Le Journal des Grignoux 237
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Le Journal des Grignoux 237
l 237 du 22 avril au 26 mai 2015 Jeudi 23 avril à 20 h mière Avant-pre l’équipe du film LE LABYRINTHE DU SILENCE en présence de Mercredi 29 avril à 20 h Avant-première en présence de Pierre JOLIVET et Olivier GOURMET Mercredi 22 avril à 20 h Avant-première en présence de l’équipe du film journal des Grignoux 237 2 du 22 avril au 26 mai 2015 L’équipe du film Tous les chats sont gris accompagnera Bouli Lanners (et probablement son chien Gibus !) à l’avant-première du jeudi 23 avril au cinéma le Parc… Cette programmation printanière compte énormément sur votre curiosité, votre fringale du hors-piste, votre soif de la découverte et votre désir de créer cette cinémathèque personnelle qui n’a que faire de l’uniformité ambiante. Notre coup de cœur est sans conteste l’Ours d’or de Berlin 2015, Taxi Teheran du réalisateur iranien Jafar Panahi. Une œuvre majeure où le désir irrépressible de s’exprimer au sein d’une société muselée s’accorde avec un cinéma libre, inventif, souriant et lumineusement burlesque. Organiser des débats, réflexions, analyses autour du cinéma belge, c’est sans doute un exercice des plus honorables. Mais il est préférable de voir nos films nationaux sans préjugés, de découvrir des horizons cinématographiques extrêmement personnels sans se focaliser sur l’identité culturelle de l’œuvre envisagée. Nous commencerons par Olivier Smolders, qui viendra présenter ses deux nouveaux films. Le talent de ce cinéaste liégeois est reconnu dans le monde entier. Nous souhaitons vraiment que notre public s’empare de cette œuvre inclassable qui mélange récits allumés, réflexions amusées, saillies macabres et recherches formelles qui donnent tout son éclat au geste cinématographique. Pour son premier film, Tous les chats sont gris, la réalisatrice Savina Dellicour joue la carte du jeu de piste familial où le drame psychologique se teinte de moments de dérision savoureuse avec la présence d’un Bouli Lanners en quête de paternité. Quant à Diego Martínez Vignatti, c’est carrément le souffle du western qu’il convoque dans son nouveau film, La Tierra Roja, une fable écologique enracinée dans la forêt amazonienne. Dans son documentaire La corde du diable, Sophie Bruneau part du fil de fer barbelé pour décortiquer, à travers portraits et tableaux soignés, nos horizons grillagés avec ses frontières, ses stratégies de surveillance et de contrôle des corps. Certains risquent de décoder le dernier film d’Andrew Niccol, Good Kill, comme une réplique cinglante à la vision de la guerre en Irak déclinée dans l’American Sniper de Clint Eastwood. Ici, il y a davantage de doute existentiel dans le chef du « héros » qui doit manier des drones à l’encontre d’un ennemi… potentiel. Du côté du cinéma européen, on épinglera Le labyrinthe du silence, qui évoque avec doigté le Édito contexte de la dénazification allemande dans l’immédiate après-guerre. Et le film de la Française Brigitte Sy, L’astragale, de nous époustoufler dans l’évocation en noir et blanc de la jeunesse fiévreuse de l’écrivaine Albertine Sarrazin. Souvenez-vous. Pierre Jolivet a toujours réussi à tirer le meilleur de ses acteurs (par exemple Vincent Lindon dans Ma petite entreprise). Dans Jamais de la vie, il s’appuie sur le magnétisme sourd d’Olivier Gourmet, une fois encore magistral dans sa manière de distiller une colère tout intérieure, de nous faire arpenter un état du monde à travers un corps éreinté par les déconvenues de la vie. Nous terminerons par une note festive : les 40 ans des Grignoux ! C’est la première fois que nous orchestrons un anniversaire qui nous concerne directement. Quelle mouche nous a donc piqués ? D’abord, quarante ans, c’est une durée à ne pas prendre à la légère. Ça nous ramène en 1975, époque à laquelle les travailleurs d’aujourd’hui n’étaient pas encore partie prenante du projet. Aussi nous tenait-il à cœur de