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Costumes et uniformes
de la police de Lyon et de son agglomération
Partie I – De l’origine au 1er Empire (1815)
Le Chevalier du Guet
créé par Saint Louis en 1254, avec la devise "Vigilat Ut Quiescant"
(Il veille pour qu'ils reposent). Le plus connu est le guet de Paris.
Par édit de 1565, Charles IX crée à Lyon un guet royal, fort de 50
archers, à pied ou à cheval, chargé de prêter main forte à la justice et
d’assurer l’ordre nuit et jour. Un 3e guet est créé à Orléans. Son
insigne est l’Etoile, dont l’ordre avait été institué, en 1351, par Jean
le Bon. Donnée par Charles VII au chevalier du Guet, l’Etoile en
devient l’insigne de la fonction matérialisé par une médaille et un
collier. La décoration considérée comme dépréciée par son
attribution à une force de police, les chevaliers ne la portent plus.
A Lyon, le chevalier arbore une étoile à 5 branches, entourée d’un
collier d’ordre à 5 fleurs de lys.
Son service s’articule avec la milice bourgeoise et assure
essentiellement la surveillance nocturne.
La Garde bourgeoise ou garde urbaine : Bannières, Pennons ou Pennonages
La garde ou milice bourgeoise est la plus vieille institution assurant la police civile des villes.
En 1312, Philippe IV le Bel, accorde au Consulat de Lyon le droit de « garder la ville, ses
ports, ses clés ». En 1320, Pierre de Savoie, archevêque de Lyon, sous la pression de Philippe
V le Long, octroie en le château de Pierre-Scize, la Charte Sapaudine, qui légalise les
Bannières et Pennons.
De 7 Bannières, au 14e siècle, le nombre passe à 35 en 1528, 36 en 1620, 35 en 1622, 37 en
1678, et 28 de 1745 à la Révolution.
Dans chaque quartier, les miliciens forment
une compagnie, commandée par son
capitaine-pennon, avec son drapeau, le
pennon, appellation tirée de l’étendard des
gentilshommes et chevaliers. Jusqu’à la
veille de la Révolution, les miliciens ont
seulement pour distinctive un plumet et une
cocarde. Le capitaine-pennon de la rue
Thomassin, arbore un riche habit marron
brodé d’or, un chapeau brodé, un haussecol. Il est armé d’une épée et d’un
esponton. Les sergents portent épée et
hallebarde et les fantassins, une pique.
Un Capitaine de Ville et un Sergent-Major
seront créés pour la transmission des ordres
des Echevins, inspecter les postes et coordonner les missions avec le Gouverneur militaire.
Une hiérarchie se structure, le Prévôt des Marchands est le colonel des Pennons et la
compagnie-colonelle, celle de la rue Confort.
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Lors de l’Entrée solennelle de Louis XIII, dans Lyon, en 1622, il est question de 8.000
miliciens, toutes compagnies confondues, tous habillés uniformément, armés de piques et de
mousquets.
A la veille de la Révolution, aucune ordonnance générale ne régit la tenue des grands
officiers royaux, des échevins et des membres de leur administration. Chaque ville définit ses
propres canons, adoptant une couleur dominante, le rouge cramoisi ou violet pour Lyon.
Les ordonnances des 25 juin 1784 et 17 mai 1787, vont adopter un uniforme, habit de drap
bleu, culotte et veste blanche, pour la quasi-totalité des forces de police. A l’exception de la
compagnie de Saint-Nizier qui conservera l’habit rouge. Des marques de grades, assimilables
à celles des militaires, sont imposées.
Les autres compagnies de corporations, de métiers, sociétés de
tireurs.
Les Arquebusiers, créés par édit d’Henri II, le 8 janvier 1556. Au
nombre de 200, ils assurent la garde d’honneur du Consulat, de l’Hôtel de
Ville et le maintien de l’ordre, à raison de 50 journellement.
La compagnie de Milice bourgeoise pour la garde du château de PierreScize, dite des Avoués de Pierre Scize.
La compagnie des Chevaliers de l’Arc du quartier des remparts
d’Ainay (créée en 1431).
La compagnie des Chevaliers de l’Arquebuse (créée vers 1498/1500).
