2005-11-16-utbm_histoire_cine
Transcription
2005-11-16-utbm_histoire_cine
Colloque Histoire et cinéma : Frontières réelles, frontières artificielles, d’hier et d’aujourd’hui Jeudi 1er et vendredi 2 décembre 2005 organisé par le laboratoire RECITS dans le cadre du festival ENTRE VUES Au cinéma des Quais, à Belfort, salle 15 Entrée libre Laboratoire de Recherche sur les Choix Industriels, Technologiques et Scientifiques Colloque Frontières réelles, frontières artificielles, d’hier et d’aujourd’hui Un des phénomènes les plus frappants de l’époque actuelle est peut-être le processus de déterritorialisation lié à la mondialisation et à l’avènement d’une société informationnelle. Nous assistons, particulièrement en Europe, à un mouvement de regroupement des acteurs géopolitiques et à la naissance d’une culture transnationale qui semblent annoncer la mort de l’État-nation et du nationalisme. L’effacement des frontières est le signe le plus visible de ce passage dans un nouveau monde, de même que la chute du Mur de Berlin a emblématisé la fin du partage idéologique du monde né en 1947. Pourtant, est-ce à dire que ces frontières, qui tombent avec une étrange facilité, étaient de pures artéfacts appartenant résolument au passé ? La suppression des frontières politiques n’a-t-elle pas laissé subsister d’autres frontières invisibles, de nature culturelle, sociale, ethnique ? Notre «vieille Europe» a connu avec la fin de la Yougoslavie un phénomène de fragmentation ethnico-nationaliste suscitant de nouvelles frontières, encore plus infranchissables car tracées avec le sang. Hors de la sphère occidentale, aujourd’hui même, des surgissements intempestifs de crispations identitaires produisent de l’exclusion, de la fracture, de la haine. Depuis peu, un mur bissectionne l’espace israélo-palestinien. Assurément, la mondialisation n’avance pas au même rythme que les progrès de l’universalité. La frontière politique est-elle réelle ou artificielle ? Le tracé de la frontière sépare et éloigne, mais n’a-t-il pas en même temps pour effet bénéfique de renforcer la cohésion et l’identité des éléments qu’il sépare et conjoint à la fois ? La frontière est-elle intériorisée comme un absolu indépassable ? Arrive-t-il qu’elle soit transpercée, transgressée ? Espace de danger ou de liberté ? Et surtout, comment notre perception de la frontière a-t-elle évolué au cours du XX° siècle, à travers les trois dimensions que les contextes historiques lui ont assignées : nationalistes, idéologiques, ethniques ? Une telle problématique rencontre idéalement le cinéma, car le cinéma, art de l’universel, n’est-il pas tenu a priori à regarder la «frontiérité» comme une réalité contraire à son essence ? La confrontation était inévitable et devait produire des œuvres majeures, elles aussi toujours actuelles. Robert Belot Historien, Professeur des Universités Conception scientifique et organisation Robert Belot Professeur à l’Université de Technologie de Belfort-Montbéliard Directeur du laboratoire RECITS (EA n° 3897) Bernard Benoliel Délégué général d’Entre vues Programme jeudi 1er décembre 2005 La frontière qui sépare 14h00 Présentation générale du colloque Robert Belot et Bernard Benoliel 14h15 L’invention de frontières artificielles dans la France de l’Occupation Marie-Antoinette Vacelet, historienne, est spécialiste de l’histoire de la France pendant la Deuxième Guerre mondiale. Elle vient de publier : «Le Territoire de Belfort dans la tourmente, 1939-1944», éditions Cètre (2005). Film projeté et commenté : La Ligne de démarcation 1966, France, Claude Chabrol. 17h00 Quête et peur de la frontière : le cas d’une nation sans Etat, les Kurdes Jordi Tejel, historien et sociologue, est actuellement chargé de cours à l’université de Fribourg (Suisse), après avoir été chercheur invité à l’Université de Technologie de BelfortMontbéliard (Laboratoire RECITS). Jordi Tejel est un spécialiste de l’histoire kurde. Film projeté et commenté : Turtles Can Fly (Les tortues volent aussi) 2004, Iran-Irak, Bahman Ghobadis. 