Santé publique au cours des études menant au doctorat en
Transcription
Santé publique au cours des études menant au doctorat en
Analyse des méthodes d’éducation en Santé publique au cours des études menant au doctorat en médecine au Canada RAPPORT 2 : Analyse documentaire existante fournie par l’AFMC MARS 2009 Préparé par le Nevis Consulting Group pour le Groupe de travail en santé publique de l'Association des facultés de médecine du Canada (AFMC) Analyse des méthodes d’éducation en santé publique au cours des études menant au doctorat en médecine au Canada RAPPORT 2 : ANALYSE DOCUMENTAIRE EXISTANTE FOURNIE PAR L’AFMC – MARS 2009 La présente analyse contextuelle a été effectuée de février à mai 2008 et produite par le Nevis Consulting Group : Michael Rowlands Président, Nevis Consulting Group Inc. Robert Spasoff, M.D., M.Sc. Professeur émérite d'épidémiologie et de médecine communautaire Université d'Ottawa Le Rapport 5 (Méthodes pédagogiques) et tout matériel supplémentaire sur les méthodes pédagogiques ont été fournis par : Ingrid Tyler M.D., CCMF, M.Sc.S., M.Ed. Résidente en médecine communautaire École de santé publique Dalla Lana Université de Toronto Des représentants des organismes suivants ont accepté de revoir, à titre gracieux, la vérsion française de ces rapports : Alberta Health Services - David Thompson Health Region Université Laval Université de Sherbrooke La production de ce rapport a été rendue possible grâce à une contribution financière de l'Agence de la santé publique du Canada. Les opinions émises dans cette publication sont celles des auteurs/chercheurs et ne reflètent pas nécessairement les points de vue officiels de l'Agence de la santé publique du Canada ou de l’Association des facultés de médecine du Canada. Droit d’auteur © 2009 détenu par l’Association des facultés de médecine du Canada. Tous droits réservés. On peut télécharger et imprimer ce matériel en totalité à des fins éducatives, personnelles ou non commerciales publiques seulement. Pour toutes les autres utilisations, il faut obtenir la permission écrite de l’Association des facultés de médecine du Canada. Pour toutes questions : [email protected] 2 Analyse des méthodes d’éducation en santé publique au cours des études menant au doctorat en médecine au Canada RAPPORT 2 : ANALYSE DOCUMENTAIRE EXISTANTE FOURNIE PAR L’AFMC – MARS 2009 TABLE DES MATIÈRES 1. INTRODUCTION .......................................................................................................... 5 2. RAPPORTS FOURNIS PAR L’AFMC ........................................................................... 6 2.1 Résultats des groupes de discussion menés avec des étudiants en médecine canadiens.............................................................................................. 6 2.2 Intégration de la santé publique dans le programme d'études en médecine .......... 10 2.3 Innovations dans le domaine de l'enseignement de la santé publique ................... 13 2.4 Conférence canadienne annuelle sur l'éducation médicale .................................. 17 2.5 Connaissances, formation et pratique en santé publique : Un sondage sur les résidents canadiens en médecine familiale ...................................................... 23 2.6 Une stratégie pancanadienne relative à la formation d'effectifs en santé publique ....................................................................................................... 24 2.7 Répertoire de ressources d'apprentissage en santé publique................................ 26 2.8 La santé mondiale dans le cadre de l'enseignement médical de premier cycle ..... 29 3. QU'AVONS-NOUS DÉCOUVERT? ............................................................................. 31 ANNEXE 1 : NOTES SUR LA LITTÉRATURE GRISE DE L'OMS..................................... 33 3 Analyse des méthodes d’éducation en santé publique au cours des études menant au doctorat en médecine au Canada RAPPORT 2 : ANALYSE DOCUMENTAIRE EXISTANTE FOURNIE PAR L’AFMC – MARS 2009 Nota bene : dans le texte qui suit le masculin est utilisé pour alléger la forme et n’exclut pas les femmes On utilisera ici l'expression « santé publique » ou l'abréviation « SP » comme descripteur générique en dépit de la multitude de termes employés dans le cadre des divers programmes, notamment santé de la population, santé communautaire, médecine préventive et épidémiologie. L'expression « santé publique » convient assez bien au domaine couvert par les objectifs d'apprentissage fondamentaux de l'AFMC/du Réseau national des éducateurs en santé publique (RNESP). 4 Analyse des méthodes d’éducation en santé publique au cours des études menant au doctorat en médecine au Canada RAPPORT 2 : ANALYSE DOCUMENTAIRE EXISTANTE FOURNIE PAR L’AFMC – MARS 2009 1. INTRODUCTION Comme dans le cas des autres volets de notre rapport global, la présente analyse documentaire ciblée a pour but de rechercher les bonnes idées. Nous y examinons principalement un certain nombre de rapports produits récemment au Canada qui portent sur diverses approches relatives à l’amélioration de l’enseignement de la santé publique au niveau du premier cycle offert chez nous et à l’étranger. À la suggestion de l’AFMC, la présente analyse examine brièvement un certain nombre de rapports non évalués par des pairs publiés dans d’autres coins du monde sur l’enseignement de la santé publique dans l’espoir d'y trouver des descriptions détaillées de méthodes d’enseignement de la santé publique au premier cycle qui, en plus de paraître intéressantes, auraient fait leurs preuves. Le moment est bien choisi pour nous pencher sur de nouvelles méthodes d’enseignement en matière de santé au premier cycle – en particulier d'enseignement de la de santé publique. Comme nous l’avons fait remarquer dans d’autres documents produits dans le cadre du présent contrat, la santé publique semble émerger lentement de l’état de dérision dans lequel elle avait été plongée par des générations d’étudiants en médecine tenus de s’attaquer à ses principes et pratiques qu’ils jugeaient sans importance alors qu’ils tentaient de leur mieux de devenir médecins. Cependant, on reconnait d’avantage aujourd’hui les avantages qui découlent de l’adoption de mesures préventives permettant de lutter contre les maladies. Au même moment, plusieurs facultés de médecine, ici comme à l’étranger, reconnaissent la nécessité d’offrir aux médecins de demain une formation efficace et inspirante en matière de santé publique. On délaisse les cours magistraux à l’ancienne administrés à un grand nombre d’étudiants dans des salles de classe peu attirantes pour les remplacer par des séances de formation en petit groupe, des apprentissages expérientiels et des modules de cyber-apprentissage autonome. La présente étude a pour but de déterminer lesquelles des nombreuses nouvelles techniques d’enseignement ou idées présentées aux étudiants en médecine d’aujourd’hui semblent être prometteuses et de définir celles qui profiteront aux étudiants et aux facultés de médecine du Canada. Comme tous les documents fournis jettent la lumière sur d’intéressants secteurs de l’enseignement de la santé publique, cette analyse vise principalement à déterminer les meilleures pratiques d’enseignement de la santé publique aux étudiants en médecine de premier cycle et à trouver les techniques qui ont réussi à susciter l’enthousiasme des étudiants à l’égard du programme d’études offert. Le premier document revu ci-après examine ce que pensent les étudiants de la santé publique et de la manière dont on l’enseigne dans cinq universités canadiennes prises comme échantillon. 5 Analyse des méthodes d’éducation en santé publique au cours des études menant au doctorat en médecine au Canada RAPPORT 2 : ANALYSE DOCUMENTAIRE EXISTANTE FOURNIE PAR L’AFMC – MARS 2009 2. LES RAPPORTS 2.1 RÉSULTATS DES GROUPES DE DISCUSSION MENÉS AVEC DES ÉTUDIANTS EN MÉDECINE CANADIENS SUR L’ENSEIGNEMENT DE LA SANTÉ PUBLIQUE 1 « Mon enthousiasme initial à l’égard de la santé publique découlait des notions acquises dans un cours de sociologie de la médecine suivi au premier cycle - [à la faculté de médecine] le thème de la santé publique était mal représenté. Le sujet était abordé de façon si banale et si ennuyeuse que je ne suis pas surpris par le fait que mes collègues l'aient considéré comme une perte de temps. » Un étudiant Il y a environ deux ans, l’Université de la Colombie-Britannique, l’Université du Manitoba, l’Université de Toronto, l’Université McMaster et l’Université de Sherbrooke ont tenu des rencontres avec des groupes de discussion afin de découvrir comment les étudiants en médecine envisageaient la santé publique et leur formation en la matière et comment on pouvait parvenir à recruter plus de candidats en médecine communautaire, la spécialité médicale liée à la santé publique. Au total, 57 étudiants se sont portés volontaires pour participer au projet – 35 femmes et 22 hommes, environ la moitié d’entre eux provenant des années précédant le stage clinique dans le cadre de leurs programmes de premier cycle. Incidemment, les participants ont reçu un petit cadeau littéraire pour les remercier de leur participation, mesure approuvée par le Conseil d’éthique de chacune des universités. Les réunions du groupe de discussion ont permis de révéler quatre grands thèmes portant tous sur les défis auxquels sont aujourd’hui confrontés les éducateurs du premier cycle en matière de santé publique : 1. Les étudiants en médecine comprennent de façon générale ce qu’est la santé publique, mais ils ignorent ce que font les spécialistes de la médecine communautaire. 2. Les étudiants en médecine tentent de comprendre ce qu’est la santé publique dans le contexte de la médecine clinique. 1 Hau M, Tyler I, et al. The Current State of Public Health Education: Perspectives of Canadian octobre 2007 6 Medical Students – Analyse des méthodes d’éducation en santé publique au cours des études menant au doctorat en médecine au Canada RAPPORT 2 : ANALYSE DOCUMENTAIRE EXISTANTE FOURNIE PAR L’AFMC – MARS 2009 3. Les étudiants sont désillusionnés et déçus à l’égard du programme d’études de premier cycle en santé publique de leur faculté de médecine et ils sont désengagés à cet égard. 4. Les idées fausses et le manque d’incitatifs expliquent la faiblesse du recrutement en médecine communautaire. Recommandations : Les recommandations du rapport ont été faites sur la base des commentaires des étudiants et des connaissances relatives aux programmes d’études existants mis à la disposition de l’équipe de recherche. En voici la liste : 1. Exposer les étudiants en médecine à l'exercice de la santé publique, par opposition aux seules définitions classiques et à la connaissance théorique. Idéalement, cela devrait se faire par le biais d’une expérience d’apprentissage « pratique ». On suggère d’accroître le contact avec les spécialistes de la médecine communautaire durant le cours, ainsi que la mise sur pied de programmes de mentorat en médecine communautaire similaires à ceux en vigueur dans le cadre de la médecine familiale. 2. Encourager l’imitation de rôles plus efficace en médecine communautaire. Amener les étudiants à comprendre les résultats que peut atteindre la médecine communautaire (protection, promotion de la santé, éradication des épidémies), leur expliquer qu'on utilise des méthodes parfois courantes pour y parvenir (rencontres, téléconférences) et leur dire que les séminaires n'ont pas lieu dans des centres de villégiature attirants. Mentionner les percées – vaccination, réduction du tabagisme. 3. Accroître les ressources médicales en médecine communautaire relativement à l’enseignement de la santé publique au premier cycle de l'enseignement médical. Trouver des enseignants spécialisés en médecine communautaire (possiblement des résidents en médecine communautaire) et les fonds pour les payer – en particulier des médecins spécialisés en santé communautaire pour enseigner avant le stage clinique. Offrir des affectations sur le terrain plus intéressantes et des cours à option de qualité. 