Le combat de Humbaba

Transcription

Le combat de Humbaba
Piste 2 - Le combat contre Humbaba
Doc1 Statuette de Gilgamesh (musée du Louvre AO 12475)
Doc 2 Humbaba géant des forêts (Louvre AO 9034)
Doc 3 Texte ressource : l’épisode du combat de Humbaba
Objectifs
Observer une image ; Formuler oralement la description d’un personnage Représenter
visuellement un personnage. Comprendre et expliquer un texte.
Activités
Document 1
a- Quel matériau est utilisé pour fabriquer la statuette?
b- Observe bien le personnage. De qui s’agit-il ? Qu’a-t-il sous ses pieds ? Que cela signifie-til ?
Document 2
a- Observe bien le personnage du document 2. De qui s’agit-il ? Est-il plutôt élégant ou
grotesque ? Ressemble-t-il à un animal, à un homme, à un monstre ?
b- Décalque sa silhouette et les traits principaux de sa tête. Agrandis-la sur une feuille qui
pourra être insérée dans le kamishibaï. Essaie de le représenter comme un monstre effrayant.
Quelles couleurs et quelle matière peut-on utiliser ?
Document 3 Texte
Après avoir bien lu ou écouté le récit, répondre aux questions suivantes :
a- Quel est le rôle de Humbaba dans la forêt des cèdres ? Est-il accueillant ?
b- Que dit-il à Gilgamesh au sujet de Enkidu ? Pourquoi se moque-t-il de Enkidu ?
c- Lorsque Gilgamesh est très en colère et qu’il est prêt à le tuer, comment essaie-t-il
d’apitoyer Enkidu ? Que dit-il à Gilgamesh pour être gracié?
d- Pourquoi Enkidu et Gilgamesh tuent-ils Humbaba ? Que font-ils du bois qu’ils ont coupé ?
e- Quelles paroles Humbaba prononce-t-il avant de mourir ? Est-ce inquiétant pur la suite des
aventures des deux héros ?
Eléments d’analyse
Doc 1 Statuette de Gilgamesh debout sur la tête de Humbaba (musée du Louvre AO 12475)
Le héros est représenté comme le roi marchant au combat. Il porte la coiffure à bandeau large,
une barbe en deux parties à bouclettes horizontales sur le visage, se divisant sur la poitrine. Il
est vêtu d’un pagne court à large ceinture, mais l’arrière bombé de la statuette forme un long
manteau. Il tient une masse d’armes dans la main gauche. Ses pieds reposent sur un haut
socle portant, de face, en relief, le masque de Humbaba, le géant de la forêt des cèdres, mis à
mort par Gilgamesh.
Doc 2 Humbaba géant des forêts (musée du Louvre AO 9034)
Cette plaquette de terre cuite date de la première moitié du IIe millénaire av. J.-C. Le géant
Humbaba est évoqué comme un personnage grotesque, les jambes arquées, une main sur la
poitrine, l’autre main levée. Il est nu à l’exception d’une ceinture autour des hanches.
Doc 3 : Résumé du récit
Fils de la déesse Ninsun et du demi-dieu Lugalbanda, Gilgamesh, « fort comme un buffle »,
est un roi fastueux et prospère. Pourtant, les habitants d’Uruk se plaignent de lui auprès des
dieux : c’est un tyran. Les dieux alertés lui créent un rival, à sa propre taille et à son image,
pour lui ôter le sentiment de sa supériorité absolue. C’est ainsi qu’apparaît Enkidu. Mais, ils
sont strictement différents. Autant Gilgamesh est civilisé, raffiné, homme de la ville, autant
Enkidu est sauvage et primitif. Il vit avec les animaux, dans la steppe. Gilgamesh lui envoie
une femme pour l’apprivoiser et l’amener auprès de lui. Celle-ci, la dénommée Joyeuse, le
séduit et l’amène en ville. Il sort de sa condition animale et devient un homme. A Uruk, le
premier contact entre les deux hommes est une terrible empoignade. Mais, après ce combat où
aucun des deux ne l’emporte, ils deviennent amis. Plus qu’amis, ils deviennent inséparables.
Mais Gilgamesh aspire à de hautes aventures, à des dangers inouïs et à une gloire immortelle.
