Sponsoringsportif: noschiffresexclusifs
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Sponsoringsportif: noschiffresexclusifs
TENDANCES INVeStISSeMeNt SPONSORING DANS LE FOOTBALL Les clubs de foot qui reçoivent le plus d'argent de leurs sponsors. en millions de francs Valentin Stocker (FC Bâle) après son but en Champions League contre le Bayern de Munich, le 22 février 2012. Sponsoring sportif: nos chiffres exclusifs Quels sont les sports qui bénéficient le plus de la largesse des entreprises? Et quels sont les clubs qui se «vendent» le mieux? Immersion sans tabou dans l’univers du sport business suisse. PAr SerGe GUertcHAKoFF « D du sport business, il y a une corrélation importante entre le budget des clubs et leurs résultats sportifs», constate Sebastian Chiappero, cofondateur et partenaire de Cabinet Sponsorize, le spécialiste 18 BILAN suisse du sponsoring. C’est indéniable. Cela se retrouve en Suisse avec le FC Bâle qui domine de la tête et des épaules le championnat de Suisse (Super League) et dont le budget serait d’environ 43 millions de francs (un record absolu). Idem avec le hockey sur glace, le deuxième sport le plus sponsorisé, même si les montants sont mieux répartis entre les clubs. Les dix plus importants sponsors du sport en Suisse, selon Cabinet Sponsorize, verseraient ensemble un montant de l’ordre de 120 à 125 millions de francs. Les trois principaux, à égalité, sont 18-20 8-9 FC Lucerne 6-8 FC Zurich 6-8 FC Sion 6-8 Grasshoppers 4-6 FC Aarau 2-3 FC Thoune 2-3 FC Lausanne 2-3 Raiffeisen (17 à 20 millions, dont une quinzaine de millions rien qu’en Suisse alémanique), Swisscom (idem) et Migros (idem). Viennent ensuite PostFinance et UBS (15 à 17 millions), Credit Suisse (12 à 15 millions), et, plus loin derrière, l’assureur Helvetia et Tissot (6 à 8 millions), Vaudoise Assurances (4 à 5 millions) et enfin Ochsner Sport (environ 3 millions). Cette manne profite surtout au football (70 à 80 millions, dont une douzaine pour la Suisse romande), au hockey sur glace (environ 50 millions) et au ski (quelque 30 millions). Cela s’explique par le fait qu’il s’agit des sports qui sont les mieux suivis par les télévisions. D’ailleurs, les droits TV offerts par la RTS s’élèveraient à quelque 6 à 8 millions de francs pour le football. Auxquels s’ajoutent ceux de la chaîne alémanique Teleclub. Autant dire pas grand-chose, comparativement à la Ligue anglaise qui perçoit 1 milliard de livres sterling par année (1,45 milliard de francs). Les droits télévisuels représentent pour les clubs suisses environ 5% de leur budget en moyenne, alors que ce chiffre s’élève à 60% pour les clubs français! Ce qui s’avère très lucratif pour les clubs de foot, ce sont les matches lors des compétitions de l’UEFA. Le FC Bâle a gagné 15,8 millions de francs suite à son excellente campagne en Ligue des champions durant la saison 2011-2012 30 octoBre 2013 PHOTOS: KEFALAS/DELLA BELLA/KEYSTONE FC Bâle Young Boys SPONSORING DANS LE HOCKEY les clubs de hockey qui reçoivent le plus d’argent de leurs sponsors. En millions de francs CP Berne 9-11 Fribourg-Gottéron 5-7 Kloten Flyers 4-5 Zoug 4-5 ZSC Lions 4-5 Genève-Servette HC 3-4 HC Davos 3-4 Rapperswil-Jona Lakers 2-3 HC Bienne 2-3 SCL Tigers 2-3 partners», dont Europa Park, Nestlé, Ochsner Sport et Swisscom; cinq «classic partners», dont le groupe Bongénie, Migros et Raiffeisen; et enfin 17 «team partners», dont Athleticum et Axpo. A cela s’ajoutent encore près de 270 donateurs. Samuel Kreis, du CP Berne. Le hockey sur glace est le deuxième sport le plus sponsorisé en Suisse. League, idem pour les clubs de (victoire contre Manchester hockey sur glace. Prenons à United en décembre 2011, puis nouveau le cas du FC Bâle, 70% contre le Bayern Munich). En de ses recettes proviendraient comparaison, l’AC Milan, qui a de la billetterie (plus de été aussi loin que le FC Bâle, a 600 000 visiteurs par année). récolté 31,5 millions de francs. Le club annonce 24 000 «Cela est dû à la différence de abonnements annuels, sans taille du marché italien», parler des «members preexplique Sebastian Chiappero. mium lounge» au nombre de Les clubs des grands cham191. Lors de la saison 2012pionnats européens tels que le 2013, il a réalisé un chiffre Royaume-Uni, l’Espagne, d’affaires de 86 millions de l’Allemagne ou l’Italie francs et dégagé un profit net comptent essentiellement sur de 15 millions de francs. Près les droits TV. Pas étonnant dès de 20 millions proviennent du lors de constater que le FC Bâle