4. Démontrer l’importance de la santé publique pour la médecine clinique. Trouver des spécialistes cliniques qui comprennent l’importance de la santé publique dans leur travail – leur demander de montrer aux étudiants les avantages constants de la santé publique pour les particuliers et les collectivités. 5. Accroître le degré de compréhension et d’appréciation à l’égard de la médecine communautaire à titre de spécialité médicale. Veiller à ce que les étudiants comprennent les mérites du programme en médecine communautaire du Collège royal comparativement à une maîtrise en hygiène publique (M.H.P.) 7 Analyse des méthodes d’éducation en santé publique au cours des études menant au doctorat en médecine au Canada RAPPORT 2 : ANALYSE DOCUMENTAIRE EXISTANTE FOURNIE PAR L’AFMC – MARS 2009 6. Collaborer avec le Collège des médecins de famille du Canada pour améliorer la formation de médecins de famille comme participants de première ligne dans le système de santé publique. Promouvoir la création d’un programme d’études en santé publique au sein du stage hospitalier en médecine familiale et des programmes de résidence afin que les médecins de famille puissent entrer efficacement en contact avec le système de santé publique durant des urgences réelles et potentielles. 7. Intégrer l’enseignement de la santé publique et la médecine clinique. Rapprocher la médecine clinique de l’enseignement de la santé publique en intégrant les principes de santé publique au noyau du programme d’études médicales. Inclure du contenu individualisé enseigné par les praticiens en santé publique et les spécialistes de la médecine communautaire. 8. Le contenu devrait être livré et examiné avec la même rigueur qu’en ce qui a trait aux autres spécialités médicales. Reconsidérer les méthodes d’évaluation de l’éducation en santé publique utilisées actuellement dans les facultés de médecine et l’EACMC. Axer l’évaluation sur la pratique cliniquement pertinente en matière de santé publique. 9. Accroître la visibilité et l’attractivité de la médecine communautaire en tant que spécialité. Prendre les moyens qu’il faut pour vendre la spécialité en médecine communautaire du CRMCC aux étudiants. Montrer ce que font réellement les spécialistes en médecine communautaire. Offrir un financement pour les cours à option internationaux en santé publique. Rémunérez les praticiens en médecine communautaire selon le même barème que les autres spécialistes salariés. 10. Mettre en valeur le potentiel relatif aux initiatives et au leadership des étudiants en santé publique. Continuer à appuyer la croissance des groupes d’intérêt en santé publique/médecine communautaire parmi les étudiants. Encourager les projets de recherche des étudiants ainsi que les occasions de stages d’été et les programmes de cours à option spécialisés. 8 Analyse des méthodes d’éducation en santé publique au cours des études menant au doctorat en médecine au Canada RAPPORT 2 : ANALYSE DOCUMENTAIRE EXISTANTE FOURNIE PAR L’AFMC – MARS 2009 Évaluation : Il s’agit d’un document utile car il permet de déterminer les impressions des étudiants à l’égard de l’enseignement de la santé publique dans les facultés de médecine canadiennes et présente des suggestions ciblées sur ce qui devrait être fait à cet égard. Il est également à jour. Un nombre de points clés se démarquent comme étant tout à fait harmonisés aux vues exprimées par les personnes interrogées dans le cadre de notre étude. En particulier, il semble clair qu’on poursuivra une meilleure intégration des programmes d’études en santé publique et en médecine clinique dans les années à venir, en particulier parce qu’un certain nombre de facultés de médecine ont déjà commencé à atteindre des niveaux d’intégration plus élevés avec l’appui enthousiaste des doyens des facultés de médecine. L’administration d’examens appropriés sur le contenu des cours de santé publique et la notation pertinente de ces examens constituent un autre facteur important mentionné dans les deux études comme étant essentiel pour que les étudiants acceptent que la santé publique constitue une composante importante de leur formation médicale. De la même manière, le fait d'insister sur l’exercice de la santé publique par le biais d’un apprentissage pratique, le mentorat fait par des spécialistes de la médecine communautaire ainsi que d'intéressantes occasions de jumelage aidera à réfuter la notion voulant que la santé publique est trop « scolaire » et relativement ennuyante par opposition aux activités cliniques. D’un autre côté, nous n’avons pu trouver, dans le cadre de notre étude, la preuve du degré élevé de désillusion totale, de désengagement et de déception de la part des étudiants à l’endroit d’un programme d’études en santé publique décrite par Hau M et al, bien qu’il nous faille dire en toute justice que nous n’avons pas parlé directement aux étudiants. Nos entrevues avec des représentants de la santé publique dans les facultés de médecine canadiennes ont révélé une amélioration marquée de la satisfaction des étudiants – certains faisant même preuve d’enthousiasme à l’égard du contenu du cours sur la santé publique. Donc, à moins qu’il n'existe un élément d’auto-duperie au travail, les cours portant sur la santé publique semblent gagner en popularité. Selon nous, les recommandations 2, 3, 5 et 9 couvrent les mêmes points. Elles pourraient peutêtre être combinées en une seule recommandation, comme « Accroître la visibilité et l’attractivité de la médecine communautaire à titre de spécialité en affectant plus de ressources médicales en médecine communautaire pour la formation en santé publique au premier cycle. » De la même manière, on pourrait peut-être fusionner les recommandations 4 et 7 car la 4 porte sur la mesure requise et la 7 sur la façon d’y parvenir. 9 Analyse des méthodes d’éducation en santé publique au cours des études menant au doctorat en médecine au Canada RAPPORT 2 : ANALYSE DOCUMENTAIRE EXISTANTE FOURNIE PAR L’AFMC – MARS 2009 2.2 INTÉGRATION DE LA SANTÉ PUBLIQUE DANS LE PROGRAMME D’ÉTUDES EN MÉDECINE2 Ce document consiste en une analyse documentaire des buts et des objectifs de l’intégration de l’enseignement de la santé publique dans le programme d’études médicales et de la description d’un projet d’intégration effectué par la Faculté de médecine de l’Université de Sherbrooke dans le cadre du programme d’enseignement médical de premier cycle. 2.2.1 Analyse documentaire Dans le cadre de l’analyse, on a recueilli un nombre important d’articles généralement dans la période allant de 1994 à 2000, portant directement ou indirectement sur l’intégration de l’enseignement de la santé publique dans le programme d’études des facultés de médecine. Degrés d’intégration : Environ 10 articles choisis portent sur les degrés possibles d’intégration de la santé publique. Ils comprennent des cours parallèles sur les objectifs de la santé publique dans le cadre desquels une série de modules apparemment distincts sont répartis dans l’ensemble du programme d’études médicales et traitent des différents aspects de la santé publique ou, subsidiairement, une approche coordonnée dans le cadre de laquelle les notions enseignées dans les modules sur la santé publique font le lien avec ce qui est enseigné sur le plan clinique environ au même moment. Ou encore, l’enseignement de la santé publique peut être totalement intégré à l’enseignement médical de manière à ce que les objectifs d’apprentissage médicaux et liés à la santé publique soient traités simultanément dans le même module et enseignés par la même personne. Les défis de la mise en œuvre : Les changements entraînent de la résistance; les budgets et les sources d’influence départementales perçues sont sensibles aux changements apportés au programme d’études. Les départements cliniques et de sciences fondamentales peuvent considérer l’intégration de la santé publique comme une menace pour leur suprématie. Si on envisage un programme d’études entièrement intégré, les départements de santé publique peuvent craindre de perdre le contrôle sur leur sujet. Au même moment, les enseignants cliniques peuvent considérer la santé publique comme un sujet non pertinent. Selon Donovan et al., un projet de changement a besoin d’un solide soutien central pour réussir. Les auteurs mentionnent également la suggestion de Riegelman, soit un modèle d’intégration réussie de la santé publique à l’enseignement médical où les compétences s’appliquent à la pratique de la médecine, où les méthodes d’enseignement sont innovatrices, où on constate une intégration dans l’enseignement clinique et où les attentes sont élevées. Les objectifs d’apprentissage choisis pour leur pertinence à l’égard des compétences cliniques permettent à la fois aux étudiants et aux enseignants d’apprécier la contribution potentielle de la santé publique. Les examens de la faculté et ceux menant à l’obtention d’un permis qui intègrent des 2 Donovan D, Xhignesse M, Grand'Maison P: Integration of public health in undergraduate training in medicine, Université de Sherbrooke/OPS, sans date - 2002 (?) 10 Analyse des méthodes d’éducation en santé publique au cours des études menant au doctorat en médecine au Canada RAPPORT 2 : ANALYSE DOCUMENTAIRE EXISTANTE FOURNIE PAR L’AFMC – MARS 2009 sujets de santé publique et de médecine clinique constituent d’importants incitatifs d’apprentissage. Évaluation des projets d’enseignement Donovan et al. n’ont trouvé aucun modèle pour l’évaluation de l’intégration de la santé publique dans le programme d’études médicales de premier cycle. Les seuls exemples trouvés traitaient de l’intégration de la santé publique dans un milieu pédagogique communautaire où plusieurs références indiquaient que ce type d’intégration était « compatible avec un excellent rendement dans le cadre des examens. » 2.2.2 Que s’est-il passé à Sherbrooke? La Faculté de médecine de l’Université de Sherbrooke a décidé d’opter pour l’intégration complète de l’enseignement de la santé publique dans les quatre années de son programme médical de premier cycle. Les enseignants en sciences fondamentales et les enseignants cliniques enseignent maintenant la santé publique, en plus de leur enseignement médical régulier. Ces modules sont judicieusement complétés par un enseignement de la santé publique au sein du programme d’études médicales assuré par des spécialistes de la santé publique aptes à fournir des précisions sur le contenu intégré et à se concentrer sur les objectifs d’apprentissage en santé publique. Ces sessions se déroulent dans le cadre du créneau temporel de quatre semaines réservé à l’apprentissage par problèmes en matière de santé publique au terme de la première année. Elles comprennent trois ateliers sur les statistiques et l’épidémiologie et six problèmes portant sur les thèmes suivants : contrôle des maladies infectieuses, salubrité de l’environnement, comportements liés à l’accoutumance, santé au travail, prévention du cancer et déterminants sociaux de la santé. On trouve plus tard dans le programme un stage obligatoire de quatre semaines en santé publique dans le cadre duquel les étudiants passent les trois premiers jours en cours avant de se répartir en groupes de quatre ou cinq pour travailler à un projet en santé publique sous la supervision d’un tuteur. Plan d’intégration : Année 1 Donovan et al. poursuivent en décrivant la manière dont le coordonnateur du projet d’intégration a travaillé avec les tuteurs et les coordonnateurs du module pour identifier les concepts de santé publique qui correspondaient le mieux au contenu de chacun des modules du système organisationnel enseignés à ce moment dans le cadre du programme médical. Évaluation : Année 1 La mise en œuvre du projet durant la première année a été évaluée au moyen de questionnaires présentés aux tuteurs et de suivis oraux avec les coordonnateurs du module. 