LES TOP 20 TOXIQUES

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LES TOP 20 TOXIQUES
LES TOP 20 TOXIQUES
Il faut bien prendre note que la liste des 20 agents chimiques à éviter
dressée par FemmeToxic n’est pas exhaustive. Des centaines d’autres
agents chimiques potentiellement nuisibles pour la santé sont utilisés
dans la fabrication des cosmétiques et devraient également être évités.
Cependant, vu le nombre effarant de composés chimiques recensés,
FemmeToxic en a choisi une vingtaine qui, de l’avis de ses responsables,
sont les plus néfastes pour la santé.
Chlorure de benzalkonium
Le chlorure de benzalkonium est un désinfectant qui empêche la croissance de microorganismes
dans les produits (3). On le retrouve principalement dans les gouttes ophtalmiques, les produits
d’entretien des lentilles de contact, les nettoyants pour la peau, les rince-bouches, les aérosols nasaux,
mais également dans les hydratants et les écrans solaires (1). Le chlorure de benzalkonium peut
causer de graves réactions allergiques chez les personnes sensibles et s’avérer nocif pour les
personnes asthmatiques (2,4). Des concentrations supérieures à 10 % sont très toxiques pour la
peau et les muqueuses. Bien que la plupart des produits aient des concentrations inférieures ou
égales à 0,01 %, l’emploi répété d’aérosols nasaux et de gouttes ophtalmiques contenant du chlorure
de benzalkonium peut causer l’irritation des yeux ou des voies nasales. Les produits d’entretien des
lentilles de contact, ayant des concentrations supérieures ou égales à 0,02 %, peuvent être néfastes
pour les yeux si utilisés de façon répétée et prolongée. Ainsi, seul son usage en petites concentrations
est permis au Canada (1).
1. Skin Deep: Benzalkonium Chloride
2. Study on Benzalkonium Chloride and Asthma:
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2687669/
3. http://cosmeticsinfo.org/ingredient_details.php?ingredient_id=259
4. http://www.nlm.nih.gov/medlineplus/ency/article/000005.htm
Benzophénone
Le benzophénone se retrouve dans les vernis à ongles, les shampoings, les produits nettoyants pour
le corps, les gels coiffants, les parfums, les produits pour les lèvres et les écrans solaires (1). Le fait que
le benzophénone est une substance potentiellement carcinogène soulève la question de son emploi
dans les écrans solaires. On soupçonne le benzophénone d’être un perturbateur endocrinien et d’être
toxique pour la peau et les organes sensoriels (1,2). L’Union européenne accorde la priorité au
remplacement du benzophénone, identifié comme une « substance à haut risque », par d’autres
substances plus sécuritaires (1). Au Canada, le benzophénone est classé comme une substance
toxique et nocive tant pour les humains que pour l’environnement (3).
1. Good Guide: http://www.goodguide.com/ingredients/115576benzophenone?category_id=152758-shampoo
2. Our Stolen Future: http://www.ourstolenfuture.org/basics/chemuses.htm
3. SkinDeep: Benzophenone
Hydroxyanisole butylé (BHA) et hydroxytoluène butylé (BHT)
Le BHA et le BHT sont des antioxydants synthétiques utilisés comme agents de conservation dans de
nombreux cosmétiques (rouge à lèvres, crayon pour les yeux, mascara, etc.) ainsi que dans les lotions
et les produits nettoyants (1). Le BHA est une substance potentiellement cancérigène pour les
humains de même qu’un perturbateur endocrinien. Le BHT, quant à lui, peut causer des réactions
allergiques et être toxique pour le système reproducteur (3). L’acide salicylique, un dérivé du BHA
utilisé entre autres dans les produits contre l’acné, pourrait entraîner une photosensibilisation qui
aggrave les effets du soleil (4,5). Santé Canada a attribué au BHA une « priorité sanitaire élevée »,
au BHT une « priorité sanitaire modérée » et les deux substances seront assujetties à une évaluation
(2). L’Union européenne interdit pour sa part l’emploi du BHA comme ingrédient dans les parfums et
l’état de la Californie exige qu’un avertissement figure sur l’étiquetage des produits contenant du
BHA, afin d’indiquer aux consommateurs que le BHA peut causer le cancer (2).
