Guide Michelin Plus près de Dieu C`est au 11` s. que les premiers

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Guide Michelin Plus près de Dieu C`est au 11` s. que les premiers
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Guide Michelin
Plus près de Dieu ...
C'est au 11' s. que les premiers moines s'établissent dans les Météores,
inspirés par l'exemple de Siméon le Stylite, ascète syrien (S' s.) qui
resta perché 36 ans sur une colonne (en grec stylos), à 25 m au-dessus du
sol. D'abord installés dans des cavernes propices à l'ascétisme et à
l'exaltation mystique, les moines descendent chaque dimanche à
Doupiani pour célébrer l'office en commun. Mais, au 14' s., une rupture
intervient à l'instigation de saint Athanase, venu du mont Athos, qui
fixe les règles de vie des anachorètes. Les Météores se hérissent alors de
monastères, bâtis au-dessus de l'abîme dans des conditions d'extrême
difficulté. les Serbes orthodoxes, qui dominent la régionà cette époque, se
montrent des protecteurs dévoués et prodigues, et dès le 15< s. on ne
dénombre pas moins de 24 monastè· res, décorés par les plus grands
artistes du temps, dont Théophane le Crétois.
L’invasion ottomane n'entrave pas leur essor, les monastères bénéficiant
même, au 16' s., de l'indulgence de Soliman le Magnifique. Mais une
longue période de déclin s'ensuit, due aux impôts et aux rivalités entre leS
communautés quant à la gestion de leurs immenses propriétés foncières.
Un déclin que l'intégration à la Grèce, en 1881, n'enrayera guère; aussi,
les moines se verront·ils confisquer leurs domaines dans les années 1920.
En 1949, au lendemain de la guerre civile, certains monastères hébergent
des réfugiés, et plus tard même des touristes!
Puis grâce à l'action de l'évêque Dionysios le monachisme connaît un
renouveau et de nos jours, cinq monastères demeurent en activité, ainsi
qu'un couvent.
Et de la modernité
Mais les échelles amovibles et le système de nacelles qui permettaient jadis
aux moines de hisser ou d'être ravitaillés, ont été abandonnés au profit
d'escaliers ... ouvrant droit les portes des Météores au tourisme,
cependant longtemps refusé par les moines. Une nouvelle manne dont les
substantiels revenus sont complétés par les aides de l'Union européenne
pour la restauration des monastères, Bref, la vie monacale a quelque peu
perdu de son austérité et désormais les moines ont ouvert leurs boutiques,
proposant livres et souvenirs,
Kalambaka
Situé au pied des Météores, dont les majestueux rochers, omniprésents,
sont visibles à chaque coin de rue, ce gros bourg animé est la principale
base des milliers de touristes qui viennent visiter le site. S'étirant au fil de
la rue Trikalon, longue artère qui traverse la platia R. Ferraiou (place
principale), puis la place de la Mairie, il concentre pléthore de bars,
restaurants, hôtels et boutiques de souvenirs.
~ En préambule à la découverte des monastères perchés, rendez-vous à la
cathédrale* (Mitropoli), au sommet du village, dans le prolongement de
la rue Vlahava. Probablement bâtie au 12' s., l'église recèle un
magnifique ambon** en marbre -le seul de Grèce à être placé au centre de
la nef - incrusté de réemplois d'époque paléochrétienne. Des mosaïques de
pavement appartenant à un sanctuaire plus ancien y ont été mises au
jour et, dans la pénombre traversée de rais de lumière, on peut distinguer
sur les murs des fresques des 13', 14' et 16' S., hélas très noircies.
~ La rue Trikalon file ensuite jusqu'au village voisin de Kastraki (2 km
au nordouest), situé de l'autre côté du premier massif. C'est là qu'il faut
faire é tape, l'endroit offrant un séjour plus calme et plus proche des
monastères.
Les Monastères
Une journée de visite.
Au-delà de Kastraki, la route monte à l'assaut des monastères. 11 est
interdit de photographier les fresques.
Outre les six grands monastères, le site des Météores cache nombre de
sanctuaires abandonnés, prétexte à de belles randonnées; mais attention
à ne pas vous égarer! Perchés sur les hauteurs, certains sont quasiment
inaccessibles, à moins de suivre l'exemple de ces alpinistes é mérites, qui
n'ont pas peur de monter à l'assaut des parois les plus verticales.
AGIOS NOKOLAOS ANAPAFSAS
9h-75h30, 9h-73h hors sais. Fermé le vend. 2 €. tel 24320 773 92.
