lire la suite page 24 - CHINA CONNECT PARIS 2017, March 1-2
Transcription
lire la suite page 24 - CHINA CONNECT PARIS 2017, March 1-2
Maison d’Épargne et de Valeur dnca-investments.com Avocats d’affaires, le classement 2016 LE QUOTIDIEN DE L'ÉCONOMIE // LUNDI 11 AVRIL 2016 // LESECHOS.FR « Les Echos Business » LES DÉBOIRES DE CAMERON FONT LE JEU DES PRO-BREXIT David Cameron est affaibli, suite aux révélations fiscales le concernant. Ce qui fait les affaires des partisans d’une sortie de l’Union européenne. // P. 6 LA TENSION MONTE ENTRE L’ALLEMAGNE ET LA BCE Wolfgang Schäuble, le ministre allemand des Finances, pourrait traîner la BCE devant les tribunaux si celle-ci recourait à la « monnaie hélicoptère ». // P. 7 ENTREPRISES & MARCHÉS L’ÉLYSÉE VEUT ACCÉLÉRER LA RELANCE DU BÂTIMENT Le président de la République a décidé de prolonger d’un an le dispositif Pinel qui a réveillé l’investissement locatif dans le neuf. // P. 17 DCNS EN LICE POUR LES SOUS-MARINS NORVÉGIENS Le constructeur naval français a été présélectionné avec l’allemand TKMS pour l’appel d’offres de la Nor vège concernant six sous-marins. // P. 19 QUAND WECHAT DÉCOMPLEXE LA CHINE L’application du groupe Tencent a conquis 700 millions de personnes. Elle est même aujourd’hui copiée par des acteurs de la Silicon Valley. // START-UP P. 24 RÉSULTATS EN BERNE POUR LES SOCIÉTÉS AMÉRICAINES Un nouveau repli de 7,5 % des bénéfices des sociétés du S&P 500 est attendu au premier trimestre. Ce serait le troisième recul consécutif. // P. 29 Drogue Enquête sur la Seine-SaintDenis Connection // P. 12 Le planValls pour déminer leconflit avec les jeunes l Les syndicats étudiants reçus lundi à Matignon. l Une aide à la recherche d’emploi pour les étudiants boursiers et les bacheliers dès cet été. l Un geste sur la complémentaire santé envisagé. M algré l’essoufflement de la mobilisation contre la loi travail, le gouvernement va annoncer une série de mesures qu’il promet « ambitieuses » pour renouer avec la jeunesse. Le Premier ministre reçoit les organisations lycéennes et étudiantes ce lundi matin, aux côtés des ministres de l’Education nationale, du Travail et de la Jeunesse. Plusieurs dispositifs sont sur la table, notamment la prolongation des bourses après l’obtention du diplôme pour accompagner la recherche d’emploi, qui est acquise dans son principe. Cette aide devrait être proposée dès l’été et concerner aussi certains bacheliers qui tentent de rentrer sur le marché du travail. Autre geste envisagé : une aide à la complémentaire santé, voire une mutuelle gratuite, pourlesétudiants« enrupturefamiliale »,voirepour les boursiers. Des mesures sur la rémunération des apprentis mineurs devraient également être présentées. L’éventail est large, car François Hollande cherche par tous les moyens à retrouver un minimum de crédibilité auprès de la jeunesse, dont il avait fait une de ses priorités pendant la campagne présidentielle. Antilles-Réunion 3,20 €. Guyane-St Martin 4,20 €. Belgique 2,80 €. Espagne 3,50 €. Grande-Bretagne 5£30. Grèce 3,20 €. Italie 3,50 € Luxembourg 3 €. Maroc 25 DH. Suisse 4 ,8 0 F S . Tu n i s i e 3 , 4 0 T N D. Z o n e C FA 2.500 CFA. // PAGE 21 ET « CRIBLE » PAGE 34 Trump effraieTokyo et ravitPékin CONSOMMATION L’Observa- toire des prix et des marges publie son rapport 2015. Toutes les données ne sont pas disponibles, mais deux choses sont sûres : les prix à la consommation des produits alimentaires ont moins baissé en 2015 que les prix agricoles et les distributeurs n’en ont pas profité pour augmenter leurs marges. Les industriels sont-ils coupables alors ? Le problème vientsurtoutdufaitquelaplupartdesprixagricoles européens sont désormais en prise directe avec les marchés mondiaux. Ce qui explique le découplage avec les prix à la consommation. // PAGE 16 Bruno Delessard/Challenges-RÉA Ludovic/RÉA 108e ANNÉE 34 PAGES principaux propriétaires du groupe de télévision italien Mediaset. Le groupe français va reprendre Mediaset Premium, leur bouquet de télévision payante. A charge pour Vivendi de réduire ses pertes, peut-être parlebiaisd’uneallianceavecTelecomItalia.Maislegroupeprésidépar Vincent Bolloré voit plus loin. Il veut créer un Netflix d’Europe du Sud nourri de contenus fabriqués en partenariat avec Mediaset. Baissedesprix agricoles: lesgagnantsetlesperdants Grant Thornton, groupe leader d’Audit et de Conseil, en France et dans le monde accompagne les organisations dynamiques afin de les aider à libérer leur potentiel de croissance. ISSN0153.4831 NUMÉRO 22168 TÉLÉVISION Vivendi s’est officiellement allié au clan Berlusconi, les // PAGE 3 ET L’ÉDITORIAL DE DOMINIQUE SEUX PAGE 8 ET L’ÉDITORIAL DE FRANÇOIS VIDAL PAGE 8 www.grant-thornton.fr AFP L’ESSENTIEL Bolloré-Berlusconi: les clefs d’un mariage à l’italienne Banque:larésistance surprisedel’emploi Les effectifs du secteur bancaire sont restés globalement stables l’an dernier. SOCIAL Le secteur bancaire, l’un des premiers employeurs en France, a vu ses effectifs rester globalement stables en 2015 (–0,2 %), après plusieurs années de baisse. Les réseaux bancaires continuent de perdre des emplois, mais les équipes informatiques et conformité ont été renforcées. // PAGE 27 L’analyse de Yann Rousseau La volonté exprimée par l’homme d’affaires américain de revenir sur les accords militaires avec le Japon et la Corée du Sud, s’il est élu, suscite l’émoi. A Tokyo et à Séoul, les réactions sont nombreuses pour rappeler l’importance de conserver de tels liens. D’autant que la Chine guette le moindre faux pas isolationniste des Etats-Unis pour avancer ses pions dans toute l’Asie. // PAGE 8 Sipa // SUPPLÉMENT GRATUIT DE 8 PAGES Dettepublique : Bercy engrange la manne destaux zéro BUDGET Bonne nouvelle pour les finances publiques, Bercy va abaisser sa prévision de charge de la dette pour 2016. Dans le cadre du programme de stabilité présenté ce mercredi, les taux d’intérêt anticipés par le gouvernement vont être nettement revus à la baisse. Selon nos informations, Bercy table désormais sur une remontée des taux à 10 ans qui serait limitéeà1,3 %àlafinde2016(contre 2,4 % prévus dans le budget initial). De même, des économies substantielles sont à attendre du côté des titres indexés sur l'inflation. Au final, la charge de la dette devrait s’avérer inférieure à celle de 2015 (42,1 milliards). // PAGE 4 L’art de laisser une empreinte mémorable www.grant-thornton.fr Audit • Expertise Conseil • Conseil Financier Conseil Opérationnel & Outsourcing • Juridique • Fiscal 02 // Lundi 11 avril 2016 Les Echos Leslimites dela macronmania Invité dimanche soir du « 20 Heures » de France 2, le ministre de l’Economie s’est expliqué sur le lancement de son mouvement politique. LE FAIT DU JOUR POLITIQUE Stéphane Dupont Dessins Fabien Clairefond pour « Les Echos » M artine Aubry n’a pas fini d’en avoir « ras-le-bol ». Depuis le lancement de son mouvement politique, mercredi soir, à Amiens, Emmanuel Macron monopolise l’attention et truste la une des journaux. Il était dimanche soir l’invité du « 20 Heures » de France 2. Et ce n’est pas fini. Le ministre de l’Economie va se démultiplier ces prochaines semaines. Sa petite boutique En marche ! n’est pas partie pour s’arrêter. Elle aurait déjà 13.000 adhérents. Le terrain lui est favorable. L’ancien secrétaire général adjoint de l’Elysée fait indiscutablement souffler un vent nouveau, « rafraîchissant », dit Pierre Gattaz, le patron du Medef, sur une vie politique sclérosée. Loin, veut-il faire croire, des manœuvres d’appareils dans lesquels la gauche s’est une nouvelle fois débattue ce week-end avec son improbable primaire. Libre. Différent. S’il bouscule les schémas établis, le jeune ministre (trente-huit ans) doit toutefois prendre garde de ne pas se brûler les ailes. A s’exposer tel qu’il le fait, l’ancien banquier d’affaires risque rapidement de se banaliser et surtout de perdre ce qui fait sa singularité. Car, derrière le « ni droite ni gauche » revendiqué par En marche !, c’est bien une nouvelle écurie à gauche qui est en train de se monter, en vue de la présidentielle de 2017 ou 2022. Et même s’il s’en défend, Emmanuel Macron met un pied dans un jeu politique qu’il prétend vouloir dépasser. En lançant son mouvement, le chouchou des sondages donne aussi l’impression de faire passer son ambition personnelle avant son portefeuille ministériel, il est vrai beaucoup allégé sur le plan législatif cette année par Manuel Valls qui s’en méfie. Ce que n’a pas manqué de souligner avec un certain à propos Alain Juppé. Et il reste au ministre – c’est tout le challenge de En marche ! – à donner un peu de consistance au « macronisme ». Au-delà de quelques saillies contre les 35 heures et quelques autres totems de gauche, son projet demeure un peu flou. Comme Bruno Le Maire à droite, Emmanuel Macron veut incarner le renouveau, changer les pratiques, faire de la politique autrement. Mais il peine encore à se démarquer du socialréformisme d’un Valls ou d’un Hollande. @DupontEchos en bref Primaire à droite: « très difficile » pour Sarkozy de se présenter, selon Fillon POLITIQUE — La bataille Fillon-Sarkozy pour les primaires à droite est montée d’un cran. L’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy, interviewé dans « Le Monde » de samedi, a été lapidaire : « J’ai toujours pensé que cela [une candidature à la primaire de M. Sarkozy] serait très difficile : il a été président de la République et a perdu en 2012. Nicolas Sarkozy a toujours dit lui-même que les Français étaient régicides et, quand on a coupé la tête d’un roi, c’est dur de la remettre sur ses épaules... » Dimanche, François Fillon a poursuivi ses critiques, cette fois à l’égard d’Emmanuel Macron, estimant « qu’il n’avait rien démontré pour le moment » et « qu’il faut qu’il fasse un peu moins de marketing ». Jugeant qu’« il y a un problème d’authenticité de son message ». Loi travail : Pierre Gattaz « tire la sonnette d’alarme » SOCIAL — Dans une interview au « Figaro » à paraître ce lundi, le président du Medef critique les corrections apportées à la loi travail par les députés en commission des Affaires sociales. « La compétitivité des entreprises a été oubliée », estime Pierre Gattaz, qui craint que le texte ne soit encore plus « détricoté » en séance, à partir du 3 mai. LePSet lesVertsenterrent la primaireàgauche sansle dire l Le principe d’une primaire a été approuvé par les deux partis samedi. l Mais chacun fixe des conditions rédhibitoires pour l’autre. POLITIQUE Grégoire Poussielgue @Poussielgue Presque toute la gauche est pour, fait semblant de la soutenir et de travailler à son organisation, tout en sachant qu’elle ne pourra avoir lieu tant les dissensions sont fortes… La préparation d’une primaire à gauche a officiellement franchi une étape significative ce week-end, avec l’approbation du conseil national du PS et celle du conseil fédéral de la principale composante de l’écologie politique, EELV. Mais les conditions avancées par les uns et les autres sont telles que la primaire de la gauche relève d’une chimère. Le conseil national du PS, parlement du parti, s’est pourtant prononcé à l’unanimité en faveur d’une primaire, après l’appel lancé début janvier dans « Libération ». « Le PS réaffirme sa volonté de voir la primaire de toute la gauche aboutir. Il rejette toute tentative de lui fixer un périmètre excluant a priori une des sensibilités de l’ensemble de la gauche. Il demande simplement que les candidats et les partis qui les soutienn e n t s ’ e n g a ge n t à s o u t e n i r l e gagnant », est-il écrit dans la résolution. Pour le PS, les perdants doivent jouer le jeu, c’est-à-dire soutenir sans réserve le vainqueur. « On ne peut pas dire être favorable à la primaire, mais dire qu’on ne soutiendra pas le vainqueur », a précisé Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS. Evidente sur le papier, cette condition ne peut être remplie aujourd’hui, tant les partenaires de la primaire, communistes et écologistes en tête, semblent peu enclins à soutenir la ligne actuelle de l’exé- Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS. Photo François Guillot/AFP cutif. Pour Pierre Laurent, secrétairenationalduParticommuniste, François Hollande est tout simplement « disqualifié » pour représenter la gauche. Le PCF donnera ses conditions quant à sa participation à la primaire vendredi prochain, à l’issue de son conseil national. Primaire interne au PS ? Quant aux écologistes d’EELV, qui ont quitté le gouvernement en avril 2014 et ne ménagent pas leurs critiques depuis, il est hors de question de donner un blanc-seing au vainqueur de la primaire. A leurs yeux, il faut d’abord se mettre d’accord sur les grandes lignes d’un programme. « Nous ne participeronspasàuneprimairedecasting,où celui qui gagne décide de tout. La pri- maire ne donne pas de légitimité, elle règle seulement la question du leadership », estime David Cormand, secrétaire national d’EELV. Le parti décidera lors de son congrès en juin s’il participe ou non à la primaire de la gauche. Mais David Cormand ne cache pas son scepticisme : ce sera sans doute non. Dans la motion adoptée par son conseil fédéral, EELV a approuvé le principe de la primaire. Mais le parti écologiste souhaite d’abord parler du « périmètre politique », soit un « socle de valeurs » qui engagera le vainqueur. En résumé, pour les socialistes, c’est d’abord le candidat puis le programme, alors que pour les écologistes, c’est l’inverse. Dans un contexte où les sympathisants de gauche souhaitent une primaire, chaque camp dit jouer le jeu et entend renvoyer la responsabilité d’un échec à l’autre. Reste pour le PS à régler l’épineusequestiondunombredecandidats issus du parti pour participer à une éventuelle primaire. L’aile gauche du PS milite pour plusieurs candidats, estimant que François Hollande n’est plus le candidat naturel du parti, malgré son statut de président sortant. La ligne légitimiste du PS est, elle, favorable à l’unique candidature de François Hollande. La question a été renvoyée au conseil nationalenjuin,pileaumomentdes réponses définitives, et sans doute négatives des communistes et des écologistes. La question sera alors de savoir s’il faut organiser ou non une primaire interne au PS. n « Lespartissontdesastresmorts » Propos recueillis par Isabelle Ficek @IsabelleFicek Les primaires ouvertes s’installent dans le paysage. Que cela veut-il dire de notre vie politique ? C’est assez rare qu’une innovation partisane ou institutionnelle rencontre une telle faveur dans l’opinion. A partir de la pétition de Terra Nova en 2008, cela a flambé comme une traînée de poudre. Le fait que cela ait bien marché pour les socialistes a été une leçon de choses pour la droite et pour ses électeurs. Mais cela dit, bien sûr, la grande faiblesse des partis politiques français. Cela dit que les appareils politiques sont désuets, n’ont pas de légitimité politique à désigner les candidats et qu’il n’y a plus personne dans les partis. Ce sont largement des astres morts. Il n’y a plus de militantisme, mais des gens qui viennent remplir les écuries présidentielles ou chercher un point de chute électoral. On a une véritable dévitalisation des partis. Les Français en sont conscients et, dans ces conditions, la primaire, c’est la manière pour eux d’intervenir pour leur choix pour l’élection clef de voûte. C’est un vrai premier tour de la présidentielle. Ce qui fait l’attrait pour la présidentielle, à laquelle les Français sont très attachés, fait l’attrait pour la primaire. A droite, c’est le choix depouvoiréviterNicolasSarkozy.A gauche, d’éviter François Hollande. La gauche peut-elle faire l’économie d’une primaire pour 2017 ? C’e s t u n s a c r é p r o b l è m e . Au INTERVIEW ROLAND CAYROL Directeur de recherche associé au Cevipof (Centre de recherches politiques de Sciences po) Sipa FRANCE moment où nous parlons, il est très peu probable d’avoir une primaire de toute la gauche. Or, une primaire, cela n’a de sens que pour avoir un candidat commun. Aux Etats-Unis, Hillary Clinton a dit qu’elle voterait Bernie Sanders s’il était désigné. Ici, Jean-Luc Mélenchon prévoit d’y aller de toute façon et même si François Hollande était choisi par une primaire. Il n’y a « La primaire, c’est pour les Français un vrai premier tour de l’élection présidentielle. » aucune possibilité d’une primaire de l’ensemble de la gauche. Elle n’aurait d’ailleurs aucun sens. Depuis le début du quinquennat, la gauche est divisée sur tous les textes. On peut avoir une primaire réduite à la majorité sortante, c’està-dire les socialistes, des radicaux de gauche et quelques écologistes. Et même ainsi, cela sera très compliqué. L’opinion à gauche y est favorable, car elle sent que c’est mal parti pour François Hollande et pour la gauche. Après, dans les sondages, François Hollande arrive encore un peu devant les autres à gauche. Il y a quand même une petite légitimité de président sortant, même si elle est faible. La droite peut-elle réussir ce que la gauche a fait en 2011 ? Je le crois et même si c’est un changement de culture, comme cela l’a été pour les socialistes d’ailleurs. En 2011, si l’on regarde les deux tours, ce sont 4 millions de Français qui se sont déplacés. Il y a bien eu quelques écarts de langage, mais pas très graves. En revanche, cela a donné une vraie légitimité et une dynamique. C’est un modèle. La droite a raison de s’en inspirer et, si l’on regarde les enquêtes, on peut attendre près de 4 millions d’électeurs. Bien sûr, il y a trop de candidats, mais ces tours de chauffe permettent à chacun de s’exprimer, de se placer pour des alliances de second tour ou des postes ministériels. A la fin, ils ne seront que quatre ou cinq candidats. Et pour peu qu’ils ne se comportentpascommedescharretiers – ils y ont intérêt –, cela peut revitaliser la droite. Avec la primaire, les partis peuvent-ils encore être un lieu de débat et d’idées nouvelles ? L’inconvénient qu’a connu le PS en 2011 et que connaissent aujourd’hui Les Républicains, c’est que le parti n’est plus que l’appareil du prési- « Les appareils politiques sont désuets, n’ont pas de légitimité politique à désigner les candidats, et il n’y a plus personne dans les partis. » dent ou du premier secrétaire, qui va lui-même être candidat. Martine Aubry a essayé de couper la route aux autres candidats en 2011 en faisant avec le parti le projet. Elle a essayé de verrouiller. C’est exactement ce que fait Nicolas Sarkozy. Dans les deux cas, c’est voué à l’échec. Les gens ont bien compris que ce n’est plus au parti mais à l’écurie du candidat que revient l’initiative programmatique. C’est autour des candidats que se construisent les projets et les différences. C’est la même chose en Italie et aux Etats-Unis. C’est la règle de la primaire. n FRANCE // 03 Les Echos Lundi 11 avril 2016 Unéventail demesurespourtenter deréconcilierl’exécutifavecla jeunesse DÉCRYPTAGE // Le gouvernement a débloqué l Manuel Valls rencontre les syndicats étudiants et lycéens ce lundi. l Outre la prolongation des bourses, une aide à la complémentaire santé est évoquée. 450 millions d’euros sur le quinquennat. Bourses étudiantes : denombreux gestes consentis depuis2012 SOCIAL Leïla de Comarmond @leiladeco Ils ont peiné à être considérés comme des interlocuteurs légitimes mais, cette fois-ci, ça y est. ManuelVallsreçoitce lundimatinà Matignon les syndicats étudiants et lycéens pour un sommet social spécial jeunes qui ne dit pas son nom. Face à la contestation du projet de loi travail, le Premier ministre a longtemps rechigné, tentant de contourner l’Unef en favorisant la Fage, seconde organisation estudiantine. Lors de ses annonces sur l’évolution du texte, le 14 mars, les seules mesures destinées aux jeunes visaient à satisfaire ce dernier, allié revendiqué de la CFDT, notammentavecl’extensiondelaGarantie jeunes. Mais le Premier ministre a finalement dû se résoudre à entamer un dialogue avec l’Union nationale des étudiants de France, se déclarant le 1er avril « prêt à regarder » ses propositions. Mercredi dernier, l’Unef mais aussi la Fage et les syndicats lycéens ont donc été reçus en bilatérale par les ministres de l’Education nationale, du Travail et de la Jeunesse. Cinq jours plus tard, le chef du gouvernement les réunit pour leur présenter un ensemble de mesures en faveur des jeunes fortement inspiré du cahier revendicatif de l’Unef. Mesures pour les apprentis « Ce sera très ambitieux », promet-on au gouvernement. La négociation s’est déroulée au plus haut niveau de l’exécutif, François Hollande et Manuel Valls intervenant eux-mêmes en direct sur le dossier. Parmi les mesures attendues figure la prolongation des bourses étudiantes jusqu’à l’entrée dans la vie active, dès la rentrée 2016. « Une vraie réponse à un vrai problème », a reconnu la ministre de l’Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, mercredi. Une fourchette de quatre à six mois est évoquée. Verser les bourses – qui bénéficient à un tiers des étudiants – quatre mois supplémentaires, à la fin de la scolarité, coûterait 100 millions d’euros par an, selon nos informations. Mais cette« aideàlarecherched’emploi » Marie Bellan @mbellan1 P Les manifestations contre le projet de loi El Khomri ont marqué le pas ce samedi, ne réunissant qu’environ 120.000 personnes dans toute la France. Ici, place de la Bastille à Paris. Photo Miguel Medina/AFP pourrait aussi être proposée aux bacheliers qui tentent d’entrer sur le marché du travail après le Bac et répondent aux critères des bourses universitaires. Dans tous les cas, il faudra être inscrit à Pôle emploi pour garantir une recherche active. Le nombre de places en BTS et IUT, dont l’Unef demande le relèvement, est aussi à l’ordre du jour. Le gouvernement prépare également des mesures pour les apprentis, en particulier sur l’accompagnement dans leur cursus. L’Unef réclame la suppression des bornes d’âge déterminant leur rémunération. Celle-ci est plus élevée au-delà de 18 ans, puis de 21 ans. La « décote » pour les mineurs est ainsi danslecollimateur,maisledispositif qui sera annoncé a été soupesé de façon à ne pas braquer les employeurs potentiels en augmentant le coût du recours aux apprentis. La discussion sur le sujet a été ardue. Par ailleurs, un plus grand nombre de jeunes devraient pouvoir bénéficier du volet complé- mentaire de la couverture maladie universelle (CMU-C). Là encore, le dossier aura fait l’objet d’âpres discussions, certains plaidant pour que lamesure soit réservéeauxjeunes en rupture familiale. Aide à la recherche d’emploi, mutuelle, salaire des apprentis : la réponse de Matignon est large. Les annonces que s’apprête à faire Manuel Valls vont intervenir alors que la mobilisation contre le projet de loi El Khomri marque le pas. Le 31 mars, quand 390.000 personnes, selon la police, avaient défilé contre la loi travail, aura peutêtre marqué le point d’orgue de la mobilisation contre ce texte. Samedi dernier, le troisième grand rendez-vous à l’appel des syndicats de salariés et d’étudiants n’a réuni qu’environ 120.000 personnes dans toute la France. Une nouvelle mobilisation a été annoncée pour le 28 avril. Mais s’il semble reculer, le mouvement reste encore vivace et prend une autre dimension plus politique et moins directement tournée vers la loi travail, notamment via le développement des « Nuits debout ». Il pourrait donc durer et devenir incontrôlable. L’ampleur des mesures annoncées ne devra pas seulement être jugée à cette aune. A un an de l’élection présidentielle, il y a urgence pour François Hollande à renouer avec la jeunesse, lui qui avait fait de ce sujet sa priorité pendant la campagne présidentielle de 2012. Un récent sondageElabe (« Les Echos » du 8 avril) montre que, pour 95 % des Français, la situation des jeunes ne s’est pas améliorée depuis le début du quinquennat. Un désaveu sans appel. ( L’éditorial de Dominique Seux Page 8 our amadouer les étudiants, qui ont défilé à nouveau samedi, le gouvernement s’apprête à annoncer plusieurs mesures ce lundi sur les bourses. C’est un domaine dans lequel plusieurs gestes ont déjà été consentis depuis le début du quinquennat. Le plus important remonte à 2013. La ministre déléguée à l’Enseignement supérieur d’alors, Geneviève Fioraso, avait obtenu un élargissement important du système des bourses qui s’est étalé sur deux rentrées universitaires (septembre 2013 et 2014). A été décidée une revalorisation de 15 % (soit 800 euros supplémentaires par an) des bourses des 30.000 étudiants dont les revenus des parents sont inférieurs à 7.540 euros par an. Pour les étudiants des classes moyennes aux revenus modestes (dont les revenus des parents sont inférieurs à 33.100 euros par an), un nouvel échelon a été créé en 2013, permettant à 132.500 étudiants qui étaient dispensés de frais d’inscription, mais ne touchaient pas de bourses jusque-là, de percevoir la somme de 1.000 euros par an. Un geste a aussi été fait pour les étudiants en rupture familiale, obligés d’assumer seuls les frais de leur parcours universitaire et non éligibles aux bourses classiques. Pour ces étudiants, 2.000 allocations nouvelles sont venues s’ajouter aux 6.000 existantes (entre 4.000 et 5.500 euros chacune). L’ensemble de ces mesures ont représenté un coût supplémentaire de 200 millions pour l’Etat (118 millions en 2013, le reste en 2014), auxquels s’ajoutent les revalorisations successives des bourses (autour de 1 % à 2 %), lors des rentrées 2013, 2014 et 2015. En tout début de quinquennat, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault s’était aussi engagé à sanctuariser le dixième mois de bourse (160 millions d’euros de coût supplémentaire au total) que le précédent gouvernement de François Fillon avait créé, mais sous-budgétisé à plusieurs reprises. Mis bout à bout, et en tenant compte des 35.000 étudiants supplémentaires qui, pour des raisons financières et démographiques, sont venus grossir les rangs des étudiants boursiers depuis 2012, le gouvernement chiffre à 450 millions d’euros supplémentaires le budgetquiaétéconsacréàl’amélioration du système des bourses depuis le début du quinquennat. Ce lundi, un geste d’au moins 100 millions d’euros supplémentaires devrait être annoncé par Matignon pour prolonger le paiement des bourses pendant la période de recherche du premier emploi. n Les chiffres clefs 681.470 ÉTUDIANTS BOURSIERS recensés en décembre 2015. 2,11 MILLIARDS D’EUROS Le budget global des bourses de l’enseignement supérieur. 450 MILLIONS D’EUROS Le budget consacré à l’amélioration du système des bourses depuis le début du quinquennat. Travail détaché: les abusvia l’intérim dans le viseur EMPLOI Le rôle d’agences d’intérim basées à l’étranger est pointé du doigt. Derek Perrotte @DerekPerrotte La France se veut plus que jamais à la pointe de la lutte contre les abus liés au travail détaché, dont souffrent nombre de ses PME. Tandis que le gouvernement relance la bataille à Bruxelles, la commission des Affaires sociales de l’Assemblée a adopté, jeudi, un amendement à la loi travail pointant le rôle clef d’entreprises de travail temporaires (ETT) étrangères dans certaines formes de dumping social. L’exposé de l’amendement, déposé par le député PS Gilles Savary, dénonce en particulier le tour de passe-passe utilisé par des agences luxembourgeoises pour, en toute légalité, détacher en France à moindre coût des salariés français résidant... en France. Profitant des charges sociales très basses au Grand duché, elles les invitent à franchir la frontière le temps de s’inscrire, avant de la repasser pour faire des missions près de chez eux. La Belgique est aussi frappée par cette « pratique très contestée » qu’a dénoncé un récent rapport du conseil économique et social (Cese). le seul cas des agences transfrontalières : des circuits plus complexes se développent, avec une agence d’intérim basée dans un pays A qui recrute des salariés d’un pays B, qu’elle envoie en mission dans une entreprise d’un pays C, qui ellemême les détache dans un autre pays, etc. D’âpres débats en vue Un système dévoyé L’amendement impose pour les intérimaires détachés en France les « mêmes conditions d’emploi et de travail » (salaire, prime de fin de mission, etc.) qu’un intérimaire d’une agence hexagonale. Mais comme l’explique Franck Morel, du cabinet d’avocats Barthélémy, « c’est déjà prévu par le Code du travail » et « cela ne règle pas le problèmededifférentieldechargessociales, qui se joue au niveau européen ». Ce que confirme le ministère du Travail, saluant un amendement qui, « en faisant passer cette mesure de la partie réglementaire à la partie législative du Code du travail, va lui donner de la visibilité ». Son auteur, Gilles Savary affirme vouloir avant tout « envoyer un signal à l’Europe pour lutter contre le détachement d’intérimaires, qui dévoie le détachement pour en faire un marché de placement low-cost ». Le problème dépasse largement Sous l’impulsion de la France et de l’Allemagne, la Commission européenne a présenté le 8 mars un projet de modification de la directive de 1996 sur le travail détaché, dont les failles permettent ces dérives. Ce projet resserre la vis sur certains points, notamment en prônant la généralisation dans tous les Etats du principe « à travail égal, salaire égal ». Mais cela ne réglerait pas tout, loin de là. Le ministère veut aussi interdire les systèmes de « double détachement » ou encore limiter les possibilités de détachement au seul résident réel du pays de l’entreprise détachant. Le Prism’emploi (patronat de l’intérim français) veut qu’« on interdise le détachement de salariés dans le pays où il réside ». Le rapport du Cese va dans le même sens, avec des exceptions pour les frontaliers. La France pousse aussi des mesures pour contrer les ETT « boîtes aux lettres », avec l’obligation de témoigner d’une « activité substantielle » au sein du pays depuis lequel elles détachent. La volonté est là. Mais les débats seront très durs avec les pays de l’Est. n SUR DOMINIQUE SEUX DANS « L’ÉDITO ÉCO » À 7H48 DU LUNDI AU JEUDI 04 // FRANCE Lundi 11 avril 2016 Les Echos Charge dela dette :Bercyabaisse fortement sesprévisions detaux d’intérêt BUDGET La France emprunte à des niveaux historiquement bas. Bercy abaisse sa prévision de taux à 10 ans, tablant sur une remontée limitée à 1,3 % à fin 2016. Frédéric Schaeffer @fr_schaeffer C’est un des postes d’économies les plus substantiels de l’Etat. En dépit d’une dette colossale avoisinant 2.100 milliards d’euros, celle-ci coûte chaque année un peu moins chère au budget de l’Etat. A l’occasion du programme de stabilité qui sera présenté ce mercredi, Bercy va abaisser sa prévision de charge de la dette pour 2016. En 2015, celle-ci avait déjà reculé pour la troisième année consécutive (à 42,1 milliards d’euros pour l’Etat). Et alors que Bercy anticipait une légère hausse danssonprojetdebudgetpour2016 (à 44,5 milliards), il est très probable que l’année s’achève sur un nouveau recul. Il y a deux raisons principales à cela. La première est que la hausse des taux d’intérêt n’a pas eu lieu. Lors de la préparation du budget, Bercy avait anticipé un relèvement assez net des taux longs dans un contexte de raffermissement de la croissance. Il n’en a rien été. Bien au contraire ! Profitant de la politique monétaire ultra-accommodante de la Banque centrale européenne (BCE), la France a emprunté jeudi dernier à un taux historiquement bas de 0,43 % pour des obligations à échéance 10 ans. Depuis le début de l’année, les emprunts de cette maturité se font en moyenne à 0,7 %, un taux très éloigné de la prévision moyenne de… 1,9 %, inscrite dans le projet de budget initial. Bercy va donc nettement abaisser ses prévisions dans son programme de stabilité. Selon nos informations, la prévision de taux à 10 ans va tomber à 0,9 % en moyenne cette année. Il atteindrait 1,3 % fin 2016 (contre 2,4 % prévus dans le projet de loi de finances), avant de remonter à 2 % fin 2017. Ces prévisions restent prudentes au regard des taux actuels et de l’évolution de la conjoncture mondiale. Mais l’expérience de 2015, marquée par deux courtes périodes de fortes hausses (+0,9 point entre avril et juin) montre qu’une volatilité des taux n’est jamais à exclure. Economie substantielle Le deuxième effet réduisant le fardeau de la dette dans le budget est lié à l’absence d’inflation. Bercy va abaisser sa prévision de 1 % à 0,1 % cette année (« Les Echos » du 7 avril 2016). Une inflation nulle évite d’augmenter la rémunération des titres indexés sur l’évolution des prix. L’économie constatée par rapport à la prévision initiale va là encore être substantielle. Bien que cet environnement soit aussi la traduction du manque de vigueur de l’économie, il tombe à point nommé pour la France. Car l’Agence France Trésor doit lever cette année 187 milliards d’euros sur les marchés, un montant comparable à son niveau de l’an dernier et à peine moins que le record de 188 milliards levés en 2010. Des émissions très élevées qui s’expliquent notamment par le remboursement de dettes émises en 20082009, en pleine tempête financière, la maturité moyenne des titres étant d’un peu plus de sept ans. n 187 MILLIARDS D’EUROS Le montant d’émissions à moyen et long terme de la France en 2016. RSI :lesdemandes dedélaidepaiement ennetrecul PROTECTION SOCIALE Les dirigeants du régime tirent un bilan positif de la réforme du calendrier des cotisations. DeBonneville - Orlandini “OUI JE SAIS, JE SUIS SUR BFMTV” Solveig Godeluck @Solwii Petitàpetit,lesortdestravailleurs indépendants s’améliore au régime social des indépendant (RSI). Le deuxième régime de p r o t e c t i o n s o c i a l e d u p ays (2,8millionsdecotisants)adressé vendredi un bilan encourageant de la réforme du calendrier des cotisations, entrée en vigueur en 2015. Alors que, avant la réforme, le nombre de demandes de délai de paiement doublait au dernier trimestre, culminant à 40.000 en novembre 2014, il se situe désormais toute l’année autour de 20.000 demandes par mois. De plus,lescotisantsayantversétrop de cotisations ont été remboursés plus vite : 85 % d’entre eux ont vu leur compte recrédité dès l’été, contre seulement 30 % en 2014. L’idée maîtresse de cette réforme était de permettre aux chefs d’entreprise indépendants de mieux gérer les fluctuations de leur trésorerie en rapprochant la datedeprélèvement del’annéeoù a été effectivement réalisé le chiffre d’affaires. Au passage, le RSI a réduitlestracasadministratifs :la suppression de la régularisation des cotisations qui avait lieu chaque année en octobre a permis de lisser les demandes de délai de paiement. Vendredi, le RSI a mis en avant d’autres petits pas pour mieux servir les assurés. A partir de cette année, les indépendants qui vont remplir leur déclaration annuelle de revenus pourront évaluer le montant de leurs cotisations pour l’année en cours et connaîtront leurs droits acquis pour la retraite (nombre de trimestres validés et nombre de points pour la retraite complémentaire). Quelque 1,8 million de chefs d’entreprise indépendants accéderont à cette information en temps réel via le site de déclaration en ligne netentreprises.fr. Une liste de vingt engagements Par ailleurs, dès le mois de mai, les indépendants qui réglaient leurs cotisations par chèque, car ils ne souhaitaient pas mettre en place un virement automatique, pourront recourir au télépaiement. Autrement dit, payer au moment où cela les arrange, au dernier moment si nécessaire, de façon simple et sécurisée. Très critiqué après les dysfonctionnementsmassifssurvenusen 2008, le RSI est contraint de se réformer. Le gouvernement a privilégié les améliorations progressives plutôt qu’un grand soir – tout en mettant une forte pression sur le réseau des 29 caisses, qui doit se restructurer afin de tomber à 13 caisses régionales en 2019. Le régime social vient de publier une liste de vingt engagements. Information, continuité du service, disponibilité, célérité et clarté des conseillers et des courriers : le RSI promet de rendre compte régulièrement de l’évolution d’une série d’indicateurs qualitatifs. n Les echos v BILANS GRATUITS 10 millions d’entreprises, 4 millions de dirigeants Le développement d’une entreprise passe par la prise d’informations sur ses partenaires : solvabilité, bilans, procédures collectives, mandat des dirigeants, réseau d’influence, etc. Accédez sur bilansgratuits.fr à toutes ces données incontournables. En savoir plus sur www.bilansgratuits.fr Un service proposé par Les Echos Solutions FRANCE // 05 Les Echos Lundi 11 avril 2016 Lenombred’intercommunalités vadiminuer de 40 % début2017 l La nouvelle carte intercommunale comptera moins de 1.300 groupements. l Les élus demandent un report du lancement des communautés géantes. qu’elle portera aussi des amendements au besoin. D’autres situations de blocage politique pourraient aussi réclamer plus de concertation. Dans un rapport de suivi de la réforme territoriale publié par la commission des Lois de la Haute Assemblée, trois sénateurs dénoncent le zèle des préfets qui ont trahi l’esprit de la loi, selon eux. « Ils se sont affranchis des prescriptions de la loi pour ne retenir qu’un seul objectif quantitatif, celui de réduire drastiquement le nombre des intercommunalités de la circonscription », expliquent-ils. Dans les Pyrénées-Atlantiques, où le préfet a sabré les trois quarts des communautés, la révolte gronde. Dans l’Allier aussi, les élus contestent vivement le travail préfectoral. L’ADCF insiste, de son côté, pour une clarification rapide du calendrier, jugeant qu’il reste beaucoup de travail avant le top départ début 2017. Après un arrêté des préfets, chaque commune devra voter la carte définitive. Ensuite, il s’agira d’homogénéiser les compétences entrelescommunautésfusionnées, leurs différents taux d’imposition, les régimes salariaux des fonctionnaires, etc. Un expert insiste aussi sur la nécessité psychologique de laisser un peu de temps aux élus : le plafonnement à une quinzaine de vice-présidencespourchaquecommunauté devrait faire disparaître jusqu’à 7.800 de ces postes honorifiques, et ce en plein mandat… n COLLECTIVITÉS LOCALES Royal attaquée sur sagestionde Poitou-Charentes RÉGIONS Un audit a montré une dégradation des finances de son ancienne région. La ministre évoque une possible procédure en « diffamation ». Frank Niedercorn — Correspondant à Bordeaux En colère, Ségolène Royal. Et pour cause : l’audit commandité par Alain Rousset fait un constat sévère sur la situation financière de son ancien fief. Ernst & Young a travaillé quatre semaines sur les finances des trois régions désormais réunies. Le cabinet évoque pour Poitou-Charentes une situation financière qui s’est « dégradée entre 2013 et 2015 dans des proportions plus fortes qu’en Aquitaine et Limousin », avec un taux d’épargne « quasi nul » et une capacité de désendettement de 14,6 années – et même de vingt ans si l’on intègre les crédits-bails utilisés pour acheter des rames de TER. Quant à la dette, si elle est inférieure à celle de l’Aquitaine, elle est « majoritairement à taux variable » avec 100 millions d’euros d’emprunts risqués ou très risqués. La ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie a réagi avec sa pugnacité coutumière. Dénonçant, sur France 3, dans « Le Parisien » et enfin dimanche lors du Grand Jury RTL - « Le Figaro » LCI, une « attaque scandaleuse » et un « règlement de comptes ». Menaçant même de la possibilité d’une « plainte en diffamation ». « On ne porte pas plainte contre des chiffres », a répliqué Florent Boudié, député du Libournais et l’un des porte-parole d’Alain Rousset. Le président sortant de l’Aquitaine porté à la tête de cette nouvelle grande région, semble lui mar- cher sur des œufs face au poids politique de la ministre, ancienne candidate à la présidence de la République. Son bilan personnel est pourtant incontestable puisque les ratios de la région Aquitaine sont jugés « performants » par l’audit. Avec une dette qui s’est accrue à 796 millions d’euros, mais « sans dégrader la capacité de désendettement ». Retards de paiement Moins à l’aise sur le terrain médiatique, Alain Rousset a soigneusement évité d’invoquer directement la responsabilité de Ségolène Royal, qui a quitté en 2014 la présidence de la région qu’elle occupait depuis 2004. Il s’était d’ailleurs abstenu de la mettre en cause après que le nouvel exécutif ait découvert, en janvier, 132 millions d’euros de retards de paiement aux entreprises. JeanFrançois Macaire, fidèle de l’ancienne présidente et son successeur, avait rapidement démissionné de son poste de vice-président de la nouvelle région. Et force est de constater que ces deux membres du PS n’ont aucun atome crochu. Si Alain Rousset est proche de Jean-Yves Le Drian et s’entendait très bien avec Martin Malvy, l’ex-patron de Midi-Pyrénées, il n’a mené aucune action concertée avec le PoitouCharentes pourtant voisin. Les anciens opposants à Ségolène Royal se sont, eux, chargés de trouver des explications à ces difficultés. « C’est la dérive symptomatique d’une région mise sous les projecteurs par sa présidente, qui a voulu intervenir partout et souvent en dehors de ses compétences », r é s u m e O l i v i e r C h a r t i e r, conseillerrégionalLesRépublicains et désormais président de la commission des finances. La chambre régionale des comptes, qui s’est déjà saisie du dossier, a prévu de rendre ses conclusions d’ici à la fin de l’année. Dèsle13avril,lanouvellerégion devra aussi décider de ses orientations budgétaires. n en bref Ile-de-France : la majorité relance l’idée d’une écotaxe sur les camions ENVIRONNEMENT — Chantal Jouanno, vice-présidente UDI chargée de l’écologie à la région Ile-de-France, indique dans le « JDD » que l’écotaxe sur les poids lourds en transit sur le territoire sera la « mesure la plus importante » du plan de lutte contre la pollution de l’air de la nouvelle majorité qui sera soumis au vote en juin. La région ne pouvant « mettre en place seule ce dispositif, un décret sera nécessaire, mais je ne doute pas que le gouvernement nous suivra » ajoute-t-elle, précisant que les futures recettes avoisineraient les « 100 millions d’euros par an ». Matthieu Quiret @MQuiret Le Grand Reims va agréger 144communesetsetransformeren communauté urbaine. Dans le Calvados, la Haute-Garonne, la Meuse, le Jura ou la Manche, des intercommunalités monstres d’une centaine de communes verront le jour dans huit mois. Un ensemble de 200 communes se dessine même dans le Cotentin. A l’autre bout du spectre de l’intercommunalité, les petits groupements de communes de moins de 15.000 habitants deviendront l’espèce rare. Et ce dès le 1er janvier 2017. Le gouvernement a bataillé l’an dernier pour imposer une forte révision de la carte intercommunale. Ce chantier clef de la réforme territoriale est proche d’aboutir. Les élus locaux avaient jusqu’au 31 mars pour valider les redécoupages préparés depuis l’automne par les préfets. Une première synthèse réalisée par l’Etat estime que le nombre de groupements passera de2.100à1.300,soitenviron40 %de réduction, selon les chiffres lâchés la semaine dernière par Jean-Michel Baylet. Le ministre de l’Aménagement du territoire a rappelé que la réforme cherchait à juguler le nombre pléthorique de communes Jean-Michel Baylet, le ministre de l’Aménagement du territoire, a rappelé que la réforme cherchait à juguler le nombre pléthorique de communes françaises. Photo Patrick Kovarik/AFP françaises : « Elles sont 36.000, soit autant que dans toute l’Europe réunie. Il fallait naturellement trouver une solution : c’est l’intercommunalité qui permet de prendre en charge lacentralitéetdefinancerdesprojets, y compris dans les écoles. » avec des préfets et des élus locaux qui ont su dépasser le seuil minimal de 15.000 habitants fixé par la loi. L’élu estime néanmoins que, dans certains cas, la loi devrait donner plus de temps aux fusions pour se mettre en place. « Dans le cas de très grandes communautés ou pour celles qui ont récemment fusionné », précise-t-il. Le sénateur radical de gauche Jacques Mézard a déposé une proposition de loi dans ce sens et l’Association des maires de France (AMF) a prévenu jeudi Situations de blocage politique Le président de l’Assemblée des communautés de France (ADCF), Charles-Eric Lemaignen, juge que la réforme a bien été appliquée, Lebig bangterritorial provoquedes batailles parfois férocesentreéluslocaux Effet pervers des seuils légaux, des intercommunalités ont cherché à recruter des communes au détriment d’autres collectivités. Alain Berthéas n’en revient toujours pas. Ce dirigeant d’une belle ETI médicale préside également l’agglomération de Loire Forez, miurbaine, mi-rurale. Ce groupement de 45 communes doit fusionner avec trois autres voisins (Pays d’Astrée, Montagnes du Haut-Forez, et Pays de Saint-Bonnet-le-Château). Alain Berthéas s’est retrouvé en début d’année à batailler pour conserver une poignée de communes débauchées par Saint-Etienne toute proche. Passé en communauté urbaine fin 2015, le chef-lieu de la Loire se voit pousser des ailes et rêve comme d’autres grandes villes du statut de métropole. Pour satisfaire le seuil légal d’habitants, il ne manque qu’une trentaine de milliers de personnes que le maire de Saint-Etienne, Gaël Perdriau, a cherché à récupérer en profitant du big bang intercommunal. Royan et de Saintes se déchirent autour de la recomposition des deux groupements les séparant. Le village de Saint-Romain-de-Benet est même devenu un casus belli pour les élus de Royan, qui refusent de lâcher cette commune, brandissant la menace d’une bataille juridique. En Saône-et-Loire, une autre intercommunalité typique des territoires coincés entre deux pôles 15.000 urbains va exploser sous la pression des habitants, les uns penchant plutôt vers le Creusot, les autres vers Chalon-sur-Saône. Les préfets disposent encore de quelques mois pour étudier les alternatives et tenter d’aplanir ces conflits. En dernier recours, ils pourront imposer leurs schémas, un scénario que les associations d’élus déconseillent avec force. — M. Q. INSPIRATION BUSINESS HABITANTS Le seuil minimal pour les intercommunalités sauf pour les territoires de montagne et les zones peu denses. NETWORKING Phottos P Ph o : Delphin Dellphi p ine P ph Perna rnau a d, Bern Be Ber rnard ard, d Ann d, An e-Em -E manu man a elle Thion L’ancienne présidente de la région Poitou-Charentes, Ségolène Royal, a dénoncé une « attaque scandaleuse » et un « règlement de comptes ». Photo Eric Feferberg/AFP Choix du préfet en dernier recours Ce sont des exceptions, mais les disputes autour de communes ont émaillé la conception de la nouvelle carte intercommunale. « C’est le côté pervers des effets de seuil », regrette un expert. La Gironde concentre probablement le plus grand nombre de ces cas litigieux, qui voient des groupements cherchant à éviter les grandes concentrations du préfet persuader des communes de les rejoindre pour atteindre le seuil fatidique. Par exemple, pendant des semaines, les élus des deux groupements Latitude Nord Gironde et Bourg en Girondesesontbattuspourconserver leurs ouailles, sans succès. Le premier perd cinq communes, le second se voit carrément dissous. Plus au nord, en Charente-Maritime, les deux territoires rivaux de Les rendez-vous d’affaires des décideurs marketing 1er et 2 juin 2016, Biarritz Faites-vous inviter sur www.imedia-summit.fr #IMFR16 06 // Lundi 11 avril 2016 Les Echos MONDE en chiffres ROYAUME-UNI : BAISSE DE LA PRODUCTION BONNE CROISSANCE EN ROUMANIE EN 2015 Effet « Brexit ». Les entreprises britanniques suspendent leurs investissements dans l’attente du référendum. La production industrielle a subi en février (–0,3 %) sa plus forte contraction depuis août 2013. Elle s’est détériorée de 0,5 % sur un an. La production manufacturière a diminué de 1,1 % en février et de 1,8 % sur un an. La Roumanie a enregistré une croissance économique de 3,8 % en 2015. Le pays est sorti d’une sévère récession grâce à un prêt d’urgence de 20 milliards d’euros du FMI et de l’Union européenne en 2009. Selon le FMI, ses progrès sont menacés par une hausse du déficit public et par un projet de loi sur le crédit hypothécaire. 