’ imaginer que le FC Metz s’ intéresse à un joueur du Milan AC, sourit Carlo Molinari. Mais à l’époque, en 1971, la différence entre Metz et Milan n’était pas aussi grande qu’aujourd’hui. » 34 buts en 61 matches avec Metz ! Le coup de ma ître du président Molinari permet à Jacques Favre, l ’entraîneur messin, de jouir d ’un attaquant de classe européenne dans son effectif où sont déjà présents les Danois Tom Søndergaard et Hening Jensen. « Nestor était un attaquant très puissant, sans avoir une vitesse exceptionnelle mais son explosivité sur les espaces courts faisaient des merveilles, se souvient Carlo Molinari. C’était un joueur remarquable qui a marqué des buts fantastiques, notamment contre Ajaccio à Saint-Symphorien, en ciseau-retourné. » Auteur d ’un triplé dès son premier match avec le FC Metz, lors de la deuxième journée contre Lille (4-0), Nestor Combin est le leader d’attaque de l’équipe grenat. Auteur de 16 buts en 27 matches la première année et de 18 buts en 34 matches la seconde, Nestor Combin étonne par sa gentillesse et sa disponibilité. « C’ était un bon vivant, rappelle l ’ancien président messin. Un peu trop même (rires). Il n’avait pas le souci de la diététique et ne vivait pas comme un sportif de haut niveau. Mais cela ne l’empêchait pas de briller sur le terrain. » « Les gens ont été très gentils avec moi à Metz, note Nestor Combin. On me traitait comme un seigneur et les personnalités régionales se battaient pour me serrer la main. Je suis fier de mon passage à Metz car je crois avoir donné satisfaction au public. » Après deux ans à Metz, Combin partira au Red Star avant de raccrocher les crampons définitivement en 1975. Marié depuis 51 ans avec une Française, Nestor Combin coule aujourd’hui des jours heureu x dans l ’Hérau lt. Avec le souvenir d’avoir marqué son époque… Nestor Combin (accroupi, premier en partant de la gauche) avec le Milan AC en 1969. MOSELLE SPORT 29 moteurs lor sport events su r le s ch Ap eAux de ro ue ASSOCI ATION MOSELLANE DéDIéE Au SPORT Au TOMOBILE, LOR SPORT EVENTS CONTINuE SON BONHOMME DE CHEMIN AVEC SES DEux CITROËN DS3. ILLuSTR ATION Du PROPOS à TR AVERS LA JOuRNéE ExHIBITION à ANGEVILLERS ET LE RALLYE STANISLAS EN MEuRTHE-ET-MOSELLE. texte et photos : Vivian Peiffer 15 octobre 2013. Après un week-end pluvieux et un lundi très mitigé, la journée exhibition prévue par Lor Sport Events ne se présentait pas vraiment sous les meilleurs auspices. Objectif de la journée : offrir un baptême en DS3 dans des conditions réelles de courses. Dès lors, pas forcément évident d’évoluer à haute vitesse sur les six kilomètres de parcours qui comportaient à la fois des portions rapides, d’autres un peu plus lentes mais aussi de la boue ! Fort heureusement, au fur et à mesure de la journée, la météo s’est faite plus clémente. « Nous avons pu préserver l’essentiel. À savoir, permettre à la personne qui prenait la place de copilote, de profiter à fond de son baptême et de découvrir des sensations comme dans un vrai rallye. Il aurait été dommage que la météo nous fasse complètement faux bond dans la mesure 30 moselle sport où nous avions obtenu toutes les autorisations nécessaires de la part du conseil général de la Moselle ainsi que les villes de Th ionville et d’Angevillers », se plaît à rappeler Christopher Blas, pilote principal de Lor Sport Events. Cette journée a surtout été prétexte, « à récompenser nos sponsors. Car grâce à eux, nous avons évolué plus vite qu’on ne l’espérait », souligne Nordin Bani, président de l’association. Au total, plus d’une vingtaine de personnes ont répondu présentes à l’invitation de Lor Sport Events. 