11 Analyse des méthodes d’éducation en santé publique au cours des études menant au doctorat en médecine au Canada RAPPORT 2 : ANALYSE DOCUMENTAIRE EXISTANTE FOURNIE PAR L’AFMC – MARS 2009 En bout de ligne, le nombre de sujets en santé publique devant être intégrés a été plus important que prévu. Au lieu des deux sujets par module prévus à l’origine, une liste beaucoup plus longue a été préparée. La plupart des objectifs d’apprentissage intégrés en santé publique faisaient référence à la fréquence de la maladie et des facteurs de risque y afférents. Les objectifs d’apprentissage traitant des interventions préventives étaient choisis beaucoup moins fréquemment, alors que ceux couvrant les aspects organisationnels de la pratique et les composantes sociales de la médecine étaient négligés. Fait peut-être surprenant, les tuteurs cliniques ont rapporté être raisonnablement à l’aise lorsqu’ils enseignaient les concepts propres à la santé publique, même si la liste de sujets en jeu pour chaque concept était longue. Cependant, ils se sont plaints que l’intégration de la santé publique venait encore se rajouter à leur charge de travail des récentes années, ajoutant considérablement à l’effort d’enseignement requis pour chaque module. On a conclu que le processus d’intégration devait faire l’objet d’un rigoureux contrôle, qu’il fallait réduire le nombre d’objectifs d’apprentissage et que ces objectifs devaient être décrits avec précision et en détail afin que les tuteurs puissent recevoir la formation propre à l’objectif intégré. Plan d’intégration : Année 2 En s’inspirant des problèmes survenus dans le cadre du processus d’intégration de l’année 1, certains changements ont été apportés pour la mise en œuvre durant l’année 2 : - On a limité à deux les concepts liés à la santé publique assortis d’objectifs d’apprentissage clairs. - On a choisi des textes portant sur la santé publique qui ont été ajoutés au matériel d’apprentissage des étudiants. - On a fourni aux tuteurs des résumés d’une page sur les concepts liés à la santé publique. - On a préparé des questions devant être incluses dans l’examen portant sur le module. Principales conclusions tirées par l’Université de Sherbrooke 1. Les objectifs d’apprentissage en matière de santé publique devraient être en tout temps liés au thème du module et aux enjeux précis y afférents. 2. Conformément à la théorie pédagogique, les objectifs d’apprentissage devraient faire fond le plus possible sur les connaissances précédemment acquises. Malheureusement, à Sherbrooke, les étudiants ne reçoivent aucun enseignement en matière de santé publique avant la fin de la première année – il a donc été difficile de trouver des concepts liés à la santé publique à intégrer durant la première année qui faisaient fond sur ce que savaient déjà les étudiants. 12 Analyse des méthodes d’éducation en santé publique au cours des études menant au doctorat en médecine au Canada RAPPORT 2 : ANALYSE DOCUMENTAIRE EXISTANTE FOURNIE PAR L’AFMC – MARS 2009 3. On devrait pouvoir disposer de textes sur la santé publique pour combler le fait qu’on ne discute que peu ou pas des questions de santé publique dans les livres de cours actuellement prévus dans le cadre du module du système organisationnel. Évaluation : Ce rapport peut se révéler utile pour les autres facultés en raison de l’intégration accrue du programme en santé publique dans le programme d’études en médecine global. Une analyse documentaire majeure et un compte rendu des défis découlant jusqu’à maintenant de la mise en œuvre des premières étapes de l’intégration de la santé publique pourront tous les deux se révéler utiles. Donovan et al. ont accepté le choix des objectifs en santé publique de l’Université de Sherbrooke et leur séquence peut sembler plutôt désordonnée. Ils croient cependant que ce problème serait résolu une fois le projet officiellement accepté. Comme l’ont fait remarquer d’autres universités, ce type de changement est beaucoup plus facile à mettre en œuvre dans le cadre d’un renouvellement global du programme d’études plutôt que d’opter pour une approche plus graduelle et fragmentée. Il aurait été utile que ce rapport donne des renseignements sur la façon dont on a géré l’opposition des membres du corps professoral et qu'il renferme des commentaires des étudiants sur l’efficacité des modules intégrés. On réserverait maintenant un bon accueil à une évaluation sommative alors qu’un certain nombre d’années ont passé depuis que les étapes d’intégration initiales décrites dans le report ont eu lieu. 2.3. INNOVATIONS DANS LE DOMAINE DE L’ENSEIGNEMENT DE LA SANTÉ PUBLIQUE3 Ce rapport a été produit en 2005 par Nevis Consulting pour le compte de l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC). Le mandat consistait à examiner les pratiques d’enseignement innovatrices en matière de santé publique ayant lieu aux divers niveaux au sein des universités et des collèges du Canada, du Royaume-Uni, des États-Unis et de l’Australie. Le travail portait pratiquement exclusivement sur l’enseignement d’une M.H.P. (et sur des diplômes similaires de niveau post-doctoral en santé publique), mais on y fait également plusieurs fois référence à l’enseignement de la santé publique au niveau du premier cycle. Nous nous penchons sur trois de ces références dans la présente section. 3 Nevis Consulting Group: Innovations in Education for Public Health – ASPC, août 2005 13 Analyse des méthodes d’éducation en santé publique au cours des études menant au doctorat en médecine au Canada RAPPORT 2 : ANALYSE DOCUMENTAIRE EXISTANTE FOURNIE PAR L’AFMC – MARS 2009 2.3.1 La santé publique au sein de l’enseignement de la médecine au premier cycle Le rapport cite une communication personnelle de Monica Hau, avant la publication de son document susmentionné, portant sur les impressions d’étudiants récemment diplômés des principales facultés de médecine du Canada à l’égard de l’enseignement reçu en matière de santé publique. Ils ont mentionné quelques cours magistraux durant la première année qui portaient principalement sur l’épidémiologie clinique et la médecine factuelle. Selon eux, il s’agissait des sujets les plus inintéressants offerts par leur faculté. Ils ont ajouté que la santé publique ne correspondait pas à de la véritable médecine et que le fait de s’orienter vers la santé publique après avoir amassé toutes les connaissances cliniques nécessaires à l’obtention de leur LCMC serait un véritable gaspillage. Nevis a suggéré qu’une norme plus élevée relative à l’enseignement en matière de santé publique dans les facultés de médecine du Canada constituerait une étape utile pour inciter davantage d’étudiants à se spécialiser en santé publique. L’adoption de cette norme pourrait également assurer que le Canada décerne des diplômes à des médecins qui ont une bonne connaissance de la médecine communautaire et qui comprennent le rôle de la prévention dans notre système de santé. Le rapport souligne également que le selon le rapport Naylor4, le manque flagrant de médecins spécialisés en santé publique au Canada n’est pas seulement dû aux lacunes du système d’éducation, mais également au fait qu’on ne parvient pas à retenir les diplômés en médecine communautaire car on ne leur offre pas des carrières gratifiantes en santé publique. Une étude de l’enseignement de la santé publique dans le cadre des programmes médicaux de premier cycle du R.-U.5 a révélé qu’on enseignait l’épidémiologie et la prévention des maladies dans toutes les facultés de médecine britanniques sondées alors que la promotion de la santé et les inégalités en matière de santé étaient couvertes dans 94 % d’entre elles, l’évaluation critique dans 88 % d’entre elles et les statistiques dans 81 %. Dans environ les trois-quarts des facultés de médecine, la santé publique et l’enseignement clinique étaient intégrés dans une certaine mesure alors que 19 % des cours semblaient totalement intégrés. Cette situation semble assez encourageante, mais on ne mentionne pas le temps alloué à ces sujets dans le cadre d’un programme médical de premier cycle typique au R.-U. À l’origine, la santé publique figurait dans l’ensemble de ce vaste programme d’études, mais il paraîtrait qu’elle tend à disparaître car « les étudiants n’aiment pas ce sujet qui jouit d’une mauvaise réputation. » 4 Leçons de la crise du SRAS – Renouvellement de la santé publique au Canada – Un rapport du Comité consultatif national sur le SRAS et de la Santé publique : octobre 2003, chapitre 7. 5 A. Bagade, S. Gillam: The State of Undergraduate Medical Education in Public Health in UK Medical Schools Institute of Public Health, University of Cambridge, novembre 2004. 14 Analyse des méthodes d’éducation en santé publique au cours des études menant au doctorat en médecine au Canada RAPPORT 2 : ANALYSE DOCUMENTAIRE EXISTANTE FOURNIE PAR L’AFMC – MARS 2009 Bagade et Gillam recommandent que les points suivants soient ajoutés au programme d’enseignement public de la médecine au premier cycle au R.-U. : - Un consensus sur ce qui constitue un plan de cours en santé publique à ce niveau. [Steve Gillam constate que six ans plus tard, ce consensus n’a toujours pas été atteint.] - Une évaluation plus approfondie de l’apprentissage factuel en matière de santé publique et des tentatives visant à intégrer la santé publique à l’enseignement clinique. - Un partage accru du matériel et de l’expérience d’enseignement. - L’inclusion de l’épidémiologie et de la santé publique aux sujets couverts aux examens finaux. - Un appui initial et permanent sur le plan du perfectionnement pour ceux qui enseignent la santé publique. - Une reconnaissance appropriée et un encouragement à l’égard des activités d’enseignement en santé publique au sein des facultés. 2.3.2 Succès de l’apprentissage par problèmes (APP) dans le cadre de l’enseignement de la médecine Le rapport Nevis a découvert que le ralliement des étudiants à l’égard de l’apprentissage par problèmes6 semblait être un problème persistent – en particulier au premier cycle. Bien que les étudiants aient tendance à s’entendre sur le fait qu’ils apprenaient bien avec un apprentissage par problèmes, ils se sentaient souvent mal à l’aise avec le fonctionnement de cette approche. La principale raison de cet inconfort semblait être l’incertitude qu’ils éprouvaient à l’égard de la manière de réussir dans ce nouvel (pour eux) environnement académique. Ils savent comment réussir lorsqu’on leur présente le contenu du programme avant de devoir résoudre les problèmes. Cependant, dans le cadre de l’apprentissage par problèmes (APP), ils sont d’abord confrontés à un scénario problématique, puis doivent réaliser les objectifs d’apprentissage et par conséquent le contenu du cours qui leur permettra de résoudre les problèmes présentés. Il s’agit d’une approche particulièrement déstabilisante pour les étudiants qui préfèrent une technique d’apprentissage plus passive dans le cadre de laquelle ils « s’assoient tranquillement et se fondent dans le paysage ». Il semblerait que les enseignants spécialisés dans l’APP recommandent l’introduction graduelle des unités d’apprentissage par problèmes au premier cycle, suivie d’une utilisation plus fréquente de la méthode dans le cadre des programmes de niveau post-doctoral. Cependant, le rapport souligne que l’Université Simon Fraser n’est pas particulièrement enthousiaste à l’idée de donner des cours au moyen de techniques axées sur les problèmes ou 6 Learning & Teaching Centre - University of Victoria: Currents, Vol 2, No 2 - mars 2005 15 Analyse des méthodes d’éducation en santé publique au cours des études menant au doctorat en médecine au Canada RAPPORT 2 : ANALYSE DOCUMENTAIRE EXISTANTE FOURNIE PAR L’AFMC – MARS 2009 sur des cas. D’autres universités les ont utilisées avec succès, mais Simon Fraser les considère très intenses pour les enseignants. L’établissement allègue qu’il s’est révélé très exigeant de prévoir la disponibilité de nombreux instructeurs pour présenter fréquemment des scénarios fondés sur des problèmes alors qu’un enseignant aurait pu enseigner ces notions plus rapidement et de façons plus conventionnelles. En revanche, l’Université du Delaware utilise sans aucune réserve l’APP depuis les années 1990. Le personnel de l’établissement déclare7 qu’il « s’est rarement senti aussi énergisé à l’égard de son enseignement et qu’il a rarement vu les étudiants aussi motivés et engagés. » John Cavanaugh, le vice-recteur des Programmes d’études et de la planification à l’Université du Delaware soutient que « l’époque où on faisait cavalier seul est révolue et que de nos jours, la collaboration a la cote ». Selon lui, cela explique que l’heure est maintenant à l’APP. 2.3.3 Offrir davantage de programmes de premier cycle en santé publique Aux É.