Le courrier du 4eme trimestre 2016
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Le courrier du 4eme trimestre 2016
Courrier ACF-VLB Vannes-Lorient Septembre à décembre 2016 et Programme de l’année Qu’est-ce qu’un corps pour la psychanalyse ? San, Pièce de la chorégraphe Catherine Diverrès Qu’est-ce qu’un corps pour la psychanalyse ? Nos activités, cette année, seront orientées par cette question. Tramé de signifiants, le corps est une énigme. Réseau d’holophrases et de douleurs, tissu de méconnaissance, d’ignorance et d’étonnements, il se fige parfois, s’arrête, est altéré, dévasté, offert à l’Autre. Il jouit de ses mouvements, abuse. Lieu de tous les plaisirs, on y tient, le néglige, le déplore, le regrette. L’homme s’embrouille avec son corps, qui à la fois exerce une « captivation »1. Pour reprendre les propos introductifs de Marcus André VIEIRA lors du 10e Congrès de l’Association mondiale de la Psychanalyse (Le corps parlant – Sur l’inconscient au 21è siècle) : Le corps se manifeste en permanence. Pour le corps médical, ces manifestations sont les signes d’un état de fonctionnement et de dysfonctionnement. Mais le corps est aussi marqué par notre histoire de vie. Il est parlé et marqué par le langage. C’est en touchant à ces 1 Anne Lysy-Stevens, L’énigme du corps, revue de la Cause Freudienne n°69, p.8 paroles que l’on touche aussi à la vie même du corps et à sa jouissance. L’unité de notre corps n’est pas une donnée de départ, une évidence première. Il nous faut quelqu’un, la mère ou celui qui s’occupe de nous, pour lui donner peu à peu consistance, et c’est en tant que je suis capable de vivre les sensations et les pensées qui me traversent comme étant miennes, que ce corps jusque-là parlé devient un corps qui parle, mon corps. Le corps parlé, ce n’est pas le corps parlant. Le corps parlant, « C’est un mystère » nous dit Lacan2. A savoir que « le mystère est plutôt celui de l’union de la parole et du corps »3. Le corps parlant parle en termes de pulsions. « Un corps est quelque chose qui est fait pour jouir, pour jouir de soi-même »4. Alors, qu’est-ce que le corps pour la psychanalyse ? Pour aborder cette question, 4 aprèsmidis d’études, riches d’enseignement, viendront ponctuer l’année. C’est en l’attrapant du côté du féminin qu’Hélène Bonnaud viendra nous parler de l’énigme du corps. La psychanalyse ne parle que des corps même si elle se garde de les guérir par une intervention physique. Les «Trois essais sur la sexualité » de Freud sont à cet égard très parlants : l’auteur n'y traite que de l'usage des corps et de leurs jouissances. Usages du corps donc, tel sera le titre de la conférence de Catherine Lacaze Paule. Enfin, depuis la passe, notre corps est un véritable « collage surréaliste » (comme le dit Lacan dans le Séminaire XI à propos de la pulsion). L’analyse nous révèle à quel point on se soutient précisément de ces morceaux de jouissance qui sont en même temps des morceaux de langue. Caroline Doucet et Laurent Dupont, par leur témoignage de fin d’analyse, viendront en tant qu’A.E. (analyste de l’école), nous faire part d’un quelque chose de ce « collage surréaliste ». Mais en-corps …. Le programme « psychanalyse et connexions » se poursuit, avec cette année de belles rencontres théâtrales et deux soirées « psychanalyse et cinéma » prometteuses ! À voir ! A suivre également : les activités du groupe SIPOL et celles du groupe « Petit Jean ». Bonne rentrée ! Marielle Le Floc’h- Le B. Porte-parole pour l’Acf-Vlb Vannes/Lorient 2 Lacan J., Le séminaire, Livre XX, Encore, Paris, Seuil, 1975, p. 118 3 Jacques Alain Miller, La psychanalyse au 21è siècle, p. 109, La Cause Du Désir n°88 4 Lacan J. « psychanalyse et médecine », Lettres de l’Ecole freudienne de paris, 1967, n°1, p.42 Comment s’enseigne-t-on de la psychanalyse ? Au décours de cette journée, les productions de Cartel rapportées et l’expérience de la Passe que nous présentera Caroline Doucet, viendront témoigner de ce que la psychanalyse peut nous enseigner. - Samedi 3 Décembre 201. 