camille henrot - Biennale de Lyon
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camille henrot - Biennale de Lyon
CAMILLE HENROT Née en 1978 à Paris, France Vit et travaille à New York, Etats Unis Smoking the wrong end of a cigarette; Hello & Thank you; Bird Droppings (v2), 2015 Aquarelle sur papier ; Sculpture sonore (résine, caoutchouc, acier, haut-parleur, matériaux mixtes) © Blaise ADILON; © ADAGP, Paris 2015 Œuvres | Le macLYON Minor Concerns, 2015 Création Biennale 10 dessins (aquarelle sur papier contrecollé sur Dibond) 4 dessins de 153 x 193 cm, 6 dessins de 157 x 97 cm Bird Droppings (v2), 2015 Aquarelle sur papier Hello & Thank you, 2015 Création Biennale Sculpture sonore (résine, caoutchouc, acier, haut-parleur, matériaux mixtes) 187 x 87 x 180 cm Failed Dog Training (v1), 2015 Aquarelle sur papier Late Bloomers, 2015 Création Biennale Pièce sonore (serveur vocal) Are you a prisoner of your own mind? (v1), 2015 - Création Biennale Aquarelle sur papier Smoking the wrong end of a cigarette, 2015 Aquarelle sur papier What to do if you get something in your eye, 2015 Aquarelle sur papier Skirt Fail (v6), 2015 Aquarelle sur papier No Battery, 2015 Aquarelle sur papier Description En entrant dans l'espace d'exposition dédié à Camille Henrot, un premier détail nous frappe, la porte par laquelle nous entrons est de travers. Tout le long des murs vert pâle (rappelant les salles d'attente de médecin) court une frise représentant un fil de téléphone qui crée une boucle tout autour de la pièce sans jamais arriver à un combiné. Sur ces murs sont accrochées 9 toiles imposantes sur lesquels on retrouve des dessins très simples, rappelant le style de la caricature. Chaque dessin illustre une situation du quotidien gênante : allumer sa cigarette par le filtre, se mettre le doigt dans l'œil, recevoir une crotte de pigeon sur la tête, se promener la jupe coincé dans le collant... Une sculpture dorée est posée sur un socle au centre de la pièce. Il s'agit de ce qui semble être une boucle de fil téléphonique, à un bout nous trouvons une grosse oreille, de l'autre des touches de piano et au centre un clavier téléphonique absurde (les touches étant #, &, 0, P....). La sculpture diffuse par son oreille une voix qui nous propose de répondre en anglais ou en français à nos problèmes en nous invitant selon notre cas à taper sur les différentes touches CAMILLE HENROT 1 du clavier. On trouve à la sortie de la salle des cartes de visite correspondant à un centre d'appel lui aussi dédié à répondre à nos tracas. Ces 3 œuvres ont été créées spécialement pour a 13ème Biennale de Lyon. Pistes d’exploitation Dans Minor Concerns, Late Bloomers, et Hello and thank you l'artiste évoque ces services téléphoniques aux consommateurs, dont la manipulation fastidieuse nous oblige à presser un nombre infini de chiffres en fonction de situations tout aussi infinies avant de pouvoir parler à un véritable opérateur. Elle nous propose ici une hotline résolvant des soucis tels que : problèmes de sommeil, angoisses d’adolescence, perte d’un être cher, difficultés sexuelles ou inquiétudes de travail…Aujourd'hui avec le développement des technologies il est proposé de plus en plus de services absurdes pour nous assister dans notre quotidien. La plupart du temps il est compliqué de trouver une voix humaine au bout du fil et nous sommes promenés par des machines préprogrammées. C'est cette déshumanisation mais également cette dépendance à la machine que l'artiste met en lumière ici. Un cauchemar de la vie humaine où l'on ne trouve plus de voix humaine. L'esthétique moderniste désuète de la scénographie de Camille Henrot nous renvoie à la communication médicale aseptisée mais aussi à une idée caricaturale de l'attente (les couleurs pastel ont des vertus apaisantes, la petite musique d'attente de l'opérateur téléphonique...). Les encadrements de portes en diagonale et l'atmosphère de la pièce participent à cette sensation d'entrer dans un autre univers entre le rêve et le cauchemar. Pour aller plus loin Avec le développement des nouvelles technologies nos petits tracas semblent s'amplifier lorsque l'on perd le contrôle. Ils sont aussi rendus très souvent publics comme par exemple sur le site internet très populaire « vie de merde » où tout le monde est amené à partager ses mésaventures du quotidien avec les autres internautes et ainsi se libérer de ses ressentiments. La bande dessinée, caricature et illustration. Approche ludique, poétique et à la fois inquiète de l‘existence. Soi et l’autre, l’intime et le public. Travail de superpositions, d’accumulation, de composition, de glissements poétiques Ensemble hybride, entre technologie et geste traditionnel, mettant à jour les contradictions de l’homme et son rapport au savoir, à sa volonté de connaissance (de soi, des autres…). Prégnance de Ia dimension graphique (importance du dessin et du « tracé » dans la composition des différents éléments). Relation aux images et aux télécommunications. Absurdité / Autonomie / Caricature / Intime / interactif. Références, rapprochements et/ou comparaisons possibles - Bande dessinée, caricature (Jean-Marc REISER…) - Jean-Michel SANEJOUAND, Série Calligraphies d’humeur, 1968-78. Jeffrey SHAW, La ville lisible, 1991 : Participation du spectateur, activation de l’œuvre. Interactivité. Bill VIOLA, He weeps for you, 1995 : implication passive du spectateur, piégé par le dispositif spéculaire. Camille HENROT et David SHRIGLEY (Biennale de Lyon 2015). - CAMILLE HENROT 2 - - Le Baleinié, dictionnaire des tracas, Christine Murillo, Jean-Claude Leguay, et Grégoire Oestermann. Seuil 2003. Recueil d'une centaine de néologismes ayant pour thème les désagréments de la vie quotidienne. Jacques Tati, Mon oncle, 1958. Pistes pédagogiques et liens aux programmes scolaires 4eme : Œuvres, images et réalité. Convocation du quotidien dans l’image à des fins discursives. 2nde : La forme et l'idée - Ressemblance et valeur expressive de l'écart 3ème/ terminale spécialité : l'œuvre. L'espace du sensible. Relations entre l'œuvre et le spectateur. La place du spectateur : implication et participation. Œuvre et interactivité. Regroupement(s) thématique(s) - L’œuvre et le monde, l’œuvre et son contexte - L’œuvre et son dispositif de présentation - Dedans/Dehors - Le sonore CAMILLE HENROT 3