mettre en valeur tous ces fondateurs qui ont mis en place le centre culturel des Grignoux, un mouvement d’éducation permanente qui a favorisé l’émergence des alternatives à la culture dominante. C’est dans un tel bouillonnement qu’a été initiée l’aventure du cinéma le Parc en 1982. Nous allons donc vivre une année de fêtes, d’événements mais aussi de réflexions et d’échanges avec l’ensemble des travailleurs et bénévoles des Grignoux, des partenaires associatifs et bien sûr de notre public… La colonne vertébrale de cette célébration sera d’ailleurs un travail de recueil d’une mémoire collective. Vos photos, vos anecdotes, vos souvenirs de moments marquants que vous avez vécus dans nos lieux, voilà ce que nous sollicitons auprès de l’ensemble de nos spectateurs et partenaires. Alors à vos plumes, à vos albums photos, à vos greniers, pour nous retrouver des petits moments, des clins d’œil, des petites histoires de vies qui font que l’histoire collective des Grignoux est si passionnante (adresse de contact : [email protected] ou 04 222 27 78). Et pour débuter cette année des 40 ans, place à la musique avec un concert de HK et les Saltimbanks le 30 avril dans la cour du Sauvenière… Pour vous confirmer qu’à 40 ans, les Grignoux, encore et toujours « ne lâchent rien » ! 1988 1984 2000 JEUDI 23 AVRIL à 20 h 30 Café politique Exclusion des demandeurs d’emploi, remise en cause du statut des artistes : et si l’allocation universelle était une solution ? Avec Mateo ALALUF (Sociologue du travail – ULB) et Pierre-Etienne VANDAMME (Philosophe – UCL) Animation Jérôme JAMIN (ULg) ©CARO.P Visitez également notre galerie d'exposition 2010 1984 – Ugo Tognazzi au cinéma le Parc à l'occasion du Festival du cinéma italien. 1988 – Le numéro zéro du premier journal du cinéma le Parc : Les Inédits du cinéma. 1993 – L’équipe de C’est arrivé près de chez vous au cinéma Churchill pour le 10 000e spectateur. 2000 – Manifestation « éléphantesque » contre l’implantation d’un multiplexe au centre commercial du Longdoz. 2010 – Star Wars fait escale au Churchill dans le cadre du Festival du film fantastique (BIFF). ©TOOLSOFDAD anche ercredi au dim Ouvert du m di ar m le et i Fermé le lund s fériés éciales et jour sp es iré so sauf 1993 04 220 20 99 Place Xavier Neujean 40 0 0 Liè ge Le dimanche matin : prenez le temps de venir bruncher de 11 h à 15 h Le journal des Grignoux, programme des cinémas le Parc, Churchill & Sauvenière gérés par le centre culturel « les Grignoux » asbl 9 rue Sœurs de Hasque 4000 Liège · Tél. 04 222 27 78 · Fax 04 222 31 78 P ro g r a m m a t i o n e t i n fo s : w w w. g r i g n o u x . b e \ Co u r r i e l : co n t a c t @ g r i g n o u x . b e \ g r i g n o u x . b e n o 2 3 7 d u 2 2 av r i l a u 2 6 m a i 2 0 1 5 \ Ti r a g e : 5 7 0 0 0 exe m p l a i re s Équipe de rédaction : Michel Condé · Alicia Del Puppo · Dany Habran · Laurence Hottart · Catherine Lemaire · Adeline Margueron · Jean-Pierre Pécasse · Bérengère Sommaruga · Anne Vervier Stéphane Wintgens \ Illustrateur : Pierre Kroll \ Photographisme : Yves Schamp \ Impression : Masset sa \ Contact publicité les Grignoux : Christine Legros · [email protected] Éditeur responsable : J.M. Hermand 5 rue G. Rem 4000 Liège \ Cinéma Churchill 20 rue du Mouton Blanc Liège \ Cinéma Sauvenière 12 Place Xavier Neujean Liège Cinéma le Parc 22 rue Carpay Liège-Droixhe \ Avec l’aide de la Fédération Wallonie-Bruxelles, du Ministère de la Région Wallonne, de la Ville de Liège et le soutien d’Europa Cinemas journal des Grignoux 237 3 du 22 avril au 26 mai 2015 Olivier SMOLDERS : 3 films LES SÉANCES EN PRÉSENCE DES ÉQUIPES DE FILMS Jeudi 23 avril à 20 h Avant-première en présence de l’équipe du film Tous les chats sont gris Un premier film éclaboussant de fraîcheur et parfaitement maîtrisé. Un art d’innerver de bout en bout une quête énigmatique avec la complicité d’un casting belge de très haut vol ● Vania Leturcq, réalisatrice, et Constance Rousseau & Jenna