La compagnie des Chevaliers de l’Arquebuse de Villeneuve de Lyon
(créée en 1738, autorisation royale de 1768) ; celle des faubourgs de la
Guillotière ; la compagnie des Chevaliers de l’Arquebuse d’Alincourt,
des faubourgs de Vaise.
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Les copponiers ou fusiliers de l’archevêque.
L’Archevêque, les chanoines-comtes de Saint-Jean et les
juridictions catholiques (4 séculières et 8 ecclésiastiques),
avaient leur propre compagnie, mais aussi des commissaires
de police, exempts...
Selon les périodes, les archers, arquebusiers, pertuisaniers,
revêtent des casaques, hoquetons, soubrevestes, vestes,
habits uniformes. Dès les années 1780, les fusils remplacent
les mousquets.
Le 30 octobre 1792, le Guet, la compagnie-franche du
régiment du Lyonnais et les Arquebusiers sont licenciés ou
enrôlés dans la Gendarmerie Nationale.
Des réveille-matin et crieurs pour les effets perdus, commis
pour avertir de faire l’enlèvement des boues, des trompettes
ou tambours de ville1 viennent compléter le dispositif.
La Garde nationale
a succédé à la Milice (Garde) urbaine, sur la base de 28
compagnies, correspondant aux quartiers et avec des
drapeaux inspirés souvent de ceux des Pennons2.
A l’instar de l’ensemble du royaume, les gardes
nationaux prennent l’habit national, habit bleu de roi,
veste et culotte blanche, guêtres noires (hiver) blanches
(été) cocarde tricolore, aux retroussis grenade pour
grenadier, houppettes de couleurs différentes selon les
compagnies et les légions. Epaulettes selon le grade
pour les officiers, bottes, épée, sabre pour les
grenadiers, baïonnettes pour les fusiliers. Il semble que
la compagnie de Saint-Nizier ait conservé un certain
temps son habit rouge.3
La Compagnie-franche du Régiment du Lyonnais.
Créée en 1660, afin de constituer une force militaire plus professionnelle, à la demande du
gouverneur et des échevins lyonnais. Il est fait régulièrement appel à des régiments étrangers
et en particulier aux régiments suisses (régiment de Sonnenberg) pour faire face à des
problèmes de maintien de l’ordre.
1
Relèvent de la Garde nationale y compris sous le 1er Empire.
Collections détenues par le Musée Historique de Lyon, Musée Gadagne
3
Cas non isolé et fréquent dans d’autres villes.
2
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Maréchaussée
Gendarmerie nationale
Gendarmerie impériale
La maréchaussée devenue la
gendarmerie
nationale,
puis
impériale contribue à la police
urbaine avec des effectifs très
réduits, des patrouilles nocturnes,
les reconduites de prisonniers,
expulsés
du
département,
assignés, insoumis et déserteurs.
Musée de l’Emperi
Les régiments cantonnés dans les fauxbourgs de Lyon, de façon permanente ou temporaire,
participent notamment aux patrouilles conjointes avec les surveillants de nuit et arment des
postes de garde dans l’agglomération lyonnaise. Selon les besoins, il est faire appel à la
cavalerie casernée à Vienne ou à des unités d’infanterie et de cavalerie de Ligne sur décision
gouvernementale ou à la demande du préfet.
La compagnie de Réserve départementale
Assure la sécurité de la préfecture, des prisons, des Archives, et constitue un garde d’honneur
pour le préfet. Elle peut être dépêchée en renfort dans des communes extérieures à Lyon
Le Consulat et le 1er Empire, sans faire totalement table-rase des institutions de
l’Ancien-Régime, s’appuyant sur les réformes révolutionnaires et du Directoire, posent
réellement les fondements d’une Police civile, commune à l’ensemble du territoire.
Le Commissaire de police
L’ordonnance, portant règlement pour la juridiction de police, du 25
octobre 17884, prise par Antoine-Claude Rey, Ecuyer, « Conseiller
du Roi en la Sénéchaussée et siège présidial de Lyon, assesseur en la
Maréchaussée générale du Lyonnois, Forez et Beaujolois, Lieutenant
général de la Ville, Fauxbourgs et Suburbes de Lyon », destiné à
entretenir la discipline parmi les officiers attachés à sa juridiction
précisait : « Pour qu’ils [les commissaires] soient connus de tous
ceux auxquels ils sont dans le cas de donner des ordres ou chez
lesquels ils doivent faire des visites, ils seront habituellement vêtus
de noir, les cheveux en long, avec un manteau court d’étamine de
laine & néanmoins sans cravate. Lorsque des circonstances
particulières les obligeront de quitter leur manteau, ils seront tenus
de prendre une bourse à cheveux. Aux audiences et lors de leurs
visites, les jours de fêtes solennelles, ils porteront la robe & et le
rabat. » Leur tenue est similaire à celle des commissaires du
Châtelet.
