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Mémoire bibliographique UE HMBE303 Année universitaire 2015-2016 Mention « Biodiversité Écologie Évolution » Parcours « M2 - Darwin-Biologie Évolutive Écologie » LELAURIN Dennyss Sommaire 1 – Introduction ....................................................................................................................................... 1 2 – Développement.................................................................................................................................. 4 2.1 Architecture génétique de la dépression de consanguinité ....................................................... 4 2.2 Conditions théoriques pour qu’une purge de la dépression ait lieu.......................................... 6 2.3 Données expérimentales traitant de la purge ............................................................................ 7 2.4 Conséquences de la purge ......................................................................................................... 8 3 – Conclusion ......................................................................................................................................... 9 Références bibliographiques ................................................................................................................. 10 1 – Introduction Lors de la reproduction, les organismes sexués transmettent une part de leur génome à leur descendance. Ce matériel génétique détermine en grande partie les caractéristiques des organismes. La biologie évolutive vise à comprendre les mécanismes qui dictent l’évolution de ces caractères héréditaires dans les espèces et doit donc prendre en compte comment ils sont transmis. Si cette transmission elle-même dépend de caractères qui peuvent évoluer, il est important de comprendre comment ils évoluent car ils vont déterminer l’évolution de tous les autres. Le système de reproduction est l’un de ces caractères. Ainsi, parmi les espèces à reproduction sexuée, il existe une grande variété de tels systèmes. On peut noter une gamme de situations allant d’un régime allofécondant panmictique, qui consiste en un croisement aléatoire entre individus, à des régimes consanguins où la reproduction a lieu entre individus apparentés à divers degrés. Chez les organismes hermaphrodites, où les individus possèdent à la fois le sexe mâle et le sexe femelle, on peut observer une forme extrême de reproduction consanguine : l’autofécondation, où le même individu joue le rôle de père et de mère. L’évolution de l’autofécondation a été principalement étudiée chez des végétaux (la plupart des angiospermes étant hermaphrodites) et pour une plus petite part, chez les animaux hermaphrodites comme les escargots pulmonés, les nématodes (essentiellement chez Caenorhabditis), les plathelminthes. Un facteur majeur à prendre en compte pour comprendre l’évolution de l’autofécondation est la dépression de consanguinité. En effet, lors de croisements consanguins, on observe une diminution de la valeur sélective des descendants par rapport aux descendants non consanguins. C’est cela qu’on nomme la dépression de consanguinité (le terme dépression endogamique est aussi parfois employé). Une forte dépression tend à empêcher l’évolution de l’autofécondation puisque celle-ci produit des descendants de moins bonne qualité que l’allofécondation. Pour autant, lorsqu’on regarde la distribution des taux d’autofécondation, on remarque que l’autofécondation parvient à se maintenir et on observe une distribution plutôt bimodale (Fig. 1). Ce maintien de l’autofécondation est permis par certains avantages intrinsèques. En effet, un régime autofécondant implique que le parent transmette potentiellement trois copies de ses gènes à ses descendants là où l’allofécondation n’en transmet que deux (Fisher 1941, Fig. 2). De plus, l’autofécondation confère une assurance de reproduction (Baker 1955, Fig. 3). Il n’est donc pas nécessaire pour les 1 organismes autogames de dépenser de l’énergie, que ce soit pour l’accès aux partenaires ou bien pour la production de gamètes (comme c’est le cas pour la production de pollen en grande quantité par exemple pour les végétaux à pollinisation anémophile) (Charlesworth & Willis 2009). La dépression de consanguinité pourrait être amenée à varier au cours du temps, ce qui pourrait