CITES 2013: L`année de Requin

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CITES 2013: L`année de Requin
CITES
2013
L’ANNÉE
DU
REQUIN
PHOTO: JIM ABERNETHY
CITES
2013
L’ANNÉE
DU
REQUIN
UNE INSCRIPTION À L’ANNEXE II réglemente le
commerce international des espèces qui sont surexploitées
et qui peuvent être menacées si leur commerce n’est pas
réglementé de manière efficace. Une telle inscription ne
constitue pas une interdiction de commerce ou n’affecte
pas l’utilisation d’une espèce à l’intérieur de la juridiction
nationale. Les mesures et les décisions nationales de gestion
des pêcheries ne sont pas affectées par cette inscription.
L’Annexe II autorise le commerce international, mais donne
aux espèces épuisées ou surexploitées une chance de se
renouveler en autorisant seulement le commerce durable
et légal.
LA VALEUR ÉCOLOGIQUE ET
ÉCONOMIQUE DES REQUINS
Les requins ont plus de valeur vivants
que morts.
Le tourisme impliquant des requins, comme la plongée
récréative en bouteilles ou en apnée avec les requins, est
généralement plus durable et souvent plus rentable que la
pêche au requin et son commerce. Par exemple, la valeur
de durée de vie estimée d’un requin de récif vivant pour
l’industrie du tourisme de Palau est de 1,9 million USD,
tandis que ce même requin de récif vaut 108 USD s’il est
capturé et tué.
La santé des océans dépend des requins.
Les requins permettent de maintenir l’équilibre des
écosystèmes marins. Lorsque leurs populations diminuent,
des conséquences imprévisibles sur l’environnement
océanique peuvent en résulter, y compris le possible
effondrement de pêcheries commercialement importantes.
PHOTO: DAVID BURDICK/NOAA
Requins-marteaux halicornes
(Sphyrna lewini)
PHOTO: C&M FALLOWS/OCEANWIDEIMAGES.COM
n Les requins-marteaux halicornes vivent
le long des côtes dans les eaux chaudes
et tempérées des océans Atlantique,
Pacifique et Indien.
n Les scientifiques ont estimé que 1 300 000
à 2 700 000 requins-marteaux halicornes
et lisses sont tués pour le commerce de
leurs ailerons chaque année.9
Selon la Liste rouge des espèces
menacées de l’Union Internationale pour
la Conservation de la Nature (UICN), le
requin-marteau halicorne et le grand
requin-marteau sont en danger critique
d’extinction et les requins-marteaux lisses
sont vulnérables dans le monde entier.
vulnérables
en danger
Requin-taupe commun
(Lamna nasus)
n Petit cousin du grand requin blanc, le
requin-taupe commun habite le long des
côtes et dans les eaux internationales. On le
trouve dans les eaux tempérées froides de
l’Atlantique Nord et dans l’hémisphère Sud.
n La viande du requin-taupe commun est
considérée comme étant de haute qualité,
en particulier en Europe, notamment en
France, en Espagne et en Italie. Les ailerons
de requin-taupe sont aussi très demandés
pour la soupe d’ailerons de requins en Asie.
vulnérables
Le requin-taupe commun est évalué sur
la Liste rouge des espèces menacées de
l’UICN comme vulnérable au plan mondial,
en danger dans l’Atlantique Nord-Ouest
et en danger critique dans l’Atlantique
Nord-Est et dans la mer Méditerranée.
en danger
en danger critique d’extinction
PHOTO: DOUG PERRINE/SEAPICS.COM
2
Requin océanique
(Carcharhinus longimanus)
PHOTO: JIM ABERNETHY
n Même si elle est l’une des espèces de
requins les plus répandues, se trouvant
dans toutes les mers tropicales et
tempérées du monde, l’espèce du
requin océanique est aussi l’une des plus
menacées.