26 octobre, changement de décor. Ici, autour de Lunéville, on n’est pas là pour rire. Organisé par l’ASA Stanislas et celle de Nancy, le Rallye Stanislas Léopold 2013 est une vraie course qui comporte dix spéciales, soit 317,70 km dont 124 km de chronos. La DS3 engagée par Lor Sport Events, est la voiture la moins puissante du plateau. Mais ses 135 « petits » chevaux n’ont pas entamé le moral des troupes, en particulier celui du pilote. Et ce, malgré des conditions météorologiques très précaires. Sur 91 inscrits, 79 ont pris le dépa r t, 47 l’ont terminé et la DS3 a fini 23e. Pas mal, non ? « Et encore, on a vraiment joué la sécurité. Nous étions dans un bon rythme et su prendre la mesure de l ’ événement. On arrivait à prendre des secondes à des voitures bien plus puissantes que nous. D’autant plus que le parcours comportait beaucoup de portions très rapides, ce qui ne nous favorisait pas car on manquait de puissance. Pour résumer, on était attendu nulle part et on est venu bousculer un peu tout le monde », rappelle le pilote avec le sourire. Une épreuve très encourageante pour la suite car pour poursuivre l’expérience en 2014, Lor Sport Events a repris son bâton de pèlerin pour récolter des fonds et engager des partenariats avec collectivités et entreprises intéressées. À bon entendeur. J’ai con duit Renault Mégane RS Red Bull Avec un look directement inspiré de l’identité des monospaces F1 de l'écurie Red Bull Racing, la Mégane RS Red Bull Racing RB8 célèbre de la plus belle des façons, le titre de champion de monde des constructeurs de Formule 1. Nous avons eu l’occasion de prendre brièvement son volant sur le circuit Francis Maillet à Chambley le 16 octobre dernier. Si les conditions météo (temps pluvieux), les quatre personnes à bord et nos talents limités de pilote ne nous ont pas permis d’exploiter cette nouvelle définition de l’une des meilleurs sportives européennes, nous nous sommes rapidement rendus compte que l’habit marketing n’a pas entamé les qualités du bolide. Il les a même magnifiés. La série limitée bénéficie de tous les fondamentaux de Mégane RS : châssis Cup, différentiel à glissement limité, moteur 2.0 16V 265, système de télémétrie embarqué RS Monitor, sièges Recaro spécifiques sans oublier les pneus Bridgestone hautes performances chaussées par la Mégane Trophy, recordman du tour du circuit du Nürburgring. À 36 000 euros l’unité, on n’en attendait pas moins. La production a été arrêtée le 30 septembre dernier. Mais je me suis laissé dire qu’il restait quelques exemplaires disponibles à la vente… Pour mémoire Lor Sport Events, c’est… L’ambition de participer et d’organiser des manifestations sportives dans le monde automobile en France et à l’étranger. Pour ce faire, l’association met sur pied des actions de prévention routière, des stages de conduite, de l’initiation au contrôle de la glisse, des baptêmes en voiture de rallye et commercialise des packs à destination des entreprises qui le souhaitent. Elle s’adresse également aux particuliers en leur proposant de devenir membre pour une somme modique, de 50 à 150 €. Les packs en détail Pack Bronze • Logos sur la voiture • Baptêmes pour 5 personnes • Invitation pour 2 personnes aux manifestations organisées par Lor Sport Events • Lien Internet – Logo sur Facebook • Logos sur tous les supports • Logos sur les Beach Flags Pack Argent Pack Bronze + Baptêmes pour 15 personnes + Invitation pour 4 personnes aux manifestations Pack Argent Équipage Pack Argent + invitation pour 8 personnes aux manifestations + logo sur les combinaisons (pilote et copilote) + mise à disposition de la DS3 R1 et de son équipage ½ journée. Pack Or Pack Argent Équipage + baptêmes pour 30 personnes + invitation pour 20 personnes aux manifestations + logos sur la voiture + couleurs sur les côtés du véhicule + mise à disposition de la DS3 R1 et de son équipage 3 jours. Pour en savoir + : Lor Sport Events – 18, rue de la Mairie à Bettelainville – 06 50 84 35 32 – contact@lorsportvents MOSELLE SPORT 31 lucarne sur L'e s t o n i e Tallinn na i h h u t a r B