Ils écrivent leur ville Tennis

Transcription

Ils écrivent leur ville Tennis
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BONJOUR
BOBIGNY
L E
J O U R N A L
D E
L A
Tennis
Quinze jours
pour un tournoi
bien rodé
page 11
V I L L E
photo : Sylla Grinberg
18/02/09
BAC PROFESSIONNEL
Le temps
raccourci
À la rentrée
prochaine, le bac
pro se préparera
en trois ans au
lieu de quatre.
Une réforme
qui suscite
des inquiétudes.
Enquête du
côté des lycées
balbyniens.
pages 8-9
L y c é e
A n d r é - S a b a t i e r
:
Ils
écrivent
leur
ville
Marie Desplechin a accompagné des jeunes dans leur travail.
page 13
H EBDOMADAI RE
N°
463
SEMAI N E
DU
19
AU
25
FÉVRI ER
2009
photo : Serge Barthe
01-BB :z
On en parle:z
18/02/09
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O N E N PA R L E
<2
P L A N N I N G FA M I L I A L
L’état démissionnaire
iberté, Égalité,
Sexualité”. Le slogan barre la pétition lancée par le
Mouvement français pour le
planning familial (MFPF), le
29 janvier dernier. Meneur de
la grogne, le MFPF dénonce le
désengagement de l’État dans
le domaine du conseil conjugal et familial. Un champ qui
comprend, entre autres, l’information sur la fécondité, la
contraception, la relation du
couple, la réduction des risques
sexuels, l’entretien après une
interruption volontaire de
grossesse, l’accueil
et l’orientation des
personnes victimes de violences
conjugales. Le tout,
de manière anonyme et gratuite. GAËLLE
En adoptant la loi
de finance de
2009, les parlementaires ont,
en effet, sabré 42 % des budgets alloués aux associations
qui œuvrent dans ce domaine.
“À court terme, si cette mesure
– votée en catimini – est maintenue, elle aura pour conséquence la fermeture d’une
quinzaine de nos associations
départementales. Quand une
structure comme celle de Montauban ferme, ce sont
5 000 personnes
qui n’ont plus
accès à l’infor-
“L
Les associations qui œuvrent dans le domaine
du conseil conjugal et familial dénoncent
un abandon de l’État et craignent
pour leur pérennité. Au final, ce sont
les femmes et les jeunes qui seront
les victimes des coupes budgétaires.
mation”, tempête Marie-Pierre
Martinet, secrétaire générale
du MFPF. Une indignation partagée par Myriam Benoudiba,
adjointe au maire de Bobigny,
déléguée aux droits de
femmes. “On ne
peut laisser des milliers de femmes déjà
démunies encore
plus démunies. Ni
laisser mourir les acANS quis de nos aînées,
notamment lorsque
les tensions fillesgarçons sont aussi palpables.”
Libre de parler. À lui seul, le
MFPF accueille chaque année
dans ses permanences quelque 450000 personnes – jeunes, femmes et hommes. Mais
d’autres associations, plus modestes et par conséquent
plus fragiles financièrement, pourraient
“Je dois la vie
au Planning
familial”
, 18
faire les frais du retrait de l’État. Celles qui fonctionnent de
70 % à 100 % sur ce financement sont clairement menacées de disparition. “Non seulement le gouvernement doit
revenir sur sa décision, mais il
doit soutenir et développer
cette mission d’utilité publique
qui nous a été confiée il y a plus
de quarante ans par la loi Neuwirth”, insiste Marie-Pierre
Martinet. Déjà, le mode de financement de ces actions est
très en deçà du nécessaire,
puisque l’État ne verse que
8 euros pour chaque heure
réalisée par les associations,
alors que le coût réel dépasse
aujourd’hui 13 euros. “Nous
sommes tous en déficit structurel”, confie la secrétaire générale du MFPF. “Je dois la vie
au Planning familial, lance
Gaëlle, étudiante en sociologie, du haut de ses 18 ans. Par
pudeur, sans doute, dans les familles de mes parents, on ne
parlait pas de sexualité et encore moins de contraception.
C’est au Planning familial que
ma mère a appris, il y a vingt
ans, comment utiliser correctement la pilule. Alors, lorsque
moi aussi j’ai eu des questions
à ce sujet, il m’a semblé naturel
d’y aller et j’ai conseillé à plusieurs amies de faire pareil.
Visuel
d’une affiche
du Planning
familial
datant de 1978.
Pourtant, chez moi, le sujet n’est
pas tabou, mais je me sentais
plus à l’aise, plus libre de parler
avec une personne inconnue
mais que je savais compétente.” “En réalité, il est apparu
qu’il n’existe pas une transmission naturelle d’une génération
à l’autre. Le foyer familial, on le
sait, ne représente pas le lieu le
mieux adapté à des discussions
sur la sexualité”, confirmait la
sociologue Janine Mossuz-Lavau, directrice de recherche au
CNRS et auteur en 2005 de La
vie sexuelle en France, dans une
interview publiée le 6 février
dernier par les Actualités sociales hebdomadaires. Et d’ajouter:“Sans parler des familles
où le problème n’est même pas
censé exister, les filles devant
arriver vierges au mariage.”
Là pour entendre. “La prévention et l’information ne sont jamais acquises”, constate pour
sa part Hélène Ndaye, qui
anime deux fois par semaine
une permanence du Planning
dans les murs de la PMI Marcel-Cachin à Bobigny. L’association départementale de la
Seine-Saint-Denis pourrait
perdre quelque 70000 euros
de financement et se résoudre
à supprimer deux postes à
plein-temps. Pourtant, ses permanences ne désemplissent
pas : des jeunes, le plus souvent, qui viennent s’informer
sur la sexualité, sur la façon de
se protéger, se rassurer, évoquer leurs problèmes. “Il faut
respecter et valoriser leur démarche. Sinon, il ne faudra pas
s’étonner lorsqu’il y aura des ratés. D’autant que, par exemple,
derrière une demande de
contraception d’urgence peuvent se révéler bien d’autres
problèmes”, prévient Hélène
Ndaye. Aujourd’hui, le MFPF a
rendez-vous avec Brice Hortefeux, ministre du Travail, des
Relations sociales, de la Famille,
de la Solidarité et de la Ville, et
Nadine Morano, sa secrétaire
d'État, histoire de rappeler
l’État à ses devoirs. Le Mouvement n’arrive pas les mains
vides. Plus de 102 000 personnes ont déjà signé sa pétition sur Internet*. “On espère
que cela va peser. Mais nous
songeons aussi à créer un
collectif national pour nous
faire entendre”, ajoute Hélène
Ndaye.
Françoise Vlaemÿnck
*www.planning-familial.org.
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PHOTO : DOCUMENTATION DU MOUVEMENT FRANÇAIS POUR LE PLANNING FAMILIAL
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ACTUALITÉS
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CAMPUS DE BOBIGNY
R É F O R M E D U LYC É E
“J
Richard Descoings au
micro, jeudi 12 février.
messages étaient instantanément affichés sur un écran installé à cet effet dans la salle.
D’emblée, les jeunes renvoient
la question et demandent des
détails sur la réforme. “On entend uniquement parler de suppressions de postes”, lance une
élève de terminal Sciences et
techniques sanitaires et sociales (ST2S). Les enseignants
– qui ont majoritairement boycotté la rencontre – venaient
en effet de distribuer le texte
d’une lettre ouverte à Richard
Descoings. Évoquant “un simulacre de consultation”, ils disent ne pas faire confiance au
gouvernement qui supprime
“en quelques années des dizaines de milliers de postes”.
Une inquiétude relevée également dans le communiqué de
M U M I A A B U - JA M A L
Danger de mort
n a cru un moment
que l’exécution de Mumia Abu-Jamal était
définitivement écartée, sa
condamnation à la peine
capitale ayant été commuée
en emprisonnement à perpétuité par la justice fédérale. Stéphane Pariyski explique que“la
cour d’appel de Philadelphie a
en effet reconnu des irrégularités graves dans le procès” de
l’ancien Blacks Panthers, élu citoyen d’honneur de Bobigny
depuis 1999. “Elle a décidé de
suspendre la peine capitale,
sans annuler le verdict de culpabilité”, se désole le militant
du Collectif de soutien à Mumia Abu-Jamal. Une faille exploitée par le procureur de Philadelphie pour demander à la
O
Cour suprême des États-Unis
le rétablissement de la condamnation à mort du journaliste noir-américain, devenu
l’emblème du combat des abolitionnistes. “Ils veulent tuer
Mumia ! Si nous échouons, il
mourra dans moins d’un an”,
alerte son avocat Me Robert
R. Bryan, à l’occasion de la projection, début février à la mairie de Paris, de Toute ma vie en
prison, un documentaire de
Mark Evans consacré à celui
qui croupit dans le couloir de
la mort depuis plus de vingtsept ans. Mumia Abu-Jamal
fut condamné en 1982 pour le
meurtre d’un policier qu’il a
toujours nié. Aujourd’hui, la vie
de Mumia est suspendue à la
décision de la plus haute juridiction des États-Unis où la
défense, conduite par Robert
R. Bryan, a déposé un recours
demandant le réexamen complet de la procédure et l’ouverture d’un nouveau procès.
La Cour suprême penchera-telle du côté des adeptes de la
peine capitale ou en faveur du
célèbre détenu?