n Les scientifiques ont estimé qu’entre
250 000 et 1 300 000 requins océaniques
sont tués par an au niveau mondial pour
le commerce des ailerons.25
Les requins océaniques sont répertoriés
comme vulnérables au niveau mondial et
en danger critique d’extinction dans
l’océan Atlantique Nord-Ouest et central.
vulnérables
en danger critique d’extinction
Raie manta
(Genre Manta)
n La raie manta océanique (Manta birostris)
se trouve dans le monde entier dans les
eaux tropicales et tempérées ; la raie
manta résidentielle (M. alfredi) se trouve
dans les eaux tropicales et subtropicales
des océans Pacifique, Atlantique et Indien.
n On estime que les plaques branchiales
de près de 4 000 à 5 000 raies manta sont
vendues chaque année, elles sont utilisées
en Asie pour fabriquer un prétendu
tonique de santé.40
La raie manta océanique et la manta
résidentielle sont toutes deux classées
comme vulnérables.
vulnérables
PHOTO: JEFF ROTMAN
3
PROPOSITION 43 — VOTE oui!
PHOTO: CHRIS NEWBERT/MINDEN PICTURES/NATIONAL GEOGRAPHIC STOCK
> Requin-marteau halicorne
Parrainé par le Brésil, la Colombie, le Costa Rica, les États membres de l’Union européenne, l’Équateur,
le Honduras et le Mexique
a un taux de reproduction très faible
et qu’il est l’une des espèces les plus vulnérables
de l’océan.
Le requin-marteau lisse (Sphyrna zygaena) et le
grand requin-marteau (Sphyrna mokarran) sont
inscrits comme des espèces identiques dans la
proposition concernant le requin-marteau halicorne.
Les relevés des ressources halieutiques de
l’Atlantique du Nord-Ouest ont mis en évidence une
perte jusqu’à 98 pour cent des requins-marteaux,3
les débarquements dans l’Atlantique du Sud-Ouest
ont connu un déclin allant jusqu’à 90 pour cent,4 et
des diminutions de plus de 99 pour cent ont eu lieu
dans certaines parties de la mer Méditerranée.5
Informations sur l’espèce
Le requin-marteau halicorne (Sphyrna lewini), l’une
des espèces de requins les plus emblématiques
avec sa tête en forme de marteau, est également
l’une des espèces de requins les plus menacées.
Le requin-marteau halicorne fait l’objet de pêches
ciblées, de pêches illégales et de prises accessoires
dans le monde entier. Il est exploité principalement
pour répondre à une demande mondiale croissante
pour ses ailerons, qui comptent parmi les plus
précieux dans le commerce des ailerons.1
Le requin-marteau se regroupe souvent en grand
nombre, ce qui le rend encore plus vulnérable à
l’effort de pêche.2 En conséquence, il est évalué sur
la Liste rouge des espèces menacées de l’Union
Internationale pour la Conservation de la Nature
(UICN) comme menacé au niveau mondial et
l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation
et l’agriculture (FAO) le classe dans la catégorie
ayant la plus basse productivité, ce qui signifie qu’il
PHOTO: JONATHAN BIRD/SEAPICS.COM
4
Bien que la forme distincte des corps de requinsmarteaux permet une identification facile du genre,
il peut être difficile de distinguer le requin-marteau
halicorne des deux espèces lui ressemblant, le
requin-marteau lisse (S. zygaena) et le grand requinmarteau (S. mokarran), surtout si l’on ne regarde que
les ailerons. Les données spécifiques aux espèces
sont limitées, mais les investigations scientifiques
basées sur le marché génèrent des informations
importantes sur le commerce.6 Les négociants
ont déclaré que les ailerons de requins-marteaux
comptent parmi les plus précieux.7 Les trois
espèces de requins-marteaux représentent environ
six pour cent des ailerons identifiés qui entrent sur le
marché de Hong Kong.8 À partir de ces informations,
PHOTO: Shawn HEINRICHS/Blue Sphere Media
Avantages d’une inscription
à une annexe de la CITES
Une proposition visant à inscrire le requin-marteau
halicorne à l’Annexe II a été déposée à la CoP15
et a été approuvée par la FAO, le Secrétariat de la
CITES et le réseau TRAFFIC/l’UICN. Cependant, la
proposition n’a pas été adoptée à ce jour.
