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Maison d’Épargne et de Valeur
dnca-investments.com
Avocats d’affaires,
le classement 2016 LE QUOTIDIEN DE L'ÉCONOMIE // LUNDI 11 AVRIL 2016 // LESECHOS.FR
« Les Echos Business »
LES DÉBOIRES DE CAMERON
FONT LE JEU DES PRO-BREXIT
David Cameron est affaibli, suite
aux révélations fiscales le concernant. Ce qui fait les affaires des
partisans d’une sortie de l’Union
européenne. // P. 6
LA TENSION MONTE ENTRE
L’ALLEMAGNE ET LA BCE
Wolfgang Schäuble, le ministre
allemand des Finances, pourrait
traîner la BCE devant les tribunaux si celle-ci recourait à la
« monnaie hélicoptère ». // P. 7
ENTREPRISES
& MARCHÉS
L’ÉLYSÉE VEUT ACCÉLÉRER
LA RELANCE DU BÂTIMENT
Le président de la République a
décidé de prolonger d’un an le
dispositif Pinel qui a réveillé
l’investissement locatif dans le
neuf. // P. 17
DCNS EN LICE POUR LES
SOUS-MARINS NORVÉGIENS
Le constructeur naval français a
été présélectionné avec l’allemand TKMS pour l’appel d’offres
de la Nor vège concernant six
sous-marins. // P. 19
QUAND WECHAT
DÉCOMPLEXE LA CHINE
L’application du groupe Tencent
a conquis 700 millions de personnes. Elle est même aujourd’hui
copiée par des acteurs de la Silicon Valley. // START-UP P. 24
RÉSULTATS EN BERNE POUR
LES SOCIÉTÉS AMÉRICAINES
Un nouveau repli de 7,5 % des
bénéfices des sociétés du
S&P 500 est attendu au premier
trimestre. Ce serait le troisième
recul consécutif. // P. 29
Drogue Enquête
sur la Seine-SaintDenis Connection
// P. 12
Le planValls
pour déminer
leconflit avec
les jeunes
l Les syndicats étudiants reçus lundi à Matignon.
l Une aide à la recherche d’emploi pour les
étudiants boursiers et les bacheliers dès cet été.
l Un geste sur la complémentaire santé envisagé.
M
algré l’essoufflement de la mobilisation
contre la loi travail, le gouvernement va
annoncer une série de mesures qu’il promet « ambitieuses » pour renouer avec la jeunesse.
Le Premier ministre reçoit les organisations lycéennes et étudiantes ce lundi matin, aux côtés des ministres de l’Education nationale, du Travail et de la Jeunesse. Plusieurs dispositifs sont sur la table,
notamment la prolongation des bourses après
l’obtention du diplôme pour accompagner la recherche d’emploi, qui est acquise dans son principe. Cette
aide devrait être proposée dès l’été et concerner aussi
certains bacheliers qui tentent de rentrer sur le marché du travail. Autre geste envisagé : une aide à la
complémentaire santé, voire une mutuelle gratuite,
pourlesétudiants« enrupturefamiliale »,voirepour
les boursiers. Des mesures sur la rémunération des
apprentis mineurs devraient également être présentées. L’éventail est large, car François Hollande cherche par tous les moyens à retrouver un minimum de
crédibilité auprès de la jeunesse, dont il avait fait une
de ses priorités pendant la campagne présidentielle.
Antilles-Réunion 3,20 €. Guyane-St Martin
4,20 €. Belgique 2,80 €. Espagne 3,50 €.
Grande-Bretagne 5£30. Grèce 3,20 €. Italie
3,50 € Luxembourg 3 €. Maroc 25 DH. Suisse
4 ,8 0 F S . Tu n i s i e 3 , 4 0 T N D. Z o n e C FA
2.500 CFA.
// PAGE 21 ET « CRIBLE » PAGE 34
Trump
effraieTokyo
et ravitPékin
CONSOMMATION L’Observa-
toire des prix et des marges
publie son rapport 2015.
Toutes les données ne sont pas disponibles, mais
deux choses sont sûres : les prix à la consommation
des produits alimentaires ont moins baissé en 2015
que les prix agricoles et les distributeurs n’en ont
pas profité pour augmenter leurs marges. Les
industriels sont-ils coupables alors ? Le problème
vientsurtoutdufaitquelaplupartdesprixagricoles
européens sont désormais en prise directe avec les
marchés mondiaux. Ce qui explique le découplage
avec les prix à la consommation. // PAGE 16
Bruno Delessard/Challenges-RÉA
Ludovic/RÉA
108e ANNÉE
34 PAGES
principaux propriétaires du groupe de télévision italien Mediaset. Le
groupe français va reprendre Mediaset Premium, leur bouquet de télévision payante. A charge pour Vivendi de réduire ses pertes, peut-être
parlebiaisd’uneallianceavecTelecomItalia.Maislegroupeprésidépar
Vincent Bolloré voit plus loin. Il veut créer un Netflix d’Europe du Sud
nourri de contenus fabriqués en partenariat avec Mediaset.
Baissedesprix agricoles:
lesgagnantsetlesperdants
Grant Thornton, groupe leader d’Audit
et de Conseil, en France et dans le monde
accompagne les organisations dynamiques
afin de les aider à libérer leur potentiel de
croissance.
ISSN0153.4831
NUMÉRO 22168
TÉLÉVISION Vivendi s’est officiellement allié au clan Berlusconi, les
// PAGE 3 ET L’ÉDITORIAL
DE DOMINIQUE SEUX PAGE 8
ET L’ÉDITORIAL DE FRANÇOIS VIDAL PAGE 8
www.grant-thornton.fr
AFP
L’ESSENTIEL
Bolloré-Berlusconi: les clefs
d’un mariage à l’italienne
Banque:larésistance
surprisedel’emploi
Les effectifs du secteur bancaire sont
restés globalement stables l’an dernier.
SOCIAL Le secteur bancaire, l’un des premiers employeurs en
France, a vu ses effectifs rester globalement stables en 2015 (–0,2 %),
après plusieurs années de baisse. Les réseaux bancaires continuent
de perdre des emplois, mais les équipes informatiques et conformité ont été renforcées. // PAGE 27
L’analyse de
Yann Rousseau
La volonté exprimée par l’homme
d’affaires américain de revenir sur
les accords militaires avec le Japon
et la Corée du Sud, s’il est élu, suscite
l’émoi. A Tokyo et à Séoul, les réactions sont nombreuses pour rappeler l’importance de conserver de tels
liens. D’autant que la Chine guette le
moindre faux pas isolationniste des
Etats-Unis pour avancer ses pions
dans toute l’Asie. // PAGE 8
Sipa
// SUPPLÉMENT GRATUIT DE 8 PAGES
Dettepublique :
Bercy engrange
la manne
destaux zéro
BUDGET Bonne nouvelle pour
les finances publiques, Bercy va
abaisser sa prévision de charge
de la dette pour 2016. Dans le
cadre du programme de stabilité présenté ce mercredi, les
taux d’intérêt anticipés par le
gouvernement vont être nettement revus à la baisse. Selon
nos informations, Bercy table
désormais sur une remontée
des taux à 10 ans qui serait limitéeà1,3 %àlafinde2016(contre
2,4 % prévus dans le budget initial). De même, des économies
substantielles sont à attendre
du côté des titres indexés sur
l'inflation. Au final, la charge de
la dette devrait s’avérer inférieure à celle de 2015 (42,1 milliards). // PAGE 4
L’art de laisser
une empreinte
mémorable
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02 //
Lundi 11 avril 2016 Les Echos
Leslimites
dela macronmania
Invité dimanche soir du « 20 Heures » de France 2,
le ministre de l’Economie s’est expliqué
sur le lancement de son mouvement politique.
LE FAIT
DU JOUR
POLITIQUE
Stéphane
Dupont
Dessins Fabien Clairefond pour « Les Echos »
M
artine Aubry n’a pas
fini d’en avoir
« ras-le-bol ».
Depuis le lancement
de son mouvement politique,
mercredi soir, à Amiens,
Emmanuel Macron
monopolise l’attention et
truste la une des journaux.
Il était dimanche soir l’invité
du « 20 Heures » de France 2.
Et ce n’est pas fini. Le ministre
de l’Economie va se
démultiplier ces prochaines
semaines. Sa petite boutique
En marche ! n’est pas partie
pour s’arrêter. Elle aurait déjà
13.000 adhérents. Le terrain
lui est favorable. L’ancien
secrétaire général adjoint de
l’Elysée fait indiscutablement
souffler un vent nouveau,
« rafraîchissant », dit Pierre
Gattaz, le patron du Medef,
sur une vie politique
sclérosée. Loin, veut-il faire
croire, des manœuvres
d’appareils dans lesquels la
gauche s’est une nouvelle fois
débattue ce week-end avec
son improbable primaire.
Libre. Différent. S’il bouscule
les schémas établis, le jeune
ministre (trente-huit ans)
doit toutefois prendre garde
de ne pas se brûler les ailes.
A s’exposer tel qu’il le fait,
l’ancien banquier d’affaires
risque rapidement de se
banaliser et surtout de perdre
ce qui fait sa singularité.
Car, derrière le « ni droite
ni gauche » revendiqué par
En marche !, c’est bien une
nouvelle écurie à gauche
qui est en train de se monter,
en vue de la présidentielle
de 2017 ou 2022. Et même
s’il s’en défend, Emmanuel
Macron met un pied dans
un jeu politique qu’il prétend
vouloir dépasser. En lançant
son mouvement, le chouchou
des sondages donne aussi
l’impression de faire passer
son ambition personnelle
avant son portefeuille
ministériel, il est vrai
beaucoup allégé sur le plan
législatif cette année par
Manuel Valls qui s’en méfie.
Ce que n’a pas manqué
de souligner avec un certain à
propos Alain Juppé. Et il reste
au ministre – c’est tout le
challenge de En marche ! – à
donner un peu de consistance
au « macronisme ». Au-delà
de quelques saillies contre les
35 heures et quelques autres
totems de gauche, son projet
demeure un peu flou. Comme
Bruno Le Maire à droite,
Emmanuel Macron veut
incarner le renouveau,
changer les pratiques, faire
de la politique autrement.
Mais il peine encore
à se démarquer du socialréformisme d’un Valls
ou d’un Hollande.
@DupontEchos
en bref
Primaire à droite: « très difficile » pour
Sarkozy de se présenter, selon Fillon
POLITIQUE — La bataille Fillon-Sarkozy pour les primaires à
droite est montée d’un cran. L’ancien Premier ministre de Nicolas
Sarkozy, interviewé dans « Le Monde » de samedi, a été lapidaire : « J’ai toujours pensé que cela [une candidature à la primaire
de M. Sarkozy] serait très difficile : il a été président de la République et a perdu en 2012. Nicolas Sarkozy a toujours dit lui-même que
les Français étaient régicides et, quand on a coupé la tête d’un roi,
c’est dur de la remettre sur ses épaules... » Dimanche, François
Fillon a poursuivi ses critiques, cette fois à l’égard d’Emmanuel
Macron, estimant « qu’il n’avait rien démontré pour le moment »
et « qu’il faut qu’il fasse un peu moins de marketing ». Jugeant
qu’« il y a un problème d’authenticité de son message ».
Loi travail : Pierre Gattaz
« tire la sonnette d’alarme »
SOCIAL — Dans une interview au « Figaro » à paraître ce lundi,
le président du Medef critique les corrections apportées à la loi
travail par les députés en commission des Affaires sociales. « La
compétitivité des entreprises a été oubliée », estime Pierre Gattaz,
qui craint que le texte ne soit encore plus « détricoté » en séance,
à partir du 3 mai.
LePSet lesVertsenterrent la
primaireàgauche sansle dire
l Le principe d’une primaire a été approuvé par les deux partis samedi.
l Mais chacun fixe des conditions rédhibitoires pour l’autre.
POLITIQUE
Grégoire Poussielgue
@Poussielgue
Presque toute la gauche est pour,
fait semblant de la soutenir et de
travailler à son organisation, tout
en sachant qu’elle ne pourra avoir
lieu tant les dissensions sont fortes… La préparation d’une primaire
à gauche a officiellement franchi
une étape significative ce week-end,
avec l’approbation du conseil national du PS et celle du conseil fédéral
de la principale composante de
l’écologie politique, EELV. Mais les
conditions avancées par les uns et
les autres sont telles que la primaire
de la gauche relève d’une chimère.
Le conseil national du PS, parlement du parti, s’est pourtant prononcé à l’unanimité en faveur d’une
primaire, après l’appel lancé début
janvier dans « Libération ». « Le PS
réaffirme sa volonté de voir la primaire de toute la gauche aboutir. Il
rejette toute tentative de lui fixer un
périmètre excluant a priori une des
sensibilités de l’ensemble de la gauche. Il demande simplement que les
candidats et les partis qui les soutienn e n t s ’ e n g a ge n t à s o u t e n i r l e
gagnant », est-il écrit dans la résolution. Pour le PS, les perdants doivent jouer le jeu, c’est-à-dire soutenir sans réserve le vainqueur. « On
ne peut pas dire être favorable à la
primaire, mais dire qu’on ne soutiendra pas le vainqueur », a précisé
Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS.
Evidente sur le papier, cette
condition ne peut être remplie
aujourd’hui, tant les partenaires de
la primaire, communistes et écologistes en tête, semblent peu enclins
à soutenir la ligne actuelle de l’exé-
Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS. Photo François Guillot/AFP
cutif. Pour Pierre Laurent, secrétairenationalduParticommuniste,
François Hollande est tout simplement « disqualifié » pour représenter la gauche. Le PCF donnera ses
conditions quant à sa participation
à la primaire vendredi prochain, à
l’issue de son conseil national.
Primaire interne au PS ?
Quant aux écologistes d’EELV, qui
ont quitté le gouvernement en
avril 2014 et ne ménagent pas leurs
critiques depuis, il est hors de question de donner un blanc-seing au
vainqueur de la primaire. A leurs
yeux, il faut d’abord se mettre
d’accord sur les grandes lignes d’un
programme. « Nous ne participeronspasàuneprimairedecasting,où
celui qui gagne décide de tout. La pri-
maire ne donne pas de légitimité, elle
règle seulement la question du leadership », estime David Cormand,
secrétaire national d’EELV. Le parti
décidera lors de son congrès en juin
s’il participe ou non à la primaire de
la gauche. Mais David Cormand ne
cache pas son scepticisme : ce sera
sans doute non. Dans la motion
adoptée par son conseil fédéral,
EELV a approuvé le principe de la
primaire. Mais le parti écologiste
souhaite d’abord parler du « périmètre politique », soit un « socle de
valeurs » qui engagera le vainqueur.
En résumé, pour les socialistes,
c’est d’abord le candidat puis le programme, alors que pour les écologistes, c’est l’inverse. Dans un
contexte où les sympathisants de
gauche souhaitent une primaire,
chaque camp dit jouer le jeu et
entend renvoyer la responsabilité
d’un échec à l’autre.
Reste pour le PS à régler l’épineusequestiondunombredecandidats issus du parti pour participer à
une éventuelle primaire. L’aile gauche du PS milite pour plusieurs candidats, estimant que François Hollande n’est plus le candidat naturel
du parti, malgré son statut de président sortant. La ligne légitimiste du
PS est, elle, favorable à l’unique candidature de François Hollande. La
question a été renvoyée au conseil
nationalenjuin,pileaumomentdes
réponses définitives, et sans doute
négatives des communistes et des
écologistes. La question sera alors
de savoir s’il faut organiser ou non
une primaire interne au PS. n
« Lespartissontdesastresmorts »
Propos recueillis par
Isabelle Ficek
@IsabelleFicek
Les primaires ouvertes
s’installent dans le paysage.
Que cela veut-il dire de notre
vie politique ?
C’est assez rare qu’une innovation
partisane ou institutionnelle rencontre une telle faveur dans l’opinion. A partir de la pétition de Terra
Nova en 2008, cela a flambé comme
une traînée de poudre. Le fait que
cela ait bien marché pour les socialistes a été une leçon de choses pour
la droite et pour ses électeurs. Mais
cela dit, bien sûr, la grande faiblesse
des partis politiques français. Cela
dit que les appareils politiques sont
désuets, n’ont pas de légitimité politique à désigner les candidats et
qu’il n’y a plus personne dans les
partis. Ce sont largement des astres
morts. Il n’y a plus de militantisme,
mais des gens qui viennent remplir
les écuries présidentielles ou chercher un point de chute électoral.
On a une véritable dévitalisation
des partis. Les Français en sont
conscients et, dans ces conditions,
la primaire, c’est la manière pour
eux d’intervenir pour leur choix
pour l’élection clef de voûte. C’est un
vrai premier tour de la présidentielle. Ce qui fait l’attrait pour la présidentielle, à laquelle les Français
sont très attachés, fait l’attrait pour
la primaire. A droite, c’est le choix
depouvoiréviterNicolasSarkozy.A
gauche, d’éviter François Hollande.
La gauche peut-elle faire
l’économie d’une primaire
pour 2017 ?
C’e s t u n s a c r é p r o b l è m e . Au
INTERVIEW
ROLAND CAYROL
Directeur de recherche associé
au Cevipof
(Centre de recherches
politiques de Sciences po)
Sipa
FRANCE
moment où nous parlons, il est très
peu probable d’avoir une primaire
de toute la gauche. Or, une primaire, cela n’a de sens que pour
avoir un candidat commun. Aux
Etats-Unis, Hillary Clinton a dit
qu’elle voterait Bernie Sanders s’il
était désigné. Ici, Jean-Luc Mélenchon prévoit d’y aller de toute façon
et même si François Hollande était
choisi par une primaire. Il n’y a
« La primaire, c’est
pour les Français
un vrai premier tour
de l’élection
présidentielle. »
aucune possibilité d’une primaire
de l’ensemble de la gauche. Elle
n’aurait d’ailleurs aucun sens.
Depuis le début du quinquennat, la
gauche est divisée sur tous les textes. On peut avoir une primaire
réduite à la majorité sortante, c’està-dire les socialistes, des radicaux
de gauche et quelques écologistes.
Et même ainsi, cela sera très compliqué. L’opinion à gauche y est
favorable, car elle sent que c’est mal
parti pour François Hollande et
pour la gauche. Après, dans les sondages, François Hollande arrive
encore un peu devant les autres à
gauche. Il y a quand même une
petite légitimité de président sortant, même si elle est faible.
La droite peut-elle réussir
ce que la gauche a fait en 2011 ?
Je le crois et même si c’est un changement de culture, comme cela l’a
été pour les socialistes d’ailleurs. En
2011, si l’on regarde les deux tours,
ce sont 4 millions de Français qui se
sont déplacés. Il y a bien eu quelques écarts de langage, mais pas
très graves. En revanche, cela a
donné une vraie légitimité et une
dynamique. C’est un modèle. La
droite a raison de s’en inspirer et,
si l’on regarde les enquêtes, on peut
attendre près de 4 millions d’électeurs.
Bien sûr, il y a trop de candidats,
mais ces tours de chauffe permettent à chacun de s’exprimer, de se
placer pour des alliances de second
tour ou des postes ministériels. A la
fin, ils ne seront que quatre ou cinq
candidats. Et pour peu qu’ils ne se
comportentpascommedescharretiers – ils y ont intérêt –, cela peut
revitaliser la droite.
Avec la primaire, les partis
peuvent-ils encore être un lieu
de débat et d’idées nouvelles ?
L’inconvénient qu’a connu le PS en
2011 et que connaissent aujourd’hui
Les Républicains, c’est que le parti
n’est plus que l’appareil du prési-
« Les appareils
politiques sont
désuets, n’ont pas
de légitimité politique
à désigner
les candidats, et il
n’y a plus personne
dans les partis. »
dent ou du premier secrétaire, qui
va lui-même être candidat. Martine
Aubry a essayé de couper la route
aux autres candidats en 2011 en faisant avec le parti le projet. Elle a
essayé de verrouiller. C’est exactement ce que fait Nicolas Sarkozy.
Dans les deux cas, c’est voué à
l’échec. Les gens ont bien compris
que ce n’est plus au parti mais à
l’écurie du candidat que revient
l’initiative programmatique.
C’est autour des candidats que
se construisent les projets et les
différences. C’est la même chose en
Italie et aux Etats-Unis. C’est la règle
de la primaire. n
FRANCE // 03
Les Echos Lundi 11 avril 2016
Unéventail demesurespourtenter
deréconcilierl’exécutifavecla jeunesse
DÉCRYPTAGE // Le gouvernement a débloqué
l Manuel Valls rencontre les syndicats étudiants et lycéens ce lundi.
l Outre la prolongation des bourses, une aide à la complémentaire santé est évoquée. 450 millions d’euros sur le quinquennat.
Bourses étudiantes :
denombreux gestes
consentis depuis2012
SOCIAL
Leïla de Comarmond
@leiladeco
Ils ont peiné à être considérés
comme des interlocuteurs légitimes mais, cette fois-ci, ça y est.
ManuelVallsreçoitce lundimatinà
Matignon les syndicats étudiants et
lycéens pour un sommet social spécial jeunes qui ne dit pas son nom.
Face à la contestation du projet de
loi travail, le Premier ministre a
longtemps rechigné, tentant de
contourner l’Unef en favorisant la
Fage, seconde organisation estudiantine. Lors de ses annonces sur
l’évolution du texte, le 14 mars, les
seules mesures destinées aux jeunes visaient à satisfaire ce dernier,
allié revendiqué de la CFDT, notammentavecl’extensiondelaGarantie
jeunes. Mais le Premier ministre a
finalement dû se résoudre à entamer un dialogue avec l’Union nationale des étudiants de France, se
déclarant le 1er avril « prêt à regarder » ses propositions. Mercredi
dernier, l’Unef mais aussi la Fage et
les syndicats lycéens ont donc été
reçus en bilatérale par les ministres
de l’Education nationale, du Travail
et de la Jeunesse. Cinq jours plus
tard, le chef du gouvernement les
réunit pour leur présenter un ensemble de mesures en faveur des
jeunes fortement inspiré du cahier
revendicatif de l’Unef.
Mesures pour les apprentis
« Ce sera très ambitieux », promet-on au gouvernement. La négociation s’est déroulée au plus haut
niveau de l’exécutif, François Hollande et Manuel Valls intervenant
eux-mêmes en direct sur le dossier.
Parmi les mesures attendues figure la prolongation des bourses
étudiantes jusqu’à l’entrée dans la
vie active, dès la rentrée 2016. « Une
vraie réponse à un vrai problème », a
reconnu la ministre de l’Education
nationale, Najat Vallaud-Belkacem,
mercredi. Une fourchette de quatre
à six mois est évoquée. Verser les
bourses – qui bénéficient à un tiers
des étudiants – quatre mois supplémentaires, à la fin de la scolarité,
coûterait 100 millions d’euros par
an, selon nos informations. Mais
cette« aideàlarecherched’emploi »
Marie Bellan
@mbellan1
P
Les manifestations contre le projet de loi El Khomri ont marqué le pas ce samedi, ne réunissant
qu’environ 120.000 personnes dans toute la France. Ici, place de la Bastille à Paris. Photo Miguel Medina/AFP
pourrait aussi être proposée aux
bacheliers qui tentent d’entrer sur le
marché du travail après le Bac et
répondent aux critères des bourses
universitaires. Dans tous les cas, il
faudra être inscrit à Pôle emploi
pour garantir une recherche active.
Le nombre de places en BTS et IUT,
dont l’Unef demande le relèvement,
est aussi à l’ordre du jour.
Le gouvernement prépare également des mesures pour les apprentis, en particulier sur l’accompagnement dans leur cursus. L’Unef
réclame la suppression des bornes
d’âge déterminant leur rémunération. Celle-ci est plus élevée au-delà
de 18 ans, puis de 21 ans. La « décote » pour les mineurs est ainsi
danslecollimateur,maisledispositif qui sera annoncé a été soupesé
de façon à ne pas braquer les employeurs potentiels en augmentant
le coût du recours aux apprentis.
La discussion sur le sujet a été
ardue. Par ailleurs, un plus grand
nombre de jeunes devraient pouvoir bénéficier du volet complé-
mentaire de la couverture maladie
universelle (CMU-C). Là encore, le
dossier aura fait l’objet d’âpres discussions, certains plaidant pour
que lamesure soit réservéeauxjeunes en rupture familiale.
Aide à la recherche
d’emploi, mutuelle,
salaire des apprentis :
la réponse
de Matignon est large.
Les annonces que s’apprête à
faire Manuel Valls vont intervenir
alors que la mobilisation contre le
projet de loi El Khomri marque le
pas. Le 31 mars, quand 390.000 personnes, selon la police, avaient
défilé contre la loi travail, aura peutêtre marqué le point d’orgue de la
mobilisation contre ce texte. Samedi dernier, le troisième grand
rendez-vous à l’appel des syndicats
de salariés et d’étudiants n’a réuni
qu’environ 120.000 personnes dans
toute la France. Une nouvelle mobilisation a été annoncée pour le
28 avril. Mais s’il semble reculer, le
mouvement reste encore vivace et
prend une autre dimension plus
politique et moins directement
tournée vers la loi travail, notamment via le développement des
« Nuits debout ». Il pourrait donc
durer et devenir incontrôlable.
L’ampleur des mesures annoncées ne devra pas seulement être
jugée à cette aune. A un an de l’élection présidentielle, il y a urgence
pour François Hollande à renouer
avec la jeunesse, lui qui avait fait de
ce sujet sa priorité pendant la campagne présidentielle de 2012. Un
récent sondageElabe (« Les Echos »
du 8 avril) montre que, pour 95 %
des Français, la situation des jeunes ne s’est pas améliorée depuis le
début du quinquennat. Un désaveu
sans appel.
(
L’éditorial
de Dominique Seux
Page 8
our amadouer les étudiants,
qui ont défilé à nouveau
samedi, le gouvernement
s’apprête à annoncer plusieurs
mesures ce lundi sur les bourses.
C’est un domaine dans lequel plusieurs gestes ont déjà été consentis
depuis le début du quinquennat. Le
plus important remonte à 2013. La
ministre déléguée à l’Enseignement supérieur d’alors, Geneviève
Fioraso, avait obtenu un élargissement important du système des
bourses qui s’est étalé sur deux rentrées universitaires (septembre 2013 et 2014). A été décidée une
revalorisation de 15 % (soit
800 euros supplémentaires par an)
des bourses des 30.000 étudiants
dont les revenus des parents sont
inférieurs à 7.540 euros par an.
Pour les étudiants des classes
moyennes aux revenus modestes
(dont les revenus des parents sont
inférieurs à 33.100 euros par an), un
nouvel échelon a été créé en 2013,
permettant à 132.500 étudiants qui
étaient dispensés de frais d’inscription, mais ne touchaient pas de
bourses jusque-là, de percevoir la
somme de 1.000 euros par an.
Un geste a aussi été fait pour les
étudiants en rupture familiale, obligés d’assumer seuls les frais de leur
parcours universitaire et non éligibles aux bourses classiques. Pour
ces étudiants, 2.000 allocations
nouvelles sont venues s’ajouter aux
6.000 existantes (entre 4.000 et
5.500 euros chacune). L’ensemble
de ces mesures ont représenté un
coût supplémentaire de 200 millions pour l’Etat (118 millions en
2013, le reste en 2014), auxquels
s’ajoutent les revalorisations successives des bourses (autour de 1 %
à 2 %), lors des rentrées 2013, 2014 et
2015.
En tout début de quinquennat, le
gouvernement de Jean-Marc
Ayrault s’était aussi engagé à sanctuariser le dixième mois de bourse
(160 millions d’euros de coût supplémentaire au total) que le précédent gouvernement de François
Fillon avait créé, mais sous-budgétisé à plusieurs reprises.
Mis bout à bout, et en tenant
compte des 35.000 étudiants supplémentaires qui, pour des raisons
financières et démographiques,
sont venus grossir les rangs des étudiants boursiers depuis 2012, le
gouvernement chiffre à 450 millions d’euros supplémentaires le
budgetquiaétéconsacréàl’amélioration du système des bourses
depuis le début du quinquennat.
Ce lundi, un geste d’au moins
100 millions d’euros supplémentaires devrait être annoncé par Matignon pour prolonger le paiement
des bourses pendant la période de
recherche du premier emploi. n
Les chiffres clefs
681.470
ÉTUDIANTS
BOURSIERS
recensés en décembre 2015.
2,11
MILLIARDS D’EUROS
Le budget global des bourses
de l’enseignement supérieur.
450
MILLIONS D’EUROS
Le budget consacré
à l’amélioration du système
des bourses depuis le début
du quinquennat.
Travail détaché: les abusvia l’intérim dans le viseur
EMPLOI
Le rôle d’agences
d’intérim basées
à l’étranger est pointé
du doigt.
Derek Perrotte
@DerekPerrotte
La France se veut plus que jamais à
la pointe de la lutte contre les abus
liés au travail détaché, dont souffrent nombre de ses PME. Tandis
que le gouvernement relance la
bataille à Bruxelles, la commission
des Affaires sociales de l’Assemblée
a adopté, jeudi, un amendement à
la loi travail pointant le rôle clef
d’entreprises de travail temporaires
(ETT) étrangères dans certaines
formes de dumping social. L’exposé
de l’amendement, déposé par le
député PS Gilles Savary, dénonce en
particulier le tour de passe-passe
utilisé par des agences luxembourgeoises pour, en toute légalité, détacher en France à moindre coût des
salariés français résidant... en
France. Profitant des charges sociales très basses au Grand duché,
elles les invitent à franchir la frontière le temps de s’inscrire, avant de
la repasser pour faire des missions
près de chez eux. La Belgique est
aussi frappée par cette « pratique
très contestée » qu’a dénoncé un
récent rapport du conseil économique et social (Cese).
le seul cas des agences transfrontalières : des circuits plus complexes
se développent, avec une agence
d’intérim basée dans un pays A qui
recrute des salariés d’un pays B,
qu’elle envoie en mission dans une
entreprise d’un pays C, qui ellemême les détache dans un autre
pays, etc.
D’âpres débats en vue
Un système dévoyé
L’amendement impose pour les
intérimaires détachés en France les
« mêmes conditions d’emploi et de
travail » (salaire, prime de fin de
mission, etc.) qu’un intérimaire
d’une agence hexagonale. Mais
comme l’explique Franck Morel, du
cabinet d’avocats Barthélémy,
« c’est déjà prévu par le Code du travail » et « cela ne règle pas le problèmededifférentieldechargessociales, qui se joue au niveau européen ».
Ce que confirme le ministère du
Travail, saluant un amendement
qui, « en faisant passer cette mesure
de la partie réglementaire à la partie
législative du Code du travail, va lui
donner de la visibilité ». Son auteur,
Gilles Savary affirme vouloir avant
tout « envoyer un signal à l’Europe
pour lutter contre le détachement
d’intérimaires, qui dévoie le détachement pour en faire un marché de placement low-cost ».
Le problème dépasse largement
Sous l’impulsion de la France et de
l’Allemagne, la Commission européenne a présenté le 8 mars un projet de modification de la directive de
1996 sur le travail détaché, dont les
failles permettent ces dérives. Ce
projet resserre la vis sur certains
points, notamment en prônant la
généralisation dans tous les Etats
du principe « à travail égal, salaire
égal ». Mais cela ne réglerait pas
tout, loin de là. Le ministère veut
aussi interdire les systèmes de
« double détachement » ou encore
limiter les possibilités de détachement au seul résident réel du pays
de l’entreprise détachant.
Le Prism’emploi (patronat de
l’intérim français) veut qu’« on
interdise le détachement de salariés
dans le pays où il réside ». Le rapport
du Cese va dans le même sens, avec
des exceptions pour les frontaliers.
La France pousse aussi des mesures pour contrer les ETT « boîtes
aux lettres », avec l’obligation de
témoigner d’une « activité substantielle » au sein du pays depuis lequel
elles détachent. La volonté est là.
Mais les débats seront très durs
avec les pays de l’Est. n
SUR
DOMINIQUE SEUX
DANS « L’ÉDITO ÉCO »
À 7H48
DU LUNDI AU JEUDI
04 // FRANCE
Lundi 11 avril 2016 Les Echos
Charge dela dette :Bercyabaisse fortement
sesprévisions detaux d’intérêt
BUDGET
La France emprunte
à des niveaux
historiquement bas.
Bercy abaisse
sa prévision de taux
à 10 ans, tablant sur
une remontée limitée
à 1,3 % à fin 2016.
Frédéric Schaeffer
@fr_schaeffer
C’est un des postes d’économies les
plus substantiels de l’Etat. En dépit
d’une dette colossale avoisinant
2.100 milliards d’euros, celle-ci
coûte chaque année un peu moins
chère au budget de l’Etat. A l’occasion du programme de stabilité qui
sera présenté ce mercredi, Bercy va
abaisser sa prévision de charge de
la dette pour 2016. En 2015, celle-ci
avait déjà reculé pour la troisième
année consécutive (à 42,1 milliards
d’euros pour l’Etat). Et alors que
Bercy anticipait une légère hausse
danssonprojetdebudgetpour2016
(à 44,5 milliards), il est très probable que l’année s’achève sur un nouveau recul.
Il y a deux raisons principales à
cela. La première est que la hausse
des taux d’intérêt n’a pas eu lieu.
Lors de la préparation du budget,
Bercy avait anticipé un relèvement
assez net des taux longs dans un
contexte de raffermissement de la
croissance. Il n’en a rien été. Bien au
contraire ! Profitant de la politique
monétaire ultra-accommodante
de la Banque centrale européenne
(BCE), la France a emprunté jeudi
dernier à un taux historiquement
bas de 0,43 % pour des obligations
à échéance 10 ans. Depuis le début
de l’année, les emprunts de cette
maturité se font en moyenne à
0,7 %, un taux très éloigné de la prévision moyenne de… 1,9 %, inscrite
dans le projet de budget initial.
Bercy va donc nettement abaisser ses prévisions dans son programme de stabilité. Selon nos
informations, la prévision de taux à
10 ans va tomber à 0,9 % en
moyenne cette année. Il atteindrait
1,3 % fin 2016 (contre 2,4 % prévus
dans le projet de loi de finances),
avant de remonter à 2 % fin 2017.
Ces prévisions restent prudentes au
regard des taux actuels et de l’évolution de la conjoncture mondiale.
Mais l’expérience de 2015, marquée
par deux courtes périodes de fortes
hausses (+0,9 point entre avril et
juin) montre qu’une volatilité des
taux n’est jamais à exclure.
Economie substantielle
Le deuxième effet réduisant le fardeau de la dette dans le budget est
lié à l’absence d’inflation. Bercy va
abaisser sa prévision de 1 % à 0,1 %
cette année (« Les Echos » du 7 avril
2016). Une inflation nulle évite
d’augmenter la rémunération des
titres indexés sur l’évolution
des prix. L’économie constatée par
rapport à la prévision initiale va là
encore être substantielle.
Bien que cet environnement soit
aussi la traduction du manque de
vigueur de l’économie, il tombe à
point nommé pour la France. Car
l’Agence France Trésor doit lever
cette année 187 milliards d’euros
sur les marchés, un montant comparable à son niveau de l’an dernier
et à peine moins que le record de
188 milliards levés en 2010. Des
émissions très élevées qui s’expliquent notamment par le remboursement de dettes émises en 20082009, en pleine tempête financière,
la maturité moyenne des titres
étant d’un peu plus de sept ans. n
187
MILLIARDS D’EUROS
Le montant d’émissions
à moyen et long terme
de la France en 2016.
RSI :lesdemandes
dedélaidepaiement
ennetrecul
PROTECTION
SOCIALE
Les dirigeants
du régime tirent
un bilan positif de
la réforme du calendrier des cotisations.
DeBonneville - Orlandini
“OUI JE SAIS,
JE SUIS
SUR BFMTV”
Solveig Godeluck
@Solwii
Petitàpetit,lesortdestravailleurs
indépendants s’améliore au
régime social des indépendant
(RSI). Le deuxième régime de
p r o t e c t i o n s o c i a l e d u p ays
(2,8millionsdecotisants)adressé
vendredi un bilan encourageant
de la réforme du calendrier des
cotisations, entrée en vigueur en
2015. Alors que, avant la réforme,
le nombre de demandes de délai
de paiement doublait au dernier
trimestre, culminant à 40.000 en
novembre 2014, il se situe désormais toute l’année autour de
20.000 demandes par mois. De
plus,lescotisantsayantversétrop
de cotisations ont été remboursés
plus vite : 85 % d’entre eux ont vu
leur compte recrédité dès l’été,
contre seulement 30 % en 2014.
L’idée maîtresse de cette
réforme était de permettre aux
chefs d’entreprise indépendants
de mieux gérer les fluctuations de
leur trésorerie en rapprochant la
datedeprélèvement del’annéeoù
a été effectivement réalisé le chiffre d’affaires. Au passage, le RSI a
réduitlestracasadministratifs :la
suppression de la régularisation
des cotisations qui avait lieu chaque année en octobre a permis de
lisser les demandes de délai de
paiement.
Vendredi, le RSI a mis en avant
d’autres petits pas pour mieux
servir les assurés. A partir de cette
année, les indépendants qui vont
remplir leur déclaration annuelle
de revenus pourront évaluer le
montant de leurs cotisations pour
l’année en cours et connaîtront
leurs droits acquis pour la retraite
(nombre de trimestres validés et
nombre de points pour la retraite
complémentaire). Quelque
1,8 million de chefs d’entreprise
indépendants accéderont à cette
information en temps réel via
le site de déclaration en ligne netentreprises.fr.
Une liste
de vingt engagements
Par ailleurs, dès le mois de mai,
les indépendants qui réglaient
leurs cotisations par chèque, car
ils ne souhaitaient pas mettre en
place un virement automatique,
pourront recourir au télépaiement. Autrement dit, payer au
moment où cela les arrange, au
dernier moment si nécessaire, de
façon simple et sécurisée.
Très critiqué après les dysfonctionnementsmassifssurvenusen
2008, le RSI est contraint de se
réformer. Le gouvernement a privilégié les améliorations progressives plutôt qu’un grand soir
– tout en mettant une forte pression sur le réseau des 29 caisses,
qui doit se restructurer afin de
tomber à 13 caisses régionales en
2019. Le régime social vient de
publier une liste de vingt engagements. Information, continuité
du service, disponibilité, célérité
et clarté des conseillers et des
courriers : le RSI promet de rendre compte régulièrement de
l’évolution d’une série d’indicateurs qualitatifs. n
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FRANCE // 05
Les Echos Lundi 11 avril 2016
Lenombred’intercommunalités
vadiminuer de 40 % début2017
l La nouvelle carte intercommunale comptera moins de 1.300 groupements.
l Les élus demandent un report du lancement des communautés géantes.
qu’elle portera aussi des amendements au besoin.
D’autres situations de blocage
politique pourraient aussi réclamer plus de concertation. Dans un
rapport de suivi de la réforme territoriale publié par la commission
des Lois de la Haute Assemblée,
trois sénateurs dénoncent le zèle
des préfets qui ont trahi l’esprit de la
loi, selon eux. « Ils se sont affranchis
des prescriptions de la loi pour ne
retenir qu’un seul objectif quantitatif, celui de réduire drastiquement le
nombre des intercommunalités de la
circonscription », expliquent-ils.
Dans les Pyrénées-Atlantiques, où
le préfet a sabré les trois quarts des
communautés, la révolte gronde.
Dans l’Allier aussi, les élus contestent vivement le travail préfectoral.
L’ADCF insiste, de son côté, pour
une clarification rapide du calendrier, jugeant qu’il reste beaucoup
de travail avant le top départ début
2017. Après un arrêté des préfets,
chaque commune devra voter la
carte définitive. Ensuite, il s’agira
d’homogénéiser les compétences
entrelescommunautésfusionnées,
leurs différents taux d’imposition,
les régimes salariaux des fonctionnaires, etc. Un expert insiste aussi
sur la nécessité psychologique de
laisser un peu de temps aux élus : le
plafonnement à une quinzaine de
vice-présidencespourchaquecommunauté devrait faire disparaître
jusqu’à 7.800 de ces postes honorifiques, et ce en plein mandat… n
COLLECTIVITÉS
LOCALES
Royal attaquée
sur sagestionde
Poitou-Charentes
RÉGIONS
Un audit a montré
une dégradation
des finances de son
ancienne région.
La ministre évoque
une possible
procédure en
« diffamation ».
Frank Niedercorn
— Correspondant à Bordeaux
En colère, Ségolène Royal. Et
pour cause : l’audit commandité par Alain Rousset fait un
constat sévère sur la situation
financière de son ancien fief.
Ernst & Young a travaillé quatre semaines sur les finances
des trois régions désormais
réunies. Le cabinet évoque
pour Poitou-Charentes une
situation financière qui s’est
« dégradée entre 2013 et 2015
dans des proportions plus fortes
qu’en Aquitaine et Limousin »,
avec un taux d’épargne « quasi
nul » et une capacité de désendettement de 14,6 années – et
même de vingt ans si l’on intègre les crédits-bails utilisés
pour acheter des rames de TER.
Quant à la dette, si elle est inférieure à celle de l’Aquitaine, elle
est « majoritairement à taux
variable » avec 100 millions
d’euros d’emprunts risqués ou
très risqués.
La ministre de l’Ecologie, du
Développement durable et de
l’Energie a réagi avec sa pugnacité coutumière. Dénonçant,
sur France 3, dans « Le Parisien » et enfin dimanche lors du
Grand Jury RTL - « Le Figaro » LCI, une « attaque scandaleuse »
et un « règlement de comptes ».
Menaçant même de la possibilité d’une « plainte en diffamation ». « On ne porte pas plainte
contre des chiffres », a répliqué
Florent Boudié, député du
Libournais et l’un des porte-parole d’Alain Rousset. Le président sortant de l’Aquitaine
porté à la tête de cette nouvelle
grande région, semble lui mar-
cher sur des œufs face au poids
politique de la ministre,
ancienne candidate à la présidence de la République. Son
bilan personnel est pourtant
incontestable puisque les ratios
de la région Aquitaine sont
jugés « performants » par
l’audit. Avec une dette qui s’est
accrue à 796 millions d’euros,
mais « sans dégrader la capacité
de désendettement ».
Retards de paiement
Moins à l’aise sur le terrain
médiatique, Alain Rousset a
soigneusement évité d’invoquer directement la responsabilité de Ségolène Royal, qui a
quitté en 2014 la présidence de
la région qu’elle occupait
depuis 2004. Il s’était d’ailleurs
abstenu de la mettre en cause
après que le nouvel exécutif ait
découvert, en janvier, 132 millions d’euros de retards de paiement aux entreprises. JeanFrançois Macaire, fidèle de
l’ancienne présidente et son
successeur, avait rapidement
démissionné de son poste de
vice-président de la nouvelle
région. Et force est de constater
que ces deux membres du PS
n’ont aucun atome crochu. Si
Alain Rousset est proche de
Jean-Yves Le Drian et s’entendait très bien avec Martin
Malvy, l’ex-patron de Midi-Pyrénées, il n’a mené aucune
action concertée avec le PoitouCharentes pourtant voisin.
Les anciens opposants à
Ségolène Royal se sont, eux,
chargés de trouver des explications à ces difficultés. « C’est la
dérive symptomatique d’une
région mise sous les projecteurs
par sa présidente, qui a voulu
intervenir partout et souvent en
dehors de ses compétences »,
r é s u m e O l i v i e r C h a r t i e r,
conseillerrégionalLesRépublicains et désormais président de
la commission des finances. La
chambre régionale des comptes, qui s’est déjà saisie du dossier, a prévu de rendre ses conclusions d’ici à la fin de l’année.
Dèsle13avril,lanouvellerégion
devra aussi décider de ses
orientations budgétaires. n
en bref
Ile-de-France : la majorité relance
l’idée d’une écotaxe sur les camions
ENVIRONNEMENT — Chantal Jouanno, vice-présidente UDI
chargée de l’écologie à la région Ile-de-France, indique dans le
« JDD » que l’écotaxe sur les poids lourds en transit sur le territoire sera la « mesure la plus importante » du plan de lutte contre
la pollution de l’air de la nouvelle majorité qui sera soumis au
vote en juin. La région ne pouvant « mettre en place seule ce dispositif, un décret sera nécessaire, mais je ne doute pas que le gouvernement nous suivra » ajoute-t-elle, précisant que les futures
recettes avoisineraient les « 100 millions d’euros par an ».
Matthieu Quiret
@MQuiret
Le Grand Reims va agréger
144communesetsetransformeren
communauté urbaine. Dans le Calvados, la Haute-Garonne, la Meuse,
le Jura ou la Manche, des intercommunalités monstres d’une centaine
de communes verront le jour dans
huit mois. Un ensemble de
200 communes se dessine même
dans le Cotentin. A l’autre bout du
spectre de l’intercommunalité, les
petits groupements de communes
de moins de 15.000 habitants
deviendront l’espèce rare. Et ce dès
le 1er janvier 2017. Le gouvernement
a bataillé l’an dernier pour imposer
une forte révision de la carte intercommunale. Ce chantier clef de la
réforme territoriale est proche
d’aboutir.
Les élus locaux avaient jusqu’au
31 mars pour valider les redécoupages préparés depuis l’automne par
les préfets. Une première synthèse
réalisée par l’Etat estime que le
nombre de groupements passera
de2.100à1.300,soitenviron40 %de
réduction, selon les chiffres lâchés
la semaine dernière par Jean-Michel Baylet. Le ministre de l’Aménagement du territoire a rappelé que
la réforme cherchait à juguler le
nombre pléthorique de communes
Jean-Michel Baylet, le ministre de l’Aménagement du territoire,
a rappelé que la réforme cherchait à juguler le nombre
pléthorique de communes françaises. Photo Patrick Kovarik/AFP
françaises : « Elles sont 36.000, soit
autant que dans toute l’Europe réunie. Il fallait naturellement trouver
une solution : c’est l’intercommunalité qui permet de prendre en charge
lacentralitéetdefinancerdesprojets,
y compris dans les écoles. »
avec des préfets et des élus locaux
qui ont su dépasser le seuil minimal
de 15.000 habitants fixé par la loi.
L’élu estime néanmoins que, dans
certains cas, la loi devrait donner
plus de temps aux fusions pour se
mettre en place. « Dans le cas de très
grandes communautés ou pour celles qui ont récemment fusionné »,
précise-t-il. Le sénateur radical de
gauche Jacques Mézard a déposé
une proposition de loi dans ce sens
et l’Association des maires de
France (AMF) a prévenu jeudi
Situations de blocage
politique
Le président de l’Assemblée des
communautés de France (ADCF),
Charles-Eric Lemaignen, juge que
la réforme a bien été appliquée,
Lebig bangterritorial provoquedes batailles
parfois férocesentreéluslocaux
Effet pervers des seuils
légaux, des intercommunalités ont cherché à recruter
des communes au détriment d’autres collectivités.
Alain Berthéas n’en revient toujours pas. Ce dirigeant d’une belle
ETI médicale préside également
l’agglomération de Loire Forez, miurbaine, mi-rurale. Ce groupement
de 45 communes doit fusionner
avec trois autres voisins (Pays
d’Astrée, Montagnes du Haut-Forez, et Pays de Saint-Bonnet-le-Château). Alain Berthéas s’est retrouvé
en début d’année à batailler pour
conserver une poignée de communes débauchées par Saint-Etienne
toute proche. Passé en communauté urbaine fin 2015, le chef-lieu
de la Loire se voit pousser des ailes
et rêve comme d’autres grandes villes du statut de métropole. Pour
satisfaire le seuil légal d’habitants, il
ne manque qu’une trentaine de milliers de personnes que le maire de
Saint-Etienne, Gaël Perdriau, a
cherché à récupérer en profitant du
big bang intercommunal.
Royan et de Saintes se déchirent
autour de la recomposition des
deux groupements les séparant. Le
village de Saint-Romain-de-Benet
est même devenu un casus belli
pour les élus de Royan, qui refusent
de lâcher cette commune, brandissant la menace d’une bataille juridique. En Saône-et-Loire, une autre
intercommunalité typique des territoires coincés entre deux pôles
15.000
urbains va exploser sous la pression des habitants, les uns penchant plutôt vers le Creusot, les
autres vers Chalon-sur-Saône. Les
préfets disposent encore de quelques mois pour étudier les alternatives et tenter d’aplanir ces conflits.
En dernier recours, ils pourront
imposer leurs schémas, un scénario que les associations d’élus
déconseillent avec force. — M. Q.
INSPIRATION
BUSINESS
HABITANTS
Le seuil minimal pour
les intercommunalités
sauf pour les territoires
de montagne et les zones
peu denses.
NETWORKING
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L’ancienne présidente de la région Poitou-Charentes,
Ségolène Royal, a dénoncé une « attaque scandaleuse »
et un « règlement de comptes ». Photo Eric Feferberg/AFP
Choix du préfet
en dernier recours
Ce sont des exceptions, mais les disputes autour de communes ont
émaillé la conception de la nouvelle
carte intercommunale. « C’est le
côté pervers des effets de seuil »,
regrette un expert. La Gironde
concentre probablement le plus
grand nombre de ces cas litigieux,
qui voient des groupements cherchant à éviter les grandes concentrations du préfet persuader des
communes de les rejoindre pour
atteindre le seuil fatidique. Par
exemple, pendant des semaines, les
élus des deux groupements Latitude Nord Gironde et Bourg en
Girondesesontbattuspourconserver leurs ouailles, sans succès. Le
premier perd cinq communes, le
second se voit carrément dissous.
Plus au nord, en Charente-Maritime, les deux territoires rivaux de
Les rendez-vous d’affaires
des décideurs marketing
1er et 2 juin 2016, Biarritz
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06 //
Lundi 11 avril 2016 Les Echos
MONDE
en
chiffres
ROYAUME-UNI : BAISSE
DE LA PRODUCTION
BONNE CROISSANCE
EN ROUMANIE EN 2015
Effet « Brexit ». Les entreprises
britanniques suspendent
leurs investissements dans
l’attente du référendum.
La production industrielle a
subi en février (–0,3 %) sa plus
forte contraction depuis
août 2013. Elle s’est détériorée
de 0,5 % sur un an. La
production manufacturière
a diminué de 1,1 % en février
et de 1,8 % sur un an.
La Roumanie a enregistré
une croissance économique
de 3,8 % en 2015. Le pays est
sorti d’une sévère récession
grâce à un prêt d’urgence de
20 milliards d’euros du FMI
et de l’Union européenne
en 2009. Selon le FMI,
ses progrès sont menacés
par une hausse du déficit
public et par un projet de loi
sur le crédit hypothécaire.
