La protection de la couche d`ozone : chaque initiative compte
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La protection de la couche d`ozone : chaque initiative compte
PO LY M AG O La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte Programme ActionOzone PNUE Programme des Nations Unies pour l’Environnement, Industrie et Environnement (PNUE IE) 39–43 quai André Citroën, 75739 Paris Cedex 15, France Publication des Nations Unies ISBN : 92-807-1600-X © PNUE 1996 Programme des Nations Unies pour l’Environnement, Industrie et Environnement (PNUE IE) 39–43 quai André Citroën, 75739 Paris Cedex 15, France Tout ou partie de cette brochure peut être reproduit gratuitement : prière d’informer le PNUE IE Les termes utilisés et la présentation du matériel contenu dans la présente publication ne sont en aucune façon l’expression d’une opinion quelconque par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement à propos de la situation légale d’un pays, d’un territoire, d’une ville ou de son administration ou de la délimitation de ses frontières ou de ses limites. De plus, les opinions exprimées ne représentent pas nécessairement la décision ou la politique officielle du Programme des Nations Unies pour l’Environnement, de même que la mention de marques ou de méthodes commerciales ne constitue pas une recommandation. PO LY MA GO La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte PNUE Remerciements Cette brochure a été préparée par le Programme ActionOzone du Programme des Nations Unies pour l’Environnement, Industrie et Environnement (PNUE IE) grâce à des fonds fournis par le Fonds Multilatéral du Protocole de Montréal. Cette brochure est accompagnée d’une vidéocassette intitulée La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte, produite pour le PNUE IE par le Television Trust for the Environnement (TVE). Les membres du PNUE IE ayant dirigé ce projet sont les suivants : Jacqueline ALOISI DE LARDEREL, Directrice, PNUE IE Rajendra M. SHENDE, Coordinateur, Programme ActionOzone Cecilia MERCADO, Responsable de l’information Ingrid KVALE, Assistante de la Responsable de l’information Consultante : Annika NILSSON ; Rédacteur : Nick ROWCLIFFE ; Maquette : Karine DUVAL ; Illustrations : Martine NETTER ; Imprimé par : Words and Publications. Le PNUE tient à remercier les personnes suivantes, qui ont aimablement participé à la mise au point de la vidéocassette ou de la brochure, voire des deux : Sanjay ACHARYA (Inde), Daniel ALBRITTON (Comité d’évaluation scientifique du PNUE), Pieter AUCAMP (Comité d’évaluation scientifique du PNUE), Ismail ITHNIN (Malaisie), Steve JACKSON (PNUE IPA); Nijunga KIHUMBA (Kenya), Ingrid KOKERITZ (SEI), Robert LAMB (TVE), David LAZARUS (PNUE ROAP), Jan VAN DER LEUN (Comité d’évaluation des effets sur l’environnement du PNUE), Mack McFARLAND (Comité d’évaluation scientifique du PNUE), Luis SANTOS (Uruguay), James SHEVLIN (Australie), Mirian VEGA (Uruguay) et Viraj VITHOONTIEN (PNUE ROAP) ■ 1 ■ La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte — la vidéocassette La vidéocassette intitulée La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte est disponible en trois langues et dans tous les principaux standards vidéo, afin d’être immédiatement utilisable dans de nombreux pays. Les versions anglaise, française et espagnole sont disponibles à titre gratuit pour les pays en développement (une participation aux frais de 50 dollars US sera demandée aux pays développés), au format VHS dans les standards suivants : * NTSC (Amérique du Nord et du Sud, Caraïbes, Philippines et Japon) ; * SECAM (pays francophones) ; et * PAL (la plupart des autres pays du monde). Afin de permettre des utilisations plus spécialisées de la vidéocassette, deux autres possibilités sont offertes. Premièrement, les utilisateurs peuvent extraire des séquences pour les réutiliser dans d’autres productions vidéo, après autorisation préalable du PNUE IE. Deuxièmement, une version de la vidéocassette est disponible sur demande pour ceux qui souhaiteraient la traduire dans d’autres langues. Enfin, une version destinée à la diffusion publique de La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte est disponible sur demande, pour une transmission télévisée. Notez qu’en raison des restrictions de copyrights, ceci ne s’applique qu’aux pays en développement. Pour obtenir plusieurs exemplaires de la vidéocassette ou des informations complémentaires, adressez-vous auprès du Programme ActionOzone du PNUE IE. Précisez clairement quelle version vous désirez recevoir et quelles utilisations vous comptez en faire. ■ 2 ■ La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte Sommaire ■ Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 ■ La protection de la couche d’ozone : questions, réponses et points de vue . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 1. La couche d’ozone et son rôle protecteur . . . . . . . . . . . . . . .6 2. Les produits chimiques d’origine humaine et la menace pour la couche d’ozone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .9 3. Les effets de l’augmentation des rayonnements ultraviolets . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .19 4. La réponse internationale . . . . . . . . . . . . . . . . .22 5. L’appauvrissement en ozone et les pays en développement . . . . . . . . . . . . . . . . . . .28 ■ Index des questions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .32 ABCGHIJKL MNOPQR STUVWXYZ ■ Glossaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 ■ Informations complémentaires PNUE disponibles auprès du PNUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39 ■ Contacts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42 ■ Script de la vidéocassette . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43 ■ 3 ■ La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte Introduction C ette brochure accompagne La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte, une vidéocassette de 18 minutes qui explique pourquoi la couche d’ozone stratosphérique est menacée, quelles sont les conséquences de l’appauvrissement en ozone et ce que nous pouvons faire pour empêcher cet appauvrissement. Cette vidéocassette insiste plus particulièrement sur la contribution que les pays en développement peuvent apporter pour une suppression progressive et mondiale des substances qui appauvrissent la couche d’ozone. Approuvée par un comité composé d’éminents scientifiques et experts techniques, la vidéocassette présente les implications politiques et scientifiques les plus récentes de la protection de la couche d’ozone. La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte couvre cinq sujets principaux : * * * * * La couche d’ozone — qu’est-ce que c’est, et comment protège-t-elle la vie sur Terre ? Les effets de l’appauvrissement de la couche d’ozone — quels sont-ils, quelle est leur gravité ? La menace qui pèse sur la couche d’ozone — pourquoi les produits chimiques d’origine humaine détruisent-ils l’ozone ? La réponse internationale — qu’est-ce que la communauté internationale a fait pour empêcher l’appauvrissement de la couche d’ozone ? Les pays en développement et l’appauvrissement de la couche d’ozone — quel rôle peuvent jouer les pays en développement et quels sont les bénéfices de la suppression des substances qui appauvrissent la couche d’ozone ? La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte est destinée à un large public. Les personnes qui ont participé à la mise en place du Protocole de Montréal sur les substances qui appauvrissent la couche d’ozone y verront un outil éducatif précieux, visant à développer une prise de conscience. Nous vous suggérons d’utiliser cette vidéocassette au cours d’ateliers ou de séminaires pour l’industrie ou d’autres groupes. Elle peut aussi être diffusée lors de réunions publiques, ainsi que pour des groupes de lycéens. Cette vidéocassette est également adaptée au grand public car elle peut faire l’objet d’une diffusion télévisée. La brochure a été conçue afin de vous aider à tirer le meilleur parti des thèmes traités dans la vidéocassette. Elle vous fournit un support que vous ■ 4 ■ La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte pourrez utiliser pour présenter un exposé avant ou après la projection, ou pour diriger une discussion de groupe. Elle présente les informations générales sur les thèmes traités dans la vidéocassette sous la forme de questions-réponses, suivies de propositions de sujets de discussion. On y trouve également une liste des documents disponibles auprès du PNUE, ainsi que les noms des personnes à contacter pour obtenir des informations complémentaires. La brochure et la vidéocassette ont été produites par le Programme ActionOzone du PNUE IE dans le cadre du Fonds Multilatéral du Protocole de Montréal sur les substances qui appauvrissent la couche d’ozone. Elles font partie d’un « kit d’information » conçu pour aider les pays en développement à prendre conscience de l’appauvrissement de la couche d’ozone et de la nécessité de la protéger. Parmi les autres documents inclus dans le kit figurent un manuel pour les Bureaux Nationaux Ozone intitulé Appauvrissement de la couche d’ozone : cinq étapes pour sensibiliser, plusieurs affiches et un jeu de transparents et de diapositives. Sauver la couche d’ozone : questions, réponses et points de vue L a protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte fournit un point de départ à des explications plus approfondies sur les questions clés, ou à des discussions. Cette brochure a été conçue pour accompagner ce genre d’activités. Les sections suivantes présentent des informations générales sur chacun des principaux thèmes de la vidéocassette sous la forme de questionsréponses. Pour chaque thème, nous vous suggérons une série d’affirmations et de questions pouvant servir de base à la discussion. ■ 5 ■ La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte 1 La couche d’ozone et son rôle protecteur Temps de défilement de la bande vidéo : 00:52—01:52 Altitude (km) L’ozone est une forme d’oxygène triatomique, c’est-à-dire qu’il a trois atomes d’oxygène au lieu de deux. Il se forme naturellement dans les plus hautes couches de l’atmosphère terrestre sous l’action fortement génératrice d’énergie des rayonnements ultraviolets en provenance du soleil. Le rayonnement brise les molécules d’oxygène, libérant des atomes libres, et certains se combinent avec d’autres molécules d’oxygène pour former de l’ozone. Environ La couche d’ozone stratosphérique contient les 90 pour cent de neuf-dixièmes de l’ozone tout l’ozone présent dans l’atmosphère se forme de cette 30 manière, entre Stratosphère 15 et 55km audessus de la 20 surface de la Terre, dans la partie de 10 Troposphère l’atmosphère Smog dû à l’ozone appelée 0 stratosphère — d’où son Quantité d’ozone (pression) appellation de « couche d’ozone ». Même dans la couche d’ozone, l’ozone n’est présent qu’en très petites quantités ; sa concentration maximale, située à environ 20 à 25km d’altitude, est seulement de dix pour un million. La molécule d’ozone est instable. Les puissants rayonnements solaires ne se contentent pas de créer cette molécule ; ils peuvent aussi la décomposer, recréant ainsi de l’oxygène moléculaire et des atomes d’oxygène libres. La concentration d’ozone dans l’atmosphère dépend d’un équilibre dynamique entre la vitesse à laquelle il est créé et la vitesse à laquelle il est détruit. ■ 6 ■ La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte Comité scientifique du PNUE sur l’appauvrissement de la couche d’ozone : 1994 Qu’est-ce que l’ozone ? Pourquoi la couche d’ozone est-elle importante pour la vie sur Terre ? La couche d’ozone est importante car elle absorbe les rayonnements ultraviolets (UV) du soleil et empêche de ce fait la plus grande partie des rayonnements d’atteindre la surface de la Terre. Les longueurs d’onde des UV sont légèrement plus courtes que celles de la lumière visible à l’œil nu. Un rayon UV qui possède une longueur d’onde comprise entre 280 et 315 nanomètres (un nanomètre est un millionième de millimètre) est appelé UVB, et est dangereux pour presque toutes les formes de vie. En absorbant la plupart des UV-B avant qu’ils n’atteignent la surface de la Terre, la couche d’ozone protège la planète des effets nocifs de ces rayons. L’ozone stratosphérique influe également sur la répartition de la température dans l’atmosphère, jouant ainsi un rôle de régulateur du climat