a rVoPlleoy)l i n Pa (TFOC m o n en fa n ce « Je suis née à Narva, dans le nord-est du pays, à la frontière russe. À ma naissance, en 1987, le pays était encore sous la domination soviétique et n’est devenu indépendant qu’en 1991. Cette ville est très marquée par la Russie avec, aujourd’hui encore, une moitié de Russes qui vivent là-bas. Narva est la 3e ville du pays et j’ai eu une enfance très heureuse avec ma sœur jumelle, Natalja, qui joue actuellement avec moi au TFOC. Nous avons d’abord fait de la gymnastique, puis de la natation avant de nous mettre au volley. À 15 ans, je passais professionnelle dans le club de Milstrand et je suis arrivée en France à 21 ans. Tout est allé très vite. » La g a st r o n o m ie « Il y a beaucoup de produits à base de fromage blanc en Estonie comme le cottage cheese par exemple. On mange du porridge mais aussi beaucoup de porc – les Kotlet, côtelettes de porc frites – des pommes de terre et du chou. Les Estoniens consomment aussi le Leib, le pain de seigle, et des céréales en grande quantité. Ils mangent aussi du hareng, du sprat (anchois de la Baltique, du flet, de la brème et du saumon). Le poisson fumé, plus particulièrement la truite, est une spécialité estonienne. » 32 MOSELLE SPORT La vie en Est on ie « Les Estoniens sont très tranquilles mais froids de prime abord. Ils ne sont pas très câlins et bisous, ce n’est pas leur mentalité. C'est un caractère très nordique plus que soviétique d’ailleurs. Ils aiment, cependant, faire la fête toute la semaine alors qu’ici c’est plutôt le week-end. Mais moi, étant jeune, j’étais plutôt calme et ne sortais pas beaucoup. » le spo rt « Av e c l ’ é q u ip e nationale de volley féminine, nous nous sommes qualifiées par surprise pour le 3e tour de qualifications pour le s c h a mpion n at s du monde. Mais il faut avouer que ce sera un miracle de se qualifier pour le tour prochain. L’équipe est jeune et a été créée seulement l’an dernier. Il y a six clubs professionnels dans la ligue féminine. On a encore du chemin à faire. Dans le pays, les idoles font du ski de fond : Andrus Veerpalu (photo) double champion olympique et du monde du classique, et Kristina Smigun-Vähi, double championne olympique et du monde de la poursuite. Il y a aussi Erki Nool (décathlon) et Gerd Kanter (disque). » le to u r is m e « La capitale, Tallinn, est une ville très compacte où l’on peut tout visiter à pied. La mer Baltique n’est pas loin et les transports en commun très développés. Il faut aussi visiter Narva, ma ville de naissance, où le fleuve sépare l’Estonie de la Russie, avec deux châteaux qui se font face de chaque côté. Il y a beaucoup de forêts en Estonie mais aussi plus de 1 000 petites îles dont la plus importante est Saaremaa et qui a gardé un côté très sauvage. C’est un pays à visiter. » Tallinn, la capitale. le cl im at U n r et o u r ? « J’aimerais y revenir mais pas tout de suite. Je suis encore jeune (26 ans) et l ’idée de revenir au pays pour apprendre le français aux jeunes estoniens serait intéressante par exemple. Par contre, développer le volley serait très compliqué car il y a un manque flagrant d’investissement dans ce sport, notamment dans sa partie féminine. Mais je garde le lien avec les jeunes volleyeuses, et le TFOC a récemment fait venir une jeune Estonienne de 21 ans pour jouer en équipe 2. C’est une bonne chose.» Photos : DR « Nous avons un hiver très long avec des températures qui descendent jusque -20°C. en moyenne, de décembre à février. Il y a beaucoup de neige durant l’hiver estonien et c’est pour cela que, lorsque l’on passe le permis de conduire làbas, nous avons des heures de conduite obligatoires sur neige pour se préparer à rouler dans des conditions difficiles. En France, ça se voit que ce n’est pas le cas (rires). Dès qu’il y a du soleil, les Estoniens bronzent et dès que l’eau atteint 