K. N.
www.mumiabujamal.net.
eule une poignée d’étudiants de l’Institut universitaire de technologie
s’est rassemblée, mardi 17 février au matin, dans le hall de
la fac pour expliquer les raisons
de leur colère. “On a voté
quatre motions, contre l’autonomie des universités, contre les
réformes des IUT et du statut
des enseignants-chercheurs et
pour des meilleures conditions
de travail des Biatoss (Bibliothécaires, ingénieurs, administratifs, techniciens, ouvriers de
service et de santé, Ndlr)”, précise Benjamin Dangles. Le
jeune homme reconnaît qu’il
est difficile de mobiliser quotidiennement les étudiants de
Bobigny. Lors de la dernière assemblée générale, le 13 février,
les 80 élèves présents avaient
massivement voté pour des
grèves ponctuelles au moment des actions nationales
abandonnant la grève illimitée. Benjamin Dangles espère
que la foule de la fac balbynienne sera plus nombreuse
ce jeudi, jour de manifestation
nationale. Les professeurs de
l’IUT de l’Illustration, partiellement en grève en raison du
faible nombre de titulaires, se
joindront également au cor-
S
tège. Selon le syndicat étudiant
Unef, plus de 55 universités sur
83 en France font cependant
grève. La nomination d’une
médiatrice pour réviser le projet de décret modifiant l’évaluation des enseignants-chercheurs n’a donc pas apaisé les
tensions. Même la Conférence
des présidents d’universités
(CPU) estime que la concertation ne pourra être engagée
que si “un climat de confiance
est restauré”, ce qui passe, selon eux, par un rétablissement
des 900 postes supprimés
dans l’enseignement supérieur. Étudiants et enseignants
de l’IUT de Bobigny, en vacances dès demain soir, se retrouveront en AG le 2 mars.
FRÉDÉRIQUE PELLETIER
PHOTO ARCHIVES :JEAN-MICHEL SICOT
e suis ici pour entendre
ce que vous, lycéens et
parents, attendez pour
votre lycée? Y a-t-il des choses
à faire évoluer? Qu’avez-vous
entendu du projet de réforme
qui a été retiré ? Connaissezvous les raisons du blocage ?”
C’est par ces propos que Richard Descoings lançait, jeudi
12 février au lycée Louise-Michel, le débat avec les élèves,
les parents et les enseignants.
Chargé par le gouvernement
de mener la concertation sur
le lycée, le directeur de
Sciences-Po Paris assurait qu’il
allait faire “remonter depuis les
établissements, les idées et propositions pour mettre en œuvre
les améliorations”. Les élèves
balbyniens se sont emparés en
nombre du micro pour étaler
leurs idées, leurs interrogations. Ils ont également “textoté à donf” puisque leurs
presse du PCF, distribué à l’entrée de l’établissement. Le directeur de Sciences-Po affirme
s’en tenir à la récente déclaration de Nicolas Sarkozy : “Le
président a dit ‘Pas un euro en
moins pour les lycées, et pas un
poste à supprimer’”, ajoutant
qu’il a pour mission de visiter
au moins un lycée par département pour “élaborer ensemble la réforme” puisque le
ministre dit vouloir “repartir à
zéro”.
Ensuite, pendant plus de deux
heures, le débat a porté sur la
question de l’orientation et les
“concurrences” entre les filières. Une élève de terminale
regrette que la ST2S soit “une
voie dévalorisée”. “Avant c’était
la SMS. Maintenant on est aussi
scientifiques que les S, mais on
n’a pas accès à certaines formations.” Un brin provocateur,
un élève déclare que “STG et
ST2S sont considérées comme
une poubelle”. Un lycéen propose de supprimer les filières
générale et technologique. Un
autre évoque l’orientation mal
faite dès le collège: “Il faut un
grand encadrement des classes
de seconde pour bien orienter
les élèves”. À ce débat se joignent vite les profs présents, à
l’instar de Mme Vlavianou: “Il
n’y a pas d’élèves idiots, il y a des
élèves mal orientés”. Une question qui fait partie des principales préoccupations qui devraient remonter jusqu’au
gouvernement. KARIM NASRI
COLLÈGE PIERRE-SÉMARD
Une note musicale
ous les jeudis, les
élèves de deux
classes de CE2 de
l’école Paul-Eluard passent la matinée à
l’école de musique. Là,
ils récupèrent leurs tubas, cors, trompettes,
trombones ; d’autres
vont en cours de chant.
À la fin du trimestre,
une appréciation “musique” apparaîtra sur
leur bulletin de notes.
C’est ce qu’on appelle une
Classe à horaires aménagés
musique, Cham de son petit
nom. Ce dispositif avait déjà
été expérimenté il y a
quelques années avec des
classes de Victor-Hugo et de
Jean-Jaurès. Et certains élèves,
mordus, avaient décidé de
continuer au collège, mais
dans une autre ville puisqu’aucun établissement de
Bobigny ne proposait cette option. C’est chose faite désormais et officialisée par la si-
T
S E M A I N E D U 1 9 AU 2 5 F ÉV R I E R 2 0 0 9
gnature mercredi 11 février
d’une convention entre le
conservatoire Jean-Wiener et
le collège Pierre-Sémard. Cette
année, 18 élèves (dont une
douzaine étaient déjà musiciens) de 6e inaugurent une
Cham qui sera ensuite étendue à une 5e, une 4e et une 3e.
L’idée retenue est de proposer
une pratique musicale collective: chorale, fanfare, jazz… Un
premier résultat que l’on
pourra applaudir vers la fin de
l’année.
SYLVIE SPEKTER
PHOTO : STÉPHANIE DE BOUTRAY
PHOTO : STÉPHANIE DE BOUTRAY
Vif débat à Louise-Michel Le mouvement
s’essouffle
PHOTO : DR
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ACTU-PHOTOS
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PHOTO : WILLY VAINQUEUR
PHOTO : WILLY VAINQUEUR
Hip-hop. Des battles en tandem (un homme et une femme)
à Canal 93 à l’occasion de la Saint-Valentin.
C’était samedi dernier, avec les danseurs de No Mad.
Tableau de chasse. Délicieux moment d’humour, d’esprit
et de musique que le concert de Claire Diterzi,
vendredi 13 février à Pablo-Neruda. La chanteuse
et musicienne a même remercié le public pour sa curiosité.
PHOTO : PASCAL RAYNAUD
Amour. Fêter la Saint-Valentin dans un
lieu conçu comme une ode à l’amour !
Pari réussi de l’OTSI qui a organisé0
une visite guidée de la salle des mariages.
PHOTO : SYLLA GRINBERG
PHOTO : STÉPHANIE DE BOUTRAY
Travaux. Des couleurs gaies apparaissent
sur les façades de deux tours à CheminVert. L’opération de ravalement donnera
un vrai coup de jeune aux “Demoiselles de
Bobigny”, construites dans les années 70.
PHOTO : WILLY VAINQUEUR
PHOTO : SYLLA GRINBERG
Slam Caravane. La slam-session itinérante passe dans cinq villes
du 93. Mercredi 11 février, elle a marqué une halte à Canal 93,
l’occasion d’une soirée de joutes poétiques en présence des
participants à l’atelier d’écriture animé par D’ de Kabal et Bams.
Banquet. Le traditionnel banquet des retraités n’a pas failli pas à sa
réputation. La salle Pablo-Neruda n’a pas désempli lundi et mardi.
Restitution en photos des cinq jours de banquet dans le prochain
Bonjour Bobigny.
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Actus :z
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ACTUALITÉS
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C I C J E A N - JAU R È S
Dom-Tom
(Re)mobilisation pour La Poste
PHOTO : SERGE BARTHE
Une action est prévue le 5 mars prochain.
n bureau de poste de
plein exercice avenue
Jean-Jaurès et un centre
commercial de qualité avec un
espace culturel. C’étaient les
deux principaux points à
l’ordre du jour de la réunion du
Comité d’initiatives citoyennes
(CIC) Jean-Jaurès, lundi dernier.
En présence de la maire adjointe en charge de la démocratie et citoyenneté, Christine
U
Chrétien-Liotard, une trentaine
d’habitants est venue débattre
de la relance de la mobilisation
pour ces projets portés à brasle-corps par le CIC. “Il faut médiatiser davantage nos actions”,
insistent les intervenants, estimant que “le silence de la direction de La Poste” quant à la
demande d’un bureau avenue
Jean-Jaurès a “trop duré”. Le
CIC a décidé de “relancer avec
plus d’ampleur la pétition” lancée il y a un an et demi, pour
réclamer “un service public de
La Poste de qualité et de proximité”. Il est déjà assuré des paraphes des 300 résidants du
foyer Adef qui, selon le président de l’amicale des locataires, Fethi Hamadouche, “ne
comprennent pas que La Poste
ne leur distribue pas le courrier
le samedi”.
Mais l’action phare est annoncée pour le jeudi 5 mars.
“Ce jour doit marquer le lancement d’une dynamique d’envergure”, souhaite Jean-Joubert, animateur du CIC. Il
appelle ainsi à un rassemblement en fin de journée devant
la poste principale de Bobigny
(au-dessus de la gare routière).
Des tracts devraient arriver
dans les prochains jours dans
les boîtes aux lettres des Balbyniens pour expliquer le déroulement de l’opération. “Il est
important de mener des actions à l’entrée de La Poste. On
n’empêchera pas le travail des
agents, mais on se fera suffisamment voir des gens et des
responsables”, estime Christian
Hannequin, du comité local de
défense du service public de La
Poste. Évoquant le projet de la
ZAC Matisse, Jean Joubert indique que la Ville a relancé le
dossier. Une nouvelle fois, la
Commission départementale
des équipements de commerce a donné son accord au
programme, et la ville est en
attente d’une réponse de la
commission nationale. Jean
Joubert souhaite que le CIC se
rapproche de l’association des
commerçants de Drancy, qui
avait déposé des recours, pour
discuter de l’importance du
projet pour la redynamisation
de l’avenue Jean-Jaurès et “éviter ainsi qu’il soit bloqué une
nouvelle fois”.
KARIM NASRI
Une permanence de prévention
près les arrêtés anti-expulsions et la chaîne humaine de lutte contre
les expulsions locatives, place
aux permanences de prévention. La Ville de Bobigny vient
de se doter d’un nouvel outil
pour anticiper l’accompagnement des familles avant
qu’elles ne perdent leur toit à
cause de difficultés économiques. Le dispositif – adopté
par le conseil municipal du
5 février – entrera en vigueur
A
dès le mois de mars grâce à un
partenariat avec le Conseil départemental d’accès au droit
de la Seine-Saint-Denis. Deux
mercredis par mois, des membres de l’association Léo-Lagrange, spécialisée dans le
conseil sur les situations de
surendettement, et un huissier assureront des permanences en mairie dans une totale confidentialité*.
