LA PIROPLASMOSE CANINE ( BABESIOSE CANINE)

Transcription

LA PIROPLASMOSE CANINE ( BABESIOSE CANINE)
LA PIROPLASMOSE CANINE ( BABESIOSE CANINE)
La piroplasmose est une maladie redoutable
provoquée par un parasite, du genre
Babesia (d'où le véritable nom de la maladie :
la babésiose), introduit dans le sang du chien
par la piqûre d'une tique (par sa salive) ; il
détruit les hématies (les globules rouges) et libère
massivement l'hémoglobine. Un traitement précoce est
efficace mais en l'absence de prise en charge, cette maladie
est mortelle.
Diagnostic des piroplasmoses canines
La léthargie, l’abattement, l’anorexie sont souvent des signes d’appel de la piroplasmose.
Néanmoins, 20% des malades gardent un comportement et un appétit normaux. L’animal peut
aussi présenter un syndrôme douloureux (musculaire surtout) ou une faiblesse du train arrière.
L’hyperthermie, fréquente mais inconstante, ne peut donc être recherchée que dans les premiers
jours de la maladie. L’ictère (la « jaunisse ») classiquement décrit est peu fréquent.
L'augmentation de taille de la rate est un signe clinique constant et très précoce. Un malade sur
deux à des urines foncées (couleur jaune foncé, sang ou café par la présence d'hémoglobine).
Les symptômes de la piroplasmose sont des symptômes peu spécifiques et inconstants.
L’hyperthermie paraît la plus évocatrice mais elle est fugace. Le diagnostic de la piroplasmose
nécessite donc des examens complémentaires.
Examens biochimiques : recherche de complications
complications rénales
L'insuffisance rénale résulte soit de l'élimination massive d'hémoglobine dans les urines, soit de
la formation d'une réaction auto-immunitaire. L'augmentation du taux d'urée et de créatinine
dans le sang a une valeur pronostic.
Complications hépatiques
La destruction de hématies par les parasites de la piroplasmose peut évoluer en ictère hépatique
avec une hépatolyse (destruction des cellules du foie) et une cholestase (mauvaise élimination
de la bile de la vésicule biliaire) et induire une insuffisance hépatocellulaire sévère. Le dosage de
la bilirubine totale, des transaminases hépatiques (« ALAT » ou « SGPT ») et des phosphatases
alcalines (« PAL) est utile.
Examens hématologiques
On effectue une numération-formule sanguine (« NFS ») . On
observe une chute du nombre d'hématies, de l'hématocrite et de
l 'hémoglobinémie. Cette anémie concerne 74 % des chiens.
La thrombocytopénie (chute du taux sanguin des plaquettes,
facteurs de coagulation) est fréquente.
Un étalement coloré de sang périphérique peut mettre en évidence les parasites mais dans le cas
contraire on ne peut pas exclure une babésiose. De même il existe des faux positifs (autres
agents intracellulaires comme Ehrlichia, Mycoplasma ou artefacts de coloration par dépôts de
colorant).
Enfin il existe des méthodes immunologiques de diagnostic dont l'inconvénient outre le coût est
le temps de mise en œuvre ...
Prévention des piroplasmoses canines
Lutte contre les vecteurs, les tiques.
C'est fondamental !
Deux moyens de lutte contre les vecteurs sont possibles : chimique chez les animaux ou direct
dans leur environnement. Différentes formulations sont disponibles sur le marché vétérinaire.
Le praticien doit choisir la plus adaptée à l’animal traité, selon son mode et son lieu de vie ainsi
qu’en fonction de l’observance probable du traitement par le propriétaire.
La vaccination.
Le développement de vaccins antiparasitaires est difficile.
Les mécanismes immunitaires intervenant lors d’infestations par les parasites incriminés sont
complexes, la réponse vaccinale n'est pas toujours bonne.
De plus une immunité croisée n’est pas généralisable à l’ensemble des espèces et des souches de
babésies : on peut vacciner contre un parasite et subir l'attaque d'un autre …
Impact de la vaccination sur le contrôle de la maladie :
La réponse induite par la vaccination permet de contrôler l’apparition et le développement de la
maladie mais ne semble pas avoir d’impact sur le nombre de piroplasmes retrouvés dans le sang.
Si la maladie repose sur l’instauration d’un état de choc la réponse immunitaire neutralise les
antigènes parasitaires. La vaccination suffit à limiter l’évolution de l’affection ;
Si la maladie repose sur la multiplication parasitaire associée à des phénomènes
immunopathologiques (rappelez-vous les complications rénales auto-immunitaires), la
vaccination perd beaucoup de son intérêt au profit du contrôle du nombre de parasites
sanguins...
Dans tous les cas il faut respecter rigoureusement les indications des vaccins :
La vaccination doit intervenir au minimum 8 semaines après la maladie.
La vaccination ne doit pas être précédée d'une injection de piroplasmicide.
La vaccination est d'autant plus efficace qu'elle est pratiquée en dehors des pics
épidémiologiques.