9h30-17h, Hôpital du Scorff, salle du Scorff, Lorient Journée d’étude « Comment s’enseigne-t-on de la psychanalyse » ? La matinée des cartels sera animée par Maryvonne Michel et Déborah Allio. Ce sera l’occasion d’entendre trois cartellisants qui nous présenteront leur production de cartel respectif et ce que ce dernier a permis d’interroger dans leur mise au travail. Nous aurons le plaisir d’entendre, l’après-midi, Caroline Doucet, Analyste de l’Ecole (AE), membre de l’ECF qui abordera la question du corps à partir de son témoignage d’AE. Par le témoignage de la fin de son analyse (actée par la procédure de la passe) le psychanalyste rend compte de la pratique orientée par le réel, qui se resserre pour chacun autour de ce qu’il a de plus unique, de sans pareil, son sinthome (de par-être). C’est en fonction des déterminations de son symptôme et de son fantasme que chacun appréhende son corps. Psychanalyse et connexions A Vannes Soirée préparatoire des J46 « Psychanalyse et Cinéma », « BLOW UP » et L’objet regard. Au cinéma La Garenne, À Vannes, vendredi 14 octobre à 19h45. Projection du film « BLOW UP » de Michelangelo Antonioni (1966). Blow-Up est un film britanno-italo-américain de Michelangelo Antonioni inspiré d'une nouvelle Las babas del diablo de Julio Cortázar. Le film obtient la Palme d'or au Festival de Cannes 1967. Avec la participation de Jeanne Joucla psychanalyste, membre de l’ECF, responsable de « cinéma et psychanalyse » à Rennes. Dans Blow –up, le regard est attrapé. Il suffit d’un court moment où il ou elle accroche le regard : coup de foudre, coup de théâtre ! C’est précisément ce qui ne me voit pas qui m’attrape comme regard … à voir ! A Lorient Rencontre « théâtre et psychanalyse », Autour du corps parlant au CDDB de Lorient, vendredi 25 novembre 2016 à 20h. Entrée Libre Séverine Chavrier met en scène Les Palmiers Sauvages, roman de William Faulkner, qui décrit la passion brutale de deux êtres en rupture de ban dont l’amour se transforme en une descente aux enfers ? L’amante « aux yeux jaunes » qui « porte de vrais pantalons d’homme » se présente comme une artiste et s’engage dans un dévouement total à l’amour. Sa passion est sans retour. Lui, écrit des romans pornographiques commerciaux et rêve silencieusement de retrouver sa vie asexuée d’avant leur rencontre. Pour Séverine Chavrier, « Faulkner met en question l’amour absolu. Est-ce qu’à force d’aimer l’amour on ne finit pas par oublier d’aimer l’autre ? Est-ce qu’une passion vécue comme une œuvre d’art n’est pas une entreprise solitaire, vouée à l’échec ? » Avec la pièce de Marguerite Duras, Les Yeux bleus, cheveux noirs, que Léna Paugam met en scène sous le titre « Et, dans le regard, la tristesse d’un paysage de nuit », c’est au contraire de la solitude et de l’impossible des corps ensemble que naît le lien d’amour. La révolution chez Duras commence dans les chambres quand les êtres arrivés au désespoir font cohabiter leurs corps et rendent à nouveau possible la naissance du désir. Lui est obsédé par l’image d’un jeune individu, et paie une femme parce qu’elle lui rappelle l’être aimé, mais est incapable de la désirer parce qu’elle est femme et que son corps n’est pas inerte et qu’il parle un langage de femme. Léna Paugam s’interroge avec Duras, de savoir s’il faut tout avoir perdu, perdre connaissance, pour recouvrer la possibilité d’aimer ? Ces deux femmes metteuses-en-scène s’intéressent à un théâtre qui met au premier plan le corps de l’acteur, où tout fait matière, la voix, les corps, la musique, la vidéo… mais pas sans les mots, ceux de deux grands auteurs, explorateurs sans relâche des questions de l’amour et du désir. La psychanalyse enseigne que le corps, d’être dénaturé de sa rencontre avec le langage, ne permet pas de faire rapport à l’autre, sans en passer par les mots. C’est un corps traversé de langage, un corps parlé et parlant, mais aussi un corps vivant qui crie, éructe, susurre, tombe, jouit… Alors qu’est-ce que le désir ? Que rencontre-t-on de l’autre dans l’amour ? Qu’est-ce que le corps pour la psychanalyse ? La rencontre avec ces deux femmes de théâtre sera l’occasion de débattre de ces questions et d’entendre ce que le théâtre peut nous en dire. Sylvaine Hébert Co-P.Parole pour l’ACF VLB Vannes-Lorient LES PALMIERS SAUVAGES William Faulkner / Séverine Chavrier CDDB Les 23 et 24 novembre à 20h DANS LE REGARD, LA TRISTESSE D’UN PAYSAGE DE NUIT Marguerite Duras / Léna Paugam GRAND THEATRE Les 8. 9 et 10 décembre à 20 h Cycle de conférences : Qu’est-ce qu’un corps pour la psychanalyse ? - Samedi 3 Décembre 2016. 