Le Journal des Grignoux 237

Transcription

Le Journal des Grignoux 237
l 237
du 22 avril au 26 mai 2015
Jeudi 23 avril à
20 h
mière
Avant-pre
l’équipe du film
LE LABYRINTHE
DU SILENCE
en présence de
Mercredi 29 avril à 20 h
Avant-première
en présence de Pierre JOLIVET
et Olivier GOURMET
Mercredi 22 avril à 20 h
Avant-première
en présence de l’équipe du film
journal des Grignoux 237 2 du 22 avril au 26 mai 2015
L’équipe du film Tous les chats sont gris accompagnera Bouli Lanners (et probablement son chien Gibus !)
à l’avant-première du jeudi 23 avril au cinéma le Parc…
Cette programmation printanière
compte énormément sur votre
curiosité, votre fringale du hors-piste,
votre soif de la découverte et votre
désir de créer cette cinémathèque personnelle qui
n’a que faire de l’uniformité ambiante.
Notre coup de cœur est sans conteste l’Ours d’or
de Berlin 2015, Taxi Teheran du réalisateur iranien
Jafar Panahi. Une œuvre majeure où le désir irrépressible de s’exprimer au sein d’une société muselée
s’accorde avec un cinéma libre, inventif, souriant et
lumineusement burlesque.
Organiser des débats, réflexions, analyses autour
du cinéma belge, c’est sans doute un exercice des
plus honorables. Mais il est préférable de voir nos
films nationaux sans préjugés, de découvrir des horizons cinématographiques extrêmement personnels
sans se focaliser sur l’identité culturelle de l’œuvre
envisagée.
Nous commencerons par Olivier Smolders, qui
viendra présenter ses deux nouveaux films. Le talent
de ce cinéaste liégeois est reconnu dans le monde
entier. Nous souhaitons vraiment que notre public
s’empare de cette œuvre inclassable qui mélange
récits allumés, réflexions amusées, saillies macabres
et recherches formelles qui donnent tout son éclat
au geste cinématographique.
Pour son premier film, Tous les chats sont gris, la
réalisatrice Savina Dellicour joue la carte du jeu de
piste familial où le drame psychologique se teinte de
moments de dérision savoureuse avec la présence
d’un Bouli Lanners en quête de paternité.
Quant à Diego Martínez Vignatti, c’est carrément le souffle du western qu’il convoque dans son
nouveau film, La Tierra Roja, une fable écologique
enracinée dans la forêt amazonienne.
Dans son documentaire La corde du diable,
Sophie Bruneau part du fil de fer barbelé pour décortiquer, à travers portraits et tableaux soignés, nos
horizons grillagés avec ses frontières, ses stratégies
de surveillance et de contrôle des corps.
Certains risquent de décoder le dernier film
d’Andrew Niccol, Good Kill, comme une réplique
cinglante à la vision de la guerre en Irak déclinée
dans l’American Sniper de Clint Eastwood. Ici, il y
a davantage de doute existentiel dans le chef du
« héros » qui doit manier des drones à l’encontre d’un
ennemi… potentiel.
Du côté du cinéma européen, on épinglera Le
labyrinthe du silence, qui évoque avec doigté le
Édito
contexte de la dénazification allemande dans l’immédiate après-guerre.
Et le film de la Française Brigitte Sy, L’astragale,
de nous époustoufler dans l’évocation en noir et
blanc de la jeunesse fiévreuse de l’écrivaine Albertine
Sarrazin.
Souvenez-vous. Pierre Jolivet a toujours réussi à
tirer le meilleur de ses acteurs (par exemple Vincent
Lindon dans Ma petite entreprise). Dans Jamais de
la vie, il s’appuie sur le magnétisme sourd d’Olivier
Gourmet, une fois encore magistral dans sa manière
de distiller une colère tout intérieure, de nous faire
arpenter un état du monde à travers un corps éreinté
par les déconvenues de la vie.
Nous terminerons par une note festive : les 40 ans
des Grignoux !
C’est la première fois que nous orchestrons un
anniversaire qui nous concerne directement. Quelle
mouche nous a donc piqués ? D’abord, quarante ans,
c’est une durée à ne pas prendre à la légère. Ça nous
ramène en 1975, époque à laquelle les travailleurs
d’aujourd’hui n’étaient pas encore partie prenante
du projet.
Aussi nous tenait-il à cœur de mettre en valeur
tous ces fondateurs qui ont mis en place le centre
culturel des Grignoux, un mouvement d’éducation
permanente qui a favorisé l’émergence des alternatives à la culture dominante. C’est dans un tel
bouillonnement qu’a été initiée l’aventure du cinéma
le Parc en 1982.
Nous allons donc vivre une année de fêtes, d’événements mais aussi de réflexions et d’échanges
avec l’ensemble des travailleurs et bénévoles des
Grignoux, des partenaires associatifs et bien sûr de
notre public…
La colonne vertébrale de cette célébration sera
d’ailleurs un travail de recueil d’une mémoire collective. Vos photos, vos anecdotes, vos souvenirs
de moments marquants que vous avez vécus dans
nos lieux, voilà ce que nous sollicitons auprès de
l’ensemble de nos spectateurs et partenaires. Alors à
vos plumes, à vos albums photos, à vos greniers, pour
nous retrouver des petits moments, des clins d’œil,
des petites histoires de vies qui font que l’histoire
collective des Grignoux est si passionnante (adresse
de contact : [email protected] ou 04 222 27 78).
Et pour débuter cette année des 40 ans, place à la
musique avec un concert de HK et les Saltimbanks
le 30 avril dans la cour du Sauvenière… Pour vous
confirmer qu’à 40 ans, les Grignoux,
encore et toujours « ne lâchent rien » !
1988
1984
2000
JEUDI 23 AVRIL à 20 h 30
Café politique
Exclusion des demandeurs d’emploi,
remise en cause du statut des artistes :
et si l’allocation universelle était une solution ?
Avec Mateo ALALUF (Sociologue du travail – ULB)
et Pierre-Etienne VANDAMME (Philosophe – UCL)
Animation Jérôme JAMIN (ULg)
©CARO.P
Visitez également
notre galerie d'exposition
2010
1984 – Ugo Tognazzi au cinéma le Parc à l'occasion du Festival du cinéma italien.
1988 – Le numéro zéro du premier journal du cinéma le Parc : Les Inédits du cinéma.
1993 – L’équipe de C’est arrivé près de chez vous au cinéma Churchill pour le 10 000e spectateur.
2000 – Manifestation « éléphantesque » contre l’implantation d’un multiplexe au centre commercial du Longdoz.
2010 – Star Wars fait escale au Churchill dans le cadre du Festival du film fantastique (BIFF).
©TOOLSOFDAD
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1993
04 220 20 99
Place Xavier
Neujean
40 0 0 Liè ge
Le dimanche matin : prenez le temps de venir bruncher de 11 h à 15 h
Le journal des Grignoux, programme des cinémas le Parc, Churchill & Sauvenière gérés par le centre culturel « les Grignoux » asbl 9 rue Sœurs de Hasque 4000 Liège · Tél. 04 222 27 78 · Fax 04 222 31 78
P ro g r a m m a t i o n e t i n fo s : w w w. g r i g n o u x . b e \ Co u r r i e l : co n t a c t @ g r i g n o u x . b e \ g r i g n o u x . b e n o 2 3 7 d u 2 2 av r i l a u 2 6 m a i 2 0 1 5 \ Ti r a g e : 5 7 0 0 0 exe m p l a i re s
Équipe de rédaction : Michel Condé · Alicia Del Puppo · Dany Habran · Laurence Hottart · Catherine Lemaire · Adeline Margueron · Jean-Pierre Pécasse · Bérengère Sommaruga · Anne Vervier
Stéphane Wintgens \ Illustrateur : Pierre Kroll \ Photographisme : Yves Schamp \ Impression : Masset sa \ Contact publicité les Grignoux : Christine Legros · [email protected]
Éditeur responsable : J.M. Hermand 5 rue G. Rem 4000 Liège \ Cinéma Churchill 20 rue du Mouton Blanc Liège \ Cinéma Sauvenière 12 Place Xavier Neujean Liège
Cinéma le Parc 22 rue Carpay Liège-Droixhe \ Avec l’aide de la Fédération Wallonie-Bruxelles, du Ministère de la Région Wallonne, de la Ville de Liège et le soutien d’Europa Cinemas
journal des Grignoux 237 3 du 22 avril au 26 mai 2015
Olivier SMOLDERS : 3 films
LES SÉANCES EN PRÉSENCE
DES ÉQUIPES DE FILMS
Jeudi 23 avril à 20 h
Avant-première
en présence de l’équipe du film
Tous les chats sont gris
Un premier film éclaboussant de fraîcheur et parfaitement maîtrisé. Un
art d’innerver de bout en bout une quête énigmatique avec la complicité
d’un casting belge de très haut vol
● Vania Leturcq, réalisatrice, et
Constance Rousseau & Jenna
Thiam, actrices (sous réserve)
(L’année prochaine),
mercredi 22/04 (p. 13)
● Savina Dellicour, réalisatrice,
et Bouli Lanners & Manon
Capelle, acteurs (Tous les
chats sont gris), jeudi 23/04
(ci-contre)
● Olivier Smolders, réalisateur
(programme de courts
métrages), vendredi 24/04
(ci-contre)
● Sophie Bruneau, réalisatrice
(La corde du diable), mardi
28/04 (p. 16)
● Pierre Jolivet, réalisateur,
et Olivier Gourmet, acteur
(Jamais de la vie), mercredi
29/04 (p. 5)
● Diego Martínez Vignatti,
réalisateur (La Tierra Roja),
lundi 04/05 (p. 13)
● Violaine de Villers, réalisatrice,
et Roby Comblain, artiste (Les
carrières de Roby Comblain),
mardi 19/05 (p. 16)
L
es premières scènes enflamment d’emblée notre curiosité. Un repas dominical
dans une famille de la bonne bourgeoisie
bruxelloise. Deux gamines s’échappent au
grenier et reviennent déguisées. La mère
semble effarée face à leur accoutrement
et les désapprouve dans une attitude quasi
hystérique.
Et nous voilà embarqués dans les relations tordues entre Dorothy, adolescente
à la sensibilité à fleur de peau et sa mère
(Anne Coesens), femme racée qui soigne
la belle apparence d’un cadre de vie cossu.
Dorothy évite les contacts avec sa mère
sauf pour lui demander des comptes sur
son enfance, comme l’absence de son père
sur les photos. Elle tombera par hasard sur
Paul (Bouli Lanners), détective de son état
qui l’épie à son insu. De manière détournée,
elle lui donnera comme mission de retrouver la trace de son père biologique. Nous
n’irons pas plus loin dans ce méandre de
chassés-croisés savamment orchestrés par
Savina Dellicour.
Ce premier film belge excelle dans sa
manière de gérer une intrigue, d’instiller
une part de mystère autant dans les objets
(papillons épinglés sur un mur blanc, animaux empaillés, déguisements…), l’environnement (travelling nocturne sur ces
villas de banlieue chic, uniformément clinquantes dans leur éclairage et leur architecture), que dans le comportement des
protagonistes.
Et on peut facilement imaginer que Bouli
Lanners n’ait pas voulu passer à côté de
cette occasion d’interpréter un personnage
aussi complexe : Paul est habité par un irrépressible désir de paternité mais sa tête est
encore badigeonnée d’une musique rock
bien sentie, ses sorties dans les bars peuvent
être imbibées et fracassantes. Et il n’est pas
peu fier de se retrouver dans la peau d’un
détective qui doit régler des histoires crapoteuses. Quand il accompagne Dorothy dans
ses pérégrinations, il se comporte comme
un grand frère amusé par ce qui lui arrive.
Pour son premier film, la cinéaste a voulu
mettre toutes les chances de son côté.
Le casting a été soigné et les seconds
rôles nullement négligés : Astrid Whettnall
en bourgeoise désœuvrée allumée par
l’alcool,Vincent Lecuyer en compagnon de
route un tantinet benêt et accro à Sherlock
Holmes.
Dany Habran, LES GRIGNOUX
de Savina Dellicour, Belgique, 2014, 1 h 29.
Avec Manon Capelle, Bouli Lanners,
Anne Coesens, Vincent Lecuyer,
Astrid Whettnall. Sortie le 29 avril.
PARC CHURCHILL SAUVENIÈRE
● Idriss Gabel, réalisateur
+ rencontre ImagéSanté
(Snoezelen),
mardi 26/05 (p. 15)
LES CONCERTS (p. 19)
● Balinka, vendredi 24/04
Olivier Smolders est écrivain, cinéaste, professeur à l’INSAS à Bruxelles
et maître de conférences à l’Université de Liège. Il est l’auteur d’une
douzaine de films primés dans de nombreux festivals internationaux.
Nous nous sommes toujours fait fort de rester fidèles à son œuvre.
Le 24 avril, nous présenterons en avant-première
ses deux nouveaux courts métrages,
La part de l’ombre et La légende dorée.
Ces deux films sortiront accompagnés
de Mort à Vignole à partir du 29 avril
au cinéma Churchill
Vendredi 24 avril à 20 h
Rencontre
avec Olivier SMOLDERS, réalisateur
+ La part de l'ombre
et La légende dorée
La part
de l’ombre
Le 7 février 1944, jour de vernissage
d’une importante exposition de ses
œuvres, le jeune photographe
hongrois Oskar Benedek disparaît
P
lus de soixante ans plus tard, une
rétrospective de ses œuvres fait débat
et conduit à une enquête concernant son
étrange destin. Et le récit d’Olivier Smolders
de nous tétaniser de bout en bout. Dès le
départ, on se met à douter de l’existence
de ce mystérieux photographe. Mais de
manière irrésistible, on veut croire dans
cette fiction, dans ce personnage. Les commentaires, les angles d’attaque pour l’évoquer se croisent et nous excitent : documentaire d’époque, reportage en voix off,
journal intime, photos de l’artiste…
Et en moins d’une demi-heure, Olivier
Smolders nous entraîne dans un voyage
fulgurant à travers l’histoire contemporaine
(le Troisième Reich, le communisme en
Hongrie), dans une réflexion sur notre rapport à l’image, à la représentation filmée.
Et cette matière se décline avec une
incroyable limpidité dans l’étonnante texture d’un cinéaste qui maîtrise des supports
aussi différents que la photographie, l’image
vidéo, le film 8 mm, l’image numérique…
Primé à plusieurs reprises dans des festivals internationaux dont le FIFF.
Dany Habran, LES GRIGNOUX
d’Olivier Smolders, 2014, 28 mn.
Photographie : Jean-François Spricigo.
Scénario : Thierry Horguelin et Olivier Smolders.
Avec Benoît Peeters, Marie Lecomte,
Tatiana Nette, Bouli Lanners, Marcel Moreau.
CHURCHILL
La légende
dorée
L’acteur Philippe Grand’Henry,
regard en feu et verbe posé, nous
entraîne dans un flot d’histoires
impossibles…
G
● HK et les Saltimbanks,
jeudi 30/04
● Mark Atkins, vendredi 08/05
● Garrett List & Johan Dupont
featuring Steve Houben,
jeudi 14/05
LES CLASSIQUES (p. 4)
CYCLE OSHIMA
● Le petit garçon
● La pendaison
● La cérémonie
rand’Henry incarne un patient interné
dans une institution psychiatrique qui
nourrit une obsession pour les personnages
historiques déviants. Dans une longue « litanie » face caméra, il raconte la vie d’assassins irresponsables, de monstres de foire
et autres musiciens damnés, à travers un
livre de collage d’images de sa conception.
Suivant le cheminement sinueux de sa pensée, qui se déploie par associations d’idées
et ressenti personnel, La légende dorée met
à nu la psyché de cet homme.
La légende dorée se réfère à un livre du
XIIIe siècle, portant le même nom et écrit
par Jacques de Voragine, qui raconte la vie
d’une centaine de saints et martyrs chrétiens. Il est considéré comme un ouvrage
de référence sur la mythologie chrétienne
et plusieurs prédicateurs s’en sont servi
pour légitimer leurs sermons en faisant de
ces saints des modèles de vie à suivre. Et
Olivier Smolders de nous immerger à la fois
dans la richesse plastique d’un collage aux
allures breughéliennes et dans les méandres
macabres de récits gorgés d’une cruauté
hallucinée.
Dany Habran, LES GRIGNOUX
d’Olivier Smolders, Belgique, 2015, 26 mn.
Avec Philippe Grand’Henry. Collages : Quentin
Smolders. CHURCHILL
ET AUSSI…
● Avengers : L'ère d'Ultron
+ présentation,
mercredi 22/04 (p. 7)
● Café politique : L’allocation
universelle, jeudi 23/04 (p. 2)
● Conférence vidéo : Keith
Jarrett, mardi 28/04 (p. 19)
● Indian Palace – Suite royale +
débat sur les maisons de repos,
jeudi 07/05 (p. 8)
● Soirée architecture,
lundi 11/05 (p. 16)
● Good Kill + débat sur la
politique étrangère des ÉtatsUnis, mercredi 13/05 (p. 6)
● Xenia + ciné-club Imago,
jeudi 21/05 (p. 14)
Mort à Vignole
À l'occasion d'un film de famille
tourné à Venise, un cinéaste
interroge la façon dont les images
familiales interviennent dans les
histoires d'amour et de mort
Q
uoi de plus poignant que l'émotion qui
nous étreint à la vue d'images tremblées
portant la trace de ceux qui ne sont plus ?
L'enjeu de Mort à Vignole est de dépasser le
cas particulier d'une famille – ni plus ni moins
intéressante qu'une autre – vers une méditation sur la mémoire affective, la communauté
et le lien (Th. Horguelin, Le Moniteur du film, no 163).
Le film a été couronné dans une quinzaine de festivals.
d’Olivier Smolders, Belgique, 1998, 23 mn. CHURCHILL
journal des Grignoux 237 4 du 22 avril au 26 mai 2015
Retour sur le cycle
OSHIMA
C’est pour l’essentiel, la période 1965-1972
d’Oshima qui est abordée ici : une période riche en
expérimentations et en engagement politique qui
font du cinéaste un équivalent nippon du JeanLuc Godard d’alors. De la théâtralité brechtienne
de La pendaison au quasi néo-réalisme du Petit
garçon jusqu’à la fresque flamboyante de La
cérémonie, le style de Nagisa Oshima est en
constante évolution au cours de cette période.
On le voit y explorer des formes traditionnelles,
se les approprier mais aussi en créer de
nouvelles, mixant avec virtuosité le classique
et le moderne, tout en restant constamment
accessible au public occidental. C’est aussi un
goût de la beauté formelle qui anime Oshima
dans cette série de films. Il y joue des
couleurs et des teintes, des images fixes et
animées, de la musicalité des voix
associées aux superbes partitions de
Hikaru Hayashi ou de Toru Takemitsu
(qui mêlent, pour la bande originale
de La cérémonie, airs traditionnels
et influences de Debussy,
Messiaen, Cage…).
Longtemps, la botte rouge
du Petit garçon ou la
finale onirique de
La cérémonie
persistent dans
notre
mémoire…
La pendaison
Une fable kafkaïenne à l’humour
noir et féroce. L’un des plus grands
pamphlets jamais réalisés contre
la peine de mort
T
ourné avec un budget réduit, La pendaison adopte volontairement une
structure théâtrale divisée en plusieurs actes.
Lointainement inspirée par un fait divers, l’histoire y est celle de R, un Coréen coupable du viol
et de l’assassinat de deux jeunes femmes. Condamné
à mort, il survit à son exécution, mais en ressort amnésique. La loi n’autorisant pas la mise à mort de quelqu’un
qui ne serait pas conscient de ses actes, les policiers, médecin, prêtre, juge qui assistent à l’exécution s’emploient alors
à aider R à retrouver la mémoire… pour pouvoir le pendre à
nouveau. Derrière la fable qui tourne en ridicule tout un système
policier et juridique, on a pu évoquer Brecht par la distanciation
grinçante du propos. Dans un bel article, Stéphane du Mesnildot a
raison d’également citer Buñuel pour le grotesque de ces saynètes
mais aussi pour le glissement progressif vers la matérialisation des
rêves de R, qui prennent
corps et éloignent le film
de son didactisme initial.
Au fur et à mesure de son
déroulement, La pendaison nous entraîne dans
un univers de plus en plus
absurde et poétique où la
femme, comme souvent
chez Oshima, joue un
double rôle révélateur de
sœur et d’amante (comme dans La cérémonie). La pendaison est par ailleurs le premier
film d’Oshima à avoir bénéficié d’une distribution à l’étranger, révélant son nom et son
travail en Europe.
Alain Hertay,
CULTUROPOING
de Nagisa Oshima,
Japon, 1968,
1 h 58, VO.
Avec Kei Sato,
Fumio Watanabe,
Hosei Komatsu.
Sortie le 7 mai.
CHURCHILL
La cérémonie
Le petit garçon
La saga familiale vue par Oshima : deux mariages, trois enterrements…
et un chef-d’œuvre qui s’en prend aux dogmes et traditions du pays du soleil levant
Oshima nous livre une œuvre à la forme classique, tout à fait dévastatrice
dans l’évocation d’une enfance tragique dans une société déglinguée
L
U
a riche famille Sakurada est un clan dirigé avec
autorité par un grand-père conservateur et
nationaliste. La vie de cette famille nombreuse est
rythmée par les mariages et les enterrements qui,
tout au long des vingt-cinq années couvertes par
le récit, épousent les grands moments de l’Histoire
japonaise (du renoncement de l’empereur à ses
pouvoirs exécutifs de droit divin en 1946 jusqu’aux
mouvements étudiants de la fin des années
soixante). Si le film débute comme un drame traditionnel qui met en place les protagonistes et leurs
relations complexes, il évolue lentement vers un
dérèglement quasi parodique du fonctionnement
familial sous la pression des « refoulés » cachés
sous le tapis des apparences (rapports troubles,
incestes, frustrations…). Le point culminant est
atteint lorsque la cérémonie de mariage du jeune
Masuo, le « héros » du film, est maintenue alors
que son épouse fait faux bond au dernier moment.
S’ensuit un simulacre de mariage en grande pompe
avec une mariée fantôme devant un parterre qui se
prête au jeu. On songe alors aux reconstitutions de
La pendaison où chacun s’essayait à jouer artificiellement des scènes de meurtres ou de la vie familiale
de R, les deux s’interpénétrant fréquemment dans
le cinéma d’Oshima. Par son ampleur, par la force
de sa vision critique de la société japonaise, par sa
façon de questionner le statut de l’individu au sein
du groupe, de placer l’histoire familiale en regard
de l’histoire nationale, La cérémonie est le filmsomme de Nagisa Oshima. Moins scandaleux que
L’empire des sens (1976) et moins populaire que
Furyo (1983), il synthétise l’ensemble de ses préoccupations esthétiques, politiques et érotiques.