15°C., ils se baignent. » zoom l'estonie Population : 1 282 963 habitants (2011) Densité : 31 hab/km2 Capitale : Tallinn Superficie : 43 698 km2 MOSELLE SPORT 33 portrAit(s) comité dépArtementAl de montAg ne escAlAde De gauche à droite : Christophe Prévost, président du CD Montagne Escalade, Antoine Mongel futur enseignant de la discipline et Grégoy Debas, instructeur confi rmé. re to ur Au so mm et EN SOMMEIL DEPuIS SIx ANS, LE COMITé DéPARTEMENTAL DE MONTAGNE ESCALADE RENAîT DE SES CENDRES. AVEC à SA TêTE, CHRISTOPHE PRéVOST, ANCIEN PRéSIDENT Du CLuB D’ESCALADE éVASION METZ. ENTRETIEN. Vivian Peiffer // Photos : France Knaff L or s q u’on p a rle d ’a lpi n i s me e t plus pa r ticu l ièrement d ’esca lade, la Moselle ne figure pas parmi les départements auquel on pense i m mé d i ateme nt . Et p ou r t a nt… S a v ie z -v ou s , p a r e xemple , q ue Thionville figure parmi les quinze plus gros clubs de France en termes d’effectif ? Avec 440 licenciés et une école d’escalade, le Thionvillois compte au niveau national. Et puis la Moselle, c’est aussi des sites naturels (si, si !) avec quelques belles parois du côté de Sarrebourg ou du Pays de Bitche, à la limite de l’Alsace Bossue. Des éléments importants qui n’ont p a s emp ê c hé l ’a b s e nc e prolon g é e 34 moselle sport du C om ité d é p a r teme nt a l c e n s é insuff ler la dynamique à toute la discipline. « Pour des raisons diverses et variées, le comité était en jachère depuis six ans. J’en ai repris les rênes le 18 fé v r i e r d e r ni e r », i nd iq ue Ch r i s tophe P r é v o s t , le nou v e au président. un dirigeant qui n’est pas issu du sérail, loin s’en faut. Ch r i s tophe P r é v o s t e s t p ou r, ainsi dire, un nouveau pratiquant. « J’attaque ma 5 e année d ’escalade. J’ai découvert la discipline lors d ’une journée portes ouvertes à Metz : j’avais accompagné des amis et j’ai grimpé pour voir. J’y ai rapidement pris goût. » un week-end dans les gorges du Verdon en 2010 confirme définitivement le déclic messin. Inscrit au club alpin français, il s'est « rapidement fait la réflexion suivante : le club étant affilié à la Fédération française des clubs alpins et de montagne (FFC A M), ne développait pas assez la partie escalade mais était plus orienté vers la randonnée. on a décidé avec Grégory Debas, désormais instructeur escalade à thionville, de créer un autre club q u i n e v e n a it p a s e n co n c u r re n ce mais plutôt en complémentarité de l ’offre ». C’est ainsi qu’est né le club d’escalade évasion Metz (CEM) en novembre 2011. Contrairement au club alpin, le nouveau venu a été Réussir ensemble ! directement aff ilié à la Fédération française de la montagne et de l’escalade (FFME). « Une nuance qui a son importance puisque nous avons privilégié d’entrée l ’escalade. Et dès le départ, nous avons eu la chance d ’avoir une cinquantaine d ’ inscrits. On a développé des soirées thématiques qui ont eu un certain succès : des soirées escalade zen ou des soirées frontales (escalades dans l’obscurité avec une lampe frontale, NDLR). » Des Mosellans aux championnats de France Même si le club a été une locomotive pour la discipline, « il est évident que sans comité départemental, il est difficile d ’ insuffler une vraie dynamique. C’est de là qu’a germé l ’ idée de le relancer », poursuit Christophe Prévost. Car sans représentation sur le territoire, il n’y avait plus de championnat départemental et abandon de la gestion des sites naturels. « Aujourd’ hui, le comité fort de 760 licenciés a remis au goût du jour la compétition au niveau départemental. Une charte d ’organisation a été mise en place permettant notamment un échange de juges sur les compétitions et donc d ’ instaurer un lien entre les départements. Les meilleurs des quatre championnats accèdent à la Coupe de Lorraine dont une des phases se