Requiem pour Camille Claudel Le journal de Nijinski Compagnie

Transcription

Requiem pour Camille Claudel Le journal de Nijinski Compagnie
Requiem pour Camille Claudel
Le journal de Nijinski
DIPTYQUE
Compagnie Jean
Séraphin
Mise en scène
Alain Piallat
Avec
Sarah Darnault
Reynald Rivart
Lumière
Arnô Veyrat
Administration de la
production
Les Thérèses
Production
Cie Jean Séraphin
Espace Apollo –
Mazamet
Cave Poésie
René Gouzenne
Avec le soutien
Ville de Toulouse
Conseil Régional MidiPyrénées
Conseil
Général de la HauteGaronne
44 avenue de GrandeBretagne
Appartement 4
31300 Toulouse
09 50 50 86 52
06 74 42 88 00
[email protected]
Nombre d’artistes géniaux ont sombré (ou se sont réfugiés ?) dans la marge : maladie
mentale, exclusion sociale, isolement. Pourtant, comme le dit Jean-Luc Godard, réalisateur
entre autres de Pierrot le Fou, « c’est la marge qui tient la page ».
Nous assemblerons ces pages de l’histoire sous la forme du diptyque.
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Requi em p ou r Ca mille Clau del
La com man de d ’ écritu re
Rassembler dans un même temps l’art d’un auteur dramatique et la scène, constitue un
véritable sens, une force. C’est justement de ce côté-là, c’est-à-dire, en créant les conditions
d’écriture en étroite relation avec les acteurs et le plateau en général que peut s’opérer
pleinement la puissance du travail de la représentation.
Mazamet 2009
Depuis que son livre en 1982, « Une femme Camille Claudel » a révélé en France et à
l’étranger (27 pays traduits), l’existence de Camille Claudel, Anne Delbée s’est tenue depuis
ces 30 années à l’écart de la folie médiatique qui a emporté Camille Claudel. Films,
expositions, livres, romans, catalogues, ont heureusement fait place au silence des années
précédant la publication du livre. Aujourd’hui la sculpture de Camille Claudel est cotée,
discutée, éditée, imitée. Le personnage est devenu un symbole de « l’Artiste femme », un
« drame de la folie »…
Lorsque Alain Piallat est venu à Paris me demander d’adapter mon livre « Une femme
Camille Claudel » pour qu’il soit le troisième volet du triptyque qu’il était en train de
réaliser à partir des grands textes ; »Van Gogh le suicidé de la société » de Antonin
Artaud et « Le Journal de Nijinski », j’ai accepté de retrouver celle qui ne m’a jamais
quittée, mais j’ai voulu réécrire pour Alain Piallat un nouveau texte ; « Requiem pour
Camille Claudel » afin de faire enfin seule surgir le vrai visage du « Génie Camille
Claudel », loin des anecdotes, des faux procès envers Paul Claudel ou Auguste Rodin.
Préféré la tragédie à l’ordinaire.
Nous sommes à l’asile avec Camille Claudel vieillie mais plus que jamais vivante et qui
nous révèle la puissance de son art.
Anne Delbée octobre 2009
Le 9 octobre 2009, Anne Delbée était à Mazamet pour entendre pour la première fois en
public la lecture de « Requiem pour Camille Claudel ».
Le public lui a témoigné une fois encore par son émotion et ses applaudissements, que seul
le vrai visage de Camille Claudel était le visage du « Génie Camille Claudel » au même titre
que Van Gogh, Mozart ou Michel-Ange.
Bouleversée ce soir-là d’avoir retrouvé enfin le tragique sculpteur qui l’habite depuis tant
d’années, elle a répondu aux questions du public sur la création, le travail, l’écriture, la
sculpture, loin des « règlements de compte ».
De l’oubli total à la gloire posthume, parfois indécente pour les survivants, Anne Delbée
cherche à mettre en lumière l’effrayant travail des Génies.
