Sacré-Cœur de Jésus

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Sacré-Cœur de Jésus
Sacré-Cœur de Jésus
fêté 19 jours après la Pentecôte
"Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi je vous soulagerai. Chargez-vous de mon joug et mettez-vous à mon école, car je suis doux et
humble de coeur, et vous trouverez soulagement pour vos âmes. Oui, mon joug est aisé et mon fardeau léger." (Mathieu, 11, 28-30)
Si le Cœur de Dieu ou de Jésus est évoqué de source ancienne dans la chrétienté, le culte du Sacré-Cœur ne s'est réellement répandu qu'au XIXe siècle sous
l'impulsion de Pie IX notamment. Il y existe des liens intimes entre le Sacré-Cœur et l'Eucharistie.
Origines
La tradition du Sacré-Cœur trouve son origine avec l'apôtre Saint Jean qui a reposé sur le cœur de Jésus durant la Cène (Evangile selon st Jean 13,23) et sur le
Cœur transpercé de Jésus lors de la Passion (Evangile selon st Jean 19,34-37). Par la suite, de nombreux saints ont parlé du Cœur du Christ, tels sainte Catherine
de Sienne, saint François de Sales, etc.
Sacré-Coeur de Jésus, j’ai confiance en
toi !
XVIIe siècle
Autrefois, le cœur ne symbolisait pas tant l'organe de l'affectivité et des émotions, comme il le fait aujourd'hui, que le siège de toute activité mentale de façon
indifférenciée. Au départ, l'irruption d'un culte de la raison va inquiéter Rome.
Or à cette époque, à Coutances, le futur saint Jean Eudes (1601-1680) mit en place les éléments d'un culte du Cœur de la Vierge Marie puis de celui de Jésus en
réaction à ce courant.
L'Église catholique se considéra confortée dans l'instauration de ce culte à la suite des apparitions que Marguerite-Marie Alacoque (plus tard proclamée sainte) a
eu de Jésus dès 1673 à Paray-le-Monial. Saint Claude La Colombière a aidé sainte Marguerite-Marie Alacoque à répandre ce culte du Sacré-Cœur.
Institution de la fête du Sacré-Coeur
Dans les années 1760, des dizaines de suppliques en faveur de cette fête sont envoyées à Rome. Elles sont écrites par des évêques, des supérieurs d'ordres
religieux et des hommes d'états. Le 6 février 1765, le pape Clément XIII institue officiellement la fête du Sacré-Coeur. En réponse aux demandes de
l'archiconfrérie romaine et des évêques de Pologne, il leurs accorde l'autorisation de célébrer cette fête. Une messe et un office spécifique sont ratifiés par le
Saint-Siège le 11 mai de la même année.
Les raisons qui ont prévalu à cette autorisation sont de divers ordres. Premièrement, la dévotion au Sacré-Coeur est de plus en plus présente dans l'Eglise. Ensuite,
la signification doctrinale donnée au Sacré-Coeur, ou Coeur de Jésus, a progressé. Celui-ci est avant tout défini par l'Eglise catholique romaine comme le symbole
de l'amour divin par lequel le Fils unique de Dieu a pris la nature humaine et s'est livré pour les hommes. Cette fête, accordée à la Pologne, sera ensuite approuvée
dans tous les pays, diocèses et monastères qui en feront la demande. Elle est ainsi instituée le 17 juillet 1765 dans tous les diocèses français.
Extrait du texte du Décret de la Congrégation des Rites (1765) approuvant la fête du Sacré-Coeur : « La Congrégation des Saints Rites, réunie le 26 janvier de
cette année (1765), sachant fort bien que le culte du Cœur de Jésus s’est déjà propagé à travers presque toutes les parties du monde catholique, par les
prévenances de leurs évêques, et a souvent été encore enrichi par mille décrets (brefs) d’indulgences donnés aux (presque) innombrables confréries érigées
canoniquement sous le titre du Cœur de Jésus, et comprenant en même temps que par la célébration de cette Messe et de cet Office, il ne s’agit pas d’autre chose
que d’amplifier le culte déjà institué, et de rénover symboliquement la mémoire de son divin amour, par lequel le Fils unique de Dieu a pris la nature humaine, et
s’est fait obéissant jusqu’à la mort, et a dit s’offrir en exemple aux hommes, (en tant) qu’il était doux et humble de Cœur ».
Tableau du retable du Sacré-Cœur, Eglise
Saint-Marc de Meyreuil : apparition à Sainte
Marguerite-Marie. Œuvre signée par le peintre
aixois Arnulphy
Extension à l'Eglise universelle
le 23 août 1856, le pape Pie IX, à la demande des évêques français, étend la fête du Sacré-Coeur à toute l'Eglise catholique. Il l'inscrit ainsi au calendrier
liturgique universel.
C'est aussi ce pape qui béatifie Marguerite-Marie Alacoque le 19 août 1864 et qui bénit le projet d'édification de la Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre. En
1899, son successeur Léon XIII consacre le genre humain au Coeur de Jésus.
