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Date : 04 JUIL 15 Journaliste : Amandine Barthélémy Pays : France Périodicité : Quotidien OJD : 124580 Page 1/2 Ces écoles font éclore les talents des banlieues Sous l'égide d'une fondation, elles proposent un modèle inédit 0574155f5030d90412024e640f0315601b882c5171bd512 T rois mots complémentarité, pragmatisme, innovation Ainsi est résume le projet mené dans les écoles de la fondation Espérances banlieue Aujourd'hui, deux écoles -hors contrat- fonctionnent "Notre etablissement pilote, le coul s Alexandre-Dumas, à Chchy-Montfermeil, a ouvert en 2012 Et en septembre 2014 a ouvert le cours Fredéric-Ozanam à Marseille (lire ci-dessous) , rappelle Vincent Lafontaine, directeur du développement de la fondation Deux autres ecoles accueilleront des éleves à la r entr ee 2015, à Asmères-Gennevilhers et a Roubaix Et des projets devraient voir le jour à Lyon, en region par isienne et en Alsace " En paitant du constat "par tagé" de l'échec de l'Education nationale dans les banlieues, l'idée était de ciéer "une école nouvelle avec des principes différents prévenir et lutter conti e le décrochage scolaire ainsi que transmettre le meilleur de la culture française" Autrement dit, ne pas forcement former des "gros cerveaux", mais "des hommes et des femmes debout, qui ont gagne leur liberté grâce au savoir ", souligne Vincent Lafontaine Complémentarité, pragmatisme, innovation P o u r cela, trois outils D'abord, "la complémentarité avec l'Education nationale" Espeiances banlieues entend "élargir l'offre scolaire" dans les Tous droits réservés à l'éditeur Parmi les rituels des etablissements d'Espérance banlieues, le lever des drapeaux, chaque lundi matin. / PHOTOS A BY quartiers défavorisés, et non entrer dans " une logique de competition" Puis,1 le pragmatisme ' "Nous ne sommes pas des idéologues", prévient Vincent Lafontaine Dans les écoles sont appliquées " fes méthodes qui font leurs pr cuves" Ici, on n'oppose pas méthodes anciennes et récentes, mais "on en tir e le meilleur Nous sommes assez classique dans le fond, HARRY ROSELMACK, PARRAIN DU PROJET Le cours Alexandre-Dumas, en Seine-Saint-Denis, est né après le constat fait par Éric Mestrallet, chef d'entreprises et président de la Fondation Espérance banlieues, lors d'entretien d'embauché, qu'en dépit de talents évidents, des jeunes avaient des problèmes de savoir être et ignoraient certains codes. Face à la "souffrance et l'exclusion des élèves en échec", à la "souffrance des familles", à la "souffrance des professeurs", il a imaginé un "nouveau modèle d'école", qui puissent répondre à ces multiples difficultés. Et a choisi un parrain de choix: Harry Roselmack. Les deux hommes racontent la genèse et le présent de cette école dans le livre Espérances banques.' •* Editions du Rocher, 16,90 € 75 % des droits d'auteurs sont reversés à l'école Alexandre-Dumas mais novateur dans la forme", s'amuse le directeur du développement de la fondation Un exemple l'apprentissage de la lecture se fait par la méthode syllabique, abandonnée par l'Éducation nationale Enfin, l'innovation, ou plus p r é c i s é m e n t "la capacité d'innovation" "Nous par venons toujours à une solution, un outil pour dépasser les difficultés " Des rituels sont instaurés comme la remise de l'uniforme, en présence des parents, ou encore chaque lundi matin, le lever de l'étendard de l'école qui "éveille les élèves à la citoyenneté", avec pour message "cette semaine d'école est possible grâce à leur s par ents et à leur pays" Ce qui ressemble encore à une èxperimentation a déjà attiré l'attention, notamment des politiques "Après les attentats de janvier, de nombreux maires nous ont contactes", rélève le responsable d'Espérances banlieues, qui peut se targuer de résultats tangibles "Le taux d'absentéisme est lai gement mfér leur au taux local et même de 50% par rapport au taux national " S'y ajoutent des effectifs en hausse et un retour réussi des èleves qui ont quitté l'établissement de Montfermeil à l'issue de la 3e vers des lycées d'enseignement genéral ou technologique Sans oublier les satisfactions non-quantifiables "le sour ire des élèves" et "le plaisir de l'apprentissage qu'ils retrouvent" Amandine BARTHÉLÉMY ROCHER2 8873554400501 Date : 04 JUIL 15 Journaliste : Amandine Barthélémy Pays : France Périodicité : Quotidien OJD : 124580 Page 2/2 L EXEMPLE du cours Frédéric-Ozanam à Marseille "Quand on s'accroche et qu'on réussit, on peut être fier" 0574155f5030d90412024e640f0315601b882c5171bd512 ll flotte