Un lieu à la gloire de la Coccinelle - BIEN-CH
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Un lieu à la gloire de la Coccinelle - BIEN-CH
6 SUISSE LE COURRIER LA LIBERTÉ • SAMEDI 3 AOÛT 2013 Un lieu à la gloire de la Coccinelle EN BREF UN REQUÉRANT SE NOIE AAR Un requérant d’Afghanistan âgé de 26 ans s’est noyé dans l’Aar jeudi peu après 16 h à Untersiggenthal (AG). Son corps a été repêché dans la soirée par des plongeurs de la Police cantonale de Bâle-Campagne. L’homme voulait nager jusqu’à une petite île sur la rivière. Arrivé à mi-chemin, il a appelé à l’aide et a disparu dans les flots. ATS MUSÉE • Quelques-unes des 21 millions de VW Coccinelles produites dans le monde ont trouvé un écrin dans le canton de Neuchâtel. A Saint-Sulpice, elles se font dorloter. UNE JEUNE FEMME GRAVEMENT BRÛLÉE BARBECUE Une grillade réunissant une dizaine de jeunes gens de la région a mal tourné jeudi soir à Lutry (VD). Le feu ne prenant pas, un participant a aspergé les grils d’alcool à brûler. L’embrasement qui a suivi a gravement brûlé une jeune femme. Elle a été transportée au CHUV. ATS UN PILOTE DE SWISS AVEUGLÉ PAR UN LASER Pour avoir sa place au musée, pas besoin de pouvoir rouler, comme cette Coccinelle reconvertie en pot de fleurs. Les enfants peuvent jouer au milieu des voitures exposées dans l’atelier du rez-de-chaussée (photo du haut). Le bar est entièrement réalisé avec des pièces de VW (photo du bas). DANIEL CLERC/LE NOUVELLISTE SONIA BELLEMARE Lorsque Stéphane Leuba termine son apprentissage d’électricien en 1993 et qu’il veut s’acheter sa première voiture, son père le met en garde: «Achète ce que tu veux, mais pas une Coccinelle. C’est cher en entretien, en assurance et en essence.» Que croyez-vous que fit alors Stéphane? Il acheta une Coccinelle. Vingt ans plus tard, Stéphane Leuba – qui travaille comme infirmier à Fribourg – est à la tête du Volkswrecks Museum de SaintSulpice (NE). Beau joueur, son père Jacky est très impliqué dans le musée. Avec sa femme, il reçoit les visiteurs quand son fils n’est pas disponible. Ancienne cimenterie Au début, Stéphane collectionne ces voitures et se retrouve très vite avec une vingtaine de pièces entreposées un peu partout. «A ce moment-là, j’avais envie de faire quelque chose d’original. Je ne savais pas encore quoi. Et puis est venue cette proposition de louer cette ancienne cimenterie, alors j’ai sauté sur l’occasion: je m’en suis servi pour exposer ces voitures, plus toutes celles qui sont venues ensuite», raconte-t-il. BREMGARTEN Ouverture du centre national Le centre national pour requérants de Bremgarten (AG) ouvre ses portes lundi. Il pourra accueillir au maximum 150 personnes. Tous les requérants devront respecter des périmètres d’interdiction. L’Office fédéral des migrations (ODM) a passé un accord avec les autorités de Bremgarten à propos de l’utilisation temporaire de locaux sur la place d’armes et de la sécurité. Les mesures prévues ne sont légalement pas applicables, estime l’organisation des droits de l’homme «augenauf» dans une lettre ouverte adressée à Simonetta Sommaruga, cheffe du Département fédéral de justice et police. L’accord prévoit que l’ODM prenne des mesures afin que les requérants ne soient pas autorisés à pénétrer dans l’enceinte de bâtiments scolaires ou de sport. La piscine leur est aussi interdite. Un périmètre d’interdiction imposé sans raison à tous n’est pas légal, selon «augenauf». ATS Elles sont venues d’un peu partout, ces Cox et autres véhicules de la famille VW. On appelle le responsable du musée quand on trouve une carcasse dans la nature (comme récemment à Drône dans le canton du Valais). Il en a aussi acheté et troqué. En constante évolution En tout, sur trois niveaux, 154 voitures et bus sont visibles. Au rez-de-chaussée, on trouve les voitures dans lesquels les enfants peuvent jouer (voir encadré). Au premier étage, le bar, un espace fou entièrement réalisé avec des pièces de VW. On monte encore et on parcourt un labyrinthe qui mène à des scènes aux détails infinis. Des thèmes tels que l’armée, le caveau, la boulangerie, le cinéma (avec sa Choupette «53» de Walt Disney), la décharge, la plage, la salle de bain, les vieux mariés, l’absinthe (on est dans le Val-de-Travers, voir également p. 7), la poste, la police, les pompiers, la grange ou le garage. Un véhicule est en préparation: l’ambulance, chère au cœur de Stéphane Leuba. Enfin, en construction, la mezzanine, où d’autres voitures seront encore exposées. Le Volkswecks est un musée en constante évolu- tion. «On en fait chaque année un petit bout, avec des amis et des gens qui ont envie de donner un coup de main. Les bricoleurs sont les bienvenus», explique Stéphane Leuba. Sa mère Béa n’est pas en reste. On lui doit une partie des décors très élaborés qui habillent si bien les VW. Une pièce manquante «A force de monter et démonter bus et voitures, on finit par comprendre comment ça marche. Quelques voitures roulent. Peutêtre beaucoup d’entre elles. On n’a jamais essayé. Le but n’est pas de rouler, mais de les présenter dans un environnement fait pour elles», confie Stéphane Leuba. Il manque encore une pièce à la collection, qui ferait le bonheur de son conservateur: un Fridolin. VW en a construit 6000, et il en reste aujourd’hui 600. C’étaient les voitures de la poste, composées d’un avant de voiture et d’un arrière de bus. Une quête de plus pour Stéphane qui, pour l’heure, roule tous les jours avec un multivan T4. De VW, évidemment. LE NOUVELLISTE > Volkswrecks, rue du Fosseau, 2123 Saint-Sulpice. 