Alain Hertay, CULTUROPOING
de Nagisa Oshima, Japon, 1971, 2 h 03, VO.
Avec Kenzo Kawarasaki, Atsuko Kaku, Atsuo
Nakamura. Sortie le 21 mai. CHURCHILL
n couple de pauvres escrocs survit en simulant
des accidents au détriment d'automobilistes
naïfs. La femme se jette sur une voiture en marche
et fait mine d'être blessée. Son mari s'en prend
alors au conducteur et négocie à l'amiable un gros
dédommagement pour lui éviter des poursuites
judiciaires. Sa femme tombant enceinte (elle a déjà
un enfant en bas âge et un fils de dix ans, issu d'un
précédent mariage), l'homme demande à l'enfant
de dix ans de la remplacer et lui apprend la façon
de procéder. La famille continue ainsi à extorquer
de l'argent à travers tout le Japon.
Basé sur un fait divers réel, Le petit garçon est
un conte cruel et éblouissant sur une enfance
bafouée. Nagisa Oshima aborde une nouvelle fois
ses thèmes-clés – la criminalité et la famille traditionnelle japonaise – recourant à une mise en
scène plus narrative et moins expérimentale que
précédemment.
Ici, Oshima abandonne toute nervosité de la
forme, la force de son sujet s’impose d’emblée :
les plans larges saisissent le désœuvrement d’une
famille rongée par ses excès, et les gros plans de
capter l’effroi d’un gamin profondément tourmenté par le remord, la frustration, voire la tentation
d’en finir avec la vie.
de Nagisa Oshima, Japon, 1969, 1 h 45, VO.
Avec Tetsuo Abe, Tsuyoshi Kinoshita, Akiko Koyama.
Sortie le 22 avril. CHURCHILL
journal des Grignoux 237 5 du 22 avril au 26 mai 2015
L’astragale
Il y a une éternité qu’on n’avait
plus vu une histoire d’amour aussi
déchirante, implacable dans sa
simplicité, dans la fulgurance d’un
noir et blanc qui magnifie deux
acteurs à leur zénith : Leïla Bekhti
et Reda Kateb
A
lbertine Sarrazin, 19 ans, a été emprisonnée pour un hold-up dans une boutique de
vêtements. Une nuit, elle décide de s'évader et
saute du mur de la prison. Dans sa chute, elle se
casse un petit os du pied, l'astragale, et rampe
sur le bord de la route, où elle est secourue par
Julien, un petit truand au cœur tendre. Il l'aide
et la cache chez une amie à Paris, et les deux
tombent amoureux. Tandis que lui mène sa vie de
malfrat en province, Albertine passe de planque
en planque et se prostitue pour survivre tout en
réapprenant à marcher dans les rues de Paris.
Elle tient un journal intime pour tenir le coup et
supporter l'absence de Julien, de plus en plus
douloureuse…
Adapté du roman autobiographique d'Albertine Sarrazin publié en 1965, L'astragale de
Brigitte Sy se concentre sur la cavale de la jeune
femme, d'avril 1957 à juin 1958. Le film est tendu
par son histoire d'amour avec Julien, absent
la plupart du temps mais avec lequel elle vit
un amour intense qui continuera jusqu'à la fin
de sa vie.
Femme libre et libérée (elle a des liaisons
homosexuelles) dans une France alors ultraconservatrice, Albertine exerce sa liberté par la
force et l'acuité de son écriture. Écrire lui sauve
la vie et lui permettra à sa libération de trouver
la consécration en tant qu'écrivaine (elle est
d'ailleurs soutenue par Simone de Beauvoir).
Dans le film, cela se retrouve dans la voix off,
présente avec justesse pour dire la douleur, la
rage, l'amour, la force de vie de cette femme
écorchée vive et combattive. Les mots d'Albertine, aussi durs que poétiques, se superposent
aux images et nous la rendent proche. Malgré
la différence d'époque, son écriture apparaît
toujours moderne et nous nous identifions sans
peine à elle.
La réalisation, classique et classieuse, magnifie Leïla Bekhti et colle au plus près des personnages. Le noir et blanc rend d'autant plus
crédible la reconstitution d'époque et donne
beaucoup de force d’émotion à l'ensemble. À
noter également un beau travail sur la lumière.
La simplicité semble être le maître-mot de la
cinéaste, qui n'en réalise pas moins certains
plans magnifiques.
Les acteurs, enfin, donnent corps aux personnages avec une grande justesse, nous faisant
rapidement oublier les interprètes. Leïla Bekhti
donne force et fragilité à Albertine, mais également une certaine dureté par moments, qui
la rendent infiniment complexe et attachante.
Reda Kateb, quant à lui, apporte sa douceur et
sa bienveillance à Julien, sans en gommer les
aspérités. Ils forment un couple touchant, qui
s'aime et se heurte l'un à l'autre en même temps.
Trois souvenirs de ma jeunesse
Arnaud Desplechin a décidé pour notre plus grand plaisir de mettre en image la
jeunesse de Paul Dédalus, le héros ordinaire de Comment je me suis disputé… (ma vie
sexuelle). Cannes 2015 ?
P
aul Dédalus va quitter le Tadjikistan. Il se souvient… De son enfance à Roubaix… Des crises
de folie de sa mère… Du lien qui l’unissait à son frère
Ivan, enfant pieux et violent… Il se souvient… De ses
seize ans… De son père, veuf inconsolable… De ce
voyage en URSS où une mission clandestine l’avait
conduit à offrir sa propre identité à un jeune homme
russe… Il se souvient de ses dix-neuf ans, de sa sœur
Delphine, de son cousin Bob, des soirées d’alors
avec Pénélope, Mehdi et Kovalki, l’ami qui devait
le trahir… De ses études à Paris, de sa rencontre
avec le docteur Behanzin, de sa vocation naissante
pour l’anthropologie… Et surtout, Paul se souvient
d’Esther. Elle fut le cœur de sa vie. Doucement, « un
cœur fanatique ».
Avec Comment je me suis disputé… (ma vie
sexuelle), grand ouvrage romanesque, le réalisateur
français livrait un film profondément générationnel.
Paul, trentenaire parisien joué par Mathieu Amalric
y était maître-assistant de philosophie à Nanterre.
Il peinait à avancer dans sa vie professionnelle et
ses relations de couple. Poursuivi par des souvenirs
d’enfance, le personnage luttait contre son quotidien,
faisant face à d’épineuses questions existentielles.
Et cette jeunesse presque traumatisante de Paul,
Arnaud Desplechin a décidé de la mettre en images.
On est impatient de voir le résultat !
d’Arnaud Desplechin, France, 2015, 2 h 00.
Avec Quentin Dolmaire, Lou Roy Lecollinet,
Mathieu Amalric. Sortie le 20 mai. PARC
Cécile Desbrun, CULTURELLEMENT VÔTRE
de Brigitte Sy, France, 2014, 1 h 36.
Avec Leïla Bekthi, Reda Kateb, Esther Garrel.
Sortie le 20 mai. CHURCHILL
Mercredi 29 avril à 20 h
Avant-première
en présence de Pierre JOLIVET,
réalisateur, et Olivier GOURMET,
acteur
Jamais de la vie
On ne le dira jamais assez : Olivier Gourmet est un acteur d’exception. Des films se
construisent à partir de son talent d’acteur, de son corps, de sa sensibilité, de sa manière
de percevoir le monde. Et Pierre Jolivet de décliner une œuvre au noir à partir de la
sourde puissance de son magnétisme
O
livier Gourmet est Franck. Un homme solide,
engourdi dans la monotonie d'un travail alimentaire, ennuyeux. Agent de sécurité, il patrouille
la nuit, essaye de trouver le sommeil le jour. Son
existence se déroule entre deux espaces : le centre
commercial où il travaille et un appartement miteux
où il tente de dormir. Franck, c'est tout simplement
un homme éteint, un homme qui a cessé de lutter, de
rêver face aux lendemains qui déchantent. Entre les
lignes de son extrême lassitude, on peut deviner que
cet homme a été un leader, un battant qui a tenté de
caresser des utopies liées à la solidarité.
Nos femmes
Comédie sensible et bien ficelée qui interroge le poids d’une amitié de plus de trente ans
à travers la prestation quatre étoiles d’acteurs complices et chevronnés
L
e film est tiré de la pièce à succès d’Éric Assous
(mise en scène par Richard Berry) jouée au
théâtre depuis 2013. Richard Berry – qui tient le
rôle principal aussi sur les planches – avait très envie
de l'adapter au cinéma pour prolonger son succès
dans les salles.
Le film raconte la soirée de trois amis. Max, Paul et
Simon se connaissent depuis 35 ans. Ils se retrouvent
tous, comme souvent, pour une partie de cartes.
Simon apprend alors aux autres que, dans un accès
de colère, il a étranglé sa femme. Il supplie ses amis
de lui fournir un alibi pour échapper à la prison. Max
et Paul hésitent : doivent-ils mentir à la Justice pour
sauver leur ami ? Les femmes et la situation sentimentale des trois compères sont au centre de cette
discussion pendant leur longue soirée.
de Richard Berry, France, 2015, 1 h 35.
Avec Daniel Auteuil, Richard Berry, Thierry Lhermitte.
Sortie le 6 mai. PARC SAUVENIÈRE
Dans le cadre de ses surveillances nocturnes, il est
de plus en plus intrigué par le manège d'un gros 4 x 4
noir rutilant. Il redoute la préparation d’un mauvais
coup. Il y a anguille sous roche. Frank décide de
ne pas se laisser dépasser par les événements et de
retrouver sa fierté…
Le jeu d’Olivier Gourmet est sobre et minéral.
Quelques mots, des gestes inattendus, des moues qui
peuvent en dire long suffisent à nous laisser penser
que cet homme a eu un passé tumultueux. La mise en
scène de Pierre Jolivet nous apprend que la tension
du film noir n’est pas une affaire de précipitation. Il
nous donne le temps de nous installer dans un univers que nous apprendrons à arpenter avec Frank :
cités taguées, parking déserté, vide glacé et anonyme
d’un centre commercial. Dans un tel cadre, l’intervention des personnages du récit a une incroyable
résonance. Et Frank se mue inexorablement en un
personnage de tragédie qui devra se racheter du
poids d’un passé douloureux.
Dany Habran, LES GRIGNOUX
de Pierre Jolivet, France, 2014, 1 h 35.
Avec Olivier Gourmet, Valérie Bonneton, Marc Zinga,
Julie Ferrier, Bénabar. Sortie le 29 avril.
CHURCHILL SAUVENIÈRE
journal des Grignoux 237 6 du 22 avril au 26 mai 2015
Good Kill
Quand un pilote de drones se met à
avoir des problèmes de conscience…
Andrew Niccol (Bienvenue à Gattaca,
Lord of War), poil à gratter du cinéma
hollywoodien, signe un très grand film
autour d’un art de la guerre en
changement, qui brouille les cartes
morales par un outillage technologique
déshumanisant
N
ous sommes en 2010. Tom Egan (Ethan
Hawke, magistral) est un pilote militaire. Il a
fait six « tours » d’Irak avant de rentrer au bercail,
dans une banlieue aseptisée de Las Vegas. Mais il
n’a pas quitté l’armée pour la cause et, bien que sa
femme soit relativement ignorante de son métier
actuel, Tom continue à piloter… et à tuer.
Quand elle le sent absent et lui dit, en boutade
« tu sembles loin, éloigné à plus de 7 000 km »,
elle ne se rend pas compte à quel point elle est
dans le vrai.
Car à chaque tour de garde, Tom entre dans
un des containers alignés sur une base militaire
hautement surveillée et sur lequel est apposé un
sobre « vous quittez le territoire américain ». Pas
de science-fiction, de dématérialisation : il s’agit
d’une sorte de cockpit… à distance. Les engins qui
y sont dirigés n'ont aucun humain à bord, mais des
heures d’autonomie en vol et la capacité à larguer
des missiles 2 km plus bas, sur des cibles minutieusement choisies par l’armée.
Et c’est ainsi que jour après jour, sans l’adrénaline des « vraies » missions (qui lui manque tant
qu’il ne cesse de demander à son supérieur une
réaffectation en Irak) et avec un professionnalisme inattaquable, il dirige des drones, pour de
l’observation ou de l’élimination, en bon petit soldat patriote.
Quand la CIA s’en mêle, les règles du jeu
changent… À un boulot déjà problématique,
dans sa nature et son développement technolo-
gique, succède un élargissement des pratiques
meurtrières par justification préventive. Il ne s’agit
plus de supprimer des cibles clairement identifiées
comme terroristes mais d’éliminer de potentiels
suspects.
Mercredi 13 mai à 20 h
Ciné-débat
Politique étrangère des États-Unis :
le retour des va-t-en guerre ?
Avec Jérôme JAMIN, professeur de
Sciences Politiques – ULg, et Charles
VOISIN, chroniqueur spécialisé en
politique américaine
Le tour de force de Niccol est de susciter de
l’émotion avec des vues aériennes qui, censées
déshumaniser les cibles, créent vis-à-vis d’elles
une responsabilité palpable. Il fait de nous des
entomologistes ou des dieux (au choix), qu’il filme
un compound afghan ou un quartier du Nevada.
Car du ciel, nous avons un point de vue omnipotent (que renforce le sentiment d’immunité et de
sécurité que le drone procure) et c’est ce pouvoir
absolu qui fait vaciller le capitaine. Tant que sa
morale personnelle pouvait s'accommoder des
meurtres dont il est responsable par une croyance
en l’ennemi désigné, il pouvait s’exonérer en partie
de ses actes au profit de « l’intérêt général ». Mais
avec le changement des règles, Tom commence à
douter, de plus en plus. Il se fendille intérieurement,
avec de sérieuses répercussions affectives, sociales
et morales. Et l’effacement des frontières bien
réelles – un pied là-bas, un pied ici – se fait l’écho
d’un effacement des limites morales.
Voilà un sujet en or pour Niccol, qu’on adore
voir jouer les trublions d’une société américaine
(et par extension occidentale) va-t-en-guerre, dont
les pratiques sont en porte-à-faux avec les valeurs
dont elle se réclame.
Et puis, disons-le tout net : Good Kill est le
contrepoint idéal (oserions-nous dire « complémentaire » ?) à cet American Sniper qui nous a
fait tant jaser.
Le parallélisme n’est pas innocent ; là où
Eastwood montre sans véritablement signifier,
Niccol démontre et désigne. Implacablement.
Catherine Lemaire, LES GRIGNOUX
d’Andrew Niccol, États-Unis, 2014, 1 h 42, VO.
Avec Ethan Hawke, January Jones, Zoë Kravitz.
Sortie le 29 avril.
PARC SAUVENIÈRE
Loin
de la foule
déchaînée
FAR FROM THE MADDING CROWD
Quand Thomas Vinterberg
(La chasse, Festen) se frotte à
l'adaptation d’un classique de
la littérature anglaise du
XIXe siècle, ça donne une
puissante et dramatique
histoire de plusieurs amours,
magnifiée par une nature
omniprésente
A
dapté de l’intemporel roman de
Thomas Hardy, Loin de la foule
déchaînée met en scène avec une étonnante modernité une jeune femme courtisée par trois hommes aux profils diamétralement opposés.
Bathsheba Everdene (Carey Mulligan,
idoine pour le rôle) est une jeune femme
indépendante et déterminée, qui a hérité
d’un important domaine qu’il lui faut gérer.
Trois prétendants se disputent ses faveurs.
Il y a Gabriel Oak (Matthias Schoenaerts),
un jeune paysan sans le sou, au charme
duquel Bathsheba n’est pas insensible.
Homme droit et intègre, il est – secrètement, évidemment – amoureux de cette
femme socialement inaccessible.
Charlie’s Country
Un portrait poétique et puissant qui met en scène la rage et les
blessures de la communauté aborigène australienne
L
e pays de Charlie n'est plus vraiment
le sien… Si sa terre d'Arnhem, au
nord de l'Australie, a été relativement
épargnée par la colonisation et proclamée réserve aborigène, permettant ainsi
de sauvegarder une partie de la culture
traditionnelle, elle n'en est pas moins
régie par l'intervention du gouvernement
australien qui y fait strictement appliquer
ses lois. La police patrouille et surveille
en permanence les faits et gestes des
habitants de la petite communauté aborigène reconstituée ici. Charlie s'accommode tant bien que mal de cette situation, choisissant de conserver un sens de
l'humour qui semble chez lui inné, rusant
pour tromper la vigilance des autorités
et parvenant même à plaisanter avec les
policiers. Mais au fond de lui, la colère
gronde. Et dans son regard volontiers
malicieux transparaît parfois une étincelle
de haine vis-à-vis de tous ceux qui l'empêchent de vivre comme il le voudrait,
comme vivaient ses ancêtres et comme
lui-même a vécu dans son enfance. Alors
quand la police se fait plus présente et sa
frustration trop grande, Charlie décide
de quitter la communauté et de retourner vivre dans le bush pour y retrouver
son ancien mode de vie, commençant
alors une longue errance qui réveillera
ses vieux démons…
Prenant comme point de départ la
vie de David Gulpilil, acteur principal et
co-scénariste du film, Charlie's Country
est une fable – d'abord légère et même
franchement drôle devenant peu à peu
mélancolique, mais jamais désespérée – sur le déracinement, la perte de
repères, et sur toute cette communauté
qui se sent aujourd'hui étrangère sur ses
propres terres. Une œuvre dure et poétique, belle et amère, qui doit beaucoup
à l'incroyable puissance expressive de son
acteur principal. Et à travers le difficile
chemin de Charlie vers l'apaisement et
vers sa propre rédemption, Rolf De Heer,
sans jamais être didactique ni moralisateur, nous donne à réfléchir sur la situation des Aborigènes d'Australie et nous
fait ressentir l'intensité et la complexité
de leur « mal du pays ».
D’après LA GAZETTE UTOPIA
de Rolf De Heer, Australie, 2014, 1 h 48, VO.
Avec David Gulpilil, Peter Djigirr, Luke Ford.
Sortie le 29 avril.
CHURCHILL
Ensuite vient William Boldwood (Michael
Sheen), un propriétaire terrien habituellement froid mais qui s’entiche jusqu’à
l’absurde de Bathsheba, consumé par une
passion sans limite.
Enfin le sergent Francis Troy (Tom
Sturridge), charmant et de belle prestance,
qui semble le mieux placé pour ravir le
cœur de la jeune femme mais dont l’aspect
un peu trop lisse cache des défauts bien
peu avouables.
Fine étude qui entre dans la psyché
unique de chacun des personnages pour
en donner à voir la complexité et la nuance,
le roman fut à l’époque de sa parution étiqueté comme sulfureux (imaginez-vous,
une forte femme qui hésite entre plusieurs
hommes, quel scandale…) et rapidement
placé, à juste titre, au rang d’intemporel de
la littérature, aux côtés par exemple d’une
Madame Bovary.
Gageons que Thomas Vinterberg reprendra et dépoussièrera avec délectation la
charge contre la morale corsetée d’un
victorianisme pas tout à fait moribond…
A l’heure où nous écrivons ces lignes,
il se murmure d’ailleurs, comme un gage
supplémentaire de sa qualité (si besoin
était), que le film sera en compétition à
Cannes…
de Thomas Vinterberg, Grande-Bretagne/ÉtatsUnis, 2015, 1 h 59, VO. Avec Carey Mulligan,
Matthias Schoenaerts, Michael Sheen, Tom
Sturridge. Sortie le 20 mai.
PARC SAUVENIÈRE
journal des Grignoux 237 7 du 22 avril au 26 mai 2015
Mercredi 22 avril à 19 h 45
Super-héros
La loi des séries
Présentation par Dick TOMASOVIC
du service Arts du spectacle de l’ULg
Mad Max :
Fury Road
La première collision frontale a eu
lieu en 1979 et a créé un mythe
jamais démenti. 2015 sera l’année
du redémarrage en trombe…
George Miller himself a remis le
couvert dans une nouvelle
mouture qui s’annonce au moins
aussi cinglée que les précédentes.
C’est Tom Hardy qui succède à
Mel Gibson pour incarner Max le
Fou
M
ad Max a créé un genre à lui tout seul : le
film post-apocalyptique (cylindré). Plus
de 35 ans après le premier opus, le classique
est revisité par son concepteur lui-même, qui
semble, au vu des premières images époustouflantes, toujours gonflé d’une folle énergie.
Qu’on se rassure (ou pas…) : ce sera sale
et méchant, poussiéreux, vil, explosif et terriblement violent. Dans la digne foulée de ses
prédécesseurs, somme toute.
L’espèce humaine n’y est que l’ombre d’ellemême, sans valeurs, sans lois, sans pitié :
l’anarchie totale règne et c’est la guerre de tous
contre tous, à coup de bagnoles tunées qui sillonnent une vaste terre aride.
De ce magma chaotique émerge Max (Tom
Hardy). Hanté par son passé turbulent et la mort
de ses proches, il voudrait – quel naïf ! – retrouver un peu de calme et a décidé que le meilleur
moyen de survivre était d’errer seul. Las, il se
retrouve rapidement embarqué bon an mal an
dans un groupe de réfugiés fuyant une citadelle
et son tyran Immortan Joe, emmenant avec eux
quelque chose que l’horrible zozo veut à tout prix
récupérer. Du coup, tous les guerriers du despote se mettent à courser impitoyablement les
rebelles, tandis que la meneuse du petit groupe,
Furiosa, les emmène toujours plus profondément
dans ce désert caillouteux. Tout semble perdu, et
sans espoir. Mais qui sait…
Avengers : L’ère d’Ultron
On ne change pas une équipe qui gagne. Le réalisateur Joss Whedon avait signé un
premier opus drôle et détonant où chaque super héros avait une satanée dose de
charisme. Notre petit doigt nous invite à lui faire de nouveau confiance
A
lors que Tony Stark tente de relancer un programme de maintien de la paix jusque-là suspendu, les choses tournent mal et les super-héros
Iron Man, Captain America, Thor, Hulk, Black
Widow et Hawkeye vont devoir à nouveau unir
leurs forces pour combattre le plus puissant de leurs
adversaires : le terrible Ultron, un être technologique
terrifiant qui s’est juré d’éradiquer l’espèce humaine.
Afin d’empêcher celui-ci d’accomplir ses sombres
desseins, des alliances inattendues se scellent, les
entraînant dans une incroyable aventure et une haletante course contre le temps…
de Joss Whedon, États-Unis, 2015, 2 h 45, VO.
Avec Robert Downey Jr., Chris Evans, Mark Ruffalo,
Chris Hemsworth, Samuel L. Jackson, Scarlett Johansson.
Sortie le 22 avril. SAUVENIÈRE
Démesure, grandiloquence, cruauté et barbarie, nous voilà !
de George Miller, 2014, Australie/États-Unis, 2 h 00,
VO. Avec Tom Hardy, Charlize Theron, Nicholas Hoult.