terrestre. UV-C UV-B Rayonnements ultraviolets Intensité des rayonnements solaires Rayons X UV-A lumiére visible intensité dans léspace intensité sur Terre 100 200 300 Comité scientifique du PNUE sur l’appauvrissement de la couche d’ozone : 1994 La couche d’ozone est l’écran de protection solaire de la Terre 400 Longueur (nanomètres) Quelle est la différence entre la couche d’ozone et l’ozone au niveau du sol ? L’ozone est également présent dans des niveaux moins élevés de l’atmosphère (la troposphère), mais à des taux de concentration encore plus faibles que dans la stratosphère. Près de la surface de la Terre, la plupart des puissants rayonnements solaires d’UV ont déjà été filtrés par la couche d’ozone stratosphérique ; par conséquent, le principal mécanisme naturel de formation de l’ozone ne fonctionne pas à cette altitude peu élevée. Cependant, de fortes concentrations d’ozone au niveau du sol existent dans certaines régions ; elles sont principalement causées par la pollution. Le fait de brûler des combustibles fossiles et la ■ 7 ■ La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte biomasse dégagent des composés tels que des oxydes d’azote et des composés organiques, qui réagissent à la lumière du soleil pour former de l’ozone. Cet ozone, situé au niveau du sol, entre dans la composition des smogs urbains ; il peut provoquer des problèmes respiratoires chez l’homme et nuire aux plantes. Il existe peu de liens entre l’ozone situé au niveau du sol et la couche d’ozone stratosphérique. Tandis que l’ozone stratosphérique protège la Terre des rayons nocifs du soleil, l’ozone situé au niveau du sol est un polluant. Même si un mouvement descendant de l’air stratosphérique riche en ozone contribue au taux d’ozone situé au niveau du sol, bien peu d’air suit un mouvement ascendant ; par conséquent, l’ozone causé par la pollution à la surface de la Terre ne peut pas réapprovisionner la couche d’ozone. De plus, même si l’ozone situé au niveau du sol absorbe une certaine dose de rayonnements ultraviolets, son effet est très limité. Sujets de discussion - Les différentes parties de l’atmosphère et la localisation de la couche d’ozone - La création et la destruction naturelle de l’ozone dans la stratosphère - Pourquoi l’appauvrissement en ozone augmente-t-il les taux de rayonnements ultraviolets (UV-B) à la surface de la Terre ? - Différence entre l’ozone stratosphérique et l’ozone situé au niveau du sol ■ 8 ■ La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte 2 Les produits chimiques d’origine humaine et la menace pour la couche d’ozone Temps de défilement de la bande vidéo : 05:10–08:00 Un peu de chlore peut détruire beaucoup d’ozone rayonnements UV ozone CFCl3 radical chlore CFCl2 molécule d’oxygène monoxyde de chlore molécule d’oxygène atome d’oxygène Pourquoi la couche d’ozone est-elle menacée ? Lorsqu’ils sont libérés, certains produits chimiques stables d’origine humaine contenant du chlore et du brome infiltrent peu à peu les différentes parties de l’atmosphère, y compris la stratosphère. Bien qu’ils soient stables dans la partie la plus basse de l’atmosphère, ces produits chimiques se décomposent dans la stratosphère sous l’effet de taux élevés de rayonnements solaires UV, et libèrent des atomes de chlore et de brome extrêmement réactifs. Ces ■ 9 ■ La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte atomes entrent dans une série de réactions complexes qui conduisent à l’appauvrissement de la couche d’ozone. Voici un schéma simplifié des principales étapes de l’appauvrissement de la couche d’ozone : * Des atomes libres de chlore et de brome réagissent avec l’ozone pour former du monoxyde de chlore ou de brome, volant un atome d’oxygène et transformant la molécule d’ozone en oxygène. * Les molécules de chlore ou de monoxyde de brome réagissent au contact des atomes libres d’oxygène, abandonnant l’atome d’oxygène « volé » pour former d’autres molécules d’oxygène et des atomes libres de chlore ou de brome. Ces atomes de chlore et de brome nouvellement libérés recommencent le processus en attaquant une autre molécule d’ozone. De cette façon, chacun de ces atomes peut détruire des milliers de molécules d’ozone ; c’est pourquoi des taux très bas de chlore et de brome (en 1985 la concentration de chlore dans la stratosphère était de 2,5 pour un milliard) peuvent décomposer suffisamment d’ozone pour appauvrir de façon significative la vaste couche d’ozone. Quels produits chimiques détruisent la couche d’ozone ? Un certain nombre de produits chimiques d’origine humaine peuvent détruire la couche d’ozone. Ils ont chacun deux points communs : ils sont remarquablement stables dans la basse atmosphère, étant dans une large mesure insolubles dans l’eau et résistants à la décomposition physique et biologique ; et ils contiennent du chlore ou du brome (des éléments extrêmement réactifs à l’état libre), qui attaquent l’ozone. C’est pour ces raisons que les produits chimiques qui appauvrissent la couche d’ozone restent dans l’air pendant de longues périodes, et se diffusent peu à peu dans toutes les parties de l’atmosphère, notamment la stratosphère. Là, ils sont décomposés par les puissants rayonnements du soleil, lesquels libèrent des atomes de chlore et de brome destructeurs d’ozone. Les chlorofluorocarbones (CFC) sont les produits chimiques qui détruisent l’ozone de la manière la plus significative. Les CFC ont eu de nombreuses utilisations depuis qu’ils ont été synthétisés en 1928. Ils servent entre autres de frigorigène dans les réfrigérateurs et les climatiseurs, de propulseur dans les flacons aérosols, d’agent gonflant dans la fabrication de mousses flexibles pour les coussins et les matelas, et d’agent nettoyant pour les planches de circuits imprimés et autres équipements. Quinze CFC sont en cours d’élimination. ■ 10 ■ La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte Les hydrofluorocarbones (HCFC) sont apparentés aux CFC et ont été largement développés comme substituts de ces derniers. Ils sont principalement utilisés comme frigorigènes et agents gonflants. Les HCFC détruisent moins la couche d’ozone que les CFC car leur atome d’hydrogène supplémentaire les rend plus propices à se décomposer dans la basse atmosphère, empêchant ainsi la plupart de leur chlore d’atteindre la stratosphère. Néanmoins, le potentiel d’appauvrissement de la couche d’ozone (ODP) des HCFC est trop élevé pour que l’on autorise leur utilisation à long terme. Quarante HCFC sont soumis à des contrôles mondiaux qui conduiront à l’élimination progressive de leur utilisation. Deux autres produits chimiques contenant du chlore ont un ODP important et sont soumis à des contrôles mondiaux : le tétrachlorure de carbone et le méthyle chloroforme (1,1,1-trichloroéthane). Ces deux produits chimiques ont été largement employés comme solvants, principalement pour le nettoyage des métaux au cours d’opérations d’ingénierie et de fabrication. Les principaux produits chimiques contenant du brome qui détruisent la couche d’ozone sont les halons. Ce sont des bromofluorocarbones (BFC), qui sont principalement utilisés dans les extincteurs. Certains halons sont de forts destructeurs d’ozone, jusqu’à dix fois plus puissants que les CFC. La production de trois halons a été arrêtée dans les pays développés en 1994 et 34 types de halons halogénés (HBFC) seront retirés progressivement dans le cadre du Protocole de Montréal. Ces dernières années, l’attention s’est portée sur un autre produit chimique contenant du brome : le bromure de méthyle, principalement utilisé comme pesticide dans l’agriculture. En raison de son potentiel d’appauvrissement de la couche d’ozone, les signataires du Protocole de Montréal ont décidé lors de leur septième réunion de supprimer l’usage du bromure de méthyle avant 2010 pour les pays développés et de le geler dès 2002 pour les pays en développement. Sur quelles données s’appuie-t-on pour démontrer que les produits chimiques d’origine humaine sont responsables de l’appauvrissement de la couche d’ozone ? Les premières hypothèses selon lesquelles l’activité humaine pourrait endommager la couche d’ozone furent publiées à la fin des années 1970. Pendant les quelques années qui suivirent, il n’était pas certain qu’un ■ 11 ■ La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte appauvrissement de la couche d’ozone se produise effectivement et même si cela était le cas, rien ne prouvait que les activités humaines en fussent la cause. Au début, certains pensaient que la plus grande menace provenait des émissions d’oxyde d’azote des avions supersoniques. D’autres affirmaient que les produits chimiques d’origine humaine ne représentaient qu’une goutte d’eau par rapport aux sources naturelles de produits chimiques à potentiel d’appauvrissement de la couche d’ozone, tels que les volcans. Aujourd’hui, cependant, des mesures effectuées directement dans la stratosphère ont prouvé que la couche d’ozone s’appauvrissait et que le chlore et le brome dérivés des produits chimiques d’origine humaine en étaient les principaux responsables. En outre, cette conclusion a été confirmée par une plus grande compréhension scientifique des mécanismes chimiques de l’appauvrissement de la couche d’ozone. Les éruptions volcaniques peuvent accélérer le taux d’appauvrissement de la couche d’ozone, mais leurs effets ont une durée relativement limitée. En Concentration 1991, l’éruption du mont d’ozone (ppm) Pinatubo aux Philippines a envoyé environ 20 millions Trou dans la couch d’ozone de tonnes d’anhydride de l’Antarctique sulfureux dans l’atmosphère, ce qui a contribué à des Concentration de taux records monoxyde de chlore (ppb) d’appauvrissement de la couche d’ozone en 1992 et 64° 65° 66° 67° 68° 59° 70° 71° 1993. Une fois dans Pôle Sud Equateur Latitude l’atmosphère, l’anhydride sulfureux se transforme rapidement en acide sulfurique aérosol, augmentant le taux d’appauvrissement de la couche d’ozone. Evaluation scientifique de l’appauvrissement de la couche d’ozone du PNUE : 1994 La preuve que les produits chimiques d’origine humaine détruisent la couche d’ozone : plus de monoxyde de chlore égale moins d’ozone Toutefois, les concentrations d’aérosols stratosphériques sont tombés à moins d’un cinquième de leur taux le plus élevé en moins de deux ans. À moins comparaison, certains CFC peuvent rester dans l’atmosphère pendant plus de 100 ans ; la vie atmosphérique du CFC-115 est de 1700 ans. Selon un comité international composé d’environ 295 scientifiques originaires de 26 pays, il ne fait aucun doute que l’appauvrissement de la couche d’ozone est provoqué par le chlore et le brome contenus dans les produits chimiques d’origine humaine, principalement les CFC et les halons. ■ 12 ■ La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte A quelle vitesse la couche d’ozone s’appauvrit-elle ? Des relevés exhaustifs de la couche d’ozone ont été effectués depuis 1957 au moyen d’instruments installés au niveau du sol. Depuis la fin des années 1970, les scientifiques ont effectué un nombre croissant de mesures de la couche d’ozone en utilisant d’autres instruments installés au niveau du sol et transportés par des ballons-sondes ou des satellites. Ces mesures ont confirmé que les niveaux d’ozone baissent presque partout dans le monde. Sur la période allant de 1979 à 1994, l’ozone surplombant les latitudes moyennes (30˚–60˚) des deux hémisphères s’est appauvri à un taux moyen de 4 à 5 pour cent par décennie. Les niveaux d’ozone ont diminué plus rapidement dans les années 1980 que dans les années 1970, ce qui suggère que l’appauvrissement s’est accéléré. Où et quand l’appauvrissement en ozone est-il le plus important ? * L’appauvrissement varie avec la latitude. Il est moins élevé au-dessus de l’équateur et s’accentue en allant vers les pôles. Au-dessus des tropiques (20˚N–20˚S), les mesures n’ont montré aucune tendance significative dans la quantité totale d’ozone. Dans les six mois qui suivirent l’éruption du mont Pinatubo, la quantité totale d’ozone a baissé de 3 à 4 pour cent. Audessus de l’Arctique, on estime que l’appauvrissement cumulatif en ozone a atteint jusqu’à 20 pour cent sous certaines latitudes, et la perte d’ozone au-dessus de l’Antarctique a été encore plus importante (voir page 15). Reykjavik, Islande moyen 1979-1993 augmentation 1979-1993 Moscou, Russie Milan, Italie 65 55 45 35 25 15 5 5 15 25 35 45 55 65 Pusan, Corée Karachi, Pakistan Manille, Philippines Yaoundé, Cameroun