-U., les programmes de premier cycle en santé publique sont courants et très populaires. Les universités américaines, en particulier Johns Hopkins, croient qu’ils devraient être offerts dans plus d’universités canadiennes. Les diplômes comme le programme de quatre ans offert par l’Université de Waterloo menant à un baccalauréat ès sciences en Études en santé et en gérontologie offre un cheminement uniquement axé sur la santé publique (non clinique) aux étudiants désireux d’obtenir une maîtrise en hygiène publique et d’exercer dans le domaine de la santé publique le moment venu. Cela les place au même niveau d’entrée au programme de maîtrise en hygiène publique que les étudiants titulaires de diplômes de premier cycle dans des spécialités liées à la santé publique comme les sciences sociales et les sciences infirmières. Qui plus est, le baccalauréat en lui-même ouvre une vaste gamme de choix de carrière en santé publique. Évaluation : Ce rapport visait principalement à trouver des exemples d’enseignement créatif en matière de santé publique au niveau post-doctoral et ne renferme que de brèves références à l’endroit de la situation au premier cycle. Cependant, Bagade & Gillam à Cambridge ont quelques suggestions sur la manière dont on peut améliorer l’enseignement en matière de santé publique au premier cycle dans les facultés de médecine britanniques. La majorité de ces suggestions demeurent aujourd’hui valides dans le contexte canadien : - Faire approuver, à l’échelle nationale, un plan de cours en matière de santé publique. - Continuer à travailler pour trouver des façons d’intégrer la santé publique à l’enseignement clinique. - Partager davantage de matériel et d’expériences en matière de santé publique. 7 National Teaching & Learning Forum – décembre 1998/ Vol. 8, No 1. 16 Analyse des méthodes d’éducation en santé publique au cours des études menant au doctorat en médecine au Canada RAPPORT 2 : ANALYSE DOCUMENTAIRE EXISTANTE FOURNIE PAR L’AFMC – MARS 2009 - Inclure des questions portant sur la santé publique dans les examens finaux. - Rehausser l’enseignement en matière de santé publique. - Encourager l’enseignement dans les départements universitaires. L’étude suggère également que les responsables des programmes de premier cycle en santé publique devraient garder un œil sur l’apprentissage par problèmes à long terme. Il peut s’avérer nécessaire de transférer certains cours à l’apprentissage par cas ou d’agrémenter plus de cours d’APP de brefs exposés pour veiller à ce que la matière soit correctement enseignée dans les délais impartis et pour aider à approfondir l’apprentissage. 2.4. CONFÉRENCE CANADIENNE SUR L’ÉDUCATION MÉDICALE (CCEM) Chaque année, l’AFMC anime une conférence sur l’éducation médicale qui permet aux participants de se familiariser avec les nouveaux développements et d’en apprendre davantage sur les progrès réalisés relativement à des thèmes actuels. L’AFMC, l’Association canadienne pour l’éducation médicale, le Collège des médecins de famille du Canada, le Conseil médical du Canada et le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada ont parrainé conjointement les récentes rencontres. Parmi la liste d’affiches et d’ateliers présentés dans le cadre de la Conférence de 2008, certains étaient particulièrement intéressants pour ceux qui enseignent la santé publique à des étudiants en médecine de premier cycle au Canada. Nous en avons résumé quelques-uns ci-après et avons fourni des commentaires sur leur capacité à influencer l’enseignement en santé publique au premier cycle. 2.4.1 Affiches Affiche 06 Perspective étudiante sur la valeur des cours magistraux James Brawer, Université McGill Aussi surprenant que cela puisse paraître, la recherche initiale (en 2006) pour cette affiche a révélé que les étudiants de première année en médecine et en dentisterie à l’université McGill étaient loin d’être rébarbatifs à l’endroit des cours magistraux comme méthode de transfert des connaissances au sein de la faculté de médecine. Par opposition aux impressions négatives qu’entretiennent certains éducateurs professionnels, on a déterminé un certain nombre d’avantages non constatés auparavant. L’étude qui fait l’objet de cette affiche explore ces observations en examinant plus en détail et de façon plus systématique les opinions des étudiants. 17 Analyse des méthodes d’éducation en santé publique au cours des études menant au doctorat en médecine au Canada RAPPORT 2 : ANALYSE DOCUMENTAIRE EXISTANTE FOURNIE PAR L’AFMC – MARS 2009 Les avantages déterminés ont été présentés sous forme de questionnaire. Ce questionnaire a été envoyé à 200 étudiants de première année en médecine/dentisterie (2007) à qui on a demandé d’indiquer dans quelle mesure ils étaient d’accord avec chaque avantage potentiel au moyen d’une échelle de Likert allant de 1 (totalement en désaccord) à 5 (totalement d’accord). Voici les résultats recueillis pour les 110 questionnaires retournés : À titre de modalité auditive, les cours magistraux renforcent l’apprentissage (4.16). Les cours magistraux permettent de se concentrer sur le sujet (4.12). Les cours magistraux donnent une vue d’ensemble du sujet (4.0). Les cours magistraux permettent de résoudre les complexités présentes dans les notes ou autres lectures (3.9). La nécessité d’assister aux cours magistraux encourage la discipline (3.8). Les cours magistraux favorisent les rencontres/interactions avec les spécialistes (3.7). Les cours magistraux constituent une méthode d’apprentissage dynamique et intéressante (3.7). Le fait d’assister aux cours magistraux réduit l’anxiété (3.5). Les cours magistraux constituent une méthode d’apprentissage temporellement efficiente (3.2). Conclusions énoncées : Les résultats corroborent ceux de l’enquête initiale en indiquant que les étudiants estiment que les cours magistraux comportent une variété d’avantages pédagogiques convaincants. L’auteur fait également remarquer que l’efficience temporelle a été considérée comme l’avantage le moins important ce qui suggère que les étudiants apprécient les cours magistraux même s’ils ne les considèrent pas comme une façon efficiente d’acquérir des renseignements factuels. Commentaires : Un certain nombre de facultés de médecine canadiennes et étrangères continuent de proposer les cours magistraux didactiques parmi les méthodes d’apprentissage utilisées dans l’ensemble du programme de premier cycle. Il semble cependant que de nos jours, très peu de cours magistraux suivent le modèle traditionnel de cours donnés au moyen d'une craie et d'un tableau noir devant 200 à 300 étudiants. Les étudiants sondés parlaient probablement davantage de cours magistraux plus courts et donnés devant un nombre réduit d’étudiants que du modèle traditionnel. Malgré tout, le fait qu’un groupe d’étudiants habitués à l’apprentissage par problèmes, au cyberapprentissage et au Blackberry exprime une réaction résolument positive à l’endroit des cours magistraux est encourageant. Il existerait donc une solide solution de rechange si on venait à découvrir dans le futur que des méthodes d’apprentissage plus modernes comportaient de sérieuses lacunes. 18 Analyse des méthodes d’éducation en santé publique au cours des études menant au doctorat en médecine au Canada RAPPORT 2 : ANALYSE DOCUMENTAIRE EXISTANTE FOURNIE PAR L’AFMC – MARS 2009 Affiche 07 Un examen des facteurs influant sur le degré de satisfaction des étudiants en médecine de premier cycle à l’égard des cours et des enseignants Diana Deacon, Vernon Curran, Alan Goodridge, Université Memorial de Terre-Neuve Cette étude avait pour but d’examiner la manière dont le degré de satisfaction des étudiants en médecine de premier cycle fluctuait en fonction des divers changements apportés aux caractéristiques des cours d’un programme d’enseignement médical de premier cycle. Les auteurs ont recueilli des rapports d’évaluation de cours donnés dans le cadre de programmes médicaux au premier cycle pour les années 2005-2006 et 2006-2007 à l’Université Memorial de Terre-Neuve et ont établi une corrélation avec ces résultats et les changements apportés aux formats d’enseignement/d’apprentissage, à la durée du cours et au nombre d’instructeurs à partir des horaires de cours correspondants, etc. Les données ont été analysées au moyen de SPSS8 et on a utilisé le coefficient de corrélation de Pearson pour examiner les relations entre les divers facteurs. Les résultats ont suggéré que certaines caractéristiques des cours, notamment la durée, étaient liées au degré de satisfaction globale des étudiants en médecine de premier cycle à l’égard des cours. Conclusion énoncée : Les résultats de cette étude démontrent combien il est important de connaître les effets des diverses caractéristiques des cours sur le degré de satisfaction des étudiants à l’égard des cours d’enseignement médical de premier cycle, en particulier lorsque ces résultats d’évaluation sont utilisés pour le contrôle et la planification du programme d’études. Commentaires : Lorsque les membres du corps professoral et les gestionnaires de programmes désirent savoir si un nouveau cours ou un cours remanié atteint son objectif, une évaluation de la satisfaction des étudiants à l’égard des cours se révèle particulièrement efficace, en particulier parce qu’elle permet d’obtenir une rétroaction utile quasi-immédiate. En fait, il s’agit généralement de la seule mesure étroitement liée disponible. Des résultats d’examens qui s’améliorent régulièrement peuvent également indiquer que les choses vont bien dans l’ensemble, mais ces données viennent plus tard et il peut se révéler plus difficile d’attribuer le succès à un élément en particulier – il peut s’agir d’un nouvel enseignant, de séances de tutorat plus efficaces, d’un meilleur matériel d’enseignement, de la disponibilité de la baladodiffusion, etc. 8 SPSS (à l’origine Ensemble des programmes statistiques relatif aux sciences sociales) est un programme informatique utilisé pour l’analyse statistique. Il s’agit également du nom de la compagnie (SPSS Inc.) qui le commercialise. 