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Table des matières Communiqué de presse: Venetian and Flemish Masters ................................................................. 3 Textes des salles .................................................................................................................................. 5 Introduction : Venise et Anvers. Deux villes pour raconter lʼEurope ................................................... 5 Chapitre 1 : Lʼorigine de lʼart occidental .............................................................................................. 5 Chapitre 2 : Lʼinvention des émotions ................................................................................................. 6 Chapitre 3 : Entre tradition et renouveau ............................................................................................ 7 Chapitre 4 : Le premier héritage ......................................................................................................... 7 Chapitre 5 : Lʼincertitude dʼun nouveau monde ................................................................................... 8 Chapitre 6 : Le génie du portrait.......................................................................................................... 8 Chapitre 7 : Entre les retables: histories sacrées et profanes ............................................................ 8 Chapitre 8 : Une nouvelle perception de la réalité .............................................................................. 9 Chapitre 9 : La tradition commune ...................................................................................................... 9 Chapitre 10 : Étrangers à Venise ........................................................................................................ 9 Chapitre 11 : Les natures mortes ...................................................................................................... 10 Chapitre 12 : Le crépuscule de la Sérénissime................................................................................. 10 Bellini et Berlinde ................................................................................................................................ 12 CV de Berlinde De Bruyckere ............................................................................................................ 14 Activités dans le cadre de lʼexposition ............................................................................................. 16 Audiokids .......................................................................................................................................... 16 Parcours découverte ......................................................................................................................... 16 Parcours anniversaire ....................................................................................................................... 16 Stage dʼun jour .................................................................................................................................. 16 BOZARSUNDAYS ............................................................................................................................ 17 BOZARPLUSDAYS........................................................................................................................... 17 Museum Night Fever ......................................................................................................................... 17 BOZAR NIGHT.................................................................................................................................. 17 Fête au Palais ................................................................................................................................... 18 Les anciens et nouveaux maîtres : Kitty Crowther & Carll Cneut ..................................................... 18 Roberto Calasso en conversation avec Stefan Hertmans ................................................................ 18 Informations pratiques ....................................................................................................................... 19 Coordonnées du service de presse .................................................................................................. 20 2 Communiqué de presse: Venetian and Flemish Masters Bellini, Tiziano, Canaletto – Van Eyck, Bouts, Jordaens 11.02.2011 – 08.05.2011 Du 11.02 au 08.05.2011, une cinquantaine dʼœuvres de premier plan en provenance de lʼAccademia Carrara di Bergamo séjourneront au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles et dialogueront avec une quinzaine de chefs-dʼœuvre provenant du Musée Royal des Beaux-Arts dʼAnvers (KMSKA). Cette ambitieuse exposition, regroupant des chefs-dʼœuvre provenant de lʼAccademia Carrara di Bergamo et du Musée Royal des Beaux-Arts dʼAnvers (KMSKA), montre que les écoles flamandes et vénitiennes nʼexistent pas lʼune sans lʼautre. Venetian and Flemish Masters illustrent quatre siècles de contacts et dʼinfluences réciproques entre la Lombardie et la Flandre, qui ont façonné à leur tour non seulement un pan crucial de lʼart occidental mais aussi, dʼune certaine manière, lʼidentité européenne. Giovanni Bellini a croisé les œuvres de Rogier van der Weyden et vice-versa, tout comme Pierre-Paul Rubens a un jour contemplé les œuvres du Titien et de Véronèse. Cette circulation des œuvres et des collections ne pouvait exister que parce que les échanges maritimes, commerciaux et politiques entre le nord et le sud étaient féconds. Si dʼautres régions dʼItalie ont elles aussi eu une influence indéniable et fondamentale durant la même époque, seule la Vénétie pouvait se vanter dʼavoire des points de contacts aussi réguliers que nombreux sur une période aussi longue. Si au XV siècle la Flandre et la Vénétie se regardent lʼune lʼautre, leurs chemins divergeront par la suite lorsque la Flandre se tournera davantage vers Rome et e sa tradition picturale. Au XVII siècle, elle retrouve la Vénétie à travers Rubens. Les quatre grands volets de lʼexposition Lʼexposition Venetian and Flemish Masters, articulée en quatre sections, parcourt quatre siècles e e essentiels de la peinture européenne (du XV au XVIII siècle) et illustre les nombreux points de contacts et dʼinfluence jalonnant les rapports entre Bruxelles, Bruges, Anvers et Venise comme autant de lieux dʼécole et dʼémulation : • • • • le quattrocento et la naissance du portrait et la peinture de dévotion, où Pisanello et Giovanni Bellini sont mis en confrontation avec dʼautres maîtres tels que Rogier van der Weyden ; le cinquecento, les paysages et la dévotion avec la présence dʼœuvres du Titien, de Palme lʼAncien mais aussi de Véronese, mis en regard avec leurs collègues flamands ; le seicento – Le Sacré et le Profane – où Rubens, Padovanino et Tiepolo interpellent les sens au travers de leurs illustrations de thèmes sacrés et profanes ; les scènes de genre et vues du settecento où Canaletto, Francesco Guardi, Pietro Longhi sont mis en parallèle avec des maîtres du Nord qui les ont parfois précédés et influencés. Intervention de lʼartiste Berlinde De Bruyckere dans lʼexposition Artiste belge de renommée internationale, Berlinde De Bruyckere (Gand, 1964) travaille, sculpte, questionne et illustre notamment le corps humain. Interrogeant lʼHistoire et lʼhumanité de façon globale, son art utilise principalement la peinture ancienne mais aussi moderne comme source dʼinspiration. Ses références étant principalement la peinture allemande et italienne, lʼartiste présentera deux œuvres dans lʼexposition Venetian and Flemish Masters et entamera ainsi un dialogue avec les maîtres italiens et flamands. 