V IL L A D U DÉP AR TEMENT

Transcription

V IL L A D U DÉP AR TEMENT
VILLA DU DÉPARTEMENT
MERCREDI 19 NOVEMBRE 2014
JOURNEE INTERNATIONALE
POUR L’ELIMINATION DES
VIOLENCES FAITES AUX
FEMMES
25 NOVEMBRE 2014
Dossier de presse
Communication du Conseil Général
Tél. : 0262 21 86 30
Fax : 0262 21 39 45
LE MOT DE LA PRÉSIDENTE
Comme chaque année, le Conseil Général participe à l’organisation de la journée du 25 novembre pour réaffirmer, PLUS
QUE JAMAIS, que la violence à l’égard des femmes doit être bannie de notre société et de notre quotidien et ce, aux côtés
de notre partenariale indéfectible et dynamique en matière de lutte contre les violences faites aux femmes, le CEVIF.
À La Réunion, près de 1600 faits de violences conjugales en 2012 ont été enregistrés, soit 4 plaintes par jour et cela, n’est
que la face visible de l’iceberg. Sans compter les femmes victimes d’harcèlement moral, ce qui est incontestablement une
autre forme de violence.
La violence à l’égard des femmes est malheureusement partout, et souvent sous des formes particulièrement vicieuses qu’il
est parfois trop tard lorsque l’on s’en rend compte. Les drames dans la rubrique faits divers des journaux en témoignent.
Face à ce désastre, les acteurs du monde institutionnel et associatif se mobilisent au quotidien auprès des femmes pour
enrayer ce fléau social et sociétal. Nous mesurons l’ampleur de la tâche avec des résultats qui parfois peuvent apparaitre
limités au regard des moyens humains et financier engagés.
À La Réunion, des étapes ont été franchies. Mais la dégradation de la situation nous montre qu’il y a encore beaucoup à
faire en matière de prévention, d’éducation à la base, de protection des victimes, d’accompagnement des familles et de
l’auteur de ces violences.
C’est pourquoi dès 2004, la Collectivité a souhaité, à titre volontariste, se mobiliser pour venir en aide aux femmes victimes
de violences. Cet investissement, l’an passé, a dépassé les 5 millions d’euros, malgré des contraintes budgétaires tendues.
L’action de la Collectivité se traduit par une mise à l’abri rapide et immédiate dans le cadre de l’urgence. Elle intervient
également dans la mise à disposition d’assistantes sociales dans les services de police et de gendarmerie, les cofinancements
du CEVIF, de l’ARAJUFA ainsi que d’une centaine de places en relais familial dans le cadre de la mission de protection de
l’enfance.
Par ailleurs, suite au vote d’une motion demandant la mise en place rapide du téléphone grand danger sur notre territoire
par les conseillers généraux, un déploiement sera effectif dès début 2015.
Souvent démunies, affectées dans leur image et dans leur confiance en elles, les femmes victimes de violences ont besoin
de soutien et d’outils pour leur permettre de sortir de cet engrenage de dévalorisation et de destruction. Cette violence est
l’échec de la parole, il faut parvenir à restaurer la confiance par le langage, par le dialogue entre les uns et les autres.
Cette journée du 25 novembre est l’occasion de parler et d’échanger.
J’espère qu’elle sera enrichissante pour tous les Réunionnais et qu’elle permettra de changer les mentalités. Beaucoup reste
à faire mais j’ai confiance dans le travail de chacun des partenaires.
Rendez-vous le 25 novembre !
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CONTEXTE
La violence conjugale a fait 146 victimes femmes en
France en 2013.
A La Réunion
5 % des femmes sont victimes de violences
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conjugales contre 9% en métropole ;
% dénoncent des violences sexuelles contre 10
8
% en métropole ;
% des femmes sont harcelées psychologiquement
9
par leur conjoint contre 7,7 % en métropole ;
9000 femmes déclarent avoir fait l’objet d’un
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harcèlement ou d’insultes soit 20% des femmes
réunionnaises.
Le nombre de victimes de violences intrafamiliales
de 2009 à 2013
n 2010, 6 femmes assassinées et 6 enfants sont
E
morts ;
En 2011, 6 femmes ont été assassinées ;
n 2012, 5 femmes sont mortes et 3 auteurs de violences conjugales se
E
sont suicidés ;
n 2013, 2 femmes décédées et 4 autres personnes victimes d’agressions
E
dont 2 enfants ;
1600 plaintes sont déposées par an soit en moyenne 5 plaintes par jour.