1.
2.
3.
4.
Skin Deep: BHA and BHT
David Suzuki “Dirty Dozen”
http://www.ec.gc.ca/ese-ees/default.asp?lang=En&n=7219D533-1
http://www.fda.gov/Cosmetics/ProductandIngredientSafety/SelectedCosmeticIngredients
/ucm107943.htm
5. http://www.skincancer.org/prevention/are-you-at-risk/photosensitivity-a-reason-to-beeven-safer-in-the-sun
Colorants dérivés du goudron
Les colorants dérivés du goudron, originellement extraits à partir du goudron de houille, sont de
nos jours des produits d’origine synthétique principalement (3). Reconnus habituellement par leur
nom (ex. : Acid Red 184, Disperse Violet, Basic Blue 9, etc.), ils sont largement utilisés dans les
produits de beauté tels que les teintures capillaires, les produits de maquillage pour les yeux et les
rouges à lèvres. Identifiés par le terme « CI » (« Colour Index ») suivi d’un numéro de cinq chiffres,
ils peuvent également être indiqués, selon le système de désignation utilisé aux États-Unis, sous la
mention suivante : l’appellation « FD&C » ou « D&C » suivie d’un nom de couleur, et un chiffre (4).
L’utilisation de la plupart de ces colorants est sans risque dans les produits cosmétiques (3);
toutefois, le p-phénylènediamine (PPD), un des colorants dérivés du goudron de houille, est
considéré une substance dangereuse, car c’est un agent sensibilisateur (il peut causer des réactions
allergiques) et potentiellement carcinogène (2). Ainsi, le Canada interdit le PPD dans les produits de
maquillage des yeux, mais autorise son emploi dans les teintures capillaires si l’étiquette du produit
comprend un avertissement (2). Certaines études rapportent que les femmes qui ont utilisé des
teintures capillaires sur une longue période ont un risque accru de développer certains types de
cancer bien que les preuves soient contradictoires (2).
1.
2.
3.
4.
Skin Deep: Coal Tar Dyes
David Suzuki “Dirty Dozen”
http://www.hc-sc.gc.ca/cps-spc/cosmet-person/cons/safety-innocuite-eng.php#a42
http://www.davidsuzuki.org/issues/health/science/toxics/chemicals-in-your-cosmetics--coal-tar-dyes/
Composés reliés au DEA
Les composés reliés au DEA sont des agents moussants utilisés dans les produits cosmétiques tels
que les savons, les produits nettoyants et les shampoings crémeux et moussants (1). Le nom de ces
composés comprend le plus souvent les appellations DEA, TEA ou MEA (ex. : Cocamide DEA,
Lauramide DEA, Linoleamide MEA, Lauryl Sulfate TEA). Le DEA, ou di(hydroxyéthyl) amine,
pourrait causer le cancer chez les animaux en raison de la formation de nitrosamines, des
carcinogènes potentiels pour les humains (3, 4, 5). Le DEA étant classé une substance nuisible,
l’Union européenne restreint son utilisation ainsi que celle des composés reliés (2). Au Canada,
l’emploi du DEA et des nitrosamines est interdit dans les produits cosmétiques (2). Toutefois, les
composants reliés au DEA ne sont assujettis à aucune réglementation, et ce, malgré la présence de
nitrosamines comme contaminants (2).
1.
2.
3.
4.
5.