19 Analyse des méthodes d’éducation en santé publique au cours des études menant au doctorat en médecine au Canada RAPPORT 2 : ANALYSE DOCUMENTAIRE EXISTANTE FOURNIE PAR L’AFMC – MARS 2009 Affiche 68 « Cette expérience m’a changé » : Utiliser un écrit réflexif pour enseigner la santé communautaire aux étudiants en médecine de deuxième année Ian Johnson, Jackie James, Joyce Nyhof-Young, Université de Toronto Cette affiche décrit l’introduction d’un écrit réflexif dans un cours d’enseignement médical de premier cycle portant sur les méthodes de recherche. Les auteurs soulignent que la réflexion, à l’égard de l’action et dans le cadre de celle-ci, est nécessaire en ce qui a trait à l’exercice de la médecine communautaire et liée à la santé publique et qu’elle a déjà été intégrée à la pratique des soins infirmiers et à la formation en sciences infirmières. Dans le cadre du cours offert par l’Université de Toronto sur les déterminants de la santé communautaire, les étudiants doivent effectuer, en général au sein de la collectivité, un projet de recherche indépendant réparti sur une période de 12 mois. Au terme du projet, les étudiants rédigent un écrit réflexif en utilisant la théorie de Schon qui porte sur le praticien réflexif à titre de cadre. Ils peuvent ainsi décrire les difficultés qu’ils ont rencontrées durant le processus de recherche et les leçons tirées de l’expérience et déterminé ce qu’ils auraient pu faire différemment. Ce document, qui est distinct du rapport en lui-même, a apparemment été apprécié des étudiants et des correcteurs. Conclusion énoncée : Les premiers résultats démontrent l’utilité de cette approche pour stimuler la réflexion chez les étudiants. Commentaire : Nous nous demandons si, après avoir introduit les idées de David Schon sur la réflexion dans le cadre de l’action ou à l’égard de celle-ci, les étudiants en médecine sont également confrontés à l’approche réflexive dans d’autres parties de leur programme d’études. Il semble s’agir d’une innovation trop importante pour la mettre de côté après l’avoir repérée une fois seulement en deuxième année. 2.4.2 Ateliers Atelier 23 La baladodiffusion comme outil visant à améliorer l’éducation extra-muros Elizabeth Wooster, University of Toronto; Kyle Hunt, Université de Waterloo; Douglas Wooster, Université de Toronto Contexte : Comme elle procure une souplesse permettant d’offrir des cours au moyen d’une variété de méthodes et de technologies d’enseignement, l’éducation extra-muros devient un important concept sur le plan de l’enseignement dispensé aux étudiants, aux résidents et aux médecins praticiens. L’enseignement est également offert sensiblement partout, 24 heures sur 24. 20 Analyse des méthodes d’éducation en santé publique au cours des études menant au doctorat en médecine au Canada RAPPORT 2 : ANALYSE DOCUMENTAIRE EXISTANTE FOURNIE PAR L’AFMC – MARS 2009 Animé par une équipe des universités de Toronto et de Waterloo, cet atelier montrait comment on pouvait utiliser la baladodiffusion9 pour améliorer l’expérience d’apprentissage extra-muros, tant pour les enseignants que pour les étudiants. Il démontrait également comment on pouvait l’incorporer facilement à plusieurs initiatives pédagogiques. Objectifs d’apprentissage de l’atelier : L’atelier a été conçu de manière à permettre aux participants : 1. de décrire les avantages et les inconvénients de la baladodiffusion dans le cadre des activités pédagogiques; 2. d’effectuer une évaluation des besoins afin de déterminer si l’ajout de la baladodiffusion se révélerait bénéfique pour leur activité pédagogique; 3. d’élaborer un modèle de baladodiffusion à l’appui de leur activité pédagogique (durée appropriée, matériel, centre d’intérêt, intégration à d’autres stratégies d’apprentissage, etc.) ; 4. de déterminer les paramètres qui reflètent l’application pédagogique liée à un fichier balado (temps durant l’activité, type d’activité, connaissances accrues, compétences, attitudes, etc.) Commentaire : Introduction opportune d’un outil d’enseignement multimédia efficace et pratique, en particulier en raison du nombre croissant d’étudiants et de praticiens équipés pour la baladodiffusion. Atelier 29 Facteurs influençant le choix d’une spécialité chez les étudiants en médecine de premier cycle : Implications pour l’enseignement médical et l’orientation professionnelle Shaheed Merani, Université de l’Alberta; Sonya Abdulla, Université d’Ottawa; Ian Johnson, Université de Toronto Contexte : Les tendances nationales relatives aux choix de carrière parmi les étudiants en médecine doivent encore être examinées dans l’ensemble des années d’études. En outre, il faut déterminer les facteurs qui sous-tendent les choix de carrière chez les étudiants du premier cycle car ils exercent une importante influence sur la planification de programmes d’études efficaces au premier cycle et l’orientation professionnelle. On peut avoir accès à des données nationales sur ces sujets grâce à une étude postérieure au jumelage des diplômés canadiens en médecine, mais nous n’avons accès qu’à un nombre limité de données officielles sur les étudiants en médecine durant la formation pré-clinique ou le stage hospitalier au niveau du premier cycle. L’édition 2007 du Sondage national des médecins consistait en un questionnaire sur le Web envoyé à tous les étudiants en médecine du Canada (n=8834) qui comprenait des questions de nature démographique ainsi que choix de carrière déclarés, le classement par ordre de rang et le degré d’importance d’un éventail de facteurs potentiels influençant leurs décisions. Les 3 924 9 Par baladodiffusion, on entend l’utilisation d’appareils électroniques portables permettant le visionnement et l’écoute de matériel multimédia. 21 Analyse des méthodes d’éducation en santé publique au cours des études menant au doctorat en médecine au Canada RAPPORT 2 : ANALYSE DOCUMENTAIRE EXISTANTE FOURNIE PAR L’AFMC – MARS 2009 participants représentant l’ensemble de données constituent l’examen le plus actuel et le plus exhaustif des étudiants en médecine au Canada. Les résultats de cette étude ont été utilisés pour orienter la discussion des participants entourant l’évolution du choix de spécialité des étudiants en médecine de premier cycle dans le cadre de la progression durant la formation. Les facteurs sous-tendant ces décisions ont été examinés en détail et on s’est également penché sur la compréhension des étudiants en médecine en ce qui a trait au processus de jumelage des résidents et sur les lacunes à cet égard. Objectifs d’apprentissage de l’atelier : Cet atelier a donné aux étudiants et aux enseignants l’occasion de discuter des résultats du Sondage national des médecins de 2007 et de ses implications sur le choix de carrière et l’orientation des étudiants en médecine. Au terme de l’atelier, les participants étaient en mesure de : 1. déterminer les tendances relatives aux choix de carrière des étudiants en médecine durant les diverses années d’études; 2. déterminer l’importance des facteurs intrinsèques et extrinsèques influençant ces choix; 3. discuter des implications potentielles de ces facteurs sur le programme d’études de la faculté de médecine et l’orientation professionnelle. Commentaire : Renseignements importants pour planifier les stratégies futures visant à encourager un plus grand nombre de médecins à opter pour une carrière en santé publique. Atelier 30 Un format de cyberapprentissage interactif favorisant l’apprentissage en petit groupe Amy Allcock, Université Queen's Contexte : L’Université Queen's a récemment introduit une méthode innovatrice et interactive permettant d’offrir une intervention de cyberapprentissage en formation médicale continue à des équipes spécialisées en santé familiale dans leur circonscription hospitalière. L’intervention et le format ont été extrêmement bien reçus dans cet environnement. Les compétences et le savoir sont transférables et applicables dans une vaste gamme de contextes variés. Il s’agissait de la première introduction du modèle dans le cadre d’un atelier et l’équipe de Queen’s a promis que les participants quitteraient l’atelier en ayant en main des idées de mise en pratique. Objectifs d’apprentissage de l’atelier : Au terme de l’atelier, les participants seront en mesure : 1. de transférer les compétences et le savoir à leur propre contexte; 2. de procéder à la mise en œuvre de cette méthode en respectant les critères précis propres à l’équipement et aux technologies audiovisuels; 22 Analyse des méthodes d’éducation en santé publique au cours des études menant au doctorat en médecine au Canada RAPPORT 2 : ANALYSE DOCUMENTAIRE EXISTANTE FOURNIE PAR L’AFMC – MARS 2009 3. d’expérimenter directement un format en ligne qui permet un degré d’interaction et d’engagement élevé; 4. de décrire et d’évaluer la réutilisation potentielle des présentations auprès de divers petits groupes tout en facilitant la programmation pratique dans des contextes opportuns. Commentaire : Nous croyons qu’ils utilisent PowerPoint, mais convertissent les dossiers en format Flash pour permettre un téléchargement à haute vitesse sur Internet au moyen du logiciel Articulate Presenter. 2.5. CONNAISSANCES, FORMATION ET PRATIQUE EN SANTÉ PUBLIQUE : UN SONDAGE SUR LES RÉSIDENTS CANADIENS EN MÉDECINE FAMILIALE10 Objectif : Cette étude s'est penchée sur les volets éducation, connaissances et exercice de la santé publique comme en témoigne un questionnaire auto-administré sur le Web envoyé à 1 170 résidents en médecine familiale dans 14 facultés de médecine anglophones au Canada. En particulier, le sondage visait à évaluer le degré de formation des résidents en matière de santé publique, leur compréhension des rôles en santé publique, leur attitude à l'égard d'interventions communes en matière de santé publique et leur connaissance des enjeux courants en santé publique. Résultats : Près de 57 % des répondants ont affirmé avoir une connaissance au moins « bonne » alors que 95 % ont jugé que la santé publique constituait une part importante de leur programme de résidence. Cependant, 63 % ont estimé qu'une période de temps inappropriée avait été allouée à l'enseignement de la santé publique dans le cadre de leur programme de résidence. En outre, un certain nombre d'importants sujets cliniques en santé publique comme la prévention des blessures, le counselling en matière d'exercice, la toxicologie et la médecine environnementale n'ont pas bien été couverts dans le cadre du programme de résidence et rarement pratiqués par les résidents en médecine familiale. Conclusions : Tyler I. et al. ont conclu que « le counselling en prévention primaire, la médecine environnementale/toxicologie et le contrôle des maladies transmissibles constituaient les secteurs pour lesquels les résidents canadiens en médecine familiale manquaient de connaissances, de formation ou de pratique ». Ils poursuivent en proposant que la formation en santé publique durant la résidence en médecine familiale - en particulier dans des milieux cliniques - pourrait bien se traduire par la présence de médecins davantage orientés sur la population et plus à l'écoute des collectivités sur la première ligne de la médecine clinique. 10 Tyler I, et al. : Public Health Knowledge, Education and Practice: A Survey of Canadian Family Medicine Residents - Date inconnue (2007?) 23 Analyse des méthodes d’éducation en santé publique au cours des études menant au doctorat en médecine au Canada RAPPORT 2 : ANALYSE DOCUMENTAIRE EXISTANTE FOURNIE PAR L’AFMC – MARS 2009 Évaluation : Les résidents canadiens en médecine familiale sondés en 2007 estiment être mal préparés pour s'acquitter du volet santé publique lorsqu'ils commencent à exercer la médecine. Cela peut signifier que leurs connaissances auraient pu être supérieures si l'aspect santé publique avait été plus substantiel ou mieux couvert dans le cadre du programme d'études de premier cycle. Subsidiairement, il pourrait s'agir d'un autre symptôme de négligence systémique relative à l'enseignement de la santé publique. 