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BML (Bibliothèque Municipale Lyon-Par-Dieu) fonds Coste 112072
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Magistrats de police et de justice sont assistés de sergents à verges et sergents royaux, archers
de robe courte et exempts, qui selon l’autorité dont ils relèvent portent des tenues aux armes et
couleurs royales ou municipales ou simplement noires.
La juridiction laïque de l’archevêché, les juridictions ecclésiastiques et le Conseil du Chapitre,
qui possédait droit de « justice séculière haute, moyenne et basse dans le cloître de son église,
de celle de Fourvières et dans les terres qui en dépendent5 » et la baronnie de Saint-Just
disposaient de commissaires de police.
Après Paris, un Lieutenant général de police de la ville, des faubourgs et banlieue de Lyon a
été installé.
Avec la Révolution et selon le projet déposé
par le ministre de la Justice, « Les
commissaires de police doivent faire
respecter la loi et pour cela il est très
important d’abord qu’on sache qu’ils sont
hommes de loi et ensuite qu’on ne puisse
pas en prétendre cause d’ignorance […] le
décret des 19 et 22 juillet 1791 stipule :
« Les commissaires de police, dans les lieux
où il y en a, porteront dans l’exercice de
leurs fonctions, un chaperon aux trois
couleurs de la Nation, placé sur l’épaule
gauche ».
Les officiers de police se distinguent par des médailles portées en sautoir
ou agrafées sur l’habit
Sous l’Empire6, le commissaire conserve « un habit noir à collet droit,
chemise blanche à jabot, bords de l’habit brodés de noir ainsi que les
poches et parements, culotte noire, bas noirs, écharpe tricolore [le rouge
en haut] avec franges noires, chapeau noir à plumetis noir. » Il n’est pas
armé.7
Il porte cette tenue dans toutes les cérémonies et à Lyon dans réunions
organisées par le maire quotidiennement, le commissaire général de police
ou le préfet.
Au quotidien : son écharpe et sa commission.
5
Histoire du lyonnais par les textes, N° 5.
André Steyert, Nouvelles histoire de Lyon et des provinces de Lyonnais, Forez et Beaujolais, Franclyonnais et Dombes, Tome troisième, époque moderne, depuis la Renaissance jusqu’au Cent-jours,
Lyon, Bernoux et Cumin, éditeurs, 1899
Mémoires de l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Lyon, Sciences et Lettres, 3e série,
tome troisième, Lyon, Alexandre Rey, 1895. Tome cinquième, 1898, tome neuvième, 1907
6
D 245 (n.d.), Musée des tissus et des arts décoratifs de Lyon : Petit ouvrage anonyme, relié d’une
trentaine de gravures représentant les costumes des fonctionnaires de l’Empire
7
Bulletin des lois an 9, N° 23 p.3. Arrêté du 17 floréal an 9 (7 mai 1801)
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Il peut louer des armes ou en posséder à titre personnel. La canne plombée et la canne épée
constituent l’armement habituel.
Le Commissaire général de police
A l’instar de plusieurs grandes villes de France, un commissaire
général de police est créé à Lyon et dans son agglomération. Il est
placé auprès du préfet mais jouit d’une large initiative avec le
ministre de la Police générale.
Bonaparte crée pour eux un habit de prestige se différenciant de
celui du préfet8 essentiellement par la couleur de la veste et de la
culotte et le détail des broderies.
A l’origine, ce costume est identique à celui du préfet de police.
L’arrêté du 17 ventôse an 8 (8 mars 1800) dans son article 13,
stipule « Préfet de police de Paris9 et commissaires généraux de
police : habit bleu, veste, culotte ou pantalon rouge, bas rouges,
collet, poches et parements brodés en argent suivant les dessins
déterminés pour les habits de gouvernement, écharpe blanche,
franges d’argent, chapeau français brodé d’argent, une arme [une
épée]. »
Le blanc remplace rapidement le rouge de la veste et de la culotte.