Couronnant un étroit piton avec lequel il semble faire corps, ce monastère
consacré à saint Nicolas remonte au 15' s., voire au 14' ou au 13' s.
~ Parvenu en haut des escaliers, on pénètre d'abord dans le réfectoire, qui
sert de salle de réception, puis dans le catholicon (16' s.), église très étroite
et coiffée d'un dôme sans fenêtre, l'étage supérieur abritant les cellules des
moines. Par contraste, son narthex apparaît plus spacieux et plus
lumineux. En l'absence de cour, il faisait d'ailleurs office de salle d'étude.
Attardez-vous devant les fresques**, chefsd'œuvre d'harmonie, très
expressives, du maître Théophane le Crétois (16' s.l. en particulier devant
l'émouvante Vierge à l'Enfant, la Dormition de saint Éphrem le Syrien
et la grande composition du Jugement dernier. À l'extrémité du piton,
enfin, un superbe panorama** s'ouvre sur les Météores.
ROUSSANOU
9h-78h, 9h-14h hors sais., fermé le merc. 2 €. t" 24320225 19.
Agia Varvara occupe une position inexpugnable au sommet d'un rocher
aux parois vertigineuses. Par bonheur pour les visiteurs, l'ancien système
d'échelles volantes a fait place à un escalier escarpé débouchant sur deux
ponts de pierre suspendus audessus du vide, petites touches qui ajoutent
à la beauté du décor. Probablement bâti au 14' s., le monastère fut rénové
au 16' s. et son catholicon à coupole renferme des fresques de belle facture
(1561).
~ Il faut aussi grimper au sommet de la colline toute proche, pour jouir
d'une vue** plongeante sur le monastère, noble silhouette rehaussée en
toile de fond par la majestueuse chaîne du Pinde.
VARLAAM
9h-I5h fermé jeu. et vend. hors sais. 2 €. t" 24320
Plus vaste que les précédents, ce monastère son nom au premier ascète
qui, en 1350, talla au sommet de ce piton haut de m. Élevé par les frères
Aparas, des nobles
Ioannina (16' s.), le sanctuaire devint rapiment l'un des plus florissants.
Meurtri des bombardements durant la Seconde !rre mondiale, il a été
rénové et accueille à 'eau une communauté monastique.
Une rampe creusée dans la roche perd'y accéder sans difficultés. Selon la
légende, 22 années furent nécessaires pour rassembler les matériaux du
catholicon
Tout en niches et recoins, il conserve une jolie iconostase* en bois, du
mobilier incrusté de nacre et d'ivoire, ainsi des fresques** de Frango
Catellano (1548), l'un des maîtres de l'art post-byzantin :Celles du
narthex (1566), où reposent les tombeaux des Aparas, évoquent
notamment le Jugement dernier et la Vie de saint Jean Baptiste. Dans la
chapelle des Trois hiérarques, à l'emplacement de l'oratoire originel, la
Dormition de saint Jean Chrysos tome la Dormition de saint Éphrem le
syrien (17" s.) trahissent la double influence de l'école crétoise et du style
occidental.
La visite se poursuit avec le trésor du réfectoire*, qui présente des
vêtements liturgiques brodés d'or, des icônes, un évangéliaire*** (960)
ayant appartenu à l'empereur Constantin Porphyrogénète et des croix de
bois sculptées. Enfin, passé le cellier, où trône un tonneau pouvant
contenir 12000 litres de vin, la visite s'achève par la tour qui a gardé son
treuil.
GRAND METEORE
9h-17h fermé le mar. et 9h-16h fermé mar. et jeu. hors sais. 2 €.
Perché sur un impressionnant rocher de 400 m, le Grand Météore, ou
monastère de la Transfiguration, fut fondé par saint Athanase (1356).
Son successeur et disciple, saint Joasaph, héritier du despotat serbe
d'Épire, y passa 40 ans et le dota de somptueuses œuvres d'art. Bien
qu'endommagé par des bombardements durant la guerre, il reste l'un des
plus importants monastères de Grèce.
~ En gravissant les escaliers, vous passerez devant la grotte où Athanase
avait son ermitage. Puis on arrive à la tour, par où était hissé le
ravitaillement et d'où l'on jouit d'un panorama** superbe, englobant le
monastère de Varlaam.