déroulera le 8 décembre en Moselle. Le tout étant de conférer davantage d’importance aux événements. » D’autant plus que la Moselle fournit de plus en plus de qualifiés aux championnats de France chaque année. « C’est vrai que depuis trois ans, des Mosellans sont présents au niveau national, voire au niveau mondial avec Roxane Heili* », précise Grégory Debas, instructeur escalade au club thionvillois. Autre objectif affiché par le comité : reprendre la gestion et la maintenance des sites naturels, fonction qui était jusqu’alors assurée par l’homologue du Bas-Rhin. « Notre travail consistera en 2014 à répondre aux normes fédérales de sécurité en termes d’équipement que l’on retrouve sur les falaises », souligne Antoine Mongel, un autre membre du club de Thionville. « Nous reprendrons également le suivi des conventionnements existants entre la Fédération et les propriétaires des terrains de pratique (ONF, collectivités territoriales, privé) », renchérit le président. Enfin, le comité départemental souhaiterait ouvrir un site à l’Ouest de la Moselle à Audun-le-Tiche, de façon à conserver les pratiquants mosellans sur le territoire car « pour certains, l’éloignement des sites de Moselle Est, les incitent à Le s’entraîner en Meurthe-et-Moselle ou au Luxembourg ». *Roxane Heili est une jeune athlète messine, adepte du paraclimbing. chiffre 760 Comme le nombre de licenciés en Moselle Le Conseil Général consacre chaque année 800 000 € au soutien des comités départementaux dans l'organisation et le développement des pratiques sportives pour tous (500 000 € d'aides aux projets et 300 000 € d'aides à l'équipement). Réussir ensemble ! MOSELLE SPORT 35 portrAit(s) Asptt metz l'A mbit ion du très hAut nive Au un titre de champion d’Europe, un autre au niveau national sans oublier une place de finaliste la saison dernière au championnat de France féminin de tennis. Autant de résultats qui ne sont pas le fruit du hasard. L’ASPTT Metz, premier club lorrain et parmi les dix premiers français, innove avec un projet dédié aux jeunes talents. Vivian Peiffer // photo : France Knaff Même si l’ASPTT occupe toujours une place de choix au niveau national, l’évolution du système de formation et de la compétition fait que le club messin est aujourd’hui confronté à une concurrence de plus en plus forte au niveau national, avec une possible fuite des talents vers d’autres cieux. Pour ce faire, l’ASPTT a mis sur pied de manière quadripartite (Conseil Général de la Moselle, club partenaire constitué d’entreprises, familles de joueurs), un projet formation destiné à pérenniser et développer les potentialités des meilleurs talents mosellans. « Nous avons identifié un groupe d’une dizaine de jeunes auquel nous allons donner les meilleures chances de pratiquer le tennis au plus haut niveau », précise Didier Bauer, président de l’ASPTT Metz Tennis. âgés de 11 à 18 ans, les joueurs et joueuses sélectionnés disposent d’un coaching renforcé. « La programmation hebdomadaire se décompose de la façon suivante : trois entraînements collectifs d’1h30, deux entraînements physiques de la même durée, un entraînement individuel et fait notable, deux suivis de tournois hors du département dans la saison par Frédéric Heitz, responsable du projet et de la compétition au sein du club », poursuit le président. Et ce, en préservant le cursus scolaire de chacun. NEUF TALENTS Ce projet de formation, en maturation depuis trois ans et soutenu par le Conseil Général de la Moselle, implique un investissement de 60 000 € par an. « Si les joueurs bénéficieront d’un entraînement amélioré, ils travailleront également tous les secteurs relatifs à la performance : technique, tactique, physique, psychologique sans oublier le côté médical. Pour améliorer leurs performances, nous avons même fait l’acquisition d’un lance-balles (6 000 €). » Parmi les heureux