Vitra ? le premier centre virtuel europeen de formation aux arts

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Vitra ? le premier centre virtuel europeen de formation aux arts
VITRA – LE PREMIER CENTRE VIRTUEL EUROPEEN
DE FORMATION AUX ARTS ET TECHNIQUES DU VERRE
Catherine Claus-Demangeon (Vidéoscop-Université Nancy 2)
Denis Garcia (Centre Européen de Recherche et de Formation aux Arts Verriers),
Nathalie Vaglio (Vidéoscop-Université Nancy 2)
Mots Clés: E-learning - Techniques verrières - Vidéothèque
Résumé du projet
Face à la délocalisation vers l’Asie de l’industrie du verre, les professionnels européens du secteur des
arts verriers doivent s’orienter vers la fabrication de nouveaux produits. Seul le marché des produits à
forte valeur ajoutée artistique leur permettra de disposer d’un avantage concurrentiel face aux pays à
faible coût de main d’œuvre. Leur réalisation nécessite alors une maîtrise parfaite des savoir-faire
traditionnels anciens, nécessaires à la fabrication de ces objets d’art, ainsi qu'une bonne connaissance
des tendances artistiques des différents pays. Pour accéder à ces savoirs et aux savoir-faire artisanaux
rares, disséminés dans les grandes places verrières européennes, les artisans du verre doivent pouvoir
les identifier, les expérimenter et les maîtriser.
Il existe en Europe plusieurs centres de formation aux techniques verrières. Des formations
diplômantes ou qualifiantes sont assurées en présentiel par des professionnels, des pédagogues et des
artistes spécialisés dans les techniques verrières régionales. On y rencontre parfois des maîtres verriers
étrangers, qui complètent l’enseignement dispensé dans le cadre de stages de courtes durées.
Spécifiquement sollicités pour la maîtrise d’un savoir-faire qui leur est propre, leur présence nécessite
toutefois que les centres de formation disposent des équipements nécessaires pour les accueillir. Ces
contraintes techniques, comme par exemple la mise à disposition d’un four spécifique et les
investissements financiers qu’ils supposent, limitent les possibilités d’intervention. Pourtant ces
rencontres, quand elles sont rendues possibles, sont riches d’enseignement. Elles permettent aux
participants, d’enrichir leurs connaissances techniques, de tisser des liens à l’international, d’entrevoir
de nouveaux marchés, de nouveaux produits et de diversifier une activité économiquement difficile.
La création, sur Internet, du Centre Virtuel Européen de Formation aux Arts et Techniques du Verre VITRA est le projet que 5 partenaires issus de 4 pays ont réalisé avec le soutien du programme
Socrates Leonardo Da Vinci pour répondre à cette problématique. Il s’adresse aux artisans et au PME
du secteur de l’artisanat d’art verrier, aux centres de formation qui enseignent les techniques verrières,
aux artistes et designers qui conçoivent les objets et aux écoles qui forment ces artistes. L’enjeu est
d’assurer une meilleure compétitivité du secteur verrier en Europe par le développement des
compétences des professionnels, de permettre à un plus grand nombre de s’initier aux techniques
développées par d’autres pays et de mettre en place un observatoire européen des techniques verrières
et des expériences en matière de création.
VITRA s’inscrit dans une logique de e-learning. Il se structure autour de modules d’apprentissage
autonomes spécifiquement conçus pour une exploitation sur Internet.
Ces modules sont définis selon le modèle pédagogique suivant :
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des vidéos didactiques qui décrivent les compétences et les savoir-faire rares spécifiques à
chaque pays;
des documents de soutien, synchronisés à la video;
des documents d’accompagnement accessibles à tout instant et qui doivent aider l’utilisateur
à tirer le meilleur profit des vidéos diffusées:
− Un guide pédagogique;
− Des conseils synchronisés à la video;
− Une liste d’équipement et d’outillage;
− Une bibliographie et une webographie;
− Une Foire aux Questions;
− Des photos des œuvres réalisées à partir de chaque technique;
− Une présentation historique des savoir-faire;
− Un traducteur des termes techniques.
Pour mettre en œuvre ce dispositif, un partenariat de qualité a été monté. Il réunit des centres de
formation européens, qui ont apporté au projet leurs compétences pédagogiques et leur connaissance
du secteur verrier, et un centre universitaire spécialisé dans la formation à distance, la production
audiovisuelle et multimédia et la gestion de projets européens.
Présentation détaillée du projet
Le secteur cible
Le projet vise la filière verre en Europe et plus précisément le secteur des arts et techniques du verre,
plus communément appelé artisanat d’arts verriers. Ce secteur, qui concerne la fabrication d’objets à
haute valeur artistique ajoutée, nécessite une maîtrise accrue des techniques traditionnelles verrières
européennes. En ce sens, il se différencie de l’industrie du verre qui déploie son activité en Europe
vers la production de masse à travers des processus d’industrialisation et de simplification des
techniques.
Les publics cibles
Les utilisateurs finaux
Les utilisateurs finaux du projet, sont les suivants:
 les artisans et les PME en Europe, qui utilisent les techniques traditionnelles verrières pour
fabriquer les objets d’arts;
 les stagiaires, les apprentis, les étudiants européens qui apprennent les techniques
traditionnelles;
 les centres de formation européens dans lesquels ces techniques verrières sont enseignées.
