Projet sur l`Afrique
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Projet sur l`Afrique
Projet sur Participer à l’Afrique : collectivement l’écriture d’un livre OBJECTIFS : Communication : participer à un échange collectif, prendre l’initiative d’un échange et le conduire au delà de la première réponse. Langage d’accompagnement de l’action : Comprendre les consignes de la classe. Langage d’évocation : Comprendre une histoire adaptée à son âge. Identifier les personnages de l’histoire, les décrire, les dessiner. Dire ou chanter des comptines (rapport avec le thème du projet). Fonctions de l’écrit : Savoir à quoi sert l’organisation d’une couverture d’un livre. Familiarisation langue de l’écrit/littérature : Dans une dictée collective à l’adulte, évoquer une histoire lue par le maître. Inventer une courte histoire. Animaux présentés : Singe Lion Crocodile Marionnettes+contes+comptines Zèbre Eléphant Poisson et oiseau : Léon et Cuikomo Progression de pour maîtrise de une la séquence langue 1. Ecouter et comprendre une conte 1.1. Lire le conte. 1.2. Comparer l’animal à travers le conte et la comptine. 1.3. Comparer les illustrations d’un animal : photos réalistes, images du conte, caricatures, marionnettes afin de les classer. 2. Reconnaître l’organisation d’une page. 2.1. Présenter la couverture d’un documentaire : de quoi va parler le conte ? 2.2. Après la lecture : bilan des thèmes abordés dans l’histoire. 2.3. Associer les images aux contes. 3. Production de texte : dictée à l’adulte. 3.1. Lecture de Cuikomo: aborder l’histoire d’amitié impossible des deux animaux. 3.2. Choisir deux animaux rencontrés lors du stage : inventer leur rencontre : récit de leurs différences. 3.3. Dictée à l’adulte : écrire et imaginer une histoire courte Mon stage en responsabilité s’est déroulé à l’école maternelle Louis Mazet de Gramat. La classe où j’exerçais comptait un effectif de 24 élèves en grand groupe à mi-temps et 16 élèves en demi-groupe, l’autre mi-temps, en Moyenne et Grande Section. L’enseignement de la maîtrise de la langue au Cycle 1 reste une priorité selon les nouveaux programmes de l’Education Nationale. Cette priorité s’associe parfaitement à la présence de nombreux contes, de livres à images… Ma programmation sur l’invention d’une histoire courte s’est déroulée lors des phases de regroupements avec la classe entière uniquement afin que tous les élèves puissent partager l’activité. Présentation : Je me suis inséré dans la dynamique du projet d’école, à savoir la vie en Afrique : vie quotidienne, musique, chants, culture et livres… Lors de ce stage en responsabilité, j’ai fait appel à M. Croco, ma marionnette que les enfants connaissaient depuis la Petite Section (autre stage). M. Croco m’a permis de faire découvrir aux enfants le monde de la savane ainsi que les textes africains qui y sont rattachés. A travers la lecture d’albums de jeunesse, j’ai proposé aux enfants d’inventer une histoire afin de pouvoir la présenter à leurs parents mais aussi à tous les spectateurs de Gramat à l’accasion du carnaval de la ville. La progression ci-dessus (page 2) montre le déroulement d’une « partie » du travail effectué en ce qui concerne la maîtrise de la langue. Séance analysée : J’ai choisi d’analyser la dernière séance, lorsque les enfants ont inventé l’histoire avant de me la dicter. A travers les nombreux albums ayant pour personnages pricnipaux les animaux de la savane, nous avons terminé ces lectures par l’album Cuikomo. Ce dernier met en scène un oiseau, Cuikomo, et un poisson, Léon. La rencontre des ces deux animaux aboutit à la volonté des deux amis d’apprendre à voler pour Léon et de nager pour Cuikomo. Grâce à leur amitié, Léon arrive à voler dans un seau d’eau que Cuikomo porte en volant… L’album avait pour but de souligner les différences entre les animaux mais qu’avec de la motivation, on arrive toujours à ses fins. J’ai fait disposer les enfants devant moi pour que tous puissent participer facilement. J’étais muni de papier et d’un stylo pour noter leurs idées. Nous avons débuté la séance par le choix des animaux qu’ils allaient mettre en scène. Sans grande surprise, la totalité des enfants a choisi M. Croco comme héros principal en association avec Petit Singe Poilu. Les enfants se sont interrogés sur le point de départ de l’histoire et ont décidé rapidement de s’inspirer d’un conte lu pendant le stage. Tous ont essayé de se remémorer le début de l’histoire puis chacun, tout à tour, a donné des pistes. L’une des difficultés de ce genre de travail, selon les nouveaux programmes, est de « participer à un échange collectif en acceptant d’écouter autrui, en attendant son tour de parole et en restant dans le propos de l’échange ». Etant donné que la consigne initiale a été bien comprise et bien reformulée par chacun, tous ont pu s’exprimer devant les autres sans avoir la parole coupée. Le rôle du maître dans cette activité est de maintenir le calme durant les échanges, de donner la parole à qui la demande sans oublier de reformuler les propos difficilement compréhensibles ou/et incorrects. Les enfants, eux-même, restauraient la structure syntaxique des phrases de leurs copains. Il a fallu relancer l’intérêt de cette séance à plusieurs reprises afin de rallonger les épisodes de l’histoire. Antony et Anais ont utilisé les formules : « Et M. Croco dit… » en employant une voix propre au personnage. J’ai encouragé ces interventions en leur demandant si je changeais ma voix lors de mes lectures. Marie a affirmé aux autres que lorsque je change de voix, c’est parce que j’imite M. Croco et les autres animaux. Certains enfants ont dès lors pris conscience de cette caractéristique de lecture. Les enfants ont bien assimilé la production de cet écrit car ils veulent utiliser de nombreux détails propres à chaque livre car selon eux « cela fera un vrai livre, notre livre » disent-ils avec fierté. Lénaik, un enfant disphasique, nécessite un accompagnement fort lors de ces interventions car il confond des syllabes et n’utilise jamais le phonème [r]. Toutefois, il n’a jamais refusé l’aide proposée et s’est toujours soumis à la reformulation de ses propos. L’histoire arrive à son terme et les enfants cherchent une chute, un événement qui pourrait clôturer leur livre ; chacun avait une idée de fin d’où les trois dernières phrases qui pourraient, chacune d’entre elles, être une fin en soi. J’ai laissé leur imagnation prendre le dessus car je voyais que cette fin était très importante pour eux. Cette séance finale s’est très convenablement déroulée dans son ensemble. Elle a duré plus longtemps que prévu, 55 minutes à la place des 45 initiales. Tous les enfants sont sortis de cette séance avec l’impression d’avoir réalisé quelque chose de grand, les premiers pas vers l’écriture… Les aspects positifs de ce projet sont nombreux, le développement de leur concentration, l’acceptation d’écouter les autres sans oublier de défendre leur opinion. Une des difficultés que j’ai éprouvées au cours de cette séance est de faire participer tous les élèves, aussi bien ceux qui le demandent que ceux qui ne lèvent jamais la main. Avec un effectif de 24 enfants, le maître doit savoir qui n’a pas encore participé tout en sachant comment aider les enfants timides à participer autant que les autres. Je pense toutefois que la dynamique du projet d’un carnaval africain témoigne de l’importance de leur implication scolaire dans ce livre d’où une telle volonté de repartir chez soi avec leur livre…