Se protéger DeS moustiques
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Se protéger DeS moustiques
Se protéger des moustiques Fiche-conseil n°61 [mise à jour : mai 2013] Les moustiques sont des insectes utiles et une nourriture appréciée des oiseaux, grenouilles, crapauds et chauves-souris. Hélas, la nourriture des moustiques, c’est nous. Les femelles des moustiques prélèvent notre sang pour nourrir leurs oeufs. Leurs piqûres provoquent de désagréables démangeaisons et peuvent s’enflammer. Et ne parlons pas des nuits passées en leur compagnie ! Insecticides, évaporateurs, lampes UV, appareils à ultrasons, répulsifs dermiques, moustiquaires, sont utilisés pour éloigner ces insectes avec un succès variable. Certaines de ces méthodes ne sont pas sans effets sur la santé et l’environnement. Mieux vaut donc bien s’informer avant de lutter par n’importe quel moyen contre ces petites bêtes, certes gênantes, mais non dangereuses dans nos régions. Rappelons d’abord quelques simples mesures de base : ēē les larves de moustique se développent dans l’eau stagnante. Évitez d’avoir trop près de la maison des tonneaux non couverts, abreuvoirs, arrosoirs ou vieux pneus qui gardent un fond d’eau ou couvrez-les d’une moustiquaire ; ēē par contre, une mare naturelle ne sera pas infestée de moustiques si elle est en équilibre. Elle peut apporter plein de vie et de diversité, ce qui attirera les prédateurs naturels des moustiques. Les chauves-souris ou hirondelles peuvent avaler des milliers de moustiques par jour (ou nuit) ; ēē pour éviter l’invasion de moustiques, ne laissons pas la lumière allumée dans une pièce dont la fenêtre est ouverte ; ēē des vêtements clairs nous protègent mieux que des vêtements foncés ; ēē les parfums attirent les moustiques, évitez de trop vous parfumer pendant la belle saison. Cela étant dit, que faire d’autre pour nous préserver des désagréables piqûres et nuits blanches ? Les moustiquaires Les moustiquaires sont le moyen le plus simple de se protéger pendant la nuit. On les place dans l’encadrement d’une fenêtre ou autour du lit. Bien installées et fermées, elles sont un moyen très efficace et écologique pour éloigner les moustiques. Les lampes UV La lumière ultraviolette de ces lampes attire les insectes, qui sont ensuite électrocutés sur un grillage sous tension. Quelques moustiques se laisseront certainement prendre, mais le même sort sera réservé à plein d’autres insectes qui contribuent grandement à la biodiversité (papillons, abeilles, coléoptères...). Dommage ! En plus, la lumière diffusée est loin d’être agréable. Les appareils à ultrasons L’efficacité des appareils à ultrasons ne semble pas confirmée par des tests d’organisations de consommateurs. du conseil à l’action Les répulsifs Tout produit qui n’est pas censé tuer les moustiques mais les éloigner peut être appelé répulsif. En général, ces produits perturbent les capacités de perception du moustique, qui ne sait plus repérer son hôte et ne piquera donc plus. Les répulsifs chimiques La substance chimique la plus utilisée - car la plus efficace - est le DEET (N,N-diéthyl-méta-toluamide). Le DEET peut, chez des personnes sensibles, causer des irritations de la peau. En plus grandes doses, le DEET peut être neurotoxique. Même si ces produits sont vendus en pharmacie et fréquemment utilisés, il s’agit d’une substance chimique dont les effets à long terme semblent moins étudiés que la toxicité immédiate éventuelle. Des essais en laboratoire ne fournissent par ailleurs pas d’information sur les phénomènes de synergie avec d’autres substances chimiques, ni sur les effets d’une utilisation à plus long terme ou de l’accumulation de la substance dans nos corps. Evitons-le chez des enfants de moins de deux ans et les femmes enceintes et allaitantes. Pour les enfants plus âgés, son dosage doit être adapté ! Prenez conseil auprès de votre pharmacien et lisez attentivement la notice. N’oublions pas que la peau des enfants est plus perméable que celle d’un adulte, que leurs organes sont en plein développement. Le risque en vaut-il la peine pour passer une nuit tranquille, alors qu’il existe d’autres solutions ? Si vous choisissez un répulsif chimique, respectez scrupuleusement les consignes de sécurité et retenez que doubler la dose ne double pas l’efficacité ni la durée de protection, mais augmente les dangers pour votre santé. Interrompez immédiatement l’usage de répulsif à base de DEET en cas de malaise. Le DEET semble plus problématique pour notre santé que les moustiques, au moins dans nos