5%
LA HAUSSE DES SALAIRES
DEMANDÉE DANS LA
CHIMIE ALLEMANDE
Le syndicat allemand IG BGE
a annoncé vendredi
qu’il réclamerait une
augmentation des salaires
de 5 % pour les employés du
secteur de la chimie, dont le
nombre dépasse les 550.000.
« Panama papers » : Cameron déstabilisé,
les partisans du « Brexit » en embuscade
Londres,reine
desparadis bancaires
l Au Royaume-Uni, David Cameron est affaibli par le scandale fiscal.
l Un vote sanction des Britanniques pourrait faire basculer le scrutin.
ROYAUME-UNI
Elisabeth II est la souveraine
d’une douzaine de juridictions opaques. Mais qui ont
promis la transparence.
Catherine Chatignoux
@chatignoux
Yves Bourdillon
@yvesbourdillon
Christopher Furlong /AFP
Le scandale des « Panama papers »
n’a pas fini de provoquer des secousses. Après avoir fait une première
victime, le Premier ministre islandais, Sigmundur Gunnlaugsson,
poussé à la démission en quelques
jours après avoir reconnu qu’il avait
détenu une société dans les îles Vierges, c’est David Cameron qui est sur
la sellette. Le Premier ministre
britannique est lui aussi mêlé à ce
scandale via un fonds d’investissement que son père avait domicilié
aux Bahamas et dont il est soupçonné d’avoir reçu des bénéfices
(lire ci-dessous).
A76joursduréférendumquidoit
décider de l’avenir du Royaume-Uni
en Europe, l’affaire tombe très mal
pour le Premier ministre, en pleine
campagne électorale en faveur du
maintien de son pays dans l’Union.
Jeudi, en visite dans le Devon, il a été
pris à partie par un étudiant de l’université locale, qui lui a demandé,
moqueur : « En quoi l’Union européenne peut-elle combattre l’évasion
fiscale, un sujet sur lequel vous avez
une expérience personnelle ? » David
Cameron est d’autant plus en porteà-fauxsurcesujetquelapressearessorti des documents montrant qu’en
2013 il avait écrit une lettre au président du Conseil européen pour qu’il
renonce à soumettre les trusts offshoreauxmêmesstandardsdetransparence que les autres entreprises.
« S’agissait-il alors de défendre les
intérêts du Royaume-Uni ou les siens
propres ? », s’interroge la presse.
En quelques jours, la cote de
popularité de David Cameron a
plongé à son plus bas depuis
En quelques jours, la cote de popularité de David Cameron a plongé à son plus bas depuis juillet 2013.
« Ce scandale ne
peut que renforcer
le sentiment
anti-establishment,
anti-élite
des citoyens
britanniques. »
THIERRY CHOPIN
Chercheur associé à la London
School of Economics
juillet 2013 et il est très possible que
les intentions de vote des pro« Brexit » suivent la courbe opposée.
Le risque est jugé élevé que le référendum du 23 juin se transforme en
un vote sanction contre David
Cameron, figure de proue de la campagne pour le maintien du Royaume-Uni dans l’UE. « L’expérience
montre que chaque fois qu’on organise un référendum sur l’Union européenne, le contexte national et économique joue un rôle majeur. La logique
plébiscitaire l’emporte et les citoyens
votent d’abord pour ou contre leur
Premier ministre », explique Thierry
Chopin, chercheur associé à la London School of Economics.
Un pied de nez rageur
Plus généralement, « ce scandale
ne peut que renforcer le sentiment
anti-establishment, anti-élite des
citoyens britanniques », ajoute
l’analyste. L’affaire est déjà récupérée par les partisans de la campagne pour le Brexit : « Elle colle
parfaitement au narratif d’une
élite europhile, globe-trotter et égoïste coupée de la réalité des gens
ordinaires », écrit « The Economist », qui prédit que le scandale
fiscal pourrait être plus lourd de
conséquences pour la campagne
en faveur de l’Union que pour
Cameron lui-même.
Si c’était le cas, cela pourrait faire
basculer l’électorat en faveur du
Brexit au moment où les deux
camps sont au coude-à-coude,
l’avance des pro-Europe s’étant
constamment éro dée depuis
décembre, selon des sondages cités
par Matthew Goodwin, chercheur à
Chatham House. La façon dont les
eurosceptiques néerlandais ont
organisé et remporté le référendum
consultatif sur l’accord d’association
Europe-Ukraine jeudi dernier
aux Pays-Bas a de quoi inquiéter
DavidCameron.Le« non »adresséà
l’Europe par un de ses pays fondateurs est un pied de nez rageur que
les Britanniques pourraient imiter.
Les « Panama papers » étaient aussi
passés par là, révélant la création en
2010 d’une entité offshore aux îles
Vierges par le président ukrainien,
Petro Porochenko… n
Meaculpatardif,opération transparencerisquée
David Cameron a tardé à
admettre qu’il avait détenu
une participation dans le
fonds offshore de son père.
Vincent Collen
@VincentCollen
— Correspondant à Londres
David Cameron n’est soupçonné
d’aucune malversation mais les
« Panama papers » ont déclenché
une vague de questions sur les
impôts dont s’acquitte le Premier
ministrebritannique.En1997,alors
qu’il n’était pas encore député,
Cameron et son épouse Samantha
ont acheté 5.000 actions dans le
fonds Blairmore Holdings, pour
12.497 livres. Ce fonds basé aux
Bahamasetenregistré auPanama a
été mis en place au début des
années 1980 par son père, Ian
Cameron, qui était courtier. David
Cameron assure qu’il a payé l’impôt
britannique sur les dividendes tirés
des actions détenues par ce fonds.
Les époux Cameron ont vendu leur
participation en janvier 2010, quelques mois avant que David ne soit
élu Premier ministre, pour
31.500 livres. Ils n’ont pas payé
d’impôt sur les plus-values au
moment de la cession, car le gain
étaitinférieurauseuild’imposition.
Dans une interview télévisée
jeudi soir, David Cameron a expliqué que le but du fonds Blairmore
n’étaitpas d’échapperaufisc.Ilavait
été mis en place lors de l’abolition
ducontrôledeschangesparMargaret Thatcher pour que les Britanniques puissent investir en dollars,
comme « des milliers d’autres »
véhicules de ce type. Le Premier
ministre a aussi confirmé que son
père lui avait laissé 300.000 livres à
son décès en 2010, mais il n’a pas pu
dire si une partie de cet héritage
provenait d’entités domiciliées
dans des paradis fiscaux.
Semer le trouble
Les leaders de l’opposition le reconnaissent eux-mêmes : à ce stade,
rien d’illégal n’a été dévoilé. Mais
DavidCameronaseméletroubleen
réagissant tardivement, quatre
jours après la publication des
« Panama papers ». Auparavant,
tout au long de la semaine, les porte -parole de Downing Street
s’étaient contentés de déclarations
alambiquées, mettant en avant le
caractère « privé » de la question.
L’effet a été désastreux dans la
presse et l’opinion (lire ci-dessus).
Nouvelle polémique
sur un don de
200.000 livres
de la part de la mère
de David Cameron.
Samedi, devant le forum du Parti
conservateurréuniàLondres,David
Cameron a donc fait son mea culpa.
« Je sais que j’aurais dû et pu mieux
gérer cela, je sais qu’il y a des enseignements à tirer et je le ferai », a-t-il dit.
Dans la foulée, le Premier ministre a
décidé de dévoiler l’intégralité de ses
revenus et impôts. Downing Street a
diffusé, tard samedi, tous les chiffres
pour les six dernières années. « Je
suis le premier Premier ministre à le
faire », a souligné Cameron. Cette
opération de transparence suffira-t-
elle pour regagner la confiance des
Britanniques ? Les données diffusées n’ont pas recelé de grosse surprise. Les Cameron viennent tous
deux de milieux aisés et ils touchent
des loyers importants (près de
50.000 livres par an) de leur maison
londoniennedeNottingHill,miseen
location depuis qu’ils ont emménagé à Downing Street en 2010.
La presse a toutefois mis en avant
undonde200.000livresdelapartde
la mère de Cameron, qui fait débat.
Certains commentateurs estiment
qu’il pourrait s’agir d’une opération
visant à échapper aux droits de succession (le don ne sera pas taxé si la
mère de David Cameron décède au
moins sept ans après le don, fait en
2011). Cette nouvelle polémique
n’a bien sûr plus rien à voir avec les
paradis fiscaux, mais elle n’en faisait
pas moins les gros titres de la presse
dominicale. L’opposition ne relâche
pas la pression non plus. Le chef
du Parti travailliste, Jeremy Corbyn,
demande maintenant à David
Cameron de répondre aux questions du Parlement sur cette
affaire. n
Le Premier ministre britannique a
eu l’embarras du choix pour investir
dans un paradis bancaire de la Couronne. Il a choisi le trust de son père
aux Bahamas, mais aurait pu miser
aux Caraïbes sur les territoires
d’outremer des îles Caïmans, îles
Vierges,Montserrat, TurksetCaïcos,
Anguilla. Ou des Etats souverains
ayant Elisabeth II comme monarque : Saint Kitts et Nevis, Antigua,
Barbade,SainteLucie,SaintVincent,
ou un peu plus au nord les Bermudes. « Des endroits ensoleillés où mettresonargentàl’ombre »,selonlaformule consacrée. S’il avait voulu
privilégierunendroitfaisantintégralement partie du Royaume-Uni, il
auraiteuàsadispositionl’îledeMan,
JerseyouGuernesey,àvingtminutes
d’avion de Londres, ou, moins pluvieux, Gibraltar.
Ces territoires, pour minuscules
qu’ils soient, représentent des astres
importants dans la galaxie de la
finance offshore. La moitié des entitéscitéesdansles« Panamapapers »
y sont domiciliées. Et le RoyaumeUni, ou ses dépendances, héberge
ainsi le plus grand nombre des intermédiaires entre le cabinet panaméenMossackFonsecaetsesclients,
derrière Hong Kong, ancienne colonie britannique au demeurant.
Ces territoires présentent des
degrés d’opacité différents et ne figurent pas tous dans les nombreuses
listes internationales de territoires
classés comme « non coopératifs ».
Deslistesconfusesetcontradictoires
puisqu’elles sont établies non selon
des critères techniques incontestables mais par négociations entre
grandes puissances, qui préservent
leurs protectorats : Paris a longtemps été indulgent avec Monaco et
Washington a jusqu’ici laissé toute
impunité au Delaware. Les paradis
bancaires s’avèrent nombreux sous
souveraineté britannique, notammentparcequecettedernièrefacilite
leurs liens avec la reine de la finance
offshore, la City de Londres. Une
grandepartdesfluxfinanciersdeces
territoires proviennent de la capitale
britannique ou s’y dirigent. Ils abritent le produit de la fraude fiscale
mais aussi et surtout des investisseurs attentifs au secret des affaires
ouvoulantéchapperaucarcanréglementaire en matière prudentielle.
Cette douzaine de paradis britanniques ont dû faire des concessions
depuis que les Etats ont augmenté la
pression, après la crise financière de
2008quilesafortementendettés.Au
point que certains (dont Nicolas
Sarkozy) proclamaient fièrement au
G20 de Londres en 2009 : « Les paradis fiscaux, c’est fini ».
Des progrès modestes
La plupart de ces territoires sont
d’ailleurs sortis des listes « name
and shame » des organisations
internationales en promettant de
leverl’anonymatdesayantsdroitdes
trusts domiciliés chez eux ou de
jouer le jeu de l’échange automatique d’informations avec les pays
affectés par la fraude fiscale. Les îles
Vierges britanniques ont ainsi été
retirées fin 2015 de la liste noire
tenue par Bercy.
Des progrès modestes toutefois,
selon Eric Vernier, spécialiste de la
finance offshore à Sup de co La
Rochelle. « Il s’agit de promesses pas
toujours probantes, à l’horizon 20172018,avecdestextespleinsdechaussetrappes. C’est mieux qu’avant mais
cela demeure problématique. » A
l’entendre, les territoires britanniques européens, Jersey, Guernesey,
île de Man, seraient désormais
« semi-opaques », tandis que les territoires des Caraïbes le resteraient
entièrement. L’OCDE prend cependant au sérieux les engagements de
cesterritoires,contrastantavecceux
des « champions du monde » de
l’opacité, Panama, ou l’île de Nauru.
Le défi pour ces territoires sera
d’éviter l’opprobre jetée sur les paradis bancaires tout en conservant
leur fonds de commerce de paradis
fiscal. Deux concepts différents : les
paradis bancaires, opaques, ne
posent pas ou peu de questions à
quelqu’un déposant une valise de
billets, tandis que les paradis fiscaux
se contentent de taxer a minima. n
MONDE // 07
Les Echos Lundi 11 avril 2016
LetonmonteentreBerlinet
laBanque centraleeuropéenne
l Wolfgang Schäuble serait prêt à envisager une attaque de la BCE en justice.
l Le recours à la « monnaie hélicoptère » serait la ligne rouge à ne pas franchir.
ZONE EURO
Thibaut Madelin
@ThibautMadelin
— Correspondant à Berlin
Un sentiment
« d’expropriation »
« Il est en revanche inexact de dire
que le gouvernement examine des
recours juridiques », a précisé le
porte-parole. Une précision à peu
près aussi utile que celle de la BCE,
qui a affirmé la semaine dernière
que la « monnaie hélicoptère »
n’était « pas sur la table, sous aucune
forme ». En mars, Mario Draghi
avait pourtant jugé que cette
mesure non conventionnelle était
« une idée intéressante ». Autrement dit, personne n’a le doigt sur
la gâchette mais chacun dispose de
Il vient tout juste de poser ses affaires dans le bâtiment préfabriqué
qui lui sert de bureau. A Halberstadt, dans l’est de l’Allemagne,
David Rönisch dirige le nouveau
centre d’arrivée de réfugiés. Sa mission ? Traiter le plus efficacement
possible les nouvelles demandes
d’asile. « Nous voulons en traiter jusqu’à 300 par jour », déclare le cadre
de l’Office fédéral de la migration et
des réfugiés (BAMF).
Dans ce centre, toutes les étapes
peuvent être effectuées en parallèle : enregistrement, examen
médical, contrôle des documents
d’identité, prise des empreintes
digitales, demande d’asile, nouvelle
pièce d’identité, transfert vers
l’Agence pour l’emploi... Le soir,
les réfugiés dorment au foyer
d’accueil attenant d’une capacité
de 2.000 personnes, qui était dans
le passé une caserne militaire
soviétique.
Le centre de Halberstadt, qui doit
être opérationnel à la fin du mois et
compter 97 salariés. est une fierté
de Hans-Jürgen Weise, appelé en
septembre à la rescousse par la
chancelière Angela Merkel pour
Seul allié musulman
d’Israël, la Turquie
avait rompu
les ponts en 2010.
Yves Bourdillon
@yvesbourdillon
Le conflit larvé entre la politique allemande et la BCE prend une nouvelle dimension.
munitions… L’offensive allemande
intervient dans un contexte tendu
entre l’institution francfortoise et
la CDU. Avec son alliée bavaroise, la
CSU, elle lui reproche de plus en
plus vertement sa politique de taux
faibles et d’achat d’obligations
(« quantitative easing »). « La BCE
mène une politique ultra-risquée », a
déclaré dimanche le ministre des
Tr a n s p o r t s C S U, A l e x a n d e r
Dobrindt, au quotidien « Die
Welt », qui cite une étude selon
laquelle les Allemands auraient
perdu près de 200 milliards d’euros
d’épargne entre 2010 et 2016 à cause
des taux bas. « La chute des taux
crée un fossé béant dans le régime de
retraite des citoyens. »
« La façon dont cette institution se
faitattaquer,surtoutdanscepays,est
parfois difficile à avaler », a déclaré
la semaine dernière à Francfort son
économiste en chef Peter Praet. Ce
n’estpourtantqueledébut…Dansle
« Spiegel », le vice-président du
groupe parlementaire CDU-CSU,
Ralph Brinkhaus, juge que Berlin
doit faire davantage pression sur
Francfort« sinonriennechangera ».
Réunis mardi dernier à Dresde, les
parlementaires du camp conserva-
« La BCE mène
une politique ultrarisquée (...) La chute
des taux crée un
fossé béant dans le
régime de retraite
des citoyens. »
ALEXANDER DOBRINDT
Ministre des Transports (CSU)
teur spécialistes des questions
financièresontainsiappelélaBCEà
« se concentrer sur son mandat de
maintien de la stabilité des prix »,
selon un document que les
« Echos » se sont procuré.
Cette nervosité est liée au débat
sur le sentiment « d’expropriation »
que suscite la politique monétaire
pour les Allemands mais aussi à la
poussée de l’AfD, qui conteste la
monnaie unique. Si la politique
d’asile du gouvernement et l’afflux
massif de réfugiés ont permis la
renaissance du courant populiste,
le parti a été créé en 2013 pour protester contre l’euro. Durant sa campagne pour les récentes élections
régionales, où il a atteint des scores
historiques, le parti populiste a souventvilipendéleprojetdelaBCE,un
temps soutenu par Wolfgang
Schäuble, de supprimer les billets
de 500 euros. n
Lesarrivéesde migrants baissent massivement
En mars, seulement
20.000 nouveaux
demandeurs d’asile
sont venus en Allemagne,
contre 120.000 en décembre. L’Office fédéral de la
migration et des réfugiés
veut traiter plus vite
les procédures.
PROCHE-ORIENT
Les deux pays
sont confrontés aux
mêmes menaces :
chaos syrien et
ambitions de l’Iran.
Michael Probst/AP/Sipa
Le conflit larvé entre la politique
allemande et la Banque centrale
européenne (BCE) prend une nouvelledimension.SilaBCEdevaitlancer « la monnaie hélicoptère », qui
consiste à faire pleuvoir de l’argent
sur les citoyens et les entreprises
pour relancer l’économie, Berlin
menace d’attaquer en justice l’institution financière. C’est ce qu’écrit le
magazine « Der Spiegel » alors que
la CDU de la chancelière Angela
Merkel multiplie les attaques contre
la politique de la banque centrale
présidée par l’Italien Mario Draghi.
Officiellement, le ministère des
Finances se garde de commenter la
politique monétaire, comme le veut
la tradition allemande. Mais le
ministre des Finances Wolfgang
Schäuble considère bel et bien la
« monnaie hélicoptère » comme la
ligne rouge à ne pas franchir. « La
BCE est indépendante », a déclaré un
porte-parole, tout en soulignant que
cette indépendance « ne vaut que
dans le cadre du mandat fixé par la
loi ». Autrement dit, si l’institution
francfortoise devait l’outrepasser
– ce qui serait le cas pour Berlin –
alors cette réserve tomberait.
La Turquieet Israël
seréconcilient
pourfaireface à
l’instabilitérégionale
diriger le BAMF en plus de l’Agence
pour l’emploi. Vingt-quatre unités
de ce type doivent être créées pour
aider l’Etat à reprendre le contrôle
sur le traitement des procédures.
« Pour les nouvelles demandes
d’asile, les procédures durent moins
d e t ro i s m o i s » , s’e s t f é l i c i t é
vendredi Hans-Jürgen Weise.
Mais, étant donné le stock de
400.000 demandes qui attendent
d’être traitées depuis des mois (sans
compter les 300.000 migrants,
environ, qui n’ont pas encore
déposé d’acte formel), la moyenne
totale est passée de 5,2 mois à plus
de 6 mois.
Celle-ci concerne les décisions et
n’inclut pas les contestations, qui
interviennent dans 45 % des refus.
Sur le premier trimestre, l’Allemagne a répondu à 150.000 demandes
(soit une hausse de 159 % sur un an),
dont 62,5 % positivement. Près de
39.000 ont été rejetées et 17.000 ont
été retirées. Après les Syriens, les
Irakiens et les Afghans forment les
deux groupes les plus importants
de demandeurs.
Gagner l’Europe
Outre ses efforts, la baisse massive
du nombre de migrants depuis le
début de l’année devrait aider le
BAMF. Selon les chiffres publiés
vendredi, moins de200 réfugiéspar
jour arrivent en Allemagne actuellement – contre près de 10.000 par
jour en octobre ! Sur tout le mois de
mars, environ 20.000 ont été enregistrés dans le système Easy, contre
60.000 en février, 90.000 en février
et 120.000 en décembre.
« Nous avons accompli beaucoup », s’est félicité le ministre de
l’Intérieur, Thomas de Maizière.
« Nos mesures fonctionnent », a-t-il
ajouté, reconnaissant que la fermeturedela« routedesBalkans »avait
aidé, tout comme l’accord entre
l'Union européenne et la Turquie. Il
anéanmoinsrefusédefairedesprévisions,s’attendantàcequelesréfugiés prennent d’autres routes et que
plus de 200.000 Africains veuillent
également gagner l’Europe.
Le ministre a reconnu que le
chiffrede1,1millionderéfugiésarrivés en 2015 (comptabilisé dans le
système Easy) était sans doute surévalué « d’au moins 10 % à 15 % ». Un
décalage dû aux migrants enregistrés en Allemagne mais qui ont
ensuite rejoint la Scandinavie, mais
aussi à ceux qui ont été enregistrés
dans plusieurs Länder allemands,
dont les systèmes informatiques
ne communiquaient pas jusqu’ici.
T. M.
— Envoyé spécial à Halberstadt
150.000
A Halberstadt, dans l’est de l’Allemagne, le BAMF va traiter
le plus efficacement possible les nouvelles demandes d’asile.
Photo dpa Picture-Alliance/AFP
DEMANDES D’ASILE
en Allemangne sur le premier
trimestre (soit une hausse
de 159 % sur un an).
C’est un événement géostratégique non négligeable dans un
Proche-Orient explosif. La Turquie a annoncé vendredi que
serait finalisé « très prochainement » un accord de réconciliation avec Israël après six ans de
brouille et six mois de négociations secrètes en Suisse. Le gouvernement israélien n’a pas
démenti. Les deux pays ne peuvent en effet se permettre de
rester brouillés compte tenu du
chaos régional marqué par le
conflit en Syrie et les ambitions
de l’Iran. Téhéran constitue la
principale menace pour Jérusalem et est considéré comme
u n r i va l p a r A n k a r a q u’ i l
affronte sur le théâtre syrien en
soutenant Bachar Al Assad,
l’ennemi juré du régime turc.
La brouille entre les deux
pays remontait à mai 2010, avec
l’assaut d’un commando israélien sur le « Marmara », un
navire qui tentait de briser le
blocus imposé à la bande de
Gaza, sous contrôle du Hamas.
L’assaut avait fait dix morts,
tous turcs, parmi les passagers
du bateau affrété par une ONG
proche de l’actuel président
islamo-conservateur turc,
Recep Tayyip Erdogan
Cet incident avait brisé une
coopération remontant quasiment à la création de l’Etat
israélien, en 1948, que la
Turquie avait aussitôt reconnu.
Elle fut longtemps le seul pays
musulman dans ce cas. Les
deux pays coopéraient depuis
lors sur le plan militaire (équipements, renseignement et
entraînement) face à l’instabilité régionale, mais les relations
se sont détériorées après l’arrivée au pouvoir en 2002 de
Recep Tayyip Erdogan, au militantisme musulman marqué.
Rompre son isolement
Israël a tout à gagner à retrouver son seul allié régional, tandis que le président turc trouve
aujourd’hui un moyen de réhabiliter sa politique étrangère
désastreuse. Il avait réussi
l’exploit peu banal de se fâcher
non seulement avec la Syrie et
l’Iran, mais aussi avec les Occi-
Le président turc, Recep
Tayyip Erdogan, veut
réhabiliter sa politique
étrangère. Photo AFP
dentaux, qu’il accusait d’être
impérialistes et antimusulmans. Il faut aussi mentionner
soninimitiéavecl’Egypte,après
le coup d’Etat contre ses protégés des Frères musulmans,
l’Arabie saoudite, et même le
Vatican, l’Autriche ou le Brésil
pour avoir reconnu le génocide
arménien. Ankara a aussi été à
deux doigts d’un conflit armé
avec la Russie en Syrie à
l’automne. « Il ne lui restait plus
que l’Azerbaïdjan comme ami
danslarégion »,ironisaitàl’époque Berkay Mandiraci, d’International Crisis Group. La priorité du régime turc était depuis
lors de rompre son isolement. Il
s’est ainsi allié avec Riyad pour
soutenir des rebelles en Syrie.
Israël a tout
à gagner
à retrouver son seul
allié régional.
Israël et la Turquie avaient
déjà failli se réconcilier en 2013,
sous médiation américaine,
après des excuses publiques du
Premier ministre israélien,
BenyaminNetanyahu.Sonpays
devait verser une compensation financière aux proches des
victimes de son raid et obtenait
en échange l’abandon des poursuites judiciaires d’Ankara.
Cela n’avait pas suffi, car les
deux pays avaient des intérêts
trop divergents dans le printemps arabe. Ankara exigeait
aussi une levée du blocus de la
bande de Gaza, qu’Israël considérait comme une ligne rouge
pour des raisons de sécurité.
« N o u s n e p a rd o n n e r o n s
jamais », avait lancé le président turc, Abdullah Gül, en
2010. Apparemment, quand
des intérêts géostratégiques
entrent en jeu, « jamais » veut
dire « six ans ». n
en bref
Espagne : des élections législatives
en juin de plus en plus probables
ÉCHEC — Les négociations tripartites en vue de la formation
d’un gouvernement pour trouver une alternative à la droite au
pouvoir en Espagne ont à nouveau capoté vendredi, renforçant
la perspective de nouvelles élections en juin. Le Parti socialiste,
arrivé deuxième aux législatives du 20 décembre, avait tenté
lors d’une réunion jeudi soir de rapprocher Podemos, troisième, et la formation de centre droit Ciudadanos, quatrième. Il
s’agissait de nouer une alliance à trois pour obtenir une majorité de 199 députés sur 350, afin de pouvoir évincer les conservateurs au pouvoir depuis quatre ans. Le PSOE et Ciudadanos ont
rejeté la responsabilité de l’échec des tractations sur Pablo Iglesias, le chef de Podemos. Ce dernier a annoncé que les militants
de sa formation allaient être consultés du 14 au 16 avril pour
savoir s’ils rejetaient l’accord conclu entre le socialiste Pedro
Sanchez et le centriste Albert Rivera.
08 //
Lundi 11 avril 2016 Les Echos
idées&débats
SOMMAIRE
Le meilleur du Cercle Arrêtons de tirer sur l’intérim
des Echos
Regard sur le monde De la difficulté d’exprimer son opinion
en politique étrangère
Le Point de vue
En attendant Macron
Art et culture
Carmen fait sa révolution cubaine
au Châtelet
Science
Claude Shannon, père de l’âge numérique
LES ÉDITORIAUX
DES « ÉCHOS »
Jeunes : uneerreur
deperspective
C’est ce lundi que Manuel Valls ouvrira son
portefeuille pour calmer les jeunes. L’objectif
politique est évident : diviser un peu plus
le mouvement de contestation (en perte de
vitesse) contre la loi El Khomri, au moment
où ce texte est sur la table d’opération des
députés. Ces dernières semaines, les Français
ont découvert avec curiosité que les jeunes
Par Dominique
marquaient un attachement assez inattendu
Seux
à la définition précise du licenciement
économique, aux indemnités prud’homales,
La situation à la hiérarchie des normes et au régime des
des peu
astreintes. Que les protestations recouvrent
un « malaise des jeunes », selon l’expression
diplômés
inusable, est vraisemblable : leurs
est bien plus inquiétudes sont légitimes (chaos
effrayante
géopolitique et européen, économie en
panne et en grand chambardement, avenir
que celle
climatique réchauffé). Pour autant, il ne faut
des
pas être dupe. Outre que les anti-loi travail
étudiants.
le sont d’abord pour des raisons de bagarre
interne à la gauche, les mesures qui seront
annoncées, notamment la prolongation des bourses étudiantes audelà des études, témoignent d’une double erreur de perspective.
La première, difficile à dire, est que ce n’est pas la position des
jeunes qui s’est le plus dégradée ces dernières années. Le nombre
des chômeurs de moins de 25 ans est grosso modo stable depuis
quatre ans et ils représentent une part de plus en plus faible des
demandeurs d’emploi. Ce sont en réalité les seniors qui sont les
vraies victimes de la croissance molle. Ajoutons la mauvaise foi de
ceux qui répètent en boucle qu’« un jeune sur quatre est au
chômage » sans préciser qu’il s’agit des seuls jeunes actifs.
Heureusement, la majorité des 15-24 ans sont en études !
L’insertion est difficile, inutile de la noircir au-delà de la réalité.
La seconde erreur, plus lourde, est que ce ne sont pas les
étudiants du supérieur qui sont dans la situation la plus délicate.
Le plus catastrophique, c’est le taux de chômage des non-diplômés.
Selon l’Insee, il est de 53 % en moyenne si on regarde de une à
quatre années après la fin de la scolarité. Chiffre effrayant !
Pour les diplômés de l’enseignement secondaire, le taux est de
24 %. Il tombe à 11 % avec un parchemin du supérieur. Les étudiants
doivent sans doute passer par la case du CDD pour entrer dans
l’emploi, mais ils finissent quand même en majorité par accéder au
sacro-saint CDI. Pas les non ou peu diplômés.
C’est du coup cette catégorie de jeunes qui devraient bénéficier
en priorité absolue de tous les efforts de la nation, qu’il s’agisse de la
formation, de l’apprentissage ou du soutien à l’accès à l’emploi. Les
souplesses introduites par la loi El Khomri sont une réponse si elles
rassurent les employeurs. Se contenter de gestes en direction des
étudiants, c’est se tromper de cible.
(
Lire nos informations
Page 3
Mystère agricole
Par François Vidal
Non coupable ! Les distributeurs ne sont pas les grands bénéficiaires
de la chute des prix agricoles. Ils n’ont pas gonflé leurs marges sur
le dos des paysans, contrairement à ce que beaucoup considéraient
comme acquis. Alors, c’est vrai, les prix de vente des produits
alimentaires sont loin d’avoir baissé autant que ceux des matières
premières agricoles qui les constituent (–1 % contre –15 % pour le lait
par exemple), mais les marges des rayons produits frais de la grande
distribution n’en ont pas été dopées pour autant. Les conclusions du
cinquième rapport de l’Observatoire de la formation des prix et des
marges ne laissent aucun doute. Ce n’est pas dans la poche des
distributeurs qu’il faut aller chercher l’argent perdu des agriculteurs.
Maintenant que le principal suspect est disculpé, le
gouvernement va devoir reprendre son enquête à zéro. Il va lui
falloir regarder du côté des transformateurs et des industriels pour
trouver son bouc-émissaire, celui qui, dans la chaîne qui relie les
champs aux supermarchés a capté la valeur ajoutée disparue.
Certaines dispositions de la loi Sapin 2 pourraient l’y aider en
obligeant notamment tous les acteurs de la filière à publier leurs
données financières. Ce serait évidemment une bonne chose. Mais
pas sûr toutefois que cela suffise pour y voir plus clair. Car ce que le
gouvernement ne veut pas forcément voir, c’est qu’avec la réforme de
la PAC, les règles du jeu ont radicalement changé. Les prix agricoles
européens sont désormais conditionnés par l’évolution des marchés
mondiaux. Du coup, même si les distributeurs et les industriels de la
filière agroalimentaire sont loin d’être des enfants de chœur, ils ne
sont pas les seuls responsables des malheurs d’un monde agricole
insuffisamment préparé aux changements en cours.
(
Lire nos informations
Page 16
Boll pour « Les Echos »
DonaldTrump effraie
leJaponmais réjouit laChine
Par Yann Rousseau
— Correspondant à Tokyo
Comme l’Occident, l’Asie a d’abord
regardé le phénomène Donald
Trump avec curiosité et amusement,convaincuequesacampagne
de télé-réalité prendrait fin après
quelques épisodes. Mais depuis
quelques semaines, le candidat ne
fait plus rire la région. Il lui fait peur.
Ayant déjà réussi, avec ses multiplessorties,surl’islamàbraquerles
grands pays musulmans du continent, il vient d’ulcérer les exécutifs
japonais et sud-coréen en annonçant qu’il comptait, s’il était élu,
revoir le système d’alliance mis en
place depuis des décennies avec ces
deux nations.
Reprenant les grandes lignes
d’une doctrine isolationniste, théorisée avant lui par des intellectuels
conser vateurs américains, il
explique que les Etats-Unis n’ont
plus les moyens d’offrir une protectionàleursrichespartenairesd’Asie
du Nord-Est et que ces alliances du
passé ne servent de toute façon plus
les intérêts de l’Amérique. Donald
Trump se dit dès lors prêt à envisager un retrait des 80.000 militaires
américains basés dans la région, à
moins que Tokyo et Séoul n’acceptent de payer beaucoup plus cher
pour cette protection. Il suggère par
ailleurs au Japon et à la Corée du
Sud de se doter à leur tour de l’arme
nucléaire pour répondre à la
menace nord-coréenne.
Totalement outrés, les exécutifs
sud-coréen et japonais se sont sentis contraints d’intervenir pour
défendre leur partenariat avec les
Etats-Unis. C’est que, contrairement à ce qu’insinue Donald
Trump, le Japon et la Corée du Sud
dépensent beaucoup pour être
« protégés » par les Etats-Unis. Ils
couvrent d’abord plus de 40 % du
coût annuel des bases américaines
installées sur leurs territoires. Chaque année, Tokyo verse 1,7 milliard
de dollars pour les dépenses des
troupes américaines de l’Archipel
(54.000 hommes et femmes). Séoul
paie 867 millions de dollars par an
pour les 28.500 personnels de
L’ANALYSE
DE LA
RÉDACTION
La volonté exprimée
par l’homme
d’affaires américain
de revenir sur
les accords militaires
avec le Japon et
la Corée du Sud, s’il
est élu, suscite l’émoi.
La Chine guette
le moindre faux pas
isolationniste
des Etats-Unis.
D
Les points à retenir
Trump estime
•queDonald
les Etats-Unis n’ont plus
les moyens d’offrir une
protection à leurs riches
partenaires d’Asie du Nord-Est.
Mais le Japon et la Corée
du Sud couvrent plus de 40 %
du coût annuel des bases
américaines installées sur leurs
territoires. La fermeture de ces
bases ne représenterait donc
qu’une économie marginale
pour les Etats-Unis.
Et la prospérité américaine
a besoin d’une Asie stable et
apaisée, où évoluent plusieurs
de ses plus grands partenaires
économiques.
•
•
l’armée américaine basés dans
le pays. Par ailleurs, les deux Etats
financent l’essentiel de la construction des bases américaines sur leur
sol. Les Etats-Unis estiment euxmêmes que la Corée du Sud aura
payé 93 % des 10,7 milliards de dollarsnécessairesàlaconstructionde
Camp Humphreys, la nouvelle
grande base américaine de la
péninsule. Tokyo s’est également
engagé, en 2013, à débloquer
3,1 milliards de dollars pour aider
les Etats-Unis à relocaliser à Guam,
qui est un territoire américain, une
partie des troupes actuellement en
place sur l’île d’Okinawa.
Le désengagement générerait un vent de panique
Une fermeture des bases américaines d’Asie ne représenterait donc
qu’une économie marginale pour
les Etats-Unis, qui se retrouveraient
contraints d’entretenir, seuls,
80.000 personnels rapatriés sur le
sol américain ainsi que les infrastructures nécessaires à leur accueil.
Mais, au-delà de ces considérations
financières, ce qui a le plus bouleversé les pays de la région et les analystes américains, ce sont les présupposés stratégiques de la
doctrine Trump. Pour l’homme
d’affaires, la présence militaire
a m é r i c a i n e n e s e r a i t q u’u n
« cadeau » gratuit et inutile, sans
intérêt pour les Etats-Unis. En pragmatique, Donald Trump devrait
pourtant savoir que la prospérité
américaine a besoin d’une Asie stableetapaisée,oùévoluentplusieurs
de ses plus grands partenaires économiques. Certes, les Etats-Unis
enregistrent un déficit commercial
avec le Japon, mais leurs entreprises exportent chaque année pour
plus de 60 milliards de dollars de
marchandises vers l’Archipel et les
géants nippons de l’électronique ou
de l’automobile investissent en
retour des dizaines de milliards de
dollars sur le sol américain. Les
expéditions vers la Corée du Sud
ont, elles, atteint 43,5 milliards de
dollars l’an dernier et ne cessent de
progresser depuis la mise en place
d’un accord de libre-échange en
2012 entre les deux nations. Les
dizaines d’années de présence américaine ont aussi favorisé la signature, l’an dernier, du partenariat
transpacifique – ou TPP – qui
devrait ouvrir, s’il est ratifié par le
Congrès américain, plusieurs marchés d’Asie du Sud-Est, tels que le
Vietnam, aux entreprises des EtatsUnis et pousser les capitales de la
zone à adopter un modèle de développement très libéral, inspiré des
valeurs américaines. L’occasion
d’un pas supplémentaire à l’opposé
du modèle autoritaire que Pékin
cherche à imposer. Car la Chine
guette le moindre faux pas isolationniste des Etats-Unis, qu’elle
considère comme le principal obstacle au rétablissement de sa domination passée sur la région. Ayant
abandonné le concept d’« émergence pacifique », Pékin maltraite
lesnationsdupourtourdelamerde
Chine méridionale, dont elle revendique la souveraineté totale. Mais
elle ne progresse que pas à pas, en
évitant les conflits trop directs, car
les Etats-Unis veillent et lui rappellent régulièrement, avec leurs navires de guerre et leurs bombardiers,
qu’ils n’approuveront jamais ses
revendications délirantes, qui risquent de remettre en question la
liberté de navigation dans une
zone cruciale pour le commerce
mondial.
Dans ce climat tendu, le désengagement prôné par Trump générerait un vent de panique dans la
région, où tous les Etats malmenés
par Pékin ou directement menacés
par Pyongyang entameraient une
périlleuse course aux armements.
La sécurité de Taïwan serait immédiatement en grand danger. Et de
multiples conflits pourraient éclater. Répondant dès 1995 à ce débat
sur le rôle de Washington dans la
région, l’influent géopolitilogue
Joseph S. Nye expliquait que la présenceaméricainediffusaitun« oxygène » de stabilité et de prospérité
en Asie. Si cet oxygène, qui paraît
aujourd’hui si naturel, venait à
manquer, la plupart des acteurs de
la zone se retrouveraient dans une
situation étouffante. n
IDEES & DEBATS // 09
Les Echos Lundi 11 avril 2016
opinions
LES ARTICLES LES PLUS LUS SUR LESECHOS.FR CE WEEK-END
1. Une liste noire des produits alimentaires à éviter
2. Seine-Saint-Denis Connection
3. Pourquoi le pétrole flambe
4. Le PS et les écologistes enterrent la primaire à gauche sans le dire
5. Nuit Debout : environ 300 personnes tentent de se rendre chez Valls
DANS LA PRESSE
ÉTRANGÈRE
Arrêtons de tirer
sur l’intérim !
L’empereur « Marcus
Zuckerbergus »
Les missions d’intérim sont encore trop
souvent associées à de l’emploi subi et peu
qualifié. Pour Olivier Gelis, directeur
général de Robert Half France, une société
spécialisée dans le recrutement temporaire,
il faut tordre le cou à ces clichés.
UN CONTRAT GAGNANT-GAGNANT
« Pour les actifs, l’intérim peut être
le tremplin vers l’emploi idéal, tout en
tentant de nouvelles expériences et sans
pour autant prendre trop de risques.
Pour l’entreprise, c’est un moyen efficace
de repérer des talents [...] et de répondre à
des besoins momentanés à l’instant t. »
MULTIPLIER LES EXPÉRIENCES
« Par le biais de missions cohérentes avec
son plan de carrière, ce type d’emploi offre
beaucoup de possibilités pour les actifs,
que ce soit pour les jeunes diplômés
ou les salariés expérimentés. Dans le cas
d’un jeune diplômé, l’intérim
est l’opportunité d’étoffer un CV et
de découvrir plusieurs secteurs avant
de se fixer. »
UNE SITUATION PARFOIS CHOISIE
« L’intérim n’est absolument pas réservé
aux professionnels en difficulté et peut être
choisi délibérément, et ce, pour plusieurs
raisons : des missions variées, l’accès
à des rémunérations plus attractives,
la recherche d’une forme de liberté, l’envie
de développer son réseau professionnel
ou des compétences particulières.
QUAND L’INTÉRIM VA... « L’emploi
intérimaire revient en force. C’est un
indicateur positif, souvent prémices
de reprise économique. Après trois ans
de recul, il a progressé de 4,4 % en 2015
selon la fédération patronale du secteur
soit 530.000 intérimaires en poste, en
moyenne, tout au long de l’année. » —K. B.
a
A lire en intégralité sur Le Cercle,
le site participatif des « Echos »
lesechos.fr/idees-debats/cercle
règne sur un peuple de 1,6 milliard
•deIlpersonnes,
réparties au quatre coins
de la planète. Son empire n’a que douze
ans et déjà le nouvel empereur, Marc
Zuckerberg, comme le représente en
couverture « The Economist », pense à
de nouvelles conquêtes. L’ambitieuse
campagne de Facebook passe
aujourd’hui par la connexion électronique des habitants des pays pauvres
grâce à des relais emportés par des drones propulsés par l’énergie solaire. Mais
le jeune patron (trente et un ans) du
réseausocialparieaussilourdementsur
l’intelligence artificielle et le « chatbot »
(robot conversationnel). « Cette volonté
dedomination,écritl’hebdomadairebritannique, le conduira nécessairement à
rentrer en conflit avec les autres grands
empires technologiques du globe, Google
en particulier. Et la bataille à venir façonnera l’avenir du numérique pour toute la
planète. » Mais Facebook n’est pas seulement menacé par cette rivalité. Comme
les autres géants de l’Internet, Google ou
encore Microsoft, il y a l’autre risque,
celui d’être attaqué sur les possibles
atteintes à la vie privée et la sûreté des
données. De plus les autorités peuvent
s’inquiéter de la concentration et de la
monopolisation de plus en plus grandes
de ces acteurs. Les autorités de la concurrence en Allemagne ont déjà ouvert
une enquête sur l’utilisation par Facebook des données personnelles. Pour
« The Economist », le véritable défi est
de parvenir à équilibrer profits et risques de boomerang. Dans la Rome
ancienne, les empereurs étaient renversés par des foules qui les avaient adulés
longtemps. Il faudrait même aller plus
loin que le journal. Car « Marcus Zuckerbergus » devra aussi éviter le « tu quo
que mi fili », la petite phrase de César le
jour de son assassinat en voyant Marcus
Brutus se précipiter sur lui. — J. H.-R.
LE LIVRE
DU JOUR
Les entreprises
préférées des Français
LE PROPOS L’image
des entreprises n’a rien d’un long
fleuve tranquille. C’est ce que
montre, trimestre après trimestre,
le baromètre Posternak-Ifop qui
la scrute à la loupe. Certaines
chutes peuvent être spectaculaires,
les remontées étant plus
progressives. L’ouvrage prend
un recul sur quinze ans pour
dessiner le paysage de l’opinion.
En 1999, les premières places
étaient occupées par EDF, GDF
et France Télécom. Aujourd’hui,
aucune entreprise d’origine
publique ne figure dans le Top 10.
Claude Posternak estime que
les distributeurs ont pris leur place
comme sociétés de proximité.
Il pointe aussi la concomitance
entre le recul de l’image des
politiques et la progression
générale de celle des entreprises.
Faisant un focus particulier sur
six noms, de Renault à Danone,
il juge les Français schizophrènes
car capables de faire fortement
baisser une image au gré des
événements sans pour autant
cesser d’acheter les produits de la
firme concernée.
La Schizophrénie
de l’opinion française
Par Claude Posternak
Editions Fauves, 106 pages,
10 euros.
L’AUTEUR Spécialiste de l’image
des entreprises, Claude Posternak
préside l’agence La Matrice, dédiée
à l’opinion. Il a aussi fondé le site
L’important, qui puise parmi
les tweets du monde entier
pour éclairer l’actualité.
LA CITATION « Aucune société,
même la mieux perçue
par l’opinion, n’est à l’abri
d’une mauvaise humeur passagère,
d’une désaffection violente ou, pire,
d’un rejet durable. »
— Clotilde Briard
Il est bon de savoir
ce que pense l’autre,
l’autre proche comme
l’autre lointain. Mais
les conditions pour
l’exprimer dans une
société démocratique
ne sont pas les mêmes,
ou ne devraient pas
l’être que dans
une société
non démocratique.
shutterstock
LE MEILLEUR DU
CERCLE DES ÉCHOS
De la difficulté d’exprimer son
opinion en politique étrangère
Qu’il s’agisse des réfugiés, de la Syrie ou de l’Irak, toute vérité n’est pas
bonne à dire. Tout dépend du pays dans lequel elle s’exprime. Une chose est
certaine : en ces temps troublés, la censure et l’autocensure se portent bien.
LE REGARD
SUR
LE MONDE
de Dominique
Moïsi
S
’indigner du comportement de
l’autre est un moyen classique de
sedédouanersoi-même.Ilyaune
semaine exactement, alors que les premiers retours de migrants des îles grecquesverslaTurquievenaientd’avoirlieu,
je recevais un appel d’un média des pays
du Golfe. La jeune journaliste que j’avais
en ligne parlait un français parfait (elle
était marocaine) et souhaitait avoir « à
chaud » une réaction européenne.
« L’Europenetrahissait-ellepassesvaleurs
en se comportant de la sorte à l’égard des
réfugiés ? », me demandait mon interlocutrice. Je venais de voir les dernières
informations.Laplupartdesretoursconcernaient des hommes du Pakistan et du
Bangladesh qui n’entraient pas dans la
définition des réfugiés. Il s’agissait, à
l’inverse, de migrants économiques.
J’accompagnais ces nuances d’une
remarque ironique. Ce n’était pas aux
pays du Golfe de donner des leçons de
moraleauxEuropéenssurcesujet.Combien de réfugiés avaient-ils acceptés euxmêmes sur leur territoire ? Mon interlocutrice devenait nerveuse. Pour la
rassurer, je lui dis que, dans l’entretien
que nous allions faire, j’allais m’abstenir
de toute remarque désobligeante à
l’égard de la politique d’ouverture aux
réfugiés des pays du Golfe. Elle sembla
rassurée. Mais, cinq minutes plus tard,
elle me rappela. Finalement, sa chaîne
n’allait pas utiliser mes commentaires,
« non conformes à la ligne éditoriale »
qu’elle souhaitait adopter. Mes nuances
étaient de trop. Ils voulaient « une indignation européenne, simple et claire ».
Il est rare de rencontrer tant de candeur et de sincérité, surtout de la part
d’un média diffusant à partir de pays
nondémocratiques.Maisya-t-ilunedifférence si fondamentale sur ce point
entre systèmes démocratiques et régimes autoritaires ? J’ai déjà été confronté
à ce diktat de la « ligne éditoriale » dans
des pays parfaitement démocratiques, y
comprislemien.En2003,aulendemain
delaguerreenIrak,quej’avaissoutenue,
étant persuadé (à tort) que le régime de
Saddam Hussein possédait des armes
de destruction massives, mais avec
laquelle je prenais de plus en plus mes
distances, j’avais été contacté par un des
plus grands journaux américains.
Les éditeurs souhaitaient avoir dans
l’urgence une réflexion d’un Français
qui « avait fait preuve de compréhension
à l’égard de la politique de George W.
Bush », pour leur supplément du weekend.Jenemanquaispasdeleurpréciser
que ma position avait évolué depuis la
prise de Bagdad, mais ils ne semblèrent
pas prêter attention à mon avertissement. J’écrivis l’article demandé dans
les délais requis. Il s’ensuivit un grand
silence. Inquiet, je me permettais de les
appeler. Ils étaient à l’évidence embarrassés. Soudain, ma contribution n’était
plus devenue urgente. Ils ne savaient
Les pays du Golfe
critiquent notre politique
envers les réfugiés…
qu’eux-mêmes
n’accueillent pas.
Dire qu’en Syrie il faut
armer les rebelles n’est
pas du goût de tous
les journaux français.
plus quand et si elle allait paraître. Je ne
remplissais pas, ou plutôt je ne remplissais plus le créneau pour lequel j’avais
été choisi. Après une nuit d’écriture
ininterrompue pour respecter leurs
délais, je ne m’avouais pas vaincu. Je
leur disais que « cet incident » allait me
fournir un sujet de chronique idéal,
pour mon commentaire régulier dans
le « Financial Times ». Il ne fut pas
nécessaire d’aller plus loin : bien sûr, il
s’agissait d’un malentendu, mon commentaire allait paraître comme prévu
dans le supplément à venir du weekend. Pour être publié, en dépit du fait
que j’allais à l’encontre de la ligne éditoriale que s’était fixée le journal, j’avais dû
avoir recours à une forme de chantage
démocratique : « Vous pouvez me censurer, mais souhaitez-vous vraiment
que j’expose votre comportement dans
unjournalludanslemondeentieretqui
jouit d’un prestige exceptionnel ? »
Plus récemment, en France, je me
trouvais également confronté à cette
question de la ligne éditoriale avec un
grand journal régional pour lequel j’ai le
plus grand respect et dont je partage les
valeursetleplussouventleschoix.Cette
fois-ci, le sujet délicat était celui de la
guerre en Syrie. Fallait-il soutenir les
rebelles et aller jusqu’à fournir des
armesauxplusmodérésd’entreeux ?Je
le pensais, mais telle n’était visiblement
pas la ligne éditoriale de la direction du
journal. Là encore, je dus batailler pour
faire passer un point de vue que je présentais, ce fut le contenu du compromis
atteint, comme strictement personnel
et n’engageant donc pas le journal.
Il est parfaitement légitime qu’un
journal, ou plus globalement un média,
ait une ligne éditoriale qui se traduise
par un angle d’approche particulier de
teloutelsujet. Leproblèmeestdesavoir
jusqu’où peut aller cette logique ? Le
désir de cohérence, la volonté de présenter de la manière la plus convaincante les thèses que l’on défend, parce
qu’on les croit justes, sont une chose.
Mais il existe aussi d’autres critères
comme celui de la diversité des points
de vue, points de vue régionaux, tout
autant qu’idéologiques. Il est bon de
savoir ce que pense l’autre, l’autre proche comme l’autre lointain.
