Importation illégale d`animaux de compagnie

Importation illégale d’animaux de compagnie:
risques sanitaires et maltraitance
Madame Jacqueline de Quattro,
Conseillère d’Etat et cheffe du Département du territoire et de l’environnement
Monsieur Giovanni Peduto,
Vétérinaire cantonal et chef du Service de la consommation et des affaires vétérinaires
Monsieur Alain Zwygart,
Administrateur de la Société vaudoise de protection des animaux
DTE - Conférence de presse - 1er juillet 2016 - Lausanne
Contexte général
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En Suisse, près d’un chien sur deux provient de l’étranger.
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Un animal peut être porteur de maladies (exemple: rage).
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Le voyage jusqu’en Suisse peut être une contrainte pour l’animal, d’autant
plus s’il est élevé dans des conditions précaires.
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L’importation d’un chien ou l'achat d'un chien importé requiert une mûre
réflexion.
Canton de Vaud: population canine
stable mais forte hausse des
importations illégales
Qu’est-ce qu’une importation illégale ?
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Il s’agit d’une importation qui ne répond pas aux exigences sanitaires
prescrites.
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Dans 60% des cas l'animal n'est pas vacciné ou l’est de manière incorrecte.
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Dans 20% des cas, l'animal n'est pas correctement identifié.
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Dans 20% des cas, les certificats sanitaires n'offrent pas les garanties
suffisantes.
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Le non-respect des prescriptions douanières ou relatives à la protection des
animaux sont des motifs de contestations d'une importation.
Des chiens européens
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Depuis 2014, plus de 93% des importations illégales traitées par le SCAV
concernent des chiens.
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82.7% des chiens importés illégalement proviennent de pays à faible risque
de rage (essentiellement de l’Union européenne).
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16.2% proviennent de pays à moyen risque de rage (Balkans, Est
européen), 1.1% de pays à risque de rage élevé.
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Dans bon nombre de cas, le pays de provenance de l’animal ne semble être
qu’un pays de transit.
Pourquoi une hausse des
importations illégales ?
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La place de l‘animal dans notre société est en profonde mutation.
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La demande d'animaux de compagnie progresse fortement.
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L’accessibilité à l'offre est plus grande.
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Les possibilités de gains sont parfois importantes.
Stratégie
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La législation suisse permet de lutter contre l'importation illégale.
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Le cadre légal ne permet pas à lui seul d'endiguer le phénomène.
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La lutte contre les importations illégales doit s’appuyer sur un comportement
responsable du consommateur.
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Une application conséquente des prescriptions existantes et une bonne
information des consommateurs sont prioritaires.
Le risque? La réapparition d’une maladie
mortelle!
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La rage est une maladie virale qui touche le système nerveux central des
mammifères, dont l’homme.
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Selon l’Organisation mondiale de la santé animale, la rage tue quelque
70’000 personnes par année dans le monde.
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La rage se transmet par la salive d'un animal malade.
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La période d’incubation est variable, de plusieurs jours à plusieurs mois.
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Une fois les symptômes présents, la maladie est fatale, aussi bien chez les
animaux que chez l’homme.
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Les morsures à l’homme d’un animal domestique ou sauvage doivent être
signalées.
Virus de la rage: deux grands cycles
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Cycle de la rage sauvage: le réservoir est constitué par les carnivores
sauvages ou les chauves-souris.
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Cycle de la rage urbaine: le chien constitue le vecteur principal.
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95% des cas de rage humaine sont liés à des morsures de chiens
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Les chiens errants sont les intermédiaires entre les cycles sauvage et urbain
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La rage canine sévit de manière endémique dans les zones.
économiquement défavorisées d'Afrique, d'Amérique du Sud ou d'Asie
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Les chiens emmenés en voyage doivent être vaccinés.
Eviter la rage = vaccination
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Vacciner les chiens pour prévenir la rage chez l’homme.
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La vaccination est obligatoire pour se rendre à l’étranger.
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La vaccination d’un chiot est possible dès 12 semaines .
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Un délai d’attente de 21 jours entre vaccination et le départ doit être
respecté.
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Pour les pays à risque, un test de détection des anticorps doit être effectué
au plus tôt 30 jours après la vaccination et 3 mois avant l’entrée prévue en
Suisse.
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Les animaux doivent être identifiés et accompagnés des documents idoines.
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S’abstenir de ramener des animaux trouvés à l’étranger.
La Suisse indemne de rage
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Depuis 1977, plus aucun cas autochtone de rage humaine n’a été enregistré.
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La rage a été éradiquée chez le renard en 1998.
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Le dernier cas de rage sur un animal date de 2003 (importation illégale d’un
chien en provenance d’Afrique du Nord).