Le 29 janvier 1929, Le pape Pie XI décide de la composition d'une nouvelle messe et d'un nouvel office liturgique du Sacré-Cœur et participe lui-même à son
élaboration. Dans ce nouvel office liturgique, le Saint-Siège fait pour la première fois explicitement mention du lien entre le message de Paray-le-Monial et la fête
du Sacré-Coeur. Trois encycliques confirment l'attachement de l'Église à cette dévotion : Annum Sacrum (Léon XIII - 1899), Miserentissimus Redemptor (Pie XI
- 1928) et Haurietis Aquas (Pie XII - 1956)
Une fête solennelle de l'Eglise catholique
Le calendrier liturgique issu du concile Vatican II place la célébration du Sacré-Coeur au rang des solennités. Elle est fêtée dans toute l'Eglise catholique romaine 19 jours après la Pentecôte, soit un vendredi.
En 2010, elle aura lieu le 11 juin. La couleur des vêtements liturgiques portés par les prêtres lors des célébrations du Sacré-Cœur est le blanc. Le Sacré-Cœur est souvent représenté sous la forme d'un cœur
enflammé brillant d'une lumière divine, saignant car ayant été percé par la lance du soldat romain Longinus, entouré d'une couronne d'épines et surmonté d'une petite croix. Parfois, le cœur est centré sur le
corps du Christ, avec ses mains transpercées dirigées vers lui, comme s'il allait l'offrir à la personne qui se tient devant lui. Les blessures et la couronne d'épines font allusion aux conditions de la mort de
Jésus-Christ, alors que le feu symbolise le pouvoir transformateur de l'amour.
Marguerite-Marie Alacoque (1647 - 1690)
Religieuse visitandine depuis 1671, elle se dit favorisée de visions et de colloques avec Notre-Seigneur Jésus, ce qui laisse très perplexes ses confesseurs et supérieures. Un père jésuite, Claude La
Colombière (1641 - 1682) arrive à Paray-le-Monial en 1675 comme supérieur de la communauté. Confesseur des religieuses du couvent de la Visitation, il rencontre alors Marguerite-Marie : il prend
nettement position en faveur de la voyante et la soutient dans sa mission.
"Mon fidèle serviteur et parfait ami" : c'est par ces mots étonnants que Notre-Seigneur lui-même avait désigné Claude La Colombière à Marguerite-Marie. Et il était en effet bien préparé à comprendre le
message de l'amour de Dieu. Bien avant de venir à Paray, il avait écrit dans son journal : "Je veux que mon coeur ne soit désormais que dans celui de Jésus et de Marie, ou que celui de Jésus et de Marie
soient dans le mien afin qu'ils lui communiquent leurs mouvements, et qu'il ne s'agite et qu'il ne s'émeuve que conformément à l'impression qu'il recevra de ces Coeurs". Quand la soeur Marguerite-Marie
Alacoque lui ouvre sa conscience, Claude voit en elle l'ouvre de Dieu, la rassure et l'encourage. La tuberculose l'emporte à 41 ans : mission accomplie. Deux ans plus tard, paraît en librairie la Retraite
spirituelle du Père Claude La Colombière : ce modeste opuscule va merveilleusement ouvrir les voies à la mission de Marguerite-Marie et au message du Coeur de Jésus. Quant à Marguerite-Marie, elle est
canonisée par Benoît XV le 13 mai 1920. Au siècle précédent, quand son tombeau fut canoniquement ouvert (juillet 1830), deux guérisons instantanées auraient eu lieu. Ses restes reposent sous l'autel de la
chapelle à Paray-le-Monial et de nombreuses et remarquables grâces auraient été obtenues par les pèlerins qui y viennent du monde entier.
Le Sacré-Cœur, lithographie de Bernard
Buffet, 1962.
Depuis la nuit des temps Montmartre a été
un lieu de culte : les Druides gaulois, les
Romains avec les temples dédiés à Mars et
Mercure, l'Église Saint-Pierre, la plus
ancienne de Paris, reconstruite près de
l’Abbaye Royale de Montmartre, au XII'
siècle par le roi Louis VI et sa femme
Adélaïde de Savoie. Enfin le Sacré-Coeur
érigé à la fin du XIX' siècle.
Drapeau départemental de la Vendée
Drapeau de la Vendée militaire. Le cœur à
couronne et à croix : c’est vers 1793 qu’est
apparue la croix latine simple sur le cœur
vendéen à couronne. Précisément le type de
cœur que portait à son chapeau le comte
Henri de la Rochejacquelin, généralissime
vendéen.
La Révolution et le Sacré-Coeur.
Le culte du Sacré-Coeur avait pénétré dans
les provinces de l’Ouest grâce aux Eudistes et
aux monastères de la Visitation. Dès le début
de l’insurrection, le 13 mars 1793, un signe
apparaît sur les poitrines, le Sacré-Coeur.
Cathelineau se rend à l’église, s’offre en
holocauste. Il met à sa boutonnière un SacréCoeur et suspend un chapelet à son cou. Un
autre chef, le marquis de Lescure, revient
bouleversé d’un pèlerinage à Paray-leMonial. Il rallie l’armée catholique et royale
et porte le Sacré-Coeur cousu sur sa poitrine.
Pour la première fois en 1794, pendant la
guerre de Vendée, une armée arbore
publiquement l’image du Sacré-Coeur.
SOURCE / http://www.salveregina.com/Histoire/Histoire_sacrecoeur.htm

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