La protection de la couche d`ozone : chaque initiative compte

Transcription

La protection de la couche d`ozone : chaque initiative compte
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LY
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O
La protection de la
couche d’ozone :
chaque initiative
compte
Programme ActionOzone
PNUE
Programme des Nations Unies pour l’Environnement, Industrie et Environnement (PNUE IE)
39–43 quai André Citroën, 75739 Paris Cedex 15, France
Publication des Nations Unies
ISBN : 92-807-1600-X
© PNUE 1996
Programme des Nations Unies pour l’Environnement,
Industrie et Environnement (PNUE IE)
39–43 quai André Citroën, 75739 Paris Cedex 15, France
Tout ou partie de cette brochure peut être reproduit
gratuitement : prière d’informer le PNUE IE
Les termes utilisés et la présentation du matériel contenu dans
la présente publication ne sont en aucune façon l’expression
d’une opinion quelconque par le Programme des Nations
Unies pour l’Environnement à propos de la situation légale
d’un pays, d’un territoire, d’une ville ou de son administration ou de la délimitation de ses frontières ou de ses limites.
De plus, les opinions exprimées ne représentent pas nécessairement la décision ou la politique officielle du Programme
des Nations Unies pour l’Environnement, de même que la
mention de marques ou de méthodes commerciales ne constitue pas une recommandation.
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La protection de la
couche d’ozone :
chaque initiative
compte
PNUE
Remerciements
Cette brochure a été préparée par le Programme ActionOzone du Programme des Nations Unies
pour l’Environnement, Industrie et Environnement (PNUE IE) grâce à des fonds fournis par le Fonds
Multilatéral du Protocole de Montréal. Cette brochure est accompagnée d’une vidéocassette intitulée
La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte, produite pour le PNUE IE par le
Television Trust for the Environnement (TVE).
Les membres du PNUE IE ayant dirigé ce projet sont les suivants :
Jacqueline ALOISI DE LARDEREL, Directrice, PNUE IE
Rajendra M. SHENDE, Coordinateur, Programme ActionOzone
Cecilia MERCADO, Responsable de l’information
Ingrid KVALE, Assistante de la Responsable de l’information
Consultante : Annika NILSSON ; Rédacteur : Nick ROWCLIFFE ; Maquette : Karine DUVAL ;
Illustrations : Martine NETTER ; Imprimé par : Words and Publications.
Le PNUE tient à remercier les personnes suivantes, qui ont aimablement participé à la mise au point de la
vidéocassette ou de la brochure, voire des deux : Sanjay ACHARYA (Inde), Daniel ALBRITTON (Comité
d’évaluation scientifique du PNUE), Pieter AUCAMP (Comité d’évaluation scientifique du PNUE), Ismail ITHNIN (Malaisie), Steve JACKSON (PNUE IPA); Nijunga KIHUMBA (Kenya), Ingrid KOKERITZ (SEI), Robert
LAMB (TVE), David LAZARUS (PNUE ROAP), Jan VAN DER LEUN (Comité d’évaluation des effets sur l’environnement du PNUE), Mack McFARLAND (Comité d’évaluation scientifique du PNUE), Luis SANTOS
(Uruguay), James SHEVLIN (Australie), Mirian VEGA (Uruguay) et Viraj VITHOONTIEN (PNUE ROAP)
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La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte
La protection de la
couche d’ozone : chaque
initiative compte —
la vidéocassette
La vidéocassette intitulée La protection de la couche d’ozone : chaque
initiative compte est disponible en trois langues et dans tous les principaux
standards vidéo, afin d’être immédiatement utilisable dans de nombreux pays.
Les versions anglaise, française et espagnole sont disponibles à titre gratuit
pour les pays en développement (une participation aux frais de 50
dollars US sera demandée aux pays développés), au format VHS dans les
standards suivants :
*
NTSC (Amérique du Nord et du Sud, Caraïbes, Philippines et Japon) ;
*
SECAM (pays francophones) ; et
*
PAL (la plupart des autres pays du monde).
Afin de permettre des utilisations plus spécialisées de la vidéocassette, deux
autres possibilités sont offertes. Premièrement, les utilisateurs peuvent
extraire des séquences pour les réutiliser dans d’autres productions vidéo,
après autorisation préalable du PNUE IE. Deuxièmement, une version de la
vidéocassette est disponible sur demande pour ceux qui souhaiteraient la
traduire dans d’autres langues.
Enfin, une version destinée à la diffusion publique de La protection de la
couche d’ozone : chaque initiative compte est disponible sur demande,
pour une transmission télévisée. Notez qu’en raison des restrictions de
copyrights, ceci ne s’applique qu’aux pays en développement.
Pour obtenir plusieurs exemplaires de la vidéocassette ou des informations
complémentaires, adressez-vous auprès du Programme ActionOzone du
PNUE IE. Précisez clairement quelle version vous désirez recevoir et quelles
utilisations vous comptez en faire.
■ 2 ■
La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte
Sommaire
■ Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
■ La protection de la couche d’ozone :
questions, réponses et points de vue . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1. La couche d’ozone et son rôle protecteur . . . . . . . . . . . . . . .6
2. Les produits chimiques d’origine humaine et la menace pour
la couche d’ozone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .9
3. Les effets de l’augmentation des rayonnements
ultraviolets . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .19
4. La réponse internationale . . . . . . . . . . . . . . . . .22
5. L’appauvrissement en ozone et les pays
en développement . . . . . . . . . . . . . . . . . . .28
■ Index des questions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .32
ABCGHIJKL
MNOPQR
STUVWXYZ
■ Glossaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
■ Informations complémentaires
PNUE
disponibles auprès du PNUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
■ Contacts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
■ Script de la vidéocassette . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
■ 3 ■
La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte
Introduction
C
ette brochure accompagne La protection de la couche d’ozone : chaque
initiative compte, une vidéocassette de 18 minutes qui explique pourquoi
la couche d’ozone stratosphérique est menacée, quelles sont les conséquences
de l’appauvrissement en ozone et ce que nous pouvons faire pour empêcher
cet appauvrissement. Cette vidéocassette insiste plus particulièrement sur la
contribution que les pays en développement peuvent apporter pour une
suppression progressive et mondiale des substances qui appauvrissent la
couche d’ozone. Approuvée par un comité composé d’éminents scientifiques et
experts techniques, la vidéocassette présente les implications politiques et
scientifiques les plus récentes de la protection de la couche d’ozone.
La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte couvre cinq
sujets principaux :
*
*
*
*
*
La couche d’ozone — qu’est-ce que c’est, et comment protège-t-elle la
vie sur Terre ?
Les effets de l’appauvrissement de la couche d’ozone — quels sont-ils,
quelle est leur gravité ?
La menace qui pèse sur la couche d’ozone — pourquoi les produits
chimiques d’origine humaine détruisent-ils l’ozone ?
La réponse internationale — qu’est-ce que la communauté
internationale a fait pour empêcher l’appauvrissement de la couche
d’ozone ?
Les pays en développement et l’appauvrissement de la couche d’ozone —
quel rôle peuvent jouer les pays en développement et quels sont les
bénéfices de la suppression des substances qui appauvrissent la couche
d’ozone ?
La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte est destinée
à un large public. Les personnes qui ont participé à la mise en place du
Protocole de Montréal sur les substances qui appauvrissent la couche
d’ozone y verront un outil éducatif précieux, visant à développer une prise
de conscience. Nous vous suggérons d’utiliser cette vidéocassette au cours
d’ateliers ou de séminaires pour l’industrie ou d’autres groupes. Elle peut
aussi être diffusée lors de réunions publiques, ainsi que pour des groupes
de lycéens. Cette vidéocassette est également adaptée au grand public car
elle peut faire l’objet d’une diffusion télévisée.
La brochure a été conçue afin de vous aider à tirer le meilleur parti des
thèmes traités dans la vidéocassette. Elle vous fournit un support que vous
■ 4 ■
La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte
pourrez utiliser pour présenter un exposé avant ou après la projection, ou
pour diriger une discussion de groupe.
Elle présente les informations générales sur les thèmes traités dans la
vidéocassette sous la forme de questions-réponses, suivies de propositions
de sujets de discussion.
On y trouve également une liste des documents disponibles auprès du
PNUE, ainsi que les noms des personnes à contacter pour obtenir des
informations complémentaires.
La brochure et la vidéocassette ont été produites par le Programme
ActionOzone du PNUE IE dans le cadre du Fonds Multilatéral du Protocole
de Montréal sur les substances qui appauvrissent la couche d’ozone. Elles
font partie d’un « kit d’information » conçu pour aider les pays en
développement à prendre conscience de l’appauvrissement de la couche
d’ozone et de la nécessité de la protéger. Parmi les autres documents inclus
dans le kit figurent un manuel pour les Bureaux Nationaux Ozone intitulé
Appauvrissement de la couche d’ozone : cinq étapes pour sensibiliser,
plusieurs affiches et un jeu de transparents et de diapositives.
Sauver la couche d’ozone :
questions, réponses et points de vue
L
a protection de la couche d’ozone :
chaque initiative compte fournit
un point de départ à des explications
plus approfondies sur les questions
clés, ou à des discussions. Cette
brochure a été conçue pour
accompagner ce genre d’activités. Les sections suivantes
présentent des informations
générales sur chacun des principaux thèmes de la vidéocassette
sous la forme de questionsréponses. Pour chaque thème,
nous vous suggérons une série d’affirmations et de questions pouvant
servir de base à la discussion.
■ 5 ■
La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte
1
La couche d’ozone et son rôle
protecteur
Temps de défilement de la bande vidéo : 00:52—01:52
Altitude (km)
L’ozone est une forme d’oxygène triatomique, c’est-à-dire qu’il a trois
atomes d’oxygène au lieu de deux. Il se forme naturellement dans les plus
hautes couches de l’atmosphère terrestre sous l’action fortement
génératrice d’énergie des rayonnements ultraviolets en provenance du
soleil. Le rayonnement brise les molécules d’oxygène, libérant des atomes
libres, et certains se combinent avec d’autres molécules d’oxygène pour
former de
l’ozone. Environ
La couche d’ozone stratosphérique contient les
90 pour cent de
neuf-dixièmes de l’ozone
tout l’ozone
présent dans
l’atmosphère se
forme de cette
30
manière, entre
Stratosphère
15 et 55km audessus de la
20
surface de la
Terre, dans la
partie de
10
Troposphère
l’atmosphère
Smog dû à l’ozone
appelée
0
stratosphère —
d’où son
Quantité d’ozone (pression)
appellation de
« couche
d’ozone ». Même dans la couche d’ozone, l’ozone n’est présent qu’en
très petites quantités ; sa concentration maximale, située à environ 20 à
25km d’altitude, est seulement de dix pour un million.
La molécule d’ozone est instable. Les puissants rayonnements solaires ne
se contentent pas de créer cette molécule ; ils peuvent aussi la
décomposer, recréant ainsi de l’oxygène moléculaire et des atomes
d’oxygène libres. La concentration d’ozone dans l’atmosphère dépend
d’un équilibre dynamique entre la vitesse à laquelle il est créé et la vitesse
à laquelle il est détruit.
■ 6 ■
La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte
Comité scientifique du PNUE sur l’appauvrissement de la
couche d’ozone : 1994
Qu’est-ce que l’ozone ?
Pourquoi la couche d’ozone est-elle importante pour la vie sur Terre ?
La couche d’ozone est importante car elle absorbe les rayonnements
ultraviolets (UV) du soleil et empêche de ce fait la plus grande partie des
rayonnements d’atteindre la surface de la Terre. Les longueurs d’onde des
UV sont légèrement plus courtes que celles de la lumière visible à l’œil nu.
Un rayon UV qui possède une longueur d’onde comprise entre 280 et 315
nanomètres (un nanomètre est un millionième de millimètre) est appelé UVB, et est dangereux pour presque toutes les formes de vie. En absorbant la
plupart des UV-B avant qu’ils n’atteignent la surface de la Terre, la couche
d’ozone protège la planète des effets nocifs de ces rayons. L’ozone
stratosphérique influe également sur la répartition de la température dans
l’atmosphère, jouant ainsi un rôle de régulateur du climat terrestre.
UV-C
UV-B
Rayonnements ultraviolets
Intensité des
rayonnements solaires
Rayons X
UV-A
lumiére
visible
intensité dans
léspace
intensité sur Terre
100
200
300
Comité scientifique du PNUE sur l’appauvrissement de la
couche d’ozone : 1994
La couche d’ozone est l’écran de protection solaire de la Terre
400
Longueur (nanomètres)
Quelle est la différence entre la couche d’ozone et l’ozone au niveau du sol ?