~ Au centre du complexe se dresse le catholicon, église de plan cruciforme
souligné de conques latérales. Une coupole le couronne, ornée d'un Christ
sur fond d'or. Brillant exemple de l'art post-byzantin, les fresques**
furent réalisées par Théophane le Crétois ou ses é lèves (16' s.). Passé
l'exonarthex, aux murs incrustés d'assiettes de céramique, on pénètre
dans le narthex, où reposent Athanase et Joasaph. Isolé de la nef par une
iconostase aux remarquables icônes**,le sanctuaire - seule partie
d'origine de l'église (1388) - cache des fresques où s'alignent des saints
guerriers.
~ Le monastère compte trois autres églises, mais c'est surtout le
réfectoire* qui retiendra votre attention, avec son plafond en coupole et sa
colonnade, ses icônes, ses manuscrits anciens, sa vaisselle et ses
chandeliers posés sur d'immenses tables en bois. Juste à côté, la cuisine,
avec ses ustensiles recouverts d'une fine poussière, semble avoir été
subitement abandonnée. Ne manquez pas non plus le magasin où sont
entreposés jarres, tonneaux et outils divers, ainsi que l'ossuaire qui
renferme des crânes soigneusement rangés sur des étagères, et le Musée
folklorique.
AGIA TRIADA
9h-12h30, 15h-17h. 2€. If' 24320 77123.
Le site du monastère de la Sainte-Trinité (14' ou 15' s.) est tout aussi
spectaculaire que le site du Grand Météore.
~ De la route, descendez d'abord un sentier avant d'attaquer les escaliers
ménagés dans la roche. Vos efforts seront largement récompensés par la
vue** sur Kalambaka et les autres monastères. Selon la légende, il fallut
70 ans pour hisser au sommet les matériaux des bâtiments! Le monastère
conserve intact son système de treuillage, près de la chapelle St-Jean-
Baptiste, taillée dans le rocher. Joli petit é difice à coupole, le
catholicon** (15' s.) abrite de magnifiques fresques* ainsi qu'une
iconostase couverte d'icônes* portables. Le fabuleux trésor qu'il recelait
a hélas disparu, pillé par les Allemands lors de la Seconde Guerre
mondiale.
AGIOS STEFANOS
Tljsflun.9h-14h, 15h30-18het9h30-13h, 15h- 17h hors sais. 2 €. If'
24320 222 79.
Pareil à un château fort, ce monastère se dresse sur un rocher séparé de
la montagne par un ravin qu'enjambe un pont de pierre. Bâti à
l'emplacement de l'ermitage de Jérémie (12' s.), sa prospérité date du 14'
s., quand l'empereur byzantin Andronic Paléologue le combla de bienfaits
en remerciement de l'accueil qu'il y avait reçu. Élevé au statut de
patriarcat en 1545, il occupa une place importante dans la hiérarchie des
Météores, mais il fut lui aussi pillé par les Allemands pendant la guerre.
Depuis 1961, il abrite un couvent où les nonnes cultivent la tradition de
la peinture d'icônes et du chant sacré.
~ Refaites après la guerre, les fresques de l'église Agios Haralambos
(18' s.), un peu vives sans la patine du temps, ont remplacé celles détruites
lors d'un bombardement allemand; mais la somptueuse iconostase* en
bois est d'époque, tout comme le reliquaire contenant le crâne vénéré du
saint. La chapelle Agios Stéfanos (15' s.), à l'autre bout de la cour, ne
se visite généralement pas, mais vous vous consolerez avec le réfectoire,
où sont exposés de splendides icônes** (16'-19' s.), un manuscrit** du
6' s., une lettre du patriarche de Constantinople*** (16' s.), des
encensoirs et des habits sacerdotaux.
~ Au bout du plateau enfin, prenez le temps de contempler la vue***,
sans égale, sur Kalambaka et la plaine du Pénée.
la forêt de pierres
site des Météores ne compte pas moins d’une soixantaine de ces étranges
tours rocheuses - certaines dépassent 300 m haut -, sculptées et polies par
l'érosion. Des blocs de grès ont résisté, bien plus durs que le calcaire du
Pinde qui, lentement creusé par le Pénée et ses affluents, a fini par
dessiner à leur pied un dédale d'étroits défilés, encore ravinés par le
ruissellement des eaux. Au fil du temps, le socle de grès s’est retrouvé
fragmenté en rochers é pars, déchaussés et brossés pour donner ce
surprenant paysage de tours naturelles dressées au-dessus de la plaine.