Skin Deep: DEA
David Suzuki “Dirty Dozen”
http://www.cabdirect.org/abstracts/19701405410.html?freeview=true;
http://www.pnas.org/content/80/21/6694.short
http://www.fda.gov/Cosmetics/ProductandIngredientSafety/SelectedCosmeticIngredients
/ucm109655.htm
Produits de conservation libérateurs de formaldéhyde
Le formaldéhyde est un carcinogène humain reconnu qui peut se libérer à partir de certains
ingrédients contenus dans les produits cosmétiques. Parmi ces ingrédients, citons : l’hydantoïne
DMDM , le diazolidinylurée, l'imidazolidinylurée, le méthénamine, le quaternium-15, et
l'hydroxyméthylglycinate de sodium (2). Utilisés comme agents de conservation, on les retrouve
surtout dans les lotions nettoyantes pour le corps, les shampoings, les revitalisants, les gels
coiffants, les hydratants et les vernis à ongles (1). Quelques agents de conservation libérateurs de
formaldéhyde sont des allergènes qui peuvent induire une irritation de la peau et des yeux. Mais ce
sont leurs propriétés carcinogènes qui suscitent des inquiétudes (3). Plusieurs études montrent que
l’exposition au formaldéhyde en milieu de travail accroît le risque de leucémie et de cancer du
cerveau chez les employés comparativement à la population en général (4). Par conséquent, Santé
Canada recommande la réduction voire l’élimination du plus grand nombre de sources possibles de
formaldéhyde (2). Bien que le Canada restreigne la quantité de formaldéhyde employée dans les
produits cosmétiques, il n’existe
AUCUNE réglementation sur la quantité de formaldéhyde libérée par les produits de conservation
libérateurs de cette substance (2). Or, l’Union européenne, plus stricte, veille à réduire le niveau de
formaldéhyde en limitant à la fois la quantité de formaldéhyde et celle des produits de conservation
libérateurs de formaldéhyde (2).
1.
2.
3.
4.
Skin Deep: Formaldehyde, DMDM hydantoin
David Suzuki “Dirty Dozen”
http://dermnetnz.org/dermatitis/formaldehyde-allergy.html
http://www.cancer.gov/cancertopics/factsheet/Risk/formaldehyde
Métaux lourds
Les produits cosmétiques peuvent contenir des contaminants sous forme de métaux lourds tels
que l’arsenic, le nickel, le plomb, le mercure et le cadmium. Ils peuvent se retrouver dans le
mascara, le rouge à lèvres, le fard à paupières, le fond de teint et le fard à joues. Le plomb,
considéré carcinogène, est une substance neurotoxique qui peut endommager le système nerveux
(3). Il se retrouve comme impureté dans l’octénylsuccinate d'amidon et d'aluminium et l’huile
hydrogénée de graines de coton qui sont employés dans les lotions et les rouges à lèvres. Le Canada
a proscrit le plomb comme ingrédient dans les produits cosmétiques (1), mais le groupe
Environmental Defence Canada a découvert, après avoir soumis des produits cosmétiques à des
tests de la présence de métaux lourds que 96 % d’entre eux sont contaminés par le plomb (2). Le
cadmium, un autre métal lourd, est un carcinogène humain lié au cancer du sein (4). On peut
trouver des traces de cadmium comme impuretés dans les mascaras tout comme le plomb (5). Au
Canada, puisque la loi n’exige pas la mention des contaminants dans l’étiquetage, il n’est donc pas
possible de savoir facilement quels produits contiennent des métaux lourds. Étant donné la
bioaccumulation des métaux lourds au fil du temps, la meilleure façon de protéger sa santé consiste
à limiter l’emploi de produits cosmétiques.
1.
2.
3.
4.
5.