les scientifiques ont estimé qu’entre 1 300 000 à
2 700 000 requins-marteaux halicornes et lisses
sont exploités pour le commerce de leurs ailerons
chaque année.9 Quelques pays seulement et une
seule Organisation régionale de gestion de la pêche
(ORGP) ont pris des mesures de conservation ou de
gestion des requins-marteaux, mais les ORGP ne
réglementent pas le commerce international.10 Selon
une évaluation datant de 2008 sur la pêche illicite,
non déclarée et non réglementée, les requinsmarteaux comptent parmi les espèces de requins
qui sont le plus souvent pêchées illégalement.11
Bien que l’inclusion récente du requin-marteau
halicorne dans l’Annexe III de la CITES représente
une étape positive, une inscription à l’Annexe II
est essentielle pour assurer qu’il est protégé dans
tous ses habitats de la surexploitation due au
commerce international. Une inclusion à l’Annexe II
de la CITES du requin-marteau halicorne améliorera
considérablement la santé future des populations
en réglementant le commerce international des
produits des requins-marteaux, garantissant que le
commerce ne se produit que de la pêche durable et
légale et améliorant la communication des données
et les efforts de mise en application.
En septembre 2012, le requin-marteau halicorne a
été inscrit dans l’Annexe III. L’inscription à l’Annexe
III nécessite qu’un permis d’exportation soit délivré
pour les produits et la faune exportés du pays qui
a inscrit l’espèce à l’Annexe III (en l’occurrence, il
s’agit du Costa Rica et de l’Australie). Tous les autres
pays doivent délivrer un certificat d’origine indiquant
que le produit n’est pas issu du pays qui a inscrit
l’espèce à l’Annexe ; mais d’autres constatations
scientifiques ne sont pas nécessaires.
5
Requin-marteau halicorne
Gestion et commerce
PROPOSITION 44 — VOTE oui!
PHOTO: DOUG PERRINE/SEAPICS.COM
> Requin-taupe
Parrainé par le Brésil, les Comores, la Croatie, les États membres de l’Union européenne et l’Égypte
Informations sur l’espèce
Le requin-taupe commun (Lamna nasus) est un
grand requin à sang chaud qui se situe dans les eaux
tempérées de l’Atlantique Nord et de l’hémisphère
austral. Les populations de requin-taupe commun
ont été gravement amoindries dans le monde
entier. La Liste rouge des espèces menacées de
l’Union Internationale pour la Conservation de la
Nature (UICN) a évalué le requin-taupe commun
comme vulnérable au niveau mondial, en danger
d’extinction dans l’Atlantique du Nord-Ouest et
en danger critique d’extinction en Méditerranée
et en Atlantique du Nord-Est. Les requins-taupes
figurent dans la catégorie de productivité la plus
faible établie par la FAO, ce qui signifie qu’ils ont
une capacité de reproduction très faible, les rendant
particulièrement vulnérables à la surexploitation.
C’est également l’une des espèces les plus
vulnérables de l’océan.
PHOTO: DOUG PERRINE/SEAPICS.COM
l’épuisement radical des populations de requinstaupes communs, ils sont incapables de remplir leur
rôle clé dans l’écosystème marin.13
Les populations de requin-taupe commun sont
réduites d’environ 70 pour cent de leurs niveaux
historiques dans tous leurs habitats, et dans certains
endroits, les baisses sont encore plus significatives.14
Par exemple, dans la mer Méditerranée, les requinstaupes communs ont pratiquement disparu.15
Cette espèce représente une valeur commerciale
importante — tant pour ses grands ailerons que
pour sa viande — et elle est capturée par la
pêche ciblée et en prise accessoire.12 La demande
Gestion et commerce
internationale pour la viande et les ailerons du
requin-taupe commun a réduit leurs populations à
des niveaux très faibles dans son aire de répartition.