Sortie le 14 mai. SAUVENIÈRE
Lost River
Ryan Gosling (le placide « héros » au scorpion de Drive) se frotte à la réalisation avec
un film à la croisée d’influences gothiques et lynchiennes. Lost River, classieux et
dépressif, met en scène un monde en déshérence à la beauté hiératique. Avec une
Christina Hendricks magistrale en mère courage
I
l règne une atmosphère de fin du monde dans
ce faubourg de Détroit. Des enfilades de maisons en ruine ou sérieusement décrépites, des rues
désertées, des gangs qui font la loi dans ce qui est
devenu un endroit presque oublié des hommes
nous plongent dans un monde post-crise financière
qui a laissé toute une population sur le carreau. Le
désastre n’est pas loin.
Jimi : All is by My Side
Le scénariste oscarisé pour 12 Years a Slave, John Ridley, s’inspire de la figure
emblématique du rockeur Jimi Hendrix et signe un portrait sensible et intime, axé sur
l’année-clé du chanteur à Londres et les débuts de sa renommée internationale
L
e film démarre sur l’image d’une salle de concert
à Londres où l’on découvre une foule impatiente
qui attend l’arrivée de Hendrix, nous sommes en
1966. La scène suivante nous ramène un an plus
tôt à New York, quand le guitariste jouait encore
dans des nightclubs à moitié vides. L’événementclé qui déclencha la carrière de l’artiste fut sa rencontre avec Linda Keith, la copine du guitariste des
Rolling Stones, Keith Richards. C’est elle qui présenta Hendrix à son futur manager, Chas Chandler,
et c’est grâce à elle qu’il quitta son pays d’origine
pour l’Angleterre.
De la même manière que Hendrix a transformé le
rock’n’roll, le film casse les conventions narratives
classiques et tente de rendre visuellement l’ambiance
folle et psychédélique qui régnait dans le milieu musical (et pas que) de l’époque. En reprenant d’anciens
enregistrements dont il fait un usage tout à fait libre,
Ridley empêche le film de tomber dans une forme
de redondance.
Hendrix est brillamment interprété par André
Benjamin, le chanteur du groupe OutKast, qui
apporte sa petite touche personnelle à la figure
mythique du guitariste.
de John Ridley, Grande-Bretagne/Irlande/États-Unis,
2013, 1 h 58. Avec André Benjamin, Imogen Poots, Hayley
Atwell. Sortie le 29 avril.
SAUVENIÈRE
Pourtant, certains sont encore là, qui s’accrochent à leur maison comme une bouée de
sauvetage dans un océan de pauvreté et de violence. Billy (Christina Hendricks) est une de ces
résistantes qui refusent de déguerpir. Pourtant,
avec le déménagement du voisin, elle et ses fils
sont devenus quasiment les seuls à habiter encore
leur quartier.
Ce n’est pas tout d’habiter, il faut aussi songer à
vivre, trouver un travail inexistant dans une ville
fantôme et s’occuper de Franky, mignon bambin
babillant et Bones, son ado n’ayant pas froid aux
yeux. Bones flirte en effet avec le danger quand
il va piquer du cuivre sur le « territoire » de Bully,
jeune gars qui règne en caïd sur des terres que plus
personne ne réclame.
Pour couronner le tout, la bulle immobilière a
explosé et Billy risque bien de faire les frais d’une
crise des subprimes qui n’en finit pas de sévir. Son
banquier, vorace et impavide, lui propose avec
une lueur de lubricité dans les yeux un mystérieux
boulot dans un non moins mystérieux club… Et
Billy de se résigner à aller voir ce qu’elle pourrait
bien y faire.
Ryan Gosling, pour son premier passage derrière
la caméra, n’a pas hésité à manifester visuellement son admiration pour David Lynch ou Nicolas
Winding Refn. Il emprunte également à ce dernier
la bonne idée d’une BO électro entêtante, avec
des plages sonores en harmonie avec un univers
sombre et hanté. Il n’en développe pas moins une
patte singulière fondée principalement sur des
atmosphères et des ressentis. Le glauque côtoie
la beauté la plus pure, dans une effervescence de
couleurs, de reflets, de scènes pensées comme des
tableaux médiévaux.
Il en ressort un film ouvertement stylisé avec
une prédilection pour les ambiances nocturnes,
le gothique désenchanté et une symbolique des
quatre éléments (le chatoiement fascinant du feu,
l’onde trop calme d’un lac artificiel…)
Même s’il a un peu trop chargé sa barque en
détails sur-signifiants, Ryan Gosling maintient le
cap d’un conte tour à tour fiévreux et glacé sur
l’Amérique en banqueroute.
LES GRIGNOUX
de Ryan Gosling, États-Unis, 2014, 1 h 45, VO.
Avec Christina Hendricks, Saoirse Ronan,
Iain De Caestecker, Eva Mendes. Sortie le 22 avril.
PARC SAUVENIÈRE
Jeudi 7 mai à 20 h
journal des Grignoux 237 8 du 22 avril au 26 mai 2015
Ciné-débat
Maisons de repos,
le nouvel eldorado de la finance ?
Avec Maxime PRÉVOT, vice-président
du gouvernement wallon, Laurent
NIESEN, coordinateur Panel
Démographie Familiale – ULg, et
Yves HELLENDORFF, permanent
national CNE non-marchand
Melody
Melody n’a qu’un rêve : ouvrir son salon
de coiffure. Seule ombre au tableau, elle
n’a pas d’argent. En rade de petits boulots, elle prend la décision de devenir mère
porteuse et rencontre Emily, une femme
d’affaires britannique qui désire être mère
à tout prix. Les deux femmes entament
alors une étrange cohabitation en attendant la naissance de l’enfant.
Rencontre entre une fille sans mère et
une mère en deuil de la maternité, Melody
brasse une multitude de sentiments.
Bernard Bellefroid livre toute la part de
féminité qui l’habite et raconte la maternité dans sa globalité, avec ses failles, ses
peurs, ses joies, sa culpabilité, ne négligeant aucune facette.
de Bernard Bellefroid, France/Belgique/
Luxembourg, 2014, 1 h 32.
CHURCHILL
Journal d’une femme
de chambre
1900, dans un village de BasseNormandie. Très courtisée pour sa beauté,
Célestine est une jeune femme de chambre
nouvellement arrivée de Paris au service
de la famille Lanlaire. Repoussant les
avances de Monsieur, Célestine doit également faire face à la très stricte Madame
Lanlaire qui régit la maison d'une main
de fer. Elle y fait la rencontre de Joseph,
l'énigmatique jardinier de la propriété,
pour lequel elle éprouve une véritable
fascination.
On ne peut qu'admirer la façon dont le
scénario traduit la surprenante richesse
de tons du roman d’origine, entre frivolité
polissonne, sauvagerie grotesque et étude
sociologique.
de Benoît Jacquot, France, 2015, 1 h 36.
CHURCHILL
Still Alice
Boychoir
Mariée, heureuse et mère de trois grands
enfants, Alice Howland est une professeure de linguistique renommée. Mais
lorsqu’elle commence à oublier ses mots
et qu’on lui diagnostique les premiers
signes de la maladie d’Alzheimer, les liens
entre Alice et sa famille sont mis à rude
épreuve. Effrayant, bouleversant, son
combat pour rester elle-même est une
magnifique source d’inspiration.
Rarement en effet nous a-t-il été donné
d’imaginer de manière aussi palpable la
détresse et la panique qui accompagnent
cette progressive absence à soi. Une
émotion de chaque instant que Julianne
Moore interprète brillamment.
Stet a 11 ans quand sa mère alcoolique
meurt dans un accident de voiture. Son
père, qu’il ne connaît pas, a sa propre
famille et ne compte pas l’y inclure. Stet
a l’oreille musicale et est bon chanteur
mais n’a jamais reçu de cours ni d’encouragements. La directrice, bonne âme, perçoit cependant chez le jeune garçon un
vrai potentiel et convainc le principal de
l’American Boychoir School, école d’élite
pour petits chanteurs, de faire passer une
audition à l’enfant pour l’intégrer…
Une jolie fable à l’américaine parcourue de très beaux morceaux chantés. Il
est difficile de résister à l’émotion face
à la destinée de cet enfant au parcours
quelque peu chahuté qui trouve sa voie à
travers le chant.
de Richar Glatzer & Wash Westmoreland,
États-Unis, 2014, 1 h 41, VO.
PARC CHURCHILL SAUVENIÈRE
de François Girard, États-Unis, 2014,
1 h 43, VO.
PARC CHURCHILL SAUVENIÈRE
Indian Palace –
Suite royale
La suite des pérégrinations indiennes
de nos retraités préférés, infusées
d’humour british, de verve et d’énergie.
Tout le monde s’agite dans le Best
Marigold Hotel : Sonny cherche à
agrandir les lieux et délaisse les préparatifs de son mariage avec Sunaina,
Evelyne et Douglas se tournent autour
sans parvenir à s’avouer leurs sentiments, Norman et Carol essaient de
maîtriser les méandres d’une relation
exclusive et Madge hésite entre deux
prétendants. La seule qui pourrait
peut-être avoir des réponses, c’est la
nouvelle co-gérante de l’hôtel, Muriel,
qui connaît les secrets de tous…
de John Madden, Grande-Bretagne/
États-Unis, 2015, 2 h 03, VO.
PARC CHURCHILL SAUVENIÈRE
Wild
Big Eyes
Enfant 44
Hungry Hearts
Suite française
Selma
La scandaleuse histoire vraie de
l’une des plus grandes impostures de l’histoire de l’art. À la
fin des années 50 et au début
des années 60, le peintre Walter
Keane a connu un succès phénoménal et révolutionné le
commerce de l’art grâce à ses
énigmatiques tableaux représentant des enfants malheureux
aux yeux immenses. La surprenante et choquante vérité a
cependant fini par éclater : ces
toiles n’avaient pas été peintes
par Walter mais par sa femme,
Margaret…
Le film se concentre sur l’éveil
artistique de Margaret, le succès phénoménal de ses tableaux
et sa relation tumultueuse avec
son mari, qui a connu la gloire
en s’attribuant tout le mérite de
son travail.
Hiver 1952, Moscou. Leo
Demidov est un brillant agent
de la police secrète soviétique.
Quand le corps d’un enfant est
retrouvé sur une voie ferrée, on
lui demande d’étouffer l’affaire
pour la déguiser en accident.
C’est que dans le parfait État
communiste conçu par Staline,
le meurtre est inadmissible.
Découvrant que d’autres
enfants ont été victimes « d’accidents » similaires, Leo décide de
mener une enquête parallèle au
risque de tomber en disgrâce…
Entre polar et film historique,
Enfant 44 restitue avec brio
l’atmosphère paranoïaque et
délirante de l’URSS des dernières
années staliniennes.
Jude est Américain, Mina
Italienne. Ils se rencontrent à
New York, tombent fous amoureux et se marient. Quand Mina
tombe enceinte, une nouvelle vie
s’offre à eux. Mais l’arrivée du
bébé bouleverse leur relation.
Mina, persuadée que son enfant
est unique, le protège de façon
obsessionnelle. Jude, par amour,
respecte sa position jusqu’à ce
qu’il comprenne que Mina commence à perdre contact avec la
réalité.
La suite dégénère en crise de
confiance, qui prend par instant
l’intensité d’un film d’horreur,
mais sans qu'ils cessent de s'aimer. Subtilement écrit pour ne
jamais imposer de vérité, le récit
laisse planer le doute sur qui a
tort ou qui a raison.
Été 1940. France. Dans l’attente
de nouvelles de son mari prisonnier de guerre, Lucile Angellier
mène une existence soumise
sous l’œil inquisiteur de sa bellemère. L’arrivée de l’armée allemande dans leur village contraint
les deux femmes à loger chez
elles le lieutenant Bruno von
Falk. Lucile tente de l’éviter mais
ne peut bientôt plus ignorer
l’attirance qu’elle éprouve pour
l’officier…
Suite française apporte un
éclairage original, loin du film
de guerre classique. Il met en
exergue les indéniables différences mais aussi les rapprochements entre Allemands et
Français, dont cette histoire
d’amour, impossible mais pas
inconcevable, est le point
d’orgue mélodramatique et
poignant.
Selma retrace la lutte historique
du Dr Martin Luther King pour
garantir le droit de vote à tous
les citoyens. Une dangereuse
et terrifiante campagne qui
s’est achevée par une longue
marche, depuis la ville de Selma
jusqu’à celle de Montgomery, en
Alabama, et qui a conduit le président Johnson à signer le Voting
Right Act en 1965.
Ava DuVernay a extirpé de
souvenirs rétroactivement lissés par la légende un matériau
brut, pour toucher au plus près
la réalité politique de l’époque.
En montrant ainsi les coulisses
et l’intensité des jeux politiques,
le film parvient à rendre l’Histoire vivante, aussi incertaine,
tragique et passionnante qu’elle
l’était lorsqu’il s’agissait d’un
présent en marche.
de Tim Burton, États-Unis/Canada,
2015, 1 h 46, VO.
CHURCHILL
de Daniel Espinosa, États-Unis/
Tchéquie/Grande-Bretagne/
Roumanie, 2015, 2 h 18, VO.
SAUVENIÈRE
de Saverio Costanzo, Italie, 2014,
1 h 53, VO.
CHURCHILL
de Saul Dibb, Grande-Bretagne/
France/Belgique, 2014,
1 h 47, VO anglaise.
CHURCHILL SAUVENIÈRE
d’Ava DuVernay, États-Unis, 2014,
2 h 07, VO.
PARC CHURCHILL SAUVENIÈRE
Cheryl est partie, elle a tout laissé en plan
et s’est fixé un défi insensé : traverser le
Pacific Crest Trail, une randonnée de plus
de 1500 km, depuis le désert de Californie
jusqu’aux forêts de l’Oregon.
Paysages sublimes et bouleversante
quête de soi, Wild est le merveilleux portrait d’une jeune femme prête à affronter
ses peurs et ses douleurs pour se réconcilier avec elle-même.
de Jean-Marc Vallée, États-Unis, 2014,
1 h 56, VO. PARC CHURCHILL SAUVENIÈRE
La famille Bélier
Dans la famille Bélier, tout le monde est
sourd sauf Paula, 16 ans. Elle est une interprète indispensable à ses parents au quotidien, notamment pour l’exploitation de
la ferme familiale. Mais poussée par son
prof de musique qui lui a découvert un
don pour le chant, elle décide de préparer
le concours de Radio France. Un choix de
vie qui pourrait l’éloigner de sa famille…
d’Éric Lartigau, France, 2014, 1 h 45.
CHURCHILL SAUVENIÈRE
Vins & Produits de terroir grec
Du mardi au samedi de 10 h à 18 h
46 rue Surlet 4020 Liège
0434 444 352
[email protected]
journal des Grignoux 237 9 du 22 avril au 26 mai 2015
Le détail des séances
film par film est
disponible sur le site :
www.grignoux.be
sur la page d'accueil
(Tous les films).
▶ A Pigeon Sat on a Branch
Reflecting on Existence
CHURCHILL du 29/4 au 25/5
▶ Le garçon et le monde
p. 17
SAUVENIÈRE du 22/4 au 25/5
1 h 19
▶ Good Kill
p. 6
PARC du 29/4 au 5/5
SAUVENIÈRE du 30/4 au 26/5
▶ L’homme
p. 16
1 h 42
p. 15
qui répare les femmes
SAUVENIÈRE du 22/4 au 28/4
PARC du 25/4 au 28/4
CHURCHILL du 29/4 au 26/5
1 h 41
▶ L’année prochaine
p. 13
SAUVENIÈRE le 22/4
CHURCHILL du 23/4 au 26/5
▶ Hungry Hearts
1 h 48
▶ L’astragale
CHURCHILL du 20/5 au 26/5
1 h 37
▶ Avengers : L’ère d’Ultron
SAUVENIÈRE du 22/4 au 26/5
▶ Incompresa
p. 7
▶ Indian Palace – Suite royale
p. 8
CHURCHILL du 22/4 au 28/4
SAUVENIÈRE du 22/4 au 25/5
CHURCHILL du 22/4 au 21/5
PARC du 22/4 au 20/5
1 h 46
▶ Boychoir
SAUVENIÈRE du 22/4 au 10/5
PARC du 22/4 au 19/5
CHURCHILL du 30/4 au 26/5
p. 8
▶ Jamais de la vie
1 h 43
▶ Les carrières
57 mn
▶ Cendrillon
p. 17
CHURCHILL du 22/4 au 25/5
SAUVENIÈRE du 3/5 au 17/5
PARC du 3/5 au 17/5
1 h 46
p. 8
2 h 02
p. 5
SAUVENIÈRE le 29/4
CHURCHILL du 1/5 au 26/5
p. 16
de Roby Comblain
CHURCHILL le 19/5
1 h 53
p. 14
CHURCHILL du 20/5 au 26/5
SAUVENIÈRE du 21/5 au 26/5
2 h 45
▶ Big Eyes
p. 8
CHURCHILL du 22/4 au 16/5
p. 5
1 h 55
1 h 35
▶ Jimi : All is by My Side
p. 7
SAUVENIÈRE du 30/4 au 26/5
1 h 58
▶ Journal d’une femme
p. 8
de chambre
CHURCHILL du 22/4 au 18/5
1 h 53
▶ La cérémonie
▶ Le labyrinthe du silence
p. 4
CHURCHILL le 21/5 et le 26/5
PARC du 29/4 au 5/5
SAUVENIÈRE le 30/4 et le 4/5
CHURCHILL du 6/5 au 26/5
2 h 03
▶ Charlie’s Country
p. 6
CHURCHILL du 29/4 au 25/5
1 h 48
▶ Clochette
▶ Loin de la foule déchaînée
p. 17
et la créature légendaire
SAUVENIÈRE du 22/4 au 15/5
CHURCHILL le 10/5
▶ La corde du diable
PARC du 22/5 au 26/5
SAUVENIÈRE du 23/5 au 26/5
▶ Lost River
1 h 16
CHURCHILL du 28/4 au 26/5
1 h 28
▶ En route !
PARC du 22/4 au 25/5
CHURCHILL du 29/4 au 3/5
SAUVENIÈRE du 3/5 au 17/5
▶ Macondo (Le petit homme)
p. 17
CHURCHILL du 6/5 au 26/5
▶ Mad Max : Fury Road
1 h 34
▶ Enfant 44
SAUVENIÈRE du 14/5 au 26/5
p. 8
SAUVENIÈRE le 22/4 et le 19/5
▶ Melody
2 h 18
▶ La famille Bélier
p. 8
SAUVENIÈRE du 22/4 au 25/5
CHURCHILL le 8/5
PARC du 13/5 au 19/5
SAUVENIÈRE du 13/5 au 24/5
CHURCHILL du 20/5 au 26/5
2 h 04
p. 6
1 h 59
1 h 45
p. 14
1 h 38
p. 7
2 h 00
p. 8
CHURCHILL du 22/4 au 19/5
1 h 32
▶ Nom sans raison(s) –
p. 16
SAUVENIÈRE le 11/5
p. 15
▶ Nos femmes
p. 5
SAUVENIÈRE du 6/5 au 26/5
PARC du 6/5 au 18/5
1 h 35
▶ Rencontre Olivier Smolders
CHURCHILL le 24/4
Soirée architecture
1 h 46
▶ The Farewell Party
p. 20
p. 7
SAUVENIÈRE du 22/4 au 26/5
PARC du 24/4 au 27/4
p. 16
Le labyrinthe du silence
1 h 36
1 h 35
p. 3
1 h 00
▶ Olivier Smolders : 3 films
CHURCHILL du 29/4 au 26/5
p. 3
1 h 20
▶ Le parfum de la carotte
p. 17
CHURCHILL du 25/4 au 25/5
SAUVENIÈRE du 2/5 au 20/5
45 mn
▶ Patience, patience…
p. 15
T’iras au paradis !
▶ Refugiado
▶ Taxi Teheran
SAUVENIÈRE du 22/4 au 12/5
PARC du 22/4 au 28/4
CHURCHILL du 13/5 au 26/5
▶ La Tierra Roja
SAUVENIÈRE du 4/5 au 26/5
PARC du 6/5 au 12/5
▶ Tous les chats sont gris
PARC le 23/4
SAUVENIÈRE du 29/4 au 26/5
CHURCHILL du 13/5 au 19/5
▶ Trois souvenirs
de ma jeunesse
PARC du 20/5 au 26/5
▶ Wild
SAUVENIÈRE du 23/4 au 25/5
CHURCHILL du 24/4 au 28/4
PARC du 4/5 au 22/5
▶ Xenia
SAUVENIÈRE le 21/5
CHURCHILL du 22/5 au 26/5
p. 13
CHURCHILL du 13/5 au 24/5
1 h 35
▶ Selma
p. 8
CHURCHILL du 22/4 au 28/4
SAUVENIÈRE du 27/4 au 12/5
PARC du 5/5 au 23/5
2 h 07
▶ Shaun le mouton
p. 17
SAUVENIÈRE du 22/4 au 26/5
CHURCHILL du 22/4 au 9/5
SAUVENIÈRE du 29/4 au 5/5
PARC le 16/5
PARC du 29/4 au 15/5
1 h 25
▶ La pendaison
CHURCHILL du 7/5 au 19/5
▶ Le petit garçon
p. 15
PARC le 26/5
52 mn
1 h 58
▶ Still Alice
p. 8
1 h 45
▶ Le petit monde de Leo
p. 17
SAUVENIÈRE du 22/4 au 24/5
28 mn
▶ Pourquoi j’ai pas mangé
▶ Snoezelen
p. 4
p. 4
CHURCHILL du 22/4 au 5/5
1 h 25
p. 17
CHURCHILL du 22/4 au 5/5
SAUVENIÈRE du 24/4 au 25/5
PARC du 8/5 au 25/5
1 h 41
▶ Suite française
p. 8
SAUVENIÈRE du 22/4 au 17/5
1 h 35
CHURCHILL du 29/4 au 18/5
1 h 47
Taxi Teheran
Taxi Teheran
PARC • 1 salle
MERCREDI
22
avril
14:00
16:00
18:00
20:30
En route !
Boychoir
Indian Palace – Suite royale
Taxi Teheran
L'année prochaine
Lost River
CHURCHILL ••• 3 salles
12:05
14:00
16:15
18:45
20:30
Le petit garçon
Cendrillon
Indian Palace – Suite royale
Patience, patience… T’iras…
Still Alice
1 h 22
p. 13
1 h 44
p. 3
1 h 29
p. 5
2 h 00
p. 8
1 h 56
p. 14
2 h 14
Pour le confort de tous,
les salles ne sont plus accessibles
dix minutes après le début du film.