Les utilisateurs potentiels
Les publics cibles, utilisateurs potentiels du projet, sont les suivants:
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les artistes et les designers qui conçoivent les objets qui seront fabriqués par les
professionnels verriers;
les écoles d’art et de design qui forment ces artistes à la conception de ces produits.
Les partenaires du projet
Le partenariat a été construit de manière à rassembler toutes les compétences nécessaires à la réussite
d’un tel projet:
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Vidéoscop-Université Nancy 2: centre universitaire de production vidéo et multimédia,
spécialisé dans le management de projets, dans la réalisation de programmes audiovisuels
de formation et dans la réalisation de dispositif d’enseignement à distance;
2 établissements d’enseignements supérieurs (l’école d’Etat de Novy Bor en République
Tchèque, Pukeberg School of Design de l’Université de Kalmar en Suède), spécialisés dans
l’enseignement universitaire et la formation professionnelle aux techniques verrières;
Un centre national d’innovation et de formation, le CERFAV (Centre Européen de
Recherche et de Formations aux arts verriers) de Vannes-le-Châtel, spécialisé dans la
formation aux arts et technique du verre et dans la création d’activité verrière;

Un centre d’enseignement et de recherche, l’école Abate Zanetti en Italie, spécialisé dans
l’enseignement et les travaux de recherche appliquée.
Le contexte
L’industrie du verre en crise
La filière verre, en Europe, connaît de grandes difficultés en raison de la concurrence des pays à faible
coût de main d’œuvre (comme l’Asie par exemple). En France, Cristal D’Arques, la plus grande
verrerie européenne, malgré une production déjà fortement automatisée a choisi de délocaliser en
Chine une partie de sa production provoquant la disparition d’un millier d’emplois et plus de 2000 à
l’horizon 2007. La Manufacture des cristalleries de Baccarat a connu 2 plans de réduction de
personnels en 2004. Les cristalleries Daum ont recentré leur activité sur la fabrication de pâtes de
verre délaissant toute la partie liée aux arts de la table et la verrerie mécanique (150 emplois
supprimés). Les verreries de Vianne ont cessé leur activité pour redémarrer avec une dizaine de
personnes. D’autres verreries et cristalleries, comme Hartzvillers, Royale de Champagne ou les
Cristalleries de Haute-Bretagne, ont récemment fermé ou réduit radicalement leur activité à la suite de
plans sociaux et en raison de coûts de production trop élevés pour des produits à faible valeur créative.
La situation est la même dans toutes les grandes places verrières européennes. Ainsi, en République
Tchèque, les grandes verreries industrielles telles que Crystallex commencent à se restructurer. Les
cristalleries Orrefors et Kosta-Boda en Suède viennent de connaître, pour la première fois de leur
histoire, des réductions de personnels et de production.
Le développement de l’artisanat d’art comme solution à cette crise
Parallèlement aux entreprises de ce type, qui licencient et recentrent leurs activités vers l’artisanat
d’art sur des segments différenciés (ex : sculpture pour Daum (FR), bijou et luminaire pour Baccarat
(FR)), un nouveau marché s’ouvre. Il concerne des structures plus artisanales qui fabriquent des
produits à plus value esthétique et créative en faisant appel à des savoir-faire anciens et différents de
ceux valorisés jusqu’alors dans l’industrie.
L’industrialisation des process et la segmentation du travail ont contribué à la déqualification des
personnels par une sur-spécialisation dévolue à la fabrication d’objets de grandes séries. Les décors et
les difficultés techniques ont été considérablement allégés. Cette voie, se poursuivant, ne laisse pas
d’espace aux entreprises de grande production sur le territoire européen car l’intervention humaine est
importante et les coûts de main d’œuvre restent très élevés pour le type d’objets fabriqués. Les pays
comme la République Tchèque, partenaire du projet, commencent à ressentir les effets de cette
tendance.
Par contre l’artisanat d’art trouve des niches d’activités pour de petites séries fréquemment
renouvelées, des reproductions d’objets ou des travaux de restauration. Il propose surtout de nouveaux
produits originaux, à faible édition et où la dissociation entre l’objet et son producteur est difficile à
faire. Le sens de l’objet devient prépondérant et sa qualité esthétique également. Les entreprises telles
que Daum ont su anticiper cette tendance en se recentrant sur une fabrication de pâtes de verre, objets
uniques fabriqués selon des modes très artisanaux. Les verriers suédois ont su lier un
concepteur/designer à l’objet et probablement la tendance sera-t-elle de lier le concepteur/verrier et
l’objet.
Les besoins du secteur cible
Une bonne connaissance des savoirs anciens comme facteurs de réussite
Si le renouveau du verre, en Europe, passe obligatoirement par la création de nouveaux produits et
donc par l’artisanat verrier, cet artisanat doit maîtriser les savoir-faire anciens qui lui permettront de
réaliser ces objets à haute valeur artistique ajoutée.
