1 Coloriages 2 Un résultat utile : le théor`eme de Burnside
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1 Coloriages 2 Un résultat utile : le théor`eme de Burnside
Université de Lorraine année 2015-2016 Agrégation de Mathématiques Théorème de Pólya 1 Coloriages Soit C = {1, . . . , n} un ensemble de couleurs. On appelle coloriage de X tout élément de C X . On dit que deux coloriages c et d sont indiscernables sous l’action du groupe G ⊂ S(X) si il existe σ ∈ G tel que d = c ◦ σ. Il est facile de voir qu’on définit ainsi une relation d’équivalence ∼ sur C X . Notre but est de déterminer le nombre de classes de coloriage, c’est à dire le nombre d’orbites de l’action de σ sur C X : σ.c = c ◦ σ. 2 Un résultat utile : le théorème de BurnsideFrobenius Si G agit sur X, le nombre d’orbites sous l’action de G vaut |OG (X)| = 1 ∑ |{x ∈ X; σ.x = x}| |G| (1) σ∈G Démonstration. Notons n = |OG (X)| et soit O1 , . . . , On une partition de X en orbites. Pour x ∈ X, on note O(x) l’orbite de x (ainsi x ∈ Oi équivant à O(x) = Oi ). Pour tout i entre 1 et n, on a ∑ x∈Oi Ainsi n= ∑ 1 1 1 = = |Oi | × = 1. |O(x)| |Oi | |Oi | x∈Oi n ∑ i=1 1= n ∑ ∑ i=1 x∈Oi ∑ 1 1 = . |O(x)| |O(x)| x∈X Mais d’après le théorème du stabilisateur, si, pour x ∈ X, on note Sx = {σ ∈ G; σ.x = x} 1 le stabilisateur de x, on a [G : Sx ] = |O(x)|, soit |G|/|Sx | = |O(x)|, ce qui nous donne ∑ |Sx | 1 ∑ = |Sx |. n= |G| |G| x∈X x∈X Il suffit maintenant de compter de deux manières différentes le cardinal de S = {(σ, x) ∈ G × X; σ.x ∑= x} On a d’un côté |S| = |{x ∈ X; σ.x = x}| et de l’autre σ∈G |S| = d’où ∑ x∈X |Sx | = ∑ ∑ x∈X σ∈G |{x n= ∑ |{σ ∈ G; σ.x = x}| = |Sx |, x∈X ∈ X; σ.x = x}|, ce qui nous donne 1 ∑ |{x ∈ X; σ.x = x}| |G| σ∈G 3 Théorème de Polya, version simple Théorème 1. C = {1, . . . , n} un ensemble de couleurs. On appelle coloriage de X tout élément de C X . Soit G un groupe de permutations agissant sur C X par σ.c = c ◦ σ. Alors, le nombre de coloriages discernables, c’est à dire de nombre d’orbites de C X sous l’action de G est égal à 1 ∑ λ(σ) n , |G| σ∈G où λ(σ) est le nombre de cycles de σ (éventuellement réduits à un point) apparaissant dans la décomposition de σ en produits de cycles. Démonstration. D’après le théorème de Burnside-Frobenius, le nombre de coloriages discernables (le nombre d’orbites) vaut 1 ∑ |{c ∈ C X σ.c = c}| |G| σ∈G Il s’agit donc de compter les coloriages c invariants par σ. Pour cela, souvenonsnous que les cycles de σ ne sont rien d’autre que les différentes orbites de X sous l’action de ⟨σ⟩ 1 : ainsi, si i et j sont dans la même orbite, il existe 1. Cette action est bien sûr ici l’action naturelle de S(X) sur X 2 k avec j = σ k (i). Si on a σ.c = c, on a σ k .c = c, donc c(j) = c(σ k (i)) = (σ k .c)(i) = c(i) : ainsi les coloriages invariants par g sont constants sur les orbites (les cycles), réciproquement il est clair qu’un coloriage c constant sur chaque orbite vérifie σ.c = c (pour tout i, on a bien c(σ(i)) = c(i) car i et σ(i) sont dans la même orbite). Ainsi, les coloriages invariants sont des coloriages des orbites (des cycles) de σ ; il y en a nλ(σ) . 