>>>>>>>> Guide Petit Futé
La région dite des Météores se réduit à une dizaine de kilomètres. Les
grandes colonnes de roches noires sur lesquelles trônent les célèbres
monastères émergent sur seulement quelques kilomètres carrés. De même,
une dizaine de minutes séparent les points d'accès et d'accueil des grandes
roches, desservies par une route goudronnée. Ce petit monde des Météores
est pourtant perceptible de fort loin : en prenant la route depuis Trikala
on voit se profiler au loin ces gigantesques colonnes. Deux jours vous
seront nécessaires pour vous imprégner de l'histoire de ces lieux et visiter
de façon détaillée les monastères, que nous avons regroupés dans la partie
« Au sommet des Météores ». Les points d'accès, l'hébergement et les
restaurants s'étalant au pied des roches, nous les avons regroupés dans la
rubrique « Au pied des Météores ". Enfin, la ville de Trikala figure en
demier point de cette région car elle constitue un lieu de transit vers cet
endroit d'intérêt unique.
Au sommet des météores
Les monastères des Météores, ces totems 1'/ de grès, se dressent comme des
colonnes rÈ géantes jusqu'à 400 m de hauteur. Datant SI de l'époque où
la Thessalie était une mer d fermée, ils résulteraient, d'après les spécia- T
listes, de la présence d'un delta à cet endroit J précis. Curiosité géologique,
certes, mais s aussi ravissement pour les yeux. Qu'on soit Il croyant ou
non, on ne peut être indifférent c à la beauté des Météores et à la sérénité
r qui baigne leurs monastères, ni manquer ( d'éprouver du respect envers
les ermites ( partis escalader ces masses rocheuses 1 au xe siècle de notre
ère, et envers leurs 1 descendants spirituels, aujourd'hui Chargés de
conserver ce patrimoine culturel et religieux impressionnant.
A l'origine de tous ces monastères, une poignée d'ermites venus s'installer
au hasard des grottes et des creux de rochers afin de prier dans un
détachement matériel total. La nécessité d'avoir une église leur inspira la
fondation du monastère de Doupiani, vers le XIe siècle, et ce fut le début
d'une vie monastique organisée aux Météores. En 1334, le moine
Athanase et le père Grégoire, chassés du mont Athos par des envahisseurs
corsaires, s'installèrent au sommet d'un promontoire où ils demeurèrent
pendant dix ans. Au cours de cette période, l'idée leur était venue de créer
un couvent organisé comme ceux qu'ils avaient pu voir sur le mont Athos.
Ce fut le début de la construction du Grand Météore, monastère
fondateur édifié sur un rocher de 613 m de haut portant le nom de Pierre
Plate. Un travail qui paraît titanesque pour l'époque. Athanase fixa à
cette occasion les règles définitives qui devaient régir la vie au sommet des
Météores et transmit sa vocation d'ascétisme à Joasaph, fils de Syméon,
roi de Thessalie. Cela peut paraître surprenant car Joasaph était destiné
à hériter du trône de son père. Mais sa rencontre avec Athanase le
marqua si profondément qu'il décida de renoncer au pouvoir qui lui
revenait et passa quarante années de sa vie à prier et à construire de
nouveaux monastères! Cette oeuvre d'édification de monastères et de
développement d'une vie communautaire se perpétua au fil des siècles,
notamment grâce aux donations et privilèges multiples accordés par les
princes et les souverains pieux. Aujourd'hui, la plupart de ces monastères
sont en ruine ou ont tout simplement disparu. Il n'en reste plus que 6 qui
fonctionnent encore: deux ( Roussanou, Aghios Stephan os) sont des
couvents de nonnes, les quatre autres sont entretenus par des moines. Ils
méritent évidemment tous d'être visités, que ce soit pour admirer leurs
superbes fresques, très bien conservées, leurs trésors, du moins ceux qui
ont échappé aux différents pillages (croix sacrées, livres précieux ... ), ou
simplement la richesse et la simplicité de leur architecture intérieure.
Entrez chaque fois dans le catholicon, c'est-à-dire l'église centrale du
monastère, où se déroule l'essentiel de la vie des moines et où la splendeur
de ces édifices se manifeste de la façon la plus éclatante. Enfin, soyez
rassuré: les systèmes de paniers et de nacelles qui servaient autrefois aux
moines pour atteindre leur monastère ne sont plus utilisés de nos jours!
Des chemins,puis des escaliers relient la grand-route aux monastères, et
vous n'aurez jamais à marcher plus d'une demi-heure.
SAINT-NICOLAS D'ANAPAFSAS
Le nom Anapafsas était sans doute celui d'un des propriétaires du
monastère. On peut y admirer principalement de belles fresques du
peintre crétois Teophanis datant de 1527.