Les personnes surendettées ou
ayant des difficultés à payer
leur loyer trouveront une
oreille attentive.“Des institutions peuvent orienter le public
vers ces permanences. Un juge,
par exemple, peut demander
un accompagnement social des
personnes en difficulté”, souligne José Perez, responsable
municipal. Et le rôle de l’huissier? “Il peut être consulté pour
expliquer les procédures quand
on reçoit un commandement
de payer.” L’association Léo-Lagrange préfère agir dès les pre-
miers signaux de surendettement. “On travaille au cas par
cas. En fonction des situations,
on peut négocier un plan
d’apurement de la dette ou aider à la constitution du dossier
de surendettement”, détaille
Melissa Howard, précisant que
Léo-Lagrange ne traite que de
l’endettement des particuliers.
K. N.
*Bureau 311 A (3e étage). Prendre rendez-vous au 01 41 60 93 13. Première
permanence le mercredi 4 mars.
C I N É - D É B AT
Un symbole de la Résistance
L
e Magic Cinéma diffusait
le téléfilm Guy Môquet, un
amour fusillé, mercredi
11 février, dans le cadre du festival séquano-dyonisien “La Résistance au cinéma”. Une projection suivie d’un débat en
présence du réalisateur Philippe Bérenger et d’Odette Nilès, internée dans le même
camp que Guy Môquet, ce
jeune communiste fusillé à
l’âge de 17 ans à l’automne 1941
à Châteaubriant. “Il a été un
symbole très fort de la Résistance, se souvient Luc Jaume,
secrétaire de l’Anacr (Association des anciens combattants
de la Résistance). Au moment
de son exécution, nous nous
sommes dit qu’il fallait populariser son nom.” L’émotion
était au rendez-vous dans la
salle où de nombreux anciens
avaient fait le déplacement.“Je
À l’initiative des communistes du 93, une rencontredébat autour des mouvements qui animent les départements d’Outre-mer se tiendra vendredi 20 février à 19 h,
à la salle Maurice-Nilès.
Prendront part au débat
Hervé Bramy, secrétaire
départemental du PCF, Jean
Louis Lemoing, responsable
national du PCF en charge
des Dom-Tom, Francis Silande, de l’association balbynienne Les Amis de Justice, et
un représentant du PC guadeloupéen.
Précision
La semaine dernière dans l’article portant sur le budget
communal, une erreur s’est
glissée dans les propos cités
de Catherine Peyge, maire de
Bobigny. Le montant de la
taxe professionnelle n’est pas
de 27 millions d’euros mais
24. Ce qui représente 25 % du
budget de fonctionnement
et 51 % de ce même budget
hors masse salariale.
Journalisme
E X P U L S I O N S L O C AT I V E S
PHOTO : STÉPHANIE DE BOUTRAY
05-BB
connais bien le sujet et j’ai apprécié la vérité du film”, commente Gérard Cotteverte, Noiséen passionné d’Histoire.
L’objectif de la fiction, selon Philippe Bérenger, était de “tra-
duire l’amitié et la solidarité qui
unissaient tous ces hommes et
femmes internés”. Émue
“comme chaque fois qu’(elle)
voit le téléfilm”, Odette Nilès a
rappelé que des “Français ont
envoyé d’autres Français à la
mort” et que le sous-préfet de
l’époque “avait été décoré de la
légion d’honneur”. L’amie de
Guy Môquet de l’époque a livré avec pudeur, humour et
sincérité les anecdotes de ses
camarades d’infortune: “C’est
mon devoir d’honorer leur mémoire et de dire à la jeunesse de
rester unie et de résister quelles
que soient les époques”.
GUILLAUME TÉCHI
S E M A I N E D U 1 9 AU 2 5 F ÉV R I E R 2 0 0 9
L’atelier de journalisme qui se
tient au Campus de Bobigny
vient de se doter d’une vitrine
sur le Web. On y trouve ainsi
les articles mis en ligne par
les stagiaires et traitant aussi
bien de l’actualité locale que
nationale. En collaboration
avec Bonjour Bobigny, l’atelier
de journalisme avait déjà
publié trois numéros de
Dawa, version papier.
왘http://dawabobigny.wordpress.com.
Nouvelle promo
Quatre-vingts
nouveaux
élèves infirmiers intègrent,
lundi 23 février, l’Institut de
formation en soins infirmiers
(IFSI) de l’hôpital Avicenne.
Avec un taux de réussite de
85 % en 2008, l’école d’infirmiers de Bobigny est parmi
les meilleurs établissements
(IFSI) d’Île-de-France. La promotion 2008 comptait 94
élèves infirmiers.
Sécu
Pendant les vacances scolaires de février, l’espace
accueil de l’assurance-maladie situé à l’hôpital Avicenne
sera fermé jusqu’au 27 février.
Les assurés peuvent recourir
aux services à distance. Par
téléphone au 36 46 (prix d’un
appel local depuis un poste
fixe) du lundi au vendredi, de
8h30 à 17h.
왘Par Internet sur www. ameli.fr ou par
courrier (Assurance-maladie de SeineSaint-Denis, BP 60300, 93018 Bobigny
Cedex).
06 infos villes:z
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V I E P R AT I Q U E
<6
INFOS VILLE
URGENCES
A N I M AT I O N S D E VA C A N C E S
SPÉCIAL MARDI GRAS.
MARDI 24 FÉVRIER. Visite de la
tour Eiffel, suivie d’une dégustation de crêpes à la salle
Jean-Racine. 8 places par
quartier. PARTICIPATION : 5 €.
MENUS
CENTRES DE LOISIRS
SEMAINE DU 23 AU 27 FÉVRIER
왘Lundi 23: cervelas de volaille
en salade, blanquette de dinde
à l’ancienne, riz pilaf, tome des
Pyrénées, poire conférence.
왘Mardi 24: mardi gras : pamplemousse, suprême de hoki
sauce dieppoise, carottes Vichy,
crème de gruyère, beignet de
carnaval.
왘Mercredi 25:menu exotique:
salade antillaise, colombo de
poulet, patates douces/pommes vapeur, velouté aux fruits,
carpaccio d’ananas.
왘Jeudi 26: tarte à la ratatouille,
faux filet rôti, poêlée forestière,
brie, banane.
왘Vendredi 27: salade micette,
gratin de poisson, purée de
pommes de terre, petit suisse
sucré, cocktail de fruits.
RETRAITÉS
Animations
Les inscriptions sont ouvertes
pour :
G Vie de château et danse à la
ferme dans l’Essonne avec visite guidée du domaine de
Saint-Jean de Beauregard qui
a su conserver son environnement représentatif de l’art
de vivre au XVIIe siècle. Déjeuner dans l’ambiance d’une
ferme suivie d’une animation
dansante. Vendredi 20 mars.
Participation : 40 €.
>
25 février
MAIRIE ANNEXE
>
4 mars
MAIRIE ANNEXE
>
AILLAUD
E PSTEIN
11 mars
HÔTEL DE VILLE
>
18 mars
MAIRIE ANNEXE
R ACINE
TOURNOI DE FOOTBALL.
MERCREDI 25 FÉVRIER. Au gymnase Henri-Wallon, pour les
12-14 ans. Composition des
équipes: 6 + 1. Trois équipes
par quartier.
PARTICIPATION : 7 € PAR ÉQUIPE.
SMJ
Le Service municipal
de la jeunesse propose
de nombreuses
activités pendant
les vacances.
Voici le programme.
VISITE. VENDREDI 27 FÉVRIER. Les catacombes de
Paris. 8 places par quartier.
PARTICIPATION : 2 €.
Sortie au musée des arts forains. Vendredi 3 avril. Participation : 12,50 €.
G Au temps des foires médiévales à Provins avec visite de
la ville, déjeuner, puis découverte de la volière des aigles
suivie d’un spectacle moyenâgeux. Mardi 21 avril. Participation : 43 €.
PHOTO : DR
SOIRÉE CULINAIRE. JEUDI 26 FÉVRIER. À la mairie
Joseph-Epstein de 19 h à
23h30. 5 places par quartier.
PARTICIPATION : 5 €.
MUSÉE DU LOUVRE. MERCREDI 25 ET JEUDI 26 FÉVRIER.
À la découverte du musée
du Louvre sous forme de jeu
G
R E C YC L A G E
Vêtements
Trente conteneurs à vêtements sont installés dans
chaque quartier de la ville. Ce
qui permettra de les recycler
après un tri manuel: les vêtements en bon état seront revendus à bas prix dans des friperies (Emmaüs…), et les
vêtements abîmés serviront
de chiffons pour l’industrie ou
seront transformés en feutrine. Ces conteneurs sont
équipés de dispositifs anti-intrusion et seront collectés au
moins une fois par semaine.
PROPRETÉ
Encombrants
RENCONTRE
Maison
des parents
Relation parents-adolescents:
“Entre reproches et compliments,
subtil dosage… Parce que les
ados sont fragiles, comment les
accompagner ?” Rencontre le
mercredi 25 février à 18 h, animée par l’association Saga.
et d’un défi photo, en partenariat avec la CAF. 10 places
sur les deux jours. GRATUIT.
Pour s’inscrire, se présenter
au SMJ muni des documents suivants : fiche de
renseignements sanitaires,
autorisation parentale, fiche
d’inscription, photo d’identité, justificatif de domicile.
La fiche sanitaire, l’autorisation parentale et la fiche
d’inscription sont à retirer
au service jeunesse et à
compléter par les parents.
왘Quartier du centre-ville. 21-23, rue
du 19-Mars-1962. Tél.: 0141600453.
왘Quartier Pont-de-Pierre. Mairie de
proximité Jean-Racine. 3, rue JeanRacine. Tél.: 0148374432.
왘Quartier Étoile/Grémillon. 11, cité
Jean-Grémillon. Tél.: 0141500984.
왘Quartier Édouard-Vaillant. Mairie
de proximité Émile-Aillaud. 60, av.
Édouard-Vaillant. Tél.: 0148507602.
vous êtes abonné. Ils demandent ensuite de composer un
code qui est le 0≤ # en vous expliquant qu’il s’agit de vérifier le
bon fonctionnement de votre
portable. NE COMPOSEZ SURTOUT PAS CE CODE ET RACCROCHEZ IMMÉDIATEMENT. Ils
disposent de l’outillage permettant de lire votre carte SIM grâce
à ce code. Il ne leur reste plus
qu’à créer une nouvelle carte.