L’ozone est également présent dans des niveaux moins élevés de
l’atmosphère (la troposphère), mais à des taux de concentration encore plus
faibles que dans la stratosphère. Près de la surface de la Terre, la plupart
des puissants rayonnements solaires d’UV ont déjà été filtrés par la
couche d’ozone stratosphérique ; par conséquent, le principal
mécanisme naturel de formation de l’ozone ne fonctionne pas
à cette altitude peu élevée. Cependant, de fortes
concentrations d’ozone au niveau du sol existent dans
certaines régions ; elles sont principalement causées par la
pollution. Le fait de brûler des combustibles fossiles et la
■ 7 ■
La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte
biomasse dégagent des composés tels que des oxydes d’azote et des
composés organiques, qui réagissent à la lumière du soleil pour former de
l’ozone. Cet ozone, situé au niveau du sol, entre dans la composition des
smogs urbains ; il peut provoquer des problèmes respiratoires chez
l’homme et nuire aux plantes.
Il existe peu de liens entre l’ozone situé au niveau du sol et la couche
d’ozone stratosphérique. Tandis que l’ozone stratosphérique protège la
Terre des rayons nocifs du soleil, l’ozone situé au niveau du sol est un
polluant. Même si un mouvement descendant de l’air stratosphérique riche
en ozone contribue au taux d’ozone situé au niveau du sol, bien peu d’air
suit un mouvement ascendant ; par conséquent, l’ozone causé par la
pollution à la surface de la Terre ne peut pas réapprovisionner la couche
d’ozone. De plus, même si l’ozone situé au niveau du sol absorbe une
certaine dose de rayonnements ultraviolets, son effet est très limité.
Sujets de discussion
-
Les différentes parties de l’atmosphère et la localisation de la couche
d’ozone
-
La création et la destruction naturelle de l’ozone dans la stratosphère
-
Pourquoi l’appauvrissement en ozone augmente-t-il les taux de
rayonnements ultraviolets (UV-B) à la surface de la Terre ?
-
Différence entre l’ozone stratosphérique et l’ozone situé au niveau du sol
■ 8 ■
La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte
2
Les produits chimiques d’origine
humaine et la menace pour la
couche d’ozone
Temps de défilement de la bande vidéo : 05:10–08:00
Un peu de chlore peut détruire beaucoup d’ozone
rayonnements UV
ozone
CFCl3
radical
chlore
CFCl2
molécule
d’oxygène
monoxyde
de chlore
molécule
d’oxygène
atome
d’oxygène
Pourquoi la couche d’ozone est-elle menacée ?
Lorsqu’ils sont libérés, certains produits chimiques stables d’origine humaine
contenant du chlore et du brome infiltrent peu à peu les différentes parties de
l’atmosphère, y compris la stratosphère. Bien qu’ils soient stables dans la
partie la plus basse de l’atmosphère, ces produits chimiques se décomposent
dans la stratosphère sous l’effet de taux élevés de rayonnements solaires UV,
et libèrent des atomes de chlore et de brome extrêmement réactifs. Ces
■ 9 ■
La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte
atomes entrent dans une série de réactions complexes qui conduisent à
l’appauvrissement de la couche d’ozone. Voici un schéma simplifié des
principales étapes de l’appauvrissement de la couche d’ozone :
*
Des atomes libres de chlore et de brome réagissent avec l’ozone pour
former du monoxyde de chlore ou de brome, volant un atome
d’oxygène et transformant la molécule d’ozone en oxygène.
*
Les molécules de chlore ou de monoxyde de brome réagissent au contact
des atomes libres d’oxygène, abandonnant l’atome d’oxygène « volé »
pour former d’autres molécules d’oxygène et des atomes libres de chlore
ou de brome.
Ces atomes de chlore et de brome nouvellement libérés recommencent le
processus en attaquant une autre molécule d’ozone. De cette façon, chacun
de ces atomes peut détruire des milliers de molécules d’ozone ; c’est
pourquoi des taux très bas de chlore et de brome (en 1985 la
concentration de chlore dans la stratosphère était de 2,5 pour un milliard)
peuvent décomposer suffisamment d’ozone pour appauvrir de façon
significative la vaste couche d’ozone.
Quels produits chimiques détruisent la couche d’ozone ?
Un certain nombre de produits chimiques d’origine humaine peuvent
détruire la couche d’ozone. Ils ont chacun deux points communs : ils sont
remarquablement stables dans la basse atmosphère, étant dans une large
mesure insolubles dans l’eau et résistants à la décomposition physique et
biologique ; et ils contiennent du chlore ou du brome (des éléments
extrêmement réactifs à l’état libre), qui attaquent l’ozone.
C’est pour ces raisons que les produits chimiques qui appauvrissent la couche
d’ozone restent dans l’air pendant de longues périodes, et se diffusent peu à
peu dans toutes les parties de l’atmosphère, notamment la stratosphère. Là, ils
sont décomposés par les puissants rayonnements du soleil, lesquels libèrent
des atomes de chlore et de brome destructeurs d’ozone.
Les chlorofluorocarbones (CFC) sont les produits chimiques qui
détruisent l’ozone de la manière la plus significative. Les CFC
ont eu de nombreuses utilisations depuis qu’ils ont été
synthétisés en 1928. Ils servent entre autres de frigorigène dans
les réfrigérateurs et les climatiseurs, de propulseur dans les
flacons aérosols, d’agent gonflant dans la fabrication de
mousses flexibles pour les coussins et les matelas, et d’agent
nettoyant pour les planches de circuits imprimés et autres
équipements. Quinze CFC sont en cours d’élimination.
■ 10 ■
La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte
Les hydrofluorocarbones (HCFC) sont apparentés aux CFC et ont été
largement développés comme substituts de ces derniers. Ils sont
principalement utilisés comme frigorigènes et agents gonflants. Les HCFC
détruisent moins la couche d’ozone que les CFC car leur atome
d’hydrogène supplémentaire les rend plus propices à se
décomposer dans la basse atmosphère, empêchant ainsi la
plupart de leur chlore d’atteindre la stratosphère.
Néanmoins, le potentiel d’appauvrissement de la couche
d’ozone (ODP) des HCFC est trop élevé pour que l’on autorise
leur utilisation à long terme. Quarante HCFC sont soumis à des contrôles
mondiaux qui conduiront à l’élimination progressive de leur utilisation.
Deux autres produits chimiques contenant du chlore ont un ODP important
et sont soumis à des contrôles mondiaux : le tétrachlorure de carbone et le
méthyle chloroforme (1,1,1-trichloroéthane). Ces deux produits chimiques
ont été largement employés comme solvants, principalement pour le
nettoyage des métaux au cours d’opérations d’ingénierie et de fabrication.
Les principaux produits chimiques contenant du brome
qui détruisent la couche d’ozone sont les halons. Ce
sont des bromofluorocarbones (BFC), qui sont
principalement utilisés dans les extincteurs. Certains
halons sont de forts destructeurs d’ozone, jusqu’à dix
fois plus puissants que les CFC. La production de trois
halons a été arrêtée dans les pays développés en
1994 et 34 types de halons halogénés (HBFC) seront
retirés progressivement dans le cadre du Protocole de Montréal.
Ces dernières années, l’attention s’est portée sur un autre produit
chimique contenant du brome : le bromure de méthyle,
principalement utilisé comme pesticide dans l’agriculture. En raison
de son potentiel d’appauvrissement de la couche d’ozone, les
signataires du Protocole de Montréal ont décidé lors de leur
septième réunion de supprimer l’usage du bromure de méthyle
avant 2010 pour les pays développés et de le geler dès 2002
pour les pays en développement.
Sur quelles données s’appuie-t-on pour démontrer que les produits
chimiques d’origine humaine sont responsables de l’appauvrissement de la
couche d’ozone ?
Les premières hypothèses selon lesquelles l’activité humaine pourrait
endommager la couche d’ozone furent publiées à la fin des années 1970.
Pendant les quelques années qui suivirent, il n’était pas certain qu’un
■ 11 ■
La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte
appauvrissement de la couche d’ozone se produise effectivement et même
si cela était le cas, rien ne prouvait que les activités humaines en fussent la
cause. Au début, certains pensaient que la plus grande menace provenait
des émissions d’oxyde d’azote des avions supersoniques. D’autres
affirmaient que les produits chimiques d’origine humaine ne représentaient
qu’une goutte d’eau par rapport aux sources naturelles de produits
chimiques à potentiel d’appauvrissement de la couche d’ozone, tels que les
volcans. Aujourd’hui, cependant, des mesures effectuées directement dans
la stratosphère ont prouvé que la couche d’ozone s’appauvrissait et que le
chlore et le brome dérivés des produits chimiques d’origine humaine en
étaient les principaux responsables. En outre, cette conclusion a été
confirmée par une plus grande compréhension scientifique des mécanismes
chimiques de l’appauvrissement de la couche d’ozone.
Les éruptions volcaniques
peuvent accélérer le taux
d’appauvrissement de la
couche d’ozone, mais leurs
effets ont une durée
relativement limitée. En
Concentration
1991, l’éruption du mont
d’ozone (ppm)
Pinatubo aux Philippines a
envoyé environ 20 millions
Trou dans la
couch d’ozone
de tonnes d’anhydride
de l’Antarctique
sulfureux dans l’atmosphère,
ce qui a contribué à des
Concentration de
taux records
monoxyde de chlore (ppb)
d’appauvrissement de la
couche d’ozone en 1992 et
64° 65° 66° 67° 68° 59° 70° 71°
1993. Une fois dans
Pôle Sud
Equateur
Latitude
l’atmosphère, l’anhydride
sulfureux se transforme
rapidement en acide sulfurique aérosol, augmentant le taux
d’appauvrissement de la couche d’ozone.
Evaluation scientifique de l’appauvrissement de la
couche d’ozone du PNUE : 1994
La preuve que les produits chimiques d’origine
humaine détruisent la couche d’ozone : plus de
monoxyde de chlore égale moins d’ozone
Toutefois, les concentrations d’aérosols stratosphériques sont tombés à moins
d’un cinquième de leur taux le plus élevé en moins de deux ans. À moins
comparaison, certains CFC peuvent rester dans l’atmosphère pendant plus
de 100 ans ; la vie atmosphérique du CFC-115 est de 1700 ans.
Selon un comité international composé d’environ 295 scientifiques
originaires de 26 pays, il ne fait aucun doute que l’appauvrissement de
la couche d’ozone est provoqué par le chlore et le brome contenus
dans les produits chimiques d’origine humaine, principalement les CFC
et les halons.
■ 12 ■
La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte
A quelle vitesse la couche d’ozone s’appauvrit-elle ?
Des relevés exhaustifs de la couche d’ozone ont été effectués depuis 1957
au moyen d’instruments installés au niveau du sol. Depuis la fin des
années 1970, les scientifiques ont effectué un nombre croissant de mesures
de la couche d’ozone en utilisant d’autres instruments installés au niveau du
sol et transportés par des ballons-sondes ou des satellites. Ces mesures ont
confirmé que les niveaux d’ozone baissent presque partout dans le monde.
Sur la période allant de 1979 à 1994, l’ozone surplombant les latitudes
moyennes (30˚–60˚) des deux hémisphères s’est appauvri à un taux moyen
de 4 à 5 pour cent par décennie. Les niveaux d’ozone ont diminué plus
rapidement dans les années 1980 que dans les années 1970, ce qui
suggère que l’appauvrissement s’est accéléré.
Où et quand l’appauvrissement en ozone est-il le plus important ?
*
L’appauvrissement varie avec la latitude. Il est moins élevé au-dessus de
l’équateur et s’accentue en allant vers les pôles. Au-dessus des tropiques
(20˚N–20˚S), les mesures n’ont montré aucune tendance significative dans
la quantité totale d’ozone. Dans les six mois qui suivirent l’éruption du
mont Pinatubo, la quantité totale d’ozone a baissé de 3 à 4 pour cent. Audessus de l’Arctique, on estime que l’appauvrissement cumulatif en ozone
a atteint jusqu’à 20 pour cent sous certaines latitudes, et la perte d’ozone
au-dessus de l’Antarctique a été encore plus importante (voir page 15).