Thiam, actrices (sous réserve) (L’année prochaine), mercredi 22/04 (p. 13) ● Savina Dellicour, réalisatrice, et Bouli Lanners & Manon Capelle, acteurs (Tous les chats sont gris), jeudi 23/04 (ci-contre) ● Olivier Smolders, réalisateur (programme de courts métrages), vendredi 24/04 (ci-contre) ● Sophie Bruneau, réalisatrice (La corde du diable), mardi 28/04 (p. 16) ● Pierre Jolivet, réalisateur, et Olivier Gourmet, acteur (Jamais de la vie), mercredi 29/04 (p. 5) ● Diego Martínez Vignatti, réalisateur (La Tierra Roja), lundi 04/05 (p. 13) ● Violaine de Villers, réalisatrice, et Roby Comblain, artiste (Les carrières de Roby Comblain), mardi 19/05 (p. 16) L es premières scènes enflamment d’emblée notre curiosité. Un repas dominical dans une famille de la bonne bourgeoisie bruxelloise. Deux gamines s’échappent au grenier et reviennent déguisées. La mère semble effarée face à leur accoutrement et les désapprouve dans une attitude quasi hystérique. Et nous voilà embarqués dans les relations tordues entre Dorothy, adolescente à la sensibilité à fleur de peau et sa mère (Anne Coesens), femme racée qui soigne la belle apparence d’un cadre de vie cossu. Dorothy évite les contacts avec sa mère sauf pour lui demander des comptes sur son enfance, comme l’absence de son père sur les photos. Elle tombera par hasard sur Paul (Bouli Lanners), détective de son état qui l’épie à son insu. De manière détournée, elle lui donnera comme mission de retrouver la trace de son père biologique. Nous n’irons pas plus loin dans ce méandre de chassés-croisés savamment orchestrés par Savina Dellicour. Ce premier film belge excelle dans sa manière de gérer une intrigue, d’instiller une part de mystère autant dans les objets (papillons épinglés sur un mur blanc, animaux empaillés, déguisements…), l’environnement (travelling nocturne sur ces villas de banlieue chic, uniformément clinquantes dans leur éclairage et leur architecture), que dans le comportement des protagonistes. Et on peut facilement imaginer que Bouli Lanners n’ait pas voulu passer à côté de cette occasion d’interpréter un personnage aussi complexe : Paul est habité par un irrépressible désir de paternité mais sa tête est encore badigeonnée d’une musique rock bien sentie, ses sorties dans les bars peuvent être imbibées et fracassantes. Et il n’est pas peu fier de se retrouver dans la peau d’un détective qui doit régler des histoires crapoteuses. Quand il accompagne Dorothy dans ses pérégrinations, il se comporte comme un grand frère amusé par ce qui lui arrive. Pour son premier film, la cinéaste a voulu mettre toutes les chances de son côté. Le casting a été soigné et les seconds rôles nullement négligés : Astrid Whettnall en bourgeoise désœuvrée allumée par l’alcool,Vincent Lecuyer en compagnon de route un tantinet benêt et accro à Sherlock Holmes. Dany Habran, LES GRIGNOUX de Savina Dellicour, Belgique, 2014, 1 h 29. Avec Manon Capelle, Bouli Lanners, Anne Coesens, Vincent Lecuyer, Astrid Whettnall. Sortie le 29 avril. PARC CHURCHILL SAUVENIÈRE ● Idriss Gabel, réalisateur + rencontre ImagéSanté (Snoezelen), mardi 26/05 (p. 15) LES CONCERTS (p. 19) ● Balinka, vendredi 24/04 Olivier Smolders est écrivain, cinéaste, professeur à l’INSAS à Bruxelles et maître de conférences à l’Université de Liège. Il est l’auteur d’une douzaine de films primés dans de nombreux festivals internationaux. Nous nous sommes toujours fait fort de rester fidèles à son œuvre. Le 24 avril, nous présenterons en avant-première ses deux nouveaux courts métrages, La part de l’ombre et La légende dorée. Ces deux films sortiront accompagnés de Mort à Vignole à partir du 29 avril au cinéma Churchill Vendredi 24 avril à 20 h Rencontre avec Olivier SMOLDERS, réalisateur + La part de l'ombre et La légende dorée La part de l’ombre Le 7 février 1944, jour de vernissage d’une importante exposition de ses œuvres, le jeune photographe hongrois Oskar Benedek disparaît P lus de soixante ans plus tard, une