3 Bergamo et Anvers : un pôle muséal exceptionnel ème Fondée en 1796 par Giacomo Carrara, lʼAccademia Carrara – aujourdʼhui la 5 collection la plus importante dʼItalie après la Galleria dellʼAccademia de Venise – est lʼhôte prestigieuse de pas moins de 2000 œuvres dont une partie importante sont des chefs-dʼœuvre absolus de la peinture e italienne allant de la Renaissance au XVIII siècle. Le musée est situé à Bergamo (Lombardie), qui fut longtemps la capitale continentale de la Sérénissime République de Venise, ce qui lui valut dʼabriter de nombreuses œuvres majeures issues de sa riche école picturale. De la pensive Vierge à lʼEnfant de Giovanni Bellini à lʼémouvante Madonne du Titien, environnée dʼun paysage harmonieux et serein, et au célèbre Saint Sébastien de Raphaël, de nombreux chefs-dʼœuvre témoignent de lʼextraordinaire richesse du musée de Bergamo. De son coté, le Koninklijk Museum voor Schone Kunsten Antwerpen (Musée Royal des BeauxArts dʼAnvers), situé au cœur de la ville, est le principal musée de la Communauté flamande. Il recèle une impressionnante collection dʼœuvres déterminantes offrant un aperçu de lʼhistoire de lʼart dans les Pays-Bas du Sud et en Belgique. Outre un vaste ensemble de primitifs flamands et dʼœuvres baroques de Rubens et de ses contemporains, le musée met également à l'honneur les e artistes mondains du XIX siècle et les modernistes James Ensor et Rik Wouters. Sa collection Ensor est la plus importante au monde et celle de Rik Wouters, la plus vaste. Le musée expose l'art de chez nous à côté d'œuvres de grands artistes étrangers tels que Jean Fouquet, Le Titien, Frans Hals, Auguste Rodin et Amedeo Modigliani. La collection permanente nʼest en ce moment pas accessible en raison de travaux de rénovation. Commissaire: Giovanni Carlo Federico Villa Coproduction: BOZAR EXPO, Comune di Bergamo – Accademia Carrara, COBE Direzionale S.p.A. En collaboration avec: Koninklijk Museum voor Schone Kunsten Antwerpen Avec le soutien de: Regione Lombardia, Comune di Bergamo, Vlaamse gemeenschap Partenaire principal : Eni Soutien: Banco Popolare, Fondazione Credito Bergamasco 4 Textes des salles Introduction : Venise et Anvers. Deux villes pour raconter l’Europe Jacopo deʼ Barbari et Lodovico Giucciardini : deux artistes italiens racontent, lʼun en images, lʼautre en mots, la capitale du commerce en Méditerranée et son pendant nordique. Lʼartiste vénitien Jacopo deʼ Barbari, pendant des années au service de nombreuses grandes cours de lʼépoque – de Nuremberg à Augsbourg – mais aussi à Bruxelles, Malines et Anvers – nous a laissé lʼun des plus importants chefsdʼœuvre de lʼhistoire de la cartographie urbaine, la célèbre vue à vol dʼoiseau de Venise, une impressionnante xylographie - 134,5 x 282 cm environ – qui demanda trois années de travail pour graver minutieusement les six panneaux de bois en poirier des matrices. Cette oeuvre nous donne une image de Venise illustrant pleinement les mots écrits en 1494 par lʼambassadeur français Philippe de Commynes lorsquʼil la décrit comme étant « la ville la plus belle et la plus triomphante quʼil lui ait été donné de voir et celle qui honore le plus les ambassadeurs étrangers ». On y voit les champs, les ruelles, les canaux qui ont été témoins pendant près de cinq siècles des échanges culturels et économiques de deux des plus importants pôles de lʼart européen: la Vénétie et la Flandre, Venise et Anvers. Un binôme historiquement fondateur et autour duquel ont gravité lʼéconomie, la politique et la culture européenne en pleine construction en ce XVe siècle, ouvrant la voie à la Renaissance. Les protagonistes de cette époque, rassemblés autour des pôles portuaires, sont deux macro-régions : dʼune part les territoires vénitiens à lʼintérieur des terres, cʼest-à-dire la Vénétie lombarde avec Bergame comme point dʼappui, dʼautre part, la Flandre, avec Anvers où bat le cœur financier de lʼEurope. Si Venise a été à travers tout le XVe siècle la porte de lʼOrient, un centre de tri des épices, des tissus et des œuvres dʼart, jouant de ses contacts privilégiés avec le monde arabe, Anvers a en parallèle acquis une importance extraordinaire grâce à son port où abordaient des navires chargés de marchandises de tous horizons : des laines anglaises, du sucre de canne indien, du sel du Portugal, des vins dʼEspagne et de France, du cuir, des épices, du bois suédois, de lʼalun dʼItalie. Et plus tard, lʼargent et lʼor des Amériques, transitant par lʼEspagne, feront dʼAnvers le point de jonction incontournable entre le bassin méditerranéen et la Baltique et la plaque tournante du commerce international. Avec toutes ces marchandises, voyageaient également les œuvres dʼart, notamment ces peintures qui iront enrichir les collections des riches marchands et banquiers italiens et flamands et qui nourriront le dialogue entre les cultures et entre des artistes de traditions différentes. Le parcours de lʼexposition propose de raconter un fragment de cette grande histoire, et de mettre en lumière la construction dʼune Europe qui ne soit pas uniquement une entité géographique mais bien un ensemble géopolitique, une terre dʼéchange, de migration et dʼinfluences réciproques, tant dʼun point de vue artistique, quʼéconomique ou politique. Le choix dʼoeuvres provenant de deux importantes collections, la Pinacothèque de lʼAccademia Carrara de Bergame et le Musée Royal des Beaux-Arts dʼAnvers, participe de cet esprit. Ces deux collections présentent des points de convergence exceptionnels : il sʼagit dans les deux cas de collections publiques structurées autour de legs privés et de lʼhéritage de quelques-uns des plus grands spécialistes de lʼhistoire de lʼart. Elles constituent en outre lʼun des plus extraordinaires ensembles de chefs-dʼœuvre témoignant de lʼessor de la peinture vénitienne et de lʼart flamand, dans une relation dʼétroite interdépendance. En effet, on ne peut concevoir Giovanni Bellini et Antonello da Messina sans penser à lʼinfluence de Jan van Eyck et de Rogier van der Weyden, ou, dans le même esprit, Rubens et Van Dyck sans lʼapport de Titien et de Véronèse. Le dialogue fécond de ces illustres maîtres donnera naissance aux grandes thématiques qui ont marqué lʼhistoire de lʼart et qui servent de fil conducteur à cette exposition : le portrait, le paysage, la peinture sacrée et profane, la nature morte et le « védutisme ». Le XVe siècle Chapitre 1 : L’origine de l’art occidental Lʼœuvre initiatrice de lʼhistoire du portrait moderne – le Portrait de Lionello dʼEste – marque le début dʼun dialogue artistique qui influença considérablement lʼhistoire de la peinture européenne. Véritable pionnier, ce dernier partit à la redécouverte de lʼAntiquité à travers lʼart de la médaille. Grâce à une capacité dʼobservation et de représentation du réel inspirée par le goût gothique tardif, Pisanello – avec Gentile da Fabriano – parviendra tout dʼabord à hisser la peinture vénitienne au rang de style international et ensuite, à lʼinscrire au coeur même de la Renaissance. Son travail favorisera lʼapparition de deux grands ateliers : celui à Murano des frères Vivarini et lʼatelier vénitien des Bellini. Cʼest grâce au parcours décisif de Jacopo Bellini, dévotement lié à son maître Gentile da Fabriano, au point de le suivre jusquʼ à Florence, que lʼon peut reconstruire les influences déterminantes de lʼart vénitien. Un art dont la complexité et la variété sont bien illustrées dans ses deux Livres de dessins 5 conservés au Louvre et au British Museum et qui offrent une synthèse de son univers iconographique et stylistique. Ces deux ouvrages sont un compendium du style gothique international en vogue dans la plaine du Pô, mais ils reflètent aussi son intérêt pour la création dʼespaces de narration cohérents. Bien que de manière différente, les fils de Jacopo – Gentile et Giovanni – marqueront le tournant de la peinture vénitienne vers la Renaissance, grâce à une attention particulière au grand art de Jan van Eyck et de Rogier van der Weyden. Les nombreux chefs-dʼoeuvre de Van Eyck parvenus dans la cité lagunaire surprirent et fascinèrent les peintres vénitiens, tant pour leur vraisemblance, leur perfection formelle, leur attention aux menus détails, que pour leur rendu des surfaces et leur étude de la lumière et de lʼespace, si proche des idéaux vénitiens, et enfin pour le caractère hiératique et immobile des personnages. Les oeuvres de Rogier van der Weyden frappent particulièrement par leur rigueur religieuse qui, loin dʼentraver le flux des sentiments et des émotions, accentuent au contraire les aspects psychologiques et sentimentaux. Les personnages semblent en effet liés par les regards et les gestes et sa peinture marque la