2.6. UNE STRATÉGIE PANCANADIENNE RELATIVE À LA FORMATION D'EFFECTIFS EN SANTÉ PUBLIQUE11 Contexte : Le document du Dr Spasoff présente la notion d'une stratégie liée aux effectifs en santé publique pour le Canada en revoyant les récents événements ayant eu une incidence sur le profil national de la santé publique. Comme il le souligne, le financement de la santé publique oscillait généralement dans la région des 3 % du total des dépenses gouvernementales relatives aux services de santé - principalement parce que les guérisons sont plus spectaculaires que la prévention et parce que les coûts liés à la santé publique sont absorbés par des budgets qui sont constamment sous pression. Cette tendance à la négligence s'est donc poursuivie jusque vers la fin des années 1990 alors que le moral des professionnels de la santé publique était à la baisse et que des employés qualifiés quittaient le domaine. Le document aborde également la manière dont l'impact subséquent de Walkerton, du virus du Nil occidental, du SRAS et du 11 septembre a fait une différence, menant à la mise sur pied de l'ASPC et à la nomination de l'administrateur en chef de la santé publique du Canada. En retour, cette situation a stimulé la production de nombreux rapports sur les ressources en santé publique et sur la manière dont on pourrait satisfaire en temps raisonnable les nouvelles demandes faites à l'endroit de la santé publique. On recommande sans exception l'amélioration des effectifs en santé publique. Résultats : Le document revoit 13 de ces rapports et résume des développements similaires survenus dans d'autres parties du monde. Il met de l'avant une série d'objectifs à viser afin de mettre sur pied des effectifs en santé publique capables de répondre aux besoins de santé de la population : - Élaborer une approche fondée sur les connaissances/compétences à l'égard des ressources humaines en santé publique (RHSP). - Acquérir une meilleure connaissance du système d'éducation en santé publique et de la manière dont il peut appuyer la planification des RHSP. - Déterminer les meilleures pratiques relatives à la formation et au perfectionnement professionnel en matière de santé publique. 11 r D Robert Spasoff : A Pan-Canadian Strategy for Public Health Workforce Education - septembre 2005 24 Analyse des méthodes d’éducation en santé publique au cours des études menant au doctorat en médecine au Canada RAPPORT 2 : ANALYSE DOCUMENTAIRE EXISTANTE FOURNIE PAR L’AFMC – MARS 2009 - Accroître la capacité à former des travailleurs en santé publique dotés des compétences appropriées. - Augmenter le nombre de stages disponibles dans le secteur de la santé publique. - Accroître la capacité relative à la recherche et à l'éducation en matière de santé publique. En outre, un certain nombre de recommandations pour exécution par l'ASPC durant les années financières 2005 et 2006 ont été effectuées pour permettre la mise en œuvre de ces objectifs : Recommandation 1 : Mettre sur pied un comité directeur portant sur la formation d'effectifs en santé publique représentant l'ASPC, les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, l'ACSP, l'IRSC-ISPP ainsi que des universités et des collèges offrant des programmes éducatifs en santé publique, dont les membres se rencontreront régulièrement pour revoir les progrès réalisés quant à la mise en œuvre des recommandations des divers rapports et détermineront les mesures supplémentaires pouvant être requises. Recommandation 2 : Évaluer la pertinence de l'outil de vérification des compétences en santé publique (le cas échéant) pour le Canada. Recommandation 3 : Veiller à ce que les programmes actuels et proposés de maîtrise en hygiène publique (M.H.P.) soient conformes aux directives concernant le contenu et les méthodes pédagogiques, que le nombre et la distribution de tels programmes répondent aux besoins du Canada et qu'il existe, le cas échéant, une collaboration entre les programmes au sein de chaque région. Recommandation 4 : Mettre sur pied quatre écoles de santé publique, une par région, offrant au moins la M.H.P., une M.Sc., un Ph.D. et des programmes d'éducation permanente et contribuant aux programmes de résidence en médecine communautaire. Recommandation 5 : En général, les écoles de santé publique devraient être des facultés autonomes ou devraient être situées à l'intérieur d'une Faculté des sciences de la santé au lieu de figurer au sein d'une école ou faculté professionnelle. Recommandation 6 : Fournir des subventions ou autres incitatifs favorisant la collaboration entre les programmes d'éducation et autres programmes. Il pourrait s'agir de chaires universitaires en santé publique et de subventions ou de contrats. Recommandation 7 : L'ASPC, l'ACSP, l'IRSC-ISPP et des représentants universitaires devraient mettre sur pied un groupe de travail dont le mandat consisterait à déterminer les meilleures approches visant à identifier les pratiques exemplaires relatives à l'éducation en santé publique et à encourager les éducateurs à les utiliser. Recommandation 8 : Mettre sur pied un système d'agrément des programmes d'éducation en santé publique, probablement par l'entremise du CEPH ou de l'Association des écoles de santé publique de la région européenne (AESPRE). 25 Analyse des méthodes d’éducation en santé publique au cours des études menant au doctorat en médecine au Canada RAPPORT 2 : ANALYSE DOCUMENTAIRE EXISTANTE FOURNIE PAR L’AFMC – MARS 2009 Recommandation 9 : Mandater la tenue d'une étude sur le bien-fondé de la création de programmes de premier cycle en santé publique. Évaluation : Les objectifs fixés dans le cadre de ce rapport semblent encore tenir la route, plus de deux ans après leur publication. Des progrès ont été réalisés dans le cadre de la majorité d'entre eux, à l'exception peut-être de la réalisation d'augmentations importantes du nombre de stages disponibles en santé publique. 2.7 RÉPERTOIRE DE RESSOURCES D'APPRENTISSAGE EN SANTÉ PUBLIQUE 12 Objectifs : Ce travail a été effectué pour le compte du RNESP (Réseau national des éducateurs en santé publique) dans le cadre d'un contrat de l'AFMC. L'objectif visé consistait à utiliser une analyse d'écart pour déterminer dans quelle mesure les ressources d'apprentissage utilisées pour l'enseignement de la santé publique dans les 17 facultés de médecine canadiennes correspondaient aux objectifs d'apprentissage approuvés par le RNESP. L'étude devait également examiner la manière dont ces mêmes objectifs d'apprentissage étaient couverts par les plans de cours en santé publique fournis par les facultés de médecine. Parmi les résultats visés dans le cadre de ce travail figurait également un aperçu préliminaire du contenu d'une introduction en santé publique pour les étudiants en médecine de premier cycle. Résultats : On a décrit le résultat de deux grilles - Caractéristiques des facultés de médecine - Carte de l'aperçu des cours et des objectifs en santé publique A. Caractéristiques des facultés de médecine Programme de premier cycle - Dans toutes les facultés, l'admission est assujettie à une expérience universitaire à temps plein ou à l'achèvement d'un cours de CEGEP. - La plupart des facultés offrent des programmes de premier cycle d'une durée de quatre ans, deux offrent un programme de trois ans alors qu'une université permet aux étudiants de prendre jusqu'à cinq ans pour compléter le programme. - Cinq facultés offrent des méthodes d'enseignement équilibré, cinq fondent leur enseignement sur des cas/problèmes et cinq ne se sont pas prononcées. 12 Donovan D : Repository of Public Health Learning Resources. AFMC - mars 2008 26 Analyse des méthodes d’éducation en santé publique au cours des études menant au doctorat en médecine au Canada RAPPORT 2 : ANALYSE DOCUMENTAIRE EXISTANTE FOURNIE PAR L’AFMC – MARS 2009 À quel moment la formation en santé publique est-elle offerte? - 10 facultés offrent une formation en santé publique uniquement durant les années précliniques - 3 facultés offrent une telle formation durant les années cliniques - 4 facultés l'offrent durant des phases pré-cliniques et cliniques - Une des facultés permet aux étudiants d'appliquer des principes de santé publique aux stages hospitaliers en médecine familiale/communautaire ainsi que dans le cadre d'un stage de spécialités multiples Intégration : Dans neuf universités, l'enseignement en santé publique est totalement distinct de l'enseignement clinique. Parfois, la santé publique est jumelée à l'éthique clinique et aux aspects légaux de la pratique. On la retrouve parfois aussi dans les modules de santé familiale et de médecine rurale. Méthodes d'enseignement en santé publique Cours magistraux, problèmes liés à la santé publique, problèmes cliniques, visites d'emplacements, stages communautaires, travail sur un projet. Matériel pédagogique utilisé - Manuel de Chandrakant P. Shah intitulé : Public Health and Preventive Medicine in Canada - 7 autres textes portant principalement sur la biostatistique et l'épidémiologie. - La littérature grise, notamment les publications de l'ASPC et de Santé Canada. - L'Internet, les cours du CDC, etc. - Les exercices de contrôle, les vidéos, les vignettes, etc. B. Carte des plans de cours et des objectifs d'enseignement en santé publique (objectifs d'enseignement des titres de paragraphes ci-après) Le concept de la santé et ses déterminants Tous les aperçus comprennent des déterminants de la santé sous une forme ou une autre. Un certain nombre de déterminants précis manquent à l'appel, comme les conditions de travail, les services de santé, le développement des enfants en santé, la biologie et la génétique ainsi que le genre et la culture. Les concepts de la santé figurent dans quatre aperçus. Évaluer et mesurer l'état de santé au niveau de la population Toutes les facultés ont énuméré des objectifs sous ce titre. On parle peu des sources et de la fiabilité des données sur la santé et du rôle du médecin dans leur création. Interventions au niveau de la population La prévention primaire et secondaire et le rôle des médecins sont des sujets bien couverts. Certaines facultés traitent également de la prévention tertiaire et de la gestion des maladies chroniques. Dans ce contexte, une seule faculté a mentionné la question de l'éthique. 27 Analyse des méthodes d’éducation en santé publique au cours des études menant au doctorat en médecine au Canada RAPPORT 2 : ANALYSE DOCUMENTAIRE EXISTANTE FOURNIE PAR L’AFMC – MARS 2009 Administration de programmes de santé efficaces au niveau de la population Le système de soins de santé canadien et les systèmes provinciaux figuraient dans pratiquement tous les plans de cours. La réglementation des professions de la santé était également fréquemment mentionnée alors que 10 facultés parlaient également de l'organisation du système de santé publique. Gestion des épidémies On mentionne fréquemment la gestion des épidémies, mais on porte encore davantage attention à leur prévention et au contrôle des maladies infectieuses. Environnement Les maladies environnementales courantes et leurs causes figurent dans la plupart des plans de cours. Quatre facultés enseignent aux étudiants comment faire un historique environnemental. Aucune intervention particulière précise n'a été mentionnée. Santé des populations spéciales Ces objectifs semblent mal couverts, bien que certains sujets soient traités dans le cadre des déterminants de la santé. Sept facultés ont mentionné que l'enseignement qu'elles offraient en matière de santé publique traitait des Autochtones. Seule une faculté a parlé des personnes handicapées et des sansabris comme des populations vulnérables alors que trois facultés ont identifié la sexualité et l'orientation sexuelle comme source de vulnérabilité. Une faculté couvre le sujet de la vulnérabilité des toxicomanes et des populations éloignées/rurales. Autres objectifs Un certain nombre d'objectifs mentionnés dans les plans de cours ne sont pas clairement harmonisés aux objectifs en santé publique. Ils ont été énumérés dans une section distincte du plan. Conclusion : L'auteur a noté à quel point la diversité des cours ressortait dans cette étude. Cela peut s'expliquer par le fait que les facultés présentent leurs plans de cours différemment, par l'utilisation de méthodes d'enseignement distinctes ou encore en raison d'écarts dans le cadre du matériel d'enseignement en santé publique disponible. Il peut également s'agir d'une combinaison des facteurs susmentionnés. On peut également être en présence de différentes philosophies d'enseignement en matière de santé publique. L'étude suggère la présence de deux axes - un découlant de la mise en pratique des principes de santé publique dans des situations cliniques individuelles à leur application à de vastes populations. L'autre débute par les mécanismes visant la promotion de la santé et se termine à l'organisation de services de santé thérapeutiques. On suggère que ce concept bidirectionnel pourrait être utile pour déterminer le contenu de la future introduction à la santé publique et aider à orienter les discussions sur les objectifs futurs en matière de santé publique. 