rétrospective de ses œuvres fait débat et conduit à une enquête concernant son étrange destin. Et le récit d’Olivier Smolders de nous tétaniser de bout en bout. Dès le départ, on se met à douter de l’existence de ce mystérieux photographe. Mais de manière irrésistible, on veut croire dans cette fiction, dans ce personnage. Les commentaires, les angles d’attaque pour l’évoquer se croisent et nous excitent : documentaire d’époque, reportage en voix off, journal intime, photos de l’artiste… Et en moins d’une demi-heure, Olivier Smolders nous entraîne dans un voyage fulgurant à travers l’histoire contemporaine (le Troisième Reich, le communisme en Hongrie), dans une réflexion sur notre rapport à l’image, à la représentation filmée. Et cette matière se décline avec une incroyable limpidité dans l’étonnante texture d’un cinéaste qui maîtrise des supports aussi différents que la photographie, l’image vidéo, le film 8 mm, l’image numérique… Primé à plusieurs reprises dans des festivals internationaux dont le FIFF. Dany Habran, LES GRIGNOUX d’Olivier Smolders, 2014, 28 mn. Photographie : Jean-François Spricigo. Scénario : Thierry Horguelin et Olivier Smolders. Avec Benoît Peeters, Marie Lecomte, Tatiana Nette, Bouli Lanners, Marcel Moreau. CHURCHILL La légende dorée L’acteur Philippe Grand’Henry, regard en feu et verbe posé, nous entraîne dans un flot d’histoires impossibles… G ● HK et les Saltimbanks, jeudi 30/04 ● Mark Atkins, vendredi 08/05 ● Garrett List & Johan Dupont featuring Steve Houben, jeudi 14/05 LES CLASSIQUES (p. 4) CYCLE OSHIMA ● Le petit garçon ● La pendaison ● La cérémonie rand’Henry incarne un patient interné dans une institution psychiatrique qui nourrit une obsession pour les personnages historiques déviants. Dans une longue « litanie » face caméra, il raconte la vie d’assassins irresponsables, de monstres de foire et autres musiciens damnés, à travers un livre de collage d’images de sa conception. Suivant le cheminement sinueux de sa pensée, qui se déploie par associations d’idées et ressenti personnel, La légende dorée met à nu la psyché de cet homme. La légende dorée se réfère à un livre du XIIIe siècle, portant le même nom et écrit par Jacques de Voragine, qui raconte la vie d’une centaine de saints et martyrs chrétiens. Il est considéré comme un ouvrage de référence sur la mythologie chrétienne et plusieurs prédicateurs s’en sont servi pour légitimer leurs sermons en faisant de ces saints des modèles de vie à suivre. Et Olivier Smolders de nous immerger à la fois dans la richesse plastique d’un collage aux allures breughéliennes et dans les méandres macabres de récits gorgés d’une cruauté hallucinée. Dany Habran, LES GRIGNOUX d’Olivier Smolders, Belgique, 2015, 26 mn. Avec Philippe Grand’Henry. Collages : Quentin Smolders. CHURCHILL ET AUSSI… ● Avengers : L'ère d'Ultron + présentation, mercredi 22/04 (p. 7) ● Café politique : L’allocation universelle, jeudi 23/04 (p. 2) ● Conférence vidéo : Keith Jarrett, mardi 28/04 (p. 19) ● Indian Palace – Suite royale + débat sur les maisons de repos, jeudi 07/05 (p. 8) ● Soirée architecture, lundi 11/05 (p. 16) ● Good Kill + débat sur la politique étrangère des ÉtatsUnis, mercredi 13/05 (p. 6) ● Xenia + ciné-club Imago, jeudi 21/05 (p. 14) Mort à Vignole À l'occasion d'un film de famille tourné à Venise, un cinéaste interroge la façon dont les images familiales interviennent dans les histoires d'amour et de mort Q uoi de plus poignant que l'émotion qui nous étreint à la vue d'images tremblées portant la trace de ceux qui ne sont plus ? L'enjeu de Mort à Vignole est de dépasser le cas particulier d'une famille – ni plus ni moins intéressante qu'une autre – vers une méditation sur la mémoire affective, la communauté et le lien (Th. Horguelin, Le Moniteur du film, no 163). Le film a été couronné dans une quinzaine de festivals. d’Olivier Smolders, Belgique, 1998, 23 mn. CHURCHILL journal des Grignoux 237 4 du 22 avril au 26 mai 2015 Retour