contribuer à des transitions évolutives vers un système de reproduction différent. Par exemple, une diminution de dépression favoriserait une transition vers l’autofécondation. C’est la raison pour laquelle, d’un point de vue fondamental, il est primordial de comprendre l’évolution de cette dépression pour expliquer l’évolution des systèmes de reproduction (Byers & Waller 1999, Glémin 2003). À cela s’ajoute également des enjeux appliqués. Effectivement, puisque la dépression de consanguinité constitue une menace pour la persistance des populations ou le rendement, alors sa compréhension est un enjeu de poids par exemple pour la conservation des espèces et dans les programmes de réintroduction, pour l’élevage de populations en captivité ou encore en agriculture pour optimiser le rendement. À travers ce mémoire bibliographique, nous verrons si une évolution de la dépression de consanguinité a déjà été relevée et dans quelles circonstances. Cela nous mènera à la notion de purge de la dépression, qui revient à débarrasser le génome de son fardeau génétique. Nous commencerons dans un premier temps à étudier (i) l’architecture génétique de la dépression de consanguinité. Ensuite nous verrons (ii) dans quelles conditions les modèles théoriques suggèrent-ils qu’il puisse y avoir une purge de la dépression. Puis nous étudierons (iii) les données expérimentales récoltées en faveur ou à l’encontre des prédictions théoriques. Enfin nous verrons (iv) les conséquences mesurées de la purge. Nous terminerons en étudiant (v) les questions qui restent non résolues en ce qui concerne la purge. 2 Figure 1 : Distribution des taux d’autofécondation chez 329 espèces de plantes, d’après Igic & Kohn 2006. Individu autogame Individu allogame 1+1 copies des gènes de l’individu allogame et 1 copie provenant d’un autre individu 2+1 copies des gènes de l’individu autogame Figure 2 : Avantage de transmission génétique des régimes autogames par rapport aux régimes allogames. 3 2 – Développement 2.1 Architecture génétique de la dépression de consanguinité La dépression de consanguinité se caractérise par une plus faible valeur sélective (incluant fertilité, survie et croissance) chez les descendants issus de croisements consanguins en comparaison aux descendants issus de croisements non consanguins (Charlesworth & ̅ 𝑊𝑠 ̅𝑠 et Willis 2009). La dépression de consanguinité, notée δ est définie par : 𝛿 = 1 − 𝑊 où 𝑊 ̅ 𝑜 ̅𝑜 représentent respectivement la valeur sélective moyenne des descendants issus 𝑊 d’autofécondation et ceux issus d’allofécondation. Cette dépression est étroitement liée à la notion de fardeau génétique, qui représente l’ensemble des mutations récessives délétères qui sont accumulées au sein du génome. Ces mutations récessives sont « masquées » lorsqu’elles sont à l’état hétérozygote, en revanche, lorsqu’elles se retrouvent à l’état homozygote elles vont entrainer une diminution de la fitness, c’est la dépression de consanguinité. Pour cette raison, la dépression survient chez les individus consanguins, car ces derniers ont une forte probabilité de porter la mutation à l’état homozygote. La dépression de consanguinité influe donc sur l’évolution des systèmes de reproduction, mais aussi sur la subsistance des petites populations, puisque ces dernières présentent une dérive génétique forte et qu’elles auront donc tendance à accumuler des mutations plus facilement (Byers & Waller 1999). Le système de reproduction adopté dépend en grande partie de l’histoire de la population en question. Prenons un exemple chez les végétaux. Une espèce pour laquelle les populations auraient subi des « goulots d’étranglement » ou auraient peu de pollinisateurs devrait présenter une faible dépression et donc tendrait vers l’autofécondation. C’est d’ailleurs ce qui a été observé dans l’étude de Foxe et al. en 2010, chez l’espèce Arabidopsis lyrata qui révèle que les « goulots d’étranglement » ont favorisé l’apparition de systèmes d’auto-compatibilité, donnant ainsi accès à l’autofécondation. Au contraire une espèce dont les populations sont largement allofécondantes devrait avoir accumulé de la dépression de consanguinité et tendrait à être sélectionnée pour mettre en place des systèmes empêchant l’autofécondation (systèmes d’auto-incompatibilité etc.) et favorisant donc la fécondation croisée (Lande & Schemske 1985). Il existerait un cercle vicieux, plus une espèce pratique l’autofécondation, plus elle serait amenée à purger sa dépression, donc plus sa dépression serait faible ce qui aurait pour conséquence de favoriser l’autofécondation (Noël et al. [en soumission]). 