Et,surceplan,ilexiste,ouentoutcasil
devrait exister, des différences claires
entre sociétés démocratiques et non
démocratiques. L’épisode, un peu comiqueendépitducaractèretragiquedeson
sujet, que j’ai vécu avec un média du
Golfe avait certes quelque chose de
rafraîchissant, du fait de l’absolue candeur de mon interlocutrice. Mais il était
aussi le révélateur d’une évolution intéressantedanslesrelationsentrel’Europe
etlespaysduGolfe.Despayssurladéfensiveetquisonttropheureuxdedénoncer
la faille qu’ils peuvent trouver dans le
comportement des pays européens.
C’est précisément pour cela qu’il ne
faut pas confondre ligne éditoriale, censureetautocensure.Auboutducompte
ilexistesurceplanunedifférencestructurelle entre sociétés démocratiques et
régimes autoritaires. Comme nous le
rappelle la non-délivrance de visas aux
journalistes du « Monde » et de Canal+
par le gouvernement algérien.
Dominique Moïsi, professeur au King’s
College, est conseiller spécial à l’Ifri.
10 // IDEES & DEBATS
Lundi 11 avril 2016 Les Echos
art&culture
LES ARTICLES LES PLUS PARTAGÉS SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX CE WEEK-END
1. Voile intégral : de moins en moins d’amendes
2. Une liste noire de produits alimentaires à éviter
3. Renault va investir plus de 900 millions d’euros au Maroc
4. La nouvelle formule du brevet des collèges est fin prête
5. A long terme, le régime végétarien accentue les risques de cancer et de maladie cardiaque
LE POINT
DE VUE
En attendant Macron
de Renaud Dutreil
I
l est clair que les dix dernières
années – présidences Sarkozy et
Hollande – ont vu la France décrocher du peloton des nations économiquement performantes. Ce n’était pas
fameux avant 2007, mais depuis le
plancheraétéenfoncéàlahache.Pierre
Corneille disait que « moins un homme
sent son mal, plus il est malade ». En
apparence,lesFrançaissemblentsentir
leur douleur. Ils portent un jugement
sans indulgence sur la politique économique menée par la gauche, comme
par la droite avant elle, du reste. Ils comprennent que, même si la conjoncture
internationale est fragile et affecte de
nombreuses économies développées,
sans parler des pays émergents ralentis
par la hausse du dollar et l’essoufflement chinois, la France a coiffé le
bonnet d’âne mondial dans la discipline
économique. Ils voient bien que le
tableau clinique est sombre : dette,
déficit et dépense publique à la dérive,
chômage record, compétitivité déclinante, qualité du service public en
recul, fleurons du secteur public à la
peine, pouvoir d’achat en berne,
balance commerciale déficitaire, régimes de retraite menacés. On en passe et
des meilleures.
S’ils sont quasi unanimes à critiquer, les Français sont-ils pour autant
unanimes sur les solutions à prendre
pour mieux faire ? Pas sûr. Si cela
branle dans le manche, à l’Elysée, c’est
aussi parce que cela vacille dans la tête
des Français et que nos dirigeants
politiques ont pris l’habitude de courir après ce que Jean de La Fontaine
LE POINT
DE VUE
de François Mazon
P
as moins de treize ans d’enquête
pour arriver à un non-lieu dans
l’affaire Buffalo Grill. Avec cette
conclusion des juges : « Les investigations n’ont pas permis de démontrer
l’importation illégale de viande anglaise
sur le territoire français. » Mais le mal
était fait : après avoir vu son chiffre
d’affaires chuter de 40 %, être obligé de
supprimer 700 emplois, Buffalo Grill a
été racheté par un fonds d’investissement en 2008.
Dix ans d’enquête pour arriver à un
non-lieu pour Pierre Suard, PDG
d’Alcatel-Alsthom : « Tous ont passé
sous silence la vraie origine de ce désastre
industriel qui supprima plus de
100.000 emplois : la décision d’un juge
d’instruction, qui, sans preuve et sans
jugement, m’interdit du jour au lendemain de travailler pour le groupe,
décision annulée dix ans plus tard par le
non-lieu final », c’est ainsi que Pierre
Suard concluait son point de vue dans
« Les Echos », « Alcatel-Lucent : l’épilogue d’une longue agonie industrielle »,
le 24 avril 2015.
Dirigeant d’entreprise devenu avocat, je suis très sensible à la question de
la responsabilité des magistrats parce
que, dans l’entreprise, il n’y a pas de
pouvoir sans responsabilité. Or les
magistrats qui disposent de ce pouvoir
considérable d’écarter avant tout jugement le dirigeant d’un groupe de
200.000 personnes apparaissent
comme une des dernières professions
dont on ne peut engager la responsabilité. Dans la réalité ce n’est pas impossible mais c’est extrêmement difficile. Il
existe deux voies principales : assigner
Carmen faitsa révolution
cubaineau Châtelet
Philippe Noisette
@philippenoisett
appelait « l’animal aux têtes frivoles ».
L’opinion publique est versatile et
trompeuse. Les sondages annonçaient les Français prêts à un assouplissement du Code du travail. Le projet de loi El Khomri, retourné comme
une crêpe par une bourrasque estudiantine, va se terminer par un durcissement du droit du travail. Il n’y a pas
que le gouvernement qui zigzague. Il y
a aussi les Français. Ils ne savent plus à
quel saint se vouer.
Les Français plébiscitent
un ministre de gauche
qui pense à droite.
C’est le signe
de leur désarroi
face au décrochage
de notre pays.
Tétanisés, incertains sur la direction
à prendre, ils plébiscitent un ministre
de gauche qui pense à droite, espérant
que, mieux qu’un autre, il saura les
sauver de leurs contradictions. Tourmentés à l’idée de se faire avoir, ils
soutiennent ceux qu’ils pensent être,
comme eux, les perdants du système
– aujourd’hui les fonctionnaires – et
soupçonnent ceux qu’ils pensent en
être – pas comme eux – les gagnants, les
chefs d’entreprise.
Ce qu’il faut faire est pourtant simple
et il faut le dire aux Français : un pays
moderne a deux moteurs. L’un, qui
carbure à la liberté et à l’innovation,
crée la richesse nationale. L’autre, qui
estunrégulateurinspiréparlajusticeet
l’égalité,metunepartiedecetterichesse
nationale au service du bien public,
l’éducation, la protection sociale, la
sécurité, la santé, les services publics,
l’environnement. Les Français, parmi
tous les peuples, sont les seuls à ne pas
voir que le deuxième moteur ne fonctionne correctement que si le premier
l’alimente en énergie. Chaque fois qu’il
s’agit de parier sur les entrepreneurs,
surlalibertéducommerceetdel’industrie, sur la flexibilité de l’allocation des
ressources, capital et travail, sur la gratification de l’innovation et du talent,
sur l’ouverture au monde, ils renâclent.
Ils se cabrent. Ils voudraient que le
deuxième moteur se passe du premier.
Ils voudraient qu’un Etat tout-puissant
soit capable de remplir les deux fonctions, créer de l’énergie et la répartir
avec justice. Illusion totale. Les deux
moteurs sont d’essence différente. Ils
sont comme le feu et l’eau. Etouffer le
feu par l’eau n’est pas une bonne politique.C’estunemaladiecollectivedepays
perdu. De cette maladie-là, les Français
ne semblent pas être guéris. Ils ne percutent toujours pas : c’est le moteur de
la liberté et de l’innovation qu’il faut
d’abord rallumer. Alors seulement
l’autre pourra tourner. Corneille a raison. Le mal français est très profond
parce que les Français ne le ressentent
pas encore.
Renaud Dutreil est président
de FTI Consulting France.
Le pouvoir
sans responsabilité
des magistrats
l’Etat pour fonctionnement défectueux
du service de la justice et, depuis 2011,
déposer plainte devant le Conseil supérieur de la magistrature (CSM).
Dans la première voie, il faut démontrersoitunefautelourde,soitundénide
justice. Il est normal d’imposer une
condition sévère pour engager la responsabilité des magistrats et éviter
ainsi un raz de marée de contentieux de
tous les mécontents, qui nuirait à
l’image de la justice. Mais le filtre est
beaucoup trop fin.
Les magistrats disposent
avant tout jugement
du pouvoir d’écarter
de fait un dirigeant.
Sur 1.278 plaintes reçues
en quatre ans par le CSM
contre un juge, 29 ont été
déclarées recevables.
L’Etat est très rarement condamné
sur ce fondement et, quand il l’est, c’est
souvent dérisoire. Je viens de rédiger
deux assignations de ce type, dont une
pour un dirigeant d’entreprise renvoyé
devant un tribunal pour abus de biens
sociaux et qui a finalement été relaxé en
appel parce que les faits, qu’il a toujours
niés, étaient prescrits… Mais cette
relaxe n’effacera jamais le considérable
préjudice moral subi. Ni le procureur
dirigeant l’enquête ni les magistrats qui
siégeaient en première instance n’ont
relevé la prescription. Et que l’on ne
visé qui devient une piste de
danse. Et puis il y a Carmen
Carmen la Cubana
(Luna Manzanares), qui
Cubaest àla mode. Des RolConception Ch. Renshaw
fait chavirer les cœurs de
ling Stones à Barack
Paris, Châtelet, jusqu’au
José, Moreno et aussi des
Obama, tout le monde veut
30 avril (01 40 28 28 40).
spectateurs… Située à la
son bout d’île. Le Châtelet a
veille de la révolution, à la
pris quelques longueurs
fin des années 1950, l’action
d’avance en présentant « Carmen la
bruisse de l’avancée des rebelles. Mais CarCubana », adaptation aux couleurs latinas
men n’en a cure : sa liberté n’a pas de prix.
de l’œuvre de Mérimée et de Bizet.
Elle le paiera cher. Les Cubains ont l’habiSur la scène parisienne, un immense dratude des histoires qui se finissent bien. Pas
peau cubain accueille le public. Le décor,
celle-ci, pourtant.
lui, s’inspire d’un immeuble de La Havane
où furent tournées quelques scènes du film
Orchestrations rutilantes
« Fraise et Chocolat » (1993). Aujourd’hui
L’unedesgrandesréussitesdeceshow,dont
c’est un lieu à la mode abritant un restauon pressent qu’il est fait pour tourner dans
rant couru. Carmen change donc de natiole monde entier, tient aux orchestrations
nalité, troque Séville pour Cuba. Mais fume
rutilantes d’Alex Lacamoire. Ils sont une
encore des cigares. L’histoire a été en partie
douzaine de musiciens et sonnent parfois
réécrite par Norge Espinosa Mendoza. On y
comme un très gros big band. La danse est
a introduit une dose de santeria cette relibien moins lotie : souvent répétitive, elle
gion d’origine africaine avec ces costumes
doit faire avec un plateau réduit et un décor
blancs. Le toréador n’a pas fait le voyage : il
envahissant. Il faut attendre les rappels
devient ici un boxeur, El Niño (Joaquin Garpour qu’elle s’épanouisse à l’occasion d’un
cia Mejias, belle présence).
formidable numéro de percussions.
Le metteur en scène Christopher Rens« Carmen la Cubana » reste un pur diverhaw, habitué des « musicals » (on lui doit
tissement, porté par une troupe généreuse.
« We Will Rock You » notamment) oscille
Moins sophistiqué que les productions
entre sensualité et exotisme de pacotille. Il
récentes du Châtelet, ce « musical » s’inscrit
distille les citations, telles ces danseuses
dans la lignée de « Carmen Jones » pre« échappées » du Tropicana, le plus grand
mière incursion de « Carmen » sur Broadcabaret de La Havane, mais fait mouche
way. L’amour y est toujours enfant de
avec des idées fortes comme ce ring improbohème, mais aussi… de la révolution. n
COMÉDIE MUSICALE
m’oppose pas que c’était difficile :
l’étudiant en master 1 que je fus très
récemment aurait été sévèrement
sanctionné s’il avait fait cette faute
élémentaire dans un cas pratique !
Dans la seconde voie, le justiciable
peut porter plainte contre un magistrat
pour faute disciplinaire. La lecture des
rapports du CSM sur les résultats de ces
actions est édifiante : sur 1.278 plaintes
reçues en quatre ans, 29 ont été déclaréesrecevablesparleCSM,soit2 % !J’ai
assisté un dirigeant d’entreprise dans la
rédaction d’une plainte particulièrement motivée et documentée visant le
défaut d’impartialité d’un magistrat.
Nous avons reçu trois mois après une
lettre lapidaire nous indiquant simplement que notre plainte n’était pas
recevable parce que nous n’apportions
pas suffisamment de preuves. Là aussi,
l’étudiant que j’étais aurait été blâmé s’il
avait confondu bien-fondé et recevabilité… Ce dirigeant est privé d’un débat
contradictoire et il n’a aucun recours
possible. Comment ne pas en déduire
que le CSM, essentiellement composé
de magistrats, veut d’abord protéger les
siens ?
Pour la crédibilité de la justice, cette
irresponsabilité de fait doit disparaître :
si un chirurgien est responsable de ses
actes quand il handicape gravement un
de ses patients en commettant une
faute professionnelle, pourquoi un juge
ne le serait pas quand sa faute a des
conséquences aussi lourdes et parfois
irréversibles sur un justiciable et une
entreprise ?
François Mazon est avocat.
Carmen la Cubaine (Luna Manzanares) fait chavirer les cœurs de José, Moreno
et aussi des spectateurs… Photo Théâtre du Châtelet
« Mies Julie » : Strindberg
renaît en Afrique du Sud
Philippe Chevilley
@pchevilley
THÉÂTRE
chômage, guerre des sexes.
Dans une so ciété sous
d’après August Strindberg
haute tension ethnique et
Transposer « MademoiAdapté et mis en scène par
sociale, la fuite envisagée
selle Julie » des brumes de
Yaël Faber. Paris, Bouffes
par les deux amants est
la campagne suédoise dans
du Nord (01 46 07 34 50)
mission impossible.
les années 1880 à celles du
jusqu’au 16 avril. 1 h 30.
Les trois comédiens du
Karoo, région semi-désertiBaxter Theatre de l’univerque d’Afrique du Sud, au XXIe siècle, il fallait
sité du Cap, Hilda Cronjé (Julie), Bongile
oser. Yaël Farber, originaire du pays et qui a
Mantsai (John) et Zoleka Holesi (Christine),
grandi à Johannesburg, l’a fait – avec brio.
sont magnifiques – d’une grâce élastique et
Son « Mies Julie » à l’affiche des Bouffes du
d’une intensité sans pareil. Dans un décor
Nord est une réussite. Il est même étonnant
dépouillé, noyé dans les fumigènes (un brin
de voir à quel point la « tragédie natubruyants à l’allumage), tout commence par
raliste » d’August Strindberg sur fond de
un ballet hypnotique, porté par les deux
rapports de classe surannés (entre maîtres
musiciens-DJ en bord de scène et les chants
et serviteurs) redevient d’une brûlante
vaudous d’un quatrième personnage
actualité sous sa plume. Car le metteur en
fantôme (la grand-mère morte).
scène, tout en gardant l’esprit et la trame de
la pièce, l’a beaucoup réécrite.
Charme vénéneux
Julie est la fille d’un Boers propriétaire
La diction des comédiens est précise, puisd’une ferme au nom néerlandais, « Vennen
sante, cinglante. Leurs corps en sueur
Plaas » (« ferme pleureuse »). John est le
brillentsouslalunedesprojecteurs.Sensuavalet de ferme noir qui a grandi avec elle.
lité, brutalité… on n’est guère habitué à un
Christinen’estpassafiancéecommedansle
jeu si physique sur nos scènes. Dommage
drame originel, mais sa mère, cuisinière. Le
que Yaël Farber ne poursuive pas tout du
bal des domestiques auquel Julie veut partilong cette transe chorégraphiée. A la fin, le
ciper est une fête du personnel qui célèbre
spectacle verse un peu dans le naturalisme
la fin des vingt-trois ans d’apartheid… Le jeu
et la démonstration (trop de sang, d’élans
de désir, de violence et de passion auquel se
amoureux appuyés). Mais le magnétisme
livrent Julie et John durant une nuit d’orage
d’Hilda-Julie et de Bongile-John l’emporte.
(qui ne veut pas éclater) prend une dimenEt l’on reste à la fin sous le choc et le charme
sion sociale et politique aiguë : conflit
vénéneux de cette tragédie africaine au goût
encore vivace entre les Noirs et les Blancs,
de rébellion et d’espoirs déçus. n
Mies Julie
IDEES & DEBATS // 11
Les Echos Lundi 11 avril 2016
SUR
LE WEB
EMIEW3, ROBOT G.O.
Hitachi a présenté
Emiew3, un nouveau
robot semi-androïde
censé pouvoir renseigner
les touristes à l’approche
des JO de Tokyo en 2020.
http://bit.ly/1S1f1w1
« The Man Who
Knew Infinity »
LA
CHRONIQUE
de Michel Broué
17
milliards
sciences
BIG BLACK HOLE
17 milliards de fois
la masse du Soleil : c’est ce
qu’accuse sur la balance le
colossal trou noir détecté
au centre d’une lointaine
galaxie. Un record.
http://bit.ly/1Mfpjtt
SCIENCES DE L’INFORMATION // Sa théorie de l’information a donné naissance à la compression
numérique, capable de délivrer le maximum de données de façon la moins onéreuse possible.
Il aurait eu 100 ans ce mois-ci
Claude Shannon, père de l’âge numérique
Yann Verdo
@verdoyann
S
rinivasa Ramanujan ? L’un des plus
stupéfiants mathématiciens de l’histoire.
Indien, né en 1887 dans une famille pauvre,
mort à trente-deux ans. Formé quasi seul aux
mathématiques via deux livres qu’il découvrit
adolescent, il comprit, devina, entrevit – on ne sait
quel verbe utiliser – des résultats extraordinaires,
inouïs de complexité. Lui, en créditait parfois sa
déesse, Namagiri. Modeste fonctionnaire de
l’administration indienne, il décida d’écrire à l’un
des plus célèbres mathématiciens de l’époque,
G. Hardy, professeur à Cambridge puis Oxford.
Et Hardy lut ses lettres ! Il y découvrit des résultats
qui « ne ressemblaient à rien de ce qu’il connaissait,
et ne pouvaient qu’être justes, car personne n’aurait
eu une imagination suffisante pour les inventer
s’ils étaient faux ». Hardy décida de faire venir
Ramanujan en Grande-Bretagne. L’histoire
de l’admiration du professeur d’Oxford, athée
et rigoureux, pour le petit fonctionnaire indien,
mystique et extraordinairement intuitif,
est un magnifique exemple de l’universalité des
mathématiques – et d’humanité. La collaboration
entre les deux hommes fut productive, et
beaucoup de résultats de Ramanujan nourrissent
les mathématiques d’aujourd’hui. Sa plus célèbre
conjecture a été démontrée en 1973 par Pierre
Deligne. Mais la santé précaire de Ramanujan,
ses difficultés avec les contraintes de la guerre et
le climat anglais aggravèrent son état, et il mourut
peu de temps après son retour en Inde en 1920.
« Les mathématiques de Ramanujan venaient...
d’ailleurs. Nous, mathématiciens, nous demandons
parfois ce qui serait arrivé s’il avait été mieux traité
par la vie, éduqué et nourri », dit Manjul Bhargava,
mathématicien nord-américain d’origine
indienne, né en 1974, médaille Fields 2014,
professeur à Princeton et en Inde. Mais le nom et
l’histoire de Ramanujan (et de Hardy) vont bientôt
être connus comme ils le méritent. Car Manjul
Bhargava n’est pas qu’un brillant mathématicien.
Il a travaillé à Hollywood, comme producteur
associé, pour un film contant l’histoire de
Ramanujan qui sort ce mois-ci, avec Jeremy Iron
dans le rôle de Hardy. Son titre : « The Man Who
Knew Infinity ». Un beau titre, non ?
Michel Broué, mathématicien, est professeur
à l’université Paris-Diderot.
o
LA PUBLICATION
Origines de la vie
sur terre : la piste des
comètes se confirme
S
ommes-nous, nous les humains,
des extraterrestres ? Question farfelue ?
Bien au contraire ! De nombreux
scientifiques pensent que la Terre a été
ensemencée dans son lointain passé par les
comètes et les astéroïdes, qui lui auraient apporté
les briques de base du vivant. De fait, plusieurs
acides aminés (constituants des protéines)
et des bases azotées (composants de l’ADN et
de l’ARN) ont déjà été trouvés dans les météorites.
Mais un constituant clef manquait jusqu’ici
à l’appel : le ribose, un sucre entrant dans
la composition de l’ARN considéré comme plus
primitif que l’ADN. Une belle publication dans
« Science » semble avoir levé cette hypothèque.
Des chercheurs de l’Institut de chimie de Nice et de
l’Institut d’astrophysique spatiale ont reproduit en
laboratoire, dans des conditions similaires à celles
régnant dans l’espace (le vide et une température
de –200 °C, notamment), le processus de formation
d’une comète. Et analysé la composition de leur
comète artificielle une fois celle-ci irradiée par
des ultraviolets et portée à température ambiante,
comme lorsqu’une vraie comète passe à proximité
du Soleil. Divine surprise : le ribose faisait bien
partie des sucres nés des réactions chimiques
ainsi déclenchées ! — Y. V.
S
ans lui, nous n’aurions ni téléphone
portable dans nos poches, ni albums
photos sur les disques durs de nos
ordinateurs, ni DVD sur les rayonnages de
nos bibliothèques. Nous ne pourrions pas
télécharger ou échanger nos chansons favorites sur Internet. Snapchat et les jeux vidéo
ne feraient pas partie du quotidien des
« millennials ». Pas de visioconférences
entre cadres aux deux bouts de la planète,
pas de Wikipedia pour venir à l’aide des écoliers à la veille d’un exposé, pas de paraboles
pointéesverslecielpourrecevoirlessignaux
des satellites... C’est peu dire que le mathématicien et ingénieur américain Claude
Shannon,dontl’année2016marquelecentenairedelanaissance,comme2012avaitcélébré celle du Britannique Alan Turing, a puissammentcontribuéàfaçonnernotresociété
etnosvies.« Ilestàcoupsûrl’undespionniers
les plus importants de l’âge de l’information »,
résumelespécialistedutraitementdusignal
Patrick Flandrin, de l’ENS Lyon.
Malgré cette omniprésence, le père de la
théorie mathématique de l’information
reste méconnu du grand public. Contrairement au tombeur d’Enigma et co-inventeur
de l’ordinateur, aucun film ne lui a été consacré. Il y aurait pourtant matière, tant le
plus génial des ingénieurs des Bell Labs fut
un être excentrique, collectionnant avec
constance les hobbies bizarres (lire ci-dessous). Par un cruel coup du sort, il manqueradepeudevoirdéferlersurlemondela
lame de fond d’Internet et de ces « nouvelles
technologies de l’information et de la communication » dont il avait posé les bases
théoriques : frappé par la maladie d’Alzheimer, il s’est éteint en février 2001 dans une
maison de retraite du Massachusetts.
Information et incertitude
Comme pour ceux d’Alan Turing (qu’il a
d’ailleurs rencontré en 1943 à Washington),
c’est dans le fracas de la Seconde Guerre
mondiale que s’enracinent les travaux révolutionnaires de Claude Shannon, employé
luiaussicommecryptographeauservicede
l’armée. L’année décisive vient un peu plus
tard, en 1948, date de la publication de son
article phare, « A Mathematical Theory of
Communications ».Quelquesmoisplustôt,
trois autres ingénieurs Bell de Murray Hill,
dans le New Jersey, avaient mis au point le
premier transistor. Une coïncidence dont
s’émerveille encore l’un des scientifiques
français les plus cités dans les sciences de
l’information,ClaudeBerrou :« Que,dansle
même lieu, à quelques mois d’intervalle, aient
été inventés successivement le composant
capabledereprésenterunevaleurbinaire,0/1,
et la théorie qui allait accompagner le développement de l’informatique et des télécommunications, cela constitue à mes yeux le fait
le plus marquant de la science du XXe siècle.
C’est un double big bang. »
L’article de 1948 a jeté les fondations sur
lesquelles repose la société de l’information. « Claude Shannon a été le premier à se
poser la question clef : “Qu’est-ce que l’information ?”, poursuit Claude Berrou. Il choisit
deladéfinircommecequipermetdeleverune
incertitude. » Un petit exemple aidera à
comprendre le lien entre ces deux notions.
Supposons une source capable d’émettre à
chaque seconde un « 0 » ou un « 1 ». Si on
règle la source de telle sorte qu’elle n’émette
que des « 0 » (ou que des « 1 »), chaque nouveau signal, dont le résultat est totalement
prévisible et qui ne lève donc aucune incertitude, n’apporte aucune information. Si, au
contraire, la source est réglée de telle sorte
qu’elle émette à chaque seconde aléatoirement un « 0 » ou un « 1 », l’information de
chaque nouveau message est maximale.
Ainsi définie, l’information apparaît dans la
théorie de Shannon comme une notion
essentiellement probabiliste. Elle devient
également quantifiable. C’est d’ailleurs au
mathématicien des Bell Labs que l’on doit
d’avoir imposé le terme de bit, contraction
Claude Shannon (1916-2001). Le bit comme unité de mesure de l’information numérique, c’est lui ! Photo Phanie
2016, Année
Shannon
L’Année Shannon,
lancée par
l’« Information
Theory Society »,
sera marquée par une
série d’événements
à travers le monde,
de Cambridge
(Massachusetts),
siège du MIT où
Shannon a travaillé
de 1958 à 1978, à
Bombay, en passant
par Ottawa, Hong
Kong, Göteborg...
l
En France
également, plusieurs
événements seront
organisés.
Le 13 avril,
le mathématicien
Josselin Garnier
donnera à la BNF,
à l’initiative de la
Société mathématique
de France, une
conférence intitulée
« Claude Shannon
et l’avènement
de l’ère numérique ».
De son côté, l’Institut
Henri-Poincaré
proposera cet
automne un atelier
« La théorie
de l’information
aujourd’hui ».
l
de « binary digit » (chiffre binaire), comme
mesure élémentaire de l’information.
Deux autres notions familières à nos
oreilles d’enfants de l’ère numérique, et qui
nous viennent tout droit de la théorie de
Shannon, sont celles de redondance et de
bruit. « En bon ingénieur des télécoms,
Claude Shannon s’est demandé comment
transmettre le maximum d’informations de
la façon la plus efficace et la moins onéreuse
possible », explique Claude Berrou. La solution consiste à la compacter, en éliminant le
plus de bits inutiles. Cette compression
numérique, que les spécialistes désignent
par l’expression de « codage de source », a
trouvé sa traduction concrète dans les formats que nous utilisons pour transmettre
de l’image (JPEG), du son (MP3), etc.
La compression de données vise à éliminer du message tout ce qui n’est pas utile à la
transmission de l’information, redondant.
Mais, en théorie de l’information, il y a
redondance et redondance : l’utile et l’inutile, la bonne et la mauvaise. Cela est lié à
l’autre notion héritée de Shannon, celle de
bruit : tout ce qui est susceptible de parasiter l’information contenue dans un message lorsque celui-ci transite par un canal
(quel qu’il soit) de la source au destinataire.
La présence de bruit risquant d’altérer
l’intégrité de l’information rend nécessaire
une autre opération de codage, symétrique
de la première et appelée le « codage de
canal » ou « codage correcteur d’erreurs » ;
à l’inverse de la compression, elle consiste à
ajouter de la (bonne) redondance, exactementcommeondoubleunsystèmeélectronique dans un avion ou une fusée pour éviter toute panne catastrophique.
Deux théorèmes de Shannon assignent
des limites indépassables à la compression
comme aux codes correcteurs – dans ce
second cas, les « turbocodes » mis au point
par Claude Berrou, et sans lesquels la téléphonie mobile ne fonctionnerait pas,
s’approchent de cette asymptote théorique.
Une théorie universelle
Près de soixante-dix ans après avoir été formulée, la théorie de l’information n’a pas
seulement donné son visage au monde
moderne. Elle a aussi essaimé dans d’autres
sciences. Cela tient à l’une de ses caractéristiquesessentielles,quifaitàlafoissaforceet
sa limite : son universalité.
Si elle s’intéresse à la quantité d’informationscontenuesdansunmessage,lathéorie
deShannonfaitenrevanchecomplètement
l’impassesurlaqualitédecelui-ci,sasignification – tout ce qui relève, en d’autres termes, de la sémantique. « Pour Shannon, dit
plaisamment Claude Berrou, “amour” et
“haine” ne sont que deux mots de cinq lettres
prises dans un alphabet qui en compte vingtsix. Et les réponses aux questions “Dieu existe-t-il ?” et “Va-t-il pleuvoir sur Brest
aujourd’hui ?” apportent l’une comme
l’autre un bit d’information (oui/non). »
Cetteindifférenceaucontenusémantique
du message et au support physique de
celui-ci lui permet de s’appliquer à bien
d’autres domaines que la transmission de
données numériques. « On pense évidemment à la génétique, avec les séquences d’ADN
qui s’écrivent au moyen d’un alphabet de quatre lettres [les nucléotides A, C, G, T, NDLR] et
peuvent être facilement codées en langage
binaire », souligne Patrick Flandrin. « Les
liens se multiplient aussi avec les neurosciences »,ajouteClaudeBerrou,quiétudieactuellement le fonctionnement du cerveau à travers le prisme de la théorie de l’information.
« Un champ de recherches passionnant »,
commente-t-il. On veut bien le croire ! n
Un génial excentrique
Aux Bell Labs de Murray Hill (New Jersey),
où Claude Shannon fut ingénieur de 1941
à 1972, il n’était pas rare de le voir parcourir
les couloirs en monocyle, l’une de ses
nombreuses et improbables passions.
Féru d’échecs, il a calculé que le nombre
de parties possibles autorisées par les règles
du jeu était de 10120 – nombre que les joueurs
connaissent encore sous le nom de « nombre
de Shannon ». Amateur de jonglerie,
il a consacré à cet art ancestral une ébauche
d’article scientifique servant encore de base
à la formalisation des mouvements ! On lui
doit aussi, au début des années 1950, l’une
des toutes premières réalisations concrètes
des recherches alors naissantes en intelligence artificielle : sa célèbre souris électromécanique Thésée, capable de s’orienter
seule dans un labyrinthe. (En 1955,
Claude Shannon sera l’un des organisateurs,
avec John McCarthy et Marvin Minsky,
de la conférence de Dartmouth qui donnera
le coup d’envoi aux travaux en IA). Une autre
de ses inventions, farfelues celle-là, est la
« Machine ultime », archétype des « machines
inutiles » : il s’agit d’une simple boîte présentant un bouton marche/arrêt ; si l’on appuie
sur « marche », une main mécanique sort
de la boîte et appuie sur « arrêt »... Les génies
sont parfois de grands enfants ! — Y. V.
12 //
Lundi 11 avril 2016 Les Echos
enquête
Seine-Saint-DenisConnection
Arthur Frayer-Laleix
@art_frayer
N
e lui parlez pas d’« économie souterraine », vous risqueriez de l’agacer.
Pour Sébastien Piffeteau, le viceprocureur du tribunal de Bobigny, le trafic
de drogue en Seine-Saint-Denis n’a plus
rien d’« informel » ni de « caché », ni de
quoi que ce soit de « souterrain » comme il
l’entend trop souvent. Voilà des mots qui,
certes, claquent aux oreilles comme des
coups de fusil et vous attirent aussi sec
l’attention du public. Les termes n’ont pourtant plus rien à voir avec la réalité que le
magistrat, qui dirige la division des affaires
criminelles et de la lutte contre la délinquance organisée (Dacrido), observe tous
les jours dans le « 9-3 ».
Son bureau occupe une vaste pièce toute
moquettée de gris dans les étages du palais
de justice. Des dossiers attendent un peu
partout. Assis à sa table, le vice-procureur
en sourirait presque de ces formules toutes
faites de journaliste : « La drogue est devenue un secteur d’activité à part entière dans
le département. Sans l’argent du trafic, certains quartiers ne pourraient pas vivre »,
explique-t-il.
Dans certaines cités du département le
plus pauvre de France, la drogue paie les
loyers,lescoursesausupermarchéetlesfactures d’électricité… Certains pousseront des
cris d’orfraie. C’est pourtant la réalité d’un
territoire où le chômage dépasse les 40 %
chez les jeunes de moins de 24 ans, selon le
rapport 2014 de l’Observatoire national des
zones urbaines sensibles (Onzus).
Sébastien Piffeteau et ses collègues de la
Dacrido estiment à 1 milliard d’euros le chiffre d’affaires annuel de la drogue dans le
« 9-3 ».Unchiffretrèslargementgénérépar
la résine et l’herbe de cannabis, et dans une
moindre mesure par la cocaïne, l’héroïne et
le crack. Le montant équivaut à la moitié du
budget du Conseil départemental de SeineSaint-Denis en 2015 (2,3 milliards d’euros),
deux fois le total du RSA (446 millions
d’euros) versé aux familles les plus en difficulté de la collectivité. « La plupart des jeunes gens que nous jugeons ne voient pas où est
leproblème de vendredeladrogue. C’est assez
sidérant. Ils sont nombreux à dire que c’est le
seul débouché économique », constate Nicolas Blot, l’un des deux magistrats à présider
la 13e chambre correctionnelle du tribunal
de Bobigny, la chambre spécialisée dans les
affaires de stupéfiants.
Un ancien vendeur de shit de Bondy,
rencontré autour d’un thé à la menthe à
l’automne 2015, explique la fatalité du
deal dans le département : « Dans nos
quartiers, on peut s’en sortir de trois
façons : l’école, le foot ou le deal… Mais, bon,
on n’est pas tous Einstein ou Zidane… »
« Economie de subsistance »
De fait, le cannabis est devenu, en SeineSaint-Denis, une réalité économique
aussi vitale que mortifère. Car si on ne
meurt pas d’overdose de shit, beaucoup de
morts violentes, souvent par arme à feu,
sont liées au contrôle du marché.
A la mairie de Sevran, il y en a un qui
alerte depuis des années sur l’immixtion
de l’argent du cannabis dans l’économie
réelle. Stéphane Gatignon, quarante-six
ans, est maire de la ville, depuis 2001. La
commune a quadruplé sa population en
quarante ans pour atteindre 50.000 habitants aujourd’hui. A la fin des années
2000, la ville est devenue l’une des plus
importantes plaques tournantes de la
drogue en Ile-de-France. Les quartiers des
Beaudottes et de Rougemont étaient connus dans toute la région par la qualité de
leur résine.
Dans un livre coup de poing publié en
2011, « Pour en finir avec les dealers »
(Grasset), l’édile a mis en garde contre les
dérives de cette « économie de subsistance » dont l’un des signes les plus visibles serait la multiplication des paiements en argent liquide. A l’époque, dans
le centre commercial de la ville, Beau
Sevran, « beaucoup de magasins faisaient
de gros chiffres d’affaires en liquide ». En
France, les paiements en espèces représentent 55 % de l’ensemble des transactions, selon un rapport du Trésor public
de 2012. A Sevran, « la part des sommes
payées en cash était bien plus importante »,
estime le maire.
Intervention de policiers de la CSI en 2011, après des échanges de tirs entre bandes rivales se disputant le marché de la drogue dans la Cité Basse à Sevran. Photo Ludovic/RÉA
SOCIÉTÉ // Dans certaines cités du département,
l’argent de la drogue paie les loyers, les courses
au supermarché et les factures d’électricité…
A elle seule, cette économie de moins en moins
souterraine générerait un chiffre d’affaires annuel
de 1 milliard d’euros dans le « 9-3 ».
Certains bailleurs sociaux fermeraient
les yeux sur la provenance de l’argent des
loyers. Dans son livre, Stéphane Gatignon
s’étonne de la « légèreté » avec laquelle certains d’entre euxacceptent « des sommes de
l’ordre de 30.000 euros en liquide pour
“retard de loyer” en sachant pertinemment
d’où vient cet argent… » D’autant que la loi
française, à l’époque, interdit les versements en liquide de plus de 3.000 euros.
Depuis le 1er septembre 2015, ce plafond est
passé à 1.000 euros.
700 transactions par jour pour un chiffre
d’affaires pouvant atteindre 25.000 euros.
Un bon « four » – un point de vente dans le
jargon des vendeurs –, tourne à
20.000 euros par jour de chiffre d’affaires
et emploie une vingtaine de personnes.
Une fois les salaires versés aux petites
mains et la marchandise remboursée (le
prix du kilo de résine de cannabis tourne
autour de 2.200 euros, selon l’Observatoire
français des drogues et des toxicomanies
[OFDT]), le « gérant » du point dégagerait
10.000 euros de bénéfice net.
« La plupart des jeunes gens
que nous jugeons
ne voient pas où est
le problème de vendre
de la drogue. Ils sont
nombreux à dire que c’est le
seul débouché économique. »
NICOLAS BLOT
Magistrat au tribunal de Bobigny
700 transactions par jour
Après l’intervention répétée des forces de
police à Sevran au début des années 2010,
le gros du commerce de drogue s’est
déporté dans les communes et les départements voisins. Sans rien changer au fond
du problème. « A Sevran, l’intensité du deal
est aujourd’hui à 35 % de ce qu’il était à l’époque », estime Stéphane Gatignon.
Sur le mur de son bureau, Sébastien Piffeteau, le vice-procureur, a punaisé une
grande carte de la Seine-Saint-Denis.
Depuis longtemps, les points de vente sont
identifiés. Le magistrat fait glisser son
index sur la ligne figurant le boulevard
périphérique parisien, limite physique
entre la capitale et la petite couronne :
« Les principaux points de vente de cannabis
sont aux portes de Paris et près des stations
de RER. » Il y a les cités Soubise et EmileCordon dans le vieux Saint-Ouen (le VSO),
le quartier Zola-Arago plus au sud de la
commune ; le quartier de la Capsulerie à
Bagnolet ; la cité des 4.000 à La Courneuve ; La Noue à Montreuil ; les Beaudottes à Sevran ; les Mille-Mille à Aulnaysous-Bois… La cité du Clos Saint-Lazare, à
Stains, est connue de longue date pour
commercialiser l’héroïne. La ville de SaintDenis et la cité Gabriel-Péri, elles, sont
confrontées à la vente de crack depuis
quelques années.
Selon la Dacrido, les points les plus
d y n a m i q u e s e n r e g i s t r e n t j u s q u’à
D
Les points à retenir
trafic de drogue
•n’aLeplus
rien d’« informel »
ni de « caché » en Seine-SaintDenis. Dans certains quartiers
il est même devenu un secteur
d’activité à part entière.
C’est la triste réalité
d’un territoire où le chômage
dépasse les 40 %
chez les jeunes
de moins de 24 ans.
Selon les estimations des
juges, la vente de stupéfiants
générerait 1 milliard
d’euros de revenus annuels
dans le « 9-3 ». Presque la
moitié du budget du Conseil
départemental de SeineSaint-Denis en 2015.
L’un des signes les plus
visibles de cette économie
parallèle serait
la multiplication
des paiements
en argent liquide.
•
•
•
Unguetteur,celuiquiprévientdel’arrivée
de la police, touche de 50 à 60 euros la journée. Un vendeur, celui qui effectue la transaction, gagnera entre 80 et 100 euros.
Même salaire pour le réapprovisionneur
chargé d’alimenter le point de vente en produits. Pour tous ces postes, le salaire est fixe
etconnudèsledébutdelajournéedetravail.
« Avec souvent, le kebab du midi offert », précise le chef de la Dacrido, comme un équivalent aux tickets repas de l’économie légale.
Le « gérant », le responsable d’un point de
vente, engrange, lui, au minimum, plusieurs centaines d’euros, son salaire dépendant du produit des ventes de la journée.
Comme dans l’économie légale, le
« business » a ses métiers en tension. « Les
gérants ont du mal à recruter des vendeurs
car ils sont très exposés en cas d’arrivée de la
police », explique Corinne Goetzmann, la
seconde magistrate à présider la 13e chambre correctionnelle. A l’inverse, les postes
de guetteur, souvent occupés par des
mineurs, servent de premières expériences dans le « business ». Des « stages »
pour se faire la main en quelque sorte.
Nathalie Barbier, ancienne bâtonnière et
avocate depuis 1989 au barreau de Bobigny, a observé l’évolution du trafic en vingtcinq ans : « La population jugée pour stupéfiants a beaucoup rajeuni. Au début des
années 1990, les prévenus avaient 35-40 ans,
maintenant ils ont tout juste 18 ans. »
Dans les cités Soubise et Emile-Cordon,
à Saint-Ouen, on voit de jeunes garçons
sans emploi venir du Val-de-Marne et du
Val-d’Oise proposer leurs services pour
officier comme guetteurs à la journée.
Soldes et promotions
Les trafiquants pratiquent aussi les offres
commerciales comme n’importe quel
autre secteur d’activité : « Ils vont faire
–30 % sur la cocaïne ou proposer deux barrettesdeshitpourleprixd’une »,détailleStéphane Gatignon, le maire de Sevran. Du fait
d’un marché du cannabis aujourd’hui très
concurrentiel, beaucoup de réseaux ont
travaillé la qualité du produit vendu. Le
taux de THC (ce qui provoque les effets psychoactifs) n’a cessé d’augmenter, passant de
8 % au milieu des années 2000 à plus de
20 % aujourd’hui, notamment grâce à une
production d’herbe génétiquement modifiée produite sous serre aux Pays-Bas, dont
la plus connue est appelée Amnesia.
Lemarchédoitaussifairefaceauxcontractionsdel’économieofficielle.Aprèslacrisede
2008,unepartiedesclients« appartenantaux
classes moyennes » se sont « paupérisés »,
comme le note l’OFDT dans son rapport
2015 : pour s’adapter, les dealers ont mis à disposition des « doses de plus en plus fractionnées, quel que soit le produit, pour être vendues
à des prix plus accessibles ». L’embauche s’en
estaussiressentie.« Lessalairesdespetitstrafiquants ont baissé après la crise des “subprimes”.S’ilsnel’acceptaientpas,d’autresderrière
étaient prêts à prendre leur place », explique le
maire de Sevran.
Face à un marché très structuré, la justice
peine à apporter une réponse efficace. La
13e chambre de Bobigny ne juge, le plus souvent, que des sans-grade du trafic qui retourneront fissa sur le « ter-ter » (le terrain) sitôt
leur affaire jugée. Lors des quelques grosses
affaires, l’essentiel des avoirs financiers
échappe aux juges. « Parfois, un trafiquant
aura ouvert une sandwicherie en banlieue.
Mais il ne sera propriétaire que du fonds de
commerce, jamais des murs », déplore Sébastien Piffeteau. « On saisit alors une broche à
kebabetquelquesfrigos.Ilyenapourquelques
centaines d’euros tout au plus. » L’essentiel de
l’argent file à l’étranger, au Maghreb notamment. Corinne Goetzmann, la présidente de
la 13e chambre, se désole : « Il nous faudrait
plusdemoyensd’enquête,maislacoopération
internationale n’est pas du tout efficace. De ce
côté-là, il y a encore beaucoup à faire. » n
Lundi 11 avril 2016
Les Echos
,
// 13
Budget de l’Etat 2015 : 372,6 milliards d’euros // PIB 2014 : 2.132,4 milliards d’euros (à prix courants)
// Plafond Sécurité sociale : 3.218 euros/mois à partir du 01-01-2016 // SMIC horaire : 9,67 euros à
partir du 01-01-2016 // Capitalisation boursière de Paris : 1.196,9 milliards d’euros (au 06-01-2016)
// Indice des prix (base 100 en 1998) : 127,95 en décembre 2015 // Taux de base bancaire : 6,60 %
à partir du 15-10-2001 // Taux de chômage (BIT) : 10,2 % au 3e trimestre 2015 // Dette publique :
2.103,2 milliards d’euros (fin du 3e trimestre 2015)
Les chiffres
de l’économie
EN FRANCE
À L’ÉTRANGER
LA PHOTO DU JOUR
POLLUTION DES PASTILLES
POUR LES VÉHICULES PROPRES
EN JUILLET
UKRAINE DÉMISSION
DU PREMIER MINISTRE
ARSENI IATSENIOUK
La ministre de l’Ecologie, Ségolène
Royal, a indiqué dimanche que le dispositifdespastillesautorisantlacirculation
auxvéhicules« propres »lorsdespicsde
pollution serait mis en place à partir du
1er juillet. « Ceux qui ne l’auront pas,
quand les maires décideront de la circulation restreinte, ne pourront pas rouler ces
jours-là », a ajouté la ministre. Annoncé
en juin 2015, le dispositif devait initialement être instauré à compter de janvier.
Le Premier ministre ukrainien,
Arseni Iatseniouk, vivement critiqué
notamment pour le retard pris dans
la mise en œuvre de réformes, a
annoncé dimanche à la télévision
ukrainienne avoir démissionné de
son poste. « J’ai décidé de quitter ma
fonction de Premier ministre de
l’Ukraine », a-t-il déclaré dans un
message diffusé à la télévision ukrainienne et cité par l’agence de presse
Interfax-Ukraine.
La celluledjihadistedémantelée
àBruxellesvisait ànouveauParis
MÉDIAS VALLS TENTE D’ÉTEINDRE
LA POLÉMIQUE SUR LES VISAS
REFUSÉS PAR L’ALGÉRIE
INDE PLUS DE CENT MORTS
LORS D’UN FEU D’ARTIFICE
Farouk Batiche/AFP
Le journal français « Le Monde » a
« porté atteinte au prestige et à l’honneur » du président algérien Abdelaziz
Bouteflika « de manière gratuite », a
affirmé dimanche le Premier ministre
algérien pour justifier le refus d’un visa
à un journaliste du « Monde » devant
couvrir la visite de Manuel Valls. Ce dernier a de son côté tenté de clore la polémique en jugeant que « (s) es messages
étaient passés » et qu’il fallait désormais se « tourner vers l’avenir ».
Un incendie provoqué par un feu
d’artifice mal maîtrisé a fait plus de
cent morts dans la nuit de samedi à
dimanche dans un temple du sudouest de l’Inde, où des milliers de
familles étaient massées pour le
spectacle. Des centaines de personnes ont été blessées, pour certaines
grièvement brûlées, dans cet incendie dans le temple hindou de Puttingal Devi dans la ville côtière de Paravur (Kerala), lors de ces célébrations
liées au Nouvel An hindou.
GRÈCE DES DIZAINES DE
MIGRANTS BLESSÉS À LA
FRONTIÈRE AVEC LA MACÉDOINE
RELIGION À ARGENTEUIL, PLUS DE
200.000 PÈLERINS ONT ADMIRÉ LA
« SAINTE TUNIQUE DU CHRIST »
Plusde200.000personnessontvenues
admirer la tunique qu’aurait portée
Jésus dans les heures précédant sa
mort, a annoncé le recteur de la basilique d’Argenteuil (Val-d’Oise) dimanche, au dernier jour de l’ostension de
cette relique. Le vêtement, qui figure
parmi les trois grandes reliques de la
Passion, avec le suaire d’Oviedo et le
linceul de Turin, est exposé depuis fin
mars dans la basilique d’Argenteuil.
PARIS-ROUBAIX VICTOIRE
SURPRISE DE L’AUSTRALIEN
MATHEW HAYMAN
L’Au s t r a l i e n M a t h e w H ay m a n ,
37 ans, a créé la sensation dimanche
dans Paris-Roubaix, la « reine des
classiques » cyclistes, dont il a remporté la 114e édition, riche en rebondissements. Hayman a devancé au
sprint le Belge Tom Boonen, privé
d’une 5e victoire historique, le Britannique Ian Stannard et le Belge Sep
Vanmarcke au bout des 257,5 kilomètres. Le Suisse Fabian Cancellara, triple vainqueur de la course, a été définitivement retardé sur chute.
Bulent Kilic/AFP
CULTURE LA FRANC-MAÇONNERIE
S’EXPOSE À LA BNF
A partir de ce mardi et jusqu’au
24 juillet, la Bibliothèque nationale
de France consacre à la franc-maçonnerie une exposition. Quelque
450 pièces (manuscrits, livres rares,
objets rituels, peintures, films...) sont
présentées, témoignages de l’histoire
complexe et contrariée de ces fraternités initiatiques nées à Londres
dans leur forme moderne il y a bientôt 300 ans (en 1717) et implantées en
France dès 1725.
Mohamed Abrini, complice de Salah Abdeslam, sous les verrous.
Des dizaines de migrants ont été blessés dimanche à Idomeni lorsque la
police macédonienne a tiré des gaz
lacrymogènes contre un groupe de
migrants qui tentait de forcer la barrière à la frontière gréco-macédonienne, a indiqué un responsable de
Médecins sans frontières. Certains
migrants auraient été blessés « par
des balles en plastique », accusation
rejetée par la police macédonienne.
TCHAD FORTE PARTICIPATION
À L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE
Les Tchadiens ont voté en nombre
dimanche pour élire leur président
parmi 13 candidats, dont le chef de
l’Etat, Idriss Déby Itno, qui brigue un
cinquième mandat après vingt-six ans
de pouvoir sans partage. Les bureaux
de vote ont ouvert peu après 7 heures
(6 heures GMT) pour le premier tour
du scrutin et doivent fermer à 18 heures
(17 heures GMT). Nomades, militaires
etréfugiésontvotédèssamedi.Leprésident actuel, Idriss Déby Itno, est le
grand favori du scrutin.
PÉROU KEIKO FUJIMORI
GRANDE FAVORITE
DE L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE
LesPéruviensontvotédimanchepourle
premier tour de l’élection présidentielle,
avec Keiko Fujimori comme grande
favorite malgré le passé controversé de
sonpère,dansunclimatperturbéaulendemain d’attaques meurtrières de l’exguérilla maoïste. Les bureaux de vote
ontouvertà8 heures(13 heuresGMT)et
ont fermé huit heures plus tard.
Mohamed Abrini, qui était l’homme le plus recherché d’Europe a été placé sous mandat d’arrêt samedi. Au lendemain
de son arrestation, il a reconnu qu’il était le troisième homme présent lors de l’attentat à l’aéroport de Zaventem. Photo AFP
Massimo Prandi
[email protected]
neldanslequartierpopulairede
Rosengård, à Malmö. Les
enquêteurs belges le soupçonnent d’être l’individu qui
s’adresse brièvement au kamikaze qui s’est fait exploser dans
une station du métro de Bruxelles, Khalid El Bakraoui. Quant à
Mohamed Abrini, le plus gros
poisson pris dans le filet tendu
vendredi par les forces de l’ordre
belges, il a été « inculpé de participationauxactivitésd’ungroupe
terroriste, d’assassinats terroristes et de tentatives d’assassinats
terroristes » dans le dossier des
attaques du 22 mars à Bruxelles,
a annoncé dimanche le parquet
fédéral belge.