sur le cycle OSHIMA C’est pour l’essentiel, la période 1965-1972 d’Oshima qui est abordée ici : une période riche en expérimentations et en engagement politique qui font du cinéaste un équivalent nippon du JeanLuc Godard d’alors. De la théâtralité brechtienne de La pendaison au quasi néo-réalisme du Petit garçon jusqu’à la fresque flamboyante de La cérémonie, le style de Nagisa Oshima est en constante évolution au cours de cette période. On le voit y explorer des formes traditionnelles, se les approprier mais aussi en créer de nouvelles, mixant avec virtuosité le classique et le moderne, tout en restant constamment accessible au public occidental. C’est aussi un goût de la beauté formelle qui anime Oshima dans cette série de films. Il y joue des couleurs et des teintes, des images fixes et animées, de la musicalité des voix associées aux superbes partitions de Hikaru Hayashi ou de Toru Takemitsu (qui mêlent, pour la bande originale de La cérémonie, airs traditionnels et influences de Debussy, Messiaen, Cage…). Longtemps, la botte rouge du Petit garçon ou la finale onirique de La cérémonie persistent dans notre mémoire… La pendaison Une fable kafkaïenne à l’humour noir et féroce. L’un des plus grands pamphlets jamais réalisés contre la peine de mort T ourné avec un budget réduit, La pendaison adopte volontairement une structure théâtrale divisée en plusieurs actes. Lointainement inspirée par un fait divers, l’histoire y est celle de R, un Coréen coupable du viol et de l’assassinat de deux jeunes femmes. Condamné à mort, il survit à son exécution, mais en ressort amnésique. La loi n’autorisant pas la mise à mort de quelqu’un qui ne serait pas conscient de ses actes, les policiers, médecin, prêtre, juge qui assistent à l’exécution s’emploient alors à aider R à retrouver la mémoire… pour pouvoir le pendre à nouveau. Derrière la fable qui tourne en ridicule tout un système policier et juridique, on a pu évoquer Brecht par la distanciation grinçante du propos. Dans un bel article, Stéphane du Mesnildot a raison d’également citer Buñuel pour le grotesque de ces saynètes mais aussi pour le glissement progressif vers la matérialisation des rêves de R, qui prennent corps et éloignent le film de son didactisme initial. Au fur et à mesure de son déroulement, La pendaison nous entraîne dans un univers de plus en plus absurde et poétique où la femme, comme souvent chez Oshima, joue un double rôle révélateur de sœur et d’amante (comme dans La cérémonie). La pendaison est par ailleurs le premier film d’Oshima à avoir bénéficié d’une distribution à l’étranger, révélant son nom et son travail en Europe. Alain Hertay, CULTUROPOING de Nagisa Oshima, Japon, 1968, 1 h 58, VO. Avec Kei Sato, Fumio Watanabe, Hosei Komatsu. Sortie le 7 mai. CHURCHILL La cérémonie Le petit garçon La saga familiale vue par Oshima : deux mariages, trois enterrements… et un chef-d’œuvre qui s’en prend aux dogmes et traditions du pays du soleil levant Oshima nous livre une œuvre à la forme classique, tout à fait dévastatrice dans l’évocation d’une enfance tragique dans une société déglinguée L U a riche famille Sakurada est un clan dirigé avec autorité par un grand-père conservateur et nationaliste. La vie de cette famille nombreuse est rythmée par les mariages et les enterrements qui, tout au long des vingt-cinq années couvertes par le récit, épousent les grands moments de l’Histoire japonaise (du renoncement de l’empereur à ses pouvoirs exécutifs de droit divin en 1946 jusqu’aux mouvements étudiants de la fin des années soixante). Si le film débute comme un drame traditionnel qui met en place les protagonistes et leurs relations complexes, il évolue lentement vers un dérèglement quasi parodique du fonctionnement familial sous la pression des « refoulés » cachés sous le tapis des apparences (rapports troubles, incestes, frustrations…). Le point culminant est atteint lorsque la cérémonie de mariage du jeune Masuo, le « héros » du film, est