1 L`Âge industriel en Europe (1800-1900 - Collège Jean

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1 L`Âge industriel en Europe (1800-1900 - Collège Jean
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L’Âge industriel en Europe
(1800-1900)
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Introduction
De l’Antiquité à 1800, la richesse repose sur la possession de la terre. Les riches sont ceux qui possèdent
le sol (pas ceux qui le cultivent). A partir de 1800, une nouvelle forme de richesse apparaît, basée sur la
possession d’une matière première nouvelle, le charbon, et d’un mode de production nouveau, l’usine.
Désormais les riches sont ceux qui possèdent les usines (et pas ceux qui y travaillent).
Pb : comment le développement de l’industrie bouleverse-t-il l’économie mondiale ? Quelle est la
conséquence sur la société ?
I) La naissance de l’industrie.
A) La première « révolution industrielle » (1800-1880)
Doc 5p113 : le principe de la machine à vapeur de Watt.
Doc 1p112 : de l’atelier à l’usine.
Doc 2p112 : les trois domaines de l’industrie (textile, charbon, acier)
C’est en Angleterre que naît la première révolution industrielle à la fin du XVIIIème siècle. L’augmentation de la
population provoque une augmentation de la demande textile. James Watt met au point en 1769 une machine
qui permet de faire fonctionner une roue pouvant servir de base à d’autres machines. La machine de Watt
fonctionne à la vapeur : de l’eau chauffée au charbon s’évapore, la vapeur fait monter et descendre un
piston qui actionne un balancier qui fait tourner une roue. Cette machine à vapeur adaptée à un métier à
tisser mécanique (Spinning Jenny) permet une production textile en plus grande quantité, donc moins
chère. La productivité augmente et l’industrie textile se développe.
Le besoin de charbon (la houille) pour alimenter les machines à vapeur provoque l’ouverture des premières
mines de charbon. Les machines étant fabriquées en métal, l’industrie métallurgique et mécanique se
développe. En 1815 le convertisseur Bessemer (passage d’air froid sur fonte liquide) permet de fabriquer un
en grande quantité un nouvel alliage, l’acier. Il est moins cher, plus flexible mais plus solide que la fonte. C’est
la naissance de la sidérurgie (fabrication de l’acier).
Cette mise au point de nouvelles techniques et de nouveaux matériaux provoque une croissance économique
(augmentation des richesses) : c’est la « première révolution industrielle » (1800-1880).
besoin de charbon
industrie minière
besoin de métal
industrie sidérurgique
besoin coton
industrie textile
besoin main d’œuvre
création des usines.
Invention machine à vapeur
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B) Un bouleversement des habitudes de production.
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Doc p111 : la mine.
Dossier pp114-115 : le Creusot, centre industriel.
Pour trouver du charbon, il est nécessaire de creuser un puit de mine et des galeries souvent à plusieurs
centaines de mètres sous le sol. Les galeries sont étroites (boyaux) et les conditions de travail épouvantables
à cause de la chaleur, la poussière, l’obscurité, l’enfermement. Le risque maximal : effondrement ou
coup de grisou. Le grisou est un gaz incolore et inodore qui se forme à l’extraction du charbon et explose au
contact d’une flamme. Les installations de surface sont appelées un « carreau de mine » et les résidus
inexploitables sont entassés en une colline noire, le « terril ».
Tableau p126 : les fondeurs.
L’usine offre des conditions de travail aussi désastreuses. Elle naît du coût élevé et de l’encombrement des
machines à vapeur qui obligent à les regrouper dans de vastes constructions, les usines. Si c’est une
usine textile, le bruit est infernal et on risque à tout moment d’être happé par les machines. D’ailleurs, les
femmes doivent s’attacher les cheveux et les accidents sont nombreux. On utilise les petits enfants pour
ramper sous les machines et couper les fils cassés.
L’usine sidérurgique est un enfer sur terre : chaleur des hauts-fourneaux où est fabriqué l’acier (1.300° sont
nécessaires), bruit des laminoirs qui aplatissent l’acier frais en barres et en plaques.
Carte p110 : géographie de l’industrie (on installe les usines là où il y a les matières premières).
Doc 4p115 : les usines Schneider.
Pour réduire les coûts de production, on installe les usines textiles et sidérurgiques non loin des mines de
charbon. Cela donne des paysages sales, où s’entassent à perte de vue des usines de brique, des
cheminées enfumées. Près des usines, les logements des ouvriers que l’on appelle les « corons » dans le
nord de la France.
Ce sont les « pays noirs » :
- Le Lancashire (Liverpool et Manchester) ) l’ouest de l’Angleterre.
- La Ruhr (Düsseldorf, Essen, Cologne) et la Rhénanie en Allemagne le long de la vallée du Rhin.
- Le Nord et la Lorraine + Le Creusot en France.
C) La révolution des transports.
Doc 4p119 : expliquer comment on passe de la machine à vapeur de Watt au train.
Doc 1p118 : les voies ferrées en France.
Doc 3p119 : les tarifs des transports.
Doc 5p119 : la marine à vapeur (steamers et passage de la roue à aubes à l’hélice).