prédominance des figures humaines sur lʼenvironnement. De même, les portraits aristocratiques réalisés par Rogier van der Weyden, trouvant un équilibre entre un sens aigu de la proportion et un sentiment dʼélévation morale, incitent Giovanni Bellini à renoncer au portrait de profil à la Pisanello pour adopter le portrait de trois quarts des Flamands. Le ton était donné quoique Carpaccio nʼabandonnât pas immédiatement la tradition ancienne. Chapitre 2 : L’invention des émotions Pendant plus de soixante ans, Giovanni Bellini a été au centre du renouveau du langage plastique à Venise et a incarné jusquʼau bout lʼesprit dʼouverture de la Sérénissime durant la grande époque de lʼhumanisme. Bellini portera la peinture vénitienne, jusquʼalors empreinte dʼune tendance à la description, typique du gothique tardif, vers la modernité. Il maintient pendant cette période un dialogue artistique de haut niveau tant avec son beau-frère Andrea Mantegna, quʼavec Antonello da Messina et la peinture flamande, mais aussi avec Cima da Conegliano et Giorgione. Ainsi, peut-on percevoir dans cette Pietà une première tentative de représenter les émotions dans lʼesprit des oeuvres de Rogier van der Weyden, qui étaient parvenues à Venise. Le sentiment de retenue qui se lit sur les visages des protagonistes et qui suscite lʼempathie du spectateur, est une réminiscence du grand maître bruxellois. Les trois personnages sont rendus avec de multiples nuances psychologiques, leurs traits striés de larmes, les carnations des visages chargées dʼémotion mais les affects restent néanmoins contenus dans un maintien digne et un pathos monumental. Si chez Bellini, cʼest le cadre qui découpe la surface et qui semble suspendre la scène dans un temps irréel et empli de ténèbres, dans la sculpture de Berlinde De Bruyckere, cʼest la chapelle de bois noir qui sépare lʼespace du visiteur du nœud monstrueux des chairs. Dʼun côté, une Pietà de larmes et de gestes qui paraissent embrasser et retenir le corps livide du Christ et de lʼautre, des lanières auxquelles est suspendu un corps martyrisé, sans visage et sans expression. Cet amas de chairs sans tête semble nous répéter que la mort et lʼhorreur ne peuvent appartenir au genre humain. Et pourtant, tant dans la peinture de Bellini que dans la sculpture de Berlinde De Bruyckere, les roses tendres et les bleus violacés évoquent avec une rare sensibilité la pureté violée et la puissance dʼune douleur profondément humaine. 6 Chapitre 3 : Entre tradition et renouveau À Venise, la tradition est représentée par lʼatelier des Vivarini à Murano: Antonio, son frère Bartolomeo et son fils Alvise sont les peintres qui défendent avec ferveur la transmission de lʼhéritage visuel, satisfaisant les acheteurs dévots les plus conservateurs. Ce nʼest dʼailleurs pas un hasard si leur production sʼétend de Murano vers la côte Adriatique et les régions périphériques, bien plus en demande de retables ayant une composition et une iconographie traditionnelles. Néanmoins, ces derniers, tout comme les Bellini, seront les premiers Vénitiens à tenter de fusionner la tradition lagunaire avec les nouveautés venant des pays du Nord. Antonio travaille avec son beau-frère, Giovanni dʼAlemagna, peintre dʼun réalisme féérique encore empreint dʼun gothique tardif, bien quʼil intègre également les nouvelles conceptions de lʼespace que lʼon retrouve dans la peinture toscane. Cette ouverture à la nouveauté nʼest pas sans rappeler lʼart sévère et rigoureux de Gérard David, dont les couleurs puissantes et originales évoquent le climat de la lagune. De même, certains éléments de la peinture de ce dernier se retrouvent dans lʼart vénitien de cette époque, comme par exemple une certaine sévérité dans la composition, une ouverture au paysage anticipant Joachim Patinir, un lyrisme intérieur ou encore une présence physique des personnages. « Il est très âgé mais cʼest encore le meilleur des peintres » : ces mots, datés du 7 février 1506, sont dʼAlbrecht Dürer et font référence à Giovanni Bellini. Dans sa Vierge à lʼEnfant lʼon trouve déjà toutes les recherches sur la lumière, la couleur et le naturalisme qui influenceront des générations entières dʼartistes et qui soulignent le talent avec lequel il intègre des concepts typiques de la peinture flamande au sein dʼun langage pictural italien. Lʼarrière-plan, masqué par un brocard dʼun vert atténué par des tons gris, dirige le regard vers les acteurs sacrés. La palette réduite des couleurs, la composition épurée, la pluie de lumière dorée qui baigne la scène dʼune clarté tamisée concourent au tragique retenu de lʼœuvre. La Vierge est représentée drapée dʼun manteau dʼun bleu azur typiquement vénitien, jeté sur ses épaules à la mode byzantine et tissé de broderies dorées au très fin travail. Un voile, dont les plis obliques sous-tendent les axes de la composition, souligne les diagonales entre les protagonistes tandis que le parapet de marbre semble déjà préfigurer un destin funeste, comme une évocation lointaine du sépulcre. Lʼoeuvre met en évidence la résignation tranquille de la Mère, les chairs ambrées, un reflet dans le regard, les joues rougies par une douceur nouvelle, de subtiles variations de tonalités dans les carnations qui lʼimprègne dʼune beauté morale. Elle semble presque entrevoir le destin de son Fils au visage poupin, prompt à se libérer de lʼétreinte maternelle, humain et véritablement incarné, comme en témoigne la vivacité de ses gestes, le corps baigné de lumière qui se détache du bleu intense et les cheveux blonds plein de mouvements. À coté de Bellini, lʼœuvre de Berlinde De Bruyckere, qui donne à voir avec une profond sentiment de piété le reste dʼun corps mutilé, fragile, émacié, étendu sur des édredons douillets qui semblent être là pour tenir au chaud une enveloppe charnelle que la vie a quitté. Pas de visage, pas dʼidentité. Ce corps est à la fois tout le monde et personne. Il suscite en chacun de nous un sentiment de culpabilité. Peut-être est-ce cela que partagent ces deux œuvres aussi éloignées ? Toute œuvre dʼart importante touche toujours au sacré et confronte lʼhomme au silence, au calme, à un soupir, à une rébellion, à une nostalgie, à une angoisse qui résonnent dʼéchos lointains. Cʼest bien de cela dont nous parlent les oeuvres de Berlinde De Bruyckere et de Giovanni Bellini. Deux univers et deux manières de raconter lʼinfini. Chapitre 4 : Le premier héritage La représentation du paysage, conçu en tant que lieu par excellence de lʼaccord entre lʼhomme et la nature, est la grande innovation de la peinture vénitienne de la fin du XVe siècle et de son chef de file Giovanni Bellini. Son regard sur le monde inspira tous les artistes des générations suivantes, jusquʼà Giorgione et Titien. Lʼatmosphère, dʼabord cristalline, par la suite ombragée, qui caractérise les paysages ouverts de Bellini, suscita un vif intérêt chez les peintres vénitiens en quête de nouvelles idées pour représenter lʼunion de lʼhomme et de la nature dans un lien sentimental jusquʼalors insoupçonné. Cette nouvelle impulsion sera également la conséquence de la venue à Venise, en 1474, du Sicilien Antonello da Messina, ce qui représente un tournant dans lʼévolution de la peinture vers lʼobservation précise de la réalité naturelle et une nouvelle approche plastique. Lʼarrivée des oeuvres du peintre flamand Dirk Bouts et de son école est importante. Les vénitiens étaient en admiration devant ses figures calmes et sereines et les jeux de plis presque cubistes des vêtements. Ce mélange donnera lieu à quelques-unes des plus belles représentations sur le thème de la Vierge à lʼEnfant, et laisse transparaître les signes dʼune ouverture vers un portrait qui sʼéloigne de lʼaspect statique prévalant jusquʼalors. On peut y voir lʼesprit de renouvellement dʼAntonello da Messina, caractérisé par une individualité forte et une intense expressivité. Nouveautés appréciables également que lʼon retrouve dans les différentes versions de saint Jérôme, non plus le savant issu de la tradition flamande, mais bien le pénitent pleinement immergé dans la nature. 