9h30-17h, Hôpital du Scorff, salle du Scorff, Lorient Avec Caroline Doucet, Analyste de l’école, membre de l’ECF (cf. journée « comment s’enseigne-t-on de la psychanalyse ? ») qui interviendra l’après-midi. - samedi 14 janvier 2017. Au palais des arts de Vannes – 14h – 17h. Après-midi d’étude avec Hélène Bonnaud, psychanalyste, membre de l’ECF et de l’AMP. Auteure du livre « le corps pris au mot » - Samedi 4 mars 2017, 14-17h. Hôpital du Scorff, salle du Scorff, Lorient. Après-midi d’étude avec Catherine Lacaze-Paule, psychanalyste, membre de l ‘ECF et de l’AMP. Le corps vivant et ses rapports à l’inconscient. - Samedi 1er avril 2017. Palais des arts de Vannes –9h45/17h Matinée organisée par le groupe petit Jean, atelier clinique ouvert au public avec la participation de Laurent Dupont. Après-midi d’étude avec Laurent Dupont, AE, psychanalyste, membre de l’ECF. Participation aux frais : 10 euros (journée du 1er avril = 15 euros), étudiants-demandeurs d’emploi : ½ tarif Renseignements et contact concernant les activités de l’ACF-VLB : [email protected] ; [email protected] ------------------------------------------------------------------------------------------------Désir de Cartel, car tel est mon désir … C’est un dispositif de travail inventé par Lacan en 1964, pour rendre vivante l’étude de la psychanalyse. Chacun choisit sa question en fonction du thème défini avec le groupe. Il s’agit d’adopter « le principe d’une élaboration soutenue dans un petit groupe. Chacun d’eux se composera de trois personnes au moins, de cinq au plus, quatre est la juste mesure. Plus une chargée de la sélection, de la discussion et de l’issue à réserver au travail de chacun » (Acte de fondation de l’Ecole freudienne de Paris). F. Rollier, site de l’ECF. Matinée des cartels (en connexion avec la journée « Comment s’enseigne-t-on de la psychanalyse ? », samedi 3 décembre, 9h30, à l’hôpital du Scorff, salle du Scorff (rez de chaussée), Lorient. La matinée des cartels nous donnera l'occasion d'entendre les exposés des cartellisants qui nous présenteront le produit de leur travail en cartel. La matinée sera animée par Déborah Allio. A la fin de cette matinée, ceux qui le souhaitent pourront manifester leur désir de constituer de nouveaux cartels. Un cartel peut se constituer à tout moment et est ouvert à tous et toutes. Pour tous ceux ou celles qui désirent participer à un travail en cartel, contactez Déborah Allio, responsable des cartels Vannes-Lorient. Déborah Allio, responsable des cartels Vannes/Lorient [email protected] ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------Soirées SIPOL (Séminaire d’Introduction à la Psychanalyse d’Orientation Lacanienne) Thème pour 2016/2017 = L’Angoisse à travers les textes de Freud et de Lacan. Nous étudierons dans un premier temps = L'angoisse comme effet du traumatisme, puis comme affect non refoulé, permet la défense du moi par les symptômes névrotiques et le refoulement, suivant les premières études de Freud dans les études sur l'hystérie, commentaires que Lacan a fait à leur égard. En deuxième partie, suivant la conceptualisation de S. Freud dans « Inhibition, symptôme et l'angoisse », et celle de Jacques Lacan, nous aborderons la question de l'angoisse en rapport avec ses objets. Pour agrémenter ces lectures nous faisons appel aux références littéraires données par Freud et Lacan (Maupassant, Tchekhov...), ainsi qu'aux œuvres cinématographiques illustrant la place du regard et du fantasme en lien avec l'angoisse. Au CMPP de Vannes, 35 rue des grandes murailles, les mardis à 21H. Dates à retenir pour 2016 = 18 octobre, 15 novembre, 6 décembre Contacts: Simone Portier : [email protected], Tuija Corrignan : [email protected] ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Le Champ Freudien NRC groupe « Petit Jean », à Auray. Cycle 2016-2017 Amour, sexuel et sexuation : enseignements cliniques de la jeunesse contemporaine. On ne conteste plus guère aujourd’hui l’existence d’une sexualité infantile. L’œil avisé de Freud en a permis la découverte, son génie, la démonstration. Pour l’inventeur de la psychanalyse, le symptôme, qui campe d’abord et avant tout dans le champ des représentations est ainsi le témoin des affres de tout parlêtre d’avec le sexe. Plus largement, Freud s’est évertué à décrire et théoriser le ressort de la psycho sexualité : la libido. Il a montré comment pour chaque petit humain, cette dernière assiège le corps et doit trouver chaque fois son principe de résolution. Rappelons ici en quelques mots comment le fait s’envisage : enracinée dans le corps, la pulsion, telle qu’il la nomme également, investit, sous