élus : Anatole Mallet (15/2), Maxime Fischer (5/6), ugo Humbert (2/6), champion de Lorraine 2013 des 1516 ans, Evgueni Starkov (5/6), champion de Moselle 2012, Lucas Greco (3/6), champion de Lorraine par équipes 2013, Alexis Schmidt (4/6), Thibaut Beaucourt (2/6), Alexandre This (3/6), champion de Moselle 2013 des 17-18 ans et Alexandra Rey (4/6), championne de Lorraine 2013 des 17-18 ans. Tous appelés à prendre la succession des anciennes gloires du club qui ont percé au plus haut niveau comme Olivier Delaitre (lire en page 8), Julien Boutter ou Olivier Mutis qui jouera d’ailleurs un rôle de superviseur dans le projet. l’Asptt metz tennis, c’est Aussi… Didier Bauer, Président de l'ASPTT Metz et Frédéric Heitz, responsable du projet haut niveau. 36 moselle sport Deux équipes Dames et Messieurs au plus haut niveau national (N1). Les procha ins rendez-vous en championnat sont les suivants : - Pour les f illes, contre SaintGermain le 20 novembre, Levallois le 24 novembre, Colomiers le 27 novembre et Paris, le 1er décembre. - Pour les garçons, contre Bressuires le 20 novembre, Lille le 23 novembre, Paris le 27 novembre et BoulogneBillancourt, le 1er décembre. Réussir ensemble ! Interview Ag nès Raffin – Présidente du CDOS « On app ren d tous les jours » À la tête du Comité départemental olympique sportif depuis mars dernier, Agnès Raffin qui vient de l’UNSS, n’est pas pour autant une novice au CDOS. En charge de la formation au sein du comité pendant une dizaine d’années, elle connaît bien la maison. Entretien. Vivian Peiffer // photo : éric Zell Yasmina Lorge et Joël Decleir. Pour mémoire, quels sont le rôle et les missions d’un Comité départemental olympique et sportif ? Le CDOS est avant tout le représentant, au niveau du département, du Comité national olympique sportif. On peut distinguer trois grandes missions : coordonner et fédérer les mouvements sportifs, défendre les valeurs du sport et de l’olympisme et bien évidemment, œuvrer au développement des pratiques sportives sur le territoire en relation avec les principaux acteurs, le Conseil Général de la Moselle en tête. Lorsque vous êtes arrivée à la présidence, quelles ont été vos premières actions ? Tout d’abord, m’engager à poursuivre les efforts de mes prédécesseurs et ensuite m’atteler à la mise sur pied d’un plan de développement décomposé en six axes d’intervention : promouvoir, représenter, informer, servir, mutualiser et éduquer. En d’autres termes, un prisme (comme les premières lettres de chacune des actions énumérées, NDLR) ! Comment est composé le CDOS mosellan ? Il est constitué de trois collèges avec à leur tête, des représentants : Patricia Corti pour le collège olympique, David Roth pour les Fédérations sportives nationales et Jean-Marie Donatello pour le collège affinitaire (multisports). Je suis également aidée dans ma tâche par le secrétaire général Jean-Paul Jaton, le trésorier général Albert Charpentier et son adjoint, ex président Sampiero Gavini ainsi que par les autres membres, Et concrètement, cela consiste en quoi la mise en place du "Prisme" ? Cela passe par une représentation du CDOS au sein du CROSL* et du CNOSF car je suis élue titulaire de l’Interrégion Nord-Est mais aussi par des actions sur le terrain à l’image du dispositif Moselle Sport Citoyen qui lutte contre la violence ou l’incivilité, en liaison avec les cinq présidents des comités départementaux des sports collectifs (football, handball, basket, rugby et volley). Un travail de longue haleine que l’on souhaite pérenniser et auquel participent notamment des représentants de la DDCS** et du Conseil Général de la Moselle. Nous travaillons aussi en faveur de l’opération "Mos’elles" dédiée aux femmes en centres d’hébergement de réinsertion sociale afin qu’elles puissent bénéficier d’une activité physique et sportive. Vous avez œuvré un