Les traces de l`enfance perdue dans A la recherche du temps perdu

Transcription

Les traces de l`enfance perdue dans A la recherche du temps perdu
Université Al-Mustansirya
Faculté des Lettres
Département de Français
Les traces de l’enfance perdue dans
A la recherche du temps perdu
de
Marcel Proust
Recherche présentée par Lamia Kathim Mouften
Janvier 2006
Introduction
Les images de l’enfance s’estompant dans la mémoire des
gens doivent laisser leurs traces ineffaçables. Si impressionnables et si
frémissantes, elles ont des nuances d’affection vaguement plaisantes
et inquiètes car l’enfance est une période très délicate dans la vie de
l’homme. Ces images sont en outre la base même de l’évolution
mentale.
Dans A la Recherche du temps perdu, Proust crée un
personnage principal nettement dessiné ; Marcel. Il s’est grandi
devant les yeux du lecteur. Au fil des pages de l’œuvre, Proust tente
de donner à ses lecteurs l’impression d’une évolution de la mentalité,
on voit sa vie enfantine passant de son âge de jeunesse. Les
événements et les personnages de ce livre semblent repris dans
certains tomes de Proust, dans la mesure où la lumière
transfiguratrice porte non sur eux mais sur le monde lui-même.
Marcel joue le rôle du narrateur, du chroniqueur mondain du Figaro et
du snob des salons du faubourg Saint-Germain. Il change d’un
analyste et d’un expérimentateur féroce de l’amour et du désir qui
entretiennent avec le temps des liens si étroits et si redoutables, ils
jouent tout naturellement un rôle essentiel dans A la Recherche où le
temps nourrit l’amour et le détruit comme l’a montré le petit Marcel
pour son amour à Albertine ; « Albertine est à la fois le mal et le
remède.1» C’est un amour si cruel qui amène jusqu’à l’intolérable.
Toutes les formes de déviation défilent dans son œuvre ; ni pour
séduire ni pour choquer, mais pour passer aussi loin que possible
l’exploration du cœur humain et de ses abîmes. Proust est présent
dans chaque page de son livre, on se demande alors si A la Recherche
du temps perdu incarne des mémoires camouflées, une histoire de la
société française au début du XXe siècle ou une investigation
psychologique. Pour répondre à cette question c’est que le roman se
montre construit rigoureusement, et non seulement une analyse
minutieuse des recoins minuscules de la mémoire ou du cœur, mais
c’est une conquête audacieuse des lois générales de l’esprit et du
monde. Ainsi Proust est présent dans chaque page de son livre, il
regarde ce qui se passe en donnant le sentiment d’une progression des
événements et des personnages dans son livre. « A la Recherche du
temps perdu est à la fois l’histoire d’une époque et l’histoire d’une
conscience.2» écrit Ramon Fernandez. Proust est un artiste, c’est aussi
un chercheur, un découvreur et un explorateur.
----------------------------------------------------------------1- Proust, Sodo et Gomorrhe, p. 302.
2- Cité par Ramon Fernandez, dans La littérature française du XXe siècle, P. 88.
L’enfance perdue
Dans le récit proustien, il n’y a aucune aventure centrée sur
l’intrigue ni sur l’action, mais sur le temps subjectif, c’est-à-dire sur la
perception qu’a le narrateur à travers les événements si rapides
accordant à la chronologie extérieure une durée immense dans la
lecture.
Dans Du côté de chez Swann, un de ses tomes, Proust relate la
chronique d’une enfance protégée, entre le village de Combray*, où le
narrateur passe ses vacances en famille chez la tante Léonie, et à
Paris ; « A Combray, je ne cherchais pas à me rendormir tout de
suite ; je passais la plus grande partie de la nuit à me rappeler notre
vie d’autrefois chez ma grande tante, à Paris, à Balbec, ailleurs
encore, à me rappeler les lieux, les personnes que j’y avais connus, ce
que j’avais vu d’elles, ce qu’on m’en avait raconté.