Les principales motivations du passage à l’acte sont les séparations et les
disputes chez les hommes. Dans plus de la moitié des cas, on constate la
présence de substances susceptibles d’altérer le discernement de l’auteur
au moment des faits, l’alcool principalement.
Les violences subies par les femmes et le plus souvent répétées sont avant
tout physiques.
3
LE CONSEIL GENERAL
Acteur dans la lutte contre les violences
et le soutien aux victimes
Dès
2004,
devant
l’ampleur du fléau, le
Plan
Départemental
de Cohésion Sociale
inscrit comme une
priorité politique son
engagement contre les
violences conjugales.
L’action de la Collectivité se traduit par la mise en place d’actions
volontaristes pour un montant total de 5 millions d’euros par an.
uatre assistantes sociales sont mises à disposition des services de
Q
police et de gendarmerie.
En 2013, le coût de ces 4 assistantes sociales a été de 176 818 €, dont 30%
assuré par l’État.
Les missions de ces assistantes sociales se décomposent comme suit :
Accueillir des personnes victimes de violences intrafamiliales et conjugales ;
Recevoir toutes les personnes en situation de détresse ;
Assurer l’orientation des personnes
Assurer la liaison avec le 115 et autres partenaires
4
e conventionnement avec les taxiteurs pour une mise à l’abri rapide
L
des femmes victimes de violences, et avec les structures hôtelières pour
leur hébergement d’urgence pour plus de 130 000 € ;
e cofinancement du CEVIF à hauteur de 192 000 € pour 2014 pour
L
diverses actions de prévention, de suivi des victimes et des auteurs,
d’accompagnement et de sensibilisation dans les collèges ;
Les formations « Prévention et lutte contre les violences intrafamiliales et
les violences faites aux personnes » ont pour objectifs de :
Former des professionnels capables d’accompagner et de soutenir des
victimes
Accompagner les auteurs de violences en lien avec les services
compétents
Élaborer des outils pour détecter les violences et fournir un
accompagnement adapté.
Accompagner les auteurs volontaires en partenariat avec les services
concernés.
L’accompagnement dans les collèges permet d’apporter une réponse
à l’urgence sociétale qu’est le combat contre les violences intrafamiliales,
en accentuant les efforts de prévention et de sensibilisation dès le plus
jeune âge via des agents de cohésion familiale.
Ils ont bénéficié d’une formation sur la problématique de la violence, les
différents protagonistes de l’acte violent, les techniques d’intervention
et la connaissance du réseau. Ils interviennent auprès de jeunes, plus
particulièrement les collégiens, dans le cadre de la prévention primaire
; et auprès de parents, d’adultes afin de les sensibiliser aux risques et
aux conséquences qui résultent de la dégradation des relations au sein
du couple et au sein des familles tant pour eux-mêmes que pour leurs
proches et leur environnement.
e cofinancement des centres d’hébergement d’urgence et
L
temporaire à hauteur de 470 000 € pour 2014. Ces structures accueillent
du public en situation de fragilité sociale et d’exclusion, dont les femmes
victimes de violences intrafamiliales ;
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4 structures existent et comptent 108 places réparties sur l’ensemble
du territoire
Nord : R
ose des Bois (25 places) géré par l’association « MFSD » et
un lieu d’accueil pour les mères mineurs (32 places) géré par
l’association AMARE ;
Ouest : u
ne structure de 12 places gérée par l’association Père
Favron ;
Est : u
ne structure de 15 places gérée par l’association Père Favron ;
Sud : une structure de 24 places gérée par l’association « SOS
Détresse ».
e cofinancement l’ARAJUFA à hauteur de 322 500 € pour cette année
L
2014, pour garantir l’accès aux droits et à l’institution judiciaire, l’aide
aux victimes et soutien psychologique, l’accompagnement des femmes
victimes de violences ; l’aide aux familles en situation de rupture et la
défense de mineurs en difficulté ;
ne centaine de places en relais familial, pour la prise en charge des
U
femmes avec enfants en situation de fragilité sociale et financées par le
Conseil Général pour un montant de 3,5 millions d’euros annuels.
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LE CEVIF
THÉRÈSE BAILLIF
PRÉSIDENTE DU CEVIF
« 15 ans après l’institution de la Journée
Internationale pour l’élimination de la violence
envers les femmes, le 25 novembre, le
constat est toujours aussi préoccupant. On
peut même affirmer que la condition de la
femme s’est considérablement dégradée, que
ce soit au niveau mondial, national et local.
Dans le monde entier, les femmes sont les
premières victimes de la misère, des guerres.