SAUVENIÈRE du 22/4 au 28/4
mon père
p. 20
L’année prochaine
Avengers :
L’ère d’Ultron
Lost River
Le petit garçon
SAUVENIÈRE •••• 4 salles
12:00
14:00
16:30
18:30
20:20
Big Eyes
Selma
Journal d’une femme de chambre
Melody
Hungry Hearts
12:05 Boychoir
14:15 Shaun le mouton
16:15 Avengers : L’ère d’Ultron
12:00
14:00
16:00
18:15
20:30
Big Eyes
Still Alice
Hungry Hearts
L’année prochaine
Hungry Hearts
12:05 Boychoir
14:15 Suite française
20:00 Boychoir
22:15 Suite française
12:00
14:15
15:15
17:15
20:00
Indian Palace – Suite royale
Le petit monde de Leo
Pourquoi j’ai pas mangé mon…
Pourquoi j’ai pas mangé mon…
L’année prochaine
▶p.13
+ réalisatrice & actrices
12:15 Taxi Teheran
14:00 Avengers : L’ère d’Ultron
12:10 L’homme qui répare les femmes
14:30 Clochette et la créature…
16:15 Le garçon et le monde
17:30 La famille Bélier
19:45 Avengers : L’ère d’Ultron ▶p.7 19:30 Enfant 44
+ présentation
22:15 Lost River
CAFÉ POLITIQUE ▶ Brasserie Sauvenière à 20 h 30 ▶ p. 2
12:05
14:00
15:45
17:45
20:00
JEUDI
23
avril
VENDREDI
24
avril
SAMEDI
25
avril
DIMANCHE
26
avril
LUNDI
27
avril
15:30 Indian Palace – Suite royale
18:00 Taxi Teheran
20:00 Tous les chats sont gris ▶p.3
+ réalisatrice & acteurs
BALINKA en concert
Café le Parc à 20 h 30 ▶ p. 19
16:00 Taxi Teheran
17:45 Lost River
20:00 Taxi Teheran
14:00
16:00
17:45
20:00
12:05 Wild
14:15 Indian Palace – Suite royale
12:10
14:00
16:30
17:00 Still Alice
18:30
20:00 Rencontre Olivier Smolders ▶p.3 20:15
22:00 Wild
22:15
14:15 Cendrillon
En route !
17:00 Indian Palace – Suite royale
Taxi Teheran
L’homme qui répare les femmes
19:45 Still Alice
Lost River
22:00 Wild
12:00 Indian Palace – Suite royale
14:30 Wild
12:15 Taxi Teheran
14:00 Avengers : L’ère d’Ultron
12:10 L’homme qui répare les femmes
14:15 Enfant 44
16:45 Avengers : L’ère d’Ultron
17:00 Pourquoi j’ai pas mangé mon… 17:30 Boychoir
20:15 Suite française
20:00 Avengers : L’ère d’Ultron
22:20 Pourquoi j’ai pas mangé mon… 22:30 Taxi Teheran
17:00 Enfant 44
19:45 Lost River
22:00 Lost River
Journal d’une femme de chambre
Selma
Journal d’une femme de chambre
Patience, patience… T’iras… 17:00 Big Eyes
Journal d’une femme de chambre 19:45 Indian Palace – Suite royale
Melody
22:15 Big Eyes
12:05 Suite française
14:15 Boychoir
12:00 Indian Palace – Suite royale
12:15 Taxi Teheran
14:30 Pourquoi j’ai pas mangé mon… 14:00 Avengers : L’ère d’Ultron
12:10 L’homme qui répare les femmes
14:15 Le garçon et le monde
16:30 Avengers : L’ère d’Ultron
20:00 Boychoir
22:15 Suite française
17:00 Wild
17:30 Shaun le mouton
20:00 Pourquoi j’ai pas mangé mon… 20:15 Avengers : L’ère d’Ultron
22:00 Still Alice
17:00 Enfant 44
19:45 Lost River
22:00 Enfant 44
Selma
Journal d’une femme de chambre
Melody
Journal d’une femme de chambre
Melody
Le parfum de la carotte
L’année prochaine
Wild
Hungry Hearts
Big Eyes
14:00
15:45
18:00
20:15
22:20
Shaun le mouton
La famille Bélier
Boychoir
Suite française
Boychoir
Le parfum de la carotte
L’année prochaine
Selma
L’année prochaine
11:00
13:30
14:30
16:30
19:00
21:00
RAPPEL : séances du dimanche matin dès 11 h – Heure de la séance = début du film
Shaun le mouton
11:05 Le garçon et le monde
11:15 Taxi Teheran
11:10 Wild
Le petit monde de Leo
13:45 Clochette et la créature…
Shaun le mouton
14:00 Pourquoi j’ai pas mangé mon… 14:00 Boychoir
15:30 Enfant 44
Suite française
16:00 Wild
16:15 Avengers : L’ère d’Ultron
Still Alice
18:30 Pourquoi j’ai pas mangé mon… 19:45 Avengers : L’ère d’Ultron
18:30 Lost River
Boychoir
20:30 Suite française
21:00 Lost River
14:00
16:15
18:20
20:45
Cendrillon
Still Alice
Indian Palace – Suite royale
Patience, patience… T’iras…
14:00
16:30
18:30
20:30
12:05
14:00
15:30 L’homme qui répare les femmes 16:00
17:45 Lost River
18:30
20:00 L’homme qui répare les femmes 20:15
Still Alice
Melody
Indian Palace – Suite royale
Patience, patience… T’iras…
Wild
12:10 Hungry Hearts
14:15 Selma
14:00
16:00
17:45
20:00
En route !
Taxi Teheran
Boychoir
Lost River
14:00
16:30
18:30
20:30
22:30
Melody
Patience, patience… T’iras…
Journal d’une femme de chambre
Still Alice
Indian Palace – Suite royale
Selma
Journal d’une femme de chambre
Melody
Journal d’une femme de chambre
14:00
15:15
17:30
20:00
22:15
14:15
15:30
17:45
20:15
12:00
14:00
16:05
17:15 Journal d’une femme de chambre 18:15
20:00 Selma
20:30
14:00
15:00
17:00
19:00
21:00
Le petit monde de Leo
Pourquoi j’ai pas mangé mon…
Pourquoi j’ai pas mangé mon…
Shaun le mouton
Avengers : L’ère d’Ultron
14:15 Boychoir
16:30 Still Alice
19:00 Avengers : L’ère d’Ultron
22:15 Shaun le mouton
Journal d’une femme de chambre
Big Eyes
L’année prochaine
Hungry Hearts
Big Eyes
12:10 Suite française
14:15 Boychoir
12:00 Indian Palace – Suite royale
14:15 Still Alice
16:30 Avengers : L’ère d’Ultron
20:00 Boychoir
22:15 Suite française
17:00 Selma
17:30 Suite française
20:00 Pourquoi j’ai pas mangé mon… 20:15 Avengers : L’ère d’Ultron
22:00 Pourquoi j’ai pas mangé mon…
Big Eyes
L’année prochaine
Patience, patience… T’iras…
L’année prochaine
Melody
12:00 Boychoir
14:00 Avengers : L’ère d’Ultron
14:30 Selma
17:30 Boychoir
19:45 Suite française
22:00 Boychoir
17:15 Pourquoi j’ai pas mangé mon… 16:30 Avengers : L’ère d’Ultron
19:45 Wild
20:00 Avengers : L’ère d’Ultron
22:00 Still Alice
12:15 Taxi Teheran
14:00 Avengers : L’ère d’Ultron
14:15
16:00
17:45
19:45
22:30
Clochette et la créature…
Le garçon et le monde
Taxi Teheran
Enfant 44
Lost River
12:05 Lost River
14:00 Enfant 44
17:00 Taxi Teheran
19:30 Enfant 44
22:15 Lost River
CONFÉRENCE VIDÉO : KEITH JARRETT ▶ Brasserie Sauvenière à 20 h 15 ▶ p. 19
MARDI
28
avril
12:05 Wild
14:15 Indian Palace – Suite royale
15:15 L’homme qui répare les femmes 17:00 Selma
17:30 Indian Palace – Suite royale
20:00 La corde du diable
▶p.16
20:00 Taxi Teheran
+ réalisatrice
12:10
14:00
16:15
18:15
20:00
Journal d’une femme de chambre
Still Alice
Journal d’une femme de chambre
Patience, patience… T’iras…
Le petit garçon
12:00
14:00
16:15
18:00
20:30
12:20 Taxi Teheran
14:00 Suite française
12:10 L’homme qui répare les femmes
14:30 Le garçon et le monde
17:00 Enfant 44
20:00 Lost River
22:15 Shaun le mouton
journal des Grignoux 237 10 du 22 avril au 26 mai 2015
Le labyrinthe du silence
PARC • 1 salle
MERCREDI
29
avril
Charlie's Country
Tous les chats sont gris
Le labyrinthe du silence
Good Kill
Jamais de la vie
A Pigeon Sat on a Branch…
Good Kill
CHURCHILL ••• 3 salles
Jimi : All is by My Side
Charlie’s Country
La corde du diable
Olivier Smolders : 3 films
SAUVENIÈRE •••• 4 salles
Shaun le mouton
Good Kill
Le labyrinthe du silence
Good Kill
12:05
14:00
16:15
17:30
20:00
Still Alice
Cendrillon
Le parfum de la carotte
Indian Palace – Suite royale
L’homme qui répare les femmes
12:00
14:15
16:15
18:15
20:30
Suite française
En route !
Melody
Suite française
Journal d’une femme de chambre
12:10
14:00
15:45
18:00
20:15
La corde du diable
Olivier Smolders : 3 films
L’année prochaine
Charlie’s Country
A Pigeon Sat on a Branch…
12:15
14:15
16:00
18:00
20:00
22:00
15:30 Le labyrinthe du silence
18:00 Good Kill
20:15 Le labyrinthe du silence
12:00
14:00
16:15
18:15
20:15
Boychoir
Still Alice
Boychoir
Journal d’une femme de chambre
Indian Palace – Suite royale
12:10
14:15
16:30
18:30
20:45
L’homme qui répare les femmes
Suite française
Melody
Suite française
Melody
12:05
14:15
16:30
18:15
20:30
Hungry Hearts
Charlie’s Country
La corde du diable
L’homme qui répare les femmes
L’année prochaine
12:15
14:15
16:15
18:00
20:00
21:55
Taxi Teheran
Tous les chats sont gris
Taxi Teheran
Tous les chats sont gris
Shaun le mouton
Good Kill
12:05 Good Kill
14:00 Good Kill
16:15 Avengers : L’ère d’Ultron
14:00
16:15
17:00 L’homme qui répare les femmes 18:15
19:30 Indian Palace – Suite royale
20:30
22:00 Journal d’une femme de chambre 22:20
Cendrillon
Journal d’une femme de chambre
Boychoir
Jamais de la vie
Melody
14:00
15:15
17:30
19:45
22:00
Le parfum de la carotte
Charlie’s Country
L’année prochaine
Hungry Hearts
Charlie’s Country
14:00
15:45
17:30
19:45
21:30
Shaun le mouton
Taxi Teheran
Tous les chats sont gris
Taxi Teheran
Jimi : All is by My Side
14:15
15:15
17:30
20:00
22:00
Le petit monde de Leo
Good Kill
Shaun le mouton
Good Kill
Tous les chats sont gris
14:00 Avengers : L’ère d’Ultron
14:15 Le garçon et le monde
17:30 Avengers : L’ère d’Ultron
16:30 Enfant 44
19:30 Enfant 44
22:15 Lost River
A Pigeon Sat on a Branch…
Melody
La corde du diable
Charlie’s Country
Jamais de la vie
14:00 Pourquoi j’ai pas mangé mon… 14:15 Le petit monde de Leo
16:00 Avengers : L’ère d’Ultron
15:15 Shaun le mouton
17:30 Tous les chats sont gris
20:00 Tous les chats sont gris
19:45 Good Kill
22:15 Taxi Teheran
22:00 Good Kill
14:30 Avengers : L’ère d’Ultron
11:00
14:00
15:45
17:30
19:30
21:15
RAPPEL : séances du dimanche matin dès 11 h – Heure de la séance = début du film
Cendrillon
11:15 Good Kill
11:05 En route !
11:10 Indian Palace – Suite royale
Shaun le mouton
13:30 Le petit monde de Leo
13:30 Avengers : L’ère d’Ultron
14:00 Le garçon et le monde
Taxi Teheran
14:30 Pourquoi j’ai pas mangé mon…
Tous les chats sont gris
16:30 Shaun le mouton
16:45 Avengers : L’ère d’Ultron
16:00 Lost River
Taxi Teheran
19:00 Good Kill
20:00 Avengers : L’ère d’Ultron
18:15 Enfant 44
Tous les chats sont gris
21:00 Jimi : All is by My Side
21:00 Lost River
14:00
15:45
17:45
20:15
Tous les chats sont gris
Shaun le mouton
Tous les chats sont gris
Taxi Teheran
Taxi Teheran
Lost River
14:30 Le petit monde de Leo
16:00 Avengers : L’ère d’Ultron
20:00 Jamais de la vie
+ réalisateur & acteur
12:20 Patience, patience… T’iras…
14:00 Avengers : L’ère d’Ultron
12:00
14:00
15:45
17:30 Pourquoi j’ai pas mangé mon… 17:30
▶p.5 19:45 Avengers : L’ère d’Ultron
19:45
22:30
Lost River
Clochette et la créature…
Le garçon et le monde
Lost River
Enfant 44
Tous les chats sont gris
HK ET LES SALTIMBANKS ▶ dans la cour de la brasserie Sauvenière à 22 h ▶ p. 19
JEUDI
30
avril
VENDREDI
1
er
mai
SAMEDI
2
mai
DIMANCHE
3
mai
14:00
16:00
18:00
20:30
14:00
15:45
17:45
20:15
En route !
Good Kill
Le labyrinthe du silence
Good Kill
Shaun le mouton
Good Kill
Le labyrinthe du silence
Good Kill
Cendrillon
Good Kill
Le labyrinthe du silence
Shaun le mouton
mai
mai
En route !
L’année prochaine
L’homme qui répare les femmes
Boychoir
Olivier Smolders : 3 films
Le parfum de la carotte
En route !
Indian Palace – Suite royale
Le petit garçon
14:15 Cendrillon
14:00
16:00
17:00 Indian Palace – Suite royale
18:00
19:45 Suite française
20:00
22:00 Journal d’une femme de chambre 22:15
L’homme qui répare les femmes
Melody
Hungry Hearts
Journal d’une femme de chambre
14:00
16:00
18:15
20:30
Boychoir
Charlie’s Country
L’année prochaine
Jamais de la vie
15:15 Wild
17:30 Le labyrinthe du silence
20:00 Good Kill
12:10
14:00
16:00
17:15 Indian Palace – Suite royale
18:15
20:00 Journal d’une femme de chambre 20:30
Jamais de la vie
Boychoir
L’homme qui répare les femmes
Suite française
Hungry Hearts
12:05
14:00
16:15
18:30
20:30
La corde du diable
Hungry Hearts
Charlie’s Country
A Pigeon Sat on a Branch…
L’année prochaine
12:15
14:15
16:00
18:00
20:30
22:15
Tous les chats sont gris
Taxi Teheran
Tous les chats sont gris
La famille Bélier
Taxi Teheran
Tous les chats sont gris
12:05 Good Kill
14:00 Jimi : All is by My Side
16:30 Avengers : L’ère d’Ultron
15:30 Selma
18:00 Good Kill
20:00 Le labyrinthe du silence
12:05
14:00
16:30
18:30
20:30
Le petit garçon
Indian Palace – Suite royale
Journal d’une femme de chambre
Still Alice
Boychoir
Melody
Suite française
Boychoir
Jamais de la vie
L’homme qui répare les femmes
12:00
14:15
16:00
18:00
20:15
Charlie’s Country
Olivier Smolders : 3 films
La corde du diable
L’année prochaine
A Pigeon Sat on a Branch…
12:10
14:00
16:00
17:45
19:45
22:00
Taxi Teheran
Tous les chats sont gris
Taxi Teheran
Shaun le mouton
Tous les chats sont gris
Good Kill
12:05 Jimi : All is by My Side
14:15 Good Kill
16:15 Avengers : L’ère d’Ultron
14:15
15:30
17:30
20:00
12:00 Still Alice
14:15 Indian Palace – Suite royale
MARDI
5
14:00
16:00
18:15
20:30
22:30
17:30 La famille Bélier
19:45 Jimi : All is by My Side
20:00 Avengers : L’ère d’Ultron
22:15 Pourquoi j’ai pas mangé mon…
14:00
16:15
18:15
20:30
13:45
16:00
18:00
20:30
LUNDI
4
14:15 Indian Palace – Suite royale
12:10
14:00
16:15
18:15
20:15
CAFÉ·RESTAURANT
RELIURE-DORURE
Plats à emporter
78 rue sur la Fontaine
4000 Liège
Marie et Etienne Pichault
Ouvert à midi du lundi au vendredi,
le soir, le vendredi
www.amourmaracasetsalami.com
04 223 65 86
12:10 Patience, patience… T’iras…
14:00 Avengers : L’ère d’Ultron
20:00 La Tierra Roja
+ réalisateur
19:45 Good Kill
21:45 Jimi : All is by My Side
21:00 Avengers : L’ère d’Ultron
18:00 Taxi Teheran
20:00 Avengers : L’ère d’Ultron
12:10 Patience, patience… T’iras…
14:00 Avengers : L’ère d’Ultron
17:30 Good Kill
▶p.13 19:45 Avengers : L’ère d’Ultron
12:15 Patience, patience… T’iras…
14:00 Avengers : L’ère d’Ultron
12:00 Le labyrinthe du silence
14:15 Enfant 44
17:00 Le garçon et le monde
19:45 Lost River
21:45 La famille Bélier
14:00
15:45
17:00
19:45
22:00
Le garçon et le monde
Le parfum de la carotte
Enfant 44
Lost River
Lost River
12:00 Le labyrinthe du silence
14:15 Enfant 44
17:00 Enfant 44
19:45 Lost River
22:00 Lost River
12:00 Good Kill
14:15 Enfant 44
17:30 Pourquoi j’ai pas mangé mon… 17:00 La famille Bélier
20:00 Avengers : L’ère d’Ultron
19:30 Enfant 44
22:15 Taxi Teheran
journal des Grignoux 237 11 du 22 avril au 26 mai 2015
La Tierra Roja
PARC • 1 salle
MERCREDI
6
mai
14:00
16:00
17:45
20:00
En route !
Shaun le mouton
La Tierra Roja
Nos femmes
JEUDI
7
mai
VENDREDI
8
mai
SAMEDI
9
mai
DIMANCHE
10
mai
20:00 La Tierra Roja
MARK ATKINS en concert
Café le Parc à 20 h 15 ▶ p. 19
15:45 Still Alice
18:00 La Tierra Roja
20:15 Nos femmes
14:00
15:45
18:00
20:15
Shaun le mouton
Boychoir
La Tierra Roja
Nos femmes
Shaun le mouton
Cendrillon
Nos femmes
La Tierra Roja
mai
12
mai
12:10
14:00
16:15
18:15
20:15
Olivier Smolders : 3 films
Cendrillon
Macondo (Le petit homme)
Boychoir
Le labyrinthe du silence
12:05 Jamais de la vie
14:15 Le labyrinthe du silence
12:00
14:00
16:00
17:15 L’homme qui répare les femmes 18:15
20:00 Indian Palace – Suite royale
20:30
12:05 Journal d’une femme de chambre 12:10 Melody
14:00 Le labyrinthe du silence
14:00 Suite française
16:15 Macondo (Le petit homme)
17:15 Indian Palace – Suite royale
18:15 Jamais de la vie
20:00 Macondo (Le petit homme)
20:15 L’homme qui répare les femmes
12:00
14:00
16:00
18:00
20:00
22:15
Suite française
Journal d’une femme de chambre
Jamais de la vie
Macondo (Le petit homme)
Suite française
Olivier Smolders : 3 films
12:05 La pendaison
14:15 Le labyrinthe du silence
14:00
15:15
17:45
19:45
22:00
Le parfum de la carotte
Indian Palace – Suite royale
Macondo (Le petit homme)
Suite française
Journal d’une femme de chambre
14:15 Cendrillon
16:30 Le labyrinthe du silence
17:00 Indian Palace – Suite royale
19:45 Le labyrinthe du silence
22:15 A Pigeon Sat on a Branch…
19:30 Le labyrinthe du silence
22:00 La pendaison
Hungry Hearts
Melody
Charlie’s Country
L’année prochaine
A Pigeon Sat on a Branch…
Tous les chats sont gris
Taxi Teheran
Tous les chats sont gris
Good Kill
Taxi Teheran
Tous les chats sont gris
19:45 Lost River
22:00 Lost River
12:10 Good Kill
14:15 Good Kill
16:30 Avengers : L’ère d’Ultron
12:05 La Tierra Roja
14:00 Avengers : L’ère d’Ultron
12:00 Taxi Teheran
20:00 Nos femmes
22:00 Good Kill
Tous les chats sont gris
Taxi Teheran
Tous les chats sont gris
Lost River
Taxi Teheran
Jimi : All is by My Side
12:05 Good Kill
14:00 Jimi : All is by My Side
16:30 Avengers : L’ère d’Ultron
14:00
16:00
18:00
20:00
22:15
Patience, patience… T’iras…
Jamais de la vie
La corde du diable
Hungry Hearts
Melody
14:15
16:15
18:15
20:15
22:15
En route !
Tous les chats sont gris
Nos femmes
Tous les chats sont gris
Taxi Teheran
14:15 Avengers : L’ère d’Ultron
15:30 Boychoir
17:45 La Tierra Roja
20:00 Nos femmes
Boychoir
Suite française
Macondo (Le petit homme)
Journal d’une femme de chambre
Boychoir
12:00 Le labyrinthe du silence
12:10 Macondo (Le petit homme)
14:15 L’homme qui répare les femmes 14:00 Hungry Hearts
16:15 La corde du diable
17:15 Indian Palace – Suite royale
18:00 Charlie’s Country
19:45 Le labyrinthe du silence
20:15 A Pigeon Sat on a Branch…
15:30 Indian Palace – Suite royale
18:00 Nos femmes
20:00 La Tierra Roja
12:00
14:15
16:15
18:15
20:20
Indian Palace – Suite royale
Journal d’une femme de chambre
Macondo (Le petit homme)
Suite française
Indian Palace – Suite royale
12:10
14:00
16:30
18:15
20:15
L’ASSOCIATION DES ÉCOLES DE DEVOIRS
EN PROVINCE DE LIÈGE
Recherche, pour toute la province, des volontaires pour accompagner
des enfants et/ou des adolescents dans leur parcours scolaire.