• Accès: premier monastère à gauche en venant de Kastraki.
1 • Pratique r[) (24320) 22 3346. En été, L ouvert tous les jours de 9h à
15h30, sauf le , vendredi. En hiver, ouvert tous les jours de 9h à
13h, sauf le vendredi. Le monastère de SaintNicolas fut fondé vers 1500
par le métropolite Dionyssios, originaire de Larissa.
Visite
De l'extérieur, le monastère de Saint-Nicolas semble se fondre dans la
pierre. A l'intérieur, les pièces, particulièrement exiguës, sont aménagées
en é tages superposés. Après une petite côte et quelques marches taillées
dans le rocher, on atteint l'entrée du monastère. L'escalier en face de la
boutique mène à l'église Saint-Nicolas-d'Anapafsas et à ses superbes
fresques.
Né vers 1500 en Crète, l'auteur de ces fresques, Teophanis Strelitzas, ou
Baltas, fut initié très tôt à l'hagiographie. Bien Que marié et père de
deux enfants, sa sensibilité religieuse le porte à se vêtir de la soutane et à
transmettre sa passion à ses fils, qui devinrent les continuateurs de son
art.
• La première pièce dans laquelle on pénètre est le narthex. En face à
gauche, on peut admirer l'icône de la Vierge Marie et Jésus tenant le
grand doigt de sa main. Plus haut, sur le même mur, sont représentées la
Dormition de saint Nicolas (image plutôt rare) et quelques scènes des
miracles du Christ, dont la guérison de l'aveugle. Ne pas manquer sur le
mur de droite la représentation d'Adam donnant des noms aux animaux.
L'habileté avec laquelle sont rendues les couleurs sur les visages des saints
est extraordinaire, notamment grâce au jeu des nuances claires ou
sombres qui permet d'exprimer tantôt l'esprit de fête et tantôt la peine.
• La seconde pièce est l'abside, où l'on voit, à gauche, la Vierge qui prie
pour les fidèles. Sur, la coupole, Jésus est entouré de nombreux anges qui
tiennent le calice, le chandelier à trois branches et le chérubin. En
dessous apparaissent les prophètes, et, aux quatre coins, les quatre
évangélistes. Ne pas manquer é galement des petites icônes consacrées à
des scènes de la vie du Christ, comme le baptême de Jésus, les Rameaux,
la Résurrection de Lazare, le baiser de Judas.
• En sortant de l'église, en montant les marches de l'escalier et en allant
le plus haut possible, on accède à une vue superbe, notamment sur un
rocher en contrebas où, entre 1634 et 1653, avait été construit le petit
monastère de Prodome, dont les ruines sont encore visibles aujourd'hui.
Roussanou
9hà18h sauf le mercredi
Un des monastères les plus surprenants, notamment grâce à la passerelle
suspendue dans le vide qui en permet l'accès. Ce monastère de nonnes a
une histoire incertaine. On ne sait pas s'il a vraiment été fondé en 1388,
et l'origine de son nom reste inconnue. Le premier habitant pourrait
s'être appelé Roussanos et avoir été originaire du village de Roussana.
En 1545, les frères Joasaph et Maxime restaurèrent le monastère, alors
en ruine, et y instaurèrent un mode de vie communautaire. Livré à la
décadence, pillé de nombreuses fois, Roussanou fut entretenu et rénové
après la guerre par une religieuse qui consacra les dernières années de sa
vie à sa réhabilitation. Ce vieux bâtiment de trois étages fonctionne donc
aujourd'hui comme un couvent de sœurs. Quelques objets et manuscrits
précieux ont été sauvés; ils sont conservés dans le Grand Météore. Le
second étage est occupé par l'église de la Transfiguration. Elle abrita
pendant de nombreuses années la tête de sainte Barbe, ce qui en faisait
un lieu de pèlerinage et de dévotion. De là provient l'autre nom du
monastère: Aghia Barbara. Les peintures religieuses datent de 1560 et
sont l'œuvre de l'école crétoise. Dans la première pièce en entrant, le
narthex, des fresques magnifiques, comme les martyres des saints,
représentés très crûment. Sur le linteau au-dessus de la porte menant à
la nef, on remarquera la Préparation du Trône représentant une foule
d'hommes et d'anges sous les couleurs d'un fleuve de feu. Les trois anges
au-dessus président la scène. L'un tient les documents relatifs aux
actions de l'âme qui est jugée, le second tient la balance de la justice et le
dernier chasse Satan, qui tente de voler l'âme en cours de jugement. En
pénétrant dans la seconde pièce, c'est-à-dire la nef, on aperçoit sur la
droite de très belles peintures murales consacrées à sainte Barbara et,
plus bas,
à la Résurrection et à la Transfiguration du Christ. Ne pas manquer
enfin la scène de Dormition de la Mère de Dieu, aux visages multiples,
entourée des archanges Michael
et Gabriel. La coupole est, malheureusement, très abîmée.