079 278 09 89 ou www.volkswrecksmuseum.com LE MUSÉE DE TOUS LES POSSIBLES Dans ce musée, les enfants ont le droit d’entrer dans une trentaine de voitures entreposées dans l’atelier du rez-dechaussée. Ici, on peut toucher, tourner le volant et faire les fous. «Ils peuvent courir et crier», précise Stéphane Leuba. A l’étage où les voitures sont mises en scène en revanche, cela ne se fait pas. Des Passeports-vacances et des écoles viennent régulièrement visiter le musée. Le musée organise également différents événements: sorties d’entreprises, foire aux mômes (14 septembre), dégustation de vins (Oenologia le 14 novembre), mariages, anniversaires et enterrements de vie de célibataires. SB ZURICH Un pilote d’un avion de la compagnie aérienne Swiss a été aveuglé par un laser mercredi soir dans la région de Lucerne après son décollage de l’aéroport de Zurich. Le pilote se trouvait déjà à une certaine altitude. Un homme a été arrêté un peu plus tard à Beromünster (LU) en possession d’un pointeur laser. Il a été interrogé, puis relâché. L’Office fédéral de l’aviation civile (OFAC) a comptabilisé 40 attaques au laser contre des pilotes depuis le début de l’année. Il y a eu 100 cas annoncés en 2012, 134 en 2011 et 145 en 2010. ATS LE FEU PREND DANS UN ENTREPÔT NEUCHÂTELOIS CORTAILLOD Un entrepôt situé dans la zone industrielle de Cortaillod (NE) a pris feu hier vers 17 h, a indiqué la Police cantonale neuchâteloise. Deux personnes ont été légèrement blessées. Après un fort dégagement de fumée, un périmètre de 200 mètres a été établi autour du bâtiment et les habitants de la localité ont été invités à fermer leurs fenêtres. L’entrepôt, qui abrite plusieurs entreprises et des garages, ne contenait pas de produits toxiques, a assuré la police. ATS Une initiative pour dissocier revenu et travail SALAIRE • Les initiants auraient récolté 130 000 signatures en faveur d’un revenu de base inconditionnel. CHRISTIANE IMSAND nu du travail, on améliorera la situation des petits revenus qui ne seront plus contraints d’accepter n’importe quel emploi, sans péjorer celle des mieux lotis». Et si le travail n’était plus la condition sine qua non du revenu? L’idée choque aussi bien les milieux économiques que les syndicats, mais elle ne peut plus être écartée d’un revers de main. En dépit de son caractère utopique, de nombreux Suisses admettent que la question mérite d’être posée. «Nous avons récolté plus de 130 000 signatures en faveur de notre initiative», ont annoncé jeudi les partisans du revenu de base inconditionnel. Elles seront déposées le 4 octobre à la Chancellerie fédérale, ce qui permet d’escompter une votation en 2015 au plus tôt. Le texte préconise le versement à chaque homme et femme résidant en Suisse d’un montant lui permettant «de mener une existence digne et de participer à la vie publique». Le montant de ce revenu qui remplacerait la plupart des prestations sociales actuelles serait fixé par le parlement. «Nous avons renoncé à toute mention de chiffre dans le texte constitutionnel car il serait forcément controversé, ex- Les initiants avancent un revenu de 2500 francs par mois. CHARLES ELLENA-A plique le Genevois Gabriel Barta, membre du comité d’initiative. Pour nous, le principe importe davantage que le montant. En découplant le reve- Conscient que la discussion peut difficilement être menée sans exemple chiffré, le comité d’initiative articule la somme de 2500 francs par mois et par adulte, 625 francs pour les mineurs. Appliqué à l’ensemble de la population, cela équivaut à quelque 200 milliards de francs par année. Un montant pharaonique qui ne serait que partiellement compensé par les 60 milliards de prestations sociales économisées. Restent 140 milliards à trouver, que ce soit en augmentant la TVA, en taxant les transactions financières ou en mettant à contribution les entreprises qui pourraient verser des salaires moins élevés grâce au revenu de base. Economiesuisse a fait ses propres calculs. Dans une étude publiée en octobre dernier, l’organisation faîtière des entreprises suisses prédit une chute de 17% du PIB et une TVA à 50%. Le débat n’est pas qu’une affaire de gros sous. Il a aussi une composante philosophique. Fermement opposé au projet, le syndicaliste Jean-Christophe Schwaab, par ailleurs conseiller national (ps/VD), note que sa mise en œuvre déboucherait sur une diminution de la valeur du travail, voire une incitation à ne plus travailler particulièrement néfaste pour les jeunes, qui risquent de se couper du monde professionnel. «Si on ne produit pas de richesses, on ne peut pas non plus les redistribuer, note-t-il. De plus, si une partie de la population ne travaille plus du tout et vit aux crochets de l’autre, les tensions sociales vont s’accroître.» Gabriel Barta rétorque que le revenu de base est une réponse au socle de chômage incompressible qui affecte les sociétés occidentales, y compris en Suisse, et que la motivation au travail ne dépend pas seulement du salaire. «Selon notre sondage, 80% des gens continueraient à travailler. Certains choisiraient sans doute de réduire leur temps de travail, mais l’expérience montre que cela entraîne un gain de productivité.» I