Des évaluations récentes montrent qu’en raison de
Bien que la gestion s’est améliorée dans certains
habitats du requin-taupe commun grâce aux
mesures prises au niveau de la pêche domestique,
6
permis d’exportation. Toutes les autres Parties de la
CITES sont tenues de délivrer un certificat d’origine
attestant que le spécimen ne provient pas du pays
qui a inscrit l’espèce à l’Annexe III, mais d’autres
constatations scientifiques ne sont pas nécessaires.
La Commission des pêches de l’Atlantique NordEst (CPANE) a interdit le ciblage et la conservation
des requins-taupes communs,16 mais la Commission
internationale pour la conservation des thonidés de
l’Atlantique (CICTA) n’a toujours pas réussi à agir ;
dans les habitats austraux du requin-taupe commun,
il n’existe aucune mesure de conservation ou de
gestion dans les zones au-delà de la juridiction
nationale. Tout ceci s’ajoute à d’immenses zones
où le requin-taupe commun n’a aucune protection.
Comme l’espèce est extrêmement vulnérable, tant
lors de la pêche à la palangre ciblée sur ce requin
qu’en cas de prise accessoire dans tous ses habitats,
un épuisement supplémentaire est susceptible de
mettre cette espèce en danger d’extinction. Même
là où la rétention à bord est interdite, comme
dans l’Union européenne et la zone de la CPANE,
l’application et le respect sont souvent faibles et il
reste des niveaux élevés de mortalité.
Avantages d’une inscription à une
annexe de la CITES
Une proposition visant à inscrire le requin-taupe
commun à l’Annexe III de la CITES a été déposée
à la CoP15 et a été approuvée par la FAO, le
Secrétariat de la CITES et le réseau TRAFFIC/l’UICN.
Cependant, à cette époque, la proposition n’a
pas été adoptée. Une nouvelle proposition pour
l’Annexe II a été soumise par les États membres de
l’UE, le Brésil, les Comores, la Croatie et l’Égypte
pour examen par les Parties à la CoP16. Il ressort
clairement des évaluations continues que la
population ne s’est pas rétablie. Une analyse plus
poussée montre que son état a globalement empiré
par rapport à 2010 et que le commerce international
demeure important. Bien que l’inclusion récente
du requin-taupe commun dans l’Annexe III de la
CITES représente une étape positive, une inscription
à l’Annexe II est essentielle pour assurer qu’il est
protégé dans tous ses habitats de la surexploitation
due au commerce international. Une inclusion à
l’Annexe II de la CITES du requin-taupe commun est
scientifiquement justifiée et essentielle pour veiller
à ce que le commerce ne se produise que d’une
pêche qui est légale et durable et que les données
commerciales soient bien enregistrées.
À la fin de 2012, le requin-taupe commun a été
inclus dans l’Annexe III de la CITES. L’inscription
nécessite qu’un permis d’exportation soit délivré
pour les produits exportés de la faune du pays qui
a inscrit l’espèce à l’Annexe III. Dans ce cas, 20 des
27 États membres de l’UE et l’Australie, qui ont
inclus les espèces à l’Annexe III, doivent délivrer des
7
Requin-taupe
comme un plan de gestion au Canada et une
interdiction de conservation dans l’Union
européenne, il n’y a toujours presque pas de
mesures internationales de conservation ou de
gestion pour les espèces en haute mer (régions en
dehors de toute juridiction nationale).
PROPOSITION 42 — VOTE oui!