VARLAAM
La naissance du monastère remonte au milieu du XIV' siècle, lorsque
l'ermite Varlaam s'installa au sommet du rocher pour y fonder une
petite chapelle et quelques cellules. Il y vécut seul jusqu'à sa mort et le
lieu resta inhabité pendant de nombreuses années. En 1517, les frères
Théophanis et Nectarios, originaires de loannina, décidèrent de
restaurer l'église et de s'installer sur le rocher. En 1542, fortement
enrichis par les dons des fidèles en terrains et en vignobles, les deux frères
purent construire une seconde église avec un catholicon. Une
communauté d'une trentaine de moines continua de vivre au monastère
de Varlaam après la mort des deux frères fondateurs.
t Pratique:Cl! (24320) 22 346. En été, ouvert tous les jours de 9h à 14h
et de 15h15 à 17h, sauf le jeudi. En hiver, de 9h à 15h, sauf le jeudi et le
vendredi. Entrée: 2 €.
Montez en bus et descendez à pied ! Un sentier part du parking et l'on
rejoint Kastraki en 1 heure (dont 20 min de marche sur la grande
route).
Visite
Après avoir gravi les marches et pénétré dans la cour centrale, on entre
dans le catholicon.
• La première grande pièce, le narthex de l'église, est soutenue par quatre
colonnes carrées. On remarquera les deux tombes des frères fondateurs
dans un coin à droite, ainsi que la peinture les représentant avec le
monastère entre les mains.
Sur le mur de droite, on peut observer des scènes du Jugement dernier et
en face sur le linteau intérieur, saint Sissois méditant devant le squelette
d'Alexandre le Grand. Le premier habitant de Varlaam, qui s'y était
installé au XIV' siècle, est visible sur la colonne gauche.
De nombreuses scènes de torture des chrétiens par les Romains sont
données à voir tout autour; leur représentation est particulièrement
violente. Sur la voûte, le Seigneur est glorifié.
• La seconde pièce est la nef. A droite et à gauche de l'entrée, deux
absidioles identiques sont décorées de mosaïques en ivoire et en nacre.
En face de l'entrée, un templum en bois ciselé et doré représente le Christ
crucifié et la Mère de Dieu. Aux quatre coins de la voûte, les quatre
Evangélistes, dont Lucas qui peint la silhouette de la Vierge.
Tout autour, les scènes de la vie du Christ sont magnifiquement
évoquées.
• Voir aussi le réfectoire reconverti en un petit musée où sont exposés de
nombreux objets comme des croix sculptées et décorées.
LE GRAND METEORE
Le monastère de la Transfiguration du Sauveur, plus connu sous le nom
de Grand Météore, est construit sur un pic rocheux culminant à une
altitude de 613 m au-dessus du niveau de la mer.
Le monastère fut fondé en 1388 par le frère Athanase et rénové par des
moines en 1484, comme le montre une épigraphe gravée sur la paroi sud
du sanctuaire.
Pour tous les monastères de la région, la montée des vivres, visiteurs et
bagages se faisait à l'aide d'un filet suspendu à une corde, et ce jusqu'en
1923, date à laquelle fut construit l'escalier de 46 marches grâce auquel
on accède au monastère aujourd'hui.
• Pratique Cl! (24320) 22 346. En été, ouvert tous les jours de 9h à 17h,
sauf le mardi. En hiver, ouvert tous les jours de 9h à 16h, sauf le mardi
et mercredi. Entrée 2 €.
Visite
L'église ressemble à celles que l'on rencontre ~. sur le mont Athos: en
forme de croix et surmontée d'une coupole soutenue par douze pans.
• On pénètre d'abord dans le narthex, qui repose sur quatre colonnes. Les
fresques qui recouvrent l'intégralité des murs représentent essentiellement
des scènes de martyres de saints.
Deux absidioles encadrent la porte de séparation entre le narthex et le
sanctuaire. Dans celle de droite est représenté le baptême du Christ. Audessus de la porte, le Christ entouré de la Vierge et de saint Jean
Prodrome. Dans l'absidiole de gauche, saint Jean Prodrome ainsi qu'une
personnification du fleuve Jourdain. A gauche et à droite de la porte
centrale, une superbe représentation de l'Annonciation de la Vierge.