Dans nos pays qui se prétendent civilisés,
et à La Réunion en particulier, les violences
conjugales sont en nette recrudescence et
les types de violences sont de plus en plus
graves. Elles génèrent des séquelles irréversibles et des conséquences
dramatiques sur le développement de nos sociétés. Il est important
que les décideurs politiques et le grand public se mobilisent pour
l’élimination des violences envers les femmes, suivant l’exemple de
Marie-Alice Sinaman, marraine de cette manifestation ».
LES MISSIONS DU CEVIF
Créé en 2008, le CEVIF a pour missions de :
lutter contre toutes les formes de violences perpétrées au sein de la cellule
familiale : les violences conjugales, la maltraitance envers les enfants, et
les actes de maltraitance envers les personnes âgées et les personnes
vulnérables ;
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lutter contre toutes les formes de discrimination et développer le sens de
l’altérité ainsi que l’acceptation de la différence.
À ce titre, le projet associatif du CEVIF s’oriente autour de 3 axes : le travail
en réseau, l’accompagnement et la prévention.
En savoir plus :
Contactez le CEVIF
Tél. : 02 62 41 80 80
[email protected]
Contact presse :
Nathalie Hibon (CEVIF)
Tél. : 06 92 60 10 64
[email protected]
AMAN
MARIE-ALICE SINES
TATION
MARRAINE DE LA MANIF
« J’ai été contactée par le CEVIF et j’ai accepté
d’être la marraine de cette journée du 25
novembre parce que la cause de la femme est
importante à mes yeux. La femme est belle,
la femme est notre maman, notre sœur, notre
fille ... Comment peut-on accepter de voir
cette personne harcelée, battue, tuée ? Au
nom de quoi peut-on accepter d’être traitée
de la sorte ? L’amour ? L’amour c’est sourire,
caresser enlacer et non pas crier, frapper et
étrangler. J’ai perdu une amie il y a quelques
années. Après avoir été frappée par son
compagnon, elle a agonisé seule toute la nuit.
On l’a retrouvée morte au petit matin. J’ai vécu la douleur de sa famille,
ses funérailles, le procès… C’est un événement qui vous marque à vie.
Le 25 novembre, il faut que nous soyons tous présents pour dire : STOP.
Plus de coups, plus de viols, plus de meurtres. I fo arét ek tousa. Na
de moune i travay pou trouv solusion, i fo nou entour pou nou avansé.
Ansanmb nou sra plu for ».
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JOURNÉE INTERNATIONALE
Pour l’élimination des violences faites
aux femmes
PROGRAMME DU 25 NOVEMBRE
AU JARDIN DE L’ÉTAT
DE 10H À 12H
RENCONTRE AVEC LES COLLEGIENS
DU COLLÈGE DE LA MONTAGNE
En présence de la Présidente du Conseil Général, du CEVIF et de
Marie‑Alice Sinaman.
Lecture du Manifeste et minute de silence.
DE 14H30 À 16H30
PROJECTION DU FILM
« UNE HISTOIRE BANALE »
DANS L’HÉMICYCLE DU CONSEIL GENERAL
(sur inscription auprès du CEVIF)
Suivi d’un échange
Synopsis
Jeune femme de 30 ans, Nathalie a une vie
active simple et agréable, travaillant dans le
domaine de la santé, sortant souvent entre
amis et collègues de boulot. Joyeuse, rêveuse,
amoureuse, elle se prépare à emménager bientôt
avec son fiancé. Mais un soir, tout va basculer
en quelques minutes. Une histoire banale, mais
qui laisse des traces.
PAUSE CAFÉ
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DE 17H À 19H
F0RUM - TABLE RONDE
DANS L’HÉMICYCLE DU CONSEIL GENERAL
Animée par Marie-Alice Sinaman
DISCOURS D’OUVERTURE
Thérèse Baillif, Présidente du CEVIF, accompagnée de Marie-Alice
Sinaman ;
La Présidente du Conseil Général ou sa/son réprésentant(e) ;
a déléguée régionale aux droits des femmes et à l’égalité entre les
L
femmes et les hommes.
PROJECTION DE 2 SPOTS DE SENSIBILISATION SUR LA VIOLENCE
ENVERS LES FEMMES.
INTERVENTIONS DES PROFESSIONNELS SUIVIES D’UN DÉBAT
Léopoldine Settama, juriste : « Ce que dit la loi » ;
ophie Geoffroy, professeur d’Université : « Expériences et représentations
S
de la maternité : comprendre pour prévenir les violences intrafamiliales »
irginie Santoro, juge aux affaires familiales : « L’intervention du juge aux
V
affaires familiales en matière de violences conjugales » ;
rnold Jaccoud, psycho-sociologue : « Comment prévenir les
A
comportements générateurs de violences au sein du couple et de
la famille ? » ;
Témoignage de Sandra Hoarau, assistante sociale auprès des services de
police et de gendarmerie.