Ces savoirs anciens sont restés présents, en Europe, dans différentes zones très bien localisées:
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Le soufflage et la pâte de verre en Lorraine (France);
Le soufflage, la coloration et l’assemblage des verres dans le Smaland (Suède);
Le soufflage et la décoration à Venise (Italie);
La taille, la décoration et la peinture sur verre en Bohème (République Tchèque).
Ils correspondent à des savoir-faire traditionnels très généraux derrière lesquels se déclinent des
techniques plus pointues et plus spécifiques (ex: le soufflage renvoie aux techniques de filigranes, de
murrhines, de reticello, d’incalmo, de graal, etc.). Il devient donc essentiel que les compétences
traditionnelles détenues dans chaque région citée ci-dessus puissent être mieux identifiées et partagées
entre les uns et les autres: verriers, centres de formations, concepteurs et apprenants (étudiants,
apprentis, stagiaires ou lycéens).
Des outils pédagogiques à développer
Face à ce constat, il est aujourd’hui nécessaire de développer des outils pédagogiques destinés à
enseigner ces techniques. Ces outils, qui favoriseront les échanges entre les différents acteurs
concernés des différents pays et rendront transparents et accessibles à tous les savoir-faire et les
compétences disséminées en Europe, doivent être adaptés aux besoins des publics cibles.
Les besoins du public cible
Les besoins des artisans
Isolés dans leurs ateliers, ils sont pris par les contraintes de production. Les artisans sont donc peu
consommateurs de formations car celles-ci sont souvent synonymes d’absence, chose délicate pour
eux compte tenu de leur organisation de travail. Ceci est d’autant plus vrai, par exemple, pour les
souffleurs de verre, tributaires d’un four qui fonctionne toute l’année sans possibilité de l’arrêter.
Difficile dans ces conditions de partir suivre un stage de 3 à 4 jours dans un centre spécialisé. Ils sont
conscients, pourtant, de la nécessité de perfectionner leurs techniques, de s’initier à d’autres savoirfaire afin d’accroître leur compétitivité. C’est pourquoi ils réclament des enseignements adaptés à leur
spécificité professionnelle. Ils souhaitent des formations qui pourraient enfin se dérouler sans qu’ils
aient à se déplacer, dans leur propre atelier et à temps choisi.
Les besoins des stagiaires, des apprentis et des étudiants
Actuellement, les cursus de formation suivis par ces publics sont essentiellement centrés sur les
techniques traditionnelles prépondérantes dans leur région. Ils sont par conséquent très rarement
formés aux techniques verrières européennes, ce qui limite considérablement leur possibilité
d’intégration dans des ateliers européens et leur mobilité professionnelle.
Les besoins des centres de formation
Les centres de formation aux arts et techniques du verre, y compris ceux fortement dépendants d’une
industrie locale, ont le souci de faire évoluer les savoir-faire enseignés pour répondre aux nouvelles
demandes des entreprises. Ces demandes, qui concernent la fabrication d’objets à forte valeur
artistique ajoutée, nécessitent l’appropriation d’autres techniques que celles jusqu’alors enseignées.
Les séries d’objets d’arts verriers évoluent et se renouvellent plus vite que par le passé. Leurs
réalisations techniques ne se fondent plus exclusivement sur des pratiques traditionnelles régionales.
Elles peuvent faire appel à d’autres savoir-faire qu’il est nécessaire de pouvoir identifier. Elle
nécessite donc une grande adaptabilité et une bonne connaissance de ces savoir-faire afin de choisir
rapidement la technique la plus adéquate à l’objet à réaliser. Les écoles françaises, italiennes,
suédoises ou tchèques, entre autres, sont en relation pour revoir leurs modalités d’enseignement des
arts verriers en ce sens. Les habitudes de formations, fondées sur des séries de gestes et de savoir-faire
régionaux, sont remises en cause afin de répondre à ces nouveaux marchés.
Les besoins des artistes et des designers
Les techniques verrières sont peu enseignées dans les écoles d’art et de design. Ce sont pourtant ces
futurs artistes qui seront amenés à concevoir les objets qui devront être réalisés par ailleurs.
Deux cas de figures sont fréquemment observés par les professionnels du verre:
 Soit, les artisans et designers ne connaissent pas les limites et contraintes d’emploi du verre
dans la fabrication d’objets et proposent des projets irréalisables;
 Soit, ils ignorent l’étendue des possibilités techniques de travail du verre (les décors colorés,
les effets de matières, le rôle de la lumière, de la couleur et de la transparence qui sont
difficiles à appréhender) et les produits conçus ne présentent de pertinence que par leur
forme mais rarement par leurs décors.
Ils ont donc besoin d’outils de connaissances qui leur permettront de comprendre les techniques et leur
processus de mise en œuvre à des fins de conception de nouveaux produits verriers.
Les besoins des écoles d’art et de design
Elles ont besoin de supports visuels et didactiques pour enrichir leurs enseignements et préparer les
artistes et les designers appréhender le jeu des possibles de la filière des arts et techniques du verre.