Remarquez aussi le portrait des fondateurs, Athanase et Joasaph, qui
tiennent chacun d'une main le monastère.
• Vous pourrez ensuite pénétrer dans le sanctuaire de l'église. Dans
l'absidiole, des représentations de saints militaires qui portent des
vêtements serbes, probablement du fait des origines serbes de Joasaph. A
l'ouest, les portraits des deux propriétaires et fondateurs du monastère.
• Entrez dans la nef de l'église. Sa longueur est de 32 m. L'intérieur de la
coupole montre le Créateur, dominant l'édifice et entouré de nombreux
anges.
Tout autour de la coupole, des représentations de la Résurrection de
Lazare, des Rameaux, de la Cène et de la descente du Christ aux Enfers.
Dans l'église, on admirera aussi un superbe trône épiscopal en bois
sculpté incrusté de nacre, de même qu'un templum datant de 1791, en
bois ciselé, aux décors d'animaux et de plantes.
En montant l'escalier qui mène à l'intérieur du sanctuaire, vous aurez
sûrement remarqué la petite habitation qui devait être l'ermitage de
saint Athanase. Les autres constructions religieuses du sanctuaire sont la
petite chapelle de Prodrome, qui abrite une très belle fresque représentant
le Créateur entouré d'anges et un templum doré, et la petite chapelle des
saints Constantin et Hélène, qui abrite un templum ciselé et qui est
remarquable par son dôme polygonal.
• Se rendre ensuite à la cuisine du monastère, qui est l'un des plus
anciens monuments construits sur le pic rocheux. Au centre, un immense
foyer où l'on déposait une grande marmite afin de nourrir toute la
communauté.
On y voit encore aujourd'hui de nombreux ustensiles de cuisine utilisés à
l'époque. A côté, le réfectoire dont le fond en conque est orné d'une fresque
représentant les deux anges Gabriel et Michael. La table en pierre, où
mangeait le supérieur, est conservée ainsi que deux tables en bois autour
desquelles se restauraient les moines. De l'hôpital du monastère, derrière
le réfectoire, il ne reste que le premier étage. Mais vous pourrez encore
visiter les caves où l'on entreposait les fûts de vin, ainsi que les anciennes
cellules des moines. Le treuil, la corde et le filet qui permettaient de hisser
jusqu'en haut les visiteurs et les vivres nécessaires à la vie du monastère
ont été conservés en état de fonctionnement. Ils servent encore
aujourd'hui aux moines, pour la montée des denrées alimentaires par
exemple.
AGHIA TRIADA
Un joli petit sentier pavé en sous-bois relie le monastère à la ville de
Kalambaka en une heure à pied.
Lorsque l'on est en bonne condition physique, c'est certainement la
meilleure façon d'y accéder. De plus, se retrouver exactement aux pieds de
ces géants de pierre est impressionnant, surtout lorsqu'on imagine les
masses d'eau qui y coulaient autrefois.
t Pratique: (f) (24320) 22 346. En été , ouvert tous les jours de 9h à
12h30 et de 15h à 17h. Fermé le jeudi. En hiver, ouvert tous les jours de
9h à 12h30 et de 15h à 17h. Entrée payante.
Visite
Le monastère de la Sainte-Trinité fut probablement construit au XV'
siècle par le moine Dometius, et décoré de peintures murales par les frères
Antonios et Nikolaos. Du haut de son rocher, il offre sans aucun doute le
tableau le plus beau et le plus caractéristique des Météores. La première
impression que l'on a de ce monastère, lorsqu'on le voit apparaître au
loin, est saisissante avec, au premier plan, le piton rocheux, qui semble
émerger de la vallée du Pin ion, et, au second plan, les cimes du Pinde et
ses pentes boisées. On accédait autrefois à ce sommet en empruntant une
échelle de corde ou une nacelle, avant qu'un escalier de cent quarante
marches ne soit taillé dans la roche en 1925.
La première église qu'on aperçoit en entrant est celle de Saint-JeanProdome. Il s'agit d'une chapelle de forme circulaire taillée dans
le roc. Elle fut décorée de peintures murales et religieuses en 1862.
• Avant de pénétrer dans l'oratoire de l'église, on découvre la sacristie,
construite en 1684 d'après l'épigraphe visible sur le mur de droite. On y
déposait les objets de culte comme des croix précieuses ou des vêtements
sacerdotaux. Tous ces objets, dont certains avaient une très grande
valeur, furent pillés par les Allemands pendant la guerre. On vola même
le clocher du monastère! Ce sont 26 icônes anciennes qui ont survécu à ce
vandalisme; elles se trouvent au couvent de Varlaam.