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Requiem pour Camille Claudel
La presse
Cela fait maintenant plusieurs années qu’Alain Piallat travaille sur ces figures du génie et de la
création artistique que le monde broya, ces « Inattendus » comme il le dit lui-même, évoquant
sous ce terme des inadaptés à leur temps, trop en amont, trop différents, trop « modernes », pour
être compris par leur époque et qui, comme il le dit, « se réfugièrent dans la marge, qu’elle soit
maladie mentale, isolement ou exclusion sociale ». Après Van Gogh en 2007 « Le suicidé de la
société » décrit par Artaud, et Nijinski en 2009 à travers son Journal, tous deux incarnés par
Reynald Rivart, c’est donc maintenant, enfin, une figure de femme qui prend sa place dans ce
troisième volet, sous les traits de Sarah Darnault. L’occasion pour la Cave Poésie de
reprogrammer les deux premiers opus et de proposer au choix les morceaux du triptyque ou
l’intégrale.
Pour évoquer la sculptrice, qui passa comme Nijinski trente années de sa vie enfermée dans un
asile, Piallat a pris appui sur le très beau texte d’Anne Delbée, spécialiste sensible de Camille
Claudel, à laquelle il a passé une commande d’écriture tout spécialement pour prendre place
dans l’ensemble. Un Requiem pour Camille Claudel sort de la gangue du livre écrit à l’origine en
1982, Une femme Camille Claudel pour en extraire une figure de la créatrice vieillie mais toujours
extrêmement vivante.
Seule contre tous
Seule sur une chaise, se colletant avec le texte brut, la comédienne Sarah Darnault est mise en
scène avec la même épure que l’était Rivart dans les premiers volets : trop d’effets risquant de
tuer l’effet et la surcharge se prêtant mal à l’évocation de tels « monstres », Piallat a fait le choix
de la sobriété et c’est tant mieux. Pas de cris, pas de gesticulations, pas de pathos, pas de
lumières intempestives, pas de musique redondante, la réalité se suffit à elle-même et Sarah
Darnault en prend bonne mesure. Calme, déterminée, elle avance dans le foisonnement lyrique
du texte avec le regard soudé à vous. Impossible de décrocher, et ce dès les premières mesures
d’un texte qui appelle la métaphore musicale tant il est habité par le souffle : souffle de l’auteur
bien sûr (la prose d’Anne Delbée est éminemment poétique) dont on perçoit en filigrane l’attentive
volonté de rendre vérité (rendre grâce se dit-il pour un requiem ?) à son héroïne, et d’autres
femmes créatrices à travers elle ; souffle de Camille bien sûr, dont on entend l’appétit de vie et le
jusqu’auboutisme jusque dans les murmures. On revoit défiler dans ses mots sa valse sensuelle,
corps trop nus et trop charnels , attitudes trop sensuelles pour être tolérées par l’époque, échos
intemporels de son amour pour Rodin. A l’heure où d’autres femmes luttent encore pour créer,
pour rester entières (dans tous les sens du terme) et ne pas perdre pied, la voix de cette Camille
parle nécessairement juste et sans intermédiaire.
Cécile Brochard Flash Hebdo Toulouse
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Le journal de Nijinski
L’histoire d’un homme…
Entre l’artiste admiré pour son Art et l’homme, méprisé, voire exclu pour ce qu’il était, c’est avant
tout l’histoire d’un individu qui s’est insurgé contre toutes les formes de paraître, et qui n’a jamais
adhéré ni été accepté par cette société « mondanisée » qui l’entourait.