Une réponse adaptée
En réponse à ces besoins, le projet VITRA propose la création du premier centre virtuel de formation
aux arts et techniques du verre en Europe. Cet outil e-learning se structure autour de modules de
formation à ces techniques conçues pour un apprentissage en autonomie. Des vidéos didactiques, qui
décrivent les gestes et les savoir-faire, sont au cœur de cet enseignement. Elles sont complétées par des
informations multimédias:
 Un guide pédagogique;
 Des conseils synchronisés à la video;
 Une liste d’équipement et d’outillage;
 Une bibliographie et une webographie;
 Une Foire aux Questions;
 Des photos des œuvres réalisées à partir de chaque technique;
 Une présentation historique des savoir-faire;
 Un traducteur des termes techniques.
Table 1. 12 techniques traditionnelles y sont actuellement proposées
4 pays
partenaires
12 techniques
référencées
14 maîtres verriers
mobilisés
FRANCE
Peintures de styles en grisaille
Pâte de verre
Perles au chalumeau
Gravure à la roue
Peinture en Haut émail
Soufflage à la tchèque
Graal
Ariel
Sandcasting
Sculpture à chaud
Incalmo
Gobelets vénitiens avec reticello
Josette TRUBLARD
Olivier LEONARD
Emmanuel SZTUKA
Milan BATKA
Silva KARLOVSKA
Pavel TILLE, Frantisek EIS
Wilke ADOLFSSON, Micke
JOHANSSON, Astrid GATE
Bertil VALLIEN
Dino et Diego ROSIN
Livio SERENA
Livio SERENA
REPUBLIQUE
TCHEQUE
SUÈDE
ITALIE
Le projet répond aux besoins exprimés par les publics destinataires de la manière suivante:
Pour les artisans:
Le projet VITRA, à travers les modules d’enseignement accessibles à tous, à tout moment et en tout
lieu, répond totalement à leurs contraintes. Il leur apportera les moyens d’élargir leurs compétences et
la possibilité d’une expérimentation directe et personnelle dans leur propre atelier. Ils pourront
également s’en servir pour former en interne leurs propres collaborateurs.
Pour les stagiaires, les apprentis et les étudiants:
Le projet VITRA facilitera l’acquisition des connaissances qui leur font défaut, leur permettra de
nouer des liens à l’international via le réseau de partenaires du projet et facilitera leur mobilité à
travers l’Europe.
Pour les centres de formation:
Le projet VITRA, qui présente d’une manière pédagogique une palette des techniques utilisées en
Europe, leur fournira les supports visuels nécessaires pour compléter les formations dispensées.
Certains savoir-faire nécessitent un matériel de réalisation spécifique mais difficilement rentabilisable
pour les centres de formation. L’outil VITRA proposera donc une solution alternative virtuelle aux
structures ne disposant pas des infrastructures techniques indispensables.
Pour les artistes et les designers:
Le projet VITRA, grâce aux outils pédagogiques visuels qui montrent les principales techniques
existantes et leur processus de mise en œuvre, servira de référence pour élargir et faire comprendre le
champ des possibles en matière de création et de conception de nouveaux produits verriers. Le
catalogue des objets d’art, réalisés sur la base des techniques présentées, enrichira leur perception, les
informera des tendances de chaque pays comme source d’inspiration.
Pour les écoles d’art et de design:
Le projet VITRA leur apportera une source de documentation et d’exemples concrets pour préparer
leurs étudiants à concevoir des produits verriers non seulement réalisables mais qui sauront aussi
véritablement tirer profit des techniques verrières existantes.
Les objectifs du projet
Mutualiser les savoir-faire propres à chaque pays, membre du partenariat
Chaque pays partenaire a identifié 3 techniques essentielles et spécifiques de sa région, porteuses de
développement économique, afin de les proposer aux autres collègues européens. Ces techniques ont
été filmées, détaillées et présentées accompagnées de supports didactiques, afin d’être reproduites et
développées.
Définir des modalités pédagogiques communes d’enseignement de ces savoir-faire
L’offre de formation VITRA se fonde sur un modèle pédagogique commun et sur une définition
précise de l’encadrement pédagogique et administratif de cette offre. Le modèle pédagogique commun
est construit sur la base d’un enseignement modulaire découpé en étapes. Ce modèle s’attache à définir
la structure pédagogique de ces modules ( en terme de compétences à acquérir, de pré-requis, de
critères d’évaluation, etc.), l’approche pédagogique des vidéos et des documents de soutien à la vidéo,
l’approche pédagogique des ressources multimédias mises en ligne pour enrichir la formation.
Cette démarche pédagogique va permettre de stimuler la création de référentiels communs dans le
domaine des techniques et des arts du verre. Le recensement des techniques, les critères d’évaluation
permettant d’identifier la réussite ou non de chaque geste et donc le niveau technique de l’apprenant
sont des étapes qui conduisent à cette notion de référentiel. Néanmoins le recensement, puis la
définition de paliers de qualifications sont difficiles à établir dans une période et un secteur où les
métiers sont en train de se restructurer sous l’influence des profondes ré-organisations du travail. De
plus, l’évolution des échanges internationaux apportera également des données importantes pour
mener, à terme cette réflexion. C’est pourquoi, le projet VITRA, s’est limité à recueillir des
informations en vu de la création de ces référentiels sans prétendre cependant à leur constitution finale.
