1 Introduction à la sociologie- Licence 1

Transcription

1 Introduction à la sociologie- Licence 1
Introduction à la sociologie- Licence 1- Cours magistraux 2 et 3
Fabrice Guilbaud, Maître de conférences, Amiens
L’institutionnalisation de la sociologie en France et en Allemagne
Partie I : La France
1. Quelques sociologies et sociologues oubliés… dans l’ombre de Durkheim.
L’histoire de la sociologie retient que le père fondateur de la discipline est Durkheim (1858-1917), il écrase
les autres figures importantes de la sociologie, car en réalité il y a eu des luttes d’influence et d’écoles.
Mais trois grandes écoles, courants, identifiées autour de personnalités fortes se disputent la suprématie ; on
identifie dans ces trois écoles des revues et des instituts.
L’histoire des sciences et la sociologie des sciences, ça n’est jamais que faire que l’histoire des idées, des
concepts, des enquêtes et des résultats, c’est aussi regarder les conditions de production scientifique, les
moyens de diffusion et les institutions qui les portent.
1. Les Leplaysiens
Frédéric Le Play (1806-1882) crée en 1856 la Société d’économie sociale (lien avec l’économie sociale et
solidaire d’aujourd’hui). Création d’une revue : La Réforme Sociale (1881). But poursuivi par le Play :
mener des enquêtes sociales sur les ouvriers notamment et de mettre la France sur la voie de la prospérité.
Les Leplaysiens se sont divisés entre ceux qui souhaitaient plus privilégier l’aspect réforme sociale et
d’autre plus l’aspect étude scientifique. Ils demeurent tous à l’écart de l’université, ils ont des liens avec des
milieux patronaux, les associations catholiques. Cet isolement universitaire, la mort de Le Play et l’absence
de chef de file affaiblissent beaucoup cette école. Membres de l’école Le Playsienne : Emile Cheysson,
Edmond Demolins, Henri de Tourville : caractéristique méthodologique : ils privilégient les enquêtes par
monographies.
2. René Worms (1869-1926)
Il se distingue par son activisme en faveur de l’institutionnalisation de la sociologie : il va créer la Revue
internationale de sociologie et la Société de sociologie de Paris. Cette revue et cette société sont ouvertes et
acceptent tous les individus qui se réclament d’une sociologie ou portent un intérêt pour elle : espace
d’œcuménisme des idées.
Lui-même reprend le modèle organiciste : analogie forte entre le corps humain et l’organisme social (livre
Organisme et société) : idée : « Il n’y a aucune détermination de la société qui ne se répercute sur
l’individu ». L’éclectisme défendu par Worms va être sa faiblesse/Durkheim.
3. Gabriel Tarde
Derrière Durkheim, c’est le sociologue le plus célèbre de cette époque. Il est considéré comme le fondateur
de la psycho-sociologie. Contrairement à Durkheim et Worms, il considère que la société est un ensemble de
rapports interindividuels et il fonde son analyse à partir de la psychologie des individus et les interrelations
psychologiques entre eux, il défend ainsi l’expression « interpsychologie », pour lui toute réaction sociale
est psychologique (extramentale : rapport de l’homme au monde extérieur ; intramentale : rapport de
l’homme à lui-même ; intermentale : rapport des hommes entre eux (c’est ce 3ème rapport qui est le seul à
concerner la sociologie). Si Tarde est célèbre dans l’histoire de la sociologie, c’est que sa conception est à
l’opposé de celle de Durkheim, ce dernier en a fait un peu son souffre-douleur dans plusieurs commentaires.
4. L’école Durkheimienne
4.1. Eléments biographiques
Agrégé de philosophie en 1882, il enseignera celle-ci jusqu’en 1887. Obtient en 1887, de l’université de
Bordeaux, une chaire de « pédagogie et science sociale ». A l’époque l’université se réforme à travers
l’introduction des sciences sociales dans les cursus de lettres. Il se préoccupe beaucoup d’éducation,
1
préoccupation commune aux réformateurs de le 3e République, ce qui lui ouvre des portes dans l’université :
il est lié au ministre de l’éducation Berthelot (ministre 1876-1887).