7 Du XVe au XVIe siècle Chapitre 5 : L’incertitude d’un nouveau monde Cʼest aux artistes vénitiens de la fin du XVe siècle que revient le mérite dʼavoir développé une peinture narrative qui se distingue de celle élaborée dans dʼautres centres italiens, à travers un dialogue plus intense avec lʼart flamand. Ces croisements vont influer sur le ton du récit et seront riches dʼéléments descriptifs et décoratifs parfaitement adaptés à leur destination finale, à savoir les différents milieux des Écoles (généralement des confréries dévotes de laïques). Cʼest le cas de Vittore Carpaccio et de sa Nativité de Marie, tableau réalisé pour lʼécole des Albanais, dans lequel une tendance minutieuse à la description et la division complexe de lʼarchitecture des salles, disposées en une longue enfilade aboutissant à une cour, témoigne de sa connaissance des exemples flamands. De même, ces relations entre peintres flamands et vénitiens voient leur apogée avec des images iconiques comme le Christ bénissant de Jacopo da Valenza, aboutissement dʼun dialogue entamé avec Van Eyck, poursuivi à travers Antonello da Messina et renouvellé avec Hans Memling et Quentin Metsijs. Dans Portrait dʼun dévot devant un crucifix de Vittore Belliniano, nous pouvons constater que le protagoniste principal est en réalité le paysage, non plus simple contour ou arrière-plan, mais désormais élément central de la composition. Le XVIe siècle Chapitre 6 : Le génie du portrait Lʼart du portrait permet le renouvellement du langage pictural vénitien. Dès le début du XVIe siècle, une nouvelle génération de peintres assimilera lʼutilisation de la couleur des maîtres du siècle précédent tout en la revisitant de manière libre et créative. Si ce passage ne représente pas une rupture brutale, nous le devons à des artistes comme Vincenzo Catena et Marco Basaiti qui, sans se départir dʼun certain lien avec la tradition, expérimentèrent la fusion entre les tonalités délicates des tableaux de Bellini de la première décennie du XVIe siècle et une adhésion à la poétique de Giorgione et de Titien, sans toutefois négliger la nouvelle approche psychologique élaborée par Palma lʼAncien. Ce cheminement ouvre ainsi la voie au maître Lorenzo Lotto qui, bien quʼisolé, marqua un tournant important dans lʼart de son temps. Malgré un naturalisme plus froid que la douceur intimiste des oeuvres tardives de Giovanni Bellini, Lorenzo Lotto réalise ce que lʼon peut appeler les premiers portraits psychologiques, fixant les personnages au moment même où il les peint et en instaurant avec eux un rapport privilégié, à lʼinstar dʼun confident. Nous pouvons le constater dans une des oeuvres révélatrices du génie de Lotto, dont le stupéfiant pathos se trouve aujourdʼhui amplifié par lʼappauvrissement de la couche picturale: une détrempe sur toile. Cette oeuvre est typique dʼune recherche expérimentale qui, lors du passage du XVe au XVIe siècle, a vu sʼinstaurer un dialogue entre influences nordiques et italiennes, notamment dans les techniques utilisées et dans les thématiques liées à la dévotion. Elle donne à voir une poésie dans les regards et dans les gestes, une ambiance intime et émouvante et exprime des sentiments nuancés à travers une rhétorique concrète et réelle, dépourvue de toute concession au beau et au gracieux. Si Tiziano Vecellio, dit Titien, est certainement le représentant incontesté de cette génération, de nombreux artistes lui emboîteront le pas, proposant des variations dans le maintien ou inventant de nouvelles postures pour indiquer le statut des personnages. Ainsi, Giovanni Cariani parviendra à concilier ces enseignements avec ceux de Lorenzo Lotto, en donnant naissance à des personnages imposant leur présence physique et émotionnelle. Cette tendance est en opposition avec lʼart du portrait, désormais empreint de culture protestante, qui commençait à se frayer un chemin dans le milieu flamand et dont Pieter Pourbus est un exemple significatif. Chapitre 7 : Entre les retables: histories sacrées et profanes Dès le début, Titien sʼémancipa de façon radicale de la tradition vénitienne du XVe siècle. Son utilisation audacieuse et sans préjugés de la couleur le conduisirent en effet vers des formes dʼune monumentalité inédite. Partant du principe que le monde extérieur nʼa pas dʼexistence réelle, il expérimente une nouvelle conception du paysage et se place à lʼavant-garde dans lʼutilisation presque « sonore » de la couleur innovant ainsi la forme. La comparaison avec Joachim Patinir, le véritable inventeur du paysage en tant que genre indépendant, avec des figures en miniature, est emblématique de leur sensibilité commune bien quʼayant des styles différents. Ici, Orphée et Eurydice se perdent dans un paysage intrigant, dʼune grande force dramatique. Ce tableau, riche en contrastes 8 chromatiques et en clairs-obscurs, rappelle la peinture visionnaire de Jérôme Bosch mais évoque également Joachim Patinir par le calme de la lumière du coucher de soleil à lʼhorizon. Chapitre 8 : Une nouvelle perception de la réalité À côté de Titien et dʼune Vierge à lʼEnfant qui ne se perd pas dans le paysage comme chez Patinir mais sʼy fond, on trouve une Vierge à lʼEnfant et les saint Jean Baptiste et Madeleine de Palma lʼAncien. Cette œuvre témoigne de la spécialisation autour du thème de la « conversation sacrée » en format horizontal. La Vierge, lʼEnfant et les saints y sont représentés à mi-buste avec une nature exubérante à lʼarrière-plan et dont les tons forts et francs des paysages rappellent le Titien de la première décennie. Titien étant mort à Venise en 1576, ses héritiers spirituels, que sont notamment Paolo Véronèse et Jacopo Bassano, intègrent son retour aux nuances fondamentales à la tradition vénitienne. Cette génération opte pour une peinture faite dʼeffets suggestifs de lumière nocturne, de couleurs liquides et vives et de paysages solennels, dans lesquels la nature participe au destin de lʼhomme. Les Bassano en particulier relaient lʼidée dʼune peinture aux thèmes simples et populaires, dont Jacopo, le chef de famille, sera le fer de lance. Celui-ci renouvelle son style à travers lʼétude des « Papiers de Raphaël et de Michel-Ange » uni à la recherche plastique de Pordenone et au naturalisme de Savoldo. Nous retrouvons chez lui une attention particulière à son époque, avec lʼarrivée à Venise du Maniérisme apporté par Francesco Salviati et des premières ébauches gracieuses de Parmigianino important le style en vogue en Emilie Romagne. Mais ce sont surtout les scènes de genre – les marchés, les bergers, les cuisines – qui ont fait la fortune de la famille Bassano, et que lʼon peut mettre en parallèle avec les récits de Joachim Beuckelaer, dans lesquelles les figures monumentales, théâtralement disposées sur lʼavant-scène, trouvent leur écho dans la scène moralisatrice en arrière-plan. Le XVIIe siècle Chapitre 9 : La tradition commune Durant la première moitié du XVIIe siècle, Venise accueillera – parfois pour de brèves périodes – des artistes de renom qui ne se limitent pas à de simples séjours, mais choisissent la ville comme lieu de vie et de travail. Des expériences qui, bien que significatives, ne permettent toutefois pas de les apparenter à un même courant artistique, ainsi que cela sʼétait produit durant le XVIe siècle. Ceci est probablement dû à lʼabsence dʼinstitutions officielles - comme les académies artistiques de Rome et de Florence - auxquelles les peintres auraient pu se référer. En parallèle avec le lent déclin de lʼinfluence de Titien, que lʼon retrouve encore chez Palma le Jeune, certains peintres ont créé un art régénéré dont la production semble tout à fait étrangère au milieu vénitien. Ce fut le cas dʼAlessandro Varotari, dit le Padovanino, dont le projet artistique était de proposer à nouveau un style sʼinspirant de Titien dans sa période des années 1520, avec une rigueur graphique et des couleurs glacées, à lʼimage dʼune certaine modernité. Pierre Paul Rubens, parti pour Venise en mai 1600 pour y étudier Titien, Véronèse et Le Tintoret, fut fasciné par le triomphe de la couleur et la vitesse dʼexécution technique de la peinture, et séduit par la conception monumentale de lʼespace. Rubens sera ainsi à tous points de vue le premier héritier de lʼart pictural vénitien : tant pour les thèmes et les constructions allégoriques, que pour la variété dʼinvention, les syntaxes structurelles ou encore