G
왘Maison des parents, 32, rue Berlioz
à Bobigny. Tél.: 0148458463.
ESCROQUERIE
Attention au
06 07 74 52 41
Attention! Un correspondant
laisse un message afin que vous
le rappeliez au 06 07 74 52 41.
N’appelez surtout pas ce numéro ou vos factures augmenteront sans commune mesure.
De plus, depuis quelque temps,
des escrocs ont trouvé un système pour utiliser frauduleusement vos portables. Ils vous appellent sur votre GSM, et se
présentent comme le“Provider”
Orange, SFR, Bouygues, auquel
CAF
Fermeture
En février et mars, les caisses
d’allocations familiales de
Bobigny, Noisy-le-Grand,
Rosny-sous-Bois et Saint-Denis sont fermées le jeudi. Les
lundi, mardi, mercredi et vendredi, les agences sont ouvertes de 8h30 à 16h30 sans
interruption.
A S S O C I AT I O N S
Bénévolat
La Confédération syndicale des
familles, basée à l’Étoile, recherche des bénévoles disponibles les lundi, mardi, jeudi ou
vendredi de 14 h à 16 h pour
participer à son activité d’apprentissage du français destinée aux personnes étrangères.
Formation initiale assurée.
왘Tél.: 0148482735.
La collecte des “monstres” se
fera le lundi 23 février pour les
cités Paul-Vaillant-Couturier, Pablo-Picasso, Les Sablons, Étoile,
Paul-Eluard,Chemin-Vert, Hector-Berlioz et Karl-Marx.
왘Regardez les pages 115, 116, 117 et
118 des Clefs pour Bobigny 2008-2009
pour connaître votre secteur.
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DIMANCHE 22 FÉVRIER
LEONETTI 100, AVENUE DE LA DIVISION
LECLERC, LE BOURGET
INFIRMIÈRES ET INFIRMIERS
>M CASALEGGIO //06 22 07 17 25
>M SOUALHIA //06 25 01 62 72
>M LARIVE, M DUCLOT,
M BIANNAY 3, RUE DE LA FRATERNITÉ
//06 86 40 40 72
>M PINEAU, M CHABOT,
M FEUILLOY 31, RUE ALCIDE-VELLARD
// 01 48 30 88 14
>Mme Barros 82, RUE DE L’ÉTOILE
// 01 48 32 80 05
>M. MARQUION, M MERCIER
26, AV. ÉD.-VAILLANT //01 48 91 30 92
ME
ME
ME
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AMBULANCES
> 01 48 50 16 89
> 01 48 31 13 10
URGENCES MÉDICALES
NUIT, DIMANCHES, JOURS FÉRIÉS.
> 0148321515
> 06 09 11 78 56
SOS SUICIDE PHÉNIX
> 0140444645
Déménagement
Les infirmières libérales Évelyne Casaleggio, Aïcha Soualhia, Élise Biannay, Yolande
Larive, Chantal Duclot, ainsi
que Claude Ragondet, kinésithérapeute, font part du transfert de leur cabinet au 3, rue de
la Fraternité. Les numéros de téléphones portables restent inchangés.
Aide aux devoirs
• L’association Imagine, Cité
Toi! ouvre une aide aux devoirs
les mardis et jeudis de 17 h à
19 h.COÛT : 5 € POUR UN AN.
• Parallèlement, l’association
est à la recherche de bénévoles
titulaires du bac pour accompagner les élèves.
왘Inscription sur place lors d’une permanence d’aide aux devoirs au 25, av.
Salvador-Allende ou au 0612438954.
ALLÔ,
LA MAIRIE ?
STANDARD 01 41 60 93 93
FAX : 01 41 60 93 00
www.bobigny.fr /
Mél: [email protected]
HORAIRES D’OUVERTURE
DU LUNDI AU VENDREDI 8 H 30 > 11 H 45
13 H 30 > 17 H 30. LE SAMEDI DE 9 H À 11 H 45.
ATTENTION : LE PREMIER JEUDI DE CHAQUE
MOIS, LA MAIRIE OUVRE SES PORTES
L’APRÈS-MIDI À PARTIR DE 15 H.
INSCRIPTIONS SCOLAIRES
01 41 60 95 36
RESTAURATION SCOLAIRE-ÉTUDE
01 41 60 95 51
SERVICE MUNICIPAL DE LA JEUNESSE
01 41 60 04 53
ACTIVITÉS CULTURELLES
01 48 96 25 75
48 96 25 60
CENTRES DE LOISIRS 01 41 60 95 67
SERVICE VOIRIE 01 41 60 95 04
SERVICE SOCIAL 01 41 60 99 50
SERVICE HYGIÈNE 01 41 60 95 44
SPORTS 01
COLLECTE SÉLECTIVE ET PROPRETÉ
08 00 093 001
07-BB-Gens d'ici:z
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11:10
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LES GENS D’ICI
< 7
VINCENT COQ
Haut de gamme
Quadra débonnaire, le pianiste Vincent Coq s’est installé à Bobigny
il y a tout juste un an. Les Victoires de la musique classique viennent
de récompenser son travail et celui de ses deux complices. Portrait.
obigny : un hasard.Vincent Coq
voulait quitter
Paris sans trop
s’en éloigner, dénicher
une maison, non-mitoyenne, pour préserver
ses futurs voisins et de
préférence pas trop loin
du métro. Bref, lorsqu’il
dégote une charmante
maison des années 1920
dans le quartier du tribunal, c’est un peu le coup
foudre. Il signe derechef.
En manière de cadeau de
bienvenue, les ex-propriétaires lui lèguent un
encombrant aquarium
impossible à transbahuter, et les poissons exotiques avec… Depuis, Vincent Coq cohabite avec
ses silencieux compagnons. Non loin du “bocal”, trône un grand piano
noir. L’instrument est
drapé d’un boutis comme
on protège un pur-sang à
la fois fragile et précieux.
Chaussons aux pieds,
tasse de café en main,
l’hôte se cale sur un petit
récamier vert empire qui
ferait baver d’envie les
amateurs du genre. Sans
ostentation, Vincent Coq
aime la belle ouvrage et
le style. Et chine d’ailleurs
volontiers brocanteurs et
antiquaires.
Prix. C’est sa deuxième interview de la journée, mais il n’est
ni blasé ni pressé. Bavard assurément… Homme discret, il
n’est pourtant pas n’importe
qui dans le monde de la musique classique, mais le pianiste du fameux du trio Wanderer, orchestre de chambre au
répertoire principalement romantique, dont experts et
amateurs s’accordent à dire
qu’il est sans doute l’une des
meilleures formations du
genre au monde. Le 8 février
dernier, alors qu’il donnait un
concert en Angleterre, le trio
s’est ainsi vu décerner une Victoire de la musique dans la catégorie “Formation de mu-
B
sique de chambre de l’année”.
“Ce fut une surprise. Même si
ces prix sont souvent décriés –
surtout par ceux qui ne les ont
pas. Mais quoi qu’on en dise, ça
fait toujours plaisir”, dit-il simplement. Le trio réalise un triplé puisque déjà distingué
en 1997 et 2000. Mais il a décroché bien d’autres prix en
France et à l’étranger. En 1988,
un an après leur rencontre,Vincent Coq, Jean-Marc PhillipsVarjabédian (violoniste) et Raphaël Pidoux (violoncelliste)
remportent le prestigieux
concours ARD de Munich et,
deux ans plus tard, la Fischoff
Chamber Music Competition
aux États-Unis. La liste est loin
d’être exhaustive.
Artisan. Plus encore que cette
troisième Victoire,Vincent Coq
apprécie surtout que la cérémonie soit diffusée sur une
chaîne publique à une heure
de relative grande écoute. “Plus
on s’adresse à un public de
“non-connaisseurs”, plus l’exigence de qualité doit être
grande”, estime-t-il. Et de poursuivre sans respiration et de
son phrasé légèrement saccadé : “Je déteste qu’un producteur d’émission nous demande de jouer des musiques
“pas trop classiques”. Nous
sommes des musiciens de musique classique. Si on nous demande de jouer, on va interpréter Brahms, Schubert ou
Schumann parce que c’est le
“Plus on s’adresse
à un public de
non-connaisseurs,
plus l’exigence
de qualité doit
être grande”
cœur de notre répertoire.” Pour
lui, la musique classique peut
trouver un large public. Et ce
public a le droit au meilleur. Il
faut juste l’accompagner, être
inventif dans les formats et les
tarifs. “Les Folles journées de
Nantes, auxquelles nous participons depuis leur création, sont
un événement énorme et po-
S E M A I N E D U 1 9 AU 2 5 F ÉV R I E R 2 0 0 9
pulaire qui rassemble mélomanes, jeunes, familles
et retraités de la région.
La formule est simple :
des concerts de qualité et
des tarifs modérés.
120 000 billets ont été
vendus lors de la dernière
édition”, explique-t-il. Assis au piano depuis l’âge
de 6 ans,Vincent Coq, qui
n’est pas issu d’une famille de musiciens,
conserve la passion de
l’artisan plus, peut-être,
que celle de l’artiste. Il
aime la perfection, le travail bien fait et la peine
qu’on se donne pour l’accomplir. Pas étonnant
alors que le trio soit édité
par Harmonia Mundi.
“C’est une entreprise qui,
malgré sa bonne taille,
reste familiale. Elle vend
des disques, pas des actions. Erato, joyau français au catalogue extraordinaire, a été coulée en
trois ans après avoir été
rachetée par Warner International”, se désole le
musicien.
Professeur à Bobigny.
De la réforme de la justice en passant par les
difficultés de la presse
quotidienne, Vincent
Coq s’intéresse à moult
sujets, qu’ils soient sociaux, sociétaux ou politiques.
Dès qu’il peut, il va écouter
des concerts, mais avoue un
penchant un tantinet casanier. Pas étonnant lorsque l’on
sait que le trio donne plus de
80 représentations par an à
travers le monde. Des déplacements qui éloignent le pianiste de ses pénates six mois
de l’année. Malgré un emploi
du temps chargé, Vincent Coq
enseigne son art depuis septembre deux fois par semaine
au conservatoire Jean-Wiener
de Bobigny. Une touche de
plus à son piano. Un professeur haut de gamme pour les
Balbyniens.