Reykjavik, Islande
moyen 1979-1993
augmentation 1979-1993
Moscou, Russie
Milan, Italie
65
55
45
35
25
15
5
5
15
25
35
45
55
65
Pusan, Corée
Karachi, Pakistan
Manille, Philippines
Yaoundé, Cameroun
Djakarta, Indonésie
Lusaka, Zambie
Johannesburg, Afrique du Sud
Buenos Aires, Argentine
Dunedin, Nouvelle-Zélande
Punta Arenas, Chili
Antarctique
0.5
1.0
1.5
2.0
2.5
Dose annuelle d’érythème (MJ m-2)
*
L’appauvrissement en ozone varie en fonction des saisons. Sous les
latitudes moyennes de l’hémisphère Nord, pour la période allant de
1979 à1994, les taux d’ozone ont chuté deux fois plus rapidement en
■ 13 ■
La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte
Effets sur l’environnement de l’appauvrissement de la couche
d’ozone du PNUE : 1994
Les niveaux de rayonnements ultraviolets ont déjà augmenté sur toute la planète
hiver et au printemps qu’en été et en automne. Dans l’hémisphère Sud,
les variations sont moins saisonnières. D’importantes variations
saisonnières dans l’appauvrissement de la couche d’ozone ont été
enregistrées au-dessus de l’Antarctique.
Selon les projections
0
basées sur les
observations actuelles,
-2
l’appauvrissement
mondial de la couche
-4
d’ozone devrait
atteindre son niveau
maximum dans les
-6
prochaines années. Les
1982
1986
1990
1994
scientifiques prédisent,
au-dessus des latitudes
moyennes de l’hémisphère Nord, une perte maximum d’ozone de 12 à
13 pour cent en hiver et au printemps, et de 6 à 7 pour cent en été et en
automne. Les niveaux maxima pour les latitudes moyennes de l’hémisphère Sud
devraient se monter à 11 pour cent quelle que soit la saison. Ces estimations ne
donnent qu’une idée de ce que pourraient être les niveaux maxima de
l’appauvrissement de la couche d’ozone. En particulier, ces prédictions
supposent une coopération totale de la part de la communauté internationale
pour éliminer les produits chimiques qui détruisent la couche d’ozone.
Qu’est-ce que le « trou dans la couche d’ozone » de l’Antarctique ?
Bien que l’appauvrissement de la couche d’ozone soit
généralement croissant des tropiques aux latitudes moyennes, un
appauvrissement en ozone beaucoup plus important a été mesuré
au-dessus de l’Antarctique en septembre et en octobre.
Ce phénomène est appelé le « trou dans la couche d’ozone ». Pendant
environ deux mois, à chaque printemps austral, la quantité totale d’ozone
■ 14 ■
La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte
Evaluation scientifique de l’appauvrissement de la
couche d’ozone du PNUE : 1994
L’appauvrissement de la couche d’ozone varie selon l’altitude. Des mesures
effectuées entre 1979 et 1991 suggèrent qu’il n’y a aucun appauvrissement
significatif, quelle que soit la latitude, entre 25 et 30km d’altitude. D’autres
mesures faites à la même période à des altitudes allant de 35 à 45km
suggèrent que l’appauvrissement est de 5 à 10 pour cent par décennie,
tropiques compris. En dessous de 20km, les mesures ne se recoupent pas,
mais certaines études suggèrent un appauvrissement pouvant atteindre
20 pour cent par
décennie pour les La couche d’ozone totale a diminué de 6 pour cent depuis 1981
latitudes moyennes.
Changement en pourcentage
de la moyenne menuelle
*
subit une baisse atteignant 60 pour cent au-dessus de la plupart de
l’Antarctique. L’existence du trou dans la couche d’ozone a été pour la
première fois connue du public en 1985 — un événement qui a joué un
rôle primordial en accélérant un accord international pour protéger la
couche d’ozone, le Protocole de Montréal.
Le trou dans la couche d’ozone est créé par une combinaison de facteurs
particuliers que l’on ne retrouve qu’au-dessus de l’Antarctique. Chaque
hiver, un « vortex polaire » isole une masse importante de la stratosphère
antarctique. En hiver, aucun rayonnement solaire n’atteint cette masse d’air,
qui devient extrêmement froide. Les basses températures encouragent la
croissance de nuages de glace, qui fournissent un terrain propice à des
réactions chimiques particulières. Malgré l’absence de rayonnement solaire,
les produits chimiques « inactifs » contenant du chlore se changent en
formes « actives », capables d’attaquer l’ozone. Lorsque le soleil revient au
printemps, le processus est accéléré, ce qui provoque une destruction
rapide de l’ozone jusqu’à ce que le vortex polaire se disperse, envoyant
l’air vers l’équateur.
Des expériences récentes dans l’Arctique ont montré que l’on y observe aussi
certains mécanismes provoquant une destruction accélérée de l’ozone.
Heureusement, le vortex polaire de l’Arctique se disperse normalement au
début du printemps (avant que le soleil ait eu le temps de détruire de
grandes quantités d’ozone) avant qu’un trou important puisse se former.
Comment l’appauvrissement de la couche d’ozone et le changement climatique
sont-ils liés ?
L’appauvrissement de la couche d’ozone stratosphérique et le changement
climatique résultent tous deux des activités humaines sur l’atmosphère de la
planète. Ce sont des problèmes environnementaux distincts, mais ils ont de
nombreux points communs. Certaines des principales interactions
potentielles sont les suivantes :
Les produits chimiques qui appauvrissent la couche d’ozone contribuent
au réchauffement de la planète
* Les produits chimiques qui appauvrissent la couche d’ozone peuvent
avoir un impact sur l’équilibre de la chaleur terrestre, en plus de leur
action sur la couche d’ozone, car bon nombre d’entre eux sont des
gaz à effet de serre. Par exemple, les CFC-11 et -12 (les deux
principaux composés de chlorofluorocarbones qui détruisent l’ozone)
sont respectivement des gaz à effet de serre 4000 à 8500 fois plus
puissants que le dioxyde de carbone (sur une période de 100 ans). Les
fluorocarbones développés en tant que substituts des CFC sont
également de puissants gaz à effet de serre.
■ 15 ■
La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte
Halon 1301
Halon 1211
Tétrachlorure de carbone
CFC-11
CFC-113
CFC-114
CFC-12
Bromure de méthyle
CFC-115
Méthyle chloroforme
HCFC-141b
HCFC-142b
HCFC-22
HCFC-124
HFC-32
HFC-134a
12
5.1
10 000 8000 6000 4000 2000
Potentiel de réchauffement
global (CO2 = 1)
0 0.2 0.4 0.6 0.8
1
Evaluation scientifique de l’appauvrissement de la couche d’ozone
du PNUE : 1994
De nombreuses substances qui appauvrissent la couche d’ozone sont aussi des gaz à effet de serre
1.2 1.4 1.6
Potentiel d’appauvrissement de la
couche d’ozone (CFC-11 = 1)
L’appauvrissement en ozone peut influer sur le climat
* L’ozone lui-même est un gaz à effet de serre et la couche d’ozone joue
un rôle en maintenant l’équilibre global de la température de la
planète. On pense que l’appauvrissement de la couche d’ozone réduit
l’effet de serre.
*
En revanche, une plus grande exposition de la surface terrestre aux
UV-B causée par l’appauvrissement de la couche d’ozone pourrait
altérer le cycle des gaz à effet de serre, tels que le dioxyde de
carbone, pourrait accroître le réchauffement terrestre. Une
augmentation des UV-B pourrait notamment supprimer des espèces de
toute première importance, telles que des plantes terrestres ou le
phytoplancton marin, diminuant ainsi la quantité de dioxyde de
carbone atmosphérique qu’elles absorbent.
Le réchauffement de la planète pourrait aggraver l’appauvrissement de la
couche d’ozone
* Le réchauffement de la planète devrait augmenter la moyenne des
températures dans la basse atmosphère, mais pourrait refroidir la
stratosphère. Ceci pourrait augmenter l’appauvrissement de la couche
d’ozone même si les concentrations de produits chimiques d’origine
humaine atteignant la stratosphère restent identiques. En effet, les
températures très froides favorisent certains types de réactions qui
appauvrissent la couche d’ozone plus rapidement.
■ 16 ■
La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte
Comment les niveaux de rayonnements UV changent-ils à la surface de la Terre ?
Il est techniquement compliqué de mesurer directement les niveaux de
rayonnements UV. Cependant, il existe des preuves scientifiques
accablantes qui montrent qu’avec l’appauvrissement de la couche d’ozone,
plus de rayons UV-B atteignent la surface de la Terre, et que leur taux de
croissance est proportionnel à l’évolution des niveaux d’ozone. Sur cette
base, il a été calculé aux latitudes moyennes que les UV-B ont augmenté de
8 à 10 pour cent au cours des 15 dernières années (calcul des rayons UV-B
d’une longueur d’onde de 310 nanomètres à des latitudes de 45˚ Nord et
Sud, pour une période allant de 1979 à 1994). Jusqu’à présent, selon les
calculs, l’augmentation des UV-B est plus importante sous les latitudes
élevées et pour des longueurs d’onde courtes.
La première augmentation constante d’UV-B due à l’appauvrissement de la
couche d’ozone au-dessus de zones fortement peuplées a été mesurée en
1992/93. Plusieurs études ont démontré une importante augmentation sous
les latitudes moyennes et élevées de l’hémisphère Nord. Des mesures
effectuées à Toronto, au Canada, indiquèrent que le taux d’UV-B de
300 nanomètres était 35 pour cent plus élevé que quatre ans auparavant.
De fortes augmentations d’UV-B ont été mesurées dans l’Antarctique en
raison du trou annuel dans la couche d’ozone. En 1992, année durant
laquelle l’appauvrissement de la couche d’ozone fut particulièrement
important, le taux d’UV-B (compris entre 298 et 303 nanomètres) au pôle
sud fut quatre fois plus élevé qu’en 1991. Les régions environnantes furent
également affectées car lorsque le vortex polaire se disperse au printemps,
d’énormes quantités d’air appauvri en ozone dérive vers les basses latitudes.
Une station de mesure située au sud de l’Argentine a observé des niveaux
d’UV biologiquement pondérés (une mesure qui prend en compte les dégâts
plus importants causés par les longueurs d’onde courtes) 45 pour cent plus
élevés en décembre 1991 qu’habituellement sous cette latitude. Ceci
correspondait à des mesures qui auraient été faites en s’approchant de
20 pour cent de l’équateur.
Selon certaines simulations, les plus hauts niveaux d’UV-B biologiquement
pondérés atteignant la surface du globe en raison de l’appauvrissement de
la couche d’ozone pourraient être plus élevés que ceux mesurés à ce jour.
Le tableau ci-dessous présente une estimation des augmentations maxima
d’érythèmes et de dégâts provoqués à l’ADN, à des latitudes moyennes,
par rapport à 1960. Comme pour les estimations maxima de
l’appauvrissement de la couche d’ozone données plus haut, les chiffres sont
sujets à discussion ; et ils supposent une totale observation du règlement de
toutes les parties à l’effort mondial pour éliminer les substances qui
appauvrissent la couche d’ozone.
■ 17 ■
La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte
érythèmes
Dégâts
à l’ADN
Hémisphère Nord
en hiver/printemps
15–17%
29–32%
Hémisphère Nord
en été/automne
8–9%
12–15%
Hémisphère Sud
en toutes saisons
15%
25%
Effets sur l’environnement de l’appauvrissement de la couche
d’ozone du PNUE : 1994
Estimation des augmentations saisonnières maximales
d’érythèmes et de dégâts provoqués à l’ADN (par rapport à 1960)
Sujets de discussion
-
Quelles caractéristiques chimiques les substances qui appauvrissent la
couche d’ozone ont-elles en commun ?
-
Comment les substances qui appauvrissent la couche d’ozone sont-elles
utilisées dans votre pays ? Identifiez les utilisations des CFC ou des halons et
des produits qui sont fabriqués en utilisant ces substances : à la maison, au
travail et dans différentes industries.
-
Quelles sont les estimations des niveaux d’ozone pour votre région ?
-
Quels sont les niveaux locaux d’UV-B ? Est-ce que quiconque effectue des
mesures régulières d’UV-B dans votre pays ? Comment cette information
peut ou pourrait-elle être utilisée ?
-
Quelle est l’importance des émissions des différentes substances qui
appauvrissement la couche d’ozone dans votre pays ?
-
Quel est le niveau de connaissances concernant l’appauvrissement de la
couche d’ozone parmi les différentes catégories socioprofessionnelles de
votre pays ? Y a-t-il des idées reçues à ce sujet ?
-
Appauvrissement de la couche d’ozone et changement climatique. Quelles
activités contribuent aux deux ? Quelles politiques environnementales
pourraient prendre les deux problèmes en compte ?