Skin Deep: Lead
Environmental Defence: health risk of hidden heavy metals in face makeup
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/9086478
http://www.sciencedaily.com/releases/2012/04/120423184203.htm
http://jocpr.com/vol2-iss6-2010/JCPR-2010-2-6-92-97.pdf
Nonoxynols
Les nonoxynols se retrouvent dans une grande variété de produits, mais principalement dans les
produits capillaires (les teintures, les produits coiffants, les après-shampoings et les défrisants) (1). On
les emploie à titre de détergent, d’agent mouillant ou dispersant. Dans la liste des ingrédients, ils sont
indiqués suivis d’un chiffre, par exemple nonoxynol 10. Selon le « Our Stolen Future and the Good
Guide », plusieurs nonoxynols seraient des perturbateurs endocriniens (1). Outre leur persistance et
leur bioaccumulation, les nonoxynols peuvent se lier à l’oxyde d’éthylène et être contaminés par le
dioxane (1,4— dioxane), deux composants carcinogènes, pour créer des dérivés éthoxylés (2).
1. GoodGuide: http://www.goodguide.com/ingredients/164031-nonoxynol10?category_id=152675-conditioner
2. Skin Deep
Oxybenzone
L’oxybenzone est utilisé comme filtre ultraviolet dans les crèmes solaires et les produits avec une
protection solaire (FPS sur l’étiquette) tels que les baumes pour les lèvres et les hydratants (1). Il
peut provoquer des réactions allergiques, s’avérer un perturbateur hormonal et causer des
dommages aux cellules (2, 3, 4). De plus, il est considéré une substance photocarcinogène, c’est-àdire une substance qui produit des radicaux libres pouvant endommager l’ADN à la suite d’une
exposition aux rayons du soleil (5). Son utilisation au Japon est restreinte alors qu’aux États-Unis,
seuls les produits dont la concentration d’oxybenzone dépasse 0,5 % doivent être étiquetés avec la
mention « contient de l’oxybenzone » (3).
1.
2.
3.
4.
5.
Skin Deep: Oxybenzone
http://www.ewg.org/analysis/toxicsunscreen
Good Guide
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18717962
http://www.ewg.org/report/what-scientists-say-about-vitamin-sunscreen
Parabènes
Ils figurent souvent aux listes munis des préfixes éthyl, butyl, méthyl ou propyl (2). Il s’agit des
agents de conservation les plus employés dans les cosmétiques (1). Leur danger pour la santé n’est
pas encore confirmé (4), mais l’Union européenne a restreint leur concentration dans les
cosmétiques parce qu’on les suspecte de perturber les fonctions hormonales. Les parabènes ont la
capacité d’imiter en partie l’œstrogène et ils pourraient être associés au cancer du sein, car on en a
déjà retrouvé dans des tissus mammaires cancéreux (2). Toutefois, aucune étude n’a démontré ce
lien de façon concluante jusqu’à maintenant (3). Leur utilisation n’est soumise à aucune restriction
au Canada (2).
1. Skin Deep: Parabens
2. David Suzuki “Dirty Dozen”
3. http://www.breastcancerfund.org/clear-science/chemicals-glossary/parabens.html
4. http://www.besthealthmag.ca/look-great/beauty/parabens-what-are-they-and-are-theyreally-that-bad
Parfum (fragrance)
Le terme fragrance, qui a pour synonymes parfum ou arôme, désigne un mélange complexe de
nombreuses substances chimiques non divulguées (2). Pratiquement tous les produits cosmétiques
en contiennent, de même que d’autres produits de consommation comme le détergent à lessive ou à
lave-vaisselle (1). Même les produits dits « inodores » peuvent contenir des fragrances ajoutées
pour masquer l’odeur d’autres substances chimiques (3). Les mélanges de parfum sont protégés
par le sceau du secret industriel, ce qui veut dire que les fabricants ne sont pas tenus d’énumérer ce
qu’ils contiennent (2). De nombreux ingrédients non divulgués sont classés comme des irritants, et
il est prouvé que l’exposition à une fragrance peut favoriser l’apparition ou l’aggravation de
l’asthme (1). Le meilleur moyen d’éviter ces substances toxiques dans les cosmétiques est de se
tenir loin des produits dont la liste des ingrédients contient le terme parfum ou fragrance. Le musc
synthétique, présent dans certaines fragrances, est particulièrement dommageable pour
l’environnement, et les phtalates, que l’on retrouve également très souvent dans les parfums, sont
connus pour perturber les fonctions hormonales (consulter la section sur les phtalates) (4).