Après un long voyage, leur premier exploit sera d’entrer dans la Forêt des Cèdres : elle est
interdite aux hommes et gardée par le terrible Humbaba. Ils décident de tuer l’épouvantable
surveillant de la forêt pour s’emparer des arbres. Ils coupent le bois et emportent les troncs à
Uruk où un immense triomphe leur est réservé.
Documents ressources
Doc 1 - Statuette de Gilgamesh (musée du Louvre AO 12475)
Doc 2 - Humbaba géant des forêts (Louvre AO 9034)
Doc 3 - L’épisode du combat de Humbaba (Le grand homme qui ne voulait pas mourir.
Traduit de l’akkadien et présenté par Jean Bottéro, L’Aube des peuples, Gallimard, NRF,
Paris, 1994.)
« Après un long et difficile parcours, au bout de sept jours, Gilgamesh et Enkidu aperçoivent
la Forêt des Cèdres. Immobiles, à la lisière de la Forêt, ils contemplent les magnifiques arbres.
Leur ombrage est délicieux, et tout embaumé de parfums. Mais la Forêt paraît infranchissable.
Comment y pénétrer ? Enfin, ils repèrent une entrée.
Le terrible Humbaba, le gardien de la forêt, les attend. Il s’adresse ainsi à Gilgamesh:
« Quel fou t’a conseillé de venir ici ? Mais tu es accompagné d’Enkidu, cet enfant de
poisson ? Ce fils de tortue ? C’est avec ce sauvageon que tu comptes me défier ? »
Devant le monstrueux Humbaba, Gilgamesh est pris de frayeur. Enkidu encourage son ami :
« Ne te laisse pas impressionner ! Maintenant que nous sommes là, il ne faut plus hésiter ! »
Grâce aux paroles de son ami, Gilgamesh retrouve de la force : il empoigne Humbaba et le
frappe à la tête. Mais Humbaba résiste. Le dieu Shamash vient au secours de Gilgamesh. Il
fait lever tous les vents. Le Vent du Nord, le Vent du Sud, le Vent d’Est, le Vent d’Ouest, le
Vent-Souffleur, le Vent-Tourbillon, le Vent-Mauvais, le Vent-Poussières, le Vent de Gel, le
Tourbillon, la Tempête, la Tornade et l’Ouragan, les treize vents se lèvent en même temps.
Humbaba ne peut plus ni avancer, ni reculer. Il se sent perdu et essaie d’apitoyer Gilgamesh :
« Toi le souverain, enfant de Ninsun et de Lugalbanda, épargne-moi. Je serai à tes ordres. Je
te livrerai autant d’arbres que tu voudras ! Je te réserverai les plus beaux bois, je t’offrirai du
bois de myrte ! »
Enkidu intervient. « N’écoute pas Humbaba ! Ne crois pas ses promesses ! Achèvele ! » Humbaba tente encore d’amadouer Gilgamesh. Mais Enkidu craint que les dieux ne
viennent en aide à Humbaba: « Achève-le avant que les dieux ne se fâchent contre nous !
Etablis la réputation que tu es venu chercher ! ». A coups de pique, les deux héros frappent
violemment Humbaba. Un dernier soubresaut, mais cette fois, c’est fini : Humbaba est tué.
Avant de mourir, il prononce ces paroles : « Que leur amitié disparaisse… Qu’ils n’aient pas
le temps de vieillir… »
D’épaisses ténèbres s’abattent sur la Montagne des Cèdres.
Malgré leur fatigue, nos deux héros prennent leur butin. Tandis qu’Enkidu repère les arbres
les plus grands, Gilgamesh les coupe. Enkidu s’écrie : « Mon ami, nous avons abattu un arbre
d’une hauteur extraordinaire. Sa cime perçait le ciel. Il mesure trente-six mètres de haut et
douze de large ! Nous en ferons une porte pour le temple d’Enlil à Uruk! »
Enkidu et Gilgamesh transportent les troncs d’arbres jusqu’au fleuve pour que le courant les
descende vers la ville. Puis, ils construisent un radeau et rentrent à Uruk, en se laissant porter
par l’Euphrate. Gilgamesh tient dans ses mains la tête de Humbaba. »
Une foule immense les attend à Uruk. Elle les acclame. C’est un vrai triomphe. Cependant, les
dieux ne voulaient pas qu’ils tuent Humbaba. Enkidu en subira les conséquences…