le lexique de la couleur. Son compagnon Jacob Jordaens, bien que regrettant de ne jamais avoir pu accomplir ce voyage en Italie tant désiré, sera à son tour profondément influencé par les œuvres de Véronèse et de Titien, mais surtout par Jacopo Bassano. Chapitre 10 : Étrangers à Venise Vers 1600, lʼexaltante aventure de la peinture vénitienne marque un long temps dʼarrêt. En effet, la Sérénissime se retrouva politiquement isolée en raison des ses mauvais rapports avec lʼEglise de Rome. Par ailleurs, la ville avait évité de justesse le schisme religieux suite à lʼépineux problème de la nomination des évêques sur son territoire. Pour la première fois depuis des siècles, un climat de méfiance pesant sʼabattait sur une ville repliée sur elle-même et hésitante face aux événements extérieurs alors quʼen Italie et quʼen Europe son glorieux passé pictural commençait à bénéficier dʼ un regain dʼintérêt. À Venise, la tradition picturale du siècle précédent ne parvint à survivre que grâce à lʼincroyable richesse expressive qui bouillonnait à lʼintérieur de la ville. Il aurait fallu sʼarrêter et réfléchir sur ce qui sʼétait passé entre-temps, mais pour cela il aurait dû y avoir des nouveautés, des 9 impulsions originales, une créativité formelle ; mais ces apports coïncideront uniquement avec lʼarrivée de peintres « extérieurs » de renom. La scène artistique locale est représentée par Palma le Jeune, un des « peintres des sept manières » pour citer lʼhistorien du XVIIe siècle, Marco Boschini, mais aussi lʼartiste attentif à la diffusion dʼun « titianisme » normalisé, comme sʼil sʼagissait dʼun style universellement reconnaissable, démontrant ainsi un lent, mais inexorable, épuisement de la tradition. Des peintres peu orthodoxes comme Giulio Carpioni et Pietro Della Vecchia dont lʼesprit dʼobservation et le sens du grotesque rappelle les peintres flamands ouvriront la voie à la tradition vénitienne du XVIIe siècle dont le représentant le plus significatif sera Giovanni Battista Tiepolo. Formé dans lʼatelier de Gregorio Lazzarini, où il apprendra à regarder avec curiosité les classiques de la Renaissance vénitienne comme Titien et Véronèse, Tiepolo ne se limitera pas à reprendre uniquement quelques idées de ses prédécesseurs. Ce dernier en effet soulèvera à nouveau des questions essentielles comme le rapport entre lʼarchitecture et la peinture, ou entre lʼart et la nature et leur apportera des solutions dʼune grande complexité, qui trouveront un écho à travers tout le siècle. Chapitre 11 : Les natures mortes Le XVIIe siècle est caractérisé par un éloignement entre la culture vénitienne et celle des Pays-Bas, où le genre nouveau de la nature morte rencontre un extraordinaire succès. Le mélange de naturalisme, dʼexotisme et dʼartificialité typique des collections nobles des cabinets dʼart est très en vogue en Flandre, avec des variantes telles les scènes de venaison, particulièrement appréciées vers la moitié du siècle. Un genre qui par moment dominera le goût local et qui va petit à petit sʼaffiner, grâce au succès des natures mortes de Jan Fijt témoignant ainsi dʼun changement progressif de la société. Ses toiles répondent aux nouveaux goûts, plus raffinés, de lʼaristocratie pour laquelle il travaille. Fijt, qui œuvre pour des commanditaires vénitiens, comme les familles Sagredo et Contarini, est lʼun des assistants de Frans Snijders. Ce dernier est présent en 1608 en Italie, où il séjourne à Rome et à Milan, et est certainement lʼun des plus grands peintres animaliers et de natures mortes quʼait compté la Flandre à cette époque. Il a enrichi le vocabulaire relativement restreint et répétitif des scènes de marché et de cuisine du XVIe siècle, dans la veine de Pieter Aertsen et de Joachim Beuckelaer, et est lʼun des inventeurs de la nature morte en tant que genre à part entière. Lʼimportante demande de natures mortes favorise le regroupement entre peintres. Certains se spécialiseront dans les personnages, dʼautres dans les fleurs ou encore les fruits et produits de la vénerie. Le Portrait dʼun homme dans une couronne de fleurs nous en donne un bel exemple. Cette œuvre, exécutée par Gonzales Coques, peintre surtout connu pour ses portraits et tableaux de genre de petits formats, est signée par Daniel Seghers, auteur des rouleaux ornés de fleurs. Daniel Seghers sʼest forgé une solide réputation comme peintre de fleurs et pouvait se vanter dʼêtre lʼhéritier anversois le plus légitime de Jan Bruegel lʼAncien. Il a surtout peint des festons et des couronnes aux motifs floraux autour de cartouches et des médaillons de portraits ou oeuvres religieuses signés par dʼautres peintres anversois. Le XVIIIe siècle Chapitre 12 : Le crépuscule de la Sérénissime Le parcours de Giovanni Battista Tiepolo - qui sʼapercevra vite que les temps ont changé et quʼils ne lui sont désormais plus favorables - nous conduit au cœur même de la peinture vénitienne du XVIIIe siècle. Un siècle qui attribuera à Luca Carlevarijs, Antonio Canal - dit le Canaletto -, Pietro Longhi, Giuseppe Zais et Francesco Guardi, le rôle de protagonistes de la grande époque du « védutisme ». Bien plus quʼune mode passagère, ce courant était à Venise une véritable école de peinture. La ville est saisie dans sa spécificité, dans lʼessence profonde de la vie citadine, qui souvent ne se déroule pas sur la terre ferme, mais dans la lagune sur des bateaux de tout genre, toujours baignée dans une lumière typiquement vénitienne. Cette luminosité atmosphérique est aussi à la base de lʼart des paysages du flamand Cornelis Huysmans, adepte des équilibres classiques hérités des italiens et de Nicolas Poussinet mais aussi des enseignements de son maître Gaspard de Witte, lui-même très apprécié du vénitien Carlevarijs, lʼinitiateur de la révolution védutiste. Toutefois, un lien est désormais rompu avec la tradition. Le prestige international, dont jouit la peinture vénitienne du XVIIIe siècle, apparaît maintenant en contradiction avec la situation politique, sociale et économique de la lagune. Le mécénat dʼÉtat nʼétant plus en mesure de passer des commandes importantes, celles-ci demeurent la prérogative de lʼÉglise et de commanditaires pour la plupart étrangers. Un réseau complexe de relations multilatérales unit la lagune à la terre ferme et au reste de 10 lʼEurope, comme en témoigne dʼailleurs lʼémigration de nombreux artistes vers lʼétranger. Par ailleurs une fois revenu à Venise, ces derniers conservent leur clientèle étrangère. Ainsi, la Sérénissime sʼeffondre sous la grande poussée démocratique de Napoléon et quand Pietro Longhi peint les masques vides dans son tableau Il Ridotto, il ne fait que représenter lʼallégorie dʼune société désormais en déclin et incapable de sʼopposer à sa fin ou de sʼimaginer un futur différent. 11 Bellini et Berlinde Auteur : Giovanni C.F. Villa Texte du catalogue « Il est très âgé, et encore imbattable en tant que peintre ». Cʼest en ces termes que dans une lettre datée du 5 février 1506, Dürer parle de Giovanni Bellini, ce grand maître qui au XVIe siècle prit part au dialogue intense entre Venise et la Flandre, et qui fut lʼauteur dʼœuvres empreintes dʼun remarquable pathos. Parmi elles figure une Pietà dont le cadre isole le sujet sacré dans un environnement temporel inaccessible, sombre et irréel, tout comme la niche en bois noir qui abrite le Lingam de Berlinde forme une chapelle instaurant une distance entre le spectateur et le monstrueux enchevêtrement de jambes et de bras. Chez Bellini, il y a des larmes, ainsi que des bras et des mains qui étreignent et qui soutiennent le corps livide et meurtri. Chez Berlinde, il nʼy a aucun visage, aucune expression susceptible de réconforter le corps martyrisé. Il nʼy a quʼun corps sans tête qui nous rappelle que lʼhorreur et le crime ne peuvent être le propre de lʼhomme. Et pourtant, les glacis dʼun rose tendre et bleu violacé, présents aussi bien sur la toile que sur la cire, évoquent la pureté de la perle violée qui à son tour témoigne de façon incroyablement subtile de la résistance de lʼhomme à la douleur. Chez Bellini, le corps est soutenu. Il est comme étayé pour ne pas sʼaffaisser. Chez Berlinde, il est accroché en hauteur pour ne plus devoir lutter contre la force de gravité. Mais