L
e mystérieux troisième
homme de la tuerie de
l’aéroport de Bruxelles
du22marsadésormaisunnom.
Il s'agit de Mohamed Abrini,
l’ami d’enfance des frères
Abdeslam,quiaétécomplicedu
plus jeune des deux, Salah, dans
l’organisation des massacres
parisiens du 13 novembre dernier. Le terroriste islamiste belgo-marocain de 31 ans a été
interpellé vendredi après-midi
lors d’un raid éclair, en pleine
rue, dans la commune bruxelloise d’Anderlecht. Avec lui ont
fini sous les verrous cinq autres
hommes au terme d’une opération de police complexe. Le plus
« intéressant » parmi ces cinq
autres terroristes présumés est
le Suédois Osama Krayem,
23 ans, un passé de petit crimi-
AUJOURD’HUI
14
15
14
Brest
Caen
Rouen
15
Tours
15
Poitiers
15
Limoges
19
Bayonne
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Brive
avec
19
Reims
17
19
Strasbourg
18
23
Perpignan
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6/20
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21
Grenoble
MERCREDI
7/15
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Montpellier
MARDI
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Lyon
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Toulouse
6/17
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Belfort
Dijon
19
ClermontFerrand
8/16
19
Metz
19
19 Nancy
Troyes
14
Bourges
qui avançait à grands pas qu’ils
ont finalement décidé dans
l’urgence de frapper Bruxelles »,
explique le parquet fédéral
belge dans un communiqué.
Les enquêteurs ont retrouvé
les plans de l’attaque prévue à
Paris lors des perquisitions qui
ont suivi l’arrestation d’Abrini.
Le centre commercial de la
Défense était visé, ainsi qu’une
association catholique conservatrice. Le repentir du BelgoMarocain est cependant pris
avec des pincettes par certains
experts, pour qui Mohamed
Abrini pourrait mentir pour
protéger le reste du réseau.
En attendant, des proches de
Salah Abdeslam et de Mohamed Abrini les encouragent à
parler. A la sortie de la prison de
Bruges où est incarcéré le premier, son père a déclaré à
Europe 1 qu’il espère « que tout
le monde va parler ». n
LA MÉTÉo
20
Lille
18
Amiens
Paris
14
Orleans
14
Nantes
Bordeaux
Le Belgo-Marocain est également accusé en France d’avoir
apporté un soutien logistique
aux tueurs du 13 novembre à
17
13
Rennes
19
Progression rapide
de la traque
Paris. Plusieurs sources prétendent qu’Abrini aurait déjà commencé à collaborer avec la justice. Abrini aurait avoué être le
troisième homme de l’aéroport
de Bruxelles, qui, à la différence
de ses deux complices, ne s’est
pas fait exploser. Il aurait expliqué que les attaques de Bruxelles ont été décidées dans
l’urgence en raison de la progression rapide de la traque de
la cellule islamiste dont il faisait
partie, après l’arrestation de
Salah Abdeslam. Les attentats
dans la capitale belge auraient
représenté une sorte de repli
par rapport aux projets du
groupe, qui préparait d’autres
tueries en France.
« Le parquet fédéral confirme
qu’il ressort de plusieurs éléments de l’enquête que l’objectif
dugroupeterroristeétaitdefrapper à nouveau la France et que
c’est pris de court par l’enquête
12/21
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Marseille
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Bastia
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Ajaccio
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SHANGHAI
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SYDNEY
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TOKYO
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TORONTO
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ZURICH
Avec la smartflower™ POP, commercialisée par EDF ENR en France, chacun peut devenir acteur
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Lundi 11 avril 2016
www.lesechos.fr
L’application
du groupe
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a conquis
700 millions
de personnes.
// P. 24
DEVISES EUR/GBP 0,8086 EUR/JPY 1,2354 EUR/CHF 1,0877 GBP/USD 1,411 USD/JPY 1,0844 USD/CHF 0,9537 TAUX EONIA -0,334 LIFFE EURIBOR 3 MOIS -0,247 OAT 10 ANS 0,3777 T-BONDS 10 ANS 1,7215
INDUSTRIE & SERVICES
ALIMENTATION
DERNIÈRE HEURE
Les prix agricoles découplés des
prix à la consommation.
Airbus privéde crédits export
britanniques,français etallemands
// P. 16 ET L’ÉDITORIAL
DE FRANÇOIS VIDAL PAGE 8
IMMOBILIER
Construction de logements : Hollande veut muscler la reprise. // P. 17
TRANSPORT
Les routiers étrangers en France
seront payés au SMIC. // P. 17
Martine Robert
[email protected]
Fred Dufour/AFP
SHANDONG RUYI
Pourquoi le chinois veut récupérer
Sandro et Maje. // P. 18
DCNS
Le constructeur naval à l’offensive
pour livrer des sous-marins
à la Norvège. // P. 19
REED
L’organisateur de Salons
et les antiquaires s’écharpent
sur la Biennale. // P. 20
HIGH-TECH & MÉDIAS
VIVENDI
La multinationale pose
la première pierre d’un groupe
de télévision « latin ». // P. 21
ET « CRIBLE » PAGE 34
INTERNET
Certains clients de l’avionneur européen, qui ont passé commande grâce à des prêts bancaires garantis par les Etats,
risquent de ne pas pouvoir prendre livraison de leurs appareils. Photo Airbus
NUMÉRO 23
Plusieurs pays ont suspendu
leur soutien aux ventes
de l’avionneur, après la
découverte d’irrégularités.
De plus en plus sollicitée, la CNIL
veut élargir ses prérogatives. // P. 22
L’affaire de la chaîne de la TNT est
devenue une source d’inspiration
du législateur. // P. 22
PME & RÉGIONS
CENTRE
Sephora
Bruno Trévidic
[email protected]
et Anne Bauer
@annebauerbrux
La Cosmetic Valley se connecte
à la beauté 3.0. // P. 25
FINANCE & MARCHÉS
BANQUE
Des baisses d’effectifs plus modérées en France en 2015. // P. 27
BANQUE
Crédit immobilier : les banques
espagnoles condamnées. // P. 28
BOURSE
Vers une nouvelle baisse des
résultats des entreprises américaines à Wall Street. // P. 29
DETTE
Mozambique : les investisseurs dans
les filets des « tuna bonds ». // P. 30
LES ÉCHOS BUSINESS
CARNET // P. 33
SUR
DANS
« LA CHRONIQUE
BOURSE »
À 12H ET 17H30
DU LUNDI AU VENDREDI
Art :l’empire
Bouvier
toujours plus
écorné
Airbus privé d’aides à l’exportation au
Royaume-Uni, en France et en Allemagne :
telle est la situation inédite dans laquelle se
retrouve le groupe européen, à la suite de
l’ouverture d’une enquête préliminaire au
Royaume-Uni sur des irrégularités dans des
demandes de crédit export. Après Londres
lundi dernier, Paris et Berlin ont en effet
décidé de ne plus garantir certains crédits
finançantdesventesd’Airbusàl’exportation,
pour la durée de l’enquête. Une décision
révélée par l’agence Reuters, mais qui semblaitattendue,sachantque80 %desdossiers
garantis par l’agence britannique ECGD le
sontaussiconjointementparseséquivalents
français Coface et allemand Euler Hermes,
chacunapportantsacautionauproratadela
part de l’avion fabriqué dans son pays.
« Nous ne sommes pas surpris, affirmait-on vendredi au siège d’Airbus. C’est la
procédure normale, sachant que les agences
de crédit export travaillent ensemble. Nous
espérons que le problème sera résolu rapidement. » Selon Airbus, qui a lui-même alerté
les autorités britanniques, l’avionneur
aurait omis d’indiquer le rôle joué par des
« consultants » sur certains contrats. Or la
réglementation britannique, particulièrement sourcilleuse depuis une série de scandales de commissions occultes sur des contrats d’armement, fait obligation d’indiquer
nonseulementl’identitédeséventuelsintermédiaires, mais aussi le montant et l’objet
des commissions et rémunérations versées.
En France et en Allemagne, ces détails doivent également être fournis aux autorités,
mais seulement si elles en font la demande.
Convaincre de sa bonne foi
Airbus va donc devoir tout mettre sur la
table pour convaincre de sa bonne foi le
Serious Fraud Office britannique, chargé de
l’enquête préliminaire. Mais, en attendant,
certains de ses clients, qui ont passé com-
mande grâce à des prêts bancaires garantis
par les Etats français, britannique et allemand, risquent d’avoir à refaire leur plan de
financement, sous peine de ne pas pouvoir
prendre livraison de leurs avions. Et ceux
qui comptaient sur ce coup de pouce des
Etats européens pour boucler à moindres
frais leurs projets de financement devront
patienter ou réviser leurs plans.
Airbus s’efforce de rassurer en soulignantquelescréditsexportnereprésentent
plus, aujourd’hui, que 6 % de ses livraisons,
contre de 30 % à 40 % en 2009, au pire de la
crise financière qui avait asséché les crédits
bancaires. Cependant, rien qu’en 2015, le
montant des crédits garantis par la Coface
pour des ventes d’Airbus s’élevait tout de
même à plus de 1,2 milliard de dollars, pour
des clients aussi divers qu’Emirates, Air
China, Turkish Airlines, China Southern,
Korean Airlines, Thai Airways…
Heureusement pour Airbus, son principalconcurrent,Boeing,estluiaussiprivédes
crédits export de l’ExIm Bank, à la suite d’un
bras de fer politique entre démocrates et
républicains. Une situation qui dure depuis
juillet et qui aurait déjà fait perdre à Boeing
plusieurs contrats d’avions et de satellites. n
Le géantjaponais dupneu Bridgestone
en passedereprendre Speedy
Philippe Bertrand
[email protected]
Speedy pourrait reprend la nationalité japonaise, selon l’expression de « Capital
Finance ». La publication de Groupe Les
Echos spécialisée dans le capital-investissement indique dans son dernier numéro que
la chaîne de centres auto serait entrée en
négociations exclusives avec Bridgestone, le
numéro un mondial des pneumatiques.
SpeedyaappartenuaugroupeKwikFit,propriété du japonais Itochu jusqu’en 2011, date
de son rachat par son management et son
président actuel, Jacques Le Foll, appuyé
parMCBCapitalPartners(entitéde« private
equity » de Mauritius Commercial Bank).
« Aucune information ne filtre quant à la
valorisation de l’exploitant de centres d’entretien automobile, mais le prix évoluerait néanmoins sous la barre des 100 millions », écrit
« Capital Finance ». « La motivation principale de Bridgestone ne repose pas sur les performances financières de Speedy [4,6 millions d’euros d’excédent brut d’exploitation
en 2015, NDLR], mais davantage sur sa proprestratégied’intégrationverticalesurlemarché tricolore », confie encore un proche du
dossier à l’hebdomadaire spécialisé.
Extension des services
Cinq ans après sa reprise par celui qui a
lancé Toys’R’Us en France, la chaîne, qui
compte 476 points de vente (pour moitié
intégrés et pour moitié franchisés), est toutefois en voie de redressement. Son chiffre
d’affaires a atteint les 280 millions d’euros
en 2015, en hausse de 2 %. Son excédent
brut d’exploitation (Ebitda) est repassé
dans le vert, à 4,6 millions d’euros. « Nous
visons les 10 millions dans les deux à trois
ans », expliquait récemment Jacques Le
Foll aux « Echos ». Grâce, notamment, à
l’extension de ses services : systèmes de climatisation, révisions complètes dites
« constructeur », remplacement des courroies de transmission, électronique embarquée, organes de dépollution. Le rachat par
Bridgestone marquerait la fin d’un autre
projet : le rapprochement avec le concurrent Feu Vert, un moment envisagé. n
Cette fois, c’est fait : quelques mois
après celle de Paris, la Pinacothèque de
Singapour ferme. Moins d’un an après
son ouverture. Pourquoi une telle précipitation ? Officiellement, c’est un fiasco
de fréquentation : le musée n’a pas
trouvé son public. Officieusement, c’est
plutôt une nouvelle pierre de l’empire
édifié par Yves Bouvier, impliqué dans
l’un des plus gros scandales sur le marché de l’art, qui s’écroule. Le roi des
ports francs, premier locataire de celui
de Genève, propriétaire de celui de
Luxembourg, est en effet associé dans
cette Pinacothèque à Marc Restellini, le
fondateur du modèle parisien, dont le
concept était de monter des expositions
grâce à des prêts de collectionneurs.
Opérateur aussi du port franc de Singapour,oùsontstockéesdenombreuses
œuvres d’art, Yves Bouvier avait vu dans
les ambitions culturelles du gouvernementsingapourienunedoubleopportunité : doper le business du port franc voisin ; mais, surtout, valoriser les œuvres
exposées en leur offrant une légitimité
muséale. Comme l’homme d’affaires
suisse(résidentsingapourien)nesecontente pas de louer des mètres carrés de
port franc mais joue aussi les marchands d’art, le musée était un moyen
supplémentaire d’accroître son réseau,
tout en contribuant à faire monter la
cote de certaines œuvres et en enregistrant ainsi de substantielles plus-values.
Une ardoise salée
C’est en 2008 qu’Yves Bouvier met en
relation Marc Restellini avec les autorités singapouriennes. Il devient actionnaire de la société Art Heritage
Singapore, créée pour gérer cette Pinacothèque inaugurée cinq ans plus tard,
en mai 2015, avec « Le Mythe Cléopâtre », déjà montrée à Paris. Quand, à
l’automne dernier, on apprend les difficultés financières de la Pinacothèque
de Paris – elle a vu trop grand, avec le
deuxième lieu ouvert en 2011 à côté du
premier espace inauguré en 2007 à la
Madeleine –, Marc Restellini persiste à
Singapour, où il lance en janvier l’exposition « Pressionism » sur les graffitis.
La Pinacothèque
de Singapour ferme
à son tour, quelques mois
après celle de Paris.
Pourtant, vendredi dernier, la Pinacothèque de la ville-Etat ferme à son
tour, en laissant, comme à Paris, une
ardoise salée à ses prestataires. Arthemisia Group, l’organisateur du « Mythe de Cléopâtre », a intenté un procès
à Art Heritage Singapore pour une facture de 435.000 euros non réglée, tandis que l’agence Mediatropy réclame
110.000 dollars pour un mur interactif.
Le jugement devait être rendu ces
jours-ci, mais Arthemisia craint l’annonce d’une faillite de la Pinacothèque
qui lui laisserait de lourds impayés.
Difficile de ne pas voir dans tout cela le
désengagement d’Yves Bouvier, accusé
à Monaco et à Singapour d’escroquerie
par le milliardaire russe Dmitri Rybolovlev. Le 22 mars, la Haute Cour de justice de Singapour a rejeté la demande
du Suisse de suspendre la poursuite
civile déposée contre lui à Singapour
par l’oligarque russe. n
Imaginechina
L’ogre WeChat décomplexe
la Chine
16 //
Lundi 11 avril 2016 Les Echos
INDUSTRIE
&SERVICES Lesprixagricoles découplés
desprixà la consommation
l L’Observatoire des prix et des marges publie son rapport annuel.
l Toutes les baisses ne sont pas répercutées aux consommateurs.
l Les marges des distributeurs diminuent encore légèrement.
à suivre
Il a dit
ALIMENTATION
Fréquentation étrangère record en 2015
TOURISME — La France a conservé son rang de première destination touristique mondiale l’an dernier, avec un total d’arrivées de visiteurs internationaux record, à 84,5 millions, en
hausse de 0,9 % par rapport à 2014. Ce résultat, communiqué
vendredi dernier, eut été meilleur sans les attaques terroristes.
Par ailleurs, la France a bénéficié d’un afflux de touristes asiatiques. Pour la première fois, elle a accueilli plus de 2 millions
de visiteurs chinois.
a Plus d’informations sur lesechos.fr/industrie-services
Récupération réussie d’une fusée
du californien SpaceX
ESPACE — La société californienne SpaceX a réussi pour la pre-
mière fois vendredi, après cinq tentatives, à faire poser en douceur le premier étage de sa fusée Falcon 9 sur une barge dans
l’océan Atlantique. Son dirigeant, Elon Musk, s’est félicité du
succès de l’opération : « Je pense que c’est une bonne étape pour
l’avenir des vols spatiaux, car cela réduira les coûts. » Ce succès
pourrait redistribuer les cartes sur le marché du lancement de
satellites, dominé notamment par Arianespace.
L’italien Prada voit sa rentabilité
de nouveau reculer en 2015
LUXE — Prada a vu son bénéfice net reculer de 26,5 %, à 331 millions d’euros en 2015. Il s’agit du mauvais résultat depuis cinq ans
du groupe de luxe italien. Le chiffre d’affaires est resté stable à
3,5 milliards d’euros, grâce à l’Europe et au Japon. En Asie,
notamment en Chine, il a chuté de 16 % à taux constants. Patrizio
Bertelli, le patron de Prada, a indiqué que la maison avait « mis en
œuvre une profonde révision de tous les processus opérationnels »,
dont les résultats « seront visibles déjà dans les prochains mois ».
Alibaba va
développer le
rugby en Chine
PHILIPPE CHALMIN
Président de l’Observatoire
de la formation des prix
et des marges
données ne sont pas disponibles. La
marge nette des distributeurs n’est
connue que pour 2014. Quant aux
industriels, les données ne sont que
sectoriellesetremontentà2013.Raison pour laquelle le gouvernement
veut les contraindre à tous publier
leurs données par le biais du projet
de loi Sapin 2… Mais l’Observatoire
donnetoutdemêmedesindications
utiles. Dans les données de cadrage
de son rapport, il indique : « La nouvelle baisse des prix agricoles en 2015
paraît une nouvelle fois n’avoir été
transmise que partiellement par
l’aval industriel et/ou commercial. »
Pour les produits carnés, par
exemple, la baisse des prix à la production, notamment pour le porc,
est liée à l’embargo sur la Russie.
L’Observatoire note, là, que « le
maillon industriel a […] généralement transmis la baisse du coût ». De
son côté, la marge brute du rayon
boucherie des supers et hypers progresse légèrement, mais pas la
marge nette (voir ci-dessous).
Une analyse peu rassurante
Danslelait,lesprixdelaproduction
ont dégringolé de 15 % à cause de la
baisse de la demande mondiale et
de la surproduction ailleurs en
Europe. Les prix à la consommationn’ontbaisséquede1 %.L’Observatoire montre que pourtant la
marge nette 2014 des magasins a
diminué, en raison de la hausse
desfraisdepersonnel,maisausside
la progression de 3 % du prix « sor-
tie industrie »…Toutes les baisses
ne sont pas répercutées.
Au final, Philippe Chalmin livre
uneanalysepeurassurantepourles
professionnels. « Le monde agricole
vient de connaître une véritable
“révolution culturelle” avec la disparition quasi totale des mécanismes
d’encadrement des marchés qui, pendant un demi-siècle, avaient contribué à stabiliser les prix européens.
[…] La plupart des prix européens
sont désormais en prise directe avec
lesmarchésmondiaux. »Unedéconnexion des prix à la consommation,
mais aussi du seul marché français.
(
Lire l’éditorial
de François Vidal
Page 8
fournisseurs vont investir pour
10 milliards de dirhams (912 millions d’euros) au Maroc dans le
but d’y construire un « écosystème industriel », a indiqué
le ministre marocain de l’Industrie. « Ce projet stratégique à
lui seul va donner 50.000 nouveaux emplois », s’est félicité
Moulay Hafid Elalamy. L’investissement vise à densifier
l’intégration locale du constructeur automobile.
Bertrand Guay/AFP
AUTOMOBILE — Renault et ses
ÉNERGIE — Deux jours après son
AG, le fabricant de tubes sans
soudure a lancé vendredi son
augmentation de capital d’environ 1 milliard d’euros. Sumitomo
et bpifrance souscriront finalem e n t 5 1 4 m i l l i o n s d ’O R A , à
un prix d’action sous-jacente
de 11 euros, comme prévu. La
part ouverte au public, 480 millions, sera effectuée au prix de
2,21 euros, représentant une
décote de 62,6 % par rapport au
cours de la veille. Le titre a perdu
0,63 % vendredi, à 6,28 euros.
Vallourec
Vallourec
a lancé sa
recapitalisation
« La sphère agricole
et la sphère
alimentaire
fonctionnent de plus
en plus comme deux
univers aux logiques
différentes. »
Pour les magasins, tous les rayons ne sont pas rentables
La boucherie, un rayon déficitaire
SPORT — Le géant chinois de
l’e-commerce Alibaba a signé
dimanche un partenariat avec
World Rugby afin de développer
le rugby en Chine. Alisports,
filiale d’Alibaba, doit prendre en
charge la refonte complète des
bases du rugby en Chine. L’entreprise va mettre en place un programme d’entraînement et d’éducation, diffusera des contenus de
World Rugby sur des plates-formes Internet et organisera des
tournois avec World Rugby.
Shutterstock
Renault :
900 millions
d’euros investis
au Maroc
« Sur une longue période dans un
régime de concurrence […], personne
ne s’en met plein les poches. » En
conclusion de l’avant-propos du
cinquième rapport de l’Observatoire de la formation des prix et
des marges, qui doit être publié
ce lundi et que « Les Echos » ont
consulté, son président, Philippe
Chalmin, émet un jugement de
Salomon très politique. Pour
autant, le document pointe une
tendance lourde et préoccupante :
« L’écart est net en termes de prix et
la relation de plus en plus complexe
entre les prix agricoles et ceux des
produits achetés par le consommateur », indique l’économiste.
Globalement, 2015 a été marquée
par une nouvelle baisse moyenne
de 2,4 % des prix agricoles, qui suivait la baisse de 5,3 % enregistrée
en 2014. Seuls les fruits et légumes,
ainsi que les œufs, ont été relativement épargnés. L’élevage bovin laitier a subi, lui, une véritable chute,
de 15 %. « La baisse s’observe également pour les prix des produits des
industries alimentaires, qui diminuent de nouveau de près de 2 %
en 2015 », note le rapport. Seule
exception : les pâtes alimentaires.
Pour autant, les prix à la consommation sont restés stables, à +0,5 %.
Que s’est-il donc passé entre les
champs et les rayons des supermarchés ? Malheureusement, toutes les
Pour la viande, selon les espèces, les prix
à la production ont baissé en 2015 de 1,4 %
à 7,2 %. Trois raisons : l’embargo sur la
Russie pour le porc, la baisse de la
demande et la crise du lait qui a envoyé
plus de vaches laitières à l’abattoir. Parallèlement, les prix à la consommation sont
restés stables. Pour autant, l’analyse des
marges nettes montre une baisse pour
l’abattage (à 10 centimes le kilo) et que la
distribution perdait en 2014 2 euros pour
100 de ventes au rayon boucherie.
Le lait : chute des prix à la production, marge nette 0 en magasin
Malgré la forte baisse de 15 % des prix à la
production, en 2015 les prix à la consommation n’ont baissé que de 1 %. L’Observatoire
de la formation des prix et des marges
note que « l’indicateur de marge brute des
transformateurs augmente » et que « l’indicateur de marge brute en grandes surfaces présente également des hausses ». En
2014, la marge nette des magasins a diminué, devenant nulle (0,1 %) en raison de la
hausse de 3 % du prix « sortie industrie ».
Pierre Verdy/AFP
Shutterstock
Philippe Bertrand
[email protected]
La charcuterie : un rayon rentable
pour les hypers et les supers
En 2014, la marge nette des rayons charcuterie des grandes surfaces a augmenté,
passant à 5,7 % du chiffre d’affaires.
En libre-service, cet étal emploie peu de
personnel. Et tous les produits vendus ne
sont pas fabriqués avec du porc français.
En 2015, les producteurs ont subi une
crise sans précédent à cause de l’embargo
sur la Russie. Mais l’Observatoire des prix
ne note qu’une petite baisse sur la viande
de porc frais et le jambon cuit.
INDUSTRIE & SERVICES // 17
Les Echos Lundi 11 avril 2016
Lesroutiers
étrangers
enFranceseront
payésauSMIC
Constructiondelogements :
Hollandeveutmusclerlareprise
l L’avantage fiscal Pinel aux investisseurs locatifs est prolongé jusqu’à fin 2017.
l Pour doper la construction à proximité des quartiers en rénovation urbaine,
l’Elysée veut aussi étendre la TVA à taux réduit.
IMMOBILIER
Myriam Chauvot
[email protected]
Le nouveau régime prévaudra également dans le cadre
du transport international. Photo Shutterstock
TRANSPORT
La mesure, prévue
dans la loi Macron,
entrera en vigueur
au 1er juillet.
La mise en œuvre
s’annonce complexe.
Lionel Steinmann
@lionelSteinmann
C’est une petite révolution que
le secteur du transport routier guettait depuis des mois :
à compter du 1 e r juillet, les
camionneurs étrangers amenés à opérer sur le sol français
devront appliquer le noyau
d u r d e l a r é g l e me n tation
sociale française, et notamment le SMIC. Le gouvernement en a précisé ce samedi par
décret les modalités pratiques.
La mesure concerne essentiellement la pratique du cabotage. Le terme désigne la possibilité qu’ont les transporteurs
polonais, bulgares ou espagnols venus livrer des marchandises en France d’effectuer
trois opérations de transport
sur le marché domestique dans
un délai de sept jours avant de
rentrer chez eux. Jusqu’à présent, ces opérations se faisaient
dans les conditions sociales
du pays d’origine, notamment
au niveau du salaire, ce qui
permettait à ces entreprises
de proposer des tarifs nettement inférieurs à ceux de leurs
concurrents français.
Lutter contre
la concurrence déloyale
Désormais, les employeurs
seront tenus d’appliquer dès
leur entrée dans l’Hexagone
les règles sociales françaises,
et notamment le salaire minimum. Les charges sociales,
elles, resteront celles du pays
d’origine. Le nouveau régime
prévaudra également dans le
cadre du transport international : sur un Madrid-Paris, les
règles françaises s’appliqueront à partir du franchissement
de la frontière. Ce ne sera pas le
cas pour les poids lourds qui ne
feront que passer par la France.
Cette mesure avait été insérée dans la loi Macron afin
de « renforcer la lutte contre la
concurrence sociale déloyale »,
avait expliqué à l’époque le
secrétariat d’Etat aux Transports. Mais le gouvernement
a tardé pour publier le décret
d’application, car la mise en
œuvre s’annonce complexe.
Pour les entreprises, tout
d’abord. Un routier polonais
passant trois jours en France
sera durant ce laps de temps
sous un régime de salaire, mais
aussi de congés différents. Et
les comptables étrangers ne
seront pas les seuls à avoir la
migraine : de nombreux transporteursfrançaisontouvertdes
filiales en Pologne ou au Portugal pour rester compétitifs à
Bruxelles va
regarder de près
cette initiative.
L’Allemagne a déjà
mis en place un
dispositif similaire.
l’international. Ils dénonçaient,
ces derniers mois, les difficultés
de mise en œuvre. « Les entreprises sont toutes équipées de
logiciels de géolocalisation très
précis, tempère un expert. Cela
facilitera les calculs. »
Mais le casse-tête est aussi du
côté des pouvoirs publics, qui
devront s’assurer que les variations de salaire sont bien appliquées par des entreprises
basées à Barcelone ou à Bucarest. Le gouvernement prévoit
pour cela des contrôles au bord
de la route, mais aussi jusqu’à
dix-huit mois a posteriori,
feuilles de paie à l’appui.
Dernière difficulté : s’assurer que la Commission européenne, qui regarde de très près
cette initiative, n’y verra pas
une entrave à la libre circulation des travailleurs. Paris peut
s’appuyer sur l’Allemagne, qui a
mis en place un dispositif à peu
près similaire. n
AVIS FINANCIERS
BNP Paribas L1
SICAV de droit luxembourgeois – Classe OPCVM
Siège social : 33, rue de Gasperich, L-5826 Hesperange
Registre de Commerce et des Sociétés du Luxembourg n° B 32.327
Au vu des performances de 2015-2016, le Conseil d’administration a décidé de ne pas payer de dividendes pour
les compartiments suivants le 15 avril 2016 :
Code ISIN
Compartiment
Classe
Coupon n°
LU0186252887
Safe Defensive W4
Classic-DIS
16
LU0186252291
Safe Neutral W4
Classic-DIS
16
LU0186252531
Safe Dynamic W4
Classic-DIS
16
Ces coupons sont déclarés sans valeur.
Le Conseil d’administration
La forte reprise actuelle du marché
immobilier, qui s’est accélérée
depuis janvier avec le renforcement
du prêt à l’accession à la propriété et
la baisse continue des taux d’intérêt, aurait pu satisfaire François
Hollande. Mais le président de la
République veut aujourd’hui une
reprise plus rapide du BTP et vient
d’annoncer de nouvelles mesures
pouramplifierlerebonddel’immobilier. « La construction d’un logement crée deux emplois et la rénovation dans l’ancien crée un à plusieurs
emplois », a-t-il justifié, lors de la
visite, vendredi, d’un programme
immobilier du promoteur Nexity,
en construction à Romainville
(Seine-Saint-Denis).
Le Pinel gardera son nom
La mesure la plus grand public
annoncée est la prolongation
d’un an, jusqu’au 31 décembre
2017, du très avantageux régime
Pinel d’investissement locatif
dans le neuf. Rappelant que la
mise en place de ce régime fiscal
avait permis aux promoteurs
« une hausse de 45 % des ventes
aux investisseurs en 2015, soit
50.000 ventes », François Hollande
a insisté, dans son discours en fin
de visite, sur la priorité donnée à
une stabilité du cadre fiscal. « On
ne change pas une formule qui
marche. Pour Emmanuelle Cosse
[la ministre du Logement, NDLR],
le principal est peut-être de ne pas
donner son nom au Pinel et de le laisser vivre », a-t-il ironisé.
Interrogé par « Les Echos » sur
le maintien ou non, en 2017, de la
clause « ascendant-descendant »
du Pinel, qui permet de réduire
ses impôts tout en louant à ses
enfants ou ses parents, le président
de la République a répondu que
Le président de la République veut une reprise plus rapide du BTP et vient d’annoncer de nouvelles
mesures pour amplifier le rebond de l’immobilier. Photo Ian Langsdon/AFP
« l’important est d’inscrire cette
mesure dans la durée, sans la
changer ». Cécile Duflot avait qualifié cette clause de « cadeau fait
aux riches »… Avec le maintien des
caractéristiques actuelles du Pinel
(selon les assurances de François
Hollande), son boom ininterrompu
depuis mars 2015 devrait donc se
poursuivre l’an prochain.
Parallèlement, les achats en
accession à la propriété, qui étaient
tombés à un plus bas historique
en 2015, remontent en flèche
depuis le renforcement du prêt à
taux zéro (PTZ), en janvier. « Désormais, 90 % des ménages français y
sont éligibles. 19.000 PTZ ont été
signés au premier trimestre 2016,
soit +110 % par rapport au premier
trimestre 2015, a révélé François
Hollande, et notre objectif est
d’en distribuer 120.000 en 2016, ce
qui correspond à la création de
50.000 emplois. » Cela au prix d’un
effort financier important puis-
Les loyers encadrésen
région parisienne en2018
L’encadrement des plus de
400 communes concernées
pourrait être opérationnel
pour fin 2018.
En vigueur à Paris depuis 2015,
l’encadrement des loyers se prépare sur l’ensemble de l’agglomération parisienne. L’Observatoire
des loyers de l’agglomération
parisienne (Olap), qui calcule les
loyers médians parisiens sur lesquels s’appuie le préfet pour fixer les
loyersderéférenceannuels,adécidé
de demander l’agrément pour
l’agglomération, a indiqué le ministèreàl’AFPjeudisoir.« Lecourrierde
demande au ministère sera envoyé la
semaine prochaine, nous devrions
recevoir l’agrément d’ici à l’été, confirme Geneviève Prandi, à l’Olap. Il
faut ensuite deux années pleines de
collecte pour fiabiliser les données,
nous devrions être opérationnel pour
unencadrementd’iciàlafinde2018. »
Hausse des ventes
L’Olap prendrait ainsi le même
chemin que les bailleurs privés.
« A Paris, actuellement, nombre de
particuliers bailleurs vendent dès que
leurs appartements locatifs se libèrent,pouracheterau-delàdupériphérique, où les loyers ne sont pas encadrés, témoigne Fabrice Abraham,
directeurgénéralduréseaud’agents
immobiliers Guy Hoquet. Nous
avons enregistré, au premier trimestre 2016, une augmentation de 12 % de
nos mandats de vente de bailleurs. »
L’Olap aura achevé en 2017 son
travail actuel de découpage de
l’agglomération parisienne (plus
de 400 communes) en zones de
loyers homogènes, sur lesquelles
il calculera des médianes de marché. « Ce ne sera pas un zonage par
commune, elles seront découpées et
agrégées entre elles, précise Geneviève Prandi. Par exemple, Montreuil
sera divisé en deux et la partie aux
loyers bas pourrait être rattachée à la
même zone que Saint-Denis. »
Neuilly, aux loyers homogènes et
élevés, sera un cas à part, sans doute
une des rares communes à constituer une zone à elle seule, hormis
une petite partie aux loyers moins
élevés, qui rejoindrait la même zone
que Boulogne-Billancourt.
A Paris, l’observatoire a un autre
chantier : le calcul de nouvelles
médianes pour l’actualisation
annuelle des loyers de référence (à
moins que le préfet ne décide de les
laisser inchangés une année donnée). Les premiers loyers de référence parisiens sont parus en
août 2015. La mi-année étant peu
pratique, l’administration étudie
la possibilité (et la faisabilité juridique) de caler leur sortie annuelle
sur l’année calendaire, mais, « à ce
stade, la réflexion reste en cours »,
indique Geneviève Prandi.
Reste une autre question en suspens : l’issue des recours contentieux déclenchés l’an dernier par
les opposants à l’encadrement.
— M. C.
qu’« un PTZ a un coût moyen pour
l’Etat de 16.000 euros, a-t-il poursuivi. Mais c’est un investissement
pour la construction ».
Une TVA réduite
Toujours pour accélérer le mouvement, le président a annoncé un
nouveau soutien à l’accession à la
propriété. « Aujourd’hui, les logements situés à moins de 300 mètres
des quartiers prioritaires de la politique delaville[les quartiers dégradés
objets d’une rénovation urbaine,
NDLR] bénéficient, pour leur
construction, d’un taux de TVA
réduit à 5,5 %. J’ai demandé à la
ministre du Logement de voir comment passer très rapidement ce périmètre à 500 mètres », a annoncé le
président. La bande de 500 mètres
avait été ramenée à 300 mètres il y
a quelques années sous la pression
de Bercy, qui cherchait des recettes
fiscales. Les promoteurs avaient
perdu ainsi nombre d’acheteurs
modestes. Le périmètre initial est
donc rétabli.
Sur le front de la mobilisation du
foncier public, le projet de foncière
regroupant les terrains des ministères et administrations, afin de faciliter leur cession et de construire
des logements, avance. « Thierry
Repentin [le délégué interministériel à la mixité sociale, NDLR] est
chargédepréfigurercettefoncière,qui
sera créée d’ici à la fin de l’année », a
déclaré François Hollande, qui a,
dans la foulée, fait un point sur
l’avancement des aides aux HLM.
Pas de nouvelles mesures sur la
rénovation énergétique, la dernière
étantencoretrèsrécente :« Depuisle
1er mars,lecréditd’impôtdetransition
énergétique est cumulable avec l’écoprêt à taux zéro », a rappelé François
Hollande. Au final, le discours présidentiel n’a donc oublié aucun acteur
delaconstructionetlesannoncesde
Romainville sonnaient comme une
entrée en campagne. n
AVIS FINANCIERS
Société anonyme au capital de 34 207 664 euros
Siège social 30, avenue Charles de Gaulle 92200 Neuilly sur Seine
562 018 002 R.C.S. Nanterre
L’Assemblée Générale Mixte
des actionnaires de Gaumont se tiendra
le mardi 3 mai 2016 à 10 h 30
à l’Hôtel Pershing Hall
49, rue Pierre Charron à Paris (75008)
L’avis de réunion comportant l’ordre du jour et les projets
de résolution relatifs à cette Assemblée Générale a été
publié au Bulletin des Annonces Légales Obligatoires
n° 37 du 25 mars 2016. Il est accessible sur les sites internet
www.gaumont.fr et www.journal-officiel.gouv.fr
L’avis de convocation relatif à cette Assemblée Générale
est publié au Bulletin des Annonces Légales Obligatoires
n° 44 et dans le journal Petites Affiches (Hauts-de-Seine)
du 11 avril 2016. Il est disponible sur les sites internet
www.gaumont.fr et www.journal-officiel.gouv.fr
Tous les documents relatifs à l’Assemblée Générale sont
tenus à la disposition des actionnaires, dans les délais
légaux, au siège social et sur le site internet de Gaumont
www.gaumont.fr
18 // INDUSTRIE & SERVICES
Lundi 11 avril 2016 Les Echos
Pourquoi lechinois ShandongRuyi
veutrécupérer SandroetMaje
l Le roi du textile chinois sait tout faire dans l’industrie du textile, sauf bâtir rapidement une marque internationale.
l La reprise des griffes françaises va lui permettre d’acquérir des positions dans la mode.
TEXTILE
3 QUESTIONS À
EMMANUEL GROS
Cofondateur de la banque
d’affaires B&A, responsable de
la zone Chine Asie-Pacifique
Alain Ruello
— Correspondant à Pékin
Négociation exclusive
L’affaire n’est pas encore conclue,
mais Shandong Ruyi est entré en
négociation exclusive avec les propriétaires du groupe français, qui se
porte bien. SMCP a réalisé un chiffred’affairesde675millionsd’euros
l’année dernière, en progression de
11 % à périmètre et taux constants,
et dégagé une marge opérationnelle de 15,8 %, dans la moyenne de
l’habillement. Si le roi du textile chinois est prêt à débourser 1,3 milliard, c’est donc bien parce que ces
chiffres donnent confiance, malgré
un endettement assez élevé. Mais
c’est aussi, et surtout, parce qu’il va
pouvoir faire un saut quantique en
valeur ajoutée.
Les marques françaises ? « On ne
les achète pas qu’avec de l’argent »,
a confié Qiu Yafu, le président de
Shandong Ruyi, au site d’information réputé de Shanghai The
Paper. Avec 13 usines qui fabriquent du textile, des champs de
coton, des ateliers de conception et
Racheter des griffes occidentales est l’une des recettes gagnantes pour séduire les Chinois de la classe moyenne, avide de consommation.
3.000 points de vente, l’intéressé
pourrait se contenter de sa situation. Mais il lui manque l’essentiel :
des marques reconnues internationalement !« Ruyisaittrèsbienfabriquer du tissu, mais, dans le textile, la
technologie n’est pas le différentiel
concurrentiel principal. Il leur manque le design et la gestion d’une marque », confirme Min Guangya, spécialiste de la vente en détail du
textile en Chine.
CettequêteduSaint-Graalnedate
pas d’aujourd’hui. En 2007 déjà,
Shandong Ruyi faisait état dans des
documents boursiers de cet impératif pour dégager de meilleures
marges, malgré une technologie de
production de pointe. Le chinois
n’est pas resté les deux pieds dans
le même sabot depuis : en devenant
actionnaire du japonais Renown
trois ans plus tard, il a récupéré des
marques de prêt-à-porter connues
dans l’archipel nippon. Suivront
RoyalRuyietIndios.Dequoisefaire
un petit nom. Difficile de créer une
marque haut de gamme, reconnaît
Qiu Yafu, le savoir-faire chinois
compte encore des années de retard
par rapport aux pays occidentaux.
« Luxe abordable »
Avec normalement 80 % du capital
de SMCP bientôt dans ses mains,
Shandong Ruyi fait une partie du
chemin pour se positionner sur le
segment du « luxe abordable » : des
vêtements de bonne facture, mais
accessibles, et des griffes occidentales. C’est a priori la recette
gagnantepourséduirelescentaines
de millions de Chinois de la classe
moyenne, avide de consommation.
La mode à la française en général,
et le chic parisien en particulier,
conservent en Chine une aura développée. Reste que les milieux financiers demeurent prudents sur ce
rachat. Moody’s a ramené sa note
sur SMCP à « incertain », faute de
précision sur l’évolution de la structure du capital de la société, de ses
capacités d’emprunt et des objectifs
stratégiques. Le futur actionnaire a
bien pris soin de préciser qu’il ne
toucherait pas à l’ADN de Sandro,
Maje et Claudie Pierlot, dont les
équipes de création resteront à
Paris. Un gage de pérennité. n
Design : Ma Ke, la griffe de la première dame chinoise
Faute de designers, les marques textiles
chinoises puisent leur inspiration
dans les défilés lors des Fashion Weeks,
quand ce ne sont pas leurs sous-traitants
qui leur proposent des modèles inspirés
de ceux des griffes étrangères
pour lesquelles ils fabriquent, explique
Min Guangya, spécialiste de la vente
en détail du textile en Chine. Pourtant,
quelques noms ont réussi à percer,
comme Liwai (« exception » en chinois),
une marque de haute couture qui habille
Peng Liyuan, la première dame chinoise,
depuis une dizaine d’années. Ma Ke,
la petite main derrière cette collection,
a créé une autre griffe, Wu Yong (« inutile »
en chinois), reconnue. « Je suis assez
confiant dans la capacité de Ma Ke
à se faire un nom dans le monde. D’abord
parce qu’elle continue à progresser, ensuite
parce que le gouvernement veut exporter
la culture chinoise », estime Min Guangya.
ADongguan, lestemps difficiles d’un atelier familial
Alors que les grands sous-traitants
chinois misent sur des marques
étrangères pour se relancer, les
petits fabricants sont à la peine.
Bâtiment vétuste, trottoir d’une propreté relative, fils électriques qui
pendent…Situéeaumilieud’unerue
piteuse de Dongguan, ville-préfecture de 8 millions d’âmes dans le
delta de la rivière des Perles, l’atelier textile de Deng Fei* illustre
à merveille les heurts et malheurs
de l’industrie manufacturière chinoise. Ici, pas d’accueil « high-tech »
comme chez DJI, le leader mondial des drones grand public situé à
quelques encablures de là, au cœur
de Shenzhen, capitale de la « hightech » du pays. On est loin aussi des
centainesdemillionsqueShandong
Ruyi est prêt à investir pour se faire
un nom dans le luxe abordable.
Pour pénétrer dans les locaux, il
faut pousser une lourde porte en
fer, grimper aux 3e et 4e étages d’un
immeuble ouvert aux quatre vents,
et faire avec le bruit incessant des
métiers à tisser. Quant aux ouvriers,
on les chercherait presque. « Avant,
ils étaient une quarantaine à l’assem-
DR
Pour compenser la hausse
des salaires, les machines
ont pris la place des ouvriers.
L’atelier a remplacé une partie des ouvriers par des machines pour pallier l’augmentation des coûts.
blage. Ils ne sont plus que quatre »,
témoigne cet entrepreneur, débarqué un jour de 1991 de Chongqing,
la mégapole de l’ouest du pays.
Longtemps prospère grâce à
sa main-d’œuvre aussi travailleuse que pas chère, la province du
Guangdong a bénéficié des années
durant des vagues de délocalisations opérées par les pays occidentaux. Aujourd’hui, la fête est finie.
« On a de plus en plus de mal à pren-
3.500
YUANS
Le coût mensuel minimum
d’une petite main du textile
en Chine aujourd’hui, contre
2.200 à 2.500 yuans en 2010.
dre des commandes. Notre chiffre
d’affaires est passé de 1,3 million à
800.000 yuans en quelques années »,
se lamente Deng Fei, dont l’atelier
se consacre à la fabrication de pulls.
Inflation salariale
La cause du mal est connue : l’inflation salariale. En 2010, une petite
main du textile coûtait entre 2.200
et 2.500 yuans par mois. Actuellement, c’est 3.500 yuans au mini-
mum, témoigne-t-il. Autre chiffre
parlant : un pull rapporte au mieux
6 yuans, contre 10 yuans à l’époque.
Nombre de concurrents ont décidé
d’aller s’installer en Asie du Sud-Est.
Deng Fei, lui, a décidé de rester. Un
de ses amis a entrepris de déménager sa petite entreprise au Cambodge. Ce qu’il en a retenu ? « Les
Cambodgiens sont plus paresseux
que les Chinois et en plus, amener les
matières premières coûte cher. »
Pas question donc de partir. Mais
pas question non plus de fermer
boutique. La solution ? Remplacer
la main-d’œuvre par des machines.
Et encore, pas les plus modernes.
Compte tenu de ses moyens limités,
l’atelier familial s’est « contenté » de
18 machines chinoises d’ancienne
génération de marque Cixing, à raison de 130.000 yuans pièce. On est
loin du dernier cri japonais ou allemand, mais au moins, cela permet
de faire face, les emprunts ayant été
remboursés, estime Deng Fei. Tenir,
les machines le peuvent vu qu’elles
tournent 24 heures sur 24, quand
un ouvrier, lui, ne dépasse pas dix
heures par jour.
— A. R. (à Dongguan)
* Son nom et son prénom ont été
modifiés à sa demande.
DR
« LesChinoisn’ont
pasle savoir-faire
pourdévelopper
une marque »
Fred Dufour/AFP
Qui connaît Shandong Ruyi ? Les
acheteurs professionnels de Hugo
Boss ou d’Armani évidemment,
puisque le numéro un chinois du
textile compte parmi les fournisseurs de ces grandes marques de
prêt-à-porter masculin. Ceux
d’Ermenegildo Zegna aussi, pour
les mêmes raisons. Mais au-delà
des spécialistes du secteur ? Peu de
monde a priori. Gagner en notoriété, c’est d’ailleurs l’un des
grands défis de cette entreprise de
43 milliards de yuans – soit environ
5,8 milliards d’euros – de revenus.
Un défi de taille, auquel les dirigeants sont en passe d’apporter
un début de réponse avec le rachat
de SMCP, connu au travers de ses
trois marques phares : Sandro,
Maje et Claudie Pierlot. En 2011,
le fonds Fung Heritage Brands des
frères Fung de Hong Kong, qui ont
fait fortune dans le textile, avait
ouvert la voie en rachetant le chausseur Robert Clergerie, le maroquinier Delvaux, puis Sonia Rykiel.
Propos recueillis par
A. R.
1 En quoi la prise de contrôle
de Sandro, Maje et Claudie
Pierlot par Shandong Ruyi
est-elle significative ?
Ce type de marques aiguise les
appétits d’acquéreurs chinois qui
présentent touslemêmeprofil.Historiquement, ce sont des sous-traitants textiles, qui travaillent les
matières premières. Ils sont proches des groupes d’Etat, mais
aujourd’hui souffrent de la hausse
des coûts de production et de la
pression de leurs donneurs d’ordre.
Ils doivent donc chercher de l’oxygène, car ils sont pris en tenaille.
« Les sous-traitants
textiles chinois souffrent de la hausse des
coûts de production et
de la pression de leurs
donneurs d’ordre. »
2 Comment s’y prennent-ils
pour compenser la baisse
des commandes ?
Une des solutions consiste à acheter un de ses donneurs d’ordre justement. Une autre est d’acquérir
une marque reconnue internationalement, comme dans le cas
de Shandong Ruyi. Car c’est l’une
des grandes faiblesses de la
Chine : à quelques exceptions près
– Huawei dans les téléphones, Alibaba dans le commerce électronique ou DJI dans les drones grand
public –, les industriels chinois
n’ont pas le savoir-faire pour se
faire un nom. L’autre solution
pour trouver de nouveaux relais
de croissance, c’est de se positionner sur un secteur encore peu
ou pas développé en Chine et de
combler ce vide de marché.
3 C’est le cas du luxe
dit « abordable » ?
Le segment du luxe abordable fait
défaut en Chine. Le secteur du très
haut de gamme, avec le luxe, y est
présent, même s’il souffre actuellement. En bas de l’échelle, on trouve
le « fast retail », lui aussi très bien
représenté avec des marques
comme Zara ou Uniqlo. Un secteur
qui, à l’inverse, se porte bien. Entre
les deux, il n’y a pas grand-chose.
C’est typiquement ce que cherche
un groupe comme Shandong Ruyi
avec les marques Sandro, Maje
et Claudie Pierlot. n
INDUSTRIE & SERVICES // 19
Les Echos Lundi 11 avril 2016
DCNS à l’offensivepourlivrer
dessous-marinsà laNorvège
DÉFENSE
AUTOMOBILE
Le constructeur naval
est présélectionné avec
l’allemand TKMS pour
fournir des Scorpène.
Le groupe Ningbo
investit 1 milliard
de dollars dans des
rachats à l’étranger.
Le groupe français
attend aussi
une réponse des
Australiens en juin.
Alain Ruello
[email protected]
— Correspondant à Pékin
Anne Bauer
@annebauerbrux
« L’équipe France », le concept cher
au ministre de la Défense, Jean-Yves
Le Drian, pour défendre les entreprises françaises de défense à l’exportation, s’est engagée dans une
nouvelle compétition. Cap au Nord,
où la Norvège a annoncé qu’elle présélectionnaitdeuxcandidatspourle
remplacement de sa flotte de sousmarins : le français DCNS (3 milliards d’euros de chiffre d’affaires,
plus de 12.000 salariés) et son concurrent allemand ThyssenKrupp
Marine Systems (TKMS). Le PDG de
DCNS, Hervé Guillou, a promis un
« engagement sans faille des autoritésfrançaisespourcoopérerdelafaçon la plus étroite avec les autorités
norvégiennes afin de répondre aux
besoins spécifiques de sa marine ».
La Norvège prépare le remplacementd’uneflottedesixsous-marins
de la classe Ula de construction allemande, entrés en service entre 1989
et 1992. Sans donner de précision
sur le nombre de bâtiments souhaités, la ministre de la Défense, Ine
Eriksen Søreide, a annoncé que le
gouvernement fera une recommandation « dans le courant de
l’année », le choix final revenant au
Parlement. Pour minimiser ses
coûts, Oslo se déclare ouvert à une
coopération avec la Pologne, qui
prévoit aussi le remplacement de
trois de ses sous-marins, voire avec
les Pays-Bas, mais aucune négociation n’a encore été concrétisée.