sponsoring. Citons deux parvient à se doter d’un budget «leading partners»: de plus de 40 milNovartis et Adidas, lions de francs. SUR LES 86 MILLIONS quatre «premium En matière de DE CHIFFRE D’AFFAIRES partners»: Pirelli, sponsoring, DU CLUB BÂLOIS, Volkswagen, Cabinet Sponsorize Feldschlösschen et a évalué les monPRÈS DE 20 MILLIONS la Banque tants dont disPROVIENNENT DU Cantonale de Bâle; posent les clubs de SPONSORING huit «business foot de la Super w w w. b i l a n .c h Transferts lucratifs Outre le sponsoring pur, il faut citer encore les transferts de joueurs (ceux de Xherdan Shaqiri et Granit Xhaka ont rapporté 25 millions au club) et le merchandising. Même si, là encore, la Suisse ne peut rivaliser avec ses voisins. Ainsi une étude a été menée pour savoir quel club avait vendu le plus de maillots dans le monde entre 2007 et 2012: numéro 1, ex aequo: Real Madrid et Manchester United (1,4 million de maillots vendus), puis Barcelone (1,15 million), Chelsea (910 000), Bayern Munich (880 000), numéro 6, Liverpool (810 000), Arsenal (800 000), Juventus de Turin (480 000), Inter Milan (425 000) et AC Milan (350 000). Relevons qu’un maillot neuf coûte parfois près de 100 euros la pièce! Il faut mentionner à ce propos le fameux «sponsor maillot». Le FC Sion aurait reçu un million de francs, tandis que pour le FC Servette où le nom de l’hebdo gratuit GHI apparaît, cela aurait coûté 500 000 francs à Jean-Marie Fleury. En fait, cet argent avait été versé pour soutenir le redémarrage du club, avant de recevoir, en contrepartie, de la visibilité sur les maillots. Faute d’avoir pu «vendre» à un sponsor le maillot, GHI se retrouve à nouveau sur les maillots, malgré la relégation du FC Servette en Challenge League. Il n’empêche que le fondateur du GHI a versé encore davantage l’année dernière, cela pour aider à l’achat d’un joueur. A quoi s’ajoute sa contribution en tant que membre du club 1890, l’un des clubs de soutien. Pour en faire partie, il faut s’engager à verser 25 000 francs par année pendant trois ans au minimum. A l’inverse, l’Olympique Lyonnais parvient à vendre à un sponsor le maillot pour les matches à l’extérieur et à un second sponsor le maillot pour les matches à domicile. «Généralement, le sponsor maillot change tous les deux ou trois ans. Les prix prennent l’ascenseur», remarque Sebastian Chiappero. «Le naming» Enfin, il est intéressant de parler du «naming», soit lorsque l’on donne à une enceinte sportive ou à une compétition sportive le nom d’un sponsor. Les accords de «naming» sont généralement conclus pour une longue durée, de quinze à trente ans. La pratique est très répandue aux Etats-Unis, au RoyaumeUni, en Allemagne, en Italie et, depuis quelques années, en France. L’Emirates Stadium d’Arsenal rapporte 5 millions d’euros par saison, tandis que l’on parle de 6 millions d’euros pour l’Allianz Arena à Munich. La MMArena du Mans, dont la construction est terminée depuis fin 2010, a permis d’obtenir 10 millions d’euros sur dix ans. A Nice, Allianz ne versera «que» 2 millions d’euros par saison pendant neuf ans. A Marseille, le club espère obtenir 6 millions d’euros pour son Vélodrome qui sera rénové l’an prochain. Des démarches ont été entrebilan 19 INVeStISSeMeNt prises auprès de groupes asiatiques afin de dénicher la perle rare. A l’inverse, à Lille, les autorités ont préféré s’orienter vers le naming secondaire, portant sur les accès au stade et aux parkings. Une alternative intéressante car ce type de sponsoring est davantage à la portée des entreprises en période de crise économique. Lausanne étudierait aussi la solution du naming pour son futur stade de football au nord de la ville. En Suisse, il existe plusieurs exemples de naming: AFG Arena (pour Arbonia Forster Holding) à Saint-Gall qui a signé pour dix ans et qui verse 1 million de francs par année et Swissporarena à Lucerne où le spécialiste de l’enveloppe des bâtiments Swisspor a également conclu un contrat sur dix ans pour une somme identique. On peut aussi citer la patinoire de Saint-Léonard à Fribourg qui a été renommée BCF Arena depuis 2010 (pour Banque Cantonale de Fribourg) ou encore la patinoire du CP Berne qui s’appelle PostFinance Arena. La réflexion a été plus loin en France où la «commission Grands Stades Euro 2016» a rendu un rapport avec dix recommandations. L’une d’elles propose «d’encourager le financement individuel et institutionnel des stades, en créant un dispositif d’incitation fiscale pour les particuliers, s’inspirant de celui en vigueur pour l’industrie cinématographique et audiovisuelle. Il s’agit également de renforcer la déduction fiscale existante en matière d’impôts sur les sociétés de l’investissement en «naming».» Il arrive aussi qu’un stade entier appartienne à des privés, comme le Stade de Suisse à Berne, lequel est en mains des deux frères Rihs. Ces milliardaires ont fait fortune grâce à Sonova et investissent environ 15 millions de francs par année dans le football, à côté de leur équipe cycliste, entre autres. 