Djakarta, Indonésie Lusaka, Zambie Johannesburg, Afrique du Sud Buenos Aires, Argentine Dunedin, Nouvelle-Zélande Punta Arenas, Chili Antarctique 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 Dose annuelle d’érythème (MJ m-2) * L’appauvrissement en ozone varie en fonction des saisons. Sous les latitudes moyennes de l’hémisphère Nord, pour la période allant de 1979 à1994, les taux d’ozone ont chuté deux fois plus rapidement en ■ 13 ■ La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte Effets sur l’environnement de l’appauvrissement de la couche d’ozone du PNUE : 1994 Les niveaux de rayonnements ultraviolets ont déjà augmenté sur toute la planète hiver et au printemps qu’en été et en automne. Dans l’hémisphère Sud, les variations sont moins saisonnières. D’importantes variations saisonnières dans l’appauvrissement de la couche d’ozone ont été enregistrées au-dessus de l’Antarctique. Selon les projections 0 basées sur les observations actuelles, -2 l’appauvrissement mondial de la couche -4 d’ozone devrait atteindre son niveau maximum dans les -6 prochaines années. Les 1982 1986 1990 1994 scientifiques prédisent, au-dessus des latitudes moyennes de l’hémisphère Nord, une perte maximum d’ozone de 12 à 13 pour cent en hiver et au printemps, et de 6 à 7 pour cent en été et en automne. Les niveaux maxima pour les latitudes moyennes de l’hémisphère Sud devraient se monter à 11 pour cent quelle que soit la saison. Ces estimations ne donnent qu’une idée de ce que pourraient être les niveaux maxima de l’appauvrissement de la couche d’ozone. En particulier, ces prédictions supposent une coopération totale de la part de la communauté internationale pour éliminer les produits chimiques qui détruisent la couche d’ozone. Qu’est-ce que le « trou dans la couche d’ozone » de l’Antarctique ? Bien que l’appauvrissement de la couche d’ozone soit généralement croissant des tropiques aux latitudes moyennes, un appauvrissement en ozone beaucoup plus important a été mesuré au-dessus de l’Antarctique en septembre et en octobre. Ce phénomène est appelé le « trou dans la couche d’ozone ». Pendant environ deux mois, à chaque printemps austral, la quantité totale d’ozone ■ 14 ■ La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte Evaluation scientifique de l’appauvrissement de la couche d’ozone du PNUE : 1994 L’appauvrissement de la couche d’ozone varie selon l’altitude. Des mesures effectuées entre 1979 et 1991 suggèrent qu’il n’y a aucun appauvrissement significatif, quelle que soit la latitude, entre 25 et 30km d’altitude. D’autres mesures faites à la même période à des altitudes allant de 35 à 45km suggèrent que l’appauvrissement est de 5 à 10 pour cent par décennie, tropiques compris. En dessous de 20km, les mesures ne se recoupent pas, mais certaines études suggèrent un appauvrissement pouvant atteindre 20 pour cent par décennie pour les La couche d’ozone totale a diminué de 6 pour cent depuis 1981 latitudes moyennes. Changement en pourcentage de la moyenne menuelle * subit une baisse atteignant 60 pour cent au-dessus de la plupart de l’Antarctique. L’existence du trou dans la couche d’ozone a été pour la première fois connue du public en 1985 — un événement qui a joué un rôle primordial en accélérant un accord international pour protéger la couche d’ozone, le Protocole de Montréal. Le trou dans la couche d’ozone est créé par une combinaison de facteurs particuliers que l’on ne retrouve qu’au-dessus de l’Antarctique. Chaque hiver, un « vortex polaire » isole une masse importante de la stratosphère antarctique. En hiver, aucun rayonnement solaire n’atteint cette masse d’air, qui devient extrêmement froide. Les basses températures encouragent la croissance de nuages de glace, qui fournissent un terrain propice à des réactions chimiques particulières. Malgré l’absence de rayonnement solaire, les produits chimiques « inactifs » contenant du chlore se changent en formes « actives », capables d’attaquer l’ozone. Lorsque le soleil revient au printemps, le processus est accéléré, ce qui provoque une destruction rapide de l’ozone jusqu’à ce que le vortex polaire se disperse, envoyant l’air vers l’équateur. Des expériences récentes dans l’Arctique ont montré que l’on y observe aussi certains mécanismes provoquant une destruction accélérée de l’ozone. Heureusement, le vortex polaire de l’Arctique se disperse normalement au début du printemps (avant que le soleil ait eu le temps de détruire de grandes quantités d’ozone) avant qu’un trou important puisse se former. Comment l’appauvrissement de la couche d’ozone et le changement climatique sont-ils liés ? L’appauvrissement de la couche d’ozone stratosphérique et le changement climatique résultent tous deux des activités humaines sur l’atmosphère de la planète. Ce sont des problèmes environnementaux distincts, mais ils ont de nombreux points communs. Certaines des principales interactions potentielles sont les suivantes : Les produits chimiques qui appauvrissent la couche d’ozone contribuent au réchauffement de la planète * Les produits chimiques qui appauvrissent la couche d’ozone peuvent avoir un impact sur l’équilibre de la chaleur terrestre, en plus de leur action sur la couche d’ozone, car bon nombre d’entre eux sont des gaz à effet de serre. Par exemple, les CFC-11 et -12 (les deux principaux composés de chlorofluorocarbones qui détruisent l’ozone) sont respectivement des gaz à effet de serre 4000 à 8500 fois plus puissants que le dioxyde de carbone (sur une période de 100 ans). Les fluorocarbones développés en tant que substituts des CFC sont également de puissants gaz à effet de serre. ■ 15 ■ La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte Halon 1301 Halon 1211 Tétrachlorure de carbone CFC-11 CFC-113 CFC-114 CFC-12 Bromure de méthyle CFC-115 Méthyle chloroforme HCFC-141b HCFC-142b HCFC-22 HCFC-124 HFC-32 HFC-134a 12 5.1 10 000 8000 6000 4000 2000 Potentiel de réchauffement global (CO2 = 1) 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 Evaluation scientifique de l’appauvrissement de la couche d’ozone du PNUE : 1994 De nombreuses substances qui appauvrissent la couche d’ozone sont aussi des gaz à effet de serre 1.2 1.4 1.6 Potentiel d’appauvrissement de la couche d’ozone (CFC-11 = 1) L’appauvrissement en ozone peut influer sur le climat * L’ozone lui-même est un gaz à effet de serre et la couche d’ozone joue un rôle en maintenant l’équilibre global de la température de la planète. On pense que l’appauvrissement de la couche d’ozone réduit l’effet de serre. * En revanche, une plus grande exposition de la surface terrestre aux UV-B causée par l’appauvrissement de la couche d’ozone pourrait altérer le cycle des gaz à effet de serre, tels que le dioxyde de carbone, pourrait accroître le réchauffement terrestre. Une augmentation des UV-B pourrait notamment supprimer des espèces de toute première importance, telles que des plantes terrestres ou le phytoplancton marin, diminuant ainsi la quantité de dioxyde de carbone atmosphérique qu’elles absorbent. Le réchauffement de la planète pourrait aggraver l’appauvrissement de la couche d’ozone * Le réchauffement de la planète devrait augmenter la moyenne des températures dans la basse atmosphère, mais pourrait refroidir la stratosphère. Ceci pourrait augmenter l’appauvrissement de la couche d’ozone même si les concentrations de produits chimiques d’origine humaine atteignant la stratosphère restent identiques. En effet, les températures très froides favorisent certains types de réactions qui appauvrissent la couche d’ozone plus rapidement. ■ 16 ■ La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte Comment les niveaux de rayonnements UV changent-ils à la surface de la Terre ? Il est techniquement compliqué de mesurer directement les niveaux de rayonnements UV. Cependant, il existe des preuves scientifiques accablantes qui montrent qu’avec l’appauvrissement de la couche d’ozone, plus de rayons UV-B atteignent la surface de la Terre, et que leur taux de croissance est proportionnel à l’évolution des niveaux d’ozone. Sur cette base, il a été calculé aux latitudes moyennes que les UV-B ont augmenté de 8 à 10 pour cent au cours des 15 dernières années (calcul des rayons UV-B d’une longueur d’onde de 310 nanomètres à des latitudes de 45˚ Nord et Sud, pour une période allant de 1979 à 1994). Jusqu’à présent, selon les calculs, l’augmentation des UV-B est plus importante sous les latitudes élevées et pour des longueurs d’onde courtes. La première augmentation constante d’UV-B due à l’appauvrissement de la couche d’ozone au-dessus de zones fortement peuplées a été mesurée en 1992/93. Plusieurs études ont démontré une importante augmentation sous les latitudes moyennes et élevées de l’hémisphère Nord. Des mesures effectuées à Toronto, au Canada, indiquèrent que le taux d’UV-B de 300 nanomètres était 35 pour cent plus élevé que quatre ans auparavant. De fortes augmentations d’UV-B ont été mesurées dans l’Antarctique en raison du trou annuel dans la couche d’ozone. En 1992, année durant laquelle l’appauvrissement de la couche d’ozone fut particulièrement important, le taux d’UV-B (compris entre 298 et 303 nanomètres) au pôle sud fut quatre fois plus élevé qu’en 1991. Les régions environnantes furent également affectées car lorsque le vortex polaire se disperse au printemps, d’énormes quantités d’air appauvri en ozone dérive vers les basses latitudes. Une station de mesure située au sud de l’Argentine a observé des niveaux d’UV biologiquement pondérés (une mesure qui prend en compte les dégâts plus importants causés par les longueurs d’onde courtes) 45 pour cent plus élevés en décembre 1991 qu’habituellement sous cette latitude. Ceci correspondait à des mesures qui auraient été faites en s’approchant de 20 pour cent de l’équateur. Selon certaines simulations, les plus hauts niveaux d’UV-B biologiquement pondérés atteignant la surface du globe en raison de l’appauvrissement de la couche d’ozone pourraient être plus élevés que ceux mesurés à ce jour. Le tableau ci-dessous présente une estimation des augmentations maxima d’érythèmes et de dégâts provoqués à l’ADN, à des latitudes moyennes, par rapport à 1960. Comme pour les estimations maxima de l’appauvrissement de la couche d’ozone données plus haut, les chiffres sont sujets à discussion ; et ils supposent une totale observation du règlement de toutes les parties à l’effort mondial pour éliminer les substances qui appauvrissent la couche d’ozone. ■ 17 ■ La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte érythèmes Dégâts à l’ADN Hémisphère Nord en hiver/printemps 15–17% 29–32% Hémisphère Nord en été/automne 8–9% 12–15% Hémisphère Sud en toutes saisons 15% 25% Effets sur l’environnement de l’appauvrissement de la couche d’ozone du PNUE : 1994 Estimation des augmentations saisonnières maximales d’érythèmes et de dégâts provoqués à l’ADN (par rapport à 1960) Sujets de discussion - Quelles caractéristiques chimiques les substances qui appauvrissent la couche d’ozone ont-elles en commun ? - Comment les substances qui appauvrissent la couche d’ozone sont-elles utilisées dans votre pays ? Identifiez les utilisations des CFC ou des halons et des produits qui sont fabriqués en utilisant ces substances : à la maison, au travail et dans différentes industries. - Quelles sont les estimations des niveaux d’ozone pour votre région ? - Quels sont les niveaux locaux d’UV-B ? Est-ce que quiconque effectue des mesures régulières d’UV-B dans votre pays ? Comment cette information peut ou pourrait-elle être utilisée ? - Quelle est l’importance des émissions des différentes substances qui appauvrissement la couche d’ozone dans votre pays ? - Quel est le niveau de connaissances concernant l’appauvrissement de la couche d’ozone parmi les différentes catégories socioprofessionnelles de votre pays ? Y a-t-il des idées reçues à ce sujet ? - Appauvrissement de la couche d’ozone et changement climatique. Quelles activités contribuent aux deux ? Quelles politiques environnementales pourraient prendre les deux problèmes en compte ? ■ 18 ■ La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte 3 Les effets de l’augmentation des rayonnements ultraviolets Temps de défilement de la bande vidéo : 01:52–05:10 Comment les rayons UV affectent-ils la peau humaine ? Le coup de soleil, qui techniquement est un érythème, est un des effets les plus évidents des rayons UV-B sur la peau. Les personnes qui ont une peau foncée sont protégées de la plupart