Contrairement au Canada, l’Union européenne s’est dotée d’une réglementation stricte obligeant les
fabricants à apposer à tout produit parfumé une mise en garde quant à la présence d’allergènes
communs et interdisant l’utilisation d’une foule d’ingrédients à ce chapitre, notamment le musc (2).
1.
2.
3.
4.
Skin Deep: parfum
David Suzuki “Dirty Dozen”
http://safecosmetics.org/article.php?id=222
http://phthalates.americanchemistry.com/Research/EPAs-Endocrine-Disruptor-ScreeningProgram
Pétrolatum
Le pétrolatum ou gelée de pétrole, gelée minérale, huile minérale ou graisse minérale (2) se
retrouve dans les lotions hydratantes à cause de sa capacité à emprisonner l’humidité dans la peau
(1). Toutefois, il arrive qu’il soit contaminé aux hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP),
des substances cancérogènes connues (4). L’Union européenne autorise l’utilisation du pétrolatum
dans les cosmétiques SEULEMENT si l’historique complet de son raffinage est connu, et qu’il ne
contient aucune substance cancérogène (2). Au Canada, le pétrolatum a été classé parmi les
substances d’intérêt hautement prioritaire pour la santé humaine et les substances présumément
toxiques ou nocives, mais son utilisation n’est soumise à aucune restriction.
1.
2.
3.
4.
Skin Deep: Petrolatum
David Suzuki “Dirty Dozen”
http://www.atsdr.cdc.gov/csem/csem.asp?csem=13&po=11
http://www.mass.gov/dep/toxics/pahs.htm
Phtalates
Les phtalates remplissent diverses fonctions dans les produits cosmétiques. Le phtalate de
dibutyle (DBP) est principalement utilisé comme plastifiant dans les vernis à ongles pour éviter que
ce dernier ne s’écaille, tandis que les phtalates de diéthyle (DEP) sont ajoutés aux fragrances pour
en prolonger la durée (2). Habituellement, les fabricants ne sont pas tenus de les inscrire à la liste
des ingrédients de leurs produits, surtout lorsqu’ils font partie d’une fragrance. Les phtalates sont
considérés comme des perturbateurs endocriniens, et plusieurs études sur des animaux ont montré
qu’ils pouvaient nuire au développement du foetus et des jeunes enfants, de même qu’altérer la
fertilité (1, 3, 5). Santé Canada reconnaît les dangers potentiels des phtalates et a interdit l’usage de
cinq types d’entre eux dans la fabrication des jouets et des produits de soin destinés aux enfants,
mais leur utilisation dans les cosmétiques n’est soumise à aucune restriction (2). De son côté,
l’Union européenne a retiré les DBP de tous ses cosmétiques et produits pour enfants et projette
d’interdire complètement l’utilisation des autres phtalates d’ici 2013 (2, 4).
1.
2.
3.
4.
5.
http://safecosmetics.org/article.php?id=290
David Suzuki “Dirty Dozen”
http://toxsci.oxfordjournals.org/content/72/2/301.short
http://safecosmetics.org/article.php?id=1062
http://phthalates.americanchemistry.com/Research/EPAs-Endocrine-Disruptor-ScreeningProgram
Polyéthylène glycol (PEG) et ses composés
Les composés PEG et le polyéthylène glycol (PEG-7) sont des substances à base de pétrole utilisées
pour retenir l’humidité dans les produits comme les crèmes pour le visage, les parfums et les
lotions de protection solaire (1, 2). On les retrouve aussi comme épaississants ou adoucissants dans
les crèmes et produits à base de crème (2). Au Canada, ils sont classés parmi les substances
présumément toxiques ou nocives, car des études ont montré leurs effets néfastes sur la peau et les
organes sensoriels (1). De plus, lorsqu’il se retrouve dans l’environnement, le polyéthylène glycol
peut entrer en réaction chimique pour former du 1,4-dioxane et de l’oxyde d’éthylène, deux
substances cancérogènes connues chez l’humain (2). Santé Canada interdit l’utilisation du
1,4-dioxane dans les cosmétiques, mais ce dernier peut tout de même se retrouver sous la forme de
contaminant dans les produits contenant du polyéthylène glycol (3).