5% LA HAUSSE DES SALAIRES DEMANDÉE DANS LA CHIMIE ALLEMANDE Le syndicat allemand IG BGE a annoncé vendredi qu’il réclamerait une augmentation des salaires de 5 % pour les employés du secteur de la chimie, dont le nombre dépasse les 550.000. « Panama papers » : Cameron déstabilisé, les partisans du « Brexit » en embuscade Londres,reine desparadis bancaires l Au Royaume-Uni, David Cameron est affaibli par le scandale fiscal. l Un vote sanction des Britanniques pourrait faire basculer le scrutin. ROYAUME-UNI Elisabeth II est la souveraine d’une douzaine de juridictions opaques. Mais qui ont promis la transparence. Catherine Chatignoux @chatignoux Yves Bourdillon @yvesbourdillon Christopher Furlong /AFP Le scandale des « Panama papers » n’a pas fini de provoquer des secousses. Après avoir fait une première victime, le Premier ministre islandais, Sigmundur Gunnlaugsson, poussé à la démission en quelques jours après avoir reconnu qu’il avait détenu une société dans les îles Vierges, c’est David Cameron qui est sur la sellette. Le Premier ministre britannique est lui aussi mêlé à ce scandale via un fonds d’investissement que son père avait domicilié aux Bahamas et dont il est soupçonné d’avoir reçu des bénéfices (lire ci-dessous). A76joursduréférendumquidoit décider de l’avenir du Royaume-Uni en Europe, l’affaire tombe très mal pour le Premier ministre, en pleine campagne électorale en faveur du maintien de son pays dans l’Union. Jeudi, en visite dans le Devon, il a été pris à partie par un étudiant de l’université locale, qui lui a demandé, moqueur : « En quoi l’Union européenne peut-elle combattre l’évasion fiscale, un sujet sur lequel vous avez une expérience personnelle ? » David Cameron est d’autant plus en porteà-fauxsurcesujetquelapressearessorti des documents montrant qu’en 2013 il avait écrit une lettre au président du Conseil européen pour qu’il renonce à soumettre les trusts offshoreauxmêmesstandardsdetransparence que les autres entreprises. « S’agissait-il alors de défendre les intérêts du Royaume-Uni ou les siens propres ? », s’interroge la presse. En quelques jours, la cote de popularité de David Cameron a plongé à son plus bas depuis En quelques jours, la cote de popularité de David Cameron a plongé à son plus bas depuis juillet 2013. « Ce scandale ne peut que renforcer le sentiment anti-establishment, anti-élite des citoyens britanniques. » THIERRY CHOPIN Chercheur associé à la London School of Economics juillet 2013 et il est très possible que les intentions de vote des pro« Brexit » suivent la courbe opposée. Le risque est jugé élevé que le référendum du 23 juin se transforme en un vote sanction contre David Cameron, figure de proue de la campagne pour le maintien du Royaume-Uni dans l’UE. « L’expérience montre que chaque fois qu’on organise un référendum sur l’Union européenne, le contexte national et économique joue un rôle majeur. La logique plébiscitaire l’emporte et les citoyens votent d’abord pour ou contre leur Premier ministre », explique Thierry Chopin, chercheur associé à la London School of Economics. Un pied de nez rageur Plus généralement, « ce scandale ne peut que renforcer le sentiment anti-establishment, anti-élite des citoyens britanniques », ajoute l’analyste. L’affaire est déjà récupérée par les partisans de la campagne pour le Brexit : « Elle colle parfaitement au narratif d’une élite europhile, globe-trotter et égoïste coupée de la réalité des gens ordinaires », écrit « The Economist », qui prédit que le scandale fiscal pourrait être plus lourd de conséquences pour la campagne en faveur de l’Union que pour Cameron lui-même. Si c’était le cas, cela pourrait faire basculer l’électorat en faveur du Brexit au moment où les deux camps sont au coude-à-coude, l’avance des pro-Europe s’étant constamment éro dée depuis décembre, selon des sondages cités par Matthew Goodwin, chercheur à Chatham House. La façon dont les eurosceptiques néerlandais ont organisé et remporté le référendum consultatif sur l’accord d’association Europe-Ukraine jeudi dernier aux Pays-Bas a de quoi inquiéter DavidCameron.Le« non »adresséà l’Europe par un de ses pays fondateurs est un pied de nez rageur que les Britanniques pourraient imiter. Les « Panama papers » étaient aussi passés par là, révélant la création en 2010 d’une entité offshore aux îles Vierges par le président ukrainien, Petro Porochenko… n Meaculpatardif,opération transparencerisquée David Cameron a tardé à admettre qu’il avait détenu une participation dans le fonds offshore de son père. Vincent Collen @VincentCollen — Correspondant à Londres David Cameron n’est soupçonné d’aucune malversation mais les « Panama papers » ont déclenché une vague de questions sur les impôts dont s’acquitte le Premier ministrebritannique.En1997,alors qu’il n’était pas encore député, Cameron et son épouse Samantha ont acheté 5.000 actions dans le fonds Blairmore Holdings, pour 12.497 livres. Ce fonds basé aux Bahamasetenregistré auPanama a été mis en place au début des années 1980 par son père, Ian Cameron, qui était courtier. David Cameron assure qu’il a payé l’impôt britannique sur les dividendes tirés des actions détenues par ce fonds. Les époux Cameron ont vendu leur participation en janvier 2010, quelques mois avant que David ne soit élu Premier ministre, pour 31.500 livres. Ils n’ont pas payé d’impôt sur les plus-values au moment de la cession, car le gain étaitinférieurauseuild’imposition. Dans une interview télévisée jeudi soir, David Cameron a expliqué que le but du fonds Blairmore n’étaitpas d’échapperaufisc.Ilavait été mis en place lors de l’abolition ducontrôledeschangesparMargaret Thatcher pour que les Britanniques puissent investir en dollars, comme « des milliers d’autres » véhicules de ce type. Le Premier ministre a aussi confirmé que son père lui avait laissé 300.000 livres à son décès en 2010, mais il n’a pas pu dire si une partie de cet héritage provenait d’entités domiciliées dans des paradis fiscaux. Semer le trouble Les leaders de l’opposition le reconnaissent eux-mêmes : à ce stade, rien d’illégal n’a été dévoilé. Mais DavidCameronaseméletroubleen réagissant tardivement, quatre jours après la publication des « Panama papers ». Auparavant, tout au long de la semaine, les porte -parole de Downing Street s’étaient contentés de déclarations alambiquées, mettant en avant le caractère « privé » de la question. L’effet a été désastreux dans la presse et l’opinion (lire ci-dessus). Nouvelle polémique sur un don de 200.000 livres de la part de la mère de David Cameron. Samedi, devant le forum du Parti conservateurréuniàLondres,David Cameron a donc fait son mea culpa. « Je sais que j’aurais dû et pu mieux gérer cela, je sais qu’il y a des enseignements à tirer et je le ferai », a-t-il dit. Dans la foulée, le Premier ministre a décidé de dévoiler l’intégralité de ses revenus et impôts. Downing Street a diffusé, tard samedi, tous les chiffres pour les six dernières années. « Je suis le premier Premier ministre à le faire », a souligné Cameron. Cette opération de transparence suffira-t- elle pour regagner la confiance des Britanniques ? Les données diffusées n’ont pas recelé de grosse surprise. Les Cameron viennent tous deux de milieux aisés et ils touchent des loyers importants (près de 50.000 livres par an) de leur maison londoniennedeNottingHill,miseen location depuis qu’ils ont emménagé à Downing Street en 2010. La presse a toutefois mis en avant undonde200.000livresdelapartde la mère de Cameron, qui fait débat. Certains commentateurs estiment qu’il pourrait s’agir d’une opération visant à échapper aux droits de succession (le don ne sera pas taxé si la mère de David Cameron décède au moins sept ans après le don, fait en 2011). Cette nouvelle polémique n’a bien sûr plus rien à voir avec les paradis fiscaux, mais elle n’en faisait pas moins les gros titres de la presse dominicale. L’opposition ne relâche pas la pression non plus. Le chef du Parti travailliste, Jeremy Corbyn, demande maintenant à David Cameron de répondre aux questions du Parlement sur cette affaire. n Le Premier ministre britannique a eu l’embarras du choix pour investir dans un paradis bancaire de la Couronne. Il a choisi le trust de son père aux Bahamas, mais aurait pu miser aux Caraïbes sur les territoires d’outremer des îles Caïmans, îles Vierges,Montserrat, TurksetCaïcos, Anguilla. Ou des Etats souverains ayant Elisabeth II comme monarque : Saint Kitts et Nevis, Antigua, Barbade,SainteLucie,SaintVincent, ou un peu plus au nord les Bermudes. « Des endroits ensoleillés où mettresonargentàl’ombre »,selonlaformule consacrée. S’il avait voulu privilégierunendroitfaisantintégralement partie du Royaume-Uni, il auraiteuàsadispositionl’îledeMan, JerseyouGuernesey,àvingtminutes d’avion de Londres, ou, moins pluvieux, Gibraltar. Ces territoires, pour minuscules qu’ils soient, représentent des astres importants dans la galaxie de la finance offshore. La moitié des entitéscitéesdansles« Panamapapers » y sont domiciliées. Et le RoyaumeUni, ou ses dépendances, héberge ainsi le plus grand nombre des intermédiaires entre le cabinet panaméenMossackFonsecaetsesclients, derrière Hong Kong, ancienne colonie britannique au demeurant. Ces territoires présentent des degrés d’opacité différents et ne figurent pas tous dans les nombreuses listes internationales de territoires classés comme « non coopératifs ». Deslistesconfusesetcontradictoires puisqu’elles sont établies non selon des critères techniques incontestables mais par négociations entre grandes puissances, qui préservent leurs protectorats : Paris a longtemps été indulgent avec Monaco et Washington a jusqu’ici laissé toute impunité au Delaware. Les paradis bancaires s’avèrent nombreux sous souveraineté britannique, notammentparcequecettedernièrefacilite leurs liens avec la reine de la finance offshore, la City de Londres. Une grandepartdesfluxfinanciersdeces territoires proviennent de la capitale britannique ou s’y dirigent. Ils abritent le produit de la fraude fiscale mais aussi et surtout des investisseurs attentifs au secret des affaires ouvoulantéchapperaucarcanréglementaire en matière prudentielle. Cette douzaine de paradis britanniques ont dû faire des concessions depuis que les Etats ont augmenté la pression, après la crise financière de 2008quilesafortementendettés.Au point que certains (dont Nicolas Sarkozy) proclamaient fièrement au G20 de Londres en 2009 : « Les paradis fiscaux, c’est fini ». Des progrès modestes La plupart de ces territoires sont d’ailleurs sortis des listes « name and shame » des organisations internationales en promettant de leverl’anonymatdesayantsdroitdes trusts domiciliés chez eux ou de jouer le jeu de l’échange automatique d’informations avec les pays affectés par la fraude fiscale. Les îles Vierges britanniques ont ainsi été retirées fin 2015 de la liste noire tenue par Bercy. Des progrès modestes toutefois, selon Eric Vernier, spécialiste de la finance offshore à Sup de co La Rochelle. « Il s’agit de promesses pas toujours probantes, à l’horizon 20172018,avecdestextespleinsdechaussetrappes. C’est mieux qu’avant mais cela demeure problématique. » A l’entendre, les territoires britanniques européens, Jersey, Guernesey, île de Man, seraient désormais « semi-opaques », tandis que les territoires des Caraïbes le resteraient entièrement. L’OCDE prend cependant au sérieux les engagements de cesterritoires,contrastantavecceux des « champions du monde » de l’opacité, Panama, ou l’île de Nauru. Le défi pour ces territoires sera d’éviter l’opprobre jetée sur les paradis bancaires tout en conservant leur fonds de commerce de paradis fiscal. Deux concepts différents : les paradis bancaires, opaques, ne posent pas ou peu de questions à quelqu’un déposant une valise de billets, tandis que les paradis fiscaux se contentent de taxer a minima. n MONDE // 07 Les Echos Lundi 11 avril 2016 LetonmonteentreBerlinet laBanque centraleeuropéenne l Wolfgang Schäuble serait prêt à envisager une attaque de la BCE en justice. l Le recours à la « monnaie hélicoptère » serait la ligne rouge à ne pas franchir. ZONE EURO Thibaut Madelin @ThibautMadelin — Correspondant à Berlin Un sentiment « d’expropriation » « Il est en revanche inexact de dire que le gouvernement examine des recours juridiques », a précisé le porte-parole. Une précision à peu près aussi utile que celle de la BCE, qui a affirmé la semaine dernière que la « monnaie hélicoptère » n’était « pas sur la table, sous aucune forme ». En mars, Mario Draghi avait pourtant jugé que cette mesure non conventionnelle était « une idée intéressante ». Autrement dit, personne n’a le doigt sur la gâchette mais chacun dispose de Il vient tout juste de poser ses affaires dans le bâtiment préfabriqué qui lui sert de bureau. A Halberstadt, dans l’est de l’Allemagne, David Rönisch dirige le nouveau centre d’arrivée de réfugiés. Sa mission ? Traiter le plus efficacement possible les nouvelles demandes d’asile. « Nous voulons en traiter jusqu’à 300 par jour », déclare le cadre de l’Office fédéral de la migration et des réfugiés (BAMF). Dans ce centre, toutes les étapes peuvent être effectuées en parallèle : enregistrement, examen médical, contrôle des documents d’identité, prise des empreintes digitales, demande d’asile, nouvelle pièce d’identité, transfert vers l’Agence pour l’emploi... Le soir, les réfugiés dorment au foyer d’accueil attenant d’une capacité de 2.000 personnes, qui était dans le passé une caserne militaire soviétique. Le centre de Halberstadt, qui doit être opérationnel à la fin du mois et compter 97 salariés. est une fierté de Hans-Jürgen Weise, appelé en septembre à la rescousse par la chancelière Angela Merkel pour Seul allié musulman d’Israël, la Turquie avait rompu les ponts en 2010. Yves Bourdillon @yvesbourdillon Le conflit larvé entre la politique allemande et la BCE prend une nouvelle dimension. munitions… L’offensive allemande intervient dans un contexte tendu entre l’institution francfortoise et la CDU. Avec son alliée bavaroise, la CSU, elle lui reproche de plus en plus vertement sa politique de taux faibles et d’achat d’obligations (« quantitative easing »). « La BCE mène une politique ultra-risquée », a déclaré dimanche le ministre des Tr a n s p o r t s C S U, A l e x a n d e r Dobrindt, au quotidien « Die Welt », qui cite une étude selon laquelle les Allemands auraient perdu près de 200 milliards d’euros d’épargne entre 2010 et 2016 à cause des taux bas. « La chute des taux crée un fossé béant dans le régime de retraite des citoyens. » « La façon dont cette institution se faitattaquer,surtoutdanscepays,est parfois difficile à avaler », a déclaré la semaine dernière à Francfort son économiste en chef Peter Praet. Ce n’estpourtantqueledébut…Dansle « Spiegel », le vice-président du groupe parlementaire CDU-CSU, Ralph Brinkhaus, juge que Berlin doit faire davantage pression sur Francfort« sinonriennechangera ». Réunis mardi dernier à Dresde, les parlementaires du camp conserva- « La BCE mène une politique ultrarisquée (...) La chute des taux crée un fossé béant dans le régime de retraite des citoyens. » ALEXANDER DOBRINDT Ministre des Transports (CSU) teur spécialistes des questions financièresontainsiappelélaBCEà « se concentrer sur son mandat de maintien de la stabilité des prix », selon un document que les « Echos » se sont procuré. Cette nervosité est liée au débat sur le sentiment « d’expropriation » que suscite la politique monétaire pour les Allemands mais aussi à la poussée de l’AfD, qui conteste la monnaie unique. Si la politique d’asile du gouvernement et l’afflux massif de réfugiés ont permis la renaissance du courant populiste, le parti a été créé en 2013 pour protester contre l’euro. Durant sa campagne pour les récentes élections régionales, où il a atteint des scores historiques, le parti populiste a souventvilipendéleprojetdelaBCE,un temps soutenu par Wolfgang Schäuble, de supprimer les billets de 500 euros. n Lesarrivéesde migrants baissent massivement En mars, seulement 20.000 nouveaux demandeurs d’asile sont venus en Allemagne, contre 120.000 en décembre. L’Office fédéral de la migration et des réfugiés veut traiter plus vite les procédures. PROCHE-ORIENT Les deux pays sont confrontés aux mêmes menaces : chaos syrien et ambitions de l’Iran. Michael Probst/AP/Sipa Le conflit larvé entre la politique allemande et la Banque centrale européenne (BCE) prend une nouvelledimension.SilaBCEdevaitlancer « la monnaie hélicoptère », qui consiste à faire pleuvoir de l’argent sur les citoyens et les entreprises pour relancer l’économie, Berlin menace d’attaquer en justice l’institution financière. C’est ce qu’écrit le magazine « Der Spiegel » alors que la CDU de la chancelière Angela Merkel multiplie les attaques contre la politique de la banque centrale présidée par l’Italien Mario Draghi. Officiellement, le ministère des Finances se garde de commenter la politique monétaire, comme le veut la tradition allemande. Mais le ministre des Finances Wolfgang Schäuble considère bel et bien la « monnaie hélicoptère » comme la ligne rouge à ne pas franchir. « La BCE est indépendante », a déclaré un porte-parole, tout en soulignant que cette indépendance « ne vaut que dans le cadre du mandat fixé par la loi ». Autrement dit, si l’institution francfortoise devait l’outrepasser – ce qui serait le cas pour Berlin – alors cette réserve tomberait. La Turquieet Israël seréconcilient pourfaireface à l’instabilitérégionale diriger le BAMF en plus de l’Agence pour l’emploi. Vingt-quatre unités de ce type doivent être créées pour aider l’Etat à reprendre le contrôle sur le traitement des procédures. « Pour les nouvelles demandes d’asile, les procédures durent moins d e t ro i s m o i s » , s’e s t f é l i c i t é vendredi Hans-Jürgen Weise. Mais, étant donné le stock de 400.000 demandes qui attendent d’être traitées depuis des mois (sans compter les 300.000 migrants, environ, qui n’ont pas encore déposé d’acte formel), la moyenne totale est passée de 5,2 mois à plus de 6 mois. Celle-ci concerne les décisions et n’inclut pas les contestations, qui interviennent dans 45 % des refus. Sur le premier trimestre, l’Allemagne a répondu à 150.000 demandes (soit une hausse de 159 % sur un an), dont 62,5 % positivement. Près de 39.000 ont été rejetées et 17.000 ont été retirées. Après les Syriens, les Irakiens et les Afghans forment les deux groupes les plus importants de demandeurs. Gagner l’Europe Outre ses efforts, la baisse massive du nombre de migrants depuis le début de l’année devrait aider le BAMF. Selon les chiffres publiés vendredi, moins de200 réfugiéspar jour arrivent en Allemagne actuellement – contre près de 10.000 par jour en octobre ! Sur tout le mois de mars, environ 20.000 ont été enregistrés dans le système Easy, contre 60.000 en février, 90.000 en février et 120.000 en décembre. « Nous avons accompli beaucoup », s’est félicité le ministre de l’Intérieur, Thomas de Maizière. « Nos mesures fonctionnent », a-t-il ajouté, reconnaissant que la fermeturedela« routedesBalkans »avait aidé, tout comme l’accord entre l'Union européenne et la Turquie. Il anéanmoinsrefusédefairedesprévisions,s’attendantàcequelesréfugiés prennent d’autres routes et que plus de 200.000 Africains veuillent également gagner l’Europe. Le ministre a reconnu que le chiffrede1,1millionderéfugiésarrivés en 2015 (comptabilisé dans le système Easy) était sans doute surévalué « d’au moins 10 % à 15 % ». Un décalage dû aux migrants enregistrés en Allemagne mais qui ont ensuite rejoint la Scandinavie, mais aussi à ceux qui ont été enregistrés dans plusieurs Länder allemands, dont les systèmes informatiques ne communiquaient pas jusqu’ici. T. M. — Envoyé spécial à Halberstadt 150.000 A Halberstadt, dans l’est de l’Allemagne, le BAMF va traiter le plus efficacement possible les nouvelles demandes d’asile. Photo dpa Picture-Alliance/AFP DEMANDES D’ASILE en Allemangne sur le premier trimestre (soit une hausse de 159 % sur un an). C’est un événement géostratégique non négligeable dans un Proche-Orient explosif. La Turquie a annoncé vendredi que serait finalisé « très prochainement » un accord de réconciliation avec Israël après six ans de brouille et six mois de négociations secrètes en Suisse. Le gouvernement israélien n’a pas démenti. Les deux pays ne peuvent en effet se permettre de rester brouillés compte tenu du chaos régional marqué par le conflit en Syrie et les ambitions de l’Iran. Téhéran constitue la principale menace pour Jérusalem et est considéré comme u n r i va l p a r A n k a r a q u’ i l affronte sur le théâtre syrien en soutenant Bachar Al Assad, l’ennemi juré du régime turc. La brouille entre les deux pays remontait à mai 2010, avec l’assaut d’un commando israélien sur le « Marmara », un navire qui tentait de briser le blocus imposé à la bande de Gaza, sous contrôle du Hamas. L’assaut avait fait dix morts, tous turcs, parmi les passagers du bateau affrété par une ONG proche de l’actuel président islamo-conservateur turc, Recep Tayyip Erdogan Cet incident avait brisé une coopération remontant quasiment à la création de l’Etat israélien, en 1948, que la Turquie avait aussitôt reconnu. Elle fut longtemps le seul pays musulman dans ce cas. Les deux pays coopéraient depuis lors sur le plan militaire (équipements, renseignement et entraînement) face à l’instabilité régionale, mais les relations se sont détériorées après l’arrivée au pouvoir en 2002 de Recep Tayyip Erdogan, au militantisme musulman marqué. Rompre son isolement Israël a tout à gagner à retrouver son seul allié régional, tandis que le président turc trouve aujourd’hui un moyen de réhabiliter sa politique étrangère désastreuse. Il avait réussi l’exploit peu banal de se fâcher non seulement avec la Syrie et l’Iran, mais aussi avec les Occi- Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, veut réhabiliter sa politique étrangère. Photo AFP dentaux, qu’il accusait d’être impérialistes et antimusulmans. Il faut aussi mentionner soninimitiéavecl’Egypte,après le coup d’Etat contre ses protégés des Frères musulmans, l’Arabie saoudite, et même le Vatican, l’Autriche ou le Brésil pour avoir reconnu le génocide arménien. Ankara a aussi été à deux doigts d’un conflit armé avec la Russie en Syrie à l’automne. « Il ne lui restait plus que l’Azerbaïdjan comme ami danslarégion »,ironisaitàl’époque Berkay Mandiraci, d’International Crisis Group. La priorité du régime turc était depuis lors de rompre son isolement. Il s’est ainsi allié avec Riyad pour soutenir des rebelles en Syrie. Israël a tout à gagner à retrouver son seul allié régional. Israël et la Turquie avaient déjà failli se réconcilier en 2013, sous médiation américaine, après des excuses publiques du Premier ministre israélien, BenyaminNetanyahu.Sonpays devait verser une compensation financière aux proches des victimes de son raid et obtenait en échange l’abandon des poursuites judiciaires d’Ankara. Cela n’avait pas suffi, car les deux pays avaient des intérêts trop divergents dans le printemps arabe. Ankara exigeait aussi une levée du blocus de la bande de Gaza, qu’Israël considérait comme une ligne rouge pour des raisons de sécurité. « N o u s n e p a rd o n n e r o n s jamais », avait lancé le président turc, Abdullah Gül, en 2010. Apparemment, quand des intérêts géostratégiques entrent en jeu, « jamais » veut dire « six ans ». n en bref Espagne : des élections législatives en juin de plus en plus probables ÉCHEC — Les négociations tripartites en vue de la formation d’un gouvernement pour trouver une alternative à la droite au pouvoir en Espagne ont à nouveau capoté vendredi, renforçant la perspective de nouvelles élections en juin. Le Parti socialiste, arrivé deuxième aux législatives du 20 décembre, avait tenté lors d’une réunion jeudi soir de rapprocher Podemos, troisième, et la formation de centre droit Ciudadanos, quatrième. Il s’agissait de nouer une alliance à trois pour obtenir une majorité de 199 députés sur 350, afin de pouvoir évincer les conservateurs au pouvoir depuis quatre ans. Le PSOE et Ciudadanos ont rejeté la responsabilité de l’échec des tractations sur Pablo Iglesias, le chef de Podemos. Ce dernier a annoncé que les militants de sa formation allaient être consultés du 14 au 16 avril pour savoir s’ils rejetaient l’accord conclu entre le socialiste Pedro Sanchez et le centriste Albert Rivera. 08 // Lundi 11 avril 2016 Les Echos idées&débats SOMMAIRE Le meilleur du Cercle Arrêtons de tirer sur l’intérim des Echos Regard sur le monde De la difficulté d’exprimer son opinion en politique étrangère Le Point de vue En attendant Macron Art et culture Carmen fait sa révolution cubaine au Châtelet Science Claude Shannon, père de l’âge numérique LES ÉDITORIAUX DES « ÉCHOS » Jeunes : uneerreur deperspective C’est ce lundi que Manuel Valls ouvrira son portefeuille pour calmer les jeunes. L’objectif politique est évident : diviser un peu plus le mouvement de contestation (en perte de vitesse) contre la loi El Khomri, au moment où ce texte est sur la table d’opération des députés. Ces dernières semaines, les Français ont découvert avec curiosité que les jeunes Par Dominique marquaient un attachement assez inattendu Seux à la définition précise du licenciement économique, aux indemnités prud’homales, La situation à la hiérarchie des normes et au régime des des peu astreintes. Que les protestations recouvrent un « malaise des jeunes », selon l’expression diplômés inusable, est vraisemblable : leurs est bien plus inquiétudes sont légitimes (chaos effrayante géopolitique et européen, économie en panne et en grand chambardement, avenir que celle climatique réchauffé). Pour autant, il ne faut des pas être dupe. Outre que les anti-loi travail étudiants. le sont d’abord pour des raisons de bagarre interne à la gauche, les mesures qui seront annoncées, notamment la prolongation des bourses étudiantes audelà des études, témoignent d’une double erreur de perspective. La première, difficile à dire, est que ce n’est pas la position des jeunes qui s’est le plus dégradée ces dernières années. Le nombre des chômeurs de moins de 25 ans est grosso modo stable depuis quatre ans et ils représentent une part de plus en plus faible des demandeurs d’emploi. Ce sont en réalité les seniors qui sont les vraies victimes de la croissance molle. Ajoutons la mauvaise foi de ceux qui répètent en boucle qu’« un jeune sur quatre est au chômage » sans préciser qu’il s’agit des seuls jeunes actifs. Heureusement, la majorité des 15-24 ans sont en études ! L’insertion est difficile, inutile de la noircir au-delà de la réalité. La seconde erreur, plus lourde, est que ce ne sont pas les étudiants du supérieur qui sont dans la situation la plus délicate. Le plus catastrophique, c’est le taux de chômage des non-diplômés. Selon l’Insee, il est de 53 % en moyenne si on regarde de une à quatre années après la fin de la scolarité. Chiffre effrayant ! Pour les diplômés de l’enseignement secondaire, le taux est de 24 %. Il tombe à 11 % avec un parchemin du supérieur. Les étudiants doivent sans doute passer par la case du CDD pour entrer dans l’emploi, mais ils finissent quand même en majorité par accéder au sacro-saint CDI. Pas les non ou peu diplômés. C’est du coup cette catégorie de jeunes qui devraient bénéficier en priorité absolue de tous les efforts de la nation, qu’il s’agisse de la formation, de l’apprentissage ou du soutien à l’accès à l’emploi. Les souplesses introduites par la loi El Khomri sont une réponse si elles rassurent les employeurs. Se contenter de gestes en direction des étudiants, c’est se tromper de cible. ( Lire nos informations Page 3 Mystère agricole Par François Vidal Non coupable ! Les distributeurs ne sont pas les grands bénéficiaires de la chute des prix agricoles. Ils n’ont pas gonflé leurs marges sur le dos des paysans, contrairement à ce que beaucoup considéraient comme acquis. Alors, c’est vrai, les prix de vente des produits alimentaires sont loin d’avoir baissé autant que ceux des matières premières agricoles qui les constituent (–1 % contre –15 % pour le lait par exemple), mais les marges des rayons produits frais de la grande distribution n’en ont pas été dopées pour autant. Les conclusions du cinquième rapport de l’Observatoire de la formation des prix et des marges ne laissent aucun doute. Ce n’est pas dans la poche des distributeurs qu’il faut aller chercher l’argent perdu des agriculteurs. Maintenant que le principal suspect est disculpé, le gouvernement va devoir reprendre son enquête à zéro. Il va lui falloir regarder du côté des transformateurs et des industriels pour trouver son bouc-émissaire, celui qui, dans la chaîne qui relie les champs aux supermarchés a capté la valeur ajoutée disparue. Certaines dispositions de la loi Sapin 2 pourraient l’y aider en obligeant notamment tous les acteurs de la filière à publier leurs données financières. Ce serait évidemment une bonne chose. Mais pas sûr toutefois que cela suffise pour y voir plus clair. Car ce que le gouvernement ne veut pas forcément voir, c’est qu’avec la réforme de la PAC, les règles du jeu ont radicalement changé. Les prix agricoles européens sont désormais conditionnés par l’évolution des marchés mondiaux. Du coup, même si les distributeurs et les industriels de la filière agroalimentaire sont loin d’être des enfants de chœur, ils ne sont pas les seuls responsables des malheurs d’un monde agricole insuffisamment préparé aux changements en cours. ( Lire nos informations Page 16 Boll pour « Les Echos » DonaldTrump effraie leJaponmais réjouit laChine Par Yann Rousseau — Correspondant à Tokyo Comme l’Occident, l’Asie a d’abord regardé le phénomène Donald Trump avec curiosité et amusement,convaincuequesacampagne de télé-réalité prendrait fin après quelques épisodes. Mais depuis quelques semaines, le candidat ne fait plus rire la région. Il lui fait peur. Ayant déjà réussi, avec ses multiplessorties,surl’islamàbraquerles grands pays musulmans du continent, il vient d’ulcérer les exécutifs japonais et sud-coréen en annonçant qu’il comptait, s’il était élu, revoir le système d’alliance mis en place depuis des décennies avec ces deux nations. Reprenant les grandes lignes d’une doctrine isolationniste, théorisée avant lui par des intellectuels conser vateurs américains, il explique que les Etats-Unis n’ont plus les moyens d’offrir une protectionàleursrichespartenairesd’Asie du Nord-Est et que ces alliances du passé ne servent de toute façon plus les intérêts de l’Amérique. Donald Trump se dit dès lors prêt à envisager un retrait des 80.000 militaires américains basés dans la région, à moins que Tokyo et Séoul n’acceptent de payer beaucoup plus cher pour cette protection. Il suggère par ailleurs au Japon et à la Corée du Sud de se doter à leur tour de l’arme nucléaire pour répondre à la menace nord-coréenne. Totalement outrés, les exécutifs sud-coréen et japonais se sont sentis contraints d’intervenir pour défendre leur partenariat avec les Etats-Unis. C’est que, contrairement à ce qu’insinue Donald Trump, le Japon et la Corée du Sud dépensent beaucoup pour être « protégés » par les Etats-Unis. Ils couvrent d’abord plus de 40 % du coût annuel des bases américaines installées sur leurs territoires. Chaque année, Tokyo verse 1,7 milliard de dollars pour les dépenses des troupes américaines de l’Archipel (54.000 hommes et femmes). Séoul paie 867 millions de dollars par an pour les 28.500 personnels de L’ANALYSE DE LA RÉDACTION La volonté exprimée par l’homme d’affaires américain de revenir sur les accords militaires avec le Japon et la Corée du Sud, s’il est élu, suscite l’émoi. La Chine guette le moindre faux pas isolationniste des Etats-Unis. D Les points à retenir Trump estime •queDonald les Etats-Unis n’ont plus les moyens d’offrir une protection à leurs riches partenaires d’Asie du Nord-Est. Mais le Japon et la Corée du Sud couvrent plus de 40 % du coût annuel des bases américaines installées sur leurs territoires. La fermeture de ces bases ne représenterait donc qu’une économie marginale pour les Etats-Unis. Et la prospérité américaine a besoin d’une Asie stable et apaisée, où évoluent plusieurs de ses plus grands partenaires économiques. • • l’armée américaine basés dans le pays. Par ailleurs, les deux Etats financent l’essentiel de la construction des bases américaines sur leur sol. Les Etats-Unis estiment euxmêmes que la Corée du Sud aura payé 93 % des 10,7 milliards de dollarsnécessairesàlaconstructionde Camp Humphreys, la nouvelle grande base américaine de la péninsule. Tokyo s’est également engagé, en 2013, à débloquer 3,1 milliards de dollars pour aider les Etats-Unis à relocaliser à Guam, qui est un territoire américain, une partie des troupes actuellement en place sur l’île d’Okinawa. Le désengagement générerait un vent de panique Une fermeture des bases américaines d’Asie ne représenterait donc qu’une économie marginale pour les Etats-Unis, qui se retrouveraient contraints d’entretenir, seuls, 80.000 personnels rapatriés sur le sol américain ainsi que les infrastructures nécessaires à leur accueil. Mais, au-delà de ces considérations financières, ce qui a le plus bouleversé les pays de la région et les analystes américains, ce sont les présupposés stratégiques de la doctrine Trump. Pour l’homme d’affaires, la présence militaire a m é r i c a i n e n e s e r a i t q u’u n « cadeau » gratuit et inutile, sans intérêt pour les Etats-Unis. En pragmatique, Donald Trump devrait pourtant savoir que la prospérité américaine a besoin d’une Asie stableetapaisée,oùévoluentplusieurs de ses plus grands partenaires économiques. Certes, les Etats-Unis enregistrent un déficit commercial avec le Japon, mais leurs entreprises exportent chaque année pour plus de 60 milliards de dollars de marchandises vers l’Archipel et les géants nippons de l’électronique ou de l’automobile investissent en retour des dizaines de milliards de dollars sur le sol américain. Les expéditions vers la Corée du Sud ont, elles, atteint 43,5 milliards de dollars l’an dernier et ne cessent de progresser depuis la mise en place d’un accord de libre-échange en 2012 entre les deux nations. Les dizaines d’années de présence américaine ont aussi favorisé la signature, l’an dernier, du partenariat transpacifique – ou TPP – qui devrait ouvrir, s’il est ratifié par le Congrès américain, plusieurs marchés d’Asie du Sud-Est, tels que le Vietnam, aux entreprises des EtatsUnis et pousser les capitales de la zone à adopter un modèle de développement très libéral, inspiré des valeurs américaines. L’occasion d’un pas supplémentaire à l’opposé du modèle autoritaire que Pékin cherche à imposer. Car la Chine guette le moindre faux pas isolationniste des Etats-Unis, qu’elle considère comme le principal obstacle au rétablissement de sa domination passée sur la région. Ayant abandonné le concept d’« émergence pacifique », Pékin maltraite lesnationsdupourtourdelamerde Chine méridionale, dont elle revendique la souveraineté totale. Mais elle ne progresse que pas à pas, en évitant les conflits trop directs, car les Etats-Unis veillent et lui rappellent régulièrement, avec leurs navires de guerre et leurs bombardiers, qu’ils n’approuveront jamais ses revendications délirantes, qui risquent de remettre en question la liberté de navigation dans une zone cruciale pour le commerce mondial. Dans ce climat tendu, le désengagement prôné par Trump générerait un vent de panique dans la région, où tous les Etats malmenés par Pékin ou directement menacés par Pyongyang entameraient une périlleuse course aux armements. La sécurité de Taïwan serait immédiatement en grand danger. Et de multiples conflits pourraient éclater. Répondant dès 1995 à ce débat sur le rôle de Washington dans la région, l’influent géopolitilogue Joseph S. Nye expliquait que la présenceaméricainediffusaitun« oxygène » de stabilité et de prospérité en Asie. Si cet oxygène, qui paraît aujourd’hui si naturel, venait à manquer, la plupart des acteurs de la zone se retrouveraient dans une situation étouffante. n IDEES & DEBATS // 09 Les Echos Lundi 11 avril 2016 opinions LES ARTICLES LES PLUS LUS SUR LESECHOS.FR CE WEEK-END 1. Une liste noire des produits alimentaires à éviter 2. Seine-Saint-Denis Connection 3. Pourquoi le pétrole flambe 4. Le PS et les écologistes enterrent la primaire à gauche sans le dire 5. Nuit Debout : environ 300 personnes tentent de se rendre chez Valls DANS LA PRESSE ÉTRANGÈRE Arrêtons de tirer sur l’intérim ! L’empereur « Marcus Zuckerbergus » Les missions d’intérim sont encore trop souvent associées à de l’emploi subi et peu qualifié. Pour Olivier Gelis, directeur général de Robert Half France, une société spécialisée dans le recrutement temporaire, il faut tordre le cou à ces clichés. UN CONTRAT GAGNANT-GAGNANT « Pour les actifs, l’intérim peut être le tremplin vers l’emploi idéal, tout en tentant de nouvelles expériences et sans pour autant prendre trop de risques. Pour l’entreprise, c’est un moyen efficace de repérer des talents [...] et de répondre à des besoins momentanés à l’instant t. » MULTIPLIER LES EXPÉRIENCES « Par le biais de missions cohérentes avec son plan de carrière, ce type d’emploi offre beaucoup de possibilités pour les actifs, que ce soit pour les jeunes diplômés ou les salariés expérimentés. Dans le cas d’un jeune diplômé, l’intérim est l’opportunité d’étoffer un CV et de découvrir plusieurs secteurs avant de se fixer. » UNE SITUATION PARFOIS CHOISIE « L’intérim n’est absolument pas réservé aux professionnels en difficulté et peut être choisi délibérément, et ce, pour plusieurs raisons : des missions variées, l’accès à des rémunérations plus attractives, la recherche d’une forme de liberté, l’envie de développer son réseau professionnel ou des compétences particulières. QUAND L’INTÉRIM VA... « L’emploi intérimaire revient en force. C’est un indicateur positif, souvent prémices de reprise économique. Après trois ans de recul, il a progressé de 4,4 % en 2015 selon la fédération patronale du secteur soit 530.000 intérimaires en poste, en moyenne, tout au long de l’année. » —K. B. a A lire en intégralité sur Le Cercle, le site participatif des « Echos » lesechos.fr/idees-debats/cercle règne sur un peuple de 1,6 milliard •deIlpersonnes, réparties au quatre coins de la planète. Son empire n’a que douze ans et déjà le nouvel empereur, Marc Zuckerberg, comme le représente en couverture « The Economist », pense à de nouvelles conquêtes. L’ambitieuse campagne de Facebook passe aujourd’hui par la connexion électronique des habitants des pays pauvres grâce à des relais emportés par des drones propulsés par l’énergie solaire. Mais le jeune patron (trente et un ans) du réseausocialparieaussilourdementsur l’intelligence artificielle et le « chatbot » (robot conversationnel). « Cette volonté dedomination,écritl’hebdomadairebritannique, le conduira nécessairement à rentrer en conflit avec les autres grands empires technologiques du globe, Google en particulier. Et la bataille à venir façonnera l’avenir du numérique pour toute la planète. » Mais Facebook n’est pas seulement menacé par cette rivalité. Comme les autres géants de l’Internet, Google ou encore Microsoft, il y a l’autre risque, celui d’être attaqué sur les possibles atteintes à la vie privée et la sûreté des données. De plus les autorités peuvent s’inquiéter de la concentration et de la monopolisation de plus en plus grandes de ces acteurs. Les autorités de la concurrence en Allemagne ont déjà ouvert une enquête sur l’utilisation par Facebook des données personnelles. Pour « The Economist », le véritable défi est de parvenir à équilibrer profits et risques de boomerang. Dans la Rome ancienne, les empereurs étaient renversés par des foules qui les avaient adulés longtemps. Il faudrait même aller plus loin que le journal. Car « Marcus Zuckerbergus » devra aussi éviter le « tu quo que mi fili », la petite phrase de César le jour de son assassinat en voyant Marcus Brutus se précipiter sur lui. — J. H.-R. LE LIVRE DU JOUR Les entreprises préférées des Français LE PROPOS L’image des entreprises n’a rien d’un long fleuve tranquille. C’est ce que montre, trimestre après trimestre, le baromètre Posternak-Ifop qui la scrute à la loupe. Certaines chutes peuvent être spectaculaires, les remontées étant plus progressives. L’ouvrage prend un recul sur quinze ans pour dessiner le paysage de l’opinion. En 1999, les premières places étaient occupées par EDF, GDF et France Télécom. Aujourd’hui, aucune entreprise d’origine publique ne figure dans le Top 10. Claude Posternak estime que les distributeurs ont pris leur place comme sociétés de proximité. Il pointe aussi la concomitance entre le recul de l’image des politiques et la progression générale de celle des entreprises. Faisant un focus particulier sur six noms, de Renault à Danone, il juge les Français schizophrènes car capables de faire fortement baisser une image au gré des événements sans pour autant cesser d’acheter les produits de la firme concernée. La Schizophrénie de l’opinion française Par Claude Posternak Editions Fauves, 106 pages, 10 euros. L’AUTEUR Spécialiste de l’image des entreprises, Claude Posternak préside l’agence La Matrice, dédiée à l’opinion. Il a aussi fondé le site L’important, qui puise parmi les tweets du monde entier pour éclairer l’actualité. LA CITATION « Aucune société, même la mieux perçue par l’opinion, n’est à l’abri d’une mauvaise humeur passagère, d’une désaffection violente ou, pire, d’un rejet durable. » — Clotilde Briard Il est bon de savoir ce que pense l’autre, l’autre proche comme l’autre lointain. Mais les conditions pour l’exprimer dans une société démocratique ne sont pas les mêmes, ou ne devraient pas l’être que dans une société non démocratique. shutterstock LE MEILLEUR DU CERCLE DES ÉCHOS De la difficulté d’exprimer son opinion en politique étrangère Qu’il s’agisse des réfugiés, de la Syrie ou de l’Irak, toute vérité n’est pas bonne à dire. Tout dépend du pays dans lequel elle s’exprime. Une chose est certaine : en ces temps troublés, la censure et l’autocensure se portent bien. LE REGARD SUR LE MONDE de Dominique Moïsi S ’indigner du comportement de l’autre est un moyen classique de sedédouanersoi-même.Ilyaune semaine exactement, alors que les premiers retours de migrants des îles grecquesverslaTurquievenaientd’avoirlieu, je recevais un appel d’un média des pays du Golfe. La jeune journaliste que j’avais en ligne parlait un français parfait (elle était marocaine) et souhaitait avoir « à chaud » une réaction européenne. « L’Europenetrahissait-ellepassesvaleurs en se comportant de la sorte à l’égard des réfugiés ? », me demandait mon interlocutrice. Je venais de voir les dernières informations.Laplupartdesretoursconcernaient des hommes du Pakistan et du Bangladesh qui n’entraient pas dans la définition des réfugiés. Il s’agissait, à l’inverse, de migrants économiques. J’accompagnais ces nuances d’une remarque ironique. Ce n’était pas aux pays du Golfe de donner des leçons de moraleauxEuropéenssurcesujet.Combien de réfugiés avaient-ils acceptés euxmêmes sur leur territoire ? Mon interlocutrice devenait nerveuse. Pour la rassurer, je lui dis que, dans l’entretien que nous allions faire, j’allais m’abstenir de toute remarque désobligeante à l’égard de la politique d’ouverture aux réfugiés des pays du Golfe. Elle sembla rassurée. Mais, cinq minutes plus tard, elle me rappela. Finalement, sa chaîne n’allait pas utiliser mes commentaires, « non conformes à la ligne éditoriale » qu’elle souhaitait adopter. Mes nuances étaient de trop. Ils voulaient « une indignation européenne, simple et claire ». Il est rare de rencontrer tant de candeur et de sincérité, surtout de la part d’un média diffusant à partir de pays nondémocratiques.Maisya-t-ilunedifférence si fondamentale sur ce point entre systèmes démocratiques et régimes autoritaires ? J’ai déjà été confronté à ce diktat de la « ligne éditoriale » dans des pays parfaitement démocratiques, y comprislemien.En2003,aulendemain delaguerreenIrak,quej’avaissoutenue, étant persuadé (à tort) que le régime de Saddam Hussein possédait des armes de destruction massives, mais avec laquelle je prenais de plus en plus mes distances, j’avais été contacté par un des plus grands journaux américains. Les éditeurs souhaitaient avoir dans l’urgence une réflexion d’un Français qui « avait fait preuve de compréhension à l’égard de la politique de George W. Bush », pour leur supplément du weekend.Jenemanquaispasdeleurpréciser que ma position avait évolué depuis la prise de Bagdad, mais ils ne semblèrent pas prêter attention à mon avertissement. J’écrivis l’article demandé dans les délais requis. Il s’ensuivit un grand silence. Inquiet, je me permettais de les appeler. Ils étaient à l’évidence embarrassés. Soudain, ma contribution n’était plus devenue urgente. Ils ne savaient Les pays du Golfe critiquent notre politique envers les réfugiés… qu’eux-mêmes n’accueillent pas. Dire qu’en Syrie il faut armer les rebelles n’est pas du goût de tous les journaux français. plus quand et si elle allait paraître. Je ne remplissais pas, ou plutôt je ne remplissais plus le créneau pour lequel j’avais été choisi. Après une nuit d’écriture ininterrompue pour respecter leurs délais, je ne m’avouais pas vaincu. Je leur disais que « cet incident » allait me fournir un sujet de chronique idéal, pour mon commentaire régulier dans le « Financial Times ». Il ne fut pas nécessaire d’aller plus loin : bien sûr, il s’agissait d’un malentendu, mon commentaire allait paraître comme prévu dans le supplément à venir du weekend. Pour être publié, en dépit du fait que j’allais à l’encontre de la ligne éditoriale que s’était fixée le journal, j’avais dû avoir recours à une forme de chantage démocratique : « Vous pouvez me censurer, mais souhaitez-vous vraiment que j’expose votre comportement dans unjournalludanslemondeentieretqui jouit d’un prestige exceptionnel ? » Plus récemment, en France, je me trouvais également confronté à cette question de la ligne éditoriale avec un grand journal régional pour lequel j’ai le plus grand respect et dont je partage les valeursetleplussouventleschoix.Cette fois-ci, le sujet délicat était celui de la guerre en Syrie. Fallait-il soutenir les rebelles et aller jusqu’à fournir des armesauxplusmodérésd’entreeux ?Je le pensais, mais telle n’était visiblement pas la ligne éditoriale de la direction du journal. Là encore, je dus batailler pour faire passer un point de vue que je présentais, ce fut le contenu du compromis atteint, comme strictement personnel et n’engageant donc pas le journal. Il est parfaitement légitime qu’un journal, ou plus globalement un média, ait une ligne éditoriale qui se traduise par un angle d’approche particulier de teloutelsujet. Leproblèmeestdesavoir jusqu’où peut aller cette logique ? Le désir de cohérence, la volonté de présenter de la manière la plus convaincante les thèses que l’on défend, parce qu’on les croit justes, sont une chose. Mais il existe aussi d’autres critères comme celui de la diversité des points de vue, points de vue régionaux, tout autant qu’idéologiques. Il est bon de savoir ce que pense l’autre, l’autre proche comme l’autre lointain. Et,surceplan,ilexiste,ouentoutcasil devrait exister, des différences claires entre sociétés démocratiques et non démocratiques. L’épisode, un peu comiqueendépitducaractèretragiquedeson sujet, que j’ai vécu avec un média du Golfe avait certes quelque chose de rafraîchissant, du fait de l’absolue candeur de mon interlocutrice. Mais il était aussi le révélateur d’une évolution intéressantedanslesrelationsentrel’Europe etlespaysduGolfe.Despayssurladéfensiveetquisonttropheureuxdedénoncer la faille qu’ils peuvent trouver dans le comportement des pays européens. C’est précisément pour cela qu’il ne faut pas confondre ligne éditoriale, censureetautocensure.Auboutducompte ilexistesurceplanunedifférencestructurelle entre sociétés démocratiques et régimes autoritaires. Comme nous le rappelle la non-délivrance de visas aux journalistes du « Monde » et de Canal+ par le gouvernement algérien. Dominique Moïsi, professeur au King’s College, est conseiller spécial à l’Ifri. 10 // IDEES & DEBATS Lundi 11 avril 2016 Les Echos art&culture LES ARTICLES LES PLUS PARTAGÉS SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX CE WEEK-END 1. Voile intégral : de moins en moins d’amendes 2. Une liste noire de produits alimentaires à éviter 3. Renault va investir plus de 900 millions d’euros au Maroc 4. La nouvelle formule du brevet des collèges est fin prête 5. A long terme, le régime végétarien accentue les risques de cancer et de maladie cardiaque LE POINT DE VUE En attendant Macron de Renaud Dutreil I l est clair que les dix dernières années – présidences Sarkozy et Hollande – ont vu la France décrocher du peloton des nations économiquement performantes. Ce n’était pas fameux avant 2007, mais depuis le plancheraétéenfoncéàlahache.Pierre Corneille disait que « moins un homme sent son mal, plus il est malade ». En apparence,lesFrançaissemblentsentir leur douleur. Ils portent un jugement sans indulgence sur la politique économique menée par la gauche, comme par la droite avant elle, du reste. Ils comprennent que, même si la conjoncture internationale est fragile et affecte de nombreuses économies développées, sans parler des pays émergents ralentis par la hausse du dollar et l’essoufflement chinois, la France a coiffé le bonnet d’âne mondial dans la discipline économique. Ils voient bien que le tableau clinique est sombre : dette, déficit et dépense publique à la dérive, chômage record, compétitivité déclinante, qualité du service public en recul, fleurons du secteur public à la peine, pouvoir d’achat en berne, balance commerciale déficitaire, régimes de retraite menacés. On en passe et des meilleures. S’ils sont quasi unanimes à critiquer, les Français sont-ils pour autant unanimes sur les solutions à prendre pour mieux faire ? Pas sûr. Si cela branle dans le manche, à l’Elysée, c’est aussi parce que cela vacille dans la tête des Français et que nos dirigeants politiques ont pris l’habitude de courir après ce que Jean de La Fontaine LE POINT DE VUE de François Mazon P as moins de treize ans d’enquête pour arriver à un non-lieu dans l’affaire Buffalo Grill. Avec cette conclusion des juges : « Les investigations n’ont pas permis de démontrer l’importation illégale de viande anglaise sur le territoire français. » Mais le mal était fait : après avoir vu son chiffre d’affaires chuter de 40 %, être obligé de supprimer 700 emplois, Buffalo Grill a été racheté par un fonds d’investissement en 2008. Dix ans d’enquête pour arriver à un non-lieu pour Pierre Suard, PDG d’Alcatel-Alsthom : « Tous ont passé sous silence la vraie origine de ce désastre industriel qui supprima plus de 100.000 emplois : la décision d’un juge d’instruction, qui, sans preuve et sans jugement, m’interdit du jour au lendemain de travailler pour le groupe, décision annulée dix ans plus tard par le non-lieu final », c’est ainsi que Pierre Suard concluait son point de vue dans « Les Echos », « Alcatel-Lucent : l’épilogue d’une longue agonie industrielle », le 24 avril 2015. Dirigeant d’entreprise devenu avocat, je suis très sensible à la question de la responsabilité des magistrats parce que, dans l’entreprise, il n’y a pas de pouvoir sans responsabilité. Or les magistrats qui disposent de ce pouvoir considérable d’écarter avant tout jugement le dirigeant d’un groupe de 200.000 personnes apparaissent comme une des dernières professions dont on ne peut engager la responsabilité. Dans la réalité ce n’est pas impossible mais c’est extrêmement difficile. Il existe deux voies principales : assigner Carmen faitsa révolution cubaineau Châtelet Philippe Noisette @philippenoisett appelait « l’animal aux têtes frivoles ». L’opinion publique est versatile et trompeuse. Les sondages annonçaient les Français prêts à un assouplissement du Code du travail. Le projet de loi El Khomri, retourné comme une crêpe par une bourrasque estudiantine, va se terminer par un durcissement du droit du travail. Il n’y a pas que le gouvernement qui zigzague. Il y a aussi les Français. Ils ne savent plus à quel saint se vouer. Les Français plébiscitent un ministre de gauche qui pense à droite. C’est le signe de leur désarroi face au décrochage de notre pays. Tétanisés, incertains sur la direction à prendre, ils plébiscitent un ministre de gauche qui pense à droite, espérant que, mieux qu’un autre, il saura les sauver de leurs contradictions. Tourmentés à l’idée de se faire avoir, ils soutiennent ceux qu’ils pensent être, comme eux, les perdants du système – aujourd’hui les fonctionnaires – et soupçonnent ceux qu’ils pensent en être – pas comme eux – les gagnants, les chefs d’entreprise. Ce qu’il faut faire est pourtant simple et il faut le dire aux Français : un pays moderne a deux moteurs. L’un, qui carbure à la liberté et à l’innovation, crée la richesse nationale. L’autre, qui estunrégulateurinspiréparlajusticeet l’égalité,metunepartiedecetterichesse nationale au service du bien public, l’éducation, la protection sociale, la sécurité, la santé, les services publics, l’environnement. Les Français, parmi tous les peuples, sont les seuls à ne pas voir que le deuxième moteur ne fonctionne correctement que si le premier l’alimente en énergie. Chaque fois qu’il s’agit de parier sur les entrepreneurs, surlalibertéducommerceetdel’industrie, sur la flexibilité de l’allocation des ressources, capital et travail, sur la gratification de l’innovation et du talent, sur l’ouverture au monde, ils renâclent. Ils se cabrent. Ils voudraient que le deuxième moteur se passe du premier. Ils voudraient qu’un Etat tout-puissant soit capable de remplir les deux fonctions, créer de l’énergie et la répartir avec justice. Illusion totale. Les deux moteurs sont d’essence différente. Ils sont comme le feu et l’eau. Etouffer le feu par l’eau n’est pas une bonne politique.C’estunemaladiecollectivedepays perdu. De cette maladie-là, les Français ne semblent pas être guéris. Ils ne percutent toujours pas : c’est le moteur de la liberté et de l’innovation qu’il faut d’abord rallumer. Alors seulement l’autre pourra tourner. Corneille a raison. Le mal français est très profond parce que les Français ne le ressentent pas encore. Renaud Dutreil est président de FTI Consulting France. Le pouvoir sans responsabilité des magistrats l’Etat pour fonctionnement défectueux du service de la justice et, depuis 2011, déposer plainte devant le Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Dans la première voie, il faut démontrersoitunefautelourde,soitundénide justice. Il est normal d’imposer une condition sévère pour engager la responsabilité des magistrats et éviter ainsi un raz de marée de contentieux de tous les mécontents, qui nuirait à l’image de la justice. Mais le filtre est beaucoup trop fin. Les magistrats disposent avant tout jugement du pouvoir d’écarter de fait un dirigeant. Sur 1.278 plaintes reçues en quatre ans par le CSM contre un juge, 29 ont été déclarées recevables. L’Etat est très rarement condamné sur ce fondement et, quand il l’est, c’est souvent dérisoire. Je viens de rédiger deux assignations de ce type, dont une pour un dirigeant d’entreprise renvoyé devant un tribunal pour abus de biens sociaux et qui a finalement été relaxé en appel parce que les faits, qu’il a toujours niés, étaient prescrits… Mais cette relaxe n’effacera jamais le considérable préjudice moral subi. Ni le procureur dirigeant l’enquête ni les magistrats qui siégeaient en première instance n’ont relevé la prescription. Et que l’on ne visé qui devient une piste de danse. Et puis il y a Carmen Carmen la Cubana (Luna Manzanares), qui Cubaest àla mode. Des RolConception Ch. Renshaw fait chavirer les cœurs de ling Stones à Barack Paris, Châtelet, jusqu’au José, Moreno et aussi des Obama, tout le monde veut 30 avril (01 40 28 28 40). spectateurs… Située à la son bout d’île. Le Châtelet a veille de la révolution, à la pris quelques longueurs fin des années 1950, l’action d’avance en présentant « Carmen la bruisse de l’avancée des rebelles. Mais CarCubana », adaptation aux couleurs latinas men n’en a cure : sa liberté n’a pas de prix. de l’œuvre de Mérimée et de Bizet. Elle le paiera cher. Les Cubains ont l’habiSur la scène parisienne, un immense dratude des histoires qui se finissent bien. Pas peau cubain accueille le public. Le décor, celle-ci, pourtant. lui, s’inspire d’un immeuble de La Havane où furent tournées quelques scènes du film Orchestrations rutilantes « Fraise et Chocolat » (1993). Aujourd’hui L’unedesgrandesréussitesdeceshow,dont c’est un lieu à la mode abritant un restauon pressent qu’il est fait pour tourner dans rant couru. Carmen change donc de natiole monde entier, tient aux orchestrations nalité, troque Séville pour Cuba. Mais fume rutilantes d’Alex Lacamoire. Ils sont une encore des cigares. L’histoire a été en partie douzaine de musiciens et sonnent parfois réécrite par Norge Espinosa Mendoza. On y comme un très gros big band. La danse est a introduit une dose de santeria cette relibien moins lotie : souvent répétitive, elle gion d’origine africaine avec ces costumes doit faire avec un plateau réduit et un décor blancs. Le toréador n’a pas fait le voyage : il envahissant. Il faut attendre les rappels devient ici un boxeur, El Niño (Joaquin Garpour qu’elle s’épanouisse à l’occasion d’un cia Mejias, belle présence). formidable numéro de percussions. Le metteur en scène Christopher Rens« Carmen la Cubana » reste un pur diverhaw, habitué des « musicals » (on lui doit tissement, porté par une troupe généreuse. « We Will Rock You » notamment) oscille Moins sophistiqué que les productions entre sensualité et exotisme de pacotille. Il récentes du Châtelet, ce « musical » s’inscrit distille les citations, telles ces danseuses dans la lignée de « Carmen Jones » pre« échappées » du Tropicana, le plus grand mière incursion de « Carmen » sur Broadcabaret de La Havane, mais fait mouche way. L’amour y est toujours enfant de avec des idées fortes comme ce ring improbohème, mais aussi… de la révolution. n COMÉDIE MUSICALE m’oppose pas que c’était difficile : l’étudiant en master 1 que je fus très récemment aurait été sévèrement sanctionné s’il avait fait cette faute élémentaire dans un cas pratique ! Dans la seconde voie, le justiciable peut porter plainte contre un magistrat pour faute disciplinaire. La lecture des rapports du CSM sur les résultats de ces actions est édifiante : sur 1.278 plaintes reçues en quatre ans, 29 ont été déclaréesrecevablesparleCSM,soit2 % !J’ai assisté un dirigeant d’entreprise dans la rédaction d’une plainte particulièrement motivée et documentée visant le défaut d’impartialité d’un magistrat. Nous avons reçu trois mois après une lettre lapidaire nous indiquant simplement que notre plainte n’était pas recevable parce que nous n’apportions pas suffisamment de preuves. Là aussi, l’étudiant que j’étais aurait été blâmé s’il avait confondu bien-fondé et recevabilité… Ce dirigeant est privé d’un débat contradictoire et il n’a aucun recours possible. Comment ne pas en déduire que le CSM, essentiellement composé de magistrats, veut d’abord protéger les siens ? Pour la crédibilité de la justice, cette irresponsabilité de fait doit disparaître : si un chirurgien est responsable de ses actes quand il handicape gravement un de ses patients en commettant une faute professionnelle, pourquoi un juge ne le serait pas quand sa faute a des conséquences aussi lourdes et parfois irréversibles sur un justiciable et une entreprise ? François Mazon est avocat. Carmen la Cubaine (Luna Manzanares) fait chavirer les cœurs de José, Moreno et aussi des spectateurs… Photo Théâtre du Châtelet « Mies Julie » : Strindberg renaît en Afrique du Sud Philippe Chevilley @pchevilley THÉÂTRE chômage, guerre des sexes. Dans une so ciété sous d’après August Strindberg haute tension ethnique et Transposer « MademoiAdapté et mis en scène par sociale, la fuite envisagée selle Julie » des brumes de Yaël Faber. Paris, Bouffes par les deux amants est la campagne suédoise dans du Nord (01 46 07 34 50) mission impossible. les années 1880 à celles du jusqu’au 16 avril. 