■ 18 ■
La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte
3
Les effets de l’augmentation des
rayonnements ultraviolets
Temps de défilement de la bande vidéo : 01:52–05:10
Comment les rayons UV affectent-ils la peau humaine ?
Le coup de soleil, qui techniquement est un érythème, est un des effets les
plus évidents des rayons UV-B sur la peau. Les personnes qui ont une peau
foncée sont protégées de la plupart de ces effets grâce aux pigments des
cellules de leur peau. Les UV-B peuvent aussi endommager le matériel
génétique des cellules de la peau, ce qui peut causer des cancers. Pour les
personnes à peau claire, toute une vie d’exposition à un niveau élevé
d’UV-B augmente le risque de cancer non mélanomique de la peau. Les
chercheurs pensent que le nombre de cas de ces cancers de la peau
augmente de deux pour cent pour chaque diminution de un pour cent de
l’ozone stratosphérique. Certains éléments montrent en outre qu’une
exposition accrue aux UV-B, particulièrement pendant l’enfance, augmente
le risque de développer des cancers mélanomiques de la peau, encore
plus dangereux.
Chez l’homme, une exposition à des UV-B provenant de directions
inhabituelles peut causer la cécité des neiges (kératite actinique), une
inflammation aiguë et douloureuse de la
Les rayonnements d’UV-B peuvent
cornée. Une exposition chronique aux
causer des cataractes
UV-B peut également endommager l’œil.
Des niveaux accrus d’UV-B pourraient
provoquer une augmentation du nombre
de personnes souffrant de cataracte
(opacité du cristallin qui diminue la
vision). La cataracte est l’une des
principales causes de cécité, même si
elle peut être soignée chirurgicalement
dans les régions bien médicalisées.
Comment les rayonnements UV affectent-ils les défenses du corps humain contre
les maladies ?
Les expositions aux UV-B peuvent supprimer les réactions immunitaires chez
l’homme et chez l’animal. Des niveaux d’UV-B accrus pourraient donc
réduire la résistance humaine à de nombreuses maladies, dont les cancers,
■ 19 ■
La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte
Rapport du Conseil de la santé des
Pays-Bas : 1994
Comment les rayonnements UV affectent-ils l’œil ?
les allergies et certaines infections de la peau. Dans les parties du monde
où les maladies infectieuses sont déjà un grave problème, l’agression
supplémentaire provoquée par les UV-B pourrait avoir des conséquences
importantes. Ceci est plus spécialement vrai des maladies telles que la
leishmanie, la malaria et l’herpès, contre lesquelles la peau est la principale
défense du corps. L’exposition aux UV-B peut également rendre le corps
insensible aux vaccinations contre les maladies.
Les effets des UV-B sur le système immunitaire ne dépendent pas de la
couleur de la peau. Les personnes à peau foncée et à peau claire
encourent les mêmes risques.
Quels sont les effets des rayonnements UV sur les plantes ?
De nombreuses espèces et variétés de plantes sont sensibles aux UV-B,
même aux niveaux actuels. Une exposition accrue pourrait avoir des effets
directs et indirects complexes, à la fois sur les cultures et les écosystèmes
naturels. Des expériences ont montré qu’une exposition accrue aux UV-B
des cultures telles que le riz ou le soja donnent des plantes plus petites et
des rendements moins élevés. Un taux
accru d’UV-B pourrait chimiquement
Une augmentation des UV-B peut
altérer les plantes, en réduisant leur
endommager les plantes
valeur nutritive ou en augmentant leur
toxicité. Si un appauvrissement plus
important de la couche d’ozone n’est
pas empêché, nous devrons rechercher
des variétés de plantes qui tolèrent les
UV-B ou en créer de nouvelles.
Les implications sur les écosystèmes
naturels sont difficilement prévisibles,
mais elles pourraient être importantes.
Les UV-B ont un certain nombre d’effets
indirects sur les plantes ; ainsi, ils
altèrent la forme de la plante, la
répartition de la biomasse sur certaines
parties de la plante et la production de
produits chimiques qui empêchent une
attaque des insectes. Un taux accru
d’UV-B pourrait donc avoir des effets au
niveau des écosystèmes tels que les
changements dans l’équilibre fragile
entre les plantes, les animaux qui les
mangent, les agents pathogènes des
plantes et les animaux nuisibles.
■ 20 ■
La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte
UV-B
Quels sont les effets sur la vie marine et aquatique ?
Des expériences ont montré qu’un taux accru d’UV-B endommage le
phytoplancton, le zooplancton, les jeunes poissons et les larves de crabes et
de crevettes. Les dommages causés à ces petits organismes pourraient
menacer la productivité des pêcheries. Plus de 30 pour cent des protéines
animales consommées par l’homme viennent de la mer, et dans de
nombreux pays en développement le pourcentage est plus important. Dans
les mers antarctiques, la production de plancton a déjà été réduite en
raison du trou annuel de la couche d’ozone.
La vie marine joue également un rôle important dans le climat du globe car
le phytoplancton absorbe de vastes quantités de dioxyde de carbone, le
principal gaz à effet de serre. Une diminution de la production de
phytoplancton pourrait laisser plus de dioxyde de carbone dans
l’atmosphère, contribuant ainsi au réchauffement de la planète.
Quels sont les effets sur les matériaux d’origine humaine ?
Le rayonnement ultraviolet est une des principales causes de la dégradation
de certains matériaux, particulièrement les plastiques et les peintures. Une
augmentation du niveau des UV-B va accélérer les taux de dégradation,
plus spécialement dans les régions qui connaissent habituellement des
températures et un ensoleillement élevés.
Sujets de discussion
-
Quels effets de l’appauvrissement de la couche d’ozone seront
particulièrement néfastes dans votre pays ? Quelles régions et quels
groupes de personnes seront les plus durement touchés ?
-
Quelles pertes économiques et sanitaires peuvent se produire si
l’appauvrissement de la couche d’ozone continue ? Réfléchissez à cette
question pour chacun des effets de l’augmentation des niveaux d’UV-B.
-
Quelles mesures préventives peuvent être prises aujourd’hui ou dans un
futur proche ?
-
Qu’est-ce que des campagnes publiques d’information pourraient faire pour
prévenir les effets néfastes sur la santé et l’environnement ?
■ 21 ■
La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte
4
La réponse internationale
Temps de défilement de la bande vidéo : 08:00–12:39
Qu’est-ce que la communauté internationale a fait pour combattre
l’appauvrissement de la couche d’ozone ?
Au cours de la dernière décennie, un fort consensus international s’est
développé autour de la nécessité de protéger la couche d’ozone. Le
premier pas pour transformer ce consensus en actions internationales a été
fait en mars 1985, s’appuyant sur de solides preuves scientifiques montrant
que les produits chimiques d’origine humaine endommageaient la couche
d’ozone. C’est alors que fut adoptée la Convention de Vienne pour la
protection de la couche d’ozone. Les Parties de la Convention se sont mises
d’accord pour prendre des « mesures appropriées » afin de sauvegarder la
couche d’ozone, et ont prévu la négociation de protocoles pour des
mesures spécifiques.
La nécessité d’un protocole est apparue immédiatement, lorsque la première
preuve du trou dans la couche d’ozone antarctique fut publiée en
juin 1985. Les négociations mondiales pour un protocole furent accélérées
et il en résulta l’adoption en 1987 du Protocole de Montréal sur les
substances qui appauvrissent la couche d’ozone. Le Protocole de Montréal
prit effet en janvier 1989 ; il constitue la base légale de l’effort mondial
visant à sauvegarder la couche
d’ozone grâce à des contrôles sur
Charge de chlore dans l’atmosphère
la production, la consommation et
(pour un milliard)
l’utilisation des substances qui
10
appauvrissent la couche d’ozone.
Protocole de Montréal d’origine
9
révision Londres
8
proposition de révision Copenhague
7
6
5
Londres
1990
4
3
2
Montréal
1987
Copenhague
1992
Environnement Canada
Dès le mois de décembre 1995,
150 pays avaient ratifié le Protocole
de Montréal, en devenant ainsi des
Parties légalement liées à ses
exigences. Environ un tiers sont des
pays développés et deux tiers des
pays en développement. A
l’origine, le Protocole de Montréal
définissait des mesures que les
Parties devaient prendre afin de
limiter la production et la
consommation de huit substances
niveau critique de chlore
1
0
1960
2000
■ 22 ■
La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte
2040
2080
Dernières mesures de contrôle de la 7e réunion des Parties, Vienne, 5–7 décembre 1995
(les pays concernés par l’article 5 sont en caractères gras, ceux qui ne sont pas concernés
sont en caractères non gras)
1er juillet 1989
gel des CFC de l’annexe A1
1er janvier 1992 gel des halons
1er janvier 1993 réduction de 20% des CFC de l’annexe B 2 par
rapport aux niveaux de 1989
gel du méthyle chloroforme
1er janvier 1994 réduction de 75% des CFC de l’annexe B par
rapport aux niveaux de 1989
réduction de 75% des CFC de l’annexe A par
rapport aux niveaux de 1986
élimination6 des halons3
1er janvier 2004 réduction de 35% des HCFC en dessous des
niveaux de base
1er janvier 2005 réduction de 50% des CFC de l’annexe A par
rapport aux niveaux moyens de 1995–97
réduction de 50% des halons par rapport aux
niveaux moyens de 1995–97
réduction de 85% du tétrachlorure de
carbone par rapport aux niveaux moyens de
1998–2000
réduction de 30% du méthyle chloroforme par
rapport aux niveaux moyens de 1998–2000
réduction de 50% du bromure de méthyle
1er janvier 1995 gel du bromure de méthyle aux niveaux de 1991
réduction de 85% du tétrachlorure de carbone par 1er janvier 2007 réduction de 85% des CFC de l’annexe A par
rapport aux niveaux moyens de 1995–97
rapport aux niveaux de 1989
réduction de 85% des CFC de l’annexe B par
1er janvier 1996 élimination6 des HBFC4
rapport aux niveaux moyens de 1998–2000
élimination du tétrachlorure de carbone
1er janvier 2010 réduction de 65% des HCFC
élimination6 des CFC des annexes A et B
élimination du bromure de méthyle
élimination6 du méthyle chloroforme
élimination à 100% des CFC, des halons et
gel des HCFC5 aux niveaux des HCFC de
du tétrachlorure de carbone en accord avec
1989 + 2,8% de la consommation des CFC en
l’amendement de Londres
1989 (niveau de base)
réduction de 70% du méthyle chloroforme
1er juillet 1999 gel des CFC de l’annexe A aux niveaux
par rapport aux niveaux moyens de
moyens de 1995–97
1998–2000
1er janvier 2001 réduction de 25% du bromure de méthyle
1er janvier 2002 gel des halons aux niveaux moyens de
1995–97
gel du bromure de méthyle aux niveaux
moyens de 1995–98
1er janvier 2015 réduction de 90% des HCFC
élimination à 100% du méthyle chloroforme
1er janvier 2016 gel des HCFC au taux de base des niveaux
moyens de 2015
1er janvier 2020 élimination des HCFC avec maintenance jusqu’en
1er janvier 2003 réduction de 20% des CFC de l’annexe B par
2030
rapport à la consommation moyenne de
er
1 janvier 2040 élimination des HCFC
1998–2000
gel du méthyle chloroforme aux niveaux
moyens de 1998–2000
1 Cinq CFC dans l’annexe A : CFC-11, -12, -113, -114 et -115. 2Dix CFC dans l’annexe B : CFC-13, -111, -112, -211, -212, -213, -214, -215, -216 et -217.
3Halons 1211, 1301 et 2402. 434 hydrobromofluorocarbones. 534 hydrochlorofluorocarbones. 6à l’exception des utilisations essentielles.
Pour plus
d’informations, consultez le Handbook on Essential Use Nominations préparé par le Comité d’évaluation technologique et économique, 1994, PNUE.
■ 23 ■
La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte
qui appauvrissent la couche d’ozone (SAO), connues dans le langage du
Protocole sous le nom de « substances contrôlées ». Lors de réunions qui se
sont tenues à Londres et à Copenhague en 1990 et en 1992, les contrôles
ont été renforcés et élargis afin de couvrir d’autres produits chimiques. Au lieu
d’une simple réduction de la production et de la consommation de cinq CFC
et de trois halons, le Protocole exige maintenant que les pays développés
éliminent 15 CFC, 3 halons, 34 HBFC, le tétrachlorure de carbone et le
méthyle chloroforme. Un planning de réduction à long terme, qui conduit
également à une élimination complète, a été décrété pour 40 HCFC. Lors de
la septième réunion des Parties, il a été décidé que la liste des substances
contrôlées serait maintenant étendue au bromure de méthyle.
