Fribourg - La Gruyere Online
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9 Fribourg La Gruyère / Samedi 11 janvier 2014 / www.lagruyere.ch Trente Fribourgeois arnaqués sur internet ESCROQUERIE. Depuis six mois, le nombre de plaintes pénales concernant du chantage par internet avec des vidéos coquines est en augmentation. La police cantonale tire la sonnette d’alarme. ARCH – J. GENOUD Erwin Jutzet arrêté deux semaines MALADIE. Hospitalisé mardi à la suite d’un malaise, le conseiller d’Etat Erwin Jutzet sera indisponible pour au moins deux semaines. Réuni en séance extraordinaire, le Gouvernement fribourgeois a pris la décision de confier la responsabilité de la Direction de la sécurité et de la justice (DSJ) à son suppléant le conseiller d’Etat Maurice Ropraz. Dans son communiqué, la Chancellerie indique également que les affaires courantes de la DSJ sont assurées par le secrétariat général: «Erwin Jutzet est en contact régulier avec sa Direction et son suppléant.» Le communiqué de vendredi fait état d’un diagnostic non établi formellement: «Selon l’état actuel des informations, la maladie d’Erwin Jutzet n’est pas grave, mais il faut compter avec une absence de deux semaines, voire davantage.» YG Les recommandations du Conseil d’Etat VOTATIONS FÉDÉRALES. Le Gouvernement a communiqué sa position sur les deux objets de votation du 9 février. Il recommande de voter «oui» au projet de financement et d’aménagement de l’infrastructure ferroviaire (FAIF). Il explique que «le fonds ainsi créé permettra de garantir à long terme un réseau ferroviaire de qualité et d’assurer de façon durable l’exploitation, l’entretien et l’aménagement de l’infrastructure, tant pour le trafic voyageur que pour le trafic marchandise». L’Exécutif relève que le canton bénéficiera directement d’une première phase d’aménagements prévue d’ici à 2025 pour un montant de 6,4 mia de francs: «Notamment par le biais de l’adaptation de la voie entre Lausanne et Berne, qui permettra de réduire le temps de parcours sur cette ligne.» Invité à débattre jeudi soir par l’UDC cantonale (lire cicontre), le directeur des TPF Vincent Ducrot a révélé que le projet FAIF représentait une somme de 300 mio pour les Transports publics fribourgeois. Dans cet ordre d’idée, le Conseil d’Etat mentionne que «la modernisation du réseau ferroviaire cantonal sera entièrement financée par le nouveau fonds». Quant à l’initiative populaire «Contre l’immigration de masse», le Gouvernement fribourgeois recommande de voter «non»: «Cette initiative remet en cause la politique migratoire qui contribue à la prospérité actuelle de la Suisse et du canton de Fribourg.» Il dénonce encore le fait que «l’initiative veut dresser une barrière lourdement bureaucratique, dangereuse et contradictoire avec les valeurs de la Suisse». Selon le Conseil d’Etat, «la libre circulation des personnes flanquée de mesures d’accompagnement efficaces constitue le modèle dynamique dont la Suisse et son économie ont besoin». Plutôt que de «réintroduire en Suisse le système migratoire des contingents», le Gouvernement cantonal loue le système actuel qui «prévoit, d’une part, la libre circulation complète des personnes issues des pays de l’Union européenne, d’autre part, l’immigration de main-d’œuvre qualifiée issue des pays tiers en fonction des besoins de l’économie.» YG EN BREF ●●● FRIBOURG Un projet choisi pour l’agrandissement du Collège Sainte-Croix Le bureau d’architecture Marc Zamparo à Fribourg a été sélectionné parmi 21 autres pour effectuer les travaux d’assainissement et d’agrandissement du Collège Sainte-Croix. Le jury, présidé par l’architecte cantonal Charles-Henri Lang, a primé son projet, baptisé Sur-mesure. Le Collège Sainte-Croix, aménagé en 1983, avait été prévu pour 500 élèves. Il en compte près de 1000 aujourd’hui. Depuis cet automne, il bénéficie d’un espace supplémentaire dans la villa Gallia. SOPHIE MURITH L’arnaque est connue. Mais elle fonctionne néanmoins toujours. Depuis le début de l’été 2013, une trentaine de plaintes pénales ont été déposées auprès de la Police cantonale fribourgeoise pour du chantage par internet, par le biais de comportements «coquins», indiquait jeudi la Direction de la sécurité et de la justice. Contactée sur un site de rencontres par une jolie jeune fille, la victime se voit proposer de brancher sa webcam sur le logiciel Skype. La nymphette se déshabille alors, demande à la dupe d’en faire autant et de se masturber. La scène sera enregistrée à son insu. La séquence de strip-tease de la bimbo, en réalité préenregistrée, est subitement coupée et la victime reçoit alors un email signifiant qu’elle doit payer un montant de plusieurs milliers de francs. Dans le cas contraire, la vidéo sera diffusée sur YouTube et envoyée à ses contacts. Pour ajouter au désarroi des escroqués, et les pousser à payer, les brouteurs – l’arnaque est si répandue qu’un nom a été inventé pour ses spécialistes – déclarent que la fille est mineure. Ils produisent parfois de faux documents officiels pour faire croire que la victime est sous le coup d’une infraction. L’arnaque à la mode «On a enregistré une augmentation importante du nombre de plaintes», note Jean-Pascal Tercier, commissaire de la Police de sûreté