Objet : TISSU

TISSU
Le tissu, c’est déjà du théâtre
CARACTERISTIQUES
Réelles
Suggérées
Les matières : velours, drap de coton,
voilage, tissu d’ameublement, , satin,
taffetas, toile de jute, laine…
Dans les pratiques théâtrales, ces
différences feront varier sa mobilité et
ses aspects
Les caractéristiques du tissu peuvent
suggérer :
Un espace
Un repère
Un repaire
Une cachette
Les textures diverses caractérisent la Une séparation
maniabilité de l’objet.
Un mur
Une métamorphose
Un décor
Toutes les tailles sont possibles
Un mouvement
La présentation elle-même du tissu (ou
Connotation directe :
des tissus) vont inspirer une pratique
Déguisement, rideau, toile de fond.
différente lorsqu’elle est tendue, pliée,
froissée, nouée, en boule…
LES EXPRESSIONS
En classe, on peut démarrer un jeu très simple à partir des expressions comme
- faire claquer la toile : tirer vivement le rideau pour les saluts
- faire de la toile fine : quand un acteur « perd » son texte et en « brode »
un autre
- on pensera aussi au petit trou dans le rideau, invisible des spectateurs
mais qui permet aux acteurs de voir qui est dans la salle avant de
commencer
- on y ajoutera : - tisser sa toile, un tissu de mensonge, être dans de
beaux draps…
Une connaissance préalable dans le domaine de la langue va permettre de
comprendre le jeu de mots, l'allusion et de « fabriquer » des images.
Puis les jeux dramatiques donneront vie aux mots sans que cela ne soit alourdi par
un texte au départ.
Tissu n’est pas Toile
Dans le dictionnaire de la Langue du Théâtre d’Agnès Pierron, édition Le Robert,
on trouve la définition du mot Toile plutôt que celle de tissu :
« Dans le vocabulaire du théâtre et spécialement des machinistes, c’est très souvent
un synonyme de rideau ou d’élément de décor en forme de rideau. C’est un élément
mobile du cadre de scène… »
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Aussi avons nous quelques expressions savoureuses qui jalonnent l’histoire du
théâtre :
lever la toile ou lever le torchon = lever le rideau,
toile de fond : la plus éloignée du public,
toile peinte : une série présentée successivement qui constitue le décor,
branler les toiles : tirer sur les toiles peintes pour qu’elles ne plissent pas.
LES ACTIVITES
1. Le jeu individuel avec l’objet réel et/ou l’objet virtuel
Quand on pense « tissu » au théâtre, on pense d’abord au déguisement.
Il est préférable de considérer une pièce de tissu comme « objet » induisant des
pratiques théâtrales. Un objet séparé de soi aidera les enfants à se décentrer et à
développer des représentations multiples et plus riches que certains déguisements.
Une pièce de tissu sculpte et représente une forme imaginaire autour
de laquelle le jeu corporel va s’organiser :
une montagne
la mer, les vagues en mouvement
un champ paisible
un fleuve qui sépare, qu’il faut franchir
un objet de désir, de convoitise
un objet de peur, de consolation
On joue sur les contraires on peut travailler les oppositions :
se vêtir, se couvrir, se draper, se cacher, se parer/ se dévoiler,
se ployer / se déployer,
se nouer / se dénouer,
se plisser / se tendre,
s’entortiller / se défaire
Toutes ces actions favorisent le jeu dans l’espace.
Pour nuancer, donner une qualité au mouvement, on peut y adjoindre les
adverbes
Lourdement / légèrement
Brusquement / doucement
Lentement / rapidement
Rageusement / gentiment
Un morceau de tissu noué au bout de la main devient à son tour un « personnage »
qui s'anime et cela aide certains élèves parfois inhibés, à se distancier du jeu direct
et à « jouer » malgré tout devant les autres, grâce à l’intermédiaire que représente ce
morceau de tissu « marionnette ».
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2. Le jeu à deux ou à plusieurs
Les mêmes propositions de jeu augmentées du rapport aux autres, cela
entraîne un début de coopération pour mettre le jeu en scène.
3. Le tissu associé à un autre objet :
une valise : cela peut suggérer le départ, l’exil, l’abandon d’un lieu cher ou
l’inverse, l’arrivée vers un lieu d’accueil,
une pièce de tissu tendue sépare l’espace et devient :
un mur infranchissable et deux acteurs qui cherchent à se
rencontrer,
un fleuve qui sépare deux mondes (Iq et Ox),
avec l’éclairage, on joue de son ombre, de celle de l’autre, de
celle d’une marionnette,
plusieurs pièces tendues figurent des draps qui sèchent, cela
peut déclencher un jeu de cache-cache, un marivaudage.
LES REFERENCES CULTURELLES
1. Théâtre
Dans pratiquement tous les théâtres, il y a un rideau, même symbolique
« Iq et Ox » de Jean Claude Grumberg, mis en scène par le théâtre des quartiers
d’Ivry : le tissu très fluide symbolise la rivière et l’inondation
Les théâtres d’Ivry et les écoles ont souvent des projets en commun. Le
théâtre d'Ivry est un partenaire culturel de l’inspection académique. (lien)
« L’île des esclaves » de Marivaux, mis en scène par Irina Brooks : un bloc de
tissus serrés figure une dune de sable, une montagne avec des changements de
temps et d’espace selon que l’acteur se trouve devant, dessus ou derrière.
« Le dernier Caravansérail » par le théâtre du Soleil, mis en scène par Ariane
Mnouchkine : le plateau est entièrement recouvert par un tissu léger qui figure la
fluidité de l’océan.
« Le voyageur immobile » de Philippe Genty est un spectacle qui combine
plusieurs formes de pratiques, la manipulation de marionnettes « à vue » c’est à
dire que le manipulateur est visible, la chorégraphie, le mime. Dans ce spectacle,
les matières mobiles que sont les tissus, les voilages et même le plastique souple
ont autant d'importance que les personnages humains ou « poupées ».
2. Cinéma
« une journée particulière » d’Ettore Scola, la rencontre de deux êtres
marginaux dans l’Italie fasciste : dans une scène, les deux personnages que
tout oppose, circulent parmi les draps suspendus qui symbolisent alors leur
improbable rencontre.
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3. Arts visuels
Certaines œuvres de Tapiès.
4. Littérature
Parmi les contes, on peut citer : les Habits neufs du Grand Duc ou de
l’empereur et Peau d’Ane.
L’école des sorciers de J.K. Rowling : Harry Potter et sa cape d’invisibilité.
Le petit roi de Rêvolie de M.S. Roger et A. Bureau , éditions Sarbacane :
tous les éléments du lit prennent vie dans l’imaginaire de l’enfant, l’oreiller, la
couverture, l’édredon sont nommés par des jeux de mots savoureux – Les
Dredons de Kanaraplume, les nuées de Bouloche qui se font gober par un
draousse ou une Taie d’eau rayée !
Et trois corneilles de Anne Herbauts : les pays des Cousus et des Drapés
Rafara, conte populaire africain illustré par A.C. de Boël chez Albin Michel :
pour le graphisme des tissus africains symbolisant le lieu.
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