20h00 Un mur dans la tête ? Est et Ouest en Allemagne, dix ans après la disparition de la frontière idéologique Klaus-Peter Sick, historien et politologue allemand, est chercheur au Centre franco-allemand Marc Bloch à Berlin. Il a été chercheur invité à l’Université de Technologie de BelfortMontbéliard (Laboratoire RECITS). Ses recherches portent sur la France du XIXe et XXe siècles. Film projeté et commenté : Berlin is in Germany ! 2001, Allemagne, Annes Stöhr. vendredi 2 décembre 2005 La frontière dépassée 14h00 Aux frontières des frontières Béatrice Fleury est professeur à l’Université Nancy 2 et chercheuse au Centre de recherche sur les médiations de l’Université Paul Verlaine-Metz. Elle a travaillé sur la culpabilité allemande dans le cinéma allemand. Elle est spécialisée dans les représentations sociales de l’image, et notamment sur la mémoire et le traitement télévisuels des guerres contemporaines. Elle est codirectrice de la revue «Questions de communication». Film projeté et commenté : Les Ailes du désir (Der Himmel über Berlin) 1987, France-Allemagne, Wim Wenders. 17h00 France-Suisse-Italie 1939-1945 : une frontière entre rêves et réalités Claude Hauser, historien, est professeur à l’université de Fribourg (Suisse). Spécialiste de l’histoire comparée des intellectuels et de la «Question jurassienne», il a publié en 1999 (SaintImier) : «Les réfugiés aux frontières jurassiennes (1940-1945), accueil et refoulement-internement». Film projeté et commenté : La Dernière chance 20h00 La réconciliation franco-allemande dans le cinéma français et allemand des années 30 Jérôme Bimbenet, historien, chargé de cours à l’IUFM de Paris, vient de soutenir une thèse de doctorat remarquée sur «La réception des films de Leni Riefenstahl en France». Film projeté et commenté : La Tragédie de la mine 1932, Allemagne, Georg-Wilhelm Pabst. Ce présent programme pourra faire l’objet d’aménagements en cas de nécessité 1945-1946 (Prix international de la Paix, Festival de Cannes 1946), Suisse, Leopold Lintberg. vendredi 2 décembre 2005 Débat autour du thème : Mémoire de la frontière et de la guerre entre la France et l’Allemagne Ce débat est animé par Jacques Walter, sociologue et professeur en sciences de l'information et de la communication. Il dirige le Centre de recherche sur les médiations de l'Université Paul Verlaine-Metz. Il est également co-directeur de la revue «Questions de communication». Ses travaux actuels portent sur la médiatisation des conflits (Shoah, ex-Yougoslavie, Rwanda, Seconde Intifada, etc.) ou leur médiation mémorielle. Il vient de publier «La Shoah à l’épreuve de l’image» (Paris, Presses universitaires de France, 2005). Jacques Walter a réalisé, avec Vincent Meyer, le documentaire : «Spicheren, 1870-2005. Des mémoires aux frontières», 2005, France. C’est au sein même du festival Entre vues, au cinéma des Quais, qu’aura lieu ce colloque ouvert au grand public, les 1er et 2 décembre 2005, conçu et organisé par le laboratoire RECITS de l’Université de Technologie de Belfort-Montbéliard. Le principe retenu est un double dialogue entre l’historien et le film, entre l’historien et le public. Six films sur la frontière seront projetés et mis en perspective, des classiques mais aussi des films moins connus, des œuvres anciennes mais aussi des œuvres récentes, voire expérimentales. Le laboratoire RECITS Le laboratoire de recherche RECITS est une Equipe d’Accueil reconnue par le Ministère de la Recherche qui relève des sciences humaines et sociales. Son approche résolument pluridisciplinaire vise à appréhender le phénomène technologique de manière historique et contemporaine, dans sa complexité à la fois économique, sociale, politique et symbolique. En outre, RECITS développe une politique de valorisation patrimoniale, technique, artistique et industrielle et anime un Master «recherche» dédié à l’histoire des sociétés et des économies industrielles. Organisateurs Laboratoire de Recherche sur les Choix Industriels, Technologiques et Scientifiques avec la participation du département des Humanités de l’UTBM Partenaires Informations pratiques Secrétariat de RECITS [email protected] tél. +33 (0)3 84 58 32 71 Université de Technologie de Belfort-Montbéliard 90010 Belfort cedex - France utbm <.communication> - 2 500 ex. - créaphic - 1105 Contact