Période 1887-1902 est riche, il publie trois de ses quatre grands livres, La division du travail social en 1893,
Les règles de la méthode sociologique en 1895, Le suicide en 1897.
1902 : nommé suppléant à la chaire de « science de l’éducation » à la Sorbonne ; en 1913 la chaire devient :
« science de l’éducation et sociologie ».
1898, création de la revue L’année sociologique, douze volumes paraîtront jusqu’en 1913.
La guerre suspend les activités de Durkheim et de ses collaborateurs, malade en 1916, il meurt en 1917.
4.2. L’équipe de l’année sociologique (cf. TD texte Steiner sur La Sociologie de Durkheim)
Outre la question des positions académiques, la constitution de la sociologie en science autonome se joue
beaucoup à travers l’équipe constituée autour de la revue l’Année sociologique.
Les noms principaux de cette école qui sont restés pour certains des grands noms de la sociologie mondiale
sont d’abord Marcel Mauss (son neveu), grand lecteur et principal recenseur de la revue ; autre grands
noms : Maurice Halbwachs et François Simiand.
L’objectif majeur de la revue est d’informer d’un maximum de recherches et de publications afin de
constituer les matériaux, les connaissances que la sociologie doit posséder pour avancer se constituer comme
scientifique et déployer la découverte des lois sociales.
Lecture et recension dans des champs de recherche spécifiques.
Sociol. générale, anthropologie (Durkheim, Mauss) / Religieuse (Mauss, Hubert) / Morale (Bouglé) /
Juridique, criminologie (Fauconnet) / sociologie économique et Morphologie sociale (Halbwachs, Simiand)
4.3.
La méthode sociologique et le fait social
Durkheim partage l’idée de Comte lorsqu’il est question de la spécificité de la sociologie comme science
vouée à s’autonomiser et à construire un savoir spécifique.
Durkheim affirme que le social est quelque chose de spécifique qu’on ne peut pas expliquer par
l’introspection ni par les études de psychologies individuelles, le social est irréductible à l’individuel.
Raison pour laquelle il va écrire un ouvrage visant à expliciter son approche scientifique / Les savoirs
doivent se baser sur l’étude minutieuse des faits, les interroger afin de découvrir d’éventuelles lois sociales.
Définition du fait social
Le fait social n’est pas seulement un fait qui prend place dans la société (manières d’agir de penser…qui
existent en dehors des consciences individuelles), il a pour caractéristiques d’être extérieur à l’individu et de
s’imposer aux individus, ils sont « doués d’une puissance impérative et coercitive ». S’habiller n’est pas un
fait social mais s’habiller de telle ou telle manière en compagnie de telle ou telle personne à tel ou tel
moment ou occasion constitue des façons de faire sociales (comportement vestimentaire) idem pour les
comportements alimentaires (manger est un besoin biologique / fait social dans ses façons de faire.)
« Les phénomènes sociaux sont des choses et doivent être traités comme des choses ».
L’application de cette règle suppose de se défaire des prénotions lorsqu’on étudie un fait social. C’est à dire
que les « prénotions » =« préjugés » doivent être écartées de l’analyse si on souhaite accéder à la vérité. Il
faut donc au départ, accepter que nous sommes ignorants face aux faits sociaux.
Observation
« traiter les faits sociaux comme des choses » = les observer, le sociologue doit appliquer le doute
méthodique de Descartes et considérer les faits sociaux comme des choses au sens où on ne connaît rien à
priori de la structure des phénomènes sociaux.