de ces effets grâce aux pigments des cellules de leur peau. Les UV-B peuvent aussi endommager le matériel génétique des cellules de la peau, ce qui peut causer des cancers. Pour les personnes à peau claire, toute une vie d’exposition à un niveau élevé d’UV-B augmente le risque de cancer non mélanomique de la peau. Les chercheurs pensent que le nombre de cas de ces cancers de la peau augmente de deux pour cent pour chaque diminution de un pour cent de l’ozone stratosphérique. Certains éléments montrent en outre qu’une exposition accrue aux UV-B, particulièrement pendant l’enfance, augmente le risque de développer des cancers mélanomiques de la peau, encore plus dangereux. Chez l’homme, une exposition à des UV-B provenant de directions inhabituelles peut causer la cécité des neiges (kératite actinique), une inflammation aiguë et douloureuse de la Les rayonnements d’UV-B peuvent cornée. Une exposition chronique aux causer des cataractes UV-B peut également endommager l’œil. Des niveaux accrus d’UV-B pourraient provoquer une augmentation du nombre de personnes souffrant de cataracte (opacité du cristallin qui diminue la vision). La cataracte est l’une des principales causes de cécité, même si elle peut être soignée chirurgicalement dans les régions bien médicalisées. Comment les rayonnements UV affectent-ils les défenses du corps humain contre les maladies ? Les expositions aux UV-B peuvent supprimer les réactions immunitaires chez l’homme et chez l’animal. Des niveaux d’UV-B accrus pourraient donc réduire la résistance humaine à de nombreuses maladies, dont les cancers, ■ 19 ■ La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte Rapport du Conseil de la santé des Pays-Bas : 1994 Comment les rayonnements UV affectent-ils l’œil ? les allergies et certaines infections de la peau. Dans les parties du monde où les maladies infectieuses sont déjà un grave problème, l’agression supplémentaire provoquée par les UV-B pourrait avoir des conséquences importantes. Ceci est plus spécialement vrai des maladies telles que la leishmanie, la malaria et l’herpès, contre lesquelles la peau est la principale défense du corps. L’exposition aux UV-B peut également rendre le corps insensible aux vaccinations contre les maladies. Les effets des UV-B sur le système immunitaire ne dépendent pas de la couleur de la peau. Les personnes à peau foncée et à peau claire encourent les mêmes risques. Quels sont les effets des rayonnements UV sur les plantes ? De nombreuses espèces et variétés de plantes sont sensibles aux UV-B, même aux niveaux actuels. Une exposition accrue pourrait avoir des effets directs et indirects complexes, à la fois sur les cultures et les écosystèmes naturels. Des expériences ont montré qu’une exposition accrue aux UV-B des cultures telles que le riz ou le soja donnent des plantes plus petites et des rendements moins élevés. Un taux accru d’UV-B pourrait chimiquement Une augmentation des UV-B peut altérer les plantes, en réduisant leur endommager les plantes valeur nutritive ou en augmentant leur toxicité. Si un appauvrissement plus important de la couche d’ozone n’est pas empêché, nous devrons rechercher des variétés de plantes qui tolèrent les UV-B ou en créer de nouvelles. Les implications sur les écosystèmes naturels sont difficilement prévisibles, mais elles pourraient être importantes. Les UV-B ont un certain nombre d’effets indirects sur les plantes ; ainsi, ils altèrent la forme de la plante, la répartition de la biomasse sur certaines parties de la plante et la production de produits chimiques qui empêchent une attaque des insectes. Un taux accru d’UV-B pourrait donc avoir des effets au niveau des écosystèmes tels que les changements dans l’équilibre fragile entre les plantes, les animaux qui les mangent, les agents pathogènes des plantes et les animaux nuisibles. ■ 20 ■ La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte UV-B Quels sont les effets sur la vie marine et aquatique ? Des expériences ont montré qu’un taux accru d’UV-B endommage le phytoplancton, le zooplancton, les jeunes poissons et les larves de crabes et de crevettes. Les dommages causés à ces petits organismes pourraient menacer la productivité des pêcheries. Plus de 30 pour cent des protéines animales consommées par l’homme viennent de la mer, et dans de nombreux pays en développement le pourcentage est plus important. Dans les mers antarctiques, la production de plancton a déjà été réduite en raison du trou annuel de la couche d’ozone. La vie marine joue également un rôle important dans le climat du globe car le phytoplancton absorbe de vastes quantités de dioxyde de carbone, le principal gaz à effet de serre. Une diminution de la production de phytoplancton pourrait laisser plus de dioxyde de carbone dans l’atmosphère, contribuant ainsi au réchauffement de la planète. Quels sont les effets sur les matériaux d’origine humaine ? Le rayonnement ultraviolet est une des principales causes de la dégradation de certains matériaux, particulièrement les plastiques et les peintures. Une augmentation du niveau des UV-B va accélérer les taux de dégradation, plus spécialement dans les régions qui connaissent habituellement des températures et un ensoleillement élevés. Sujets de discussion - Quels effets de l’appauvrissement de la couche d’ozone seront particulièrement néfastes dans votre pays ? Quelles régions et quels groupes de personnes seront les plus durement touchés ? - Quelles pertes économiques et sanitaires peuvent se produire si l’appauvrissement de la couche d’ozone continue ? Réfléchissez à cette question pour chacun des effets de l’augmentation des niveaux d’UV-B. - Quelles mesures préventives peuvent être prises aujourd’hui ou dans un futur proche ? - Qu’est-ce que des campagnes publiques d’information pourraient faire pour prévenir les effets néfastes sur la santé et l’environnement ? ■ 21 ■ La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte 4 La réponse internationale Temps de défilement de la bande vidéo : 08:00–12:39 Qu’est-ce que la communauté internationale a fait pour combattre l’appauvrissement de la couche d’ozone ? Au cours de la dernière décennie, un fort consensus international s’est développé autour de la nécessité de protéger la couche d’ozone. Le premier pas pour transformer ce consensus en actions internationales a été fait en mars 1985, s’appuyant sur de solides preuves scientifiques montrant que les produits chimiques d’origine humaine endommageaient la couche d’ozone. C’est alors que fut adoptée la Convention de Vienne pour la protection de la couche d’ozone. Les Parties de la Convention se sont mises d’accord pour prendre des « mesures appropriées » afin de sauvegarder la couche d’ozone, et ont prévu la négociation de protocoles pour des mesures spécifiques. La nécessité d’un protocole est apparue immédiatement, lorsque la première preuve du trou dans la couche d’ozone antarctique fut publiée en juin 1985. Les négociations mondiales pour un protocole furent accélérées et il en résulta l’adoption en 1987 du Protocole de Montréal sur les substances qui appauvrissent la couche d’ozone. Le Protocole de Montréal prit effet en janvier 1989 ; il constitue la base légale de l’effort mondial visant à sauvegarder la couche d’ozone grâce à des contrôles sur Charge de chlore dans l’atmosphère la production, la consommation et (pour un milliard) l’utilisation des substances qui 10 appauvrissent la couche d’ozone. Protocole de Montréal d’origine 9 révision Londres 8 proposition de révision Copenhague 7 6 5 Londres 1990 4 3 2 Montréal 1987 Copenhague 1992 Environnement Canada Dès le mois de décembre 1995, 150 pays avaient ratifié le Protocole de Montréal, en devenant ainsi des Parties légalement liées à ses exigences. Environ un tiers sont des pays développés et deux tiers des pays en développement. A l’origine, le Protocole de Montréal définissait des mesures que les Parties devaient prendre afin de limiter la production et la consommation de huit substances niveau critique de chlore 1 0 1960 2000 ■ 22 ■ La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte 2040 2080 Dernières mesures de contrôle de la 7e réunion des Parties, Vienne, 5–7 décembre 1995 (les pays concernés par l’article 5 sont en caractères gras, ceux qui ne sont pas concernés sont en caractères non gras) 1er juillet 1989 gel des CFC de l’annexe A1 1er janvier 1992 gel des halons 1er janvier 1993 réduction de 20% des CFC de l’annexe B 2 par rapport aux niveaux de 1989 gel du méthyle chloroforme 1er janvier 1994 réduction de 75% des CFC de l’annexe B par rapport aux niveaux de 1989 réduction de 75% des CFC de l’annexe A par rapport aux niveaux de 1986 élimination6 des halons3 1er janvier 2004 réduction de 35% des HCFC en dessous des niveaux de base 1er janvier 2005 réduction de 50% des CFC de l’annexe A par rapport aux niveaux moyens de 1995–97 réduction de 50% des halons par rapport aux niveaux moyens de 1995–97 réduction de 85% du tétrachlorure de carbone par rapport aux niveaux moyens de 1998–2000 réduction de 30% du méthyle chloroforme par rapport aux niveaux moyens de 1998–2000 réduction de 50% du bromure de méthyle 1er janvier 1995 gel du bromure de méthyle aux niveaux de 1991 réduction de 85% du tétrachlorure de carbone par 1er janvier 2007 réduction de 85% des CFC de l’annexe A par rapport aux niveaux moyens de 1995–97 rapport aux niveaux de 1989 réduction de 85% des CFC de l’annexe B par 1er janvier 1996 élimination6 des HBFC4 rapport aux niveaux moyens de 1998–2000 élimination du tétrachlorure de carbone 1er janvier 2010 réduction de 65% des HCFC élimination6 des CFC des annexes A et B élimination du bromure de méthyle élimination6 du méthyle chloroforme élimination à 100% des CFC, des halons et gel des HCFC5 aux niveaux des HCFC de du tétrachlorure de carbone en accord avec 1989 + 2,8% de la consommation des CFC en l’amendement de Londres 1989 (niveau de base) réduction de 70% du méthyle chloroforme 1er juillet 1999 gel des CFC de l’annexe A aux niveaux par rapport aux niveaux moyens de moyens de 1995–97 1998–2000 1er janvier 2001 réduction de 25% du bromure de méthyle 1er janvier 2002 gel des halons aux niveaux moyens de 1995–97 gel du bromure de méthyle aux niveaux moyens de 1995–98 1er janvier 2015 réduction de 90% des HCFC élimination à 100% du méthyle chloroforme 1er janvier 2016 gel des HCFC au taux de base des niveaux moyens de 2015 1er janvier 2020 élimination des HCFC avec maintenance jusqu’en 1er janvier 2003 réduction de 20% des CFC de l’annexe B par 2030 rapport à la consommation moyenne de er 1 janvier 2040 élimination des HCFC 1998–2000 gel du méthyle chloroforme aux niveaux moyens de 1998–2000 1 Cinq CFC dans l’annexe A : CFC-11, -12, -113, -114 et -115. 2Dix CFC dans l’annexe B : CFC-13, -111, -112, -211, -212, -213, -214, -215, -216 et -217. 3Halons 1211, 1301 et 2402. 434 hydrobromofluorocarbones. 534 hydrochlorofluorocarbones. 