compte rendu - Les Cercles de Progrès

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compte rendu - Les Cercles de Progrès
COMPTE RENDU DU SEMINAIRE
« Internet, source de création de valeur »
Jacques Digout
Jeudi 14 janvier à la villa Mandarine
La vie du Club de Rabat
Vous n’étiez pas assez nombreux pour ce séminaire très intéressant sur un sujet
novateur : 5 membres sur 10 soit un taux de présence de 50% !
Deux personnes s’étaient excusées : Abdeljalil El Hassani, en voyage en Espagne, et
Abdelilah Daoudi, à qui nous présentons nos vives condoléances pour le décès de son
père.
Nous avons eu le plaisir d’accueillir deux invités : Bichr Bennani, des éditions TARIK, et
Patrick Raynaud de la société Pixicom.
Votre présence est essentielle pour la bonne ambiance du club !
Notre prochaine rencontre : le Jeudi 18 Février prochain à la Villa Mandarine
Sur le thème « Intuition et Leadership », avec Michel Giffard : venez
nombreux !
L’intervention de Jacques Digout
Jacques Digout a scindé son séminaire en 2 grandes parties :
 Ridicule ou visionnaire, ce que l’on trouve sur le web ?
 Les 4 usages du web
I. RIDICULE OU VISIONNAIRE ?
RIDICULE ?
«Kochonland », « Digdigland », jeux et scenarii, conçus par des réseaux de joueurs, vente
d’appartements virtuels, autant d’exemples pour nous surprendre et introduire le sujet,
Jacques Digout nous fait comprendre petit à petit comment de plus en plus, le monde
virtuel pénètre le monde réel.
« Kochonland » est par exemple une ferme virtuelle conçue avec le concours financier du
Conseil Régional de Charente-Poitou, pour promotionner un salon agricole qui s’est
déroulé à Poitiers.
Une monnaie virtuelle qui rencontre de plus en plus d’audience est aujourd’hui cotée en
bourse,
Toyota développe des nouveaux modèles de voiture par le virtuel en utilisant des avatars
que l’on retrouve dans les jeux,
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c/o Mafoder – km 9, route d’El Jadida – Casablanca
Levis qui propose à ses clients de concevoir virtuellement des blousons en modèle unique
et qui peuvent ensuite être très rapidement fabriqués et leur être vendus,
Des hôtels testés virtuellement,
Les voitures directement connectées à la compagnie d’assurances via le GPS,
IBM qui développe la recherche sur l’interopérabilité des opérations, Orange qui pose en
1er sujet de recherche l’inter connectivité entre les machines,
Etc…
Bref, tout montre la réalité de cette pénétration du virtuel dans le réel.
En même temps, la perméabilité entre le professionnel et le privé s’accroît.
Le monde change…les classiques socio-styles sont remis en cause : par le web, les
discussions s’établissent d’égal à égal entre âges, statuts sociaux différents.
Emerge une génération génétiquement informatique et avec elle, des modes de vie et de
travail complètement différents, une capacité à gérer plusieurs activités en parallèle, à
gérer la complexité.
Ce sera de moins en moins l’objet qui sera porteur de valeur, mais ses applications (voir le
téléphone) et leur conception qui n’est plus réservée aux seuls bureaux d’études, mais
s’étend aux internautes, quidams dispersés, aux âges et statuts différents, reliés par le
web.
VISIONNAIRE ?
Wikipédia est un modèle de la façon de générer de la valeur autrement : cette entreprise
ne vend rien, ne loue rien ; elle sollicite des dons et est totalement transparente sur ses
comptes.
 TRAVAILLER AUTREMENT
Jacques Digout nous donne en exemple Dassault qui a créé un centre de réalité virtuelle ;
c’est ainsi qu’a été conçu l’avion Falcon 7X, jusqu’à la formation à sa maintenance avec un
avatar d’ouvrier que l’on voit intervenir sur l’appareil. Le temps de développement a ainsi
été considérablement réduit !
Cette activité de conception est basé sur le travail collaboratif, une simulation en 3D, la
mise en scène d’un avatar.
 FINANCER AUTREMENT
Exemple de « mymajorcompany » qui produit des musiciens grâce au concours des
internautes ; le succès rencontré a été vite « récupéré » par l’industrie du disque et
aujourd’hui, la collecte des fonds mixe privés et professionnels pour éditer les disques.
Une banque qui fonctionne en peer to peer et se rémunère par les commissions sur les
transactions…
 LA SOCIETE AUTREMENT
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Le financement de la campagne électorale de Barak Obama….
Aujourd’hui en France, à la faveur de la campagne électorale pour les élections régionales,
les politiques utilisent tous internet.
Le modèle hiérarchique traditionnel côtoie un modèle transverse, qui crée de la valeur
autrement, et l’organisation classique vit à côté d’un management transverse, plus efficace
que les procédures.
 FIDELISER AUTREMENT
Les moyens classiques de fidélisation sont, on le sait, de moins en moins opérants.
« Amazon », site de vente de livres en ligne, fidélise non pas par le produit ou le prix,
mais par les échanges sur le web entre lecteurs.
Air France a développé une communauté d’échanges entre voyageurs de la Business class.
On assiste à un déplacement de la valeur de la fidélisation sur autre chose.
 APPRENDRE AUTREMENT
Le web devient un lieu d’apprentissage par des jeux en ligne gratuits (serious game
comme airlines manager).
 LA GOUVERNANCE AUTREMENT
Le web permet le développement de la démocratie participative.
Les internautes sont sans cesse sollicités pour donner leur avis ; émerge une contradiction
entre cette sollicitation et l’entreprise avec son mode de gouvernance traditionnel.