Type
connaissance
idéologie
science
deobjets
idées
faits
outils
prénotions
concepts
Critère
validité
utile
VRAI
debut
Horizon
temporel
pratique
avenir
compréhension présent
2
Pour observer les faits sociaux, il faut définir le groupe de phénomènes étudiés par un ensemble de
caractères extérieurs qui leur sont communs.
Exemples :
- Le suicide, comme fait social, il faut ici l’entendre comme l’ensemble « des cas de mort qui résulte
directement ou indirectement d’un acte positif ou négatif, accompli par la victime elle-même et qu’elle
savait devoir produire ce résultat »
- Le choix du conjoint : « toutes formes d’union passées entre deux individus souhaitant vivre ensemble »
(mariage, union libre, hétéro ou homosexuel)
Il faut s’efforcer d’avoir une définition préliminaire large sans en exclure le moindre cas (même si celui-ci
paraît exceptionnel ou hors-norme) c’est à dire qu’il ne faut pas exclure les cas dits « pathologiques » (qui
n’ont pas un caractère de généralité) parce qu’ils participent à l’explication du « normal ».
Explication et Administration de la preuve
La méthode comparative est considérée comme la meilleure : l’outil privilégié est la statistique puisqu’il
s’agit de comparer entre eux des faits sociaux.
1- On part d’un fait social, on sélectionne un certain nombre de faits sociaux extérieurs à celui-ci, et on
construit des séries statistiques.
2- On examine ces séries de façon à faire apparaître des relations quantitatives significatives, ce qu’on
appelle aujourd’hui des corrélations.
3- On analyse les relations entre les variables, il s’agit d’expliquer l’influence des variables sur un fait
social, il y a chez Durkheim toujours une cause principale.
4- Si on trouve une explication, on doit la vérifier en se reportant à de nouvelles séries se rapportant aux
mêmes variables (dans d’autres sociétés proches ou dans le temps). Si on vérifie la même relation, alors
« on pourra regarder la preuve comme faîte »
5- Si on ne trouve pas la même relation, il faut regarder si une troisième variable intervient en tant que
causes des deux premières ou comme intermédiaire.
Cette méthode est celle des variations concomitantes :
- elle tient à se démarquer de toute philosophie (elle est inductive et empirique)
- elle se veut objective (traiter les faits sociaux en écartant les prénotions)
- elle se veut exclusivement sociologique (les faits sociaux s’expliquent par d’autres faits sociaux et non par
des faits psychiques ou organiques)
Par exemple : L’accès à l’emploi est directement corrélé au niveau d’étude des individus (en Europe en
général, le diplôme est le principal facteur protecteur du chômage). Mais on remarque que la protection du
diplôme ne suffit pas toujours puisqu’on observe des taux de chômage élevés chez certaines populations
(donc il faut introduire une troisième variable, l’âge par exemple ou la couleur de la peau si c’est possible)
Conclusion
Activisme en faveur de la sociologie et de sa place dans l’université, travail de lecture, diffusion de
connaissances dans la revue, le tout articulé à une méthode et des concepts importants en sociologie : c’est
tout cet ensemble qui fait la force de l’école durkheimienne et qui explique sa suprématie sur les autres.
3
Partie II : L’Allemagne
Contrairement à la France, où la majorité des sociologues proviennent de la philosophie. En Allemagne,
l’institutionnalisation plus forte de l’histoire, de l’économie et du droit font que les voies d’accès à la
sociologie sont différentes. La discipline sociologique reste faible face à l’histoire, le droit et l’économie.
1. Derrière Weber… deux grands sociologues
1.1. Ferdinand Tönies (1855-1936)
Université de Kiel professeur à 59 ans après toute une carrière à l’université. C’est lui qui a écrit
Communauté et société (1887) où l’état de communauté caractérise les relations sociales fondées sur
l’affectivité et l’esprit de groupe (relations familiales, esprit de groupe) ; l’état de société caractérise les
relations formelles, artificielles fondées sur des liens et des contrats plus abstraits (travail, contrat social).