dans les deux cas, il sʼagit dʼun corps dont les chairs meurtries, roses sur un fond sombre, trahissent la douleur jusque dans leurs moindres fibres et replis. Face à lʼœuvre de lʼartiste belge, le regard du spectateur se fige. Face à celle de lʼartiste italien, il oscille comme un métronome entre les mains et les visages des trois personnages. La sculpture suspendue est dénuée de mains car de toute façon, qui voudrait serrer la main à un tas de chair en décomposition? Un tas de chair qui accroché comme il lʼest, dépourvu de mains et de visage, fait, quʼon le veuille ou non, automatiquement penser à une pièce de viande de boucherie. De la viande élevée au rang de relique par la présence de la niche. Il y a aussi lʼimpact sensoriel. Le rendu austère de Bellini est-il en mesure dʼévoquer le goût salé des larmes? Est-ce que face à la sculpture, avonsnous lʼimpression de sentir lʼodeur nauséabonde de la chair en putréfaction? Est-ce que la niche que lʼon croirait tranchée à la hache ajoute à lʼidée de massacre? Et dans le cas de Berlinde, est-ce encore bien utile de se demander quelle foi, quelle possibilité de rédemption, de résurrection, se cache derrière cette œuvre, dans cette icône de notre temps? La réponse est non, assurément. Et puis, il y a la Vierge à lʼEnfant de Bellini : une œuvre qui, fruit de ses recherches en matière de lumière, de couleurs et de naturalisme, influencera des générations entières dʼartistes et dans laquelle il conjugue à merveille lʼinfluence flamande dans un environnement italien. Le drap dʼhonneur vert grisâtre faisant office de fond fait ressortir les personnages dont le caractère monumental est exacerbé par une palette sobre et un éclairage irréel, une pluie de lumière dorée en provenance dʼune fenêtre invisible située dans le coin supérieur gauche, qui illumine le marbre et la Vierge. Celle-ci est vêtue dʼun manteau bleu dʼoutremer typiquement vénitien, jeté sur lʼépaule à la mode byzantine et tissé de minuscules fils dʼor. Un manteau dont les plis obliques guident le regard et soulignent la disposition en diagonale des personnages, au même titre que les veines du marbre évoquant une pierre tombale ou un autel, préfigurent la Passion. Tout concourt à mettre en évidence le contraste entre dʼune part, la Vierge aux joues roses et aux yeux baissés, perdue dans ses pensées – présageant les souffrances que son fils aura à endurer – dont le visage aux formes pures trahit la beauté de lʼâme, et dʼautre part, lʼEnfant vif et joufflu, qui tente de se libérer de son étreinte. Un enfant bel et bien de chair et de sang, comme en témoignent son corps à la peau claire se découpant sur le manteau bleu, ses cheveux blonds séparés au milieu par une raie et la vigueur de son mouvement qui imprime une dynamique à lʼensemble de la scène. Mais sʼagit-il dʼun simple caprice dʼenfant ou dʼun geste de rébellion face au destin qui lʼattend? Car le Destin est là, en suspens, se lisant sur le visage à la fois pensif et mélancolique de la Vierge qui regarde ailleurs avec une douceur empreinte de résignation. Cette œuvre parle de la vie et de lʼamour, avec un naturel et une spontanéité inhabituels pour lʼépoque. Mais elle parle aussi de la mort et du destin inéluctables, à travers la tablette de marbre froid qui évoque le sépulcre. Cʼest ainsi quʼà la douceur qui émane de ce tableau se mêle, dans lʼesprit du spectateur, un mal-être dû à lʼidée de la mort douloureuse et implacable. À côté de cette œuvre, un corps frêle, mutilé et émacié gît sur une couette douillette, comme faite pour apporter un peu de chaleur à ce qui, hier encore, était chaud et vivant. Cette créature sans visage, sans identité, est à la fois personne et tout un chacun. Et à sa vue, nous éprouvons tous un sentiment de culpabilité irrépressible. Peut-être est-ce dans ce sentiment de fragilité, de profonde injustice, celui dʼêtre la victime innocente dʼun délit inavouable, que réside le point commun entre ces deux œuvres tellement éloignées lʼune de lʼautre. Face à ce corps que la vie a abandonné depuis peu, on ne peut sʼempêcher de se sentir quelque part coupable, dʼéprouver une profonde pitié. On peut peut-être même porter sur lui le même regard tendre et plein de compassion que la Vierge de Bellini. Ou un tout autre regard, car les œuvres de De Bruyckere sont empreintes dʼune contradiction insoutenable qui les rend à la fois troublantes et répugnantes et ayant avant tout un rapport avec le temps. En effet, ces corps qui paraissent être déformés par un état avancé de décomposition sont 12 paradoxalement voués à être éternels, non seulement parce quʼils sont exposés dans un espace où le temps est figé, quʼils sont bichonnés, suspendus... mais aussi parce quʼau lieu dʼêtre de chair – une matière dégradable – ils sont réalisés dans un matériau blanc, exsangue et quasiment momifié, qui de par sa douceur et sa pureté fait penser à du marbre, sans toutefois en partager la froideur ou la dureté. Ils sont voués à être des simulacres de ce quʼils ont été. À perpétuer à jamais un souvenir. Créatures en décomposition et pourtant éternelles, froides à la vue et douces au toucher, horribles et fascinantes comme seuls Thanatos et Éros peuvent lʼêtre simultanément. Le champ de tension entre deux pôles opposés a le pouvoir de magnétiser et dʼattirer. La fragilité exsangue des créatures de Berlinde inspire la compassion et leur difformité inspirent la répulsion. Lʼartiste aurait pu représenter des squelettes, mais cʼeût été trop facile, trop transparent. Car un squelette est une structure ouverte qui ne cache rien, tandis que ses créatures à elle gardent intact leur mystère. Elles sont évidées et pourtant pleines de souvenirs jalousement préservés. 13 CV de Berlinde De Bruyckere Berlinde De Bruyckere is born in 1964 in Gent, Belgium. She lives and works in Gent. Upcoming // ongoing exhibitions January, 2011 March 1st 2011 April 2nd – July 3rd 2011 June 2011 June 29th 2011 summer 2011 September 2011 September 2011 th Oct. 20 – Febr. 12th 2012 June 2012 oktober 2012 oktober 2012 MONA, Hobart, Tasmania Into one-another, To P.P.P., Hauser&Wirth Gallery New York, USA, solo Mysterium, Leib, Berlinde de Bruyckere im Dialog mit Cranach und Pasolini, Kunstmuseum Moritzburg, Halle, Germany Shape of things to come, Saatchi Gallery, London, UK Montreal DHC Art, Solo “Bêtes off”, Château des Maisons , Maisons Laffitte, France “Bêtes off”, La Conciergerie, Paris, France Arter, Istanbul, Solo Mysterium, Leib, Berlinde de Bruyckere im Dialog mit Cranach und Pasolini, Kunstmuseum Bern, Switzerland ACCA, Melbourne, Australia, solo SMAK , Gent, Belgium, solo BOZAR, Brussels, Belgium, solo Solo exhibitions 2010 In-finitum, Le Moulin, Galleria Continua, Paris, France Hauser&Wirth Gallery, Zürich, Switzerland Portfolio: afb. Lʼimage, Librairie St. Hubert, Brussel, Belgium 2009 Berlinde De Bruyckere, Luca Giordano. We are all flesh, Hauser & Wirth (Old Bond Street), London, UK. Berlinde De Bruyckere in dialogue with Benedetto Da Maiano (1442-1497), Spedale di Santa Fina, San Gimignano, Italy. 2008 Solo Exhibition, Yvon Lambert, New York, United States. Berlinde De Bruyckere, Espace Claude Berri, Paris, France. 2007 Berlinde De Bruyckere, Galleria Continua, San Gimignano, Italy. Berlinde De Bruyckere — Schmerzensmann, Museum Moderner Kunst Kärnten, Klagenfurt, Austria. Berlinde De Bruyckere — Schmerzensmann V, Bijloke Campus, Gent, België *. 2006 Schmerzensmann, Hauser & Wirth, London, United-Kingdom*. under cover — aus dem Verborgenen, Kunsthalle Düsseldorf, Germany *. 2005 Eén, De Pont, Fondation pour lʼArt Contemporain, Tilburg, The Netherlands. Berlinde de Bruyckere, La Maison Rouge, Fondation Antoine de Galbert, Paris, France. 2004 Galerie Hauser & Wirth Zürich, Switzerland. 2003 Galleria Continua, San Gimignano, Italy. 2002 Galerie CD, Tielt, Belgium. Caermersklooster – Provinciaal Centrum voor Kunst en Cultuur, Gent, Belgium *. 14 2001 en alles is aanéén-genaaid, Muhka, Antwerpen, Belgium *. C. Reybroeck, 1997, Maison de quartier de Rosendaël Centre, Dunkerque, France. Galleria Continua, San Gimignano, Italy. Galleria Continua, Köln Skulptur – Art Cologne, Köln, Germany. Aanéén-gegroeid, de Brakke Grond, Amsterdam, The Netherlands *. 