3.1 Coloriages d’un tétraèdre régulier Combien y a-t-il de manières discernables de colorier un tétraèdre régulier à l’aide d’une palette de n couleurs ? Ici X est l’ensemble des faces du tétraèdre et G le groupe des isométries positives du tétraèdre. G est un groupe d’ordre 12. Ces éléments sont — L’identité — Les 2 × 4 = 8 rotations d’angle 2π/3 ou 4π/3 d’axe orthogonal à une base et passant par le sommet opposé. — Les 3 demi-tours laissant stables les milieux de 2 arêtes opposées L’identité à 4 cycles, les 8 rotations 2 cycles, et les 3 demi-tours 2 cycles, 1 (n4 + 11n2 ) coloriages. ce qui donne exactement 12 Note : Comtet traite le cube. 3.2 Coloriage d’une roulette Un autre exemple classique est le coloriage d’une roulette : ici les cases de la roulette sont repérées par les éléments de X = Z/N Z. Une action naturelle sur la roulette est formée par le groupe G des rotations ry : ry (x) = x + y. L’application y 7→ ry est un morphisme injectif de Z/N Z dans son groupe de permutations dont l’image est G. Ainsi, G s’identifie à Z/N Z. Pour g ∈ G, λ(g) est le nombre d’orbites de G sous l’action de ⟨g⟩, soit, en utilisant encore le théorème de Burnside-Frobenius, on a 1 ∑ 1 ∑ N λ(g) = |{x ∈ G; h(x) = x}| = |G|δ0,g = . |⟨g⟩| |⟨g⟩| |⟨g⟩| h∈⟨g⟩ h∈⟨g⟩ Mais dans Z/N Z, le nombre d’éléments d’ordre d est ϕ(d) si d divise N , 0 sinon, d’où finalement 1 ∑ N/|⟨g⟩| 1 ∑ n = ϕ(d)nn/d N N g∈G d|N coloriages. 3 4 Théorème de Polya, version forte 4.1 Polynôme indicateur de cycles d’un groupe Soit G un sous-groupe de S(X), avec |X| = N . On appelle polynôme indicateur de cycles du groupe G le polynôme ZG ∈ Z[X1 , . . . , XN ] défini par ZG = N 1 ∑ ∏ nσ (j) Xj , |G| (2) σ∈G j=1 où nσ (j) est le nombre d’orbites de longueur j sous l’action de σ. 4.2 Énoncé et preuve du théorème On définit W : CX f → Z[X1 , . . . , Xn ] n ∏ 7→ Xf (i) i=1 et WG = ∑ W (f ) f ∈RX \∼ La définition est correcte car W (f ) = W (g) si f ∼ g. Si on arrive à calculer WG , on aura le nombre de classes de coloriages, car |RX \ ∼ | = WG (1, . . . , 1). On va démontrer le théorème de Polya, qui dit que Théorème 2. WG = ZG (X1 + · · · + Xn , X12 + · · · + Xn2 , . . . , X1N + · · · + XnN ) Un corollaire immédiat sera l’identité Comme λ(σ) = ∑N |RX \ ∼ | = ZG (n, . . . , n). j=1 nσ (j), on a ZG (n, . . . , n) = 1 ∑ λ(σ) n , |G| σ∈G 4 (3) ce qui redonne le résultat du théorème 1. On va commencer par un lemme, qui peut être vu comme une étape de la preuve, mais a également d’autres applications. G Lemme 1. Soit ∑ F ⊂ R tel que ∀f ∈ F pose WG,F = f ∈F\∼ W (f ). Alors WG,F = ∀σ ∈ G σ.f = f ◦ σ ∈ F. On 1 ∑ ∑ W (f ) |G| σ∈G f ∈F σ.f =f Démonstration. Pour tout A dans l’image de W , on pose XA = {f ∈ F ; W (f ) = A} (4) Il n’est pas difficile de voir que