«Je ne sais pas faire de belles phrases»... «Je veux exprimer La vérité.» Il le fait dans ses cahiers
au point de compromettre son image. Ce qui explique que son journal ait été censuré si
longtemps. Cette image idéalisée du danseur parfait et sublime se déchire pour parler de
l’homme, de ses défauts, de ses paradoxes, de ses faiblesses, de ses contradictions, de ses
amours, de ses haines et de ses peurs. Écriture du désastre, il rédigera ses cahiers en 6
semaines, jours et nuits, jusqu’à devoir renoncer à la danse à 29 ans. C’est à ce moment-là que
la folie se déclare…
Texte du programme
La presse
(…) Ce texte bouleversant révèle l’univers intime du danseur et du chorégraphe révolutionnaire
de « L’Après-midi d’un faune » et du « Sacre du printemps », avant d’être emporté par la
maladie mentale et interné pendant les trente dernières années de sa vie.
Avec tendresse, Reynald Rivart danse sur les mots. Un ballet sobre et précis, rythmé par l’élan
d’une folie douce, entraîne le spectateur au plus près de l’artiste. Le comédien incarne le
danseur avec une présence magnétique. Un tourbillon d’émotions s’empare de la salle voûtée,
dont l’éclairage semble réglé par la présence brillante d’un être illuminé. Au-delà de la
performance d’acteur, « Le Journal de Nijinski » est un spectacle intime qui dit au grand jour : «
Je suis un fou qui aime l’humanité. Ma folie, c’est l’amour de l’humanité ». C’est la pensée que
Vaslav Nijinski donne à méditer…
La Dépêche du Midi Jean-Luc Martinez 3/02/2009
(…) Reynald Rivart le porte sans hystérie, avec une maîtrise de bout en bout et une finesse
remarquables. La mise en scène d’Alain Piallat et la belle prestation de Reynald Rivart éclairent
intimement l’univers sombre du mythe.
Flash Magasine Cécile Brochard janvier 2009
« Je suis un fou qui
aime l’humanité. Ma
folie, c’est l’amour de
l’humanité. »
(…) Reynald Rivart est habité par Nijinski. Sans tomber dans le pathos, il donne chair à un
personnage troublant et lui prête son sourire radieux et ses regards illuminés avec une telle
vérité que le public est touché par la grâce.
Alain Piallat signe une mise en scène parcimonieuse et élégante qui colle parfaitement à la
beauté sans artifice du texte.
Voilà encore un spectacle émouvant dont la Cave Poésie a le secret. Un homme, un seul, sur
une scène minuscule mais avec un talent immense, peu de moyens mais une mise en scène
impeccable. On additionne le tout et il en résulte un grand moment de plaisir.
Le Clou dans la planche Régine Bernot janvier 2009
Interprète de Requiem pour Camille Claudel
Sarah Darnault
Après avoir enseigné la Philosophie pendant dix ans et avoir reçu une
solide formation théâtrale (art dramatique, danse, aérien, chant) et
musicale (sept années au Conservatoire National de Région de
Musique de Toulouse, en solfège et flûte baroque), elle décide
d’orienter sa vie vers les arts du spectacle.
Comédienne polymorphe, elle développe son activité esthétique autour
des multiples formes de représentations scéniques. Elle a souvent
collaboré avec Le Lutin Théâtre d’images dans des créations qui
articulent théâtre gestuel et arts plastiques avec qui elle obtient lors
d’une tournée de « Poisson Pêcheur » en Espagne, le premier prix
d’interprétation féminine en février 2008. Elle a déjà participé à
plusieurs créations de la compagnie Jean Séraphin et a collaboré avec
les compagnies Beaudrain de Paroi, Pupella Noguès, Nelson Dumont,
Antidote, Iatus…
Elle participe également à des créations multimédias (installations plastiques / danse / musique / vidéo).
Depuis 2001, elle expose régulièrement son travail de plasticienne : Salons 2004 / 2005 / 2006 « Voeux
d’Artistes », Hôtel Dieu à Toulouse, lieux alternatifs à Toulouse, Weimar, Berlin…
Interprète du Journal de Nijinski
Reynald Rivart
Reynald Rivart est issu du conservatoire d’art dramatique de Lille
(classe Daniel Mesguish). Sa formation classique le dirige
naturellement vers un théâtre de texte, un théâtre de la langue.