En 1829 un anglais, Georges Stephenson, invente la première locomotive en adaptant la machine à vapeur
au transport terrestre. Celle-ci permet de transporter rapidement, de manière sûre, bon marchée et sur de
grandes distances d’immenses quantités de marchandises ou de personnes. Le chemin de fer est né et
bouleverse l’économie. Le « réseau en étoile » (reliant les frontières à la capitale) s’étend rapidement en
Europe et aux Etats-Unis avec les premières voies transcontinentales : Orient-Express en 1890,
Transsibérien en 1904.
Sur mer, les navires à vapeur (steamers) concurrencent les grands voiliers en libérant le transport maritime
des contraintes des vents et courants. En 1836 les roues à aubes sur les côtés sont remplacées par l’hélice
de poupe qui fait gagner de la vitesse. Les premières lignes transatlantiques sont inaugurées avec le Great
Eastern en 1844 et le Titanic en 1912. Le canal de Suez (1869) et le canal de Panama (1880-1914)
permettent de traverser les océans sans faire le tour des continents.
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II) La naissance de la bourgeoisie.
A) La deuxième révolution industrielle (1880-1914)
Doc 2p112 : l’essor de l’industrie.
Doc 5p117 : le palais de l’électricité.
Doc 2p118 : la Ford T.
Dans les années 1880, une « deuxième révolution industrielle » commence. Elle est fondée sur le pétrole
et l’électricité, qui permettent la création de nouveaux domaines de production. Par exemple, l’industrie
automobile se développe : en 1899 le Français Renault crée la première voiture mais elle reste un objet de
luxe. Les premiers produits chimiques apparaissent aussi à cette époque, notamment les engrais qui
permettent d’augmenter la productivité et le rendement agricoles.
B) La naissance du capitalisme
Dossier pp120-121 (à faire à la maison en travail préparatoire ?)
Les révolutions industrielles coûtent cher : il faut de l’argent (des capitaux) pour construire et entretenir les
machines, les mines et les usines.
Les ressources d’une seule famille, même riche, ne suffisent pas toujours. On fait alors appel à des banques
pour prêter l’argent nécessaire. Ces banques utilisent l’argent des épargnants.
Lorsqu’il faut beaucoup d’argent, la somme nécessaire (le capital) est divisée en petites part (les actions)
vendues à la Bourse. Celui qui achète une action, l’actionnaire, reçoit en échange un revenu, le dividende.
La bourgeoisie industrielle est donc capitaliste et on parle d’économie capitaliste. L’argent devient l’élément
central du système et ceux qui ont l’argent ont le pouvoir.
C) Le triomphe de la bourgeoisie.
Dossier p130 : la bourgeoisie.
Tableau p127 : une famille bourgeoise.
Ceux qui créent les premières usines s’enrichissent rapidement. Une nouvelle catégorie sociale apparaît alors,
ces patrons sont appelés des bourgeois et ils forment la bourgeoisie industrielle1. Celle-ci concentre
dans ses mains les outils de production : argent et usines. Elle détrône la noblesse au sommet de la
hiérarchie sociale2 car elle a un niveau de vie très élevé, possède des domestiques, de riches vêtements,
d’immenses hôtels particuliers construits dans les grandes villes.
Plus que le niveau de vie car il y a la grande bourgeoisie (banquiers, financiers, grands patrons) et la petite
bourgeoisie (commerçants, fonctionnaires, employés), ce sont les mêmes valeurs qui unissent tous les
bourgeois:
- Goût de l’effort individuel (ambition personnelle et familiale).
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Les bourgeois du XVIIIème siècle dont nous avons parlé au moment des Lumières sont une bourgeoisie
marchande.
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La Révolution Française avait déjà renversé la position dominante de la noblesse, la Révolution Industrielle
l’abat définitivement. Peu de nobles savent passer de la possession du sol à la possession d’usines.
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Attention : l’avion n’existe que comme sport de riches avec en 1909 la première traversée de la Manche par
le Français Louis Blériot.
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Dans les villes, les premiers métros sont mis en place en 1836 à Londres et 1900 à Paris tandis que
l’éclairage public au gaz puis à l’électricité apparaît dans les rues. Les villes qui n’ont que des petits budgets
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installent
le tramway.
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Cette morale bourgeoise triomphe dans la société : rien de « choquant » ne doit être évoqué, et c’est
clandestinement que certains grands bourgeois entretiennent des maîtresses (les cocottes appartenant au
demi-monde). La mode féminine reflète cette prospérité bourgeoise avec les crinolines (robes à cerceaux), la
danse typique de cette époque est la valse et la « fête impériale » (Second Empire en France 1852-1870) en
est le symbole.
III) La naissance du prolétariat.
A) La misère ouvrière.
Dossier pp132-133 (à faire à la maison en travail préparatoire).
Cette prospérité des classes sociales élevées s’appuie sur la misère des ouvriers des usines et des mines.
Issus des campagnes, ils sont sous payés et surexploités.