3
» L’image de
Combray a été tracée dans la mémoire du petit Marcel ; c’était comme
un paradis perdu, il l’a retrouvé lors qu’il a goûté un petit morceau de
madeleine trempée dans un thé, car la mémoire l’a ressuscitée. C’est
une mémoire involontaire, mais disponible, accueillant l’apparition
mystérieuse, imprévue, grâce à laquelle l’image a été construite sur le
goût de ce gâteau comme l’avait conçu Proust lui-même : « Les vrais
paradis sont les paradis qu ’on a perdus.4 » Ainsi, un fragment de son
*Combray est un village, un nom trouvé dérivé de cambriens, originels habitants de
l’Angleterre qui est situé sur les bords du Loire au sud-ouest de Chartres de Paris.
3-Proust, Du côté de chez Swann, P. 16.
4-Ibid, P.150.
récit allait être une partie de sa vie qu’il avait oubliée et qu’il
retrouvait tout d’un coup en mangeant. Tandis qu’une autre partie de
son récit fait renaître des sensations réveillées dans la pensée du
narrateur pour sa jeunesse accomplie dans l’âge mûr se développant
au fur et à mesure devant les yeux de ses lecteurs. Le monde se divise
pour lui selon une ligne de démarcation qui commande en fait
l’organisation de l’œuvre dans son ensemble. Le narrateur retrouve à
Paris un monde inconnu, métamorphosé où les différents milieux de
son imaginaire hérité de l’enfance se sont mêlés. L’univers n’est plus
que brouillage et confusion. On trouve que l’univers de Proust est un
univers de topologie ; le privilège de cette topologie explique la
situation toute névralgique de l’aliment dans son univers, et la
richesse
de
ses
fonctions
de
ses
corrélations
imaginaires.
Essentiellement c’est une topologie attachée à satisfaire une certaine
appétence substantielle. Elle peut aussi avoir un lien étroit avec ce
premier désir, cela permet à marquer la constitution du lieu. Il y a une
valeur constante de ce lieu à l’imaginaire du narrateur, consommée à
Combray, au centre de la table familiale, sous la clarté rassurante de
la grosse lampe à huile et après le baiser donné à la mère. Marcel
consacre par exemple une clôture heureuse du foyer. Le narrateur
exorcise les fantasmes nés de la lanterne magique et de la dissipation
des parois de la chambre dans laquelle il se sent des sadismes
archaïques, des désirs condamnés d’une agressivité et d’une
culpabilité dirigée en fin de compte vers l’unique personne désirée et
interdite qui n’est que sa mère. Ainsi il regroupe, autour de lui, le
cercle protecteur de la famille. Cela le fait se souvenir de baiser donné
par Albertine, sa bien-aimée. Cet amour est ruiné par le temps qui
passe et condamné par une torture réciproque chez les deux amants.
Selon Proust, l’amour ne signifie pas un bonheur mais une exigence
absolue. Par ailleurs, l’imagination du petit garçon, passionnément
attaché à sa mère, est la source de tendresse et d’amour. Ajoutons que
l’amour de Marcel pour Albertine est influencé par la
première
tendresse de sa mère à l’âge de son enfance. Cet amour le fait se
rappeler cette période passée. En fait, cela peut dire que Marcel revit
les mêmes sentiments à l’égard de sa mère et son amante. Cela nous
montre la vie de l’enfance à laquelle il ne peut pas échapper. C’est un
attachement au monde enfantin et à sa mère comme le cite
J.P.Richard : «Le paysage de Combray joue le rôle d'index universel
de référence. Tout semblait ordonné par rapport au clocher. Il est
l’instance médiane autour de laquelle se fixent et se regroupent
l’espace villageois, puis la vie campagnarde.5»
Le rapport entre le lieu et l’enfance perdue
Combray est un lieu clos et idéal qui reste dans la
mémoire du petit Marcel. Par rapport à l’étendue de ce lieu, le clocher
assure ses fonctions variées qui tiennent la synthèse et qui intègrent
Combray ayant pour fonction d’exclure et de refouler au loin non
5- Jean Pierre Richard, Proust et le monde sensible, P. 227.