Françoise Vlaemÿnck
Photo : Sylla Grinberg
08-09-BB ENQUETE:z
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ENQUÊTE
<8
FILIÈRE PROFESSIONNELLE
Passe ton
bac plus vite !
ac pro: nous voulons garder la
possibilité de passer notre diplôme
en quatre ans” : tel était l’un
des slogans entendu lors des
manifestations qui se sont tenues dès l’an passé dans toute
la France contre les suppressions de postes dans l’Éducation nationale. La réforme du
bac pro fait en effet partie d’un
ensemble de changements à
venir dans la politique d’éducation: fermetures de classes,
disparition programmée des
réseaux d’aides spécialisées
aux élèves en difficulté (Rased),
loi sur l’autonomie des universités, etc. La semaine dernière,
lors du Salon de l’orientation
qui a eu lieu sur le campus de
Bobigny, plusieurs professionnels ont exprimé leurs doutes
quant à l’évolution de la filière
professionnelle. Sur son stand
du centre de formation Gustave-Eiffel, Nicolas Chorin, développeur de l’apprentissage,
l’affirme : “Ce qui est sûr, c’est
que le bac pro en trois ans intéresse le public. Mais je sais
d’avance que les chefs d’entreprise vont me dire qu’ils préféraient ‘les jeunes d’avant la réforme, car ils savaient faire des
choses.’ En effet, les élèves qui
étaient passés par un CAP ou
un BEP possédaient de bonnes
connaissances, alors que dorénavant, ceux qui arriveront en
seconde professionnelle seront
plus jeunes et partiront de
zéro.” Marc Bourdais, qui dirige
le centre de formation des
Compagnons du tour de
France, le dit carrément: “L’enjeu est avant tout économique
“B
BYE-BYE BEP
À partir de la rentrée prochaine, le bac
pro va connaître un changement
en profondeur : il se préparera
en trois années, au lieu de quatre
actuellement. Un nouveau système
qui suscite bien des interrogations.
– supprimer des postes – et l’on
fabrique un produit de communication appelé bac pro,
sans que la qualité soit au
centre des préoccupations.
Dans le secteur du bâtiment, le
bac n’est pas une qualification
qui nous intéresse énormément. Nous avons surtout besoin de CAP pour les tâches
d’exécutant ou de personnes diplômées d’un BTS, qui pourront
alors se diriger vers les bureaux
d’études. On nous supprime le
Avec la réforme du bac pro, le BEP créé en 1945 n’existera plus en tant
que tel. Il est appelé à devenir une certification intermédiaire, obtenue
en contrôle continu pendant le parcours en trois ans. Quatre spécialités de BEP sont cependant maintenues : carrières sanitaires et
sociales, conduite et services dans le transport routier, métiers de la
restauration et de l’hôtellerie, optique et lunetterie. Mais leur maintien, provisoire, est lié à la création ou à la rénovation de spécialités
de baccalauréats professionnels. Ces BEP continueront donc à
relever de l’ancienne réglementation jusqu’à ce qu’ils soient, à terme,
rénovés comme tous les autres.
L’école hôtelière de Bobigny, située rue de Paris.
BEP alors que celui-ci permettait une entrée sur le marché
du travail pour des jeunes qui
n’avaient pas la capacité ou
l’envie d’aller plus loin. On va les
obliger à aller jusqu’au bac au
détriment des CAP.”
Maturité. Et qu’en pense-t-on
dans les lycées? Laurence, surveillante générale à l’école hôtelière de Bobigny, trouve que
“c’est dommage de mettre tout
le monde dans le même panier.
Je pense que cela va faire perdre
un an à nos élèves, une année
essentielle pour leur permettre
de mûrir, de réfléchir.” Mais ce
sont sans doute les jeunes qui
en parlent le mieux. Gwenaëlle étudie au lycée professionnel André-Sabatier de Bobigny, en première année de
bac pro esthétique. “J’ai obtenu
auparavant un CAP en un an.
Je pense qu’avec un bac pro en
trois ans, le niveau va être plus
élevé et que les élèves auront
moins de temps pour apprendre. Mon CAP m’a bien préparée au côté pratique du métier, tandis que l’enseignement
dispensé en bac pro est plus
théorique. Forcément, cela plaît
moins à certains d’entre
nous…” Pour sa copine Maëlle,
“il faudra être très motivé et déterminé à y arriver, car le bac
pro exige beaucoup d’autonomie de la part des élèves. Le
rythme est très soutenu et il y
a du travail à faire à la maison
et pendant les vacances.”
“Réussir en bac pro est à mon
avis une question de maturité:
une année de plus n’était sans
doute pas du luxe”, souligne
Estelle, elle aussi scolarisée en
esthétique. Daniel Georges
Photos : Serge Barthe
S E M A I N E D U 1 9 AU 2 5 F ÉV R I E R 2 0 0 9
É D U C AT I O N
Qualité ?
armi l’amoncellement de
réformes qui touchent la
France depuis deux ans, il
en est une qui a peut-être
moins fait parler d’elle que les
autres. Pas dans la communauté éducative en tout cas,
puisqu’il s’agit de la transformation de la filière professionnelle du baccalauréat.
Jusque-là, le baccalauréat professionnel, qui a vu le jour en
1985, se préparait en deux années après un BEP, ou plus rarement après un CAP. Il fallait
donc quatre ans (2 + 2) pour
l’obtenir, soit une année de
plus que pour un bac général
ou technologique. Mais à partir de septembre prochain, tout
change et le parcours est ramené à trois ans. Désormais, à
l’issue du collège, les élèves qui
souhaitent s’engager dans la
voie professionnelle opteront
soit pour une seconde professionnelle – avec le bac pro
comme objectif –, soit pour
une première année de CAP.
Dans le premier cas, ils seront
donc susceptibles d’obtenir
leur diplôme en trois ans,
comme leurs copains de la filière générale. C’est d’ailleurs
l’un des objectifs du ministère
qui – outre la volonté “d’augmenter le nombre de bacheliers
professionnels” – parle “d’assurer l’égale dignité des voies professionnelle, générale et technologique par l’unification de
la durée du parcours scolaire au
lycée”. Dès la rentrée prochaine, les deux années de BEP
seront donc remplacées par
une seconde professionnelle.
Dévalorisation. Assiste-t-on à
la disparition du BEP? En tant
que diplôme, oui (lire encadré).
Celui-ci devient une simple certification: sans grande valeur
selon les opposants à la réforme, qui craignent que cette
suppression n’exclue du système d’éducation les élèves les
P
08-09-BB ENQUETE:z
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ENQUÊTE
<9
INFOS PRATIQUES
plus en difficulté, précipitant Les métiers de l’impriainsi une augmentation des merie sont enseignés
sorties de l’école sans qualifi- au lycée Alfred-Costes.
cation. Sans donner son point
de vue personnel sur le fond
de la réforme, Michèle Vigniel, cées professionnels. Cette réproviseur du lycée André-Sa- forme va en revanche contribatier de Bobigny, relève “qu’il buer à dévaloriser ce bac,
est difficile de dire si le bac pro puisque tout le monde ou
sera plus difficile à obtenir en presque l’obtiendra! Certes, on
trois ans, car nous n’avons pas proposera peut-être à certains
le recul nécessaire. Cela va chan- d’aller en CAP, mais il faut sager bien des habitudes mais de- voir que la création de classes
vrait rendre le bac accessible à de CAP n’est nullement à l’ordre
plus de monde. Se contenter du jour.”
d’un CAP n’est plus suffisant au- Économie. Y aura-t-il avec
jourd’hui mais il faudra veiller cette réforme un nouvel enà ce que les plus faibles ne gouement pour le CAP ? “Le
soient pas noyés. Ce qui est po- CAP est effectivement confirmé
comme premier
sitif en tout cas,
diplôme de nic’est qu’il existera
des passerelles :
“Il faudra être veau V mais les
d’afun élève de setrès motivé procédures
fectation telles
conde générale
car le bac
qu’elles existent –
souhaitant se répro exige
on ne connaît
orienter pourra
pas encore celles
beaucoup
intégrer une première profession- d’autonomie ” qui seront en vigueur pour la
nelle,
tandis
GWENAËLLE,
rentrée prochaiqu’un élève en seLYCÉENNE
ne – ne favorisent
conde professionpas forcément les
nelle qui se serait
trompé de filière aura la possi- élèves de troisième générale.
bilité d’en changer.” Jean- Un système de points attribue
Claude Beauvisage, le directeur pour l’instant davantage de
de l’école hôtelière de Bobigny, places aux élèves qui sortent
reconnaît que “le BEP était un de la troisième en alternance”,
tremplin pour des jeunes dé- fait remarquer Catherine Vié,
scolarisés. Ce nouveau bac pro la directrice du CIO de Bobivise à faire monter les élèves à gny. Elle conseille aux jeunes
un niveau supérieur, cela cor- de bien réfléchir à quel bac pro
respond aux exigences de notre ils veulent postuler, tout en saformation qui évolue sans cesse chant que certaines filières
vers le haut de gamme”. Mais sont très demandées et manpour Jérôme Piques, professeur quent de places. Abdallah Amde français au lycée André-Sa- ghar, enseignant au Blancbatier, “tout le monde n’a pas Mesnil et membre du bureau
forcément le niveau – ou l’en- départemental de la CGT-Éduvie – d’aller jusqu’au bac. J’ai cation 93, estime de son côté
l’impression que l’on veut at- qu’il “y a une maturité que l’on
teindre un taux de 100 % de n’aura plus. Ne nous voilons
bacheliers. À l’époque, lorsque pas la face: les gamins qui inl’on a créé le bac pro, il s’agissait tègrent un lycée professionnel
de donner de la valeur aux ly- ont souvent connu des pro-
blèmes dans leur scolarité, ou
le font par défaut. Dire que cela
les pénalise d’obtenir un bac en
quatre ans au lieu de trois est
une hypocrisie. Cette réforme
ne cherche-t-elle pas plutôt à
faire des économies? Si ce n’est
pas le cas, maintenons les
moyens humains et financiers
des quatre années sur trois ans.