2000 POTEN, poten zullen bomen worden, Park ter Beuken, Lokeren, Belgium *. In Flanders Fields, In Flanders Fields Museum, Ieper, Belgium *. Aanéén-genaaid, De Pont, Fondation pour lʼArt Contemporain, Tilburg, The Netherlands *. 1998 Tweeluik 98, Campo-Santo, Sint-Amandsberg, Gent, Belgium *. 1997 De Slaapzaal, Kunstvereniging Diepenheim, Diepenheim, The Netherlands. 1996 Tekeningen 1995-96, Vrienden van het PMMK, Oostende, Belgium. 1995 Sint-Lucaspassage, Antwerpen, Belgique. Onschuld kan een hel zijn, Openluchtmuseum voor Beeldhouwkunst Middelheim, Antwerpen, Belgium *. Dialo(o)g II (met Federico Fusi), Das Belgische Haus, Köln, Germany *. Washington Velvets (Two from Flanders) (avec Philippe Huyghe), The Corcoran Gallery of Art, Washington DC, United-States *. 1994 Galerie Brinkman, Amsterdam, The Netherlands. 1993 Huis, Galerie Joost Declercq, Gent, Belgium. 1991 Galerie van de Academie, Kasteel Blauwendael, Waasmunster, Belgium. 1990 Reflecting on Confinement and Death, Museum Dhondt-Dhaenens, Deurle, Belgium.Galerie S. & H. de Buck, Gent, Belgium. 1988 Galerie Fred Lanzenberg, Brussel, Belgium. 15 Activités dans le cadre de l’exposition Enfants Audiokids Audioguides pour enfants (> 6 ans – FR & NL) – NOUVEAU ! Grande nouveauté pour la saison 2010-2011 : les enfants déambuleront désormais dans nos expositions avec un audioguide tout à fait adapté à leur curiosité. Une dizaine dʼœuvres ponctuent leur parcours, permettant de contextualiser lʼartiste, le style et lʼépoque au moyen dʼanecdotes et dʼhistoires cachées, et de sʼinfiltrer dans un monde nouveau, inconnu mais passionnant ! Prix : € 2,00 Parcours découverte (6 > 12 ans, FR & NL) Un «caddie» mobile et ludique, truffé de matériel créatif, accompagne le guide et les enfants dans le parcours découverte de l'exposition. Ils examinent les personnages mis en scène par les peintres vénitiens du XVe au XVIIIe siècle et les comparent aux oeuvres de leurs homologues flamands. Rien ne manque pour titiller lʼimaginaire et la créativité des enfants et interagir avec la totalité de leur sens. 1:30 max. 15 enfants Prix pour les écoles primaires et associations : € 50,00 Prix pour groupes privés : € 65 (en semaine) – € 85 (le week-end) Info & réservations : + 32 (0)70 344 577 – [email protected] Parcours anniversaire (6 > 12 ans, FR & NL) Tous les samedis, 11.02 > 08.05.2011 – 10:30 > 13:00 ou 14:00 > 16:30 Organiser lʼanniversaire de votre enfant au Palais des Beaux-Arts, cʼest possible : un animateur passionné les emmène au cœur de lʼexposition à la découverte de lʼune ou lʼautre œuvre dʼart avant de les plonger dans un atelier créatif. Pour couronner le tout, un bon goûter sain et bio. Prix : € 165,00 tout compris (parcours découverte, matériel, tarte, cartes d'invitation et animation) max. 15 enfants par animateur Info & réservations : + 32 (0)70 344 577 – [email protected] Stage d’un jour (6 > 12 ans, FR & NL) Parcours découverte dans lʼexposition et atelier créatif 10.03.2011 (NL), 11.03.2011 (FR) | 21.04.2011 (NL), 22.04.2011 (FR) – 9:30 > 16:00 Pendant les vacances de Carnaval et de Pâques, BOZAR STUDIOS propose aux enfants une journée dʼimmersion artistique en plein cœur des chefs dʼœuvre de lʼAccademia Carrara de Bergame et ceux du Musée des Beaux-Arts dʼAnvers. Garderie 08:30 > 09:30 & 16:00 > 17:00 Prix : €12,00 Info & réservations : + 32 (0)70 344 577 – [email protected] 16 Familles BOZARSUNDAYS Les dimanches, 11.02.2011 > 08.05.2011 Chaque dimanche, les BOZARSUNDAYS vous donnent rendez-vous dès 10 heures pour un petitdéjeuner en famille, après quoi les générations se séparent. A 11 heures, les adultes ont le choix de visiter lʼexposition en compagnie dʼun guide, ou dʼassister à un concert (à lʼexception des quelques dimanches où cʼest un film pour toute la famille qui est proposé). Quant aux enfants de 3 à 12 ans, ils prendront le chemin de notre atelier bilingue pour explorer la fibre créatrice quʼils portent en eux. Prix : Adultes avec petit déjeuner € 11,00 – sans petit déjeuner € 8,00 | Enfants < 12 ans avec petit-déjeuner € 5,00 – sans petit déjeuner € 4,00 Consultez lʼagenda pour visiter soit Venetian and Flemish Masters, soit Luc Tuymans : Retrospective Info & réservations : + 32 (0)2 507 82 00 – www.bozar.be Seniors BOZARPLUSDAYS 27.02.2011 (FR) – 10:30 Les BOZARPLUSDAYS sont la formule idéale pour les plus de 60 ans qui désirent goûter aux activités culturelles de BOZAR. Au menu de ces journées : une visite guidée de lʼexposition, un dîner, puis lʼaprès-midi, un concert de lʼOrchestre National de Belgique précédé dʼune introduction. À déguster individuellement ou en groupe. Prix : € 49,00 - € 45,00 (groupes) Info & réservations : + 32 (0)70 344 577 – [email protected] Tout public Museum Night Fever 26.02.2011 - 19:00 > 03:00 (dernières entrées dans les expositions à 00:30) Le Palais des Beaux-Arts participe, le 26 février, à la 4e édition de la Museum Night Fever. Cette nuitlà, une vingtaine de musées bruxellois resteront ouverts pour le plus grand plaisir des fêtards et amateurs dʼart! Au menu: des expositions à volonté de 19h à 1h du matin avec, en entrée, des courts métrages déjantés (20h à 22h) et des concerts de Willow et Jammin Troopers (22h20 à 24h). En plat principal deux performances (19h à 23h): Ciel dʼAcier, lʼinstallation interactive de Christoph De Boeck et Voluptus Stiltitiae! Non-sens. Et enfin, à partir de 23h, la Red Bull Elektropedia Afterparty! Prix plein: € 12 | Prévente: € 8 | BOZARSTART: € 6 (-26 ans, uniquement en prévente) Infos & réservations: + 32 (0)2 507 82 00 – www.bozar.be BOZAR NIGHT 26.03.2011 - 20:00 > 04:00 (dernières entrées dans les expositions à minuit) BOZAR aime la musique électronique et la BOZAR NIGHT en est la preuve éclatante. En attendant la nouvelle édition dʼun festival de plusieurs jours fin octobre 2011, les amateurs de musique électronique pourront déjà assouvir leurs envies le 26 mars. Un programme des plus complets avec des expositions (Venetian and Flemish Masters et Luc Tuymans. Retrospective), des concerts, des performances et les meilleurs DJs (dont T. Raumschmiere en Shackleton) les attend jusquʼaux petites heures. 17 Prix sur place: € 10 | Prévente (jusquʼau 25.03): € 7 | BOZARSTART: € 6 (-26 ans, uniquement en prévente) Info & réservations: + 32 (0)2 507 82 00 – www.bozar.be Fête au Palais 03.04.2011 - 10:00 > 18:00 Le Palais des Beaux-Arts est la maison des arts conçue par Victor Horta. Cʼest depuis son ouverture en 1928, un carrefour des arts passés, présents et à venir. La Fête au Palais est une occasion de découvrir la richesse et lʼétendue de son offre artistique. Au programme des concerts, expositions, films et spectacles en tous genres, et pour les enfants, des activités et des ateliers artistiques. Info & réservations: + 32 (0)2 507 82 00 – www.bozar.be BOZAR LITERATURE Les anciens et nouveaux maîtres : Kitty Crowther & Carll Cneut Carll Cneut: 3 avril 2011 - 15:00 (En néerlandais) Kitty Crowther: 3 avril 2011 - 16 :30 (En français) À lʼétranger, les illustrateurs de livres pour enfants dʼorigine flamande font depuis longtemps parler dʼeux. Carll Cneut était considéré comme un pape de la littérature enfantine bien avant de percer en Belgique en 2008 avec la parution de son livre Het geheim van de keel van de nachtegaal (Le secret du chant du rossignol) .Ses livres, qui ont remporté de nombreux prix internationaux, ont été traduits dans une dizaine de langues. Son travail est par ailleurs souvent comparé à celui des vieux maîtres flamands. La wallonie est elle aussi riche de talents. Kitty Crowther a remporté lʼannée passée le très prestigieux prix Astrid Lindgren, considéré comme le Prix Nobel de la littérature jeunesse. BOZAR LITERATURE a demandé à ces deux illustrateurs, parmi les plus importants de Belgique, dʼopérer une sélection parmi les œuvres exposées dans Venetian and Flemish Masters. Le résultat sera projeté et commenté par les artistes dans le cadre dʼun entretien autour des anciens et nouveaux maîtres. Production: BOZAR LITERATURE Dans le cadre de la Fête au Palais Roberto Calasso en conversation avec Stefan Hertmans 07.04.2011 – 20:00 L'écrivain italien Roberto Calasso (°1941) s'est construit ces dernières décennies une oeuvre très inspirée. Ses essais font