G opère sur XA par σ.f = f ◦ σ et que les orbites de XA sous l’action de G sont exactement les classes d’éléments f de RX \ ∼ qui sont telles que W (f ) = A On a donc ∑ WG = |OG (XA )|A (5) A D’après le théorème de Burnside-Frobenius, on a donc WG = ∑ |OG (XA )|A A ∑ 1 ∑ |{f ∈ XA ; σ.f = f }|A |G| A σ∈G 1 ∑∑ = |{f ∈ XA ; σ.f = f }|A |G| σ∈G A 1 ∑ ∑ = W (f ) |G| = σ∈G f ∈F σ.f =f Preuve du théorème. On prend maintenant F = RX . Intéressons nous maintenant, à σ fixé, à la somme ∑ W (f ). f :σ.f =f 5 Comment reconnaitre les fonctions f qui sont telles que σ.f = f ? Ce sont exactement les fonctions qui sont constantes sur les orbites de X sous l’action de σ. Notons O1 , . . . , Ok ces orbites : les fonctions f qui sont telles que σ.f = f sont les fonctions f = g ◦ r, où r(x) est le numéro de l’orbite à laquelle appartient x et g ∈ C k . Si f = g ◦ r, alors W (f ) = k ∏ |O | Xg(i)i i=1 Ainsi ∑ W (f ) = k ∑ ∏ |O | Xg(i)i g∈C k i=1 f :σ.f =f = = k ∏ (∑ i=1 x∈C n ∏ (∑ j=1 x∈C n ∏ (∑ ) ∏ ) Xx|Oi | = Xx|Oi | j=1 i:|Oi |=j Xxj x∈C )nσ (j) On remarquera que le passage de la première à la deuxième ligne consiste à reconnaitre une somme de produits comme le développement d’un produit de sommes. On a donc n 1 ∑ ∏ ( ∑ j )nσ (j) Xx |G| j=1 σ∈G x∈C ∑ ∑ ∑ ) = ZG ( Xx , Xx2 , . . . , XxN WG = x∈C 4.3 x∈C x∈C Application 1 : Coloriages d’un tétraèdre régulier Combien y a-t-il de manières discernables de colorier un tétraèdre régulier à l’aide d’une palette de n couleurs ? Ici X est l’ensemble des faces du tétraèdre et G le groupe des isométries positives du tétraèdre. G est un groupe d’ordre 12. Ces éléments sont 6 — L’identité — Les 2 × 4 = 8 rotations d’angle 2π/3 ou 4π/3 d’axe orthogonal à une base et passant par le sommet opposé. — Les 3 demi-tours laissant stables les milieux de 2 arêtes opposées On a donc 1 (X 4 + 8X1 X3 + 3X22 ) 12 1 Et donc le nombre de classes de coloriages à n couleurs est ZG (X1 , X2 , X3 , X4 ) = ZG (n, n, n, n) = 4.4 1 4 1 (n + 8n2 + 3n2 ) = (n4 + 11 n2 ). 12 12 Application 2 : un coloriage de damier Le problème qui suit a été donné dans les exercices de sélection de 1/4 de finale du Championnat 2015-2016 de la Fédération Française des Jeux Mathématiques. Sur un damier 3 × 3, on colorie 7 cases en rouge et 2 cases en bleu. Combien de coloriages différents peut-on obtenir ? On considèrera comme semblables deux coloriages qui se déduisent l’un de l’autre par une symétrie ou une rotation. Cet exercice était notamment proposé aux élèves de la catégorie 6e/5e. Évidemment, ce qui suit n’est pas la solution attendue des candidates. La case centrale étant invariante par les symétries et les rotations, il est naturel de compter séparément — Les coloriages où la case centrale est bleue : ce sont des coloriages des 8 autres cases qui utilisent une fois le bleu, sept fois le rouge — Les coloriages où la case centrale est rouge : ce sont des coloriages des 8 autres cases qui