INTÉRESSÉ(E) ? Rejoignez-nous en téléphonant au 04 223 69 07
AEDL 8 Place Saint-Christophe (3e étage) 4000 Liège
[email protected] – www.aedl.be
L’année prochaine
Charlie’s Country
Macondo (Le petit homme)
La corde du diable
A Pigeon Sat on a Branch…
L’homme qui répare les femmes
Charlie’s Country
Hungry Hearts
La corde du diable
12:00 Selma
14:30 Le garçon et le monde
16:15 Enfant 44
19:00 Avengers : L’ère d’Ultron
22:15 Nos femmes
12:15
14:15
16:00
18:00
20:15
22:00
12:05
14:00
16:15
18:30
20:45
La pendaison
19:45 Good Kill
21:45 Jimi : All is by My Side
L’année prochaine
Melody
La corde du diable
La famille Bélier
Charlie’s Country
Jamais de la vie
14:00
16:15
18:30
20:30
Nos femmes
12:10 Nos femmes
12:05 Good Kill
14:15 Pourquoi j’ai pas mangé mon… 14:00 Le parfum de la carotte
15:30 Avengers : L’ère d’Ultron
16:15 Jimi : All is by My Side
12:10
14:15
16:15
18:00
20:15
22:20
12:05
14:00
16:15
18:15
20:15
Jamais de la vie
Le labyrinthe du silence
Olivier Smolders : 3 films
Macondo (Le petit homme)
Le labyrinthe du silence
12:15
14:00
16:00
18:00
20:15
22:15
12:00 L’homme qui répare les femmes 12:15 Nos femmes
14:15 La pendaison
14:15 Tous les chats sont gris
16:15 Taxi Teheran
17:15 Charlie’s Country
18:00 Nos femmes
20:00 Le labyrinthe du silence
20:30 Avengers : L’ère d’Ultron
14:00
15:45
18:15
20:00
Clochette et la créature…
Le labyrinthe du silence
Olivier Smolders : 3 films
La pendaison
La Tierra Roja
SAUVENIÈRE •••• 4 salles
Le parfum de la carotte
Boychoir
Indian Palace – Suite royale
Journal d’une femme de chambre
MARDI
Nos femmes
CHURCHILL ••• 3 salles
14:15
15:30
17:45
20:15
14:00
15:45
18:00
20:00
LUNDI
11
Macondo (Le petit homme)
Macondo
(Le petit homme)
17:30 Jimi : All is by My Side
17:00 Lost River
20:00 Indian Palace – Suite royale
19:30 Enfant 44
+ débat
▶p.8 22:15 Taxi Teheran
12:10
14:00
16:00
18:15
20:15
Nos femmes
Nos femmes
Good Kill
Nos femmes
Avengers : L’ère d’Ultron
12:00 Selma
14:30 Enfant 44
14:00
15:00
17:45 Pourquoi j’ai pas mangé mon… 17:00
19:45 Good Kill
20:30
21:45 Jimi : All is by My Side
Le petit monde de Leo
Good Kill
Avengers : L’ère d’Ultron
Avengers : L’ère d’Ultron
14:00
15:45
18:00
20:15
22:15
20:00 Good Kill
22:15 Tous les chats sont gris
17:15 Le garçon et le monde
19:30 Enfant 44
22:15 Lost River
Le garçon et le monde
Lost River
La famille Bélier
Lost River
Shaun le mouton
RAPPEL : séances du dimanche matin dès 11 h – Heure de la séance = début du film
11:15 Nos femmes
11:10 Boychoir
11:05 Shaun le mouton
11:00 Le parfum de la carotte
12:00 Le garçon et le monde
14:15 Cendrillon
14:15 Good Kill
14:00 Still Alice
14:00 Le petit monde de Leo
16:45 Nos femmes
16:30 Pourquoi j’ai pas mangé mon… 16:30 Lost River
15:00 Tous les chats sont gris
19:00 Taxi Teheran
18:30 Jimi : All is by My Side
19:00 Shaun le mouton
17:00 Enfant 44
21:15 Nos femmes
21:00 Good Kill
21:00 Lost River
19:45 Avengers : L’ère d’Ultron
12:15 Nos femmes
14:00 Avengers : L’ère d’Ultron
12:00 Enfant 44
14:30 La famille Bélier
12:10
14:15
16:15
18:00
20:00
22:00
Taxi Teheran
Tous les chats sont gris
Taxi Teheran
Nos femmes
Tous les chats sont gris
Taxi Teheran
12:05 Good Kill
14:00 Nos femmes
16:00 Avengers : L’ère d’Ultron
19:30 Jimi : All is by My Side
21:45 Nos femmes
17:30 Good Kill
20:00 Nom sans raison(s)
Soirée architecture
12:10
14:00
15:45
17:45
20:15
22:00
Tous les chats sont gris
Taxi Teheran
Tous les chats sont gris
Selma
Taxi Teheran
Tous les chats sont gris
12:05 Good Kill
14:15 Jimi : All is by My Side
12:15 Nos femmes
14:00 Nos femmes
12:00 Selma
14:30 Avengers : L’ère d’Ultron
16:45 Enfant 44
19:45 Good Kill
22:00 Jimi : All is by My Side
17:00 Avengers : L’ère d’Ultron
20:30 Avengers : L’ère d’Ultron
18:00 Good Kill
20:15 Nos femmes
22:15 Lost River
17:15 Le garçon et le monde
▶p.16 19:30 Lost River
21:30 Lost River
journal des Grignoux 237 12 du 22 avril au 26 mai 2015
Refugiado
The Farewell Party
PARC • 1 salle
MERCREDI
13
mai
14:00
15:45
17:45
20:00
Shaun le mouton
Nos femmes
Boychoir
The Farewell Party
Refugiado
CHURCHILL ••• 3 salles
12:10
14:00
15:15
17:30
20:00
Taxi Teheran
Le parfum de la carotte
Boychoir
Le labyrinthe du silence
Le labyrinthe du silence
12:05
14:00
16:00
18:00
20:30
Refugiado
Macondo (Le petit homme)
Tous les chats sont gris
La pendaison
Jamais de la vie
12:00
14:15
16:00
18:15
20:30
The Farewell Party
Mad Max : Fury Road
Mad Max : Fury Road
SAUVENIÈRE •••• 4 salles
Hungry Hearts
La corde du diable
Charlie’s Country
L’année prochaine
A Pigeon Sat on a Branch…
12:00 La Tierra Roja
14:15 Cendrillon
12:10 Good Kill
14:30 La famille Bélier
16:30 Shaun le mouton
19:45 La Tierra Roja
22:00 The Farewell Party
17:00 Jimi : All is by My Side
20:00 Good Kill
+ débat
12:15
14:00
15:00
17:00
▶p.6 20:30
22:30
Nos femmes
Le petit monde de Leo
Pourquoi j’ai pas mangé mon…
Avengers : L’ère d’Ultron
Nos femmes
Nos femmes
12:00
14:00
15:45
17:30
19:45
22:20
Lost River
Clochette et la créature…
Le garçon et le monde
Good Kill
Enfant 44
Shaun le mouton
14:15
16:00
18:00
20:15
22:15
Clochette et la créature…
Le garçon et le monde
La famille Bélier
Nos femmes
Nos femmes
12:15
14:00
15:45
17:45
20:00
22:15
The Farewell Party
Clochette et la créature…
Pourquoi j’ai pas mangé mon…
La famille Bélier
Lost River
Lost River
GARRETT LIST & JOHAN DUPONT featuring STEVE HOUBEN ▶ Brasserie Sauvenière à 20 h 30 ▶ p. 19
JEUDI
14
mai
VENDREDI
15
mai
SAMEDI
16
mai
DIMANCHE
17
mai
14:00
15:45
18:00
20:00
Shaun le mouton
Still Alice
Nos femmes
Wild
14:00
15:45
17:45
20:00
Shaun le mouton
Nos femmes
Still Alice
The Farewell Party
14:15
16:15
18:00
20:00
En route !
Patience, patience… T’iras…
The Farewell Party
Nos femmes
mai
mai
12:00 Boychoir
14:00 Cendrillon
17:00 Indian Palace – Suite royale
19:45 Suite française
22:00 La pendaison
14:00
15:45
17:30
19:45
22:15
Taxi Teheran
Olivier Smolders : 3 films
Boychoir
Le labyrinthe du silence
Journal d’une femme de chambre
14:00
16:15
18:30
20:30
L’homme qui répare les femmes
Suite française
Refugiado
Macondo (Le petit homme)
14:00
15:45
18:00
20:15
12:05
14:00
16:15
18:00
20:00
22:15
Macondo (Le petit homme)
Suite française
Taxi Teheran
Tous les chats sont gris
Refugiado
Jamais de la vie
12:10 La corde du diable
14:15 Hungry Hearts
12:10 Mad Max : Fury Road
14:30 Mad Max : Fury Road
12:05 Good Kill
14:30 Nos femmes
17:00 L’année prochaine
19:45 Charlie’s Country
22:00 A Pigeon Sat on a Branch…
17:00 Mad Max : Fury Road
19:45 Mad Max : Fury Road
22:00 Mad Max : Fury Road
17:00 Good Kill
20:00 Nos femmes
22:15 Good Kill
14:15
16:00
18:00
20:30
22:15
Tous les chats sont gris
Jamais de la vie
Indian Palace – Suite royale
Tous les chats sont gris
Refugiado
14:00
15:15
17:30
19:45
22:00
mai
mai
mai
SAMEDI
23
mai
DIMANCHE
24
mai
LUNDI
25
mai
MARDI
26
mai
Le petit monde de Leo
The Farewell Party
Good Kill
Good Kill
Mad Max : Fury Road
18:00 La Tierra Roja
20:15 Avengers : L’ère d’Ultron
12:00 La Tierra Roja
14:15 Shaun le mouton
16:15 Avengers : L’ère d’Ultron
19:45 La Tierra Roja
21:45 Shaun le mouton
Cendrillon
14:30 The Farewell Party
Nos femmes
Avengers : L’ère d’Ultron
La Tierra Roja
17:15 Lost River
19:30 Shaun le mouton
21:30 Lost River
RAPPEL : séances du dimanche matin dès 11 h – Heure de la séance = début du film
11:10 Mad Max : Fury Road
11:15 The Farewell Party
11:00 Shaun le mouton
11:05 En route !
14:00 Mad Max : Fury Road
14:00 Cendrillon
13:30 Le petit monde de Leo
14:15 Le garçon et le monde
14:30 Pourquoi j’ai pas mangé mon…
16:30 Mad Max : Fury Road
17:00 Avengers : L’ère d’Ultron
16:30 Nos femmes
16:00 Enfant 44
19:15 Shaun le mouton
20:30 Mad Max : Fury Road
19:00 La Tierra Roja
19:00 Lost River
21:00 Good Kill
21:15 Nos femmes
21:00 Lost River
Macondo (Le petit homme)
Charlie’s Country
Boychoir
L’année prochaine
Taxi Teheran
Boychoir
Tous les chats sont gris
Journal d’une femme de chambre
Le labyrinthe du silence
12:00
14:00
16:15
18:45
20:45
Refugiado
Suite française
Indian Palace – Suite royale
Jamais de la vie
Tous les chats sont gris
12:00
14:15
16:15
18:30
20:45
Charlie’s Country
Macondo (Le petit homme)
L’homme qui répare les femmes
L’année prochaine
La corde du diable
12:00 The Farewell Party
14:15 Mad Max : Fury Road
12:10 Nos femmes
14:15 Good Kill
15:30 Selma
18:00 The Farewell Party
20:00 Nos femmes
12:10
14:00
16:00
18:00
20:00
17:00 Mad Max : Fury Road
19:30 Mad Max : Fury Road
22:00 Mad Max : Fury Road
17:00 Jimi : All is by My Side
19:45 Good Kill
22:00 Nos femmes
Tous les chats sont gris
Boychoir
Tous les chats sont gris
Taxi Teheran
Les carrières de Roby Comblain
+ réalisatrice & artiste ▶p.16
12:05
14:15
16:15
18:00
20:00
La pendaison
Melody
Olivier Smolders : 3 films
Macondo (Le petit homme)
A Pigeon Sat on a Branch…
12:00
14:00
16:15
18:15
20:30
Jamais de la vie
Charlie’s Country
A Pigeon Sat on a Branch…
L’année prochaine
Refugiado
12:00 Mad Max : Fury Road
14:15 Mad Max : Fury Road
16:00 The Farewell Party
18:00 Boychoir
20:15 The Farewell Party
12:10
14:00
16:15
18:00
20:00
17:00 Mad Max : Fury Road
19:30 Nos femmes
21:30 Mad Max : Fury Road
L'astragale
12:05 La Tierra Roja
14:00 La Tierra Roja
16:15 Avengers : L’ère d’Ultron
17:15 La famille Bélier
20:00 Lost River
22:15 Lost River
12:10 Nos femmes
12:05 La Tierra Roja
14:00 Avengers : L’ère d’Ultron
12:15 The Farewell Party
14:00 Nos femmes
16:15 Avengers : L’ère d’Ultron
19:45 Jimi : All is by My Side
22:15 Good Kill
17:30 Nos femmes
20:00 La Tierra Roja
22:00 Shaun le mouton
17:00 Lost River
19:30 Enfant 44
22:15 Lost River
L’astragale
Loin de la foule
déchaînée
Trois souvenirs
de ma jeunesse
L’homme qui répare les femmes
Incompresa
Macondo (Le petit homme)
Jamais de la vie
The Farewell Party
12:05
14:00
16:00
18:15
20:15
Taxi Teheran
La corde du diable
L’année prochaine
L’astragale
A Pigeon Sat on a Branch…
12:00
14:00
15:15
17:30
20:00
22:00
Good Kill
Le parfum de la carotte
Good Kill
Jimi : All is by My Side
Good Kill
Jimi : All is by My Side
12:05 Nos femmes
14:00 Avengers : L’ère d’Ultron
12:15 Mad Max : Fury Road
14:30 Shaun le mouton
17:30 Lost River
20:15 Nos femmes
22:15 Shaun le mouton
17:00 Mad Max : Fury Road
19:30 Mad Max : Fury Road
21:45 Mad Max : Fury Road
12:05
14:00
16:00
18:00
20:15
L’astragale
The Farewell Party
Refugiado
Incompresa
L’homme qui répare les femmes
12:10
14:15
16:45
18:45
20:30
L’homme qui répare les femmes
La cérémonie
Macondo (Le petit homme)
Taxi Teheran
L’astragale
12:00
14:00
16:15
18:15
20:30
22:20
Incompresa
Good Kill
Nos femmes
Good Kill
Shaun le mouton
Good Kill
12:15 Nos femmes
14:00 Nos femmes
16:30 Jimi : All is by My Side
12:05 Mad Max : Fury Road
14:15 Mad Max : Fury Road
Refugiado
Incompresa
L’astragale
Refugiado
Taxi Teheran
Jamais de la vie
12:00 L’astragale
14:00 Charlie’s Country
15:00 Wild
17:30 Trois souvenirs de ma jeunesse 17:00 Le labyrinthe du silence
20:00 Loin de la foule déchaînée
19:30 Incompresa
21:35 Xenia
12:05
14:00
16:15
18:15
20:15
22:00
Cendrillon
Boychoir
Taxi Teheran
Taxi Teheran
Le labyrinthe du silence
14:00
15:15
17:15
19:30
22:00
Le parfum de la carotte
The Farewell Party
L’astragale
Xenia
Incompresa
En route !
Still Alice
Indian Palace – Suite royale
Trois souvenirs de ma jeunesse
12:10
14:00
16:15
18:35
20:45
12:00 Boychoir
14:30 Indian Palace – Suite royale
15:15 Trois souvenirs de ma jeunesse
17:30 Selma
17:30 Charlie’s Country
20:00 Trois souvenirs de ma jeunesse 20:00 Le labyrinthe du silence
12:10 Taxi Teheran
14:15 Xenia
14:00
16:00
18:30
21:00
En route !
Selma
Trois souvenirs de ma jeunesse
Loin de la foule déchaînée
14:00
16:15
18:15
20:00
21:45
12:00 Indian Palace – Suite royale
14:15 Good Kill
20:15 Xenia
Ciné-club
17:00 The Farewell Party
▶p.14 19:45 Mad Max : Fury Road
22:00 Mad Max : Fury Road
Xenia
La cérémonie
12:10
14:15
16:00
18:00
20:00
22:00
La Tierra Roja
Le garçon et le monde
Tous les chats sont gris
Shaun le mouton
La Tierra Roja
Lost River
12:10
14:30
16:15
18:30
20:15
22:15
Wild
Tous les chats sont gris
La Tierra Roja
Shaun le mouton
Lost River
La Tierra Roja
12:10 Nos femmes
14:00 Avengers : L’ère d’Ultron
12:15 Shaun le mouton
14:15 Mad Max : Fury Road
12:05 La Tierra Roja
14:15 Tous les chats sont gris
17:00 L’homme qui répare les femmes 17:15 Good Kill
19:45 Good Kill
20:00 Macondo (Le petit homme)
21:45 Jimi : All is by My Side
22:00 A Pigeon Sat on a Branch…
17:30 Still Alice
20:00 Nos femmes
22:00 Nos femmes
17:00 Mad Max : Fury Road
19:45 Mad Max : Fury Road
22:15 Mad Max : Fury Road
17:00 La Tierra Roja
20:00 Tous les chats sont gris
21:45 Lost River
14:15 L’astragale
14:15 Avengers : L’ère d’Ultron
14:15 Shaun le mouton
17:45 Wild
20:15 Nos femmes
22:15 Nos femmes
17:00 Mad Max : Fury Road
19:30 Mad Max : Fury Road
22:00 Mad Max : Fury Road
14:00
15:45
17:45
20:15
22:15
14:00
16:15
17:00 L’homme qui répare les femmes 18:15
19:30 Refugiado
20:00
21:30 Xenia
22:00
Good Kill
Nos femmes
Shaun le mouton
Good Kill
Jimi : All is by My Side
Le garçon et le monde
Tous les chats sont gris
Loin de la foule déchaînée
La Tierra Roja
Lost River
RAPPEL : séances du dimanche matin dès 11 h – Heure de la séance = début du film
11:10 Loin de la foule déchaînée
11:10 Indian Palace – Suite royale
11:05 Shaun le mouton
11:00 La famille Bélier
13:00 Le petit monde de Leo
13:15 Le garçon et le monde
14:15 Nos femmes
14:00 The Farewell Party
14:00 Shaun le mouton
15:00 La Tierra Roja
16:15 Good Kill
16:00 Avengers : L’ère d’Ultron
16:00 Mad Max : Fury Road
17:15 Tous les chats sont gris
18:30 Jimi : All is by My Side
19:30 Shaun le mouton
18:30 Mad Max : Fury Road
19:15 Wild
21:00 Lost River
21:15 Good Kill
21:00 Mad Max : Fury Road
21:30 Nos femmes
14:00
16:00
18:15
20:30
En route !
Loin de la foule déchaînée
Still Alice
Trois souvenirs de ma jeunesse
14:00
16:15
18:30
20:15
Cendrillon
Boychoir
Taxi Teheran
Incompresa
14:15
15:30
18:00
20:00
Le parfum de la carotte
L’homme qui répare les femmes
The Farewell Party
Le labyrinthe du silence
14:00
16:00
18:00
20:00
L’astragale
Refugiado
Macondo (Le petit homme)
L’astragale
14:00
16:00
18:30
20:30
En route !
Loin de la foule déchaînée
Still Alice
Trois souvenirs de ma jeunesse
14:15
15:30
17:45
20:00
Le parfum de la carotte
Cendrillon
Boychoir
Le labyrinthe du silence
14:00
16:00
18:30
20:45
The Farewell Party
Xenia
Incompresa
The Farewell Party
14:00
16:15
18:30
20:30
L’homme qui répare les femmes 14:15 Good Kill
Charlie’s Country
16:30 Nos femmes
A Pigeon Sat on a Branch…
L’astragale
19:30 Good Kill
21:30 Good Kill
14:15 Avengers : L’ère d’Ultron
17:45 La famille Bélier
20:00 Nos femmes
22:00 Wild
19:00 Mad Max : Fury Road
21:30 Mad Max : Fury Road
12:05 Boychoir
14:00 Le labyrinthe du silence
12:00
14:15
16:30
18:30
20:15
L’homme qui répare les femmes
Incompresa
The Farewell Party
Olivier Smolders : 3 films
Jamais de la vie
12:10
14:00
16:00
18:15
20:00
L’astragale
Macondo (Le petit homme)
L’année prochaine
La corde du diable
Taxi Teheran
12:15 Incompresa
14:15 Nos femmes
12:10 Loin de la foule déchaînée
14:30 Mad Max : Fury Road
17:15 Loin de la foule déchaînée
20:00 Avengers : L’ère d’Ultron
17:00 Mad Max : Fury Road
19:45 Mad Max : Fury Road
22:00 Mad Max : Fury Road
15:00 Loin de la foule déchaînée
17:30 Trois souvenirs de ma jeunesse 17:00 Xenia
20:00 Snoezelen
▶p.15 20:00 La cérémonie
+ rencontre
Incompresa
SAUVENIÈRE •••• 4 salles
12:00
14:15
16:30
18:30
20:30
14:00
16:00
18:00
20:30
12:15 Tous les chats sont gris
14:00 Enfant 44
20:00 Avengers : L’ère d’Ultron
Loin de la foule déchaînée
CHURCHILL ••• 3 salles
Refugiado
Cendrillon
Le labyrinthe du silence
Boychoir
Taxi Teheran
14:30 Avengers : L’ère d’Ultron
14:00 Pourquoi j’ai pas mangé mon… 14:15
16:00 Avengers : L’ère d’Ultron
17:00
19:45 Good Kill
19:00
22:00 Nos femmes
22:15
14:00
16:00
18:15
20:15
VENDREDI
22
Shaun le mouton
Le petit monde de Leo
Mad Max : Fury Road
Mad Max : Fury Road
Mad Max : Fury Road
14:00
15:00
17:15
19:30
21:30
Tous les chats sont gris
Suite française
Refugiado
La pendaison
JEUDI
21
14:00
16:00
17:00
19:30
22:00
Shaun le mouton
Nos femmes
Nos femmes
Mad Max : Fury Road
Shaun le mouton
14:00
15:45
18:00
20:00
PARC • 1 salle
20
Le parfum de la carotte
L’homme qui répare les femmes
Charlie’s Country
L’année prochaine
Hungry Hearts
14:00
15:45
17:45
19:45
22:00
Le parfum de la carotte
Le labyrinthe du silence
Indian Palace – Suite royale
Taxi Teheran
Trois souvenirs de ma jeunesse
MERCREDI
Taxi Teheran
Hungry Hearts
Charlie’s Country
L’année prochaine
14:15
15:30
18:00
20:30
MARDI
19
Le parfum de la carotte
Indian Palace – Suite royale
Le labyrinthe du silence
Boychoir
Cendrillon
Boychoir
Nos femmes
The Farewell Party
14:00
16:15
18:30
20:30
LUNDI
18
14:15
15:30
18:00
20:30
12:00
14:00
15:45
18:00
20:00
22:00
Good Kill
Shaun le mouton
Good Kill
Shaun le mouton
Good Kill
Jimi : All is by My Side
14:30 Shaun le mouton
16:30 Indian Palace – Suite royale
14:00
15:45
18:00
20:00
22:15
Le garçon et le monde
Still Alice
Tous les chats sont gris
Loin de la foule déchaînée
Lost River
12:05
14:00
16:00
18:15
20:30
22:15
Lost River
Tous les chats sont gris
La Tierra Roja
Incompresa
Tous les chats sont gris
La Tierra Roja
journal des Grignoux 237 13 du 22 avril au 26 mai 2015
Lundi 4 mai à 20 h
Avant-première
avec Diego Martinez VIGNATTI,
réalisateur
Le coup de cœur de
www.imagine-magazine.com
La Tierra
Roja
Pour son troisième long,
Diego Martinez Vignatti
nous immerge dans un film
d’aventures aux allures de
western fordien. Un cinéaste
investi autant dans la
dynamique sociale de son
pays que dans la force
d’émotion de ses images en
mouvement
O
n ne nous a pas trompés sur la
marchandise. La terre est rouge.
