André Mba Obame sur Gaboneco : Le canular qui fâche.

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André Mba Obame sur Gaboneco : Le canular qui fâche.
André Mba Obame sur Gaboneco
: Le canular qui fâche
Publié par Griffin Ondo Nzuey dans POLITIQUE sur jeudi 29 janvier 2015 à 2:18 / 0 commentaires
En publiant, le 27 janvier 2015, une «vraie-fausse interview» du secrétaire exécutif de
l’Union Nationale, le média d’informations en ligne a suscité rage et mépris parmi les
militants et sympathisants de l’opposition.
L’article de Gaboneco tel que présenté le 27 janvier 2015. © Capture d’écran
Le site d’information «Gaboneco» se serait-il lourdement mépris sur le sujet et la personnalité à
mettre au centre de son canular ? Si la corporation semble partagée sur la question, le média
que d’aucuns disent proche de la présidence de la République a pourtant cru bien faire en
publiant, le 27 janvier 2015, une «vraie-fausse interview» exclusive d’André Mba Obame, sur sa
supposée actualité et ses projets pour l’élection présidentielle de 2016. L’initiative, plus osée que
courageuse, a fortement été critiquée par les militants de la semi-clandestine Union Nationale
(UN).
Les commentaires entretemps supprimés du site. © Capture d’écran
Si à lecture de la parodie d’interview réalisée par le site d’information, rien ne permet d’affirmer
que l’auteur s’est voulu insultant vis-à-vis d’André Mba Obame à qui une question, plutôt
bienveillante, a été posée au sujet de son état de santé, il n’en demeure pas moins que l’homme,
aujourd’hui en petite forme, semblait avoir «retourné (sa) veste» sous la plume du rédacteur.
«Mon honnêteté intellectuelle m’oblige à reconnaitre que si Ali n’avait pas entrepris les réformes
réalisées au début de son mandat, le Gabon serait dans une situation plus difficile que celle
observée maintenant. Car en 2009 tous les voyants étaient au rouge, n’importe qui à sa place
aurait pris les mêmes décisions que lui. C’est-à-dire opter pour la mise en place d’un nouveau
code des hydrocarbures, gel des recrutements à la fonction publique, plafonnement des salaires
des dirigeants. C’était des décisions courageuses mais qui restent insuffisantes», a fait dire
Gaboneco à Mba Obame. Interrogé au sujet de la soi-disant légion étrangère, celui qui, le 25
août 2012, avait lancé un ultimatum pour le départ de Maixent Accrombessi, le directeur de
cabinet du président de la République, répond : «On doit élever le niveau du débat, et je refuse
de faire la publicité de ce genre d’idées. Les Etats-Unis, doivent leur réussite grâce à son
melting-pot. Donc évitons ce genre de débat qui ternit l’image du pays.» Absolument
invraisemblable.
Cette liberté de Gaboneco à laquelle ont peu goûté de nombreux internautes, a poussé certains
d’entre eux à poster des commentaires pour le moins virulents à la suite de l’article. L’un d’eux,
«Klère», un tantinet soupçonneux, s’est emporté : «Pouah! Quel torchon! Que voulez-vous faire
passer comme message? Bande de PDGiste, égoïste!» Accusé par «Fead’l» de ne publier que
«ce qui vient de la présidence», un certain «Bitomes (Les problèmes) a enfoncé le clou,
interrogatif : «Vous pensez que c’est comme cela que vous allez briser son silence? Laissez-le
tranquille où il est. Ce que vous lui avez fait ne suffit pas?» Des réactions aussi dures les unes
que les autres et qui, depuis quelques heures, n’apparaissent plus au-bas de l’article
controversé, et qui visiblement pas tenu compte ni de l’avertissement ni de l’indication du média
en ligne. Un coup raté ? Pas si sûr !
Publiée le 27 janvier, une date qui rappelle la décision, de triste mémoire pour tout démocrate,
prise par Jean François Ndongou en 2011, alors qu’il était ministre de l’Intérieur, «la vraie-fausse
interview» de «Gaboneco» est perçu comme un moyen sadique de commémorer l’anniversaire
de la dissolution de l’Union nationale. Si nul n’en doute désormais, peu semble cependant
omettre que l’initiative n’est pas une première dans le métier, notamment avec la publication
bimensuelle d’un «dialogue fictivement possible» entre diverses personnalités du pouvoir par le
journal La Nation. Certaines personnalités, à l’instar d’André Mba Obame, seraient-elles
devenues «intouchables» ? Le moment choisi n’a-t-il pas donné à cette initiative une connotation
péjorative voire anti-démocratique ?