le coup de l’appétence, un objet, quel qu’il soit, et réalise ainsi son but de satisfaction. N’étaient les accidents, embuches et autres embrouilles que connait nécessairement chaque parcours, l’harmonie serait totale… Une période de la vie de l’enfant, qualifiée d’œdipienne met tout spécialement en valeur les pulsions génitales : l’enfant masturbateur trouve dans la personne du parent le support fantasmatique à la décharge de son excitation, le tout sur fond d’affection familiale, nimbée de crainte de rétorsion. D’entrée de jeu, deux courants libidinaux viennent ainsi au jour : le tendre et le sensuel. Une « organisation génitale infantile » se cristallise concomitamment. Caractérisée par la réalisation subjective d’un symbole majeur, le phallus, cette organisation rend compte de l’attachement libidinal du sujet à ses parents, de premiers choix d’objet, de la logique foncière à l’œuvre en matière de sexualité humaine : celle de la perte et de ses symbolisations. En somme, pour Freud, l’enfant est un petit homme ou une petite femme en puissance, à ceci près que ses désirs sont d’une part réfrénés (complexe de castration), et que de l’autre, comme le rappelait Jacques-Alain Miller, la différence effective des sexes est curieusement abolie, du fait du primat phallique. L’affaire va si loin que Lacan n’hésite pas à qualifier très tôt la période de véritable « puberté psychologique ». Par certains aspects, il s’agit en effet d’une certaine réalisation irréalisée, ce que Freud lui-même laisse entendre lorsqu’il considère que chez l’humain, la vie sexuelle doit débuter deux fois. La tradition a conservé une acception précise du terme de puberté : littéralement, celui qui « se couvre de poils ». Médicalement, le terme consacre la possibilité de l’effectuation de la sexualité reproductive. L’anthropologue note de son côté comment chaque groupe humain entérine à sa manière la sortie de l’enfance. Retenons alors ceci, que pour le psychanalyste, la puberté signifie le second commencement. C’est à ce dernier que nous consacrerons nos études et recherches de cette année. Si Freud n’a pas manqué de s’intéresser aux métamorphoses de la puberté ainsi qu’à la psychologie du lycéen, Lacan n’a pas été en reste quant à l’examen des semblants qui organise la comédie des sexes : dans un monde de langage, les sujets ont le choix, ils font l’homme ou la femme, c’est selon. Dans la perspective de la 4 ème journée de l’Institut de l’enfant, on s’attachera à l’examen des modalités de la rencontre d’avec le sexuel chez l’enfant et les jeunes gens : s’agit-il du même phénomène ? Y-t-il toujours un retour du vu et de l’entendu, tel que l’envisageait Freud ? Si le courant tendre et les manifestations affectueuses de l’enfance tendent à orienter un sujet vers un objet d’amour, l’appréhension du corps d’un autre comme objet de désir requiert toutefois un autre registre, celui des conditions érotiques. Comment ces dernières œuvrent-elles ? Comment s’articulent le tendre et le sensuel ? En d’autres termes, lorsque de sujets s’essaient à faire l’homme ou la femme, quelle sont alors singulièrement la source, la nature et le devenir des amours de jeunesse ? Comme l’an passé, les séances de travail associeront chaque fois lectures commentées de textes fondamentaux et présentations de cas cliniques. Par ailleurs, deux évènements scanderont notre année : la 4ème journée de l’Institut de l’Enfant, en mars prochain, ainsi qu’un atelier clinique ouvert au public, en présence de notre invité, Laurent Dupont, psychanalyste, membre ECF et coordonateur de la CAO du NRC, en avril 2017. Agenda des rencontres : les samedis matins, de 9h45 à 11h45 = 2016 =Le 17/09 ; 15/10 ; 19/11 ; 10/12/2016 2017 = 14/01/2017 ; 04/02 ; 18/03 (JIE 4, Issy-les-Moulineaux), 01/04 (Atelier clinique, avec Laurent Dupont, à Vannes) ; 13/05. Lieu : CMPP d’AURAY, 77, rue amiral Coudé Renseignements et participation : David Oger : [email protected] ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Et Ailleurs … Samedi 24 septembre 2016 à 14h30 à Tours: La psychanalyse à la lumière du gai savoir de Rabelais. (Cf. site de l’ACF-VLB) Samedi 5 et dimanche 6 Novembre 2016 : Journées nationales de l’ECF, Paris = « L’objet regard » (Cf. site de l’ECF) Toutes les infos, toute la préparation en direct sur www.lobjetregard.com [email protected] Pour recevoir les infos des activités de l'ACF Vannes-Lorient : [email protected]