utilisent deux fois le bleu, six fois le rouge Le groupe gouvernant les classes d’équivalence des coloriages le sous ( est ) 0 −1 et la groupe du groupe orthogonal engendré par la rotation R = 1 0 ( ) −1 0 symétrie S = . Il est isomorphe au groupe diédral D4 , mais on va 0 −1 le regarder ici comme un sous-groupe de S(X), où X = {1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8} représente les 8 cases du bord du carré. G est le sous-groupe de S(X) engendré par la rotation R = (1 6 8 3)(2 4 7 5)) et la symétrie S = (1 6)(3 8)(2 7). 7 Ainsi le nombre de classes de coloriage qui utilisent une fois le bleu, sept fois le rouge est le coefficient en x7 y de WG (x, y), tandis que le nombre de classes de coloriage qui utilisent deux fois le bleu, six fois le rouge est le coefficient en x6 y 2 de WG (x, y). Comme |G| = 8, on peut faire les calculs à la main, mais je préfère les laisser à Sage. sage: G=PermutationGroup([[(1,6,8,3),(2,4,7,5)],[(1,6),(2,7),(3,8)]]) sage: G Permutation Group with generators [(1,6,8,3)(2,4,7,5), (1,6)(2,7)(3,8)] sage: P=G.cycle_index() sage: P*8 p[1, 1, 1, 1, 1, 1, 1, 1] + 4*p[2, 2, 2, 1, 1] + p[2, 2, 2, 2] + 2*p[4, 4] sage: w(x,y)=((x+y)^8+4*(x^2+y^2)^3*(x+y)^2+(x^2+y^2)^4+2*(x^4+y^4)^2)/8 sage: expand(w) (x, y) |--> x^8 + 2*x^7*y + 6*x^6*y^2 + 10*x^5*y^3 + 13*x^4*y^4 + 10*x^3*y^5 + 6*x^2*y^6 + 2*x*y^7 + y^8 Ainsi, on a 2 coloriages avec la case centrale centrale en rouge, d’où un total de 8. × ◦ ◦ Avec la case centrale en bleu : ◦ × ◦ et ◦ ◦ ◦ Les autres : × × ◦ ◦ × ◦ ◦ ◦ ◦ , × ◦ ◦ ◦ ◦ ◦ ◦ ◦ ◦ en bleu, et 6 avec la case ◦ × ◦ ◦ × ◦ ◦ ◦ ◦ × ◦ × × ◦ ◦ ◦ ◦ ◦ × ◦ ◦ ◦ ◦ ◦ , ◦ ◦ × , × ◦ × , ◦ ◦ ◦ . ◦ ◦ ◦ ◦ ◦ ◦ ◦ ◦ ◦ ◦ ◦ × Remarque : G est isomorphe au groupe diédral D4 , mais ici, l’action qui lui est associée n’est pas son action “naturelle” : on ne le fait pas agir sur les sommets d’un carré, mais sur les 8 cases du bord du damier. Références : — Aigner, Combinatorial theory, section V.3 — Bories-Longet–Ramı́rez Alfonsin, Graphes et combinatoire, chapitre 12. — Comtet, analyse combinatoire, tome 2, p 86-96 ou Comtet, Advanced Combinatorics, p. 247-253 Pour Sage : — Groupes engendrés par des éléments : http://doc.sagemath.org/ html/en/reference/groups/sage/groups/perm_gps/permgroup.html 8 — Polynôme indicateur de cycle : http://doc.sagemath.org/html/ en/reference/categories/sage/categories/finite_permutation_ groups.html 5 5.1 Le théorème de Polya : une preuve orientée théorie de la mesure Lemme de Burnside-Frobenius Théorème 3 (Super lemme de Burnside-Frobenius). Soit G un groupe opérant sur un ensemble X. Pour x ∈ G, on note G.x l’orbite de x sous l’action de G. On note µ la mesure sur G × X de densité (σ, x) 7→ 1 11 |G| {σ.x=x} par rapport à la mesure de comptage sur G × X. Alors, la mesure image de µ par F : (σ, x) 7→ G.x est la mesure de comptage sur l’ensemble OG (X) formé des orbites de X sous l’action de G. Démonstration. On peut écrire F = P ◦ R, où