grand nombre d’années pour la formation. Ce domaine fait donc naturellement partie de vos principaux objectifs ? C’est certain. Je pars du principe que l’on apprend tous les jours. Nous nous devons d’apporter des réponses aux interrogations que se posent les comités départementaux. Ainsi, nous mettons sur pied des formations qui les intéressent directement comme la comptabilité associative. Pour mieux les aider, nous avons décentralisé cette action dans les maisons d’arrondissement de Metz, Sarreguemines et Sarrebourg. Une action qui a mobilisé 70 personnes. *Comité régional olympique et sportif lorrain. **Direction départementale de la cohésion sociale. En partenariat avec le CDOS, le Conseil Général de la Moselle encourage et soutient la formation des bénévoles. Réussir ensemble ! MOSELLE SPORT 37 le Jour où… 3 février 2009 Marie Marchand-Arvier a été vice-championne du monde à TROIS MOIS DE L’OuVERTuRE DES JEux OLYMPIQuES DE SOTCHI (RuSSIE), RETOuR SuR L’uN DES PLuS GR ANDS ExPLOITS Du SKI TRICOLORE DE CES CINQ DERNIèRES ANNéES AVEC LA MéDAILLE D’ARGENT OBTENuE, CONTRE TOuTE ATTENTE, EN SuPER-G PAR LA LORRAINE MARIE MARCHANDARVIER Aux CHAMPIONNATS Du MONDE DE VALD’ISèRE EN 2009. LE PLuS BEL ExPLOIT DE LA DESCENDEuSE. RETOuR EN ARRIèRE. Guillaume Quignon // Photos : Reportage Marchand-Arvier, DR Avant ce fameux jour du 3 février 2009, le meilleur résultat de la skieuse des Contamines-Montjoie, en Super-G, était une 9 e place obtenue à GarmischPartenkirchen, en Allemagne, en Coupe du Monde. Difficile alors de placer Marie Marchand-Arvier parmi les favorites de la discipline. « J’étais consciente que je ne faisais pas partie des favorites du Super-G mais j’étais venue à Val-d’Isère avec un objectif clair de médaille, avoue la skieuse. J’avais fait deux podiums deux saisons avant, en descente, - Cortina d ’Ampezzo (Italie) en janvier 2007 et à Lenzerheide (Suisse) en mars 2007 – et je me plaçais en tant qu’outsider. » Les favorites de la compétition, Lindsey Vonn, Anja Paerson, Tina Maze, Julia Mancuso, Renate Götschl ou Elisabeth Goergl ne devaient laisser que quelques miettes aux chances tricolores emmenées par la Lorraine et sa compatriote Ingrid Jacquemod. « Un mois avant la compétition, j’avais déjà eu l’occasion de descendre la piste et j’avais eu de bonnes sensations. C’est difficile à expliquer mais j’avais un bon pressentiment. » UNE prEMIÈrE DEpUIS 2001 ET CHrISTEL pASCAL « J'avais une boule d' énergie ce matin-là en me levant, cela pouvait basculer dans l'excellence comme dans le mauvais. » La native de Laxou (Meurthe-et-Moselle) savait que cette journée ne serait pas comme les autres. S'élançant avec le dossard n°2, la Française de 23 ans avait signé un temps de référence qui a résisté à toutes les favorites jusqu'au passage de Vonn, la meilleure skieuse de la saison. « J’ai 38 moselle sport vécu une situation unique. J’ étais dans un état second, c’est diff icile à décrire comme état d ’esprit. J ’ étais dans un bulle, je tremblais. Mais ce n’était pas de la peur mais de l’excitation. » Avec un temps de 1’21"07, elle ne laisser que 34 centièmes de seconde à la championne du monde américaine. « J’ai fait une descente presque parfaite et je sais où j’ai perdu ces 34 centièmes. Une courbe prise trop large car je suis arrivée avec trop de vitesse et j’ai eu du mal à anticiper. Je pense que j’étais dans un jour où je pouvais la battre mais je ne regrette pas un seul instant cette course. » Marie Marchand-Arvier, sous le soleil de la piste de Val-d'Isère, devient alors la première Française à être médaillée aux Mondiaux depuis la deuxième place de Christel Pascal dans le slalom de Sankt-Anton, en février 2001. « Faire cette performance, à domicile qui plus est, est quelque chose de fantastique. Le public français était acquis à ma cause et j’ai dû attendre une éternité avant de