Créer un observatoire européen des pratiques et des expériences en matière de créations verrières
Chaque partenaire a identifié l’évolution des pièces réalisées à partir des techniques. Ces données
regroupées sous forme de catalogues-produits, associées aux modules techniques fournissent des
références utiles aux apprenants qui peuvent ainsi faire le parallèle avec leurs propres références. Ces
catalogues leur permettent d’appréhender les tendances artistiques des différents pays, des différentes
pratiques. C’est en ce sens que VITRA se positionne comme un observatoire de ce qui se passe et se
fait en Europe.
Mettre en place un lieu d’échanges entre les artistes et artisans
En faisant cohabiter sur un même site, à la fois les techniques traditionnelles verrières et les objets
design réalisés à partir de ces techniques, le projet VITRA à l’ambition de rapprocher les métiers du
verre de leurs prescripteurs. Ce rapprochement invite à appréhender les contraintes des uns et des
autres, leur spécificité professionnelle, leur vocabulaire technique, etc. L’intention est de progresser
vers une culture de l’échange au-delà des habituelles frontières.
Créer un réseau de partenaires européens dans le domaine de la filière verre
Les centres de formation spécialisés et compétents dans les techniques présentes dans leur région
expriment le besoin de s’ouvrir à celles exercées par leurs voisins. Le dernier symposium du verre
(juin 2004) organisé par l’école de Novy Bor (République Tchèque) correspondait parfaitement à ce
besoin. L’école s’est ouverte et a offert tous ses moyens en équipements, formateurs, matières d’œuvre
aux autres écoles européennes à la fois pour faire la promotion des arts verriers auprès des jeunes et
pour provoquer l’échange et la confrontation des points de vue « techniques » et des points de vue «
design et créativité ». Le site VITRA procède ce cette logique.
Impulser l’utilisation des nouvelles technologies dans les pratiques de formation existantes
L’échange qui se met en place se construit sur la base de l’expérience de chaque centre de formation.
Il se fonde sur l’implication des professionnels dans la démarche d’enseignement. Les artisans d’art
détiennent les savoir-faire pointus qui nous préoccupent; il est important qu’ils les transmettent ; il est
important également qu’ils s’ouvrent aux techniques et connaissances de leurs voisins. Cet échange se
fonde également sur la diffusion des données pédagogiques au plus grand nombre par l’intermédiaire
du web et surtout sur l’intégration de ces enseignements virtuels aux pratiques des centres de
formation. En ce sens les partenaires se sont engagés, non seulement, à utiliser les modules et les
informations du site pour enrichir leurs formations, mais aussi, à inciter leur utilisation auprès de leurs
réseaux.
L’impact du projet sur le public cible
En mutualisant des modules d’enseignement à distance, sur les savoir-faire et les techniques
traditionnels verriers, rares en Europe, VITRA dote ses publics cibles d’outils pédagogiques qui
permettront:
 d’améliorer la formation professionnelle continue dans le secteur de l’artisanat d’art;
 de favoriser l’acquisition d’aptitudes et de compétences des artisans et des apprentis tout au
long de leur vie;
 d’accroître leur capacité d’adaptation pour accompagner les changements technologiques et
organisationnels de la filière verre;
 de promouvoir et renforcer la contribution de la formation au processus d’innovation;
 d’améliorer la compétitivité et l’esprit d’entreprise;
 de créer de nouvelles possibilités d’emplois dans le secteur verrier;
 de renforcer la coopération entre les centres de formations européens aux arts et techniques
verrières.
L’e-learning est un outil pertinent pour répondre à ces objectifs.
Sa dimension « multimédia » permet d’utiliser le média le mieux adapté au message à faire passer et
au public à qui ce message est destiné. Le recours à la vidéo donne la possibilité d’aborder tous les
éléments constitutifs d’une technique comme s’il s’agissait d’une situation réelle. Elle montre pour
chaque savoir-faire les outils et les équipements, les consommables et les matières d’œuvre, le
séquencement précis des gestes et tours de mains. La vidéo est découpée en unités d’informations pour
un visionnement séquentiel ; les techniques de rich média permettant l’affichage, dans une fenêtre,
d’éléments complémentaires synchrones
Sa dimension « ouverte et à distance » correspond tout à fait à la difficulté d’accès aux connaissances
des publics cibles, difficultés qui s’expriment, soit parce que les formations à ces techniques n’existent
pas dans leurs pays, soit parce qu’ils n’ont pas la possibilité d’y accéder compte-tenu de leur
organisation de travail. La logique d’une formation ouverte à tous, disponible à tout moment, de
n’importe quel endroit revêt un intérêt certain pour les professionnels verriers.
Remarques: Le e-learning peut paraître limité dans le domaine du verre et peut être plus globalement
dans le domaine des métiers d’art où l’activité de formation repose sur la pratique de tours de main et
donc sur une formation en présentiel. Mais quand le visuel s’appuie sur un modèle structuré donnant à
l’utilisateur tous les moyens de reproduire par lui-même l’évolution du geste, il s’avère tout à fait
efficace. La possibilité d’accéder à d’autres médias permet de renforcer l’information diffusée en
répondant au plus près aux besoins des utilisateurs.