R(σ, x) = x et P (x) = G.x. Ainsi µF , la mesure image de µ par F est la mesure image de µR par P . Commençons par calculer µR : on a µR ({x}) = 1 1 1 |G| 1 |{σ ∈ G; σ.x = x}| = ||Sx | = = , |G| |G| |G| |G.x| |G.x| avec le théorème du stabilisateur. Maintenant, si y est une orbite donnée ∑ µF (y) = µR (P −1 (y)) = µR ({x}) = ∑ x:G.x=y x∈P −1 (y) 1 = |G.x| ∑ x:G.x=y 1 = 1. |y| Corollaire 1 (lemme de Burnside-Frobenius usuel). |OG (X)| = 1 ∑ |{x ∈ X; σ.x = x}| |G| σ∈G 9 Démonstration. Par définition de la mesure image, µF (OG (X)) = µ(G×X). Or µF (OG (x)) = |OG (X)|, tandis que µ(G × X) = ∑∑ 1 1 ∑ 11{σ.x=x} = |Sx |, |G| |G| x∈X g∈G x∈X ce qui donne le résultat voulu. 5.2 Preuve du théorème de Polya Théorème 4. Soit X = {1, . . . , N } et C = {1, . . . , n}. Soit G un sousgroupe de S(X). G opère sur C X par σ.f = f ◦ σ. On pose W (f )(X1 , . . . , Xn ) = N ∏ Xf (i) = i=1 N ∏ |f −1 (i)| Xi . i=1 Si g = σ.f , on a pour tout i, g −1 (i) = σ −1 (f −1 (i)), or σ est une bijection donc |g −1 (i)| = |f −1 (i)| et on a W (f ) = W (g). Ainsi, on peut définir une application W de OG (C X ) dans Z[X1 , . . . , Xn ] telle que W (f ) = W(G.f ). On pose alors WG = ∑ y∈OG (C X ) W(y). On a alors ∑ ∑ ∑ WG (X1 , . . . , Xn ) = ZG ( Xt , Xt2 , . . . , XtN ). t∈C t∈C t∈C Comme R est infini, il suffit de montrer que quels que soient x1 , . . . , xn réels, on a ∑ ∑ ∑ WG (x1 , . . . , xn ) = ZG ( xt , x2t , . . . , xN t ). t∈C t∈C t∈C On se fixe donc x1 , . . . , xn et, jusqu’à la fin de la preuve, les dépendances de W , WG , W en x1 , . . . , xn ne seront pas rappelées afin d’alléger les écritures. La quantité WG est l’intégrale de W par rapport à la mesure de comptage sur OG (C X ). D’après le super-lemme de Burnside-Frobenius, cette mesure est la mesure image de la mesure sur G × C X telle que µ({σ, f }) = 1 11 |G| {σ.f =f } par l’application F : (f, x) 7→ G.x. On a ainsi 10 ∫ WG = OG (C X ) W(f ) dµF (f ) ∫ = G×C X W(G.f ) dµ(σ, f ) (théorème de transfert) ∫ = W (f ) dµ(σ, f ) G×C X = ∑ ∑ σ∈G f ∈C X 1 1 ∑ ∑ 11{σ.f =f } W (f ) = W (f ) |G| |G| X σ∈G f ∈C σ.f =f À σ fixé, considérons la somme ∑ f ∈C X σ.f =f W (f ). Comment reconnaitre les fonctions f qui sont telles que σ.f = f ? Si on note O1 , . . . , Ok les orbites de X sous l’action de ⟨σ⟩, les fonctions invariantes par σ sont celles qui sont constantes sur chaque orbite : ce sont exactement les fonctions qui s’écrivent (de manière unique) sous la forme f = t ◦ r, où t ∈ C k et r(x) est le numéro de l’orbite à laquelle appartient x et t ∈ C k . Si f = t ◦ r, alors W (f ) = k ∏ |O | xt(i)i i=1 Ainsi ∑ W (f ) = k ∑ ∏ |O | xt(i)i g∈C k i=1 f :σ.f =f ∫ = = = C k i=1 k (∫ ∏ |O | xt(i)i dCC⊗k (t(1), . . . , t(k)) |O | xt i C i=1 ( k ∏ ∑ i=1 = k ∏ j=1 ) |Oi | xt t∈C ( N ∏ ∑ ) dCC (t) = )nσ (j) xjt t∈C 11 (Fubini) N ∏ ∏ j=1 i:|Oi |=j ( ∑ t∈C ) xjt Alors ( )nσ (j) N ∑ ∑ ∑ 1 ∑∏ ∑ j WG = xt = ZG ( xt , x2t , . . . , xN t ) |G| σ∈G j=1 t∈C t∈C 12 x∈C t∈C