6à l’exception des utilisations essentielles. Pour plus d’informations, consultez le Handbook on Essential Use Nominations préparé par le Comité d’évaluation technologique et économique, 1994, PNUE. ■ 23 ■ La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte qui appauvrissent la couche d’ozone (SAO), connues dans le langage du Protocole sous le nom de « substances contrôlées ». Lors de réunions qui se sont tenues à Londres et à Copenhague en 1990 et en 1992, les contrôles ont été renforcés et élargis afin de couvrir d’autres produits chimiques. Au lieu d’une simple réduction de la production et de la consommation de cinq CFC et de trois halons, le Protocole exige maintenant que les pays développés éliminent 15 CFC, 3 halons, 34 HBFC, le tétrachlorure de carbone et le méthyle chloroforme. Un planning de réduction à long terme, qui conduit également à une élimination complète, a été décrété pour 40 HCFC. Lors de la septième réunion des Parties, il a été décidé que la liste des substances contrôlées serait maintenant étendue au bromure de méthyle. Les Parties du Protocole de Montréal se sont mises d’accord pour réduire puis éliminer l’utilisation des SAO avant que des substituts et des technologies alternatives soient largement disponibles. Cette stratégie s’est révélée positive. Les industriels et les fabricants ont déjà développé des substances et des technologies de remplacement pour presque toutes les anciennes utilisations des SAO, et de nombreux pays sont en voie d’éliminer complètement l’usage des SAO. En reconnaissant le besoin de développement économique des pays en développement et leur utilisation historiquement assez basse de CFC, le Protocole de Montréal leur octroie une « période de grâce » de dix ans de plus que celle des pays développés pour mettre en place les mesures de réduction et d’élimination demandées par le Protocole. En outre, lors de la réunion de 1990 à Londres, les Parties ont créé un mécanisme financier dont le but est de fournir une aide financière et technique aux programmes de protection de l’ozone dans les pays en développement. Pour avoir droit au soutien du mécanisme financier, les Parties doivent être des pays en développement et doivent consommer moins de 0,3kg de substances contrôlées par personne et par an. Plus de 100 pays entrent dans ces critères ; ils sont appelés pays de « l’article 5 » car leur statut est défini dans l’article 5 du Protocole de Montréal. Comment les substances qui appauvrissent la couche d’ozone sont-elles éliminées ? De nombreuses solutions de rechange existent pour les anciennes utilisations des SAO, mêlant à la fois des substituts chimiques et des technologies alternatives. En ce qui concerne les utilisations existantes des SAO, la réduction à court terme des émissions passe tout d’abord par la conservation, la récupération, le recyclage et la prévention des fuites. Dans la réfrigération et la climatisation, la principale alternative aux SAO est l’utilisation de frigorigènes sans CFC tels certains hydrocarbures ou ■ 24 ■ La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte Production, ventes et rejets atmosphériques de fluorocarbones en 1993, AFEAS La production mondiale de CFC-11 et -12 baisse rapidement Signature du Protocole de Montréal milliers de tonnes 800 Première publication de la théorie de l’appauvrissement de la couche d’ozone 600 CFC-12 400 200 CFC-11 CFC-11 1950 1960 1970 1980 1990 l’ammoniac. Les HCFC sont utilisés dans certains cas, mais uniquement comme solution intermédiaire, ou « substances de transition », car ils seront eux aussi éliminés à terme en raison de leur potentiel d’appauvrissement de la couche d’ozone. Certains hydrofluorocarbones (HFC) sont également utilisés car ils ne contiennent pas de chlore et n’attaquent pas l’ozone. Cependant, ce sont de puissants gaz à effet de serre. Pour les équipements de réfrigération et de refroidissement existants, un entretien adéquat peut considérablement réduire les fuites, ce qui réduit aussi les coûts. Certains équipements peuvent être convertis pour accepter des produits chimiques de remplacement. Les CFC des anciens réfrigérateurs et des anciennes climatisations sont de plus en plus souvent récupérés et recyclés avant que l’équipement soit détruit. Dans l’industrie de la fabrication des mousses plastiques, les CFC ont été utilisés comme agents gonflants à la fois pour les mousses rigides (isolantes) et les mousses souples (structurelles). Plusieurs agents gonflants de remplacement sont maintenant largement utilisés, notamment des HCFC, des hydrocarbures, du chlorure de méthylène, du dioxyde de carbone et de l’eau. Plusieurs SAO ont été utilisées comme agents nettoyants, dont le CFC-113, le tétrachlorure de carbone et le méthyle chloroforme. Ils sont remplacés par divers procédés. Des produits de remplacement tels que les alcools, les terpènes ou l’eau se sont montrés efficaces pour de nombreuses utilisations industrielles. Dans ■ 25 ■ La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte l’industrie de l’électronique, de nouvelles techniques ont rendu possible l’élimination du nettoyage pour certaines opérations. Les CFC-11 et -12 ont été largement utilisés comme gaz propulseurs dans les conteneurs aérosols. Dans de nombreux pays, cette utilisation a déjà quasiment cessé. Des propulseurs de remplacement tels que des hydrocarbures remplissent désormais presque toutes les fonctions anciennement occupées par les CFC. Par ailleurs, certaines pompes mécaniques récemment développées n’ont plus besoin de propulseur chimique. Les halons jadis utilisés pour combattre les incendies sont remplacés par des composés à base d’eau, de dioxyde de carbone ou de mousse. De nouveaux brouillards d’eau à haute pression sont en cours de développement pour lutter contre les feux de pétrole ou d’essence. Des gaz inertes, tels l’argon ou l’azote, peuvent être utilisés lorsque les autres solutions affichent de sérieux inconvénients. Les halons présents dans les anciens équipements de lutte contre les incendies sont de plus en plus souvent récupérés et emmagasinés dans des banques de halons pour conserver des stocks, empêcher des émissions dans l’atmosphère et être disponibles pour les « utilisations essentielles » définies dans le Protocole de Montréal. Quels bénéfices les compagnies retirent-elles de l’élimination des substances qui appauvrissent la couche d’ozone ? Il existe deux raisons principales pour se convertir le plus tôt possible aux technologies qui ne détruisent De nombreux produits portent aujourd’hui pas la couche d’ozone. l’étiquette « préserve la couche d’ozone » Premièrement, le bénéfice environnemental : la quantité totale de chlore et de brome PRESERVE LA déchargée dans l’atmosphère COUCHE D’OZONE déterminera la gravité et la durée de l’appauvrissement de la couche d’ozone. Plus tôt les émissions s’arrêteront et plus tôt la couche d’ozone se recomposera. C’est seulement à condition que toutes les compagnies et tous les pays coopèrent pour une élimination rapide des substances qui appauvrissent la couche d’ozone qu’un appauvrissement encore plus important pourra être évité. ■ 26 ■ La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte La deuxième raison est le bénéfice économique : en vertu des termes du Protocole de Montréal, la majeure partie de la production de CFC et de halons cessera dans un futur proche. Les restrictions commerciales vont limiter encore plus les stocks. Les derniers SAO sur le marché seront rares et chers, et les compagnies qui les abandonnent rapidement bénéficieront de coûts moins élevés. Les industries qui se tournent vers les technologies ne détruisant pas l’ozone pourront profiter de la demande des consommateurs pour des produits qui préservent la couche d’ozone. Enfin, les utilisateurs d’équipements qui contiennent des SAO, tels que les climatiseurs ou les unités de réfrigération, peuvent diminuer leurs frais en prévenant les fuites ; sans compter qu’un meilleur entretien réduit les risques de panne. Sujets de discussion - Quelle a été la réponse de votre pays face au Protocole de Montréal et à ses plans pour éliminer les SAO ? - Citez quelques arguments en faveur de la ratification du Protocole de Montréal et de ses amendements. - Discutez du rôle d’une coopération internationale pour l’élimination des CFC. Quel rôle votre pays a-t-il joué dans les discussions internationales ? - De nombreux pays éliminent les SAO plus vite que ce que demande le Protocole de Montréal. Faites une liste des bénéfices possibles d’une telle politique. - Quels sont les risques associés à l’utilisation de « substances de transition » telles que les HCFC ? ■ 27 ■ La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte 5 L’appauvrissement en ozone et les pays en développement Temps de défilement de la bande vidéo : 12:39–14:23 Quel rôle les pays en développement ont-ils joué dans l’appauvrissement de la couche d’ozone ? D’un point de vue historique, l’utilisation des SAO dans les pays en développement ainsi que la fabrication et l’importation d’équipements contenant des SAO ont été très limitées. En 1986, les pays en développement d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine n’ont représenté que pour 21 pour cent de la consommation mondiale de CFC et de halons. Les pays en développement sont responsables d’une proportion encore plus basse des La consommation mondiale de SAO chute, mais pas partout 500 Pays développés Données fournies par les Parties du Protocole de Montréal Pays en développement milliers de tonnes 400 10 300 8 6 200 4 100 2 ’86 ’93 ’86 ’93 CFC de l’annexe A Halons ’86 ’93 ’86 ’93 Tétrachlorure Méthyle de carbone chloroforme ’86 ’93 ’86 ’93 ’86 ’93 autres CFC HCFC Bromure de méthyle émissions : 90 pour cent des CFC sont actuellement libérés sous les latitudes qui correspondent à l’Amérique du Nord, à l’Europe et au Japon. Cependant, alors que les pays développés éliminent les SAO et que d’autres s’industrialisent, la part de la consommation des pays en développement augmente. La part des pays développés représentait 65 pour cent en 1986, mais seulement 47 pour cent en 1992. Au cours de la même période, la ■ 28 ■ La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte part de la consommation en Asie est passée de 19 à 30 pour cent. La part de la consommation en Europe de l’Est a augmenté de 14 à 21 pour cent. Les tendances de la distribution géographique des émissions de SAO impliquent que les politiques des pays en développement concernant les SAO vont jouer un rôle de plus en plus important pour l’environnement mondial. Plusieurs pays en développement concernés par l’article 5 s’industrialisent rapidement ; dans le même temps, la croissance économique dans ces pays crée une plus grande demande des consommateurs pour des produits qui contiennent ou utilisent des SAO. A titre d’exemple, citons les réfrigérateurs et les climatiseurs. Si l’on répond à la demande avec des technologies qui détruisent la couche d’ozone, les émissions de CFC et de halons vont subir une hausse considérable. Une augmentation de la population accompagnée d’une croissance économique dans des pays tels que le Brésil, la Chine ou l’Inde pourraient faire doubler la consommation de CFC dans les cinq prochaines années, ce qui nous amènerait rapidement aux niveaux atteints par les pays industrialisés il y a de cela quelques années. Si aucune mesure restrictive n’est adoptée, la demande en SAO des pays en développement atteindra environ 1 million de tonnes en 2010. Comment la communauté internationale aide-t-elle les pays en développement à éliminer les SAO ? Les Parties du Protocole de Montréal sont d’accord sur le fait que les pays en développement ont besoin d’une aide financière et technique pour éliminer les SAO. Pour répondre à ce besoin, les Parties ont créé le Liens clés entre les institutions dans le cadre du Protocole de Montréal Agences d’execution PNUD, PNUE, ONUDI, Banque Mondiale Réunion des Parties du Protocole de Montréal groupe de travail à composition non limitée Comité d’évaluation technologique et économique du PNUE (TEAP) Comité Exécutif du Fonds Multilatéral Secrétariat Ozone du PNUE (Nairobi) Comité des choix techniques du PNUE Secrétariat du Fonds Trésorier du PNUE Parties visées à l’Article 5 Entreprises, organisations et ONG parmi les pays de l’art. 5 Parties n’appartenant pas à l’art. 5 ONG dans les pays n’appartenant pas à l’art. 5 ■ 29 ■ La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte Fonds Multilatéral, élément du mécanisme financier qui aide les pays concernés par l’article 5 dans leurs efforts de réduction et d’élimination des SAO. Les contributions faites au Fonds proviennent essentiellement des pays industrialisés. Le Fonds fournit aux pays concernés par l’article 5 une aide financière pour développer et mettre en place des projets et des programmes destinés à éliminer les SAO. Le Fonds peut également fournir des compétences et des aides techniques, des informations sur les nouvelles technologies ainsi que des programmes de formation et de démonstration. Son budget pour Distribution des fonds attribués sous le Fonds Multilatéral et ODP à éliminer par région (en décembre 1995) Fonds attribués 1000 dollars US Afrique 54 379 (12,9%) Europe 14 979 Asie et Pacifique 224 875 (53,6%) ODP tonnes Amérique latine et Caraïbes 8838 (13,8%) Afrique 5641 (8,8%) Europe 2915 (4,61%) Asie et Pacifique 46 519 (72,8%) 1991–93 était de 240 millions de dollars US, et il a atteint 510 millions de dollars US pour 1994–96. En novembre 1995, le Fonds a approuvé les « programmes de pays » de plus de 64 pays concernés par l’article 5 qui, à eux tous, élimineront un total de 142 000 tonnes de SAO lorsqu’ils seront mis en place. Le Fonds Multilatéral est dirigé par un Comité Exécutif de 14 représentants de Parties du Protocole de Montréal, composé à parts égales de pays développés et en développement. Le Comité approuve les projets de financement et développe les lignes directrices pour l’administration du