1 h 30. Les trois comédiens du Karoo, région semi-désertiBaxter Theatre de l’univerque d’Afrique du Sud, au XXIe siècle, il fallait sité du Cap, Hilda Cronjé (Julie), Bongile oser. Yaël Farber, originaire du pays et qui a Mantsai (John) et Zoleka Holesi (Christine), grandi à Johannesburg, l’a fait – avec brio. sont magnifiques – d’une grâce élastique et Son « Mies Julie » à l’affiche des Bouffes du d’une intensité sans pareil. Dans un décor Nord est une réussite. Il est même étonnant dépouillé, noyé dans les fumigènes (un brin de voir à quel point la « tragédie natubruyants à l’allumage), tout commence par raliste » d’August Strindberg sur fond de un ballet hypnotique, porté par les deux rapports de classe surannés (entre maîtres musiciens-DJ en bord de scène et les chants et serviteurs) redevient d’une brûlante vaudous d’un quatrième personnage actualité sous sa plume. Car le metteur en fantôme (la grand-mère morte). scène, tout en gardant l’esprit et la trame de la pièce, l’a beaucoup réécrite. Charme vénéneux Julie est la fille d’un Boers propriétaire La diction des comédiens est précise, puisd’une ferme au nom néerlandais, « Vennen sante, cinglante. Leurs corps en sueur Plaas » (« ferme pleureuse »). John est le brillentsouslalunedesprojecteurs.Sensuavalet de ferme noir qui a grandi avec elle. lité, brutalité… on n’est guère habitué à un Christinen’estpassafiancéecommedansle jeu si physique sur nos scènes. Dommage drame originel, mais sa mère, cuisinière. Le que Yaël Farber ne poursuive pas tout du bal des domestiques auquel Julie veut partilong cette transe chorégraphiée. A la fin, le ciper est une fête du personnel qui célèbre spectacle verse un peu dans le naturalisme la fin des vingt-trois ans d’apartheid… Le jeu et la démonstration (trop de sang, d’élans de désir, de violence et de passion auquel se amoureux appuyés). Mais le magnétisme livrent Julie et John durant une nuit d’orage d’Hilda-Julie et de Bongile-John l’emporte. (qui ne veut pas éclater) prend une dimenEt l’on reste à la fin sous le choc et le charme sion sociale et politique aiguë : conflit vénéneux de cette tragédie africaine au goût encore vivace entre les Noirs et les Blancs, de rébellion et d’espoirs déçus. n Mies Julie IDEES & DEBATS // 11 Les Echos Lundi 11 avril 2016 SUR LE WEB EMIEW3, ROBOT G.O. Hitachi a présenté Emiew3, un nouveau robot semi-androïde censé pouvoir renseigner les touristes à l’approche des JO de Tokyo en 2020. http://bit.ly/1S1f1w1 « The Man Who Knew Infinity » LA CHRONIQUE de Michel Broué 17 milliards sciences BIG BLACK HOLE 17 milliards de fois la masse du Soleil : c’est ce qu’accuse sur la balance le colossal trou noir détecté au centre d’une lointaine galaxie. Un record. http://bit.ly/1Mfpjtt SCIENCES DE L’INFORMATION // Sa théorie de l’information a donné naissance à la compression numérique, capable de délivrer le maximum de données de façon la moins onéreuse possible. Il aurait eu 100 ans ce mois-ci Claude Shannon, père de l’âge numérique Yann Verdo @verdoyann S rinivasa Ramanujan ? L’un des plus stupéfiants mathématiciens de l’histoire. Indien, né en 1887 dans une famille pauvre, mort à trente-deux ans. Formé quasi seul aux mathématiques via deux livres qu’il découvrit adolescent, il comprit, devina, entrevit – on ne sait quel verbe utiliser – des résultats extraordinaires, inouïs de complexité. Lui, en créditait parfois sa déesse, Namagiri. Modeste fonctionnaire de l’administration indienne, il décida d’écrire à l’un des plus célèbres mathématiciens de l’époque, G. Hardy, professeur à Cambridge puis Oxford. Et Hardy lut ses lettres ! Il y découvrit des résultats qui « ne ressemblaient à rien de ce qu’il connaissait, et ne pouvaient qu’être justes, car personne n’aurait eu une imagination suffisante pour les inventer s’ils étaient faux ». Hardy décida de faire venir Ramanujan en Grande-Bretagne. L’histoire de l’admiration du professeur d’Oxford, athée et rigoureux, pour le petit fonctionnaire indien, mystique et extraordinairement intuitif, est un magnifique exemple de l’universalité des mathématiques – et d’humanité. La collaboration entre les deux hommes fut productive, et beaucoup de résultats de Ramanujan nourrissent les mathématiques d’aujourd’hui. Sa plus célèbre conjecture a été démontrée en 1973 par Pierre Deligne. Mais la santé précaire de Ramanujan, ses difficultés avec les contraintes de la guerre et le climat anglais aggravèrent son état, et il mourut peu de temps après son retour en Inde en 1920. « Les mathématiques de Ramanujan venaient... d’ailleurs. Nous, mathématiciens, nous demandons parfois ce qui serait arrivé s’il avait été mieux traité par la vie, éduqué et nourri », dit Manjul Bhargava, mathématicien nord-américain d’origine indienne, né en 1974, médaille Fields 2014, professeur à Princeton et en Inde. Mais le nom et l’histoire de Ramanujan (et de Hardy) vont bientôt être connus comme ils le méritent. Car Manjul Bhargava n’est pas qu’un brillant mathématicien. Il a travaillé à Hollywood, comme producteur associé, pour un film contant l’histoire de Ramanujan qui sort ce mois-ci, avec Jeremy Iron dans le rôle de Hardy. Son titre : « The Man Who Knew Infinity ». Un beau titre, non ? Michel Broué, mathématicien, est professeur à l’université Paris-Diderot. o LA PUBLICATION Origines de la vie sur terre : la piste des comètes se confirme S ommes-nous, nous les humains, des extraterrestres ? Question farfelue ? Bien au contraire ! De nombreux scientifiques pensent que la Terre a été ensemencée dans son lointain passé par les comètes et les astéroïdes, qui lui auraient apporté les briques de base du vivant. De fait, plusieurs acides aminés (constituants des protéines) et des bases azotées (composants de l’ADN et de l’ARN) ont déjà été trouvés dans les météorites. Mais un constituant clef manquait jusqu’ici à l’appel : le ribose, un sucre entrant dans la composition de l’ARN considéré comme plus primitif que l’ADN. Une belle publication dans « Science » semble avoir levé cette hypothèque. Des chercheurs de l’Institut de chimie de Nice et de l’Institut d’astrophysique spatiale ont reproduit en laboratoire, dans des conditions similaires à celles régnant dans l’espace (le vide et une température de –200 °C, notamment), le processus de formation d’une comète. Et analysé la composition de leur comète artificielle une fois celle-ci irradiée par des ultraviolets et portée à température ambiante, comme lorsqu’une vraie comète passe à proximité du Soleil. Divine surprise : le ribose faisait bien partie des sucres nés des réactions chimiques ainsi déclenchées ! — Y. V. S ans lui, nous n’aurions ni téléphone portable dans nos poches, ni albums photos sur les disques durs de nos ordinateurs, ni DVD sur les rayonnages de nos bibliothèques. Nous ne pourrions pas télécharger ou échanger nos chansons favorites sur Internet. Snapchat et les jeux vidéo ne feraient pas partie du quotidien des « millennials ». Pas de visioconférences entre cadres aux deux bouts de la planète, pas de Wikipedia pour venir à l’aide des écoliers à la veille d’un exposé, pas de paraboles pointéesverslecielpourrecevoirlessignaux des satellites... C’est peu dire que le mathématicien et ingénieur américain Claude Shannon,dontl’année2016marquelecentenairedelanaissance,comme2012avaitcélébré celle du Britannique Alan Turing, a puissammentcontribuéàfaçonnernotresociété etnosvies.« Ilestàcoupsûrl’undespionniers les plus importants de l’âge de l’information », résumelespécialistedutraitementdusignal Patrick Flandrin, de l’ENS Lyon. Malgré cette omniprésence, le père de la théorie mathématique de l’information reste méconnu du grand public. Contrairement au tombeur d’Enigma et co-inventeur de l’ordinateur, aucun film ne lui a été consacré. Il y aurait pourtant matière, tant le plus génial des ingénieurs des Bell Labs fut un être excentrique, collectionnant avec constance les hobbies bizarres (lire ci-dessous). Par un cruel coup du sort, il manqueradepeudevoirdéferlersurlemondela lame de fond d’Internet et de ces « nouvelles technologies de l’information et de la communication » dont il avait posé les bases théoriques : frappé par la maladie d’Alzheimer, il s’est éteint en février 2001 dans une maison de retraite du Massachusetts. Information et incertitude Comme pour ceux d’Alan Turing (qu’il a d’ailleurs rencontré en 1943 à Washington), c’est dans le fracas de la Seconde Guerre mondiale que s’enracinent les travaux révolutionnaires de Claude Shannon, employé luiaussicommecryptographeauservicede l’armée. L’année décisive vient un peu plus tard, en 1948, date de la publication de son article phare, « A Mathematical Theory of Communications ».Quelquesmoisplustôt, trois autres ingénieurs Bell de Murray Hill, dans le New Jersey, avaient mis au point le premier transistor. Une coïncidence dont s’émerveille encore l’un des scientifiques français les plus cités dans les sciences de l’information,ClaudeBerrou :« Que,dansle même lieu, à quelques mois d’intervalle, aient été inventés successivement le composant capabledereprésenterunevaleurbinaire,0/1, et la théorie qui allait accompagner le développement de l’informatique et des télécommunications, cela constitue à mes yeux le fait le plus marquant de la science du XXe siècle. C’est un double big bang. » L’article de 1948 a jeté les fondations sur lesquelles repose la société de l’information. « Claude Shannon a été le premier à se poser la question clef : “Qu’est-ce que l’information ?”, poursuit Claude Berrou. Il choisit deladéfinircommecequipermetdeleverune incertitude. » Un petit exemple aidera à comprendre le lien entre ces deux notions. Supposons une source capable d’émettre à chaque seconde un « 0 » ou un « 1 ». Si on règle la source de telle sorte qu’elle n’émette que des « 0 » (ou que des « 1 »), chaque nouveau signal, dont le résultat est totalement prévisible et qui ne lève donc aucune incertitude, n’apporte aucune information. Si, au contraire, la source est réglée de telle sorte qu’elle émette à chaque seconde aléatoirement un « 0 » ou un « 1 », l’information de chaque nouveau message est maximale. Ainsi définie, l’information apparaît dans la théorie de Shannon comme une notion essentiellement probabiliste. Elle devient également quantifiable. C’est d’ailleurs au mathématicien des Bell Labs que l’on doit d’avoir imposé le terme de bit, contraction Claude Shannon (1916-2001). Le bit comme unité de mesure de l’information numérique, c’est lui ! Photo Phanie 2016, Année Shannon L’Année Shannon, lancée par l’« Information Theory Society », sera marquée par une série d’événements à travers le monde, de Cambridge (Massachusetts), siège du MIT où Shannon a travaillé de 1958 à 1978, à Bombay, en passant par Ottawa, Hong Kong, Göteborg... l En France également, plusieurs événements seront organisés. Le 13 avril, le mathématicien Josselin Garnier donnera à la BNF, à l’initiative de la Société mathématique de France, une conférence intitulée « Claude Shannon et l’avènement de l’ère numérique ». De son côté, l’Institut Henri-Poincaré proposera cet automne un atelier « La théorie de l’information aujourd’hui ». l de « binary digit » (chiffre binaire), comme mesure élémentaire de l’information. Deux autres notions familières à nos oreilles d’enfants de l’ère numérique, et qui nous viennent tout droit de la théorie de Shannon, sont celles de redondance et de bruit. « En bon ingénieur des télécoms, Claude Shannon s’est demandé comment transmettre le maximum d’informations de la façon la plus efficace et la moins onéreuse possible », explique Claude Berrou. La solution consiste à la compacter, en éliminant le plus de bits inutiles. Cette compression numérique, que les spécialistes désignent par l’expression de « codage de source », a trouvé sa traduction concrète dans les formats que nous utilisons pour transmettre de l’image (JPEG), du son (MP3), etc. La compression de données vise à éliminer du message tout ce qui n’est pas utile à la transmission de l’information, redondant. Mais, en théorie de l’information, il y a redondance et redondance : l’utile et l’inutile, la bonne et la mauvaise. Cela est lié à l’autre notion héritée de Shannon, celle de bruit : tout ce qui est susceptible de parasiter l’information contenue dans un message lorsque celui-ci transite par un canal (quel qu’il soit) de la source au destinataire. La présence de bruit risquant d’altérer l’intégrité de l’information rend nécessaire une autre opération de codage, symétrique de la première et appelée le « codage de canal » ou « codage correcteur d’erreurs » ; à l’inverse de la compression, elle consiste à ajouter de la (bonne) redondance, exactementcommeondoubleunsystèmeélectronique dans un avion ou une fusée pour éviter toute panne catastrophique. Deux théorèmes de Shannon assignent des limites indépassables à la compression comme aux codes correcteurs – dans ce second cas, les « turbocodes » mis au point par Claude Berrou, et sans lesquels la téléphonie mobile ne fonctionnerait pas, s’approchent de cette asymptote théorique. Une théorie universelle Près de soixante-dix ans après avoir été formulée, la théorie de l’information n’a pas seulement donné son visage au monde moderne. Elle a aussi essaimé dans d’autres sciences. Cela tient à l’une de ses caractéristiquesessentielles,quifaitàlafoissaforceet sa limite : son universalité. Si elle s’intéresse à la quantité d’informationscontenuesdansunmessage,lathéorie deShannonfaitenrevanchecomplètement l’impassesurlaqualitédecelui-ci,sasignification – tout ce qui relève, en d’autres termes, de la sémantique. « Pour Shannon, dit plaisamment Claude Berrou, “amour” et “haine” ne sont que deux mots de cinq lettres prises dans un alphabet qui en compte vingtsix. Et les réponses aux questions “Dieu existe-t-il ?” et “Va-t-il pleuvoir sur Brest aujourd’hui ?” apportent l’une comme l’autre un bit d’information (oui/non). » Cetteindifférenceaucontenusémantique du message et au support physique de celui-ci lui permet de s’appliquer à bien d’autres domaines que la transmission de données numériques. « On pense évidemment à la génétique, avec les séquences d’ADN qui s’écrivent au moyen d’un alphabet de quatre lettres [les nucléotides A, C, G, T, NDLR] et peuvent être facilement codées en langage binaire », souligne Patrick Flandrin. « Les liens se multiplient aussi avec les neurosciences »,ajouteClaudeBerrou,quiétudieactuellement le fonctionnement du cerveau à travers le prisme de la théorie de l’information. « Un champ de recherches passionnant », commente-t-il. On veut bien le croire ! n Un génial excentrique Aux Bell Labs de Murray Hill (New Jersey), où Claude Shannon fut ingénieur de 1941 à 1972, il n’était pas rare de le voir parcourir les couloirs en monocyle, l’une de ses nombreuses et improbables passions. Féru d’échecs, il a calculé que le nombre de parties possibles autorisées par les règles du jeu était de 10120 – nombre que les joueurs connaissent encore sous le nom de « nombre de Shannon ». Amateur de jonglerie, il a consacré à cet art ancestral une ébauche d’article scientifique servant encore de base à la formalisation des mouvements ! On lui doit aussi, au début des années 1950, l’une des toutes premières réalisations concrètes des recherches alors naissantes en intelligence artificielle : sa célèbre souris électromécanique Thésée, capable de s’orienter seule dans un labyrinthe. (En 1955, Claude Shannon sera l’un des organisateurs, avec John McCarthy et Marvin Minsky, de la conférence de Dartmouth qui donnera le coup d’envoi aux travaux en IA). Une autre de ses inventions, farfelues celle-là, est la « Machine ultime », archétype des « machines inutiles » : il s’agit d’une simple boîte présentant un bouton marche/arrêt ; si l’on appuie sur « marche », une main mécanique sort de la boîte et appuie sur « arrêt »... Les génies sont parfois de grands enfants ! — Y. V. 12 // Lundi 11 avril 2016 Les Echos enquête Seine-Saint-DenisConnection Arthur Frayer-Laleix @art_frayer N e lui parlez pas d’« économie souterraine », vous risqueriez de l’agacer. Pour Sébastien Piffeteau, le viceprocureur du tribunal de Bobigny, le trafic de drogue en Seine-Saint-Denis n’a plus rien d’« informel » ni de « caché », ni de quoi que ce soit de « souterrain » comme il l’entend trop souvent. Voilà des mots qui, certes, claquent aux oreilles comme des coups de fusil et vous attirent aussi sec l’attention du public. Les termes n’ont pourtant plus rien à voir avec la réalité que le magistrat, qui dirige la division des affaires criminelles et de la lutte contre la délinquance organisée (Dacrido), observe tous les jours dans le « 9-3 ». Son bureau occupe une vaste pièce toute moquettée de gris dans les étages du palais de justice. Des dossiers attendent un peu partout. Assis à sa table, le vice-procureur en sourirait presque de ces formules toutes faites de journaliste : « La drogue est devenue un secteur d’activité à part entière dans le département. Sans l’argent du trafic, certains quartiers ne pourraient pas vivre », explique-t-il. Dans certaines cités du département le plus pauvre de France, la drogue paie les loyers,lescoursesausupermarchéetlesfactures d’électricité… Certains pousseront des cris d’orfraie. C’est pourtant la réalité d’un territoire où le chômage dépasse les 40 % chez les jeunes de moins de 24 ans, selon le rapport 2014 de l’Observatoire national des zones urbaines sensibles (Onzus). Sébastien Piffeteau et ses collègues de la Dacrido estiment à 1 milliard d’euros le chiffre d’affaires annuel de la drogue dans le « 9-3 ».Unchiffretrèslargementgénérépar la résine et l’herbe de cannabis, et dans une moindre mesure par la cocaïne, l’héroïne et le crack. Le montant équivaut à la moitié du budget du Conseil départemental de SeineSaint-Denis en 2015 (2,3 milliards d’euros), deux fois le total du RSA (446 millions d’euros) versé aux familles les plus en difficulté de la collectivité. « La plupart des jeunes gens que nous jugeons ne voient pas où est leproblème de vendredeladrogue. C’est assez sidérant. Ils sont nombreux à dire que c’est le seul débouché économique », constate Nicolas Blot, l’un des deux magistrats à présider la 13e chambre correctionnelle du tribunal de Bobigny, la chambre spécialisée dans les affaires de stupéfiants. Un ancien vendeur de shit de Bondy, rencontré autour d’un thé à la menthe à l’automne 2015, explique la fatalité du deal dans le département : « Dans nos quartiers, on peut s’en sortir de trois façons : l’école, le foot ou le deal… Mais, bon, on n’est pas tous Einstein ou Zidane… » « Economie de subsistance » De fait, le cannabis est devenu, en SeineSaint-Denis, une réalité économique aussi vitale que mortifère. Car si on ne meurt pas d’overdose de shit, beaucoup de morts violentes, souvent par arme à feu, sont liées au contrôle du marché. A la mairie de Sevran, il y en a un qui alerte depuis des années sur l’immixtion de l’argent du cannabis dans l’économie réelle. Stéphane Gatignon, quarante-six ans, est maire de la ville, depuis 2001. La commune a quadruplé sa population en quarante ans pour atteindre 50.000 habitants aujourd’hui. A la fin des années 2000, la ville est devenue l’une des plus importantes plaques tournantes de la drogue en Ile-de-France. Les quartiers des Beaudottes et de Rougemont étaient connus dans toute la région par la qualité de leur résine. Dans un livre coup de poing publié en 2011, « Pour en finir avec les dealers » (Grasset), l’édile a mis en garde contre les dérives de cette « économie de subsistance » dont l’un des signes les plus visibles serait la multiplication des paiements en argent liquide. A l’époque, dans le centre commercial de la ville, Beau Sevran, « beaucoup de magasins faisaient de gros chiffres d’affaires en liquide ». En France, les paiements en espèces représentent 55 % de l’ensemble des transactions, selon un rapport du Trésor public de 2012. A Sevran, « la part des sommes payées en cash était bien plus importante », estime le maire. Intervention de policiers de la CSI en 2011, après des échanges de tirs entre bandes rivales se disputant le marché de la drogue dans la Cité Basse à Sevran. Photo Ludovic/RÉA SOCIÉTÉ // Dans certaines cités du département, l’argent de la drogue paie les loyers, les courses au supermarché et les factures d’électricité… A elle seule, cette économie de moins en moins souterraine générerait un chiffre d’affaires annuel de 1 milliard d’euros dans le « 9-3 ». Certains bailleurs sociaux fermeraient les yeux sur la provenance de l’argent des loyers. Dans son livre, Stéphane Gatignon s’étonne de la « légèreté » avec laquelle certains d’entre euxacceptent « des sommes de l’ordre de 30.000 euros en liquide pour “retard de loyer” en sachant pertinemment d’où vient cet argent… » D’autant que la loi française, à l’époque, interdit les versements en liquide de plus de 3.000 euros. Depuis le 1er septembre 2015, ce plafond est passé à 1.000 euros. 700 transactions par jour pour un chiffre d’affaires pouvant atteindre 25.000 euros. Un bon « four » – un point de vente dans le jargon des vendeurs –, tourne à 20.000 euros par jour de chiffre d’affaires et emploie une vingtaine de personnes. Une fois les salaires versés aux petites mains et la marchandise remboursée (le prix du kilo de résine de cannabis tourne autour de 2.200 euros, selon l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies [OFDT]), le « gérant » du point dégagerait 10.000 euros de bénéfice net. « La plupart des jeunes gens que nous jugeons ne voient pas où est le problème de vendre de la drogue. Ils sont nombreux à dire que c’est le seul débouché économique. » NICOLAS BLOT Magistrat au tribunal de Bobigny 700 transactions par jour Après l’intervention répétée des forces de police à Sevran au début des années 2010, le gros du commerce de drogue s’est déporté dans les communes et les départements voisins. Sans rien changer au fond du problème. « A Sevran, l’intensité du deal est aujourd’hui à 35 % de ce qu’il était à l’époque », estime Stéphane Gatignon. Sur le mur de son bureau, Sébastien Piffeteau, le vice-procureur, a punaisé une grande carte de la Seine-Saint-Denis. Depuis longtemps, les points de vente sont identifiés. Le magistrat fait glisser son index sur la ligne figurant le boulevard périphérique parisien, limite physique entre la capitale et la petite couronne : « Les principaux points de vente de cannabis sont aux portes de Paris et près des stations de RER. » Il y a les cités Soubise et EmileCordon dans le vieux Saint-Ouen (le VSO), le quartier Zola-Arago plus au sud de la commune ; le quartier de la Capsulerie à Bagnolet ; la cité des 4.000 à La Courneuve ; La Noue à Montreuil ; les Beaudottes à Sevran ; les Mille-Mille à Aulnaysous-Bois… La cité du Clos Saint-Lazare, à Stains, est connue de longue date pour commercialiser l’héroïne. La ville de SaintDenis et la cité Gabriel-Péri, elles, sont confrontées à la vente de crack depuis quelques années. Selon la Dacrido, les points les plus d y n a m i q u e s e n r e g i s t r e n t j u s q u’à D Les points à retenir trafic de drogue •n’aLeplus rien d’« informel » ni de « caché » en Seine-SaintDenis. Dans certains quartiers il est même devenu un secteur d’activité à part entière. C’est la triste réalité d’un territoire où le chômage dépasse les 40 % chez les jeunes de moins de 24 ans. Selon les estimations des juges, la vente de stupéfiants générerait 1 milliard d’euros de revenus annuels dans le « 9-3 ». Presque la moitié du budget du Conseil départemental de SeineSaint-Denis en 2015. L’un des signes les plus visibles de cette économie parallèle serait la multiplication des paiements en argent liquide. • • • Unguetteur,celuiquiprévientdel’arrivée de la police, touche de 50 à 60 euros la journée. Un vendeur, celui qui effectue la transaction, gagnera entre 80 et 100 euros. Même salaire pour le réapprovisionneur chargé d’alimenter le point de vente en produits. Pour tous ces postes, le salaire est fixe etconnudèsledébutdelajournéedetravail. « Avec souvent, le kebab du midi offert », précise le chef de la Dacrido, comme un équivalent aux tickets repas de l’économie légale. Le « gérant », le responsable d’un point de vente, engrange, lui, au minimum, plusieurs centaines d’euros, son salaire dépendant du produit des ventes de la journée. Comme dans l’économie légale, le « business » a ses métiers en tension. « Les gérants ont du mal à recruter des vendeurs car ils sont très exposés en cas d’arrivée de la police », explique Corinne Goetzmann, la seconde magistrate à présider la 13e chambre correctionnelle. A l’inverse, les postes de guetteur, souvent occupés par des mineurs, servent de premières expériences dans le « business ». Des « stages » pour se faire la main en quelque sorte. Nathalie Barbier, ancienne bâtonnière et avocate depuis 1989 au barreau de Bobigny, a observé l’évolution du trafic en vingtcinq ans : « La population jugée pour stupéfiants a beaucoup rajeuni. Au début des années 1990, les prévenus avaient 35-40 ans, maintenant ils ont tout juste 18 ans. » Dans les cités Soubise et Emile-Cordon, à Saint-Ouen, on voit de jeunes garçons sans emploi venir du Val-de-Marne et du Val-d’Oise proposer leurs services pour officier comme guetteurs à la journée. Soldes et promotions Les trafiquants pratiquent aussi les offres commerciales comme n’importe quel autre secteur d’activité : « Ils vont faire –30 % sur la cocaïne ou proposer deux barrettesdeshitpourleprixd’une »,détailleStéphane Gatignon, le maire de Sevran. Du fait d’un marché du cannabis aujourd’hui très concurrentiel, beaucoup de réseaux ont travaillé la qualité du produit vendu. Le taux de THC (ce qui provoque les effets psychoactifs) n’a cessé d’augmenter, passant de 8 % au milieu des années 2000 à plus de 20 % aujourd’hui, notamment grâce à une production d’herbe génétiquement modifiée produite sous serre aux Pays-Bas, dont la plus connue est appelée Amnesia. Lemarchédoitaussifairefaceauxcontractionsdel’économieofficielle.Aprèslacrisede 2008,unepartiedesclients« appartenantaux classes moyennes » se sont « paupérisés », comme le note l’OFDT dans son rapport 2015 : pour s’adapter, les dealers ont mis à disposition des « doses de plus en plus fractionnées, quel que soit le produit, pour être vendues à des prix plus accessibles ». L’embauche s’en estaussiressentie.« Lessalairesdespetitstrafiquants ont baissé après la crise des “subprimes”.S’ilsnel’acceptaientpas,d’autresderrière étaient prêts à prendre leur place », explique le maire de Sevran. Face à un marché très structuré, la justice peine à apporter une réponse efficace. La 13e chambre de Bobigny ne juge, le plus souvent, que des sans-grade du trafic qui retourneront fissa sur le « ter-ter » (le terrain) sitôt leur affaire jugée. Lors des quelques grosses affaires, l’essentiel des avoirs financiers échappe aux juges. « Parfois, un trafiquant aura ouvert une sandwicherie en banlieue. Mais il ne sera propriétaire que du fonds de commerce, jamais des murs », déplore Sébastien Piffeteau. « On saisit alors une broche à kebabetquelquesfrigos.Ilyenapourquelques centaines d’euros tout au plus. » L’essentiel de l’argent file à l’étranger, au Maghreb notamment. Corinne Goetzmann, la présidente de la 13e chambre, se désole : « Il nous faudrait plusdemoyensd’enquête,maislacoopération internationale n’est pas du tout efficace. De ce côté-là, il y a encore beaucoup à faire. » n Lundi 11 avril 2016 Les Echos , // 13 Budget de l’Etat 2015 : 372,6 milliards d’euros // PIB 2014 : 2.132,4 milliards d’euros (à prix courants) // Plafond Sécurité sociale : 3.218 euros/mois à partir du 01-01-2016 // SMIC horaire : 9,67 euros à partir du 01-01-2016 // Capitalisation boursière de Paris : 1.196,9 milliards d’euros (au 06-01-2016) // Indice des prix (base 100 en 1998) : 127,95 en décembre 2015 // Taux de base bancaire : 6,60 % à partir du 15-10-2001 // Taux de chômage (BIT) : 10,2 % au 3e trimestre 2015 // Dette publique : 2.103,2 milliards d’euros (fin du 3e trimestre 2015) Les chiffres de l’économie EN FRANCE À L’ÉTRANGER LA PHOTO DU JOUR POLLUTION DES PASTILLES POUR LES VÉHICULES PROPRES EN JUILLET UKRAINE DÉMISSION DU PREMIER MINISTRE ARSENI IATSENIOUK La ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal, a indiqué dimanche que le dispositifdespastillesautorisantlacirculation auxvéhicules« propres »lorsdespicsde pollution serait mis en place à partir du 1er juillet. « Ceux qui ne l’auront pas, quand les maires décideront de la circulation restreinte, ne pourront pas rouler ces jours-là », a ajouté la ministre. Annoncé en juin 2015, le dispositif devait initialement être instauré à compter de janvier. Le Premier ministre ukrainien, Arseni Iatseniouk, vivement critiqué notamment pour le retard pris dans la mise en œuvre de réformes, a annoncé dimanche à la télévision ukrainienne avoir démissionné de son poste. « J’ai décidé de quitter ma fonction de Premier ministre de l’Ukraine », a-t-il déclaré dans un message diffusé à la télévision ukrainienne et cité par l’agence de presse Interfax-Ukraine. La celluledjihadistedémantelée àBruxellesvisait ànouveauParis MÉDIAS VALLS TENTE D’ÉTEINDRE LA POLÉMIQUE SUR LES VISAS REFUSÉS PAR L’ALGÉRIE INDE PLUS DE CENT MORTS LORS D’UN FEU D’ARTIFICE Farouk Batiche/AFP Le journal français « Le Monde » a « porté atteinte au prestige et à l’honneur » du président algérien Abdelaziz Bouteflika « de manière gratuite », a affirmé dimanche le Premier ministre algérien pour justifier le refus d’un visa à un journaliste du « Monde » devant couvrir la visite de Manuel Valls. Ce dernier a de son côté tenté de clore la polémique en jugeant que « (s) es messages étaient passés » et qu’il fallait désormais se « tourner vers l’avenir ». Un incendie provoqué par un feu d’artifice mal maîtrisé a fait plus de cent morts dans la nuit de samedi à dimanche dans un temple du sudouest de l’Inde, où des milliers de familles étaient massées pour le spectacle. Des centaines de personnes ont été blessées, pour certaines grièvement brûlées, dans cet incendie dans le temple hindou de Puttingal Devi dans la ville côtière de Paravur (Kerala), lors de ces célébrations liées au Nouvel An hindou. GRÈCE DES DIZAINES DE MIGRANTS BLESSÉS À LA FRONTIÈRE AVEC LA MACÉDOINE RELIGION À ARGENTEUIL, PLUS DE 200.000 PÈLERINS ONT ADMIRÉ LA « SAINTE TUNIQUE DU CHRIST » Plusde200.000personnessontvenues admirer la tunique qu’aurait portée Jésus dans les heures précédant sa mort, a annoncé le recteur de la basilique d’Argenteuil (Val-d’Oise) dimanche, au dernier jour de l’ostension de cette relique. Le vêtement, qui figure parmi les trois grandes reliques de la Passion, avec le suaire d’Oviedo et le linceul de Turin, est exposé depuis fin mars dans la basilique d’Argenteuil. PARIS-ROUBAIX VICTOIRE SURPRISE DE L’AUSTRALIEN MATHEW HAYMAN L’Au s t r a l i e n M a t h e w H ay m a n , 37 ans, a créé la sensation dimanche dans Paris-Roubaix, la « reine des classiques » cyclistes, dont il a remporté la 114e édition, riche en rebondissements. Hayman a devancé au sprint le Belge Tom Boonen, privé d’une 5e victoire historique, le Britannique Ian Stannard et le Belge Sep Vanmarcke au bout des 257,5 kilomètres. Le Suisse Fabian Cancellara, triple vainqueur de la course, a été définitivement retardé sur chute. Bulent Kilic/AFP CULTURE LA FRANC-MAÇONNERIE S’EXPOSE À LA BNF A partir de ce mardi et jusqu’au 24 juillet, la Bibliothèque nationale de France consacre à la franc-maçonnerie une exposition. Quelque 450 pièces (manuscrits, livres rares, objets rituels, peintures, films...) sont présentées, témoignages de l’histoire complexe et contrariée de ces fraternités initiatiques nées à Londres dans leur forme moderne il y a bientôt 300 ans (en 1717) et implantées en France dès 1725. Mohamed Abrini, complice de Salah Abdeslam, sous les verrous. Des dizaines de migrants ont été blessés dimanche à Idomeni lorsque la police macédonienne a tiré des gaz lacrymogènes contre un groupe de migrants qui tentait de forcer la barrière à la frontière gréco-macédonienne, a indiqué un responsable de Médecins sans frontières. Certains migrants auraient été blessés « par des balles en plastique », accusation rejetée par la police macédonienne. TCHAD FORTE PARTICIPATION À L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE Les Tchadiens ont voté en nombre dimanche pour élire leur président parmi 13 candidats, dont le chef de l’Etat, Idriss Déby Itno, qui brigue un cinquième mandat après vingt-six ans de pouvoir sans partage. Les bureaux de vote ont ouvert peu après 7 heures (6 heures GMT) pour le premier tour du scrutin et doivent fermer à 18 heures (17 heures GMT). Nomades, militaires etréfugiésontvotédèssamedi.Leprésident actuel, Idriss Déby Itno, est le grand favori du scrutin. PÉROU KEIKO FUJIMORI GRANDE FAVORITE DE L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE LesPéruviensontvotédimanchepourle premier tour de l’élection présidentielle, avec Keiko Fujimori comme grande favorite malgré le passé controversé de sonpère,dansunclimatperturbéaulendemain d’attaques meurtrières de l’exguérilla maoïste. Les bureaux de vote ontouvertà8 heures(13 heuresGMT)et ont fermé huit heures plus tard. Mohamed Abrini, qui était l’homme le plus recherché d’Europe a été placé sous mandat d’arrêt samedi. Au lendemain de son arrestation, il a reconnu qu’il était le troisième homme présent lors de l’attentat à l’aéroport de Zaventem. Photo AFP Massimo Prandi [email protected] neldanslequartierpopulairede Rosengård, à Malmö. Les enquêteurs belges le soupçonnent d’être l’individu qui s’adresse brièvement au kamikaze qui s’est fait exploser dans une station du métro de Bruxelles, Khalid El Bakraoui. Quant à Mohamed Abrini, le plus gros poisson pris dans le filet tendu vendredi par les forces de l’ordre belges, il a été « inculpé de participationauxactivitésd’ungroupe terroriste, d’assassinats terroristes et de tentatives d’assassinats terroristes » dans le dossier des attaques du 22 mars à Bruxelles, a annoncé dimanche le parquet fédéral belge. L e mystérieux troisième homme de la tuerie de l’aéroport de Bruxelles du22marsadésormaisunnom. Il s'agit de Mohamed Abrini, l’ami d’enfance des frères Abdeslam,quiaétécomplicedu plus jeune des deux, Salah, dans l’organisation des massacres parisiens du 13 novembre dernier. Le terroriste islamiste belgo-marocain de 31 ans a été interpellé vendredi après-midi lors d’un raid éclair, en pleine rue, dans la commune bruxelloise d’Anderlecht. Avec lui ont fini sous les verrous cinq autres hommes au terme d’une opération de police complexe. Le plus « intéressant » parmi ces cinq autres terroristes présumés est le Suédois Osama Krayem, 23 ans, un passé de petit crimi- AUJOURD’HUI 14 15 14 Brest Caen Rouen 15 Tours 15 Poitiers 15 Limoges 19 Bayonne 16 Brive avec 19 Reims 17 19 Strasbourg 18 23 Perpignan Retrouvez la meilleure info météo sur TV - MOBILES - INTERNET 6/20 11/20 8/14 19 8/16 8/15 21 Grenoble MERCREDI 7/15 9/19 18 Nice 18 Montpellier MARDI 3/19 21 Lyon 21 Avignon 18 Toulouse 6/17 4/17 Belfort Dijon 19 ClermontFerrand 8/16 19 Metz 19 19 Nancy Troyes 14 Bourges qui avançait à grands pas qu’ils ont finalement décidé dans l’urgence de frapper Bruxelles », explique le parquet fédéral belge dans un communiqué. Les enquêteurs ont retrouvé les plans de l’attaque prévue à Paris lors des perquisitions qui ont suivi l’arrestation d’Abrini. Le centre commercial de la Défense était visé, ainsi qu’une association catholique conservatrice. Le repentir du BelgoMarocain est cependant pris avec des pincettes par certains experts, pour qui Mohamed Abrini pourrait mentir pour protéger le reste du réseau. En attendant, des proches de Salah Abdeslam et de Mohamed Abrini les encouragent à parler. A la sortie de la prison de Bruges où est incarcéré le premier, son père a déclaré à Europe 1 qu’il espère « que tout le monde va parler ». n LA MÉTÉo 20 Lille 18 Amiens Paris 14 Orleans 14 Nantes Bordeaux Le Belgo-Marocain est également accusé en France d’avoir apporté un soutien logistique aux tueurs du 13 novembre à 17 13 Rennes 19 Progression rapide de la traque Paris. Plusieurs sources prétendent qu’Abrini aurait déjà commencé à collaborer avec la justice. Abrini aurait avoué être le troisième homme de l’aéroport de Bruxelles, qui, à la différence de ses deux complices, ne s’est pas fait exploser. Il aurait expliqué que les attaques de Bruxelles ont été décidées dans l’urgence en raison de la progression rapide de la traque de la cellule islamiste dont il faisait partie, après l’arrestation de Salah Abdeslam. Les attentats dans la capitale belge auraient représenté une sorte de repli par rapport aux projets du groupe, qui préparait d’autres tueries en France. « Le parquet fédéral confirme qu’il ressort de plusieurs éléments de l’enquête que l’objectif dugroupeterroristeétaitdefrapper à nouveau la France et que c’est pris de court par l’enquête 12/21 9/15 Marseille 19 Bastia 25 Ajaccio 9/19 10/15 JEUDI 9/19 12/19 14/20 lachainemeteo.com AILLEURS AMSTERDAM CE JOUR 8/17 MARDI 10/15 MERCREDI 9/16 ATHÈNES 12/20 14/24 15/26 BERLIN BRUXELLES 7/11 10/19 10/16 8/17 10/19 9/16 DUBAI 26/29 27/31 29/33 FRANCFORT 7/15 10/18 12/16 HONGKONG 23/25 22/24 24/25 ISTANBUL LONDRES 14/15 10/14 13/17 7/16 13/20 7/16 MADRID 6/11 7/12 6/14 MILAN 11/21 12/19 14/19 MOSCOU 6/12 4/14 6/16 NEW YORK RIO DE JANEIRO 7/11 27/29 7/12 27/30 5/10 27/29 12/15 SAN FRANCISCO 12/16 12/15 SHANGHAI 14/18 16/22 17/24 SINGAPOUR 28/32 29/32 30/32 SYDNEY 16/24 18/22 17/22 TOKYO 11/16 6/15 12/19 TORONTO 3/7 6/19 -0/5 7/19 -1/5 8/15 ZURICH Avec la smartflower™ POP, commercialisée par EDF ENR en France, chacun peut devenir acteur de sa propre énergie. En suivant la course du soleil, cette fleur, aux pétales photovoltaïques, peut alimenter un foyer de 4 personnes* tout au long de l’année. Notre avenir est électrique. Et il est déjà là. edf.fr L’énergie est notre avenir, économisons-la ! * soit 3 400 kWh par an à Lyon (hors eau chaude et chauffage). EDF 552 081 317 RCS Paris, 75008 Paris – Photo : Laurent Chéhère. Image non contractuelle. IL EXISTE UNE FLEUR QUI PRODUIT DE L’ÉLECTRICITÉ Lundi 11 avril 2016 www.lesechos.fr L’application du groupe Tencent a conquis 700 millions de personnes. // P. 24 DEVISES EUR/GBP 0,8086 EUR/JPY 1,2354 EUR/CHF 1,0877 GBP/USD 1,411 USD/JPY 1,0844 USD/CHF 0,9537 TAUX EONIA -0,334 LIFFE EURIBOR 3 MOIS -0,247 OAT 10 ANS 0,3777 T-BONDS 10 ANS 1,7215 INDUSTRIE & SERVICES ALIMENTATION DERNIÈRE HEURE Les prix agricoles découplés des prix à la consommation. Airbus privéde crédits export britanniques,français etallemands // P. 16 ET L’ÉDITORIAL DE FRANÇOIS VIDAL PAGE 8 IMMOBILIER Construction de logements : Hollande veut muscler la reprise. // P. 17 TRANSPORT Les routiers étrangers en France seront payés au SMIC. // P. 17 Martine Robert [email protected] Fred Dufour/AFP SHANDONG RUYI Pourquoi le chinois veut récupérer Sandro et Maje. // P. 18 DCNS Le constructeur naval à l’offensive pour livrer des sous-marins à la Norvège. // P. 19 REED L’organisateur de Salons et les antiquaires s’écharpent sur la Biennale. // P. 20 HIGH-TECH & MÉDIAS VIVENDI La multinationale pose la première pierre d’un groupe de télévision « latin ». // P. 21 ET « CRIBLE » PAGE 34 INTERNET Certains clients de l’avionneur européen, qui ont passé commande grâce à des prêts bancaires garantis par les Etats, risquent de ne pas pouvoir prendre livraison de leurs appareils. Photo Airbus NUMÉRO 23 Plusieurs pays ont suspendu leur soutien aux ventes de l’avionneur, après la découverte d’irrégularités. De plus en plus sollicitée, la CNIL veut élargir ses prérogatives. // P. 22 L’affaire de la chaîne de la TNT est devenue une source d’inspiration du législateur. // P. 22 PME & RÉGIONS CENTRE Sephora Bruno Trévidic [email protected] et Anne Bauer @annebauerbrux La Cosmetic Valley se connecte à la beauté 3.0. // P. 25 FINANCE & MARCHÉS BANQUE Des baisses d’effectifs plus modérées en France en 2015. // P. 27 BANQUE Crédit immobilier : les banques espagnoles condamnées. // P. 28 BOURSE Vers une nouvelle baisse des résultats des entreprises américaines à Wall Street. // P. 29 DETTE Mozambique : les investisseurs dans les filets des « tuna bonds ». // P. 30 LES ÉCHOS BUSINESS CARNET // P. 33 SUR DANS « LA CHRONIQUE BOURSE » À 12H ET 17H30 DU LUNDI AU VENDREDI Art :l’empire Bouvier toujours plus écorné Airbus privé d’aides à l’exportation au Royaume-Uni, en France et en Allemagne : telle est la situation inédite dans laquelle se retrouve le groupe européen, à la suite de l’ouverture d’une enquête préliminaire au Royaume-Uni sur des irrégularités dans des demandes de crédit export. Après Londres lundi dernier, Paris et Berlin ont en effet décidé de ne plus garantir certains crédits finançantdesventesd’Airbusàl’exportation, pour la durée de l’enquête. Une décision révélée par l’agence Reuters, mais qui semblaitattendue,sachantque80 %desdossiers garantis par l’agence britannique ECGD le sontaussiconjointementparseséquivalents français Coface et allemand Euler Hermes, chacunapportantsacautionauproratadela part de l’avion fabriqué dans son pays. « Nous ne sommes pas surpris, affirmait-on vendredi au siège d’Airbus. C’est la procédure normale, sachant que les agences de crédit export travaillent ensemble. Nous espérons que le problème sera résolu rapidement. » Selon Airbus, qui a lui-même alerté les autorités britanniques, l’avionneur aurait omis d’indiquer le rôle joué par des « consultants » sur certains contrats. Or la réglementation britannique, particulièrement sourcilleuse depuis une série de scandales de commissions occultes sur des contrats d’armement, fait obligation d’indiquer nonseulementl’identitédeséventuelsintermédiaires, mais aussi le montant et l’objet des commissions et rémunérations versées. En France et en Allemagne, ces détails doivent également être fournis aux autorités, mais seulement si elles en font la demande. Convaincre de sa bonne foi Airbus va donc devoir tout mettre sur la table pour convaincre de sa bonne foi le Serious Fraud Office britannique, chargé de l’enquête préliminaire. Mais, en attendant, certains de ses clients, qui ont passé com- mande grâce à des prêts bancaires garantis par les Etats français, britannique et allemand, risquent d’avoir à refaire leur plan de financement, sous peine de ne pas pouvoir prendre livraison de leurs avions. Et ceux qui comptaient sur ce coup de pouce des Etats européens pour boucler à moindres frais leurs projets de financement devront patienter ou réviser leurs plans. Airbus s’efforce de rassurer en soulignantquelescréditsexportnereprésentent plus, aujourd’hui, que 6 % de ses livraisons, contre de 30 % à 40 % en 2009, au pire de la crise financière qui avait asséché les crédits bancaires. Cependant, rien qu’en 2015, le montant des crédits garantis par la Coface pour des ventes d’Airbus s’élevait tout de même à plus de 1,2 milliard de dollars, pour des clients aussi divers qu’Emirates, Air China, Turkish Airlines, China Southern, Korean Airlines, Thai Airways… Heureusement pour Airbus, son principalconcurrent,Boeing,estluiaussiprivédes crédits export de l’ExIm Bank, à la suite d’un bras de fer politique entre démocrates et républicains. Une situation qui dure depuis juillet et qui aurait déjà fait perdre à Boeing plusieurs contrats d’avions et de satellites. n Le géantjaponais dupneu Bridgestone en passedereprendre Speedy Philippe Bertrand [email protected] Speedy pourrait reprend la nationalité japonaise, selon l’expression de « Capital Finance ». La publication de Groupe Les Echos spécialisée dans le capital-investissement indique dans son dernier numéro que la chaîne de centres auto serait entrée en négociations exclusives avec Bridgestone, le numéro un mondial des pneumatiques. SpeedyaappartenuaugroupeKwikFit,propriété du japonais Itochu jusqu’en 2011, date de son rachat par son management et son président actuel, Jacques Le Foll, appuyé parMCBCapitalPartners(entitéde« private equity » de Mauritius Commercial Bank). « Aucune information ne filtre quant à la valorisation de l’exploitant de centres d’entretien automobile, mais le prix évoluerait néanmoins sous la barre des 100 millions », écrit « Capital Finance ». « La motivation principale de Bridgestone ne repose pas sur les performances financières de Speedy [4,6 millions d’euros d’excédent brut d’exploitation en 2015, NDLR], mais davantage sur sa proprestratégied’intégrationverticalesurlemarché tricolore », confie encore un proche du dossier à l’hebdomadaire spécialisé. Extension des services Cinq ans après sa reprise par celui qui a lancé Toys’R’Us en France, la chaîne, qui compte 476 points de vente (pour moitié intégrés et pour moitié franchisés), est toutefois en voie de redressement. Son chiffre d’affaires a atteint les 280 millions d’euros en 2015, en hausse de 2 %. Son excédent brut d’exploitation (Ebitda) est repassé dans le vert, à 4,6 millions d’euros. « Nous visons les 10 millions dans les deux à trois ans », expliquait récemment Jacques Le Foll aux « Echos ». Grâce, notamment, à l’extension de ses services : systèmes de climatisation, révisions complètes dites « constructeur », remplacement des courroies de transmission, électronique embarquée, organes de dépollution. Le rachat par Bridgestone marquerait la fin d’un autre projet : le rapprochement avec le concurrent Feu Vert, un moment envisagé. n Cette fois, c’est fait : quelques mois après celle de Paris, la Pinacothèque de Singapour ferme. Moins d’un an après son ouverture. Pourquoi une telle précipitation ? Officiellement, c’est un fiasco de fréquentation : le musée n’a pas trouvé son public. Officieusement, c’est plutôt une nouvelle pierre de l’empire édifié par Yves Bouvier, impliqué dans l’un des plus gros scandales sur le marché de l’art, qui s’écroule. Le roi des ports francs, premier locataire de celui de Genève, propriétaire de celui de Luxembourg, est en effet associé dans cette Pinacothèque à Marc Restellini, le fondateur du modèle parisien, dont le concept était de monter des expositions grâce à des prêts de collectionneurs. Opérateur aussi du port franc de Singapour,oùsontstockéesdenombreuses œuvres d’art, Yves Bouvier avait vu dans les ambitions culturelles du gouvernementsingapourienunedoubleopportunité : doper le business du port franc voisin ; mais, surtout, valoriser les œuvres exposées en leur offrant une légitimité muséale. Comme l’homme d’affaires suisse(résidentsingapourien)nesecontente pas de louer des mètres carrés de port franc mais joue aussi les marchands d’art, le musée était un moyen supplémentaire d’accroître son réseau, tout en contribuant à faire monter la cote de certaines œuvres et en enregistrant ainsi de substantielles plus-values. Une ardoise salée C’est en 2008 qu’Yves Bouvier met en relation Marc Restellini avec les autorités singapouriennes. Il devient actionnaire de la société Art Heritage Singapore, créée pour gérer cette Pinacothèque inaugurée cinq ans plus tard, en mai 2015, avec « Le Mythe Cléopâtre », déjà montrée à Paris. Quand, à l’automne dernier, on apprend les difficultés financières de la Pinacothèque de Paris – elle a vu trop grand, avec le deuxième lieu ouvert en 2011 à côté du premier espace inauguré en 2007 à la Madeleine –, Marc Restellini persiste à Singapour, où il lance en janvier l’exposition « Pressionism » sur les graffitis. La Pinacothèque de Singapour ferme à son tour, quelques mois après celle de Paris. Pourtant, vendredi dernier, la Pinacothèque de la ville-Etat ferme à son tour, en laissant, comme à Paris, une ardoise salée à ses prestataires. Arthemisia Group, l’organisateur du « Mythe de Cléopâtre », a intenté un procès à Art Heritage Singapore pour une facture de 435.000 euros non réglée, tandis que l’agence