Obstinément. Rouge comme le sang,
comme la violence des passions qui
vont embraser les protagonistes du film.
Pierre est un bloc de certitude. Au
service d’une multinationale, il exploite
la forêt tropicale. Passionné de rugby,
il entraîne la jeune équipe locale : les
« Carpinchos ». De retour dans le quotidien de son métier, il coupe, rase, brûle
et fait répandre des produits toxiques
pour améliorer la production. Pourtant,
dans le village de Misiones, on ne
compte plus les bébés malformés, les
cancers provoqués par l’usage abusif de
telles substances. Au sein de la population la colère gronde.
Pierre entretient une relation amoureuse avec Ana, l’institutrice du village
qui tente de lui ouvrir les yeux sur la
manière dont la société pour laquelle il
travaille dévaste l’environnement et tue
à petit feu toute une communauté. Face
aux exactions perpétrées par les propriétaires de l’entreprise, Pierre devra
choisir son camp…
Quant au réalisateur, il a choisi avec
une fulgurante détermination le camp
d’un cinéma d’action, d’une œuvre en
mouvement où la prise de conscience
sera une affaire de corps-à-corps avec
la terre, les végétaux, l’enjeu d’une partie de rugby, la colère d’une population
ulcérée, la brutalité des patrons accrochés à leur logique ultra-libérale.
Le réalisateur semble évoluer comme
un poisson dans l’eau dans ce bout
de terre argentine. Sa caméra saisit
l’extrême luxuriance de la forêt équatoriale, accompagne le travail harassant de ceux qui arrachent, défrichent,
explosent inlassablement tout un environnement naturel, se fond dans la valse
des camions chargés d’arbres.
Le film joue la carte d’une sidérante
fusion entre les acteurs professionnels
et la population autochtone. La dimension sociale du récit s’impose avec une
fluidité lumineuse et cerne au plus juste
le choc des rapports de force, les coups
bas, les manifestations réprimées dans
la violence.
On terminera avec la prestation
exemplaire de l’acteur flamand Geert
Van Rampelberg dans le rôle de Pierre.
À l’instar des acteurs américains, il
incarne idéalement le héros sculpté
par le souffle de l’aventure et fondu
dans un tourbillon d’événements qui le
dépassent.
Dany Habran, LES GRIGNOUX
de Diego Martinez Vignatti, Belgique, 2014,
1 h 44, VO. Avec Eugenia Ramirez Miori,
Geert Van Rampelberg. Sortie le 6 mai.
PARC SAUVENIÈRE
Mercredi 22 avril à 20 h
Avant-première
Refugiado
L’année prochaine
Film fort sur la violence conjugale vue par des yeux d’enfants, Refugiado est un roadmovie singulier et haletant, balançant entre thriller et dénonciation sociale. Présenté à
la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes en 2014
Un premier film touchant sur l’histoire d’une amitié contrariée. Vania Leturcq s’inscrit
dans la veine d’un cinéma qui aime s’attarder sur l’adolescence et plus précisément le
passage à l’âge adulte et ses renoncements douloureux…
C
A
’est par les yeux de Matías, huit ans, qu’on
découvre sa mère Laura, à terre, battue par son
mari. Lorsqu’elle se relève, elle passe de refuges en
hôtels miteux, terrifiée à l’idée que son mari retrouve
sa trace. Diego Lerman filme l’angoisse et la fuite. Il
filme aussi un enfant, qui ne comprend pas toujours
la nécessité de cette course sans fin, même s’il sent le
danger. Pari audacieux, et réussi, que de faire reposer
quasiment tout le film sur l’ambivalence des sentiments du petit garçon. Car s’il suit sa mère et ressent
bien ce qu’elle endure et l’effroi qui la pousse à fuir, il
ne la comprend que jusqu’à un certain point.
Cette incertitude quant aux sentiments de l’enfant
est la source du suspens qui alimente le film de bout
en bout.
Refugiado a plusieurs dimensions qui m’intéressent.
L’histoire de Laura, bien sûr, et de la violence faite aux
femmes. Il s’agissait aussi de capturer la spontanéité,
la naturalité de l’enfance. Être dans cette légèreté.
Je vois ce film comme un voyage. Il me semble que
le regard des enfants est le juste point de vue sur ce
thème. Cela permet un regard différent, sans dénonciation trop frontale, explicite ou manichéenne.
Le film raconte un voyage et il devait forcément
prendre la forme d’un thriller : c’est l’histoire de
quelqu’un qui est poursuivi. Je n’intellectualise pas
tellement les choses, mais il me paraissait que c’était
la forme adéquate, la manière la plus personnelle de
raconter cette histoire. En rencontrant ces femmes,
elles m’ont dit que le pire n’était pas la violence des
coups, mais la peur permanente. La violence dans
le film reste hors-champ, je ne la montre pas. Je ne
montre que les conséquences. Ça me paraissait important et ça m’intéressait plus d’un point de vue cinématographique, que de montrer un homme battant une
femme. (Diego Lerman)
de Diego Lerman, Argentine, 2014, 1 h 35, VO.
Avec Julieta Diaz, Sebastián Molinaro, Marta Lubos.
Sortie le 13 mai. CHURCHILL
ude et Clotilde vivent dans une petite ville de
Province et sont amies depuis l’enfance. Cette
année elles quittent le lycée et commencent à envisager ce qu’elles feront après. Clotilde désire ardemment quitter leur petit village pour étudier la philosophie à la Sorbonne. Aude, de son côté, n’a aucun plan
précis, elle profite du moment présent, sort en boîte
de nuit et flirte avec son nouveau petit ami.
Le père de Clotilde, qui élève seul ses deux enfants
depuis la mort de sa femme, s’oppose fermement au
départ de sa fille pour des raisons avant tout financières, mais Clotilde a mûrement réfléchi son projet
et compte bien se donner les moyens de parvenir à
ses fins. Sa mère lui a légué un appartement à Paris
où elle pourrait emménager sans payer de loyer, ce
qui allègerait déjà grandement les charges.
Voyant qu’Aude n’a pas l’intention de prendre
son destin en main, Clotilde décide de poser secrètement sa candidature à l’école des Beaux-Arts. Contre
toute attente, Aude est sélectionnée et, après avoir
fait la gueule à Clotilde et sa façon de s’interposer
dans sa vie, les voilà toutes deux débarquant à Paris,
emménageant dans l’appartement tant convoité,
embrassant avec euphorie les promesses de cette
nouvelle vie.
Pourtant, les deux amies ne vivront pas de la même
façon leur immersion dans la capitale : si Clotilde
s'accommode très vite à ce nouvel environnement,
à l’exigence parfois cruelle qu’instaure l’intelligentsia
parisienne, non seulement dans les études mais aussi
dans une certaine façon d’être et de penser, Aude,
elle, ne parvient pas à se fondre dans le moule de
l’élite artistique de son école. Clotilde travaille sans
cesse et devient l’assistante d’un de ses profs tandis
qu’Aude multiplie les sorties et les conquêtes d’une
nuit. Peu à peu une faille se creuse entre les deux
en présence de l’équipe du film
amies, forcées d’admettre la plus triste des vérités :
elles ne font plus partie du même monde et leur amitié est sans doute arrivée à son terme.
Si la question des différences sociales qui séparent
les deux amies n’est pas abordée de front, elle transparaît sensiblement au travers de petits détails qui
finiront par impacter considérablement leur relation.
Clotilde veut conquérir Paris et Aude demeure une
jeune fille provinciale sans ambition. Dans le fond,
elle n’a jamais désiré intégrer cette grande école…
Vania Leturcq filme cette déchirure avec justesse,
ne prenant jamais le parti de l’une ou l’autre mais
montrant au contraire la douleur qu’implique cette
réalité quand elle devient inévitable. Le duo d’actrices
joue avec finesse les nuances de leur rôle respectif, complémentaires comme les deux faces d’une
médaille : Constance Rousseau/Clotilde est d’une
beauté froide et exigeante face à Jenna Thiam/Aude,
davantage extravertie et chaleureuse.
Alicia Del Puppo, LES GRIGNOUX
de Vania Leturcq, Belgique/France, 2014, 1 h 48.
Avec Constance Rousseau, Jenna Thiam, Julien Boisselier,
Kévin Azaïs. Sortie le 22 avril.
CHURCHILL SAUVENIÈRE
journal des Grignoux 237 14 du 22 avril au 26 mai 2015
Xenia
Jeudi 21 mai à 20 h 15
Xenia est une ode drôle et touchante à la liberté et à la tolérance, une traversée
fantasque dans la Grèce d’avant Syriza de deux frères étrangers dans leur
propre pays, à la recherche d’une voie de traverse dans un pays déboussolé
dans le cadre
du ciné-club Imago
C
’est l’histoire de Dany et Odysseas, deux
frères de 16 et 18 ans séparés par la vie
et que tout oppose. Dany, extraverti et insouciant – voire parfois complètement irresponsable – vit en Crète et assume pleinement son
homosexualité au point d'en faire un gagne-pain
auprès de messieurs peu scrupuleux. Mais sa
mère vient de mourir et il décide de rejoindre
son frère Odysseas à Athènes, aussi hétéro et
rangé que lui-même est folle et chaotique. Et
entre le cadet, ses vêtements colorés, son petit
lapin blanc dont il est dingue, sa passion lourdingue pour Patty Pravo et la variété italienne
des années 70, et l'aîné, qui se partage entre son
boulot dans un snack et son coloc amateur de
foot, le courant ne va pas tout de suite passer.
Mais les deux frères vont être amenés à se
lancer dans une improbable équipée qui va
les rapprocher : Ody aura bientôt 18 ans et,
Albanais par sa mère, il risque de se faire expulser s'il ne retrouve pas rapidement le père grec
qui a abandonné sa famille et aurait été repéré
à Thessalonique, où il serait devenu… politicien d'extrême-droite ! Voilà donc Ody et Dany
lancés dans une quête du père qui aura tout
de l'odyssée initiatique et refondatrice de leur
relation…
L'histoire des deux frères s'inscrit donc en
plein dans un pays marqué par la crise, par
les crispations autour des questions d'identité
nationale, par les comportements xénophobes
Première
(les militants d'Aube Dorée sont à tous les coins
de rues)… et par l'omniprésence de la télé-réalité, dont la bêtise contribue activement au chaos
ambiant – Odysseas voudrait réussir le concours
de la « Greek Star », c'était un vœu de sa mère.
De tout ce matériau humain, politique et
social, Panos Koutras tire une belle et savoureuse chronique, picaresque et profondément
émouvante, à l'image de la relation entre les
deux frères. Une chronique relevée par des personnages secondaires formidables, notamment
le patron flamboyant d'une boîte de nuit ringarde, et par de très convaincantes échappées
fantastiques – ou oniriques au choix –, des
incursions dans l'imaginaire rêveur de Dany,
dans lequel on croise des lapins géants et surtout
le fantôme omniprésent de la fameuse Patty
Pravo, susurrant ses chansons aussi sirupeuses
qu'envoûtantes…
L'atypique Panos Koutras pourrait être un
petit cousin kitsch et funky des Dardenne, il fait
preuve d'une lucidité d'analyse et d'une générosité de sentiments qui donnent furieusement
confiance dans l'avenir de la Grèce, dont on
ne doute pas que les valeurs de tolérance et de
démocratie finiront par reprendre le dessus.
LA GAZETTE UTOPIA
de Panos Koutras, Grèce/France/Belgique, 2014,
2 h 09, VO. Avec Kostas Nikouli, Nikos Gelia,
Yannis Stankoglou. Sortie le 21 mai.
CHURCHILL SAUVENIÈRE
Incompresa
L’INCOMPRISE
Belle surprise que cette
Incompresa, l’histoire tendre
et colorée d’une gamine
inventive ballottée au gré des
humeurs de ses
irresponsables parents.
Présenté dans la sélection
Un Certain Regard au festival
de Cannes 2014
E
ntre les parents d’Aria la guerre est
déclarée. Les insultes fleuries pleuvent
et l’ambiance est pourrie. Aria a deux
sœurs, issues d’autres unions et qui ont
vite fait de choisir leur camp, la grande son
père, l’autre sa mère. Mais Aria dans cette
histoire est… comment dire… oubliée. Il
faut dire que ses parents sont pour le moins
irresponsables : entre son père acteur
adulé, égocentrique et superstitieux et
sa mère, pianiste de renom parfaitement
inconséquente, Aria n’est pas gâtée.
À l’école, elle excelle, suscitant moqueries et jalousies, mais qu’à cela ne tienne :
elle a une meilleure amie et ça lui suffit
amplement.
Nous sommes dans les années 80 et
Asia Argento reconstitue avec bonheur
l’ambiance colorée et kitsch de l’époque.
Et nous plonge dans un tourbillon familial
à hauteur d’enfant. Ce qui pourrait être un
Macondo
· LE PETIT HOMME
Vous n'êtes pas près d'oublier le regard sombre et déterminé de Ramasan, ce
petit bonhomme magnifique de onze ans d’origine tchétchène, prêt à tout,
comme un jeune loup orphelin grandi trop vite, pour protéger sa famille
R
amasan vit avec sa mère et ses deux sœurs
cadettes à Macondo, un immense ensemble
construit dans les années cinquante dans la banlieue de Vienne. À l'époque le quartier accueillait
avant tout les exilés des pays de l'Est communiste, aujourd'hui s'y réfugient une vingtaine
de nationalités de migrants, essentiellement
tchétchènes, afghans et somaliens. Le père de
Ramasan est mort à Grozny, à des milliers de
kilomètres, sous les balles des Russes et de leurs
complices, et le gamin passe chaque jour de
longues minutes devant son portrait et son sabre
qui trônent au milieu de l'appartement familial.
On comprend en quelques scènes que, malgré ses 35 kilos tout mouillé, Ramasan est
l'homme de la maison, qui surveille de près
ses jeunes sœurs pendant que leur mère travaille. Parlant couramment allemand alors que
sa mère tâtonne, c'est également lui qui est là
pour toutes les démarches en cours concernant
leur demande d'asile, rendue compliquée par
l'absence – et pour cause ! – de certificat de
décès du père.
Et la vie s'écoule ainsi, pas forcément rose
(quand Ramasan dessine à l'école, ce sont
encore des maisons qui brûlent et des chars qui
tirent dans les rues, alors que ses copains représentent des paysages paisibles et verdoyants)
mais bon an mal an, Ramasan trouve sa place
entre les tâches qu'il accomplit, indispensables
à sa mère qu'il adore plus que tout, et les par-
ties de foot avec les autres enfants de réfugiés
plus ou moins turbulents. C'est alors qu'entre
dans le tableau Issa, un ami du père qui rapporte
quelques photos de lui et une montre qu'il lui
a confiée pour son fils avant de mourir. Mais
Ramasan, au lieu de se réjouir, va voir en cet
homme pourtant bienveillant et prévenant un
rival potentiel dans l'attention de sa mère.
Cinéaste d'origine iranienne elle-même arrivée en Autriche à l'âge de Ramasan, Sudabeh
Mortezai a puisé dans ses propres souvenirs pour
donner une authenticité captivante à ce film
splendide, tourné sur les lieux mêmes du camp
de réfugiés de Macondo, et interprété exclusivement par des « acteurs » d'origine tchétchène.
La réalisatrice décrit remarquablement le
racisme larvé d'une partie de la population autrichienne, l'incompréhension fréquente de l'administration, le choc des cultures, le désœuvrement des jeunes réfugiés qui conduit à la petite
délinquance, mais aussi l’ambiguïté de la communauté des réfugiés tchétchènes, gangrenée
par le patriarcat omnipotent, les petits parrains
locaux, le poids de la religion et des traditions
marquées par un sens obsessionnel de l'honneur
auquel tente de se conformer Ramasan.
LA GAZETTE UTOPIA
de Sudabeh Mortezai, Autriche, 1 h 38, 2014, VO
allemande et arabe. Avec Ramasan Minkailov,
Aslan Elbiev, Kheda Gazieva, Rosa Minkailova.
Sortie le 6 mai. CHURCHILL
insondable mélodrame prend de ce fait des
allures pop et excentriques tout en conservant innocence et fraîcheur, nous plongeant dans un univers tout à fait singulier.
En adoptant le point de vue de la fillette,
le spectateur voit évoluer des êtres lunatiques, instables, fantasques et souvent
capricieux. Les flamboyants parents
d’Aria, interprétés corps et âme par
Charlotte Gainsbourg et Gabriel Garko, sont
l’exemple le plus criant de l’ambivalence
voulue par la mise en scène : préoccupés
uniquement d’eux-mêmes et imbus de leur
image d’artistes entre glamour et bohème,
ils restent des figures idéalisées par leur
fille, qui ne comprend pas leur attitude à
son égard.
Malgré la gravité des thèmes abordés par
le scénario, la réalisatrice fait preuve de
modernité dans son interprétation de ceuxci. Aria n’a rien de la victime expiatoire
de l’absurdité et de la sottise des adultes.
Elle est une force en elle-même, une force
animée par l’imagination et l’espoir. Asia
Argento prouve avec ce film ses talents
de réalisatrice et de directrice d’acteurs,
qu’elle a su magnifier par sa mise en scène
sensible, originale et résolument détonante
(D’après AVOIR-ALIRE.COM).
d’Asia Argento, Italie, 2014, 1 h 46, VO.
Avec Giulia Salerno, Charlotte Gainsbourg,
Gabriel Garko. Sortie le 20 mai.
CHURCHILL SAUVENIÈRE
journal des Grignoux 237 15 du 22 avril au 26 mai 2015
Mardi 26 mai à 20 h
Projection unique
en présence d’Idriss GABEL,
réalisateur, et des médecins,
formateurs, protagonistes du film
Snoezelen
Rencontre avec une pratique
thérapeutique peu connue du
grand public, le snoezelen, ou l’art
de créer un espace de bien-être à
l’atmosphère sécurisante,
particulièrement efficace pour
entrer en relation avec les
personnes atteintes de troubles
mentaux
E
n guise d’introduction, le documentaire nous
met directement en situation : lumière feutrée, musique relaxante, un module se balançant
doucement au-dessus d’une dizaine de matelas
recouvrant le sol. Nous sommes dans un espace
dit snoezelen, propice à la détente. Une zone de
confort à l’intérieur de laquelle on se masse, on
se caresse, on entre en relation avec l’autre de
manière purement sensorielle, on fait appel à
sa mémoire corporelle pour élaborer une autre
forme de langage.
Après cette démonstration en image, nous
voilà au foyer d’accueil médicalisé Pierre Valdo
à Strasbourg, où la méthode snoezelen est utilisée dans le traitement des patients atteints
d’autisme lourd. Ce qui frappe en premier lieu
chez les résidents, c’est leur absence totale de
paroles, de langage verbal. Et c’est justement
pour cette raison que le snoezelen est préconisé, puisque l’interaction sensorielle avec la
personne va permettre d’établir une commu-
nication et de mieux connaître ce qui lui fait
du bien et la rend heureuse. Au foyer Valdo, la
méthode ne se limite pas aux quatre murs des
pièces aménagées en cocon géant et s’étend
jusqu’au comportement du personnel soignant,
appelé à appréhender chaque résident avec
douceur, à respecter son rythme, à se donner le
temps de l’accompagner décemment. D’ailleurs,
depuis que cette méthode a été adoptée, le foyer
a diminué de plusieurs milliers d’euros le budget
consacré aux injections d’analgésique.
Marc Thiry, fondateur de l’École belge du
snoezelen, est l’une des figures-phares de
cette approche. Grand homme charismatique
à l’extrême gentillesse, il a fait du snoezelen un
credo malléable qui s’adapte à toute situation.
Avec lui, nous pénétrons dans une maison de
repos liégeoise, il nous présente sa belle-mère,
vieille dame sénile qu’il libère ponctuellement de
son quotidien monocorde pour l’emmener boire
un petit café, lui faire écouter la musique qu’elle
aime, chanter avec elle les comptines de son
enfance, rien de plus.
Le snoezelen est avant tout art de vivre, une
attention de chaque instant, un respect mutuel
qui instaure une confiance réciproque. Une
méthode finement prise en considération par le
cinéaste Idriss Gabel, qui parvient à faire oublier
sa présence et pénètre l’espace du foyer Valdo
sans remuer ni les résidents, ni le personnel.
The Farewell Party · Fin de partie
Une petite troupe d’amis, pensionnaires de la même maison de retraite, se mettent en
tête d’aider l'un des leurs à mourir dignement. Tendre et drôle, The Farewell Party est
un plaidoyer pour l’euthanasie et un beau portrait de seniors en forme olympique…
Z
elda se déplace difficilement jusqu’au téléphone
dont la sonnerie retentit sans discontinuer. Au
bout du fil, Dieu, pas moins, qui l’exhorte à continuer son traitement. Le dialogue, délicieusement
drôle, nous donne d’emblée la tonalité de cette « fête
d’adieu » (farewell party) : un humour noir bien senti
qui ne se départ pas d’une tristesse réelle face à la
mort qui approche…
comme celui de Max, il s’agit juste de faire souffrir
moins… et d’attendre.
Dieu, bien sûr, n’est pas dans les parages et il
revient à Ezechiel de faire ce genre de blagues au
téléphone pour occuper ses journées dans la maison de retraite où il vit avec sa femme, Levana, et
bien d’autres résidents, parmi lesquels une poignée
d’amis.