DCNS propose ses sous-marins à
propulsion conventionnelle Scorpène, dont il a déjà vendu quatorze
exemplaires à l’exportation : deux
Voitureautonome :
la Chinevise
la poleposition
DCNS a déjà vendu quatorze de ses sous-marins à propulsion conventionnelle Scorpène
à l’exportation, au Chili, à la Malaisie, à l’Inde et au Brésil. Photo Mychele Daniau/AFP
naviguent pour le compte du Chili,
deux pour la Malaisie. Le premier
des six Scorpène vendus en 2005 en
transfert de technologie à l’Inde
entrera en service à la fin de l’année,
tandisquelederniercontratobtenu
en 2009 au Brésil pour quatre bâtiments construits dans le pays est
retardé par les difficultés économiquesdupays.Pouraméliorerlarentabilité de l’arsenal de Cherbourg,
DCNS, revenu à l’équilibre cette
année, a besoin d’exporter. Même si
la commande par la marine française de six sous-marins nucléaires
d’attaque Barracuda, à livrer entre
2017 et 2030, lui assure un socle
minimum d’activité.
Pistes au Canada et au Qatar
DCNS attend ainsi avec impatience
le résultat de l’appel d’offres lancé
par l’Australie, pour 12 sous-marins
sur quelque trente ans. Le gouvernement devrait choisir la meilleure
offre des trois concurrents, DCNS,
TKMS et le groupement japonais
Mitsubishi-Kawasaki, d’ici à fin
juin. Si le calendrier est respecté.
Afin de devenir le champion
européen du naval de défense
comme il le souhaite, le groupe
français mise donc surtout sur ses
navires militaires. Les pistes sont
nombreuses mais toutes très disputées. DCNS espère être sélectionné sur un nouvel appel d’offres
australien pour un programme de
9 nouvelles frégates. De même, le
groupe se bagarre au Canada, qui
songe à s’équiper d’une quinzaine
de bateaux de guerre à l’horizon
2020. Autres pistes, le Qatar, qui
veut acquérir des frégates fortement armées, tandis que l’Arabie
saoudite fait miroiter une commande de cinq corvettes Gowind.
Mais, sur tous ces marchés, la concurrence entre constructeurs européens est sans pitié. Qu’il s’agisse de
Fincantieri au Qatar, de BAE en
Australie ou en Arabie saoudite ou
de TKMS, elle ne favorise guère la
croissance des marges. n
Les chiffres clefs
14
SOUS-MARINS
Le nombre d’exemplaires
exportés par DCNS, dont 10
en transfert de technologie.
58,4
MILLIONS D’EUROS
Le profit dégagé par DCNS
en 2015, pour 3,03 milliards
de chiffre d’affaires.
Un retour à l’équilibre après
347,3 millions de pertes
en 2014. L’exportation
a représenté 50 % de
l’activité du groupe en 2015.
L’automobile chinoise met le
turbo sur les véhicules verts
– électriques ou hybrides –,
mais elle compte aussi faire la
course en tête dans les technologies de conduite autonome,
l’un des axes de recherche les
plus en pointe dans le secteur.
On ne compte plus les annonces qui s’inscrivent de façon
plus ou moins formelle dans
les grands dessins stratégiques
fixés par le pouvoir à Pékin.
Dernier exemple en date,
l’équipementier Ningbo Joyson Electronic vient d’annoncer deux acquisitions pour
plus de 1 milliard de dollars :
celles de l’américain Key Safety
Systems, qui développe notamment un mécanisme anticollision, et de l’allemand TechniSat Digital, spécialisé, lui, dans
les systèmes de navigation.
Avec 7.000 salariés et des
clients prestigieux, comme GM
ou Mercedes, Ningbo n’est pas
un petit joueur. Il est loin d’être
le seul à s’intéresser au sujet, à
tel point que l’automobile autonome risque d’occuper le devant de la scène du prochain
Salon de Pékin, à la fin du mois.
BAIC Motor, l’un des grands
constructeurs locaux, prévoit
d’y présenter une réalisation.
Un véhicule estampillé de la
marque Chang’an doit en principe rallier la manifestation
depuis la mégapole de Chongqinq, à 2.000 kilomètres de la
capitale. L’industriel table sur
2025 pour disposer d’une voiture entièrement prête.
Passé sous le contrôle du chinois Geely, Volvo, le fleuron
suédois de la voiture, est pressé
lui aussi : il veut mener en
Chine une expérimentation
impliquant jusqu’à une centaine de véhicules en conduite
autonome, dans les conditions
les plus réelles possibles. Reste
à trouver une municipalité
prête à jouer le jeu.
Volonté politique
La Chine, explique Zhang
Zhiyong, un spécialiste du secteur, est en retard par rapport
aux grands pays automobiles.
Mais la volonté politique est
claire : les technologies liées à
l’automatisation des véhicules
sontparfaitementfléchéesdans
les grands plans Made in China
2025 et Internet + de montée en
valeur ajoutée de l’industrie.
Quelle que soit leur origine, les
industriels savent que les fonds
ne manqueront pas pour prendre ce virage et qu’ils pourront
faire leurs emplettes à l’étranger, à l’image de Ningbo.
A ce jour, deux véhicules
autonomes made in China existent.Lepremier,leHongqiHQ3,
est issu des travaux de recherche de l’Université de la défense
et du groupe FAW. A son actif,
un parcours de 286 kilomètres
sur l’autoroute qui relie Changsha à Wuhan en trois heures et
vingt-deux minutes. Prévu en
2018, le prochain modèle (Hongqi H7) incorporera des fonctions dignes d’un James Bond.
Le constructeur promet par
exemple que la voiture pourra
être appelée depuis un téléphone mobile ou qu’elle se
garera toute seule.
L’autre réalisation, on la doit
à Baidu. Le « Google chinois » a
réalisé ses premiers tests en
décembre dernier, avec BMW.
Il investit beaucoup d’argent
dans l’intelligence artificielle et
multiplie les dépôts de brevets
dans ce domaine clef, a récemment déclaré son président et
directeur général, Robin Li, en
marge de la dernière Assemblée nationale populaire. n
AVIS FINANCIERS
ConvoCation
ASSEMBLÉE
GÉNÉRALE MIXTE
Société anonyme au capital de
112 966 652,03 €
Siège social :
35, rue de la Gare
75019 Paris
582 074 944 RCS Paris
du 26 AvriL 2016
POURSUITE DE LA CROISSANCE EN 2015
SOLIDES PERSPECTIVES POUR 2016
Le Conseil de surveillance du Groupe Manurhin (MNR Group) qui s’est
réuni le 5 avril, a examiné les comptes de l’exercice clos le 31 décembre
2015, arrêtés et présentés par le directoire.
Le chiffre d’affaires consolidé s’élève à 60,8 M€, en progression de 20 %
par rapport à l’exercice précédent.
Le résultat d’exploitation positif s’élève à 6,3 M€, contre 7,0 M€ en 2014.
Le bénéfice net s’élève à 3,0 M€, contre 6,1 M€ en 2014.
Le carnet de commandes de 63,4 M€ à fin 2015 et les perspectives
d’un marché durablement porteur, permettent d’envisager la poursuite
d’une stratégie offensive, s’appuyant sur des perspectives solides
de croissance organique, tout en restant attentif aux mouvements de
concentration d’un secteur, au sein duquel le Groupe Manurhin entend
jouer pleinement son rôle.
L’Assemblée générale ordinaire annuelle du Groupe se tiendra le 10 juin
prochain à Mulhouse.
A propos du Groupe Manurhin
Créé à Mulhouse en 1919, le Groupe Manurhin est un groupe industriel du
secteur de la défense, n°1 mondial de la conception et de la fabrication
de machines spéciales et de lignes de production complètes, destinées à
l’industrie munitionnaire.
Le Groupe Manurhin emploie environ 200 personnes (auxquelles il convient
d’ajouter plus de 300 emplois indirects) en France et à l’étranger, et réalise
100 % de son chiffre d’affaires à l’export, dans plus de 60 pays répartis sur
les cinq continents.
Le Groupe Manurhin est coté en bourse sur Euronext à Paris.
Isin FR0010976746, Mnémo MLMNR
Contact : Christiane Tricot
(Tél. +33 3 89 62 30 02 - e-mail : [email protected])
Mesdames et Messieurs les actionnaires de la
Société Foncière Lyonnaise sont convoqués en
Assemblée Générale Mixte le mardi 26 avril 2016
à 11 heures au Business Center #cloud.paris
sis 10bis rue du 4 septembre à Paris 2e, à
l’effet de délibérer notamment sur l’approbation
des comptes, l’affectation du résultat, les
mandats d’administrateurs et le renouvellement
d’autorisations financières.
L’avis de réunion a été publié au BALO (Bulletin des
Annonces Légales et Obligatoires) du 21 mars 2016,
bulletin n°35, annonce n° 1600869.
L’avis de convocation est publié au BALO (Bulletin des
Annonces Légales et Obligatoires) du 11 avril 2016,
bulletin n°44, annonce n° 1601178.
Ces avis contiennent l’ordre du jour, le projet des
résolutions ainsi que les formalités préalables à
effectuer pour participer à l’Assemblée Générale,
le mode de participation à l’Assemblée Générale,
les conditions à remplir afférentes aux questions
écrites et demandes d’inscription de points et de
projets de résolutions par les actionnaires et le droit
de communication des actionnaires.
Le Conseil d’Administration
SOCIETE FONCIERE LYONNAISE
Société anonyme à Conseil d’administration au capital de 93 057 948 euros
Siège social : 42 rue Washington - 75008 PAriS - 552 040 982 rCS PAriS
www.fonciere-lyonnaise.com
Assemblée GénérAle mixte
du 23 mAi 2016
Les actionnaires sont informés qu’une Assemblée Générale Mixte
est convoquée pour le 23 mai 2016, au :
siège social d’icade
millénaire 1 - 35, rue de la Gare
75019 Paris à 9 h 30
L’ordre du jour ainsi que le texte des résolutions qui seront
proposées au vote sont publiés dans le BALO du 11 avril 2016.
Les documents relatifs à cette assemblée (dont le document de
référence) ainsi que les formulaires de vote par correspondance ou
par procuration peuvent être demandés à compter du 04 mai 2016 à :
BNP PARIBAS Securities Services
CTS Service Assemblées Générales
Les Grands Moulins de Pantin
9, rue du Débarcadère
93761 Pantin Cédex - FRANCe
Tél. : 01 40 14 04 00
Ces documents seront également disponibles sur le site
www.icade.fr
le 02 mai 2016 au plus tard .
20 // INDUSTRIE & SERVICES
Lundi 11 avril 2016 Les Echos
Reed et lesantiquaires
s’écharpent sur laBiennale
pour lesquelles l’ancien président
du SNA, Christian Deydier, avait
été désavoué par une majorité de
ses pairs. Mais Reed a raisonné en
termes de rentabilité, comme un
industriel des Salons qu’il est : les
bijoutiers rapportent beaucoup
d’argent à la Biennale avec leurs
stands géants et ils font venir beaucoup de visiteurs étrangers. « C’est
comme à Versailles, on critique l’art
contemporain, mais cela fait venir
un public plus large », reconnaît un
professionnel.
MARCHÉ DE L’ART
La rupture étant
consommée avec les
antiquaires, le pôle art
de l’organisateur de
Salons est mis à mal.
Martine Robert
@martiRD
Les mauvaises nouvelles s’accumulent pour le pôle art de l’organisateur de Salons Reed. Il y a eu la
fermeture prématurée de Paris
Photo, en novembre, du fait des
attentats, puis l’abandon de Paris
Photo Los Angeles, faute de combattants, ou encore le retrait du
projet de déclinaison de la FIAC
dans la métropole américaine.
Cette fois, ce sont des divergences
de vues avec le Syndicat national
des antiquaires (SNA) qui contraignent le groupe à réduire la voilure
sur la Biennale des antiquaires.
Programmé sous la nef du Grand
Palais,du10au18septembre2016,ce
prestigieux événement était la dernièreprisedeguerredeReeddansle
secteur de l’art. Mais ce partenariat
signé en septembre 2015 aura fait
longfeu.LeSNAreprendlamainsur
les relations avec les exposants et les
institutions, tandis que Reed se contentera des négociations avec le
Grand Palais et du parcours privé à
destination des collectionneurs.
Désaffection des exposants
étrangers
L’organisation de la Biennale des antiquaires, en septembre au
Grand Palais, échappe partiellement à Reed. Photo Julio Piatti/SNA
Comment en est-on arrivé là, à
quelques mois seulement de la
Biennale ? Reed France, filiale du
leader mondial des Salons (avec
dans son giron des mastodontes
comme Batimat, EquipHotel, Pollutec ou Nautic), n’a, semble-t-il,
pas accordé le temps et les moyens
nécessaires à cette manifestation,
pas forcément prioritaire pour lui.
Un reproche déjà évoqué dans le
fiascodeParisPhotoàLosAngeles.
« Le grand luxe, Reed est-il vraiment
fait pour ça ? » s’interroge un mar-
chand. Ateliers d’Art de France, qui
organise Maison & Objet avec
Reed,ad’ailleursluiaussidécidéde
se désolidariser du groupe pour
son autre Salon, le très luxueux
Révélations sur l’artisanat d’art, au
Grand Palais.
Reed n’aurait pas non plus pris la
mesure des attentes spécifiques
des antiquaires. Ces derniers voulaient – à tort ou à raison – en finir
avec la place majeure accordée aux
bijoutiers-joailliers sur la Biennale. C’est même l’une des raisons
Resteque,àl’approchedel’échéance
un vent de panique souffle au SNA,
qui, outre le retrait des grandes maisons de luxe, comme Cartier, subit
aussi la désaffection des exposants
étrangers, en particulier américains, apeurés par le risque terroriste. « Il nous faut quelqu’un aux
manettes, opérationnel tout de
suite », lance un exposant.
Ce consultant pourrait bien être
Jean-Daniel Compain, le directeur
général de Reed Exposition, à la tête
du pôle art jusqu’ici. Ce qui supposerait une négociation à mener
entre le SNA et Reed, qui avaient
signé pour plusieurs années. Cette
décision pourrait être actée mardi
au conseil d’administration du
SNA. Elle confirmerait du même
coup les divergences de vues entre
le président de Reed France, Michel
Filzi, et Jean-Daniel Compain. n
Jean-Luc Choplin,ledirecteur
duChâtelet, estde plusen pluscourtisé
dans la production. Le financier
Marc Ladreit de Lacharrière le
prendrait bien comme conseiller
artistique personnel pour la salle
Pleyel et le théâtre Marigny. Pas
question pour l’homme d’affaires
deratersoncoupsurlaprestigieuse
salle de concert du 8e arrondissement, au sujet de laquelle il se sait
attendu au tournant.
CULTURE
La salle Pleyel, la Cité
musicale de l’île
Seguin et même
Broadway l’ont
déjà sollicité.
Le directeur du Châtelet quittera le
31 décembre prochain, à minuit,
sonthéâtre,lequelentreradansune
phase de 26 millions d’euros de travaux. Mais celui qui a imprimé sa
marque dans le domaine des comédies musicales de qualité, saluées à
Broadway, pourrait ne pas rester
longtemps inactif. Jean-Luc Choplin croule sous les propositions et
non des moindres. Matthieu Pigasse aurait pris contact avec lui,
pour un fonds d’investissement
Soixante-dix productions
en dix ans
Jean-Luc Choplin veut choisir
minutieusement sa dernière
mission. Photo Denis Lacharme
De son côté, Gilles Pélisson, le
patron de TF1, allié avec Sodexo
Prestige pour exploiter la Cité musicale sur l’île Seguin à Boulogne, fait
des appels du pied très marqués à
son ami de longue date. Jean-Luc
Choplin est en effet l’un de ces rares
programmateurs capables de faire
le grand écart entre la musique
savante et le divertissement de qua-
lité. Or la Cité musicale comprend
justement deux salles, l’une de
1.100 places et l’autre de 6.000.
En fait, Jean-Luc Choplin pourrait même concilier les deux
demandes, car le fondateur de
Fimalac a dans son giron nombre
de producteurs – tel Gilbert Coullier – capables de remplir de grandes ou moyennes jauges…
L’intéressé, lui, réserve encore sa
décision.« J’aimonté70productions
en dix ans au Châtelet. Je veux souffler, bénéficier d’une certaine liberté,
ne pas avoir de responsabilité opérationnelle : ce sera probablement ma
dernière mission et je ne veux pas me
tromper »,ditledirecteurducélèbre
théâtre parisien. D’autant que, fort
de ses nombreuses récompenses
obtenues outre-Atlantique, il est
aussi sollicité par des producteurs
américains. — M. R.
FusionStarwood-Marriott :
naissanced’ungéant
HÔTELLERIE
Les actionnaires ont
plébiscité la création
d’un leader mondial.
Christophe Palierse
[email protected]
Un oui franc et massif à un géant
mondial.Lesactionnairesdesgroupes hôteliers américains Starwood
Hotels & Resorts Worldwide et
Marriott International ont, à la quasi-unanimité, approuvé vendredi
l’absorption du premier par le
second et, par là même, la création
du nouveau numéro un de leur secteur. L’opération est chiffrée aux
alentours de 12,6 milliards de dollars, hors reprise de dette de
Starwood Hotels (1,3 milliard) et
cession – en cours – de son pôle
« timeshare » (1 milliard).
L’émergence de ce mastodonte,
réunissant 1,1 million de chambres
sous une trentaine de marques,
doté d’une position forte dans les
segments haut de gamme et luxe,
ne semblait plus faire de mystère
depuis l’annonce, une semaine
auparavant, du retrait de la contreOPA du groupement sino-américain d’investisseurs mené par l’assureur chinois Anbang. Sa création
devrait désormais intervenir au
milieu de l’année.
En attente du feu vert
Si les autorités américaine et canadienne chargées de la concurrence
ont donné leur accord de principe,
la fusion dépend encore de la finali-
sation de la vente de l’activité « timeshare » de Starwood Hotels, prévueautourdu30avril,maisaussidu
feu vert d’autres instances chargées
de la concurrence, notamment de
l’Union européenne et de la Chine.
Marriott s’appuie sur 19 marques,
dont Ritz-Carlton, JW Marriott,
Renaissance, Marriott ou Moxy,
développée avec le holding de contrôle d’Ikea. De son côté, Starwood
Hotels en opère 11, dont St. Regis, W,
Le Méridien ou Sheraton.
Leur rapprochement est de nature à amplifier la consolidation de
l’hôtellerie. Le géant américain
dépasse d’emblée son compatriote
Hilton, qui venait de ravir la place
de numéro un mondial au britanniqueInterContinentalHotelsGroup.
Il est aussi deux fois plus gros que le
champion français et sixième
acteur, AccorHotels, sur le point, de
son côté, d’acquérir les chaînes de
luxe Raffles, Fairmont et Swissôtel,
et suscitant les convoitises du Chinois Jin Jiang. Officiellement mis
sur le marché, le pôle hôtelier du
groupe familial Radisson et sa
filiale européenne Rezidor est l’un
des dossiers chauds du moment. n
marketing
Actes Sud, roides
prix…etde lacom
PUBLICITÉ
La maison d’édition est
parvenue à conjuguer sans
fausses notes une ligne
éditoriale exigeante avec
une stratégie marketing et
publicitaire à l’anglo-saxonne.
Véronique Richebois
@vrichebois
« Après “Millénium 4”, découvrez le nouveau roman de David
Lagercrantz, “Indécence manifeste”. Pionnier de l’intelligence
artificielle, Alan Turing a croqué
la pomme empoisonnée. » Un
rébus en noir en blanc passe
rapidement sur le grand écran
delasalledecinéma,vitechassé
par l’accroche « Suicide ou assassinat ? » avec, en guise de
fond, la couverture inquiétante
du livre, conclue par la signature « Collection Actes Noirs.
Editions Actes Sud ». Même s’il
s’agit d’un livre, le « trailer » du
nouvel ouvrage de David Lagercrantz (paru en Suède en 2009
maisjusque-làinéditenFrance)
n’a rien à envier aux bandes-annonces de films comme « Batman » ou « Superman »… Un
peu moins d’images, peut-être,
mais, grâce à une collaboration
avec les réseaux de salles de
cinéma Gaumont, MK2 (pour
riage mal embouché du talent…
et de l’épicerie. Mais le cocktail
fonctionne. En 2015, la maison
d’édition réalise même le grand
chelem en décrochant son troisième Goncourt avec « Boussole », de Mathias Enard, auquel s’ajoutent le Goncourt du
premier roman pour « Meursault, contre-enquête » de
Kamel Daoud, le Nobel de littérature avec Svetlana Alexievitch
et la publication de deux des
plus gros best-sellers de l’année,
le fameux « Millénium 4 » et
« Le Charme discret de l’intestin », de Giulia Enders.
L’objet livre réinventé
L’aboutissement d’un long chemin et d’une stratégie marketing cousue aux petits points.
« Le fondateur d’Actes Sud,
Hubert Nyssen, a réinventé
l’objet livre grâce à un format différent de celui des grands éditeurs, un grain de papier particulier et des couvertures n’utilisant
pas les photos habituelles »,
reprend Grégoire Delacourt.
Mieux, « Actes Sud a été la première maison d’édition à communiquer dans le métro en 1997
et ça a fait du remous, confie
Estelle Lemaître, directrice de
la communication. Nous concevions nous-mêmes les campagnes. » A l’époque, Gérard Gros,
vice-président de Métrobus,
Le réseau d’affichage dans le métro Métrobus s’est ouvert
aux livres à la fin des années 1990. Photo Actes Sud
partie) et de plusieurs indépendants, un message publicitaire
aussi percutant.
Pourtant, dans le microcosme littéraire, les démarches
ostensiblement marketing
demeurent nimbées d’une aura
sulfureuse. « La pratique des
bandes-annonces et des campagnes de publicité assorties
d’extraits de livres est très courante dans l’univers anglosaxon, alors que, en France, on
juge ça “cheap”, racoleur, analyse
l’écrivain et publicitaire Grégoire Delacourt, auteur de « La
Liste de mes envies » et longtemps en charge de la communication de la collection Folio.
En France, on a encore beaucoup
de mal à assumer qu’un livre soit
un produit commercial. »
« Nous faisons ce type de campagne sept à huit fois par an,
lorsque nous estimons qu’un
livre possède un potentiel impressionnant, précise Manuel
Tricoteaux, éditeur et directeur de collection chez Actes
Sud. Notre démarche se situe
loin de celle de maisons grand
public comme XO Editions, où
la communication constitue
une étape obligée dans la publication d’un livre. »
C’est toute la singularité
d’Actes Sud que d’être parvenu
à concilier ce qui, sur le papier,
semble s’apparenter au ma-
souhaite ouvrir son réseau
d’affichage aux musées, aux
galeries d’art et aux livres, en
accord avec la RATP : « Mon
idée était de permettre à un secteur culturel disposant de faibles
moyens de s’adresser au grand
public,vial’affichagepublicitaire
dans le métro, se souvient-il.
Inversement, il était nécessaire
de donner la possibilité aux gens
de connaître l’actualité des livres
et des spectacles. » Le vice-président de Métrobus juge que les
lecteursdu« Mondedeslivres »
ou du « Figaro littéraire » sont
des consommateurs « acquis »,
car déjà très informés. Pour les
autres, c’est une autre histoire.
Un système formalisé d’échanges marchandises (beaux livres
de fin d’année, places de spectacles…) se met alors en place,
permettant aux acteurs culturels de pouvoir figurer dans le
métro « en payant 40 % du
tarif global », indique Gérard
Gros. C’est ainsi que Paul Auster, Nancy Huston et Nina Berberova y feront leur apparition
aux côtés de campagnes pour
Habitat ou Danone. Très vite
accompagnés et suivis par
d’autres écrivains, divers… et
éclectiques. Comme Helen Fielding avec le troisième opus de
« Bridget Jones », publié par J’ai
lu et placardé, ces derniers
jours, sur les murs du métro. n
// 21
Les Echos Lundi 11 avril 2016
France Télévisions :
Elise Lucet quitte
le « 13 Heures »
Yahoo! a reporté d’une semaine,
au 18 avril, la date limite
de dépôt des offres pour son
activité Web. L’opérateur de
télécoms américain Verizon
serait intéressé et serait prêt
à reprendre Yahoo! Japan.
Google, Time Inc. et des groupes
de private equity réfléchiraient à
faire une offre, selon Bloomberg.
La journaliste Elise Lucet, chargée
de repenser « Envoyé spécial »
et « Complément d’enquête »,
quittera la présentation du « JT »
de 13 heures de France 2 dès la fin
du mois, a indiqué le groupe.
Son remplaçant, dont le nom
n’est pas connu, ne prendrait pas
ses fonctions avant la saison
prochaine, selon PureMédias.
Sipa
en
pixels
Shutterstock
HIGH-TECH
&MEDIAS
Yahoo! : une semaine
de plus pour
les prétendants
12
MILLIONS D’EUROS
C’est la somme levée par
le constructeur français
de téléphones et tablettes
d’entrée de gamme Archos
auprès de la Banque européenne d’investissement
(BEI). « C’est un signe de confiance pour les cinq années à
venir », s’est félicité le groupe.
Vivendi pose la premièrepierre
d’un groupe de télévision« latin »
l Le groupe français rachète la plate-forme
de télévision payante de Berlusconi, Mediaset Premium.
l L’ambition affichée de Vincent Bolloré est de créer
« un Netflix d’Europe du Sud ».
TÉLÉVISION
Nicolas Madelaine
@NLMadelaine
Vivendimetunpeudechairsurune
ambition maintes fois évoquée :
créer un group e audiovisuel
d’Europe du Sud et même de la
« latinité » capable de faire jeu égal
sur le Vieux Continent avec les
géants Sky et Bertelsmann. Quelques mois après être devenu
l’actionnaire le plus influent de
Telecom Italia, le groupe français
présidé par Vincent Bolloré s’est en
effet allié avec Mediaset, l’empire de
Silvio Berlusconi présent dans la
télégratuiteetpayanteenItalie,etla
télévision gratuite en Espagne.
Le pari n’est pas mince. Au terme
d’une opération qui verra Vivendi et
Mediaset tous deux monter à 3,5 %
de leur capital respectif, Vivendi va
en effet notamment prendre le contrôle de Mediaset Premium, la plate-forme de télé payante des Berlusconi. C’est le gros de l’apport de la
partie italienne à cette alliance.
Un bouquet à péage
avec de lourdes pertes
Or, même si Vivendi paie avec des
actions acquises récemment sur le
marché, il hérite d’un bouquet qui a
eu une perte d’exploitation de
115 millions d’euros en 2015. Certains analystes estiment qu’elle va
au moins doubler en 2016 et 2017 à
la suite de l’augmentation du coût
des droits sportifs depuis la mi2015. « En plus, ces pertes ne tiennent pas compte de la valeur de la
publicité de Premium sur les chaînes
gratuites de Mediaset : c’est un trou
noir financier », alerte un analyste.
D’autres observateurs du marché
sont néanmoins plus enthousiastes
à l’idée de rapprocher les 2 millions
d’abonnés à Premium aux 5,7 millions d’abonnés à Canal+ en France,
voire aux 11,2 millions d’abonnés
individuels dans le monde de la
filiale audiovisuelle de Vivendi.
Les deux groupes
veulent lancer une
plate-forme de VoD
qui pourra aussi créer
ses propres contenus.
« Les synergies peuvent être très
importantes, écrit Jérôme Bodin,
analyste chez Natixis, dans une
note récente. Vivendi pourrait en
effet exploiter sa marque en Italie,
son catalogue de droits et surtout
développer une nouvelle offre commune avec Telecom Italia. » Selon
lui, l’association entre les trois
groupes permettrait de développer
une nouvelle offre « plus qualitative et avec un nombre d’abonnés
beaucoup plus important
(aujourd’hui, Telecom Italia n’a pas
d’offre propre) ». En outre, la pénétration de la télévision payante est
très faible sur l’ADSL, or elle est
perçue comme la technologie
d’avenir face au satellite utilisé par
le grand concurrent Sky Italia, de
Rupert Murdoch.
Quoi qu’il en soit, Vivendi, qui ne
peut pas grimper à plus de 5 % du
capital de Mediaset dans les trois
prochaines années et ne parle pas
(encore ?) d’un intérêt pour la télévision gratuite de Mediaset, dit viser
bien au-delà du marché italien avec
cettealliance.Lesdeuxgroupesveulent en effet aussi créer une plateforme de vidéo à la demande (VoD)
de type Netflix, qui, comme l’américain, produira des contenus propres, notamment issus d’un « partenariat industriel » que veulent
mettre en place les deux groupes.
Cette plate-forme pourra
s’appuyer sur Infinity en Italie
(600.000 abonnés), côté Mediaset,
et sur Canal Play en France
(613.000 abonnés) ou Watchever en
Allemagne (environ 300.000 abonnés), un actif que Vivendi dit vouloir
garder, notamment pour sa technologie même s’il n’est pas dans l’axe
E u r o p e d u S u d . C e « Ne t f l i x
d’Europe du Sud » et, en général, les
ambitions de Vivendi dans la télévision payante pourront aussi être
soutenus par la proximité de
Vivendi avec Telecom Italia, et peutêtre un jour Telefonica, dont
Vivendi a 1 % du capital, deux « telcos » avec une forte puissance de
distribution jusqu’en Amérique
latine.
Netflix, bastion difficile
à prendre
Mais, là encore, les défis ne manquent pas. Wall Street prête sans
compter à un Netflix qui veut prendre tout le monde de vitesse en
investissant 6 milliards de dollars
par an dans les contenus. Le géant
Amazon est aussi en train de
déployer Prime Video dans le
monde. « Hulu, un service concurrent américain, est loin derrière, mal-
grédepuissantsactionnaires »,ditun
analyste en faisant référence à Fox,
àDisney et à Comcast. « Soit Vivendi
et Mediaset ont une stratégie visant à
contenir les géants de la VoD, ce que
fait Canal Play en France, soit ils
visent vraiment un Netflix, et là c’est
très courageux car ils doivent financerdespertessurdelonguesannées »,
poursuit un autre analyste.
Vivendi indique en tout cas vouloir impliquer des studios américains dans ce projet. Une société ad
hoc devrait être créée leur donnant
une part au capital.
(
Lire également « Crible »
Page 34
Un« mariage de raison » pourMediaset
Le groupe de Berlusconi se
déleste du boulet déficitaire
de sa plate-forme de
télévision à péage Mediaset
Premium.
« Il faut y voir surtout un partenariat stratégique, ce n’est pas une opération capitalistique. Il n’y a aucun
véritable rapprochement capitalistique entre les deux groupes », explique Tarak Ben Ammar, membre du
conseil de surveillance de Vivendi
etamidetrenteansdeSilvioBerlusconi. Pour lui, contrairement à ce
que laisse entendre la presse, le fils
aîné du « Cavaliere », Pier Silvio
Berlusconi, vice-président et administrateur délégué de Mediaset, a
hérité des « pleins pouvoirs » sur la
stratégie future du groupe audiovisuel et a négocié, de bout en bout, ce
nouvel accord.
Pierre de Gasquet
@PierredeGasquet
Mariage d’amour ou de raison ?
Pour l’empire de Silvio Berlusconi,
l’accord avec Vivendi est une opportunité et une première alliance stratégique significative. Officiellement, l’alliance Mediaset-Vivendi,
scellée par un échange d’actions de
3,5 % entre les sociétés mères, est
une machine de guerre anti-Netflix
destinée à créer « une plate-forme
paneuropéenne leader dans la production de contenus ».
Mais l’expérience prouve que les
accords stratégiques sont souvent
évolutifs avec le groupe Berlusconi.
Et que le destin de son empire
audiovisuel reste largement lié aux
revirements éventuels de son fondateur, même si, à près de quatrevingts ans, il s’est en grande partie
retiré de la gestion opérationnelle
du groupe.
Pier Silvio au conseil
de Vivendi ?
Pier Silvio Berlusconi, le fils
aîné du « Cavaliere », aurait
hérité des pleins pouvoirs sur
la stratégie future du groupe
audiovisuel. Photo Lo Scalzo/Sipa
Aceuxquirestentsceptiquessurles
potentialités de redressement de la
chaîne à péage italienne Mediaset
Premium, apportée à Vivendi,
l’homme qui a joué un rôle actif
dans les négociations estime que le
français fait figure de « partenaire
idéal » et devrait lui permettre
d’atteindre l’équilibre fin 2018.
Vivendi met un pied en Italie et va
pouvoir amortir ses droits sur plu-
sieurs territoires. Mais pour nombre d’analystes, Vivendi ôte surtout
une sérieuse épine du pied à Mediaset en le délestant du boulet lourdement déficitaire que constitue
Mediaset Premium, notamment
après son coûteux investissement
de 700 millions d’euros en 2015
dans la reprise des droits de la
Champions League pour trois ans.
« Pour le groupe Berlusconi, c’est
un mariage de raison : Pier Silvio
Berlusconi pense que le groupe doit
changer complètement d’ADN en
investissant dans les nouvelles technologies », résume Tarak Ben
Ammar.Autrementdit,dansceNetflix d’Europe du Sud. Signe d’une
certaine prudence : selon les termes
du pacte conclu entre les deux groupes, Vivendi restera limité pendant
trois ans à un plafond de 3,5 % dans
le capital de Mediaset, le groupe
audiovisuel coté de l’empire Berlusconi, qui reste contrôlé à 33 % par le
holding Fininvest du « Cavaliere ».
Pier Silvio Berlusconi n’exclut
toutefois pas de faire son entrée au
conseil de Vivendi, au « closing de
l’opération », même si ce n’est « pas
prévu à ce jour ». n
TelecomItalia,l’autre
chantier italiendeBolloré
Premier actionnaire
de l’opérateur télécoms,
Vivendi doit, lui, réinventer
un avenir et l’inscrire
dans sa stratégie médias.
Fabienne Schmitt
@FabienneSchmitt
L’autre chantier de Vincent Bolloré
enItalie,c’estTelecomItalia.Depuis
qu’il en est devenu le premier
actionnaire avec 24,9 % du capital
viaVivendi,dontilprésideleconseil
de surveillance, Vincent Bolloré
entend bien faire la pluie et le beau
temps chez l’opérateur télécoms.
L’arrivée récente de Flavio Cattaneo, qu’il a contribué à porter à la
tête de Telecom Italia, va lui permettre d’entrer dans le dur.
Cattaneo doit tenir son premier
comitédirecteurle12avrilprochain
lors d’une journée à Venise consacrée à l’avenir de Telecom Italia.
Cession de la filiale brésilienne
TIM, définition d’une stratégie liée
aux contenus, réductions de coûts,
vente de la filiale d’antenne Inwit,
sont autant de questions à l’ordre
du jour. Les réponses s’envisagent
désormais à l’aune de l’ambition du
« Netflix européen » que compte
bâtir Vincent Bolloré.
Une dette écrasante
TelecomItaliacroulesousunedette
de plus de 27 milliards d’euros, soit
près de 4 fois son Ebitda, mais possède un vrai potentiel. L’Italie est
très en retard dans le déploiement
des technologies du futur, la 4G et la
fibre. Numéro un de son marché,
Telecom Italia est bien placé pour
offrir ces services et capter les
clients associés. Alors que le marché italien pourrait passer de quatre à trois acteurs – Three Italia et
Wind veulent fusionner – ,Telecom
Italia et Vodafone seraient les principaux bénéficiaires de l’opération,
qui aurait pour effet de réduire la
concurrence dans les télécoms et
offrirait donc la possibilité de relever les tarifs.
HSBC considère qu’une partie
« déterminante » du travail de Flavio Cattaneo portera sur sa capacité
à « manager les risques et opportunités posés par la réglementation »
dans la péninsule. La volonté de
l’énergéticien Enel – dont le quart
du capital est contrôlé par le ministère italien des Finances – de
déployer de la fibre en Italie, en
tirant partie de ses installations
électriques, fait planer la menace
d’une concurrence inattendue sur
Telecom Italia, surtout s’il s’allie à
son concurrent Metroweb. Cela
pourrait se traduire par la suppression de près du tiers de l’effectif de
Telecom Italia, selon Bloomberg.
« Telecom Italia devrait pouvoir
réclamer les mêmes conditions
qu’Enel pour déployer la fibre à coût
marginal », pointe HSBC.
Au-delà de son redressement, la
questiondel’avenirdeTelecomItalia
en Europe reste posée. Plusieurs
analystes, dont Natixis, pensent que
Vivendi pourrait apporter Telecom
Italia à Telefonica pour monter au
capital de l’opérateur espagnol, dont
ilpossèdeenviron1 %.SiVivendiparvient, en plus, à trouver une forme
d’alliance avec Orange, qui lorgne
sur Telecom Italia, alors il pourrait
donner naissance à un géant francoitaliano-espagnol des télécoms et
des médias. Reste une inconnue :
Xavier Niel, le patron de Free, a posé
des options pour racheter quelque
15,14 % du capital de Telecom Italia,
ce qui en ferait le deuxième actionnaire, s’il les exerçait. Personne ne
connaît ses intentions, mais il n’a
sûrement pas dit son dernier mot. n
22 // HIGH-TECH & MEDIAS
Lundi 11 avril 2016 Les Echos
Deplus enplus sollicitée,la CNIL
veutélargir ses prérogatives
DonQuichotte
publieson
centièmelivre
INTERNET
Le nombre de plaintes
a explosé l’an dernier.
ÉDITION
Créée en 2008,
la maison d’édition,
filiale du groupe
Seuil-La Martinière,
élargit son offre.
L’Autorité souhaite
jouer un rôle central.
Travailler plus pour peser plus ?
Forte d’une hausse d’activité sensiblel’andernier,laCNILestbiendécidée à jouer un rôle croissant en
France. L’an dernier, ce sont
13.790 demandes individuelles qui
ont été adressées à la Commission
nationale de l’informatique et des
libertés, dont 7.908 plaintes, un chiffre en progression de 36 % par rapport à 2014.
L’activité a notamment été portée
par tous les cas de demande de déréférencement. Sous la pression des
autorités, Google a mis en place un
système permettant à chacun de
demander le déréférencement de
contenus le concernant. Si cette
demande n’aboutit pas, l’internaute
atoujourslapossibilitédesetourner
verslaCNIL.Cefutlecas450foisl’an
dernier, pour un total de 700 cas de
déréférencement. En tout, la « e-réputation » concerne 36 % des plaintes adressées à l’autorité. Parmi les
autres motifs de plaintes figurent
notamment les demandes de retrait
de fichiers commerciaux et marketing (26 % des plaintes) ou la gestion
des ressources humaines (dispositifs vidéo sur le lieu de travail, par
exemple). Par ailleurs, sur l’ensembledel’annéedernière,laCNILaréalisé 510 contrôles, 93 mises en
Véronique Richebois
@vrichebois
demeure (contre 62 en 2014) et a
prononcé 10 sanctions, dont trois
financières. Plus récemment, l’autoritéainfligé100.000eurosd’amende
à Google, qui n’avait pas appliqué le
droit au déréférencement sur toutes
ses extensions.
Prise de position
en faveur du chiffrement
LaCNILestimequesonrôledoitêtre
élargi. En marge dela publicationde
sonrapportd’activité,elleaprésenté
ses orientations stratégiques pour
les trois prochaines années, « une
période extraordinaire et atypique »,
selon sa présidente, Isabelle FalquePierrotin. Son ambition : être la
« référence pour le grand public en
matièredenumérique »,notamment
par des mesures d’éducation et par
un débat sur l’éthique du numérique. L’autorité veut aussi faciliter la
transition vers le règlement européen enmatière dedonnées personnelles et renforcer sa coopération
avec ses homologues européens.
Cenouveaurôlepourraitêtrerenforcé par le projet de loi numérique,
actuellement en débat au Sénat,
mêmesilacommissiondesLoisa,la
semaine dernière, revu à la baisse
les sanctions prévues à l’origine, à
1,5 million d’euros au maximum,
contre 20 millions auparavant. Ce
qui n’inquiète pas outre-mesure Isabelle Falque-Pierrotin : « Le niveau
de sanctions prévu par le règlement
européen est de toute façon de 4 % du
chiffre d’affaires de la société, dans la
limite de 20 millions d’euros. » La
CNIL pourrait aussi se voir attribuer
de nouvelles missions en matière
d’« open data ».
Enattendant,l’autoritéaprispositiondansledébatsurlechiffrement.
« C’est un élément clef de la sécurité
informatique, a expliqué sa présidente. Mettre des “backdoors” partout reviendrait à donner un laisserpasser aux autorités, qui pourrait en
outreêtreutilisépard’autresàdesfins
malveillantes. L’impératif de sécurité
ne doit pas le justifier, d’autant qu’il
existe déjà toute une série de dispositifs permettant aux pouvoirs publics
d’accéder aux données. » — N. Ra.
L’affaireNuméro23 estdevenue
unesourced’inspiration dulégislateur
MÉDIAS
Un nouveau changement législatif est
proposé pour protéger
les opérateurs
de diffusion, après
des factures impayées.
Marina Alcaraz
@marina_alcaraz
Décidément, la « chaîne de la diversité » n’arrête pas de faire parler
d’elle. Selon plusieurs sources,
Numéro 23 aurait joué les mauvais
payeurs avec des opérateurs de diffusion, tels TDF, Towercast et Itas
TIM, leur laissant des factures
impayées l’an dernier. Numéro 23,
qui a subi des problèmes de trésorerie, leur devait jusqu’à plusieurs
millions, selon une source, même
si cela est en voie de règlement. Un
échéancier de règlement aurait été
trouvé avec des opérateurs de diffu-
sion. Echéancier respecté en ce
début d’année. La chaîne indique
n’avoir actuellement aucun contentieux en cours.
Ce litige n’a toutefois pas laissé le
législateur indifférent. La sénatrice
Catherine Morin-Desailly vient de
déposerunamendementàlaproposition de loi dite « liberté, indépendance et pluralisme des médias »,
qui sera examinée en mai. Il vise à
permettre au Conseil supérieur de
l’audiovisuelderetirerl’autorisation
d’émettre à une chaîne qui ne respecterait pas ses obligations contractuelles à l’égard des opérateurs
qui gèrent les multiplex.
Plus globalement, l’affaire
Numéro23aétéunevéritablesource
d’inspiration en droit français. Si le
groupe de Pascal Houzelot a finalement eu gain de cause contre le gendarme de l’audiovisuel et pourra
continuer d’exister (« Les Echos » du
30 mars), le projet – avorté – de cession de la chaîne pour quelque
90 millions d’euros à NextRadioTV
avait suscité une levée de boucliers
de nombre d’observateurs et de politiques. En l’espace de quelques mois,
plusieurs lois ont été votées ou proposées pour empêcher toute tentative de spéculation sur une fréquence, attribuée à titre gratuit.
Dissuader certaines ventes
Tout d’abord, dissuader certaines
ventesenalourdissantlafiscalité.La
loi du 14 octobre 2015 relative au
deuxième dividende numérique a
renforcé le taux de la taxe sur la
vente de fréquence audiovisuelle en
fonction de la durée de détention
d’une chaîne. Cette disposition, qui
comprend toutefois un plafond,
s’ajoute à une taxation des plus-values de cession dans l’audiovisuel,
elle, dans la dernière loi de finances.
Parallèlement, le législateur a
donné davantage de pouvoir au
CSA : depuis la loi du 14 octobre, le
régulateur peut désormais prendre
en compte le respect des obligations
d’unechaînedurantlesdeuxannées
précédentes, lorsqu’il doit agréer un
changement de contrôle. Un autre
amendement – refusé cependant
par le Sénat – déposé par des députés prévoit, lui, une période probatoire durant deux ans et demi après
l’obtention d’unefréquence,sorte de
période d’essai pour une chaîne
avant une autorisation définitive.
Enfin, le gouvernement a présenté récemment un amendement
dans le cadre du texte « liberté,
indépendance et pluralisme des
médias », qui devrait être logiquement voté bientôt, pour interdire
les cessions de chaîne TNT avant
cinq ans, sauf en cas de grosses difficultés économiques.
Cette accumulation n’est pas
sans inquiéter. Certains acteurs du
secteur craignent que cela ne condamne à geler le paysage audiovisuel,empêchantdesopérationsqui
feraient sens. « Il est dommage
qu’un cas particulier ait généré
autant de complications », dit un
observateur. n
Don Quichotte persiste et
signe.Commelaquasi-totalité des ouvrages que la
maison édite depuis sa
création fin 2008 par Stéphanie Chevrier et Aurélie
Michel, le centième livre
publié, « Antispéciste »,
du journaliste Aymeric
Caron, seraunouvragede
combat, militant pour la
« prise en considération de
tous les êtres vivants sensibles. » Avant, « Diam’s
Autobiographie », de
Mélanie Georgiades, « L’Affaire Cahuzac », de Fabrice Arfi et
Fabrice Lhomme, ou
encore « La Face B »,
d’Akhenaton, avaient, chacun à
leurtour,poséunepierredansle
succès de cette maison d’édition
qui a pris le parti de publier des
documents et des autobiographies souvent engagés, parfois
polémiques. Et, ce faisant, ont
fait l’objet de façon assez systématique de l’attention médiatique. Pour l’année 2015, Don Quichotte indique avoir atteint
800.000 euros de chiffre d’affaires éditeur, réalisés par « deux
salariés qui tirent la langue »,
selon les propres termes de Stéphanie Chevrier.
Un département fiction
Comme dans tout storytelling
qui se respecte, l’aventure a
démarré en se jouant des règles
et des usages. Directrice littéraire chez Flammarion, Stéphanie Chevrier éprouve l’envie de
monter sa propre maison d’édition et entre alors en contact
avec les éditions Le Seuil-La
Martinière.Ledealseconclutfin
2008, sur fond de crise financière : Stéphanie Chevrier
accepte de céder au groupe la
marque et le catalogue « pour
1 euro symbolique », en échange
de quoi sa maison d’édition aura
accès au « back-office » et au
réseau de distribution du
Seuil-La Martinière. Elle bouscule alors le petit monde de l’édition. A commencer par le nom
dela maison, DonQuichotte. Un
nom qui claque, à la fois libertaire et bobo.
« A voix basse », l’autobiographie de Charles Aznavour, lui
permet de vendre 75.000 exemplaires dès ses premiers mois
d’existence. Le second ouvrage
(« Finissons-en ! Faits et gestes de
la présidence Sarkozy », rédigé
par l’équipe de Mediapart et
publié en 2010) précise la ligne
éditoriale. Et la signature
visuelle : maquette dense, couverture ressemblant à une affiche,rédactionparuncollectifde
25 auteurs : l’antithèse de tout ce
qui se fait traditionnellement.
L e l i v r e s ’e s t v e n d u à
16.000 exemplaires.
« Pour la prise en
considération de tous les
êtres vivants et sensibles » :
c’est le credo du dernier
ouvrage publié
par Don Quichotte.
Don Quichotte, qui indique
avoir pour concurrents
« Fayard, Flammarion, Calmann-Lévy et bien sûr Les Arènes... », calque le mode de fonctionnement des grandes
maisons:droitsd’auteuréquivalents... mais aussi ronds de serviette aux mêmes rendez-vous
incontournables, « Comme “On
n’est pas couché”, devenue l’émission qui fait vendre, confie Stéphanie Chevrier. Avant d’y aller
pour son avant-dernier livre
“Dire non” en 2014, Edwy Plenel
avait vendu 14.000 exemplaires.
Après son passage chez Laurent
Ruquier, les ventes ont grimpé à
50.000 exemplaires. »
La maison a pris
le parti de publier
des documents et
des autobiographies
souvent engagés,
parfois polémiques.
Mais les documents et les
autobiographies ont leurs limites.Undépartementfictions’est
ouvert en septembre 2015.
« Nous avons effectué notre première rentrée littéraire l’an dernier avec “Les Echoués” de Pascal Manoukian », se félicite
Stéphanie Chevrier. Une nouvelle page qui s’ouvre. n
BETCse lancedans lacommunication corporate
PUBLICITÉ
L’ouverture du nouvel
ensemble de BETC à
Pantin est prévue pour
le 15 septembre.
« Hello Pantin », lit-on sur le site.
BETC est dans les starting-blocks.
Entre juillet et septembre 2016, la
filiale d’Havas (responsable des
budgetsPeugeot,AirFrance,Evian,
C a n a l + , B o u yg u e s Te l e c o m ,
Lacoste…) s’apprête à déménager
ses 850 salariés. Répartis jusqu’ici
sur 6 sites différents – BETC Digital,
Luxe, Pop, Rita (production),
Design, Shopper –, ils occuperont
officiellement fin septembre
18.000 mètres carrés, dans les
locaux des Magasins Généraux, le
long du canal de l’Ourcq. A un peu
plus de la moitié de son exercice
2016, le groupe bouclera ainsi une
série de chantiers complexes, dont
Pantin, amplement annoncé et
commenté depuis deux ans, est la
partie la plus visible… et la plus
symbolique de sa volonté d’autonomie. BETC est locataire de Klépierre, qui a accompli le gros des
travaux de rénovation : « Avec le
projet Pantin, Havas a accepté un
petit impact négatif sur notre profitabilité, mais, sur le fond, il s’agit
d’une opération “sustainable”, le
loyer étant moins cher au mètre
carré », indiquent Stéphane Xiberras et Bertille Toledano, coprésidentsdeBETC.Legroupeaenregistré en 2015 « une marge brute de
117 millions d’euros, en croissance de
7 % sur le périmètre français, dont
une progression de 12 % sur la seule
partie digitale », précise Bertille
Toledano.
Le bilan est plus nuancé sur le
plan du réseau international, à ce
stade limité au Brésil et au Royaume-Uni. Alors que BETC São Paulo
peut se féliciter d’avoir remporté le
budget Peugeot face à Young &
Rubicam (WPP), BETC Londres a
dû essuyer les pertes des budgets
Bacardi et Diet Coke, partiellement
« Aujourd’hui,
les consommateurs
achètent autant
le produit que
l’entreprise
qu’il y a derrière. »
BERTILLE TOLEDANO
Coprésidente de BETC
compensées par les gains de Côte
d’Or, Gant et Scholl. « Si 2015 devait
en priorité stopper l’hémorragie de
budgets, commente le magazine
britannique ”Campaign”, 2016
devra être l’année où les managers
londoniens, Andrew Stirk et Rosie
Bardales, remettront sur pied le
malade avant que leurs patrons ne
perdent patience à Paris. »
Une nouvelle offre
BETC met les bouchées doubles. En
janvier, le groupe a mis sur rails
BETC Corporate, rival, de facto, de
l’offre de communication institutionnelle de Havas Paris, l’autre
navire amiral du groupe Havas.