Je voudrais prendre un seul
chiffre: un élève de BEP reçoit
actuellement 1156 heures d’enseignement professionnel en
deux ans. Avec le nouveau bac
pro que l’on nous propose, il
n’en recevra que 1 152 en trois
ans. Pour un diplôme qui se dit
professionnel, c’est un peu
gênant!” Le responsable syndical s’interroge également
sur l’épreuve de rattrapage. Les
élèves qui auront obtenu
entre 8 et 10 devront en effet
passer un entretien de vingt
minutes devant deux membres d’un jury composé d’un
enseignant et d’un professionnel. “Il est dit que cette
épreuve ne portera pas sur les
Les procédures d’affectation
pour les lycées professionnels,
fixées par l’inspection académique, devraient être connues en mars ou avril prochains. Parents et élèves en
seront informés au sein de
leur établissement. Habituellement, pour les filières pros,
ce sont les résultats scolaires
– et non la proximité des lycées – qui sont déterminants.
왘CIO (CENTRES D’INFORMATION ET
D’ORIENTATION). Établissements
publics sous tutelle du ministère de l’Éducation nationale.
La mission principale des
conseillers d’orientation-psychologues consiste à accompagner les jeunes dans leur
démarche d’orientation.
CIO DE BOBIGNY 11, RUE DU 8-MAI1945, OUVERT DU LUNDI AU VENDREDI, DE 9H À 12H30 ET DE 13H30
À 17H. PENDANT LES VACANCES SCOLAIRES, IL EST PRÉFÉRABLE DE S’ASSURER AU PRÉALABLE DE L’OUVERTURE.
TÉL.: 0148311064.
왘55 BACS PROS. Pour connaître
les 55 bacs pros que l’on peut
préparer en trois ans ainsi que
disciplines étudiées. On peut
alors supposer qu’on cherchera
à savoir si le candidat s’exprime
correctement: si c’est le cas, on
lui donnera son diplôme et
cette courte épreuve aura donc
eu autant d’importance que
l’ensemble des matières étudiées pendant trois années.
C’est à nos yeux une façon de
déprofessionnaliser l’enseignement professionnel. Un comLe lycée André-Sabatier
prépare notamment
au bac pro esthétique.
S E M A I N E D U 1 9 AU 2 5 F ÉV R I E R 2 0 0 9
leur programme, rendez-vous
sur www.onisep.fr, le site de
l’Office national d’information sur les enseignements et
les professions, rubrique “Formation”.
왘“SAUVONS LES BEP”. À l’initiative de plusieurs organisations syndicales – dont la CGT,
la FSU, FO ou encore Sud –,
une pétition intitulée “Sauvons les BEP” est à signer sur
www.sauvonslesbep.org.
왘RÉFORME DU BAC PRO. Pour
consulter la présentation de
la réforme par le ministère de
l’Éducation nationale, rendezvous sur:
http://eduscol.education.fr/D
0240/renovation2009.htm.
왘RÉUSSIR EN SEINE-SAINT-DENIS.
L’association se bat depuis
vingt ans aux côtés des lycéens sans bahut pour régler
leurs problèmes d’inscription.
Plein d’infos sur son site, ainsi
qu’une pétition pour demander la création de deux nouveaux lycées dans le département: www.reussirenseine
saintdenis.org.
ble !” Autre point d’inquiétude: “Parmi le volume horaire
hebdomadaire, qui est d’environ 46 heures, 16 heures seront à affecter par les chefs
d’établissement. Ceux-ci définiront ainsi les matières d’un
bon tiers de l’enseignement et
pourront choisir d’abonder telle
ou telle discipline au détriment
d’une autre. Cela promet des
discussions tendues dans les
salles de profs et risque de créer
les conditions de la division
entre enseignants, au détriment de la qualité de la formation dispensée.”
D. G.
10-BB
JUDO:z
18/02/09
11:13
Page 10
SPORT
<10
TOURNOI DE JUDO
Satisfaction totale
“Bienvenue à Bobigny”, proclamait la
banderole installée dans le gymnase
Henri-Wallon ce week-end. L’AC Bobigny-Judo organisait en effet son tournoi annuel en l’honneur de Yamine
Djéroud, le judoka de l’ACB décédé en
juillet 2006. Le tout dans une joyeuse
ambiance familiale ! Samedi 14 février, huit équipes cadettes se sont affrontées sur le tatami et Bobigny a terminé 3e. Ce fut ensuite au tour de
quinze équipes seniors, dont quatre
clubs de 1re division, soit l’élite du judo
français, avec les équipes de Chilly-Mazarin, Asnières, Blanc-Mesnil et Montreuil. Bobigny a terminé 5e malgré
une équipe composée de moitié par
des juniors : un résultat prometteur
pour l’avenir. “Neuf arbitres officiels ont
assuré le bon déroulement des combats et les jeunes du club se sont occupés des pesées et de l’affichage des
scores”, souligne Frédéric Paupert, l’un
des organisateurs de l’événement. Dimanche 15 février, ce sont plus de 500
enfants âgés de 6 à 10 ans (prépous-
sins, poussins et benjamins) qui ont
répondu présent. Ils représentaient 14
clubs de toute l’Île-de-France. Parmi
eux, Éric, âgé de 7 ans et qui habite le
quartier des Bons Enfants, a remporté
une médaille de bronze : “C’est mon
premier tournoi et ma première médaille : je suis vraiment très content de
l’avoir gagnée à Bobigny en plus. Je vais
l’accrocher dans ma chambre !” Le
challenge a été remporté par Asnières,
Blanc-Mesnil a terminé deuxième, devant Fontenay-sous-Bois. Bobigny –
qui jouait à domicile et comptait donc
beaucoup plus de judokas que les
autres clubs – n’était pas classée.
“Nous sommes très contents d’avoir à
nouveau organisé ce tournoi. Au rayon
satisfactions, nous notons que le plateau senior est de plus en plus fort et
que le nombre de clubs pour les enfants
augmente tous les ans. À nous de tout
mettre en œuvre pour que l’année prochaine, ce soit encore mieux !” précise
Frédéric Paupert. Daniel Georges
Photos : Pascal Raynaud
S E M A I N E D U 1 9 AU 2 5 F ÉV R I E R 2 0 0 9
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SPORT
Le neuvième
tournoi de
l’ACB se poursuit jusqu’au
26 février.
L’occasion de
découvrir une
compétition
bien huilée et
les meilleurs
espoirs
formés à
Bobigny.
e n’est pas encore l’âge
de raison mais à bientôt dix ans, le tournoi
des jeunes de l’ACB
tennis a déjà acquis une certaine maturité. Depuis mercredi dernier, les rencontres
s’enchaînent sans discontinuer
et sans accrocs sur les deux
courts du complexe ArthurAshe. Jusqu’à jeudi prochain,
200 joueurs âgés de 11 à 18 ans
et répartis en quatre catégories d’âge vont tenter de s’octroyer le gain de ce tournoi qui
s’est fait un nom dans le département et au-delà des frontières de la Seine-Saint-Denis.
“On compte de nombreux fidèles. Tant qu’ils n’ont pas dépassé l’âge limite, les filles et
garçons reviennent souvent
nous voir chaque année”, se félicite Michel Deleury, le président de la section tennis.
Preuve de cette bonne santé,
le tournoi de Bobigny fait le
plein pendant toute la quinzaine.“À chaque édition, on est
<11
EN VACANCES
TENNIS
Un tournoi
sans revers
ATHLÉTISME
: DR
Pour sa première course de la
saison, Muriel Hurtis-Houairi
a fini 4e du
60 m du meeting en salle de
Liévin, le 10 février dernier
(7’’35). Engagée
ce vendredi au
meeting de
Bercy, la Balbynienne n’a pu se
classer que 5e
de la finale en
7”38, derrière
une autre Française, Myriam
Soumaré (7”31).
TENNIS
: SYLLA GRINBERG
Monfils assure
PHOTOS
200 JEUNES DE 11 À 18 ANS Y PARTICIPENT.
obligés de refuser trente à quarante enfants ou de les mettre
sur des listes d’attente, raconte
le responsable balbynien. C’est
un peu la rançon du succès.”
Convivialité. Il faut dire que le
club de Michel Deleury cultive
depuis toujours la convivialité.
Avec ses deux courts couverts
et un club-house qui donne directement sur les aires de jeu,
les parents peuvent assister
aux rencontres dans un certain
confort et une ambiance dé-
tendue. L’ACB tennis cherche
aussi à se démarquer des
autres tournois en variant les
lots remis aux vainqueurs. L’an
dernier, au lieu d’une housse
de raquettes ou d’un vêtement
de marque comme dans la
plupart des tournois, certains
gagnants sont repartis avec un
lecteur DVD. “L’organisation est
bien rodée, explique le président. Bien sûr, on pourrait encore mieux faire mais à ce niveau-là, il s’agit de détails.”
R U G BY
Gagner pour éviter Chalon
L
왘Renseignements : direction des
Sports, 11, rue du 8-Mai-1945. Tél. :
01 48 96 25 60 ou directement sur
les installations sportives.
Hurtis en demi-teinte
C
’ACB Rugby 93 affronte
Niort, ce dimanche aprèsmidi à Henri-Wallon, pour
la dernière journée de la phase
de poule avec un seul et
unique but : terminer en tête
de son groupe. L’enjeu est de
taille car Bobigny éviterait Chalon-sur-Saône lors du trophée
Jean-Prat qui débute dès le
week-end suivant. “Chalon apparaît comme la grosse équipe
Pour les vacances scolaires, les
éducateurs du service des
sports attendent les jeunes
Balbyniens âgés entre 9 et 25
ans dans les différentes installations sportives pour un large
éventail de disciplines.