valider cette deuxième place car je suis partie dans les premières. » Seule Vonn fera mieux, Andrea Fischbacher se contentera de la 3e place. « J’ai eu de la chance de vivre ça en France, conclut la descendeuse qui prépare un nouveau coup pour les prochains JO. C’est unique et cela restera gravé à jamais dans ma mémoire. » Avant la prochaine médaille à Sotchi en descente ? Ailleurs en lorrAine cyclo-cross luci e chAi nel, tren tAine glor ieus e Pensionnaire de l’EC Stéphanois (Vosges), spécialiste du cyclo-cross, Lucie Chainel a connu une ascension fulgurante depuis 2011, raflant au passage un double titre de championne de France, une médaille de bronze aux derniers championnat d’Europe et une médaille de bronze aux Mondiaux américains en février dernier. à 30 ans, Lucie voit l’avenir en grand. Portrait. Guillaume Quignon // photo : Panoramic Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années. Et c’est à presque 30 ans que Lucie Chainel a décidé de tout rafler sur son passage. Avec appétit. Quand d’autres n’avaient pas encore appris à pédaler, Lucie, elle, était déjà en train de faire sa première compétition de VTT. Elle n’a alors que 10 ans. « Mes parents se sont mis au Vtt alors que j’étais enfant et j’y ai pris goût. J’ai fait ma première compétition à 1011 ans, organisée par mon cousin et j’ai fini 6e au général. Même si cela restait un jeu pour moi, on a vite envie de voir de quoi on est capable. » Aujourd’hui maman de deux enfants (Caliste – 5 ans et demi – et Kiara – 3 ans et demi), Lucie ne s’est jamais laissée dévorer par l’ambition, au point même d’avoir pensé tout arrêter après la naissance de son garçon. « oui, effectivement, cela m’a traversé l’esprit. Je ne me suis jamais laissé entraîner par les résultats et la soif de réussir. Mais finalement, la signature de Steve au CC étupes a relancé l’envie de replonger dans le vélo. et j’ai bien fait je crois (sourire). » Avec son mari Steve, coureur professionnel depuis 2007 et membre de la Team AG2R-La Mondiale, ils se sont rencontrés sur un cyclo-cross alors qu’ils étaient juniors, et le courant est tout de suite passé. Et lorsque, en janvier 2012, Lucie remporte son premier titre de championne de France de cyclo-cross quand Steve glanait la deuxième place de la compétition masculine, c’est Steve qui devint subitement le mari de Lucie Chainel. « elle m’épate, avoue son mari, son premier supporter. elle a un gros moteur et sait ce qu’elle veut. » 30 ANS, L’ÂGE DE rAISON Pas étonnant donc de voir Lucie au sommet à 30 ans. « Ma deuxième grossesse m’a permis de me ressourcer après plusieurs années de travail et l’envie de porter ce maillot tricolore était un rêve. J’arrive à maturité. Je comprends surtout que ça ne sert à rien de se prendre la tête et qu’il faut se faire plaisir sur le vélo tout en gardant les objectifs bien en tête. » Vice-championne d’Europe en 2011, Lucie Chainel remporte le titre de championne de France de cyclo-cross en 2012 et 2013, et se permet même de s’emparer de la médaille de bronze aux Mondiaux de Louisville (états-unis) en février dernier. L’appétit vient en mangeant. « Ma plus grosse émotion a été cette médaille de bronze aux Mondiaux car cette compétition est ce qui se fait de mieux sur la planète. et le maillot arc-en-ciel est un objectif. » Après avoir mis le VTT, son autre spécialité, de côté (« c’est très compliqué d’allier les deux, surtout avec ma vie de famille »), empochant au passage un titre de vice-championne de France en 2012, Lucie Chainel tentera de conserver son maillot tricolore cette saison tout en visant la première marche du podium aux prochains Mondiaux qui auront lieu à Hoogerheide (Pays-Bas) en février prochain après avoir obtenu une belle médaille de bronze aux derniers championnats d’Europe début novembre. Histoire de contenter son appétit d’ogre. moselle sport 39