Fonds. Quatre organisations ont été désignées Agences d’Exécution du Fonds Multilatéral : * Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) aide les Parties dans leur planification et préparation de projets d’investissement, dans leurs programmes de pays et dans le renforcement de leurs institutions ; il propose aussi des cours et des démonstrations de projets. ■ 30 ■ La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte Secrétariat du Fonds Multilatéral Amérique latine et Caraïbes 98 245 (23,4%) Total 27 784 (6,6%) * Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), par l’intermédiaire du Programme ActionOzone du PNUE IE, rassemble les données, fournit un centre d’information, soutient les pays qui ont une faible consommation à préparer des programmes de pays et des projets pour renforcer leurs institutions, et offre une formation et un réseau d’entraide. * L’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI) dirige des projets d’investissement et des programmes de pays de petite ou de moyenne échelle, et offre une aide technique et une formation individuelle pour les industries. * La Banque Mondiale développe et met en place des projets d’investissement et aide à la préparation de programmes de pays. Sujets de discussion - Identifiez les plus importantes utilisations de SAO dans votre pays, particulièrement celles qui sont susceptibles d’augmenter à l’avenir. - Quelles sont les options immédiates pour diminuer la consommation de SAO dans les différents secteurs industriels de votre pays ? Quels sont les bénéfices et les coûts probables de ces options ? - Quelles sont les options à long terme dans les différents secteurs industriels de votre pays ? Quels sont les bénéfices et les coûts probables de chacune de ces options ? - Quels sont les risques et qu’est-ce que cela coûte de ne pas entreprendre une action immédiate dans chaque secteur ? - Quels facteurs (économiques, sociaux, éducatifs) détermineront le succès des politiques d’élimination des SAO ? - Quels sont les besoins en information des secteurs spécifiques ? Comment peut-on y répondre ? - Quelles activités, au niveau d’un pays ou d’une compagnie, pourraient prétendre à une aide financière du Fonds Multilatéral ? - Quelles expériences d’élimination des SAO à un niveau local pourraient profiter à d’autres ? ■ 31 ■ La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte Index des questions 1. La couche d’ozone et son rôle protecteur Qu’est-ce que l’ozone ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .6 Pourquoi la couche d’ozone est-elle importante pour la vie sur Terre ? . . .7 Quelle est la différence entre la couche d’ozone et l’ozone au niveau du sol ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .7 2. Les produits chimiques d’origine humaine et la menace pour la couche d’ozone Pourquoi la couche d’ozone est-elle menacée ? . . . . . . . . . . . . . . . . . .9 Quels produits chimiques détruisent la couche d’ozone ? . . . . . . . . . . .10 Sur quelles données s’appuie-t-on pour démontrer que les produits chimiques d’origine humaine sont responsables de l’appauvrissement de la couche d’ozone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .11 A quelle vitesse la couche d’ozone s’appauvrit-elle ? . . . . . . . . . . . . . .13 Où et quand l’appauvrissement en ozone est-il le plus important ? . . . . .13 Qu’est-ce que le « trou dans la couche d’ozone » de l’Antarctique ? . . .14 Comment l’appauvrissement de la couche d’ozone et le changement climatique sont-ils liés ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .15 Comment les niveaux de rayonnements UV changent-ils à la surface de la Terre ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .17 ■ 32 ■ La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte 3. Les effets de l’augmentation des rayonnements ultraviolets Comment les rayons UV affectent-ils la peau humaine ? . . . . . . . . . . . .19 Comment les rayons UV affectent-ils l’œil humaine ? . . . . . . . . . . . . . .19 Comment les rayons UV affectent-ils les défenses du corps humain contre les maladies ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .19 Quels sont les effets des rayonnements UV sur les plantes ? . . . . . . . . .20 Quels sont les effets sur la vie marine et aquatique ? . . . . . . . . . . . . . .21 Quels sont les effets sur les matériaux d’origine humaine ? . . . . . . . . . .21 4. La réponse internationale Qu’est-ce que la communauté internationale a fait pour combattre l’appauvrissement de la couche d’ozone ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .22 Comment les substances qui appauvrissent la couche d’ozone sont-elles éliminées ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .24 Quels bénéfices les compagnies retirent-elles de l’élimination des substances qui appauvrissent la couche d’ozone ? . . . . . . . . . . . .26 5. L’appauvrissement en ozone et les pays en développement Quel rôle les pays en développement ont-ils joué dans l’appauvrissement de la couche d’ozone ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .28 Comment la communauté internationale aide-t-elle les pays en développement à éliminer les SAO ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .29 ■ 33 ■ La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte ABCGHIJKL MNOPQR STUVWXYZ Glossaire L a protection de la couche d’ozone entraîne de nombreuses questions sur les plans scientifiques, technologiques et légaux. Cette brochure en présente quelques-uns. Certains termes clés sont expliqués plus en détails ci-dessous. Ce glossaire vous sera utile en tant que point de référence. Il pourra aussi vous aider si, lors d’un exposé ou d’une discussion sur les points soulevés dans Sauver la couche d’ozone : chaque action compte, vous avez besoin d’une définition plus explicite des concepts mentionnés dans le livret. Aérosol Suspension de très petites particules solides ou liquides dans un gaz. Le mot aérosol est également couramment utilisé pour désigner les atomiseurs et les vaporisateurs qui pulvérisent ces particules. Ces conteneurs sont remplis d’un produit et d’un propulseur et sont pressurisés afin que le produit soit dispensé en nuage. Agence d’Exécution Dans le cadre du Protocole de Montréal ; quatre organisations internationales sont désignées pour mettre en œuvre le Fonds Multilatéral. Ces organisations sont : le PNUD, le PNUE, l’ONUDI et la Banque Mondiale. Agent gonflant Gaz ou liquide volatil utilisé pour « gonfler » les mousses plastiques en formant des bulles ou des cellules. Appauvrissement de la couche d’ozone Processus par lequel l’ozone stratosphérique est détruit par des produits chimiques d’origine humaine, ce qui conduit à une réduction de sa concentration. Banque mondiale Anciennement connue sous le nom de Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement ; l’une des Agences d’Exécution du Fonds Multilatéral. Bromure de méthyle Produit chimique composé de carbone, d’hydrogène et de brome, principalement utilisé comme pesticide et fumigateur dans l’agriculture et ayant un ODP important. Cancer de la peau Mutation de la peau pouvant être maligne ou bénigne, et qui, pour les cancers mélanomiques, met en cause la production de pigments synthétisant les cellules appelées mélanocytes. ■ 34 ■ La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte Cataracte Dommage de l’œil dans lequel le cristallin est partiellement ou totalement opaque, ce qui atténue la vision et provoque parfois la cécité. Une exposition aux rayonnements ultraviolets peut provoquer une cataracte. CFC Chlorofluorocarbones ; famille de produits chimiques qui contiennent du chlore, du fluor et du carbone. Ils sont principalement utilisés comme frigorigènes, propulseurs d’aérosols, et solvants pour le nettoyage et lors de la fabrication de mousses. Ils sont l’une des principales causes de l’appauvrissement de la couche d’ozone. Convention de Vienne Accord international de 1985 qui fixe le cadre d’une action mondiale pour la protection de la couche d’ozone , la loi du cadre international qui soutient le Protocole de Montréal. Conversion Amélioration ou ajustement d’un équipement pour qu’il puisse être utilisé sous des conditions modifiées ; par exemple la conversion d’équipements de réfrigération pour qu’ils puissent utiliser des frigorigènes qui n’appauvrissent pas la couche d’ozone à la place des CFC. Couche d’ozone Fine couche de molécules d’ozone que l’on trouve dans la stratosphère. La couche d’ozone filtre la plupart des rayonnements ultraviolets du soleil, les empêchant d’atteindre la Terre. Elimination Fin de la production et de la consommation d’un produit chimique contrôlé dans le cadre du Protocole de Montréal. Erythème Rougeur de la peau, telle qu’un coup de soleil, provoquée par une exposition aux rayonnement ultraviolets. Fonds Multilatéral Partie du mécanisme financier dans le cadre du Protocole de Montréal ; il apporte son aide aux politiques d’élimination des SAO, aux projets de programmes et d’investissements dans les pays de l’article 5. Frigorigène Agent de transfert de chaleur, généralement un liquide, utilisé dans des équipements tels que les réfrigérateurs, les congélateurs et les climatiseurs. Gaz à effet de serre Gaz qui enferme la chaleur dans l’atmosphère terrestre, contribuant à l’effet de serre. Halogénure Produit chimique contenant un ou plusieurs éléments du groupe des halogènes, notamment le fluor, le chlore et le brome. Halon Produit chimique contenant du brome, lié aux CFC, utilisé pour combattre les incendies. Fort ODP. ■ 35 ■ La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte ABCGHIJKL MNOPQR STUVWXYZ HBFC Hydrobromofluorocarbones ; famille de produits chimiques hydrogénés apparentés aux halons, mais avec un ODP plus bas. HCFC Hydrochlorofluorocarbones ; famille de produits chimiques apparentés aux CFC, qui contiennent de l’hydrogène ainsi que du chlore, du fluor et du carbone. L’hydrogène réduit leur durée de vie dans l’atmosphère, ce qui rend à long terme les HCFC moins destructeurs que les CFC. HFC Hydrofluorocarbones ; famille de produits chimiques apparentés aux CFC, qui contiennent de l’hydrogène, du fluor et du carbone, mais pas de chlore, et qui n’appauvrissent donc pas la couche d’ozone. Méthyle chloroforme Egalement connu sous le nom de 1,1,1trichloroéthane ; produit chimique composé de carbone, d’hydrogène et de chlore, qui est utilisé comme solvant et agent gonflant ; son ODP est d’environ un dixième de celui du CFC-11. ODP Potentiel d’appauvrissement de la couche d’ozone ; une mesure de la capacité d’une substance à détruire l’ozone atmosphérique, basée sur sa durée de vie dans l’atmosphère, sa stabilité, sa réactivité et sa composition en éléments qui peuvent attaquer l’ozone (tels que le chlore et le brome). Tous les ODP sont basés sur une mesure de référence égale à 1 pour le CFC-11. ONUDI Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel ; l’une des Agences d’Exécution du Fonds Multilatéral. Ozone Gaz dont les molécules contiennent trois atomes d’oxygène, et dont la présence dans la stratosphère constitue la couche d’ozone. A de très fortes concentrations, l’ozone est toxique pour l’homme, les animaux et les plantes ; c’est donc un polluant lorsqu’il se trouve dans la troposphère, dans le smog. Partie Pays qui a signé et/ou ratifié un instrument légal international, indiquant qu’il est d’accord pour être contraint par les règles qui y figurent. Les Parties du Protocole de Montréal sont des pays qui ont signé et ratifié le Protocole. Pays de l’article 5 Pays en développement, Partie du Protocole de Montréal, et dont la consommation annuelle de substances contrôlées est inférieure à 0,3kg par personne. On considère que ces pays fonctionnent dans le cadre de l’article 5 du Protocole de Montréal, d’où leur nom de « pays de l’article 5 ». Plancton Terme collectif comprenant une grande variété d’organismes végétaux et animaux, souvent microscopiques, qui flottent ou dérivent dans ■ 36 ■ La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte la mer ou l’eau douce ; le plancton représente le niveau de base de nombreuses chaînes alimentaires. PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement ; l’une des Agences d’Exécution du Fonds Multilatéral. PNUE Programme des Nations Unies pour l’Environnement. Par l’intermédiaire du Programme ActionOzone du PNUE IE, le PNUE est l’une des Agences d’Exécution du Fonds Multilatéral. Programme ActionOzone Le Programme ActionOzone du