PHOTO
11:14
de cette première phase, estime
Philippe Canto, l’entraîneur des
Rouge et Noir. Ils n’ont perdu
qu’une seule fois et semblent
être bâtis pour intégrer la Pro
D2.” Hélas pour eux, les Balbyniens devront s’imposer avec
le bonus offensif (soit trois essais d’écart) et sont tributaires
dans le même temps du résultat de Limoges, opposée à
Montluçon sur son terrain. “On
n’a pas notre destin en main. Si
Limoges prend le bonus offensif,
on termine deuxièmes”, explique Canto. Reste que cette
rencontre va aussi permettre
aux partenaires d’Adrien Mar-
bot de réviser leurs gammes
avant le début du trophée
Jean-Prat. À l’orée des play-offs,
Bobigny veut encore affiner
son jeu, en progrès constant
depuis plusieurs semaines.
“On se doit de rester sur la
continuité”, commente le
coach. Face à une formation
niortaise qui les avait
contraints au match nul à l’aller, les Balbyniens espèrent
donc engranger un neuvième
succès. Et asseoir quelques certitudes pour ravir, pourquoi
pas, la première place au nez
et à la barbe des Limougeauds.
F. G.
Relève. Ce tournoi est aussi un
révélateur de la bonne santé
d’une section qui, avec des
moyens limités (deux courts
seulement), parvient à former
quelques joueurs de talent. Par
le passé, Emilia Milovanovic,
aujourd’hui aux États-Unis,
Adam Duprat, ancien champion départemental, ou encore
Olivia Sanchez, qui a franchi un
tour lors du dernier tournoi de
Roland-Garros, sont passés par
les rangs de l’ACB. Aujourd’hui
la relève est prête. Lors de ce
tournoi, les observateurs porteront un œil intéressé sur la
jeune Waffa Achemaoui, là encore une ancienne championne départementale surclassée dans la catégorie des
17-18 ans. Malheureusement,
le club balbynien a appris à
supporter l’exode de ses
joueurs d’avenir. “Quand ils
sont bons, ils partent vers un
club où les structures sont plus
importantes. Ça fait mal au
cœur mais c’est comme ça, déplore Michel Deleury. Avec
deux courts supplémentaires,
cela nous permettrait de nous
développer un peu plus.” Cette
saison, l’ACB tennis compte
260 adhérents pour deux
courts. Les normes fédérales
prévoient, elles, 1 court pour
100 personnes…
Frédéric Gouaillard
S E M A I N E D U 1 9 AU 2 5 F ÉV R I E R 2 0 0 9
Gaël Monfils poursuit son bon
début de saison. Le tennisman
d’origine balbynienne s’est
hissé jusqu’en demi-finale
du tournoi de Rotterdam (Pays-Bas),
après avoir battu
successivement
deux autres Français,
Michael LLodra et Julien Benneteau. Visiblement diminué
par des douleurs à
l’estomac, l’actuel
n° 12 mondial s’est
incliné vendredi en
deux sets devant le meilleur
joueur du monde, Rafael Nadal (6-4, 6-4).
BOXE
Qualifications
Les boxeurs de l’ACB ont obtenu de bons résultats le weekend dernier. Lila Aissa (minime)
et Celia Schroder (espoir) se
sont qualifiées pour les demifinales du Championnat de
France. En kick-boxing, Steeve
Zaidi a gagné sa place pour les
quarts de finale du Championnat de France classe A, et
Sofian Chaara pour les demifinales du championnat de
France juniors.
FOOTBALL
Report
La rencontre entre Tremblay
(9e) et l’ACB (11e) a été reportée
en raison des intempéries.
Prochain match le 1er mars à
15 h 30 à Delaune contre Franconville (2e).
: DR
18/02/09
PHOTO
Sport :z
photo : Willy Vainqeuer
11-BB
18/02/09
11:16
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LA SEMAINE DE BOBIGNY
<12
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왘Le bal des actrices
FRANCE, 2008, 1 H 45
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Maïwenn tire un portrait
cynique et attachant des
actrices à travers un vrai-faux
documentaire où chacune
pratique l’autodérision dans
sa forme la plus aboutie. Une
vraie réussite.
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왘Walkyrie (vo)
USA-ALLEMAGNE, 2008, 1 H 50
RÉALISATION : BRYAN SINGER
Le colonel Stauffenberg s’inquiète de voir Hitler précipiter l’Allemagne et l’Europe
dans le chaos. En 1942, il tente
de convaincre plusieurs officiers supérieurs de la nécessité de renverser Hitler et
rejoint la Résistance alleman-
왘The Club (vo)
G.-B., 2008, 1 H 35
RÉALISATION : NEIL THOMPSON
Danny, ouvrier à l’usine, est au
bord de la dépression nerveuse mais décide de réagir. Il
sympathise avec un groupe de
videurs de boîte de nuit. Louis,
Sparky et Rob l’acceptent tout
de suite et lui redonnent
confiance. Entraîné dans leur
univers, il se retrouve lié au
parrain du milieu local et
plonge alors dans un monde
de violence et de perdition.
Séances: JEU 20H45/ SAM 18H30/
DIM 18H30/ MAR 18H15.
왘Espion(s)
FRANCE, 2008, 1 H 39
RÉALISATION : NICOLAS SAADA
Vincent travaille comme bagagiste dans un aéroport. À
la suite de l’explosion d’une
valise diplomatique, Vincent
est contraint par la DST de
collaborer. Direction Londres
où il va devoir séduire la
femme d’un homme d’affaires anglais lié à un réseau
terroriste syrien.
Séances: JEU 18H30/ VEN 20H30/
SAM 18H30/ DIM 14H15/ LUN 20H30/
MAR 18H30.
Davy Sicard en concert
JEUNE PUBLIC
Sa culture cosmopolite fait de Davy Sicard l’heureux messager
d’un maloya aux couleurs groove. Auteur-compositeur, interprète, l’artiste a livré un premier album en 2006, Ker maron,
entre quête initiatique et identitaire, dans lequel il évoque la
famille, la liberté, la musique.
왘Volt, star malgré lui
USA, 2008, 1 H 35
RÉALISATION : CHRIS WILLIAMS
ET BYRON HOWARD
Photo : Walt Disney Studios
de pour mettre au point
l’opération Walkyrie destinée
à éliminer le Führer…
Séances: JEU 18H15/ VEN 18H15/
Photo : SND
12 Agenda:z
Pour le chien Volt, star d’une
série TV à succès, chaque
journée est riche d’aventures,
de danger et de mystère, du
moins devant les caméras. Ce
n’est plus le cas lorsqu’il se
retrouve loin des studios
d’Hollywood, à New York… Il
va alors entamer la plus
périlleuse des aventures –
dans le monde réel cette fois
– et se trouver deux compagnons de voyage: un chat
abandonné et un hamster.
À PARTIR DE 6 ANS.
Séances: JEU 14H30, 16H15/
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MAR 14H30, 16H15/ MER 14H15, 16H30.
왘Cœur d’encre
USA, 2009, 1 H 47
RÉALISATION : IAIN SOFTLEY
Récit d’aventures trépidant et
peuplé de “méchants” tantôt
terrifiants, tantôt grotesques,
Cœur d’encre est une belle histoire de famille. À PARTIR DE 8 ANS.
Séances: JEU 14H15, 16H30/
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CONCERT
Reggiani
chante Ferré
Des chansons inédites ou
méconnues… Des pépites
poétiques que cherche le
chanteur Nicolas Reggiani,
accompagné du pianiste de
jazz Giovanni Mirabassi.
Ensemble, ils font une rencontre forte avec la famille
Ferré. Mathieu Ferré leur
confie les inédits de Léo. Une
plongée jubilatoire dans
l’univers de l’interprète de
Paname. Un concert donné
dans le cadre du printemps
des Poètes. TARIF : 5 €.
왘La menuiserie – Espace Archipel 93,
77, rue Jules-Auffret à Pantin.
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l’œuvre à travers une exposition très interactive où le visiteur mène l’enquête pour
Touba
Touba, capitale de la confrérie
musulmane des Mourides,
est située à 150 kilomètres de
Dakar au Sénégal. Tous les
ans, des centaines de milliers
de pèlerins s’y retrouvent
pour la fête du Magal, qui
célèbre le départ en exil du
fondateur de la confrérie. Le
photographe Éric Guglielmi a
fait deux séjours à Touba, qui
donnent lieu à une expo présentée à la bibliothèque.
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S E M A I N E D U 1 9 AU 2 5 F ÉV R I E R 2 0 0 9
13-BB
Culture:z
18/02/09
11:19
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C U LT U R E
<13
Des élèves d’André-Sabatier, Marie Desplechin et l’écriture
en guise de passerelle pour dire un Bobigny intime,
une ville, un quartier à soi. Le projet est devenu livre…
obigny est
une ville naturelle, toute verte,
moins bruyante que
Dhaka, avec beaucoup
d’arbres. (…) Il y a trop de
bruits dans mon ancienne
ville, des gens qui crient
dans la rue, les vendeurs
de fruits, de légumes, de
jouets, de maquillage, de
DVD, etc. À Dhaka, il y a
15 millions d’habitants.”
Ces mots, aujourd’hui
confinés dans un ouvrage
collectif, sont ceux de Monica, 19 ans, originaire du
Bangladesh. “Au début du
projet, j’avais peur, je ne
Marie Desplechin
parle pas bien le français.”
(à gauche) et
Désormais, la jeune fille
les apprentis écrivains.
semble s’être affranchie
de ses craintes. Marie
Desplechin le dit, “l’écriture ap- risienne sur Bobigny n’est abpartient à tout le monde !”. Ja- solument pas condescendant,
mais rassasiée d’histoires que expose Guillaume Bozonnet,
d’autres lui content, l’auteure documentaliste du lycée. Avec
de Bobigny centre-ville n’aurait Thierry Hauget, professeur de
pas imaginé que cette der- français, nous avons imaginé
nière gourmandise littéraire, un projet où nos élèves rédigeconçue avec le photographe raient un texte à propos de BoDenis Darzacq et publié en bigny, de leur ville natale ou
2004, aurait fait son chemin d’ailleurs, à la manière de Bojusqu’au lycée professionnel bigny centre-ville. Il s’agit d’une
André-Sabatier et donné lieu classe en majorité de garçons
à une nouvelle aventure. “J’ai au rapport assez distant avec
trouvé le livre de Marie très in- la littérature, l’objet livre, la lectéressant. Ce regard d’une Pa- ture. On s’est alors demandé
PHOTO
: SERGE BARTHE
“B
pourquoi ils ne seraient pas capables de lire ce livre et d’écrire
à leur tour.”