28 Analyse des méthodes d’éducation en santé publique au cours des études menant au doctorat en médecine au Canada RAPPORT 2 : ANALYSE DOCUMENTAIRE EXISTANTE FOURNIE PAR L’AFMC – MARS 2009 Évaluation : Il s'agit d'un travail utile qui fournit une excellente vue en un endroit de la manière dont nos facultés de médecine s'acquittent de la formation en santé publique. On explique clairement les cas où certains objectifs en santé publique sont totalement couverts par les plans de cours de facultés et les autres où ils ne sont pas du tout couverts. Évidemment, certaines de ces apparentes lacunes peuvent être comblées dans le cadre des cours sous différents titres ou encore, on peut ne pas avoir tenu compte de l'objectif en raison de la terminologie utilisée pour le décrire. Bien que l'étude reconnaisse qu'un étudiant pourrait théoriquement couvrir tous les objectifs d'apprentissage en santé publique au moyen des nombreuses ressources contenues dans les listes de bases de données, cette tâche se révélerait particulièrement ardue. L'élaboration d'une introduction à la santé publique à l'intention des étudiants en médecine du premier cycle constituerait une meilleure solution. Le contenu réel de l'introduction semble toujours faire l'objet de discussions au sein du RNESP, et il n'a pas encore été décidé s'il convenait de commencer par l'aspect clinique de la chose pour discuter ensuite des concepts de santé publique ou vice versa. 2.8 LA SANTÉ MONDIALE DANS LE CADRE DE L'ENSEIGNEMENT MÉDICAL DE PREMIER CYCLE 13 Contexte : Nous n'avons pas besoin de dire aux Canadiens qu'ils vivent dans une société mondialisée. La croissance des voyages internationaux, l'Internet et la migration des individus et des populations témoignent de cette réalité. La médecine en général et l'enseignement médical de premier cycle en particulier adoptent également une approche de plus en plus mondiale. Comme nous avons pu le remarquer au cours des entrevues que nous avons menées au Canada et à l'étranger, les enseignants font état de l'enthousiasme croissant des étudiants envers la santé mondiale. Les facultés de médecine comprennent qu'une formation en santé internationale et les concepts y afférents doivent être davantage présents dans le programme d'études de premier cycle. Il est clair que les composantes traditionnelles et les compétences requises dans le cadre d'une formation médicale exhaustive n'en demeurent pas moins essentielles. Les cyniques allègueront que le patient moyen s'inquiète davantage de la capacité des jeunes médecins à traiter son cas efficacement que de leur aptitude à comprendre le système de santé d'un autre pays. Cependant, les médecins qui connaissent les systèmes de santé mondiaux et les cultures étrangères possèdent de plus vastes compétences et sont souvent davantage en mesure d'établir de meilleurs rapports avec des patients de différentes parties du monde. Ils peuvent 13 Anna Shore: Global Health in the Medical Curriculum.. The Lancet - Student janvier 2008. 29 Analyse des méthodes d’éducation en santé publique au cours des études menant au doctorat en médecine au Canada RAPPORT 2 : ANALYSE DOCUMENTAIRE EXISTANTE FOURNIE PAR L’AFMC – MARS 2009 également par exemple mieux connaître les maladies provenant d'Afrique ou d'Asie qui se sont déplacées vers l'Europe ou l'Amérique du Nord. 2.8.1 Représentation de la santé internationale dans le programme pédagogique médical À l'heure actuelle, les facultés de médecine abordent le sujet de façon différente avec les étudiants. Certaines offrent des journées « dégustation » en santé internationale dans le cadre du cours sur la santé publique, d'autres demandent aux étudiants de choisir des composantes à saveur internationale ou encore leur donnent l'occasion de travailler à l'étranger. Plusieurs étudiants se familiarisent avec la médecine clinique à l'étranger dans le cadre d'un cours à option. Certaines facultés de médecine offrent un B.Sc en santé internationale, donnant généralement aux étudiants l'occasion d'interrompre leurs études régulières en médecine pour un an afin d'approfondir leur intérêt dans le domaine. 2.8.2 Quelle est l'utilité future de telles mesures? En quoi un B.Sc en santé internationale contribue-t-il à la carrière future d'un étudiant en médecine? Les médecins qui ont opté pour ce cheminement expliquent qu'ils ont ainsi eu l'occasion d'interroger la politique sociale, les systèmes et le développement des soins de santé dans un contexte qui favorise l'apprentissage et remet en question les processus de réflexion. Il n'est pas essentiel d'être titulaire d'un B.Sc. en santé internationale pour travailler dans des pays à faible revenu, mais le motif d'une formation en santé mondiale consiste à approfondir la compréhension des systèmes de soins de santé ainsi que la nature et la définition de la santé. Cela s'avère utile pour les médecins qui travaillent dans leur propre pays - dans le cadre d'un système mondialisé - ainsi qu'à l'étranger et cette expérience fournit la base sur laquelle reposeront les connaissances acquises plus tard dans la carrière médicale ou sera mise à profit pour poursuivre des études dans le cadre du nombre croissant de diplômes de maîtrise en santé internationale ou de diplômes en médecine tropicale offerts dans le monde. Évaluation : Il est évident que des diplômes intercalés en santé globale et internationale de même que des cours sur le sujet offerts dans le cadre de la formation médicale de premier cycle connaîtront une hausse substantielle dans les années à venir. Comme l'ont révélé nos entrevues internationales, les universités britanniques trouvent que leurs étudiants sont intéressés par des cours à option sur la santé publique mondiale. Elles constatent que les changements climatiques sont un puissant moteur de cette tendance. Il est toutefois bon de garder à l'esprit que l'ajout d'importantes composantes en matière de formation en santé mondiale aux programmes de médecine de premier cycle actuellement offerts exercerait une pression encore plus grande sur le nombre limité d'heures d'enseignement disponibles par semestre. Des cours d'été au pays ou à l'étranger pourraient peut-être constituer un bon moyen de répondre à la demande grandissante en matière d'enseignement et d'expérience en santé mondiale. 30 Analyse des méthodes d’éducation en santé publique au cours des études menant au doctorat en médecine au Canada RAPPORT 2 : ANALYSE DOCUMENTAIRE EXISTANTE FOURNIE PAR L’AFMC – MARS 2009 3. QU'AVONS-NOUS DÉCOUVERT? Le but premier du présent document était de repérer de bonnes idées pouvant permettre d'améliorer l'enseignement de la santé publique aux étudiants du premier cycle de nos facultés de médecine. Vous trouverez ci-après un résumé de nos résultats14 : - L'enseignement aux étudiants en médecine des notions pratiques de santé publique au sein de la collectivité a permis d'accroître leur engagement à l'égard de ce sujet. (20) - Le fait d'affecter davantage de ressources humaines en médecine clinique à l'enseignement médical de premier cycle en santé publique accroît la visibilité et l'attractivité de la médecine communautaire en tant que spécialité. (21) - Des examens appropriés et une notation adéquate du contenu du cours sur la santé publique permet de s'assurer que les étudiants considèrent la santé publique comme un volet important de la formation médicale. Les enseignants et les examens d'agrément qui intègrent des sujets en santé publique et en médecine clinique fournissent également de sérieux incitatifs d'apprentissage. (22) - Le R.-U. continue à travailler pour atteindre une entente sur un syllabus national de premier cycle en santé publique - une étape qui pourra être franchie au Canada lorsque nous disposerons d'un cours d'introduction en santé publique en harmonie avec les objectifs d'apprentissage du RNESP. (23) - La refonte de l'ensemble du programme d'études de l'Université de Newcastle upon Tyne montre comment peut croître l'enthousiasme des étudiants à l'égard de la santé publique en réponse à un engagement implacable envers un enseignement de grande qualité. (24) - Le partage systématique du matériel d'enseignement et de l'expérience en matière de santé publique entre les facultés peut permettre d'épargner de l'argent et de propager l'utilisation d'initiatives d'enseignement fructueuses. (25) - Il semble clair qu'on assistera dans les années à venir à une intégration accrue du programme d'études en santé publique et en médecine clinique. (26) - Les programmes de premier cycle en santé publique tireraient profit d'un engagement accru des départements universitaires pour encourager l'enseignement. (27) - Des cours magistraux bien structurés et bien donnés attirent encore les étudiants. Il ne faudrait peut-être pas les jeter avec l'eau du bain des approches didactique. (28) 14 Les chiffres entre parenthèses indiquent les numéros de référence de chaque résultat dans le Rapport de synthèse exécutif. 31 Analyse des méthodes d’éducation en santé publique au cours des études menant au doctorat en médecine au Canada RAPPORT 2 : ANALYSE DOCUMENTAIRE EXISTANTE FOURNIE PAR L’AFMC – MARS 2009 - Former des étudiants à utiliser des techniques de réflexion dans le cadre de leur programme en santé publique peut s’avérer profitable pour ce qui est de leur capacité à relever les défis dans l’exercice futur de leur profession. (29) - L'enseignement multimédia en santé publique portant sur des sujets précis, 24 heures sur 24 au moyen de la baladodiffusion semble être une solution attirante, compte tenu de logiciels et de techniques efficaces de préparation de modules. (30) - L'édition 2007 du Sondage national des médecins s'est penché sur les tendances en matière de choix de carrière des étudiants en médecine du premier cycle au Canada durant diverses années d'études. L'identification des facteurs qui motivent ces tendances peuvent aider à la planification du programme d'études de premier cycle et à l'orientation professionnelle. (31) - Les résidents canadiens en médecine familiale sondés en 2007 s'estimaient mal préparés pour s'acquitter du volet santé publique de leurs fonctions au moment de commencer à exercer. Cela signifie qu'ils auraient eu de meilleures connaissances si le contenu de leur programme d'études de premier cycle avait été meilleur ou accru. Subsidiairement, il pourrait s'agir d'un autre symptôme de négligence systémique à l'égard de l'enseignement de la santé publique. (32) - Des écarts semblent persister entre les cours en santé publique offerts au premier cycle par les facultés de médecine et les objectifs d'apprentissage approuvés par le RNESP. (33) - En Europe, l'enthousiasme des étudiants est à l'origine d'une demande croissante envers les cours sur la santé publique à l'échelle mondiale et les diplômes intercalés. (34) 32 Analyse des méthodes d’éducation en santé publique au cours des études menant au doctorat en médecine au Canada RAPPORT 2 : ANALYSE DOCUMENTAIRE EXISTANTE FOURNIE PAR L’AFMC – MARS 2009 ANNEXE 1 : NOTES SUR L'ENSEIGNEMENT DE LA SANTÉ PUBLIQUE AU PREMIER CYCLE À PARTIR D'ARTICLES DE LITTÉRATURE GRISE DE L'OMS Contexte : L'OMS publie une vaste gamme d'articles traitant des questions de santé dans les pays du tiers-monde. Le sujet de la santé publique est bien couvert car le développement d'effectifs efficaces en santé publique constitue une priorité en Afrique, en Asie et dans d'autres parties du monde en développement. Cependant, dans ces régions, l'enseignement de la santé publique est généralement effectué au deuxième cycle universitaire dans les écoles de santé publique. En fait, les É.