PNUE IE fournit une aide aux pays en développement signataires du Protocole de Montréal sous forme d’échange d’informations, de formation, de mise en place de réseaux, de programmes de pays et de projets de renforcement des institutions. Programme de pays Stratégie nationale préparée par un pays de l’article 5 pour appliquer le Protocole de Montréal et éliminer l’utilisation des SAO, en identifiant entre autres les projets d’investissement pouvant être financés par le Fonds Multilatéral. Propulseur Liquide ou gaz utilisé à l’intérieur d’un aérosol pour propulser le produit en un nuage léger lorsque la valve est ouverte. Protocole de Montréal Le Protocole de Montréal à la Convention de Vienne a été signé en 1987. Ses Parties s’engagent à prendre des mesures concrètes pour protéger la couche d’ozone en gelant, réduisant et mettant fin à la production et à la consommation des substances contrôlées. Rayonnements ultraviolets Rayonnements du soleil possédant des longueurs d’onde allant de la lumière visible aux rayons X. L’UV-B (280–320), l’une des trois bandes de rayonnement UV, est nocif pour la vie sur Terre, et la plupart est absorbée par la couche d’ozone. Réchauffement global Théorie selon laquelle les gaz à effet de serre émis par les activités humaines sont nocifs pour l’atmosphère de la Terre et provoqueraient un changement climatique. SAO Substance qui appauvrit la couche d’ozone ; tout produit chimique qui peut appauvrir la couche d’ozone. La plupart des SAO sont des substances contrôlées dans le cadre du Protocole de Montréal. Secrétariat Ozone Secrétariat du Protocole de Montréal, assuré par le PNUE et basé à Nairobi, Kenya. ■ 37 ■ La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte ABCGHIJKL MNOPQR STUVWXYZ Smog Emprisonnement de polluants dans une nappe d’air immobile ou de brouillard. Le smog photochimique se produit lorsque la lumière du soleil provoque des réactions chimiques dans le smog, un de ses effets étant la production d’ozone. Stratosphère Région de la haute atmosphère entre la troposphère et la mésosphère, située entre 15–55km de la surface de la Terre. Substances contrôlées Dans le cadre du Protocole de Montréal, tout produit chimique est soumis à des mesures de contrôle, telles que l’exigence d’une élimination progressive. Substances de transition Dans le cadre du Protocole de Montréal, produit chimique dont l’utilisation est autorisée pour remplacer une substance qui appauvrit la couche d’ozone, mais uniquement de manière temporaire en raison de l’ODP de cette substance ou de sa toxicité. Système immunitaire Chez l’homme et l’animal, les cellules et les tissus impliqués dans la reconnaissance et l’attaque des substances étrangères au corps. Troposphère La plus basse couche de l’atmosphère terrestre, située entre le sol et environ 15km d’altitude, dans laquelle se produisent les phénomènes météorologiques. Vortex polaire Zone semi-isolée d’une formation cyclonique formée chaque hiver dans la stratosphère polaire. Le vortex polaire de l’hémisphère Sud est plus fort que celui de l’hémisphère Nord. Le vortex accentue l’appauvrissement de la couche d’ozone en emprisonnant de l’air très froid contenant des aérosols et dans lequel des réactions qui appauvrissent la couche d’ozone peuvent avoir lieu. ■ 38 ■ La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte PNUE Autres informations disponibles auprès du PNUE L e PNUE est en mesure de vous fournir un large éventail d’informations sur la science de l’appauvrissement de la couche d’ozone ainsi que sur les aspects techniques et politiques du processus d’élimination des SAO. Parmi les sources d’information produites par le Programme ActionOzone du PNUE IE, par l’intermédiaire de son Centre d’information, vous trouverez : * Du matériel pour une campagne d’information et des outils pour une sensibilisation du public — le Programme ActionOzone produit un large éventail d’informations conçues pour soutenir les efforts nationaux afin d’augmenter la prise de conscience sur l’appauvrissement en ozone. Celles-ci comprennent un manuel destiné au personnel chargé de sensibiliser à la problématique liée à l’ozone ; des jeux de diapositives et de transparents à utiliser lors de présentations orales ; et un jeu de trois affiches qui offrent une esquisse visuelle pour une campagne d’information du public. * Le bulletin ActionOzone et ses suppléments spéciaux — un bulletin trimestriel disponible en anglais, arabe, chinois, espagnol et français. * Un service de questions-réponses — un service qui effectue des recherches et répond aux questions techniques et politiques des pays en développement (disponible par fax, téléphone, E-mail et courrier). * Des brochures spécifiques par secteur, des sources technologiques, des études de cas et des synthèses documentaires ; des publications techniques fournissant des informations sur l’identification et le choix des technologies alternatives pour protéger la couche d’ozone. * Le Centre d’Information ActionOzone (CIAO) — un outil de référence sur disquette, remis à jour deux fois par an, qui contient de nombreuses bases de données sur les problèmes techniques et politiques liés à l’élimination des SAO. * Le Centre d’Information de la direction de la banque internationale du recyclage des halons — qui fournit des information sur le stockage des halons, les disponibilités en halons recyclés et les alternatives sans halon. ■ 39 ■ La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte * PNUE La liste des publications et des vidéocassettes — une liste de toutes les publications produites ou distribuées par le Programme ActionOzone est disponible. Elle est divisée selon les différents besoins des pays en développement pouvant prétendre à une aide pour éliminer les SAO dans le cadre du Protocole de Montréal. Vous trouverez également une liste exhaustive de vidéocassettes sur l’appauvrissement de la couche d’ozone et l’élimination des SAO. Les autres principales ressources produites par le PNUE sont des publications internationales traitant des aspects scientifiques et techniques de l’appauvrissement de la couche d’ozone et du processus d’élimination des SAO, préparées conjointement avec diverses organisations internationales. Ces rapports sont produits chaque année par des groupes d’experts internationaux qui opèrent dans le cadre du Protocole de Montréal. Ils offrent le traitement le plus complet et le plus à jour de la science de l’appauvrissement de la couche d’ozone, de ses effets et des options techniques pour l’élimination des SAO. Parmi les titres récents, vous trouverez : * Scientific Assessment of Ozone Depletion: 1994. * Environmental Effects of Ozone Depletion: 1994 Assessment. * 1994 Report of the UNEP Economic Options Committee: 1995 Assessment. * Report of the UNEP Technology and Economics Assessment Panel: 1995 Assessment. * 1994 Report of the Technology and Economic Assessment Panel, Recommendations on Nominations for Essential Use Production/Consumption Exemptions for Ozone-Depleting Substances. Outre les rapports couvrant les problèmes techniques et scientifiques d’ordre général, une série de rapports se concentre sur les secteurs spécifiques qui utilisent les SAO : * Report of the UNEP Technical Options Committee for Aerosols, Sterilants, Miscellaneous Uses and Carbon Tetrachloride: 1994. * 1994 Report of the Flexible and Rigid Foams Technical Options Committee: 1995 Assessment. ■ 40 ■ La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte * Report of the Halon Fire Extinguishing Agents Technical Options Committee: 1994. * 1994 Report of the Refrigeration, Air Conditioning and Heat Pumps Technical Options Committee: 1995 Assessment. * 1994 Report of the Methyl Bromide Technical Options Committee: 1995 Assessment. * 1994 Report of the Solvents, Coatings and Adhesives Technical Options Committee: 1995 Assessment. * Handbook on Essential Use Nominations: Prepared by the Technology and Economic Assessment Panel: 1994. Tous les rapports du Comité d’options techniques et du Comité d’évaluation du PNUE sont disponibles auprès du Programme ActionOzone du PNUE IE et du Secrétariat Ozone du PNUE. ■ 41 ■ La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte Contacts PNUE SECRÉTARIAT OZONE M. K. Madhava Sarma, Secrétaire général, Secrétariat Ozone Programme des Nations Unies pour l’Environnement, PO Box 30552, Nairobi, Kenya Tél: +254 (2) 623 885 Fax: +254 (2) 521 930 E-mail: [email protected] SECRÉTARIAT DU FONDS MULTILATÉRAL Dr Omar El-Arini, Directeur général, Secrétariat du Fonds Multilatéral, Montreal Trust Building, 27th Floor, 1800 McGill College Avenue, Montréal, Québec, Canada H3A 3J6 Tél: +1 (514) 282 1122 Fax: +1 (514) 282 0068 E-mail: [email protected] AGENCES D’EXÉCUTION : PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR LE DÉVELOPPEMENT M. Frank Pinto, Conseiller technique général, Unité du Protocole de Montréal, PNUD, One United Nations Plaza, New York NY 10017, Etats-Unis Tél: +1 (212) 906 5042 Fax: +1 (212) 906 6947 E-mail: [email protected] PNUE ONUDI PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR L’ENVIRONNEMENT Mme Jacqueline Aloisi de Larderel, Directrice, PNUE IE; M. Rajendra M. Shende, Coordinateur du Programme ActionOzone PNUE Industrie et Environnement, 39–43 Quai André Citroën, 75739 Paris Cedex 15 France Tél: +33 (1) 44 37 14 50 Fax: +33 (1) 44 37 14 74 E-mail: [email protected] ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR LE DÉVELOPPEMENT INDUSTRIEL Mme Tcheknavorian-Asenbauer, Directeur général, Secteurs de l’industrie et Division de l’environnement ; M. Si Ahmed, Coordinateur du Protocole de Montréal, Division technologique des opérations industrielles, ONUDI, Centre International de Vienne, PO Box 300, A-1400 Vienne, Autriche Tél: +43(1) 21131 3741 Fax: +43(1) 230 9766 E-mail: [email protected] BANQUE MONDIALE M. Ken Newcombe, Secrétaire général ; M. Bill Rahill, Spécialiste de l’environnement, Division de l’environnement mondial Département de l’environnement, Banque mondiale, 1818 H Street NW, Washington DC 20433, Etats-Unis Tél: +1 (202) 473 6010 Fax: +1 (202) 522 3258 E-mail: [email protected] ■ 42 ■ La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte Script de la vidéocassette V ous trouverez ci-dessous le script de La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte, avec commentaires et interviews. Les temps d’entrée sont indiqués en minutes et en secondes. Ce script peut servir de base à un exposé ou être copié et distribué à un groupe après le visionnage de la vidéocassette. [00:12] L’appauvrissement de la couche d’ozone, l’un des plus graves problèmes environnementaux de notre époque ; un sujet entre mythe et confusion. Mais une chose est sûre : si nous n’arrêtons pas de détruire la couche d’ozone, nous en ressentirons tous le contrecoup. Pourtant, aujourd’hui encore, certains pays intensifient leur utilisation de produits chimiques qui détruisent la couche d’ozone. Pourquoi est-ce si important ? Et que devons-nous y faire ? Tel est le sujet de ce film. [00:52] Le soleil est à la base de toute vie sur Terre. Il nous donne vie, chaleur et énergie. Mais le soleil émet aussi des rayons ultraviolets, qui ont un grand pouvoir destructeur. [01:06] Seul une mince pellicule gazeuse nous protège de ces rayons —c’est notre atmosphère. L’ozone n’en constitue qu’une infime partie, finement éparpillée dans la stratosphère, entre 15 et 50 kilomètres au-dessus de nos têtes. Ce gaz forme un bouclier fragile mais efficace contre les rayonnements ultraviolets. [01:27] L’ozone est une forme particulière d’oxygène soumise à des changements constants. Il se décompose et se régénère naturellement. Mais aujourd’hui, les produits chimiques d’origine humaine détruisent l’ozone à une vitesse plus élevée que celle à laquelle il peut être remplacé. Le bouclier se fait de plus en plus fin, ce qui permet aux rayons ultraviolets d’atteindre la Terre en plus grande quantité. [01:52] Les personnes soumises à une forte exposition au soleil risquent d’être atteintes d’un cancer de la peau, mais ce n’est que l’une des nombreuses conséquences d’un ■ 43 ■ La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte bouclier d’ozone affaibli. A la longue, trop de lumière peut endommager des yeux sains et si l’appauvrissement en ozone continue, beaucoup plus de gens souffriront d’une maladie des yeux appelée cataracte. Et bon nombre d’entre eux deviendront aveugles. [02:19] Les animaux pourraient aussi