« Nous voulons faire du corporate
pour les consommateurs car,
aujourd’hui, ils achètent autant le
produit que l’entreprise qu’il y a derrière, explique Bertille Toledano.
Nous allons essayer d’apporter de la
créativité, des idées et des aspérités
dans un univers relativement plat. »
En parallèle, le groupe a noué un
partenariat, officiel depuis jeudi,
avec Cargo, l’incubateur de start-up
tourné vers les contenus numériques et les industries créatives.
Mais la priorité demeure, selon les
dirigeants, « de remporter de grands
comptes globaux dans l’axe ParisLondres-São Paulo, qui permettront
de développer le réseau. Exactement
comme la présence de Nike a permis
à Wieden + Kennedy, basé à Los
Angeles, de se développer à Amsterdam. » Déjà, BETC annonce réaliser 60 % de sa marge brute à partir
de budgets internationaux.
— V. R.
UNE QUATRIÈME ÉTOILE
EST NÉE.
Grâce à son record historique en diffusion,
le journal Les Echos remporte sa quatrième étoile de l’ACPM*.
*Etoile de la Constance dans le succès, ACPM/OJD 2015, catégorie Presse Quotidienne de plus de 100 000 exemplaires.
24 //
Lundi 11 avril 2016 Les Echos
START
UP
x INTERVIEW //
LAURENT RUBEN
Fondateur
de French
Accelerator
U
La start-up nantaise Akeneo se
paie une star de l’e-commerce. Roy
Rubin, fondateur et ancien PDG de
Magento, va rejoindre le conseil d’administration de la pépite française en tant que consultant attitré. Akeneo propose une solution
« B to B » en open source qui permet de collecter des données en vue d’élaborer des fiches
produits et des catalogues. Ce nouvel apport
devrait l’aider à faire croître le marché américain, où il s’est installé fin 2015.
EUROS
La plate-forme Goot met en relation des cavistes et des particuliers à Paris. Elle leur permet
d’être livrés en vins, bières et spiritueux en moins d’une heure.
C’est sa première levée.
L’ogreWeChat
décomplexe la Chine
3 QUESTIONS À...
LAURE CARAYON
Fondatrice de China Connect
« Beaucoup
d’entreprises
chinoisessontdéjà
en Europe »
Propos recueillis par
Anaïs Moutot
@AnaisMoutot
— Correspondante en Californie
A
près Montréal ou
Barcelone, Los Angeles devient la 12e ville
à rejoindre le réseau French
Tech Hub. Aux manettes de ce
projet, Laurent Ruben, le fondateur de French Accelerator,
e n c o l l a b o r a t i o n a ve c l e
consulat français et la chambre de commerce franco américaine de Los Angeles.
1 Quels sont les atouts de
Los Angeles pour des
start-up françaises ?
Il y a une forte disponibilité des
capitaux pour le « middle market ».L’écosystèmeesttrèsdynamique – c’est ici que sont installés Snapchat, Tinder ou SpaceX.
Le coût de la vie y est beaucoup
moins cher qu’à San Francisco
et il est possible d’y recruter des
ingénieurs pour 80.000 dollars
par an, soit deux fois moins que
dans la Silicon Valley.
2 Que propose French
Accelerator?
Nous voulons accélérer entre 10
et 12 start-up françaises par an à
Los Angeles. Elles doivent avoir
déjà levé des fonds, se préparer
à leur série A et avoir un modèle
exportable aux Etats-Unis. En
France, on est très bon sur
le « seed », mais on manque
d’acteurs pour la suite. Les
sériesAsontsous-évaluées,avec
desvalorisationscinqfoismoins
importantes qu’aux Etats-Unis.
Mais, quand les entrepreneurs
français tentent leur chance sur
le continent américain, 80 %
d’entre eux échouent au cours
des dix-huit premiers mois, car
ils n’ont pas le réseau nécessaire
pour accéder aux financements
et aux clients.
3 Comment fonctionne
votre programme ?
Nousproposonsd’abordnosservicesdeconseilpendantsixmois,
puis nous décidons de prendre
ou non une part de la société,
allantde1à10 %.Notreéquipeest
composée de six partenaires,
troisFrançaisettroisAméricains
francophiles,etde25consultants
à travers les Etats-Unis. Trois
start-up nous ont rejoints à ce
jour. Nous ne communiquons
pas sur le montant du fonds. n
Nicolas Rauline
@nrauline
C’est le nouveau modèle pour des
milliers de start-up à travers le
monde,copiéparFacebooketMicrosoft… En l’espace de quatre ans,
WeChat est passé d’une petite application de messagerie développée par
le groupe Tencent à un nouvel ogre,
capablederivaliseraveclesgéantsde
la Silicon Valley. L’application est utilisée par plus de 700 millions de personnes à travers le monde, même si
l’écrasante majorité (600 millions)
est concentrée en Chine. Surtout, elle
a créé un nouveau modèle, cherchantàréunirtoutel’expérienceutilisateur en une seule application. En
Chine, il est possible d’y commander
une course Uber, d’acheter sur à peu
près n’importe quel site marchand,
d’accéderàdescontenussupplémentaires quand on visite un musée…
LaforcedeWeChat ?L’application
a développé une plate-forme qui fait
le lien entre marques et utilisateurs.
DR
L
WeChat propose sa propre solution de paiement, WeChat Pay,
intégrée dans l’application. Photo Tomohiro Ohsumi/Bloomberg
Elle compterait ainsi près de 12 millions de comptes officiels, tenus par
des célébrités, des entreprises, des
clubs sportifs… Une couche d’intelligence artificielle permet à l’utilisateurdedialoguerdirectementavecla
marque. Et WeChat propose sa propre solution de paiement, WeChat
Pay, qui permet de payer n’importe
quelservicedansl’applicationsansla
quitter, assurant par ailleurs des
revenus substantiels à la société.
L’autre source de revenus, majoritaire, reste le jeu : des centaines d’éditeurs de jeux vidéo greffent leur titre
dansl’application,WeChatprélevant
au passage une commission.
Une équipe de 300 personnes
Reste que WeChat demeure une
application asiatique. Sur les
100 millions d’utilisateurs hors de
Chine, une majorité se trouvent en
Asie du Sud-Est. Et les utilisateurs
étrangers n’ont pas les mêmes services que les Chinois. « Les fonctionnalités sont différentes car il ne servirait
à rien, par exemple, d’avoir un portefeuilleélectroniquedansWeChatsion
ne pouvait pas s’en servir pour acheter des biens. Mais, dans les prochaines années, tout le monde aura le
mêmesystème »,expliqueAlexMecl,
conseiller stratégique international
de WeChat installé en Californie et
de passage en France, la semaine
dernière, pour la conférence China
Connect. Une question de temps,
donc, d’autant que les moyens de
WeChatrestentlimités :350personnes seulement travaillent pour
l’application… et seulement trois
pour l’international ! « Nous avons
des ambitions, nous allons recruter »,
répond Alex Mecl.
La concurrence de Facebook ?
Cela ne gêne pas l’Américain. « Elle
valide notre modèle. Les utilisateurs
adopteront le meilleur service.
Aujourd’hui, WeChat est la plateforme la plus innovante. » Et elle ne
compte pas s’arrêter là. Elle travaille
déjà pour intégrer de la réalité virtuelle à son produit… n
a semaine dernière avait lieu
à Paris la sixième édition de
China Connect, une conférence qui réunit des décideurs du
numérique chinois et français.
Cette année, l’événement a notamment attiré WeChat, LeEco, eHang,
L’Oréal,UnionPay,AXA...Safondatrice, Laure Carayon, fait le point
sur les grandes tendances du
moment en Chine et décrypte les
mouvements des acteurs chinois.
1 Quelle est la principale
caractéristique des start-up
chinoises selon vous ?
La grande différence avec l’Europe,
c’est que ces sociétés sont mobiles
d’emblée. Beaucoup de Chinois ont
découvertInternetvialemobile,c’est
encore souvent le seul moyen de
connexion. Et, aujourd’hui, rien n’est
pensé en Chine sans que l’usage
mobile ne soit privilégié. L’autre
cadre de pensée, c’est l’écosystème.
La plupart des sociétés chinoises du
secteurtententdedévelopperautour
d’elles un écosystème complet. Le
meilleur exemple est WeChat.
2 Quelles autres grandes
tendances observe-t-on
aujourd’hui sur ce marché ?
On voit beaucoup de solutions
se développer autour du commerce social, comme Xiaohongshu [NDLR, petit livre rouge,
en chinois !] valorisé 1 milliard de
d o l l a r s e t q u i v i e n t d e l e ve r
100 millions. Les start-up essaient
aussi de pallier des problèmes
structurels en Chine : la confiance dans les prestations de
santé, avec une société comme
The Care Voice, qui attribue une
note aux médecins et qui a été
fondé par un ancien de Sanofi,
dans l’alimentation, ce qui crée
des opportunités dans l’importexport, ou encore dans le
domaine de l’éducation, avec une
explosion incroyable des MOOC.
3 L’internationalisation des
sociétés chinoises a longtemps
semblé un serpent de mer.
Qu’en est-il désormais ?
C ’e s t u n e r é a l i t é . B e a u c o u p
d’entreprises chinoises sont déjà
en Europe et font du business.
Outre les fabricants, comme
Huawei ou Xiaomi, on peut citer
iPinYou ou iClick dans le
domaine de la publicité programmatique. Et beaucoup d’opportunités se créent sur les services aux
touristes chinois.
Propos recueillis par N. Ra.
Cinéma,musique, smartphones…
LeEcoveutconquérirle monde
Lesdronesd’eHang
s’installent enEurope
La pieuvre chinoise a
construit un modèle mêlant
contenus et hardware.
Elle s’attaque désormais
au marché américain.
La start-up chinoise a
montré au CES un modèle
de drone avec passager.
Elle vient d’ouvrir un centre
à Düsseldorf.
Les ambitions de LeEco sont à peu
près sans limite. Cette société chinoise, qui s’appelait LeTV il y a
encore quelques mois, a démarré
en2004enlançantunesortedeNetflix avant l’heure. Une anomalie sur
un marché chinois dominé alors
par les offres illégales dans le
domaine de la vidéo. L’offre est
devenue la référence en Chine et
compte aujourd’hui 100.000 épisodes de séries et 5.000 films. Mais la
start-up ne s’est pas arrêtée là.
« L’approche est très différente des
entreprises occidentales, très verticales, qui cherchent à adresser une
demande, un marché. Nous voulons
créer notre propre écosystème »,
explique Eric Mika, vice-président
de LeEco en charge des partenariats, lui-même passé par Vivendi
époque Jean-Marie Messier, du
temps de la convergence. Peu à peu,
la société chinoise a mis un pied
dans la production (notamment le
film « La Grande Muraille », avec
Matt Damon, qui doit sortir début
2017), a lancé une offre musicale
similaire à celle de Spotify, une offre
dans le sport en achetant des droits
de diffusion (de football, Formule 1,
baseball, etc.), mais a surtout accéléré sa croissance en se lançant
dans le hardware. Elle fabrique
depuis un an des smartphones et
« On rêvait de voitures volantes, à la
place on a 140 caractères. » La célèbre phrase de l’investisseur Peter
Thiel, Derrick Xiong l’a prise à la
lettre. L’entrepreneur au visage
poupon – vingt-sept ans dans quelques jours – a créé eHang pour
« changer le monde ». C’était il y a
deux ans, à son retour en Chine, lui
qui avait passé sa jeunesse entre
Singapour et la Silicon Valley. Sa
start-up a fait sensation au dernier
Consumer electronic Show de Las
Vegas en présentant un modèle de
drone capable d’embarquer un
passager. « Cela peut sembler un
cliché, mais c’est une vraie envie,
explique-t-il, alors qu’il est de passage en Europe. J’imagine un tas
d’applications pour nos drones. On
pourra les utiliser comme moyen de
transport, dans l’agriculture, le tourisme… Le but est de pouvoir piloter
ces engins sans aucune connaissance technique, avec un maximum
d’automatisation. »
DR
DR
L’application du
groupe Tencent a
conquis 700 millions
de personnes.
Aujourd’hui,
elle est copiée
par la Silicon Valley.
« Il nous faut notre Delaware souverain pour y
mettre nos licornes. » Le compte parodique
OS Souverain, créé pour se moquer du projet
français de lancer un système d’exploitation made in
France, a appelé sur Twitter à la création d’un « Delaware
français ». L’Etat du nord-est des Etats-Unis accueille le
siège d’un grand nombre d’entreprises, dont la plupart
des start-up américaines, en raison de conditions fiscales
avantageuses. Une manière humoristique de rebondir
sur l’actualité des « Panama papers »...
500.000
MOBILE
« Los
Angeles
regorgede
capitaux »
Q
LE TWEET
REBOND
Quatre millions de mobiles LeEco ont été vendus en 2015. Ses platesformes de contenus attirent chaque jour 52 millions de Chinois.
des téléviseurs, vendus exclusivement sur Internet et… qui embarquent par défaut les offres de contenus. La boucle est bouclée ? Pas
tout à fait, puisque la société s’intéresse désormais au marché des voitures autonomes. Elle vient de créer
un joint-venture avecAston Martin.
« Quefera-t-ondansunevoituresans
chauffeur ? On écoutera de la musique, on regardera des films », ajoute
malicieusement Eric Mika.
Cap sur les Etats-Unis
Aujourd’hui, ses plates-formes de
contenus attirent 52 millions
d’utilisateurs par jour en Chine et
4 millions de smartphones ont été
vendus l’an dernier, pour la première année de cette activité. Et
LeEco table sur 15 millions de ventes cette année, alors qu’il a commencé à commercialiser ses téléphones en Inde et qu’il va attaquer
le marché américain dans quelques semaines. Les Etats-Unis
représentent un enjeu de taille
pour la firme, qui y a déjà installé
1.500 personnes, sur un total de
10.000 employés, un millier y travaillant dans l’activité automobile.
« Nous visons avant tout les EtatsUnis, l’Amérique latine et l’Inde, là
où nous pensons que notre modèle
peut être le plus disruptif », conclut
Eric Mika. — N. Ra.
La commercialisation envisagée pour la fin de l’année
Le modèle exposé au CES était un
prototype, mais il espère pouvoir
commercialiser les premiers produits avant la fin de l’année. En
attendant, les discussions continuent avec les autorités du monde
Les appareils de la start-up
pourraient être utilisés
pour le transport, l’agriculture
ou le tourisme. Photo eHang
entier sur la réglementation. « Il
faut trouver un équilibre, il y aura
des zones interdites à nos drones,
mais ces discussions sont constructives », affirme Derrick Xiong.
Le jeune patron met aussi sa
start-up en ordre de bataille, afin
de lutter contre ses nombreux
concurrents américains, européens ou asiatiques. Pour l’instant,
300 personnes, essentiellement
des ingénieurs, travaillent chez
eHang. Mais les recrutements sont
permanents. Et, après la Silicon
Valley, la société basée à Canton
vient d’ouvrir son centre européen
à Düsseldorf, en Allemagne, forte
d’une levée de 42 millions de dollars l’été dernier. « Les temps changent, la Chine montre qu’elle est
capable d’innover. Aujourd’hui, les
ingénieurs chinois sont aussi talentueux que ceux de la Silicon Valley,
et cinq fois moins chers », ajoute
Derrick Xiong. — N. Ra.
// 25
Les Echos Lundi 11 avril 2016
en
direct
Littoral en travaux en
Charente-Maritime
AGRICULTURE — L’épizootie de
ENVIRONNEMENT — Les grandes
fièvre catarrhale ovine (FCO)
s’étendant à 78 départements,
avec 237 cas recensés depuis
septembre : 85 sont notamment
intervenus dans le Puy-deDôme, 45 dans l’Allier, 15 dans la
Nièvre, 13 dans la Loire, 12 dans
la Creuse. La FCO n’affecte pas
l’homme, mais ferme les portes
de certains pays à l’exportation.
Olivier Laban-Mattei/AFP
PME
&REGIONS
La fièvre catarrhale
s’étend
marées de l’hiver se terminent, la
Charente-Maritime annonce avoir
quelque 150 chantiers en cours ou
à venir pour empêcher de nouvelles inondations meurtrières. Elle
renforce la protection de ses
470 kilomètres de trait de côte (îles
comprises) en réalisant des briselames, digues et autres enrochements. Seul département avec la
La Cosmetic Valley se connecte
à la beauté 3.0
l Les industriels de la cosmétique sont candidats à la French Tech et veulent créer un réseau de start-up.
l Masques connectés, emballages personnalisés, miroirs à selfies, les initiatives se multiplient.
CENTRE
Christine Berkovicius
— Correspondante à Orléans
Maquillage virtuel, conseils en
ligne, « tutos » beauté et même
webséries comme le « Chanel
Beauty Talk »… Avec la révolution
digitale, les déclinaisons numériques autour de la beauté connectée
se multiplient, au risque d’une
« ubérisation » du secteur. Les sites
de vente en ligne détournent les
client(e)s des boutiques, les produits low cost envahissent la Toile
et de jeunes blogueuses font la loi
sur Internet en s’autoproclamant
« expertes » en conseils beauté… A
cela s’ajoute la concurrence de
l’Asie, qui s’est emparée du digital et
pourrait à terme priver la France de
son leadership mondial dans le secteur de la beauté.
Pépinière de start-up
Conséquence, les industriels de la
filière s’inquiètent… et se mobilisent. Réunis au sein de la Cosmetic
Valley, un pôle de compétitivité qui
fédère la moitié des entreprises du
secteur entre Rouen, Chartres,
Orléans et Tours, ils ont monté un
dossier French Tech pour faire de la
France « la pépinière des start-up
beauté » au niveau mondial. « Le
digital,c’estl’avenir !N’attendonspas
que d’autres s’en emparent. Sinon
nous risquons le syndrome Kodak,
mortfauted’avoirsuprendreàtemps
le train de l’innovation », martèle
Marc-Antoine Jamet, président du
pôle.« Onobservechezlesclientesun
désir croissant de suivi individuel, de
conseil. Or la recherche se focalise
avant tout sur les ingrédients, la formulation, le packaging, le marketing… Sur les quelque 300 millions
d’euros de projets que nous avons
labellisés au sein de la Cosmetic Valley, le digital est dramatiquement
absent. Il est temps d’inventer la
beauté du futur ! », ajoute-t-il.
Les ténors du secteur sont sur les
rangs. A l’automne, Sephora a
ouvert à Paris son premier magasin
interactif, 100 mètres carrés seulement,mais14.000référencesdisponibles grâce à des tablettes pour
100 mètres carrés seulement, mais 14.000 références disponibles grâce à des tablettes pour l’achat en ligne, des miroirs à selfies
au « bar à maquillage », les petits robots Nao, etc. : à Paris, le premier magasin interactif Sephora a ouvert l’automne dernier. Photo DR
l’achat en ligne, sans compter les
miroirs à selfies pour immortaliser
sonpassageau« baràmaquillage »,
les petits robots Nao, etc.
Un an plus tôt, Burburry avait
déjà installé un « bar à ongles » digital dans sa première boutique londonienne. Le groupe L’Oréal, lui,
revendique 20 millions d’utilisatrices pour son application Make Up
Genius, lancée en 2014 en partenariat avec Image Metrics, qui propose un miroir virtuel pour tester
un produit sur son visage avant
d’aller l’acheter… Le groupe a également créé une chaîne YouTube
L’Oréal Paris.
Le débat se déplace aussi sur le
front de la vente en ligne. Le britannique Feelunique.com, qui vient de
lever 25 millions de livres et réalise
85 millions d’euros de chiffre
d’affaires est devenu un des acteurs
de poids sur son marché domestique. Il s’attaque au marché français
à coups de livraisons gratuites à
partir de 50 euros d’achat. Les
start-up s’y mettent aussi parfois là
on ne les attend pas… Avec I-Feel
Beauty, Feeligreen, basée à Sophia
Antipolis, s’adresse aux personnes
en perte d’autonomie pour leur permettre de piloter leur soin bien-être
via un smartphone relié à un petit
appareil qui associe microcourants
et diodes. Plus classique, My pack
on line (20 salariés), à l’instar du
web-to-print. permet de créer des
« On sent
que l’écosystème
est en train
de bouger. »
STANISLAS VANDIER
Fondateur de WB Technologies
emballages personnalisés. Quant
au masque de beauté connecté de
W B Te c h n o l o g ie s , i l m e s u r e
l’hydratation de la peau et permet
de booster l’efficacité des crèmes
grâce à une légère source de chaleur. Se félicitant de la démarche de
la Cosmestic Valley, Stanislas Vandier, le cofondateur de WB Technologies explique : « Il y a une dynamique collective, mais cela ne suffit pas.
Il faut aussi des financements, et des
initiatives comme la French Tech
sont de nature à attirer des fonds
d’investissement ».
Dossier déposé
Monté dans le cadre du dernier
appel à projets thématique lancé
par le gouvernement, le dossier
« Beauty French Tech » doit être
déposé le 11 avril. Objectif : créer un
réseau national de start-up dont le
centre de ressources sera à Chartres. Cinq millions d’euros ont été
investis dans un incubateur qui
ouvrira à l’automne et pourra
accueillir jusqu’à 60 jeunes pousses. Un premier rendez-vous a eu
lieu fin mars à Paris autour de 150
entreprisesdelafilièreainsiquedes
start-up numériques.
Autre idée, la création d’un Fab
Lab dédié à la cosmétique. Ou
encore d’un Datalab qui exploitera
des bases données mutualisées ou
privatives au profit des PME qui
n’ont pas les moyens techniques des
grands groupes… « On a senti qu’il
commençait à se passer quelque
chose au dernier Consumer Electronics Show de Las Vegas, avec pour la
première fois un stand Beauty Tech
dédiée à la beauté connectée. C’est un
signe fort. Mais il faut aller vite »,
plaide Chartres Métropole, qui
devranéanmoinspatienterjusqu’en
juin pour savoir si la candidature de
la Beauty French Tech sera retenue
par le ministère d’Axelle Lemaire. n
Spincontrol et Emospin planchent sur les « data » de nos émotions
Pionnier de la mesure
des produits de beauté,
le laboratoire tourangeau
cherche à exploiter
des données qui dorment.
Stéphane Frachet
— Correspondant à Tours
Spécialiste de la mesure de l’efficacité des produits de beauté auprès
de 30.000 volontaires dans le
monde chaque année, le tourangeau Spincontrol a emmagasiné
desmillionsdedonnées.Or,unefois
qu’elles ont servi à ses clients – les
grandes marques de cosmétique
telles que L’Oréal, LVMH ou Shi-
seido – pour l’élaboration de leurs
gammes, ces informations s’endorment dans un serveur. D’où l’idée de
Patrick Beau, fondateur en 1991 de
ce laboratoire qui compte 120 salariés et réalise 5 millions d’euros de
chiffre d’affaires, de les « réveiller ».
A l’affût d’une diversification, cette
PME implantée en France, au
Canada, en Inde, en Thaïlande et
depuis peu en Indonésie a déjà contribué à la genèse d’Emospin en
2012, en collaboration avec Arnaud
Aubert, chercheur en neuropsychologie, membre d’un laboratoire
de l’université de Tours.
Cette start-up cherche à quantifier les émotions pour évaluer le
bien-être des consommateurs,
leurs réactions... Electroencéphalogrammes, dilatation de
la pupille, changement de voix,
modification de la température
cutanée, plusieurs facteurs révèlent
les émotions. Ces paramètres ont
10.000
TESTEURS
font partie du réseau
de Spincontrol et sont soumis
à des protocoles destinés à
analyser l’efficacité des produits.
un impact sur le packaging, le
design du point de vente, le flaconnage, la texture, assure en substance Patrick Beau.
Données déclinées
A partir de ces données, Emospin et
Spincontrol ont d’abord imaginé
une déclinaison via un objet
connecté, « qui déterminerait précisémentquelleestl’attenteduconsommateur à l’instant où il commande
ses produits », détaille Arnaud
Aubert.Exemple :aumomentd’une
commanded’unfonddeteintsurun
site marchand, qui propose des milliers de référence, l’objet connecté
affine le besoin réel à partir des
mesures qu’il effectue et des données disponibles. Il propose alors
une sélection restreinte de
maquillage. Bref, de la relation
client revue et corrigée par un filtre
scientifique. « Nous cherchons des
investisseurs et un partenaire dans ce
domaine de l’objet connecté. Tout
peut aller très vite », ajoute-t-il. Autre
déclinaison envisagée par les deux
partenaires : un comité de travail au
sein de la Cosmetic Valley a mis en
avant le besoin d’une base de données au service des PME-PMI du
pôle de compétitivité. Celui-ci cherche à impulser une création d’entrepriseautourdeceprojetde« French
beauty data hub ». n
Seine-Maritime à avoir endossé
cette compétence, il estime à
350 millions d’euros les dépenses
globales nécessaires. 150 millions
sont budgétisés. Une somme à
comparer avec l’équivalent des
5 millions d’euros investis
entre 1965 et 2008. Yves, Châtelaillon, Fouras et l’Ile-d’Aix vont
réaliser 20 millions d’euros de
travaux. La tempête Xynthia avait
détruit 52.000 hectares et tué
53 personnes en France, dont 12 en
Charente-Maritime.
Lucette.com
se rêve en
« TripAdvisor »
du maquillage
Le site Internet veut devenir
incontournable pour les
marques et pour les clientes.
Devant l’offre pléthorique des produits de beauté, il y a parfois de quoi
être un peu perdu… Pas facile de
trouverlabonnecrèmedejouroule
bon shampoing quand on n’est pas
un expert ! Partant de ce constat,
Lucette.com, une start-up créée fin
2014, a lancé un site Internet et une
application pour aider les client(e)s
à cibler le produit le plus adapté à
leur peau, à leurs envies et à leurs
habitudes. « Nous avons voulu
dépasser le simple avis produit pour
donner un conseil personnalisé et
indépendant », explique AnneLaure de Belloy, fondatrice du site.
Lucettereposesurunalgorithme
développé avec l’aide de deux agences spécialisées et d’un expert
« data », qui fonctionne selon le
principe suivant : chaque utilisatrice remplit un rapide questionnaire sur ses habitudes beauté. Le
site croise ensuite les informations
recueillies avec les produits référencés dans sa base et définit un
« score d’affinité » avec la crème, le
mascara ou le vernis qui devrait
convenir le mieux. Il ne reste plus
qu’à aller l’acheter en magasin ou
sur Internet…
Lucette.com repose
sur un algorithme
qui définit un « score
d’affinité » et propose
des produits.
Pour étoffer sa base, qui compte
actuellement un millier de références, Lucette facture aux marques
des tests produit. Les utilisatrices
sélectionnées par le site donnent
leur avis ou filment leur routine
beauté… « Pour les marques qui ne
sont pas distribuées en direct, il est
très intéressant de mieux connaître
les consommatrices pour créer leur
e-reputation et d’aller flairer les tendances pour innover. C’est ce que
nous pouvons leur proposer avec
Lucette,grâceàl’exploitationdesavis
que nous recueillons », poursuit la
jeune femme, qui s’est formée au
conseil marketing auprès de
L’Oréal et de Procter & Gamble
avant de lancer sa start-up. « Et c’est
d’autant plus important que, selon
des études récentes, 90 % des clientes
disent aller chercher des informationssurInternet,dont75%pourlire
des avis produit… »
Vitrine française en Chine
L’ambition du site est de devenir un
outil incontournable, à la fois pour
les utilisatrices et pour les marques,
et de s’imposer comme le « TripAdvisor » de la beauté connectée.
Mais, pour réussir, sa fréquentation
doit augmenter. Pour l’instant,
Lucette revendique 130.000 utilisatrices. Il lui en faudrait 1 million d’ici
à un an… Il lui faut aussi trouver de
nouvelles ressources. Après les
475.000 euros apportés au démarrage par des « business angels »,
Lucette prévoit une levée de fonds
de 1 million d’euros. Un apport
financier qui devrait lui permettre
d’entamer son développement à
l’étranger, en Grande-Bretagne
d’abord, puis en Chine, où Lucette a
l’intention d’être la vitrine digitale
de la beauté française.— Ch. B.
26 // PME & REGIONS
Lundi 11 avril 2016 Les Echos
30.000
SAVOIE — Le maire de Chamonix, Eric Fournier (photo),
a estimé vendredi bâclé « l’appel
à manifestations d’intérêt »
visant à libéraliser 6 lignes
de trains de nuit. L’élu dénonce
le risque d’une fermeture définitive de la ligne Paris-Mont-Blanc
et exige que les repreneurs aient
un délai jusqu’au 30 septembre
pour s’organiser.
lien entre les citoyens, les
6.000chercheursetles300associations de culture scientifique de la
région. Lancé en 2011 par la précédente mandature socialiste, il a
coûté 19 millions d’euros pour rénover un édifice du XIXe siècle.
Jean-Pierre Clatot/AFP
VISITEURS EN DEUX MOIS POUR LE QUAI DES SAVOIRS À TOULOUSE
Le Quai des savoirs, musée toulousain dédié à la culture scientifique,
techniqueetindustrielle,enregistre
30.000 visiteurs depuis son inauguration en février, selon Toulouse
Métropole. Ce lieu atypique de
3.500 mètres carrés veut faire le
innovateurs
Chamonix défend
son train de nuit
Le combat des gantiers de Millau
pour relancer l’ex-place forte du cuir
G2Mobility s’allie avec
Nexans pour déployer
ses bornes connectées
MIDI-PYRÉNÉES
DR
Le pôle cuir de l’Aveyron fédère 18 entreprises pour perpétuer
un savoir-faire prisé
par l’industrie du luxe.
LE PARTENARIAT
G2 MOBILITY
Laurent Marcaillou
— Correspondant à Toulouse
Chantal Houzelle
[email protected]
Les entreprises du cuir de l’Aveyron comptent 383 salariés. Photo Philemon d’Andurain
La question de la formation
Le pôle cuir de l’Aveyron, créé il y a
un an avec le soutien de la CCI de
l’Aveyron et de la Communauté de
communes de Millau Grands Causses, sollicite l’aide financière du
conseil régional et de l’Etat pour
développer des formations à ces
métiers artisanaux et répondre aux
besoins de modernisation des petites entreprises. Car il n’existe plus de
formation de gantier en France.
« Les ouvriers sont formés en entreprisependantdeuxans,maislesaides
à la formation ne dépassent pas qua-
Elisath régule les coûts
des piscines publiques
LA PME À SUIVRE
MEURTHEET-MOSELLE
Effectif : 30 salariés
Chiffre d’affaires : 5 millions
Activité : logiciel
Pascal Ambrosi
— Correspondant à Nancy
Les centres aquatiques, les patinoires ou les centres de congrès,
compte tenu des lourdes charges de
fonctionnement que supposent ces
équipements, sont bien souvent
déficitaires. Au grand dam des collectivités qui en sont propriétaires.
Installée à Messein (Meurthe-etMoselle), la société Elisath propose,
depuisquelquesmois,unlogicielde
gestion maîtrisée du chauffage, de
l’électricité et de la consommation,
en fonction de l’affluence d’usagers
suivie en temps réel.
« Ainsi, lors des pics de fréquentation, le système, qui prend en compte
la chaleur générée par les visiteurs et
par le fonctionnement des différents
appareils, réduit le chauffage mais,
selon l’équipement concerné, augmente le dispositif de traitement de
l’eau des bassins ou la ventilation »,
explique Elisabeth Ferlet, dirigeante fondatrice de la firme lorraine. Cette dernière emploie
30 salariés et réalise 5 millions
d’euros de chiffre d’affaires. Grâce à
ce logiciel, baptisé « Eligreen »,
l’exploitantd’unsitepeutenconnaître instantanément et avec précision les coûts de fonctionnement. Il
peut aussi en adapter l’activité en
fonction des résultats recherchés.
Bâtiments tertiaires
Si, pour l’instant, les collectivités
locales et leurs partenaires, délégataires de services publics, sont les
principaux clients d’Elisath, ses
produits intéressent également les
occupants de bâtiments à usage tertiaire ou commercial. L’entreprise
s’est d’ailleurs équipée de son
logiciel et annonce réaliser environ
30 % d’économies de consommation d’énergie. A l’origine, Elisath
était spécialisé dans la billetterie et
le contrôle d’accès d’équipements
publics. Il exerce toujours cette
activité. « C’est au hasard d’une
rencontre, après une première expérience professionnelle, que j’ai eu
l’idée de créer cette société en 1995.
J’ai débuté en équipant la piscine de
Colmar, en Alsace », rappelle Elisabeth Ferlet, diplômée d’une école de
commerce. Aujourd’hui, près de
80 %descentresaquatiquespublics
en France utilisent ses logiciels.
Outre ses installations dans l’Hexagone, Elisath est aussi présent en
Belgique, Norvège et Albanie. Et,
l’entreprise lorraine a installé, il y a
un an, la billetterie de la Pinacothèque de Paris à Singapour. n
tre mois », déplore Olivier Fabre,
président de la Maison Fabre
(12 salariés) et du pôle cuir, qui
demande la création d’une plateforme de formation aux métiers du
cuir. Car les fabricants ont du mal à
recruter alors que le secteur du luxe
est en croissance : la maroquinerie
française a augmenté ses exportations de 11 % en 2015 et la ganterie de
6 %,selonleConseilnationalducuir.
Le pôle va s’élargir au département
du Tarn, où l’industrie du cuir est
plusimportanteavec53entreprises,
400 salariés et un chiffre d’affaires
de 82 millions d’euros dans la tannerie, la maroquinerie et l’habillement
autour de Mazamet et Graulhet.
L’utilisation des peaux du million
de brebis de race Lacaune produi-
sant le lait du fromage de Roquefort
est un autre enjeu fort, mais la plupart des entreprises achètent des
peaux espagnoles qui ont moins de
défauts. « La race Lacaune a une
peau fine de qualité exceptionnelle,
maiselleestabîméeparlesconditions
d’élevageetd’abattage.Elleauraitune
valeur considérable car il y a une
pénurie de peau de premier choix »,
expliqueFrankBoehly,présidentdu
Conseil national du cuir. Pour améliorer l’élevage, la dépouille et le
filmagedespeaux,lepôledecompétitivité Agri Sud-Ouest Innovation a
lancé l’an dernier le projet de R&D
Peau’Lux, doté de 4,8 millions
d’euros et porté par la société Ovi
Plateau Central (RAGT) avec les
acteurs de la filière. n
ENTREPRENDRE
Pour accélérer le déploiement
international de ses bornes de
recharge intelligentes, face aux
poids lourds du marché du
véhicule électrique, la start-up
francilienne G2Mobility
emprunte la voie rapide. Ce
lundi, elle dévoile son partenariat stratégique avec le groupe
coté Nexans, leader mondial
des solutions de câblage.
Cet accord se combine avec
une levée de fonds de 2,7 millions d’euros, à laquelle Nexans
participe aux côtés des actionnaires existants, bpifrance et
Innovacom. Ce tandem historique accompagne G2Mobility
Crosscall décroche
4,5millions d’eurospour
sonmobile« outdoor »
avec la
Les Marines de Limay :
Du nautisme à l’intégration paysagère
Entreprise de travaux publics, Les
Marines de Limay s’est spécialisée
dans l’intégration harmonieuse
d’éléments techniques dans un environnement naturel ou urbain. Si
l’activité se concentre aujourd’hui
sur le secteur des télécoms, et
notamment le camouflage des
antennes-relais, cela n’a pas toujours été le cas. « La société a été
créée à la fin des années 40 par
mon grand-père, charpentier de
marine et fabricant de bateaux »,
témoigne Pierre Ardouin, PDG
des Marines de Limay. « Quand
mon père a pris la suite dans les
années 60, il s’est mis à fabriquer
des bateaux non plus en bois, mais
en résine et polyester ». Un savoirfaire à multiples facettes qui a
permis à l’entreprise familiale de
se transformer au fil des années
pour répondre à la demande du
marché, tout en restant fidèle à
son héritage.
ment dès la fin des années 90 ».
En 2008, quelques années après
avoir rejoint son père dans les
affaires, Pierre Ardouin rachète la
société et décide alors de réorienter entièrement l’activité. « Face à
la demande de l’État de cacher les
antennes-relais, il a fallu se montrer réactif pour consolider notre
position sur le marché », expliquet-il. « Mais en prenant les rênes de
la société, je voulais également
moderniser son organisation interne, notamment en y ajoutant
une dimension plus écologique ».
Pierre Ardouin s’est alors rapproché de la CCI Versailles-Yvelines
pour réaliser une analyse environnementale de l’entreprise. « Les
échanges avec notre interlocuteur
de la CCI et le module de formation auquel nous avons pu accéder
nous ont aidés à mieux organiser
notre réflexion » précise-t-il. « Enfin, les différents outils d’analyse
que nous avons reçus nous ont
De nouvelles opportunités à saisir permis d’identifier les éléments à
« Le boom des parcs d’attraction optimiser pour gagner non seuledans les années 80 ainsi que les ment en économies, mais aussi en
travaux engagés à l’époque pour écologie ».
rénover de nombreux ensembles
HLM nous ont amenés à nous
orienter vers la fabrication de
décors en matériaux composites »,
se souvient Pierre Ardouin. « De
même, l’avènement de la télépho- PIERRE ARDOUIN,
des Marines
nie mobile nous a offert de nou- PDG
de Limay
velles opportunités de développeEntrepreneurs, la CCI Paris Ile-de-France vous accompagne dans le développement
de votre entreprise : entreprises.cci-paris-idf.fr
DR
France est possible si l’on travaille
pour le haut de gamme et si on fait
preuve d’innovation », dit son directeur général, Jean-Noël Le Bris.
LA LEVÉE DE FONDS
CROSSCALL
Date de création : 2009
Président : Cyril Vidal
Montant : 4,5 millions d’euros
Chiffre d’affaires :
16,6 millions d’euros en 2015
Secteur : télécoms
Paul Molga
@paulmolga
— Correspondant à Marseille
© « Pierre Ardouin »
Les entreprises du cuir de l’Aveyron
se fédèrent pour pérenniser leur
savoir-faire traditionnel présenté
depuis le 8 avril dans une exposition
sur l’aire d’autoroute du viaduc de
Millau. Si l’ancienne capitale française de la ganterie a compté jusqu’à
6.000 emplois dans ce secteur dans
les années 1950, la première et la
deuxièmetransformationducuirne
réunissent plus que 18 entreprises
(5 mégisseries et tanneries, 5 ganteries, 5 maroquineries, 2 selleries et
1bottier).Ellescomptent383salariés
et réalisent un chiffre d’affaires de
39 millions d’euros. Les entreprises
qui ont survécu travaillent pour le
secteur du luxe et exportent. La plus
connue,CausseGantier(40salariés),
racheté par Chanel en 2012, fabrique
20.000 paires de gants par an pour
5 marques de luxe et des stars,
commeKarlLagerfeldouMadonna.
Mais son chiffre d’affaires reste stable à 3 millions d’euros. La société
réalise 12 collections par an, dont la
moitié pour Chanel. Les gants sont
fabriqués à la main dans des petites
séries de 20 à 400 paires et vendus
300 euros en moyenne. « Le made in
Date de création : 2009
PDG : Pierre Clasquin
Montant levé :
2,7 millions d’euros
Effectif : 25 personnes
Secteur : véhicule électrique
depuis son virage stratégique
en 2013. « Au départ, cette entreprise était positionnée sur
l’auto-partage, mais s’est réorientée vers les flottes de véhicules électriques pour les grandes
entreprises, puis les parkings et
les collectivités », explique
Mathieu Rouget, directeur
d’investissements de bpifrance. « Nous avons adapté nos
solutions technologiques, dans
lesquelles nous avons investi
10 millions d’euros, pour suivre
la dynamique du marché de la
mobilité électrique qui s’accélère depuis deux ans », complète Pierre Clasquin, PDG et
cofondateur de G2Mobility,
qui a démarré en 2009.
Ses bornes de recharge,
connectées à des systèmes de
supervision et de gestion de
l’énergie à distance, alimentent
des grands comptes, comme
Alstom, La Poste, Orange,
E R D F, E u r o p c a r, D H L ,
Renault... « Ce partenariat est
une étape majeure pour cette
start-up parvenue en quatre ans
à positionner ses solutions, qui
gèrent plus de 6.000 points de
charge sur le seul marché français », estime Mathieu Rouget.
C’est aussi un accord industriel clef : Nexans produira, dès
juin, sur son site de Donchery
(Ardennes), des bornes de
r e c h a rg e d e G 2 M o b i l i t y.
« Nous déploierons ensuite ce
modèle à l’international,
d’abord en Europe », projette
Pierre Clasquin, qui vise de 4 à
5 millions de chiffre d’affaires
en 2016. n
Le segment du mobile
« outdoor », sur lequel parie
l’entreprise aixoise Crosscall,
tient ses promesses. Ces quatre
dernières années, elle a enregistré une croissance de…
2.197 %, en clôturant son dernier exercice à près de 17 millions d’euros de chiffre d’affaires. De quoi convaincre ACG
Management d’investir
4,5 millions d’euros sous
forme d’obligations convertibles pour consolider son déve-
loppement. En France, où ses
appareils sont présents dans
plus de 12.000 points de vente,
e t à l ’é t r a n g e r, o ù e l l e a
démarré ses activités l’an
passé en signant des accords
de distribution avec les principaux acteurs du BTP, un segment de marché professionnel
qui connaît une très forte
croissance.
Insensibles aux pires traitements, étanches à l’eau de mer
et équipés des plus récentes
technologies (NFC, optique à
haute définition, GPS), ses neuf
modèles se sont déjà écoulés à
700.000 unité s. « Ce t ype
d’équipementrenouvellelemarché du mobile à un moment où
le manque d’innovations fige les
ventes », explique Georges
Deniau, directeur financier de
Crosscall.
Avec la flambée du prix des
smartphones et le coût prohibitif des réparations, de plus en
plus de consommateurs sont
sensibles aux arguments de
solidité défendus par la marque. Les ventes de téléphones
renforcés se sont accrues l’an
passé de 8 % en Europe.
Les leviers de croissance de
Crosscall passent par l’exportation. Déjà distribuée en
Espagne, au Portugal, en Italie,
en Allemagne et en Autriche,
l’entreprise veut étendre son
réseau à une vingtaine de pays,
dont ceux de l’Est. n
// 27
Les Echos Lundi 11 avril 2016
FINANCE
&MARCHES
TRÈS NET REBOND
DES COURS DU PÉTROLE
Le prix du baril a grimpé jusqu’à
6,9 % à New York vendredi, et
jusqu’à 6 % à Londres. A quelques
jours de la réunion des grands
producteurs à Doha,
les opérateurs ont spéculé. Par
ailleurs, l’agence de l’Energy Information Administration a indiqué
dans la semaine que
la production américaine avait
reculé pour la dixième fois sur
11 semaines et les stocks ont baissé.
les
indices
Banque : des baissesd’effectifs
plusmodérées enFrance en 2015
l Les principales banques ont supprimé 800 emplois dans l’Hexagone.
l Les réseaux sont touchés mais les équipes informatiques ont été renforcées.
BANQUE
Véronique Chocron
@vechocron
Le secteur bancaire, l’un des premiers employeurs en France, a vu
ses effectifs rester globalement stablesen2015,aprèsplusieursannées
de baisse. Les équipes françaises
des principales banques – Crédit
Agricole, BPCE, BNP Paribas et
Société Générale – ont perdu dans
leur ensemble près de 800 emplois
par rapport à 2014, soit un recul de
0,2 %. BNP Paribas a même gagné
une trentaine de postes sur un an.
Mais ce tableau d’ensemble traduit des variations très contrastées
selon les métiers. La tendance de
fond reste la réduction des réseaux
bancaires,quicontinuentdeperdre
des emplois au rythme des fermetures d’agences et de l’automatisation des back-offices. « Pour le pôle
de banque de détail en France, la contraction des effectifs de 1,5 % s’explique notamment par des départs en
retraite non remplacés », indique
Société Générale dans son document de référence consacré à 2015.
Chez BNP Paribas, le réseau français BDDF, qui pesait 16 % des effectifs de l’activité banque de détail du
groupe en 2014, en représente
désormais 15 %. Les Banques Populaires et les Caisses d’Epargne ont
perdu à elles deux plus de 320 postes,maislaplustouchéel’andernier
a été LCL. La filiale de Crédit Agricole SA a réduit ses effectifs de plus
de 620 postes, soit une baisse de 3 %
sur un an. L’emploi est en revanche
stable dans les caisses régionales de
Crédit Agricole.
Embargos américains
Signe de la transformation actuelle
des banques, soumises à des exigences réglementaires croissantes
et à la concurrence des acteurs du
numérique, d’autres métiers
gagnent du terrain. « Pour les directions centrales du groupe, l’augmentation de 11 % des effectifs est due
notamment à la montée en puissance d’équipes informatique et conformité », précise Société Générale.
Latendance àunelégère
érosionseconfirmedans
le secteurdel’assurance
En 2014, l’effectif salarié
des entreprises de la FFSA
et du Gema a de nouveau
baissé (–0,3 %). Mais
le secteur recrute toujours.
Laurent Thévenin
@laurentthevenin
BNP Paribas, frappé en 2014 par
une amende de 9 milliards de dollars pour violation des embargos
américains, a recruté pour son
département conformité plus de
1.000 personnes en 2015, dont près
de 300 en France. Et chez BPCE, la
part de métiers risque et conformité a doublé, pour représenter
5 % des recrutements en 2015
(contre 2,5 % en 2014).
Les banques s’arrachent aussi les
développeursinformatiques,métier
en expansion depuis l’explosion du
digital, du smartphone aux objets
connectés.« L’avenirestauxcodeurs,
les gens de la technique reprennent le
pouvoir, prévient un patron de banque. Il n’y avait plus de codeurs chez
nous, l’activité était sous-traitée, mais
nous allons réembaucher. »
Reste que, après cette stabilisation global des emplois en 2015, les
prochaines années s’annoncent difficiles pour le secteur bancaire, qui
anticipe une forte contraction,
jugée inévitable, des réseaux de
banque de proximité. n
ChezLCL,des primes
enpetite couronne
Pour être attractif auprès
des conseillers, la banque
verse désormais des primes
de 100 euros dans les
agences du 92 et du 93.
Si LCL a réduit ses effectifs l’an dernier de plus de 620 postes, la filiale
de Crédit Agricole SA cherche à
r e s t e r a t t r a c t i ve a u p r è s d e s
conseillers clientèle en Ile-deFrance. L’ex-Crédit Lyonnais vient
d’attribuer des primes de 100 euros
brut par mois, dans les Hauts-deSeine et en Seine-Saint-Denis,
« pour inciter les salariés à prendre
ou à conserver un poste de travail
dans ces départements, quel que soit
leur lieu de domicile », précise LCL.
« Le marché est tendu pour l’embauche de commerciaux en petite couronne, car les conseillers habitant en
proche banlieue souhaitant majoritairement travailler sur Paris »,
explique-t-on à la banque. « Il y a
un marché très dynamique du conseiller bancaire en Ile-de-France et
une guerre sur le recrutement des
commerciaux spécialisés sur le segment des clients professionnels et
haut de gamme », confirme un collaborateur.
Pourquoi précisément le 92 et le
93 ? « Dans les Hauts-de-Seine, il
s’agit d’aider à s’offrir un logement
dans une banlieue huppée et en Seine-Saint-Denis, la banque veut inciter les salariés à venir travailler dans
cette banlieue réputée difficile »,
résumeunreprésentantFO,quiprécise que ces primes s’adressent au
personnel dont la rémunération
brute annuelle est inférieure à
30.000 euros. — V. Ch.
Le mouvement se confirme. En
2014 comme en 2013, l’effectif salarié des entreprises de la Fédération
française des sociétés d’assurances
(FFSA) et du Groupement des
entreprises mutuelles d’assurances
(Gema) a baissé de 0,3 %. A fin
décembre, la branche comptait
146.600 salariés. « Cette tendance
devrait se poursuivre. Il y a quelques
années, nous anticipions une baisse
de 0,5 % par an par le jeu naturel des
départs à la retraite », souligne Norbert Girard, le secrétaire général de
l’Observatoire de l’évolution des
métiers de l’assurance.
« Cela dit, la branche maintient un
niveau de recrutement important de
12.500 à 13.000 embauches par an,
qui reste proportionnellement supérieur à celui de la banque. Contrairement à d’autres secteurs, l’assurance
résiste bien à la crise », ajoute-t-il. En
2014, le nombre de recrutements
dans la branche a cependant reculé
de 0,5 %, alors qu’il avait augmenté
de3,7 %en2013.Etlesentréesontété
un peu moins nombreuses que les
sorties(enrepli,ellesaussi,de0,2 %).
déjà une quinzaine d’années dans le
secteur avec une première phase
d’optimisation des processus de gestion et de rationalisation. Ce n’est pas
pourautantqu’ilyaeuunebaissedes
effectifs sur cette période », observe
pour sa part Norbert Girard. Reste à
voir si la révolution digitale en marche et les perspectives qu’elle ouvre
en termes de relation client ou de
dématérialisation aura un impact
social plus important.
« Cela dépendra du rythme auquel
le numérique va s’implanter dans les
entreprises. Permettra-t-il une transition en douceur grâce à une gestion
du turnover naturel et des départs à
la retraite ? Sera-t-il brutal ? », questionne Luc Mathieu, secrétaire
général CFDT banques et assurances, dont la fédération vient de
publier une étude prospective sur
les évolutions du secteur financier à
horizon 2025. Dans son scénario le
plus noir, marqué notamment par
une « hyperdigitalisation », les
conséquences sociales seraient
« lourdes », avec des suppressions
d’emplois à la clef. n
Le virage du digital
Dans le détail, le nombre de personnes travaillant dans la distribution
et le développement commercial a
diminué de 0,8 point en 2014. Les
effectifs dans le support administratif sont, eux aussi, à la baisse. A
contrario, ils ont augmenté dans les
métiers de gestion des contrats ou
des prestations (+0,2 point).
Alors que les entreprises d’assurances prennent actuellement toutes le virage du digital, elles restent
encore assez évasives sur les répercussions en termes d’emploi. « La
révolution numérique a débuté il y a
HSBC : lesjuges financiersfrançais ontachevé leurenquête
JUSTICE
L’enquête française
sur le géant bancaire
est désormais entre
les mains du parquet
national financier.
AlorsqueHSBCvientd’êtreépinglée
par le scandale des « Panama
papers »pour avoir créé des sociétés
offshore, l’enquête pour fraude fiscale dont elle fait déjà l’objet en
France vient de passer un cap. Les
juges financiers ont bouclé le
25 mars leurs investigations sur le
rôle joué par HSBC Holdings Plc.
dans unprésumé systèmequidevait
permettre à des clients d’échapper à
l’impôt, a indiqué vendredi une
source judiciaire à l’AFP.