PHOTO: BRIAN SKERRY/NATIONAL GEOGRAPHIC STOCK
> Requin océanique
Parrainé par le Brésil, la Colombie, les États-Unis d’Amérique
Informations sur l’espèce
Plusieurs études scientifiques montrent la baisse
drastique des populations de ce requin. Une
étude de population dans le golfe du Mexique a
estimé une baisse de 99 % en seulement quatre
générations.17 Pendant ce temps, dans l’Atlantique
Le requin océanique (Carcharhinus longimanus) est
une espèce de haute mer avec une pointe blanche
distinctive sur sa nageoire dorsale. Même si elle est
l’une des espèces de requins les plus répandues,
se trouvant dans toutes les mers tropicales et
tempérées du monde, elle est aussi l’une des
plus menacées.
Nord-Ouest, une analyse a montré des baisses
allant jusqu’à 70 % depuis 1992.18 En outre, une
analyse similaire dans le Pacifique a estimé une
baisse de 90 % de la biomasse.19 Plus récemment,
une évaluation des stocks en 2012 dans le Pacifique
occidental et central a déterminé que les requins
océaniques sont surexploités et que la surpêche
continue de se produire.20
Les requins océaniques ont connu un important
déclin de leur population, principalement en raison
d’une surexploitation alimentée par une demande
mondiale pour leurs grandes nageoires très prisées.
La Liste rouge des espèces menacées de l’Union
Internationale pour la Conservation de la Nature
(UICN) a évalué les requins océaniques comme
vulnérables au niveau mondial, en danger critique
d’extinction dans l’Atlantique Nord-Ouest et en
Atlantique central. Les requins océaniques figurent
par ailleurs dans la catégorie de productivité la plus
faible établie par la FAO, ce qui signifie qu’ils ont
une capacité de reproduction très faible, les rendant
particulièrement vulnérables à la surexploitation.
C’est également l’une des espèces les plus
vulnérables de l’océan.
PHOTO: JIM ABERNETHY
8
Les nageoires des requins océaniques sont
facilement identifiables dans le commerce par la
couleur blanche à l’extrémité de leurs ailerons,
leur forme arrondie et leur grande taille, faisant
d’elles l’un des produits les plus distinctifs dans le
Avantages d’une inscription à
une annexe de la CITES
Une proposition visant à inscrire l’espèce à l’Annexe
II de la CITES a été déposée lors de la 15e réunion
de la CoP15 et a été approuvée par la FAO, le
Secrétariat de la CITES et le réseau TRAFFIC/l’UICN.
Cependant, à cette époque, la proposition n’a
pas été adoptée. Bien que certaines mesures de
conservation et de gestion ont été prises par les
ORGP depuis la CoP15, d’énormes lacunes dans les
règlements existent et l’application et le respect de
ceux-ci sont limités.
commerce des ailerons de requin. L’identification de
ces nageoires non transformées peut être accomplie
par observation visuelle seule. Une étude de l’ADN
des nageoires montre que les commerçants de ces
ailerons peuvent identifier les nageoires de requin
océanique avec un taux de précision de 100 %.23
Les requins océaniques représentent environ 1,8 %
des ailerons identifiés qui entrent sur le marché de
Hong Kong.24 À partir de cette information,
les scientifiques ont estimé qu’environ 250 000
à 1 300 000 requins océaniques sont tués dans le
monde chaque année pour le commerce
des ailerons.25
L’inscription du requin océanique à l’Annexe II
de la CITES aidera les États à faire respecter
leurs interdictions nationales et aidera les Parties
contractantes aux ORGP pertinentes à assurer le
respect des mesures de gestion existantes. Une
inscription à l’Annexe II est à la fois scientifiquement
justifiée et essentielle pour assurer que le commerce
n’est issu que de la pêche légale et durable ainsi
que pour faciliter la collecte de données sur tout
l’habitat de l’espèce.
Les requins océaniques reçoivent une certaine
protection grâce à des mesures de conservation
et de gestion récemment acceptées et grâce à
certaines organisations régionales de gestion des
pêches (ORGP). Mais ces mesures ne s’étendent
pas à l’ensemble de l’espèce, pas plus qu’elles ne
réglementent le commerce international. En outre,
9
Requin océanique
ces mesures ne sont applicables qu’aux requins
océaniques pris dans les pêcheries spécifiques
couvertes par ces ORGP particulières et uniquement
dans les pays qui sont membres de ces ORGP. La
Commission internationale pour la conservation
des thonidés de l’Atlantique, la Commission interaméricaine du thon tropical et la Commission des
pêches pour le Pacifique occidental et central ont
interdit la conservation à bord, le transbordement et
le débarquement de requins océaniques au sein de
leurs pêcheries.