maintenue alors que son épouse fait faux bond au dernier moment. S’ensuit un simulacre de mariage en grande pompe avec une mariée fantôme devant un parterre qui se prête au jeu. On songe alors aux reconstitutions de La pendaison où chacun s’essayait à jouer artificiellement des scènes de meurtres ou de la vie familiale de R, les deux s’interpénétrant fréquemment dans le cinéma d’Oshima. Par son ampleur, par la force de sa vision critique de la société japonaise, par sa façon de questionner le statut de l’individu au sein du groupe, de placer l’histoire familiale en regard de l’histoire nationale, La cérémonie est le filmsomme de Nagisa Oshima. Moins scandaleux que L’empire des sens (1976) et moins populaire que Furyo (1983), il synthétise l’ensemble de ses préoccupations esthétiques, politiques et érotiques. Alain Hertay, CULTUROPOING de Nagisa Oshima, Japon, 1971, 2 h 03, VO. Avec Kenzo Kawarasaki, Atsuko Kaku, Atsuo Nakamura. Sortie le 21 mai. CHURCHILL n couple de pauvres escrocs survit en simulant des accidents au détriment d'automobilistes naïfs. La femme se jette sur une voiture en marche et fait mine d'être blessée. Son mari s'en prend alors au conducteur et négocie à l'amiable un gros dédommagement pour lui éviter des poursuites judiciaires. Sa femme tombant enceinte (elle a déjà un enfant en bas âge et un fils de dix ans, issu d'un précédent mariage), l'homme demande à l'enfant de dix ans de la remplacer et lui apprend la façon de procéder. La famille continue ainsi à extorquer de l'argent à travers tout le Japon. Basé sur un fait divers réel, Le petit garçon est un conte cruel et éblouissant sur une enfance bafouée. Nagisa Oshima aborde une nouvelle fois ses thèmes-clés – la criminalité et la famille traditionnelle japonaise – recourant à une mise en scène plus narrative et moins expérimentale que précédemment. Ici, Oshima abandonne toute nervosité de la forme, la force de son sujet s’impose d’emblée : les plans larges saisissent le désœuvrement d’une famille rongée par ses excès, et les gros plans de capter l’effroi d’un gamin profondément tourmenté par le remord, la frustration, voire la tentation d’en finir avec la vie. de Nagisa Oshima, Japon, 1969, 1 h 45, VO. Avec Tetsuo Abe, Tsuyoshi Kinoshita, Akiko Koyama. Sortie le 22 avril. CHURCHILL journal des Grignoux 237 5 du 22 avril au 26 mai 2015 L’astragale Il y a une éternité qu’on n’avait plus vu une histoire d’amour aussi déchirante, implacable dans sa simplicité, dans la fulgurance d’un noir et blanc qui magnifie deux acteurs à leur zénith : Leïla Bekhti et Reda Kateb A lbertine Sarrazin, 19 ans, a été emprisonnée pour un hold-up dans une boutique de vêtements. Une nuit, elle décide de s'évader et saute du mur de la prison. Dans sa chute, elle se casse un petit os du pied, l'astragale, et rampe sur le bord de la route, où elle est secourue par Julien, un petit truand au cœur tendre. Il l'aide et la cache chez une amie à Paris, et les deux tombent amoureux. Tandis que lui mène sa vie de malfrat en province, Albertine passe de planque en planque et se prostitue pour survivre tout en réapprenant à marcher dans les rues de Paris. Elle tient un journal intime pour tenir le coup et supporter l'absence de Julien, de plus en plus douloureuse… Adapté du roman autobiographique d'Albertine Sarrazin publié en 1965, L'astragale de Brigitte Sy se concentre sur la cavale de la jeune femme, d'avril 1957 à juin 1958. Le film est tendu par son histoire d'amour avec Julien, absent la plupart du temps mais avec lequel elle vit un amour intense qui continuera jusqu'à la fin de sa vie. Femme libre et libérée (elle a des liaisons homosexuelles) dans une France alors ultraconservatrice, Albertine exerce sa liberté par la force et l'acuité de son écriture. Écrire lui sauve la vie et lui permettra à sa libération de trouver la consécration en tant qu'écrivaine (elle est d'ailleurs soutenue par Simone de Beauvoir). Dans le film, cela se retrouve dans