Le site VITRA est consultable à partir d’un ordinateur bureautique, relié à Internet (connexion ADSL
préconisée).
Pour les artisans qui ne sont pas encore équipés, l’investissement informatique pour accéder aux
informations est faible.
En ce qui concerne les centres de formation et les écoles d’enseignement, ils sont équipés
d’ordinateurs qui fonctionnent en réseau. Ils ont tous un site web et utilisent régulièrement les outils de
communication à distance. Ils disposent donc de l’infrastructure nécessaire pour utiliser les modules
du projet VITRA.
L’impact du projet dans les systèmes nationaux de formation professionnelle
Il n’existe dans les pays partenaires, pas plus que dans les pays européens, de politiques nationales
spécifiques en matière de formation aux métiers d’art en général et encore moins aux arts et techniques
du verre en particulier. Les pratiques nationales fonctionnent sans organisation, ni concertation
particulière. L’une des raisons est probablement que ce secteur est peu ou mal défini: il se situe entre «
art » et « technique » sans délimitation particulière.
L’activité des professionnels oscille entre les 2 pôles, artisan d’un côté et artiste de l’autre, suivant leur
démarche ou la nature de leur production (objets utilitaires et reproductibles, pièces uniques, objets
décoratifs etc.) et suivant leur marché. Le positionnement des branches professionnelles n’étant pas
clair, les systèmes d’enseignement ne le sont pas non plus.
L’industrie quant à elle, par la segmentation des tâches, a induit des filières de formation de
techniciens et parallèlement les formations artistiques qui se sont développées l’ont toujours été selon
la volonté affirmer de rejeter le travail des matériaux pour ne former que des concepteurs et des
créateurs.
En France nous bénéficions de l’appui d’Ateliers d’arts de France, chambre syndicale attentive à la
valorisation des métiers d’art . Malheureusement il n’existe pas de représentation équivalente sur
laquelle s’appuyer dans les pays partenaires, pour les raisons similaires à celles que nous venons
d’évoquer plus haut. Les seules représentations existantes sont celles structurées par les
représentations syndicales liées à l’industrie. Aussi devons-nous montrer l’intérêt de démarches
nouvelles et de contenus de formations innovants qui pourront provoquer un travail conduisant à
l’élaboration de référentiels. Notre démarche en est le préalable et toute autre méthode sera vouée à
l’échec.
En résumé, le projet VITRA va permettre de recenser une série de techniques à enseigner. Il va doter
les écoles européennes d’un solide ensemble de modules et de leçons. Il va donner l’occasion de
rencontres et provoquer la constitution de réseaux qui appuieront leurs programmes de formations sur
des bases communes. Cette démarche acceptée facilitera par la suite l’élaboration de référentiels. De
surcroît les acteurs de la formation pourront donner les indications utiles aux branches
professionnelles et aux décideurs en matière d’éducation et de formation afin de lancer des travaux sur
l’élaboration de référentiels communs.
L’innovation du projet
L’innovation, apportée par le projet VITRA, concerne:



un nouveau produit en réponse aux problèmes existants;
de nouvelles approches pédagogiques générées par ce nouveau produit;
de nouvelles formes de collaboration et de travail en réseau entre les organismes
partenaires.
Un nouveau produit en réponse à des problèmes existants
L’innovation du produit VITRA s’observe à deux niveaux : non seulement dans la spécificité et
l’originalité des contenus pédagogiques qu’il propose (le fond) mais aussi dans le mode de diffusion
choisi pour transmettre ces contenus (la forme).
En ce qui concerne « ces contenus » (le fond):
Il n’existe pas actuellement, en Europe, d’outils qui mutualisent les savoir-faire traditionnels anciens
(contenu) comme le propose le projet VITRA. Ces savoir-faire, qui sont porteurs de développement
économique, doivent être identifiés et maîtrisés pour être utilisés dans le secteur de l’artisanat d’art
verrier, en Europe. Ils ne doivent plus rester « confidentiels » aux seuls régions des pays dont ils sont
issus mais doivent être mutualisés à une communauté professionnelle européenne.
En ce qui concerne « le mode de diffusion de ces contenus » (la forme):
Le recours au multimédia et à l’enseignement à distance n’est pas innovant en soi si ce n’est dans ce
secteur particulier où la formation est restée très traditionnelle et basée sur la pratique et
l’expérimentation en direct. Pour les raisons déjà évoquées, cette expérimentation « en direct » n’est
pas toujours possible en raison des contraintes d’équipement ou tout simplement d’une
méconnaissance d’un savoir-faire rare ou difficile à mettre en œuvre.
VITRA propose alors d’aborder d’une manière différente ces techniques grâce à un environnement
virtuel fondé sur:



l’observation et à l’analyse de gestes;
la possibilité de compléter cette observation en consultant des informations multimédias
complémentaires;
un retour d’expérience des professionnelles qui utilisent ces techniques.