-U. ont joué un rôle actif en appuyant la création de telles écoles et en prêtant des enseignants dans les débuts. Pensons par exemple à l'école de santé publique James P. Grant située à Dhaka, au Bangladesh (premier diplômé en M.H.P. en 2005) où les cours sont donnés en partenariat avec les universités Johns Hopkins et Harvard et l'École internationale de santé publique Arkangelsk de Russie fondée en 2006 grâce au financement et à l'appui d'un certain nombre d'universités du nord de l'Europe. Environ 50 étudiants sont inscrits à l'heure actuelle au programme de M.H.P. Donc, les articles de l'OMS ont tendance à ne pas discuter des questions liées à l'enseignement en santé publique dans le cadre du programme médical de premier cycle - bien que les écoles de médecine dans les PRITI15 englobent assez souvent quelques éléments de santé publique dans leur programme. Vous trouverez ci-après un bref résumé de quelques publications de l'OMS qui vous donneront une idée des défis à relever et des méthodes utilisées pour former un effectif viable en santé publique dans des conditions très exigeantes dans la plupart des endroits. Il n'existe malheureusement pas suffisamment d'écoles spécialisées en santé publique pour répondre à la demande mondiale en matière d'effectifs. En fait, plusieurs pays moins développés ne comptent aucune de ces écoles. L'absence de normes communes relatives à la formation en santé publique rend également la situation plus difficile. Les solutions actuellement offertes vont de cours d'une durée de six mois en santé publique à des programmes post-doctoraux spécialisés comprenant notamment des diplômes en M.H.P., M.Sc. et Ph.D. Généralement, le contenu du cours reflète les exigences des pays développés et non ceux de la situation locale. Dans certaines parties du monde, les pays à revenus plus faibles ont réagi en établissant des réseaux d'apprentissage à distance dans l'ensemble de leur territoire qui permettent d'offrir une formation en santé publique à une variété de niveaux pour répondre aux conditions locales. En voici ci-après un exemple. 15 Pays à revenu intermédiaire, tranche inférieure 33 Analyse des méthodes d’éducation en santé publique au cours des études menant au doctorat en médecine au Canada RAPPORT 2 : ANALYSE DOCUMENTAIRE EXISTANTE FOURNIE PAR L’AFMC – MARS 2009 1. Formation des effectifs en santé publique à l'École nationale de santé publique [ENSP]16 : répondre aux besoins de l'Afrique Mokwena, et al OMS, décembre 2007 Comme l'Afrique manque cruellement de personnel spécialisé en santé publique, la formation de l'effectif est une importante priorité. Le nombre de médecins spécialisés en santé publique en Afrique subsaharienne correspond à 1,3 % de l'effectif mondial en santé, mais ces médecins sont aux prises avec 25 % du fardeau mondial de maladies. Traditionnellement, les É.-U. et d'autres pays développés ont offert des bourses à des candidats africains qualifiés pour leur permettre d'étudier à l'étranger. Ces initiatives ont permis de donner le coup d'envoi à la formation de l'effectif en santé publique en Afrique, même si certains des boursiers ont choisi de rester à l'étranger. L'ENSP est unique. Les cours qu'elle offre en ligne permettent aux étudiants d'étudier à leur propre rythme, dans le confort de leur foyer dans leur pays d'origine. En outre, le programme est structuré de manière à leur permettre d'utiliser les notions qu'ils ont acquises pour résoudre des problèmes de santé dans leur collectivité. La recherche, le développement et la mise en œuvre sont également contextualisés afin que les étudiants puissent effectuer une recherche sur les questions de santé propres à l'Afrique et à leur collectivité. Cette approche novatrice en Afrique du Sud a permis de préparer des ressources humaines pour répondre aux besoins du continent. La direction de l'école se penche maintenant sur des défis tels que des taux d'abandon relativement élevés et une connaissance limitée de l'informatique. Le document recommandait que les programmes de ce type soient reproduits dans d'autres pays africains et suggère que la collaboration régionale en santé publique soit renforcée dans le cadre de cette mise en œuvre. On a également proposé que l'ENSP élabore de courts programmes en ligne menant à un certificat pour répondre à des besoins précis (comme l'évaluation des programmes de santé, l'utilisation de médicaments antirétroviraux pour gérer le VIH, mise en œuvre de programmes de promotion de la santé dans les écoles) ainsi que d'autres programmes de niveau post-doctoral ciblant des groupes précis de professionnels de la santé. Nota : Le livre blanc sur la transformation du système de santé en Afrique du Sud17 a souligné non seulement la nécessité d'augmenter le nombre de professionnels de la santé, mais également de modifier leur formation afin de susciter un important transfert de l'accent mis sur les mesures curatives à la prévention des maladies et à la promotion de la santé. 16 17 Située à Medunsa, en Afrique du Sud White Paper for the transformation of the health system in South Africa. Ministère sud-africain de la santé : 1997 34 Analyse des méthodes d’éducation en santé publique au cours des études menant au doctorat en médecine au Canada RAPPORT 2 : ANALYSE DOCUMENTAIRE EXISTANTE FOURNIE PAR L’AFMC – MARS 2009 2. Rencontre des ministres de la santé de l'OMS - Région de l'Asie du Sud-Est en septembre 2005 Les ministres ont conclu que les diplômés en médecine qui se spécialisent en santé publique sont confrontés à des handicaps majeurs comparativement à ceux qui optent pour d'autres spécialités. La santé publique est généralement perçue comme une spécialité de second plan en Asie du Sud-Est où on considère qu'il est facile pour un diplômé refusé dans une autre spécialité médicale (préférable) d'y être accepté. Les représentants présents à cette rencontre se sont entendus pour dire que la situation était radicalement différente dans la plupart des pays développés où la « concurrence pour réussir à être accepté dans des programmes de formation en santé publique est intense et où cette spécialité attire plusieurs des meilleurs jeunes diplômés ». Ils ont ajouté que plusieurs de leur instituts régionaux en santé publique étaient handicapés par les mauvaises installations dont ils disposaient, par des programmes d'études désuets qui ne répondent pas aux défis actuels et par le manque d'intérêt du personnel. En outre, il semblerait que ces instituts forment mal les professionnels et que ces derniers ne fassent rien pour rehausser l'état de la spécialité. Bien que cette situation comporte des exceptions, il semblerait qu'elles soient rares. Cette situation s'avère en dépit du fait que des cours de niveau post-doctoral en santé publique soient offerts dans 8 des 11 pays de la région. 3. Université de Ilorin, au Nigéria La Faculté des sciences de la santé de Ilorin a été mise sur pied en 1997 et est devenue un collège de médecine en 2004. Son programme d'études médicales de premier cycle a été élaboré grâce à l'aide de l'OMS et de l'Université McMaster qui ont agi à titre de conseillers. Il en résulte un programme axé sur les étudiants mettant en vedette un apprentissage par problèmes ainsi qu'un enseignement intégré en santé publique et en médecine clinique. Le programme est également solidement orienté vers la santé communautaire grâce à l'initiative basée sur les expériences et les services communautaires (COBES) dans le cadre de laquelle les étudiants sont affectés à des cliniques locales de santé communautaire pour se familiariser avec les véritables défis auxquels sont confrontés quotidiennement les praticiens spécialisés en santé publique. COBES : Les étudiants sont tenus de participer à quatre affectations COBES durant leurs cinq années d'études médicales à 18 Ilorin. L'objectif visé consiste à s'assurer que l'enseignement médical continue à répondre aux besoins de la collectivité et que les étudiants se familiarisent à ces besoins durant les premiers temps de leur formation et à mesure qu'ils se perfectionnent tout au long du programme. Les affectations sont indiquées comme suit : 18 En supposant l'obtention de notes de passage dans trois niveaux A précisés du GCE. 35 Analyse des méthodes d’éducation en santé publique au cours des études menant au doctorat en médecine au Canada RAPPORT 2 : ANALYSE DOCUMENTAIRE EXISTANTE FOURNIE PAR L’AFMC – MARS 2009 Année A1 Durée 4 semaines A2 A4 4 semaines 4 semaines A5 8 semaines Activités Enquête démographique, enquête communautaire sur les installations sanitaires et les tendances d'utilisation, problèmes de santé courants. Rapports écrits. Diffère en fonction du thème de l'année. Contrôler et prioriser les problèmes de santé précis, établir des diagnostics communautaires, aider à la gestion des problèmes des mères et des enfants dans les cliniques, vaccination. Aider à gérer les cliniques, participer à l'éducation sanitaire et faire des visites à domicile. Durant les affectations pré-cliniques (A1/A2), les étudiants sont notés sur la base de l'évaluation par le personnel (30 %), d'une présentation orale (20 %) et d'un examen écrit (50 %). Dans le cadre des stages cliniques, les étudiants sont évalués individuellement et ils doivent obtenir la note de passage pour recevoir leur diplôme. Ce type d'affectation communautaire longitudinale est inclus dans les programmes médicaux offerts dans d'autres universités nigérianes comme le Collège Obafemi Awolowo des sciences de la santé de l'Université d'état d'Ogun. 4. Enseignement en santé publique au Brésil 19 Le Brésil a bâti son système d'éducation publique par l'entremise du travail de la célèbre fondation Oswaldo Cruz qui a établi de courts programmes de six mois en santé publique dans chacun des 27 états du Brésil, employant des enseignants des universités locales, des professionnels des services de santé locaux et des spécialistes de ENSP20-FIOCRUZ21. Après environ cinq ans, ces cours sont devenus le programme d'études principal des petits établissements et aujourd'hui, le Brésil compte 40 petites écoles spécialisées en santé publique. Par la suite, ces écoles ont été agrandies et mises à jour afin d'offrir des diplômes de maîtrise et même de doctorat. Le pays affiche désormais un ratio de 0,97 agents de santé publique par 1 000 habitants.22 Les observateurs croient que la formation en santé publique au Brésil doit être élargie afin d'englober tous les niveaux de travailleurs de la santé, en s'attaquant principalement à la création de compétences en gestion améliorées dans l'ensemble du domaine. Cet effort comprendrait une formation en cours d'emploi ainsi que des programmes de niveau postdoctoral spécialisés. Le Brésil envisage également la possibilité de mettre sur pied un programme de premier cycle en santé publique. Des planificateurs chevronnés du secteur de la santé publique au 19 Bulletin de l'OMS : How Brazil turned one public health school into 40 - décembre 2007 École nationale de santé publique 21 Fondation Oswaldo Cruz 22 Comparativement à l'état du Wisconsin qui a rapporté un ratio de 1,58 travailleurs en santé publique par 1 000 habitants en 2000. 20 36 Analyse des méthodes d’éducation en santé publique au cours des études menant au doctorat en médecine au Canada RAPPORT 2 : ANALYSE DOCUMENTAIRE EXISTANTE FOURNIE PAR L’AFMC – MARS 2009 Brésil soulignent que la majeure partie de la matière enseignée dans le cadre des programmes menant à l'obtention d'un diplôme de médecine (un préalable à l'étude de la santé publique dans plusieurs endroits du monde) n'est pas nécessaire pour quelqu'un qui entend poursuivre une carrière en santé publique. En fait, dans les PRITI, on croit qu'il est inutile d'investir dans la formation de médecins pour des postes en santé publique alors qu'ils n'ont pas besoin du gros de leurs connaissances médicales pour devenir des praticiens efficaces en santé publique. Selon eux, il serait plus avisé de préparer la majorité des travailleurs de la santé publique au niveau technique ou professionnel dans le cadre de programmes de premier cycle. 37