Plusieurs pêcheries ciblées existent pour les requins
océaniques, qui sont fréquemment capturés aussi
en tant que prises accessoires par la pêche au thon
et à l’espadon.21 Bien que le taux de survie de cette
espèce soit élevé lors de la pêche à la palangre et
que les requins océaniques pourraient être remis
à l’eau vivants,22 la faible valeur marchande de sa
viande couplée à la haute valeur de ses nageoires
conduit souvent les pêcheurs à retirer les nageoires
en mer et à jeter les carcasses par-dessus bord.
PROPOSITION 46 — VOTE oui!
PHOTO: GUY STEVENS
> Raies manta
Parrainées par le Brésil, la Colombie, l’Équateur
et 5 m27 pour les raies manta résidentielles, et
Informations sur l’espèce
ces doux géants ont une énorme valeur pour
l’écotourisme.28
Les raies manta pélagiques (Manta birostris) et
les raies manta résidentielles (Manta alfredi) sont
parmi la faune la plus charismatique de l’océan.
Les raies manta se retrouvent généralement dans
les eaux tropicales et subtropicales, mais les raies
manta pélagiques peuvent se trouver dans les eaux
tempérées. Les raies peuvent atteindre des tailles
allant jusqu’à 9 m26 pour les raies manta pélagiques
Les raies manta sont évaluées sur la Liste rouge
des espèces menacées de l’Union Internationale
pour la Conservation de la Nature (UICN) comme
vulnérables à l’échelle mondiale. Les raies manta
ont une très faible capacité de reproduction,
portant seulement un petit tous les deux ou trois
ans en moyenne, ce qui les rend particulièrement
vulnérables à la surexploitation.29, 30 Elles sont
surexploitées comme prises accessoires et par la
pêche ciblée partout dans les océans Atlantique,
Pacifique et Indien. Ces dernières années, la pêche
à la raie manta s’est développée dans de nombreux
endroits dans tous ses habitats, principalement en
réponse à l’émergence du marché international pour
ses opercules.
Les appendices prébranchiaux (opercules) de raie
manta, vendus sur certains marchés asiatiques
comme un tonique ayant de prétendus effets sur
la santé, constituent la partie la plus précieuse
pour le commerce international, le cartilage et
la peau étant d’une moindre importance.31 Le
déclin de la population des raies pélagiques et
résidentielles est élevé dans plusieurs régions, où
des baisses de plus de 85 % de la population de
PHOTO: GUY STEVENS
10
raies
référence sont constatées.32, 33 De façon alarmante,
des effondrements locaux de populations ont eu
lieu au cours d’une génération ou moins dans les
zones où la pêche ciblée existe.34, 35, 36 Par exemple,
les débarquements annuels de raies manta en
Indonésie ont chuté de 56 % en neuf ans.37 Au
Mozambique, les observations de Manta alfredi ont
diminué de 86 % sur une période de huit ans au
cours de laquelle la pêche s’est développée.38
Gestion et commerce
Les trois principaux pays de pêche des raies manta
(l’Indonésie, le Sri Lanka et l’Inde) comptent pour
environ 90 % de la capture des raies manta dans
le monde et ils ciblent les raies manta pour leurs
opercules.39 Le commerce des opercules n’est pas bien
documenté, même si une estimation du volume total
du commerce des opercules a été compilée à partir
d’une analyse des études de marché sur les principaux
marchés des opercules de raies manta : Guangzhou,
Hong Kong et Macao en Chine, ainsi que Singapour,
mais environ 99 % du marché est basé à Guangzhou.