Leholdingdugroupebritannique
a été mis en examen en avril 2015
pour complicité de blanchiment de
fraude fiscale et complicité de
démarchage illicite, et soumis à une
caution de 100 millions d’euros.
Cette fin d’enquête ouvre un délai au
cours duquel les parties peuvent
faire des observations ou demander
des actes d’enquête. Il appartiendra
ensuite au parquet national finan-
cier (PNF) de prendre ses réquisitions avant la décision des juges de
renvoyer ou non les protagonistes
du dossier en procès.
Défaut de surveillance
Les juges du pôle financier du tribunal de Paris, Guillaume Daïeff et
Charlotte Bilger, reprochent à la
banque un défaut de surveillance
sur sa filiale suisse HSBC Private
Bank (PB). Les enquêteurs sont convaincusquecettedernièreaproposé
à ses clients, en 2006 et 2007, des
opérations et montages via les paradis fiscaux, pour dissimuler leurs
avoirs au fisc, et qu’elle « a bénéficié
duproduitdesfaitsdefraudefiscale »,
selon une source proche du dossier.
HSBC PB a été mis en examen en
novembre 2014 pour blanchiment
aggravé de fraude fiscale et démarchage bancaire illicite, et astreinte à
une caution de 50 millions d’euros.
Le PNF a réclamé un procès pour
cette filiale suisse.
Le scandale HSBC avait éclaté fin
2008 avec la remise aux autorités
françaisesdefichiersdérobésparun
informaticien de HSBC Suisse,
Hervé Falciani, qui allaient déclencher plusieurs enquêtes en Europe,
notamment en France, en Espagne
et en Belgique. — N. Re.
Perquisition à la Société Générale
Une perquisition a eu lieu mardi à la Société Générale
– l’une des banques citées par le Consortium international
de journalistes d’investigation pour avoir ouvert des
sociétés offshore au Panama via le cabinet d’avocats Mossack Fonseca – a rapporté « Le Journal du dimanche ».
L’établissement a été perquisitionné par l’Office central de
lutte contre la corruption et les infractions financières et
fiscales (OCLCIFF), a confirmé une source judiciaire à l’AFP.
« Des documents, notamment informatiques, ont été saisis »,
a ajouté cette source. Cette perquisition est intervenue
dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte par le
parquet national financier pour « blanchiment de fraudes
fiscales aggravées » le 4 avril, au lendemain des premières
révélations sur cette affaire de dimension mondiale.
28 // FINANCE & MARCHES
Lundi 11 avril 2016 Les Echos
Créditimmobilier :lesbanques
espagnolescondamnées
BANQUE
Un jugement les oblige
à rembourser
des intérêts
indûment perçus.
Une clause plancher
opaque empêchait
les crédits de diminuer
sur les prêts à taux
variable.
Cécile Thibaud
— Correspondante à Madrid
Victoire pour les consommateurs
espagnols. Un juge de Madrid vient
de trancher, obligeant les banques à
leur rembourser les sommes indûment perçues au nom d’une clause
discrètement insérée dans les prêts
hypothécaires à taux variables.
Au total, les 41 enseignes concernées pourraient devoir rembourser
aux emprunteurs 5,3 milliards
d’euros, selon les calculs de l’agence
d’analystes financiers AFI, ce qui
pourrait signifier une baisse de 8 %
des marges pour le secteur. Si la facture est si élevée, c’est que la quasitotalité des emprunts se fait justement à taux variable dans le pays, et
qu’elle pourrait affecter 2 millions
de crédits en cours de remboursement (soit la moitié du total des
prêts), selon l’Adicae, l’une des associations de consommateurs qui a
mené depuis des années la bataille.
Au cœur de la polémique, la
Appartements dans les environs de Madrid.
Photo Angel Navarrete/Bloomberg
« clausula suelo », (ou clause plancher)étaitunepetiteconditioninsérée sans que le client n’en soit averti
dans nombre de contrats
d’emprunt indexés sur l’Euribor.
Elle précisait un taux plancher (de 2
ou 3 % selon les cas), en dessous
duquel le coût du crédit ne pourrait
pas diminuer, même si le taux de
référence baissait en deçà de cette
limite. La clause était purement formelle pour les employés des agences bancaires qui préparaient les
dossiers de crédit à la chaîne durant
les années 2000, au moment du
boum immobilier. C’est en 2009,
lorsque l’Euribor a commencé à
passersousleplancherprévu–sans
que les taux de remboursement ne
baissent – que les associations de
consommateurs ont été alertées.
Lors de l’émargement de la feuille de
présence, les signataires devront justifier
de leur identité.
Les copropriétaires d’actions indivises
sont représentés par l’un d’eux ou par un
mandataire unique.
Le droit de vote appartient à l’usufruitier en assemblée générale ordinaire et
au nu-propriétaire en assemblée générale extraordinaire. Toutefois, l’usufruitier
et le nu-propriétaire peuvent décider par
accord entre eux des modalités d’exercice du droit de vote ; ils devront en informer la société au moins cinq jours
avant la date de tenue de l’assemblée.
Conformément aux dispositions des
articles L.225-107-1 et L.228-1 du Code
de commerce, le propriétaire d’actions de
la société n’ayant pas son domicile en
France peut se faire représenter par l’intermédiaire régulièrement inscrit comme
détenteur de ses actions.
Conformément à l’article R.225-85 du
Code de commerce, seuls seront admis
à assister à l’assemblée, les actionnaires
qui auront justifié de cette qualité par
l’inscription en compte des titres à leur
nom ou au nom de l’intermédiaire inscrit
pour leur compte, au deuxième jour ouvré précédant l’assemblée à zéro heure,
heure de Paris, soit dans les comptes de
titres nominatifs de la société, soit dans
les comptes de titres au porteur tenus par
un intermédiaire habilité, teneur de leur
compte titres.
L’inscription des titres dans les comptes de titres aux porteurs tenus par l’intermédiaire habilité doit être constatée
par une attestation de participation délivrée par ce dernier, laquelle doit être annexée au formulaire de vote par correspondance ou de procuration ou à la
demande de carte d’admission établis au
nom de l’actionnaire ou pour le compte
de l’actionnaire représenté par l’intermédiaire inscrit. Une attestation est également délivrée à l’actionnaire souhaitant
participer physiquement à l’assemblée le
deuxième jour ouvré précédant l’assemblée à zéro heure, heure de Paris.
Tout actionnaire souhaitant voter par
procuration ou par correspondance peut
demander, par lettre recommandée avec
demande d’avis de réception devant parvenir à la société six jours au moins avant
la date de l’assemblée, le formulaire unique de vote par correspondance ou par
procuration prévu à l’article R.225-76 du
Code de commerce ou se le procurer à
compter du 12 avril 2016 sur le site de la
société http ://www.carpinienne-de-participations.fr. Ce formulaire, dûment
complété et signé, devra ensuite être renvoyé à la société où il devra parvenir trois
jours au moins avant l’assemblée.
Conformément aux dispositions de
l’article R.225-79 du Code de commerce,
la procuration donnée par un actionnaire
pour se faire représenter à l’assemblée
est signée par celui-ci, le cas échéant par
un procédé de signature électronique, et
indique ses nom, prénom et domicile.
La signature électronique peut résulter
d’un procédé fiable d’identification de
l’actionnaire, garantissant son lien avec
le formulaire auquel elle s’attache.
La notification à la société de la désignation d’un mandataire peut être adressée par voie électronique selon les modalités suivantes : l’actionnaire nominatif
doit envoyer en pièce jointe d’un e-mail,
à l’adresse [email protected] une
copie numérisée du formulaire de vote
par procuration signé en précisant ses
nom, prénom et adresse ainsi que les
nom, prénom et adresse du mandataire
désigné.
Pour les actionnaires au porteur, le formulaire doit être accompagné d’une attestation de participation établie par l’intermédiaire dépositaire des titres.
L’actionnaire peut révoquer son mandat, étant précisé que la révocation devra
être faite par écrit dans les mêmes formes que la nomination et communiquée
à la société.
Le mandat ou le vote par correspondance donné pour l’assemblée vaut pour
les éventuelles assemblées successives
qui seraient convoquées avec le même
ordre du jour.
En outre, tout actionnaire ayant déjà
voté par correspondance, envoyé un
pouvoir ou demandé sa carte d’admission, n’aura plus la possibilité de choisir
un autre mode de participation à l’assemblée.
Il n’est pas prévu de vote ou de modalités de participation par visioconférence
ou par des moyens de télécommunication pour cette assemblée et, de ce fait,
aucun site visé à l’article R.225-61 du
Code de commerce ne sera aménagé à
cette fin.
Droit de communication des actionnaires
En application de l’article R.225-73-1
du Code de commerce, l’ensemble des
informations et documents relatifs à l’assemblée générale et visés dans cet article pourra être consultés à compter du
mardi 12 avril 2016 sur le site Internet de
la société à l’adresse suivante :
http ://www.carpinienne-de-participations.fr, rubrique "Assemblée Générale".
L’ensemble des documents visés aux
articles R.225-89 et suivants du Code de
commerce seront tenus à la disposition
des actionnaires au siège social de la société à compter de la publication de l’avis
de convocation quinze jours au moins
avant l’assemblée générale.
Questions écrites
Tout actionnaire a la faculté de poser
par écrit des questions auxquelles il sera
répondu au cours de l’assemblée.
Les questions doivent être envoyées
par lettre recommandée avec demande
d’avis de réception au siège social : Carpinienne de Participations, Service Juridique, 83, rue du Faubourg Saint-Honoré, 75008 Paris, ou par
Sommes à rembourser
Déjà en mai 2013, une décision de la
Cour suprême avait fait date, condamnant alors BBVA, Cajamar et
Abanca. Les « clausulas suelo »
inclues de façon opaque dans les
contrats avaient été déclarées nulles. La Cour avait toutefois précisé
que les banques pourraient continuer à utiliser ce type de clause « à
condition toujours de sa transparence ». Cela afin de « permettre au
consommateur de l’identifier », de
comprendre qu’elle conditionne le
calcul des sommes à rembourser et
de « lui permettre de connaître la
répartition réelle des risques de la
variabilité des taux ». Le tribunal de
Madrid étend maintenant cette
décision au reste du secteur et
ordonne le remboursement des
sommes qui ont continué à être versées depuis la décision de la Cour
suprême.
Le secteur bancaire tourne
désormais son regard vers la Cour
de justice européenne. Elle dira le
26 avril prochain – en réponse à un
juge de Grenade (Andalousie) – si
les banques sont obligées de rembourser uniquement les sommes
perçues depuis 2013 (date de la sentence de la Haute Cour espagnole),
ou bien si elles devront rendre
l’intégralitédumontantcorrespondant à la fameuse clause plancher
depuis l’ouverture de chaque crédit. Déjà consultée en octobre dernier, la Commission européenne
s’était prononcée en faveur de la
seconde solution. De quoi encore
alourdir la facture de 4,48 milliards
d’euros pour le secteur selon les
estimations d’AFI.
Les banques espagnoles ont déjà
signalé lors de la présentation de
leurs résultats 2015 qu’elles avaient
provisionné la somme correspondant aux litiges. Certaines comme
Santander ou Bankinter n’ont
jamais appliqué ces clauses de façon
opaque. D’autres comme BBVA,
CaixaBank,Bankiaoudernièrement
Popular ont commencé à éliminer
les clauses de leurs contrats après la
sentence de la Cour suprême. n
Covéa
serenforceau
capitalde SCOR
ASSURANCE
Le mutualiste
monte à 7,67 %
du capital de SCOR.
Il devient le premier
actionnaire du
réassureur français.
Laurent Thévenin
@laurenthevenin
L’actionnariat de SCOR change
d e p hys i o n o m i e . C o vé a a
a n n o nc é ve n d r e d i a p r è s Bourse avoir acquis 5,64 % supplémentaires du capital du
réassureur français. Le groupe
d’assurances mutualiste français, qui rassemble GMF,
MAAF et MMA, porte ainsi sa
participationde2,03 %à7,67 %.
Ce dernier n’a donné aucune
précision sur les conditions
dans lesquelles s’est opérée
cette montée au capital.
Selon nos informations, c’est
l’assureur nippon S omp o
Japan Nipponkoa Holdings
– qui était devenu l’an dernier le
premier actionnaire de SCOR
en achetant la part de 7,79 % de
Patinex – qui aurait vendu ses
titres. Ce qui, de facto, ferait de
Covéa le nouveau premier
actionnaire du réassureur.
« Les Echos » n’ont pas réussi à
joindre Sompo ce week-end.
A travers cette montée au
capital, Covéa explique « manifester ainsi sa confiance dans
l’un des principaux réassureurs
mondiaux », qui « a démontré
au cours des années passées une
capacitéàmainteniruneprofitabilité élevée, grâce à une activité
mondiale couvrant à la fois les
secteurs de la réassurance-vie et
de la réassurance non vie ».
Numéro cinq mondial du secteur, SCOR a dégagé en 2015 un
résultat net de 642 millions
d’euros, en hausse de 25,4 %.
Vers un nouveau
plan stratégique
Cette nouvelle configuration
devrait mieux convenir à SCOR.
L’entrée surprise de Sompo à
son tour de table, en mars 2015,
s’était en effet révélée gênante
dès le départ. Elle lui avait valu
de perdre aussitôt deux clients
assureurs japonais de longue
date, ce qui avait été durement
vécu par le groupe dirigé par
Denis Kessler. L’assureur japonais affichait alors l’ambition de
monterà15 %ouplusducapital,
un projet auquel il renoncera
finalement en décembre. Avec
Covéa, actionnaire depuis 2003,
SCOR se retrouve, au contraire,
en territoire connu. Le réassureur peut ainsi compter sur une
base actionnariale solidifiée à
l’abord de son nouveau plan
stratégique 2016-2019 qu’il doit
présenter début septembre. n
ANNLEGALWK
75 • PARIS
SOCIETE
12000841 – LE PUBLICATEUR LEGAL
CARPINIENNEDEPARTICIPATIONS
Société anonyme
Au capital de 4.786.635 €
Siège social :
83, rue du Faubourg Saint-Honoré
75008 PARIS
768 801 243 RCS PARIS
Avis de convocation
Mesdames, Messieurs les actionnaires sont convoqués mardi 3 mai 2016 à
9 h 30, 20, avenue Franklin Delano Roosevelt, 2ème étage, 75008 PARIS, en assemblée générale ordinaire annuelle, à
l’effet de délibérer sur l’ordre du jour ciaprès :
. Rapport du conseil d’administration
sur l’activité de la société et présentation
des comptes de l’exercice clos le 31 décembre 2015,
. Rapport du commissaire aux comptes sur l’exécution de sa mission,
- Approbation des comptes annuels de
l’exercice clos le 31 décembre 2015,
- Affectation du résultat de la société,
- Renouvellement du mandat de deux
administrateurs,
- Pouvoirs pour formalités.
Les projets de résolutions qui seront
soumis au vote de l’assemblée générale
figurent dans l’avis préalable de réunion
publié au Bulletin des Annonces Légales
et Obligatoires du 25 mars 2016, bulletin
nº 37.
Modalités de participation à l’assemblée générale
Tout actionnaire, quel que soit le nombre d’actions qu’il possède, a le droit de
participer à l’assemblée dans les conditions légales et réglementaires en vigueur. A défaut d’y assister personnellement, les actionnaires peuvent choisir
entre l’une des trois modalités de participation suivantes :
- donner un pouvoir (procuration) à
toute personne physique ou morale de
son choix,
- adresser une procuration sans indication de mandataire, auquel cas il sera
émis un vote favorable aux résolutions
agréées par le conseil d’administration,
- voter par correspondance.
télécommunication électronique à
l’adresse suivante : [email protected]. Elles sont accompagnées
d’une attestation d’inscription en compte
soit dans les comptes de titres nominatifs
tenus par la société, soit dans les comptes de titres au porteur tenus par un intermédiaire mentionné à l’article L.211-3
du code monétaire et financier. Cet envoi
doit être réalisé au plus tard le quatrième
jour ouvré précédant la date de l’assemblée générale.
Conformément à la législation en vigueur, une réponse commune pourra
être apportée à ces questions dès lors
qu’elles présenteront le même contenu.
La réponse à une question écrite sera réputée avoir été donnée dès lors qu’elle
figurera sur le site Internet de la société
dans une rubrique consacrée aux questions-réponses.
Le conseil d’administration
12000910 – LE PUBLICATEUR LEGAL
HOTEL RIVIERA
S.A.S. au capital de 16.000 €
Siège social :
55, rue des Acacias - 75017 PARIS
321 317 679 RCS PARIS
Suivant DAU du 31/3/2016, il a été décidé de nommer présidente : la SARL
F2H, 99, rue de Paris, 91570 Bièvres,
491 222 196 RCS EVRY, en remplacement de Mme Martine ROUSSEAU, démissionnaire ; CAC titulaire : Mme Adeline DESTHUILLIERS, 33, allée du
Néflier, 77410 Annet-sur-Marne ; CAC
suppléant : SARL F.R.A., 22 bis, boulevard du Général Leclerc, 92200 Neuillysur-Seine. Mention au RCS de Paris.
12000923 – LE PUBLICATEUR LEGAL
COMPETENCES ET DEVELOPPEMENT
rich, 92150 Suresnes, à compter du
16/3/2016 ;
- co-commissaires aux comptes : titulaire : KPMG SA, S.A., Tour Eqho,
2, avenue Gambetta, 92066 Paris-La Défense Cedex, 775 726 417 RCS NANTERRE, en remplacement de KPMG AUDIT PARIS CENTRE ; suppléant :
SALUSTRO REYDEL, S.A., Tour Eqho,
2, avenue Gambetta 92066 Paris-La Défense Cedex, 652 044 371 RCS NANTERRE, en remplacement de KPMG AUDIT NORD.
98275 – LE PUBLICATEUR LEGAL
Additif à l’insertion parue dans "Le Publicateur Légal" du 8/3/2016, concernant
la société BIJOUTERIE HERBLOT. Il a
été omis d’indiquer qu’aux termes des
mêmes décisions de l’associé unique en
date du 25/2/2016, le capital social a été
de nouveau augmenté d’une somme de
350.750 € pour être porté de 149.250 €
à 500.000 €.
91 • ESSONNE
SOCIETE
12000917 – LE PUBLICATEUR LEGAL
A2P
S.A.S. au capital de 40.000 €
Siège social :
10, allée des Champs-Elysées
91042 EVRY CEDEX
418 130 167 RCS EVRY
Suivant AGE du 26/2/2016, M. Xavier
VENACHE, demeurant 43, rue des Roches, 77760 Buthiers, a été nommé directeur général. Mention au RCS d’Evry.
C&D
Sigle :
S.A.S. au capital de 1.659.042 €
Siège social :
1/3, rue Lulli - 75002 PARIS
950 039 065 RCS PARIS
Suivant décisions du président en date
du 29/2/2016, il a été décidé de nommer
en qualité de membres du conseil de
gouvernance :
- M. Nicolas BERTRAND, demeurant
14, rue Diederich, 92150 Suresnes ;
- M. François KIMMEL, demeurant
13, rue Pauline Borghèse, 92200 Neuillysur-Seine ;
- M. Marc CASTAGNET, demeurant
215 Nam Wai, Sai Kung NT, Hong Kong
(Chine) ;
- M. Philip PECHAYRE, demeurant
6, avenue des Anglais 06400 Cannes.
Suivant assemblée générale ordinaire
annuelle du 29/2/2016, il a été décidé de
nommer en qualité de :
- directeur général, M. Nicolas BERTRAND, demeurant 14, rue Victor Diede-
92 • HAUTS-DE-SEINE
SOCIETE
12000909 – LE PUBLICATEUR LEGAL
EULER HERMES GROUP
S.A. au capital de 14.509.497 €
Siège social :
1, place des Saisons
92048 PARIS-LA DEFENSE CEDEX
552 040 594 RCS NANTERRE
Suivant extrait du procès-verbal de la
réunion du conseil de surveillance du
17/2/16, il a été :
- décidé de nommer en qualité de
membres du directoire, à effet au 1er/
4/2016 :
. M. Michèle PIGNOTTI, demeurant
Via della Giustiniana 401, 00188 Rome
(Italie),
. M. Ludovic SENECAUT, demeurant
20, rue Alphonse de Neuville, 75017 Paris ;
- pris acte de la fin des fonctions de
membres du directoire de M. Gerd-Uwe
BADEN et M. Dirk OEVERMANN, à effet
au 1er/4/2016.
12000916 – LE PUBLICATEUR LEGAL
DEMARICOUR
S.C.I. au capital de 15.244,90 €
Siège social :
91 04, boulevard de la Mission Marchand
92400 COURBEVOIE
950 040 493 RCS NANTERRE
L’AGE du 31/12/20015 a prononcé la
dissolution anticipée de la société. Liquidateur : M. Claude HOCHEDEZ, 6, rue
Maurice Champeau, 92130 Issy-lesMoulineaux. Le siège de liquidation est
fixé à l’adresse du liquidateur.
L’AGE du 31/12/2015 a approuvé les
comptes de liquidation, donné quitus au
liquidateur et prononcé la clôture de liquidation. Radiation au RCS de Nanterre.
FINANCE & MARCHES // 29
Les Echos Lundi 11 avril 2016
Versunenouvellebaisse desrésultats
desentreprisesaméricaines à WallStreet
BOURSE
Alcoa lance la saison
des résultats pour
le premier trimestre
aux Etats-Unis.
Les profits du S&P 500
devraient baisser
en moyenne de 7,5 %.
Pierrick Fay
@pierrickfay
Le dernier trimestre 2015 n’avait
déjà pas été très florissant pour les
entreprises américaines. Les bénéfices par action avaient reculé de
4,2 %.Aupremiertrimestredecette
année, ce pourrait être encore pire.
Alors que le géant de l’aluminium
Alcoa va lancer ce lundi en début
d’après-midi la saison des résultats
aux Etats-Unis, S&P Capital IQ anticipe un repli de 7,5 % des bénéfices
par action du S&P 500. « Ce sera le
troisième trimestre d’affilée de
baisse », constate Sam Stovall, stratégiste de la société, « une première
depuis la crise de 2009 ». Seulement
trois secteurs économiques sur les
dix principaux devraient enregistrer une amélioration de leur résultat : la consommation discrétion-
naire (+11,4 %), les télécoms (+5 %)
et la santé (2,8 %), secteurs considérés en Bourse comme défensifs.
De quoi relancer les craintes de
récession aux Etats-Unis ? Pas forcément. Selon les analystes de S&P
Capital IQ, la dégradation des
comptes s’explique par la hausse
de 2 % du dollar au premier trimestre, mais surtout par la rechute de
30 % du prix du pétrole WTI. Le
secteur pétrolier devrait d’ailleurs
enregistrer ses premières pertes
depuis l’an 2000…
Ralentissement de l’industrie
Malgré tout, hors valeurs pétrolières, le bénéfice par action du
S&P 500 devrait reculer de 3,1 %.
Les dernières statistiques montrent
un net ralentissement dans l’industrie, certains pans étant même tombés en récession. Le secteur financier est aussi sous pression. Les
profits devraient y reculer de 1,2 %,
en raison de nombreux vents contraires (hausse des coûts du crédit,
baisse des revenus sur les marchés
de capitaux et des actifs déposés en
gestion de fortune, et des taux
d’intérêt bas). « Le secteur financier
est susceptible de connaître de nouvellesrévisionsenbaissecomptetenu
des commentaires négatifs des principaux établissements sur leur activité », souligne Adam Parker chez
Morgan Stanley. Autre point négatif pour les marges des entreprises,
la hausse maintenant régulière des
salaires (+2,3 % en mars). Si les
annonces de forte hausse du salaire
minimum à New York ou en Californie ont fait forte impression, plusieurs secteurs, dont la technologie,
font aujourd’hui face à des tensions
salariales, liées à des difficultés de
recrutement. « La hausse du coût du
travail est plus inquiétante pour
l’avenir et pourrait peser sur le comportement d’investissement des
entreprises », constate notamment
Aurel BGC, qui pointe aussi « la faiblesse des gains de productivité du
travail ». Quoique la hausse des
salaires pourrait aussi être profitable à la croissance américaine, qui
repose à 70 % sur l’économie
domestique, et à terme favoriser un
rebond des profits du S&P 500. Car
on peut se demander si le plus dur
La hausse régulière
des salaires pèse
sur les marges.
En revanche,
le léger repli du dollar
améliore
les perspectives.
n’est pas passé pour les Etats-Unis.
Les facteurs pétrole et dollar ont
cessé de se détériorer. Le dollar
vient de perdre 6 % face à un panier
de monnaies et le WTI a rebondi de
50 % sur son point bas de février.
Une bonne nouvelle selon BlackRock Institute : « La faiblesse dans
l’industrie est concentrée essentiellement dans les secteurs exposés à
l’énergie et à l’export. Or, nous percevons des signes d’amélioration concernantdeuxventscontrairesimportants, les prix du pétrole et les
économies émergentes. » « La
récente stabilisation du taux de
change effectif du dollar, voire son
léger repli, est un élément positif, s’il
se poursuit », appuie Aurel BGC.
Cela dépendra du maintien du discours plutôt accommodant de la
Fed sur ses taux d’intérêt.
Morgan Stanley attend ainsi une
croissance des bénéfices par action
de 4 % sur l’ensemble de l’année,
contre 6 % anticipés auparavant.
Pour Adam Parker, « un point clef
pour les marchés sera la bonne évaluation de la gestion des coûts des
entreprises »,alors que« les derniers
mouvementssurlesprixpoussentles
investisseursàprésupposerquel’économie allait accélérer, le contraire de
ce qu’ils pensaient il y a trois mois ».
Oubliée donc la peur de la récession, jusqu’à la prochaine fois. n
Top départpour lamégalevéededette del’Argentine
OBLIGATIONS
Buenos Aires
va rencontrer
les investisseurs
ces prochains jours
pour lever 12 milliards
de dollars. Une
opération historique.
Isabelle Couet
@icouet
Une équipe bleue. Une équipe
blanche. Les grandes manœuvres
ont débuté à Buenos Aires. Le gouvernement Macri a formé deux
groupes de porte-parole aux couleurs de l’Argentine pour une mission de la plus haute importance :
l’équipe bleue et l’équipe blanche
vont rencontrer un maximum
d’investisseurs pour les convaincre de souscrire le gigantesque placement obligataire du pays. Une
semaine marathon s’annonce
pour cette émission de dette d’environ 12 milliards de dollars : « road
shows » à New York et Londres ces
lundi et mardi, New York uniquement mercredi, Los Angeles et
Boston jeudi, puis Washington
vendredi, à l’occasion des réunions
de printemps du FMI et de la Banque mondiale.
L’enjeu est de taille. L’Argentine
n’est plus venue sur les marchés de
capitaux internationaux depuis
quinze ans, c’est-à-dire depuis sa
retentissante faillite de 2001, qui a
débouché sur une guérilla judiciaire avec certains investisseurs.
L’accordderemboursementconclu
en février avec ces créanciers, dont
le célèbre fonds Elliott, oblige le
pays à emprunter de nouveau. Pour
l’accompagner, Buenos Aires a
mandaté quatre banques :
DeutscheBank,HSBC,JPMorganet
Santander. Ces établissements ont
participé à un prêt de 5 milliards de
dollars destinés à renflouer les
réserves de la banque centrale
argentine en janvier, selon Reuters
e t B l o o m b e rg . C ô t é avo c a t s ,
l’Argentine a repris son conseiller
de toujours, le prestigieux cabinet
Cleary Gottlieb, qu’elle avait pourtant écarté des négociations avec
Elliott en début d’année.
La levée de dette du pays d’Amérique latine constitue l’une des plus
importantes réalisées par un pays
émergent. Le retour de Buenos
Aires va dès lors modifier la physionomie du marché. « L’Argentine
pesait de 25 à 30 % des émissions de
dette en Amérique latine avant d’être
coupée des marchés », rappelle
Jean-Marc Mercier, chez HSBC. Le
banquier est convaincu que l’opé-
« L’histoire
argentine nous
intéresse [...] parce
que le pays a
une dette publique
inférieure à 50 %
du PIB. »
XAVIER HOVASSE
Gérant chez Carmignac
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ration va attirer du monde. « Les
émissions de la province de Buenos
Aires et de YPF [Repsol] ont connu
un grand succès cette année, ce qui
est un bon baromètre de l’intérêt
pour l’Argentine. »
Investisseurs enthousiastes
De fait, les investisseurs semblent
enthousiastes. « Je pense que ce sera
un succès », témoigne Xavier
Hovasse, gérant chez Carmignac.
« L’histoire argentine nous intéresse
non seulement grâce à l’équipe
Macri, mais aussi parce que le pays a
une dette publique inférieure à 50 %
du PIB et presque pas de dette privée », poursuit le gérant. Il compte
renforcer son exposition, mais y
met une condition : « Il faut un rendementd’aumoins8 %surlestitresà
10 ans, sinon nous attendrons la prochaine vague. » Le pays devrait
émettre des obligations à 5, 10 et
30 ans et a déjà prévu de lever de
nouveaux fonds cette année.
Même si le vent de changement
qui souffle à Buenos Aires séduit les
milieux financiers, le « papier »
argentin reste risqué. « L’Argentine
est en défaut partiel pour les agences
de notation, mais sa qualité de crédit
intrinsèque correspond à B [hautement spéculatif ]. Donc tous les
investisseurs ne peuvent pas acheter
les titres », souligne Charles Zerah,
chez Carmignac.
D’autant que plusieurs incertitudes planent. L’enquête qui vient
d’être ouverte à l’encontre de Mauricio Macri suite aux « Panama
papers » en est une (lire ci-contre).
« Cette affaire est un élément psychologique non négligeable pour les
investisseurs,maisjenecroispasque
Macri puisse être poussé à la démission », estime Xavier Hovasse.
Autre élément propre à semer la
confusion : une audience devant la
cour d’appel de New York est prévue le 13 avril pour déterminer si
l’Argentinepeutreprendrelesremboursements – suspendus depuis
2014 – envers ses créanciers ordinaires. Or, selon un proche du dossier, il est probable qu’aucune décision ne soit rendue ce jour-là. Les
investisseurs pourraient donc être
dans le flou au moment de souscrire l’émission de dette. Un pari
risqué pour un pays qui joue son
va-tout cette semaine. n
Elliott et Mossack Fonseca, de vieux ennemis
Le cabinet panaméen a été visé par une demande d’informations de la part du fonds
Elliott à partir de 2014 (« Les Echos » du
19 mars 2015). Dans le but de faire des saisies pour recouvrer sa créance argentine, le
fonds pistait de l’argent public détourné par
un proche des Kirchner. Ses recherches
l’ont conduit à s’intéresser à des sociétés
offshore en lien avec l’homme d’affaires argentin et montées par ce qui semblait être
une filiale de Mossack Fonseca au Nevada.
Les « Panama papers » viennent de révéler
que Mossack Fonseca a cherché à effacer
des preuves, enregistrements téléphoniques ou documents informatiques qui montraient que l’entité au Nevada était bien sa filiale à 100 %. Le but ? Eviter de tomber sous
le coup de la justice américaine, ce qui
aurait des conséquences désastreuses pour
la firme panaméenne...
AVIS FINANCIERS
Paris, le 11 avril 2016
Modalités de mise à disposition ou de consultation des informations mentionnées
à l’article R.225-83 du code de commerce, relatives à l’assemblée générale mixte
du 3 mai 2016.
L’assemblée générale des actionnaires d’Aéroports de Paris se tiendra le mardi 3 mai 2016 à 15 heures,
à la Maison de la Chimie, 28 bis rue Saint Dominique 75007 Paris.
L’avis de réunion comportant l’ordre du jour et le texte des résolutions a été publié au Bulletin des Annonces
Légales Obligatoires du 23 mars 2016 (bulletin n° 36) et au journal Les Echos du 23 mars 2016.
L’avis de convocation, comportant notamment la date de l’assemblée générale, a quant à lui été publié au
Bulletin des Annonces Légales Obligatoires du 11 avril 2016 (bulletin n° 44).
Les modalités de participation et de vote à cette assemblée figurent dans chacun de ces avis.
La brochure de l’avis de convocation et les informations ou documents relatifs à l’assemblée générale,
en particulier ceux visés à l’article R.225-73-1 du code de commerce, peuvent être consultés à l’adresse
suivante http://www.groupe.aeroportsdeparis.fr
Les documents énumérés à l’article R. 225-83 du code de commerce sont mis en ligne sur le site de
la société à l’adresse ci-dessus et tenus à disposition des actionnaires à compter de la convocation
de l’assemblée, conformément aux dispositions réglementaires en vigueur, et :
• tout actionnaire titulaire de titres nominatifs peut, jusqu’au cinquième jour inclusivement avant
l’assemblée, demander à la société de lui envoyer ces documents. Pour les titulaires d’actions au
porteur, l’exercice de ce droit est subordonné à la fourniture d’une attestation d’inscription dans les
comptes de titres au porteur tenus par l’intermédiaire habilité ;
• tout actionnaire peut en prendre connaissance au siège de la société à compter de la convocation
et au moins pendant un délai de 15 jours précédant la date de l’assemblée générale.
SIÈGE SOCIAL
291 boulevard Raspail - 75675 PARiS CEDEx 14
Société anonyme à conseil d’administration au capital de 296 881 806 euros - R.C.S. Paris B 552 016 628
30 // FINANCE & MARCHES
Lundi 11 avril 2016 Les Echos
Mozambique :lesinvestisseurs
danslesfiletsdes« tunabonds »
LA SÉANCE DU 08 AVRIL 2016
l Le financement obligataire sulfureux d’une flotte de thoniers a tourné au fiasco.
l Le Mozambique, garant de l’opération, a été placé en défaut.
Parisrelève
latêteenfin
desemaine,
grâceaupétrole
DETTE
Guillaume Benoit
@gb_eco
Bourse de Paris a terminé
•la La
séance en hausse vendredi,
Jiri Rezac/RÉA
La nouvelle est tombée le 1er avril.
Mais ce n’était pas une plaisanterie.
Standard & Poor’s a déclaré le
Mozambique en état de « défaut
sélectif », après l’accord de restructuration de la dette de la société de
pêche Ematum, qui est garantie par
l’Etat. Un coup dur de plus pour ce
pays, empêtré depuis trois ans dans
l’affaire dite des « tuna bonds »
(obligations thonières).
En 2013, en effet, le gouvernement de Maputo lance un projet
ambitieux. Le pays souhaite reconquérir le marché de la pêche au
thon au large de ses côtes, entre le
continent africain et Madagascar,
uneactivitédominéeparlesacteurs
étrangers. Pour cela une société,
baptisée « Ematum », est créée en
août. Bien qu’elle ait un statut de
droit privé, son actionnariat est
exclusivement public et dirigé par
un proche du chef de l’Etat du
Mozambique. Un mois plus tard,
Ematum lève un financement de
850 millions de dollars auprès de
deux banques, Credit Suisse et la
russe VTB. Celles-ci « découpent »
leurs créances en plusieurs parts,
placées auprès d’investisseurs obligataires. Avec succès. A l’époque, la
dette venue d’Afrique subsaharienne commence à aiguiser l’appétitdesinvestisseurs.Enoutre,lerendement offert, 8,5 %, est alléchant,
d’autant que les titres bénéficient de
la garantie du gouvernement. De
grands investisseurs, parmi lesquels AllianceBernstein, Danske
Bank, Franklin Templeton Investments, ING ou Aberdeen AM souscrivent à l’opération. Ce succès a
même des répercussions en France
puisque ce sont les chantiers navals
des Constructions Mécaniques de
Ematum, la société créée pour gérer la flotte de thoniers du Mozambique, accumule les pertes.
Normandie, à Cherbourg, qui vont
fournir la flotte au Mozambique.
Mais, très vite, de premières
interrogations apparaissent. Si 24
des 30 bateaux construits sont bien
des bâtiments de pêche, les 6 autres
sont des patrouilleurs militaires.
Assez fortement armés ces derniers
sont destinés à la marine mozambicaine, officiellement pour escorter
les thoniers dans une région où
sévissent des pirates. Un argument
qui ne convainc pas entièrement
Credit Suisse, qui déclare sa surprise. Sous la pression du FMI et des
bailleurs de fonds internationaux,
le Mozambique est obligé de réintégrer dans son bilan une partie de la
detted’Ematumcorrespondantaux
bateaux militaires.
Surtout, le pays se retrouve rapidement face à une équation financière compliquée. Les volumes de
pêche atteignent péniblement 5 %
des objectifs initiaux. Au lieu des
200 millions de revenus prévus par
an, Ematum accumule les pertes.
Au pied du mur, la société et l’Etat
réussissentàhonorerunepremière
échéance de remboursement, d’un
montant de 100 millions de dollars,
en septembre 2015. Mais Maputo
doit pour cela puiser dans ses réserves de change, plombant de ce fait
sa monnaie, le metical.
« Petit Qatar »
Une restructuration de la dette
devient inévitable, d’autant que le
pays a par ailleurs dû demander un
prêt d’urgence de 260 millions
d’euros au FMI en octobre. Les
négociations s’articulent autour
d’un échange de dette. Les investisseurs recevront, contre leurs titres
Ematum, des obligations d’Etat du
Mozambique. Celles-ci offrent un
rendement de 14,4 % sur 10 ans.
Leur remboursement interviendra
donc en 2026, quand le pays possédera en théorie les infrastructures
nécessaires pour exploiter ses
importantes réserves gazières, les
plus importantes d’Afrique (hors
Afrique du Nord), qui lui valent le
surnom de « petit Qatar ». Cette
solution, qui semble favorable,
convainc les porteurs de titres. C’est
ce projet de restructuration qui a
été adopté le 1er avril, avec 85 % des
voix… non sans un ultime rebondissement. Quelques heures après
l’accord, les investisseurs découvrent l’existence d’une dette accordéeparallèlementparVTBetCredit
Suisse directement à Maputo en
2013, pour près de 800 millions de
dollars. De quoi faire grincer des
dents à certains, qui estiment qu’ils
n’auraient pas donné leur approbation s’ils avaient eu connaissance de
cette information. n
Lesnuagess’amoncellent surune partie del’Afrique
Inquiétudes
sur le franc CFA
La baisse des revenus liés
au pétrole et l’important
stock de dette à refinancer
pèsent sur la confiance
des investisseurs.
Aveclachutedescoursdupétroleet
des mines, l’Afrique inquiète la
communauté financière. Le continent est notamment sous la pression des agences de notation.
Depuis le début de l’année, Stand a r d & Po or ’s a par exem ple
dégradélesnotes duCongo-Brazzaville (B –) et du Gabon (B), mis sous
perspective négative le Nigeria et la
Zambie, et placé en « défaut partiel » la dette du Mozambique.
« Nous avons réalisé un assez grand
nombre de dégradations récemment », confirme Ravi Bhatia, chez
S&P, qui avertit : « Les pays notés B –
nécessitent une attention particulière, car si ce rating était encore
dégradé, ils pourraient tomber dans
la catégorie CCC. » Ce qui signifie
qu’un défaut pourrait intervenir
dans les douze mois suivants. Autre
signal défavorable : l’Angola vient
d’appeler le FMI à la rescousse.
Conséquence : les conditions de
financement se tendent. « Les taux
d’emprunts grimpent – le 10 ans du
Gabon approche 10 %, alors qu’il évoluait autour de 5 % – et un certain
nombre de pays sont en train de perdre l’accès aux marchés », relève un
spécialiste. Une des inquiétudes de
S&P « provient du stock croissant de
dette que les Etats africains vont
devoir refinancer ». D’autant que
des échéances obligataires importantes sont à venir entre 2017
et 2020. Globalement, les pays qui
dépendent des matières premières
L’avenir du franc CFA,
la monnaie utilisée par
14 pays africains, suscite
des interrogations. Les ministres de Finances de la zone franc ont défendu samedi, à Yaoundé, leur devise
commune, présentée comme un gage de stabilité, car
elle est liée à l’euro par une
parité fixe et sa conversion
illimitée est garantie par
le Trésor français. Mais certains estiment que la rigidité de ce système est un frein
pour le développement économique de l’Afrique et souhaitent des aménagements,
voire sa suppression.
En outre, selon nos informations, certaines agences
de notation auraient déjà
pressé le Trésor français
pour savoir si une dévaluation du franc CFA était envisagée. En ce cas, elles
ne considéreraient plus
autant comme un atout
l’appartenance à la zone
franc.
affichent un trou dans leur budget,
qui suppose des ajustements économiques d’envergure.
Repousser les échéances
Le continent africain n’est pas pour
autant au bord d’une crise de dette
majeure. « La situation est difficile,
mais pas aussi grave que dans les
années 1980, explique un spécialiste.
Les difficultés d’aujourd’hui touchent
les producteurs de pétrole et de gaz ou
les pays miniers. Mais certains
commeleKenya,l’EthiopieouleSénégal ont plutôt tendance à profiter de la
baisse des cours ». En outre, en cas de
difficulté, il s’agira sans doute pour
les Etats de repousser les échéances
obligataires plutôt que d’imposer
des pertes sèches aux investisseurs.
Un pays, toutefois, est au centre
de toutes les inquiétudes : le Ghana.
Celui-ci bénéficie d’un programme
du FMI très dur depuis un an et s’est
refinancé à l’automne à un taux très
élevé. « Si ce programme échoue, le
pays fera défaut. Les chiffres sont
alarmants, et le potentiel pétrolier et
gazier a été surestimé » avertit
l’expert. — I. Co. et G. Be.
au terme d’une semaine agitée.
Dans un volume faible de
2,9 milliards d’euros, l’indice
CAC 40 a progressé de 1,35 %,
porté notamment par la hausse
continue du prix du pétrole
enregistrée dans la journée. Ce
rebond boursier n’a cependant
pas suffi à inverser la tendance
hebdomadaire. Plombée par
deux séances de baisse mardi
(–2,18 %) et jeudi (–0,90 %), Paris
accuse un recul de 0,97 % sur la
semaine.
Sur le plan des valeurs,
Nokia réalise la meilleure performance du CAC 40, +4,33 %,
sous l’effet d’une amélioration
de la recommandation de Nor-
dea, qui passe à acheter. Surfant sur la hausse des cours de
l’or noir, Total progresse de
3,71 % et s’adjuge la deuxième
p l a c e d u p o d i u m , d e va n t
Société Générale (+2,69 %).
Les espoirs de mise en place
par Rome d’un fonds de soutien aux banques italiennes ont
en effet bénéficié à l’ensemble
des établissements européen,
comme Crédit Agricole
(+2,32 %) et BNP Paribas
(+1,41 %). LafargeHolcim est
lanterne rouge, à –0,79 %, à la
suite d’un abaissement de
recommandation.
En dehors du CAC 40, les
entreprises liées au pétrole
tirent leur épingle du jeu. Maurel & Prom (+8,36 %) et CGG
(+8,20 %) caracolent en tête du
SBF 120, tandis que Technip
progresse de 2,24 %. Vallour e c , en revanche, a perdu
0,63 % après l’annonce du lancement de son augmentation
de capital pour un montant de
480 millions d’euros.
L’OPÉRATION DU JOUR
Trèsfortappétitdesbanques
pourladettedel’Arabiesaoudite
la première phase de
•sonPour
retour sur les marchés
internationaux de la dette,
l’Arabie saoudite se dirige vers
un large succès. Confronté à la
baisse des cours du pétrole, qui
l’a privé d’une grande partie de
ses revenus et creusé son déficit, Riyad avait annoncé depuis
plusieurs mois son intention de
solliciter les investisseurs. Le
royaume est en train de finaliser son premier emprunt bancaire depuis au moins quinze
ans au près d’un large groupe
d’établissements américains,
européens, japonais et chinois.
La demande des banques a été
telle que l’objectif de levée de
fonds est passé de 8 milliards à
10 milliards de dollars, selon
Bloomberg.
Une fois ce financement mis
en place, Riyad devrait rapidement s’attaquer à l’organisation, très attendue par les marchés, de sa première émission
obligataire en devises étrangères. Le gouvernement saoudien
va en outre poursuivre son programme d’émission sur son
marché domestique.
Les prixagricoles
pourraientchuterau
plusbasdepuisdixans
MATIÈRES
PREMIÈRES
Il pourrait falloir
de trois à cinq ans
avant que les cours
du maïs ou du blé
se redressent.
Cargill, le géant du négoce agricole, né au milieu du XIXe siècle,
ne s’est guère montré optimiste
pour les marchés céréaliers,
jeudi soir, en publiant ses résultats trimestriels. « Nous n’avions
pas connu des marchés aussi difficiles depuis longtemps », reconnaît David MacLennan, le PDG
du groupe américain dont le
bénéfice est en hausse, mais
dont le chiffre d’affaires a chuté
de 11 % au troisième trimestre.
Cargill met en cause le recul des
prix des matières premières
agricoles alors qu’« une série de
grosses récoltes a constitué des
stocksmondiauxconsidérables »,
et prévient : le rétablissement
des cours n’est pas pour tout de
suite. « Sauf aléas météorologiques », le patron du négociant se
montre explicite : « Nous n’anticipons pas d’amélioration des
conditions de marché à court
terme pour l’agriculture. »
Car,àl’instardecequisepasse
sur d’autres marchés de matières premières, comme le minerai de fer, le nickel ou le pétrole,
les grands pays exportateurs
sontloinderéduireleurproduction. Les Etats-Unis n’ont ainsi
quasi jamais planté autant
d’hectares de maïs que cette
année, ce qui pourrait les amener à une moisson record. Les
producteurs en Argentine, au
Brésil et en mer Noire plantent
aussienabondance,encouragés
par la dépréciation de leurs
monnaies.D’aprèslespremières
prévisions de la FAO publiées
jeudi,laproductionmondialede
céréales devrait dépasser
2.521 millions de tonnes en 2016,
soit le troisième meilleur rendement au monde jusqu’à présent.
Or, en face, la hausse de la
demande est molle, souligne le
cabinet d’analyse AgResource.
Pour son président, Dan Basse,
cité par les agences Bloomberg
etReuters,lesprixdumaïsetdu
blé à Chicago risquent de plonger cette année à leur plus bas
niveau depuis dix ans. Et
après ? Le spécialiste estime
qu’il faudra atteindre entre trois
et cinq ans pour que les cours
remontent réellement.
— M. Jq.
FINANCE & MARCHES // 31
Les Echos Lundi 11 avril 2016
euronext
séAncE du 08 - 04 - 2016
CaC 40 : 4303,12 (1,35 %) neXt 20 : 9321,28 (1,41 %)
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Date De ProroGation : 26 aVril
CAC 40
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l.V.m.H. (mc) R
A : indicateur acompte, solde ou total du dividende. BPA : bénfice par action. PER : price earning ratio. les plus hauts et plus bas ajustés sont sur l’année
civile. les valeurs classées par ordre alphabétique sont regroupées en trois classes de capitalisation signalées par les lettres a pour les capitalisations
supérieures à 1 milliard d’euros, B pour les capitalisations comprises entre 1 milliard d’euros et 150 millions d’euros et c pour les capitalisations inférieures
à 150 millions d’euros. L : valeurs de l’indice cacnext20. R : valeurs de l’indice caclarge60. G : valeurs de l’indice cacmid60. g : valeurs de l’indice
cacsmall. les bénéfices par action : source facset Jcf estimates. mise en ligne intégrale des informations réglementées sur www.lesechos-comfi.fr
19/05/15 1,02
a
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83,98
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18,455
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bpa
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5,79
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17,2
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14,7
14,41
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10,53
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194,25
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0,5
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- 28,57
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0,39
- 24,06
33,35
21,02
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ost
isin / Date Détach. coupon / Div
ouv
vol.
nb titres
clot
% Veil % an
bpa
+ haut % mois + haut an per
+ bas % 52 s. + bas an rDt
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48,18
2208
48,63
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c 8,73
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a
/300316
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FFP (ffp) g
a 63,58
64,3
1703
64,75
fr0000064784
11/05/15 2 25.072.589
63,5
Fimalac (fim)
a 97,38
97,45
763
97,8
fr0000037947
15/06/15 2 26.920.000
96,67
Fin. oDet (oDet)
a 795
799,05
142
802,95
fr0000062234
15/06/15 1 6.585.990
786
Foncière Des réGions (fDr) G a 82,11
84,29
eX-Ds 02/03/15
102487
84,37
fr0000064578
24/04/15 4,3 66.661.356
82,11
Foncière DéV. loG. (fDl)
B 7,79
7,81
91
7,81
fr0000030181
22/04/15 0,44 67.873.454
7,79
Foncière lYonnaise (flY)
a 48,61
49
2374
49,195
fr0000033409
18/11/15 1,05 46.528.974
48,495
Fonciere Paris siic (fDpa) g
B 144,88
144,99
nom.
4134
144,99
fr0000034431
12/05/15 6,1 10.291.637
144,25
- 1,25 - 7,52
- 5,55 53,2
+ 32,98 45,1
- 4
- 0,88 35,3
+ 11,63 32,59
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+ 3,09
9,08
+ 27,88
7,33
+ 0,87 - 0,57
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- 13,39 6930
+ 2,1 + 11,62
+ 1,54 14,15
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+ 13,3
63,5
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+15,62 66,66
+ 34,74 38,69
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- 5,49
3,333
- 14,28
2,25
- 0,66 + 25,97
+13,72 45,05
+ 77,68 29,6
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0,28
+ 10,53
0,18
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5,63
- 73,41
4,25
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4
+ 55,1
2,65
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+21,13 99,6
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+ 20,93 101,41
2,49
2,41
2,31
1,25
4,6
0,68
5,55
11,51
0,96
0,61
1,95
0,71
13,23
5
5,61
1,78
2,02
5,54
1,98
3,95
0,4
1,84
3,9
0,94
1,1
3,11
4,11
0,13
Valeurs françaIses
Valeurs mnémo / info /
ouv
clot
ost
vol.
+ haut
isin / Devise / Date Détach. / Div nb titres
+ bas
FromaGeries Bel (fbel)
a 485
485
10
485
fr0000121857
18/05/15 6,25 6.872.335
485
Futuren (ftrn)
c 0,64
0,64
n/P reGr.