De nouvelles approches pédagogiques générées par ce nouveau produit
Ce nouveau produit va générer de nouveaux enseignements et de nouvelles pratiques dans
l’enseignement verrier. Les formateurs pourront utiliser les outils proposés pour une préparation
préalable à la démarche en atelier. Cette préparation permettra d’optimiser l’expérimentation, de
travailler avec plusieurs groupes sur des thématiques différentes et d’enrichir les formations existantes
par des approches plus globales portant tout autant sur des notions d’histoire de l’art, de design par
pays que de technique.
De nouvelles formes de coopération et de travail en réseau entre les organismes partenaires
La mise en commun des savoirs et des compétences techniques rares constitue une première dans le
monde très fermé de l’artisanat d’art verrier. Par l’intermédiaire du projet VITRA, un premier pôle
d’échange et de travail en réseau est en train de se mettre en place. Il concerne principalement la
mutualisation des savoirs de quelques pays dans une démarche d’intérêt commun. La présence, sur le
site VITRA, d’outils de communication et de dialogue favorisera la dynamique de collaborations
diverses. Elle mettra en évidence également des besoins nouveaux et une connaissance élargie des
possibilités de formation au plan européen.
Les résultats obtenus
La mobilisation de professionnels verriers
VITRA n’aurait pu exister sans la contribution d’un travail transnational qui est au cœur du projet. En
effet, le projet portant sur des techniques verrières dont seules sont dépositaires les grandes places
verrières européennes, la qualité de l’outil était donc intimement liée à leur participation.
Le choix des partenaires VITRA a été, dès le départ du projet, raisonné selon plusieurs critères:
 La notoriété de la région verrière sollicitée;
 Les compétences et la qualité de l'école partenaire;
 L'intérêt des savoir-faire : spécificité, particularité, difficulté de mise en œuvre, rareté, etc.;
 La volonté de s’engager dans une logique de mutualisation.
La capacité de chaque partenaire à mobiliser des maîtres verriers de renom était également un élément
indissociable du projet VITRA. L'accès à ces professionnels n'aurait pu être établi autrement. Les
maîtres verriers concernés sont très difficiles à identifier et particulièrement réticents à l’idée
d’accueillir des visiteurs inconnus et encore moins à révéler les techniques de tradition qu'ils
perpétuent. Les relations de proximité et de confiance qu’entretiennent les écoles, avec ces
professionnels, étaient donc de première importance.
Au final, chaque partenaire européen a donc su mobiliser 2 à 3 maîtres verriers dont certains comptent
parmi les rares professionnels capables de révéler et de détailler une technique d’excellence. Leur
participation dans le projet a été totale. En amont des tournages, ils ont analysé leurs pratiques afin de
décomposer les différentes étapes de réalisation d’une pièce, d’en préciser les moments clés et les
points forts. Au moment des tournages, ils ont ralenti leurs gestes pour les rendre plus explicites
acceptant ainsi de faire preuve de moins de dextérité, au risque de paraître moins habiles. A l’issue des
tournages, ils ont travaillé sur les documents de synchronisation pour compléter l’information diffusée
par les vidéos.
Une analyse socio-économique partagée
Au-delà des intuitions, les rencontres transnationales ont permis de bâtir une analyse socioéconomique de l'activité verrière en Europe et de ses enjeux. Les partenaires ont pris conscience de la
nécessité de sauvegarder les savoir-faire et d’innover dans les processus de formation afin de doter les
verriers des compétences qui leur permettront de créer des produits aptes à supporter la compétition
internationale et notamment celle des pays du Sud Est asiatique. A chaque rencontre, les partenaires
ont associé les collectivités territoriales et les représentants du secteur verrier pour montrer l’intérêt de
diffuser les techniques et d’échanger au plan européen grâce au dispositif VITRA.
Vers des référentiels métiers européens
L'élaboration des modules de formation sur ces savoir-faire ancestraux a conduit les partenaires à
découvrir les systèmes éducatifs des différents pays en ce qui concerne le secteur verrier, leurs limites
et leurs carences. La problématique des référentiels communs de formation est un sujet qui a été
abordé ainsi que la recherche d'équivalences de diplômes comme moyen de faciliter la mobilité. Sans
traiter cette question, le travail transnational qui a été fait, autour de VITRA et du réseau de
partenaires qui se constitue, lance les prémices de cette réflexion. En tout état de cause, les outils
pédagogiques VITRA constituent un excellent levier pour progresser dans ce sens.
Une communication renforcée
Pendant toute la durée de réalisation du projet, la communauté européenne du verre a été tenue
informée de la mise en œuvre du projet grâce au site de communication VITRA (ww.idverre.net/vitra).
Ce site a proposé plus de 50 pages d’informations textuelles, en français et en anglais, sur le projet et
près de 250 photos. Durant cette même période, chaque partenaire a également diffusé l’information
auprès de ses réseaux à l’aide de ses propres outils de communication et en participant à des
manifestations où ils ont présenté le projet et sa finalité. 150 000 connections sur le site de
communication VITRA ont été enregistrées, 134 e-mail de demandes d’informations de 20 pays
différents ont été reçues, 30 participations à des colloques (20 déplacements) pour parler du projet ont
été réalisés.