Schéma d’évolution appliqué à l’histoire du simple au complexe.
1.2. Georg Simmel (1858-1918)
Idem reconnaissance tardive : 54 ans professeur –Berlin et Strasbourg, s’intéresse aux interactions : trame
des liens sociaux et de la vie en société, relations quotidiennes et éphémères, regard des autres sur
l’apparence. Sociologie des formes sociales : pour Simmel les lieux de l’analyse du social sont à un niveau
intermédiaire entre individu et société, dans l’interaction des groupes et des individus ; et il s’intéresse
toujours à ce niveau d’analyse à travers des sujets très variés : l’amour, la souffrance, la religion, l’argent.
2. Max Weber : 1864-1920
Max Weber est considéré comme un des pères fondateurs de la sociologie. Issu d’un milieu de bourgeois
industriels qui lui fera connaître l’élite politique et intellectuelle de l’époque du début du siècle, il acquiert
une formation académique en histoire et particulièrement en histoire économique et en droit (docteur en
droit en histoire). Il s’inscrit aussi dans une filiation allemande d’une culture humaniste (porté par Goethe et
son Faust) et regarde avec crainte la spécialisation croissante des savoirs. Dès 1893, il enseigne le droit à
Berlin, en 1894 il obtient un poste de professeur titulaire en économie et Finance à Fribourg.
Comme Durkheim, il milite pour que la sociologie devienne une discipline à part entière, il contribue à la
fondation de la société allemande de sociologie en 1909. Il prendra aussi la direction éditoriale d’une revue
Archives pour la science sociale et la politique sociale, c’est dans cette revue qu’il publiera entre 1904 et
1917 un nombre important de ces articles.
Même s’il a lui-même revendiqué le titre de sociologue, il est difficilement classable, aujourd’hui beaucoup
d’esprits se réclament de Weber en science politique, mais également en histoire.
Il fût découvert en France comme l’auteur d’un essai L’Ethique protestante et l’esprit du capitalisme (publié
en 1905, en France en 1964), c’est ce texte qui est le plus connu de l’œuvre de Weber en France. Mais, on
peut considérer que l’œuvre de Weber est divisible en trois blocs d’écrits :
1) La sociologie de la connaissance et de la science. 2) La sociologie des religions. 3) La sociologie
économique (la plus générale cf. ouvrage inachevé Economie et société).
2.1. Méthodologie : une démarche compréhensive, historique et culturelle.
On s’accorde souvent à dire que la démarche de Weber est plus individualiste et plus historique. Il s’agit
davantage, contrairement à Durkheim, d’analyser au niveau microsociologique les actions individuelles ou
les formes de relations interindividuelles et dans le même temps de comprendre la société et ses institutions.
La sociologie de Weber donne une place plus importante à l’individu. Weber ne défend pas une sociologie
du tout social comme Durkheim, ce qu’on appelle souvent la sociologie compréhensive de Weber se situe
d’une certaine manière entre psychologie, théorie du droit et histoire.
Compréhensive. La compréhension des phénomènes sociaux est immédiate et non indirecte comme ceux de
la nature. L’attitude compréhensive signifie que l’observateur doit se placer du point de vue de l’acteur pour
comprendre le sens subjectif qu’il donne à son action. Il s’agit de comprendre=saisir les significations et
interpréter=organiser en concepts le sens subjectif et expliquer = mettre au jour les régularités des conduites.
4
Historique. Le savant doit à la fois rechercher le général = reconstituer conceptuellement les institutions
sociales et leur fonctionnement ; mais aussi rechercher le singulier = le récit de ce que l’on ne verra que peu,
le particulier. C’est ici selon Weber faire œuvre d’historien que d’aller souligner et fouiller le particulier.
Culturelle. On ne peut pas comprendre les actions humaines hors de leur système de croyances et de valeurs.