Les Parties du Protocole de Montréal se sont mises d’accord pour réduire
puis éliminer l’utilisation des SAO avant que des substituts et des
technologies alternatives soient largement disponibles. Cette stratégie s’est
révélée positive. Les industriels et les fabricants ont déjà développé des
substances et des technologies de remplacement pour presque toutes les
anciennes utilisations des SAO, et de nombreux pays sont en voie
d’éliminer complètement l’usage des SAO.
En reconnaissant le besoin de développement économique des pays en
développement et leur utilisation historiquement assez basse de CFC, le
Protocole de Montréal leur octroie une « période de grâce » de dix ans de
plus que celle des pays développés pour mettre en place les mesures de
réduction et d’élimination demandées par le Protocole. En outre, lors de la
réunion de 1990 à Londres, les Parties ont créé un mécanisme financier
dont le but est de fournir une aide financière et technique aux programmes
de protection de l’ozone dans les pays en développement. Pour avoir droit
au soutien du mécanisme financier, les Parties doivent être des pays en
développement et doivent consommer moins de 0,3kg de substances
contrôlées par personne et par an. Plus de 100 pays entrent dans ces
critères ; ils sont appelés pays de « l’article 5 » car leur statut est défini
dans l’article 5 du Protocole de Montréal.
Comment les substances qui appauvrissent la couche d’ozone sont-elles
éliminées ?
De nombreuses solutions de rechange existent pour les anciennes
utilisations des SAO, mêlant à la fois des substituts chimiques et des
technologies alternatives. En ce qui concerne les utilisations existantes des
SAO, la réduction à court terme des émissions passe tout d’abord par la
conservation, la récupération, le recyclage et la prévention des fuites.
Dans la réfrigération et la climatisation, la principale alternative aux SAO
est l’utilisation de frigorigènes sans CFC tels certains hydrocarbures ou
■ 24 ■
La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte
Production, ventes et rejets atmosphériques de fluorocarbones en 1993, AFEAS
La production mondiale de CFC-11 et -12 baisse rapidement
Signature du Protocole de Montréal
milliers de tonnes
800
Première publication
de la théorie de
l’appauvrissement de
la couche d’ozone
600
CFC-12
400
200
CFC-11
CFC-11
1950
1960
1970
1980
1990
l’ammoniac. Les HCFC sont utilisés dans certains cas, mais uniquement
comme solution intermédiaire, ou « substances de transition », car ils seront
eux aussi éliminés à terme en raison de leur potentiel d’appauvrissement de
la couche d’ozone. Certains hydrofluorocarbones (HFC) sont également
utilisés car ils ne contiennent pas de chlore et n’attaquent pas l’ozone.
Cependant, ce sont de puissants gaz à effet de serre.
Pour les équipements de réfrigération et de refroidissement existants, un
entretien adéquat peut considérablement réduire les fuites, ce qui réduit
aussi les coûts. Certains équipements peuvent être convertis pour accepter
des produits chimiques de remplacement. Les CFC des anciens
réfrigérateurs et des anciennes climatisations sont de plus en plus souvent
récupérés et recyclés avant que l’équipement soit détruit.
Dans l’industrie de la fabrication des mousses plastiques, les CFC ont été
utilisés comme agents gonflants à la fois pour les mousses rigides (isolantes)
et les mousses souples (structurelles). Plusieurs agents gonflants de
remplacement sont maintenant largement utilisés, notamment des HCFC, des
hydrocarbures, du chlorure de méthylène, du dioxyde de carbone et de l’eau.
Plusieurs SAO ont été utilisées comme agents nettoyants, dont le CFC-113,
le tétrachlorure de carbone et le méthyle chloroforme. Ils sont remplacés par
divers procédés.
Des produits de remplacement tels que les alcools, les terpènes ou l’eau se
sont montrés efficaces pour de nombreuses utilisations industrielles. Dans
■ 25 ■
La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte
l’industrie de l’électronique, de nouvelles techniques ont rendu possible
l’élimination du nettoyage pour certaines opérations.
Les CFC-11 et -12 ont été largement utilisés comme gaz propulseurs dans les
conteneurs aérosols. Dans de nombreux pays, cette utilisation a déjà
quasiment cessé. Des propulseurs de remplacement tels que des hydrocarbures
remplissent désormais presque toutes les fonctions anciennement occupées par
les CFC. Par ailleurs, certaines pompes mécaniques récemment développées
n’ont plus besoin de propulseur chimique.
Les halons jadis utilisés pour combattre les incendies sont remplacés par
des composés à base d’eau, de dioxyde de carbone ou de mousse. De
nouveaux brouillards d’eau à haute pression sont en cours de
développement pour lutter contre les feux de pétrole ou d’essence. Des
gaz inertes, tels l’argon ou l’azote, peuvent être utilisés lorsque les autres
solutions affichent de sérieux inconvénients. Les halons présents dans les
anciens équipements de lutte contre les incendies sont de plus en plus
souvent récupérés et emmagasinés dans des banques de halons pour
conserver des stocks, empêcher des émissions dans l’atmosphère et être
disponibles pour les « utilisations essentielles » définies dans le Protocole
de Montréal.
Quels bénéfices les compagnies retirent-elles de l’élimination des substances qui
appauvrissent la couche d’ozone ?
Il existe deux raisons principales pour se convertir le plus tôt possible aux
technologies qui ne détruisent
De nombreux produits portent aujourd’hui
pas la couche d’ozone.
l’étiquette « préserve la couche d’ozone »
Premièrement, le bénéfice
environnemental : la quantité
totale de chlore et de brome
PRESERVE LA
déchargée dans l’atmosphère
COUCHE
D’OZONE
déterminera la gravité et la
durée de l’appauvrissement de
la couche d’ozone. Plus tôt les
émissions s’arrêteront et plus tôt
la couche d’ozone se
recomposera. C’est seulement à
condition que toutes les
compagnies et tous les pays
coopèrent pour une élimination
rapide des substances qui
appauvrissent la couche d’ozone
qu’un appauvrissement encore
plus important pourra être évité.
■ 26 ■
La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte
La deuxième raison est le bénéfice économique : en vertu des termes du
Protocole de Montréal, la majeure partie de la production de CFC et de
halons cessera dans un futur proche.
Les restrictions commerciales vont limiter encore plus les stocks. Les
derniers SAO sur le marché seront rares et chers, et les compagnies qui
les abandonnent rapidement bénéficieront de coûts moins élevés. Les
industries qui se tournent vers les technologies ne détruisant pas l’ozone
pourront profiter de la demande des consommateurs pour des produits qui
préservent la couche d’ozone. Enfin, les utilisateurs d’équipements qui
contiennent des SAO, tels que les climatiseurs ou les unités de
réfrigération, peuvent diminuer leurs frais en prévenant les fuites ; sans
compter qu’un meilleur entretien réduit les risques de panne.
Sujets de discussion
-
Quelle a été la réponse de votre pays face au Protocole de Montréal et à
ses plans pour éliminer les SAO ?
-
Citez quelques arguments en faveur de la ratification du Protocole de
Montréal et de ses amendements.
-
Discutez du rôle d’une coopération internationale pour l’élimination des
CFC. Quel rôle votre pays a-t-il joué dans les discussions internationales ?
-
De nombreux pays éliminent les SAO plus vite que ce que demande le
Protocole de Montréal. Faites une liste des bénéfices possibles d’une telle
politique.
-
Quels sont les risques associés à l’utilisation de « substances de transition »
telles que les HCFC ?
■ 27 ■
La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte
5
L’appauvrissement en ozone et
les pays en développement
Temps de défilement de la bande vidéo : 12:39–14:23
Quel rôle les pays en développement ont-ils joué dans l’appauvrissement de la
couche d’ozone ?
D’un point de vue historique, l’utilisation des SAO dans les pays en
développement ainsi que la fabrication et l’importation d’équipements
contenant des SAO ont été très limitées. En 1986, les pays en développement
d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine n’ont représenté que pour 21 pour cent
de la consommation mondiale de CFC et de halons. Les pays en
développement sont responsables d’une proportion encore plus basse des
La consommation mondiale de SAO chute, mais pas partout
500
Pays développés
Données fournies par les Parties du Protocole de Montréal
Pays en développement
milliers de tonnes
400
10
300
8
6
200
4
100
2
’86 ’93
’86 ’93
CFC de
l’annexe A
Halons
’86 ’93
’86 ’93
Tétrachlorure Méthyle
de carbone chloroforme
’86 ’93
’86 ’93
’86 ’93
autres
CFC
HCFC
Bromure de
méthyle
émissions : 90 pour cent des CFC sont actuellement libérés sous les latitudes
qui correspondent à l’Amérique du Nord, à l’Europe et au Japon.
Cependant, alors que les pays développés éliminent les SAO et que d’autres
s’industrialisent, la part de la consommation des pays en développement
augmente. La part des pays développés représentait 65 pour cent en 1986,
mais seulement 47 pour cent en 1992. Au cours de la même période, la
■ 28 ■
La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte
part de la consommation en Asie est passée de 19 à 30 pour cent. La part
de la consommation en Europe de l’Est a augmenté de 14 à 21 pour cent.
Les tendances de la distribution géographique des émissions de SAO
impliquent que les politiques des pays en développement concernant les
SAO vont jouer un rôle de plus en plus important pour l’environnement
mondial. Plusieurs pays en développement concernés par l’article 5
s’industrialisent rapidement ; dans le même temps, la croissance économique
dans ces pays crée une plus grande demande des consommateurs pour des
produits qui contiennent ou utilisent des SAO. A titre d’exemple, citons les
réfrigérateurs et les climatiseurs. Si l’on répond à la demande avec des
technologies qui détruisent la couche d’ozone, les émissions de CFC et de
halons vont subir une hausse considérable. Une augmentation de la
population accompagnée d’une croissance économique dans des pays tels
que le Brésil, la Chine ou l’Inde pourraient faire doubler la consommation de
CFC dans les cinq prochaines années, ce qui nous amènerait rapidement
aux niveaux atteints par les pays industrialisés il y a de cela quelques
années. Si aucune mesure restrictive n’est adoptée, la demande en SAO des
pays en développement atteindra environ 1 million de tonnes en 2010.
Comment la communauté internationale aide-t-elle les pays en développement à
éliminer les SAO ?
Les Parties du Protocole de Montréal sont d’accord sur le fait que les
pays en développement ont besoin d’une aide financière et technique
pour éliminer les SAO. Pour répondre à ce besoin, les Parties ont créé le
Liens clés entre les
institutions dans le
cadre du Protocole
de Montréal
Agences
d’execution
PNUD, PNUE,
ONUDI, Banque
Mondiale
Réunion des Parties
du Protocole de Montréal
groupe de travail
à composition
non limitée
Comité d’évaluation
technologique et économique
du PNUE (TEAP)
Comité Exécutif du
Fonds Multilatéral
Secrétariat Ozone
du PNUE (Nairobi)
Comité des choix
techniques du PNUE
Secrétariat du Fonds
Trésorier du PNUE
Parties visées à l’Article 5
Entreprises, organisations et
ONG parmi les pays de l’art. 5
Parties n’appartenant
pas à l’art. 5
ONG dans les pays
n’appartenant pas à l’art. 5
■ 29 ■
La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte
Fonds Multilatéral, élément du mécanisme financier qui aide les pays
concernés par l’article 5 dans leurs efforts de réduction et d’élimination
des SAO. Les contributions faites au Fonds proviennent essentiellement des
pays industrialisés.
Le Fonds fournit aux pays concernés par l’article 5 une aide financière pour
développer et mettre en place des projets et des programmes destinés à
éliminer les SAO. Le Fonds peut également fournir des compétences et des
aides techniques, des informations sur les nouvelles technologies ainsi que
des programmes de formation et de démonstration. Son budget pour
Distribution des fonds attribués sous le Fonds Multilatéral
et ODP à éliminer par région (en décembre 1995)
Fonds attribués 1000 dollars US
Afrique
54 379
(12,9%)
Europe
14 979
Asie et Pacifique 224 875 (53,6%)
ODP tonnes
Amérique latine
et Caraïbes 8838
(13,8%)
Afrique
5641 (8,8%)
Europe
2915
(4,61%)
Asie et Pacifique 46 519 (72,8%)
1991–93 était de 240 millions de dollars US, et il a atteint 510 millions de
dollars US pour 1994–96. En novembre 1995, le Fonds a approuvé les
« programmes de pays » de plus de 64 pays concernés par l’article 5 qui,
à eux tous, élimineront un total de 142 000 tonnes de SAO lorsqu’ils seront
mis en place.