Les ouvriers connaissent des conditions de vie très difficile, travaillant 12h à 15h par jour, 6 jours sur 7,
sans aucune protection sociale. Les salaires étant très faibles, les femmes et les enfants sont obligés de
travailler aussi et gagnent deux fois moins que les hommes. Leur niveau de vie est très faible et ils sont à
la merci de la moindre épidémie (tuberculose, choléra) qui peut faire plonger les familles dans la misère.
L’alcoolisme est très répandu dans le monde ouvrier au XIXème siècle.
Bien sûr la retraite n’existe pas, pas plus que les congés ou l’assurance maladie. Les conditions de
logement sont insalubres et l’hygiène absente.
B) Socialisme et lutte ouvrière
Dossier pp138-139 sur Marx.
Karl Marx (1818-1883) dans Le Manifeste du Parti Communiste (1848) explique que pour améliorer les
conditions de vie des ouvriers la seule solution est l’union internationale des ouvriers. Il invente un nouveau
mot pour désigner les ouvriers pauvres exploités par les patrons : ce sont des prolétaires (le prolétariat).
« Prolétaires de tout pays, unissez-vous » écrit-il.
Pour lui, le prolétariat doit la place de la bourgeoisie grâce à la révolution et la lutte ouvrière.
A partir de 1860, plusieurs partis socialistes sont fondés en Europe. La Première Internationale Ouvrière
fondée en 1864 cherche à unir les prolétaires européens et en 1905 la SFIO (Section Française de
l’Internationale Ouvrière) est fondée par Jean Jaurès.
Leur moyen d’action préféré est la grève.
L’action des ouvriers amène les gouvernements à mettre en place des lois sociales. Il y a un mouvement
très précoce de limitation des durées de travail et la création d’un salaire minimum + âge minimum légal
du travail (idée bourgeoise de protection de la femme et des enfants).
En revanche le mouvement est plus lent pour l’assurance sociale : 1880-1910 pour la retraite, 1930 pour
l’assurance maladie et chômage.
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Epargne (amour de l’argent placé de manière sûre)
Ordre politique (peu importe le gouvernement du moment qu’il favorise les affaires) et personnel
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(valorisation de la vie réglée).
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Famille et religion sont la base de la vie (souci de l’éducation des enfants, fidélité et devoir, morale).
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C) Culture de masse et déchristianisation
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Dossier pp116-117 l’exposition universelle de 1900.
Gravure p125 sur les merveilles de la technologie moderne.
L’essor des technologies permis par le Révolution industrielle, le bouleversement des cadres traditionnels
de vie avec l’exode rural qui vide les campagnes au profit de la ville provoquent un recul de la religion.
L’Eglise ne répond pas assez aux problèmes posés par l’industrialisation et le monde moderne, alors que
l’avancée de la science remet en cause certaines croyances. Le positivisme veut donner à chaque chose
une explication raisonnée et le public se passionne pour les découvertes débouchant sur des applications
pratiques : la vaccination (Pasteur invente en 1885 le vaccin contre la rage)3, la photographie (Daguerre
1839 premières photos pas chères 1875) et le cinématographe (frères Lumière 1899).
On assiste à une progressive déchristianisation de la population qui va moins à la messe et prend ses
distances avec les recommandations du pape : 1864 l’encyclique (texte pontifical) Syllabus condamne
l’industrie, les choses modernes et la démocratie. Ce n’est qu’en 1891 que l’encyclique Rerum Novarum du
pape Léon XIII recommande de protéger les ouvriers.
Conclusion :
Ancien Régime
Noblesse
Possession de la terre
(seigneurie)
Type d’économie
Agricole
Allié des dominants
Eglise
(catholique
ou
protestante)
Type de gouvernement Monarchie absolue de droit
majoritaire
divin
Classe sociale dominée
Paysannerie
Classe sociale dominante
Source de richesse
Monde Industriel
Bourgeoisie
Possession de l’argent (capital) et de l’outil de
production (usines)
Capitaliste
Eglise catholique ou protestante
Armée (Russie, Autriche, Allemagne)
Démocratie parlementaire
Autocratie (Russie, Autriche)
Prolétariat ouvrier
L’âge industriel a produit des bouleversements énormes dans les conditions de la production et dans les
conditions de travail, et a provoqué la naissance de deux nouvelles catégories sociales, la bourgeoisie et
le prolétariat. La seconde étant exploitée par la première, un mouvement de contestation sociale apparaît,
le socialisme, d’après les idées de Karl Marx, qui préconise une révolution pour remplacer les bourgeois par
les prolétaires et améliorer ainsi leurs conditions de vie.
Cependant la « Révolution Industrielle » pose les bases économiques du monde contemporain et donne
un atout décisif sur d’autres civilisations qui n’ont pas connu ces améliorations techniques.
Exercice préparatoire au paragraphe argumenté : sujet 2p143 sur le travail des enfants au XIXème
siècle.
Fiche d’exercices 1,2, 3 et 4 p138 Hachette (vocabulaire, essentiel, chronologie, cartographie).
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La pasteurisation date de 1865 : chauffer le lait entre 55°C et 75°C pour détruire les bactéries provoquant
des maladies.
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