Un symposium en clôture du projet
Lors de la dernière semaine de septembre, un symposium du verre a été organisé à Nancy autour du
projet VITRA. 33 écoles ou établissements provenant de 17 pays différents ont répondu présents
manifestant ainsi leur fort intérêt à moderniser leurs approches pédagogiques et à se fédérer en
réseaux. Près de 200 personnes ont assisté aux conférences et aux ateliers de démonstration des
techniques VITRA et à l’issue du symposium, 170 personnes de 18 pays étrangers se sont inscrits sur
le site VITRA. Avec le symposium VITRA, les promoteurs du projet ont invité toutes les écoles
verrières européennes à une présentation du site et de la démarche.
Conclusion
Le passage d’une culture de l’oral à une culture de l’écrit
Sauvegarder les savoir-faire traditionnels avant qu’ils ne disparaissent, les mutualiser pour que chacun
puisse se les approprier quelle que soit sa nationalité, les enseigner à l’aide d’outils multimédias : tels
étaient les objectifs du projet.
L’enseignement de ces techniques, dans les organismes de formation européens, se fait en présentiel
sans support écrit et dans un dispositif de formation où la communication orale et l’observation
visuelle sont prépondérantes. Ils se font au gré des expérimentations et selon les problèmes rencontrés.
La mise en œuvre du projet a nécessité d’engager une véritable mutation dans les approches
pédagogiques afin de passer d’une culture de l’oral à une culture de l’écrit. Une importante démarche
de structuration et de formalisation des pratiques a donc été engagée à cette fin, ce qui a représenté un
véritable challenge pour l’ensemble des partenaires et maîtres verriers associés du projet.
L’évaluation du produit en situation de formation
Le produit a été évalué en situation de formation. Il s’agissait, pour les formateurs du projet, d’assurer
une formation sur une technique étrangère qu’ils ne connaissaient pas mais qui soit proche de celles
qu’ils maîtrisent et enseignent habituellement, en utilisant les outils VITRA. Cette expérimentation a
fait ressortir l’intérêt du dispositif pour les différents publics concernés.
Pour les formateurs:
La richesse des vidéos et leur découpage en étapes chronologiques de mise en œuvre fut une source
d’information essentielle pour la compréhension des processus et l’expérimentation en atelier. Ne
possédant pas la connaissance technique du savoir-faire à enseigner, ils ont du préparer en amont leurs
cours, analyser le découpage des gestes qu’ils allaient devoir reproduire, repérer les points critiques et
les temps forts de réalisation. Ce travail préparatoire a été fait à l’aide des vidéos et les formateurs ont
pu valider la qualité pédagogique des images et des informations de synchronisation. Ils se sont servis
également des documents complémentaires pour approfondir leurs présentations et atteindre leurs
objectifs.
Cette expérimentation a fait ressortir un avantage inattendu du produit : celui d’impulser la création de
nouvelles techniques issues de la combinaison de plusieurs savoir-faire. A titre d’exemple, la
formatrice du CERFAV (France), qui a enseigné la technique tchèque haut émail, a insisté sur la
manière dont cette technique pouvait lui permettre d’enrichir et de modifier la formation et la pratique
du vitrail, d’explorer avec les stagiaires d’autres axes de création et de créer, même, une technique
nouvelle sur la base de ces deux savoirs.
Pour les apprenants:
La possibilité de revoir les gestes sur le site VITRA, après l’expérimentation en atelier a été
particulièrement applaudie par les stagiaires. Les formateurs ont constaté que les visites sur le site
avaient été nombreuses après la formation et que les questions ultérieures qui furent posées montraient
un souci, rarement observé, d’approfondir les connaissances et de compléter l’enseignement dispensé.
Le transfert du dispositif et de l’approche pédagogique dans d’autres secteurs d’activités
Le dispositif, qui a été mis en place, permet d’un point de vue pédagogique mais également d’un point
de vue technique, un transfert vers d’autres secteurs d’activités (la lutherie, la céramique, la broderie,
etc.) et vers d’autres métiers pour lesquels il est nécessaire de sauvegarder et d’enseigner les gestes
avant qu’ils ne disparaissent. Le développement informatique réalisé peut générer automatiquement
via une interface administrateur de nouveaux sites dans de nouvelles langues et sur de nouvelles
thématiques. Les contenus devront être créés spécifiquement mais la démarche pédagogique et le
développement informatique restent capitalisables.
Préparer l’enrichissement de cet outil de formation unique en Europe et l’extension du réseau au-delà
du partenariat actuel, permettre à d’autres secteurs d’activité de profiter de cette réflexion et du travail
fait sur l’enseignement à distance des métiers rares, telle est aujourd’hui notre ambition.
Auteurs:
Catherine, Claus-Demangeon, Mme,
Université Nancy 2, Vidéoscop
9 rue Maréchal Ney BP 722 54064 Nancy Cedex
E-mail : [email protected]
Denis, Garcia
Cerfav
rue de la liberté 54112 Vannes-le-Châtel
E-mail : [email protected]
Nathalie, Vaglio, Mle,
Université Nancy 2, Vidéoscop
9 rue Maréchal Ney BP 722 54064 Nancy Cedex
E-mial : [email protected]

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