Le Fonds Multilatéral est dirigé par un Comité Exécutif de 14 représentants
de Parties du Protocole de Montréal, composé à parts égales de pays
développés et en développement. Le Comité approuve les projets de
financement et développe les lignes directrices pour l’administration du
Fonds. Quatre organisations ont été désignées Agences d’Exécution du
Fonds Multilatéral :
*
Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) aide les
Parties dans leur planification et préparation de projets d’investissement,
dans leurs programmes de pays et dans le renforcement de leurs
institutions ; il propose aussi des cours et des démonstrations de projets.
■ 30 ■
La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte
Secrétariat du Fonds Multilatéral
Amérique latine
et Caraïbes
98 245 (23,4%)
Total
27 784 (6,6%)
*
Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), par
l’intermédiaire du Programme ActionOzone du PNUE IE, rassemble les
données, fournit un centre d’information, soutient les pays qui ont une
faible consommation à préparer des programmes de pays et des
projets pour renforcer leurs institutions, et offre une formation et un
réseau d’entraide.
*
L’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel
(ONUDI) dirige des projets d’investissement et des programmes de
pays de petite ou de moyenne échelle, et offre une aide technique et
une formation individuelle pour les industries.
*
La Banque Mondiale développe et met en place des projets
d’investissement et aide à la préparation de programmes de pays.
Sujets de discussion
-
Identifiez les plus importantes utilisations de SAO dans votre pays,
particulièrement celles qui sont susceptibles d’augmenter à l’avenir.
-
Quelles sont les options immédiates pour diminuer la consommation de
SAO dans les différents secteurs industriels de votre pays ? Quels sont les
bénéfices et les coûts probables de ces options ?
-
Quelles sont les options à long terme dans les différents secteurs industriels
de votre pays ? Quels sont les bénéfices et les coûts probables de chacune
de ces options ?
-
Quels sont les risques et qu’est-ce que cela coûte de ne pas entreprendre
une action immédiate dans chaque secteur ?
-
Quels facteurs (économiques, sociaux, éducatifs) détermineront le succès des
politiques d’élimination des SAO ?
-
Quels sont les besoins en information des secteurs spécifiques ? Comment
peut-on y répondre ?
-
Quelles activités, au niveau d’un pays ou d’une compagnie, pourraient
prétendre à une aide financière du Fonds Multilatéral ?
-
Quelles expériences d’élimination des SAO à un niveau local pourraient
profiter à d’autres ?
■ 31 ■
La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte
Index des questions
1. La couche d’ozone et son rôle protecteur
Qu’est-ce que l’ozone ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .6
Pourquoi la couche d’ozone est-elle importante pour la vie sur Terre ? . . .7
Quelle est la différence entre la couche d’ozone
et l’ozone au niveau du sol ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .7
2. Les produits chimiques d’origine humaine et la menace pour la couche d’ozone
Pourquoi la couche d’ozone est-elle menacée ? . . . . . . . . . . . . . . . . . .9
Quels produits chimiques détruisent la couche d’ozone ? . . . . . . . . . . .10
Sur quelles données s’appuie-t-on pour démontrer que les produits
chimiques d’origine humaine sont responsables de l’appauvrissement
de la couche d’ozone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .11
A quelle vitesse la couche d’ozone s’appauvrit-elle ? . . . . . . . . . . . . . .13
Où et quand l’appauvrissement en ozone est-il le plus important ? . . . . .13
Qu’est-ce que le « trou dans la couche d’ozone » de l’Antarctique ? . . .14
Comment l’appauvrissement de la couche d’ozone et le changement
climatique sont-ils liés ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .15
Comment les niveaux de rayonnements UV changent-ils à la surface
de la Terre ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .17
■ 32 ■
La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte
3. Les effets de l’augmentation des rayonnements ultraviolets
Comment les rayons UV affectent-ils la peau humaine ? . . . . . . . . . . . .19
Comment les rayons UV affectent-ils l’œil humaine ? . . . . . . . . . . . . . .19
Comment les rayons UV affectent-ils les défenses du corps
humain contre les maladies ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .19
Quels sont les effets des rayonnements UV sur les plantes ? . . . . . . . . .20
Quels sont les effets sur la vie marine et aquatique ? . . . . . . . . . . . . . .21
Quels sont les effets sur les matériaux d’origine humaine ? . . . . . . . . . .21
4. La réponse internationale
Qu’est-ce que la communauté internationale a fait pour combattre
l’appauvrissement de la couche d’ozone ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .22
Comment les substances qui appauvrissent la couche d’ozone
sont-elles éliminées ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .24
Quels bénéfices les compagnies retirent-elles de l’élimination
des substances qui appauvrissent la couche d’ozone ? . . . . . . . . . . . .26
5. L’appauvrissement en ozone et les pays en développement
Quel rôle les pays en développement ont-ils joué dans
l’appauvrissement de la couche d’ozone ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .28
Comment la communauté internationale aide-t-elle les pays en
développement à éliminer les SAO ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .29
■ 33 ■
La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte
ABCGHIJKL
MNOPQR
STUVWXYZ
Glossaire
L
a protection de la couche d’ozone entraîne de nombreuses
questions sur les plans scientifiques, technologiques et
légaux. Cette brochure en présente quelques-uns. Certains termes clés sont expliqués plus en détails ci-dessous. Ce glossaire
vous sera utile en tant que point de référence. Il pourra aussi
vous aider si, lors d’un exposé ou d’une discussion sur les
points soulevés dans Sauver la couche d’ozone : chaque action
compte, vous avez besoin d’une définition plus explicite des
concepts mentionnés dans le livret.
Aérosol Suspension de très petites particules solides ou liquides dans un
gaz. Le mot aérosol est également couramment utilisé pour désigner les
atomiseurs et les vaporisateurs qui pulvérisent ces particules. Ces conteneurs
sont remplis d’un produit et d’un propulseur et sont pressurisés afin que le
produit soit dispensé en nuage.
Agence d’Exécution Dans le cadre du Protocole de Montréal ; quatre
organisations internationales sont désignées pour mettre en œuvre le Fonds
Multilatéral. Ces organisations sont : le PNUD, le PNUE, l’ONUDI et la
Banque Mondiale.
Agent gonflant Gaz ou liquide volatil utilisé pour « gonfler » les
mousses plastiques en formant des bulles ou des cellules.
Appauvrissement de la couche d’ozone Processus par lequel
l’ozone stratosphérique est détruit par des produits chimiques d’origine
humaine, ce qui conduit à une réduction de sa concentration.
Banque mondiale Anciennement connue sous le nom de Banque
Internationale pour la Reconstruction et le Développement ; l’une des
Agences d’Exécution du Fonds Multilatéral.
Bromure de méthyle Produit chimique composé de carbone,
d’hydrogène et de brome, principalement utilisé comme pesticide et
fumigateur dans l’agriculture et ayant un ODP important.
Cancer de la peau Mutation de la peau pouvant être maligne ou
bénigne, et qui, pour les cancers mélanomiques, met en cause la
production de pigments synthétisant les cellules appelées mélanocytes.
■ 34 ■
La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte
Cataracte Dommage de l’œil dans lequel le cristallin est partiellement ou
totalement opaque, ce qui atténue la vision et provoque parfois la cécité.
Une exposition aux rayonnements ultraviolets peut provoquer une cataracte.
CFC Chlorofluorocarbones ; famille de produits chimiques qui contiennent
du chlore, du fluor et du carbone. Ils sont principalement utilisés comme
frigorigènes, propulseurs d’aérosols, et solvants pour le nettoyage et lors de
la fabrication de mousses. Ils sont l’une des principales causes de
l’appauvrissement de la couche d’ozone.
Convention de Vienne Accord international de 1985 qui fixe le cadre
d’une action mondiale pour la protection de la couche d’ozone , la loi du
cadre international qui soutient le Protocole de Montréal.
Conversion Amélioration ou ajustement d’un équipement pour qu’il
puisse être utilisé sous des conditions modifiées ; par exemple la conversion
d’équipements de réfrigération pour qu’ils puissent utiliser des frigorigènes
qui n’appauvrissent pas la couche d’ozone à la place des CFC.
Couche d’ozone Fine couche de molécules d’ozone que l’on trouve
dans la stratosphère. La couche d’ozone filtre la plupart des rayonnements
ultraviolets du soleil, les empêchant d’atteindre la Terre.
Elimination Fin de la production et de la consommation d’un produit
chimique contrôlé dans le cadre du Protocole de Montréal.
Erythème Rougeur de la peau, telle qu’un coup de soleil, provoquée par
une exposition aux rayonnement ultraviolets.
Fonds Multilatéral Partie du mécanisme financier dans le cadre du Protocole
de Montréal ; il apporte son aide aux politiques d’élimination des SAO,
aux projets de programmes et d’investissements dans les pays de l’article 5.
Frigorigène Agent de transfert de chaleur, généralement un liquide,
utilisé dans des équipements tels que les réfrigérateurs, les congélateurs et
les climatiseurs.
Gaz à effet de serre Gaz qui enferme la chaleur dans l’atmosphère
terrestre, contribuant à l’effet de serre.
Halogénure Produit chimique contenant un ou plusieurs éléments du
groupe des halogènes, notamment le fluor, le chlore et le brome.
Halon Produit chimique contenant du brome, lié aux CFC, utilisé pour
combattre les incendies. Fort ODP.
■ 35 ■
La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte
ABCGHIJKL
MNOPQR
STUVWXYZ
HBFC Hydrobromofluorocarbones ; famille de produits chimiques
hydrogénés apparentés aux halons, mais avec un ODP plus bas.
HCFC Hydrochlorofluorocarbones ; famille de produits chimiques
apparentés aux CFC, qui contiennent de l’hydrogène ainsi que du chlore, du
fluor et du carbone. L’hydrogène réduit leur durée de vie dans l’atmosphère,
ce qui rend à long terme les HCFC moins destructeurs que les CFC.
HFC Hydrofluorocarbones ; famille de produits chimiques apparentés aux
CFC, qui contiennent de l’hydrogène, du fluor et du carbone, mais pas de
chlore, et qui n’appauvrissent donc pas la couche d’ozone.
Méthyle chloroforme Egalement connu sous le nom de 1,1,1trichloroéthane ; produit chimique composé de carbone, d’hydrogène et de
chlore, qui est utilisé comme solvant et agent gonflant ; son ODP est
d’environ un dixième de celui du CFC-11.
ODP Potentiel d’appauvrissement de la couche d’ozone ; une mesure de la
capacité d’une substance à détruire l’ozone atmosphérique, basée sur sa
durée de vie dans l’atmosphère, sa stabilité, sa réactivité et sa composition en
éléments qui peuvent attaquer l’ozone (tels que le chlore et le brome). Tous les
ODP sont basés sur une mesure de référence égale à 1 pour le CFC-11.
ONUDI Organisation des Nations Unies pour le Développement
Industriel ; l’une des Agences d’Exécution du Fonds Multilatéral.
Ozone Gaz dont les molécules contiennent trois atomes d’oxygène, et
dont la présence dans la stratosphère constitue la couche d’ozone. A de
très fortes concentrations, l’ozone est toxique pour l’homme, les animaux et
les plantes ; c’est donc un polluant lorsqu’il se trouve dans la troposphère,
dans le smog.
Partie Pays qui a signé et/ou ratifié un instrument légal international,
indiquant qu’il est d’accord pour être contraint par les règles qui y figurent.
Les Parties du Protocole de Montréal sont des pays qui ont signé et ratifié le
Protocole.
Pays de l’article 5 Pays en développement, Partie du Protocole de
Montréal, et dont la consommation annuelle de substances contrôlées est
inférieure à 0,3kg par personne. On considère que ces pays fonctionnent
dans le cadre de l’article 5 du Protocole de Montréal, d’où leur nom de
« pays de l’article 5 ».
Plancton Terme collectif comprenant une grande variété d’organismes
végétaux et animaux, souvent microscopiques, qui flottent ou dérivent dans
■ 36 ■
La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte
la mer ou l’eau douce ; le plancton représente le niveau de base de
nombreuses chaînes alimentaires.
PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement ; l’une des
Agences d’Exécution du Fonds Multilatéral.