Immigration. Septembre
2007, le projet démarre. Carnet
à la main, regard bien ouvert,
les jeunes arpentent Bobigny
en compagnie de Magali Malochet, du bureau du patrimoine. L’idée ? Percevoir l’évolution historique et urbaine
d’une ville. Ils savent dorénavant que “l’un des bâtiments situés dans l’enceinte du lycée fut
une maison maraîchère”, ex-
AT E L I E R D ’ É C R I T U R E
Polar et mythe américains
’emparer d’un objet,
en gratter la surface et
tenter ainsi de comprendre de quoi il est fait. Une
façon de démythifier ce que l’on
fantasme, magnifie…” Le metteur en scène et dramaturge
Nicolas Bigards ne déroge pas
à l’exercice de réflexions et de
confrontations de point de vue
“S
LE GRAND SOMMEIL
qui ont cours dans ses ateliers
d’écriture. Pour la quatrième
édition, ces rendez-vous donnés à la bibliothèque, plus que
jamais adossés à un travail
théâtral dans le cadre des
Chroniques du bord de scène,
saison 2, ont pour thème le polar américain, plus précisément
le mythe américain et ses représentations. “La notion de
rêve américain a pris du plomb
dans l’aile ces dernières décennies, avant de retrouver une certaine vigueur à l’aune d’une récente élection présidentielle”,
sourit Nicolas Bigards. Pour lui,
le polar constitue un genre littéraire propre aux États-Unis,
plique Thierry Hauget.
Bobigny, territoire d’immigration : Dimitri, Fatima, Fabienne et les
autres l’ont ressenti en
foulant le sol du cimetière musulman, où certains se sont même
recueillis, l’hôpital Avicenne… Sur le chemin du
centre-ville, ce fut aussi
la bourse du travail, l’urbanisme de dalle. Venue
à sept reprises à la rencontre des lycéens, Marie Desplechin a évoqué
le travail d’écrivain, corrigé des écrits, amélioré
des expressions, écouté.
“Les textes sont très touchants. Dès que quelqu’un parle d’un lieu, il y
met forcément quelque
chose de très personnel.
Ils ont tous une expression, un
mot, un regard qui les rendent
uniques. C’est passionnant.”
Riche de ces visites à ciel ouvert, chacun a pris le stylo. Bakou a parlé de son immeuble :
“À chaque étage, t’a l’impression de changer de pays. (…) Au
10 t’es au Mali, au 12 t’es en Asie.
Mon immeuble recompose le
monde en lui-même.”
Imaginaire. Jostand a évoqué
Brazzaville dans un Congo où
jamais avant, il n’avait mis les
pieds. Après une remarque
désobligeante d’un homme
croisé dans la rue l’accusant
d’être un fils à papa, le lycéen
écrit : “Ça me navre qu’il tienne
de tels propos (…) mais j’étais
désolé de constater que mon
humilité n’avait pas fait le
voyage avec moi”. Aujourd’hui,
un recueil de texte a vu le jour,
Hors limite : l’œil dans la banlieue. Fabriqué par des élèves
du lycée Alfred-Costes et tiré
à 200 exemplaires, l’ouvrage
garde trace de cette histoire.
“J’espère que ce projet somme
toute modeste les détachera
un peu du monde matériel,
qu’ils préserveront un rapport
moins méfiant avec leur imaginaire, leur sensibilité, pour exprimer des choses intimes et les
partager avec d’autres. Si c’est
le cas, c’est déjà beaucoup”,
conclut le documentaliste.
Mariam Diop
travaillant sur la face cachée
de sa société. Au cours de l’atelier, les participants se pencheront sur des auteurs
phares, tels que Dashiell Hammett ou Raymond Chandler,
mais aussi sur des écrivains
contemporains comme Jake
Lamar. Ouvert à tous, l’atelier
d’écriture devrait se poursuivre
jusqu’aux rives de la pièce
Hello America, mise en scène
par Nicolas Bigards à la MC 93
du 8 au 21 juin.
M. D.
왘Atelier d’écriture animé par Nicolas
Bigards. Tous les samedis à 15 h à partir du 14 mars à la bibliothèque ElsaTriolet. 4, rue de l’Union à Bobigny.
Tél. : 01 48 95 20 56.
S E M A I N E D U 1 9 AU 2 5 F ÉV R I E R 2 0 0 9
Brendan
et le secret de Kells
Irlande IXe siècle. Sorti de la
tranquillité monacale de
l’abbaye de Kells, Brendan, un
jeune moine, va vivre une
fabuleuse aventure aux côtés
d’un maître enlumineur, frère
Aidan… Film d’animation réalisé par Tomm Moore. DÈS 8 ANS.
왘Projection du 25 février au 10 mars
au Magic Cinéma. Rue du CheminVert à Bobigny. Tél. : 01 41 60 12 34.
Expo
Dans l’Entre-deux-guerres, les
danseurs noirs-américains expérimentent de nouvelles
formes de danses. Loin des claquettes, des danses de revues,
elles se font lieu de revendication sociale. Une exposition
photographique présentée
dans le cadre du thema“Soleils
noirs : continents partagés”.
왘“Danses noires/blanche Amérique”,
exposition jusqu’au mardi 7 avril au
CND Pantin (salle d’exposition). 1, rue
Victor-Hugo à Pantin. Tarif : 6 €. Tél. :
01 41 83 98 98.
Terre natale
Le cinéaste et photographe Raymond Depardon et l’urbaniste
Paul Virilio confrontent leurs idées sur le
déracinement, l’identité, les flux migratoires à travers une
exposition très visuelle : films en projection
monumentale, installations
audiovisuelles, textes, cartographies circulaires conçues
par des artistes et architectes.
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Une, deux, trois,
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également musicien et compositeur, inspirent Charlotte
etc. La jeune chanteuse aux influences rock anglo-saxon livre
un spectacle sombre et poétique, accompagnée sur scène
par le guitariste Yann Féry.
왘“Charlotte etc. Pour une, deux, trois,
Chedid”, spectacle de chanson française des Jeunesses musicales de
France. Mercredi 25 février à 20h30 à
l’Espace 1789. 2-4, rue Alexandre-Bachelet à Saint-Ouen. Tarifs : 2,50 et
5 €. Tél. : 01 40 11 50 23
ou [email protected].
photo : DR
L’écrivain et les lycéens
photo : DR
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14-PA.qxd:z
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BOBIGNY hotmail.fr • DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : BERNARD SAINT-JEAN, RÉDACTRICE EN CHEF : MICHÈLE KOLOPP (78 00), RÉDACTEUR EN CHEF
ADJOINT : KARIM NASRI (78 02), SECRÉTAIRE DE RÉDACTION : NICOLAS CHALANDON (78 01) • RÉDACTEURS : SÉBASTIEN CHAMOIS (78 07), MARIAM
DIOP (78 06), FRÉDÉRIQUE PELLETIER (78 03), SYLVIE SPEKTER (78 04) • PHOTOGRAPHES : SERGE BARTHE, SYLLA GRINBERG, STÉPHANIE DE BOUTRAY
• DIRECTION ARTISTIQUE, ICONOGRAPHIE, RÉALISATION : ANNIE ARNAL • SECRÉTARIAT : SYLVIA PILLON • ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO : CLAIRE CHARANSONNET, DANIEL GEORGES, HENRI PERROT, PASCAL RAYNAUD, GUILLAUME THÉCHI, FRANÇOISE VLAEMŸNCK, WILLY VAINQUEUR • DIRECTRICE DE LA PUBLICATION : CATHERINE PEYGE • DIFFUSION 01 41 60 78 00 • IMPRESSION : YDPRINT • PUBLICITÉ : STRATÉCOM (TÉL. : 01 49 46 29 46) (FAX :
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ACTU-ÉVÉNEMENT
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SALON DE LA RÉUSSITE
Les jeunes au rendez-vous
es dizaines d’exposants ont élu domicile
à l’IUT pendant deux jours, ouvrant leur
espace aux lycéens, à quelque 600 collégiens de Bobigny et aux personnes en recherche
d’emploi, à l’occasion du Salon de l’orientation
et du Salon de l’emploi auxquels se sont associés le service public de l’emploi, la mission locale, le projet de ville RMI, les organismes de
formation, des entreprises, la Chambre des métiers, l’université Paris-XIII… Malgré le peu de
temps dont ils disposaient, les collégiens,
accompagnés de leurs enseignants, ont pu avoir
un aperçu des secteurs d’activités et des formations afférentes. Les lycéens venus s’informer individuellement l’après-midi ont davantage ciblé leur parcours à travers le salon et
interrogé les professionnels. Sami, en terminale
ES, cherche ainsi à comprendre le traitement
journalistique de l’information internationale.
Sujet de prédilection ? Les relations franco-chinoises ! Pour Jacques Vivet, chargé de mission
emploi-formation, ces salons répondent à l’ob-
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S E M A I N E D U 1 9 AU 2 5 F ÉV R I E R 2 0 0 9
jectif premier de croisement des publics, même
si le Salon de l’emploi accuse une légère baisse
de fréquentation avec près de 500 visiteurs cette
année : “Les ateliers de la petite enfance, d’aide
à la personne et de validation des acquis de l’expérience ont eu un réel succès”. Jean-loup Salzmann, président de Paris-XIII, a souligné les
mutations importantes de son université : “Si
les étudiants en ont la volonté, trouver un emploi à hauteur de leurs ambitions est possible en
accédant aux formations généralistes et techniques qui existent dans ce lieu conçu pour eux”.
Abdel Sadi, premier adjoint au maire, a dit l’intérêt d’un tel rendez-vous en faveur de l’emploi
et de la formation des jeunes : “Le niveau des diplômes obtenus par une personne détermine
pour l’essentiel ses chances de trouver un emploi
correspondant à ses aspirations, sa place dans la
société, sa capacité à être un citoyen conscient et
actif”.
Mariam Diop
Photos : Serge Barthe, Stéphanie de
Boutray, Sylla Grinberg et Henri Perrot