DE 19H À 20H
MARCHE LUMINEUSE DU PALAIS DE LA SOURCE À LA STÈLE DU
JARDIN DE L’ÉTAT
Marche lumineuse aux flambeaux ;
10
Dépôt de fleurs en l’honneur des victimes au pied la stèle et recueillement ;
DE 20H À 21H30
CONCERT DEVANT LE MUSEUM D’HISTOIRE NATURELLE
AU JARDIN DE L’ÉTAT
Discours de la Présidente du Conseil Général ;
ecture du Manifeste contre les violences faites aux femmes en
L
plusieurs langues ;
Concert : « Marie-Alice Sinaman ek son ban’ dalon ».
Les artistes : Marie-Alice Sinaman, Yaëlle Trules, Annie Grondin, Erick
Fleuris, Christine Salem, Misiz, Missty, Natacha Tortillard, Audrey Dardenne,
B. girls, Tania Boristhène, Emmanuelle Peters, Tiloun…
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MANIFESTE DU
25 NOVEMBRE 2014
Le 17 Décembre 1999 par sa résolution 54/134,
l’Assemblée Générale de l’O.N.U. a proclamé le 25 Novembre, Journée
Internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.
L’ONU invite les gouvernements, les organismes internationaux et les ONG
(Organisations non gouvernementales), à mettre en place, le 25 Novembre
de chaque année, des actions de sensibilisation de l’opinion à ce problème.
En 2014, 14 ans après cette décision, la situation des femmes dans le
monde entier, est hélas, toujours extrêmement alarmante.
Malgré la révolte de femmes du monde entier qui ne veulent plus être traitées
comme des citoyennes de seconde zone, sur le seul critère qu’elles sont
des femmes ;
Malgré l’engagement déterminé, pugnace, des associations de lutte contre
cette discrimination intolérable, et affligeante, nous pouvons constater
encore, dans beaucoup de pays, que ce soit sur les continents africain,
sud-américain, asiatique, et même européen, la condition des femmes a
dangereusement régressé. Des femmes sont privées de droits, de liberté,
l’accès à la culture et au savoir leur est refusé, leur dignité est bafouée, leurs
corps mutilé.
Dans les pays en guerre, en Afrique et ailleurs, le viol des femmes est devenu
une arme à l’encontre de certaines communautés fragilisées par la misère
et la pénurie. Les pires atrocités sont perpétrées simplement parce qu’elles
sont des femmes. Le viol est devenu une arme de destruction terrible qui
mutile les corps et anéantit l’âme. Quel peuple digne de ce nom peut survivre
lorsque la moitié de ses membres est réduite à l’état de mortes vivantes ?
Le continent sud-américain, mais aussi l’Inde, entre autres, se distinguent
cruellement par une banalisation du viol devenu l’horrible passe-temps de
certains groupes de désœuvrés et de déséquilibrés.
À La Réunion, dans le cadre de conflits de couples, 6 femmes ont été
assassinées en 2011 par leurs compagnons, 8 personnes sont décédées
12
de mort violente en 2012 dont 3 femmes et une petite fille, 6 personnes ont
perdu la vie en 2013 suite à des faits de violence conjugale ou intrafamiliale
dont 2 femmes et un petit garçon. 1600 plaintes sont déposées par an, soit
en moyenne 5 plaintes par jour.
Sans compter toutes celles, les plus nombreuses, qui ne portent pas
plainte, qui se résignent, souffrent un enfer, avec, pour conséquences
collatérales, l’atteinte grave à l’avenir de leurs enfants, et des effets négatifs
sur l’ensemble de la société, notamment sur le plan sanitaire, économique,
financier. C’est la triste réalité à laquelle nous sommes confrontés aussi, ici,
chez nous à La Réunion. Notre humanité est en grande désespérance.
Aujourd’hui, NOUS, futur-e-s citoyens et citoyennes, notre avenir est entre
nos mains, l’avenir de l’humanité que nous aurons choisie, est entre nos
mains.
De toutes nos forces, nous devons nous engager à apporter notre
pierre à la construction d’un monde respectueux, respectable, juste, et
harmonieux. C’EST POSSIBLE !!
Et nous demandons, aux pouvoirs publics, aux décideurs, à nos parents, à
nos éducateurs, de nous aider à construire ce monde de paix et d’amour
dans lequel nous aimerions vivre.
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Photos : Daniel Lebon / Erland de Vienne / Bruno Bamba / D.R.
Communication
Michèle Bénard - 0692 97 47 72
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