4 Pourcentage de fructification par pollinisation manuelle Pourcentage de fructification par pollinisation naturelle Figure 3 : Assurance de reproduction de l’autofécondation, à partir de 207 espèces, d’après Burd 1994. Les points situés au-dessus de la diagonale désignent un pourcentage de fructification plus élevé par pollinisation manuelle que par pollinisation naturelle. Les points situés en dessous indiquent le contraire. On remarque que le facteur limitant pour la fructification est la rencontre du pollen par l’ovule. La plante est en capacité de produire davantage de fruits, mais elle n’est pas suffisamment pollinisée pour le permettre. 5 2.2 Conditions théoriques pour qu’une purge de la dépression ait lieu Les modèles théoriques prédisent qu’à force d’exposer les allèles délétères à la sélection, ils sont éliminés des populations et que cela contribue à diminuer le fardeau génétique et ainsi on peut s’attendre à ce qu’après avoir purgé ces allèles délétères, on observe un regain de fitness moyenne dans la population. On aurait donc finalement dans un premier temps une baisse de fitness à cause de la dépression de consanguinité, puis dans un second temps, étant donné que la dépression est contre-sélectionnée on s’attend à purger ces allèles délétères, et ainsi on observerait un regain de fitness. Par conséquent, avant que la purge ne puisse s’établir, il faut patienter plusieurs générations successives en autofécondation. En ce qui concerne les mutations impliquées dans la dépression, il existe deux principales hypothèses pour expliquer la perte de fitness associée à la consanguinité : l’hypothèse de dominance partielle et celle de superdominance (Crnorkrak & Barrett 2002, Charlesworth & Willis 2009). Selon l’hypothèse de dominance partielle, la consanguinité augmente la proportion d’allèles délétères récessifs présents à l’état homozygote qui vont avoir pour effet de diminuer la fitness. Il peut s’agir de mutations fortement délétères (voire quasi-létales) et très récessives ou bien de mutations faiblement délétères et peu récessives. Toutefois, ces dernières sont plus difficilement purgées que les précédentes puisqu’elles ne diminuent que peu la fitness (Crnorkrak & Barrett 2002, Lande et al. 1994). Pour ce qui est de l’hypothèse de superdominance, l’hétérozygote aurait une fitness supérieure à celle des homozygotes (on parle alors de superdominance). Or la consanguinité augmentant l’homozygotie, elle entrainerait donc une diminution de la fitness moyenne (Crnorkrak & Barrett 2002), et dans ce cas, la dépression ne pourrait pas être purgée (Charlesworth & Willis 2009). Cependant, d’après Charlesworth & Willis 2009, la dépression serait essentiellement causée par les effets cumulés de nombreuses mutations délétères, avec seulement une faible contribution de quelques gènes superdominants. Un autre élément à prendre en compte pour la purge est le fait qu’il faille distinguer deux types possibles de purge, comme cela a été soulevé par Glémin en 2003 : la « purge par croisements non aléatoires » et la « purge par dérive » (Glémin 2003). La première consiste en une diminution de la fréquence des allèles délétères dans une population en croisements non aléatoires par rapport à une population panmictique (en considérant une taille de population égale pour les populations). Pour ce qui est de la « purge par dérive », il s’agit de la diminution de la fréquence des allèles délétères dans une population de petite taille (finie) par rapport à une population simulée de taille infinie (avec un même système de reproduction). 6 A présent que nous avons vu la purge sous son aspect théorique, voyons quels sont les résultats expérimentaux qui ont été obtenus à ce sujet. 