1. EWG Skindeep: Polyethylene glycol
2. http://www.davidsuzuki.org/issues/health/science/toxics/chemicals-in-your-cosmetics--peg-compounds-and-their-contaminants/
3. http://www.ec.gc.ca/substances/ese/eng/challenge/batch7/batch7_123-91-1.cfm
4. http://www.atsdr.cdc.gov/substances/toxsubstance.asp?toxid=240
Palmitate de rétinyle
Le palmitate de rétinyle se retrouve dans les lotions de protection solaire, les hydratants et les
crèmes (1). Il s’agit d’une forme de la vitamine A, qui est un nutriment essentiel dont la
consommation est sécuritaire. Par contre, son utilisation dans les cosmétiques est controversée,
particulièrement dans les lotions de protection solaire. On sait que d’autres formes topiques de
vitamine A, comme l’acide rétinoïque, rendent la peau plus sensible au soleil et sont associées à une
augmentation des risques de développer un cancer de la peau (2). Des études sur les animaux
suggèrent que le palmitate de rétinyle se comporterait de la même façon que ces autres composés
de la vitamine A et qu’il pourrait donc avoir un potentiel photocancérogène.
1. Skin Deep: Retinylpalmitate
2. EWG: http://www.ewg.org/report/what-scientists-say-about-vitamin-sunscreen
3. http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/16823091
Sulfure de sélénium
Le sulfure de sélénium est un composé très toxique (1). Possédant des propriétés antifongiques,
c’est l’ingrédient actif par excellence des produits antipelliculaires et autres traitements du cuir
chevelu (2). Les preuves sont suffisantes pour nous laisser croire qu’il s’agit d’une substance
cancérogène. Le sulfure de sélénium serait également toxique pour le système nerveux, le système
respiratoire, le foie, les reins et le système vasculaire (1, 2, 3). Interdit au Japon, son utilisation est
soumise à certaines restrictions au sein de l’UE en raison de ses effets néfastes (1, 3). Qui plus est,
comme il se dégrade difficilement dans l’environnement et dans le corps humain, le sulfure de
sélénium risque de s’y accumuler (1). Il a été classé parmi les substances d’intérêt hautement
prioritaire pour la santé humaine et les substances présumément toxiques ou nocives par
Environnement Canada (1).
1.
2.
3.
4.
EWG: Selenium sulfide
http://ntp.niehs.nih.gov/ntp/roc/twelfth/profiles/SeleniumSulfide.pdf
http://www.goodguide.com/ingredients/255328-selenium-sulfide
http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/0041008X71900925
Laurethsulfate de sodium (SLES)
Le laurethsulfate de sodium est un agent moussant que l’on ajoute par exemple aux savons, aux
shampoings, aux dentifrices et aux détergents. Les professionnels de l’industrie avouent que
l’unique rôle des agents moussants est d’offrir aux consommateurs une « preuve tangible »
psychologique de l’efficacité d’un produit (4). Le problème du SLES, c’est qu’il peut être contaminé
au 1,4— dioxane, un cancérogène potentiel (2, 3). En plus, il peut traverser la peau ou le cuir
chevelu pour être absorbé par l’organisme (3). Le SLES se trouve dans la catégorie des substances
d’intérêt modérément prioritaire pour la santé humaine du Plan de gestion des produits chimiques
de Santé Canada (2). (Il ne faut pas le confondre avec le SLS qui a erronément été désigné comme
une substance cancérogène alors qu’il ne cause qu’une légère irritation de la peau et des yeux.)