Mediatropy réclame 110.000 dollars pour un mur interactif. Le jugement devait être rendu ces jours-ci, mais Arthemisia craint l’annonce d’une faillite de la Pinacothèque qui lui laisserait de lourds impayés. Difficile de ne pas voir dans tout cela le désengagement d’Yves Bouvier, accusé à Monaco et à Singapour d’escroquerie par le milliardaire russe Dmitri Rybolovlev. Le 22 mars, la Haute Cour de justice de Singapour a rejeté la demande du Suisse de suspendre la poursuite civile déposée contre lui à Singapour par l’oligarque russe. n Imaginechina L’ogre WeChat décomplexe la Chine 16 // Lundi 11 avril 2016 Les Echos INDUSTRIE &SERVICES Lesprixagricoles découplés desprixà la consommation l L’Observatoire des prix et des marges publie son rapport annuel. l Toutes les baisses ne sont pas répercutées aux consommateurs. l Les marges des distributeurs diminuent encore légèrement. à suivre Il a dit ALIMENTATION Fréquentation étrangère record en 2015 TOURISME — La France a conservé son rang de première destination touristique mondiale l’an dernier, avec un total d’arrivées de visiteurs internationaux record, à 84,5 millions, en hausse de 0,9 % par rapport à 2014. Ce résultat, communiqué vendredi dernier, eut été meilleur sans les attaques terroristes. Par ailleurs, la France a bénéficié d’un afflux de touristes asiatiques. Pour la première fois, elle a accueilli plus de 2 millions de visiteurs chinois. a Plus d’informations sur lesechos.fr/industrie-services Récupération réussie d’une fusée du californien SpaceX ESPACE — La société californienne SpaceX a réussi pour la pre- mière fois vendredi, après cinq tentatives, à faire poser en douceur le premier étage de sa fusée Falcon 9 sur une barge dans l’océan Atlantique. Son dirigeant, Elon Musk, s’est félicité du succès de l’opération : « Je pense que c’est une bonne étape pour l’avenir des vols spatiaux, car cela réduira les coûts. » Ce succès pourrait redistribuer les cartes sur le marché du lancement de satellites, dominé notamment par Arianespace. L’italien Prada voit sa rentabilité de nouveau reculer en 2015 LUXE — Prada a vu son bénéfice net reculer de 26,5 %, à 331 millions d’euros en 2015. Il s’agit du mauvais résultat depuis cinq ans du groupe de luxe italien. Le chiffre d’affaires est resté stable à 3,5 milliards d’euros, grâce à l’Europe et au Japon. En Asie, notamment en Chine, il a chuté de 16 % à taux constants. Patrizio Bertelli, le patron de Prada, a indiqué que la maison avait « mis en œuvre une profonde révision de tous les processus opérationnels », dont les résultats « seront visibles déjà dans les prochains mois ». Alibaba va développer le rugby en Chine PHILIPPE CHALMIN Président de l’Observatoire de la formation des prix et des marges données ne sont pas disponibles. La marge nette des distributeurs n’est connue que pour 2014. Quant aux industriels, les données ne sont que sectoriellesetremontentà2013.Raison pour laquelle le gouvernement veut les contraindre à tous publier leurs données par le biais du projet de loi Sapin 2… Mais l’Observatoire donnetoutdemêmedesindications utiles. Dans les données de cadrage de son rapport, il indique : « La nouvelle baisse des prix agricoles en 2015 paraît une nouvelle fois n’avoir été transmise que partiellement par l’aval industriel et/ou commercial. » Pour les produits carnés, par exemple, la baisse des prix à la production, notamment pour le porc, est liée à l’embargo sur la Russie. L’Observatoire note, là, que « le maillon industriel a […] généralement transmis la baisse du coût ». De son côté, la marge brute du rayon boucherie des supers et hypers progresse légèrement, mais pas la marge nette (voir ci-dessous). Une analyse peu rassurante Danslelait,lesprixdelaproduction ont dégringolé de 15 % à cause de la baisse de la demande mondiale et de la surproduction ailleurs en Europe. Les prix à la consommationn’ontbaisséquede1 %.L’Observatoire montre que pourtant la marge nette 2014 des magasins a diminué, en raison de la hausse desfraisdepersonnel,maisausside la progression de 3 % du prix « sor- tie industrie »…Toutes les baisses ne sont pas répercutées. Au final, Philippe Chalmin livre uneanalysepeurassurantepourles professionnels. « Le monde agricole vient de connaître une véritable “révolution culturelle” avec la disparition quasi totale des mécanismes d’encadrement des marchés qui, pendant un demi-siècle, avaient contribué à stabiliser les prix européens. […] La plupart des prix européens sont désormais en prise directe avec lesmarchésmondiaux. »Unedéconnexion des prix à la consommation, mais aussi du seul marché français. ( Lire l’éditorial de François Vidal Page 8 fournisseurs vont investir pour 10 milliards de dirhams (912 millions d’euros) au Maroc dans le but d’y construire un « écosystème industriel », a indiqué le ministre marocain de l’Industrie. « Ce projet stratégique à lui seul va donner 50.000 nouveaux emplois », s’est félicité Moulay Hafid Elalamy. L’investissement vise à densifier l’intégration locale du constructeur automobile. Bertrand Guay/AFP AUTOMOBILE — Renault et ses ÉNERGIE — Deux jours après son AG, le fabricant de tubes sans soudure a lancé vendredi son augmentation de capital d’environ 1 milliard d’euros. Sumitomo et bpifrance souscriront finalem e n t 5 1 4 m i l l i o n s d ’O R A , à un prix d’action sous-jacente de 11 euros, comme prévu. La part ouverte au public, 480 millions, sera effectuée au prix de 2,21 euros, représentant une décote de 62,6 % par rapport au cours de la veille. Le titre a perdu 0,63 % vendredi, à 6,28 euros. Vallourec Vallourec a lancé sa recapitalisation « La sphère agricole et la sphère alimentaire fonctionnent de plus en plus comme deux univers aux logiques différentes. » Pour les magasins, tous les rayons ne sont pas rentables La boucherie, un rayon déficitaire SPORT — Le géant chinois de l’e-commerce Alibaba a signé dimanche un partenariat avec World Rugby afin de développer le rugby en Chine. Alisports, filiale d’Alibaba, doit prendre en charge la refonte complète des bases du rugby en Chine. L’entreprise va mettre en place un programme d’entraînement et d’éducation, diffusera des contenus de World Rugby sur des plates-formes Internet et organisera des tournois avec World Rugby. Shutterstock Renault : 900 millions d’euros investis au Maroc « Sur une longue période dans un régime de concurrence […], personne ne s’en met plein les poches. » En conclusion de l’avant-propos du cinquième rapport de l’Observatoire de la formation des prix et des marges, qui doit être publié ce lundi et que « Les Echos » ont consulté, son président, Philippe Chalmin, émet un jugement de Salomon très politique. Pour autant, le document pointe une tendance lourde et préoccupante : « L’écart est net en termes de prix et la relation de plus en plus complexe entre les prix agricoles et ceux des produits achetés par le consommateur », indique l’économiste. Globalement, 2015 a été marquée par une nouvelle baisse moyenne de 2,4 % des prix agricoles, qui suivait la baisse de 5,3 % enregistrée en 2014. Seuls les fruits et légumes, ainsi que les œufs, ont été relativement épargnés. L’élevage bovin laitier a subi, lui, une véritable chute, de 15 %. « La baisse s’observe également pour les prix des produits des industries alimentaires, qui diminuent de nouveau de près de 2 % en 2015 », note le rapport. Seule exception : les pâtes alimentaires. Pour autant, les prix à la consommation sont restés stables, à +0,5 %. Que s’est-il donc passé entre les champs et les rayons des supermarchés ? Malheureusement, toutes les Pour la viande, selon les espèces, les prix à la production ont baissé en 2015 de 1,4 % à 7,2 %. Trois raisons : l’embargo sur la Russie pour le porc, la baisse de la demande et la crise du lait qui a envoyé plus de vaches laitières à l’abattoir. Parallèlement, les prix à la consommation sont restés stables. Pour autant, l’analyse des marges nettes montre une baisse pour l’abattage (à 10 centimes le kilo) et que la distribution perdait en 2014 2 euros pour 100 de ventes au rayon boucherie. Le lait : chute des prix à la production, marge nette 0 en magasin Malgré la forte baisse de 15 % des prix à la production, en 2015 les prix à la consommation n’ont baissé que de 1 %. L’Observatoire de la formation des prix et des marges note que « l’indicateur de marge brute des transformateurs augmente » et que « l’indicateur de marge brute en grandes surfaces présente également des hausses ». En 2014, la marge nette des magasins a diminué, devenant nulle (0,1 %) en raison de la hausse de 3 % du prix « sortie industrie ». Pierre Verdy/AFP Shutterstock Philippe Bertrand [email protected] La charcuterie : un rayon rentable pour les hypers et les supers En 2014, la marge nette des rayons charcuterie des grandes surfaces a augmenté, passant à 5,7 % du chiffre d’affaires. En libre-service, cet étal emploie peu de personnel. Et tous les produits vendus ne sont pas fabriqués avec du porc français. En 2015, les producteurs ont subi une crise sans précédent à cause de l’embargo sur la Russie. Mais l’Observatoire des prix ne note qu’une petite baisse sur la viande de porc frais et le jambon cuit. INDUSTRIE & SERVICES // 17 Les Echos Lundi 11 avril 2016 Lesroutiers étrangers enFranceseront payésauSMIC Constructiondelogements : Hollandeveutmusclerlareprise l L’avantage fiscal Pinel aux investisseurs locatifs est prolongé jusqu’à fin 2017. l Pour doper la construction à proximité des quartiers en rénovation urbaine, l’Elysée veut aussi étendre la TVA à taux réduit. IMMOBILIER Myriam Chauvot [email protected] Le nouveau régime prévaudra également dans le cadre du transport international. Photo Shutterstock TRANSPORT La mesure, prévue dans la loi Macron, entrera en vigueur au 1er juillet. La mise en œuvre s’annonce complexe. Lionel Steinmann @lionelSteinmann C’est une petite révolution que le secteur du transport routier guettait depuis des mois : à compter du 1 e r juillet, les camionneurs étrangers amenés à opérer sur le sol français devront appliquer le noyau d u r d e l a r é g l e me n tation sociale française, et notamment le SMIC. Le gouvernement en a précisé ce samedi par décret les modalités pratiques. La mesure concerne essentiellement la pratique du cabotage. Le terme désigne la possibilité qu’ont les transporteurs polonais, bulgares ou espagnols venus livrer des marchandises en France d’effectuer trois opérations de transport sur le marché domestique dans un délai de sept jours avant de rentrer chez eux. Jusqu’à présent, ces opérations se faisaient dans les conditions sociales du pays d’origine, notamment au niveau du salaire, ce qui permettait à ces entreprises de proposer des tarifs nettement inférieurs à ceux de leurs concurrents français. Lutter contre la concurrence déloyale Désormais, les employeurs seront tenus d’appliquer dès leur entrée dans l’Hexagone les règles sociales françaises, et notamment le salaire minimum. Les charges sociales, elles, resteront celles du pays d’origine. Le nouveau régime prévaudra également dans le cadre du transport international : sur un Madrid-Paris, les règles françaises s’appliqueront à partir du franchissement de la frontière. Ce ne sera pas le cas pour les poids lourds qui ne feront que passer par la France. Cette mesure avait été insérée dans la loi Macron afin de « renforcer la lutte contre la concurrence sociale déloyale », avait expliqué à l’époque le secrétariat d’Etat aux Transports. Mais le gouvernement a tardé pour publier le décret d’application, car la mise en œuvre s’annonce complexe. Pour les entreprises, tout d’abord. Un routier polonais passant trois jours en France sera durant ce laps de temps sous un régime de salaire, mais aussi de congés différents. Et les comptables étrangers ne seront pas les seuls à avoir la migraine : de nombreux transporteursfrançaisontouvertdes filiales en Pologne ou au Portugal pour rester compétitifs à Bruxelles va regarder de près cette initiative. L’Allemagne a déjà mis en place un dispositif similaire. l’international. Ils dénonçaient, ces derniers mois, les difficultés de mise en œuvre. « Les entreprises sont toutes équipées de logiciels de géolocalisation très précis, tempère un expert. Cela facilitera les calculs. » Mais le casse-tête est aussi du côté des pouvoirs publics, qui devront s’assurer que les variations de salaire sont bien appliquées par des entreprises basées à Barcelone ou à Bucarest. Le gouvernement prévoit pour cela des contrôles au bord de la route, mais aussi jusqu’à dix-huit mois a posteriori, feuilles de paie à l’appui. Dernière difficulté : s’assurer que la Commission européenne, qui regarde de très près cette initiative, n’y verra pas une entrave à la libre circulation des travailleurs. Paris peut s’appuyer sur l’Allemagne, qui a mis en place un dispositif à peu près similaire. n AVIS FINANCIERS BNP Paribas L1 SICAV de droit luxembourgeois – Classe OPCVM Siège social : 33, rue de Gasperich, L-5826 Hesperange Registre de Commerce et des Sociétés du Luxembourg n° B 32.327 Au vu des performances de 2015-2016, le Conseil d’administration a décidé de ne pas payer de dividendes pour les compartiments suivants le 15 avril 2016 : Code ISIN Compartiment Classe Coupon n° LU0186252887 Safe Defensive W4 Classic-DIS 16 LU0186252291 Safe Neutral W4 Classic-DIS 16 LU0186252531 Safe Dynamic W4 Classic-DIS 16 Ces coupons sont déclarés sans valeur. Le Conseil d’administration La forte reprise actuelle du marché immobilier, qui s’est accélérée depuis janvier avec le renforcement du prêt à l’accession à la propriété et la baisse continue des taux d’intérêt, aurait pu satisfaire François Hollande. Mais le président de la République veut aujourd’hui une reprise plus rapide du BTP et vient d’annoncer de nouvelles mesures pouramplifierlerebonddel’immobilier. « La construction d’un logement crée deux emplois et la rénovation dans l’ancien crée un à plusieurs emplois », a-t-il justifié, lors de la visite, vendredi, d’un programme immobilier du promoteur Nexity, en construction à Romainville (Seine-Saint-Denis). Le Pinel gardera son nom La mesure la plus grand public annoncée est la prolongation d’un an, jusqu’au 31 décembre 2017, du très avantageux régime Pinel d’investissement locatif dans le neuf. Rappelant que la mise en place de ce régime fiscal avait permis aux promoteurs « une hausse de 45 % des ventes aux investisseurs en 2015, soit 50.000 ventes », François Hollande a insisté, dans son discours en fin de visite, sur la priorité donnée à une stabilité du cadre fiscal. « On ne change pas une formule qui marche. Pour Emmanuelle Cosse [la ministre du Logement, NDLR], le principal est peut-être de ne pas donner son nom au Pinel et de le laisser vivre », a-t-il ironisé. Interrogé par « Les Echos » sur le maintien ou non, en 2017, de la clause « ascendant-descendant » du Pinel, qui permet de réduire ses impôts tout en louant à ses enfants ou ses parents, le président de la République a répondu que Le président de la République veut une reprise plus rapide du BTP et vient d’annoncer de nouvelles mesures pour amplifier le rebond de l’immobilier. Photo Ian Langsdon/AFP « l’important est d’inscrire cette mesure dans la durée, sans la changer ». Cécile Duflot avait qualifié cette clause de « cadeau fait aux riches »… Avec le maintien des caractéristiques actuelles du Pinel (selon les assurances de François Hollande), son boom ininterrompu depuis mars 2015 devrait donc se poursuivre l’an prochain. Parallèlement, les achats en accession à la propriété, qui étaient tombés à un plus bas historique en 2015, remontent en flèche depuis le renforcement du prêt à taux zéro (PTZ), en janvier. « Désormais, 90 % des ménages français y sont éligibles. 19.000 PTZ ont été signés au premier trimestre 2016, soit +110 % par rapport au premier trimestre 2015, a révélé François Hollande, et notre objectif est d’en distribuer 120.000 en 2016, ce qui correspond à la création de 50.000 emplois. » Cela au prix d’un effort financier important puis- Les loyers encadrésen région parisienne en2018 L’encadrement des plus de 400 communes concernées pourrait être opérationnel pour fin 2018. En vigueur à Paris depuis 2015, l’encadrement des loyers se prépare sur l’ensemble de l’agglomération parisienne. L’Observatoire des loyers de l’agglomération parisienne (Olap), qui calcule les loyers médians parisiens sur lesquels s’appuie le préfet pour fixer les loyersderéférenceannuels,adécidé de demander l’agrément pour l’agglomération, a indiqué le ministèreàl’AFPjeudisoir.« Lecourrierde demande au ministère sera envoyé la semaine prochaine, nous devrions recevoir l’agrément d’ici à l’été, confirme Geneviève Prandi, à l’Olap. Il faut ensuite deux années pleines de collecte pour fiabiliser les données, nous devrions être opérationnel pour unencadrementd’iciàlafinde2018. » Hausse des ventes L’Olap prendrait ainsi le même chemin que les bailleurs privés. « A Paris, actuellement, nombre de particuliers bailleurs vendent dès que leurs appartements locatifs se libèrent,pouracheterau-delàdupériphérique, où les loyers ne sont pas encadrés, témoigne Fabrice Abraham, directeurgénéralduréseaud’agents immobiliers Guy Hoquet. Nous avons enregistré, au premier trimestre 2016, une augmentation de 12 % de nos mandats de vente de bailleurs. » L’Olap aura achevé en 2017 son travail actuel de découpage de l’agglomération parisienne (plus de 400 communes) en zones de loyers homogènes, sur lesquelles il calculera des médianes de marché. « Ce ne sera pas un zonage par commune, elles seront découpées et agrégées entre elles, précise Geneviève Prandi. Par exemple, Montreuil sera divisé en deux et la partie aux loyers bas pourrait être rattachée à la même zone que Saint-Denis. » Neuilly, aux loyers homogènes et élevés, sera un cas à part, sans doute une des rares communes à constituer une zone à elle seule, hormis une petite partie aux loyers moins élevés, qui rejoindrait la même zone que Boulogne-Billancourt. A Paris, l’observatoire a un autre chantier : le calcul de nouvelles médianes pour l’actualisation annuelle des loyers de référence (à moins que le préfet ne décide de les laisser inchangés une année donnée). Les premiers loyers de référence parisiens sont parus en août 2015. La mi-année étant peu pratique, l’administration étudie la possibilité (et la faisabilité juridique) de caler leur sortie annuelle sur l’année calendaire, mais, « à ce stade, la réflexion reste en cours », indique Geneviève Prandi. Reste une autre question en suspens : l’issue des recours contentieux déclenchés l’an dernier par les opposants à l’encadrement. — M. C. qu’« un PTZ a un coût moyen pour l’Etat de 16.000 euros, a-t-il poursuivi. Mais c’est un investissement pour la construction ». Une TVA réduite Toujours pour accélérer le mouvement, le président a annoncé un nouveau soutien à l’accession à la propriété. « Aujourd’hui, les logements situés à moins de 300 mètres des quartiers prioritaires de la politique delaville[les quartiers dégradés objets d’une rénovation urbaine, NDLR] bénéficient, pour leur construction, d’un taux de TVA réduit à 5,5 %. J’ai demandé à la ministre du Logement de voir comment passer très rapidement ce périmètre à 500 mètres », a annoncé le président. La bande de 500 mètres avait été ramenée à 300 mètres il y a quelques années sous la pression de Bercy, qui cherchait des recettes fiscales. Les promoteurs avaient perdu ainsi nombre d’acheteurs modestes. Le périmètre initial est donc rétabli. Sur le front de la mobilisation du foncier public, le projet de foncière regroupant les terrains des ministères et administrations, afin de faciliter leur cession et de construire des logements, avance. « Thierry Repentin [le délégué interministériel à la mixité sociale, NDLR] est chargédepréfigurercettefoncière,qui sera créée d’ici à la fin de l’année », a déclaré François Hollande, qui a, dans la foulée, fait un point sur l’avancement des aides aux HLM. Pas de nouvelles mesures sur la rénovation énergétique, la dernière étantencoretrèsrécente :« Depuisle 1er mars,lecréditd’impôtdetransition énergétique est cumulable avec l’écoprêt à taux zéro », a rappelé François Hollande. Au final, le discours présidentiel n’a donc oublié aucun acteur delaconstructionetlesannoncesde Romainville sonnaient comme une entrée en campagne. n AVIS FINANCIERS Société anonyme au capital de 34 207 664 euros Siège social 30, avenue Charles de Gaulle 92200 Neuilly sur Seine 562 018 002 R.C.S. Nanterre L’Assemblée Générale Mixte des actionnaires de Gaumont se tiendra le mardi 3 mai 2016 à 10 h 30 à l’Hôtel Pershing Hall 49, rue Pierre Charron à Paris (75008) L’avis de réunion comportant l’ordre du jour et les projets de résolution relatifs à cette Assemblée Générale a été publié au Bulletin des Annonces Légales Obligatoires n° 37 du 25 mars 2016. Il est accessible sur les sites internet www.gaumont.fr et www.journal-officiel.gouv.fr L’avis de convocation relatif à cette Assemblée Générale est publié au Bulletin des Annonces Légales Obligatoires n° 44 et dans le journal Petites Affiches (Hauts-de-Seine) du 11 avril 2016. Il est disponible sur les sites internet www.gaumont.fr et www.journal-officiel.gouv.fr Tous les documents relatifs à l’Assemblée Générale sont tenus à la disposition des actionnaires, dans les délais légaux, au siège social et sur le site internet de Gaumont www.gaumont.fr 18 // INDUSTRIE & SERVICES Lundi 11 avril 2016 Les Echos Pourquoi lechinois ShandongRuyi veutrécupérer SandroetMaje l Le roi du textile chinois sait tout faire dans l’industrie du textile, sauf bâtir rapidement une marque internationale. l La reprise des griffes françaises va lui permettre d’acquérir des positions dans la mode. TEXTILE 3 QUESTIONS À EMMANUEL GROS Cofondateur de la banque d’affaires B&A, responsable de la zone Chine Asie-Pacifique Alain Ruello — Correspondant à Pékin Négociation exclusive L’affaire n’est pas encore conclue, mais Shandong Ruyi est entré en négociation exclusive avec les propriétaires du groupe français, qui se porte bien. SMCP a réalisé un chiffred’affairesde675millionsd’euros l’année dernière, en progression de 11 % à périmètre et taux constants, et dégagé une marge opérationnelle de 15,8 %, dans la moyenne de l’habillement. Si le roi du textile chinois est prêt à débourser 1,3 milliard, c’est donc bien parce que ces chiffres donnent confiance, malgré un endettement assez élevé. Mais c’est aussi, et surtout, parce qu’il va pouvoir faire un saut quantique en valeur ajoutée. Les marques françaises ? « On ne les achète pas qu’avec de l’argent », a confié Qiu Yafu, le président de Shandong Ruyi, au site d’information réputé de Shanghai The Paper. Avec 13 usines qui fabriquent du textile, des champs de coton, des ateliers de conception et Racheter des griffes occidentales est l’une des recettes gagnantes pour séduire les Chinois de la classe moyenne, avide de consommation. 3.000 points de vente, l’intéressé pourrait se contenter de sa situation. Mais il lui manque l’essentiel : des marques reconnues internationalement !« Ruyisaittrèsbienfabriquer du tissu, mais, dans le textile, la technologie n’est pas le différentiel concurrentiel principal. Il leur manque le design et la gestion d’une marque », confirme Min Guangya, spécialiste de la vente en détail du textile en Chine. CettequêteduSaint-Graalnedate pas d’aujourd’hui. En 2007 déjà, Shandong Ruyi faisait état dans des documents boursiers de cet impératif pour dégager de meilleures marges, malgré une technologie de production de pointe. Le chinois n’est pas resté les deux pieds dans le même sabot depuis : en devenant actionnaire du japonais Renown trois ans plus tard, il a récupéré des marques de prêt-à-porter connues dans l’archipel nippon. Suivront RoyalRuyietIndios.Dequoisefaire un petit nom. Difficile de créer une marque haut de gamme, reconnaît Qiu Yafu, le savoir-faire chinois compte encore des années de retard par rapport aux pays occidentaux. « Luxe abordable » Avec normalement 80 % du capital de SMCP bientôt dans ses mains, Shandong Ruyi fait une partie du chemin pour se positionner sur le segment du « luxe abordable » : des vêtements de bonne facture, mais accessibles, et des griffes occidentales. C’est a priori la recette gagnantepourséduirelescentaines de millions de Chinois de la classe moyenne, avide de consommation. La mode à la française en général, et le chic parisien en particulier, conservent en Chine une aura développée. Reste que les milieux financiers demeurent prudents sur ce rachat. Moody’s a ramené sa note sur SMCP à « incertain », faute de précision sur l’évolution de la structure du capital de la société, de ses capacités d’emprunt et des objectifs stratégiques. Le futur actionnaire a bien pris soin de préciser qu’il ne toucherait pas à l’ADN de Sandro, Maje et Claudie Pierlot, dont les équipes de création resteront à Paris. Un gage de pérennité. n Design : Ma Ke, la griffe de la première dame chinoise Faute de designers, les marques textiles chinoises puisent leur inspiration dans les défilés lors des Fashion Weeks, quand ce ne sont pas leurs sous-traitants qui leur proposent des modèles inspirés de ceux des griffes étrangères pour lesquelles ils fabriquent, explique Min Guangya, spécialiste de la vente en détail du textile en Chine. Pourtant, quelques noms ont réussi à percer, comme Liwai (« exception » en chinois), une marque de haute couture qui habille Peng Liyuan, la première dame chinoise, depuis une dizaine d’années. Ma Ke, la petite main derrière cette collection, a créé une autre griffe, Wu Yong (« inutile » en chinois), reconnue. « Je suis assez confiant dans la capacité de Ma Ke à se faire un nom dans le monde. D’abord parce qu’elle continue à progresser, ensuite parce que le gouvernement veut exporter la culture chinoise », estime Min Guangya. ADongguan, lestemps difficiles d’un atelier familial Alors que les grands sous-traitants chinois misent sur des marques étrangères pour se relancer, les petits fabricants sont à la peine. Bâtiment vétuste, trottoir d’une propreté relative, fils électriques qui pendent…Situéeaumilieud’unerue piteuse de Dongguan, ville-préfecture de 8 millions d’âmes dans le delta de la rivière des Perles, l’atelier textile de Deng Fei* illustre à merveille les heurts et malheurs de l’industrie manufacturière chinoise. Ici, pas d’accueil « high-tech » comme chez DJI, le leader mondial des drones grand public situé à quelques encablures de là, au cœur de Shenzhen, capitale de la « hightech » du pays. On est loin aussi des centainesdemillionsqueShandong Ruyi est prêt à investir pour se faire un nom dans le luxe abordable. Pour pénétrer dans les locaux, il faut pousser une lourde porte en fer, grimper aux 3e et 4e étages d’un immeuble ouvert aux quatre vents, et faire avec le bruit incessant des métiers à tisser. Quant aux ouvriers, on les chercherait presque. « Avant, ils étaient une quarantaine à l’assem- DR Pour compenser la hausse des salaires, les machines ont pris la place des ouvriers. L’atelier a remplacé une partie des ouvriers par des machines pour pallier l’augmentation des coûts. blage. Ils ne sont plus que quatre », témoigne cet entrepreneur, débarqué un jour de 1991 de Chongqing, la mégapole de l’ouest du pays. Longtemps prospère grâce à sa main-d’œuvre aussi travailleuse que pas chère, la province du Guangdong a bénéficié des années durant des vagues de délocalisations opérées par les pays occidentaux. Aujourd’hui, la fête est finie. « On a de plus en plus de mal à pren- 3.500 YUANS Le coût mensuel minimum d’une petite main du textile en Chine aujourd’hui, contre 2.200 à 2.500 yuans en 2010. dre des commandes. Notre chiffre d’affaires est passé de 1,3 million à 800.000 yuans en quelques années », se lamente Deng Fei, dont l’atelier se consacre à la fabrication de pulls. Inflation salariale La cause du mal est connue : l’inflation salariale. En 2010, une petite main du textile coûtait entre 2.200 et 2.500 yuans par mois. Actuellement, c’est 3.500 yuans au mini- mum, témoigne-t-il. Autre chiffre parlant : un pull rapporte au mieux 6 yuans, contre 10 yuans à l’époque. Nombre de concurrents ont décidé d’aller s’installer en Asie du Sud-Est. Deng Fei, lui, a décidé de rester. Un de ses amis a entrepris de déménager sa petite entreprise au Cambodge. Ce qu’il en a retenu ? « Les Cambodgiens sont plus paresseux que les Chinois et en plus, amener les matières premières coûte cher. » Pas question donc de partir. Mais pas question non plus de fermer boutique. La solution ? Remplacer la main-d’œuvre par des machines. Et encore, pas les plus modernes. Compte tenu de ses moyens limités, l’atelier familial s’est « contenté » de 18 machines chinoises d’ancienne génération de marque Cixing, à raison de 130.000 yuans pièce. On est loin du dernier cri japonais ou allemand, mais au moins, cela permet de faire face, les emprunts ayant été remboursés, estime Deng Fei. Tenir, les machines le peuvent vu qu’elles tournent 24 heures sur 24, quand un ouvrier, lui, ne dépasse pas dix heures par jour. — A. R. (à Dongguan) * Son nom et son prénom ont été modifiés à sa demande. DR « LesChinoisn’ont pasle savoir-faire pourdévelopper une marque » Fred Dufour/AFP Qui connaît Shandong Ruyi ? Les acheteurs professionnels de Hugo Boss ou d’Armani évidemment, puisque le numéro un chinois du textile compte parmi les fournisseurs de ces grandes marques de prêt-à-porter masculin. Ceux d’Ermenegildo Zegna aussi, pour les mêmes raisons. Mais au-delà des spécialistes du secteur ? Peu de monde a priori. Gagner en notoriété, c’est d’ailleurs l’un des grands défis de cette entreprise de 43 milliards de yuans – soit environ 5,8 milliards d’euros – de revenus. Un défi de taille, auquel les dirigeants sont en passe d’apporter un début de réponse avec le rachat de SMCP, connu au travers de ses trois marques phares : Sandro, Maje et Claudie Pierlot. En 2011, le fonds Fung Heritage Brands des frères Fung de Hong Kong, qui ont fait fortune dans le textile, avait ouvert la voie en rachetant le chausseur Robert Clergerie, le maroquinier Delvaux, puis Sonia Rykiel. Propos recueillis par A. R. 1 En quoi la prise de contrôle de Sandro, Maje et Claudie Pierlot par Shandong Ruyi est-elle significative ? Ce type de marques aiguise les appétits d’acquéreurs chinois qui présentent touslemêmeprofil.Historiquement, ce sont des sous-traitants textiles, qui travaillent les matières premières. Ils sont proches des groupes d’Etat, mais aujourd’hui souffrent de la hausse des coûts de production et de la pression de leurs donneurs d’ordre. Ils doivent donc chercher de l’oxygène, car ils sont pris en tenaille. « Les sous-traitants textiles chinois souffrent de la hausse des coûts de production et de la pression de leurs donneurs d’ordre. » 2 Comment s’y prennent-ils pour compenser la baisse des commandes ? Une des solutions consiste à acheter un de ses donneurs d’ordre justement. Une autre est d’acquérir une marque reconnue internationalement, comme dans le cas de Shandong Ruyi. Car c’est l’une des grandes faiblesses de la Chine : à quelques exceptions près – Huawei dans les téléphones, Alibaba dans le commerce électronique ou DJI dans les drones grand public –, les industriels chinois n’ont pas le savoir-faire pour se faire un nom. L’autre solution pour trouver de nouveaux relais de croissance, c’est de se positionner sur un secteur encore peu ou pas développé en Chine et de combler ce vide de marché. 3 C’est le cas du luxe dit « abordable » ? Le segment du luxe abordable fait défaut en Chine. Le secteur du très haut de gamme, avec le luxe, y est présent, même s’il souffre actuellement. En bas de l’échelle, on trouve le « fast retail », lui aussi très bien représenté avec des marques comme Zara ou Uniqlo. Un secteur qui, à l’inverse, se porte bien. Entre les deux, il n’y a pas grand-chose. C’est typiquement ce que cherche un groupe comme Shandong Ruyi avec les marques Sandro, Maje et Claudie Pierlot. n INDUSTRIE & SERVICES // 19 Les Echos Lundi 11 avril 2016 DCNS à l’offensivepourlivrer dessous-marinsà laNorvège DÉFENSE AUTOMOBILE Le constructeur naval est présélectionné avec l’allemand TKMS pour fournir des Scorpène. Le groupe Ningbo investit 1 milliard de dollars dans des rachats à l’étranger. Le groupe français attend aussi une réponse des Australiens en juin. Alain Ruello [email protected] — Correspondant à Pékin Anne Bauer @annebauerbrux « L’équipe France », le concept cher au ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, pour défendre les entreprises françaises de défense à l’exportation, s’est engagée dans une nouvelle compétition. Cap au Nord, où la Norvège a annoncé qu’elle présélectionnaitdeuxcandidatspourle remplacement de sa flotte de sousmarins : le français DCNS (3 milliards d’euros de chiffre d’affaires, plus de 12.000 salariés) et son concurrent allemand ThyssenKrupp Marine Systems (TKMS). Le PDG de DCNS, Hervé Guillou, a promis un « engagement sans faille des autoritésfrançaisespourcoopérerdelafaçon la plus étroite avec les autorités norvégiennes afin de répondre aux besoins spécifiques de sa marine ». La Norvège prépare le remplacementd’uneflottedesixsous-marins de la classe Ula de construction allemande, entrés en service entre 1989 et 1992. Sans donner de précision sur le nombre de bâtiments souhaités, la ministre de la Défense, Ine Eriksen Søreide, a annoncé que le gouvernement fera une recommandation « dans le courant de l’année », le choix final revenant au Parlement. Pour minimiser ses coûts, Oslo se déclare ouvert à une coopération avec la Pologne, qui prévoit aussi le remplacement de trois de ses sous-marins, voire avec les Pays-Bas, mais aucune négociation n’a encore été concrétisée. DCNS propose ses sous-marins à propulsion conventionnelle Scorpène, dont il a déjà vendu quatorze exemplaires à l’exportation : deux Voitureautonome : la Chinevise la poleposition DCNS a déjà vendu quatorze de ses sous-marins à propulsion conventionnelle Scorpène à l’exportation, au Chili, à la Malaisie, à l’Inde et au Brésil. Photo Mychele Daniau/AFP naviguent pour le compte du Chili, deux pour la Malaisie. Le premier des six Scorpène vendus en 2005 en transfert de technologie à l’Inde entrera en service à la fin de l’année, tandisquelederniercontratobtenu en 2009 au Brésil pour quatre bâtiments construits dans le pays est retardé par les difficultés économiquesdupays.Pouraméliorerlarentabilité de l’arsenal de Cherbourg, DCNS, revenu à l’équilibre cette année, a besoin d’exporter. Même si la commande par la marine française de six sous-marins nucléaires d’attaque Barracuda, à livrer entre 2017 et 2030, lui assure un socle minimum d’activité. Pistes au Canada et au Qatar DCNS attend ainsi avec impatience le résultat de l’appel d’offres lancé par l’Australie, pour 12 sous-marins sur quelque trente ans. Le gouvernement devrait choisir la meilleure offre des trois concurrents, DCNS, TKMS et le groupement japonais Mitsubishi-Kawasaki, d’ici à fin juin. Si le calendrier est respecté. Afin de devenir le champion européen du naval de défense comme il le souhaite, le groupe français mise donc surtout sur ses navires militaires. Les pistes sont nombreuses mais toutes très disputées. DCNS espère être sélectionné sur un nouvel appel d’offres australien pour un programme de 9 nouvelles frégates. De même, le groupe se bagarre au Canada, qui songe à s’équiper d’une quinzaine de bateaux de guerre à l’horizon 2020. Autres pistes, le Qatar, qui veut acquérir des frégates fortement armées, tandis que l’Arabie saoudite fait miroiter une commande de cinq corvettes Gowind. Mais, sur tous ces marchés, la concurrence entre constructeurs européens est sans pitié. Qu’il s’agisse de Fincantieri au Qatar, de BAE en Australie ou en Arabie saoudite ou de TKMS, elle ne favorise guère la croissance des marges. n Les chiffres clefs 14 SOUS-MARINS Le nombre d’exemplaires exportés par DCNS, dont 10 en transfert de technologie. 58,4 MILLIONS D’EUROS Le profit dégagé par DCNS en 2015, pour 3,03 milliards de chiffre d’affaires. Un retour à l’équilibre après 347,3 millions de pertes en 2014. L’exportation a représenté 50 % de l’activité du groupe en 2015. L’automobile chinoise met le turbo sur les véhicules verts – électriques ou hybrides –, mais elle compte aussi faire la course en tête dans les technologies de conduite autonome, l’un des axes de recherche les plus en pointe dans le secteur. On ne compte plus les annonces qui s’inscrivent de façon plus ou moins formelle dans les grands dessins stratégiques fixés par le pouvoir à Pékin. Dernier exemple en date, l’équipementier Ningbo Joyson Electronic vient d’annoncer deux acquisitions pour plus de 1 milliard de dollars : celles de l’américain Key Safety Systems, qui développe notamment un mécanisme anticollision, et de l’allemand TechniSat Digital, spécialisé, lui, dans les systèmes de navigation. Avec 7.000 salariés et des clients prestigieux, comme GM ou Mercedes, Ningbo n’est pas un petit joueur. Il est loin d’être le seul à s’intéresser au sujet, à tel point que l’automobile autonome risque d’occuper le devant de la scène du prochain Salon de Pékin, à la fin du mois. BAIC Motor, l’un des grands constructeurs locaux, prévoit d’y présenter une réalisation. Un véhicule estampillé de la marque Chang’an doit en principe rallier la manifestation depuis la mégapole de Chongqinq, à 2.000 kilomètres de la capitale. L’industriel table sur 2025 pour disposer d’une voiture entièrement prête. Passé sous le contrôle du chinois Geely, Volvo, le fleuron suédois de la voiture, est pressé lui aussi : il veut mener en Chine une expérimentation impliquant jusqu’à une centaine de véhicules en conduite autonome, dans les conditions les plus réelles possibles. Reste à trouver une municipalité prête à jouer le jeu. Volonté politique La Chine, explique Zhang Zhiyong, un spécialiste du secteur, est en retard par rapport aux grands pays automobiles. Mais la volonté politique est claire : les technologies liées à l’automatisation des véhicules sontparfaitementfléchéesdans les grands plans Made in China 2025 et Internet + de montée en valeur ajoutée de l’industrie. Quelle que soit leur origine, les industriels savent que les fonds ne manqueront pas pour prendre ce virage et qu’ils pourront faire leurs emplettes à l’étranger, à l’image de Ningbo. A ce jour, deux véhicules autonomes made in China existent.Lepremier,leHongqiHQ3, est issu des travaux de recherche de l’Université de la défense et du groupe FAW. A son actif, un parcours de 286 kilomètres sur l’autoroute qui relie Changsha à Wuhan en trois heures et vingt-deux minutes. Prévu en 2018, le prochain modèle (Hongqi H7) incorporera des fonctions dignes d’un James Bond. Le constructeur promet par exemple que la voiture pourra être appelée depuis un téléphone mobile ou qu’elle se garera toute seule. L’autre réalisation, on la doit à Baidu. Le « Google chinois » a réalisé ses premiers tests en décembre dernier, avec BMW. Il investit beaucoup d’argent dans l’intelligence artificielle et multiplie les dépôts de brevets dans ce domaine clef, a récemment déclaré son président et directeur général, Robin Li, en marge de la dernière Assemblée nationale populaire. n AVIS FINANCIERS ConvoCation ASSEMBLÉE GÉNÉRALE MIXTE Société anonyme au capital de 112 966 652,03 € Siège social : 35, rue de la Gare 75019 Paris 582 074 944 RCS Paris du 26 AvriL 2016 POURSUITE DE LA CROISSANCE EN 2015 SOLIDES PERSPECTIVES POUR 2016 Le Conseil de surveillance du Groupe Manurhin (MNR Group) qui s’est réuni le 5 avril, a examiné les comptes de l’exercice clos le 31 décembre 2015, arrêtés et présentés par le directoire. Le chiffre d’affaires consolidé s’élève à 60,8 M€, en progression de 20 % par rapport à l’exercice précédent. Le résultat d’exploitation positif s’élève à 6,3 M€, contre 7,0 M€ en 2014. Le bénéfice net s’élève à 3,0 M€, contre 6,1 M€ en 2014. Le carnet de commandes de 63,4 M€ à fin 2015 et les perspectives d’un marché durablement porteur, permettent d’envisager la poursuite d’une stratégie offensive, s’appuyant sur des perspectives solides de croissance organique, tout en restant attentif aux mouvements de concentration d’un secteur, au sein duquel le Groupe Manurhin entend jouer pleinement son rôle. L’Assemblée générale ordinaire annuelle du Groupe se tiendra le 10 juin prochain à Mulhouse. A propos du Groupe Manurhin Créé à Mulhouse en 1919, le Groupe Manurhin est un groupe industriel du secteur de la défense, n°1 mondial de la conception et de la fabrication de machines spéciales et de lignes de production complètes, destinées à l’industrie munitionnaire. Le Groupe Manurhin emploie environ 200 personnes (auxquelles il convient d’ajouter plus de 300 emplois indirects) en France et à l’étranger, et réalise 100 % de son chiffre d’affaires à l’export, dans plus de 60 pays répartis sur les cinq continents. Le Groupe Manurhin est coté en bourse sur Euronext à Paris. Isin FR0010976746, Mnémo MLMNR Contact : Christiane Tricot (Tél. +33 3 89 62 30 02 - e-mail : [email protected]) Mesdames et Messieurs les actionnaires de la Société Foncière Lyonnaise sont convoqués en Assemblée Générale Mixte le mardi 26 avril 2016 à 11 heures au Business Center #cloud.paris sis 10bis rue du 4 septembre à Paris 2e, à l’effet de délibérer notamment sur l’approbation des comptes, l’affectation du résultat, les mandats d’administrateurs et le renouvellement d’autorisations financières. L’avis de réunion a été publié au BALO (Bulletin des Annonces Légales et Obligatoires) du 21 mars 2016, bulletin n°35, annonce n° 1600869. L’avis de convocation est publié au BALO (Bulletin des Annonces Légales et Obligatoires) du 11 avril 2016, bulletin n°44, annonce n° 1601178. Ces avis contiennent l’ordre du jour, le projet des résolutions ainsi que les formalités préalables à effectuer pour participer à l’Assemblée Générale, le mode de participation à l’Assemblée Générale, les conditions à remplir afférentes aux questions écrites et demandes d’inscription de points et de projets de résolutions par les actionnaires et le droit de communication des actionnaires. Le Conseil d’Administration SOCIETE FONCIERE LYONNAISE Société anonyme à Conseil d’administration au capital de 93 057 948 euros Siège social : 42 rue Washington - 75008 PAriS - 552 040 982 rCS PAriS www.fonciere-lyonnaise.com Assemblée GénérAle mixte du 23 mAi 2016 Les actionnaires sont informés qu’une Assemblée Générale Mixte est convoquée pour le 23 mai 2016, au : siège social d’icade millénaire 1 - 35, rue de la Gare 75019 Paris à 9 h 30 L’ordre du jour ainsi que le texte des résolutions qui seront proposées au vote sont publiés dans le BALO du 11 avril 2016. Les documents relatifs à cette assemblée (dont le document de référence) ainsi que les formulaires de vote par correspondance ou par procuration peuvent être demandés à compter du 04 mai 2016 à : BNP PARIBAS Securities Services CTS Service Assemblées Générales Les Grands Moulins de Pantin 9, rue du Débarcadère 93761 Pantin Cédex - FRANCe Tél. : 01 40 14 04 00 Ces documents seront également disponibles sur le site www.icade.fr le 02 mai 2016 au plus tard . 20 // INDUSTRIE & SERVICES Lundi 11 avril 2016 Les Echos Reed et lesantiquaires s’écharpent sur laBiennale pour lesquelles l’ancien président du SNA, Christian Deydier, avait été désavoué par une majorité de ses pairs. Mais Reed a raisonné en termes de rentabilité, comme un industriel des Salons qu’il est : les bijoutiers rapportent beaucoup d’argent à la Biennale avec leurs stands géants et ils font venir beaucoup de visiteurs étrangers. « C’est comme à Versailles, on critique l’art contemporain, mais cela fait venir un public plus large », reconnaît un professionnel. MARCHÉ DE L’ART La rupture étant consommée avec les antiquaires, le pôle art de l’organisateur de Salons est mis à mal. Martine Robert @martiRD Les mauvaises nouvelles s’accumulent pour le pôle art de l’organisateur de Salons Reed. Il y a eu la fermeture prématurée de Paris Photo, en novembre, du fait des attentats, puis l’abandon de Paris Photo Los Angeles, faute de combattants, ou encore le retrait du projet de déclinaison de la FIAC dans la métropole américaine. Cette fois, ce sont des divergences de vues avec le Syndicat national des antiquaires (SNA) qui contraignent le groupe à réduire la voilure sur la Biennale des antiquaires. Programmé sous la nef du Grand Palais,du10au18septembre2016,ce prestigieux événement était la dernièreprisedeguerredeReeddansle secteur de l’art. Mais ce partenariat signé en septembre 2015 aura fait longfeu.LeSNAreprendlamainsur les relations avec les exposants et les institutions, tandis que Reed se contentera des négociations avec le Grand Palais et du parcours privé à destination des collectionneurs. Désaffection des exposants étrangers L’organisation de la Biennale des antiquaires, en septembre au Grand Palais, échappe partiellement à Reed. Photo Julio Piatti/SNA Comment en est-on arrivé là, à quelques mois seulement de la Biennale ? Reed France, filiale du leader mondial des Salons (avec dans son giron des mastodontes comme Batimat, EquipHotel, Pollutec ou Nautic), n’a, semble-t-il, pas accordé le temps et les moyens nécessaires à cette manifestation, pas forcément prioritaire pour lui. Un reproche déjà évoqué dans le fiascodeParisPhotoàLosAngeles. « Le grand luxe, Reed est-il vraiment fait pour ça ? » s’interroge un mar- chand. Ateliers d’Art de France, qui organise Maison & Objet avec Reed,ad’ailleursluiaussidécidéde se désolidariser du groupe pour son autre Salon, le très luxueux Révélations sur l’artisanat d’art, au Grand Palais. Reed n’aurait pas non plus pris la mesure des attentes spécifiques des antiquaires. Ces derniers voulaient – à tort ou à raison – en finir avec la place majeure accordée aux bijoutiers-joailliers sur la Biennale. C’est même l’une des raisons Resteque,àl’approchedel’échéance un vent de panique souffle au SNA, qui, outre le retrait des grandes maisons de luxe, comme Cartier, subit aussi la désaffection des exposants étrangers, en particulier américains, apeurés par le risque terroriste. « Il nous faut quelqu’un aux manettes, opérationnel tout de suite », lance un exposant. Ce consultant pourrait bien être Jean-Daniel Compain, le directeur général de Reed Exposition, à la tête du pôle art jusqu’ici. Ce qui supposerait une négociation à mener entre le SNA et Reed, qui avaient signé pour plusieurs années. Cette décision pourrait être actée mardi au conseil d’administration du SNA. Elle confirmerait du même coup les divergences de vues entre le président de Reed France, Michel Filzi, et Jean-Daniel Compain. n Jean-Luc Choplin,ledirecteur duChâtelet, estde plusen pluscourtisé dans la production. Le financier Marc Ladreit de Lacharrière le prendrait bien comme conseiller artistique personnel pour la salle Pleyel et le théâtre Marigny. Pas question pour l’homme d’affaires deratersoncoupsurlaprestigieuse salle de concert du 8e arrondissement, au sujet de laquelle il se sait attendu au tournant. CULTURE La salle Pleyel, la Cité musicale de l’île Seguin et même Broadway l’ont déjà sollicité. Le directeur du Châtelet quittera le 31 décembre prochain, à minuit, sonthéâtre,lequelentreradansune phase de 26 millions d’euros de travaux. Mais celui qui a imprimé sa marque dans le domaine des comédies musicales de qualité, saluées à Broadway, pourrait ne pas rester longtemps inactif. Jean-Luc Choplin croule sous les propositions et non des moindres. Matthieu Pigasse aurait pris contact avec lui, pour un fonds d’investissement Soixante-dix productions en dix ans Jean-Luc Choplin veut choisir minutieusement sa dernière mission. Photo Denis Lacharme De son côté, Gilles Pélisson, le patron de TF1, allié avec Sodexo Prestige pour exploiter la Cité musicale sur l’île Seguin à Boulogne, fait des appels du pied très marqués à son ami de longue date. Jean-Luc Choplin est en effet l’un de ces rares programmateurs capables de faire le grand écart entre la musique savante et le divertissement de qua- lité. Or la Cité musicale comprend justement deux salles, l’une de 1.100 places et l’autre de 6.000. En fait, Jean-Luc Choplin pourrait même concilier les deux demandes, car le fondateur de Fimalac a dans son giron nombre de producteurs – tel Gilbert Coullier – capables de remplir de grandes ou moyennes jauges… L’intéressé, lui, réserve encore sa décision.