2.3 Données expérimentales traitant de la purge La notion de purge apparait pour la première fois en 1991dans un article de Barrett & Charlesworth : « Because inbreeding increases homozygosity, and hence the effectiveness of selection against recessive or partially recessive detrimental alleles, changes in levels of inbreeding can lead to a reduction in frequencies of such mutant alleles. This results in equilibration at higher population mean fitness and is refer to as ‘purging’ populations of their genetic load » (Barrett & Charlesworth 1991). Weeks (2004) s’est intéressé à la purge chez Eulimnadia texana, une espèce de crevette présentant un système de reproduction rare, l’androdioécie. Il s’agit d’un système dans lequel coexistent des individus hermaphrodites et des individus mâles. Ce type de système de reproduction est plutôt instable, ce qui explique sa rareté. Des modèles théoriques suggèrent que les mâles puissent se maintenir dans de telles populations si leur niveau de dépression de consanguinité est élevé et que les hermaphrodites s’autofécondent fréquemment. Cependant, si la dépression peut être purgée, on s’attend à voir disparaitre un tel système de reproduction. Toutefois, si la dépression est causée par de la surdominance associative entre des gènes reliés à la fitness et des gènes impliqués dans la détermination du sexe, alors la purge est rendue difficile voire impossible. Les résultats obtenus par Weeks (2004) révèlent que la dépression de consanguinité n’a pas été purgée chez Eulimnadia texana, après plusieurs générations d’autofécondation. Cela est effectivement lié au fait qu’il y a de la surdominance associative générée par des allèles délétères liés à des gènes de détermination du sexe. Une autre étude réalisée sur un escargot hermaphrodite, Physa acuta, a montré qu’après plusieurs générations d’autofécondation, une purge de la dépression était observée d’une part sur la survie juvénile et d’autre part sur la fécondité femelle (bien qu’elle soit plus faible pour cette dernière), en comparant des lignées autofécondées à des lignées allofécondées (Noël et al. [en soumission]). Ce travail indique également que la purge semble être plus efficace sur les caractères précoces que sur les caractères tardifs. La review réalisée par Crnorkrak & Barrett (2002) apporte également un soutien en faveur de la purge de la dépression. Mais leur travail a également permis de mettre à jour une chose importante pour les analyses statistiques concernant la purge : les méthodes employées 7 afin d’estimer la purge ne sont pas toutes équivalentes et modifient les estimations de la magnitude et de la fréquence du regain de fitness. Ainsi, selon la méthode d’estimation employée, les résultats peuvent être en contradiction. Bien que la liste des données expérimentales présentées ici ne soit pas exhaustive, tous ces résultats suggèrent l’existence de la purge. Voyons désormais l’importance de la purge en étudiant ses conséquences. 2.4 Conséquences de la purge Etant donné que la purge diminue la dépression de consanguinité qui est liée à la fitness, alors cette purge va avoir des conséquences visibles du point de vue de la sélection. En effet, la purge devrait participer à l’évolution des régimes endogames et au maintien de ces derniers, notamment en raison des avantages intrinsèques de l’autofécondation dont nous avons déjà discuté dans l’introduction. La purge a de ce fait des conséquences importantes dans la compréhension des transitions (fréquentes et multiples) de l’allofécondation vers l’autofécondation, et par extension elle assiste à l’évolution de certains traits, notamment de la morphologie florale (fleurs fermées etc.), mais aussi de certains comportements et expliquerait la réallocation des ressources vers d’autres traits. En effet, puisqu’il n’est pas nécessaire pour les organismes autofécondants d’aller à la rencontre de partenaires, ou d’attirer des pollinisateurs, l’énergie ainsi économiser peut alors être redistribuée vers d’autres traits. Toutefois, il faut aussi voir que l’autofécondation entrainerait une diminution de la variabilité génétique. Cette dernière est directement liée à une capacité d’adaptation plus faible face à d’éventuels changements, qui surviennent relativement fréquemment en conditions naturelles. Par conséquent, les populations autofécondantes présentent un taux d’extinction plus élevé (Noël 2015). Nous l’avons évoqué dans l’introduction, la purge a des conséquences également en ce qui concerne l’agriculture puisqu’en diminuant la dépression de consanguinité, on s’attend à pouvoir améliorer la persistance de l’espèce cultivée et à augmenter son rendement, tout en conservant ses caractéristiques génétiques sélectionnées d’une génération à l’autre. En plus de cela, les données recueillies sur la purge participeront à élaborer des programmes de conservation et de réintroduction mieux adapté en prenant en compte ce facteur de consanguinité et ainsi en permettant d’améliorer les aspects génétiques des élevages. 