1. EWG
2. http://www.davidsuzuki.org/issues/health/science/toxics/chemicals-in-your-cosmetics--sodium-laureth-sulfate/
3. http://healthychild.org/issues/chemical-pop/sodium_laureth_sulfate/
4. Duhigg, Charles. The Power Of Habit (2012). p. 59
5. http://www.epa.gov/hpv/pubs/summaries/sodium22/c16316tp.pdf
Toluène
Le toluène permet au vernis à ongles de s’appliquer facilement et d’adhérer aux ongles
uniformément; c’est donc principalement là qu’on le retrouve (2). L’Association internationale des
matières premières pour la parfumerie (IFA) le considère comme une substance non sécuritaire et
en a interdit l’utilisation dans les parfums (1). Cependant, le Canada autorise toujours l’utilisation
du toluène dans le vernis à ongles, et ce, même si l’Union européenne l’interdit (1). Des preuves
solides indiquent que le toluène est une substance toxique pour le développement humain pouvant
entraîner des anomalies congénitales, surtout des conséquences neurologiques chez le fœtus en
développement (3). Il pourrait aussi altérer la fertilité (3). Inhalé, le toluène peut également affecter
les fonctions cérébrales, causant de la fatigue, des étourdissements et des nausées (3). La United
States Environmental Protection Agency (Agence de protection de l’environnement des États-Unis –
EPA) classe le toluène parmi les substances toxiques connues pour le système respiratoire et parmi
les irritants pour la peau, les yeux et les poumons (1). Par ailleurs, on s’inquiète du fait que le
toluène pourrait être contaminé au benzène, un cancérogène connu (1).
1. Skin Deep: Toluene
2. http://cosmeticsinfo.org/HBI/27/
3. http://www.atsdr.cdc.gov/phs/phs.asp?id=159&tid=29
Triclosan
On retrouve le triclosan dans divers produits de consommation : des savons aux dentifrices, des
crèmes contre l’acné aux produits de nettoyage, et des meubles aux vêtements (1, 3). Utilisé pour
ses propriétés antibactériennes et antifongiques, il est l’ingrédient actif de la plupart des produits
dits « antibactériens ». Toutefois, dans la majorité des cas, rien ne prouve que ces produits
contenant du triclosan soient meilleurs pour la santé que les produits ordinaires qui ne sont pas
antibactériens (5). Le triclosan a été associé à une panoplie de problèmes, notamment à des
allergies, à des perturbations endocriniennes et surtout, à la résistance microbienne aux
antibiotiques (1, 4). En 2009, l’Association médicale canadienne a demandé à Santé Canada
d’interdire l’utilisation du triclosan et d’autres agents antimicrobiens dans les produits d’entretien
ménager, en raison des problèmes possibles de résistance aux antibiotiques. Le triclosan ne se
dégrade pas facilement dans l’environnement et peut s’accumuler dans les tissus des organismes
vivants. (1). Qui plus est, lorsqu’on rince les produits de nettoyage qui en contiennent, il se retrouve
dans nos cours d’eau où il peut entrer en réaction avec la lumière et le chlore pour former des
dioxines et du chloroforme, deux cancérogènes connus (4). Santé Canada a récemment analysé le
dossier du triclosan et en a conclu qu’il était toxique pour les écosystèmes aquatiques (2).
1. EWG Skindeep Database: Triclosan
http://www.ewg.org/skindeep/ingredient/706623/TRICLOSAN/
2. http://www.hc-sc.gc.ca/ahc-asc/media/nr-cp/_2012/2012-48-eng.php
3. http://ec.europa.eu/health/opinions/triclosan/en/index.htm
4. http://www.scientificamerican.com/article.cfm?id=strange-but-true-antibacterialproducts-may-do-more-harm-than-good
5. http://www.fda.gov/forconsumers/consumerupdates/ucm205999.htm