être touchés. Et il n’existe aucun moyen de protéger le bétail élevé en plein air. [02:30] Même les défenses naturelles de notre corps contre la maladie pourraient être touchées. Imaginez que votre enfant soit vacciné contre une maladie telle que la tuberculose. Avec une couche d’ozone plus mince, le soleil pourrait rendre la vaccination moins efficace. Le soleil pourrait également diminuer la capacité du corps à combattre un parasite tel que la malaria. [02:55] Aucune peau n’est assez résistante pour protéger notre système immunitaire contre les effets néfastes du soleil. Si la destruction de la couche d’ozone se poursuit, les habitants du monde entier seront menacés. [03:11] Et même ce qui n’a pas de conséquence directe sur nous pourrait nous atteindre d’une autre manière, en minant la valeur fondamentale de la famille et de la nation : la nourriture. [03:23] Plusieurs expériences simulant un appauvrissement de l’ozone ont montré qu’un rayonnement ultraviolet accru pouvait retarder la croissance d’importantes cultures alimentaires telles que le soja. D’autres plantes ont également subi des tests et bon nombre d’entre elles se sont révélées sensibles aux UV. [03:46] Les arbres aussi sont vulnérables. Les tests effectués sur des pins ont montré qu’ils poussaient deux fois moins vite lorsqu’ils étaient exposés aux ultraviolets. Une croissance plus lente des arbres pourrait avoir des conséquences sur les forêts. Les effets des UV sur les plantes pourraient également bouleverser les écosystèmes naturels. [04:05] Les premiers signes sont déjà perceptibles. En Antarctique, le plancton est chaque année mis à mal lorsque les niveaux d’ozone sont bas. Le plancton constitue la nourriture de base dans les océans. S’il y en a moins, cela entraînera des privations pour toute la vie marine et, au bout du compte, il y aura moins de poissons. [04:35] En fait, les poissons sont sous le coup d’une double menace. Non seulement leur source de nourriture la plus importante est en danger, mais leurs larves, comme celles des crustacés, sont très sensibles aux rayonnements ultraviolets dans les eaux peu profondes des zones côtières, ce qui les rend extrêmement vulnérables. [04:52] L’avenir peut paraître bien sombre, mais on peut éviter le désastre. Nous avons encore le pouvoir de stopper la destruction de la couche d’ozone si nous agissons rapidement. Mais il est tout d’abord vital de comprendre ce qui se passe dans le ciel. ■ 44 ■ La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte [05:10] Depuis les années 1970, les scientifiques nous lancent des avertissements : les produits chimiques d’origine humaine appelés chlorofluorocarbones, ou CFC, se répandent dans l’atmosphère et rongent la couche d’ozone. Malgré ces avertissements, les problèmes ont été en grande partie ignorés. Puis ce fut le choc. [05:25] Au milieu des années 1980, la vitesse à laquelle la couche d’ozone était détruite s’était considérablement accélérée et plus de 50 pour cent de la couche d’ozone avait disparu au-dessus du pôle Sud. Cet amincissement de la couche d’ozone, communément appelé « trou », réapparaît à chaque printemps austral. Il atteint maintenant l’Amérique du Sud. [05:54] Dans un premier temps, la cause de ce trou fit l’objet d’une vive controverse, mais des recherches scientifiques ont prouvé que les produits chimiques d’origine humaine contenant du chlore et du brome, et tout particulièrement les CFC et les halons, étaient responsables de ce phénomène. [06:13] On trouve des halons dans les systèmes d’extinction des incendies ; ils sont si nocifs que les pays développés en ont arrêté la production en janvier 1994. Les CFC, quant à eux, sont présents partout : dans les réfrigérateurs et les congélateurs, les atomiseurs, les climatiseurs, les nettoyants pour l’électronique et les mousses. [06:39] Les CFC ont été largement utilisés car ce sont des produits chimiques stables. Cependant, lorsqu’ils sont libérés dans l’atmosphère, leur stabilité même fait qu’ils y restent pendant des décennies. Finalement, ils atteignent la stratosphère. Une fois qu’ils y sont, les rayonnements ultraviolets séparent les atomes de chlore des molécules de CFC ; le chlore réagit avec l’ozone, le décomposant pour former de l’oxygène et du monoxyde de chlore. Le monoxyde de chlore réagit encore avec un atome libre d’oxygène pour reformer du chlore et le cycle recommence. Et recommence. Et recommence. Chaque atome de chlore peut ainsi détruire des milliers de molécules d’ozone. [07:22] La destruction de la couche d’ozone est plus importante au-dessus de l’Antarctique car les hivers y sont extrêmement froids, ce qui forme des nuages de glace dans la stratosphère. Les molécules de chlore s’accumulent sur les cristaux de glace et lorsque le soleil revient au printemps, la destruction de la couche d’ozone commence. [07:40] Des mesures effectuées dans l’hémisphère Nord montrent que le même phénomène s’y produit, mais grâce à un climat plus clément, la situation n’est pas si dramatique qu’au-dessus de l’Antarctique. [07:51] Loin des pôles, l’appauvrissement de la couche d’ozone n’est pas aussi important — du moins pas encore. Mais il y a suffisamment de CFC dans l’atmosphère pour que l’on s’en inquiète. [08:00] Monsieur K. M. Sarma, Coordinateur du Secrétariat Ozone : « La communauté internationale s’est inquiétée de ce problème dès 1972. De nombreuses discussions ont eu ■ 45 ■ La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte lieu depuis lors et en 1985, elle a montré sa détermination à protéger la couche d’ozone par l’intermédiaire de la Convention de Vienne. Le premier pas concret pour réduire la consommation de produits chimiques qui appauvrissent la couche d’ozone a été fait à Montréal en 1987. » [08:27] Au fur et à mesure que les arguments contre les CFC s’accumulaient, la communauté internationale consentait de plus en plus d’efforts pour s’en débarrasser. [08:33] Elizabeth Dowdeswell, directrice du PNUE : « Le Protocole de Montréal est un instrument mondial des plus remarquables. Il s’agit d’un accord légal qui a été signé par les pays développés et les pays en développement. Cet accord a été signé à la fois par les écologistes, les industriels et les gouvernements. Il nous engage tous à prendre des mesures pour préserver la couche d’ozone. Aujourd’hui, plus de 150 pays ont signé cet accord et prennent des mesures pour s’assurer que tous les composés qui appauvrissent la couche d’ozone sont couverts par l’accord et que l’élimination de ces substances est accélérée. » [09:16] L’engagement mondial envers les accords internationaux actuels diminue rapidement les émissions annuelles de substances qui appauvrissent la couche d’ozone. Mais tout danger n’est pas écarté. Dans les pays en développement qui ont une demande croissante pour les produits de consommation, de nombreuses compagnies utilisent encore des substances qui appauvrissent la couche d’ozone. [09:43] En Chine, par exemple, une économie en plein essor et une importante population ont conduit à un développement rapide du marché des réfrigérateurs domestiques. Les estimations montrent que la demande en réfrigérateurs va augmenter de 10 pour cent en 1995. Les effets négatifs sur l’environnement sont connus, et la Chine se tourne maintenant vers une technologie qui protège la couche d’ozone. [10:12] K. M. Sarma : « C’est une bonne chose que les pays industrialisés arrêtent de consommer des CFC, mais ce n’est pas suffisant. Il y a de nombreux pays dans le monde, tels que l’Inde, la Chine ou le Brésil, qui ont des populations gigantesques — et une démographie galopante — ainsi que des taux de croissance économique de 10 pour cent par an. S’ils continuent d’utiliser des CFC, elle [leur consommation de CFC] va doubler tous les cinq ans, et ils auront bientôt atteint le niveau que les pays industrialisés avaient atteint il y a quelques années de cela. » [10:43] Si l’on veut sauver la couche d’ozone, chaque pays, chaque compagnie, chaque consommateur doit prendre ses responsabilités et arrêter d’utiliser des CFC. D’autant que l’élimination des CFC se solde par un bénéfice pour les industries. Les CFC sont déjà devenus si rares et chers que les compagnies ont tout intérêt, d’un point de vue économique, à adopter les technologies qui protègent la couche d’ozone. Les restrictions commerciales du Protocole de Montréal limiteront en outre les réserves de CFC. Enfin, la pression accrue des consommateurs ajoute à la nécessité d’un changement de cap. ■ 46 ■ La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte [11:18] Les produits de remplacement existent déjà. Dans l’industrie du froid, de nouveaux systèmes de refroidissement ont été développés et des réfrigérateurs sans CFC sont déjà en vente. [11:34] L’industrie de l’isolation utilise des agents gonflants inoffensifs pour fabriquer des mousses sans CFC, et les mousses sont parfois remplacées par des matériaux tels que la laine de verre. Dans l’industrie de l’électronique, des technologies à base d’eau remplacent les nettoyant nocifs, et des solutions alternatives sont utilisées à la place des halons pour combattre les incendies. Toutefois, il vaudrait encore mieux adopter des mesures de prévention des incendies adéquates. [11:58] Un bon entretien aide à prévenir les émissions non souhaitées. Les pertes doivent être évités lorsque l’on vérifie les systèmes. Il faut parer aux fuites des systèmes de climatisation des bâtiments et des voitures, et les appareils anciens doivent être récupérés et non jetés. [12:12] K. M. Sarma : « Nous pouvons tous apporter notre contribution ; par exemple, nous pouvons prévenir l’émission des CFC des équipements existants dans l’atmosphère en récupérant et recyclant ces mêmes CFC, pour les réutiliser dans d’autres équipements. Nous pouvons prolonger la durée de vie des équipements existants et en faire bénéficier l’environnement, tout en faisant des économies. » [12:39] Selon le Protocole de Montréal, les pays développés doivent arrêter leur production de CFC en janvier 1996. Les pays en développement ont reçu une période de grâce de 10 ans afin de leur laisser le temps de changer de technologie et d’arrêter d’utiliser ces substances. Le Protocole a également mis en place le Fonds Multilatéral, qui fournit une aide financière et technique aux pays en développement. [13:05] Docteur Omar El-Arini, directeur général du Fonds Multilatéral : « Le Fonds Multilatéral a été mis en place pour aider les pays en développement à éliminer les substances qui appauvrissent la couche d’ozone, et ce dans le but de la protéger. » [13:14] Le Fonds est constitué de contributions apportées par les pays industrialisés. Il fournit de l’argent pour le développement et la mise en œuvre de projets, et offre une aide technique d’experts, des informations sur les nouvelles technologies, ainsi que des programmes de formation et de démonstration. [13:32] Omar El-Arini :« Aujourd’hui, vous avez des avantages économiques à vous tourner vers des produits chimiques qui n’appauvrissent pas la couche d’ozone, et ces économies sont réalisables immédiatement — elles ne sont pas fictives. » [13:50] Cette réalité économique a été une motivation suffisante pour la Malaisie, un des pays en développement engagés dans l’élimination des CFC avant même les délais octroyés par le Protocole de Montréal. ■ 47 ■ La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte [14:04] Ismail Ithnin, Département de l’environnement, Malaisie : « La Malaisie a pour ambition de devenir un pays développé avant 2020. Par conséquent, nous pensons qu’une technologie qui préserve la couche d’ozone est pour l’industrie l’une des meilleures façons d’aider le gouvernement à atteindre cet objectif en 2020. » [14:23] Elizabeth Dowdeswell : « Par l’intermédiaire de nos réseaux, de notre partage des données et de notre transfert de technologies, nous savons que notre message parvient aux oreilles du monde. Et c’est important. C’est ainsi que cela doit être, car pour nous tous, la préservation de la couche d’ozone est un sujet crucial, pas seulement pour notre santé, pour l’environnement dans lequel nous vivons et pour les économies qui en dépendent, mais aussi pour le futur de nos enfants et de nos petits-enfants. » ■ 48 ■ La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte Programme ActionOzone PNUE Programme des Nations Unies pour l’Environnement, Industrie et Environnement (PNUE IE) 39–43 quai André Citroën, 75739 Paris Cedex 15, France