PNUE Programme des Nations Unies pour l’Environnement. Par
l’intermédiaire du Programme ActionOzone du PNUE IE, le PNUE est l’une
des Agences d’Exécution du Fonds Multilatéral.
Programme ActionOzone Le Programme ActionOzone du PNUE IE
fournit une aide aux pays en développement signataires du Protocole de
Montréal sous forme d’échange d’informations, de formation, de mise en
place de réseaux, de programmes de pays et de projets de renforcement
des institutions.
Programme de pays Stratégie nationale préparée par un pays de
l’article 5 pour appliquer le Protocole de Montréal et éliminer l’utilisation
des SAO, en identifiant entre autres les projets d’investissement pouvant
être financés par le Fonds Multilatéral.
Propulseur Liquide ou gaz utilisé à l’intérieur d’un aérosol pour propulser
le produit en un nuage léger lorsque la valve est ouverte.
Protocole de Montréal Le Protocole de Montréal à la Convention de
Vienne a été signé en 1987. Ses Parties s’engagent à prendre des
mesures concrètes pour protéger la couche d’ozone en gelant, réduisant et
mettant fin à la production et à la consommation des substances
contrôlées.
Rayonnements ultraviolets Rayonnements du soleil possédant des
longueurs d’onde allant de la lumière visible aux rayons X. L’UV-B
(280–320), l’une des trois bandes de rayonnement UV, est nocif pour la vie
sur Terre, et la plupart est absorbée par la couche d’ozone.
Réchauffement global Théorie selon laquelle les gaz à effet de serre
émis par les activités humaines sont nocifs pour l’atmosphère de la Terre et
provoqueraient un changement climatique.
SAO Substance qui appauvrit la couche d’ozone ; tout produit chimique
qui peut appauvrir la couche d’ozone. La plupart des SAO sont des
substances contrôlées dans le cadre du Protocole de Montréal.
Secrétariat Ozone Secrétariat du Protocole de Montréal, assuré par le
PNUE et basé à Nairobi, Kenya.
■ 37 ■
La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte
ABCGHIJKL
MNOPQR
STUVWXYZ
Smog Emprisonnement de polluants dans une nappe d’air immobile ou de
brouillard. Le smog photochimique se produit lorsque la lumière du soleil
provoque des réactions chimiques dans le smog, un de ses effets étant la
production d’ozone.
Stratosphère Région de la haute atmosphère entre la troposphère et la
mésosphère, située entre 15–55km de la surface de la Terre.
Substances contrôlées Dans le cadre du Protocole de Montréal, tout
produit chimique est soumis à des mesures de contrôle, telles que l’exigence
d’une élimination progressive.
Substances de transition Dans le cadre du Protocole de Montréal,
produit chimique dont l’utilisation est autorisée pour remplacer une
substance qui appauvrit la couche d’ozone, mais uniquement de manière
temporaire en raison de l’ODP de cette substance ou de sa toxicité.
Système immunitaire Chez l’homme et l’animal, les cellules et les tissus
impliqués dans la reconnaissance et l’attaque des substances étrangères au
corps.
Troposphère La plus basse couche de l’atmosphère terrestre, située entre
le sol et environ 15km d’altitude, dans laquelle se produisent les
phénomènes météorologiques.
Vortex polaire Zone semi-isolée d’une formation cyclonique formée
chaque hiver dans la stratosphère polaire. Le vortex polaire de l’hémisphère
Sud est plus fort que celui de l’hémisphère Nord. Le vortex accentue
l’appauvrissement de la couche d’ozone en emprisonnant de l’air très froid
contenant des aérosols et dans lequel des réactions qui appauvrissent la
couche d’ozone peuvent avoir lieu.
■ 38 ■
La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte
PNUE
Autres informations disponibles
auprès du PNUE
L
e PNUE est en mesure de vous fournir un large éventail
d’informations sur la science de l’appauvrissement de la
couche d’ozone ainsi que sur les aspects techniques et politiques
du processus d’élimination des SAO. Parmi les sources d’information produites par le Programme ActionOzone du PNUE IE,
par l’intermédiaire de son Centre d’information, vous trouverez :
*
Du matériel pour une campagne d’information et des outils pour une
sensibilisation du public — le Programme ActionOzone produit un
large éventail d’informations conçues pour soutenir les efforts nationaux
afin d’augmenter la prise de conscience sur l’appauvrissement en
ozone. Celles-ci comprennent un manuel destiné au personnel chargé
de sensibiliser à la problématique liée à l’ozone ; des jeux de
diapositives et de transparents à utiliser lors de présentations orales ; et
un jeu de trois affiches qui offrent une esquisse visuelle pour une
campagne d’information du public.
*
Le bulletin ActionOzone et ses suppléments spéciaux — un bulletin
trimestriel disponible en anglais, arabe, chinois, espagnol et français.
*
Un service de questions-réponses — un service qui effectue des
recherches et répond aux questions techniques et politiques des pays
en développement (disponible par fax, téléphone, E-mail et courrier).
*
Des brochures spécifiques par secteur, des sources technologiques, des
études de cas et des synthèses documentaires ; des publications
techniques fournissant des informations sur l’identification et le choix
des technologies alternatives pour protéger la couche d’ozone.
*
Le Centre d’Information ActionOzone (CIAO) — un outil de référence
sur disquette, remis à jour deux fois par an, qui contient de
nombreuses bases de données sur les problèmes techniques et
politiques liés à l’élimination des SAO.
*
Le Centre d’Information de la direction de la banque internationale du
recyclage des halons — qui fournit des information sur le stockage des
halons, les disponibilités en halons recyclés et les alternatives sans halon.
■ 39 ■
La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte
*
PNUE
La liste des publications et des vidéocassettes — une liste de toutes les
publications produites ou distribuées par le Programme ActionOzone
est disponible. Elle est divisée selon les différents besoins des pays en
développement pouvant prétendre à une aide pour éliminer les SAO
dans le cadre du Protocole de Montréal. Vous trouverez également une
liste exhaustive de vidéocassettes sur l’appauvrissement de la couche
d’ozone et l’élimination des SAO.
Les autres principales ressources produites par le PNUE sont des
publications internationales traitant des aspects scientifiques et
techniques de l’appauvrissement de la couche d’ozone et du
processus d’élimination des SAO, préparées conjointement avec
diverses organisations internationales. Ces rapports sont produits chaque année par des groupes d’experts internationaux
qui opèrent dans le cadre du Protocole de Montréal. Ils offrent
le traitement le plus complet et le plus à jour de la science de
l’appauvrissement de la couche d’ozone, de ses effets et des
options techniques pour l’élimination des SAO. Parmi les titres
récents, vous trouverez :
*
Scientific Assessment of Ozone Depletion: 1994.
*
Environmental Effects of Ozone Depletion: 1994 Assessment.
*
1994 Report of the UNEP Economic Options Committee: 1995
Assessment.
*
Report of the UNEP Technology and Economics Assessment Panel:
1995 Assessment.
*
1994 Report of the Technology and Economic Assessment Panel,
Recommendations on Nominations for Essential Use
Production/Consumption Exemptions for Ozone-Depleting Substances.
Outre les rapports couvrant les problèmes techniques et scientifiques d’ordre général, une série de rapports se concentre sur
les secteurs spécifiques qui utilisent les SAO :
*
Report of the UNEP Technical Options Committee for Aerosols,
Sterilants, Miscellaneous Uses and Carbon Tetrachloride: 1994.
*
1994 Report of the Flexible and Rigid Foams Technical Options
Committee: 1995 Assessment.
■ 40 ■
La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte
*
Report of the Halon Fire Extinguishing Agents Technical Options
Committee: 1994.
*
1994 Report of the Refrigeration, Air Conditioning and Heat Pumps
Technical Options Committee: 1995 Assessment.
*
1994 Report of the Methyl Bromide Technical Options Committee:
1995 Assessment.
*
1994 Report of the Solvents, Coatings and Adhesives Technical
Options Committee: 1995 Assessment.
*
Handbook on Essential Use Nominations: Prepared by the Technology
and Economic Assessment Panel: 1994.
Tous les rapports du Comité d’options techniques et du Comité d’évaluation
du PNUE sont disponibles auprès du Programme ActionOzone du PNUE IE
et du Secrétariat Ozone du PNUE.
■ 41 ■
La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte
Contacts
PNUE
SECRÉTARIAT OZONE
M. K. Madhava Sarma, Secrétaire général, Secrétariat Ozone
Programme des Nations Unies pour l’Environnement, PO Box 30552, Nairobi, Kenya
Tél: +254 (2) 623 885
Fax: +254 (2) 521 930
E-mail: [email protected]
SECRÉTARIAT DU FONDS MULTILATÉRAL
Dr Omar El-Arini, Directeur général, Secrétariat du Fonds Multilatéral, Montreal Trust
Building, 27th Floor, 1800 McGill College Avenue, Montréal, Québec, Canada H3A 3J6
Tél: +1 (514) 282 1122
Fax: +1 (514) 282 0068
E-mail: [email protected]
AGENCES D’EXÉCUTION :
PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR LE DÉVELOPPEMENT
M. Frank Pinto, Conseiller technique général, Unité du Protocole de Montréal, PNUD,
One United Nations Plaza, New York NY 10017, Etats-Unis
Tél: +1 (212) 906 5042
Fax: +1 (212) 906 6947
E-mail: [email protected]
PNUE
ONUDI
PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR L’ENVIRONNEMENT
Mme Jacqueline Aloisi de Larderel, Directrice, PNUE IE;
M. Rajendra M. Shende, Coordinateur du Programme ActionOzone
PNUE Industrie et Environnement, 39–43 Quai André Citroën, 75739 Paris
Cedex 15 France
Tél: +33 (1) 44 37 14 50
Fax: +33 (1) 44 37 14 74
E-mail: [email protected]
ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR LE DÉVELOPPEMENT
INDUSTRIEL
Mme Tcheknavorian-Asenbauer, Directeur général, Secteurs de l’industrie et Division
de l’environnement ;
M. Si Ahmed, Coordinateur du Protocole de Montréal, Division technologique des
opérations industrielles, ONUDI, Centre International de Vienne, PO Box 300, A-1400
Vienne, Autriche
Tél: +43(1) 21131 3741
Fax: +43(1) 230 9766
E-mail: [email protected]
BANQUE MONDIALE
M. Ken Newcombe, Secrétaire général ;
M. Bill Rahill, Spécialiste de l’environnement, Division de l’environnement mondial
Département de l’environnement, Banque mondiale, 1818 H Street NW,
Washington DC 20433, Etats-Unis
Tél: +1 (202) 473 6010 Fax: +1 (202) 522 3258
E-mail: [email protected]
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La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte
Script de la vidéocassette
V
ous trouverez ci-dessous le script de La protection de la couche
d’ozone : chaque initiative compte, avec commentaires et interviews. Les temps d’entrée sont indiqués en minutes et en secondes. Ce
script peut servir de base à un exposé ou être copié et distribué à un
groupe après le visionnage de la vidéocassette.
[00:12] L’appauvrissement de la couche d’ozone, l’un des plus graves problèmes
environnementaux de notre époque ; un sujet entre mythe et confusion. Mais une chose est
sûre : si nous n’arrêtons pas de détruire la couche d’ozone, nous en ressentirons tous le
contrecoup. Pourtant, aujourd’hui encore, certains pays intensifient leur utilisation de
produits chimiques qui détruisent la couche d’ozone. Pourquoi est-ce si important ? Et que
devons-nous y faire ? Tel est le sujet de ce film.
[00:52] Le soleil est à la base de toute vie sur Terre. Il nous donne vie, chaleur et
énergie. Mais le soleil émet aussi des rayons ultraviolets, qui ont un grand pouvoir
destructeur.
[01:06] Seul une mince pellicule gazeuse nous protège de ces rayons —c’est notre
atmosphère. L’ozone n’en constitue qu’une infime partie, finement éparpillée dans la
stratosphère, entre 15 et 50 kilomètres au-dessus de nos têtes. Ce gaz forme un bouclier
fragile mais efficace contre les rayonnements ultraviolets.
[01:27] L’ozone est une forme particulière d’oxygène soumise à des changements
constants. Il se décompose et se régénère naturellement. Mais aujourd’hui, les produits
chimiques d’origine humaine détruisent l’ozone à une vitesse plus élevée que celle à
laquelle il peut être remplacé. Le bouclier se fait de plus en plus fin, ce qui permet aux
rayons ultraviolets d’atteindre la Terre en plus grande quantité.