« J’aimonté70productions en dix ans au Châtelet. Je veux souffler, bénéficier d’une certaine liberté, ne pas avoir de responsabilité opérationnelle : ce sera probablement ma dernière mission et je ne veux pas me tromper »,ditledirecteurducélèbre théâtre parisien. D’autant que, fort de ses nombreuses récompenses obtenues outre-Atlantique, il est aussi sollicité par des producteurs américains. — M. R. FusionStarwood-Marriott : naissanced’ungéant HÔTELLERIE Les actionnaires ont plébiscité la création d’un leader mondial. Christophe Palierse [email protected] Un oui franc et massif à un géant mondial.Lesactionnairesdesgroupes hôteliers américains Starwood Hotels & Resorts Worldwide et Marriott International ont, à la quasi-unanimité, approuvé vendredi l’absorption du premier par le second et, par là même, la création du nouveau numéro un de leur secteur. L’opération est chiffrée aux alentours de 12,6 milliards de dollars, hors reprise de dette de Starwood Hotels (1,3 milliard) et cession – en cours – de son pôle « timeshare » (1 milliard). L’émergence de ce mastodonte, réunissant 1,1 million de chambres sous une trentaine de marques, doté d’une position forte dans les segments haut de gamme et luxe, ne semblait plus faire de mystère depuis l’annonce, une semaine auparavant, du retrait de la contreOPA du groupement sino-américain d’investisseurs mené par l’assureur chinois Anbang. Sa création devrait désormais intervenir au milieu de l’année. En attente du feu vert Si les autorités américaine et canadienne chargées de la concurrence ont donné leur accord de principe, la fusion dépend encore de la finali- sation de la vente de l’activité « timeshare » de Starwood Hotels, prévueautourdu30avril,maisaussidu feu vert d’autres instances chargées de la concurrence, notamment de l’Union européenne et de la Chine. Marriott s’appuie sur 19 marques, dont Ritz-Carlton, JW Marriott, Renaissance, Marriott ou Moxy, développée avec le holding de contrôle d’Ikea. De son côté, Starwood Hotels en opère 11, dont St. Regis, W, Le Méridien ou Sheraton. Leur rapprochement est de nature à amplifier la consolidation de l’hôtellerie. Le géant américain dépasse d’emblée son compatriote Hilton, qui venait de ravir la place de numéro un mondial au britanniqueInterContinentalHotelsGroup. Il est aussi deux fois plus gros que le champion français et sixième acteur, AccorHotels, sur le point, de son côté, d’acquérir les chaînes de luxe Raffles, Fairmont et Swissôtel, et suscitant les convoitises du Chinois Jin Jiang. Officiellement mis sur le marché, le pôle hôtelier du groupe familial Radisson et sa filiale européenne Rezidor est l’un des dossiers chauds du moment. n marketing Actes Sud, roides prix…etde lacom PUBLICITÉ La maison d’édition est parvenue à conjuguer sans fausses notes une ligne éditoriale exigeante avec une stratégie marketing et publicitaire à l’anglo-saxonne. Véronique Richebois @vrichebois « Après “Millénium 4”, découvrez le nouveau roman de David Lagercrantz, “Indécence manifeste”. Pionnier de l’intelligence artificielle, Alan Turing a croqué la pomme empoisonnée. » Un rébus en noir en blanc passe rapidement sur le grand écran delasalledecinéma,vitechassé par l’accroche « Suicide ou assassinat ? » avec, en guise de fond, la couverture inquiétante du livre, conclue par la signature « Collection Actes Noirs. Editions Actes Sud ». Même s’il s’agit d’un livre, le « trailer » du nouvel ouvrage de David Lagercrantz (paru en Suède en 2009 maisjusque-làinéditenFrance) n’a rien à envier aux bandes-annonces de films comme « Batman » ou « Superman »… Un peu moins d’images, peut-être, mais, grâce à une collaboration avec les réseaux de salles de cinéma Gaumont, MK2 (pour riage mal embouché du talent… et de l’épicerie. Mais le cocktail fonctionne. En 2015, la maison d’édition réalise même le grand chelem en décrochant son troisième Goncourt avec « Boussole », de Mathias Enard, auquel s’ajoutent le Goncourt du premier roman pour « Meursault, contre-enquête » de Kamel Daoud, le Nobel de littérature avec Svetlana Alexievitch et la publication de deux des plus gros best-sellers de l’année, le fameux « Millénium 4 » et « Le Charme discret de l’intestin », de Giulia Enders. L’objet livre réinventé L’aboutissement d’un long chemin et d’une stratégie marketing cousue aux petits points. « Le fondateur d’Actes Sud, Hubert Nyssen, a réinventé l’objet livre grâce à un format différent de celui des grands éditeurs, un grain de papier particulier et des couvertures n’utilisant pas les photos habituelles », reprend Grégoire Delacourt. Mieux, « Actes Sud a été la première maison d’édition à communiquer dans le métro en 1997 et ça a fait du remous, confie Estelle Lemaître, directrice de la communication. Nous concevions nous-mêmes les campagnes. » A l’époque, Gérard Gros, vice-président de Métrobus, Le réseau d’affichage dans le métro Métrobus s’est ouvert aux livres à la fin des années 1990. Photo Actes Sud partie) et de plusieurs indépendants, un message publicitaire aussi percutant. Pourtant, dans le microcosme littéraire, les démarches ostensiblement marketing demeurent nimbées d’une aura sulfureuse. « La pratique des bandes-annonces et des campagnes de publicité assorties d’extraits de livres est très courante dans l’univers anglosaxon, alors que, en France, on juge ça “cheap”, racoleur, analyse l’écrivain et publicitaire Grégoire Delacourt, auteur de « La Liste de mes envies » et longtemps en charge de la communication de la collection Folio. En France, on a encore beaucoup de mal à assumer qu’un livre soit un produit commercial. » « Nous faisons ce type de campagne sept à huit fois par an, lorsque nous estimons qu’un livre possède un potentiel impressionnant, précise Manuel Tricoteaux, éditeur et directeur de collection chez Actes Sud. Notre démarche se situe loin de celle de maisons grand public comme XO Editions, où la communication constitue une étape obligée dans la publication d’un livre. » C’est toute la singularité d’Actes Sud que d’être parvenu à concilier ce qui, sur le papier, semble s’apparenter au ma- souhaite ouvrir son réseau d’affichage aux musées, aux galeries d’art et aux livres, en accord avec la RATP : « Mon idée était de permettre à un secteur culturel disposant de faibles moyens de s’adresser au grand public,vial’affichagepublicitaire dans le métro, se souvient-il. Inversement, il était nécessaire de donner la possibilité aux gens de connaître l’actualité des livres et des spectacles. » Le vice-président de Métrobus juge que les lecteursdu« Mondedeslivres » ou du « Figaro littéraire » sont des consommateurs « acquis », car déjà très informés. Pour les autres, c’est une autre histoire. Un système formalisé d’échanges marchandises (beaux livres de fin d’année, places de spectacles…) se met alors en place, permettant aux acteurs culturels de pouvoir figurer dans le métro « en payant 40 % du tarif global », indique Gérard Gros. C’est ainsi que Paul Auster, Nancy Huston et Nina Berberova y feront leur apparition aux côtés de campagnes pour Habitat ou Danone. Très vite accompagnés et suivis par d’autres écrivains, divers… et éclectiques. Comme Helen Fielding avec le troisième opus de « Bridget Jones », publié par J’ai lu et placardé, ces derniers jours, sur les murs du métro. n // 21 Les Echos Lundi 11 avril 2016 France Télévisions : Elise Lucet quitte le « 13 Heures » Yahoo! a reporté d’une semaine, au 18 avril, la date limite de dépôt des offres pour son activité Web. L’opérateur de télécoms américain Verizon serait intéressé et serait prêt à reprendre Yahoo! Japan. Google, Time Inc. et des groupes de private equity réfléchiraient à faire une offre, selon Bloomberg. La journaliste Elise Lucet, chargée de repenser « Envoyé spécial » et « Complément d’enquête », quittera la présentation du « JT » de 13 heures de France 2 dès la fin du mois, a indiqué le groupe. Son remplaçant, dont le nom n’est pas connu, ne prendrait pas ses fonctions avant la saison prochaine, selon PureMédias. Sipa en pixels Shutterstock HIGH-TECH &MEDIAS Yahoo! : une semaine de plus pour les prétendants 12 MILLIONS D’EUROS C’est la somme levée par le constructeur français de téléphones et tablettes d’entrée de gamme Archos auprès de la Banque européenne d’investissement (BEI). « C’est un signe de confiance pour les cinq années à venir », s’est félicité le groupe. Vivendi pose la premièrepierre d’un groupe de télévision« latin » l Le groupe français rachète la plate-forme de télévision payante de Berlusconi, Mediaset Premium. l L’ambition affichée de Vincent Bolloré est de créer « un Netflix d’Europe du Sud ». TÉLÉVISION Nicolas Madelaine @NLMadelaine Vivendimetunpeudechairsurune ambition maintes fois évoquée : créer un group e audiovisuel d’Europe du Sud et même de la « latinité » capable de faire jeu égal sur le Vieux Continent avec les géants Sky et Bertelsmann. Quelques mois après être devenu l’actionnaire le plus influent de Telecom Italia, le groupe français présidé par Vincent Bolloré s’est en effet allié avec Mediaset, l’empire de Silvio Berlusconi présent dans la télégratuiteetpayanteenItalie,etla télévision gratuite en Espagne. Le pari n’est pas mince. Au terme d’une opération qui verra Vivendi et Mediaset tous deux monter à 3,5 % de leur capital respectif, Vivendi va en effet notamment prendre le contrôle de Mediaset Premium, la plate-forme de télé payante des Berlusconi. C’est le gros de l’apport de la partie italienne à cette alliance. Un bouquet à péage avec de lourdes pertes Or, même si Vivendi paie avec des actions acquises récemment sur le marché, il hérite d’un bouquet qui a eu une perte d’exploitation de 115 millions d’euros en 2015. Certains analystes estiment qu’elle va au moins doubler en 2016 et 2017 à la suite de l’augmentation du coût des droits sportifs depuis la mi2015. « En plus, ces pertes ne tiennent pas compte de la valeur de la publicité de Premium sur les chaînes gratuites de Mediaset : c’est un trou noir financier », alerte un analyste. D’autres observateurs du marché sont néanmoins plus enthousiastes à l’idée de rapprocher les 2 millions d’abonnés à Premium aux 5,7 millions d’abonnés à Canal+ en France, voire aux 11,2 millions d’abonnés individuels dans le monde de la filiale audiovisuelle de Vivendi. Les deux groupes veulent lancer une plate-forme de VoD qui pourra aussi créer ses propres contenus. « Les synergies peuvent être très importantes, écrit Jérôme Bodin, analyste chez Natixis, dans une note récente. Vivendi pourrait en effet exploiter sa marque en Italie, son catalogue de droits et surtout développer une nouvelle offre commune avec Telecom Italia. » Selon lui, l’association entre les trois groupes permettrait de développer une nouvelle offre « plus qualitative et avec un nombre d’abonnés beaucoup plus important (aujourd’hui, Telecom Italia n’a pas d’offre propre) ». En outre, la pénétration de la télévision payante est très faible sur l’ADSL, or elle est perçue comme la technologie d’avenir face au satellite utilisé par le grand concurrent Sky Italia, de Rupert Murdoch. Quoi qu’il en soit, Vivendi, qui ne peut pas grimper à plus de 5 % du capital de Mediaset dans les trois prochaines années et ne parle pas (encore ?) d’un intérêt pour la télévision gratuite de Mediaset, dit viser bien au-delà du marché italien avec cettealliance.Lesdeuxgroupesveulent en effet aussi créer une plateforme de vidéo à la demande (VoD) de type Netflix, qui, comme l’américain, produira des contenus propres, notamment issus d’un « partenariat industriel » que veulent mettre en place les deux groupes. Cette plate-forme pourra s’appuyer sur Infinity en Italie (600.000 abonnés), côté Mediaset, et sur Canal Play en France (613.000 abonnés) ou Watchever en Allemagne (environ 300.000 abonnés), un actif que Vivendi dit vouloir garder, notamment pour sa technologie même s’il n’est pas dans l’axe E u r o p e d u S u d . C e « Ne t f l i x d’Europe du Sud » et, en général, les ambitions de Vivendi dans la télévision payante pourront aussi être soutenus par la proximité de Vivendi avec Telecom Italia, et peutêtre un jour Telefonica, dont Vivendi a 1 % du capital, deux « telcos » avec une forte puissance de distribution jusqu’en Amérique latine. Netflix, bastion difficile à prendre Mais, là encore, les défis ne manquent pas. Wall Street prête sans compter à un Netflix qui veut prendre tout le monde de vitesse en investissant 6 milliards de dollars par an dans les contenus. Le géant Amazon est aussi en train de déployer Prime Video dans le monde. « Hulu, un service concurrent américain, est loin derrière, mal- grédepuissantsactionnaires »,ditun analyste en faisant référence à Fox, àDisney et à Comcast. « Soit Vivendi et Mediaset ont une stratégie visant à contenir les géants de la VoD, ce que fait Canal Play en France, soit ils visent vraiment un Netflix, et là c’est très courageux car ils doivent financerdespertessurdelonguesannées », poursuit un autre analyste. Vivendi indique en tout cas vouloir impliquer des studios américains dans ce projet. Une société ad hoc devrait être créée leur donnant une part au capital. ( Lire également « Crible » Page 34 Un« mariage de raison » pourMediaset Le groupe de Berlusconi se déleste du boulet déficitaire de sa plate-forme de télévision à péage Mediaset Premium. « Il faut y voir surtout un partenariat stratégique, ce n’est pas une opération capitalistique. Il n’y a aucun véritable rapprochement capitalistique entre les deux groupes », explique Tarak Ben Ammar, membre du conseil de surveillance de Vivendi etamidetrenteansdeSilvioBerlusconi. Pour lui, contrairement à ce que laisse entendre la presse, le fils aîné du « Cavaliere », Pier Silvio Berlusconi, vice-président et administrateur délégué de Mediaset, a hérité des « pleins pouvoirs » sur la stratégie future du groupe audiovisuel et a négocié, de bout en bout, ce nouvel accord. Pierre de Gasquet @PierredeGasquet Mariage d’amour ou de raison ? Pour l’empire de Silvio Berlusconi, l’accord avec Vivendi est une opportunité et une première alliance stratégique significative. Officiellement, l’alliance Mediaset-Vivendi, scellée par un échange d’actions de 3,5 % entre les sociétés mères, est une machine de guerre anti-Netflix destinée à créer « une plate-forme paneuropéenne leader dans la production de contenus ». Mais l’expérience prouve que les accords stratégiques sont souvent évolutifs avec le groupe Berlusconi. Et que le destin de son empire audiovisuel reste largement lié aux revirements éventuels de son fondateur, même si, à près de quatrevingts ans, il s’est en grande partie retiré de la gestion opérationnelle du groupe. Pier Silvio au conseil de Vivendi ? Pier Silvio Berlusconi, le fils aîné du « Cavaliere », aurait hérité des pleins pouvoirs sur la stratégie future du groupe audiovisuel. Photo Lo Scalzo/Sipa Aceuxquirestentsceptiquessurles potentialités de redressement de la chaîne à péage italienne Mediaset Premium, apportée à Vivendi, l’homme qui a joué un rôle actif dans les négociations estime que le français fait figure de « partenaire idéal » et devrait lui permettre d’atteindre l’équilibre fin 2018. Vivendi met un pied en Italie et va pouvoir amortir ses droits sur plu- sieurs territoires. Mais pour nombre d’analystes, Vivendi ôte surtout une sérieuse épine du pied à Mediaset en le délestant du boulet lourdement déficitaire que constitue Mediaset Premium, notamment après son coûteux investissement de 700 millions d’euros en 2015 dans la reprise des droits de la Champions League pour trois ans. « Pour le groupe Berlusconi, c’est un mariage de raison : Pier Silvio Berlusconi pense que le groupe doit changer complètement d’ADN en investissant dans les nouvelles technologies », résume Tarak Ben Ammar.Autrementdit,dansceNetflix d’Europe du Sud. Signe d’une certaine prudence : selon les termes du pacte conclu entre les deux groupes, Vivendi restera limité pendant trois ans à un plafond de 3,5 % dans le capital de Mediaset, le groupe audiovisuel coté de l’empire Berlusconi, qui reste contrôlé à 33 % par le holding Fininvest du « Cavaliere ». Pier Silvio Berlusconi n’exclut toutefois pas de faire son entrée au conseil de Vivendi, au « closing de l’opération », même si ce n’est « pas prévu à ce jour ». n TelecomItalia,l’autre chantier italiendeBolloré Premier actionnaire de l’opérateur télécoms, Vivendi doit, lui, réinventer un avenir et l’inscrire dans sa stratégie médias. Fabienne Schmitt @FabienneSchmitt L’autre chantier de Vincent Bolloré enItalie,c’estTelecomItalia.Depuis qu’il en est devenu le premier actionnaire avec 24,9 % du capital viaVivendi,dontilprésideleconseil de surveillance, Vincent Bolloré entend bien faire la pluie et le beau temps chez l’opérateur télécoms. L’arrivée récente de Flavio Cattaneo, qu’il a contribué à porter à la tête de Telecom Italia, va lui permettre d’entrer dans le dur. Cattaneo doit tenir son premier comitédirecteurle12avrilprochain lors d’une journée à Venise consacrée à l’avenir de Telecom Italia. Cession de la filiale brésilienne TIM, définition d’une stratégie liée aux contenus, réductions de coûts, vente de la filiale d’antenne Inwit, sont autant de questions à l’ordre du jour. Les réponses s’envisagent désormais à l’aune de l’ambition du « Netflix européen » que compte bâtir Vincent Bolloré. Une dette écrasante TelecomItaliacroulesousunedette de plus de 27 milliards d’euros, soit près de 4 fois son Ebitda, mais possède un vrai potentiel. L’Italie est très en retard dans le déploiement des technologies du futur, la 4G et la fibre. Numéro un de son marché, Telecom Italia est bien placé pour offrir ces services et capter les clients associés. Alors que le marché italien pourrait passer de quatre à trois acteurs – Three Italia et Wind veulent fusionner – ,Telecom Italia et Vodafone seraient les principaux bénéficiaires de l’opération, qui aurait pour effet de réduire la concurrence dans les télécoms et offrirait donc la possibilité de relever les tarifs. HSBC considère qu’une partie « déterminante » du travail de Flavio Cattaneo portera sur sa capacité à « manager les risques et opportunités posés par la réglementation » dans la péninsule. La volonté de l’énergéticien Enel – dont le quart du capital est contrôlé par le ministère italien des Finances – de déployer de la fibre en Italie, en tirant partie de ses installations électriques, fait planer la menace d’une concurrence inattendue sur Telecom Italia, surtout s’il s’allie à son concurrent Metroweb. Cela pourrait se traduire par la suppression de près du tiers de l’effectif de Telecom Italia, selon Bloomberg. « Telecom Italia devrait pouvoir réclamer les mêmes conditions qu’Enel pour déployer la fibre à coût marginal », pointe HSBC. Au-delà de son redressement, la questiondel’avenirdeTelecomItalia en Europe reste posée. Plusieurs analystes, dont Natixis, pensent que Vivendi pourrait apporter Telecom Italia à Telefonica pour monter au capital de l’opérateur espagnol, dont ilpossèdeenviron1 %.SiVivendiparvient, en plus, à trouver une forme d’alliance avec Orange, qui lorgne sur Telecom Italia, alors il pourrait donner naissance à un géant francoitaliano-espagnol des télécoms et des médias. Reste une inconnue : Xavier Niel, le patron de Free, a posé des options pour racheter quelque 15,14 % du capital de Telecom Italia, ce qui en ferait le deuxième actionnaire, s’il les exerçait. Personne ne connaît ses intentions, mais il n’a sûrement pas dit son dernier mot. n 22 // HIGH-TECH & MEDIAS Lundi 11 avril 2016 Les Echos Deplus enplus sollicitée,la CNIL veutélargir ses prérogatives DonQuichotte publieson centièmelivre INTERNET Le nombre de plaintes a explosé l’an dernier. ÉDITION Créée en 2008, la maison d’édition, filiale du groupe Seuil-La Martinière, élargit son offre. L’Autorité souhaite jouer un rôle central. Travailler plus pour peser plus ? Forte d’une hausse d’activité sensiblel’andernier,laCNILestbiendécidée à jouer un rôle croissant en France. L’an dernier, ce sont 13.790 demandes individuelles qui ont été adressées à la Commission nationale de l’informatique et des libertés, dont 7.908 plaintes, un chiffre en progression de 36 % par rapport à 2014. L’activité a notamment été portée par tous les cas de demande de déréférencement. Sous la pression des autorités, Google a mis en place un système permettant à chacun de demander le déréférencement de contenus le concernant. Si cette demande n’aboutit pas, l’internaute atoujourslapossibilitédesetourner verslaCNIL.Cefutlecas450foisl’an dernier, pour un total de 700 cas de déréférencement. En tout, la « e-réputation » concerne 36 % des plaintes adressées à l’autorité. Parmi les autres motifs de plaintes figurent notamment les demandes de retrait de fichiers commerciaux et marketing (26 % des plaintes) ou la gestion des ressources humaines (dispositifs vidéo sur le lieu de travail, par exemple). Par ailleurs, sur l’ensembledel’annéedernière,laCNILaréalisé 510 contrôles, 93 mises en Véronique Richebois @vrichebois demeure (contre 62 en 2014) et a prononcé 10 sanctions, dont trois financières. Plus récemment, l’autoritéainfligé100.000eurosd’amende à Google, qui n’avait pas appliqué le droit au déréférencement sur toutes ses extensions. Prise de position en faveur du chiffrement LaCNILestimequesonrôledoitêtre élargi. En marge dela publicationde sonrapportd’activité,elleaprésenté ses orientations stratégiques pour les trois prochaines années, « une période extraordinaire et atypique », selon sa présidente, Isabelle FalquePierrotin. Son ambition : être la « référence pour le grand public en matièredenumérique »,notamment par des mesures d’éducation et par un débat sur l’éthique du numérique. L’autorité veut aussi faciliter la transition vers le règlement européen enmatière dedonnées personnelles et renforcer sa coopération avec ses homologues européens. Cenouveaurôlepourraitêtrerenforcé par le projet de loi numérique, actuellement en débat au Sénat, mêmesilacommissiondesLoisa,la semaine dernière, revu à la baisse les sanctions prévues à l’origine, à 1,5 million d’euros au maximum, contre 20 millions auparavant. Ce qui n’inquiète pas outre-mesure Isabelle Falque-Pierrotin : « Le niveau de sanctions prévu par le règlement européen est de toute façon de 4 % du chiffre d’affaires de la société, dans la limite de 20 millions d’euros. » La CNIL pourrait aussi se voir attribuer de nouvelles missions en matière d’« open data ». Enattendant,l’autoritéaprispositiondansledébatsurlechiffrement. « C’est un élément clef de la sécurité informatique, a expliqué sa présidente. Mettre des “backdoors” partout reviendrait à donner un laisserpasser aux autorités, qui pourrait en outreêtreutilisépard’autresàdesfins malveillantes. L’impératif de sécurité ne doit pas le justifier, d’autant qu’il existe déjà toute une série de dispositifs permettant aux pouvoirs publics d’accéder aux données. » — N. Ra. L’affaireNuméro23 estdevenue unesourced’inspiration dulégislateur MÉDIAS Un nouveau changement législatif est proposé pour protéger les opérateurs de diffusion, après des factures impayées. Marina Alcaraz @marina_alcaraz Décidément, la « chaîne de la diversité » n’arrête pas de faire parler d’elle. Selon plusieurs sources, Numéro 23 aurait joué les mauvais payeurs avec des opérateurs de diffusion, tels TDF, Towercast et Itas TIM, leur laissant des factures impayées l’an dernier. Numéro 23, qui a subi des problèmes de trésorerie, leur devait jusqu’à plusieurs millions, selon une source, même si cela est en voie de règlement. Un échéancier de règlement aurait été trouvé avec des opérateurs de diffu- sion. Echéancier respecté en ce début d’année. La chaîne indique n’avoir actuellement aucun contentieux en cours. Ce litige n’a toutefois pas laissé le législateur indifférent. La sénatrice Catherine Morin-Desailly vient de déposerunamendementàlaproposition de loi dite « liberté, indépendance et pluralisme des médias », qui sera examinée en mai. Il vise à permettre au Conseil supérieur de l’audiovisuelderetirerl’autorisation d’émettre à une chaîne qui ne respecterait pas ses obligations contractuelles à l’égard des opérateurs qui gèrent les multiplex. Plus globalement, l’affaire Numéro23aétéunevéritablesource d’inspiration en droit français. Si le groupe de Pascal Houzelot a finalement eu gain de cause contre le gendarme de l’audiovisuel et pourra continuer d’exister (« Les Echos » du 30 mars), le projet – avorté – de cession de la chaîne pour quelque 90 millions d’euros à NextRadioTV avait suscité une levée de boucliers de nombre d’observateurs et de politiques. En l’espace de quelques mois, plusieurs lois ont été votées ou proposées pour empêcher toute tentative de spéculation sur une fréquence, attribuée à titre gratuit. Dissuader certaines ventes Tout d’abord, dissuader certaines ventesenalourdissantlafiscalité.La loi du 14 octobre 2015 relative au deuxième dividende numérique a renforcé le taux de la taxe sur la vente de fréquence audiovisuelle en fonction de la durée de détention d’une chaîne. Cette disposition, qui comprend toutefois un plafond, s’ajoute à une taxation des plus-values de cession dans l’audiovisuel, elle, dans la dernière loi de finances. Parallèlement, le législateur a donné davantage de pouvoir au CSA : depuis la loi du 14 octobre, le régulateur peut désormais prendre en compte le respect des obligations d’unechaînedurantlesdeuxannées précédentes, lorsqu’il doit agréer un changement de contrôle. Un autre amendement – refusé cependant par le Sénat – déposé par des députés prévoit, lui, une période probatoire durant deux ans et demi après l’obtention d’unefréquence,sorte de période d’essai pour une chaîne avant une autorisation définitive. Enfin, le gouvernement a présenté récemment un amendement dans le cadre du texte « liberté, indépendance et pluralisme des médias », qui devrait être logiquement voté bientôt, pour interdire les cessions de chaîne TNT avant cinq ans, sauf en cas de grosses difficultés économiques. Cette accumulation n’est pas sans inquiéter. Certains acteurs du secteur craignent que cela ne condamne à geler le paysage audiovisuel,empêchantdesopérationsqui feraient sens. « Il est dommage qu’un cas particulier ait généré autant de complications », dit un observateur. n Don Quichotte persiste et signe.Commelaquasi-totalité des ouvrages que la maison édite depuis sa création fin 2008 par Stéphanie Chevrier et Aurélie Michel, le centième livre publié, « Antispéciste », du journaliste Aymeric Caron, seraunouvragede combat, militant pour la « prise en considération de tous les êtres vivants sensibles. » Avant, « Diam’s Autobiographie », de Mélanie Georgiades, « L’Affaire Cahuzac », de Fabrice Arfi et Fabrice Lhomme, ou encore « La Face B », d’Akhenaton, avaient, chacun à leurtour,poséunepierredansle succès de cette maison d’édition qui a pris le parti de publier des documents et des autobiographies souvent engagés, parfois polémiques. Et, ce faisant, ont fait l’objet de façon assez systématique de l’attention médiatique. Pour l’année 2015, Don Quichotte indique avoir atteint 800.000 euros de chiffre d’affaires éditeur, réalisés par « deux salariés qui tirent la langue », selon les propres termes de Stéphanie Chevrier. Un département fiction Comme dans tout storytelling qui se respecte, l’aventure a démarré en se jouant des règles et des usages. Directrice littéraire chez Flammarion, Stéphanie Chevrier éprouve l’envie de monter sa propre maison d’édition et entre alors en contact avec les éditions Le Seuil-La Martinière.Ledealseconclutfin 2008, sur fond de crise financière : Stéphanie Chevrier accepte de céder au groupe la marque et le catalogue « pour 1 euro symbolique », en échange de quoi sa maison d’édition aura accès au « back-office » et au réseau de distribution du Seuil-La Martinière. Elle bouscule alors le petit monde de l’édition. A commencer par le nom dela maison, DonQuichotte. Un nom qui claque, à la fois libertaire et bobo. « A voix basse », l’autobiographie de Charles Aznavour, lui permet de vendre 75.000 exemplaires dès ses premiers mois d’existence. Le second ouvrage (« Finissons-en ! Faits et gestes de la présidence Sarkozy », rédigé par l’équipe de Mediapart et publié en 2010) précise la ligne éditoriale. Et la signature visuelle : maquette dense, couverture ressemblant à une affiche,rédactionparuncollectifde 25 auteurs : l’antithèse de tout ce qui se fait traditionnellement. L e l i v r e s ’e s t v e n d u à 16.000 exemplaires. « Pour la prise en considération de tous les êtres vivants et sensibles » : c’est le credo du dernier ouvrage publié par Don Quichotte. Don Quichotte, qui indique avoir pour concurrents « Fayard, Flammarion, Calmann-Lévy et bien sûr Les Arènes... », calque le mode de fonctionnement des grandes maisons:droitsd’auteuréquivalents... mais aussi ronds de serviette aux mêmes rendez-vous incontournables, « Comme “On n’est pas couché”, devenue l’émission qui fait vendre, confie Stéphanie Chevrier. Avant d’y aller pour son avant-dernier livre “Dire non” en 2014, Edwy Plenel avait vendu 14.000 exemplaires. Après son passage chez Laurent Ruquier, les ventes ont grimpé à 50.000 exemplaires. » La maison a pris le parti de publier des documents et des autobiographies souvent engagés, parfois polémiques. Mais les documents et les autobiographies ont leurs limites.Undépartementfictions’est ouvert en septembre 2015. « Nous avons effectué notre première rentrée littéraire l’an dernier avec “Les Echoués” de Pascal Manoukian », se félicite Stéphanie Chevrier. Une nouvelle page qui s’ouvre. n BETCse lancedans lacommunication corporate PUBLICITÉ L’ouverture du nouvel ensemble de BETC à Pantin est prévue pour le 15 septembre. « Hello Pantin », lit-on sur le site. BETC est dans les starting-blocks. Entre juillet et septembre 2016, la filiale d’Havas (responsable des budgetsPeugeot,AirFrance,Evian, C a n a l + , B o u yg u e s Te l e c o m , Lacoste…) s’apprête à déménager ses 850 salariés. Répartis jusqu’ici sur 6 sites différents – BETC Digital, Luxe, Pop, Rita (production), Design, Shopper –, ils occuperont officiellement fin septembre 18.000 mètres carrés, dans les locaux des Magasins Généraux, le long du canal de l’Ourcq. A un peu plus de la moitié de son exercice 2016, le groupe bouclera ainsi une série de chantiers complexes, dont Pantin, amplement annoncé et commenté depuis deux ans, est la partie la plus visible… et la plus symbolique de sa volonté d’autonomie. BETC est locataire de Klépierre, qui a accompli le gros des travaux de rénovation : « Avec le projet Pantin, Havas a accepté un petit impact négatif sur notre profitabilité, mais, sur le fond, il s’agit d’une opération “sustainable”, le loyer étant moins cher au mètre carré », indiquent Stéphane Xiberras et Bertille Toledano, coprésidentsdeBETC.Legroupeaenregistré en 2015 « une marge brute de 117 millions d’euros, en croissance de 7 % sur le périmètre français, dont une progression de 12 % sur la seule partie digitale », précise Bertille Toledano. Le bilan est plus nuancé sur le plan du réseau international, à ce stade limité au Brésil et au Royaume-Uni. Alors que BETC São Paulo peut se féliciter d’avoir remporté le budget Peugeot face à Young & Rubicam (WPP), BETC Londres a dû essuyer les pertes des budgets Bacardi et Diet Coke, partiellement « Aujourd’hui, les consommateurs achètent autant le produit que l’entreprise qu’il y a derrière. » BERTILLE TOLEDANO Coprésidente de BETC compensées par les gains de Côte d’Or, Gant et Scholl. « Si 2015 devait en priorité stopper l’hémorragie de budgets, commente le magazine britannique ”Campaign”, 2016 devra être l’année où les managers londoniens, Andrew Stirk et Rosie Bardales, remettront sur pied le malade avant que leurs patrons ne perdent patience à Paris. » Une nouvelle offre BETC met les bouchées doubles. En janvier, le groupe a mis sur rails BETC Corporate, rival, de facto, de l’offre de communication institutionnelle de Havas Paris, l’autre navire amiral du groupe Havas. « Nous voulons faire du corporate pour les consommateurs car, aujourd’hui, ils achètent autant le produit que l’entreprise qu’il y a derrière, explique Bertille Toledano. Nous allons essayer d’apporter de la créativité, des idées et des aspérités dans un univers relativement plat. » En parallèle, le groupe a noué un partenariat, officiel depuis jeudi, avec Cargo, l’incubateur de start-up tourné vers les contenus numériques et les industries créatives. Mais la priorité demeure, selon les dirigeants, « de remporter de grands comptes globaux dans l’axe ParisLondres-São Paulo, qui permettront de développer le réseau. Exactement comme la présence de Nike a permis à Wieden + Kennedy, basé à Los Angeles, de se développer à Amsterdam. » Déjà, BETC annonce réaliser 60 % de sa marge brute à partir de budgets internationaux. — V. R. UNE QUATRIÈME ÉTOILE EST NÉE. Grâce à son record historique en diffusion, le journal Les Echos remporte sa quatrième étoile de l’ACPM*. *Etoile de la Constance dans le succès, ACPM/OJD 2015, catégorie Presse Quotidienne de plus de 100 000 exemplaires. 24 // Lundi 11 avril 2016 Les Echos START UP x INTERVIEW // LAURENT RUBEN Fondateur de French Accelerator U La start-up nantaise Akeneo se paie une star de l’e-commerce. Roy Rubin, fondateur et ancien PDG de Magento, va rejoindre le conseil d’administration de la pépite française en tant que consultant attitré. Akeneo propose une solution « B to B » en open source qui permet de collecter des données en vue d’élaborer des fiches produits et des catalogues. Ce nouvel apport devrait l’aider à faire croître le marché américain, où il s’est installé fin 2015. EUROS La plate-forme Goot met en relation des cavistes et des particuliers à Paris. Elle leur permet d’être livrés en vins, bières et spiritueux en moins d’une heure. C’est sa première levée. L’ogreWeChat décomplexe la Chine 3 QUESTIONS À... LAURE CARAYON Fondatrice de China Connect « Beaucoup d’entreprises chinoisessontdéjà en Europe » Propos recueillis par Anaïs Moutot @AnaisMoutot — Correspondante en Californie A près Montréal ou Barcelone, Los Angeles devient la 12e ville à rejoindre le réseau French Tech Hub. Aux manettes de ce projet, Laurent Ruben, le fondateur de French Accelerator, e n c o l l a b o r a t i o n a ve c l e consulat français et la chambre de commerce franco américaine de Los Angeles. 1 Quels sont les atouts de Los Angeles pour des start-up françaises ? Il y a une forte disponibilité des capitaux pour le « middle market ».L’écosystèmeesttrèsdynamique – c’est ici que sont installés Snapchat, Tinder ou SpaceX. Le coût de la vie y est beaucoup moins cher qu’à San Francisco et il est possible d’y recruter des ingénieurs pour 80.000 dollars par an, soit deux fois moins que dans la Silicon Valley. 2 Que propose French Accelerator? Nous voulons accélérer entre 10 et 12 start-up françaises par an à Los Angeles. Elles doivent avoir déjà levé des fonds, se préparer à leur série A et avoir un modèle exportable aux Etats-Unis. En France, on est très bon sur le « seed », mais on manque d’acteurs pour la suite. Les sériesAsontsous-évaluées,avec desvalorisationscinqfoismoins importantes qu’aux Etats-Unis. Mais, quand les entrepreneurs français tentent leur chance sur le continent américain, 80 % d’entre eux échouent au cours des dix-huit premiers mois, car ils n’ont pas le réseau nécessaire pour accéder aux financements et aux clients. 3 Comment fonctionne votre programme ? Nousproposonsd’abordnosservicesdeconseilpendantsixmois, puis nous décidons de prendre ou non une part de la société, allantde1à10 %.Notreéquipeest composée de six partenaires, troisFrançaisettroisAméricains francophiles,etde25consultants à travers les Etats-Unis. Trois start-up nous ont rejoints à ce jour. Nous ne communiquons pas sur le montant du fonds. n Nicolas Rauline @nrauline C’est le nouveau modèle pour des milliers de start-up à travers le monde,copiéparFacebooketMicrosoft… En l’espace de quatre ans, WeChat est passé d’une petite application de messagerie développée par le groupe Tencent à un nouvel ogre, capablederivaliseraveclesgéantsde la Silicon Valley. L’application est utilisée par plus de 700 millions de personnes à travers le monde, même si l’écrasante majorité (600 millions) est concentrée en Chine. Surtout, elle a créé un nouveau modèle, cherchantàréunirtoutel’expérienceutilisateur en une seule application. En Chine, il est possible d’y commander une course Uber, d’acheter sur à peu près n’importe quel site marchand, d’accéderàdescontenussupplémentaires quand on visite un musée… LaforcedeWeChat ?L’application a développé une plate-forme qui fait le lien entre marques et utilisateurs. DR L WeChat propose sa propre solution de paiement, WeChat Pay, intégrée dans l’application. Photo Tomohiro Ohsumi/Bloomberg Elle compterait ainsi près de 12 millions de comptes officiels, tenus par des célébrités, des entreprises, des clubs sportifs… Une couche d’intelligence artificielle permet à l’utilisateurdedialoguerdirectementavecla marque. Et WeChat propose sa propre solution de paiement, WeChat Pay, qui permet de payer n’importe quelservicedansl’applicationsansla quitter, assurant par ailleurs des revenus substantiels à la société. L’autre source de revenus, majoritaire, reste le jeu : des centaines d’éditeurs de jeux vidéo greffent leur titre dansl’application,WeChatprélevant au passage une commission. Une équipe de 300 personnes Reste que WeChat demeure une application asiatique. Sur les 100 millions d’utilisateurs hors de Chine, une majorité se trouvent en Asie du Sud-Est. Et les utilisateurs étrangers n’ont pas les mêmes services que les Chinois. « Les fonctionnalités sont différentes car il ne servirait à rien, par exemple, d’avoir un portefeuilleélectroniquedansWeChatsion ne pouvait pas s’en servir pour acheter des biens. Mais, dans les prochaines années, tout le monde aura le mêmesystème »,expliqueAlexMecl, conseiller stratégique international de WeChat installé en Californie et de passage en France, la semaine dernière, pour la conférence China Connect. Une question de temps, donc, d’autant que les moyens de WeChatrestentlimités :350personnes seulement travaillent pour l’application… et seulement trois pour l’international ! « Nous avons des ambitions, nous allons recruter », répond Alex Mecl. La concurrence de Facebook ? Cela ne gêne pas l’Américain. « Elle valide notre modèle. Les utilisateurs adopteront le meilleur service. Aujourd’hui, WeChat est la plateforme la plus innovante. » Et elle ne compte pas s’arrêter là. Elle travaille déjà pour intégrer de la réalité virtuelle à son produit… n a semaine dernière avait lieu à Paris la sixième édition de China Connect, une conférence qui réunit des décideurs du numérique chinois et français. Cette année, l’événement a notamment attiré WeChat, LeEco, eHang, L’Oréal,UnionPay,AXA...Safondatrice, Laure Carayon, fait le point sur les grandes tendances du moment en Chine et décrypte les mouvements des acteurs chinois. 1 Quelle est la principale caractéristique des start-up chinoises selon vous ? La grande différence avec l’Europe, c’est que ces sociétés sont mobiles d’emblée. Beaucoup de Chinois ont découvertInternetvialemobile,c’est encore souvent le seul moyen de connexion. Et, aujourd’hui, rien n’est pensé en Chine sans que l’usage mobile ne soit privilégié. L’autre cadre de pensée, c’est l’écosystème. La plupart des sociétés chinoises du secteurtententdedévelopperautour d’elles un écosystème complet. Le meilleur exemple est WeChat. 2 Quelles autres grandes tendances observe-t-on aujourd’hui sur ce marché ? On voit beaucoup de solutions se développer autour du commerce social, comme Xiaohongshu [NDLR, petit livre rouge, en chinois !] valorisé 1 milliard de d o l l a r s e t q u i v i e n t d e l e ve r 100 millions. Les start-up essaient aussi de pallier des problèmes structurels en Chine : la confiance dans les prestations de santé, avec une société comme The Care Voice, qui attribue une note aux médecins et qui a été fondé par un ancien de Sanofi, dans l’alimentation, ce qui crée des opportunités dans l’importexport, ou encore dans le domaine de l’éducation, avec une explosion incroyable des MOOC. 3 L’internationalisation des sociétés chinoises a longtemps semblé un serpent de mer. Qu’en est-il désormais ? C ’e s t u n e r é a l i t é . B e a u c o u p d’entreprises chinoises sont déjà en Europe et font du business. Outre les fabricants, comme Huawei ou Xiaomi, on peut citer iPinYou ou iClick dans le domaine de la publicité programmatique. Et beaucoup d’opportunités se créent sur les services aux touristes chinois. Propos recueillis par N. Ra. Cinéma,musique, smartphones… LeEcoveutconquérirle monde Lesdronesd’eHang s’installent enEurope La pieuvre chinoise a construit un modèle mêlant contenus et hardware. Elle s’attaque désormais au marché américain. La start-up chinoise a montré au CES un modèle de drone avec passager. Elle vient d’ouvrir un centre à Düsseldorf. Les ambitions de LeEco sont à peu près sans limite. Cette société chinoise, qui s’appelait LeTV il y a encore quelques mois, a démarré en2004enlançantunesortedeNetflix avant l’heure. Une anomalie sur un marché chinois dominé alors par les offres illégales dans le domaine de la vidéo. L’offre est devenue la référence en Chine et compte aujourd’hui 100.000 épisodes de séries et 5.000 films. Mais la start-up ne s’est pas arrêtée là. « L’approche est très différente des entreprises occidentales, très verticales, qui cherchent à adresser une demande, un marché. Nous voulons créer notre propre écosystème », explique Eric Mika, vice-président de LeEco en charge des partenariats, lui-même passé par Vivendi époque Jean-Marie Messier, du temps de la convergence. Peu à peu, la société chinoise a mis un pied dans la production (notamment le film « La Grande Muraille », avec Matt Damon, qui doit sortir début 2017), a lancé une offre musicale similaire à celle de Spotify, une offre dans le sport en achetant des droits de diffusion (de football, Formule 1, baseball, etc.), mais a surtout accéléré sa croissance en se lançant dans le hardware. Elle fabrique depuis un an des smartphones et « On rêvait de voitures volantes, à la place on a 140 caractères. » La célèbre phrase de l’investisseur Peter Thiel, Derrick Xiong l’a prise à la lettre. L’entrepreneur au visage poupon – vingt-sept ans dans quelques jours – a créé eHang pour « changer le monde ». C’était il y a deux ans, à son retour en Chine, lui qui avait passé sa jeunesse entre Singapour et la Silicon Valley. Sa start-up a fait sensation au dernier Consumer electronic Show de Las Vegas en présentant un modèle de drone capable d’embarquer un passager. « Cela peut sembler un cliché, mais c’est une vraie envie, explique-t-il, alors qu’il est de passage en Europe. J’imagine un tas d’applications pour nos drones. On pourra les utiliser comme moyen de transport, dans l’agriculture, le tourisme… Le but est de pouvoir piloter ces engins sans aucune connaissance technique, avec un maximum d’automatisation. » DR DR L’application du groupe Tencent a conquis 700 millions de personnes. Aujourd’hui, elle est copiée par la Silicon Valley. « Il nous faut notre Delaware souverain pour y mettre nos licornes. » Le compte parodique OS Souverain, créé pour se moquer du projet français de lancer un système d’exploitation made in France, a appelé sur Twitter à la création d’un « Delaware français ». L’Etat du nord-est des Etats-Unis accueille le siège d’un grand nombre d’entreprises, dont la plupart des start-up américaines, en raison de conditions fiscales avantageuses. Une manière humoristique de rebondir sur l’actualité des « Panama papers »... 500.000 MOBILE « Los Angeles regorgede capitaux » Q LE TWEET REBOND Quatre millions de mobiles LeEco ont été vendus en 2015. Ses platesformes de contenus attirent chaque jour 52 millions de Chinois. des téléviseurs, vendus exclusivement sur Internet et… qui embarquent par défaut les offres de contenus. La boucle est bouclée ? Pas tout à fait, puisque la société s’intéresse désormais au marché des voitures autonomes. Elle vient de créer un joint-venture avecAston Martin. « Quefera-t-ondansunevoituresans chauffeur ? On écoutera de la musique, on regardera des films », ajoute malicieusement Eric Mika. Cap sur les Etats-Unis Aujourd’hui, ses plates-formes de contenus attirent 52 millions d’utilisateurs par jour en Chine et 4 millions de smartphones ont été vendus l’an dernier, pour la première année de cette activité. Et LeEco table sur 15 millions de ventes cette année, alors qu’il a commencé à commercialiser ses téléphones en Inde et qu’il va attaquer le marché américain dans quelques semaines. Les Etats-Unis représentent un enjeu de taille pour la firme, qui y a déjà installé 1.500 personnes, sur un total de 10.000 employés, un millier y travaillant dans l’activité automobile. « Nous visons avant tout les EtatsUnis, l’Amérique latine et l’Inde, là où nous pensons que notre modèle peut être le plus disruptif », conclut Eric Mika. — N. Ra. La commercialisation envisagée pour la fin de l’année Le modèle exposé au CES était un prototype, mais il espère pouvoir commercialiser les premiers produits avant la fin de l’année. En attendant, les discussions continuent avec les autorités du monde Les appareils de la start-up pourraient être utilisés pour le transport, l’agriculture ou le tourisme. Photo eHang entier sur la réglementation. « Il faut trouver un équilibre, il y aura des zones interdites à nos drones, mais ces discussions sont constructives », affirme Derrick Xiong. Le jeune patron met aussi sa start-up en ordre de bataille, afin de lutter contre ses nombreux concurrents américains, européens ou asiatiques. Pour l’instant, 300 personnes, essentiellement des ingénieurs, travaillent chez eHang. Mais les recrutements sont permanents. Et, après la Silicon Valley, la société basée à Canton vient d’ouvrir son centre européen à Düsseldorf, en Allemagne, forte d’une levée de 42 millions de dollars l’été dernier. « Les temps changent, la Chine montre qu’elle est capable d’innover. Aujourd’hui, les ingénieurs chinois sont aussi talentueux que ceux de la Silicon Valley, et cinq fois moins chers », ajoute Derrick Xiong. — N. Ra. // 25 Les Echos Lundi 11 avril 2016 en direct Littoral en travaux en Charente-Maritime AGRICULTURE — L’épizootie de ENVIRONNEMENT — Les grandes fièvre catarrhale ovine (FCO) s’étendant à 78 départements, avec 237 cas recensés depuis septembre : 85 sont notamment intervenus dans le Puy-deDôme, 45 dans l’Allier, 15 dans la Nièvre, 13 dans la Loire, 12 dans la Creuse. La FCO n’affecte pas l’homme, mais ferme les portes de certains pays à l’exportation. Olivier Laban-Mattei/AFP PME ®IONS La fièvre catarrhale s’étend marées de l’hiver se terminent, la Charente-Maritime annonce avoir quelque 150 chantiers en cours ou à venir pour empêcher de nouvelles inondations meurtrières. Elle renforce la protection de ses 470 kilomètres de trait de côte (îles comprises) en réalisant des briselames, digues et autres enrochements. Seul département avec la La Cosmetic Valley se connecte à la beauté 3.0 l Les industriels de la cosmétique sont candidats à la French Tech et veulent créer un réseau de start-up. l Masques connectés, emballages personnalisés, miroirs à selfies, les initiatives se multiplient. CENTRE Christine Berkovicius — Correspondante à Orléans Maquillage virtuel, conseils en ligne, « tutos » beauté et même webséries comme le « Chanel Beauty Talk »… Avec la révolution digitale, les déclinaisons numériques autour de la beauté connectée se multiplient, au risque d’une « ubérisation » du secteur. Les sites de vente en ligne détournent les client(e)s des boutiques, les produits low cost envahissent la Toile et de jeunes blogueuses font la loi sur Internet en s’autoproclamant « expertes » en conseils beauté… A cela s’ajoute la concurrence de l’Asie, qui s’est emparée du digital et pourrait à terme priver la France de son leadership mondial dans le secteur de la beauté. Pépinière de start-up Conséquence, les industriels de la filière s’inquiètent… et se mobilisent. Réunis au sein de la Cosmetic Valley, un pôle de compétitivité qui fédère la moitié des entreprises du secteur entre Rouen, Chartres, Orléans et Tours, ils ont monté un dossier French Tech pour faire de la France « la pépinière des start-up beauté » au niveau mondial. « Le digital,c’estl’avenir !N’attendonspas que d’autres s’en emparent. Sinon nous risquons le syndrome Kodak, mortfauted’avoirsuprendreàtemps le train de l’innovation », martèle Marc-Antoine Jamet, président du pôle.« Onobservechezlesclientesun désir croissant de suivi individuel, de conseil. Or la recherche se focalise avant tout sur les ingrédients, la formulation, le packaging, le marketing… Sur les quelque 300 millions d’euros de projets que nous avons labellisés au sein de la Cosmetic Valley, le digital est dramatiquement absent. Il est temps d’inventer la beauté du futur ! », ajoute-t-il. Les ténors du secteur sont sur les rangs. A l’automne, Sephora a ouvert à Paris son premier magasin interactif, 100 mètres carrés seulement,mais14.000référencesdisponibles grâce à des tablettes pour 100 mètres carrés seulement, mais 14.000 références disponibles grâce à des tablettes pour l’achat en ligne, des miroirs à selfies au « bar à maquillage », les petits robots Nao, etc. : à Paris, le premier magasin interactif Sephora a ouvert l’automne dernier. Photo DR l’achat en ligne, sans compter les miroirs à selfies pour immortaliser sonpassageau« baràmaquillage », les petits robots Nao, etc. Un an plus tôt, Burburry avait déjà installé un « bar à ongles » digital dans sa première boutique londonienne. Le groupe L’Oréal, lui, revendique 20 millions d’utilisatrices pour son application Make Up Genius, lancée en 2014 en partenariat avec Image Metrics, qui propose un miroir virtuel pour tester un produit sur son visage avant d’aller l’acheter… Le groupe a également créé une chaîne YouTube L’Oréal Paris. Le débat se déplace aussi sur le front de la vente en ligne. Le britannique Feelunique.com, qui vient de lever 25 millions de livres et réalise 85 millions d’euros de chiffre d’affaires est devenu un des acteurs de poids sur son marché domestique. Il s’attaque au marché français à coups de livraisons gratuites à partir de 50 euros d’achat. Les start-up s’y mettent aussi parfois là on ne les attend pas… Avec I-Feel Beauty, Feeligreen, basée à Sophia Antipolis, s’adresse aux personnes en perte d’autonomie pour leur permettre de piloter leur soin bien-être via un smartphone relié à un petit appareil qui associe microcourants et diodes. Plus classique, My pack on line (20 salariés), à l’instar du web-to-print. permet de créer des « On sent que l’écosystème est en train de bouger. » STANISLAS VANDIER Fondateur de WB Technologies emballages personnalisés. Quant au masque de beauté connecté de W B Te c h n o l o g ie s , i l m e s u r e l’hydratation de la peau et permet de booster l’efficacité des crèmes grâce à une légère source de chaleur. Se félicitant de la démarche de la Cosmestic Valley, Stanislas Vandier, le cofondateur de WB Technologies explique : « Il y a une dynamique collective, mais cela ne suffit pas. Il faut aussi des financements, et des initiatives comme la French Tech sont de nature à attirer des fonds d’investissement ». Dossier déposé Monté dans le cadre du dernier appel à projets thématique lancé par le gouvernement, le dossier « Beauty French Tech » doit être déposé le 11 avril. Objectif : créer un réseau national de start-up dont le centre de ressources sera à Chartres. Cinq millions d’euros ont été investis dans un incubateur qui ouvrira à l’automne et pourra accueillir jusqu’à 60 jeunes pousses. Un premier rendez-vous a eu lieu fin mars à Paris autour de 150 entreprisesdelafilièreainsiquedes start-up numériques. Autre idée, la création d’un Fab Lab dédié à la cosmétique. Ou encore d’un Datalab qui exploitera des bases données mutualisées ou privatives au profit des PME qui n’ont pas les moyens techniques des grands groupes… « On a senti qu’il commençait à se passer quelque chose au dernier Consumer Electronics Show de Las Vegas, avec pour la première fois un stand Beauty Tech dédiée à la beauté connectée. C’est un signe fort. Mais il faut aller vite », plaide Chartres Métropole, qui devranéanmoinspatienterjusqu’en juin pour savoir si la candidature de la Beauty French Tech sera retenue par le ministère d’Axelle Lemaire. n Spincontrol et Emospin planchent sur les « data » de nos émotions Pionnier de la mesure des produits de beauté, le laboratoire tourangeau cherche à exploiter des données qui dorment. Stéphane Frachet — Correspondant à Tours Spécialiste de la mesure de l’efficacité des produits de beauté auprès de 30.000 volontaires dans le monde chaque année, le tourangeau Spincontrol a emmagasiné desmillionsdedonnées.Or,unefois qu’elles ont servi à ses clients – les grandes marques de cosmétique telles que L’Oréal, LVMH ou Shi- seido – pour l’élaboration de leurs gammes, ces informations s’endorment dans un serveur. D’où l’idée de Patrick Beau, fondateur en 1991 de ce laboratoire qui compte 120 salariés et réalise 5 millions d’euros de chiffre d’affaires, de les « réveiller ». A l’affût d’une diversification, cette PME implantée en France, au Canada, en Inde, en Thaïlande et depuis peu en Indonésie a déjà contribué à la genèse d’Emospin en 2012, en collaboration avec Arnaud Aubert, chercheur en neuropsychologie, membre d’un laboratoire de l’université de Tours. Cette start-up cherche à quantifier les émotions pour évaluer le bien-être des consommateurs, leurs réactions... Electroencéphalogrammes, dilatation de la pupille, changement de voix, modification de la température cutanée, plusieurs facteurs révèlent les émotions. Ces paramètres ont 10.000 TESTEURS font partie du réseau de Spincontrol et sont soumis à des protocoles destinés à analyser l’efficacité des produits. un impact sur le packaging, le design du point de vente, le flaconnage, la texture, assure en substance Patrick Beau. Données déclinées A partir de ces données, Emospin et Spincontrol ont d’abord imaginé une déclinaison via un objet connecté, « qui déterminerait précisémentquelleestl’attenteduconsommateur à l’instant où il commande ses produits », détaille Arnaud Aubert.Exemple :aumomentd’une commanded’unfonddeteintsurun site marchand, qui propose des milliers de référence, l’objet connecté affine le besoin réel à partir des mesures qu’il effectue et des données disponibles. Il propose alors une sélection restreinte de maquillage. Bref, de la relation client revue et corrigée par un filtre scientifique. « Nous cherchons des investisseurs et un partenaire dans ce domaine de l’objet connecté. Tout peut aller très vite », ajoute-t-il. Autre déclinaison envisagée par les deux partenaires : un comité de travail au sein de la Cosmetic Valley a mis en avant le besoin d’une base de données au service des PME-PMI du pôle de compétitivité. Celui-ci cherche à impulser une création d’entrepriseautourdeceprojetde« French beauty data hub ». n Seine-Maritime à avoir endossé cette compétence, il estime à 350 millions d’euros les dépenses globales nécessaires. 