Ce même arrêté règle aussi le costume des secrétaires des commissaires généraux.
L’Inspecteur de police
Sous l’Ancien-Régime, il existe des inspecteurs de sûreté aux fonctions élevées.
Sous le Consulat et l’Empire, l’inspecteur de police, de sûreté, chargé du contrôle de la
prostitution, des jeux, ou spécialisé dans les Ports et Quais, les Halles et Marchés, etc. exerce
exclusivement en civil.
A Lyon, il n’existe pas l’équivalent des officiers de paix parisiens.
Il porte comme signe de son autorité une écharpe tricolore10 et est muni de sa commission.
L’Agent de police
A différencier du sergent de ville ou du gardien de la paix
actuel.
Il exerce en civil, exclusivement, est porteur d’une
commission et a comme insigne de fonction, une canne
noire à pommeau blanc, voire un bâton.
8
Art. 14, préfets, costume modifié, bulletin des lois an 9 N° 13 : Habit bleu empire, doublé de blanc,
collet droit, petites broderies argent au collet, bord de l’habit, parements, veste et culotte blanches,
bas blancs, écharpe blanche à glands argent, chapeau noir avec plumetis noir, sans cocarde, épée.
9
Selon un autre texte « le Costume de Préfet de police, baron de l’Empire, habit bleu plus clair,
doublé de bleu, collet droit, broderies argent plus riche plus importantes au collet, parements, bords
de l’habit, poches, veste rouge bordée d’argent, culotte et bas rouges, écharpe blanche à glands
argent, chapeau noir à plumetis blanc. »
10
ADR (Archives Départementales du Rhône) R 942, an 9, dossier N° 562.
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Dans les communes suburbaines, des gardes champêtres porteurs de leur plaque, assument
des missions de police municipale et apportent leur concours aux commissaires, inspecteurs et
agents.
Les Surveillants de nuit
Premier embryon d’une force de police ostensible en France, le
corps des « surveillans de nuit » est, officiellement créé le 16
frimaire an 911, approuvé par décret impérial du 22 janvier 1808,
après le refus par Napoléon de sa militarisation. Les appellations des
cadres sont civilo-militaires.
Pour exercer leurs missions, le maire fournit « Une cappote, un
sabre, un baudrier (bandoullière), une lanterne sourde par brigade
et une marque distinctive sous leurs habits » et épisodiquement un
chapeau et des bottines.
En 1813, le corps des Surveillants de nuit et les Gardes-pompiers,
en unités constituées, sous les armes, participent aux cérémonies
officielles12 . L’hypothèse la plus plausible est de nous représenter
ce corps dans une tenue très proche du petit uniforme de l’infanterie
de ligne, sans fusil, ni havresac.
De nuit, leur service va évoluer exceptionnellement vers des
missions de jours, puis des renforts de plus en plus fréquents dans
les autres communes de l’agglomération. Des détachements comme
agents de police, voire leur intégration13 se réalisent.
Boucle de baudrier
A suivre…….
[Images aimablement communiquées par le Musée Historique de Lyon, Musée Gadagne,
l’ENSP de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or, collections privées]
Nous rappelons que les textes et documents sont protégés par le Code de la Propriété intellectuelle et que toute
reproduction non commerciale ne peut être réalisée que sous réserve de la citation du nom de l’auteur et de la
source. Il en va notamment des illustrations et logos figurant sur le site qui ne sauraient être en aucun cas
diffusés ou reproduits à des fins commerciales, hors accord exprès du titulaire des droits.
11
AML (Archives Municipales de Lyon) 500.318
AML 1160 WP 007 ; Le Journal de Lyon, du 21 août 1813 ; 100 hommes sous les ordres d’un
inspecteur ou capitaine-commandant. 1 lieutenant quartier-maître, 4 sergents, 82 caporaux et gardes et
24 surnuméraires.
13
Michel Salager, La Police dans la France du Centre-Est : départements du Rhône, de la Loire, du
Léman et du Mont-Blanc (1799-1830) : Prosopographie et professionnalisation des fonctionnaires.
Thèse en cours à Lyon2, sous la direction de Claude-Isabelle Brelot
12
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