partie de que l'on a écrit de plus érudit mais aussi de plus beau en Europe sur l'art, la littérature et ses inspirations mythiques. Calasso a obtenu une réputation internationale avec Les Noces de Cadmos et Harmonie dans lesquelles il ranime les mythes grecs. Dans son oeuvre, il analyse souvent pourquoi les dieux reviennent toujours dans la littérature et dans nos pensées, et pourquoi ce retour perpétuel est nécessaire. En 2010, Calasso a publié un livre magnifique sur le peintre vénitien du XVIIIe siècle, Tiepolo. Excellente raison pour BOZAR LITERATURE de l'inviter dans le cadre de l'exposition Flemish and Venetian Masters. Calasso vient pour une seule et unique prestation au Palais des Beaux-Arts et il nous parlera de Tiepolo, de la littérature et des dieux. L'écrivain flamand Stefan Hertmans se fera un plaisir de lʼaccueillir. Il est le pendant littéraire de Calasso, qui tout récemment a dit de son collègue italien: "Il existe des essais pour lesquels on libère volontiers toute une armoire de romans et des auteurs d'essais qui parviennent à exposer des idées de manière beaucoup plus captivante quʼà raconter quelconque histoire. Parmi ce type d'auteurs, Roberto Calasso est mon préféré." Prix: €5 - €4 Avec le soutien de : Istituto Italiano 18 Informations pratiques Venetian and Flemish Masters Bellini, Titian, Canaletto – Van Eyck, Bouts, Jordaens Lieu Palais des Beaux-Arts (Circuit Rue Royale) Rue Royale 10 1000 Bruxelles Dates 11.02 > 08.05.2011 Heures dʼouverture Mardi > dimanche, 10.00 > 18.00 Jeudi, 10.00 > 21.00 Fermé le lundi Prix € 10,00 (réductions : www.bozar.be) Visites guidées Pour individuels Chaque dimanche – 13:30 EN | 15:00 NL | 15:30 FR Prix : € 4,00 – € 3,00 + prix du ticket expo Pour les groupes Visite en groupe sur demande +32 (0)70 344 577 – [email protected] Catalogue « Maîtres vénitiens et flamands. Chefs-d'oeuvre de l'Accademia Carrara de Bergame et du Musée Royal des Beaux-Arts d'Anvers » Editeur: Silvana Editoriale & BOZAR BOOKS 220 p, 23 x 28 cm, softcover avec rabats Langues : français et néerlandais Prix : € 35,00 19 Coordonnées du service de presse Palais des Beaux-Arts Rue Ravenstein 23 1000 Bruxelles Leen Daems Press Officer BOZAR EXPO & SHOP T +32 (0)2 507 83 89 T +32 (0)479 98 66 07 [email protected] Muriel Hasson Press Officer BOZAR THEATRE/ DANCE / LITERATURE/ CINEMA & STUDIOS T +32 (0)2 507 83 91 T +32 (0)473 86 03 14 [email protected] Annelien Mallems Press Officer BOZAR MUSIC (Musique du monde, jazz, electro, …) & ARCHITECTURE T +32 (0)2 507 84 48 T +32 (0)479 98 66 04 [email protected] Eve-Marie Vaes Senior Press Officer BOZAR MUSIC (Classique) & CORPORATE T +32 (0)2 507 84 27 T +32 (0)475 75 38 72 [email protected] Images disponibles sur notre site www.bozar.be/presse 20 Flemish and Venetian masterpieces to be shown at Bozar in Brussels, in the "Venetian and Flemish Masters" exhibition, supported by Eni (11 February 2011 - 8 May 2011) Some fifty outstanding works from the Academia Carrara in Bergamo will be on view in the Brussels Centre for fine Arts, where they can be compared and contrasted with fifteen masterpieces from the Royal Museum of Fine Arts Antwerp (KMSKA) San Donato Milanese, 10 February 2011 – A bridge between Venetian and Flemish art, anticipated since the fifteenth century; Europe united by commercial and creative trade; symbiosis between economic and aesthetic vitality. This is the focus of the Venetian and Flemish Masters exhibition in the Bozar in Brussels, in which Eni is the main partner following the success of the From Van Dyck to Bellotto - magnificence at the court of Savoy exhibition of 2009. The exhibition brings together masterpieces from the Accademia Carrara in Bergamo (currently closed for renovation) and the Royal Museum of Fine Arts Antwerp (KMSKA). It demonstrates the interdependency of the Flemish and Venetian schools, illustrating four centuries of contact and influence between two schools of painting, which greatly helped to shape Western art and to develop a European identity in its early form. Giovanni Bellini came across the works of Rogier van der Weyden and vice versa; Peter Paul Rubens is known to have studied the works of Titian ad Veronese. This diffusion of works and collections would have been impossible without the fruitful maritime, commercial, and political trading between the North and the South. The Republic of Venice had maintained regular and often contact with Flanders over the centuries, th unlike other Italian territories that had a more immediate and temporary influence. In the 15 century, Flemish and Venetian painters influenced each other equally, but their paths then become divergent with the artists of Flanders, who turned more and more to references to Rome and the pictorial th tradition of that city only to then rediscover in the 17 century, with Rubens, the art of the Venetian school. The Venetian and Flemish Masters exhibition, presented in four sections, takes the spectator through th th four key centuries of European painting (from the 15 to the 18 century) and illustrates the many points of contact and mutual influences involved in the relations between Brussels, Bruges, Antwerp and Venice in terms of training and emulation. In the fifteenth century, with the rise of portrait and devotional painting, the works of Giovanni Bellini and Pisanello will be compared with those of other masters such as Rogier Van der Weyden. The sixteenth century, with landscapes and devotional works, will compare the works of Titian, Veronese and Palma il Vecchio with those of their Flemish colleagues; the seventeenth, characterised by images of the sacred and the profane, includes paintings by Rubens, Padovanino and Tiepolo. Finally, the eighteenth century compares the ʻVedutismoʼ by Canaletto, Francesco Guardi and Pietro Longhi with the landscape paintings of the northern European artists. Eniʼs cultural sensitivities and support, in 2010 alone, have been crucial in the realisation of some of the most important art events in Italy and Europe. Among these are the exhibition of Titianʼs masterpiece Donna allo Specchio/Femme au Miroir (Palazzo Marino, Milan, which received over th 190,000 visitors) and the exhibition, Antiquity rediscovered. Innovation and Resistance in the 18 century. Held in the Louvre (which receives considerable support from Eni), it traces the emergence of Neoclassicism, the result of Europe rediscovering its artistic heritage. Through the “Culture of energy, energy of culture” initiative, Eni is retracing the steps of its founder Enrico Mattei. Values such as innovation, culture, sustainability, efficiency and partnership are in Eni's DNA. In Belgium, Eni has a Liaison Office in the European Union offices, created to handle its relations with the EU. With Polimeri Europa, Saipem and Distrigas (bought in 2008), Eni has been an important player for 75 years in Belgiumʼs gas market. Eni sells gas in Belgium to industries, local gas distributors and electricity producers. Company contacts Press Office Tel. +39.0252031875 – +39.0659822030 Shareholder free call number (Italy only) 800940924 Shareholder free call number (abroad) +39.800 11 22 34 56 Switchboard +39.0659821 [email protected] [email protected] [email protected] Internet website: www.eni.com 21 Thalys, partenaire de BOZAR L’exposition « Venetian and Flemish Masters » est à portée de Thalys pour les visiteurs qui viennent d’Amsterdam, de Cologne ou de Paris. v Amsterdam – Bruxelles-Midi, 10 fois par jour, en 1h53 ! v Cologne – Bruxelles-Midi, 5 fois par jour en 1h47 ! v Paris-Nord – Bruxelles-Midi, 26 fois par jour, en 1h22 ! Un bon plan Thalys ! v Sur présentation dʼun justificatif de voyage Thalys, les visiteurs bénéficieront dʼune réduction de 25% sur le billet dʼentrée de lʼexposition « Venetian and Flemish Masters ». Mais Thalys, c’est aussi… v Des services supplémentaires en Comfort 1 : attentions du personnel de bord, repas servi à la place, journaux mis gratuitement à disposition et enfin, pour lʼarrivée à Bruxelles ou à Paris, possibilité de réserver un taxi. v Accéder à lʼInternet WiFi à 300 km/h à bord de tous les Thalys. www.thalys.com Contact presse : Charlotte De Thaye ( 00 32 2 504 05 69 [email protected] 22