L'oratoire est de toute beauté. On y verra un évangile recouvert d'argent
et imprimé à Venise en 1539. Sur la coupole apparaît le Christ, et, aux
quatre coins, les 4 évangélistes. On remarquera enfin l'icône de la
décapitation de saint Jean Prodome sur le mur de droite de l'oratoire.
AGHIOS STEPHANOS
Le monastère de Saint-Stéphane est le plus riche de tous les monastères
des Météores, c'est aussi le plus accessible pour les touristes. A l'entrée du
monastère, une é pigraphe mentionne la présence, en 1180, de l'ermite
Jérémie et la construction, en 1192, des premiers bâtiments sur le
promontoire. L'histoire du monastère est par la suite marquée par la
visite, en 1333, de l'empereur byzantin Andronikos Paléologue.
Enthousiasmé par l'accueil chaleureux des moines, il offrit au monastère
des terrains et de l'argent en abondance.
En 1545, le monastère obtint son indépendance de l'évêché de Staghi.
1798 vit la construction de l'église Saint-Charalambos. En 1850, le
monastère construisit à ses frais l'école de Constantin, à Kalambaka, et
offrit 80 000 drachmes-or pour la construction d'une école secondaire à
Trikala. En 1960, le monastère, presque désert, fut transformé en
monastère de moniales, et il prospère depuis lors.
• Pratique: (f) (24320) 22 346. En été, ouverttous les jours, de 9h à 14h
et de 15h30 à 18h, sauf le lundi. En hiver, ouvert tous les jours de 9h30 à
13h et de 15h à 17h sauf le lundi. Entrée payante.
fresques, même si certaines ont été très endommagées par le temps et
quelques
envahisseurs
sans
pitié.
Elles
offrent
de
très
belles
représentations de saints, dont une de la Vierge dominatrice. De chaque
côté de la porte du narthex se tiennent les anges Gabriel et Michael en
compagnie des fondateurs du monastère : Antoine Catacuzène et
Phlotéos. L'église abrite également un trône épiscopal et un templum, tous
deux en bois SCUlpté.
t L'église de Saint-Charalambos est en forme de croix surmontée d'une
coupole centrale et de deux coupoles plus petites. Il n'est pas sûr que vous
puissiez la visiter car
elle est parfois fermée aux touristes. Elle fut construite en 1798.
Le templum est ciselé et porte des représentations d'animaux et de
plantes. Le trône épiscopal et les lutrins sont incrustés de mosaïques en
nacre. Sur le sol de l'église est sculpté un relief représentant un aigle à
deux têtes, symbOle de la protection accordée par les empereurs
byzantins.
• Dans le réfectoire, quelques objets précieux sont exposés comme des
icônes postbyzantines, des manuscrits, des vêtements sacerdotaux ...
Aujourd'hui, les sœurs de Saint-Stéphane enseignent la musique
byzantine et la peinture religieuse.
Au pied des météores
À 355 km d'Athènes, 227 km de Thessalonique, 22 km de Trikala. Au
pied des Météores, à quelques kilomètres des monastères, s'étendent deux
villes riches en points d'accueil et qui servent habituellement de base de
départ pour explorer ces joyaux de la Thessalie.
• Kalambaka, la plus grande, est une ville sans cachet particulier et très
touristique. C'est là que vous trouverez la majorité des hôtels, de part et
d'autre de la rue Trikalon, qui sépare la grande place de la mairie et la
place Rigos Feraios, plus petite. Kalambaka réunit stations de bus, office
du tourisme, magasins attrape-touristes ... En 15 ans, cette ville a vu le
nombre d'hôtels exploser de 500 lits, elle en propose maintenant 2 500 !
Les groupes et les cars de touristes y sont les rois. Cependant, si l'on sort
des sentiers battus pour se diriger vers les chemins qui mènent aux
Météores, on y découvre de jolis recoins. Elle abrite également l'église de
l'Assomption de la Vierge, rebâtie en 1309 sur les ruines d'une église du
V' siècle.
• Kastraki, qui ressemble davantage à un village, est situé à 2 km de là.
Beaucoup de chambres à louer et surtout le caractère traditionnel que
Kalambaka a perdu il y a déjà longtemps. On accède aux monastères très
facilement à partir de ces deux villes.
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