8 3 – Conclusion En conclusion, comme nous avons pu le voir à travers ce mémoire bibliographique, la purge de la dépression de consanguinité est importante en génétique, puisqu’elle va influer sur l’évolution des systèmes de reproduction qui est un caractère qui va à son tour influencer de façon majeure l’évolution de bien d’autres caractères. Toutefois, il est difficile de mesurer la purge concrètement. En effet, en évolution expérimentale, cela requiert de mettre en place des lignées avec plusieurs générations d’autofécondation. De plus, les méthodes d’estimation employées peuvent apporter des résultats contradictoires et fausser la magnitude ou la fréquence à laquelle les mutations délétères sont purgées. Il reste également de nombreuses questions encore irrésolues en ce qui concerne cette purge. Des études ont montré que la purge était impossible dans certains cas, notamment si les allèles délétères sont liés à d’autres gènes qui vont déterminer le sexe par exemple (Weeks 2004). D’autres études suggèrent une purge différentielle entre les caractères précoces et les caractères tardifs (Noël et al. [en soumission]). De plus, on ne sait pas encore jusqu’à quel point il est potentiellement possible de purger ces allèles délétères. Ainsi, il serait désormais intéressant de se concentrer sur ces points restés sans réponse ouvrant à des perspectives intéressantes pour comprendre la purge. Dans cette optique, durant mon stage dans le cadre de mon Master 2, je vais réaliser un travail sur la purge de la dépression de consanguinité avec comme matériel des lignées d’évolution expérimentales de Physa acuta (escargot hermaphrodite). Ce stage s’inscrit dans la poursuite des travaux réalisés par Elsa Noël sur ces mêmes lignées, en se focalisant seulement sur certains points. Les lignées se situent actuellement autour de 50 générations d’évolution en laboratoire, ce qui devrait permettre d’apporter des réponses en ce qui concerne les limites de la purge. Nous serons peut-être en mesure de donner des éléments de réponse afin de déterminer s’il est possible d’atteindre une dépression nulle, voire négative. Dans ce dernier cas, nous serions amenés à tenter d’expliquer cette dépression négative en essayant éventuellement de comprendre le rôle que pourrait avoir l’épigénétique ou encore les incompatibilités de Dobzhansky-Muller. Nous étudierons également la purge différentielle entre les caractères précoces et les caractères tardifs en considérant notamment la survie juvénile, la fécondité femelle (nombre d’œufs) ainsi que la fécondité mâle (compétition spermatique). Nous tenterons alors de voir si le fait de conserver une dépression sur les caractères tardifs empêcherait la transition vers l’autofécondation, dans quel cas ce seraient essentiellement (ou exclusivement) les caractères précoces qui dicteraient l’évolution du système de reproduction. 9 Références bibliographiques Baker, H.G. 1955. Self-compatibility and establishment after "long-distance" dispersal. Evolution, 9(3): 347–349. Burd, M. 1994. Bateman's Principle and Plant Reproduction: The Role of Pollen Limitation in Fruit and Seed Set. The Botanical Review, 60(1): 83–139 Byers, D.L. & Waller, D.M. 1999. Do plant populations purge their genetic load? Effects of population size and mating history on inbreeding depression. Annual Review of Ecology and Systematics, 30: 479–513 Charlesworth, D. & Willis, J.H. 2009. The genetics of inbreeding depression. Nature Reviews Genetics, 10: 783–796. doi: 10.1038/nrg2664 Crnokrak, P. & Barrett, S.C.H. 2002. 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High Inbreeding Depression, Selective Interference Among Loci, and the Threshold Selfing Rate for Purging Recessive Lethal Mutations. Evolution, 48(4): 965–978. Noël, E. 2015. Conséquences et évolution de l’autofécondation : une approche expérimentale chez des gastéropodes hermaphrodites d’eau douce. Thèse. Noël, E., Chemtob, Y., Janicke, T., Sarda, V., Pélissié, B., Jarne, P. & David, P. 2015. Reduced mate availability leads to evolution of self-fertilization. Evolution. [En soumission]. 10