Ces enquêtes ont estimé le volume annuel du
commerce des opercules à environ 21 000 kg
d’opercules secs de raies manta, représentant environ
4 652 raies manta.40 Peu ou quasiment aucune gestion
n’existe concernant le commerce international des
produits des raies manta.
PHOTO: GUY STEVENS
ORGP (Organisation régionale de gestion des pêches),
aucune ORGP n’a adopté de mesures contraignantes
pour protéger ou réglementer spécifiquement les
débarquements de raies manta.
Avantages d’une inscription à une
annexe de la CITES
Bien qu’un certain nombre de pays, y compris les
Parties de la CMS, ont commencé à prendre des
mesures pour faire face au déclin des populations
des raies manta, ces mesures ne permettent pas de
réglementer le commerce international des produits
des raies manta, n’ont pas la portée mondiale de
la CITES et ne couvrent souvent qu’une des deux
espèces de raies manta décrites. Une inscription à
l’Annexe II pour le genre Manta est nécessaire afin
d’assurer que le commerce international cesse de
menacer la survie de ces espèces.
Plusieurs pays, dont l’Équateur, les Maldives, le
Mexique, la Nouvelle-Zélande et les Philippines
ont mis en place des mesures pour protéger les
raies manta. En outre, la raie manta pélagique a été
inscrite aux Annexes I et II de la Convention sur la
conservation des espèces migratrices appartenant
à la faune sauvage (CMS) en 2011. Cela signifie que
les 116 Parties de la CMS sont obligées de travailler
pour faire respecter les protections strictes de ces
animaux, y compris une interdiction de prise, ainsi que
de conserver ou de restaurer les habitats dans lesquels
elles vivent, d’atténuer les obstacles à la migration
et de contrôler d’autres facteurs qui pourraient
davantage mettre l’espèce en danger. Malgré le fait
que les raies manta sont capturées en tant que prise
accessoire dans certaines pêcheries régies par une
Une proposition visant à inclure le genre Manta dans
l’Annexe II de la CITES a été soumise à considération
lors de la 16e rencontre de la Conférence des Parties
(CoP16) en 2013, par le Brésil, la Colombie et
l’Équateur. Il est clair à partir des évaluations récentes
que les populations sont gravement décimées et
que le commerce international est le moteur de ce
déclin. Une inscription à l’Annexe II réglementant le
commerce international pour s’assurer qu’il est durable
et légal pourrait donc aider les populations à se
remettre du déclin.
11
notes
REQUIN-MARTEAU HALICORNE
REQUIN OCÉANIQUE
1
Chapman, D.D., D. Pinhal, and M.S. Shivji, “Tracking the fin trade: Genetic stock
identification in western Atlantic scalloped hammerhead sharks Sphyrna lewini,”
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n009p221.pdf.
17 Baum, J.K., and R.A. Myers, “Shifting baselines and the decline of pelagic sharks
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2
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18 Baum, J.K., et al., “Collapse and conservation of shark populations in the
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full/299/5605/389.
3
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19 Ward, P., and R. Myers, “Shifts in open ocean fish communities coinciding with the
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4
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5
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6
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issueId=04&aid=8207803&bodyId=&membershipNumber=&societyETOCSession=.
7
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hammerhead sharks: Application to assessment of the international fin trade and law
enforcement,” Conservation Genetics, 6:775-788 (2005), www.nova.edu/ocean/ghri/
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23 Clarke, S.C. , et al., “Identification of shark species composition and proportion in
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24 Ibid.
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21 Baum et al., (2003).
22 Beerkircher, L.R. , et al., “Characteristics of shark bycatch observed on pelagic
longlines off the southeastern United States, 1992–2000,” Marine Fisheries Review,
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25 Clarke, S.C. , et al., “Global estimates of shark catches using trade records from
commercial markets,” Ecology Letters, 9:1115-26, (2006b), http://137.52.224.90/
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RAIES MANTA
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10 International Commission for the Conservation of Atlantic Tunas,
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REQUIN-TAUPE
28 Heinrichs, S., et al., Manta ray of hope: Global Threat to Manta and Mobula Rays.
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of the 5th International Conference on Indo-Pacific Fishes, Noumea, 1997. Société
française d’ichtyologique, Paris, pp 209-216 (1999).