Il s’agit d’expliquer ce que les hommes ont créé (œuvres d’art, institutions religieuses, théories
scientifiques), à partir des valeurs qui les ont guidé.
La connaissance interprétative que produit la sociologie ne repose pas uniquement sur l’interrogation des
sujets individuels. Elle nécessite, même si les individus sont au fondement de l’analyse, de tenir comptes des
structures collectives qui ont une définition juridique (par exemple : l’Etat) ou des dogmes qui édictent des
principes d’existence (à travers les textes sacrés) parce que les individus peuvent « orienter leur activités »
dans des représentations organisées par ces structures.
Le sociologue doit à la fois rechercher la causalité sociologique (relation permanentes entre phénomènes) et
la causalité historique (circonstances uniques qui ont provoqué tel événement). Les relations de causalité
sont complémentaires mais partielles : il est exclu qu’un seul élément détermine tous les autres comme
l’économique chez Marx. Elles sont probabilistes : un fragment de la réalité rend plus ou moins probable un
autre fragment (il est probable qu’un fils de pasteur deviendra protestant et se conduira comme tel). C’est
pourquoi Weber parlera de « chances typiques » d’un déroulement de l’activité sociale auquel on peut
s’attendre, c’est à dire un déroulement probable d’évolution d’une société ou d’un individu.
2.2. Une posture sociologique : Qu’est-ce que la neutralité axiologique ?
C’est sa conception de la science sociologique qui repose sur une hétérogénéité radicale entre jugements
scientifiques et jugements de valeurs. Sur cette base, la neutralité axiologique, c’est l’obligation pour le
savant d’effectuer une distinction nette entre analyse empirique des faits et ses propres valeurs, ses propres
références ou normes (choix politiques etc.)
Simplement, l’idée est que comme tout a chacun, le sociologue, en tant que citoyen a des idées, des valeurs,
des convictions, mais dans le cadre de son activité de sociologue, il doit se concentrer sur son intégrité
scientifique. Étant humain, il devra prendre en compte ses convictions personnelles pour essayer de les
comprendre et de les contrôler dans l’analyse afin d’éliminer les biais dans l’analyse. Il doit s’efforcer de
poser un regard sur la réalité indépendamment de ses espoirs et de ses craintes, il doit se rapprocher d’une
forme de pureté dans la perception de la réalité, autant qu’il est humainement possible de le faire. D’une
certaine manière, il s’agit d’objectiver sa subjectivité.
2.3. Une dynamique historique et sociale : La rationalisation du monde
Weber considère que le processus historique, qu’on voit apparaître clairement dans la dynamique du
capitalisme et dans la genèse de l’esprit capitaliste, à l’œuvre dans les sociétés modernes est une forme de
rationalisation généralisée. Il y a rationalisation des conduites, que celles-ci soient d’ordre social, politique,
religieux, économique, artistique, juridique. La rationalité s’impose dans tous les domaines.
Illustrations : La science utilise les mathématiques et l’expérimentation, l’économie utilise la gestion et le
calcul pour maximiser la production, alors que les sociétés agraires étaient gouvernées par les traditions.
Dans les arts également, la rationalisation est à l’œuvre, à partir de la Renaissance, la musique tend vers des
méthodes rationalisantes (harmonie, organisation de l’orchestre, solfège…). Les liens de fidélité personnels
qui étaient au fondement du pouvoir dans les sociétés féodales cèdent la place au pouvoir grandissant de la
bureaucratie. La bureaucratisation, est pour Weber le symptôme le plus important de la rationalisation.
C’est ce mouvement général de l’humanité qui explique le progrès matériel et les mutations sociales
survenues en quelques siècles. Les rapports sociaux sont universalisés et dépersonnalisés par ce processus.
Ce processus de rationalisation qui fait perdre du terrain aux actions et aux autorités traditionnelles et
affectives, est à l’origine d’une forme de désenchantement du monde.
5