147992
0,64
fr0011284991
186.040.717
0,63
GameloFt (Gft) G
B 7,35
7,45
210718
7,48
fr0000079600
87.054.022
7,34
Geci international (Gecp)
c
/070416
01/10/01 0,1 33.941.720
a 121,6
56489
fr0010040865
07/03/16 2,5 63.260.620
Gemalto (Gto) L
60,37
294438
nl0000400653
26/05/15 0,36 89.007.709
B 8,47
GFi inFormatiQue (Gfi) g
24896
fr0004038099
01/07/15 0,1 65.980.266
Gl eVents (Glo) g
B 16,75
7509
fr0000066672
02/07/15 0,6 22.653.920
B 55,1
GrouPe crit (cen) g
8546
fr0000036675
25/06/15 0,31 11.250.000
GrouPe Flo (flo) g
c 1,49
1711
fr0004076891
08/07/14 0,06 40.271.427
GrouPe PartoucHe (parp)
32,82
reGr.
3173
fr0012612646
Haulotte GrouP (piG)
B 13,1
3081
fr0000066755
03/06/15 0,22 31.259.734
HaVas (hav) G
a 7,04
127354
fr0000121881
09/06/15 0,13 417.421.897
Hermès international (rms) LRa 298,85
74200
fr0000052292
24/02/16 1,5 105.569.412
Hi-meDia (him)
c 7,01
7582
fr0012821890
2.959.558
HuBwoo (hbW) g
c 0,16
6680
fr0004052561
136.345.527
icaDe (icaD) G
a 66,25
57146
fr0000035081
05/05/15 3,73 74.111.186
iliaD (ilD) LR
a 191,35
119881
fr0004035913
23/06/15 0,39 58.684.309
imerYs (nK) G
a 59,28
70501
fr0000120859
08/05/15 1,65 79.572.491
inGenico GrouP (inG) LR
a 98,19
155662
fr0000125346
13/05/15 1 60.990.600
innate PHarma (iph) g
B 12,13
223737
fr0010331421
53.837.464
B 23,52
inter ParFums (itp) g
3465
fr0004024222
05/05/15 0,44 32.111.968
iPsen (ipn) G
a 52,01
57167
fr0010259150
29/05/15 0,85 83.245.602
JacQuet metal serVice (JcQ) g B 12,275
2845
fr0000033904
01/07/15 0,77 24.028.438
JcDecauX (Dec) G
a 38,36
89992
fr0000077919
18/05/15 0,5 212.299.238
KauFman & BroaD (Kof)
B 35,25
2760
fr0004007813
08/03/16 1,85 20.837.039
Korian (Kori)
a 26,7
57538
fr0010386334
01/07/15 0,6 79.468.673
laGarDère (mmb) G
a 23,5
264019
fr0000130213
07/05/15 0,88 131.133.286
latecoere (lat) g
c 3,45
eX Ds 27/8/15
30335
fr0000032278
29/06/07 0,75 94.043.676
laurent-Perrier (lpe)
B 75,2
108
fr0006864484
16/07/15 1 5.945.861
le Bélier (beli) g
c 37,15
1980
fr0000072399
16/06/15 0,5 6.582.120
lectra (lss)
B 13,5
6227
fr0000065484
05/05/15 0,25 30.788.839
lisi (fii) g
a 23,73
DiV 5 12/09/14
11411
fr0000050353
05/05/15 0,37 54.023.875
m6-métroPole tV (mmt) G
a 15,745
134086
fr0000053225
20/05/15 0,85 126.414.248
maisons France conF. (mfc) g B 41,11
378
fr0004159473
09/06/15 0,65 6.937.593
manitou (mtu) g
B 14,69
15377
fr0000038606
10/06/15 0,35 39.551.949
marie BrizarD w & s (mbWs)
B 18,79
74600
fr0000060873
27/09/07 0,5 26.483.566
mauna Kea (mKea)
c 2,26
15942
fr0010609263
16.176.707
a 20,41
mercialYs (merY) G
72272
fr0010241638
21/12/15 0,76 92.049.169
mersen (mrn) g
B 11,58
36003
fr0000039620
02/07/15 0,5 20.672.014
metaBolic eXPlorer (meteX) g c 1,96
53340
fr0004177046
23.261.500
natiXis (Kn) LR
a 4,161
4317979
fr0000120685
22/05/15 0,34 3.128.127.765
natureX (nrX) g
B 73,02
eX Ds 05/06/14
2122
fr0000054694
03/07/14 0,1 9.240.810
netGem (ntG) g
c 2,12
13447
fr0004154060
17/06/15 0,15 41.212.222
neXans (neX) G
a 38,03
84823
fr0000044448
17/05/13 0,5 42.597.718
neXitY (nXi) G
a 44,7
93263
fr0010112524
25/05/15 2 54.766.017
nicoX (coX)
B 7,3
reGr. 03/12/15
203347
fr0013018124
22.869.669
norBert Dentr. (GnD) g
a 203
555
fr0000052870
29/05/15 1,8 9.836.241
nrJ GrouP (nrG) g
B 8,75
4858
fr0000121691
15/05/12 0,3 78.417.846
numericaBle-sFr (num) G
29,28
308187
fr0011594233
18/12/15 5,7 438.245.303
oeneo (sbt) g
B 7,04
8014
fr0000052680
31/07/15 0,12 61.563.075
B 3,26
onXeo (onXeo) g
55005
fr0010095596
41.470.860
orPéa (orp) G
a 75,15
89426
fr0000184798
08/07/15 0,8 60.273.691
B 16,85
Parrot (parro) g
150475
fr0004038263
30.100.939
PHarmaGest int. (pha)
25,25
DiV 5 04/08/15
1844
fr0012882389
15.174.125
B 31,7
Pierre & Vacances (vac) g
61208
fr0000073041
19/03/12 0,7 9.801.723
Plastic omnium (pom) G
a 28,5
254233
fr0000124570
08/05/15 0,37 152.476.720
recYleX sa (rX)
c 2,45
73031
fr0000120388
04/07/90 0,61 24.110.982
rémY cointreau (rco) G
a 65,53
63628
fr0000130395
05/08/15 1,53 48.735.014
fr0000079634
Gecina (Gfc) G
123,05
123,25
121,6
60,47
60,81
59,69
8,49
8,49
8,47
17,3
17,64
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56
56,45
55,01
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1,53
1,46
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32,97
32
13,1
13,31
13,1
7,108
7,135
6,981
297,95
300,45
297
7
7,3
7
0,16
0,16
0,16
67,42
67,8
66,25
192,7
193,4
190
60,17
60,49
59,28
98,3
98,58
97,35
12
12,25
11,86
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23,5
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52,6
51,84
12,25
12,32
12,21
38,76
38,865
37,97
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35,55
34,75
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26,74
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23,5
23,31
3,45
3,46
3,42
75,07
75,29
75,07
37,98
37,98
37,13
13,26
13,5
13,25
24
24,2
23,73
15,965
16,035
15,745
41,85
41,92
41,11
15
15
14,5
18,93
18,94
18,54
2,24
2,26
2,23
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20,88
20,4
11,71
11,74
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1,92
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4,295
4,161
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73,9
73
2,11
2,12
2,06
38,855
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37,93
44,9
45,02
44,56
7,542
7,66
7,2
201,1
203,9
201,1
8,81
8,85
8,75
29,5
29,69
28,895
7,12
7,17
7,03
3,32
3,36
3,26
75,4
75,64
74,89
17,35
17,36
16,8
24,64
25,25
24,15
32,93
33,08
31,7
28,5
28,8
28,3
2,41
2,6
2,41
65,86
66,18
65,3
% Veil % an
bpa
% mois + haut an per
% 52 s. + bas an rDt
+ 11,01
+ 7,78 490
+ 57,98 405
1,29
+ 8,47
+16,36
0,68
- 12,33
0,48
+ 0,68 + 22,94
+ 1,09
7,6
+ 60,56
4,55
- 87,71
-87,71
0,44
- 87,71
0,22
+ 1,11 + 9,77
+11,86 123,25
- 4,98 104,6
- 0,03 + 9,41
- 6,74 66,87
- 20,96 50,15
+ 0,24 + 2,04
+ 1,68
8,49
+ 36,94
7,94
1,18
+ 1,77 + 3,9
+14,12
17,88
- 10,32 14,08
3,47
+ 1,82 - 1,65
+16,86 57,01
+ 14,29 43,2
+ 1,33 - 32,6
- 3,16
2,29
- 43,96
1,39
- 1,43 + 40,03
+ 4,84 34,5
+125,23 23,21
+ 0,38 - 5,48
-10,27 14,7
- 18,94 12,53
1,68
+ 1,43 - 8,37
+ 3,86
7,739
- 2,63
6,47
1,83
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21,835
+ 1,96 - 20,82
- 6,78
6,5
- 42,47
4,485
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General electric (Gne)
27,14
27,09
336
27,18
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Gb0005405286
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ch0012214059
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11,34
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ma0000011488
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/170316
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3128
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Gb00bZ21rf93
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a
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- 43,4
23,31
La cote a changé.
Vous pouvez retrouver
les Bourses internationales
sur http://investir.lesechos.fr
4,57
32 // FINANCE & MARCHES
Lundi 11 avril 2016 Les Echos
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c
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a
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c
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c
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c
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1,82
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c
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b
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c
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b
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robertet sa
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-0,349
-0,347
-0,347
-0,335
-0,335
-0,331
-0,332
-0,334
-0,27
-0,273
-0,276
-0,281
-0,285
-0,287
-0,291
-0,295
-0,301
-0,311
-0,313
-0,317
-0,322
-0,324
-0,326
-0,328
-0,33
-0,331
-0,331
-0,332
-0,332
-0,334
-0,335
-0,339
-0,339
-0,339
-0,339
-0,207
-0,208
-0,213
-0,215
-0,216
-0,221
-0,224
-0,229
-0,225
-0,226
-0,227
-0,23
-0,234
-0,235
-0,238
-0,239
-0,241
-0,242
-0,242
-0,242
-0,243
-0,244
-0,245
-0,246
-0,248
-0,248
-0,247
0,58
0,57
0,57
0,56
0,51
0,53
0,54
0,57
0,53
0,57
0,58
0,52
0,49
0,46
0,48
0,51
0,46
0,46
0,43
0,41
0,41
0,43
0,40
0,37
0,39
0,39
0,39
thor.
pub.
priv.
0,78
0,78
0,82
0,82
0,82
0,82
0,82
0,79
0,79
0,79
0,79
0,79
0,77
0,77
0,77
0,77
0,71
0,71
0,71
0,71
0,66
0,66
0,66
0,66
0,66
0,66
0,64
0,78
0,78
0,82
0,82
0,82
0,82
0,82
0,79
0,79
0,79
0,79
0,79
0,77
0,77
0,77
0,77
0,71
0,71
0,71
0,71
0,66
0,66
0,66
0,66
0,66
0,66
0,64
seTTleMeNT seTTleMeNT
vol
seTTleMeNT seTTleMeNT
vol
MaTières preMières
MéTaux précieux
MéTaux non Ferreux
MéTaux sTraTégiQues
paris
OR (euros cPror/*cours hebdo)
08/04
07/04
COURS PriMe Prec.
lingot
34270
0
34900
10 florins
211
1,77
212
5 dollars*
288
11,75
320
10 dollars
615
19,32
615
20 dollars
1180
14,43
1170
5 roubles*
0
-100
0
50 pesos
1300
1,16
1299
latine
203
2,02
200,5
napoleon
205
3,03
202,3
1/2 napoleon* 105
5,54
114
souverain eli i* 268
6,83
270
souverain
264,9
5,6
262
1/2 souverain* 135
7,63
136
suisse
203,1
2,07
202
tunisienne*
202
1,52
205
mark*
250
1,89
264
krugerrand
1140
6,95
1140
lingotin 500grs 18000
5,05 18000
lingotin 250grs 8710
1,66
9000
lingotin 100grs 3490
1,84
3600
argent c3e (euro Par kilo) (csFaNMP)
514,59
516,31
cuivre (girm):
Londres
(eN dollars)
palladium (euro Par kilo) (csFaNMP)
Fix1
15 306
15 200
Fix2
15 178
15 170
platine (euro Par kilo) (csFaNMP)
Fix1
26 997
26 698
Fix2
27 049
27 028
London BuLLion MarKeT
08/04
07/04
argent (eN ceNTs Par oz)
Fixage
1 537
1 516
or (eN dollars Par oz)
Fix
1 240
1 242
palladium (eN dollars Par oNce Troy)
538
553
platine (eN dollars Par oNce Troy)
945
956
neW YorK
argent (eN ceNTs Par oNce)
seTTleMeNT
08/04
Mars 16
15,24
Mai 16
15,38
Juil. 16
15,42
sePT. 16
15,46
déc. 16
15,51
or (eN dollars Par oNce)
seTTleMeNT
seTTleMeNT
07/04
15,16
15,23
15,27
15,28
15,33
seTTleMeNT
08/04
Mars 16
1235,6
avr. 16
1242,5
JuiN 16
1243,8
aouT 16
1245,3
déc. 16
1248,2
platine (eN dollars Par oNce)
seTTleMeNT
avr. 16
Juil. 16
ocT. 16
JaNv. 17
avr. 17
08/04
967,5
968,4
970
971,4
972,7
07/04
1217,7
1241
1242
1243,5
1246,2
seTTleMeNT
07/04
954,5
959
959,4
961
978,8
caThodes : 4401 a coMPTer du 08/04/
autres demi produits cuivreux :
base cuivre
505,19 dePuis le 08/04
base laMiNé laiToN 1 TiTre 421,42 dePuis le 08/04
base laMiNé laiToN 70/30 429,04 dePuis le 08/04
base laMiNé laiToN 85/15
467,11 dePuis le 08/04
base laMiNé broNze 94/6
585,82 dePuis le 08/04
base laMiNé broNze 94/4
558,94 dePuis le 08/04
London MeTaL exchange
08/04
07/04
alliage d`alumin. (en $ par tonne)
cash
3 Mois
vol.
1545-1555
1570-1580
16880
1545-1555
1570-1580
16880
aluminium (en $ par tonne)
cash
3 Mois
vol.
1484,5-1485
1505-1505,5
2756525
1480,5-1481
1504-1504,5
2763750
cuivre (en $ par tonne)
cash
3 Mois
sTocks
4710-4715
4699,5-4700
145000
4774,5-4775
4755-4755,5
141075
etain (en $ par tonne)
cash
3 Mois
vol.
16545-16550
16500-16525
4875
16380-16385
16350-16355
4875
8455-8460
8490-8500
431136
ice
(eN gbP Par MWh)
clôTure
08/04
base
23,31
PoiNTe
26,14
ice futures
(eN gbP Par MWh)
plomb (en $ par tonne)
cash
3 Mois
vol.
1687,5-1688
1705-1706
156700
1682-1683
1694-1696
155725
Zinc (en $ par tonne)
cash
3 Mois
vol.
1755-1755,5
1768-1770
432150
1786-1787
1796-1797
433625
neW YorK
cuivre (en cents par lb)
seTTleMeNT seTTleMeNT
avr. 16
Mai 16
Juil. 16
sePT. 16
08/04
2,09
2,09
2,1
2,1
07/04
2,07
2,08
2,09
2,09
vol
219
70907
20032
4929
base aPr 16
base May 16
PoiNTe aPr 16
PoiNTe May 16
08/04
35,37
31,11
37,26
34,36
KuaLa LuMpur
seTTleMeNT seTTleMeNT
Jou r
08/04
16750
07/04
16550
vol
clôTure
07/04
35,37
30,98
37,26
34,3
vol
350083
193547
vol
Mai 16
JuiN 16
Juil. 16
aouT 16
JaNv. 17
178,5
157
singapour
gasoliNe 97
gas oil
Fuel oil (180)
Fuel oil (380)
54,85
44,47
193
180
53,95
44,12
188,5
181
éMission co2
nymex emissions (eN euros Par ToNNe)
clôTure
clôTure
clôTure
clôTure
07/04
37,25
38,5
39,35
39,9
41,45
08/04
4,65
clôTure
29,15
28,55
29,15
28,55
vol
gaz naTureL
avr. 16
Mai 16
JuiN 16
08/04
0
1,99
2,08
clôTure
vol
07/04
1,89
2,02
2,1
clôTure
07/04
11,65
vol
vol
14887
718
91
12
1
seTTleMeNT seTTleMeNT
08/04
Mai 2016 11,25
JuiN 2016 11,45
Juil 2016 11,35
07/04
11,48
11,64
11,53
07/04
58,87
58,41
58,37
clôTure
clôTure
08/04
07/04
Mai 16
2136
2122
Juil. 16
2150
2136
sePT. 16
2123
2111
déc. 16
2086
2074
Mai 17
2055
2045
new york (eN $ Par ToNNe)
vol
3660
8660
4907
4178
33
Mars 16
Mai 16
Juil. 16
déc. 16
Mars 17
08/04
2999
2872
2894
2847
2835
07/04
3005
2848
2870
2834
2815
vol
14615
23995
3121
1801
londres-robusta (en $ par tonne)
clôTure
clôTure
vol
08/04
07/04
Mai 16
1513
1497
7875
Juil. 16
1543
1530
6537
sePT. 16
1559
1549
2710
Nov. 16
1575
1562
245
JaNv. 17 1575
1562
245
new york-arabica (en cents par lb)
seTTleMeNT seTTleMeNT
vol
29649
23668
7
Mai 16
Juil. 16
déc. 16
Mai 17
08/04
120,45
122,55
126,5
130,2
07/04
119,75
121,9
125,85
129,65
vol
30291
25908
4003
381
seTTleMeNT seTTleMeNT
08/04
290,5
291,8
289,9
07/04
293,1
293,7
292,8
vol
seTTleMeNT seTTleMeNT
Jou r
08/04
07/04
112,45
115,7
vol
112.45
vol
631
273
164
seTTleMeNT seTTleMeNT
vol
seTTleMeNT seTTleMeNT
vol
08/04
07/04
Mai 16
9,95
9,83
Juil. 16
10,22
10,12
sePT. 16
10,41
10,23
avoine à chicago
(eN ceNTs Par boisseau)
875
642
26
seTTleMeNT seTTleMeNT
vol
887
673
32
seTTleMeNT seTTleMeNT
08/04
106,15
108,65
119,65
vol
07/04
106,3
108,5
119,7
15
5
43
FreT MariTiMe
balTic dry iNdex : 517
le 07/04//16
balTic PaNaMax iNdex : 627
le 07/04//16
balTic caPesize iNdex : 562
le 07/04//16
balTic suPraMax iNdex : 485
le 07/04//16
balTic dirTy iNTerN. TaNker :752
le 07/04//16
balTic cleaN iNTerN. TaNker :498
le 07/04//16
indices
rJ crb
new york (coNT. No2 - eN ceNTs Par lb)
160
25
08/04
07/04
Mai 16
362,25
361,5
205697
Juil. 16
365
363,75
136267
déc. 16
375
373,75
41779
riZ à chicago (eN ceNTs Par lb)
vol
jus d’orange
chicago (eN $ Par 1000 bdFT)
seTTleMeNT seTTleMeNT
08/04
07/04
JuiN 16
155
155,25
aouT 16 161,5
161,75
Nov. 16
161,5
162,25
mais à chicago (eN ceNTs Par
boisseau)
Mai 16
Juil. 16
Nov. 16
Bois
Mai 16
Juil. 16
sePT. 16
88150
65131
26138
11621
1950
caFé
new york (cont. n°2 - cents par lb)
seTTleMeNT seTTleMeNT
07/04
14,4
14,58
14,79
15,27
14,88
08/04
07/04
Mai 16
460,25
457
Juil. 16
466,75
464,5
sePT. 16
476,25
474,25
mais à paris (eN euros Par ToNNe)
Prix indicatif de l'organisation internationale du
café (cents us/livre) :
Prix composé : 117.01
Moyenne quinze derniers jours : 205.461
coTon
08/04
60,07
59,56
59,29
08/04
14,69
14,88
15,1
15,59
15,16
vol
vol
iNdice coTlook a : 67, le 08/04//16
Mai 16
Juil. 16
Oct. 16
Mai 16
Juil. 16
ocT. 16
Mars 17
Juil. 17
clôTure
08/04
07/04
Mai 16
154,25
153,25
16121
sePT. 16
163,25
162,25
5087
déc. 16
167,75
167,25
5555
blé à chicago (eN ceNTs Par boisseau)
08/04
07/04
Mai 16
187
186,75
Juil. 16
194,5
194,5
sePT. 16
202,5
202
blé fourrager à londres
(eN £ Par ToNNe)
powernext gas futures
vol
clôTure
seTTleMeNT seTTleMeNT
nymex ( eN $ Par MbTu)
clôTure
vol
6815
7843
2045
536
273
Prix indicatif de l'organisation internationale du
cacao (dollars/tonne) : le 06/04/
Prix indicatif : 2926,97
londres (eN £ Par ToNNe)
seTTleMeNT seTTleMeNT
07/04
clôTure
08/04
07/04
Mai 16
428,7
422
aouT 16 430,5
422,5
ocT. 16
428,1
419
déc. 16
426,8
419,6
Mars 17 426
419,9
new york (eN ceNTs Par lb)
cacao
uranium nymex (en $ par lb)
08/04
clôTure
blé de meunerie n°2 à paris
(eN euros Par ToNNe)
vol
07/04
4,65
uraniuM
clôTure
08/04
07/04
JuiN 16
358,75
341,75
77993
aouT 16 370,25
352,5
11904
Nov. 16
386,75
369,25
3792
Mars 17 400,5
382,25
1108
Juil. 17
409
399
314
new york nymex wti (eN $ Par baril)
08/04
39,53
40,78
41,65
42,25
43,23
181
159,5
sPoT
céréaLes
14,7 cts/lb
londres (eN dollars Par ToNNe)
325
fuel
Fuel oil (hs 180)
Fuel oil (hs 380)
08/04
Nord da 11,66
08/04
07/04
Jour
41,94
39,66
Mai 16
39,6
39,57
Juil. 16
42,02
39,76
156800
londres-gaZole (eN $ Par ToNNe)
clôTure
sucre
london daily price:
powernext gas spot
londres-brent (eN $ Par baril)
clôTure
etain (en dollars par tonne)
clôTure
07/04
23,31
26,14
produiTs péTroLiers
clôTure
produiTs péTroLiers
rotterdam
(barges - Fob) (eN $ Par ToNNe)
gas oil 0.1% sul.
328
Mars 16
JuiN 16
éLecTriciTé
clôTure
8465-8470
8500-8520
432024
07/04
antimoine 99,65% (par tonne)
5450
5450
bismuth 99,99% (par lb)
4,4
4,4
cadmium 99,95% (par lb)
0,61
0,61
cobalt (cathodes) 99,80% (par lb)
11,1
11,1
eponge de titane 99,60% (par kg)
7,75
7,75
ferro manganese (hc) (par tonne)
635
635
ferro molybdene (par kg)
13,75
13,75
germanium (par kg)
1250
1250
selenium 99,50% (par lb)
5,5
5,5
silicium (par tonne)
1665
1665
nickel (en $ par tonne)
cash
3 Mois
vol.
08/04
08/04
07/04
171,7
167,48
reuTers coM. 2107,87
2113,01
Moodys coM. 4912,72
4943,37
or iNdusTriel 35154
35183
lMex
2251,9
2205,7
FINANCE & MARCHÉS // 33
Les Echos Lundi 11 avril 2016
CODE ISIN
DéSIGNATION
DES VALEURS
VAL. UNIT DATE
HORS FRAIS DE LA
EN EUROS** VALOR.
DERNIER
DIVIDENDE NET
EN EUROS**
MONT. DATE
CODE ISIN
DéSIGNATION
DES VALEURS
LU0689230778 MIR. - CONV BONDS EUR A EUR
131,55 08/04
LU0928190510 MIR. - CONV.BONDS GLB A USD
110,33 08/04
LU0187024954 MIR. - EQ ASIA EX JAP A
168,33 08/04
LU1308314605 MIR. - EQ EUR. EX-UK S&M D GBP
111,16 08/04
LU0800193780 MIR. - EQ GLB EMRG MKT A USD
87,52 08/04
LU0334003224 MIR. - EQ PAN EUR A CAP
LU0787970960 MIR. - EQ SPAIN A EUR
LU0636969866 MIR. - EQ SWISS SM&MID A
DERNIER
DIVIDENDE NET
EN EUROS**
MONT. DATE
Pictet Asset Management
34, avenue de Messine 75008 Paris
Tél. : 01 56 88 71 00
www.pictetfunds.fr
Mirabaud Asset Management
Tél. +41 58 816 20 20
www.mirabaud.com
[email protected]
LU1008513852 MIR. - EQ GLOBAL FOCUS A USD
VAL. UNIT DATE
HORS FRAIS DE LA
EN EUROS** VALOR.
539,19 08/04
LU0144509717 PICTET-EUROPEAN SUST. EQ.
218,56 08/04
181,8 08/04
LU0128467544 PICTET-GLOBAL EMERG.DEBT
340,85 08/04
LU0061928585 ÖKOWORLD ÖKOVIS.CL. EUR
136,2 08/04
LU0090689299 PICTET-BIOTECH
615,96 08/04
LU0168449691 PICTET-GREATER CHINA
386,29 08/04
LU0280430660 PICTET-CLEAN ENERGY
70,04 08/04
LU0188501257 PICTET-HEALTH
234,88 08/04
381,87 07/04
OPTIGESTION
39, avenue Pierre 1er de Serbie
75008 PARIS
Standard : +33 1 73 11 00 00
Internet : www.optigestion.com
329,91 08/04
108,12 08/04
LU0130731986 PICTET-EUROPEAN EQ. SEL.
LU0155303323 PICTET-ASIAN EQ. JAPAN
22,9 08/04
LU0862027272 MIR. - GLB HIGH YLD BDS A USD
VAL. UNIT DATE
HORS FRAIS DE LA
EN EUROS** VALOR.
46,37 08/04
93,7 08/04
96,29 08/04
DéSIGNATION
DES VALEURS
LU0301152442 ÖKOWORLD KLIMA EUR
109,31 08/04
LU1008513340 MIR. - GLB EQ HIGH INC A USD
CODE ISIN
CLASSIFICATION
DERNIER
DIVIDENDE NET
EN EUROS**
MONT. DATE
CLASSIFICATION
VAL. UNIT DATE
HORS FRAIS DE LA
EN EUROS** VALOR.
CLASSIFICATION
DéSIGNATION
DES VALEURS
CODE ISIN
CLASSIFICATION
sicav//fcp
LU1256186930 MIR. - GLB INV GRA BDS A EUR
102,83 08/04
FR0010106450 OPTIGEST MONDE
DI 156,95 07/04
LU0963986202 MIR. - GLB STRAT BOND A USD
105,57 08/04
FR0010236760 OPTIGEST EUROPE
105,89 07/04
LU1308307815 MIR. - US SH. TERM CRD FD A USD
100,96 08/04
LU0130728842 PICTET-EMERGING EUROPE
254,25 08/04
LU0070964530 PICTET-INDIAN EQ.
LU0255798109 PICTET-EMERG LC DEBT
153,24 08/04
LU0176900511 PICTET-JAPANESE EQ. SEL.
LU0130729220 PICTET-EMERGING MKTS
431,12 08/04
LU0256846139 PICTET-SECURITY
181,75 08/04
LU0128490280 PICTET-EUR BONDS
543,37 08/04
LU0130732364 PICTET-SMALL CAP EUR.
954,49 08/04
LU0128470845 PICTET-EUR CORP. BONDS
192,41 08/04
LU0256840108 PICTET-US EQ. SEL
173,78 08/04
LU0167158327 PICTET-EUR SMT BONDS
134,02 08/04
LU0104884860 PICTET-WATER
241,99 08/04
DERNIER
DIVIDENDE NET
EN EUROS**
MONT.
DATE
11150,02 08/04
Valeur unitaire hors frais : valeur de la part ou de l’action hors droits d’entrée ou de sortie éventuels. Les SICAV éligibles au PEA sont signalées par un astérisque *. Le pictogramme P indique la cotation d’un FCP. Classification des OPCVM : actions françaises (AF), actions de la zone EURO (AE), actions internationales (AI), monétaires EURO (ME), monétaires à vocation internationale (MI), obligations et autres titres de créances libellés en EURO (OE), obligations et autres titres de créances internationaux (OI),
sicav luxembourgeoises (LX), diversifiés (DI), garantis ou assortis d’une protection (GP). ** : en euros ou dans la devise indiquée dans la colonne «DéSIGnAtIOn DES VALEURS».
carnet
fr
PORTRAIT
par Léa Delpont
Correspondante à Lyon
DR
Sylvain Tillon
oul’art
derebondir
Ces dix-huit derniers mois, Sylvain Tillon a levé
500.000 euros, embauché dix personnes et
écrit un livre paru en mars (« Je veux vendre
mieux », aux éditions Eyrolles).
Ces derniers jours, le PDG de Tilkee vient de
signer son plus gros contrat, avec Adecco, pour
l’utilisation de son logiciel par les équipes commerciales françaises. Mais aussi pour intégrer
au site du champion mondial de l’intérim une
plate-forme ouverte gratuitement aux 6 millions de demandeurs d’emploi. Un projet social
qui lui tient à cœur pour aider les chômeurs à
optimiser leurs offres et candidatures avec son
logiciel Tilkee, conçu au départ pour la vente.
Tilkee est un logiciel d’optimisation de la
prospection et de la relance client, déjà adopté
par Orange, Cegid et Gazprom. L’outil analyse le
comportement du prospect devant son e-mail
pour détecter des signes d’intérêt : temps de lecture, pièces jointes ouvertes, téléchargements,
transmissions, nombre de consultations…
Autant d’indices passés à la moulinette d’un
algorithme corrélé au taux de signature des
devis pour repérer automatiquement les cibles
les mieux disposées et les relancer, sans gaspillerde tempsavecdesclients perdusd’avance.
Le succès de la start-up Tilkee, que Sylvain
ENTREPRISES
GEFCO
Pavel Ilichev
devient executive vice-président
stratégie et finance de Gefco.
Il est également membre
du directoire du groupe.
Pavel Ilichev, quarante et un ans,
diplômé de la St Petersburg State
Academy of Aerospace Instruments Making et de l’université
d’Etat d’économie et de finances
de Saint-Pétersbourg a débuté, en
Tillon a créée en 2013 avec Timothée Saumet et
qui, depuis, a été soutenue par la BPI et labellisée French Tech, est une belle revanche pour le
jeune entrepreneur : Sylvain Tillon a été
contraint de liquider sa première entreprise en
2009. Une aventure qui avait pourtant démarré
sur les chapeaux de roue. Etudiant à l’EM Lyon,
cet ancien motard, fan de l’OM, imagine, inspiré
par l’expérienceducasque,desbijoux pour cheveux à base de scratch dans le cadre d’un projet
d’étude. « J’ai terminé dernier de la finale, raconte-t-il. Mais une femme du jury m’a encouragé à
persévérer. Sur sa carte, il y avait écrit :
“L’Oréal”. »
Bijou pour chiens
A vingt-deux ans, Sylvain Tillon lance donc
Lucyf’Hair, pour des accessoires de coiffure
ornés de cristaux Swarovski. Le produit plaît, la
société prospère avec des réseaux de salons en
Espagne,enAngleterreetauxEtats-Unis.« Mais
j’ai commis toutes les erreurs du monde, estime à
trente-quatre ans, le repenti. J’étais obnubilé par
l’international, alors que j’aurais dû faire mes
preuves sur le marché français. Je dépensais mon
énergie dans la conception de nouveaux produits,
unbijouantipoux,unbijoupourchiens…ennégli-
1997, dans le secteur financier, en
intégrant le département trésorerie de l’Inkombank. Embauché
ensuite par BaltUnexim Bank dès
1999, il a pris, en 2002, la direction
de la division gestion des actifs
d’Ilim Pulp Enterprise, avant
d’être nommé, l’année suivante,
directeur de la trésorerie d’Eurosib. En 2006, il en deviendra le
directeur financier, chargé de la
diversification des activités du
groupe. Entre 2009 et 2015, il était
directeur financier adjoint chez
Russian Railways (RZD).
geant la vente. Je n’avais qu’un seul commercial. »
La brusque chute des commandes liée à la crise
le conduit à la liquidation. Un échec qu’il évoque
sans complexe, avec recul et autodérision, pour
expliquer -- avec un débit passionné -- la suite
inattendue de son parcours.
Incapable de signer un CDI après avoir goûté à
l’entrepreneuriat, malgré une offre alléchante de
Capgemini Consulting, le résilient self-mademan crée Sydo, une société de conseil en pédagogie spécialisée dans l’élaboration de contenus
ludiques pour faciliter l’apprentissage. Il s’appuie
surlesouvenirpénibledesonennuifaceàl’académismedel’enseignementetsursonstatutd’intervenantdansplusieursécolesdecommerce.Sydo,
14 salariés actuellement, s’adresse aux grandes
entreprises pour améliorer leur formation professionnelle. Elle a aussi réalisé les 40 vidéos animées de la série « Dessine-moi l’éco ».
Pour ne pas commettre deux fois les mêmes
erreurs, Sylvain Tillon prospecte et rappelle à
tout-va : « En France, 60 % des offres commerciales ne sont jamais relancées, c’est catastrophique ! » Mais l’affaire grandissant, ses efforts se
relâchant, il constate – sanction immédiate –
une baisse de 8 % des ventes. « Je me suis alors
concocté un petit logiciel à usage personnel,
l’ancêtre de Tilkee », confie-t-il. Avec des résultats immédiats aussi. Il lance donc le logiciel sur
le marché en 2014, avec des investisseurs dont il
a su par la suite qu’ils avaient commandé une
enquête de personnalité : « Pour savoir si j’étais
un vrai loser ou quelqu’un qui n’avait pas eu de
chance », sourit-il.
Aujourd’hui, le rythme effréné de ses journéess’estencoreaccentuéaveclasélectiondesa
start-up par l’accélérateur franco-américain
BigBooster.Pourtant,iltrouveletempsdevoyager. De préférence dans les endroits du monde
où il sera le moins joignable. Après les Philippineset leMozambique,ilrevientdeMadagascar,
« trois semaines sans e-mail ni téléphone ». Sylvain Tillon a abandonné la moto pour la boxe
anglaise, qu’il pratique avec son associé. Une
façon dynamique de se parler avec des gants... n
ADP
Sébastien Haas
devient vice-président stratégie
et marketing pour la France.
Sébastien Haas, quarante-six
ans, diplômé de Neoma Business
School, a débuté chez Cegi. Après
une première expérience chez
ADP et des missions chez
Deloitte, Radio France et Accenture, il a retrouvé ADP, en 2005,
comme responsable de compte.
Au sein d’ADP, il a successivement occupé les postes de res-
ponsable de service clients, de
directeur des services clients et
enfin de vice-président chargé de
la division très grands comptes.
des travaux publics. Il a commencé sa carrière en 1995 en tant
que project manager au sein de
Research International France.
Depuis 2011, il dirigeait un des
départements d’études publicitaires chez Ipsos.
KILOUTOU
Olivier Colleau
Patrick Rybicki
deviennent directeur général
France et directeur général
en charge du développement
et de l’international, membres
du comité exécutif du groupe.
Olivier Colleau, quarante-cinq
ans, diplômé de HEC, a débuté en
1995, chez Bain & Company, où il
a dirigé des missions de conseil
en stratégie, avant de devenir, en
2006, directeur du business development de Zodiac Marine &
Pool. En 2009, il est entré chez
Kiloutou en tant que directeur de
la stratégie et du développement,
chargé des opérations de croissance externe. En 2011, il était
devenu directeur du réseau de
Kiloutou en France.
Patrick Rybicki, cinquante-six
ans, titulaire d’un master en
informatique et gestion, est entré
dès 1983 chez Capgemini, où il a
notamment été directeur des ventes et directeur de la division outsourcing pour la région Nord. En
2001, il a pris en charge la direction organisation et systèmes
d’information de Kiloutou, avant
d’être promu, en 2008, directeur
exploitation du réseau d’agences
en France. Depuis 2011, il dirigeait
le département développement
pour mettre en œuvre la stratégie
de croissance externe et l’implantation de Kiloutou dans de nouveaux pays.
FRANCE GALOP
Bernhard Opitz
Samy Boudjedra
est le nouveau directeur des
ressources humaines de France
Galop.
Samy Boudjedra, quarante-huit
ans, est titulaire d’un DESS en
urbanisme et gestion de l’université de Paris-XII et d’un master en
ingénierie de l’Ecole nationale
Bernhard Opitz, cinquante et un
ans, diplômé d’une école de commerce, a d’abord évolué au ministère de la Défense, puis au ministère des Affaires étrangères.
Durant sept ans, il a été directeur
des ressources humaines du
CSA
est nommé directeur du pôle
media de CSA Research.
M
Retrouvez chaque lundi
les personnalités business
de la semaine dans notre cahier
« Les Echos Business »
groupe industriel Pilkington,
avant de rejoindre le PMU
comme DRH adjoint. Récemment, il travaillait dans le groupe
SoLocal (Pages Jaunes).
ILS SONT NÉS
UN 11 AVRIL
Anthony Attia,
PDG d’Euronext Paris, 42 ans.
Sven Boinet,
directeur général délégué
du groupe Accor, 63 ans.
Stéphane Boujnah,
président du directoire et
directeur général d’Euronext
NV, 52 ans.
Michel Dobkine,
magistrat, secrétaire général
des groupes Havas et Bolloré,
60 ans.
Bertrand Jacquillat,
économiste, 72 ans.
Nikola Karabatic,
joueur de handball, 32 ans.
Marie-Pierre Landowski,
PDG du groupe Emeraude,
57 ans.
Chantal Lory,
ex-présidente du directoire
de La Banque Postale AM,
63 ans.
Edouard Louis-Dreyfus,
président de Louis Dreyfus
Armateurs, 42 ans.
Olivier Magne,
rugbyman, 43 ans.
Jean-Paul Picard,
président du conseil
d’administration de Deloitte
CIS, 65 ans.
Jean-Claude Servan-Schreiber,
ex-député, ex-administrateur
des « Echos », 97 ans.
Joss Stone,
chanteuse, 29 ans.
Guy Verhofstadt,
député européen, ancien
Premier ministre belge, 63 ans.
Gérard Vié,
restaurateur, 73 ans.
, Envoyez vos nominations à
[email protected]
Lundi 11 avril 2016
` SUR LE WEB WWW.LESECHOS.FR
+ L’INVITÉ
DES ECHOS
Renault
Tubes etrobinets
Vallourec va tester la crédibilité
de son plan de redressement.
L’ « exhortation apostolique » papale aborde en 265 pages la « Joie de
l’amour » dans la famille. Le pouvoir séculier, lui, n’a eu besoin que d’un
court texte législatif pour resserrer les liens de la sienne. Hasard du
calendrier, la moisson des droits de vote double, semée il y a deux ans par
la loi Florange, intervient juste après l’échec du mariage entre Bouygues et
Orange, où le rôle des parâtres de Bercy n’a pas été mince. Troisième ligne
du portefeuille boursier de l’Etat, l’ex-France Télécom figure depuis parmi
les lanternes rouges de l’indice sectoriel européen (–10,33 %), alors qu’il
n’était pas vu par les analystes comme étant celui qui avait le plus à gagner
ou à perdre. L’opérateur, le deuxième plus mal valorisé (5,4 fois l’Ebitda)
de son industrie (après Hellenic Telecommunications), peut attribuer ce
purgatoire à l’air vicié de son marché hexagonal. Mais il est aussi facile d’y
lire une décote des « injonctions contradictoires » de la part de la puissance
publique subies par son PDG, Stéphane Richard. Pour l’investisseur aussi,
la cohabitation avec l’Etat est un apostolat guère séduisant. Le renforcement des minorités de blocage potentielles des pouvoirs publics en assemblée générale, outre Orange – notamment chez Engie, Air France-KLM et
Renault, sans même évoquer EDF où ses 90,7 % de droits de vote résument
l’absurdité du maintien d’une cotation boursière – fait peser sur les titres
l’épée de Damoclès de futurs allégements pour boucler les budgets. Et tant
pis si les rabais boursiers sectoriels (31 % chez Engie) – auxquels échappe
Renault, peut-être grâce à la « résistance » de son patron, Carlos Ghosn –,
n’inciteraient pas sinon au délestage. Quand on aime, on ne compte pas.
TALISMAN
« Les Echos »
AVEC
VincentdelaVaissière
PrésidentdeVcomV
L’ÉTUDE SUR LA SPHÈRE PUBLIQUE « Elle a été réalisée
auprès de 170 journalistes pour évaluer les patrons les plus
convaincants au sein des entreprises et institutions
publiques sur trois critères : l’incarnation interne-externe,
la vision stratégique et la gestion de crise. Le constat
général est que la sphère publique n’a jamais été à ce point
mise sous tension. Elle est confrontée à une triple crise :
technologique, stratégique et managériale. »
LES PATRONS LES PLUS CONVAINCANTS « Stéphane
Richard (le PDG d’Orange), au top du classement, a un
management apaisant pour une mutation douce.
L’échec des négociations avec Bouygues Telecom l’a
propulsé au rang de capitaine d’industrie. A la deuxième
place, Bruno Lasserre (patron de l’Autorité de la concurrence) : il a su susciter le respect dans son rôle de gendarme (...)
et, d’ailleurs, on dit souvent que la loi Macron est un peu
la loi Lasserre. »
AU PLUS BAS DU CLASSEMENT « Matthieu Gallet a un
défaut de management. Le patron de Radio France a été
courageux et tenace, mais il n’a pas su composer avec son
corps social, il l’a même peut-être un peu brutalisé.
Quant à Gérard Mestrallet (PDG d’Engie) et Guillaume
Pepy (président de la SNCF), ce sont des héros fatigués.
Ils ont fait l’unanimité dans cette étude pendant des années,
mais il y a désormais un phénomène d’usure. »
Interview réalisée par Pascal Pogam
a L’intégralité de l’émission sur lesechos.fr/invitedesechos
Sa capitalisation boursière ne dépasse pas 850 millions d’euros,
mais son besoin d’argent frais pour traverser la crise de l’or noir atteint
le milliard, selon son patron, Philippe Crouzet. Pas besoin donc d’être
expert en problèmes de robinets pour le comprendre : l’as des tubes sans
soudure, Vallourec, réserve une forte dilution en cas de non-souscription
à son augmentation de capital (1 % du capital en devient 0,31 %). Et ce serait
pire sans Bpifrance et Nippon Steel Sumitomo Metal, qui injectent
388 millions d’euros à un prix implicite de l’action (11 euros) bien plus élevé
que les cours des derniers mois, sur un total de 570 millions à eux deux.
Ils consentent donc un tarif moyen (4,14 euros et 5,42 euros), pour leurs
nouvelles actions, supérieur au prix de souscription (2,21 euros) et à
la valeur théorique de l’action, droit de souscription négociable détaché
(3,63 euros). Tout aura donc été fait pour conforter les autres porteurs déjà
fort échaudés, parmi lesquels une grosse part de salariés. Comme les
contribuables sollicités à hauteur de 220 millions – 12 % des investissements en capital de la banque étatique l’an dernier –, ils peuvent croiser
les doigts, d’abord pour qu’un cataclysme majeur ne stoppe pas en route
la foreuse à capitaux garantie par un syndicat bancaire et, ensuite, pour
que les budgets pétroliers remontent la pente. La condition pour éviter
les fourches encore plus Caudines des prêteurs.
G2 Mobility 26
Kiloutou 33
LafargeHolcim 30
LCL 27
LeEco 24
Lucette.com 25
Marriott International
20
Maurel & Prom 30
Mediaset 21
Ningbo Joyson
Electronic 19
Patinex 28
Reed 20
Seuil-La Martinière 22
Shandong Ruyi 18
SMCP 18
Société Générale 30
Les scénarios les plus alambiqués peuvent conserver leur crédibilité par
le talent de l’interprétation. En intégrant dans sa troupe la télévision
payante de Silvio Berlusconi, Mediaset Premium, Vincent Bolloré reconstitue la lucarne italienne perdue par Canal+ il y a treize ans et fait de plus en
plus ressembler son Vivendi à celui de Jean-Marie Messier, le cash en plus
et les pertes en moins. A voir le recul du titre en Bourse sur un an (–21,7 %),
ce « retour vers le futur » laisse toutefois perplexes des investisseurs qui se
demandent sur quoi il peut bien déboucher, malgré la nouvelle affiche vantant un « Netflix européen », en alternance avec celle proposant les retrouvailles des jeux vidéo et des télécoms. En dépit de sa domination du paysage
audiovisuel de la Botte, Mediaset n’est pas parvenu à s’imposer dans le
payant, qui ne l’est pas pour lui (84 millions d’euros de déficit net l’an dernier, soit 13 % du chiffre d’affaires), face au Sky Italia de Rupert Murdoch
distribué par… Telecom Italia, dont Vivendi est le premier actionnaire.
S’il suscite un peu de spéculation autour d’un futur grand « mariage à l’italienne » entre les deux « tycoons » des médias, ce thé avec Berlusconi se
limite néanmoins à un échange de participations croisées, verrouillé par
un plafonnement à 5 % pour trois ans. En revanche, côté financier,
« l’avventura »n’estpasdemise.Vivendiacquiertsansdébourseruncentime
decash100 %deMediasetPremium,valorisé750millionsd’euros(aucours
devendredi),soitunedécotede18 %surleprixpayéilyaunanetdemipar
Telefonicaetconsidérécommesa« justevaleur »parlesanalystes.« Ildivo » !
INDEX DES AVIS
FINANCIERS
Aéroports de Paris 29
BNP Paribas 17
Gaumont 17
Icade 19
Manurhin 19
SFL 19
EN VUE
Les Echos est une publication du
PRINCIPAL ASSOCIÉ UFIPAR (LVMH)
PRÉSIDENT-DIRECTEUR GÉNÉRAL Francis Morel
DIRECTEUR GÉNÉRAL DÉLÉGUÉ Christophe Victor
DIRECTEUR DÉLÉGUÉ Bernard Villeneuve
DIRECTEUR DE LA RÉDACTION Nicolas Barré
DIRECTEURS DÉLÉGUÉS DE LA RÉDACTION
Dominique Seux et François Vidal
RÉDACTEURS EN CHEF
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Laura Berny (Numérique)
Daniel Fortin (Magazine, Opinions, Innovation)
Muriel Jasor (Les Echos Business)
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Clémence Lemaistre (Numérique)
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DIRECTEUR DE CRÉATION Fabien Laborde
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EDITORIALISTES Cécile Cornudet,
Jacques Hubert-Rodier, Eric Le Boucher,
Jean-Francis Pécresse, Jean-Marc Vittori,
Sabine Delanglade, Laurent Flallo,
Sylvie Ramadier (Le Crible)
LES ECHOS WEEK-END
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SÉRIE LIMITÉE
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Tél. : 01 70 37 61 36. Fax : 01 55 56 70 38 du lundi au vendredi de 9 h à 18 h
IMPRESSION L’Imprimerie (Tremblay-en-France),
Montpellier (Midi Libre), Ste-Marie de La Réunion (RotOcéan).
TIRAGE DU 11 AVRIL 2016 : 142.662 exemplaires
Membre de OJD-Diffusion contrôle CPPAP : 0416 c 83015. Toute reproduction, même partielle,
est interdite sans l’autorisation expresse de l’éditeur (loi du 11 mars 1957)
Ce numéro comporte un 3e cahier de 8 pages « Les Echos Business »
Avec la télévision payante en Italie, Vincent
Bolloré recrée l’ex-Vivendi à bon compte.
L’Etat engrange les droits de vote double
sans se soucier des décotes boursières.
Speedy 15
Starwood Hotels &
Resorts Worldwide 20
Telecom Italia 21
ThyssenKrupp Marine
Systems 19
Vallourec 30
Vivendi 21
WeChat 24
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION & PRÉSIDENT DE LA SAS LES ECHOS Francis Morel
Edité par Les Echos, SAS au capital de 794.240 euros RCS 582 071 437
16, rue du 4-Septembre, 75112 Paris Cedex 02 Tél. : 01 49 53 65 65. Fax : 01 49 53 68 00
www.lessechos.fr
ÉDITRICE Bérénice Lajouanie
ÉDITRICE DÉLÉGUÉE Capucine Marraud des Grottes
DIRECTEUR DES DÉVELOPPEMENTS ÉDITORIAUX DU PÔLE LES ECHOS Henri Gibier
Mariageà l’italienne
AmorisLaetitia
LES ENTREPRISES CITÉES
ADP 33
Airbus 15
BETC 22
BNP Paribas 27, 30
BPCE 27
Bridgestone 15
Causse Gantier 26
Crédit Agricole 27, 30
Crosscall 26
CSA 33
DCNS 19
Do 22
Don Quichotte 22
eHang 24
Elisath 26
Emospin 25
Enel 21
France Galop 33
crible
L
Silvio Berlusconi
e « Cavaliere » avait bien besoin
d’un beau mouvement stratégique, comme le lui permet son
accord d’échange de capital avec Vincent Bolloré, pour montrer qu’il reste
toujours dans la course. A la tête d’une
fortune estimée à plus de 6 milliards
d’euros, celui qui débuta comme crooner dans des croisières du troisième
âge reste certes l’un des hommes les
plus riches d’Italie. Mais, à bientôt quatre-vingts ans, le mirifique organisateur des « bunga bunga », qui se vante
d’avoir eu plus de 2.500 fois en vingt
ans maille à partir avec la justice et subi
quelque 110 procès lui ayant coûté au
moins 200 millions d’euros, va de
revers en déconvenues. Le Milan AC,
son club mythique, multiplie les contre-performances et son milliardaire
de propriétaire ne trouve rien d’autre à
répondre aux supporters sur les nerfs
qu’un piteux : « Nous ne pouvons pas
nous payer Zlatan Ibrahimovic. » En
politique, Silvio peut faire encore le fiérot en annonçant, avec une crédibilité
très relative, qu’il va lancer une campagne gigantesque sur Internet ; les sondages ne bronchent pas, qui donnent à
son mouvement Forza Italia à peine
plus de 10 % des voix, trois fois moins
que le score de Matteo Renzi, dont le
parcours politique météorique a contribué à ringardiser tous ses prédécesseurs. Quand il réussit à faire parler de
lui, c’est par des conseils très macho à
la candidate de la droite dure pour la
mairie de Rome, Giorgia Meloni, à
laquelle il vient de recommander de
s’occuper plutôt de sa maison sous prétexte qu’elle est enceinte. Lui qui fut
toujours un père de famille si exemplaire…
(
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