fribourgeoise. Comme il est parfois compliqué d’avouer Une trentaine de Fribourgeois ont déposé plainte après avoir été escroqués sur le net. Ils s’étaient déshabillés devant leur webcam, ils se sont ensuite vu sommer de payer pour que la vidéo ne soit pas diffusée. ARCH - J.GENOUD publiquement s’être fait arnaquer de cette façon, il estime que «ce n’est certainement que la pointe de l’iceberg. Les polices neuchâteloise et vaudoise connaissent les mêmes problèmes. C’est le mode opératoire en vogue ces derniers temps.» Les auteurs agissant d’Afrique, il est souvent difficile pour la police cantonale d’entreprendre des investigations approfondies. «Nous obtenons des adresses IP, qui correspondent à des coffee-shops d’Abidjan, mais c’est ensuite très difficile de remonter jusqu’à l’auteur de l’arnaque», explique Jean-Pascal Tercier. La police cantonale insiste donc sur la prévention. Tout d’abord, éviter de donner ses coordonnées personnelles. «C’est assez simple de ne pas se faire attraper. Dès que quelqu’un que l’on ne connaît pas propose de se déshabiller devant une caméra, on peut estimer que c’est une arnaque. Il ne faut pas entrer en matière, même pas répondre au message de demande de versement», conseille, en outre, le commissaire. Surtout faire le mort Parmi les victimes fribourgeoises, toutes masculines, on retrouve aussi bien des jeunes gens d’une vingtaine d’années que des sexagénaires. «Pour eux c’est parfois une grande déception, car ils espéraient faire des rencontres. Les plus jeunes ont, par contre, une vision plus ludique d’internet.» Certains d’entre eux ont accepté de payer. Jusqu’à 7000 francs pour la somme la plus importante. Les versements sont en principe entrepris par le biais de Western Union, en Afrique, plus particulièrement en Côte d’Ivoire ou au Bénin. Jean-Pascal Tercier rappelle que les vidéos enregistrées des victimes déculottées sont le plus souvent diffusées sur YouTube ou à leurs contacts. «C’est quasiment impossible de les récupérer.» La police cantonale propose aux victimes de signaler les cas à la Police judiciaire fédérale, par le biais d’un formulaire d’annonce, sur le site internet www.melani.admin.ch. «La Fedpol peut ainsi centraliser les cas et faire des regroupements.» ■ Les consignes de vote de l’UDC VOTATIONS. Jeudi soir en ville de Fribourg, près de 60 délégués fribourgeois de l’UDC se sont réunis pour formuler les mots d’ordre en vue des votations du 9 février. Concernant le projet de financement et d’aménagement de l’infrastructure ferroviaire (FAIF), ils ont suivi le préavis de l’UDC suisse en préconisant le «non». Pour présenter l’objet, les délégués ont eu droit à un débat constructif opposant le vice-président de l’UDC suisse Claude-Alain Voiblet et le directeur des TPF Vincent Ducrot. «Le fonds est une bonne idée, mais son financement pose problème, a martelé le premier. C’est cher payé pour l’ensemble des contribuables, alors que la plupart d’entre eux n’utiliseront pas les nouvelles prestations.» Et le Vaudois d’ajouter: «Le coût de ces nouvelles prestations est dû avant tout à l’ambition du Parlement qui n’a pas hésité à augmenter le projet initial à 6,4 mia de francs. On est dans la démesure!» Quant au directeur des TPF, il s’est voulu clair sur les chiffres: «Le fonds s’alimente à raison de 3 mia par année. En 2025, on aurait ainsi 30 mia sur lesquels 6,4 mia seraient consacrés aux nouvelles infrastructures. Le reste financera l’entretien et l’exploitation, c’est la vocation première de ce fonds.» Pour Vincent Ducrot, non seulement ce «système a l’avantage de régler définitivement le financement du rail», mais c’est surtout le moyen pour Fribourg «d’assurer et de développer l’infrastructure régionale». «Si l’on veut, par exemple, une cadence à la demi-heure entre Fribourg et Neuchâtel, entre Romont et Lausanne ou encore entre Châtel et Bulle.» Unis contre «l’immigration massive» Par ailleurs, le directeur a révélé que le projet FAIF représentait 300 mio de francs pour les TPF. «Cet argent donnera du travail aux entreprises de la région, puisque 95% des entreprises avec lesquelles les TPF travaillent viennent d’ici.» Malgré une opposition majoritaire, l’objet compte quelques partisans au sein de l’UDC, notamment le député Pierre-André Page qui y voit un béné- fice pour Fribourg et une chance inespérée d’obtenir une double voie entre Bulle et Romont. Au contraire, l’UDC cantonale s’est rangée comme un seul homme derrière l’initiative «Contre l’immigration massive». Pour défendre le «oui» elle avait convié le directeur adjoint de l’ASIN Albert Leimgruber: «Economiesuisse défend un monde sans frontières dans lequel des travailleurs bon marché peuvent être recrutés librement», at-il fustigé. Et les délégués de dénoncer une «immigration incontrôlée menaçant les salaires, les institutions sociales, la qualité de vie et les ressources de la Suisse». Plus tôt dans la soirée, ils ont également proposé la liberté de vote sur l’initiative «Financer l’avortement est une affaire privée». Enfin, au niveau cantonal, l’UDC fribourgeoise recommande d’accepter les deux crédits d’engagement pour la construction d’un bâtiment de la police et d’un autre pour la Haute Ecole de travail social et la Haute Ecole santé Fribourg. YG