flottedéjà déjàun unairair dede vacances vacances dans dans cette cette oetite école nichée dans petite école dans le le Quartier quartier e Saint-Just (Marseille, 13 arrondissement). L'heure de dresser le bilan d'une première année scolaire au cours Frédéric-Ozanam, avec des sourires non dissimulé pour le directeur Christophe Certain, les deux enseignantes et les 10 élèves. "L'idée était de débuter avec un premier noyau dur pour insuffler un état d'esprit clair", justifie le directeur. "On constate révolution des enfants, autant dans les apprentissages que dans le savoir ètre, confie Soline du Crest, enseignante des CE1-CE2 lis se sont apaisés dans leurs relations." Et beaucoup ont attrapé "(e virus de la lecture". Dans ces locaux encore en cours d'aménagement, la bibliothèque est "un centre névralgique". "Nous avons organisé un 'rallye-lecture' et certains ont lu les 2S//vres!", souligne Christophe Certain. L'esprit passe également par des "rituels". Tous les lundis se tient un rassemblement avant le début des cours. Adultes et enfants, vêtus du polo blanc aux couleurs de l'école, se retrouvent dans la cour. Le directeur èxpose les objectifs de la semaine -pour cette fois, "ranger l'école et la préparer pour la rentrée prochaine, car il y aura 23élèves" -, puis tous entonnent le chant de l'école, avant que le directeur invite Yacine, Sans, à lever les drapeaux français et européen. Après s'être souhaité une bonne semaine, élèves et enseignants regagnent leurs classes. Yacine a intégré l'école associative en cours d'année. Il reconnaît que c'est "différent" de son précédent etablissement. "Tout me plaît", assure-t-il, avant de préciser : "Surtout (es randonnées le vendredi après-midi. On a vu deux fois les Canadair à la montagne rouge (leur lieu d'entraînement). C'était trop I V~^H* | •r I .LLV. .^. , B^ï "_' . »-1 • '• > "U 't _ j - . ' ^ ^ ^ r^* J^^K f—J ' ÏT *? Yacine, Wai id et Karim, sous l'œil attentif de leur enseignante Soline du Crest, réalisent une carte de remerciement pour l'une des intervenantes de l'école associative. beau". Régulièrement, les randonnées se font vers le pic de l'Étoile. "C'est un vrai exploit sportif et ceia reste pour nous un symbole: quand on s'accroche et qu'on réussit, on peut être fier." De cette philosophie est née l'idée d'implanter un potager au sein de la cour. "Je n'y connaissais rien, avoue le directeur, mais cela apprend le sens de l'effort, cela responsabilise les élèves." Qui sont donc charges d'arroser tomates, salades, fraises ou ciboulette. "Vous voulez vous en occuper Paul?", demande Claire Cochet au petit garçon, qui s'exécute sans sourciller. Dans cette école associative, toutes les "réussites" sont mises en avant : apprentissage scolaire comme savoir être. Tous les vendredis, chaque écolier est invité à les partager avec les autres. Les progrès sont "séquences", avec des objectifs à "15jours", pour motiver les enfants. C'est par ce procédé qu'lssam a surmonté sa timidité pour réciter un poème devant l'école, "ll faut trouver un moyen qui leur permette de grandir", conclut le directeur. A.BY. Renseignements: Cours Frédéric-Ozanam, ôl, avenue Alphonse-Daudet, 13013 Marseille. 0484269022 Vouvoiement, effectifs réduits, implication des parents et uniforme Dans les écoles estampillées Espérance banlieues, certaines spécificités peuvent surprendre. En voici quatre. I Le vouvoiement Les élèves vouvoient les professeurs et les enseignants font de même. "Quand on le vouvoie, l'enfant se dit: 'll va falloir que je me montre à la hauteur'", analyse Éric Mestrallet. Respect des règles de politesse, tenue correcte, rangement par les élèves... sont exigés. Tous droits réservés à l'éditeur ^ ' 2 Des effectifs réduits Une classe compte IS élèves au maximum, un etablissement 140. Une "taille humaine" qui permet aux professeurs de mieux connaître les élèves et ne les contraint pas à faire de "la discipline". 3 Des parents impliqués "Les professeurs principaux les contactent régulièrement par SMS, pour leur dire quand cela ne va pas mais aussi quand cela va bien", détaille vincent Lafontaine. Les pa- rents sont également associés à la définition d'une sanction quand cela est nécessaire. 4 L'uniforme Afin de développer un "fort sentiment d'appartenance" à l'école et "d'égaliser les conditions vestimentaires", un uniforme a été institué: pantalon (ou jupe pour les filles) noir, polo blanc, sweat (vert pour les garçons, bordeaux pour les filles). Un uniforme qui se mérite, il se gagne mais peut aussi se perdre. ROCHER2 8873554400501