la voix off, présente avec justesse pour dire la douleur, la rage, l'amour, la force de vie de cette femme écorchée vive et combattive. Les mots d'Albertine, aussi durs que poétiques, se superposent aux images et nous la rendent proche. Malgré la différence d'époque, son écriture apparaît toujours moderne et nous nous identifions sans peine à elle. La réalisation, classique et classieuse, magnifie Leïla Bekhti et colle au plus près des personnages. Le noir et blanc rend d'autant plus crédible la reconstitution d'époque et donne beaucoup de force d’émotion à l'ensemble. À noter également un beau travail sur la lumière. La simplicité semble être le maître-mot de la cinéaste, qui n'en réalise pas moins certains plans magnifiques. Les acteurs, enfin, donnent corps aux personnages avec une grande justesse, nous faisant rapidement oublier les interprètes. Leïla Bekhti donne force et fragilité à Albertine, mais également une certaine dureté par moments, qui la rendent infiniment complexe et attachante. Reda Kateb, quant à lui, apporte sa douceur et sa bienveillance à Julien, sans en gommer les aspérités. Ils forment un couple touchant, qui s'aime et se heurte l'un à l'autre en même temps. Trois souvenirs de ma jeunesse Arnaud Desplechin a décidé pour notre plus grand plaisir de mettre en image la jeunesse de Paul Dédalus, le héros ordinaire de Comment je me suis disputé… (ma vie sexuelle). Cannes 2015 ? P aul Dédalus va quitter le Tadjikistan. Il se souvient… De son enfance à Roubaix… Des crises de folie de sa mère… Du lien qui l’unissait à son frère Ivan, enfant pieux et violent… Il se souvient… De ses seize ans… De son père, veuf inconsolable… De ce voyage en URSS où une mission clandestine l’avait conduit à offrir sa propre identité à un jeune homme russe… Il se souvient de ses dix-neuf ans, de sa sœur Delphine, de son cousin Bob, des soirées d’alors avec Pénélope, Mehdi et Kovalki, l’ami qui devait le trahir… De ses études à Paris, de sa rencontre avec le docteur Behanzin, de sa vocation naissante pour l’anthropologie… Et surtout, Paul se souvient d’Esther. Elle fut le cœur de sa vie. Doucement, « un cœur fanatique ». Avec Comment je me suis disputé… (ma vie sexuelle), grand ouvrage romanesque, le réalisateur français livrait un film profondément générationnel. Paul, trentenaire parisien joué par Mathieu Amalric y était maître-assistant de philosophie à Nanterre. Il peinait à avancer dans sa vie professionnelle et ses relations de couple. Poursuivi par des souvenirs d’enfance, le personnage luttait contre son quotidien, faisant face à d’épineuses questions existentielles. Et cette jeunesse presque traumatisante de Paul, Arnaud Desplechin a décidé de la mettre en images. On est impatient de voir le résultat ! d’Arnaud Desplechin, France, 2015, 2 h 00. Avec Quentin Dolmaire, Lou Roy Lecollinet, Mathieu Amalric. Sortie le 20 mai. PARC Cécile Desbrun, CULTURELLEMENT VÔTRE de Brigitte Sy, France, 2014, 1 h 36. Avec Leïla Bekthi, Reda Kateb, Esther Garrel. Sortie le 20 mai. CHURCHILL Mercredi 29 avril à 20 h Avant-première en présence de Pierre JOLIVET, réalisateur, et Olivier GOURMET, acteur Jamais de la vie On ne le dira jamais assez : Olivier Gourmet est un acteur d’exception. Des films se construisent à partir de son talent d’acteur, de son corps, de sa sensibilité, de sa manière de percevoir le monde. Et Pierre Jolivet de décliner une œuvre au noir à partir de la sourde puissance de son magnétisme O livier Gourmet est Franck. Un homme solide, engourdi dans la monotonie d'un travail alimentaire, ennuyeux. Agent de sécurité, il patrouille la nuit, essaye de trouver le sommeil le jour. Son existence se déroule entre deux espaces : le centre commercial où il travaille et un appartement miteux où il tente de dormir. Franck, c'est tout simplement un homme éteint, un homme qui a cessé de lutter, de rêver face aux lendemains qui déchantent. Entre les lignes de son extrême lassitude, on peut deviner que