Synthèse de la journée
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Synthèse de la journée
Formations Synthèse de la journée Ecoles-Stages du 13.05.14 Anne-Claude Allin Doyenne de la Formation Directrice adjointe Haute Ecole de la Santé La Source Préambule Ce texte est élaboré à partir de la mindmap présentée à l’issue de la journée du 13 mai. Comme il m’a été demandé de mettre à disposition ma synthèse et que la Mindmap n’a été qu’un support à ma prise de notes et à mon discours, j’ai préféré rédiger un texte a posterirori que je mets à disposition de ceux1 qui le souhaitent. Réaliser la synthèse d’une journée est à la fois un défi et un privilège : un défi parce qu’il s’agit de nommer des points saillants sans pour autant redire ce qui a été dit tout au long de la journée et un privilège parce que celui ou celle qui élabore cette synthèse au cours de la journée peut choisir les éléments qui lui semble les plus importants. Je vais donc vous présenter les idées principales avec lesquelles je repars, suite à cette journée. Cette synthèse ne vise donc, en aucun cas l’exhaustivité ; je parlerais plutôt de morceaux choisis. Pour rappel, cette rencontre avait pour but de répondre à la question suivante : Développer des compétences professionnelles dans tous les lieux de formation pratique, oui, mais comment ? Vaste question à laquelle je choisis de répondre à travers trois sous-questions qui ont été abordées au fil de la journée : 1. Quelles sont les conditions de développement des compétences en milieu clinique ? 2. Peut-on développer des compétences dans tout milieu clinique à tout stade de formation ? 3. Quels sont les rapports qu’entretiennent la théorie et la pratique aujourd’hui ? 1. Quelles sont les conditions de développement des compétences en milieu clinique ? Le stage est le milieu, par excellence, favorable au développement des compétences, puisque, nous le savons, plus les situations d’apprentissage sont authentiques, plus le développement de compétences est facilité. Nous pourrions donc penser qu’il suffit de placer un étudiant dans un terrain de stage, quel qu’il soit, pour qu’il développe automatiquement des compétences. Est-ce vrai ? L’existence même du stage est-elle suffisante ? Nous avons entendu, tout au long de la matinée, qu’il est nécessaire de faire un vrai travail pédagogique pour que l’apprentissage soit possible ; un travail pédagogique sur les indicateurs de développement des compétences, sur les situations d’apprentissage, sur le niveau taxonomique. Autrement dit, qu’est-ce que cet étudiant, en fonction de son stade de formation, de son parcours, peut apprendre ici et maintenant ? Il a aussi été question de la « traduction du référentiel de compétences », traduction spécifique à chaque lieu de stage. Il s’agit là du travail d’appropriation du référentiel et d’élaboration des indicateurs spécifiques. J’ai l’espoir que nous allons travailler 1 Le masculin et le féminin sont utilisés indifféremment. Ils englobent les deux genres. Avenue Vinet 30 – CH-1004 Lausanne – Tél. : +41 21 641 38 00 – Fax : +41 21 641 38 38 www.ecolelasource.ch quelques années avec ce nouveau référentiel et que ce travail d’appropriation aura le temps de se faire. Nous avons entendu également que le stage et donc le développement des compétences de l’étudiant, était favorisé lorsqu’il se situe dans un processus gagnant-gagnant : « l’étudiant développe ses compétences et le service se fait connaître pour de futurs employés » ou « l’étudiant développe ses compétences et l’équipe de soins se remet en question ». Une manière de dire ce processus gagnant-gagnant est d’affirmer, avec nos collègues de la Fondation Clémence, « la formation pratique en gériatrie, une force pour l’avenir de l’infirmier ». Il a été dit également qu’une des conditions de développement de compétences est que l’environnement soit un environnement expansif, au sens donné par L. Filliettaz dans son outil diagnostic d’un environnement pédagogique (qui peut être expansif ou restrictif). L’équipe d’ASANTA SANA a passé son environnement au crible des critères de l’environnement expansif. Cela m’a donné envie de faire la même chose pour mon environnement de travail ! Une autre condition ayant émergé au cours de la journée est celle qui veut que l’offre de formation tienne compte des conditions particulières de chaque service. En effet, si chaque situation de soins est singulière, chaque situation d’apprentissage l’est aussi. Nous avons entendu trois partages d’expériences ce matin relatant trois situations complètement différentes. L’offre de formation, les conditions d’apprentissage seront différentes, mais le développement de compétences toujours possibles. Une