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En 2012, une personne est décédée en Suisse des suites de la rage. La
victime avait contracté la maladie après avoir été mordue aux Etats-Unis par
une chauve-souris.
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La situation des pays voisins est favorable bien que des cas de rage du renard
ou des chauves-souris sont régulièrement diagnostiqués.
Les mesures sanitaires
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Les moyens diagnostiques sont limités.
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Evaluation du risque de rage en fonction de l’exposition à la contagion.
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L’observation pendant la période d’incubation est primordiale.
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Les mesures d’isolement posent le problème de la protection des animaux.
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Les mesures sanitaires: surveillance vétérinaire, quarantaine, euthanasie.
Mesures sanitaires:
conséquences pour la fourrière
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Il faut compter entre 100 et 180 jours pour une quarantaine dans une
fourrière et cela représente un coût élevé pour le détenteur.
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La SVPA a une impossibilité d’appliquer la surveillance de l’animal à
domicile, au vu des contraintes imposées aux adoptants. De ce fait, la
quarantaine à la fourrière devient incontournable.
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Lors de quarantaines, les chiens sont placés en isolement, et les liens
avec les êtres humains sont restreints au maximum.
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La quarantaine est du temps perdu pour l’éducation et la socialisation.
Pour un chiot, les premiers mois de la vie sont essentiels à son équilibre.
Le manque de socialisation
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Ce problème provient souvent de chiots issus d’usines, car ils sont isolés
de leurs congénères.
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Le manque peut également venir de chiots enlevés trop tôt à la mère, car
elle n’aura pas eu le temps nécessaire à leur éducation.
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Les chiens en manque de socialisation ont un risque accru de développer
de l’agressivité et/ou de la dangerosité.
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Un chien mal ou non socialisé engendrera de la crainte, de l’intolérance
ou du rejet de la part de l’être humain.
Le commerce illégal sur le Web
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Beaucoup de chiots qui y sont vendus sont issus d’usines. Les conditions
de détention, d’hygiène et de soins sont lamentables.
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De par les conditions de détention, il y a un gros problème de socialisation
et de ce fait, le risque d’avoir un futur chien à problèmes.
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Pour rentabiliser la production, les chiots sont enlevés trop tôt de leur
mère et dans certains cas, ils ne sont même pas sevrés.
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Le manque cruel de soins et d’hygiène augmente considérablement la
menace d’acheter un animal en mauvaise santé, voire mourant.
La réalité animale face au rêve
humain
Importations par les milieux associatifs
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Certaines associations qui importent des animaux se déresponsabilisent
une fois que l’animal a passé la frontière. Bon nombre de ces animaux
sont amenés dans les refuges suite aux problèmes qu’ils engendrent.
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Les chiens arrivent au refuge avec un manque d’éducation et/ou de
socialisation, car certains n’auront connu que la détention en box et
souvent avec très peu de contacts humains.
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Ces importations ne font pas évoluer positivement la maltraitance animale
sur place. Ce n’est que déplacer le problème en Suisse.
Importations des chats et autres animaux
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L’importation de chats est sous-estimée.
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Pour importer un chat, les démarches sont les mêmes que pour un chien.
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La marque électronique est obligatoire pour passer les frontières. Par
contre, elle ne l’est pas pour les félins nés en Suisse.
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Il y a proportionnellement autant de risques de transmission de maladies
que lors d’importations de chiens.
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Les animaux exotiques (perroquets, serpents, arachnides,…) sont
également les victimes d’importations illégales.
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Les animaux protégés par la Convention sur le commerce international
des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction sont
interdits d’importation.
Queues et oreilles coupées
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La caudectomie (queue coupée) et l’essorillement (oreilles coupées) sont
autorisés dans certains pays. Ces interventions sont effectuées entre
autres sur des chiens de chasse ou pour des raisons de standards de
beauté.
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Couper les oreilles est interdit en Suisse depuis le 1er juillet 1981 et
couper la queue l’est depuis le 1er juillet 1997.
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Ces pratiques sont considérées comme des mutilations. Les oreilles et la
queue du chien sont des outils importants dans la communication canine.
Comment aider les animaux?
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Pas de coups de cœur mais une mûre réflexion.
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En soutenant les associations de protection des animaux à l’étranger.
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En boycottant les attractions touristiques utilisant les animaux.
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En sensibilisant nos proches pour qu’ils ne tombent pas dans les « pièges
à touristes ».
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En favorisant l’adoption d’un animal venant d’un refuge suisse, sachant
que plus de 3000 chiens sont abandonnés en Suisse chaque année.
Merci de votre attention !
Questions ?
Conférence de presse – 1er juillet 2016 - Lausanne