12 Stevens, J., et al., “Lamna nasus.” Dans : UICN 2012. Liste rouge des espèces
menacées de l’UICN. Version 2012.1 (2006), www.iucnredlist.org. Téléchargé le 31
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13 Fisheries and Oceans Canada (DFO), “Potential socio-economic implications of
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meeting (Copenhagen, June 22-27, 2009), www.iccat.int/Documents/Meetings/
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33 Marshall, A., et al., “Manta birostris.” Dans : UICN 2011. Liste rouge des espèces
menacées de l’UICN. Version 2011.2 (2011b), www.iucnredlist.org. Téléchargé le 31
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31Heinrichs et al., (2011).
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Institute of Environmental Research and the Nature Conservancy (2002).
15 Ferretti, F., et al., “Loss of large predatory sharks from the Mediterranean Sea,”
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menacées de l’UICN. Version 2012.1 (2006). www.iucnredlist.org. Téléchargé le 4
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and Workshop. Sabah, Malaysia, July 1997, pp. 132-148 (2002).
37 Dewar (2002).
38Rohner et al., en cours de révision
39 Ibid.
40Heinrichs et al., (2011).
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ESPÈCES INSCRITES À L’ANNEXE II : LA CLÉ DU COMMERCE
DURABLE
QUEL EST LE VÉRITABLE SENS DE L’ANNEXE II ? DÉCONSTRUCTION
DU MYTHE :
L’Annexe II de la CITES répertorie les espèces qui ne sont pas nécessairement
menacées d’extinction actuellement, mais dont la survie peut dépendre d’une
réglementation stricte du commerce.
Pour s’assurer qu’une inscription à l’Annexe II réussisse à éviter qu’une espèce
atteigne un niveau où son inscription à l’Annexe I est nécessaire, le prélèvement
dans la nature et le commerce international de l’espèce doivent être à des niveaux
qui ne nuisent pas à sa survie ou à son rôle au sein de son écosystème.
Conformément à cette exigence, les États doivent certifier que le commerce des
espèces inscrites à la CITES est durable en appliquant les mesures suivantes :
L’autorité scientifique (AS) de chacune des Parties doit surveiller à la fois les
permis d’exportation accordés pour les espèces inscrites à l’Annexe II et les
exportations réelles de ces spécimens depuis l’État en question.
Pour obtenir un permis d’exportation, l’AS de l’État d’exportation doit délivrer
un avis de commerce « non préjudiciable » qui affirme que l’exportation ne nuira
pas à la survie de cette espèce dans la nature.
Si l’AS estime que l’exportation des espèces doit être limitée pour que l’espèce
conserve son rôle dans son écosystème et reste à un niveau au-dessus duquel
l’espèce devrait être inscrite et incluse à l’Annexe I, l’AS doit communiquer avec
l’instance gestionnaire afin de faire instaurer des mesures pour limiter le nombre
de permis d’exportation autorisés pour l’espèce en question. Trois espèces de
requins (à savoir le grand requin blanc, le requin-baleine et le requin-pèlerin) sont
déjà inscrites à l’Annexe II. Les permis d’exportation pour ces espèces ne sont
accordés qu’après la délivrance d’un avis de commerce non préjudiciable et une
fois le commerce jugé durable. D’autres espèces de requins et de raies manta ont
été proposées lors de la 16e réunion de la Conférence des Parties (COP16) à la
CITES en vue d’une inclusion dans l’Annexe II. L’adoption et la mise en œuvre de
ces propositions seront des éléments clés pour veiller à ce qu’elles ne doivent pas
être inscrites à l’Annexe I dans un proche avenir.
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