contrées. Limitons son usage aux voyages dans des pays où le risque de développer le paludisme ou d’autres maladies graves existe, ou sinon en prévention de morsures de tiques. ēē Concernant les tiques et le DEET, sachez que : ēē enduire la peau exposée ne suffit pas, d’autres mesures doivent absolument accompagner l’application du produit : porter des vêtements clairs et bien fermés, vérifier tout le corps (cuir chevelu compris) après la balade ; ēē l’action du DEET est limitée dans le temps et disparaît après quelques heures. Son application en début de promenade peut donc créer une fausse impression de sécurité qui fait oublier les autres précautions. ēē renseignez-vous via www.wiv-isp.be/epidemio/epifr/ plabfr/info_lyme.htm Les restes de produit et les flacons vides doivent être portés aux points de collecte des petits déchets chimiques. Des réponses personnalisées à vos questions : 081 730 730 | [email protected] | www.ecoconso.be Les répulsifs naturels Il est possible d’éloigner les moustiques sans produits de synthèse. Certaines huiles essentielles peuvent les dissuader : ēē l’eucalyptus citronné (Eucalyptus citriodora) ēē le géranium d’Egypte (Pelargonium x asperum) ēē la citronnelle de Java (Cymbopogon winterianus) Certains mélanges disponibles en pharmacie peuvent également convenir. utilisation. Prenons les mesures préventives adéquates et testons des méthodes moins nocives. Plus d’information : ēē www.pesticide.be ēē EU Pesticides Database ___________________________________________ Cette publication est mise à disposition sous un contrat Creative Commons L’eucalyptus citronné semble le plus efficace comme répulsif. Il a aussi l’avantage d’être un anti-inflammatoire, il peut donc soulager les démangeaisons et rougeurs des piqûres éventuelles. D’autres huiles essentielles utiles pour apaiser ces désagréments sont la lavande aspic (Lavandula spica) et le géranium d’Egypte (Pelargonium x asperum). Renseignez-vous bien avant d’utiliser des huiles essentielles. Elles sont très concentrées. Diluez-les toujours dans une base d’huile végétale (5 gouttes d’huile essentielle dans 5 ml d’huile végétale) avant de les appliquer sur la peau. Faites toujours un test avec une toute petite quantité au pli du coude lors de la première utilisation. Évitez leur usage pendant la grossesse et chez des enfants de moins de 3 ans ; restez prudent avec des enfants plus grands. Les insecticides La plupart des produits « grand public » vendus aujourd’hui (vaporisateurs et diffuseurs) contiennent des pyréthrinoïdes de synthèse. Les substances actives s’appellent entre autres cyfluthrine, tétraméthrine, perméthrine, d-alléthrine, bioalléthrine... Les pyréthrinoïdes de synthèse sont des molécules semblables aux pyréthrines, qui sont des substances naturelles présentes dans une fleur, le pyrèthre de Dalmatie, ainsi que dans certains chrysanthèmes. Les pyréthrines se dégradent très rapidement sous l’effet de la lumière. Leur temps d’action au jardin est donc limité, ce qui pourrait être vu comme un atout, mais cela peut amener les utilisateurs à traiter trop fréquemment. Par contre, à l’intérieur des maisons, ils se dégradent beaucoup moins vite. Pour compenser cette courte durée de vie à l’extérieur, l’industrie a mis au point des pyréthrinoïdes de synthèse. Même si ces substances sont plus faiblement toxiques pour les mammifères que les insecticides plus classiques, elles sont très dangereuses pour les organismes à sang froid et les organismes aquatiques (attention au poisson rouge dans son bocal). Elles tuent aussi les insectes et comptent parmi les produits mortels pour les abeilles, surtout la perméthrine, la cyfluthrine et la tétraméthrine. Plusieurs pyréthrinoïdes sont suspectés d’être des perturbateurs du système hormonal ou du système immunitaire de l’être humain. Certains sont soupçonnés d’être cancérigènes. Sachez que les aérosols dispensent un fin brouillard facilement inhalable : les minuscules gouttelettes toxiques peuvent donc pénétrer dans notre sang par l’intermédiaire des poumons. Bannissons-les, ainsi que les évaporateurs électriques qui diffusent des substances toxiques pendant de nombreuses heures. Les dormeurs qui partagent la pièce avec les moustiques respirent le produit insecticide durant toute la nuit. Ces produits sont donc absolument à éviter. Puisque l’utilisation d’insecticides est plus dangereuse pour notre santé que les moustiques eux-mêmes, évitons leur du conseil à l’action Des réponses personnalisées à vos questions : 081 730 730 | [email protected] www.ecoconso.be