Combray ou l’autre Combray qui se montre comme un lieu confus
dans l’imaginaire du narrateur. Le rapport de la ville à sa compagne
s’établit ainsi selon deux axes dont les clivages ne se recouvrent pas
exactement celui du dehors et du dedans marqué par la ligne des
remparts celui du connu et de l’inconnu, dont la frontière passe à la
limite derrière ses promenades. L’église de Saint-Hilaire joue un rôle
important dans A la Recherche car Proust rattache le nom de ce Saint
par une étymologie qui lui semble fantastique et si important dans la
dévolution mérovingienne, comme à celui de Combray. Saint-Hilaire
est ainsi devenu le patron direct d’Illiers, le village lui-même peut
alors changer de nom et devenir Combray. Si Saint-Hilaire réussit à
fixer si puissamment autour de lui l’espace de Combray, c’est parce
qu’il est capable, d’abord de le dynamiser, d’en faire jouer en lui la
souplesse immédiate, d’en plier et déplier sans fin la virtualité. Le
pouvoir d’intégration entre le clocher de Saint-Hilaire et Combray,
en partage avec toute une série d’autres lieux dominants, églises,
vues étoiles, à Combray même une autre construction. Ce pouvoir
vient alors en doubler ou peut être équilibrer l’œuvre proustienne ; il
s’agit de la chambre de tante Léonie. Tout Combray se dispose alors
d’une certaine façon comme une expansion de cette chambre, autour
d’elle se déroulent les heures et vers elle reviennent les trajets des
personnages. Par ailleurs Combray fait remémorer et resurgir le fond
de la mémoire de l’enfant Marcel. L’œuvre de Proust est liée avec
Combray et aussi encadrée tout entière par l’épisode célèbre de la
madeleine* qui en couronne l’ouverture et l’approfondissement de
cette expérience psychologique aboutissant au miracle du Temps
retrouvé. Sa répétition fortuite d’impressions analogues, signalée par
une joie indicible, permettra à l’auteur de découvrir enfin le secret de
cette joie, comme le révèle ce passage où se confondent le conscient
et l’inconscient : « Il y avait déjà bien des années, de Combray, quand
un jour d’hiver ma mère me proposa de me faire prendre, contre mon
habitude, un peu de thé. Elle envoya chercher un de ces gâteaux
appelés Petites Madeleines, je portai à mes lèvres une cuillerée du thé
où j’avais laissé s’amollir un morceau de madeleine. Mais à l’instant
même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je
tressaillis, attentif à ce qui se passait d’extraordinaire en moi. Un
plaisir délicieux, mauvais, envahi, isolé sans la notion de sa cause. 6 »
Le narrateur tente donc de remonter à la source de cette joie. Il se sent
quelque chose se déplaçant ailleurs où y a-t-il un mélange entre le
présent et le passé. Il voudrait s’élever, il épreuve la résistance et
entend la rumeur des distances traversées. Il devine que, ce qui palpite
ainsi au fond de lui doit être l’image et le souvenir visuel lié à cette
saveur. « Le goût de la madeleine allait jusqu’à faire empiéter le passé
sur le présent, à me faire hésiter à savoir dans lequel des deux je me
trouvais ; au vrai l’être qui alors goûtait en moi cette impression la
goûtait. Le présent et le passé, il pourrait se trouver dans le seul
milieu où il peut vivre, jouir de l’essence des choses c’est-à-dire en
*La madeleine : c’est une biscotte de pain grillé.