150 millions sont budgétisés. Une somme à comparer avec l’équivalent des 5 millions d’euros investis entre 1965 et 2008. Yves, Châtelaillon, Fouras et l’Ile-d’Aix vont réaliser 20 millions d’euros de travaux. La tempête Xynthia avait détruit 52.000 hectares et tué 53 personnes en France, dont 12 en Charente-Maritime. Lucette.com se rêve en « TripAdvisor » du maquillage Le site Internet veut devenir incontournable pour les marques et pour les clientes. Devant l’offre pléthorique des produits de beauté, il y a parfois de quoi être un peu perdu… Pas facile de trouverlabonnecrèmedejouroule bon shampoing quand on n’est pas un expert ! Partant de ce constat, Lucette.com, une start-up créée fin 2014, a lancé un site Internet et une application pour aider les client(e)s à cibler le produit le plus adapté à leur peau, à leurs envies et à leurs habitudes. « Nous avons voulu dépasser le simple avis produit pour donner un conseil personnalisé et indépendant », explique AnneLaure de Belloy, fondatrice du site. Lucettereposesurunalgorithme développé avec l’aide de deux agences spécialisées et d’un expert « data », qui fonctionne selon le principe suivant : chaque utilisatrice remplit un rapide questionnaire sur ses habitudes beauté. Le site croise ensuite les informations recueillies avec les produits référencés dans sa base et définit un « score d’affinité » avec la crème, le mascara ou le vernis qui devrait convenir le mieux. Il ne reste plus qu’à aller l’acheter en magasin ou sur Internet… Lucette.com repose sur un algorithme qui définit un « score d’affinité » et propose des produits. Pour étoffer sa base, qui compte actuellement un millier de références, Lucette facture aux marques des tests produit. Les utilisatrices sélectionnées par le site donnent leur avis ou filment leur routine beauté… « Pour les marques qui ne sont pas distribuées en direct, il est très intéressant de mieux connaître les consommatrices pour créer leur e-reputation et d’aller flairer les tendances pour innover. C’est ce que nous pouvons leur proposer avec Lucette,grâceàl’exploitationdesavis que nous recueillons », poursuit la jeune femme, qui s’est formée au conseil marketing auprès de L’Oréal et de Procter & Gamble avant de lancer sa start-up. « Et c’est d’autant plus important que, selon des études récentes, 90 % des clientes disent aller chercher des informationssurInternet,dont75%pourlire des avis produit… » Vitrine française en Chine L’ambition du site est de devenir un outil incontournable, à la fois pour les utilisatrices et pour les marques, et de s’imposer comme le « TripAdvisor » de la beauté connectée. Mais, pour réussir, sa fréquentation doit augmenter. Pour l’instant, Lucette revendique 130.000 utilisatrices. Il lui en faudrait 1 million d’ici à un an… Il lui faut aussi trouver de nouvelles ressources. Après les 475.000 euros apportés au démarrage par des « business angels », Lucette prévoit une levée de fonds de 1 million d’euros. Un apport financier qui devrait lui permettre d’entamer son développement à l’étranger, en Grande-Bretagne d’abord, puis en Chine, où Lucette a l’intention d’être la vitrine digitale de la beauté française.— Ch. B. 26 // PME & REGIONS Lundi 11 avril 2016 Les Echos 30.000 SAVOIE — Le maire de Chamonix, Eric Fournier (photo), a estimé vendredi bâclé « l’appel à manifestations d’intérêt » visant à libéraliser 6 lignes de trains de nuit. L’élu dénonce le risque d’une fermeture définitive de la ligne Paris-Mont-Blanc et exige que les repreneurs aient un délai jusqu’au 30 septembre pour s’organiser. lien entre les citoyens, les 6.000chercheursetles300associations de culture scientifique de la région. Lancé en 2011 par la précédente mandature socialiste, il a coûté 19 millions d’euros pour rénover un édifice du XIXe siècle. Jean-Pierre Clatot/AFP VISITEURS EN DEUX MOIS POUR LE QUAI DES SAVOIRS À TOULOUSE Le Quai des savoirs, musée toulousain dédié à la culture scientifique, techniqueetindustrielle,enregistre 30.000 visiteurs depuis son inauguration en février, selon Toulouse Métropole. Ce lieu atypique de 3.500 mètres carrés veut faire le innovateurs Chamonix défend son train de nuit Le combat des gantiers de Millau pour relancer l’ex-place forte du cuir G2Mobility s’allie avec Nexans pour déployer ses bornes connectées MIDI-PYRÉNÉES DR Le pôle cuir de l’Aveyron fédère 18 entreprises pour perpétuer un savoir-faire prisé par l’industrie du luxe. LE PARTENARIAT G2 MOBILITY Laurent Marcaillou — Correspondant à Toulouse Chantal Houzelle [email protected] Les entreprises du cuir de l’Aveyron comptent 383 salariés. Photo Philemon d’Andurain La question de la formation Le pôle cuir de l’Aveyron, créé il y a un an avec le soutien de la CCI de l’Aveyron et de la Communauté de communes de Millau Grands Causses, sollicite l’aide financière du conseil régional et de l’Etat pour développer des formations à ces métiers artisanaux et répondre aux besoins de modernisation des petites entreprises. Car il n’existe plus de formation de gantier en France. « Les ouvriers sont formés en entreprisependantdeuxans,maislesaides à la formation ne dépassent pas qua- Elisath régule les coûts des piscines publiques LA PME À SUIVRE MEURTHEET-MOSELLE Effectif : 30 salariés Chiffre d’affaires : 5 millions Activité : logiciel Pascal Ambrosi — Correspondant à Nancy Les centres aquatiques, les patinoires ou les centres de congrès, compte tenu des lourdes charges de fonctionnement que supposent ces équipements, sont bien souvent déficitaires. Au grand dam des collectivités qui en sont propriétaires. Installée à Messein (Meurthe-etMoselle), la société Elisath propose, depuisquelquesmois,unlogicielde gestion maîtrisée du chauffage, de l’électricité et de la consommation, en fonction de l’affluence d’usagers suivie en temps réel. « Ainsi, lors des pics de fréquentation, le système, qui prend en compte la chaleur générée par les visiteurs et par le fonctionnement des différents appareils, réduit le chauffage mais, selon l’équipement concerné, augmente le dispositif de traitement de l’eau des bassins ou la ventilation », explique Elisabeth Ferlet, dirigeante fondatrice de la firme lorraine. Cette dernière emploie 30 salariés et réalise 5 millions d’euros de chiffre d’affaires. Grâce à ce logiciel, baptisé « Eligreen », l’exploitantd’unsitepeutenconnaître instantanément et avec précision les coûts de fonctionnement. Il peut aussi en adapter l’activité en fonction des résultats recherchés. Bâtiments tertiaires Si, pour l’instant, les collectivités locales et leurs partenaires, délégataires de services publics, sont les principaux clients d’Elisath, ses produits intéressent également les occupants de bâtiments à usage tertiaire ou commercial. L’entreprise s’est d’ailleurs équipée de son logiciel et annonce réaliser environ 30 % d’économies de consommation d’énergie. A l’origine, Elisath était spécialisé dans la billetterie et le contrôle d’accès d’équipements publics. Il exerce toujours cette activité. « C’est au hasard d’une rencontre, après une première expérience professionnelle, que j’ai eu l’idée de créer cette société en 1995. J’ai débuté en équipant la piscine de Colmar, en Alsace », rappelle Elisabeth Ferlet, diplômée d’une école de commerce. Aujourd’hui, près de 80 %descentresaquatiquespublics en France utilisent ses logiciels. Outre ses installations dans l’Hexagone, Elisath est aussi présent en Belgique, Norvège et Albanie. Et, l’entreprise lorraine a installé, il y a un an, la billetterie de la Pinacothèque de Paris à Singapour. n tre mois », déplore Olivier Fabre, président de la Maison Fabre (12 salariés) et du pôle cuir, qui demande la création d’une plateforme de formation aux métiers du cuir. Car les fabricants ont du mal à recruter alors que le secteur du luxe est en croissance : la maroquinerie française a augmenté ses exportations de 11 % en 2015 et la ganterie de 6 %,selonleConseilnationalducuir. Le pôle va s’élargir au département du Tarn, où l’industrie du cuir est plusimportanteavec53entreprises, 400 salariés et un chiffre d’affaires de 82 millions d’euros dans la tannerie, la maroquinerie et l’habillement autour de Mazamet et Graulhet. L’utilisation des peaux du million de brebis de race Lacaune produi- sant le lait du fromage de Roquefort est un autre enjeu fort, mais la plupart des entreprises achètent des peaux espagnoles qui ont moins de défauts. « La race Lacaune a une peau fine de qualité exceptionnelle, maiselleestabîméeparlesconditions d’élevageetd’abattage.Elleauraitune valeur considérable car il y a une pénurie de peau de premier choix », expliqueFrankBoehly,présidentdu Conseil national du cuir. Pour améliorer l’élevage, la dépouille et le filmagedespeaux,lepôledecompétitivité Agri Sud-Ouest Innovation a lancé l’an dernier le projet de R&D Peau’Lux, doté de 4,8 millions d’euros et porté par la société Ovi Plateau Central (RAGT) avec les acteurs de la filière. n ENTREPRENDRE Pour accélérer le déploiement international de ses bornes de recharge intelligentes, face aux poids lourds du marché du véhicule électrique, la start-up francilienne G2Mobility emprunte la voie rapide. Ce lundi, elle dévoile son partenariat stratégique avec le groupe coté Nexans, leader mondial des solutions de câblage. Cet accord se combine avec une levée de fonds de 2,7 millions d’euros, à laquelle Nexans participe aux côtés des actionnaires existants, bpifrance et Innovacom. Ce tandem historique accompagne G2Mobility Crosscall décroche 4,5millions d’eurospour sonmobile« outdoor » avec la Les Marines de Limay : Du nautisme à l’intégration paysagère Entreprise de travaux publics, Les Marines de Limay s’est spécialisée dans l’intégration harmonieuse d’éléments techniques dans un environnement naturel ou urbain. Si l’activité se concentre aujourd’hui sur le secteur des télécoms, et notamment le camouflage des antennes-relais, cela n’a pas toujours été le cas. « La société a été créée à la fin des années 40 par mon grand-père, charpentier de marine et fabricant de bateaux », témoigne Pierre Ardouin, PDG des Marines de Limay. « Quand mon père a pris la suite dans les années 60, il s’est mis à fabriquer des bateaux non plus en bois, mais en résine et polyester ». Un savoirfaire à multiples facettes qui a permis à l’entreprise familiale de se transformer au fil des années pour répondre à la demande du marché, tout en restant fidèle à son héritage. ment dès la fin des années 90 ». En 2008, quelques années après avoir rejoint son père dans les affaires, Pierre Ardouin rachète la société et décide alors de réorienter entièrement l’activité. « Face à la demande de l’État de cacher les antennes-relais, il a fallu se montrer réactif pour consolider notre position sur le marché », expliquet-il. « Mais en prenant les rênes de la société, je voulais également moderniser son organisation interne, notamment en y ajoutant une dimension plus écologique ». Pierre Ardouin s’est alors rapproché de la CCI Versailles-Yvelines pour réaliser une analyse environnementale de l’entreprise. « Les échanges avec notre interlocuteur de la CCI et le module de formation auquel nous avons pu accéder nous ont aidés à mieux organiser notre réflexion » précise-t-il. « Enfin, les différents outils d’analyse que nous avons reçus nous ont De nouvelles opportunités à saisir permis d’identifier les éléments à « Le boom des parcs d’attraction optimiser pour gagner non seuledans les années 80 ainsi que les ment en économies, mais aussi en travaux engagés à l’époque pour écologie ». rénover de nombreux ensembles HLM nous ont amenés à nous orienter vers la fabrication de décors en matériaux composites », se souvient Pierre Ardouin. « De même, l’avènement de la télépho- PIERRE ARDOUIN, des Marines nie mobile nous a offert de nou- PDG de Limay velles opportunités de développeEntrepreneurs, la CCI Paris Ile-de-France vous accompagne dans le développement de votre entreprise : entreprises.cci-paris-idf.fr DR France est possible si l’on travaille pour le haut de gamme et si on fait preuve d’innovation », dit son directeur général, Jean-Noël Le Bris. LA LEVÉE DE FONDS CROSSCALL Date de création : 2009 Président : Cyril Vidal Montant : 4,5 millions d’euros Chiffre d’affaires : 16,6 millions d’euros en 2015 Secteur : télécoms Paul Molga @paulmolga — Correspondant à Marseille © « Pierre Ardouin » Les entreprises du cuir de l’Aveyron se fédèrent pour pérenniser leur savoir-faire traditionnel présenté depuis le 8 avril dans une exposition sur l’aire d’autoroute du viaduc de Millau. Si l’ancienne capitale française de la ganterie a compté jusqu’à 6.000 emplois dans ce secteur dans les années 1950, la première et la deuxièmetransformationducuirne réunissent plus que 18 entreprises (5 mégisseries et tanneries, 5 ganteries, 5 maroquineries, 2 selleries et 1bottier).Ellescomptent383salariés et réalisent un chiffre d’affaires de 39 millions d’euros. Les entreprises qui ont survécu travaillent pour le secteur du luxe et exportent. La plus connue,CausseGantier(40salariés), racheté par Chanel en 2012, fabrique 20.000 paires de gants par an pour 5 marques de luxe et des stars, commeKarlLagerfeldouMadonna. Mais son chiffre d’affaires reste stable à 3 millions d’euros. La société réalise 12 collections par an, dont la moitié pour Chanel. Les gants sont fabriqués à la main dans des petites séries de 20 à 400 paires et vendus 300 euros en moyenne. « Le made in Date de création : 2009 PDG : Pierre Clasquin Montant levé : 2,7 millions d’euros Effectif : 25 personnes Secteur : véhicule électrique depuis son virage stratégique en 2013. « Au départ, cette entreprise était positionnée sur l’auto-partage, mais s’est réorientée vers les flottes de véhicules électriques pour les grandes entreprises, puis les parkings et les collectivités », explique Mathieu Rouget, directeur d’investissements de bpifrance. « Nous avons adapté nos solutions technologiques, dans lesquelles nous avons investi 10 millions d’euros, pour suivre la dynamique du marché de la mobilité électrique qui s’accélère depuis deux ans », complète Pierre Clasquin, PDG et cofondateur de G2Mobility, qui a démarré en 2009. Ses bornes de recharge, connectées à des systèmes de supervision et de gestion de l’énergie à distance, alimentent des grands comptes, comme Alstom, La Poste, Orange, E R D F, E u r o p c a r, D H L , Renault... « Ce partenariat est une étape majeure pour cette start-up parvenue en quatre ans à positionner ses solutions, qui gèrent plus de 6.000 points de charge sur le seul marché français », estime Mathieu Rouget. C’est aussi un accord industriel clef : Nexans produira, dès juin, sur son site de Donchery (Ardennes), des bornes de r e c h a rg e d e G 2 M o b i l i t y. « Nous déploierons ensuite ce modèle à l’international, d’abord en Europe », projette Pierre Clasquin, qui vise de 4 à 5 millions de chiffre d’affaires en 2016. n Le segment du mobile « outdoor », sur lequel parie l’entreprise aixoise Crosscall, tient ses promesses. Ces quatre dernières années, elle a enregistré une croissance de… 2.197 %, en clôturant son dernier exercice à près de 17 millions d’euros de chiffre d’affaires. De quoi convaincre ACG Management d’investir 4,5 millions d’euros sous forme d’obligations convertibles pour consolider son déve- loppement. En France, où ses appareils sont présents dans plus de 12.000 points de vente, e t à l ’é t r a n g e r, o ù e l l e a démarré ses activités l’an passé en signant des accords de distribution avec les principaux acteurs du BTP, un segment de marché professionnel qui connaît une très forte croissance. Insensibles aux pires traitements, étanches à l’eau de mer et équipés des plus récentes technologies (NFC, optique à haute définition, GPS), ses neuf modèles se sont déjà écoulés à 700.000 unité s. « Ce t ype d’équipementrenouvellelemarché du mobile à un moment où le manque d’innovations fige les ventes », explique Georges Deniau, directeur financier de Crosscall. Avec la flambée du prix des smartphones et le coût prohibitif des réparations, de plus en plus de consommateurs sont sensibles aux arguments de solidité défendus par la marque. Les ventes de téléphones renforcés se sont accrues l’an passé de 8 % en Europe. Les leviers de croissance de Crosscall passent par l’exportation. Déjà distribuée en Espagne, au Portugal, en Italie, en Allemagne et en Autriche, l’entreprise veut étendre son réseau à une vingtaine de pays, dont ceux de l’Est. n // 27 Les Echos Lundi 11 avril 2016 FINANCE &MARCHES TRÈS NET REBOND DES COURS DU PÉTROLE Le prix du baril a grimpé jusqu’à 6,9 % à New York vendredi, et jusqu’à 6 % à Londres. A quelques jours de la réunion des grands producteurs à Doha, les opérateurs ont spéculé. Par ailleurs, l’agence de l’Energy Information Administration a indiqué dans la semaine que la production américaine avait reculé pour la dixième fois sur 11 semaines et les stocks ont baissé. les indices Banque : des baissesd’effectifs plusmodérées enFrance en 2015 l Les principales banques ont supprimé 800 emplois dans l’Hexagone. l Les réseaux sont touchés mais les équipes informatiques ont été renforcées. BANQUE Véronique Chocron @vechocron Le secteur bancaire, l’un des premiers employeurs en France, a vu ses effectifs rester globalement stablesen2015,aprèsplusieursannées de baisse. Les équipes françaises des principales banques – Crédit Agricole, BPCE, BNP Paribas et Société Générale – ont perdu dans leur ensemble près de 800 emplois par rapport à 2014, soit un recul de 0,2 %. BNP Paribas a même gagné une trentaine de postes sur un an. Mais ce tableau d’ensemble traduit des variations très contrastées selon les métiers. La tendance de fond reste la réduction des réseaux bancaires,quicontinuentdeperdre des emplois au rythme des fermetures d’agences et de l’automatisation des back-offices. « Pour le pôle de banque de détail en France, la contraction des effectifs de 1,5 % s’explique notamment par des départs en retraite non remplacés », indique Société Générale dans son document de référence consacré à 2015. Chez BNP Paribas, le réseau français BDDF, qui pesait 16 % des effectifs de l’activité banque de détail du groupe en 2014, en représente désormais 15 %. Les Banques Populaires et les Caisses d’Epargne ont perdu à elles deux plus de 320 postes,maislaplustouchéel’andernier a été LCL. La filiale de Crédit Agricole SA a réduit ses effectifs de plus de 620 postes, soit une baisse de 3 % sur un an. L’emploi est en revanche stable dans les caisses régionales de Crédit Agricole. Embargos américains Signe de la transformation actuelle des banques, soumises à des exigences réglementaires croissantes et à la concurrence des acteurs du numérique, d’autres métiers gagnent du terrain. « Pour les directions centrales du groupe, l’augmentation de 11 % des effectifs est due notamment à la montée en puissance d’équipes informatique et conformité », précise Société Générale. Latendance àunelégère érosionseconfirmedans le secteurdel’assurance En 2014, l’effectif salarié des entreprises de la FFSA et du Gema a de nouveau baissé (–0,3 %). Mais le secteur recrute toujours. Laurent Thévenin @laurentthevenin BNP Paribas, frappé en 2014 par une amende de 9 milliards de dollars pour violation des embargos américains, a recruté pour son département conformité plus de 1.000 personnes en 2015, dont près de 300 en France. Et chez BPCE, la part de métiers risque et conformité a doublé, pour représenter 5 % des recrutements en 2015 (contre 2,5 % en 2014). Les banques s’arrachent aussi les développeursinformatiques,métier en expansion depuis l’explosion du digital, du smartphone aux objets connectés.« L’avenirestauxcodeurs, les gens de la technique reprennent le pouvoir, prévient un patron de banque. Il n’y avait plus de codeurs chez nous, l’activité était sous-traitée, mais nous allons réembaucher. » Reste que, après cette stabilisation global des emplois en 2015, les prochaines années s’annoncent difficiles pour le secteur bancaire, qui anticipe une forte contraction, jugée inévitable, des réseaux de banque de proximité. n ChezLCL,des primes enpetite couronne Pour être attractif auprès des conseillers, la banque verse désormais des primes de 100 euros dans les agences du 92 et du 93. Si LCL a réduit ses effectifs l’an dernier de plus de 620 postes, la filiale de Crédit Agricole SA cherche à r e s t e r a t t r a c t i ve a u p r è s d e s conseillers clientèle en Ile-deFrance. L’ex-Crédit Lyonnais vient d’attribuer des primes de 100 euros brut par mois, dans les Hauts-deSeine et en Seine-Saint-Denis, « pour inciter les salariés à prendre ou à conserver un poste de travail dans ces départements, quel que soit leur lieu de domicile », précise LCL. « Le marché est tendu pour l’embauche de commerciaux en petite couronne, car les conseillers habitant en proche banlieue souhaitant majoritairement travailler sur Paris », explique-t-on à la banque. « Il y a un marché très dynamique du conseiller bancaire en Ile-de-France et une guerre sur le recrutement des commerciaux spécialisés sur le segment des clients professionnels et haut de gamme », confirme un collaborateur. Pourquoi précisément le 92 et le 93 ? « Dans les Hauts-de-Seine, il s’agit d’aider à s’offrir un logement dans une banlieue huppée et en Seine-Saint-Denis, la banque veut inciter les salariés à venir travailler dans cette banlieue réputée difficile », résumeunreprésentantFO,quiprécise que ces primes s’adressent au personnel dont la rémunération brute annuelle est inférieure à 30.000 euros. — V. Ch. Le mouvement se confirme. En 2014 comme en 2013, l’effectif salarié des entreprises de la Fédération française des sociétés d’assurances (FFSA) et du Groupement des entreprises mutuelles d’assurances (Gema) a baissé de 0,3 %. A fin décembre, la branche comptait 146.600 salariés. « Cette tendance devrait se poursuivre. Il y a quelques années, nous anticipions une baisse de 0,5 % par an par le jeu naturel des départs à la retraite », souligne Norbert Girard, le secrétaire général de l’Observatoire de l’évolution des métiers de l’assurance. « Cela dit, la branche maintient un niveau de recrutement important de 12.500 à 13.000 embauches par an, qui reste proportionnellement supérieur à celui de la banque. Contrairement à d’autres secteurs, l’assurance résiste bien à la crise », ajoute-t-il. En 2014, le nombre de recrutements dans la branche a cependant reculé de 0,5 %, alors qu’il avait augmenté de3,7 %en2013.Etlesentréesontété un peu moins nombreuses que les sorties(enrepli,ellesaussi,de0,2 %). déjà une quinzaine d’années dans le secteur avec une première phase d’optimisation des processus de gestion et de rationalisation. Ce n’est pas pourautantqu’ilyaeuunebaissedes effectifs sur cette période », observe pour sa part Norbert Girard. Reste à voir si la révolution digitale en marche et les perspectives qu’elle ouvre en termes de relation client ou de dématérialisation aura un impact social plus important. « Cela dépendra du rythme auquel le numérique va s’implanter dans les entreprises. Permettra-t-il une transition en douceur grâce à une gestion du turnover naturel et des départs à la retraite ? Sera-t-il brutal ? », questionne Luc Mathieu, secrétaire général CFDT banques et assurances, dont la fédération vient de publier une étude prospective sur les évolutions du secteur financier à horizon 2025. Dans son scénario le plus noir, marqué notamment par une « hyperdigitalisation », les conséquences sociales seraient « lourdes », avec des suppressions d’emplois à la clef. n Le virage du digital Dans le détail, le nombre de personnes travaillant dans la distribution et le développement commercial a diminué de 0,8 point en 2014. Les effectifs dans le support administratif sont, eux aussi, à la baisse. A contrario, ils ont augmenté dans les métiers de gestion des contrats ou des prestations (+0,2 point). Alors que les entreprises d’assurances prennent actuellement toutes le virage du digital, elles restent encore assez évasives sur les répercussions en termes d’emploi. « La révolution numérique a débuté il y a HSBC : lesjuges financiersfrançais ontachevé leurenquête JUSTICE L’enquête française sur le géant bancaire est désormais entre les mains du parquet national financier. AlorsqueHSBCvientd’êtreépinglée par le scandale des « Panama papers »pour avoir créé des sociétés offshore, l’enquête pour fraude fiscale dont elle fait déjà l’objet en France vient de passer un cap. Les juges financiers ont bouclé le 25 mars leurs investigations sur le rôle joué par HSBC Holdings Plc. dans unprésumé systèmequidevait permettre à des clients d’échapper à l’impôt, a indiqué vendredi une source judiciaire à l’AFP. Leholdingdugroupebritannique a été mis en examen en avril 2015 pour complicité de blanchiment de fraude fiscale et complicité de démarchage illicite, et soumis à une caution de 100 millions d’euros. Cette fin d’enquête ouvre un délai au cours duquel les parties peuvent faire des observations ou demander des actes d’enquête. Il appartiendra ensuite au parquet national finan- cier (PNF) de prendre ses réquisitions avant la décision des juges de renvoyer ou non les protagonistes du dossier en procès. Défaut de surveillance Les juges du pôle financier du tribunal de Paris, Guillaume Daïeff et Charlotte Bilger, reprochent à la banque un défaut de surveillance sur sa filiale suisse HSBC Private Bank (PB). Les enquêteurs sont convaincusquecettedernièreaproposé à ses clients, en 2006 et 2007, des opérations et montages via les paradis fiscaux, pour dissimuler leurs avoirs au fisc, et qu’elle « a bénéficié duproduitdesfaitsdefraudefiscale », selon une source proche du dossier. HSBC PB a été mis en examen en novembre 2014 pour blanchiment aggravé de fraude fiscale et démarchage bancaire illicite, et astreinte à une caution de 50 millions d’euros. Le PNF a réclamé un procès pour cette filiale suisse. Le scandale HSBC avait éclaté fin 2008 avec la remise aux autorités françaisesdefichiersdérobésparun informaticien de HSBC Suisse, Hervé Falciani, qui allaient déclencher plusieurs enquêtes en Europe, notamment en France, en Espagne et en Belgique. — N. Re. Perquisition à la Société Générale Une perquisition a eu lieu mardi à la Société Générale – l’une des banques citées par le Consortium international de journalistes d’investigation pour avoir ouvert des sociétés offshore au Panama via le cabinet d’avocats Mossack Fonseca – a rapporté « Le Journal du dimanche ». L’établissement a été perquisitionné par l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), a confirmé une source judiciaire à l’AFP. « Des documents, notamment informatiques, ont été saisis », a ajouté cette source. Cette perquisition est intervenue dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte par le parquet national financier pour « blanchiment de fraudes fiscales aggravées » le 4 avril, au lendemain des premières révélations sur cette affaire de dimension mondiale. 28 // FINANCE & MARCHES Lundi 11 avril 2016 Les Echos Créditimmobilier :lesbanques espagnolescondamnées BANQUE Un jugement les oblige à rembourser des intérêts indûment perçus. Une clause plancher opaque empêchait les crédits de diminuer sur les prêts à taux variable. Cécile Thibaud — Correspondante à Madrid Victoire pour les consommateurs espagnols. Un juge de Madrid vient de trancher, obligeant les banques à leur rembourser les sommes indûment perçues au nom d’une clause discrètement insérée dans les prêts hypothécaires à taux variables. Au total, les 41 enseignes concernées pourraient devoir rembourser aux emprunteurs 5,3 milliards d’euros, selon les calculs de l’agence d’analystes financiers AFI, ce qui pourrait signifier une baisse de 8 % des marges pour le secteur. Si la facture est si élevée, c’est que la quasitotalité des emprunts se fait justement à taux variable dans le pays, et qu’elle pourrait affecter 2 millions de crédits en cours de remboursement (soit la moitié du total des prêts), selon l’Adicae, l’une des associations de consommateurs qui a mené depuis des années la bataille. Au cœur de la polémique, la Appartements dans les environs de Madrid. Photo Angel Navarrete/Bloomberg « clausula suelo », (ou clause plancher)étaitunepetiteconditioninsérée sans que le client n’en soit averti dans nombre de contrats d’emprunt indexés sur l’Euribor. Elle précisait un taux plancher (de 2 ou 3 % selon les cas), en dessous duquel le coût du crédit ne pourrait pas diminuer, même si le taux de référence baissait en deçà de cette limite. La clause était purement formelle pour les employés des agences bancaires qui préparaient les dossiers de crédit à la chaîne durant les années 2000, au moment du boum immobilier. C’est en 2009, lorsque l’Euribor a commencé à passersousleplancherprévu–sans que les taux de remboursement ne baissent – que les associations de consommateurs ont été alertées. Lors de l’émargement de la feuille de présence, les signataires devront justifier de leur identité. Les copropriétaires d’actions indivises sont représentés par l’un d’eux ou par un mandataire unique. Le droit de vote appartient à l’usufruitier en assemblée générale ordinaire et au nu-propriétaire en assemblée générale extraordinaire. Toutefois, l’usufruitier et le nu-propriétaire peuvent décider par accord entre eux des modalités d’exercice du droit de vote ; ils devront en informer la société au moins cinq jours avant la date de tenue de l’assemblée. Conformément aux dispositions des articles L.225-107-1 et L.228-1 du Code de commerce, le propriétaire d’actions de la société n’ayant pas son domicile en France peut se faire représenter par l’intermédiaire régulièrement inscrit comme détenteur de ses actions. Conformément à l’article R.225-85 du Code de commerce, seuls seront admis à assister à l’assemblée, les actionnaires qui auront justifié de cette qualité par l’inscription en compte des titres à leur nom ou au nom de l’intermédiaire inscrit pour leur compte, au deuxième jour ouvré précédant l’assemblée à zéro heure, heure de Paris, soit dans les comptes de titres nominatifs de la société, soit dans les comptes de titres au porteur tenus par un intermédiaire habilité, teneur de leur compte titres. L’inscription des titres dans les comptes de titres aux porteurs tenus par l’intermédiaire habilité doit être constatée par une attestation de participation délivrée par ce dernier, laquelle doit être annexée au formulaire de vote par correspondance ou de procuration ou à la demande de carte d’admission établis au nom de l’actionnaire ou pour le compte de l’actionnaire représenté par l’intermédiaire inscrit. Une attestation est également délivrée à l’actionnaire souhaitant participer physiquement à l’assemblée le deuxième jour ouvré précédant l’assemblée à zéro heure, heure de Paris. Tout actionnaire souhaitant voter par procuration ou par correspondance peut demander, par lettre recommandée avec demande d’avis de réception devant parvenir à la société six jours au moins avant la date de l’assemblée, le formulaire unique de vote par correspondance ou par procuration prévu à l’article R.225-76 du Code de commerce ou se le procurer à compter du 12 avril 2016 sur le site de la société http ://www.carpinienne-de-participations.fr. Ce formulaire, dûment complété et signé, devra ensuite être renvoyé à la société où il devra parvenir trois jours au moins avant l’assemblée. Conformément aux dispositions de l’article R.225-79 du Code de commerce, la procuration donnée par un actionnaire pour se faire représenter à l’assemblée est signée par celui-ci, le cas échéant par un procédé de signature électronique, et indique ses nom, prénom et domicile. La signature électronique peut résulter d’un procédé fiable d’identification de l’actionnaire, garantissant son lien avec le formulaire auquel elle s’attache. La notification à la société de la désignation d’un mandataire peut être adressée par voie électronique selon les modalités suivantes : l’actionnaire nominatif doit envoyer en pièce jointe d’un e-mail, à l’adresse [email protected] une copie numérisée du formulaire de vote par procuration signé en précisant ses nom, prénom et adresse ainsi que les nom, prénom et adresse du mandataire désigné. Pour les actionnaires au porteur, le formulaire doit être accompagné d’une attestation de participation établie par l’intermédiaire dépositaire des titres. L’actionnaire peut révoquer son mandat, étant précisé que la révocation devra être faite par écrit dans les mêmes formes que la nomination et communiquée à la société. Le mandat ou le vote par correspondance donné pour l’assemblée vaut pour les éventuelles assemblées successives qui seraient convoquées avec le même ordre du jour. En outre, tout actionnaire ayant déjà voté par correspondance, envoyé un pouvoir ou demandé sa carte d’admission, n’aura plus la possibilité de choisir un autre mode de participation à l’assemblée. Il n’est pas prévu de vote ou de modalités de participation par visioconférence ou par des moyens de télécommunication pour cette assemblée et, de ce fait, aucun site visé à l’article R.225-61 du Code de commerce ne sera aménagé à cette fin. Droit de communication des actionnaires En application de l’article R.225-73-1 du Code de commerce, l’ensemble des informations et documents relatifs à l’assemblée générale et visés dans cet article pourra être consultés à compter du mardi 12 avril 2016 sur le site Internet de la société à l’adresse suivante : http ://www.carpinienne-de-participations.fr, rubrique "Assemblée Générale". L’ensemble des documents visés aux articles R.225-89 et suivants du Code de commerce seront tenus à la disposition des actionnaires au siège social de la société à compter de la publication de l’avis de convocation quinze jours au moins avant l’assemblée générale. Questions écrites Tout actionnaire a la faculté de poser par écrit des questions auxquelles il sera répondu au cours de l’assemblée. Les questions doivent être envoyées par lettre recommandée avec demande d’avis de réception au siège social : Carpinienne de Participations, Service Juridique, 83, rue du Faubourg Saint-Honoré, 75008 Paris, ou par Sommes à rembourser Déjà en mai 2013, une décision de la Cour suprême avait fait date, condamnant alors BBVA, Cajamar et Abanca. Les « clausulas suelo » inclues de façon opaque dans les contrats avaient été déclarées nulles. La Cour avait toutefois précisé que les banques pourraient continuer à utiliser ce type de clause « à condition toujours de sa transparence ». Cela afin de « permettre au consommateur de l’identifier », de comprendre qu’elle conditionne le calcul des sommes à rembourser et de « lui permettre de connaître la répartition réelle des risques de la variabilité des taux ». Le tribunal de Madrid étend maintenant cette décision au reste du secteur et ordonne le remboursement des sommes qui ont continué à être versées depuis la décision de la Cour suprême. Le secteur bancaire tourne désormais son regard vers la Cour de justice européenne. Elle dira le 26 avril prochain – en réponse à un juge de Grenade (Andalousie) – si les banques sont obligées de rembourser uniquement les sommes perçues depuis 2013 (date de la sentence de la Haute Cour espagnole), ou bien si elles devront rendre l’intégralitédumontantcorrespondant à la fameuse clause plancher depuis l’ouverture de chaque crédit. Déjà consultée en octobre dernier, la Commission européenne s’était prononcée en faveur de la seconde solution. De quoi encore alourdir la facture de 4,48 milliards d’euros pour le secteur selon les estimations d’AFI. Les banques espagnoles ont déjà signalé lors de la présentation de leurs résultats 2015 qu’elles avaient provisionné la somme correspondant aux litiges. Certaines comme Santander ou Bankinter n’ont jamais appliqué ces clauses de façon opaque. D’autres comme BBVA, CaixaBank,Bankiaoudernièrement Popular ont commencé à éliminer les clauses de leurs contrats après la sentence de la Cour suprême. n Covéa serenforceau capitalde SCOR ASSURANCE Le mutualiste monte à 7,67 % du capital de SCOR. Il devient le premier actionnaire du réassureur français. Laurent Thévenin @laurenthevenin L’actionnariat de SCOR change d e p hys i o n o m i e . C o vé a a a n n o nc é ve n d r e d i a p r è s Bourse avoir acquis 5,64 % supplémentaires du capital du réassureur français. Le groupe d’assurances mutualiste français, qui rassemble GMF, MAAF et MMA, porte ainsi sa participationde2,03 %à7,67 %. Ce dernier n’a donné aucune précision sur les conditions dans lesquelles s’est opérée cette montée au capital. Selon nos informations, c’est l’assureur nippon S omp o Japan Nipponkoa Holdings – qui était devenu l’an dernier le premier actionnaire de SCOR en achetant la part de 7,79 % de Patinex – qui aurait vendu ses titres. Ce qui, de facto, ferait de Covéa le nouveau premier actionnaire du réassureur. « Les Echos » n’ont pas réussi à joindre Sompo ce week-end. A travers cette montée au capital, Covéa explique « manifester ainsi sa confiance dans l’un des principaux réassureurs mondiaux », qui « a démontré au cours des années passées une capacitéàmainteniruneprofitabilité élevée, grâce à une activité mondiale couvrant à la fois les secteurs de la réassurance-vie et de la réassurance non vie ». Numéro cinq mondial du secteur, SCOR a dégagé en 2015 un résultat net de 642 millions d’euros, en hausse de 25,4 %. Vers un nouveau plan stratégique Cette nouvelle configuration devrait mieux convenir à SCOR. L’entrée surprise de Sompo à son tour de table, en mars 2015, s’était en effet révélée gênante dès le départ. Elle lui avait valu de perdre aussitôt deux clients assureurs japonais de longue date, ce qui avait été durement vécu par le groupe dirigé par Denis Kessler. L’assureur japonais affichait alors l’ambition de monterà15 %ouplusducapital, un projet auquel il renoncera finalement en décembre. Avec Covéa, actionnaire depuis 2003, SCOR se retrouve, au contraire, en territoire connu. Le réassureur peut ainsi compter sur une base actionnariale solidifiée à l’abord de son nouveau plan stratégique 2016-2019 qu’il doit présenter début septembre. n ANNLEGALWK 75 • PARIS SOCIETE 12000841 – LE PUBLICATEUR LEGAL CARPINIENNEDEPARTICIPATIONS Société anonyme Au capital de 4.786.635 € Siège social : 83, rue du Faubourg Saint-Honoré 75008 PARIS 768 801 243 RCS PARIS Avis de convocation Mesdames, Messieurs les actionnaires sont convoqués mardi 3 mai 2016 à 9 h 30, 20, avenue Franklin Delano Roosevelt, 2ème étage, 75008 PARIS, en assemblée générale ordinaire annuelle, à l’effet de délibérer sur l’ordre du jour ciaprès : . Rapport du conseil d’administration sur l’activité de la société et présentation des comptes de l’exercice clos le 31 décembre 2015, . Rapport du commissaire aux comptes sur l’exécution de sa mission, - Approbation des comptes annuels de l’exercice clos le 31 décembre 2015, - Affectation du résultat de la société, - Renouvellement du mandat de deux administrateurs, - Pouvoirs pour formalités. Les projets de résolutions qui seront soumis au vote de l’assemblée générale figurent dans l’avis préalable de réunion publié au Bulletin des Annonces Légales et Obligatoires du 25 mars 2016, bulletin nº 37. Modalités de participation à l’assemblée générale Tout actionnaire, quel que soit le nombre d’actions qu’il possède, a le droit de participer à l’assemblée dans les conditions légales et réglementaires en vigueur. A défaut d’y assister personnellement, les actionnaires peuvent choisir entre l’une des trois modalités de participation suivantes : - donner un pouvoir (procuration) à toute personne physique ou morale de son choix, - adresser une procuration sans indication de mandataire, auquel cas il sera émis un vote favorable aux résolutions agréées par le conseil d’administration, - voter par correspondance. télécommunication électronique à l’adresse suivante : [email protected]. Elles sont accompagnées d’une attestation d’inscription en compte soit dans les comptes de titres nominatifs tenus par la société, soit dans les comptes de titres au porteur tenus par un intermédiaire mentionné à l’article L.211-3 du code monétaire et financier. Cet envoi doit être réalisé au plus tard le quatrième jour ouvré précédant la date de l’assemblée générale. Conformément à la législation en vigueur, une réponse commune pourra être apportée à ces questions dès lors qu’elles présenteront le même contenu. La réponse à une question écrite sera réputée avoir été donnée dès lors qu’elle figurera sur le site Internet de la société dans une rubrique consacrée aux questions-réponses. Le conseil d’administration 12000910 – LE PUBLICATEUR LEGAL HOTEL RIVIERA S.A.S. au capital de 16.000 € Siège social : 55, rue des Acacias - 75017 PARIS 321 317 679 RCS PARIS Suivant DAU du 31/3/2016, il a été décidé de nommer présidente : la SARL F2H, 99, rue de Paris, 91570 Bièvres, 491 222 196 RCS EVRY, en remplacement de Mme Martine ROUSSEAU, démissionnaire ; CAC titulaire : Mme Adeline DESTHUILLIERS, 33, allée du Néflier, 77410 Annet-sur-Marne ; CAC suppléant : SARL F.R.A., 22 bis, boulevard du Général Leclerc, 92200 Neuillysur-Seine. Mention au RCS de Paris. 12000923 – LE PUBLICATEUR LEGAL COMPETENCES ET DEVELOPPEMENT rich, 92150 Suresnes, à compter du 16/3/2016 ; - co-commissaires aux comptes : titulaire : KPMG SA, S.A., Tour Eqho, 2, avenue Gambetta, 92066 Paris-La Défense Cedex, 775 726 417 RCS NANTERRE, en remplacement de KPMG AUDIT PARIS CENTRE ; suppléant : SALUSTRO REYDEL, S.A., Tour Eqho, 2, avenue Gambetta 92066 Paris-La Défense Cedex, 652 044 371 RCS NANTERRE, en remplacement de KPMG AUDIT NORD. 98275 – LE PUBLICATEUR LEGAL Additif à l’insertion parue dans "Le Publicateur Légal" du 8/3/2016, concernant la société BIJOUTERIE HERBLOT. Il a été omis d’indiquer qu’aux termes des mêmes décisions de l’associé unique en date du 25/2/2016, le capital social a été de nouveau augmenté d’une somme de 350.750 € pour être porté de 149.250 € à 500.000 €. 91 • ESSONNE SOCIETE 12000917 – LE PUBLICATEUR LEGAL A2P S.A.S. au capital de 40.000 € Siège social : 10, allée des Champs-Elysées 91042 EVRY CEDEX 418 130 167 RCS EVRY Suivant AGE du 26/2/2016, M. Xavier VENACHE, demeurant 43, rue des Roches, 77760 Buthiers, a été nommé directeur général. Mention au RCS d’Evry. C&D Sigle : S.A.S. au capital de 1.659.042 € Siège social : 1/3, rue Lulli - 75002 PARIS 950 039 065 RCS PARIS Suivant décisions du président en date du 29/2/2016, il a été décidé de nommer en qualité de membres du conseil de gouvernance : - M. Nicolas BERTRAND, demeurant 14, rue Diederich, 92150 Suresnes ; - M. François KIMMEL, demeurant 13, rue Pauline Borghèse, 92200 Neuillysur-Seine ; - M. Marc CASTAGNET, demeurant 215 Nam Wai, Sai Kung NT, Hong Kong (Chine) ; - M. Philip PECHAYRE, demeurant 6, avenue des Anglais 06400 Cannes. Suivant assemblée générale ordinaire annuelle du 29/2/2016, il a été décidé de nommer en qualité de : - directeur général, M. Nicolas BERTRAND, demeurant 14, rue Victor Diede- 92 • HAUTS-DE-SEINE SOCIETE 12000909 – LE PUBLICATEUR LEGAL EULER HERMES GROUP S.A. au capital de 14.509.497 € Siège social : 1, place des Saisons 92048 PARIS-LA DEFENSE CEDEX 552 040 594 RCS NANTERRE Suivant extrait du procès-verbal de la réunion du conseil de surveillance du 17/2/16, il a été : - décidé de nommer en qualité de membres du directoire, à effet au 1er/ 4/2016 : . M. Michèle PIGNOTTI, demeurant Via della Giustiniana 401, 00188 Rome (Italie), . M. Ludovic SENECAUT, demeurant 20, rue Alphonse de Neuville, 75017 Paris ; - pris acte de la fin des fonctions de membres du directoire de M. Gerd-Uwe BADEN et M. Dirk OEVERMANN, à effet au 1er/4/2016. 12000916 – LE PUBLICATEUR LEGAL DEMARICOUR S.C.I. au capital de 15.244,90 € Siège social : 91 04, boulevard de la Mission Marchand 92400 COURBEVOIE 950 040 493 RCS NANTERRE L’AGE du 31/12/20015 a prononcé la dissolution anticipée de la société. Liquidateur : M. Claude HOCHEDEZ, 6, rue Maurice Champeau, 92130 Issy-lesMoulineaux. Le siège de liquidation est fixé à l’adresse du liquidateur. L’AGE du 31/12/2015 a approuvé les comptes de liquidation, donné quitus au liquidateur et prononcé la clôture de liquidation. Radiation au RCS de Nanterre. FINANCE & MARCHES // 29 Les Echos Lundi 11 avril 2016 Versunenouvellebaisse desrésultats desentreprisesaméricaines à WallStreet BOURSE Alcoa lance la saison des résultats pour le premier trimestre aux Etats-Unis. Les profits du S&P 500 devraient baisser en moyenne de 7,5 %. Pierrick Fay @pierrickfay Le dernier trimestre 2015 n’avait déjà pas été très florissant pour les entreprises américaines. Les bénéfices par action avaient reculé de 4,2 %.Aupremiertrimestredecette année, ce pourrait être encore pire. Alors que le géant de l’aluminium Alcoa va lancer ce lundi en début d’après-midi la saison des résultats aux Etats-Unis, S&P Capital IQ anticipe un repli de 7,5 % des bénéfices par action du S&P 500. « Ce sera le troisième trimestre d’affilée de baisse », constate Sam Stovall, stratégiste de la société, « une première depuis la crise de 2009 ». Seulement trois secteurs économiques sur les dix principaux devraient enregistrer une amélioration de leur résultat : la consommation discrétion- naire (+11,4 %), les télécoms (+5 %) et la santé (2,8 %), secteurs considérés en Bourse comme défensifs. De quoi relancer les craintes de récession aux Etats-Unis ? Pas forcément. Selon les analystes de S&P Capital IQ, la dégradation des comptes s’explique par la hausse de 2 % du dollar au premier trimestre, mais surtout par la rechute de 30 % du prix du pétrole WTI. Le secteur pétrolier devrait d’ailleurs enregistrer ses premières pertes depuis l’an 2000… Ralentissement de l’industrie Malgré tout, hors valeurs pétrolières, le bénéfice par action du S&P 500 devrait reculer de 3,1 %. Les dernières statistiques montrent un net ralentissement dans l’industrie, certains pans étant même tombés en récession. Le secteur financier est aussi sous pression. Les profits devraient y reculer de 1,2 %, en raison de nombreux vents contraires (hausse des coûts du crédit, baisse des revenus sur les marchés de capitaux et des actifs déposés en gestion de fortune, et des taux d’intérêt bas). « Le secteur financier est susceptible de connaître de nouvellesrévisionsenbaissecomptetenu des commentaires négatifs des principaux établissements sur leur activité », souligne Adam Parker chez Morgan Stanley. Autre point négatif pour les marges des entreprises, la hausse maintenant régulière des salaires (+2,3 % en mars). Si les annonces de forte hausse du salaire minimum à New York ou en Californie ont fait forte impression, plusieurs secteurs, dont la technologie, font aujourd’hui face à des tensions salariales, liées à des difficultés de recrutement. « La hausse du coût du travail est plus inquiétante pour l’avenir et pourrait peser sur le comportement d’investissement des entreprises », constate notamment Aurel BGC, qui pointe aussi « la faiblesse des gains de productivité du travail ». Quoique la hausse des salaires pourrait aussi être profitable à la croissance américaine, qui repose à 70 % sur l’économie domestique, et à terme favoriser un rebond des profits du S&P 500. Car on peut se demander si le plus dur La hausse régulière des salaires pèse sur les marges. En revanche, le léger repli du dollar améliore les perspectives. n’est pas passé pour les Etats-Unis. Les facteurs pétrole et dollar ont cessé de se détériorer. Le dollar vient de perdre 6 % face à un panier de monnaies et le WTI a rebondi de 50 % sur son point bas de février. Une bonne nouvelle selon BlackRock Institute : « La faiblesse dans l’industrie est concentrée essentiellement dans les secteurs exposés à l’énergie et à l’export. Or, nous percevons des signes d’amélioration concernantdeuxventscontrairesimportants, les prix du pétrole et les économies émergentes. » « La récente stabilisation du taux de change effectif du dollar, voire son léger repli, est un élément positif, s’il se poursuit », appuie Aurel BGC. Cela dépendra du maintien du discours plutôt accommodant de la Fed sur ses taux d’intérêt. Morgan Stanley attend ainsi une croissance des bénéfices par action de 4 % sur l’ensemble de l’année, contre 6 % anticipés auparavant. Pour Adam Parker, « un point clef pour les marchés sera la bonne évaluation de la gestion des coûts des entreprises »,alors que« les derniers mouvementssurlesprixpoussentles investisseursàprésupposerquel’économie allait accélérer, le contraire de ce qu’ils pensaient il y a trois mois ». Oubliée donc la peur de la récession, jusqu’à la prochaine fois. n Top départpour lamégalevéededette del’Argentine OBLIGATIONS Buenos Aires va rencontrer les investisseurs ces prochains jours pour lever 12 milliards de dollars. Une opération historique. Isabelle Couet @icouet Une équipe bleue. Une équipe blanche. Les grandes manœuvres ont débuté à Buenos Aires. Le gouvernement Macri a formé deux groupes de porte-parole aux couleurs de l’Argentine pour une mission de la plus haute importance : l’équipe bleue et l’équipe blanche vont rencontrer un maximum d’investisseurs pour les convaincre de souscrire le gigantesque placement obligataire du pays. Une semaine marathon s’annonce pour cette émission de dette d’environ 12 milliards de dollars : « road shows » à New York et Londres ces lundi et mardi, New York uniquement mercredi, Los Angeles et Boston jeudi, puis Washington vendredi, à l’occasion des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale. L’enjeu est de taille. L’Argentine n’est plus venue sur les marchés de capitaux internationaux depuis quinze ans, c’est-à-dire depuis sa retentissante faillite de 2001, qui a débouché sur une guérilla judiciaire avec certains investisseurs. L’accordderemboursementconclu en février avec ces créanciers, dont le célèbre fonds Elliott, oblige le pays à emprunter de nouveau. Pour l’accompagner, Buenos Aires a mandaté quatre banques : DeutscheBank,HSBC,JPMorganet Santander. Ces établissements ont participé à un prêt de 5 milliards de dollars destinés à renflouer les réserves de la banque centrale argentine en janvier, selon Reuters e t B l o o m b e rg . C ô t é avo c a t s , l’Argentine a repris son conseiller de toujours, le prestigieux cabinet Cleary Gottlieb, qu’elle avait pourtant écarté des négociations avec Elliott en début d’année. La levée de dette du pays d’Amérique latine constitue l’une des plus importantes réalisées par un pays émergent. Le retour de Buenos Aires va dès lors modifier la physionomie du marché. « L’Argentine pesait de 25 à 30 % des émissions de dette en Amérique latine avant d’être coupée des marchés », rappelle Jean-Marc Mercier, chez HSBC. Le banquier est convaincu que l’opé- « L’histoire argentine nous intéresse [...] parce que le pays a une dette publique inférieure à 50 % du PIB. » XAVIER HOVASSE Gérant chez Carmignac TRÉSORERIE EXPRESS x SERVICE Recevez le paiement de vos factures clients en 48H Nous vous proposons un outil de cession de vos factures en attente de paiement. Cette solution, est accessible en ligne pour toutes les entreprises ayant un besoin de financement ponctuel ou récurrent. En savoir plus sur http://solutions.lesechos.fr/tresorerie-express Un service recommandé par Les Echos Solutions ration va attirer du monde. « Les émissions de la province de Buenos Aires et de YPF [Repsol] ont connu un grand succès cette année, ce qui est un bon baromètre de l’intérêt pour l’Argentine. » Investisseurs enthousiastes De fait, les investisseurs semblent enthousiastes. « Je pense que ce sera un succès », témoigne Xavier Hovasse, gérant chez Carmignac. « L’histoire argentine nous intéresse non seulement grâce à l’équipe Macri, mais aussi parce que le pays a une dette publique inférieure à 50 % du PIB et presque pas de dette privée », poursuit le gérant. Il compte renforcer son exposition, mais y met une condition : « Il faut un rendementd’aumoins8 %surlestitresà 10 ans, sinon nous attendrons la prochaine vague. » Le pays devrait émettre des obligations à 5, 10 et 30 ans et a déjà prévu de lever de nouveaux fonds cette année. Même si le vent de changement qui souffle à Buenos Aires séduit les milieux financiers, le « papier » argentin reste risqué. « L’Argentine est en défaut partiel pour les agences de notation, mais sa qualité de crédit intrinsèque correspond à B [hautement spéculatif ]. Donc tous les investisseurs ne peuvent pas acheter les titres », souligne Charles Zerah, chez Carmignac. D’autant que plusieurs incertitudes planent. L’enquête qui vient d’être ouverte à l’encontre de Mauricio Macri suite aux « Panama papers » en est une (lire ci-contre). « Cette affaire est un élément psychologique non négligeable pour les investisseurs,maisjenecroispasque Macri puisse être poussé à la démission », estime Xavier Hovasse. Autre élément propre à semer la confusion : une audience devant la cour d’appel de New York est prévue le 13 avril pour déterminer si l’Argentinepeutreprendrelesremboursements – suspendus depuis 2014 – envers ses créanciers ordinaires. Or, selon un proche du dossier, il est probable qu’aucune décision ne soit rendue ce jour-là. Les investisseurs pourraient donc être dans le flou au moment de souscrire l’émission de dette. Un pari risqué pour un pays qui joue son va-tout cette semaine. n Elliott et Mossack Fonseca, de vieux ennemis Le cabinet panaméen a été visé par une demande d’informations de la part du fonds Elliott à partir de 2014 (« Les Echos » du 19 mars 2015). Dans le but de faire des saisies pour recouvrer sa créance argentine, le fonds pistait de l’argent public détourné par un proche des Kirchner. Ses recherches l’ont conduit à s’intéresser à des sociétés offshore en lien avec l’homme d’affaires argentin et montées par ce qui semblait être une filiale de Mossack Fonseca au Nevada. Les « Panama papers » viennent de révéler que Mossack Fonseca a cherché à effacer des preuves, enregistrements téléphoniques ou documents informatiques qui montraient que l’entité au Nevada était bien sa filiale à 100 %. Le but ? Eviter de tomber sous le coup de la justice américaine, ce qui aurait des conséquences désastreuses pour la firme panaméenne... AVIS FINANCIERS Paris, le 11 avril 2016 Modalités de mise à disposition ou de consultation des informations mentionnées à l’article R.225-83 du code de commerce, relatives à l’assemblée générale mixte du 3 mai 2016. L’assemblée générale des actionnaires d’Aéroports de Paris se tiendra le mardi 3 mai 2016 à 15 heures, à la Maison de la Chimie, 28 bis rue Saint Dominique 75007 Paris. L’avis de réunion comportant l’ordre du jour et le texte des résolutions a été publié au Bulletin des Annonces Légales Obligatoires du 23 mars 2016 (bulletin n° 36) et au journal Les Echos du 23 mars 2016. L’avis de convocation, comportant notamment la date de l’assemblée générale, a quant à lui été publié au Bulletin des Annonces Légales Obligatoires du 11 avril 2016 (bulletin n° 44). Les modalités de participation et de vote à cette assemblée figurent dans chacun de ces avis. La brochure de l’avis de convocation et les informations ou documents relatifs à l’assemblée générale, en particulier ceux visés à l’article R.225-73-1 du code de commerce, peuvent être consultés à l’adresse suivante http://www.groupe.aeroportsdeparis.fr Les documents énumérés à l’article R. 225-83 du code de commerce sont mis en ligne sur le site de la société à l’adresse ci-dessus et tenus à disposition des actionnaires à compter de la convocation de l’assemblée, conformément aux dispositions réglementaires en vigueur, et : • tout actionnaire titulaire de titres nominatifs peut, jusqu’au cinquième jour inclusivement avant l’assemblée, demander à la société de lui envoyer ces documents. Pour les titulaires d’actions au porteur, l’exercice de ce droit est subordonné à la fourniture d’une attestation d’inscription dans les comptes de titres au porteur tenus par l’intermédiaire habilité ; • tout actionnaire peut en prendre connaissance au siège de la société à compter de la convocation et au moins pendant un délai de 15 jours précédant la date de l’assemblée générale. SIÈGE SOCIAL 291 boulevard Raspail - 75675 PARiS CEDEx 14 Société anonyme à conseil d’administration au capital de 296 881 806 euros - R.C.S. Paris B 552 016 628 30 // FINANCE & MARCHES Lundi 11 avril 2016 Les Echos Mozambique :lesinvestisseurs danslesfiletsdes« tunabonds » LA SÉANCE DU 08 AVRIL 2016 l Le financement obligataire sulfureux d’une flotte de thoniers a tourné au fiasco. l Le Mozambique, garant de l’opération, a été placé en défaut. Parisrelève latêteenfin desemaine, grâceaupétrole DETTE Guillaume Benoit @gb_eco Bourse de Paris a terminé •la La séance en hausse vendredi, Jiri Rezac/RÉA La nouvelle est tombée le 1er avril. Mais ce n’était pas une plaisanterie. Standard & Poor’s a déclaré le Mozambique en état de « défaut sélectif », après l’accord de restructuration de la dette de la société de pêche Ematum, qui est garantie par l’Etat. Un coup dur de plus pour ce pays, empêtré depuis trois ans dans l’affaire dite des « tuna bonds » (obligations thonières). En 2013, en effet, le gouvernement de Maputo lance un projet ambitieux. Le pays souhaite reconquérir le marché de la pêche au thon au large de ses côtes, entre le continent africain et Madagascar, uneactivitédominéeparlesacteurs étrangers. Pour cela une société, baptisée « Ematum », est créée en août. Bien qu’elle ait un statut de droit privé, son actionnariat est exclusivement public et dirigé par un proche du chef de l’Etat du Mozambique. Un mois plus tard, Ematum lève un financement de 850 millions de dollars auprès de deux banques, Credit Suisse et la russe VTB. Celles-ci « découpent » leurs créances en plusieurs parts, placées auprès d’investisseurs obligataires. Avec succès. A l’époque, la dette venue d’Afrique subsaharienne commence à aiguiser l’appétitdesinvestisseurs.Enoutre,lerendement offert, 8,5 %, est alléchant, d’autant que les titres bénéficient de la garantie du gouvernement. De grands investisseurs, parmi lesquels AllianceBernstein, Danske Bank, Franklin Templeton Investments, ING ou Aberdeen AM souscrivent à l’opération. Ce succès a même des répercussions en France puisque ce sont les chantiers navals des Constructions Mécaniques de Ematum, la société créée pour gérer la flotte de thoniers du Mozambique, accumule les pertes. Normandie, à Cherbourg, qui vont fournir la flotte au Mozambique. Mais, très vite, de premières interrogations apparaissent. Si 24 des 30 bateaux construits sont bien des bâtiments de pêche, les 6 autres sont des patrouilleurs militaires. Assez fortement armés ces derniers sont destinés à la marine mozambicaine, officiellement pour escorter les thoniers dans une région où sévissent des pirates. Un argument qui ne convainc pas entièrement Credit Suisse, qui déclare sa surprise. Sous la pression du FMI et des bailleurs de fonds internationaux, le Mozambique est obligé de réintégrer dans son bilan une partie de la detted’Ematumcorrespondantaux bateaux militaires. Surtout, le pays se retrouve rapidement face à une équation financière compliquée. Les volumes de pêche atteignent péniblement 5 % des objectifs initiaux. Au lieu des 200 millions de revenus prévus par an, Ematum accumule les pertes. Au pied du mur, la société et l’Etat réussissentàhonorerunepremière échéance de remboursement, d’un montant de 100 millions de dollars, en septembre 2015. Mais Maputo doit pour cela puiser dans ses réserves de change, plombant de ce fait sa monnaie, le metical. « Petit Qatar » Une restructuration de la dette devient inévitable, d’autant que le pays a par ailleurs dû demander un prêt d’urgence de 260 millions d’euros au FMI en octobre. Les négociations s’articulent autour d’un échange de dette. Les investisseurs recevront, contre leurs titres Ematum, des obligations d’Etat du Mozambique. Celles-ci offrent un rendement de 14,4 % sur 10 ans. Leur remboursement interviendra donc en 2026, quand le pays possédera en théorie les infrastructures nécessaires pour exploiter ses importantes réserves gazières, les plus importantes d’Afrique (hors Afrique du Nord), qui lui valent le surnom de « petit Qatar ». Cette solution, qui semble favorable, convainc les porteurs de titres. C’est ce projet de restructuration qui a été adopté le 1er avril, avec 85 % des voix… non sans un ultime rebondissement. Quelques heures après l’accord, les investisseurs découvrent l’existence d’une dette accordéeparallèlementparVTBetCredit Suisse directement à Maputo en 2013, pour près de 800 millions de dollars. De quoi faire grincer des dents à certains, qui estiment qu’ils n’auraient pas donné leur approbation s’ils avaient eu connaissance de cette information. n Lesnuagess’amoncellent surune partie del’Afrique Inquiétudes sur le franc CFA La baisse des revenus liés au pétrole et l’important stock de dette à refinancer pèsent sur la confiance des investisseurs. Aveclachutedescoursdupétroleet des mines, l’Afrique inquiète la communauté financière. Le continent est notamment sous la pression des agences de notation. Depuis le début de l’année, Stand a r d & Po or ’s a par exem ple dégradélesnotes duCongo-Brazzaville (B –) et du Gabon (B), mis sous perspective négative le Nigeria et la Zambie, et placé en « défaut partiel » la dette du Mozambique. « Nous avons réalisé un assez grand nombre de dégradations récemment », confirme Ravi Bhatia, chez S&P, qui avertit : « Les pays notés B – nécessitent une attention particulière, car si ce rating était encore dégradé, ils pourraient tomber dans la catégorie CCC. » Ce qui signifie qu’un défaut pourrait intervenir dans les douze mois suivants. Autre signal défavorable : l’Angola vient d’appeler le FMI à la rescousse. Conséquence : les conditions de financement se tendent. « Les taux d’emprunts grimpent – le 10 ans du Gabon approche 10 %, alors qu’il évoluait autour de 5 % – et un certain nombre de pays sont en train de perdre l’accès aux marchés », relève un spécialiste. Une des inquiétudes de S&P « provient du stock croissant de dette que les Etats africains vont devoir refinancer ». D’autant que des échéances obligataires importantes sont à venir entre 2017 et 2020. Globalement, les pays qui dépendent des matières premières L’avenir du franc CFA, la monnaie utilisée par 14 pays africains, suscite des interrogations. Les ministres de Finances de la zone franc ont défendu samedi, à Yaoundé, leur devise commune, présentée comme un gage de stabilité, car elle est liée à l’euro par une parité fixe et sa conversion illimitée est garantie par le Trésor français. Mais certains estiment que la rigidité de ce système est un frein pour le développement économique de l’Afrique et souhaitent des aménagements, voire sa suppression. En outre, selon nos informations, certaines agences de notation auraient déjà pressé le Trésor français pour savoir si une dévaluation du franc CFA était envisagée. En ce cas, elles ne considéreraient plus autant comme un atout l’appartenance à la zone franc. affichent un trou dans leur budget, qui suppose des ajustements économiques d’envergure. Repousser les échéances Le continent africain n’est pas pour autant au bord d’une crise de dette majeure. « La situation est difficile, mais pas aussi grave que dans les années 1980, explique un spécialiste. Les difficultés d’aujourd’hui touchent les producteurs de pétrole et de gaz ou les pays miniers. Mais certains commeleKenya,l’EthiopieouleSénégal ont plutôt tendance à profiter de la baisse des cours ». En outre, en cas de difficulté, il s’agira sans doute pour les Etats de repousser les échéances obligataires plutôt que d’imposer des pertes sèches aux investisseurs. Un pays, toutefois, est au centre de toutes les inquiétudes : le Ghana. Celui-ci bénéficie d’un programme du FMI très dur depuis un an et s’est refinancé à l’automne à un taux très élevé. « Si ce programme échoue, le pays fera défaut. Les chiffres sont alarmants, et le potentiel pétrolier et gazier a été surestimé » avertit l’expert. — I. Co. et G. Be. au terme d’une semaine agitée. Dans un volume faible de 2,9 milliards d’euros, l’indice CAC 40 a progressé de 1,35 %, porté notamment par la hausse continue du prix du pétrole enregistrée dans la journée. Ce rebond boursier n’a cependant pas suffi à inverser la tendance hebdomadaire. Plombée par deux séances de baisse mardi (–2,18 %) et jeudi (–0,90 %), Paris accuse un recul de 0,97 % sur la semaine. Sur le plan des valeurs, Nokia réalise la meilleure performance du CAC 40, +4,33 %, sous l’effet d’une amélioration de la recommandation de Nor- dea, qui passe à acheter. Surfant sur la hausse des cours de l’or noir, Total progresse de 3,71 % et s’adjuge la deuxième p l a c e d u p o d i u m , d e va n t Société Générale (+2,69 %). Les espoirs de mise en place par Rome d’un fonds de soutien aux banques italiennes ont en effet bénéficié à l’ensemble des établissements européen, comme Crédit Agricole (+2,32 %) et BNP Paribas (+1,41 %). LafargeHolcim est lanterne rouge, à –0,79 %, à la suite d’un abaissement de recommandation. En dehors du CAC 40, les entreprises liées au pétrole tirent leur épingle du jeu. Maurel & Prom (+8,36 %) et CGG (+8,20 %) caracolent en tête du SBF 120, tandis que Technip progresse de 2,24 %. Vallour e c , en revanche, a perdu 0,63 % après l’annonce du lancement de son augmentation de capital pour un montant de 480 millions d’euros. L’OPÉRATION DU JOUR Trèsfortappétitdesbanques pourladettedel’Arabiesaoudite la première phase de •sonPour retour sur les marchés internationaux de la dette, l’Arabie saoudite se dirige vers un large succès. Confronté à la baisse des cours du pétrole, qui l’a privé d’une grande partie de ses revenus et creusé son déficit, Riyad avait annoncé depuis plusieurs mois son intention de solliciter les investisseurs. Le royaume est en train de finaliser son premier emprunt bancaire depuis au moins quinze ans au près d’un large groupe d’établissements américains, européens, japonais et chinois. La demande des banques a été telle que l’objectif de levée de fonds est passé de 8 milliards à 10 milliards de dollars, selon Bloomberg. Une fois ce financement mis en place, Riyad devrait rapidement s’attaquer à l’organisation, très attendue par les marchés, de sa première émission obligataire en devises étrangères. Le gouvernement saoudien va en outre poursuivre son programme d’émission sur son marché domestique. Les prixagricoles pourraientchuterau plusbasdepuisdixans MATIÈRES PREMIÈRES Il pourrait falloir de trois à cinq ans avant que les cours du maïs ou du blé se redressent. Cargill, le géant du négoce agricole, né au milieu du XIXe siècle, ne s’est guère montré optimiste pour les marchés céréaliers, jeudi soir, en publiant ses résultats trimestriels. « Nous n’avions pas connu des marchés aussi difficiles depuis longtemps », reconnaît David MacLennan, le PDG du groupe américain dont le bénéfice est en hausse, mais dont le chiffre d’affaires a chuté de 11 % au troisième trimestre. Cargill met en cause le recul des prix des matières premières agricoles alors qu’« une série de grosses récoltes a constitué des stocksmondiauxconsidérables », et prévient : le rétablissement des cours n’est pas pour tout de suite. « Sauf aléas météorologiques », le patron du négociant se montre explicite : « Nous n’anticipons pas d’amélioration des conditions de marché à court terme pour l’agriculture. » Car,àl’instardecequisepasse sur d’autres marchés de matières premières, comme le minerai de fer, le nickel ou le pétrole, les grands pays exportateurs sontloinderéduireleurproduction. Les Etats-Unis n’ont ainsi quasi jamais planté autant d’hectares de maïs que cette année, ce qui pourrait les amener à une moisson record. Les producteurs en Argentine, au Brésil et en mer Noire plantent aussienabondance,encouragés par la dépréciation de leurs monnaies.D’aprèslespremières prévisions de la FAO publiées jeudi,laproductionmondialede céréales devrait dépasser 2.521 millions de tonnes en 2016, soit le troisième meilleur rendement au monde jusqu’à présent. Or, en face, la hausse de la demande est molle, souligne le cabinet d’analyse AgResource. Pour son président, Dan Basse, cité par les agences Bloomberg etReuters,lesprixdumaïsetdu blé à Chicago risquent de plonger cette année à leur plus bas niveau depuis dix ans. Et après ? Le spécialiste estime qu’il faudra atteindre entre trois et cinq ans pour que les cours remontent réellement. — M. Jq. FINANCE & MARCHES // 31 Les Echos Lundi 11 avril 2016 euronext séAncE du 08 - 04 - 2016 CaC 40 : 4303,12 (1,35 %) neXt 20 : 9321,28 (1,41 %) CaC larGe 60 : 4764,06 (1,35 %) CaC all-tradaBle : 3353,89 (1,33 %) Date De ProroGation : 26 aVril CAC 40 srD suite Valeurs mnémo / info / ost isin / Devise / Date Détach. / Div accor (ac) R a fr0000120404 air liQuiDe (ai) R 06/05/15 0,48 a fr0000120073 18/05/15 2,55 a airBus GrouP (air) R nl0000235190 01/06/15 1,02 arcelormittal (mtp) a lu0323134006 aXa (cs) R 08/05/15 0,17 a fr0000120628 11/05/15 0,95 BnP PariBas (bnp) R a fr0000131104 BouYGues (en) R 20/05/15 1,5 a fr0000120503 28/04/15 1,6 caP-Gemini (cap) R a fr0000125338 carreFour (ca) R 18/05/15 1,2 a fr0000120172 17/06/15 0,68 creDit aGricole (aca) R a fr0000045072 Danone (bn) R fr0000120644 enGie (enGi) R 28/05/15 0,35 a 07/05/15 1,5 a fr0010208488 13/10/15 0,5 essilor international (ei) R a fr0000121667 KerinG (Ker) R fr0000121485 KlePierre (li) R fr0000121964 l.V.m.H. (mc) R A : indicateur acompte, solde ou total du dividende. BPA : bénfice par action. PER : price earning ratio. les plus hauts et plus bas ajustés sont sur l’année civile. les valeurs classées par ordre alphabétique sont regroupées en trois classes de capitalisation signalées par les lettres a pour les capitalisations supérieures à 1 milliard d’euros, B pour les capitalisations comprises entre 1 milliard d’euros et 150 millions d’euros et c pour les capitalisations inférieures à 150 millions d’euros. L : valeurs de l’indice cacnext20. R : valeurs de l’indice caclarge60. G : valeurs de l’indice cacmid60. g : valeurs de l’indice cacsmall. les bénéfices par action : source facset Jcf estimates. mise en ligne intégrale des informations réglementées sur www.lesechos-comfi.fr 19/05/15 1,02 a 21/01/16 1,5 a 17/04/15 0,69 a fr0000121014 01/12/15 1,35 laFarGeHolcim (lhn) a ch0012214059 leGranD (lr) R a fr0010307819 l'oréal (or) R 02/06/15 1,1 a fr0000120321 micHelin (ml) R 05/05/15 2,7 a fr0000121261 26/05/15 2,5 ouv vol. nb titres 35,745 796887 235.423.980 93,51 684966 344.225.238 56,73 2028869 778.198.822 3,985 21844461 3.065.710.869 19,47 6665480 2.427.738.292 41,315 4245222 1.246.406.687 30,385 1512164 345.135.316 80,2 434657 172.181.500 23,415 2421039 738.470.794 8,9 7239924 2.639.326.957 61,35 1407062 654.951.200 13,1 6944564 2.435.285.011 107,05 430273 216.477.934 150,25 201727 126.279.322 41,495 715455 314.356.063 146,25 885609 506.980.299 41,6 334430 606.909.080 47,47 609448 266.933.960 155,5 420327 562.983.348 86,7 462557 181.902.182 clot + haut + bas 36,3 36,36 35,655 94,38 94,88 93,51 57,51 58,03 56,41 4,045 4,055 3,902 19,92 20,07 19,47 41,935 42,26 41,305 29,85 30,4 29,505 80,19 80,5 79,65 23,555 23,6 23,295 9,101 9,119 8,9 61,26 61,54 60,75 13,33 13,375 13,1 107,45 107,55 106,45 151,05 152,1 150,25 41,695 42 41,495 145,65 147,65 145,6 41,5 41,885 41,09 48,43 48,43 47,41 154,7 155,95 154,05 88,29 88,5 86,65 % Veil % mois % 52 s. + 1,95 - 3,98 - 25,97 + 1,03 - 4,28 - 21,61 + 1,36 - 5,11 - 4,21 + 1,51 +21,1 - 41,84 + 2,34 - 3,77 - 17,33 + 1,42 - 8,16 - 27,28 + 1,93 -17,24 - 20,07 + 0,33 + 6,11 + 3,02 + 0,92 - 8,44 - 25,68 + 2,32 - 7,17 - 35,61 + 0,16 - 3,18 - 4,73 + 1,8 - 3,27 - 30,74 + 0,61 - 3,37 - 2,45 + 0,53 - 6,9 - 14,32 + 0,47 + 8,81 - 10,7 + 0,34 - 5,91 - 13,04 - 0,79 + 8,84 + 2,4 + 2,93 - 7,31 - 0,29 - 0,06 - 11,12 + 2,27 + 1,94 - 5,57 % an bpa + haut an per + bas an rDt - 9,26 40,36 29,96 2,62 - 8,94 102,95 90,77 2,7 - 7,24 63,45 49,96 2,09 + 33,31 -0,6 4,289 2,017 - 21,05 24,82 18,8 4,77 - 19,71 52 37 3,58 - 18,32 38,595 28,73 5,36 - 6,32 85,39 67,7 1,5 - 11,61 26,7 22,255 2,89 - 16,35 10,84 7,591 3,85 - 1,64 65,78 57,49 2,45 - 18,35 16,19 12,96 3,75 - 6,61 116,5 102,1 0,95 - 4,37 167,85 138,65 0,99 + 1,72 42,475 35,605 + 0,52 163,45 130,75 0,93 - 11,29 46,28 30,33 - 7,22 51,74 41,54 2,27 - 0,39 162,2 142,65 1,75 + 0,44 91,54 77,4 2,83 Valeurs mnémo / info / ost isin / Devise / Date Détach. / Div noKia (noKia) a fi0009000681 oranGe (ora) R a fr0000133308 07/12/15 0,2 a PernoD-ricarD (ri) R 16/11/15 0,98 a fr0000120693 PeuGeot (uG) R fr0000121501 02/06/11 1,1 PuBlicis GrouPe (pub) R a fr0000130577 renault (rno) R 02/06/15 1,2 a fr0000131906 saFran (saf) R 13/05/15 1,9 a fr0000073272 21/12/15 0,6 saint-GoBain (sGo) R a fr0000125007 sanoFi (san) R 10/06/15 1,24 a fr0000120578 11/05/15 2,85 scHneiDer electric (su) R a fr0000121972 30/04/15 1,92 société Générale (Gle) R a fr0000130809 soDeXo (sW) R 26/05/15 1,2 a fr0000121220 solVaY (solb) 08/02/16 2,2 a be0003470755 tecHniP (tec) R 19/01/16 0,99 a 29/04/15 2 a fr0000131708 total (fp) R fr0000120271 21/03/16 0,61 uniBail-roDamco (ul) fr0000124711 Valeo (fr) LR 23/03/16 4,85 a fr0000130338 Veolia enV. (vie) R 28/05/15 2,2 a fr0000124141 Vinci (DG) R 05/05/15 0,7 a fr0000125486 ViVenDi (viv) R 10/11/15 0,57 a fr0000127771 01/02/16 1 ouv vol. nb titres 5,134 2383194 3.992.863.716 14,205 7705498 2.648.885.383 96,7 523774 265.421.592 13,24 4270189 808.615.449 62,73 478019 222.543.290 80,55 795341 295.722.284 58,13 900629 417.029.585 37,7 2456338 560.943.439 74,73 2565174 1.305.696.759 52,21 1264169 588.734.472 30,055 4853583 806.239.713 94,3 144792 157.132.025 82,18 388808 105.876.416 47,57 1028432 119.024.484 38,765 6678221 2.454.003.592 232,9 329094 98.726.004 125,7 206136 79.462.540 20,68 1370625 563.364.823 64,95 1436803 589.330.534 18,305 3761368 1.368.418.707 srD Valeurs mnémo / info / ost isin / Date Détach. coupon / Div aB science (ab) g % Veil % mois % 52 s. + 4,33 - 2,23 - 23,06 + 0,28 - 9,48 - 6,32 + 0,55 - 1,72 - 13,79 + 1,98 - 8,86 - 13,93 + 0,82 + 9,1 - 13,89 + 2,07 - 2,27 - 4,96 + 1,83 - 0,1 - 10,99 + 2,61 + 4,09 - 9,01 - 0,17 + 2,91 - 22 + 1,72 - 5,16 - 26,85 + 2,69 -10,62 - 33,57 + 0,17 + 2,07 + 1,87 + 2,39 - 1,82 - 34,13 + 2,24 + 0,93 - 18,48 + 3,71 - 4,83 - 14,96 + 1,89 + 1,91 - 6,51 + 1,32 - 4,04 - 8,8 + 1,8 + 3,02 + 15,96 + 0,26 + 2,77 + 19,28 + 0,85 - 2,18 - 22,15 % an bpa + haut an per + bas an rDt - 18,7 6,987 5,05 - 8,1 16,67 14,045 1,41 - 7,85 108,85 92,2 1,01 - 17,43 15,98 11,71 + 2,56 63,8 49,945 1,91 - 11,69 91,52 66,15 2,32 - 6,99 63,62 48,865 1,02 - 2,9 39,54 31,47 3,21 - 5,13 79,13 66,44 3,82 + 1,07 57,79 45,315 3,61 - 27,45 42,04 26,61 3,89 + 4,59 96,57 81,75 2,33 - 14,68 98,39 70,52 + 5,83 52,24 35,11 4,13 - 3,04 43,43 35,21 1,53 + 1,05 252,95 212,05 - 10,94 141,15 101,65 1,73 - 4,12 22,67 19,89 3,34 + 9,94 66,69 55,91 0,88 - 7,25 20,315 16,295 5,43 Valeurs françaIses ouv vol. nb titres B 15,68 347264 35.006.811 B 5,79 155498 fr0004040608 17/12/15 0,2 56.733.410 acantHe DeV. (acan) g c 0,5 49963 fr0000064602 17/08/15 0,27 147.125.260 aéroPorts De Paris (aDp) G a 106,6 99487 fr0010340141 08/12/15 0,7 98.960.602 aFFine re (iml) g c 17,02 1825 fr0000036105 06/05/15 1 10.056.071 air France-Klm (af) G a 8,019 2519406 fr0000031122 14/07/08 0,58 300.219.278 aKKa tecHnoloGies (aKa) g B 28,1 eX-Da 13/05/14 2184 fr0004180537 02/07/15 0,5 18.434.264 alBioma (abio) g B 13,28 15168 fr0000060402 08/06/15 0,32 29.734.932 alPes (cie Des ) (cDa) g B 14,52 9517 fr0000053324 15/03/16 0,4 24.317.726 alstom (alo) LR a 21,255 946237 fr0010220475 04/07/13 0,84 219.127.044 altamir (lta) g B 10,36 41355 fr0000053837 19/05/15 0,5 36.512.301 altarea (alta) g a 188,25 1775 fr0000033219 01/07/15 10 12.705.497 alten (ate) G a 53,47 19913 fr0000071946 23/06/15 1 33.665.775 altran tecHnoloGies (alt) G a 12,215 129654 fr0000034639 08/05/15 0,15 175.800.265 amunDi (amun) G a 39,6 20563 fr0004125920 167.245.237 anF immoBilier (anf) g B 23,95 11172 fr0000063091 10/06/15 1,1 19.009.271 aPril GrouP (apr) B 11,54 515 fr0004037125 07/05/15 0,42 40.904.135 arcHos (JXr) g c 2,05 588104 fr0000182479 31.284.957 areVa (areva) a 3,831 9142 fr0011027143 383.204.852 arKema (aKe) L a 64,18 219107 fr0010313833 12/06/15 1,85 74.474.950 artPrice.com (prc) g c 9,45 2629 fr0000074783 6.651.515 assYstem (asY) g B 24 eX-D oP 12/03/14 8611 fr0000074148 22/06/15 0,75 22.218.216 atos oriGin (ato) LR a 71,12 232634 fr0000051732 04/06/15 0,8 103.579.756 aurea (aure) c 5,22 1547 fr0000039232 29/06/15 0,1 11.990.468 aVanQuest (avQ) g c 0,08 eX-Ds 13/05/15 3186970 fr0004026714 375.222.555 aVenir telecom (avt) g c 0,07 eX-Ds 09/03/15 45574 fr0000066052 21/10/11 0,05 110.501.888 aXwaY soFtware (aXW) g B 19,3 10882 fr0011040500 01/07/15 0,4 20.568.138 Bénéteau (ben) a 11,8 17786 fr0000035164 03/02/16 0,06 82.789.840 Bic (bb) G a 133 41083 fr0000120966 18/05/15 2,85 47.934.132 BiomérieuX (bim) G a 107,85 36444 fr0010096479 05/06/15 1 39.453.740 Boiron (boi) g a 70,5 5711 fr0000061129 03/06/15 1,5 19.441.713 Bolloré (bol) G a 3,299 DiV 100 01/12/14 1696240 fr0000039299 08/09/15 0,02 2.892.780.534 BonDuelle (bon) g B 25,83 5561 fr0000063935 06/01/16 0,43 32.000.000 Bureau Veritas (bvi) L a 20,12 744870 fr0006174348 02/06/15 0,48 442.000.000 casino (co) LR a 48,87 640627 fr0000125585 14/05/15 3,12 113.197.686 catana GrouP (catG) g c 0,5 22101 fr0010193052 26.382.454 ceGeDim (cGm) g B 24,43 1020 fr0000053506 01/07/11 1 13.997.173 fr0010557264 aBc arBitraGe (abca) g clot + haut + bas 5,301 5,324 5,134 14,23 14,28 14,085 96,94 97,09 95,87 13,38 13,46 13,19 62,95 63,29 62,66 81,8 82,51 80,55 58,94 59,16 58,01 38,695 38,945 37,7 74,57 74,91 73,93 53,12 53,4 52,21 30,885 31,325 30,055 94,28 94,4 93,6 83,98 83,98 82,1 48,4 48,455 47,035 40,01 40,165 38,765 236,85 238,5 232,9 126,95 127,6 125,5 20,965 21,07 20,625 65,02 65,09 64,37 18,42 18,455 18,23 clot % Veil % an bpa + haut % mois + haut an per + bas % 52 s. + bas an rDt 15,72 16,3 15,06 5,79 5,79 5,77 0,51 0,51 0,49 109,7 109,8 106,6 17,2 17,2 17,01 8,062 8,189 8,011 28,18 28,29 28,1 13,27 13,45 13,25 14,41 14,7 14,41 21,97 22,02 21,255 10,52 10,53 10,36 192,5 194,25 188,25 53,99 54,45 53,4 12,22 12,265 12,13 39,72 39,94 39,6 23,74 24,2 23,7 11,56 11,6 11,5 2,07 2,12 2,01 3,897 3,898 3,82 65,65 65,98 64,15 9,33 9,49 9,22 24,1 24,3 23,91 71,73 71,89 70,7 5,2 5,23 5,2 0,08 0,08 0,07 0,06 0,07 0,06 19,4 19,69 19,3 11,795 11,9 11,645 134,45 134,6 131,55 108,05 108,8 107,6 70,01 71,46 70,01 3,38 3,391 3,299 25,38 25,83 25,38 20,28 20,345 20,015 49,565 49,78 48,765 0,5 0,5 0,5 24,3 24,99 24,18 + 1,81 +31,77 + 0,96 + 0,17 +11,99 + 13,75 + 2 + 4,08 + 34,21 + 3,34 + 4,23 - 2,23 - 0,87 +11,98 - 11,79 + 1,95 - 1,63 - 0,33 - 0,42 - 2,83 - 0,01 + 0,15 + 0,84 - 25,74 - 0,62 - 2,64 - 15,53 + 3,53 + 1,34 - 24,61 + 1,64 + 1,94 - 8,52 + 1,34 +13,57 + 6,65 + 0,97 + 1,87 + 24,65 + 0,58 +13,46 + 31,33 - 0,14 + 6,77 - 11,73 + 0,17 +15,24 - 3,26 - 0,17 - 1,03 - 7,89 + 1,97 +24,7 - 3,27 + 1,72 - 7,63 - 54,51 + 2,79 + 6,9 - 11,09 + 0,76 - 5,09 - 37,8 + 0,5 + 4,78 + 23,27 + 0,9 + 7,46 + 10,49 + 0,39 - 2,99 - 2,8 + 14,29 -38,46 - 51,46 - 70 - 1,02 + 10,23 - 1,71 - 16,76 + 1,13 + 3,94 - 4,2 + 0,28 + 8,59 + 18,97 + 0,52 - 0,89 - 33,86 + 3,05 - 7,04 - 30,62 - 2,31 - 1,36 + 4,88 + 0,9 + 9,06 - 0,25 + 1,72 + 3,96 - 41,94 + 2,04 - 43,82 - 0,53 + 6,86 - 22,86 + 28,54 16,64 8,62 + 12,87 5,79 4,61 + 15,91 0,55 0,42 + 2,33 112,2 96,75 + 5,2 17,6 14,15 + 14,84 8,837 6,68 - 5,28 29,76 23,76 - 11,24 15 11,55 - 6,91 15,59 13,01 - 22 28,375 19,8 - 5,9 11,17 8,86 + 4,62 194,25 158 + 1,09 55,5 43,725 - 0,97 12,365 9,72 - 8,2 44,7 33,65 + 14,13 24,49 18,9 - 2,86 12,81 11,01 + 15 2,16 1,03 - 28,15 5,55 3,26 + 1,64 66,97 48,17 - 30,01 13,24 8,34 + 0,29 24,95 20,27 - 7,39 76,98 62,32 - 3,35 5,6 4,48 - 11,11 0,14 0,07 - 33,33 0,08 0,03 - 20,49 24,4 18,8 - 8,64 12,96 9,649 - 11,34 152 114,3 - 1,68 120,2 97,17 - 6,03 75,5 61,01 - 21,34 4,344 3,278 + 10,16 26,16 21,3 + 10,28 20,345 15,87 + 16,86 51,16 34,38 - 28,57 0,72 0,39 - 24,06 33,35 21,02 Valeurs mnémo / info / ost isin / Date Détach. coupon / Div ouv vol. nb titres clot % Veil % an bpa + haut % mois + haut an per + bas % 52 s. + bas an rDt ceGiD GrouP (cGD) g B 48,63 48,18 2208 48,63 13/05/15 1,2 9.233.057 48,15 a 33,6 33,6 927 33,6 fr0000060501 33,2 24/06/15 0,81 61.829.725 cHarGeurs (cri) g c 8,73 8,67 15964 8,73 fr0000130692 27/05/15 0,2 22.958.399 8,58 cHristian Dior (cDi) a 155,25 155,85 68743 156,95 fr0000130403 11/12/15 1,95 181.727.048 155,25 cic (cc) a 174,3 173,75 action a 225 174,3 fr0005025004 29/05/15 8 38.027.493 171,75 cie Du camBoDGe (cbDG) a /300316 fr0000124703 cFao (cfao) G 3,45 0,64 1,77 4,82 2,78 4,75 1,85 1,23 3,63 2,82 3,11 1,12 1,92 2,06 0,51 2,12 0,93 2,14 0,59 1,69 2,37 6,3 fr0000079659 15/06/15 48 559.735 cnP assurances (cnp) GR a 13,6 13,885 637685 14,03 fr0000120222 11/05/15 0,77 686.618.477 13,6 colas (re) a 134,5 133,85 161 134,5 fr0000121634 27/04/15 15,4 32.654.499 133,75 Dassault aV. (am) a 1039,85 1046,05 1395 1057 fr0000121725 28/05/15 10 9.122.538 1035,25 Dassault sYstèmes (DsY) LR a 70,09 70,26 DiV 2 16/07/14 181955 70,39 fr0000130650 03/06/15 0,43 256.725.586 69,61 DBV tecHnoloGies (Dbv) G B 62,64 62,4 39362 63,39 fr0010417345 24.103.749 62,01 DericHeBourG (DbG) g B 2,6 2,563 105713 2,615 fr0000053381 16/02/16 0,05 168.082.030 2,55 DeVoteam (Dvt) g c 42 42,2 12465 42,5 fr0000073793 30/06/15 0,3 8.197.149 41,3 Dms (DGm) g c 0,2 0,21 31463 0,21 fr0000063224 153.102.763 0,2 DnXcorP (DnX) g c 4,62 4,61 327 4,69 fr0010436584 07/07/15 0,52 2.834.575 4,61 eDenreD (eDen) G a 16,295 16,805 810626 16,84 fr0010908533 12/05/15 0,42 230.816.848 16,21 eDF (eDf) LR a 9,67 10,17 2529079 10,215 fr0010242511 20/11/15 0,57 1.920.139.027 9,67 eiFFaGe (fGr) G a 67,29 67,55 281552 67,59 fr0000130452 18/05/15 1,2 95.433.991 66,51 elis (elis) G a 16,8 17,36 34650 17,44 fr0012435121 30/06/15 0,35 114.006.167 16,8 esso (es) g B 38,26 38,74 1096 39,47 fr0000120669 08/07/13 2 12.854.578 38,2 euler Hermes GP (ele) G a 80,86 79,45 17455 80,86 fr0004254035 02/06/15 4,4 45.342.177 79,17 eurazeo (rf) G a 59,74 60,7 eX-Da 16/05/14 96757 60,94 fr0000121121 11/05/15 1,2 72.616.477 59,66 euro DisneY (eDl) g B 1,22 1,24 eX-Ds 19/01/15 21789 1,25 fr0010540740 783.364.900 1,22 euro ressources (eur) c 3,74 3,8 280 3,8 fr0000054678 26/05/15 0,15 62.491.281 3,74 euroFins scientiFic (erf) G a 324,75 327,6 16358 328 fr0000038259 29/06/15 1,12 15.384.354 318 eurosic (ersc) a 41,53 42,31 344 42,35 fr0000038200 24/04/15 2,1 29.652.786 41,53 eurotunnel (GrouPe) (Get) LR a 9,5 9,759 1683072 9,765 fr0010533075 26/05/15 0,18 550.000.000 9,482 eutelsat com. (etl) LR a 27,775 27,945 381223 27,945 fr0010221234 16/11/15 1,09 232.774.635 27,55 FaiVeleY transPort (leY) g B 95,4 95,84 1582 95,88 fr0000053142 01/10/15 0,9 14.614.152 95,01 Faurecia (eo) G a 31,025 31,86 442649 31,97 fr0000121147 01/06/15 0,35 137.192.778 31,025 FFP (ffp) g a 63,58 64,3 1703 64,75 fr0000064784 11/05/15 2 25.072.589 63,5 Fimalac (fim) a 97,38 97,45 763 97,8 fr0000037947 15/06/15 2 26.920.000 96,67 Fin. oDet (oDet) a 795 799,05 142 802,95 fr0000062234 15/06/15 1 6.585.990 786 Foncière Des réGions (fDr) G a 82,11 84,29 eX-Ds 02/03/15 102487 84,37 fr0000064578 24/04/15 4,3 66.661.356 82,11 Foncière DéV. loG. (fDl) B 7,79 7,81 91 7,81 fr0000030181 22/04/15 0,44 67.873.454 7,79 Foncière lYonnaise (flY) a 48,61 49 2374 49,195 fr0000033409 18/11/15 1,05 46.528.974 48,495 Fonciere Paris siic (fDpa) g B 144,88 144,99 nom. 4134 144,99 fr0000034431 12/05/15 6,1 10.291.637 144,25 - 1,25 - 7,52 - 5,55 53,2 + 32,98 45,1 - 4 - 0,88 35,3 + 11,63 32,59 - 3,67 + 3,09 9,08 + 27,88 7,33 + 0,87 - 0,57 - 5,55 172,05 - 13,32 140,8 + 0,41 - 3,74 - 0,2 183,75 - 8,86 152,7 - 8,89 - 8,89 7700 - 13,39 6930 + 2,1 + 11,62 + 1,54 14,15 - 17,6 10,515 - 0,41 - 4,94 - 0,89 142,4 - 15,71 126,5 + 1,14 - 8,76 + 2,55 1146,5 - 10,59 880 + 0,31 - 4,76 + 4,09 73,42 + 13,3 63,5 + 0,24 - 6,07 +15,62 66,66 + 34,74 38,69 - 1,23 - 22,71 - 5,49 3,333 - 14,28 2,25 - 0,66 + 25,97 +13,72 45,05 + 77,68 29,6 - 22,22 0,28 + 10,53 0,18 - 12,85 - 5,92 5,63 - 73,41 4,25 + 2,97 - 3,7 - 1,58 18,32 - 28,75 13,215 + 5,78 - 25,08 + 2,27 13,46 - 55,72 9,13 + 0,42 + 13,47 + 6,88 68,5 + 18,51 55,65 + 3,27 + 13,91 + 8,09 17,44 + 6,83 13,955 + 0,89 - 21,23 - 9,17 52,2 - 14,06 37,93 - 0,06 - 10,32 + 4,51 91,22 - 21,99 70,5 + 2,15 - 4,41 + 7,82 63,13 - 9,43 48,975 + 1,64 - 3,88 - 1,59 1,31 - 0,8 1,19 + 1,06 + 40,22 - 2,56 4 + 55,1 2,65 + 0,65 + 1,79 + 4,17 339,25 + 27,45 271,25 + 2,2 + 10,47 + 3,45 42,65 - 3,29 37,45 + 3,97 - 14,84 + 0,62 11,49 - 28,43 8,844 + 0,69 + 1,25 + 2,66 30,275 - 10,69 26,335 + 0,37 + 0,38 + 2,48 95,9 + 71,45 90,51 + 2,51 - 13,92 - 1,29 36,55 - 23,59 26,635 + 0,63 - 5,44 + 4,77 68,49 - 4,24 47,5 - 0,51 + 24,94 +21,13 99,6 + 17,42 72,5 + 0,13 - 16,32 + 1,47 960 - 23,36 749 + 2,17 + 2,17 + 9,77 84,37 - 10,32 68,93 + 0,26 + 0,39 + 3,03 7,81 - 14,64 7,39 + 1,03 + 11,85 + 5,38 50,57 + 11,36 41,955 + 0,08 + 30,88 + 1,5 146 + 20,93 101,41 2,49 2,41 2,31 1,25 4,6 0,68 5,55 11,51 0,96 0,61 1,95 0,71 13,23 5 5,61 1,78 2,02 5,54 1,98 3,95 0,4 1,84 3,9 0,94 1,1 3,11 4,11 0,13 Valeurs françaIses Valeurs mnémo / info / ouv clot ost vol. + haut isin / Devise / Date Détach. / Div nb titres + bas FromaGeries Bel (fbel) a 485 485 10 485 fr0000121857 18/05/15 6,25 6.872.335 485 Futuren (ftrn) c 0,64 0,64 n/P reGr. 147992 0,64 fr0011284991 186.040.717 0,63 GameloFt (Gft) G B 7,35 7,45 210718 7,48 fr0000079600 87.054.022 7,34 Geci international (Gecp) c /070416 01/10/01 0,1 33.941.720 a 121,6 56489 fr0010040865 07/03/16 2,5 63.260.620 Gemalto (Gto) L 60,37 294438 nl0000400653 26/05/15 0,36 89.007.709 B 8,47 GFi inFormatiQue (Gfi) g 24896 fr0004038099 01/07/15 0,1 65.980.266 Gl eVents (Glo) g B 16,75 7509 fr0000066672 02/07/15 0,6 22.653.920 B 55,1 GrouPe crit (cen) g 8546 fr0000036675 25/06/15 0,31 11.250.000 GrouPe Flo (flo) g c 1,49 1711 fr0004076891 08/07/14 0,06 40.271.427 GrouPe PartoucHe (parp) 32,82 reGr. 3173 fr0012612646 Haulotte GrouP (piG) B 13,1 3081 fr0000066755 03/06/15 0,22 31.259.734 HaVas (hav) G a 7,04 127354 fr0000121881 09/06/15 0,13 417.421.897 Hermès international (rms) LRa 298,85 74200 fr0000052292 24/02/16 1,5 105.569.412 Hi-meDia (him) c 7,01 7582 fr0012821890 2.959.558 HuBwoo (hbW) g c 0,16 6680 fr0004052561 136.345.527 icaDe (icaD) G a 66,25 57146 fr0000035081 05/05/15 3,73 74.111.186 iliaD (ilD) LR a 191,35 119881 fr0004035913 23/06/15 0,39 58.684.309 imerYs (nK) G a 59,28 70501 fr0000120859 08/05/15 1,65 79.572.491 inGenico GrouP (inG) LR a 98,19 155662 fr0000125346 13/05/15 1 60.990.600 innate PHarma (iph) g B 12,13 223737 fr0010331421 53.837.464 B 23,52 inter ParFums (itp) g 3465 fr0004024222 05/05/15 0,44 32.111.968 iPsen (ipn) G a 52,01 57167 fr0010259150 29/05/15 0,85 83.245.602 JacQuet metal serVice (JcQ) g B 12,275 2845 fr0000033904 01/07/15 0,77 24.028.438 JcDecauX (Dec) G a 38,36 89992 fr0000077919 18/05/15 0,5 212.299.238 KauFman & BroaD (Kof) B 35,25 2760 fr0004007813 08/03/16 1,85 20.837.039 Korian (Kori) a 26,7 57538 fr0010386334 01/07/15 0,6 79.468.673 laGarDère (mmb) G a 23,5 264019 fr0000130213 07/05/15 0,88 131.133.286 latecoere (lat) g c 3,45 eX Ds 27/8/15 30335 fr0000032278 29/06/07 0,75 94.043.676 laurent-Perrier (lpe) B 75,2 108 fr0006864484 16/07/15 1 5.945.861 le Bélier (beli) g c 37,15 1980 fr0000072399 16/06/15 0,5 6.582.120 lectra (lss) B 13,5 6227 fr0000065484 05/05/15 0,25 30.788.839 lisi (fii) g a 23,73 DiV 5 12/09/14 11411 fr0000050353 05/05/15 0,37 54.023.875 m6-métroPole tV (mmt) G a 15,745 134086 fr0000053225 20/05/15 0,85 126.414.248 maisons France conF. (mfc) g B 41,11 378 fr0004159473 09/06/15 0,65 6.937.593 manitou (mtu) g B 14,69 15377 fr0000038606 10/06/15 0,35 39.551.949 marie BrizarD w & s (mbWs) B 18,79 74600 fr0000060873 27/09/07 0,5 26.483.566 mauna Kea (mKea) c 2,26 15942 fr0010609263 16.176.707 a 20,41 mercialYs (merY) G 72272 fr0010241638 21/12/15 0,76 92.049.169 mersen (mrn) g B 11,58 36003 fr0000039620 02/07/15 0,5 20.672.014 metaBolic eXPlorer (meteX) g c 1,96 53340 fr0004177046 23.261.500 natiXis (Kn) LR a 4,161 4317979 fr0000120685 22/05/15 0,34 3.128.127.765 natureX (nrX) g B 73,02 eX Ds 05/06/14 2122 fr0000054694 03/07/14 0,1 9.240.810 netGem (ntG) g c 2,12 13447 fr0004154060 17/06/15 0,15 41.212.222 neXans (neX) G a 38,03 84823 fr0000044448 17/05/13 0,5 42.597.718 neXitY (nXi) G a 44,7 93263 fr0010112524 25/05/15 2 54.766.017 nicoX (coX) B 7,3 reGr. 03/12/15 203347 fr0013018124 22.869.669 norBert Dentr. (GnD) g a 203 555 fr0000052870 29/05/15 1,8 9.836.241 nrJ GrouP (nrG) g B 8,75 4858 fr0000121691 15/05/12 0,3 78.417.846 numericaBle-sFr (num) G 29,28 308187 fr0011594233 18/12/15 5,7 438.245.303 oeneo (sbt) g B 7,04 8014 fr0000052680 31/07/15 0,12 61.563.075 B 3,26 onXeo (onXeo) g 55005 fr0010095596 41.470.860 orPéa (orp) G a 75,15 89426 fr0000184798 08/07/15 0,8 60.273.691 B 16,85 Parrot (parro) g 150475 fr0004038263 30.100.939 PHarmaGest int. (pha) 25,25 DiV 5 04/08/15 1844 fr0012882389 15.174.125 B 31,7 Pierre & Vacances (vac) g 61208 fr0000073041 19/03/12 0,7 9.801.723 Plastic omnium (pom) G a 28,5 254233 fr0000124570 08/05/15 0,37 152.476.720 recYleX sa (rX) c 2,45 73031 fr0000120388 04/07/90 0,61 24.110.982 rémY cointreau (rco) G a 65,53 63628 fr0000130395 05/08/15 1,53 48.735.014 fr0000079634 Gecina (Gfc) G 123,05 123,25 121,6 60,47 60,81 59,69 8,49 8,49 8,47 17,3 17,64 16,74 56 56,45 55,01 1,53 1,53 1,46 32,5 32,97 32 13,1 13,31 13,1 7,108 7,135 6,981 297,95 300,45 297 7 7,3 7 0,16 0,16 0,16 67,42 67,8 66,25 192,7 193,4 190 60,17 60,49 59,28 98,3 98,58 97,35 12 12,25 11,86 23,56 23,7 23,5 52,14 52,6 51,84 12,25 12,32 12,21 38,76 38,865 37,97 35,3 35,55 34,75 26,715 26,74 26,505 23,35 23,5 23,31 3,45 3,46 3,42 75,07 75,29 75,07 37,98 37,98 37,13 13,26 13,5 13,25 24 24,2 23,73 15,965 16,035 15,745 41,85 41,92 41,11 15 15 14,5 18,93 18,94 18,54 2,24 2,26 2,23 20,835 20,88 20,4 11,71 11,74 11,52 1,93 1,97 1,92 4,289 4,295 4,161 73,76 73,9 73 2,11 2,12 2,06 38,855 39,115 37,93 44,9 45,02 44,56 7,542 7,66 7,2 201,1 203,9 201,1 8,81 8,85 8,75 29,5 29,69 28,895 7,12 7,17 7,03 3,32 3,36 3,26 75,4 75,64 74,89 17,35 17,36 16,8 24,64 25,25 24,15 32,93 33,08 31,7 28,5 28,8 28,3 2,41 2,6 2,41 65,86 66,18 65,3 % Veil % an bpa % mois + haut an per % 52 s. + bas an rDt + 11,01 + 7,78 490 + 57,98 405 1,29 + 8,47 +16,36 0,68 - 12,33 0,48 + 0,68 + 22,94 + 1,09 7,6 + 60,56 4,55 - 87,71 -87,71 0,44 - 87,71 0,22 + 1,11 + 9,77 +11,86 123,25 - 4,98 104,6 - 0,03 + 9,41 - 6,74 66,87 - 20,96 50,15 + 0,24 + 2,04 + 1,68 8,49 + 36,94 7,94 1,18 + 1,77 + 3,9 +14,12 17,88 - 10,32 14,08 3,47 + 1,82 - 1,65 +16,86 57,01 + 14,29 43,2 + 1,33 - 32,6 - 3,16 2,29 - 43,96 1,39 - 1,43 + 40,03 + 4,84 34,5 +125,23 23,21 + 0,38 - 5,48 -10,27 14,7 - 18,94 12,53 1,68 + 1,43 - 8,37 + 3,86 7,739 - 2,63 6,47 1,83 - 0,2 - 4,43 - 7,64 335 - 12,61 281,2 0,5 + 56,25 +28,21 8,78 + 41,99 3,61 - 5,88 0,17 + 6,67 0,15 + 1,83 + 8,92 + 7,03 69,24 - 18,61 58,33 + 1,05 - 12,41 -11,18 238,1 - 10,21 185,25 0,2 + 1,43 - 6,6 + 5,56 63,24 - 15,92 50,38 2,74 + 0,43 - 15,62 + 5,65 115,65 - 5,07 86,4 1,02 - 1,07 - 11,37 + 0,25 14,83 + 43,37 9,21 + 0,21 + 3,79 - 0,17 23,9 - 16,32 19,56 1,87 + 0,15 - 14,52 + 9,17 61,17 + 16,07 45,305 1,63 - 0,12 - 14,34 - 4,56 14,3 - 38,84 10,02 6,29 + 1,49 + 9,8 + 4,7 39,21 + 22,58 30,925 1,29 + 26,98 + 5,37 38 + 30,74 27,1 5,24 + 0,41 - 20,68 + 4,44 33,6 - 15,99 22,84 2,25 + 0,47 - 15,12 - 9,27 27,27 - 16,59 22,59 5,57 - 0,29 - 16,26 - 0,86 4,1 - 35,75 3,06 - 0,17 - 9,55 - 1,22 83,2 - 9,23 74,5 1,33 + 2,29 + 20 +12,73 38,9 + 23,31 27,24 1,32 - 1,34 + 9,59 + 6,76 13,64 + 3,35 10,76 1,89 + 1,12 - 3,81 + 5,7 25,005 - 9,6 19,04 1,54 + 1,24 + 0,79 + 2,77 16,33 - 16,91 13,375 5,32 + 1,28 + 4,63 + 1,45 44 + 27,2 37,1 1,55 + 2,11 + 6,38 + 0,67 16,6 - 8,26 13,02 2,33 + 1,01 - 6,29 + 0,85 20,44 + 11,75 16,72 - 0,89 - 27,04 - 8,57 3,07 - 55,56 2,03 + 2,06 + 11,81 + 8,29 20,88 - 13,08 17,43 + 2,09 - 31,12 - 1,18 17,15 - 50,53 11,09 4,27 + 0,52 - 26,62 - 3,98 2,99 - 54,91 1,69 + 3,03 - 17,79 -13 5,255 - 40,96 3,813 + 1,01 + 3,31 + 3,89 74,93 + 47,52 64,06 - 0,47 - 3,21 - 5,8 2,35 + 12,83 1,99 7,11 + 2,85 + 15,3 + 1,94 40,35 + 19,77 28,8 + 0,44 + 10,04 + 4,87 46,205 + 12,25 37,27 4,45 + 5,66 - 17,21 + 5,93 9,394 - 88,94 6,32 - 0,27 - 2,76 - 0,76 209 + 31,44 200,05 0,9 + 0,69 - 10,74 - 5,47 10 + 15,92 8,75 + 0,56 - 11,94 -11,81 39,22 - 42,56 27,05 19,32 + 1,14 - 5,07 - 0,7 7,54 + 32,1 6,2 - 0,3 - 11,47 - 3,77 3,77 - 40,18 2,39 + 0,4 + 2,2 + 0,87 77,2 + 26,49 64,08 1,06 + 2,6 - 35,72 - 7,42 26,58 + 15,93 15,92 - 2,42 + 15,57 +11,49 25,4 - 3,75 19,95 + 4,84 + 11,82 + 4,54 33,08 + 15,14 26,42 + 0,09 - 2,83 -5 31,3 + 9,26 25,02 1,3 - 3,21 - 27,84 + 0,84 3,88 + 18,72 1,97 + 0,61 - 0,23 + 4,39 67,56 - 6,83 58,1 2,32 srD suite Valeurs françaIses Valeurs mnémo / info / ouv ost vol. isin / Devise / Date Détach. / Div nb titres reXel (rXl) G a 11,6 1225680 fr0010451203 03/06/15 0,75 301.871.378 ruBis (rui) G a 69 eX-Ds 21/05/15 77579 fr0000121253 08/06/15 2,05 43.216.952 saFt (saft) G B 25,73 24659 fr0010208165 18/05/15 0,82 25.484.529 sartorius steD. Bio. (Dim) G a 354,25 3726 fr0000053266 10/04/15 1,3 15.367.238 saVencia (bh) B 58,01 3967 fr0000120107 18/05/15 0,8 14.032.930 scor (scr) LR a 29,455 467832 fr0010411983 05/05/15 1,4 192.653.095 seB (sK) G a 89,5 35803 fr0000121709 15/05/15 1,44 50.169.049 sécHé enV. (schp) g B 28,44 979 fr0000039109 09/06/15 0,95 7.857.732 seQuana (seQ) c 2,86 eX-Ds 01/07/14 183719 fr0011352590 65.183.351 sHowroomPriVé (srp) g B 17,03 35547 fr0013006558 32.804.103 siPH (siph) g B 32 463 fr0000036857 20/06/14 0,98 5.060.790 soitec (soi) g B 0,61 eX-Ds 26/06/14 326382 fr0004025062 231.324.184 solocal GPe (local) g B 4,198 reGr. 1P30 241075 fr0012938884 somFY sa (so) a 299,05 18 fr0000120495 02/06/15 5,2 7.400.000 soPra steria GP (sop) a 102,35 7251 fr0000050809 06/07/15 1,9 20.446.723 st DuPont (Dpt) g c 0,15 101914 fr0000054199 16/09/14 0 524.279.556 stentYs (stnt) g c 2,83 90925 17.802.190 fr0010949404 suez enVironnement (sev) LR a 16,055 896073 fr0010613471 15/05/15 0,65 544.401.246 sworD GrouP (sWp) g B 23,78 6081 fr0004180578 04/05/15 1,02 9.360.965 sYnerGie (sDG) g B 26,5 29543 fr0000032658 18/06/15 0,4 24.362.000 tarKett (tKtt) g 27,015 15570 fr0004188670 06/07/15 0,38 63.722.696 tecHnicolor (tch) G a 5,136 970052 fr0010918292 20/05/15 0,05 411.977.199 telePerFormance (rcf) G a 76,95 140506 fr0000051807 19/05/15 0,92 57.201.690 tessi (tes) g B 127 1320 fr0004529147 30/06/15 2 2.797.678 tF1 (tfi) G a 10,775 405555 fr0000054900 24/04/15 1,5 210.521.567 tHales (ho) LR a 76,23 279677 fr0000121329 09/12/15 0,35 210.961.404 tHermaDor GrouPe (thep) g B 80,74 448 fr0000061111 07/04/16 3,2 4.440.310 touaX (toup) g c 8,95 3068 fr0000033003 30/12/14 0,5 5.883.773 tour eiFFel (eiff) B 54 oPa 07/03/14 366 fr0000036816 26/06/15 3 9.463.747 transGène (tnG) B 2,77 eX-Ds 03/03/14 38270 fr0005175080 38.545.397 triGano (tri) g B 53,12 6056 fr0005691656 13/01/16 0,7 19.336.269 uBisoFt entertainment (ubi) G a 26,825 200009 fr0000054470 111.218.465 Vallourec (vK) G a 6,259 9254947 fr0000120354 04/06/15 0,81 135.688.432 ValneVa (vla) g B 3,45 23028 fr0004056851 74.698.099 Vicat (vct) G a 55,76 31312 fr0000031775 14/05/15 1,5 44.900.000 Vilmorin & cie (rin) G a 63,49 3490 fr0000052516 15/12/15 1,57 20.833.902 VirBac (virp) g a 147,6 16366 fr0000031577 26/06/15 1,9 8.458.000 VranKen-PommerY m. (vrap) B 23,54 34 fr0000062796 13/07/15 1 8.937.085 wenDel (mf) G a 92,28 57352 fr0000121204 10/06/15 2 47.992.530 zoDiac aerosPace (Zc) LR a 16,995 1178390 fr0000125684 20/01/16 0,32 289.978.983 clot + haut + bas 11,74 11,855 11,555 70,03 70,09 68,78 26,1 26,19 25,73 355 357,15 354,15 58,2 58,5 58,01 29,63 30,065 29,455 90,38 90,5 88,09 28,37 28,5 28,37 2,91 2,94 2,78 17,54 18,15 17,03 30,77 32 30,55 0,59 0,61 0,59 4,256 4,38 4,1 300 300 299,05 102,1 102,55 101,85 0,14 0,15 0,14 2,83 2,88 2,8 16,365 16,45 16,055 23,81 24,1 23,7 26,51 26,69 26,26 26,77 27,065 26,715 5,094 5,202 5,05 76,55 77,04 76,36 131,5 135,99 127 11,03 11,185 10,725 76,5 76,7 75,96 80,01 80,74 80,01 8,95 8,95 8,93 54,01 54,08 54 2,75 2,79 2,74 54,48 55,08 53,12 26,7 27,065 26,325 6,28 6,652 6,028 3,44 3,46 3,42 56,71 56,87 55,76 62,82 63,5 62,76 150,5 151,5 147,35 23,48 23,54 23,48 94,43 94,83 92,28 16,94 17,185 16,9 % Veil % mois % 52 s. + 1,65 + 0,47 - 34,27 + 1,48 + 2,23 + 17,38 + 1,52 - 4,85 - 25,66 + 0,23 + 1,24 + 78,08 + 2,11 + 2,11 + 0,73 - 6,79 - 8,68 + 0,86 + 7,09 + 31,29 - 0,25 + 1,43 - 11,62 + 1,75 -12,87 - 11,28 + 3,06 + 2,57 - 10,05 - 4,65 + 3,64 - 8,56 - 1,67 - 6,35 - 33,71 + 4,03 -14,28 - 47,77 + 0,33 + 2,01 + 29,31 - 0,24 +7 + 36,57 - 26,32 + 1,07 + 2,17 - 49,62 + 1,99 + 5,55 + 0,68 - 0,25 + 3,79 + 8,33 + 0,8 + 9,09 + 27,51 - 1,27 + 0,77 + 23,31 - 1,05 - 8,4 - 12,74 - 0,26 + 3,95 + 16,07 + 3,54 - 7,39 + 46,11 + 3,08 + 4,55 - 34,19 + 0,43 + 6,8 + 42,91 - 0,98 + 1,87 - 1,89 - 2,08 - 41,04 + 0,02 + 4,21 + 8,02 - 0,72 - 7,41 - 52,26 + 1,76 + 4,77 + 73,72 - 0,34 + 2,26 + 51,92 - 0,63 -16,49 - 74,2 - 0,58 + 8,52 - 16,71 + 1,78 + 2,11 - 14,7 - 1,07 - 0,3 - 16,38 + 2,84 -10,87 - 30,99 + 0,04 - 0,13 - 18,75 + 2,35 + 6,11 - 17,74 + 0,27 - 3,31 - 43,81 % an bpa + haut an per + bas an rDt - 4,4 12,765 8,31 6,39 + 0,14 74,7 59 2,93 - 7,08 28,3 21,8 3,14 + 0,45 396,05 301,1 0,37 - 2,56 59,73 56,1 1,38 - 14,14 34,06 28,89 4,73 - 4,46 94,45 79,9 1,59 - 2,17 30 23,83 3,35 - 28,5 4,04 2,64 - 12,26 21,85 16,15 + 18,3 33,27 24,52 - 7,81 0,71 0,48 - 37,87 6,995 3,435 - 14,04 345 290,05 1,73 - 5,72 108 85,6 1,86 - 12,5 0,16 0,11 - 42,26 5,162 2,34 - 5,19 17,465 15,36 3,97 - 2,02 25,3 21,8 5,04 - 0,3 26,69 20,17 1,51 - 7 29,96 20,55 1,42 - 31,9 7,541 4,81 0,98 - 1,23 78,3 68,5 1,2 + 3,37 164,5 124,36 1,52 + 7,61 11,59 8,907 13,6 + 10,71 77,62 59,77 0,46 - 8,03 91,85 77,9 4 - 10,5 9,9 7,45 + 0,02 54,55 48,19 + 8,7 4,4 2,47 - 3,23 61,97 48 1,29 + 0,11 28,505 18,6 - 26,98 8,445 3,205 - 9,47 3,79 2,7 + 2,48 58,6 45,42 2,65 - 5,11 67,45 59,52 2,5 - 31,53 223,8 145,15 1,26 - 16,14 27,99 22,51 4,26 - 13,84 109 78,14 2,12 - 22,91 21,995 14,08 1,89 Autres Valeurs de la Zone euro Gemalto (Gto) L 60,37 294438 26/05/15 0,36 89.007.709 25,37 463346 lu0088087324 20/04/15 1 312.441.894 stmicroelectronics (stm) LR a 4,789 2316668 nl0000226223 usD 21/03/16 0,09 910.970.920 nl0000400653 ses (sesG) LR 60,47 60,81 59,69 25,825 25,825 25,335 4,894 4,912 4,764 - 0,03 + 9,41 - 6,74 66,87 - 20,96 50,15 + 2,12 + 0,98 + 2,89 26,17 - 24,11 21,835 + 1,96 - 20,82 - 6,78 6,5 - 42,47 4,485 VAleurs Zone InternatIonale General electric (Gne) 27,14 27,09 336 27,18 usD 25/02/16 0,16 9.285.130.749 27,09 5,14 5,17 26210 5,22 Gb0005405286 usD 03/03/16 0,21 19.747.057.258 5,14 laFarGeHolcim ltD (lhn) a 41,6 41,5 eX-Da 09/09/15 334430 41,885 ch0012214059 606.909.080 41,09 maroc telecom (iam) 11,34 11,34 220 11,42 ma0000011488 maD 22/05/15 5,86 879.095.340 11,28 rusal Plc (rusal) /170316 reG. s us9098832093 usD 27/10/15 0,02 1.636.363.646 scHlumBerGer (slb) a 63,5 64,2 1136 64,98 an8068571086 usD 12/02/16 0,5 1.434.212.164 63,5 stallerGenes Greer (staGr) a 27,5 27,45 3128 27,68 Gb00bZ21rf93 19.765.553 27,44 us3696041033 HsBc (hsb) a + 0,33 - 5,25 + 0,04 28,56 + 17,27 24,08 + 0,78 - 29,76 -10,71 7,21 - 36,25 5,13 - 0,79 - 11,29 + 8,84 46,28 30,33 - 0,61 + 9,67 + 4,32 11,55 - 6,74 10,2 + 15,45 + 8,15 6,74 - 47,24 4,58 + 2,23 - 1,23 - 3,63 69 - 19,56 54,95 - 14,08 + 3,74 34,2 - 43,4 23,31 La cote a changé. Vous pouvez retrouver les Bourses internationales sur http://investir.lesechos.fr 4,57 32 // FINANCE & MARCHES Lundi 11 avril 2016 Les Echos euronext//taux&changes//matières premières euronexT hors srd actions françaises isin valeur ouv +ht +bs clôt écart vol fr0000076887 a.s.t. groupeg c 3,31 3,34 3,31 3,34 + 1,21 1951 fr0012333284 abivaxg b 12,49 12,49 12,02 12,29 - 2,38 960 fr0000076861 acteosg c 1,09 1,12 1,09 1,12 + 2,75 1760 fr0000076655 actia groupg 5,3 5,4 + 0,19 15116 c 5,36 5,44 be0974269012 ad capital 0,14 fr0000062978 adl partnerg c 12,55 12,7 12,55 12,65 + 0,8 1063 fr0011184241 adociag b 60,6 62,66 60,6 62 + 2,5 19109 fr0004152874 advenisg c 3,1 3,13 3,1 3,13 + 0,97 491 fr0000053043 advini c 31,39 31,6 31,39 31,6 + 0,38 319 fr0000044612 afone c 6,65 6,65 6,5 6,6 - 3,08 2164 fr0000130007 alcatel-lucentR a 3,22 3,26 3,22 3,24 + 0,62 457622 fr0000062804 alpha mos c 0,42 0,42 0,39 0,4 - 2,44 37848 fr0000039216 altareit b 166,01 166,01 166,01 166,01 1 fr0011051598 amoebag c 31,7 32,49 30,6 31 - 2,79 8631 fr0012789667 amplitude surg.g 3,2 3,25 3,19 3,19 - 0,31 7482 fr0010481960 argang b 22,4 22,4 22,04 22,38 + 0,18 3222 fr0012185536 artea c 13,99 fr0000063323 artea c 0,77 fr0000076952 artois a 4265 fr0011980077 ask c 1,06 1,08 1,06 1,06 2670 fr0010478248 atari c 0,18 0,19 0,18 0,18 78454 fr0011992700 ateme c 3,95 3,95 3,81 3,9 - 1,02 27591 fr0004042083 au femining b 25,2 25,5 24,32 24,5 - 2,97 1250 fr0000063737 aubayg c 21,8 21,95 21,73 21,9 + 0,46 15140 fr0000061780 augros cp c 3,12 3,12 3,12 3,12 901 fr0000073827 aures tech.g 74,5 73,78 365 c 74,5 74,28 - 0,3 fr0000072621 ausyg c 46,25 47,2 46,02 47,2 + 2,34 2810 fr0011800218 awoxg 3,52 3,52 3,45 3,48 - 1,14 2744 fr0000064123 baccarat b205,74 205,74 205,74 205,74 - 10 25 mc0000031187 bains monaco b 32,47 fr0000062788 barbara bui c 13,38 13,38 13,38 13,38 1 fr0000035370 bastide c 17,18 17,19 17,15 17,17 - 0,06 652 fr0000074072 bigben int.g c 3,9 3,9 3,8 3,84 - 0,26 13117 fr0000062150 bleecker c 78,9 fr0011592104 blueg 14,37 14,45 14,09 14,2 - 0,28 6448 fr0004548873 bourbonGg a 13,4 13,5 13,03 13,5 + 0,37 24295 fr0000074254 bourse direct c 1,27 1,32 1,26 1,32 + 3,94 7612 fr0000061137 burelle sa a752 764,35 751,02 755 + 0,4 44 fr0000078958 business et dec.g c 4,69 4,69 4,69 4,69 + 5,63 7 fr0010151589 cafomg c 8,08 8,08 8,08 8,08 1 fr0012969095 capelli 17,75 17,75 17,53 17,72 - 0,17 512 fr0000064156 carp.de partic. c 59,86 fr0010828137 carrefour prop. c 28 fr0000072894 castg c 3,41 3,42 3,25 3,25 - 4,69 4229 fr0000064446 catering inter.g b 13,64 13,64 13,56 13,58 - 0,59 2693 fr0010193979 cbo territoriag c 3,56 3,59 3,54 3,56 + 0,28 12146 fr0000078339 cca intern. c 3,9 fr0010309096 cegerealg b 34,7 35,4 34,7 35,4 + 4,09 233 fr0012633360 cellnovog c 6,55 6,59 6,5 6,52 - 0,61 5841 fr0012616852 cerenisg b 8,75 8,75 8,57 8,58 - 1,94 13897 fr0000037475 cfi c 2,99 fr0000120164 cggG a 0,63 0,66 0,62 0,66 + 8,2 10766043 fr0000060907 chausseria sa c 12 fr0000054322 cibox inter.g c 0,08 0,08 0,08 0,08 31500 fr0000030611 cie marocaine c 18,3 18,3 18,3 18,3 1600 fr0000060824 clayeuxg c 0,14 0,14 0,14 0,14 - 30 1070 fr0000053399 cnimg b 99,1 103,76 99,1 102,5 + 3,47 1474 fr0010667147 cofaceg a 7,138 7,316 7,134 7,306+ 2,35 62714 fr0004031763 coherisg c 1,82 1,82 1,82 1,82 163 nl0010489522 constellium 4,43 fr0000065393 courtois c102,01 102,99 102,01 102,99 + 0,97 5 fr0000044323 cr alpes prov. c 81,1 81,19 79,81 80 - 1,36 824 fr0000185506 cr atl. vendée c 96,5 97,5 96 97,5 + 1,56 212 fr0010483768 cr brie picard. b 23,99 23,99 23,65 23,67 - 1,33 1647 fr0000045213 cr ille vilaine c 73,26 73,94 73,26 73,94 + 0,93 81 fr0010461053 cr languedoc c 61,3 61,5 61,11 61,2 - 0,2 292 fr0000045239 cr loire hte-loire c 70,4 70,45 70,4 70,45 + 0,07 18 fr0000045551 cr morbihan c 66,58 66,99 66,57 66,57 271 fr0000185514 cr nord france b 17,66 18,24 17,66 18,08 + 2,09 21921 fr0000044364 cr norm. seine c 111,7 111,7 110,8 111,39 + 0,49 228 fr0000045528 cr paris idf b 90,5 91,81 90,5 91,38 + 0,44 1354 fr0000045346 cr rhône-alpes c 167 167,4 164,2 165,62 - 1,02 302 fr0000045544 cr toulouse c 90,78 90,78 90,4 90,5 - 0,53 465 fr0000045304 cr tour. poitou c 89 89,6 88,2 88,8 - 0,88 676 fr0000050395 crosswood c 2,9 fr0007317813 cs-com. et syst.g c 3,81 3,81 3,68 3,76 - 1,57 16715 fr0011026749 dalet c 5,85 5,85 5,85 5,85 - 0,17 529 fr0000036774 dane-elec memoryg c 0,21 fr0010879056 deinove 3,6 3,69 3,58 3,63 + 1,11 5698 fr0012928612 delta plus group 40,37 40,37 40 40 - 0,92 1223 fr0000060840 devernois s.a. c 132 fr0000035784 digigram c 0,68 0,68 0,68 0,68 299 fr0000065260 docks pétroles a c260 260 260 260 + 1,17 10 fr0000052839 dom security c 34,73 34,74 33,5 34,74 - 0,03 156 fr0000036287 duc c 1,03 fr0010099515 ecag c 17,29 17,3 17,25 17,26 - 0,17 1384 fr0000072373 egideg c 3,24 3,25 3,24 3,25 - 0,92 1681 fr0011466069 ekinopsg 4,94 5,08 4,93 5,02 + 1,62 17501 fr0000035719 elect. eaux mad.g c 3,23 fr0000031023 elect. strasbourg b 94,15 95 94 94 - 0,63 513 fr0012650166 electro powerg c 5,48 5,51 5,4 5,51 + 0,55 8011 fr0011950732 eliorG a 19,08 19,09 18,835 19,09 + 0,42 151057 fr0004030708 encres dubuitg c 2,72 2,88 2,68 2,77 + 1,84 3872 fr0011191766 eos imaging c 3,72 3,77 3,55 3,59 - 2,97 64310 fr0000131757 erametGg a 21,44 22,11 21,01 21,74 + 3,08 82691 fr0011471135 erytech pharmag b 27,59 27,59 26,9 27,24 + 1 14406 fr0004110310 esi groupg c 24,21 24,29 24,1 24,1 - 0,45 4716 fr0000035743 etam dév.g b 35,5 36,5 35,5 36,01 - 4,71 268 fr0000061475 eurasia fonc inv c 0,2 fr0000075343 euromedis groupeg c 5,86 5,86 5,85 5,86 1203 fr0010490920 europacorpg c 4,4 4,44 4,38 4,38 6173 fr0012789949 europcar groupeG a 9,251 9,389 9,2 9,25 48903 fr0000064164 exacompta clairef. c 69,99 69,99 69,99 69,99 - 0,01 17 fr0004527638 exel industriesg b 67,05 67,84 67,02 67,6 + 0,82 1943 fr0000037343 expl. prod. chim. c 419 fr0000039026 expl. prod. chim. c 520 fr0000062341 f.i.e.b.m. c 6,21 fr0000062507 f.i.e.b.m. c 82 fr0000038184 f.i.p.p. c 0,13 0,13 0,13 0,13 1 fr0000063034 fauvet-girel g c 16,95 fr0011271600 fermentalgg 3,34 3,41 3,34 3,39 + 1,19 13489 fr0000062101 fermière cannes b 1320 fr0000061418 fiducial office c 27,26 27,26 27,26 27,26 1 fr0000060535 fiducial re b 125,5 125,5 124,5 124,5 - 0,8 21 fr0000076986 fin. moncey a4700,14700,1 4700,1 4700,1 - 0,53 2 fr0000035123 finatis b 48 fr0000074759 fleury michon b 59,9 59,9 58,5 59,05 - 0,77 1357 fr0000065930 foncière 7 inv. c 0,89 0,89 0,89 0,89 - 1,11 1 fr0000064362 foncière atland c 84,99 84,99 84,99 84,99 - 0,01 5 fr0000060303 foncière des murs a 28,14 28,6 28,14 28,6 + 2,33 6596 fr0000038499 foncière euris b 40,05 40,05 40,05 40,05 1 fr0010341032 foncière inea b 37,2 37,5 37,2 37,5 + 0,81 434 fr0011277391 foncière paris nord c 0,04 fr0000063265 foncière r-paris c 34,97 fr0000053944 foncière volta c 3,6 fr0010588079 frey b 26,49 26,49 26,49 26,49 1 fr0000031973 fsdv c 35,8 fr0000034894 gaumont b 48,15 49 48,15 48,9 + 1,56 145 fr0000053035 gea c 73,66 73,66 73,56 73,57 - 0,12 244 fr0000044471 générale santé b 14,04 14,04 14 14 200 fr0010501692 generixg c 2,71 2,78 2,7 2,78 + 2,96 6057 fr0004163111 genfitG 27,83 28,665 27,7 28,04 - 0,83 151953 fr0011799907 genomic visiong 7,96 8,09 7,96 7,97 + 0,25 609 fr0011790542 genticelg 4,07 4,19 4,01 4,07 4352 fr0000061459 gérard perrier c 33,5 33,5 33 33 - 1,49 76 fr0000065971 graines voltZ c 19,79 19,79 19,27 19,27 + 7,06 251 fr0000038036 grand marnier b 8516 fr0011476928 groupe fnac 53,24 54,27 53,14 54 + 1,43 6371 fr0000062671 groupe gorgég b 19,94 20,12 19,67 20,05 + 2,61 7313 fr0004010338 groupe jaj c 0,86 fr0004050300 groupe openg c 17,6 17,73 17,6 17,7 - 0,84 5926 fr0010214064 groupe piZZornog c 13,78 13,78 13,75 13,75 - 0,22 221 fr0004155000 groupe sfpi c 3,35 3,35 3,35 3,35 + 7,72 71 fr0010340406 groupe vial c 0,91 fr0011726835 gttGg 27,03 27,8 26,95 27,71 + 2,04 106197 fr0000032526 guerbetg b 69 69,85 68,41 69 - 0,72 4298 fr0000066722 guillemot corp.g c 1,41 1,46 1,4 1,46 + 2,1 18271 fr0004035061 guy degrenne c 0,51 0,51 0,51 0,51 1 fr0000066540 herigeg 19,85 c 19,85 19,85 19,85 1 fr0000038531 hf companyg c 13,13 13,69 13,12 13,59 + 3,58 10801 fr0000054231 high cog c 9,15 9,15 9,06 9,12 - 0,33 20331 fr0012821916 hipay group c 7,8 8,18 7,72 8,05 + 2,29 1617 fr0000065278 hopscotch groupeg c 7,15 7,29 7,15 7,29 + 1,96 1605 fr0010929125 id logisticg b104 104 103,69 103,75 - 0,23 1215 fr0000051393 idi b 24,66 24,8 24,5 24,78 + 0,49 380 fr0000030827 ige + xaog c 71,31 71,75 71,31 71,75 + 0,62 359 fr0000033243 immo. dassault b 39,21 39,49 39,2 39,22 + 0,05 137 fr0000036980 immo. hôtelière c 1,29 fr0010458729 implanetg 1,43 1,44 1,36 1,41 - 1,4 54592 fr0000066219 ind. fin. ent. c 47 47 47 47 - 2,17 70 fr0000071797 infotelg c 31 31,33 31 31 - 0,64 4977 fr0000064297 innelec mult.g c 5,47 5,47 5,39 5,4 - 1,28 698 fr0010291245 inside secure c 0,81 0,94 0,81 0,9 + 12,5 748110 fr0000060451 installux sa c 242,02 fr0000064958 intexa c 2,52 fr0000073298 ipsosG a 20,31 20,58 20,11 20,47 + 1,84 74897 fr0000124232 ird nord pdc c 13,42 13,42 13,41 13,41 - 0,08 172 fr0000072597 it linkg c 10,35 10,56 10,35 10,47 + 0,38 3615 fr0004026151 itesoftg c 3,44 3,44 3,4 3,43 - 0,29 2543 fr0000073843 its groupg c 6,15 6,15 6,09 6,1 + 1,16 1921 fr0012872141 jacques bogart c 9,97 10,08 9,97 10,08 + 1,1 501 fr0004029411 keyrusg c 2,28 2,32 2,24 2,3 + 2,22 39123 fr0000039638 la foncièreverte c 51 fr0000066607 lacroix sa c 17,4 17,4 17,4 17,4 1 fr0000035263 lafuma c 18,6 fr0004027068 lanson-bcc b 30 30 29,91 29,91 - 0,3 77 fr0000053829 ldc a 151,52 157,5 151,52 154,75 + 2,15 4986 fr0000075442 ldlc.comg c 31,5 32,98 30,9 32,98 + 3,06 6467 fr0004170017 le noble ageg b 29,41 30 29,41 29,9 + 1,7 36189 fr0000075673 le tanneurg c 3,01 fr0000121295 lebon c 132,75 133 132,75 132,75 96 fr0004165801 les hôtels de paris c 1,81 fr0004023208 les nx constr. b 21,5 21,6 21,31 21,47 - 2,32 1709 fr0000033599 lexibookg c 2,72 2,72 2,62 2,7 1135 fr0004156297 linedata svicesg b 40,9 41 40,05 41 2083 fr0000121352 locindus b 18 18,12 18 18,12 + 0,06 619 fr0000030074 malteries fr-b c248,5 248,5 248,5 248,5 - 0,2 30 fr0000032302 manutan inter.g b 45,99 46,09 45,66 45,66 - 0,72 358 fr0000051070 maurel & promG a 2,78 2,98 2,77 2,98 + 8,36 1039271 fr0011742329 mcphy energyg 4,38 4,43 4,32 4,43 + 1,14 5366 fr0000061244 mecelec c 2,11 2,11 2,11 2,11 - 0,47 1 fr0000052623 medasysg c 0,37 0,38 0,37 0,37 10843 fr0000064404 média 6 c 7,45 7,5 7,45 7,5 + 0,67 8 fr0010892950 medtechg 27,89 28,94 27,89 28,4 + 4,18 10884 fr0010298620 memscapg c 1,9 1,91 1,88 1,88 - 1,05 5180 actions françaises euronexT hors srd suite isin fr0000053027 fr0000077570 fr0011584549 fr0004048734 fr0000064180 fr0004034320 fr0000060196 fr0000037970 fr0011341205 fr0000120560 fr0004050250 fr0000064529 fr0000052680 fr0010428771 fr0000075392 fr0010160564 fr0010609206 fr0010263202 fr0000052896 fr0000038465 fr0011027135 fr0000053514 fr0011950641 fr0000124570 fr0000051377 fr0000066441 fr0012432516 fr0000060832 fr0004044600 fr0010380626 fr0000060329 fr0000038242 fr0010211615 fr0000050320 fr0000060618 fr0000120388 fr0000075954 fr0000039091 fr0000045601 fr0000045619 fr0000031684 fr0000060071 fr0000060121 fr0000124356 fr0006239109 fr0004175842 fr0011950682 fr0000060790 fr0000074122 fr0004016699 fr0010209809 fr0000072563 fr0000078321 fr0000038804 fr0000075517 fr0000065864 fr0004036036 fr0012757854 fr0000131732 fr0011289040 fr0000064271 fr0010282822 fr0010526814 valeur mgi coutier g micropoleg mndg mont. fashion moul. strasbourg mr bricolage sa mrm musée grévin nanobiotixg neopostG neuronesg nsc groupe oeneog ol groupeg orapig orchestra-pre. orege parefg paris. de chauf. passat patrimoine & com pcas g pixium visiong plastic omniumG plastivaloireg poujoulat poxelg precia g prismaflexg prologueg psb indust. quantelg quotium tech. radiall rallye recylex riberg robertet sa robertet sa robertet sa rothschild & co s.a.m.s.e. sabeton salvepar scbsmg selectirente sergeferrari group signaux girod sii smtpcg soc. fr. casinos sodifrance soditech ing. sofibus soft computingg sogeclairg solucom spieG spir com.g sqli stefg store elect.g supersonic im.g ouv +ht +bs clôt écart vol b 18,36 18,7 18,36 18,38 + 0,27 15202 c 0,73 0,76 0,73 0,75 + 2,74 148457 1,65 1,66 1,62 1,64 - 0,61 10120 c 0,05 c 829,99 c 12,65 12,75 12,65 12,75 + 0,79 219 c 1,68 1,68 1,67 1,67 - 0,6 1631 c 93,97 93,97 93,97 93,97 + 4,88 1 b 17,12 17,45 17,12 17,22 + 0,41 22097 a 17,77 18,19 17,74 17,85 + 1,94 144786 b 17,7 17,8 17,7 17,75 + 0,74 8919 c 74,49 74,49 74,49 74,49 - 0,67 1 b 7,04 7,17 7,03 7,12 + 1,14 8014 c 2,22 2,23 2,18 2,23 + 0,45 29914 c 8,45 8,45 8,38 8,38 - 0,83 797 c 93,82 93,82 93,82 93,82 + 0,1 1 3,3 3,3 3,21 3,21 - 3,31 7 c 57 58 56,5 57,99 + 1,74 1625 b 87 c 3,82 3,83 3,82 3,83 + 0,26 1001 b 21,2 21,2 21,2 21,2 - 0,47 183 c 9,15 9,52 9,15 9,52 + 0,53 5588 c 8,13 8,14 7,32 7,65 - 6,02 60006 a 28,5 28,8 28,3 28,5 + 0,09 254233 c 64,66 65,15 63,5 63,5 - 0,98 2315 c 33 c 13,16 14,47 13,15 14,19 + 7,83 199036 c 129 129 129 129 48 c 10,95 10,95 9,9 9,9 - 9,59 4391 c 1,08 1,08 1,07 1,08 - 0,92 28258 c 45,96 45,97 45,71 45,84 - 0,28 8524 c 3,25 3,34 3,25 3,32 + 0,3 16148 c 16,49 b 198,1 a 14,65 15,18 14,65 14,96 + 1,91 44061 c 2,45 2,6 2,41 2,41 - 3,21 73031 c 0,99 1 0,99 1 + 1,01 7001 b 231,99 231,99 231,99 231,99 1 b 153 b 40 a 20,995 21,1 20,8 21 6718 b 117,51 117,51 117,51 117,51 + 0,01 1 c 13,3 13,3 13,3 13,3 + 1,37 1394 b 45,92 45,94 45,1 45,94 + 0,04 181 c 5,5 5,54 5,5 5,54 + 0,73 420 c 68 68 68 68 1 c 11,7 11,75 11,57 11,6 - 0,86 823 c 12,21 12,48 12,21 12,48 + 2,38 390 c 9,75 9,75 9,75 9,75 1 b 32,75 32,96 32,52 32,52 - 1,16 1568 c 1,49 c 19,97 19,97 19,97 19,97 + 3,15 284 c 0,61 c 87 87 87 87 - 1,26 100 c 12 12,02 11,99 11,99 - 0,08 435 c 18,25 18,25 18,16 18,16 - 0,55 270 b 66,4 66,7 66,4 66,7 + 0,27 374 a 17,3 17,6 17,225 17,585 + 1,35 43004 c 6,56 6,56 6,55 6,55 - 0,15 1215 30,3 30,5 30,21 30,5 + 0,13 2294 b 62,9 64 62,9 64 + 1,75 2923 b 18,5 18,76 18,5 18,7 + 1,08 2503 c 2,17 14178 2,17 2,09 2,09 - 3,69 isin fr0000063307 fr0000065450 fr0010407049 fr0000071904 fr0004037182 fr0000066482 fr0000060949 fr0000064388 fr0000039240 fr0010127662 fr0000079147 fr0000079980 fr0000054215 fr0000034548 fr0000074197 fr0011505163 fr0000062465 fr0000077158 fr0004186856 fr0010325241 fr0000066680 fr0000050049 fr0000031577 fr0000065765 fr0011995588 fr0011981968 fr0004034072 fr0011471291 fr0010298901 valeur tayninh technofan terreis tff groupg thermocompactg tipiak tivoly tonna elect. toupargel groupe txcellg u10g ulric de varens unibel union fin. fr. bque g utig valtech verneuil part. vêt'affairesg vetoquinolg viadeog videlio (ex:iec) viel et cieg virbac g visiodentg voltalia worldlineG xilam animationg ymagisg Zublin immo.g ouv +ht +bs c c204 204 204 b 30,16 30,24 30,11 b 90,32 91,16 89,97 c c 78,5 78,5 78,5 c 18,85 18,85 18,7 c 1,29 1,29 1,29 c 4,77 4,9 4,77 5,2 5,28 5,16 c 4,15 4,21 4,06 c 3,8 3,8 3,8 a b 26 26 25,6 c 0,53 0,53 0,52 10,67 10,67 10,55 c c 2,42 2,44 2,3 b 37,18 37,18 36,81 c 1,37 1,42 1,37 c 1,44 1,44 1,44 c 3,65 3,73 3,62 a 147,6 151,5 147,35 c b 9,15 9,18 9,07 a 22,945 24,05 22,88 c 2,19 2,19 2,13 9,4 9,4 9,31 c 0,59 0,59 0,59 clôt écart vol 1,75 204 - 0,46 30,24 + 0,27 89,97 - 0,39 440 90 925 36,85 78,5 - 0,32 18,8 - 0,27 1,29 + 29 4,9 + 2,73 5,25 + 0,96 4,18 + 0,72 3,8 25 147 35 165 1989 13848 1 969 25,66 - 0,19 0,52 - 1,89 10,65 + 0,57 1,08 2,3 - 6,12 37,12 - 0,16 1,4 1,44 3,62 - 0,82 150,5 + 2,84 22870 877 17978 1 1091 16366 9,15 24,005+ 4,62 2,18 - 0,91 9,4 + 0,21 0,59 - 1,67 1797 63468 301 3420 1283 2,1 auTres valeurs de la Zone euro lu0569974404 it0001389631 be0974260896 nl0010949392 be0974290224 nl0006294274 it0001210050 ie00bjys1g50 be0003853703 fi0009000681 be0946620946 nl0000289783 nl0000289817 aperam beni stabili celyad cnova nv dexia euronext fedon mainstay medical montea cva nokia rentabiliweb gpg robeco nv rolinco a 31,735 0,64 c 39,615 a 2,57 c 21,205 a 34,585 c 13,15 15,98 39,4 a 5,134 c 6,7 31,21 29,21 33,025 0,64 41,4 2,65 22,2 34,995 13,15 15,98 39,6 5,324 6,7 31,21 29,21 31,71 0,63 39,615 2,57 21,205 33,75 13,15 15,98 39,35 5,134 6,649 31,21 29,21 33,025+ 4,36 444887 0,63 + 1,61 1398 40,5 + 1,25 17514 2,65 + 3,11 2089 21,305+ 0,5 3337 34,595 153795 13,15 - 5,94 1 15,98 - 0,06 2 39,435+ 0,09 5151 5,301+ 4,33 2383194 6,65 + 0,02 771 31,21 - 0,83 5027 29,21 - 0,92 2093 VaLeurs Zone internationale us00287y1091 ch0008853209 sn0008626971 cm0000035113 us1491231015 sn0000033192 us19122t1097 gb0033040113 gb0002374006 us5324571083 us3453708600 ci0000053161 us4282911084 abbvie agta record bras. ouest afr. brass. cameroun caterpillar inc. cfoa coca cola enter. darty plc diageo lilly and co ford motor cy forestière eq. hexcel b 49,01 c b c 48,3 1,5 49,18 48,91 48,3 1,59 46,54 1,5 c 54,85 49,01 74 708,4 125 65,58 2,57 47,07 + 5,66 1,59 + 5,3 19 629 23,71 68,91 11,4 1000 39,2 var. veille en % var. année en % dollar us 1,1363 livre sTerliNg 0,8086 FraNc suisse 1,0877 couroNNe daNoise 7,441 couroNNe Norv. 9,3796 kuNa croaTe 7,4996 couroNNe suedoise 9,2925 dollar caNadieN 1,4821 yeN JaPoNais 123,5435 dollar ausTralieN 1,5092 rouble russe 76,5753 rouPie iNdieNNe 75,85 dollar Neo-zelaNdais 1,6734 couroNNe TcheQue 27,02 ForiNT hoNgrois 312,24 zloTy PoloNais 4,2898 lev bulgare 1,9583 dollar hoNg-koNg 8,8466 WoN sud coreeN 1312,3164 Peso MexicaiN 20,2623 real 4,1432 dollar siNgaPour 1,5374 raNd sud-aFricaiN 17,0635 livre TurQue 3,2478 reNMibi yuaN 7,3712 ruPiah 14953,267 Peso PhiliPPiN 52,5908 riNggiT Malais 4,4538 baTh ThalaNdais 40,0332 0,00 -0,06 0,08 0,02 -0,93 -0,15 0,00 -0,93 0,29 -0,38 -1,44 -0,13 -0,30 0,00 -0,06 -0,13 0,10 0,24 -0,54 -0,35 -1,24 -0,06 -1,68 -0,19 0,27 -0,49 -0,09 -0,77 0,01 0,04 9,75 0,02 -0,29 -2,51 -1,84 1,45 -1,82 -5,42 1,05 -3,93 5,45 5,42 0,00 -1,18 0,61 0,12 5,12 2,77 8,03 -3,66 -0,25 1,55 2,35 4,53 -0,47 3,36 -4,66 2,32 principaux taux directeurs pays taux de référence taux en % bce taux pret marginal taux repO (refi) taux depOt royaume uni taux jour le jour taux de base usa taux jour le jour fOnds federaux 2 ans 10 ans japon boj tokyo taux JOur le JOur taux repO (refi) 10 ans 08-04-2016 eur eur usd gbp chf sek dkk jpy cad usd 1 1,1405 0,8086 1,0877 9,2925 7,441 1,2354 1,4821 gbp chf 0,8768 1,2367 1 1,411 0,7087 1 0,9537 1,3456 8,1472 11,4965 6,5241 9,2056 1,0844 153,0138 1,2993 1,8337 0,9194 1,0485 0,7432 1 8,5432 6,8411 113,72 1,3628 c c sek dkk 0,1076 0,1227 0,087 0,1171 1 0,8008 13,3095 0,1595 0,1344 0,1533 0,1086 0,1462 1,2487 1 0,1662 19,9198 jpy (100) cad 0,8094 0,9222 0,6535 0,8794 0,0751 6,0162 1 1,1978 0,6747 0,7696 0,5453 0,7338 6,2695 5,0201 0,8349 1 27,6 48,54 48,54 48,54 48,54 - 0,74 40 86,58 88,85 73,11 73,67 86,58 73,11 88,85 + 0,95 73,5 + 0,69 138 21 c a134 135 0,52 59,13 19,91 41,41 133,5 133,5 - 0,25 1419 3,95 0,2 c isin valeur fr0010493510 fr0010641449 fr0000054652 fr0010397760 fr0012788065 fr0012816825 fr0011648716 fr0010907956 fr0010540997 fr0004031839 fr0000054132 fr0004191674 fr0010278762 fr0012819381 fr0010343186 fr0000077562 fr0004153930 fr0011053636 fr0010304402 fr0010330613 fr0000061608 fr0000037640 fr0000061582 fr0004197747 fr0010949388 acheter-louer.fr agrogeneration ales groupe auplata biocorp biophytis carbio carmat césarg cybergung delfingeng dir. energie environnement sa groupe guillin heurtey petrochem hiolle industries hybrigenics leadmedia group millet innovation ober piscines desjoyaux rougier g siparex crois.g theradiag umanisg ouv +ht +bs clôt écart vol 0,04 0,35 0,35 14,09 14,2 1,29 1,29 8,72 8,94 5,38 5,52 11,06 11,06 36,37 38 0,33 14,09 1,26 8,7 5,33 10,9 36,37 0,33 14,2 1,28 8,75 5,34 10,9 37,9 0,15 0,15 21,68 21,68 20,75 21,71 50,55 50,57 24,25 24,25 12,48 12,48 3,41 3,51 0,91 0,92 1,05 1,12 0,14 21,2 20,75 49,92 24,07 12 3,4 0,9 1,05 0,15 21,44 21,69 49,92 24,2 12,03 3,51 0,9 1,1 8,52 8,52 7,08 7,08 26,78 26,78 29,88 30 2,76 2,83 13,7 13,7 8,52 6,92 26,78 29,83 2,66 13,7 + 0,78 + 0,79 - 2,67 - 2,73 - 0,27 + 4,49 74424 2 32003 2869 26489 246 3734 - 1,15 + 4,53 - 1,25 - 0,29 - 3,37 + 0,57 - 1,1 + 7,84 158025 637 46036 505 3707 9898 7748 118162 46018 0,03 22 8,52 6,99 26,78 29,83 2,72 13,7 cerTiFicaT + 2,4 - 1,27 4221 1357 1 249 49585 40 - 0,17 - 1,45 investir 10 INVESTIR 10 GRANDES VALEURS igs10 - Fr0011630474 a 122.66 0.664752 LA BOURSE avec Consultez les cotations en direct sur tous les marchés internationaux http://investir.lesechos.fr Marché obligataire Taux marchés monétaires et eurodevises cours de changes croisés cours bce 08-04-2016 1 euro en devise infosys merck and co inc oxis international philip morris int. procter & gamble rorento cdh rusal plc televerbier total gabon vale sa Zci limited aLTernexT (sélection) 1083 1801 47347 Taux eT changes changes : cours au comptant us4567881085 us58933y1055 us6918295014 us7181721090 us7427181091 lu0934195610 us9098831004 ch0008175645 ga0000121459 us91912e1055 bmg9887p1068 actions françaises euronexT hors srd suite 08-04-2016 marchés monétaires 1 mois 3 mois jour 6 mois 1 an Zone euro-0,43/-0,29 -0,35/-0,21 -0,28/-0,14-0,20/-0,06 -0,05/0,09 ecarts de taux avec l’allemagne 08-04-2016 6 mois allemagne 100,22 portugal -0,22 france -0,05 espagne -0,15 italie -0,16 2 ans 5 ans 7 ans 10 ans -0,51 0,83 0,07 0,59 0,57 -0,43 2,59 0,19 1,01 0,47 -0,27 2,94 0,28 1,25 1,20 0,09 3,19 0,29 1,46 1,33 euromts indice var % FraNce 1-3 aNs 5-7 aNs 10-15 aNs Plus 15 aNs Plus 25 aNs eMTxi-be 240,84 172,33 235,33 285,24 336,28 348,52 234,90 0.00 0.44 0.17 0.39 0.30 0.09 0.20 31/12 var % 233,74 172,08 230,64 270,44 304,48 307,00 227,37 3.04 8.38 1.86 5.07 10.12 13.43 3.11 cours a TerMe de l’euro contre les principales devises usd gbp chf sek dkk jpy (100) cad 1,1405 1,1406 0,8083 0,8084 1,0876 1,0878 9,2903 9,2946 7,4397 7,4418 123,6780 123,6930 1,4800 1,4840 0,0000 -0,0001 -0,0003 -0,0007 0,0013 0,0013 0,0087 0,0093 -0,0006 0,0002 -0,1272 -0,1485 -0,0008 0,0025 -0,0022 -0,0023 -0,0001 -0,0020 0,0023 0,0022 0,0114 0,0119 0,0022 0,0024 -0,1107 -0,1439 -0,0036 -0,0003 -0,0057 -0,0059 -0,0036 -0,0040 0,0039 0,0039 0,0168 0,0153 0,0087 0,0091 -0,0752 -0,1234 -0,0080 -0,0047 -0,0140 -0,0143 -0,0076 -0,0083 0,0078 0,0067 0,0215 0,0168 0,0204 0,0154 0,0698 -0,0178 -0,0096 -0,0147 08-04-2016 comptant achaT veNTe a 1 mois achaT veNTe a 3 mois achaT veNTe a 6 mois achaT veNTe a 12 mois achaT veNTe 0.25 % 0.00 % -0.40 % 0.40 % 0.50 % 0.35 % 0.50 % 0.80 % 1.72 % -0.01 % -0.50 % 0.00 % -0.08 % Taux de référence bons du trésor btf 31.3.16 22.6.16 14.9.16 2.10.16 taux 0,00 -0,42 -0,40 -0,43 btan 25.7.16 25.2.17 25.7.17 taux prix 0,00 -0,71 -0,44 102,84 102,18 101,87 coupon 1,76 0,21 0,70 source euroMTs indices de référence des emprunts à taux variables moy. mens. nov. 13 déc. 13 janv. 14 fév. 14 mars 14 avr. 14 mai 14 juin 14 juil. 14 août 14 sept. 14 oct. 14 nov. 14 déc. 14 fév. 15 mars 15 avr. 15 mai 15 juil. 15 août 15 sept. 15 oct. 15 nov. 15 déc. 15 janv. 16 fév. 16 mars 16 tmm euribor 1 mois 3 mois 0,1057 0,1694 0,205 0,1601 0,1907 0,2488 0,2564 0,0775 0,0425 0,0222 0,0032 -0,0064 0,0011 -0,0387 -0,0294 -0,0474 -0,0751 -0,0977 -0,1178 -0,1206 -0,136 -0,1387 -0,1346 -0,2039 -0,2271 -0,2404 -0,293 0,132 0,216 0,224 0,225 0,231 0,253 0,243 0,152 0,096 0,085 0,016 0,008 0,01 0,023 0,001 -0,01 -0,01 -0,049 -0,071 -0,087 -0,105 -0,116 -0,14 -0,19 -0,221 -0,247 -0,31 0,223 0,275 0,292 0,289 0,304 0,33 0,325 0,241 0,205 0,191 0,095 0,082 0,081 0,081 0,048 0,027 0,027 -0,01 -0,018 -0,028 -0,037 -0,053 -0,088 -0,126 -0,146 -0,185 -0,23 tme 2,34 2,41 2,41 2,41 2,15 2,06 1,89 1,77 1,59 1,41 1,36 1,28 1,18 0,98 0,66 0,56 0,46 0,92 1,15 1,02 1,04 0,85 0,90 0,97 0,90 0,65 0,56 source cdc ixis tmor. pub. priv. moy. eonia euribor tec hebdo 1 mois 3 mois 10 the 2,54 2,61 2,61 2,61 2,35 2,26 2,09 1,97 1,79 1,61 1,56 1,48 1,38 1,18 0,86 0,76 0,66 1,12 1,35 1,22 1,24 1,05 1,10 1,17 1,10 0,85 0 02-03 03-03 04-03 07-03 08-03 09-03 10-03 11-03 14-03 15-03 16-03 17-03 18-03 21-03 22-03 23-03 24-03 28-03 29-03 30-03 31-03 01-04 04-04 05-04 06-04 07-04 08-04 0,58 0,58 0,62 0,62 0,62 0,62 0,62 0,59 0,59 0,59 0,59 0,59 0,57 0,57 0,57 0,57 0,51 0,51 0,51 0,51 0,46 0,46 0,46 0,46 0,46 0,46 0,44 2,54 2,61 2,61 2,61 2,35 2,26 2,09 1,97 1,79 1,61 1,56 1,48 1,38 1,18 0,86 0,76 0,66 1,12 1,35 1,22 1,24 1,05 1,10 1,17 1,10 0,85 0,76 -0,227 -0,238 -0,234 -0,236 -0,236 -0,239 -0,234 -0,236 -0,242 -0,242 -0,243 -0,248 -0,339 -0,345 -0,345 -0,345 -0,344 -0,349 -0,349 -0,349 -0,347 -0,347 -0,335 -0,335 -0,331 -0,332 -0,334 -0,27 -0,273 -0,276 -0,281 -0,285 -0,287 -0,291 -0,295 -0,301 -0,311 -0,313 -0,317 -0,322 -0,324 -0,326 -0,328 -0,33 -0,331 -0,331 -0,332 -0,332 -0,334 -0,335 -0,339 -0,339 -0,339 -0,339 -0,207 -0,208 -0,213 -0,215 -0,216 -0,221 -0,224 -0,229 -0,225 -0,226 -0,227 -0,23 -0,234 -0,235 -0,238 -0,239 -0,241 -0,242 -0,242 -0,242 -0,243 -0,244 -0,245 -0,246 -0,248 -0,248 -0,247 0,58 0,57 0,57 0,56 0,51 0,53 0,54 0,57 0,53 0,57 0,58 0,52 0,49 0,46 0,48 0,51 0,46 0,46 0,43 0,41 0,41 0,43 0,40 0,37 0,39 0,39 0,39 thor. pub. priv. 0,78 0,78 0,82 0,82 0,82 0,82 0,82 0,79 0,79 0,79 0,79 0,79 0,77 0,77 0,77 0,77 0,71 0,71 0,71 0,71 0,66 0,66 0,66 0,66 0,66 0,66 0,64 0,78 0,78 0,82 0,82 0,82 0,82 0,82 0,79 0,79 0,79 0,79 0,79 0,77 0,77 0,77 0,77 0,71 0,71 0,71 0,71 0,66 0,66 0,66 0,66 0,66 0,66 0,64 seTTleMeNT seTTleMeNT vol seTTleMeNT seTTleMeNT vol MaTières preMières MéTaux précieux MéTaux non Ferreux MéTaux sTraTégiQues paris OR (euros cPror/*cours hebdo) 08/04 07/04 COURS PriMe Prec. lingot 34270 0 34900 10 florins 211 1,77 212 5 dollars* 288 11,75 320 10 dollars 615 19,32 615 20 dollars 1180 14,43 1170 5 roubles* 0 -100 0 50 pesos 1300 1,16 1299 latine 203 2,02 200,5 napoleon 205 3,03 202,3 1/2 napoleon* 105 5,54 114 souverain eli i* 268 6,83 270 souverain 264,9 5,6 262 1/2 souverain* 135 7,63 136 suisse 203,1 2,07 202 tunisienne* 202 1,52 205 mark* 250 1,89 264 krugerrand 1140 6,95 1140 lingotin 500grs 18000 5,05 18000 lingotin 250grs 8710 1,66 9000 lingotin 100grs 3490 1,84 3600 argent c3e (euro Par kilo) (csFaNMP) 514,59 516,31 cuivre (girm): Londres (eN dollars) palladium (euro Par kilo) (csFaNMP) Fix1 15 306 15 200 Fix2 15 178 15 170 platine (euro Par kilo) (csFaNMP) Fix1 26 997 26 698 Fix2 27 049 27 028 London BuLLion MarKeT 08/04 07/04 argent (eN ceNTs Par oz) Fixage 1 537 1 516 or (eN dollars Par oz) Fix 1 240 1 242 palladium (eN dollars Par oNce Troy) 538 553 platine (eN dollars Par oNce Troy) 945 956 neW YorK argent (eN ceNTs Par oNce) seTTleMeNT 08/04 Mars 16 15,24 Mai 16 15,38 Juil. 16 15,42 sePT. 16 15,46 déc. 16 15,51 or (eN dollars Par oNce) seTTleMeNT seTTleMeNT 07/04 15,16 15,23 15,27 15,28 15,33 seTTleMeNT 08/04 Mars 16 1235,6 avr. 16 1242,5 JuiN 16 1243,8 aouT 16 1245,3 déc. 16 1248,2 platine (eN dollars Par oNce) seTTleMeNT avr. 16 Juil. 16 ocT. 16 JaNv. 17 avr. 17 08/04 967,5 968,4 970 971,4 972,7 07/04 1217,7 1241 1242 1243,5 1246,2 seTTleMeNT 07/04 954,5 959 959,4 961 978,8 caThodes : 4401 a coMPTer du 08/04/ autres demi produits cuivreux : base cuivre 505,19 dePuis le 08/04 base laMiNé laiToN 1 TiTre 421,42 dePuis le 08/04 base laMiNé laiToN 70/30 429,04 dePuis le 08/04 base laMiNé laiToN 85/15 467,11 dePuis le 08/04 base laMiNé broNze 94/6 585,82 dePuis le 08/04 base laMiNé broNze 94/4 558,94 dePuis le 08/04 London MeTaL exchange 08/04 07/04 alliage d`alumin. (en $ par tonne) cash 3 Mois vol. 1545-1555 1570-1580 16880 1545-1555 1570-1580 16880 aluminium (en $ par tonne) cash 3 Mois vol. 1484,5-1485 1505-1505,5 2756525 1480,5-1481 1504-1504,5 2763750 cuivre (en $ par tonne) cash 3 Mois sTocks 4710-4715 4699,5-4700 145000 4774,5-4775 4755-4755,5 141075 etain (en $ par tonne) cash 3 Mois vol. 16545-16550 16500-16525 4875 16380-16385 16350-16355 4875 8455-8460 8490-8500 431136 ice (eN gbP Par MWh) clôTure 08/04 base 23,31 PoiNTe 26,14 ice futures (eN gbP Par MWh) plomb (en $ par tonne) cash 3 Mois vol. 1687,5-1688 1705-1706 156700 1682-1683 1694-1696 155725 Zinc (en $ par tonne) cash 3 Mois vol. 1755-1755,5 1768-1770 432150 1786-1787 1796-1797 433625 neW YorK cuivre (en cents par lb) seTTleMeNT seTTleMeNT avr. 16 Mai 16 Juil. 16 sePT. 16 08/04 2,09 2,09 2,1 2,1 07/04 2,07 2,08 2,09 2,09 vol 219 70907 20032 4929 base aPr 16 base May 16 PoiNTe aPr 16 PoiNTe May 16 08/04 35,37 31,11 37,26 34,36 KuaLa LuMpur seTTleMeNT seTTleMeNT Jou r 08/04 16750 07/04 16550 vol clôTure 07/04 35,37 30,98 37,26 34,3 vol 350083 193547 vol Mai 16 JuiN 16 Juil. 16 aouT 16 JaNv. 17 178,5 157 singapour gasoliNe 97 gas oil Fuel oil (180) Fuel oil (380) 54,85 44,47 193 180 53,95 44,12 188,5 181 éMission co2 nymex emissions (eN euros Par ToNNe) clôTure clôTure clôTure clôTure 07/04 37,25 38,5 39,35 39,9 41,45 08/04 4,65 clôTure 29,15 28,55 29,15 28,55 vol gaz naTureL avr. 16 Mai 16 JuiN 16 08/04 0 1,99 2,08 clôTure vol 07/04 1,89 2,02 2,1 clôTure 07/04 11,65 vol vol 14887 718 91 12 1 seTTleMeNT seTTleMeNT 08/04 Mai 2016 11,25 JuiN 2016 11,45 Juil 2016 11,35 07/04 11,48 11,64 11,53 07/04 58,87 58,41 58,37 clôTure clôTure 08/04 07/04 Mai 16 2136 2122 Juil. 16 2150 2136 sePT. 16 2123 2111 déc. 16 2086 2074 Mai 17 2055 2045 new york (eN $ Par ToNNe) vol 3660 8660 4907 4178 33 Mars 16 Mai 16 Juil. 16 déc. 16 Mars 17 08/04 2999 2872 2894 2847 2835 07/04 3005 2848 2870 2834 2815 vol 14615 23995 3121 1801 londres-robusta (en $ par tonne) clôTure clôTure vol 08/04 07/04 Mai 16 1513 1497 7875 Juil. 16 1543 1530 6537 sePT. 16 1559 1549 2710 Nov. 16 1575 1562 245 JaNv. 17 1575 1562 245 new york-arabica (en cents par lb) seTTleMeNT seTTleMeNT vol 29649 23668 7 Mai 16 Juil. 16 déc. 16 Mai 17 08/04 120,45 122,55 126,5 130,2 07/04 119,75 121,9 125,85 129,65 vol 30291 25908 4003 381 seTTleMeNT seTTleMeNT 08/04 290,5 291,8 289,9 07/04 293,1 293,7 292,8 vol seTTleMeNT seTTleMeNT Jou r 08/04 07/04 112,45 115,7 vol 112.45 vol 631 273 164 seTTleMeNT seTTleMeNT vol seTTleMeNT seTTleMeNT vol 08/04 07/04 Mai 16 9,95 9,83 Juil. 16 10,22 10,12 sePT. 16 10,41 10,23 avoine à chicago (eN ceNTs Par boisseau) 875 642 26 seTTleMeNT seTTleMeNT vol 887 673 32 seTTleMeNT seTTleMeNT 08/04 106,15 108,65 119,65 vol 07/04 106,3 108,5 119,7 15 5 43 FreT MariTiMe balTic dry iNdex : 517 le 07/04//16 balTic PaNaMax iNdex : 627 le 07/04//16 balTic caPesize iNdex : 562 le 07/04//16 balTic suPraMax iNdex : 485 le 07/04//16 balTic dirTy iNTerN. TaNker :752 le 07/04//16 balTic cleaN iNTerN. TaNker :498 le 07/04//16 indices rJ crb new york (coNT. No2 - eN ceNTs Par lb) 160 25 08/04 07/04 Mai 16 362,25 361,5 205697 Juil. 16 365 363,75 136267 déc. 16 375 373,75 41779 riZ à chicago (eN ceNTs Par lb) vol jus d’orange chicago (eN $ Par 1000 bdFT) seTTleMeNT seTTleMeNT 08/04 07/04 JuiN 16 155 155,25 aouT 16 161,5 161,75 Nov. 16 161,5 162,25 mais à chicago (eN ceNTs Par boisseau) Mai 16 Juil. 16 Nov. 16 Bois Mai 16 Juil. 16 sePT. 16 88150 65131 26138 11621 1950 caFé new york (cont. n°2 - cents par lb) seTTleMeNT seTTleMeNT 07/04 14,4 14,58 14,79 15,27 14,88 08/04 07/04 Mai 16 460,25 457 Juil. 16 466,75 464,5 sePT. 16 476,25 474,25 mais à paris (eN euros Par ToNNe) Prix indicatif de l'organisation internationale du café (cents us/livre) : Prix composé : 117.01 Moyenne quinze derniers jours : 205.461 coTon 08/04 60,07 59,56 59,29 08/04 14,69 14,88 15,1 15,59 15,16 vol vol iNdice coTlook a : 67, le 08/04//16 Mai 16 Juil. 16 Oct. 16 Mai 16 Juil. 16 ocT. 16 Mars 17 Juil. 17 clôTure 08/04 07/04 Mai 16 154,25 153,25 16121 sePT. 16 163,25 162,25 5087 déc. 16 167,75 167,25 5555 blé à chicago (eN ceNTs Par boisseau) 08/04 07/04 Mai 16 187 186,75 Juil. 16 194,5 194,5 sePT. 16 202,5 202 blé fourrager à londres (eN £ Par ToNNe) powernext gas futures vol clôTure seTTleMeNT seTTleMeNT nymex ( eN $ Par MbTu) clôTure vol 6815 7843 2045 536 273 Prix indicatif de l'organisation internationale du cacao (dollars/tonne) : le 06/04/ Prix indicatif : 2926,97 londres (eN £ Par ToNNe) seTTleMeNT seTTleMeNT 07/04 clôTure 08/04 07/04 Mai 16 428,7 422 aouT 16 430,5 422,5 ocT. 16 428,1 419 déc. 16 426,8 419,6 Mars 17 426 419,9 new york (eN ceNTs Par lb) cacao uranium nymex (en $ par lb) 08/04 clôTure blé de meunerie n°2 à paris (eN euros Par ToNNe) vol 07/04 4,65 uraniuM clôTure 08/04 07/04 JuiN 16 358,75 341,75 77993 aouT 16 370,25 352,5 11904 Nov. 16 386,75 369,25 3792 Mars 17 400,5 382,25 1108 Juil. 17 409 399 314 new york nymex wti (eN $ Par baril) 08/04 39,53 40,78 41,65 42,25 43,23 181 159,5 sPoT céréaLes 14,7 cts/lb londres (eN dollars Par ToNNe) 325 fuel Fuel oil (hs 180) Fuel oil (hs 380) 08/04 Nord da 11,66 08/04 07/04 Jour 41,94 39,66 Mai 16 39,6 39,57 Juil. 16 42,02 39,76 156800 londres-gaZole (eN $ Par ToNNe) clôTure sucre london daily price: powernext gas spot londres-brent (eN $ Par baril) clôTure etain (en dollars par tonne) clôTure 07/04 23,31 26,14 produiTs péTroLiers clôTure produiTs péTroLiers rotterdam (barges - Fob) (eN $ Par ToNNe) gas oil 0.1% sul. 328 Mars 16 JuiN 16 éLecTriciTé clôTure 8465-8470 8500-8520 432024 07/04 antimoine 99,65% (par tonne) 5450 5450 bismuth 99,99% (par lb) 4,4 4,4 cadmium 99,95% (par lb) 0,61 0,61 cobalt (cathodes) 99,80% (par lb) 11,1 11,1 eponge de titane 99,60% (par kg) 7,75 7,75 ferro manganese (hc) (par tonne) 635 635 ferro molybdene (par kg) 13,75 13,75 germanium (par kg) 1250 1250 selenium 99,50% (par lb) 5,5 5,5 silicium (par tonne) 1665 1665 nickel (en $ par tonne) cash 3 Mois vol. 08/04 08/04 07/04 171,7 167,48 reuTers coM. 2107,87 2113,01 Moodys coM. 4912,72 4943,37 or iNdusTriel 35154 35183 lMex 2251,9 2205,7 FINANCE & MARCHÉS // 33 Les Echos Lundi 11 avril 2016 CODE ISIN DéSIGNATION DES VALEURS VAL. UNIT DATE HORS FRAIS DE LA EN EUROS** VALOR. DERNIER DIVIDENDE NET EN EUROS** MONT. DATE CODE ISIN DéSIGNATION DES VALEURS LU0689230778 MIR. - CONV BONDS EUR A EUR 131,55 08/04 LU0928190510 MIR. - CONV.BONDS GLB A USD 110,33 08/04 LU0187024954 MIR. - EQ ASIA EX JAP A 168,33 08/04 LU1308314605 MIR. - EQ EUR. EX-UK S&M D GBP 111,16 08/04 LU0800193780 MIR. - EQ GLB EMRG MKT A USD 87,52 08/04 LU0334003224 MIR. - EQ PAN EUR A CAP LU0787970960 MIR. - EQ SPAIN A EUR LU0636969866 MIR. - EQ SWISS SM&MID A DERNIER DIVIDENDE NET EN EUROS** MONT. DATE Pictet Asset Management 34, avenue de Messine 75008 Paris Tél. : 01 56 88 71 00 www.pictetfunds.fr Mirabaud Asset Management Tél. +41 58 816 20 20 www.mirabaud.com [email protected] LU1008513852 MIR. - EQ GLOBAL FOCUS A USD VAL. UNIT DATE HORS FRAIS DE LA EN EUROS** VALOR. 539,19 08/04 LU0144509717 PICTET-EUROPEAN SUST. EQ. 218,56 08/04 181,8 08/04 LU0128467544 PICTET-GLOBAL EMERG.DEBT 340,85 08/04 LU0061928585 ÖKOWORLD ÖKOVIS.CL. EUR 136,2 08/04 LU0090689299 PICTET-BIOTECH 615,96 08/04 LU0168449691 PICTET-GREATER CHINA 386,29 08/04 LU0280430660 PICTET-CLEAN ENERGY 70,04 08/04 LU0188501257 PICTET-HEALTH 234,88 08/04 381,87 07/04 OPTIGESTION 39, avenue Pierre 1er de Serbie 75008 PARIS Standard : +33 1 73 11 00 00 Internet : www.optigestion.com 329,91 08/04 108,12 08/04 LU0130731986 PICTET-EUROPEAN EQ. SEL. LU0155303323 PICTET-ASIAN EQ. JAPAN 22,9 08/04 LU0862027272 MIR. - GLB HIGH YLD BDS A USD VAL. UNIT DATE HORS FRAIS DE LA EN EUROS** VALOR. 46,37 08/04 93,7 08/04 96,29 08/04 DéSIGNATION DES VALEURS LU0301152442 ÖKOWORLD KLIMA EUR 109,31 08/04 LU1008513340 MIR. - GLB EQ HIGH INC A USD CODE ISIN CLASSIFICATION DERNIER DIVIDENDE NET EN EUROS** MONT. DATE CLASSIFICATION VAL. UNIT DATE HORS FRAIS DE LA EN EUROS** VALOR. CLASSIFICATION DéSIGNATION DES VALEURS CODE ISIN CLASSIFICATION sicav//fcp LU1256186930 MIR. - GLB INV GRA BDS A EUR 102,83 08/04 FR0010106450 OPTIGEST MONDE DI 156,95 07/04 LU0963986202 MIR. - GLB STRAT BOND A USD 105,57 08/04 FR0010236760 OPTIGEST EUROPE 105,89 07/04 LU1308307815 MIR. - US SH. TERM CRD FD A USD 100,96 08/04 LU0130728842 PICTET-EMERGING EUROPE 254,25 08/04 LU0070964530 PICTET-INDIAN EQ. LU0255798109 PICTET-EMERG LC DEBT 153,24 08/04 LU0176900511 PICTET-JAPANESE EQ. SEL. LU0130729220 PICTET-EMERGING MKTS 431,12 08/04 LU0256846139 PICTET-SECURITY 181,75 08/04 LU0128490280 PICTET-EUR BONDS 543,37 08/04 LU0130732364 PICTET-SMALL CAP EUR. 954,49 08/04 LU0128470845 PICTET-EUR CORP. BONDS 192,41 08/04 LU0256840108 PICTET-US EQ. SEL 173,78 08/04 LU0167158327 PICTET-EUR SMT BONDS 134,02 08/04 LU0104884860 PICTET-WATER 241,99 08/04 DERNIER DIVIDENDE NET EN EUROS** MONT. DATE 11150,02 08/04 Valeur unitaire hors frais : valeur de la part ou de l’action hors droits d’entrée ou de sortie éventuels. Les SICAV éligibles au PEA sont signalées par un astérisque *. Le pictogramme P indique la cotation d’un FCP. Classification des OPCVM : actions françaises (AF), actions de la zone EURO (AE), actions internationales (AI), monétaires EURO (ME), monétaires à vocation internationale (MI), obligations et autres titres de créances libellés en EURO (OE), obligations et autres titres de créances internationaux (OI), sicav luxembourgeoises (LX), diversifiés (DI), garantis ou assortis d’une protection (GP). ** : en euros ou dans la devise indiquée dans la colonne «DéSIGnAtIOn DES VALEURS». carnet fr PORTRAIT par Léa Delpont Correspondante à Lyon DR Sylvain Tillon oul’art derebondir Ces dix-huit derniers mois, Sylvain Tillon a levé 500.000 euros, embauché dix personnes et écrit un livre paru en mars (« Je veux vendre mieux », aux éditions Eyrolles). Ces derniers jours, le PDG de Tilkee vient de signer son plus gros contrat, avec Adecco, pour l’utilisation de son logiciel par les équipes commerciales françaises. Mais aussi pour intégrer au site du champion mondial de l’intérim une plate-forme ouverte gratuitement aux 6 millions de demandeurs d’emploi. Un projet social qui lui tient à cœur pour aider les chômeurs à optimiser leurs offres et candidatures avec son logiciel Tilkee, conçu au départ pour la vente. Tilkee est un logiciel d’optimisation de la prospection et de la relance client, déjà adopté par Orange, Cegid et Gazprom. L’outil analyse le comportement du prospect devant son e-mail pour détecter des signes d’intérêt : temps de lecture, pièces jointes ouvertes, téléchargements, transmissions, nombre de consultations… Autant d’indices passés à la moulinette d’un algorithme corrélé au taux de signature des devis pour repérer automatiquement les cibles les mieux disposées et les relancer, sans gaspillerde tempsavecdesclients perdusd’avance. Le succès de la start-up Tilkee, que Sylvain ENTREPRISES GEFCO Pavel Ilichev devient executive vice-président stratégie et finance de Gefco. Il est également membre du directoire du groupe. Pavel Ilichev, quarante et un ans, diplômé de la St Petersburg State Academy of Aerospace Instruments Making et de l’université d’Etat d’économie et de finances de Saint-Pétersbourg a débuté, en Tillon a créée en 2013 avec Timothée Saumet et qui, depuis, a été soutenue par la BPI et labellisée French Tech, est une belle revanche pour le jeune entrepreneur : Sylvain Tillon a été contraint de liquider sa première entreprise en 2009. Une aventure qui avait pourtant démarré sur les chapeaux de roue. Etudiant à l’EM Lyon, cet ancien motard, fan de l’OM, imagine, inspiré par l’expérienceducasque,desbijoux pour cheveux à base de scratch dans le cadre d’un projet d’étude. « J’ai terminé dernier de la finale, raconte-t-il. Mais une femme du jury m’a encouragé à persévérer. Sur sa carte, il y avait écrit : “L’Oréal”. » Bijou pour chiens A vingt-deux ans, Sylvain Tillon lance donc Lucyf’Hair, pour des accessoires de coiffure ornés de cristaux Swarovski. Le produit plaît, la société prospère avec des réseaux de salons en Espagne,enAngleterreetauxEtats-Unis.« Mais j’ai commis toutes les erreurs du monde, estime à trente-quatre ans, le repenti. J’étais obnubilé par l’international, alors que j’aurais dû faire mes preuves sur le marché français. Je dépensais mon énergie dans la conception de nouveaux produits, unbijouantipoux,unbijoupourchiens…ennégli- 1997, dans le secteur financier, en intégrant le département trésorerie de l’Inkombank. Embauché ensuite par BaltUnexim Bank dès 1999, il a pris, en 2002, la direction de la division gestion des actifs d’Ilim Pulp Enterprise, avant d’être nommé, l’année suivante, directeur de la trésorerie d’Eurosib. En 2006, il en deviendra le directeur financier, chargé de la diversification des activités du groupe. Entre 2009 et 2015, il était directeur financier adjoint chez Russian Railways (RZD). geant la vente. Je n’avais qu’un seul commercial. » La brusque chute des commandes liée à la crise le conduit à la liquidation. Un échec qu’il évoque sans complexe, avec recul et autodérision, pour expliquer -- avec un débit passionné -- la suite inattendue de son parcours. Incapable de signer un CDI après avoir goûté à l’entrepreneuriat, malgré une offre alléchante de Capgemini Consulting, le résilient self-mademan crée Sydo, une société de conseil en pédagogie spécialisée dans l’élaboration de contenus ludiques pour faciliter l’apprentissage. Il s’appuie surlesouvenirpénibledesonennuifaceàl’académismedel’enseignementetsursonstatutd’intervenantdansplusieursécolesdecommerce.Sydo, 14 salariés actuellement, s’adresse aux grandes entreprises pour améliorer leur formation professionnelle. Elle a aussi réalisé les 40 vidéos animées de la série « Dessine-moi l’éco ». Pour ne pas commettre deux fois les mêmes erreurs, Sylvain Tillon prospecte et rappelle à tout-va : « En France, 60 % des offres commerciales ne sont jamais relancées, c’est catastrophique ! » Mais l’affaire grandissant, ses efforts se relâchant, il constate – sanction immédiate – une baisse de 8 % des ventes. « Je me suis alors concocté un petit logiciel à usage personnel, l’ancêtre de Tilkee », confie-t-il. Avec des résultats immédiats aussi. Il lance donc le logiciel sur le marché en 2014, avec des investisseurs dont il a su par la suite qu’ils avaient commandé une enquête de personnalité : « Pour savoir si j’étais un vrai loser ou quelqu’un qui n’avait pas eu de chance », sourit-il. Aujourd’hui, le rythme effréné de ses journéess’estencoreaccentuéaveclasélectiondesa start-up par l’accélérateur franco-américain BigBooster.Pourtant,iltrouveletempsdevoyager. De préférence dans les endroits du monde où il sera le moins joignable. Après les Philippineset leMozambique,ilrevientdeMadagascar, « trois semaines sans e-mail ni téléphone ». Sylvain Tillon a abandonné la moto pour la boxe anglaise, qu’il pratique avec son associé. Une façon dynamique de se parler avec des gants... n ADP Sébastien Haas devient vice-président stratégie et marketing pour la France. Sébastien Haas, quarante-six ans, diplômé de Neoma Business School, a débuté chez Cegi. Après une première expérience chez ADP et des missions chez Deloitte, Radio France et Accenture, il a retrouvé ADP, en 2005, comme responsable de compte. Au sein d’ADP, il a successivement occupé les postes de res- ponsable de service clients, de directeur des services clients et enfin de vice-président chargé de la division très grands comptes. des travaux publics. Il a commencé sa carrière en 1995 en tant que project manager au sein de Research International France. Depuis 2011, il dirigeait un des départements d’études publicitaires chez Ipsos. KILOUTOU Olivier Colleau Patrick Rybicki deviennent directeur général France et directeur général en charge du développement et de l’international, membres du comité exécutif du groupe. Olivier Colleau, quarante-cinq ans, diplômé de HEC, a débuté en 1995, chez Bain & Company, où il a dirigé des missions de conseil en stratégie, avant de devenir, en 2006, directeur du business development de Zodiac Marine & Pool. En 2009, il est entré chez Kiloutou en tant que directeur de la stratégie et du développement, chargé des opérations de croissance externe. En 2011, il était devenu directeur du réseau de Kiloutou en France. Patrick Rybicki, cinquante-six ans, titulaire d’un master en informatique et gestion, est entré dès 1983 chez Capgemini, où il a notamment été directeur des ventes et directeur de la division outsourcing pour la région Nord. En 2001, il a pris en charge la direction organisation et systèmes d’information de Kiloutou, avant d’être promu, en 2008, directeur exploitation du réseau d’agences en France. Depuis 2011, il dirigeait le département développement pour mettre en œuvre la stratégie de croissance externe et l’implantation de Kiloutou dans de nouveaux pays. FRANCE GALOP Bernhard Opitz Samy Boudjedra est le nouveau directeur des ressources humaines de France Galop. Samy Boudjedra, quarante-huit ans, est titulaire d’un DESS en urbanisme et gestion de l’université de Paris-XII et d’un master en ingénierie de l’Ecole nationale Bernhard Opitz, cinquante et un ans, diplômé d’une école de commerce, a d’abord évolué au ministère de la Défense, puis au ministère des Affaires étrangères. Durant sept ans, il a été directeur des ressources humaines du CSA est nommé directeur du pôle media de CSA Research. M Retrouvez chaque lundi les personnalités business de la semaine dans notre cahier « Les Echos Business » groupe industriel Pilkington, avant de rejoindre le PMU comme DRH adjoint. Récemment, il travaillait dans le groupe SoLocal (Pages Jaunes). ILS SONT NÉS UN 11 AVRIL Anthony Attia, PDG d’Euronext Paris, 42 ans. Sven Boinet, directeur général délégué du groupe Accor, 63 ans. Stéphane Boujnah, président du directoire et directeur général d’Euronext NV, 52 ans. Michel Dobkine, magistrat, secrétaire général des groupes Havas et Bolloré, 60 ans. Bertrand Jacquillat, économiste, 72 ans. Nikola Karabatic, joueur de handball, 32 ans. Marie-Pierre Landowski, PDG du groupe Emeraude, 57 ans. Chantal Lory, ex-présidente du directoire de La Banque Postale AM, 63 ans. Edouard Louis-Dreyfus, président de Louis Dreyfus Armateurs, 42 ans. Olivier Magne, rugbyman, 43 ans. Jean-Paul Picard, président du conseil d’administration de Deloitte CIS, 65 ans. Jean-Claude Servan-Schreiber, ex-député, ex-administrateur des « Echos », 97 ans. Joss Stone, chanteuse, 29 ans. Guy Verhofstadt, député européen, ancien Premier ministre belge, 63 ans. Gérard Vié, restaurateur, 73 ans. , Envoyez vos nominations à [email protected] Lundi 11 avril 2016 ` SUR LE WEB WWW.LESECHOS.FR + L’INVITÉ DES ECHOS Renault Tubes etrobinets Vallourec va tester la crédibilité de son plan de redressement. L’ « exhortation apostolique » papale aborde en 265 pages la « Joie de l’amour » dans la famille. Le pouvoir séculier, lui, n’a eu besoin que d’un court texte législatif pour resserrer les liens de la sienne. Hasard du calendrier, la moisson des droits de vote double, semée il y a deux ans par la loi Florange, intervient juste après l’échec du mariage entre Bouygues et Orange, où le rôle des parâtres de Bercy n’a pas été mince. Troisième ligne du portefeuille boursier de l’Etat, l’ex-France Télécom figure depuis parmi les lanternes rouges de l’indice sectoriel européen (–10,33 %), alors qu’il n’était pas vu par les analystes comme étant celui qui avait le plus à gagner ou à perdre. L’opérateur, le deuxième plus mal valorisé (5,4 fois l’Ebitda) de son industrie (après Hellenic Telecommunications), peut attribuer ce purgatoire à l’air vicié de son marché hexagonal. Mais il est aussi facile d’y lire une décote des « injonctions contradictoires » de la part de la puissance publique subies par son PDG, Stéphane Richard. Pour l’investisseur aussi, la cohabitation avec l’Etat est un apostolat guère séduisant. Le renforcement des minorités de blocage potentielles des pouvoirs publics en assemblée générale, outre Orange – notamment chez Engie, Air France-KLM et Renault, sans même évoquer EDF où ses 90,7 % de droits de vote résument l’absurdité du maintien d’une cotation boursière – fait peser sur les titres l’épée de Damoclès de futurs allégements pour boucler les budgets. Et tant pis si les rabais boursiers sectoriels (31 % chez Engie) – auxquels échappe Renault, peut-être grâce à la « résistance » de son patron, Carlos Ghosn –, n’inciteraient pas sinon au délestage. Quand on aime, on ne compte pas. TALISMAN « Les Echos » AVEC VincentdelaVaissière PrésidentdeVcomV L’ÉTUDE SUR LA SPHÈRE PUBLIQUE « Elle a été réalisée auprès de 170 journalistes pour évaluer les patrons les plus convaincants au sein des entreprises et institutions publiques sur trois critères : l’incarnation interne-externe, la vision stratégique et la gestion de crise. Le constat général est que la sphère publique n’a jamais été à ce point mise sous tension. Elle est confrontée à une triple crise : technologique, stratégique et managériale. » LES PATRONS LES PLUS CONVAINCANTS « Stéphane Richard (le PDG d’Orange), au top du classement, a un management apaisant pour une mutation douce. L’échec des négociations avec Bouygues Telecom l’a propulsé au rang de capitaine d’industrie. A la deuxième place, Bruno Lasserre (patron de l’Autorité de la concurrence) : il a su susciter le respect dans son rôle de gendarme (...) et, d’ailleurs, on dit souvent que la loi Macron est un peu la loi Lasserre. » AU PLUS BAS DU CLASSEMENT « Matthieu Gallet a un défaut de management. Le patron de Radio France a été courageux et tenace, mais il n’a pas su composer avec son corps social, il l’a même peut-être un peu brutalisé. Quant à Gérard Mestrallet (PDG d’Engie) et Guillaume Pepy (président de la SNCF), ce sont des héros fatigués. Ils ont fait l’unanimité dans cette étude pendant des années, mais il y a désormais un phénomène d’usure. » Interview réalisée par Pascal Pogam a L’intégralité de l’émission sur lesechos.fr/invitedesechos Sa capitalisation boursière ne dépasse pas 850 millions d’euros, mais son besoin d’argent frais pour traverser la crise de l’or noir atteint le milliard, selon son patron, Philippe Crouzet. Pas besoin donc d’être expert en problèmes de robinets pour le comprendre : l’as des tubes sans soudure, Vallourec, réserve une forte dilution en cas de non-souscription à son augmentation de capital (1 % du capital en devient 0,31 %). Et ce serait pire sans Bpifrance et Nippon Steel Sumitomo Metal, qui injectent 388 millions d’euros à un prix implicite de l’action (11 euros) bien plus élevé que les cours des derniers mois, sur un total de 570 millions à eux deux. Ils consentent donc un tarif moyen (4,14 euros et 5,42 euros), pour leurs nouvelles actions, supérieur au prix de souscription (2,21 euros) et à la valeur théorique de l’action, droit de souscription négociable détaché (3,63 euros). Tout aura donc été fait pour conforter les autres porteurs déjà fort échaudés, parmi lesquels une grosse part de salariés. Comme les contribuables sollicités à hauteur de 220 millions – 12 % des investissements en capital de la banque étatique l’an dernier –, ils peuvent croiser les doigts, d’abord pour qu’un cataclysme majeur ne stoppe pas en route la foreuse à capitaux garantie par un syndicat bancaire et, ensuite, pour que les budgets pétroliers remontent la pente. La condition pour éviter les fourches encore plus Caudines des prêteurs. G2 Mobility 26 Kiloutou 33 LafargeHolcim 30 LCL 27 LeEco 24 Lucette.com 25 Marriott International 20 Maurel & Prom 30 Mediaset 21 Ningbo Joyson Electronic 19 Patinex 28 Reed 20 Seuil-La Martinière 22 Shandong Ruyi 18 SMCP 18 Société Générale 30 Les scénarios les plus alambiqués peuvent conserver leur crédibilité par le talent de l’interprétation. En intégrant dans sa troupe la télévision payante de Silvio Berlusconi, Mediaset Premium, Vincent Bolloré reconstitue la lucarne italienne perdue par Canal+ il y a treize ans et fait de plus en plus ressembler son Vivendi à celui de Jean-Marie Messier, le cash en plus et les pertes en moins. A voir le recul du titre en Bourse sur un an (–21,7 %), ce « retour vers le futur » laisse toutefois perplexes des investisseurs qui se demandent sur quoi il peut bien déboucher, malgré la nouvelle affiche vantant un « Netflix européen », en alternance avec celle proposant les retrouvailles des jeux vidéo et des télécoms. En dépit de sa domination du paysage audiovisuel de la Botte, Mediaset n’est pas parvenu à s’imposer dans le payant, qui ne l’est pas pour lui (84 millions d’euros de déficit net l’an dernier, soit 13 % du chiffre d’affaires), face au Sky Italia de Rupert Murdoch distribué par… Telecom Italia, dont Vivendi est le premier actionnaire. S’il suscite un peu de spéculation autour d’un futur grand « mariage à l’italienne » entre les deux « tycoons » des médias, ce thé avec Berlusconi se limite néanmoins à un échange de participations croisées, verrouillé par un plafonnement à 5 % pour trois ans. En revanche, côté financier, « l’avventura »n’estpasdemise.Vivendiacquiertsansdébourseruncentime decash100 %deMediasetPremium,valorisé750millionsd’euros(aucours devendredi),soitunedécotede18 %surleprixpayéilyaunanetdemipar Telefonicaetconsidérécommesa« justevaleur »parlesanalystes.« Ildivo » ! INDEX DES AVIS FINANCIERS Aéroports de Paris 29 BNP Paribas 17 Gaumont 17 Icade 19 Manurhin 19 SFL 19 EN VUE Les Echos est une publication du PRINCIPAL ASSOCIÉ UFIPAR (LVMH) PRÉSIDENT-DIRECTEUR GÉNÉRAL Francis Morel DIRECTEUR GÉNÉRAL DÉLÉGUÉ Christophe Victor DIRECTEUR DÉLÉGUÉ Bernard Villeneuve DIRECTEUR DE LA RÉDACTION Nicolas Barré DIRECTEURS DÉLÉGUÉS DE LA RÉDACTION Dominique Seux et François Vidal RÉDACTEURS EN CHEF David Barroux (Entreprises) Laura Berny (Numérique) Daniel Fortin (Magazine, Opinions, Innovation) Muriel Jasor (Les Echos Business) Arnaud Le Gal (Opérations spéciales) Etienne Lefebvre (France et International) Clémence Lemaistre (Numérique) Guillaume Maujean (Finance-Marchés) Pascal Pogam (Enquêtes) RÉDACTEUR EN CHEF TECHNIQUE Didier Boileau DIRECTEUR DE CRÉATION Fabien Laborde DIRECTRICE ARTISTIQUE ADJOINTE Marion Brisson EDITORIALISTES Cécile Cornudet, Jacques Hubert-Rodier, Eric Le Boucher, Jean-Francis Pécresse, Jean-Marc Vittori, Sabine Delanglade, Laurent Flallo, Sylvie Ramadier (Le Crible) LES ECHOS WEEK-END DIRECTEUR DE LA RÉDACTION Henri Gibier DIRECTEURS DÉLÉGUÉS DE LA RÉDACTION Bénédicte Epinay et Laurent Guez RÉDACTEURS EN CHEF Gilles Denis et Karl de Meyer DIRECTRICE ARTISTIQUE Cécile Texeraud SÉRIE LIMITÉE DIRECTRICE DÉLÉGUÉE DE LA RÉDACTION Bénédicte Epinay RÉDACTEUR EN CHEF Gilles Denis DIR. ARTISTIQUE ADJOINT Lucas Mathieu DIRECTRICE DÉLÉGUÉE MARKETING DIGITAL ET DIFFUSION Sophie Gourmelen DIRECTEUR STRATÉGIE ET COMMUNICATION Fabrice Février PUBLICITÉ Team Média Tél. : 01 49 53 65 65. Fax : 01 49 53 68 22 PRÉSIDENT Daniel Saada DIRECTRICE GÉNÉRALE Cécile Colomb DIRECTRICE PUBLICITÉ FINANCIÈRE Florence Bordiau-Hardouin DIRECTEUR COMMERCIAL B to B Nicolas Danard DIRECTRICE COMMERCIALE PÔLE LIFESTYLE Anne-Valérie Oesterlé SERVICE ABONNEMENTS LES ECHOS 4, rue de Mouchy, 60438 Noailles Cedex Tél. : 01 70 37 61 36. Fax : 01 55 56 70 38 du lundi au vendredi de 9 h à 18 h IMPRESSION L’Imprimerie (Tremblay-en-France), Montpellier (Midi Libre), Ste-Marie de La Réunion (RotOcéan). TIRAGE DU 11 AVRIL 2016 : 142.662 exemplaires Membre de OJD-Diffusion contrôle CPPAP : 0416 c 83015. Toute reproduction, même partielle, est interdite sans l’autorisation expresse de l’éditeur (loi du 11 mars 1957) Ce numéro comporte un 3e cahier de 8 pages « Les Echos Business » Avec la télévision payante en Italie, Vincent Bolloré recrée l’ex-Vivendi à bon compte. L’Etat engrange les droits de vote double sans se soucier des décotes boursières. Speedy 15 Starwood Hotels & Resorts Worldwide 20 Telecom Italia 21 ThyssenKrupp Marine Systems 19 Vallourec 30 Vivendi 21 WeChat 24 DIRECTEUR DE LA PUBLICATION & PRÉSIDENT DE LA SAS LES ECHOS Francis Morel Edité par Les Echos, SAS au capital de 794.240 euros RCS 582 071 437 16, rue du 4-Septembre, 75112 Paris Cedex 02 Tél. : 01 49 53 65 65. Fax : 01 49 53 68 00 www.lessechos.fr ÉDITRICE Bérénice Lajouanie ÉDITRICE DÉLÉGUÉE Capucine Marraud des Grottes DIRECTEUR DES DÉVELOPPEMENTS ÉDITORIAUX DU PÔLE LES ECHOS Henri Gibier Mariageà l’italienne AmorisLaetitia LES ENTREPRISES CITÉES ADP 33 Airbus 15 BETC 22 BNP Paribas 27, 30 BPCE 27 Bridgestone 15 Causse Gantier 26 Crédit Agricole 27, 30 Crosscall 26 CSA 33 DCNS 19 Do 22 Don Quichotte 22 eHang 24 Elisath 26 Emospin 25 Enel 21 France Galop 33 crible L Silvio Berlusconi e « Cavaliere » avait bien besoin d’un beau mouvement stratégique, comme le lui permet son accord d’échange de capital avec Vincent Bolloré, pour montrer qu’il reste toujours dans la course. A la tête d’une fortune estimée à plus de 6 milliards d’euros, celui qui débuta comme crooner dans des croisières du troisième âge reste certes l’un des hommes les plus riches d’Italie. Mais, à bientôt quatre-vingts ans, le mirifique organisateur des « bunga bunga », qui se vante d’avoir eu plus de 2.500 fois en vingt ans maille à partir avec la justice et subi quelque 110 procès lui ayant coûté au moins 200 millions d’euros, va de revers en déconvenues. Le Milan AC, son club mythique, multiplie les contre-performances et son milliardaire de propriétaire ne trouve rien d’autre à répondre aux supporters sur les nerfs qu’un piteux : « Nous ne pouvons pas nous payer Zlatan Ibrahimovic. » En politique, Silvio peut faire encore le fiérot en annonçant, avec une crédibilité très relative, qu’il va lancer une campagne gigantesque sur Internet ; les sondages ne bronchent pas, qui donnent à son mouvement Forza Italia à peine plus de 10 % des voix, trois fois moins que le score de Matteo Renzi, dont le parcours politique météorique a contribué à ringardiser tous ses prédécesseurs. Quand il réussit à faire parler de lui, c’est par des conseils très macho à la candidate de la droite dure pour la mairie de Rome, Giorgia Meloni, à laquelle il vient de recommander de s’occuper plutôt de sa maison sous prétexte qu’elle est enceinte. Lui qui fut toujours un père de famille si exemplaire… ( Lire nos informations Page 21