Les sources de motivation sont en train d’évoluer : la compétition est assimilée à un jeu, la
communauté devient importante et vit en dehors du travail, tout en agissant ensemble au
travail.
Aujourd’hui, c’est de moins en moins dans l’objet que l’on gagnera en productivité ; 48%
des gains de productivité sont obtenus grâce à Internet, donc à la capacité du réseau à
produire de la valeur.
Dans les entreprises, l’informatique est encore utilisée d’abord, pour gérer les opérations,
puis pour faire de la gestion, et en dernier lieu pour innover ; à ce niveau, les informations
sont moins nombreuses, plus difficiles à qualifier et à quantifier.
Le futur du marketing sera :
 Collaboratif
 Généreux (si je veux recevoir, je dois donner)
 Expérimental (l’achat devra s’accompagner de la possibilité d’échanger)
 Utile (le produit ou le service devra être perçu comme tel)
 Ludique
 Personnel (il faut que ça s’adresse à moi – one to few)
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 Authentique (nécessité de transparence)
 Participatif (relations clients-fournisseurs)
Le management des Ressources Humaines s’orientera sur le même modèle.
II. LES 4 USAGES DU WEB
1. Faire des économies
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Le travail à domicile
Régulation et contrôle des flux, surveillance des chantiers
Diminuer le papier (grâce au RFID, e-catalogue)
Baisser le coût des process, voire augmenter le volume des ventes (e-paiement)
Rechercher des informations sur les fournisseurs, les produits, la santé financière
d’entreprises par le e-sourcing et…transformer des contraintes en avantages.
Par l’e-procurement pour s’approvisionner via un EDI et simplifier le système de
facturation ; en plus des économies, les informations sont plus fluides et sécurisées
Répondre aux appels d’offre via internet par le e-billing
Traiter les réclamations par le tracking
Recruter via le web
Gérer les congés par l’out-sourcing
La recommandation de Jacques Digout est de savoir écrire le bon work flow, c’est-à-dire le
process à valeur ajoutée et générateur d’économies pour alimenter l’ERP et non faire
l’inverse, ce qui se produit habituellement.
La tendance actuelle est le crowd computing : traitement de l’information partagé sur
plusieurs machines au lieu d’une grosse machine, ce qui évite des investissement sur de
gros calculateurs, des ressources importantes, permet des gains de temps, la résolution
des problèmes sur une machine sans bloquer tout le système. Ce réseau maillé permet
d’avoir de plus grandes quantités d’informations et les traiter (on aura donc moins besoin
des cabinets d’études), d’accéder à des interfaces graphiques par l’open sourcing (on aura
moins besoin de cabinets de graphisme) etc…
2. Donner de l’information
 Je donne de l’information sur moi (marketing de la permisssion)
 Les autres donnent de l’information sur moi : on assiste à une vraie rupture dans le
modèle
 Informations financières
 Sur la marque ou par promesse : il n’est pas toujours nécessaire de mettre la
marque en avant, mais plutôt la « promesse » (voiture bien protégée par le produit
d’assurance par exemple)
 Les blogs
Un nouveau métier apparaît : Community Manager
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3. Vente et recherche d’informations (voir support de jacques Digout)
4. L’Economie en réseau
Tous les objets ou services sont-ils identiques ?
Quelle est leur valeur d’usage ?: elle reste la même quelque soit le nombre d’utilisateurs,
selon le produit ou le service.
Avec l’économie en réseau, plus on est nombreux, plus l’utilité est importante. Pour
Microsoft, son métier consiste à agréger des savoir-faire.
Jacques Digout nous parle du « Carré Magique de Metcalfe », l’utilité du réseau étant = K
x N2 (N= nombre de nœuds du réseau et K=facteur multiplicateur)
Cette économie obéit à des lois :
 Loi de la connexion : plutôt qu’être expert, embrasser l’essaim, et prendre plusieurs
bouts d’intelligence ; il n’y a pas de ticket d’entrée ; la vitesse, c’est Dieu, le temps,
c’est le diable.
 Loi de la générosité : donner pour recevoir
 Loi de l’inefficience : trouver celui qui a déjà trouvé, traquer les opportunités
 Loi de la destruction créatrice : un réseau meurt s’il n’est plus actif
 Loi du déplacement : de l’atome au bit
 Loi de la plénitude : la valeur augmente avec la quantité ; il est impératif de
rejoindre les standards
 Loi d’allégeance : alimenter le web en étant loyal vis-à-vis du réseau
 Loi de l’inflexion : le déséquilibre est durable, le chaos est bon, l’harmonie,
mauvaise
 Loi du prix inversé : anticiper le bon marché, la demande croîtra plus vite que les
prix ne chuteront ; le trio gagnant : coûts fixes bas + coûts marginaux insignifiants
+ vitesse de distribution ;
 Loi des retours exponentiels : le succès est non linéaire
La stratégie de l’entreprise étendue amplifiée :
Ce ne sont pas seulement les salariés, les clients, les partenaires qui génèrent la valeur ;
mais aussi les clients des clients, les clients des partenaires…
Principe de la longue traîne : avec le phénomène de réseau, une niche n’est plus une
niche ; avec des coûts d’acquisition moindre, avec peu de concurrence, une niche ne
concerne pas uniquement des produits de luxe. C’est l’inverse, on a une masse de niches
sur des produits simples.
ET DEMAIN ? Et si on appliquait Google à son entreprise pour réfléchir à ce que l’on peut
faire dans nos entreprises ?
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Votre évaluation
Vous avez apprécié tant l’intérêt du sujet qui a recueilli une note de 4,7 sur 5 que la forme
de l’intervention (4,2 / 5).
Le sujet n’était pas facile à priori, et Jacques Digout a su le rendre attractif, concret, grâce
à de nombreux exemples.
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