6-Proust, Le Temps retrouvé, P, 312.
hors du temps. 7 » Selon Proust, le temps détruit les souvenirs et les
épaisseurs de la conscience. Le moi se transforme continuellement,
seule la mémoire involontaire ressuscite le passé à partir du goût d’un
gâteau qui a une influence sur le petit Marcel à reconstruire les effets
immenses du souvenir involontaire de l’enfance perdue. Il semble
bien que le lieu proustien ne puisse être maîtrisé, il est occupé de la
possession de sa chambre à Combray où le narrateur s’y jette en
disant : «…dans les bras de maman que les malheurs de Genviève me
rendaient plus cher, tandis que les crimes de Golo ça me faisaient
examiner ma propre conscience avec plus de scrupules.
8
» L’image
de Combray est toute parcourue par le plaisir des promenades faites
par Marcel. La petite madeleine n’émeut pas le palais, donc la
mémoire n’est émiettée qu’à demi fondu dans la tasse de thé ou de
tilleul où Marcel la laisse se disperser. C’est cette dispersion même
qui excite finalement l’anamnèse. Alors que le roman dans sa
tradition met l’accent sur les instants non poétiques de la vie réelle
mais sur l’imagination involontaire, Proust écrit un roman tout à
fait singulier où les événements de l’existence horizontale sont
retenus, perdant leur accent au profit des instants poétiques. C’est
cette alliance qui se réalise par le récit romanesque, le tempérament et
l’expérience poétique. Tout cela fait l’originalité, le charme sans
pareil et la grandeur de l’art proustien. Il est le premier à mettre
l’accent poétique à l’intérieure d’une œuvre romanesque par certains
7-Ibid, P, 315.
8-Proust, Jean Sentail, p, 118.
aspects. Les contradictions, les ambiguïtés, les intermittences du
cœur ; ce sont des conséquences de la dimension temporelle de
l’homme, corollaires de cette psychologie dans le temps que Proust
suggère et applique lui-même dans son roman. C’est une accentuation
sans précédent. « Le vrai maître du temps n’est pas le calendrier mais
le regard du narrateur.9 »
Le style proustien
L’originalité de Proust n’est pas témoignée dans la
création des personnages ou des événements, mais elle réside
assurément dans l’accentuation de leurs caractères, et surtout dans
leur explication analytique. Cela veut dire que l’analyse proustienne
menace l’œuvre plus qu’elle ne l’assure, dans la mesure où à un
mouvement vivant et unique, elle substitue une formule fixe et
générale ; « Il me paraît sans cesse, si la véritable œuvre d’art ne peut
se passer de cette opération préalable, qu’elle ne commence vraiment
que par-devers elle. L’œuvre d’art la présuppose, il est vrai mais ne
s’élève qu’après que cette opération première a pris fin.10 » On voit
que l’analyse aboutit non à la vision moléculaire, celle de particules
psychiques en mouvement, mais à la schématisation de cet univers
sous-jacent dont on peut saisir les grandes courbes ; ça veut dire la
9-Cité par J.P.Richard, dans Proust et le monde sensible, P.127.
10-Gaëtan Picon, Lecture de Proust, p. 195.
chute de ses personnages et leurs espérances, ce sont les figures
fondamentales de diffraction comme l’affirme Proust : « Là où je
cherchais les grandes lois, on m’appelait fouilleur de détails .11 » La
place de l’analyse proustienne présente souvent son effort comme la
poursuite de vérités générales « je sentais se passer en moi une foule
de vérités relatives aux passions, aux caractères, aux mœurs. Leur
perception me causait de la joie. 12 » C’est une joie venant justement
de la généralité
atteinte, renouvelable et durable ; c’est ce que
recherche l’écrivain. Ces vérités que l’intelligence dégage directement
de la réalité sont moins précieuses que celles qu’on a atteintes en soimême.
Proust sait bien que l’art repose non sur la vérité d’une
affirmation, mais sur la chaleur qui lui vient d’avoir été vécu. Il ne
cherche pas des formules, mais des essences.
11-Cité par J.P.Richard, Proust et le monde sensible, P. 88.