On suit avec bonheur les pérégrinations de cette
bande d'amis, qui retrouveraient presque une
seconde jeunesse, dopés par une mission macabre
sur laquelle ils n’arrêtent pas de se chamailler, d’hésiter, d’échafauder des plans rocambolesques.
Un de ces amis, pourtant, manque à l’appel : Max,
à l’agonie dans un hôpital de la région et qui lui
demande dans un souffle de l’aider à mourir, puisque
les médecins lui refusent la délivrance. Car en Israël
comme dans de trop nombreux pays, l’euthanasie n’est pas légalement encadrée et, dans des cas
Ceci révolte Ezechiel qui, avec l’aide d’un ami
ancien vétérinaire et d’un médecin retraité qu’il
parvient péniblement à convaincre, fabrique une
machine qui permettra à Max de se donner la mort
lui-même, tout alité qu’il est. Mais cet outil pourrait
bien faire des émules…
The Farewell Party aborde avec fraîcheur les aléas
de la vieillesse et infuse une dose de légèreté bienvenue à un sujet qui ne l’est pas.
Catherine Lemaire, LES GRIGNOUX
de Sharon Maymon & Tal Granit, Israël/Allemagne,
2014, 1 h 35, VO. Avec Ze’ev Revach, Aliza Rosen, Ilan
Dar. Sortie le 13 mai. PARC CHURCHILL SAUVENIÈRE
Alicia Del Puppo, LES GRIGNOUX
d’Idriss Gabel, Belgique, 2014, 52 mn.
PARC
Patience, patience… T’iras au paradis !
Un portrait à la fois bouleversant et jubilatoire de femmes lumineuses et espiègles qui
mordent à pleines dents dans leur part de ciel bleu. Un cri d’amour et un regard d’une
infinie justesse signés Hadja Lahbib
P
L’homme qui répare les femmes
Parcours du docteur Mukwege, ce « gynécologue militant » qui répare les femmes
mutilées par les viols endémiques au Kivu, Congo ; parcours doublé des récits, souvent
insoutenables mais nécessaires à entendre, de femmes victimes qui nous regardent sans
ciller, ayant repris en main un destin pour le moins contrarié. Thierry Michel et Colette
Braeckman signent une fresque documentaire glaçante à hauteur de femmes et
d’hommes
L
e docteur Mukwege est devenu emblématique
d’une lutte inlassable contre l’impunité des viols
de guerre au Congo et de la fragilité pour une telle
voix d’exister (il est l’objet de menaces et a été victime d’une tentative d’assassinat).
« Simple » gynécologue formé en France, il repart
dans son pays pour devenir ce gynécologue activiste
que l’on connaît. Car, en plus de son métier, il sillonne
les congrès internationaux, rencontre politiques et
militants des droits de l’homme et alerte partout
sur la pandémie de viols qui déstructure la société
congolaise, tue de nombreuses femmes et devient
l’excroissance monstrueuse d’un art de la guerre lié
aux intérêts de quelques-uns.
Et c’est en collant aux basques du docteur que les
réalisateurs rendent compte de la globalité d’une
situation – aux enjeux politiques complexes – qui
ne laisse pas de révolter. Ils partent à la rencontre
des innombrables femmes, premières héroïnes anonymes, qui arpentent les lieux des atrocités pour y
témoigner des viols, des massacres, de l’exclusion,
rejouant par la parole le drame de leur vie.
Le moins que l'on puisse faire, c’est de les écouter.
Catherine Lemaire, LES GRIGNOUX
de Colette Braeckman & Thierry Michel, Belgique,
2015, 1 h 55, VO française et anglaise. En prolongation.
PARC CHURCHILL SAUVENIÈRE
atience, patience… T’iras au paradis ! est le
refrain mille fois répété aux femmes à qui l’on
n’a jamais laissé le choix. Une promesse pour les
aider à subir leur vie sans jamais se plaindre. Un jour,
lors d’un séjour au Maroc, Mina va à un spectacle
pour la première fois de sa vie. Elle découvre Tata
Milouda, une sexagénaire marocaine qui slame sur
scène et veut un « chouia de paradis dans la vie
aujourd’hui ». Cette rencontre va la bouleverser. De
retour en Belgique, Mina s’inscrit à « Dar el Amal », la
« Maison de l’espoir », et rencontre d’autres femmes
comme elle. Ensemble, tout devient possible. Elles
sortent de Molenbeek, découvrent enfin Bruxelles,
la mer du Nord et vont jusqu’à nourrir le projet fou
de partir seules à New York !
En creusant l’intime d’une poignée de femmes issues
de l’immigration maghrébine, Hadja Lahbib touche
à l’universel. L’émancipation de ces femmes nous
concerne, nous touche, nous bouleverse. La plupart
d’entre nous ont encore le souvenir de proches (mère,
grand-mère, tante...) en train de découvrir pour la
première fois la mer du Nord : ravissement face au
vent, aux vagues, à un infini qui semble tutoyer tous
les possibles. La cinéaste s’est donné le temps de filmer ces femmes en mouvement avec leur incroyable
désir de vivre, de découvrir, de caresser des horizons
inconnus. Nous sommes également sidérés par leur
capacité d’analyser leur vie sans jamais tomber dans
le pathétique, le ressassement désenchanté. Avec un
étonnant pouvoir d’autodérision, elles évoquent leur
enfermement dans le nid familial, totalement dévouées
aux mari, parents et enfants avec dieu qui veille au
grain. Leur cadre de vie s’arrêtait au coin de la rue.
Aujourd’hui, les enfants sont élevés, le mari usé ou
disparu, et elles peuvent se frotter à pas de loup à des
expériences inédites avec la complicité d’amies qui
ont partagé un même vécu. On ne voudrait pas en
rajouter une couche… Mais quand même. Une odeur
nauséabonde règne sur le royaume. Des hommes au
plus haut niveau de l’État se lâchent sans vergogne
dans des foucades xénophobes. Les réseaux sociaux ne
sont pas en reste dans le défoulement raciste décomplexé. Aussi Patience, patience… T’iras au paradis !
se déploie-t-il comme un contre-feu indispensable ;
et il est d’autant plus efficace que la réalisatrice ne se
cache pas derrière un discours généraliste et bienveillant. Elle donne à voir des singularités qui exultent, se
prennent en charge et nous ressemblent étrangement
(Dany Habran, Les Grignoux).
de Hadja Lahbib, Belgique, 2014, 1 h 25. En prolongation.
PARC CHURCHILL SAUVENIÈRE
journal des Grignoux 237 16 du 22 avril au 26 mai 2015
©MAXIME DELVAUX
Lundi 11 mai à 20 h
Soirée architecture
Conférence-échange avec Olivier BOUREZ et
Marc MAWET, atelier d’architecture Matador.
Une initiative de Malgré tout asbl
Mardi 19 mai à 20 h
Projection unique
en présence de Violaine DE VILLERS,
réalisatrice et de Roby COMBLAIN, artiste
Dans le cadre de la Biennale de la gravure
Projet de logements Caserne Léopold à Mons
Nom sans
raison(s)
par l'atelier MATADOR
Cet atelier montois au nom
énigmatique milite pour une
architecture d’auteur, faite
d’engagement politique, de
position critique, d’essence
culturelle
À
ses yeux, l’architecte pose des actes, si
possible conséquents, qui sont autant de
tentatives, d’hypothèses, de conjectures pour
comprendre ou se donner l’impression de dompter une réalité, de saisir la totalité du temps ou de
donner mesure à l’espace qui l’entoure.
Clarifier, mettre à jour, mettre au jour, rassembler, structurer.
Construire des cohérences, établir des équilibres, créer des priorités.
Énoncer, dénoncer, proclamer, répondre à.
Créer des récits, avec leur histoire, leur
grammaire, leurs codes, leurs impérieuses
nécessités.
Faire des choix, en toute lucidité, en toute
responsabilité.
Juste une ou des questions de raisons.
Les carrières de Roby Comblain
Une immersion passionnante dans le processus créatif d’un graveur, Roby Comblain
P
as facile de faire des documentaires « sur » un
artiste et son œuvre. Il n’y a rien de plus rébarbatif qu’une caméra qui se perd faussement dans
l'entrelacs d’une peinture, et l’intérêt peut vite céder
le pas à un didactisme poussiéreux. Jolie surprise
donc que ce Carrières de Roby Comblain, qui nous
fait pénétrer dans une œuvre par son versant dynamique : le processus de création dans ses aléas, sa
technicité et son génie.
Tout commence par la mise à mal de l’immobilité des pierres : une explosion dans une carrière,
des éclats de roches, et Roby Comblain qui les examine attentivement, y voyant déjà de la beauté, des
formes, des mouvements, des histoires, parvenant à
A Pigeon Sat on a Branch Reflecting
on Existence
À
travers une succession de tableaux dépeignant
des scènes de la vie plus ou moins quotidienne,
Roy Andersson offre une réflexion tragi-comique sur
le sens – quelquefois saugrenu – de la vie.
Ainsi, le film s’ouvre par un tableau annonçant
« trois rencontres avec la mort » : dans la première un
homme meurt abruptement d’une crise cardiaque
en tentant d’ouvrir une bouteille de vin tandis que
sa femme à la cuisine ne voit ni n’entend rien de son
agonie et continue à faire gentiment sa popote ; la deuxième nous transporte dans une chambre d’hôpital,
où une vieille dame sur le point de mourir tient fermement son sac rempli de bijoux contre sa poitrine tandis
que son fils tente de le lui arracher en criant qu’elle
ne pourra pas les emporter au paradis ; enfin, dans la
troisième, dans la cantine d’un aéroport, alors qu'un
homme gît sur le sol, mort avant d’avoir pu toucher à
son plateau-repas, la caissière demande à l’assemblée
sur un ton monocorde qui voudrait boire sa bière car
voilà, il l’avait déjà payée…
Voici en quelques lignes le ton de cette œuvre
inclassable qui nous surprend à chaque tableau, sans
que l’on puisse réellement trouver le vernis qui les
assemble, si ce n’est cette inconstance. Un coup,
Andersson nous présente un monde farcesque et
grisonnant où les hommes sont grimés et paraissent
presque irréels, un coup nous sommes dans un
espace tout à fait contemporain. D’un côté, nous
sommes dans un café des années 40, de l’autre sur
une plage au XXIe siècle. Et quelquefois l’absurde naît
dans l’unité même du cadre : à l’avant-plan, un bar
sinistre de campagne, à l’arrière, derrière les vitres du
bar, un cortège militaire du XVIIIe siècle…
Un point d’ancrage quand même : ces deux bonshommes patauds, Sam et Jonathan, vendeurs d’articles de farces et attrapes, qui reviennent de-ci de-là
et dont nous suivons les pérégrinations. Ils tentent
de convaincre leurs acheteurs potentiels que tout le
monde a besoin de comédie et de fun dans la vie mais
sans vraiment y croire eux-mêmes (Jonathan est
d’ailleurs franchement dépressif, il pleure en écoutant
des chansons sur la mort). Et quand ils tentent d’être
drôles en portant le masque de l’oncle-André-à-unedent, ils n’ont l’air que plus pathétiques…
Des tentatives de comique échouées, une entrée
grandiloquente dans une scène anecdotique, des
échappées burlesques dans un cadre réaliste, le film
est bien à l’image de notre humanité : même quand
tout paraît exactement à sa place, il y a toujours un
détail qui dénote – aussi loufoque qu’un chien géant
à côté d’un couple qui se papouille ou qu’un pigeon
philosophant sur une branche – nous rappelant
l’inflexible absurdité d’être vivant.
Alicia Del Puppo, LES GRIGNOUX
de Roy Andersson, Suède/Allemagne/Norvège/France,
2014, 1 h 41, VO. Avec Holger Andersson, Nils Westblom,
Charlotta Larsson. Sortie le 29 avril. CHURCHILL
Ses recherches actuelles portent sur la gravure et
jouent avec les formes, le contenu, le médium luimême. C’est qu’après avoir gravé il triture, reprend,
déchire, compose et crée du volume avec des séries
appelées Scenolino.
Tout en découvrant la gestation des nouveaux
Scenolino, le film témoigne du parcours singulier du
plasticien depuis son enfance au Rwanda, et de ce qui
l’anime dans son travail de création.
de Violaine de Villers, Belgique, 2014, 57 mn.
CHURCHILL
Mardi 28 avril à 20 h
Avant-première
UN PIGEON PERCHÉ SUR UNE BRANCHE PHILOSOPHAIT SUR L'EXISTENCE
Quatorze ans après Chanson du deuxième étage et sept ans après Nous, les vivants, le
réalisateur suédois Roy Andersson clôt sa trilogie sur l’absurdité de nos vies humaines.
Lion d’or au festival de Venise 2014
les alléger jusqu’à leur donner un aspect aérien grâce
à une peinture minutieuse.
en présence de Sophie BRUNEAU,
réalisatrice
La corde du diable
À partir de la nudité tranchante et évocatrice du fil barbelé, Sophie Bruneau retrace ni
plus ni moins les turbulences politiques peu glorieuses de notre histoire contemporaine.
Implacable et lumineux
C
’est l’histoire d’un outil universel et familier : le
fil barbelé. Il remonte aux premiers colons, à
l’esprit de conquête, à la chasse au sauvage et s’ancre
dans l’espace-temps de l’Ouest américain.
Et de manière imperceptible, le film glisse dans
un regard global où la clôture du monde débouche
inexorablement sur le contrôle des corps, la surveillance des frontières.
C’est l’histoire d’un petit outil agricole qui bascule
dans l’histoire politique et s’emballe avec le train du
capitalisme. C’est l’histoire de l’évolution des techniques de surveillance et de contrôle. C’est l’histoire
du monde de la clôture et de la clôture du monde.
Le film se décline comme une fresque lumineuse
où des tableaux à l’étonnante puissance plastique,
des portraits finement sculptés nous donnent à penser une histoire en mouvement qui nous concerne.
« Devil’s rope » (la corde du diable) est le nom donné
au fil barbelé par un groupe de conservateurs religieux au moment de son apparition, à la fin du
XIXe siècle, à cause des blessures animales qu’il provoquait. Un titre délicieusement « western », un brin
désuet qui s’accorde avec ce film hanté par les fantômes de l’Ouest.
Le film de Sophie Bruneau a la bonne idée de ne
jamais se cacher derrière la puissance symbolique
du barbelé. La cinéaste donne à voir. De longs plans
fixes, frontaux, travaillés par la lumière nous offrent
des espaces où le souffle du western aurait été morcelé par les clôtures qui annoncent la fin d’une vie
basée sur le nomadisme et l’errance.
Les Indiens et les grands animaux sont définitivement hors-champ. Il ne reste que des ersatz de
cowboys : un homme au chapeau qui compte le
bétail dans une incantation burlesque, la chorégraphie d’un gamin faisant claquer le fouet, des fermiers
qui exposent fièrement leur collection de fils de fer
barbelé.
Et on remerciera la réalisatrice d’avoir offert
un rôle en or à un Indien, cet homme qui sait évaluer l’ampleur de la frontière avec le Mexique, cet
espace désertique écrasé de chaleur où des immigrés
viennent s’engouffrer au péril de leur vie.
Dany Habran, LES GRIGNOUX
de Sophie Bruneau, Belgique, 2014, 1 h 28.
Sortie 29 avril. CHURCHILL
journal des Grignoux 237 17 du 22 avril au 26 mai 2015
Le garçon et le monde
En route ! · HOME
C’est l’histoire d’un petit garçon. Deux jambes en bâtons, trois poils sur le
caillou. Il vit dans la pampa, son père travaille aux champs, sa mère tire l’eau
du puits. La flûte du père résonne dans l’imaginaire du gamin et vient déposer
ses notes sur le paysage en blanc et bleu de cette vie presque misérable mais
pleine d’amour.
Un jour, le père est emporté par un train et, plein de tristesse, le garçon part à
sa recherche. Commence alors son voyage dans le monde, le plus long, le plus
émouvant et le plus marquant des voyages, celui de toute une vie.
C’est au cœur du monde dans toutes ses dimensions que le gamin s’aventure. Un monde magique et musical, éclatant de mille feux et de mille couleurs
et pourtant aussi sombre que l’exploitation de l’homme par l’homme. Il
découvre les champs de douleur et de coton, où son père ne travaille déjà plus.
Il découvre l’usine qui broie, la ville qui étourdit, les machines qui détruisent,
les chars qui tuent. Il rencontre aussi la musique et l’art, la vie et la mort, la
peur et la joie, la couleur, la tristesse, l’espoir, la nostalgie.
Dans un graphisme qui peut sembler naïf mais d'une richesse incontestable
et au son d’une musique aux multiples influences, le film entraîne le spectateur
dans un voyage mirobolant, dont on ressort les yeux émerveillés.
Une ode à l’écologie, à la musique, à la nature, un joyau comme nous avons
rarement la chance de vous en proposer…
Des extraterrestres colorés et désopilants
(les Boov) errent de planète en planète à
la recherche d’un endroit pour se fixer de
manière définitive. Ils jettent finalement
leur dévolu sur notre bonne vieille terre
et décident de tout réorganiser à leur
manière. Seule Tif, une gamine délurée,
parvient à échapper à leur emprise. Elle
fera la rencontre de Oh, un Boov asocial
et solitaire qui ne parvient pas à s’intégrer dans sa communauté. Il faut savoir
que Tif ne se sépare jamais de son chat et
que Oh est mal-aimé par ses congénères
parce qu’il a fait trop de gaffes (y compris
faire exploser une planète). Comme tous
les Boov, Oh affiche quelques particularités qui risquent de marquer les esprits :
c’est un bonhomme bleu qui change de
couleur suivant son humeur et vibre
quand on met de la musique.
d’Alê Abreu, Brésil, 2013, 1 h 19. Sans paroles.
À partir de 6 ans et pour toute la famille.
SAUVENIÈRE
de Tim Johnson, États-Unis, 2015, 1 h 35.
À partir de 6 ans.
PARC CHURCHILL SAUVENIÈRE
Cendrillon
Dans cette histoire, le père de la jeune Ella, un marchand, s’est remarié
après la mort tragique de la mère de la jeune fille. Pour l’amour de son
père, Ella accueille à bras ouverts sa nouvelle belle-mère, Lady Tremaine,
et ses filles Anastasia et Drisella. Mais lorsque le père d’Ella disparaît à
son tour, la jeune fille se retrouve à la merci de sa nouvelle famille jalouse
et cruelle. Les trois méchantes femmes font d’elle leur servante et la surnomment avec mépris Cendrillon parce qu’elle est toujours couverte de
cendres. Pourtant, malgré leur cruauté, Ella est déterminée à respecter la
promesse faite à sa mère avant de mourir : elle sera courageuse et bonne.
Un jour, Ella rencontre un beau jeune homme dans la forêt. Ignorant
qu’il s’agit d’un prince, elle le croit employé au Palais. Ella a le sentiment
d’avoir trouvé l’âme sœur. Une lueur d’espoir brûle dans son cœur, car le
Palais a invité toutes les jeunes filles du pays à assister à un bal. Espérant y
rencontrer à nouveau le charmant « Kit », Ella attend avec impatience de
se rendre à la fête. Hélas, sa belle-mère lui défend d’y assister et réduit sa
robe en pièces… Heureusement, la chance finira par lui sourire : une vieille
mendiante fait son apparition et, à l’aide d’une citrouille et de quelques
souris, va changer le destin de la jeune fille…
de Kenneth Branagh, États-Unis, 2015, 1 h 53.
Avec Lily James, Cate Blanchett, Helena Bonham Carter, Richard Madden.
À partir de 5 ans.
PARC CHURCHILL SAUVENIÈRE
Clochette et la
créature légendaire
On raconte que les rugissements lointains
qu’on entend parfois le soir seraient ceux
d’une créature mystérieuse qui vivrait
tapie dans un endroit reculé. Quand Noa
rencontre une impressionnante créature
qu’elle ne connaît pas, en bonne fée des
animaux elle décide de mener l’enquête
et de l’étudier pour mieux percer son
secret. Se pourrait-il que ce soit la bête
de la légende ? En effet l’étrange créature ne ressemble à personne : elle est
énorme avec des yeux verts brillants et
elle s’avère des plus gigantesques. Mais
Noa sent que derrière l’effrayante apparence de la bête se cache un cœur d’or.
Elle va devoir convaincre Clochette et ses
amies de prendre, avant qu’il ne soit trop
tard, tous les risques pour la sauver…
de Steve Loter, États-Unis, 2015, 1 h 16.
À partir de 6 ans.
SAUVENIÈRE
Pourquoi j’ai pas mangé
mon père
L’histoire trépidante d’Édouard, fils aîné du roi des
simiens (les pré-humains), qui, considéré à sa naissance comme trop malingre, est rejeté par sa tribu. Il
grandit loin d’eux, auprès de son ami Ian et, incroyablement ingénieux, il découvre le feu, la chasse, l’habitat
moderne, l’amour et même… l’espoir. Généreux, il veut
tout partager, révolutionne l’ordre établi et mène son
peuple avec éclat et humour vers la véritable humanité… celle où on ne mange pas son père.
Une œuvre pétaradante et ambitieuse où la majesté
du Roi Lion est épicée par la truculence, l’humour irrésistible d’un Jamel Debbouze au meilleur de sa forme.
Et c’est avec sa verve, son charisme, son énergie enragée qu’il a plongé dans la technique de la motion capture où il s’épanouit au milieu d’un bestiaire fantasque
composé de lapinosaures et autres tortuches.
de Jamel Debbouze, France, 2015, 1 h 35.
Avec Jamel Debbouze, Mélissa Theuriau, Arié Elmaleh.
À partir de 8 ans.
SAUVENIÈRE
Shaun le mouton
Shaun est un petit mouton futé qui travaille, avec son
troupeau, pour un fermier myope à la ferme Mossy
Bottom, sous l’autorité de Bitzer, chien de berger dirigiste mais bienveillant et inefficace. La vie est belle,
globalement, mais un matin, en se réveillant, Shaun se
dit que sa vie n’est que contraintes.
Il décide de prendre un jour de congé, avec pour cela
un plan qui consiste à endormir le fermier. Mais son
plan fonctionne un peu trop bien et il perd rapidement
le contrôle de la situation. Une chose en entraînant une
autre, tout le troupeau se retrouve pour la première
fois bien loin de la ferme et plus précisément : dans la
grande ville. Mais comment un mouton peut-il survivre
en ville ? Comment éviter d’être reconnus comme
étant des moutons, et donc éviter les griffes acérées
de Trumper le terrifiant responsable de la fourrière ?
Leur journée sera une course à 100 à l’heure, pleine
d’aventures incroyables – et très drôles.
de Mark Burton & Richard Goleszowski, GrandeBretagne/France, 2015, 1 h 25. Sans paroles.
À partir de 6 ans.