[01:52] Les personnes soumises à une forte exposition au soleil risquent d’être atteintes
d’un cancer de la peau, mais ce n’est que l’une des nombreuses conséquences d’un
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La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte
bouclier d’ozone affaibli. A la longue, trop de lumière peut endommager des yeux sains et
si l’appauvrissement en ozone continue, beaucoup plus de gens souffriront d’une maladie
des yeux appelée cataracte. Et bon nombre d’entre eux deviendront aveugles.
[02:19] Les animaux pourraient aussi être touchés. Et il n’existe aucun moyen de
protéger le bétail élevé en plein air.
[02:30] Même les défenses naturelles de notre corps contre la maladie pourraient être
touchées. Imaginez que votre enfant soit vacciné contre une maladie telle que la
tuberculose. Avec une couche d’ozone plus mince, le soleil pourrait rendre la vaccination
moins efficace. Le soleil pourrait également diminuer la capacité du corps à combattre un
parasite tel que la malaria.
[02:55] Aucune peau n’est assez résistante pour protéger notre système immunitaire
contre les effets néfastes du soleil. Si la destruction de la couche d’ozone se poursuit, les
habitants du monde entier seront menacés.
[03:11] Et même ce qui n’a pas de conséquence directe sur nous pourrait nous atteindre
d’une autre manière, en minant la valeur fondamentale de la famille et de la nation : la
nourriture.
[03:23] Plusieurs expériences simulant un appauvrissement de l’ozone ont montré qu’un
rayonnement ultraviolet accru pouvait retarder la croissance d’importantes cultures
alimentaires telles que le soja. D’autres plantes ont également subi des tests et bon nombre
d’entre elles se sont révélées sensibles aux UV.
[03:46] Les arbres aussi sont vulnérables. Les tests effectués sur des pins ont montré
qu’ils poussaient deux fois moins vite lorsqu’ils étaient exposés aux ultraviolets. Une
croissance plus lente des arbres pourrait avoir des conséquences sur les forêts. Les effets
des UV sur les plantes pourraient également bouleverser les écosystèmes naturels.
[04:05] Les premiers signes sont déjà perceptibles. En Antarctique, le plancton est
chaque année mis à mal lorsque les niveaux d’ozone sont bas. Le plancton constitue la
nourriture de base dans les océans. S’il y en a moins, cela entraînera des privations pour
toute la vie marine et, au bout du compte, il y aura moins de poissons.
[04:35] En fait, les poissons sont sous le coup d’une double menace. Non seulement leur
source de nourriture la plus importante est en danger, mais leurs larves, comme celles des
crustacés, sont très sensibles aux rayonnements ultraviolets dans les eaux peu profondes
des zones côtières, ce qui les rend extrêmement vulnérables.
[04:52] L’avenir peut paraître bien sombre, mais on peut éviter le désastre. Nous avons
encore le pouvoir de stopper la destruction de la couche d’ozone si nous agissons
rapidement. Mais il est tout d’abord vital de comprendre ce qui se passe dans le ciel.
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La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte
[05:10] Depuis les années 1970, les scientifiques nous lancent des avertissements : les
produits chimiques d’origine humaine appelés chlorofluorocarbones, ou CFC, se répandent
dans l’atmosphère et rongent la couche d’ozone. Malgré ces avertissements, les problèmes
ont été en grande partie ignorés. Puis ce fut le choc.
[05:25] Au milieu des années 1980, la vitesse à laquelle la couche d’ozone était détruite
s’était considérablement accélérée et plus de 50 pour cent de la couche d’ozone avait disparu
au-dessus du pôle Sud. Cet amincissement de la couche d’ozone, communément appelé
« trou », réapparaît à chaque printemps austral. Il atteint maintenant l’Amérique du Sud.
[05:54] Dans un premier temps, la cause de ce trou fit l’objet d’une vive controverse,
mais des recherches scientifiques ont prouvé que les produits chimiques d’origine humaine
contenant du chlore et du brome, et tout particulièrement les CFC et les halons, étaient
responsables de ce phénomène.
[06:13] On trouve des halons dans les systèmes d’extinction des incendies ; ils sont si
nocifs que les pays développés en ont arrêté la production en janvier 1994. Les CFC,
quant à eux, sont présents partout : dans les réfrigérateurs et les congélateurs, les
atomiseurs, les climatiseurs, les nettoyants pour l’électronique et les mousses.
[06:39] Les CFC ont été largement utilisés car ce sont des produits chimiques stables.
Cependant, lorsqu’ils sont libérés dans l’atmosphère, leur stabilité même fait qu’ils y
restent pendant des décennies. Finalement, ils atteignent la stratosphère. Une fois qu’ils y
sont, les rayonnements ultraviolets séparent les atomes de chlore des molécules de CFC ;
le chlore réagit avec l’ozone, le décomposant pour former de l’oxygène et du monoxyde
de chlore. Le monoxyde de chlore réagit encore avec un atome libre d’oxygène pour
reformer du chlore et le cycle recommence. Et recommence. Et recommence. Chaque
atome de chlore peut ainsi détruire des milliers de molécules d’ozone.
[07:22] La destruction de la couche d’ozone est plus importante au-dessus de
l’Antarctique car les hivers y sont extrêmement froids, ce qui forme des nuages de glace
dans la stratosphère. Les molécules de chlore s’accumulent sur les cristaux de glace et
lorsque le soleil revient au printemps, la destruction de la couche d’ozone commence.
[07:40] Des mesures effectuées dans l’hémisphère Nord montrent que le même
phénomène s’y produit, mais grâce à un climat plus clément, la situation n’est pas si
dramatique qu’au-dessus de l’Antarctique.
[07:51] Loin des pôles, l’appauvrissement de la couche d’ozone n’est pas aussi important
— du moins pas encore. Mais il y a suffisamment de CFC dans l’atmosphère pour que
l’on s’en inquiète.
[08:00] Monsieur K. M. Sarma, Coordinateur du Secrétariat Ozone : « La communauté
internationale s’est inquiétée de ce problème dès 1972. De nombreuses discussions ont eu
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La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte
lieu depuis lors et en 1985, elle a montré sa détermination à protéger la couche d’ozone
par l’intermédiaire de la Convention de Vienne. Le premier pas concret pour réduire la
consommation de produits chimiques qui appauvrissent la couche d’ozone a été fait à
Montréal en 1987. »
[08:27] Au fur et à mesure que les arguments contre les CFC s’accumulaient, la
communauté internationale consentait de plus en plus d’efforts pour s’en débarrasser.
[08:33] Elizabeth Dowdeswell, directrice du PNUE : « Le Protocole de Montréal est
un instrument mondial des plus remarquables. Il s’agit d’un accord légal qui a été signé
par les pays développés et les pays en développement. Cet accord a été signé à la fois
par les écologistes, les industriels et les gouvernements. Il nous engage tous à prendre
des mesures pour préserver la couche d’ozone. Aujourd’hui, plus de 150 pays ont signé
cet accord et prennent des mesures pour s’assurer que tous les composés qui
appauvrissent la couche d’ozone sont couverts par l’accord et que l’élimination de ces
substances est accélérée. »
[09:16] L’engagement mondial envers les accords internationaux actuels diminue
rapidement les émissions annuelles de substances qui appauvrissent la couche d’ozone.
Mais tout danger n’est pas écarté. Dans les pays en développement qui ont une demande
croissante pour les produits de consommation, de nombreuses compagnies utilisent encore
des substances qui appauvrissent la couche d’ozone.
[09:43] En Chine, par exemple, une économie en plein essor et une importante
population ont conduit à un développement rapide du marché des réfrigérateurs
domestiques. Les estimations montrent que la demande en réfrigérateurs va augmenter de
10 pour cent en 1995. Les effets négatifs sur l’environnement sont connus, et la Chine se
tourne maintenant vers une technologie qui protège la couche d’ozone.
[10:12] K. M. Sarma : « C’est une bonne chose que les pays industrialisés arrêtent de
consommer des CFC, mais ce n’est pas suffisant. Il y a de nombreux pays dans le monde,
tels que l’Inde, la Chine ou le Brésil, qui ont des populations gigantesques — et une
démographie galopante — ainsi que des taux de croissance économique de 10 pour cent
par an. S’ils continuent d’utiliser des CFC, elle [leur consommation de CFC] va doubler
tous les cinq ans, et ils auront bientôt atteint le niveau que les pays industrialisés avaient
atteint il y a quelques années de cela. »
[10:43] Si l’on veut sauver la couche d’ozone, chaque pays, chaque compagnie, chaque
consommateur doit prendre ses responsabilités et arrêter d’utiliser des CFC. D’autant que
l’élimination des CFC se solde par un bénéfice pour les industries. Les CFC sont déjà
devenus si rares et chers que les compagnies ont tout intérêt, d’un point de vue
économique, à adopter les technologies qui protègent la couche d’ozone. Les restrictions
commerciales du Protocole de Montréal limiteront en outre les réserves de CFC. Enfin, la
pression accrue des consommateurs ajoute à la nécessité d’un changement de cap.
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La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte
[11:18] Les produits de remplacement existent déjà. Dans l’industrie du froid, de
nouveaux systèmes de refroidissement ont été développés et des réfrigérateurs sans CFC
sont déjà en vente.
[11:34] L’industrie de l’isolation utilise des agents gonflants inoffensifs pour fabriquer
des mousses sans CFC, et les mousses sont parfois remplacées par des matériaux tels que
la laine de verre. Dans l’industrie de l’électronique, des technologies à base d’eau
remplacent les nettoyant nocifs, et des solutions alternatives sont utilisées à la place des
halons pour combattre les incendies. Toutefois, il vaudrait encore mieux adopter des
mesures de prévention des incendies adéquates.
[11:58] Un bon entretien aide à prévenir les émissions non souhaitées. Les pertes doivent
être évités lorsque l’on vérifie les systèmes. Il faut parer aux fuites des systèmes de
climatisation des bâtiments et des voitures, et les appareils anciens doivent être récupérés
et non jetés.
[12:12] K. M. Sarma : « Nous pouvons tous apporter notre contribution ; par exemple,
nous pouvons prévenir l’émission des CFC des équipements existants dans l’atmosphère
en récupérant et recyclant ces mêmes CFC, pour les réutiliser dans d’autres équipements.
Nous pouvons prolonger la durée de vie des équipements existants et en faire bénéficier
l’environnement, tout en faisant des économies. »
[12:39] Selon le Protocole de Montréal, les pays développés doivent arrêter leur
production de CFC en janvier 1996. Les pays en développement ont reçu une période de
grâce de 10 ans afin de leur laisser le temps de changer de technologie et d’arrêter
d’utiliser ces substances. Le Protocole a également mis en place le Fonds Multilatéral, qui
fournit une aide financière et technique aux pays en développement.
[13:05] Docteur Omar El-Arini, directeur général du Fonds Multilatéral : « Le Fonds
Multilatéral a été mis en place pour aider les pays en développement à éliminer les
substances qui appauvrissent la couche d’ozone, et ce dans le but de la protéger. »
[13:14] Le Fonds est constitué de contributions apportées par les pays industrialisés. Il
fournit de l’argent pour le développement et la mise en œuvre de projets, et offre une aide
technique d’experts, des informations sur les nouvelles technologies, ainsi que des
programmes de formation et de démonstration.
[13:32] Omar El-Arini :« Aujourd’hui, vous avez des avantages économiques à vous
tourner vers des produits chimiques qui n’appauvrissent pas la couche d’ozone, et ces
économies sont réalisables immédiatement — elles ne sont pas fictives. »
[13:50] Cette réalité économique a été une motivation suffisante pour la Malaisie, un des
pays en développement engagés dans l’élimination des CFC avant même les délais
octroyés par le Protocole de Montréal.
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La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte
[14:04] Ismail Ithnin, Département de l’environnement, Malaisie : « La Malaisie a pour
ambition de devenir un pays développé avant 2020. Par conséquent, nous pensons qu’une
technologie qui préserve la couche d’ozone est pour l’industrie l’une des meilleures façons
d’aider le gouvernement à atteindre cet objectif en 2020. »
[14:23] Elizabeth Dowdeswell : « Par l’intermédiaire de nos réseaux, de notre partage
des données et de notre transfert de technologies, nous savons que notre message parvient
aux oreilles du monde. Et c’est important. C’est ainsi que cela doit être, car pour nous
tous, la préservation de la couche d’ozone est un sujet crucial, pas seulement pour notre
santé, pour l’environnement dans lequel nous vivons et pour les économies qui en
dépendent, mais aussi pour le futur de nos enfants et de nos petits-enfants. »
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La protection de la couche d’ozone : chaque initiative compte
Programme ActionOzone
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