12-Ibid, P.140.
Conclusion
Pour conclure, on constate que la recherche est la
peinture d’une enfance perdue où elle est surgie involontairement de
la mémoire du petit Marcel. Tous les personnages proustiens qui
reviennent d’un volume à l’autre sont présents effectivement ou
ressuscités dans le souvenir, au détour d’une allusion ou d’une
réminiscence, vus chaque fois sous un angle qui n’est jamais tout à
fait le même ni tout à fait un autre car tout bouge, tout change, le
regard du narrateur de ceux qu’il décrit, sont jeunes, mûrs poudrés
enfin déguisés par l’âge. Disons que, le titre du roman indique
l’orientation d’ensemble de l’œuvre ; orientation d’une réminiscence
luttant à la fois contre le temps et contre l’analyse de ses effets. La
reconstitution d’un passé, au hasard de souvenir patiemment
regroupé, permet au narrateur de reconstruire un monde, de mettre en
scène des personnages observés, hésitant entre la réalité et la fiction.
Cette création d ’un univers présenté par Proust comme une vie réelle
s’accompagne avec les mécanismes de la mémoire involontaire, ce
que Proust appelle la réminiscence car Marcel est toujours à la
recherche du temps passé. Ce temps n’est pas réellement retrouvé
mais c’est une simple recherche pour commémorer le temps passé.
Proust retrouve alors un chemin entre le passé et le présent, lorsque
Marcel essaie de se souvenir d’une certaine impression passée, il se
trouve vivre dans le présent vécu. Il essaie en même temps de
l’oublier en suscitant un autre temps existant dans son imaginaire. La
sensation de Marcel se base sur ses souvenirs du passé qui incarnent
la base fondamentale de la construction de sa personnalité. Ils ne sont
évoqués encore qu’à travers la réminiscence grâce à une mémoire
révolue et à une dialectique romanesque qui reforment dans le même
jeu matière et mémoire. Par ailleurs l’opération de la recherche ne
s’arrête pas, elle est permanente, ce qui est bien marqué par le titre du
roman.
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Bibliographie
1-Cécile de Ligny, Manula Rousselot, La littérature française,
Nathan, 1998.
2-Gaëtan Picon, Lecture de Proust, Gallimard, 1955.
3-Jean Pierre Richard, Proust et le monde sensible, Éditions
du Seuil, 1974.
4- Marcel Proust, Du côté de chez Swann, Gallimard, 1954.
5-Marcel Proust, Le Temps retrouvé, Gallimard, 1954.
6- Marcel Proust, Sodome et Gomorrhe, Flammarion, Paris,
1987.
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Sommaire
Ce chef-d’œuvre de Proust retrace la nostalgie pour
l’enfance d’un garçon attaché à sa mère a fin d’essayer de retrouver la
tendresse maternelle. Marcel, le personnage principal, ne peut jamais
oublier son amour à l’égard de sa mère. C’est pourquoi a-t-il fait une
relation amoureuse avec Albertine. Ce sentiment le fait se souvenir de
sa mère. L’amour pour l’écrivain représente l’espace et le temps
rendus sensibles au cœur ou une torture réciproque entre les deux
amants. Le lecteur peut voir une analogie si étroite entre Proust,
écrivain, et Marcel, narrateur. Tous les deux sont très attachés à la
mère. Ainsi, le personnage fictif représente son créateur.
Proust est toujours à la recherche du temps perdu, même
les événements de la recherche se déroulent dans la commémoration
du passé perdu que le narrateur essaie de retrouver par la création
imaginaire d’un autre lieu et d’un autre temps. L’enfance est perdue
dans le lieu où le narrateur a passé cette période délicate de sa vie.
Proust a donné la priorité au temps pour le retrouver avant le lieu.
Donc, c’est l’idéal du temps que cherche Proust par tous les efforts et
toutes les formes de ses souvenirs et à travers le travail douloureux de
sa mémoire involontaire.