20 BILAN «Un engagement dans le sponsoring n’est pas un don» L’objectif ultime d’un partenariat doit être l’acquisition et la fidélisation de la clientèle, rappelle l’expert SeBAStIAN cHIAPPero, fondateur de Cabinet Sponsorize. PAr SerGe GUertcHAKoFF investissement sous-entend un retour concret et chiffré. Présentez-moi un exemple de sponsoring réussi en Suisse en 2013? Les lauréats des Swiss Sponsorship Awards 2012 (réalisés en collaboration avec Bilan) sont les marques Ovomaltine, Swatch et JaegerLeCoultre. Toutes trois illustrent bien les tendances du sponsoring en Suisse. Ovomaltine a repensé l’idée même du sponsoring, pour se positionner dans une campagne. Cela leur a permis de faire grossir la communauté de la marque. La prochaine étape sera peutêtre de demander l’avis des clients pour qu’ils imaginent la prochaine bouteille. Quelles sont les erreurs à éviter en temps que patron d’entreprise lorsque l’on s’engage dans une campagne sponsoring? D’attendre un retour sur investissement sur un sponsoring sans activer aucune action annexe. L’entreprise doit promouvoir son sponsoring au travers des médias, clients et collaborateurs. Dans le cas de Swatch (Prix du public des Swiss Sponsorship Awards), la force du concept a résidé sur l’utilisation des réseaux sociaux pour faire du bruit autour du sponsoring des snowparks. Il faut également éviter les dangers dits de la «danseuse du président» ou du coup de cœur. Bien qu’il faille garder une touche d’émotionnel, le chef d’entreprise doit pouvoir fixer des objectifs mesurables et commerciaux dans ses actions sponsoring, que ce soit pour acquérir ou fidéliser sa clientèle. Peut-on réellement mesurer ses actions sponsoring? La dimension interne d’un sponsoring est également la clé. En effet, le cas du sponsoring d’UBS pour Alinghi a créé une émulation auprès des collaborateurs qui ont pu participer aux régates et parier sur les résultats. Enfin, chaque entreprise se doit de mesurer son impact sponsoring. Il ne s’agit pas dans un premier temps de créer une usine à gaz mais de récolter des données quantitatives (adresses e-mails, coordonnées, affluence, valeur médias) et qualitatives (sondage auprès des clients ou du public). Un engagement dans le sponsoring n’est pas un don. Chaque franc investi doit entraîner un retour au moins équivalent. Chaque action doit ainsi être mesurée par des indicateurs et un tableau de bord de pilotage: l’augmentation du chiffre d’affaires, la création d’une base de données de nouveaux clients ou de prospects, la fréquentation d’une enseigne ou celle des sites internet. Pour objectiver au mieux les évolutions, il faut fixer des points de mesure avant, pendant et après les opérations de sponsoring. Pour un sponsor, comment choisir entre les différentes formules? La force du sponsoring pour une entreprise est qu’il peut être activé à 360 degrés. Pour un club: assurer un concours, du merchandising ou un Est-ce que le sponsoring est espace de vente dans l’enréservé uniquement aux ceinte du stade, de la patinoire. grandes entreprises? Pour une PME ou une multina- Pour les actions d’hospitalité, le sponsor peut inviter ses tionale, l’objectif d’une action clients à assister aux matches. sponsoring doit être l’acquisiIl pourra faire de même pour tion et la fidélisation de la motiver ses propres collaboraclientèle. Cette démarche doit teurs. En ce qui concerne les s’imbriquer dans la politique médias et la communauté des commerciale et de communifans, la visibilité maillot s’avère cation de l’entreprise. C’est en efficace. Mais pour mariant les finaliassurer un impact tés vers un objectif CHAQUE ACTION DOIT sur les clients et mesurable que l’on ÊTRE MESURÉE: prospects du parviendra à son AUGMENTATION DU sponsor, il faut un but. Le sponsoring engagement sur n’est pas une CHIFFRE D’AFFFAIRES, trois années au démarche en l’air. ACQUISITION DE CLIENTS, minimum sur le C’est un investissePAGES VUES SUR LE WEB maillot. ment. Et qui dit 30 octoBre 2013 PHOTO: DR TENDANCES