dernière condition a été nommée : les situations de soins doivent être traduites en situations d’apprentissage et le cycle de Kolb a été plusieurs fois nommés comme outil de « traduction » ; cet après-midi, nous avons découvert, avec M. Kaplan, un autre outil, très proche, avec le modèle de Nonaka et al qui ajoute une dimension collective au cycle de Kolb. 2. Peut-on développer des compétences dans tout milieu clinique à tout stade de formation ? La réponse qui a été donnée ce matin par les PF du CUB de Payerne, de la Fondation Clémence et d’ASANTA SANA est oui. Oui, à condition de réaliser le travail pédagogique dont il est question ci-dessus. Il a été démontré qu’on pouvait accueillir une étudiante de première année dans un milieu d’urgence, une étudiante de troisième année en milieu gériatrique (sans craindre qu’elle n’ait rien à apprendre, bien au contraire, ni qu’elle bouscule par trop l’équipe si celle-ci est disposée à se remettre en question) et des étudiants de première, deuxième et troisième année en soins à domicile pour autant que les conditions et les situations d’apprentissage diffèrent d’un stade à l’autre. Nos collègues ont ajouté deux conditions à celles mentionnées auparavant : Le travail personnel de l’étudiant, qui peut être conséquent (par exemple pour l’étudiante qui réalise son premier stage en soins d’urgence) La disponibilité du PF et de l’équipe de soins. Le travail qui a été réalisé depuis plusieurs années par les professionnels des services « généraux », à savoir de définir les compétences qui peuvent être développées par un étudiant de première, de deuxième et de troisième année est possible aussi pour des services plus « spécialisés », tels ceux qui nous ont été présentés ce matin et c’est réjouissant. Reste à savoir si tous les services spécialisés auront cette volonté et cette disponibilité. 2 3. Quels sont les rapports qu’entretiennent la théorie et la pratique aujourd’hui ? Cela fait quelques décennies que je travaille dans la formation en soins infirmiers et je suis toujours très attentive au discours concernant les relations théorie-pratique. Il est parfois question d’opposition, d’écart, de fossé, de continuum, de complémentarité, d’intégration. Aujourd’hui, je n’ai pas entendu parler une seule fois de fossé théorie-pratique, ni d’opposition. Aujourd’hui, le discours était à la complémentarité et à l’intégration des dimensions théorique et pratique de la profession. Nous avons entendu dire, entre autres, « qu’il n’y avait pas de tranchées entre les espaces de formation. La théorie et la pratique sont présents dans les différents espaces que sont l’Ecole et le terrain de stage ». Ce discours me réjouit et je pense que nous avons atteint une certaine maturité dans nos relations « Ecoles-Stages », maturité qui se traduit dans ce discours. Ce matin, nos collègues responsables du bachelor dans les deux Hautes Ecoles, nous ont démontré comment l’alternance intégrative se déclinait dans le programme, au travers des modules d’intégration. Ces modules permettent aux étudiants de tisser des liens entre expériences professionnelles, connaissances et référentiel de compétences. Il s’agit là du même travail pédagogique que doivent réaliser les PF et les équipes de soins qui accueillent un étudiant et dont il a été question tout à l’heure. Seules les situations et les contextes d’apprentissage changent. 4. Un petit coup de pub Permettez-moi de terminer par un petit coup de pub pour un ouvrage que mes collègues de La Source ont écrit en collaboration avec des PF dont certains sont dans cette salle. Il s’agit du « Guide du tuteur de stage : un accompagnement au quotidien », sous la direction d’Yvan Dürrenberger et Christophe Boraley, paru aux Editions Lamarre, Paris, en avril dernier. Cet ouvrage a été écrit, prioritairement, pour nos collègues français qui mettent en place la licence sans avoir les moyens (dispositif de formation pratique) que nous avons eus en 2002 et qui nous ont été rappelés ce matin par Mme Clerc. Pour reprendre une préoccupation soulevée dans la salle pendant la table ronde, vous y trouverez un chapitre qui aborde la question du risque de solitude du PF et de la collaboration entre le PF et l’équipe de soins. Par ailleurs, cet ouvrage aborde plein d’autres questions toutes plus pertinentes les unes que les autres. Je me fais une joie de nommer les auteurs ici. En plus des coordinateurs de l’ouvrage (déjà nommés), vous trouverez des textes de : Muriel Baumeister Olivier Enderli Graeme Horridge Luc Jeanrenaud Véronique Michlig Anne Parelle Anne-Laure Thévoz Merci de votre attention. A vous maintenant de constituer votre bouquet d’idées personnel à l’issue de cette journée. 3