Ses questionnements sur la pratique corporelle de l’acteur le mène à «
l’œil du silence », dirigé par Anne Sicco où il explore la biomécanique
et la pantomime.
Dés le début de son parcours, il se consacre à la mise en scène aussi
bien qu’au métier d’acteur, puis très vite à la formation.
Il a mis en scène notamment « Noce chez les petits bourgeois » de B.
Brecht, « Yvonne princesse de Bourgogne » de W. Gombrowicz, « Outrage au public » de P. Handke
pour la compagnie KGB. « Trilogie Dario Fo » pour la compagnie SAS théâtre.
Il a joué dans de nombreux spectacles parmi lesquels « Introspection »de P. Handke mis en scène par
lui-même, « le Cardinal » d’E. Pavlowski mis en scène par Gilles Fossier, « Peer Gynt » H. Ibsen, «
Homme pour homme » de B. Brecht , « Dog’s opéra » adapté de B .Brecht mis en scène par Didier
Carette, « Van Gogh le suicidé de la société » d’A. Artaud et « Les cahiers » de Nijinski mis en scène
par Alain Piallat.
Récemment, il a mis en scène « Conspiration vermeille » de José Sanchis Sinisterra.
Metteur en scène du diptyque
Alain Piallat
Alain Piallat a longtemps pratiqué le théâtre-danse dans la Cie du Théâtre du Mouvement à Paris,
dirigée par Claire Heggen et Yves Marc. Sa préférence va surtout aux écritures dramatiques
contemporaines.
Alain Piallat fonde, en 1991, la Compagnie Jean Séraphin, dont il aime à rappeler qu'elle porte le nom
d'un des 3587 personnages du Drame de la Vie de Valère Novarina. De ce génial inventeur de langues
improbables et incantatoires, il porte plusieurs textes à la scène de 1991 à 1996 : Le Vivant malgré lui,
d'après «vous qui habitez le temps», La Tête de l'Homme d'après « Je suis » , et L'Inquiétude , D'autres
auteurs dramatiques vivants complètent la constellation : Noëlle Renaude (Lunes et Les Cendres et les
Lampions, 1998), Sergi Belbel (Lit Nuptial , 2000), Christian Rullier (C'est à dire, 2005) et Les vieilles
mouettes, commande 2007).
En 2005, il a entrepris une "Folie théâtrale" en mettant en scène durant 24 heures consécutives, 13
textes d'auteurs modernes et contemporains ( de Genet, Duras, Artaud, Bataille, Ginsberg, Pinter à
Bouvet, Glück, Fabre, Tarkos, Molnard, Mouawad, Melquiot) dans le cadre du premier festival "Le
Marathon des mots" à Toulouse. En 2006, Il récidive sa "Folie théâtrale" en mettant en scène durant
24H l'oeuvre de S.Beckett à la Cave-Poésie à Toulouse.
En 2009 il met en scène la reprise de « Ali Baba et les 40 batteurs ». Pièce musicale pour 40 batteries
et un acteur – chanteur.
Il réalise un tryptique autour de trois grandes figures de l’art avec en 2007 Pour en finir avec le jugement
de Dieu et Van Gogh le suicidé de la société de Antonin Artaud, puis en 2009 Le journal de Nijinski,
texte français et adaptation de Christian Dumais-Lvowski et enfin en 2010 Requiem pour Camille
Claudel, commande d’écriture passée à Anne Delbée achevant la trilogie ainsi rassemblée sous le
nom : « Les Inattendus ».
Depuis 2011, il entame un cycle autour de l’impertinence au théâtre en mettant en scène 11 / 11 / 11 à
11 H 11 Étonnant, non ? ; textes de Pierre Desproges.
Il œuvre activement à la promotion des écritures contemporaines du théâtre en organisant en février /
mars 2012 une résidence d’écriture et de traduction (Zoom de Carles Batlle) suivie d’un événement
public (lectures/tables rondes) autour des écritures contemporaines catalanes au théâtre Sorano à
Toulouse.