PARC SAUVENIÈRE
Le petit monde de Leo
Des grenouilles qui n’en font qu’à leur tête et
n’écoutent pas les conseils du crapaud, des
poissons curieux et malins, un crocodile qui
accomplit un exploit, des mulots qui préparent
l’arrivée de l’hiver : les animaux sont bel et
bien à la fête dans ce programme de promenades oniriques riches en couleurs.
Cinq dessins animés adaptés des célèbres
et magnifiques albums de Leo Lionni, illustrateur, peintre, sculpteur et auteur du célèbre
Petit-Bleu et Petit-Jaune. Le réalisateur, Giulio
Gianini, réussit à rendre avec brio l’esprit des
contes de l’artiste, et de son ami, Leo Lionni.
La simplicité des couleurs se mêle habilement
à la narration et comblera de plaisir les toutpetits (et les plus grands).
Le programme est composé des films suivants :
Un poisson est un poisson, Cornelius, C’est à moi,
Pilotin, Frédéric.
de Giulio Gianini, Suisse, 2015, 30 mn.
À partir de 2 ans et demi.
SAUVENIÈRE
Le parfum
de la carotte
Un pro gramme de quatre courts
métrages joyeux et colorés qui font la
part belle à la musique. Le parfum de la
carotte, pièce maîtresse du programme,
est une comédie chantée sur un rythme
jazzy où Lapin et Écureuil, voisins et amis,
doivent dépasser leurs différences de
goûts pour échapper au renard chasseur
de gibier. Les trois autres films déclinent
la thématique de la nourriture, du partage, de l'amitié et de la fraternité.
Le film est composé de La confiture de
carottes d'Anne Viel, La carotte géante de
Pascale Hecquet, Le petit hérisson partageur
de Marjorie Caup, Le parfum de la carotte de
Rémi Durin & Arnaud Demuynck.
de Rémi Durin & Arnaud Demuynck,
Belgique/ France, 2013, 45 mn.
À partir de 4 ans.
CHURCHILL SAUVENIÈRE
journal des Grignoux 237 18 du 22 avril au 26 mai 2015
POUR LE PRIMAIRE
Le Gruffalo
POUR LE MATERNEL
Loulou et autres loups
Le Garçon et le Monde
À
la campagne, un petit garçon
mène une vie insouciante
auprès de ses parents. Un jour, son
père est amené à quitter la famille
pour travailler loin de là, dans une
plantation de coton. L’enfant, lui, a
bien du mal à accepter cette séparation et il décide de partir seul sur
les traces de son père… Son odyssée à travers le Brésil le mène des
champs de coton aux usines où la
matière première est transformée
puis au port où sont embarqués à
destination de l’étranger les vêtements et autres produits finis. Périple
au cœur du monde du travail, Le
Garçon et le Monde est aussi un
voyage au fil du temps qui évoque
le passage d’une société agricole à
une société industrielle. Découvert à
travers le regard naïf du petit garçon,
Le grand méchant loup fait toujours peur aux petits enfants… Heureusement, les
cinq courts métrages qui composent ce programme destiné aux enfants à partir
de quatre ans environ ont pris le parti de l’humour et de la dérision : on retiendra
en particulier le dernier et le plus long où un jeune louveteau, pas trop sûr de lui,
demande conseil auprès d’un lapin farceur sur la manière de se comporter et de
s’alimenter ! Ce conte humoristique est servi par une animation graphique remarquable, directement inspirée de l’œuvre de l’illustrateur pour enfants Grégoire
Solotareff. Un dessin animé à ne pas manquer !
le monde moderne prend ici l’apparence inquiétante d’êtres mi-vivants,
mi-machines évoluant au sein d’un
univers démesuré et fantastique qui
porte notamment à réfléchir sur nos
propres modes de vie.
Mais aussi…
Le Garçon et le Monde est un véritable joyau du cinéma d’animation
qui échappe à tous les canons du
genre. Mélangeant toutes sortes de
couleurs et de techniques – pastels à
l’huile, crayons de couleurs, feutres,
stylos à bille, peinture, collages de
journaux… – Alê Abreu propose des
formes souvent minimalistes comme
les dessineraient eux-mêmes les
enfants, ce qui lui donne une formidable liberté d’expression. Et séduit
grandement les jeunes enfants à
partir de six ans environ.
Voilà certainement un des films préférés des enfants qui les ravit à chaque fois !
Une petite souris fait trois dangereuses rencontres dans la forêt. Heureusement, elle
évoque pour se sauver la présence encore plus menaçante d’un terrible Gruffalo !
Mais si le Gruffalo existait vraiment… ? Aucun enfant à partir de cinq ans ne résistera au charme de cette petite souris dont les aventures sont tirées d’un célèbre
album pour la jeunesse.
● Le parfum de la Carotte .
POUR LE MATERNEL ET LE PRIMAIRE
Le Gruffalo
POUR LE PRIMAIRE
À la poursuite du Roi Plumes
Ce très beau dessin animé aux allures fantastiques met en scène Johan, un petit
lapin qui vit seul sur un bateau avec son papa et qui va bientôt se lancer dans une
grande aventure à la poursuite du Roi Plumes qui a emporté autrefois sa maman…
C’est le début d’un voyage étrange et plein de rebondissements. On retrouve dans
ce film toutes les qualités du précédent dessin animé d’Esben Toft Jacobsen, le
créateur de L’Ours montagne. Son nouveau film s’adresse aux enfants entre 7 et 10
ans environ et les plongera dans un univers déroutant et fascinant.
Mais aussi…
● Minuscule. La Vallée des fourmis perdues , les aventures d’une coccinelle et
de ses amies les fourmis.
● Les Vacances du Petit Nicolas, une évocation attendrie des années 60 même
si l’enfance est éternelle.
POUR LE SECONDAIRE
Pride
En pleine ère thatchérienne, un groupe d’activistes gays et lesbiennes décide de
lancer une quête pour soutenir les mineurs grévistes et leurs familles. Mais ces
deux communautés semblent bien éloignées l’une de l’autre : la lutte commune
va pourtant les rapprocher malgré les préjugés. Basée sur des faits authentiques,
cette comédie sociale britannique ne peut que susciter l’enthousiasme des jeunes
spectateurs.
Mais aussi…
Loulou et autres loups
À la poursuite du Roi Plumes
● Deux jours, une nuit, le
dernier film des frères
Dardenne sur une travailleuse qui veut reconquérir son emploi.
● Les Héritiers, une leçon
magistrale (dans tous
les sens du mot) sur le
devoir de mémoire.
● La Marche, une épopée
pédestre (sans aucune
ironie) en faveur du
plus noble des combats,
pour l’égalité et contre le
La Marche
racisme.
● Patience, patience…
T’iras au paradis !, le très beau documentaire de Hadja Lahbib sur un groupe
de sexagénaires marocaines immigrées en Belgique qui quittent Molenbeek pour
découvrir le monde…
● Selma, un film indispensable sur le combat de Martin Luther King.
● The Voices, un conte horrifique de Marjane Satrapi (la réalisatrice de Persepolis)
pour grands adolescents.
Pride
n
animatio
Plusieurs films pour le maternel
et le primaire sont proposés aux
enseignants avec une animation
par notre équipe
(voir aussi les titres de films
surlignés en fuchsia)
Des séances peuvent être ajoutées en fonction
des demandes des enseignants.
▶ À la poursuite du Roi Plumes
SAUVENIÈRE vendredi 24 avril à 10 h 00
▶ Deux jours, une nuit
SAUVENIÈRE mercredi 29 avril à 10 h 00
▶ En quête de sens + réalisateur
LEPARC jeudi 7 mai à 13 h 30
▶ Le Garçon et le monde
SAUVENIÈRE jeudi 23 avril à 10 h 00
SAUVENIÈRE mardi 28 avril à 10 h 00
SAUVENIÈRE mardi 5 mai à 10 h 00
SAUVENIÈRE mercredi 6 mai à 10 h 00
▶ Le Gruffalo
SAUVENIÈRE jeudi 23 avril à 10 h 15
▶ Les Héritiers
SAUVENIÈRE vendredi 8 mai à 9 h 00
▶ Jean de la lune
CHURCHILL lundi 27 avril à 10 h 00
▶ Loulou et autres loups
SAUVENIÈRE mercredi 29 avril à 9 h 45
▶ La Marche
SAUVENIÈRE jeudi 21 mai à 9 h 30
▶ Minuscule.
La Vallée des fourmis perdues
LEPARC lundi 18 mai à 13 h 30
▶ Le Parfum de la carotte
SAUVENIÈRE vendredi 24 avril à 10 h 15
SAUVENIÈRE mardi 28 avril à 10 h 00
SAUVENIÈRE mercredi 13 mai à 10 h 15
▶ Patience, patience…
T’iras au paradis !
SAUVENIÈRE jeudi 23 avril à 10 h 00
▶ Pride
SAUVENIÈRE vendredi 8 mai à 9 h 30
▶ Rouge comme le ciel VF
SAUVENIÈRE vendredi 24 avril à 9 h 15
▶ Selma
CHURCHILL lundi 27 avril à 9 h 15
SAUVENIÈRE mardi 28 avril à 9 h 30
SAUVENIÈRE mercredi 29 avril à 9 h 15
▶ Les Vacances du petit Nicolas
LEPARC lundi 18 mai à 10 h 00
▶ The Voices
SAUVENIÈRE lundi 11 mai à 9 h 45
Infos et réservation
04 222 27 78
En pratique
● PRIX D’ENTRÉE :
Enseignement fondamental : 3,20 €.
Enseignement secondaire et supérieur :
3,70 €. Gratuit pour les professeurs
accompagnants.
● Une RÉSERVATION téléphonique est
indispensable.
● Les demandes d’ANIMATION en
classe (uniquement pour les films
signalés comme accompagnés
d’animations) peuvent être faites aux
Grignoux (Laurence Gales ou Noémie
Theunissen).
● Pour d’AUTRES FILMS OU D’AUTRES
SÉANCES, contactez-nous par téléphone.
journal des Grignoux 237 19 du 22 avril au 26 mai 2015
JEUDI 14 MAI à 20 h 30
Garrett List & Johan Dupont FEATURING Steve Houben
The Garrett List Song Book
Le chanteur et compositeur Garrett
List et le pianiste Johan Dupont se
livrent à un duo intimiste qui met
en lumière leur brillante complicité
musicale. The Garrett List Song Book
propose une interprétation sur un ton
sobre des chansons de Garrett List.
Principalement basé sur les textes de
l’auteur, le répertoire emprunte tant à
la littérature classique américaine qu’à
la génération beatnik, aux standards
du jazz ou encore à la musique clas-
sique. Le tout accompagné par Steve
Houben, pour un concert exceptionnel.
Préventes : 9 € – Le jour même : 12 €
Avec l’aide des Affaires culturelles
de la Province de Liège
Une collaboration les Grignoux, Maison du Jazz
MARDI 28 AVRIL à 20 h 15
Jazz portraits
KEITH JARRETT
JEUDI 30 AVRIL à 22 h dans la cour de la brasserie
HK et les Saltimbanks
CONFÉRENCE VIDÉO
C’est l'un des plus grands pianistes de l’histoire du jazz, tous styles
confondus, qu’évoquera Jean-Pol Schroeder. Qu’on adore ou qu’on
déteste le personnage, on ne peut nier les qualités exceptionnelles du
pianiste. De ses débuts dans les années 60 dans le quartet de Charles
Lloyd au trio avec Gary Peacock et Jack DeJohnette, en passant par l’épisode électrique chez Miles Davis, les concerts solo, le quartet avec Dewey
Redman, Charlie Haden et Paul Motian ou le quartet avec Jan Garbarek,
c’est tout un pan du jazz contemporain qui défilera sur les écrans de la
Brasserie avec en bonus commentaires et anecdotes d’usage.
Est-il besoin de vous dire que nous
sommes particulièrement contents
(et ma foi un petit peu fiers) de fêter
l’ouverture de ce 40e anniversaire des
Grignoux en accueillant HK & Les
Saltimbanks qui nous présenteront
leur 3e album Rallumeurs d’étoiles,
inspiré d’un vers d’Apollinaire : « Il est
grand temps de rallumer les étoiles ».
En ces temps « sombres » et propices
aux obscurantismes de toute forme,
entre fanatismes et xénophobies, cet
album se conçoit comme une ode à
tous les « rallumeurs d’étoiles » anonymes qui, chaque jour, à leur petite
échelle, par un geste, un engage-
ment, une parole, une création, entretiennent une lueur. Des chansons pour
aujourd’hui et pour demain…
Et surtout pour vous rappeler qu'ensemble, on ne lâchera rien.
Préventes : 15 €
Avec l’aide des Affaires culturelles
de la Province de Liège
ENTRÉE GRATUITE – POSSIBILITÉ DE RESTAURATION
Nos expositions
VENDREDI 24 AVRIL à 20 h 30
BALINKA
· MUSIQUE DE L’EST (France)
Musiques traditionnelles des pays de l'Est. Le duo Balinka revisite allègrement le répertoire
des Balkans, de la Roumanie à la Turquie, de la Grèce à la Bulgarie. Elles s’arrêtent là ou la
musique les a séduites. Les doigts d’Hélène virevoltent sur les boutons de son accordéon
et Fanny tricote au violoncelle. Parfois, un rire s’échappe, c’est normal… elles jouent !
Entrée : 8 € · Avec l’aide des Affaires culturelles de la Province de Liège
EXPOSITION À LA GALERIE LE PARC
et au cinéma Churchill
JUSQU'AU 10.05 2015
Pierre Hyart
photographie
Albert Vanbergen
VENDREDI 8 MAI à 20 h 15
MARK ATKINS
DIDGERIDOO (Australie)
Marc Atkins, « Australien » mi-aborigène, sensible à
la ségrégation raciale qui sévissait dans son pays,
adopte le didgeridoo, instrument traditionnel par
excellence. Sur scène, il dégage une énergie horsnorme diffusant une musique organique venue
tout droit du bush, mêlant le son ancestral à des
ambiances modernes et contrastées, s’accompagnant
de plus à la guitare et à l’harmonica.
Marc Atkins est devenu une légende vivante de cet
instrument, il a acquis une renommée internationale
comme en témoignent ses multiples collaborations et
enregistrements avec des grands noms tels que Led
Zeppelin, Lou Reed, Peter Gabriel,Sinead O’ Connor…
Entrée : 9 €
sculpture
Vernissage à la galerie le Parc 02.04 > 18h30
INFORMATIONS 0496 42 89 96
L'ASBL WÉGIMONT CULTURE
présente au cinéma Churchill
JUSQU'AU 24.05 2015
L'(IM)PERTINENCE
DU VIDE
du GROUPE « IMPRESSION(S) »
Dans le cadre de la biennale de la gravure
Une coproduction les Jeunesses Musicales et les Grignoux
Avec l’aide des Affaires culturelles de la Province de Liège
PARKING NEUJEAN
◀
ENTRÉE VOITURES
boulevard de la Sauvenière & place Xavier-Neujean
Vendredi & samedi : OUVERT toute la nuit
Du dimanche au jeudi : OUVERT jusqu’à 1 h du matin
Le journal
des Grignoux
est disponible
au Stand Info
de Belle-Île
Informations 0477 38 98 35
+ SORTIE PIÉTON
place Xavier-Neujean
ENTRÉE
▶
CENTRAL PARK
1 h de parking gratuit* OU FORFAIT soirée cinéma
(à partir de 17 h 45) ▶ 6 €* (jusqu’à 1 h du matin)
Le journal
des Grignoux
est disponible
à la Fnac
Gagnez des places de cinéma
avec le magazine SOLIDARIS
ENTRÉE VOITURES
place Xavier-Neujean
* Le ticket de parking est à valider
au cinéma Churchill ou Sauvenière.
Les programmes
du Parc/
Churchill/
Sauvenière
sont diffusés quotidiennement
sur le télétexte de RTC Liège
journal des Grignoux 237 20 du 22 avril au 26 mai 2015
Le coup de cœur de
www.imagine-magazine.com
Taxi Teheran
Quand Jafar Panahi, cinéaste
iranien interdit de réalisation,
contourne l'imbécillité des mollahs
grâce à un taxi qui parcourt le
paysage urbain de Téhéran autant
qu'il traverse une société vibrante
et multiple. Un bolide
cinématographique infusé
d’autodérision. Ours d’or du dernier
festival de Berlin
À
un carrefour, un taxi attend. Voitures, hommes,
femmes, c’est l’Iran qui bat et la vie qui défile
à travers le pare-brise, qui restera notre horizon
quasiment indépassable. Le chauffeur n’est autre
que Jafar Panahi lui-même, qui, à travers une
déambulation dans les rues de Téhéran, réalise
une prouesse cinématographique : dérouler un
ardent plaidoyer pour la liberté d’expression dans
un espace clos figuratif de l’enfermement créatif
dans lequel on veut le cantonner. C’est que Jafar
Panahi est interdit de tournage par les autorités de
la République Islamique.
Mais qu’à cela ne tienne, il a transformé l’obligation de filmer en douce, sans se faire remarquer, en
un dispositif ingénieux, virtuose même : toutes les
images viendront de l’intérieur d’un taxi. À chaque
personnage qui s’y engouffre, ce sont des pans de
la société iranienne que nous découvrons.
Taxi Teheran nous donne à voir la diversité de
cette société, ses pierres d’achoppement et ses
angles morts, dans un récit soigneusement mis en
scène, passionnant de bout en bout et parcouru
d’un humour libérateur de la chape de plomb sous
laquelle le réalisateur vit.
Tout d’abord, on peut croire à un documentaire.
Un homme hèle le taxi, puis c’est au tour d’une
femme, qui s’installe à l'avant. Panahi ne connaît
pas très bien le chemin pour aller aux endroits
indiqués, quel bizarre taximan il fait… Mais
fouette cocher ! Les deux passagers entament une
conversation franchement délicate sur la peine de
mort : tandis que l’homme défend la pendaison, la
femme relève des circonstances atténuantes, une
peine de mort trop appliquée qui ne change rien au
taux de délinquance.
Un échange emmené avec verve sous le regard
impavide du conducteur, muet… Mais au fur et à
mesure que la journée avance, il deviendra plus
qu’un chauffeur : un acteur à part entière, amené
à intervenir de plus en plus dans sa propre pièce.
Entre un blessé à conduire de toute urgence à
l’hôpital et un vendeur à la sauvette de films interdits qui a instantanément reconnu notre réalisateur
« under cover » et veut qu’il s’associe à son juteux
business, le ton est donné : ce sera définitivement
joyeux (même si forcément teinté de la présence
diffuse du danger de filmer), profondément politique et tout à fait cinématographique. Grâce à des
clins d’œil à ses propres films, des discussions sur
le cinéma, un jeu incessant entre réalité et fiction
et des plans minutieusement cadrés qui magnifient
le dispositif et épuisent avec facétie les possibilités
induites par l’habitacle d’une voiture...
Bien sûr, l’Ours d’or reçu à Berlin cette année
est un Geste, avec un G majuscule. Mais un geste
qui salue tout autant le courage d’un artiste qui fait
fi des injonctions liberticides des autorités que la
capacité du réalisateur à susciter rires, émotions,
réflexions. À faire du cinéma, en somme.
Catherine Lemaire, LES GRIGNOUX
de Jafar Panahi, Iran, 2015, 1 h 22, VO. Sortie le 22 avril.
PARC CHURCHILL SAUVENIÈRE
Le labyrinthe du silence
IM LABYRINTH DES SCHWEIGENS
Dans l’immédiate après-guerre, des Allemands prennent en charge la lutte douloureuse
pour la dénazification de leur pays. Une œuvre poignante où la pertinence historique
prend chair dans une mise en scène soignée et lumineuse
L
'histoire se passe outre-Rhin en 1958. Le miracle
économique est en train de changer la vie des
Allemands et la plupart d'entre eux, las du poids de
la guerre, préfèrent voiler leur sentiment de culpabilité. Quand un journaliste identifie un professeur
dans une cour de récréation comme un ancien garde
d'Auschwitz, personne ne veut l'entendre à l'exception d'un jeune procureur, Johann Radmann, qui veut
amener l'affaire devant les tribunaux. Pendant ses
recherches, l’intéressé se rend compte que nombre
d'Allemands prétendent n'avoir jamais entendu le
nom « Auschwitz », tandis que d'autres essaient de
l'oublier. Finalement, le procureur général lui confie
la supervision de l'enquête. Le flot d'informations qui
se présente à lui est tel que le jeune homme se trouve
pris dans un dédale de culpabilités et de mensonges
où il manque de se perdre.
On imagine les mauvais coucheurs se plaindre du
classicisme de cette œuvre limpide et fluide, de sa
volonté d’être pédagogique, d’éveiller les consciences
et de nous renseigner sur des faits encore mal connus
de notre histoire contemporaine.
Une fois encore, on exprimera haut et fort notre
enthousiasme pour ces films qui osent se confronter à l’histoire ; et ici, il s’agit d’évoquer la prise de
conscience d’un jeune procureur qui se rend compte
à quel point ses proches, ses voisins et amis ont été
précipités d’une manière ou d’une autre dans les
mailles du régime nazi.
Le film donne une réelle épaisseur au contexte historique. L’Allemagne se relève, la croissance pointe le
bout du nez et la jeunesse exulte… Malgré sa rigidité,
Johann Radmann doit se frotter à cette société qui
recommence à prendre goût à un certain espace
de liberté et aux joies de la consommation. Mais le
tourbillon de cette Allemagne nouvelle qui voudrait
liquider le passé le dérange viscéralement ; pour lui
l’innommable doit être débusqué et puni.
Le film a l’intelligence de ne jamais représenter l’horreur. Nous avons droit à des témoignages
pudiques et surtout, cette scène inoubliable où
l’homme de loi se fait introduire dans le bâtiment où
sont enfermées les archives secrètes gardées par les
représentants de l’armée américaine. Une enfilade
impressionnante de rayonnages gorgés de documents
lui renvoie brutalement le nombre de ses compatriotes qui ont travaillé dans les camps de la mort.
Pour mener son enquête il va falloir déplacer des
montagnes, briser la glace d’un silence particulièrement pesant.
En contrepoint, nous avons l’attitude de l’officier
américain chargé de surveiller ces archives de guerre.
Pour lui, l’histoire du nazisme est une affaire classée. Le tribunal de Nuremberg a fait son œuvre. La
page doit être tournée et il faut s’apprêter à affronter
d’autres ennemis (le bloc communiste de l’Est). Mais
le jeune protagoniste ne peut imaginer son avenir
dans un pays qui n’aurait pas réglé ses comptes avec
son passé.
Dany Habran, LES GRIGNOUX
de Giulio Ricciarelli, Allemagne, 2014, 2 h 04, VO.
Avec Alexander Fehling, André Szymanski, Friederike
Becht. Sortie le 29 avril.
PARC CHURCHILL SAUVENIÈRE