cet homme a été un leader, un battant qui a tenté de caresser des utopies liées à la solidarité. Nos femmes Comédie sensible et bien ficelée qui interroge le poids d’une amitié de plus de trente ans à travers la prestation quatre étoiles d’acteurs complices et chevronnés L e film est tiré de la pièce à succès d’Éric Assous (mise en scène par Richard Berry) jouée au théâtre depuis 2013. Richard Berry – qui tient le rôle principal aussi sur les planches – avait très envie de l'adapter au cinéma pour prolonger son succès dans les salles. Le film raconte la soirée de trois amis. Max, Paul et Simon se connaissent depuis 35 ans. Ils se retrouvent tous, comme souvent, pour une partie de cartes. Simon apprend alors aux autres que, dans un accès de colère, il a étranglé sa femme. Il supplie ses amis de lui fournir un alibi pour échapper à la prison. Max et Paul hésitent : doivent-ils mentir à la Justice pour sauver leur ami ? Les femmes et la situation sentimentale des trois compères sont au centre de cette discussion pendant leur longue soirée. de Richard Berry, France, 2015, 1 h 35. Avec Daniel Auteuil, Richard Berry, Thierry Lhermitte. Sortie le 6 mai. PARC SAUVENIÈRE Dans le cadre de ses surveillances nocturnes, il est de plus en plus intrigué par le manège d'un gros 4 x 4 noir rutilant. Il redoute la préparation d’un mauvais coup. Il y a anguille sous roche. Frank décide de ne pas se laisser dépasser par les événements et de retrouver sa fierté… Le jeu d’Olivier Gourmet est sobre et minéral. Quelques mots, des gestes inattendus, des moues qui peuvent en dire long suffisent à nous laisser penser que cet homme a eu un passé tumultueux. La mise en scène de Pierre Jolivet nous apprend que la tension du film noir n’est pas une affaire de précipitation. Il nous donne le temps de nous installer dans un univers que nous apprendrons à arpenter avec Frank : cités taguées, parking déserté, vide glacé et anonyme d’un centre commercial. Dans un tel cadre, l’intervention des personnages du récit a une incroyable résonance. Et Frank se mue inexorablement en un personnage de tragédie qui devra se racheter du poids d’un passé douloureux. Dany Habran, LES GRIGNOUX de Pierre Jolivet, France, 2014, 1 h 35. Avec Olivier Gourmet, Valérie Bonneton, Marc Zinga, Julie Ferrier, Bénabar. Sortie le 29 avril. CHURCHILL SAUVENIÈRE journal des Grignoux 237 6 du 22 avril au 26 mai 2015 Good Kill Quand un pilote de drones se met à avoir des problèmes de conscience… Andrew Niccol (Bienvenue à Gattaca, Lord of War), poil à gratter du cinéma hollywoodien, signe un très grand film autour d’un art de la guerre en changement, qui brouille les cartes morales par un outillage technologique déshumanisant N ous sommes en 2010. Tom Egan (Ethan Hawke, magistral) est un pilote militaire. Il a fait six « tours » d’Irak avant de rentrer au bercail, dans une banlieue aseptisée de Las Vegas. Mais il n’a pas quitté l’armée pour la cause et, bien que sa femme soit relativement ignorante de son métier actuel, Tom continue à piloter… et à tuer. Quand elle le sent absent et lui dit, en boutade « tu sembles loin, éloigné à plus de 7 000 km », elle ne se rend pas compte à quel point elle est dans le vrai. Car à chaque tour de garde, Tom entre dans un des containers alignés sur une base militaire hautement surveillée et sur lequel est apposé un sobre « vous quittez le territoire américain ». Pas de science-fiction, de dématérialisation : il s’agit d’une sorte de cockpit… à distance. Les engins qui y sont dirigés n'ont aucun humain à bord, mais des heures d’autonomie en vol et la capacité à larguer des missiles 2 km plus bas, sur des cibles minutieusement choisies par l’armée. Et c’est ainsi que jour après jour, sans l’adrénaline des « vraies » missions (qui lui manque tant qu’il ne cesse de demander à son supérieur une réaffectation en Irak) et avec un professionnalisme inattaquable, il dirige des drones, pour de l’observation ou de l’élimination, en bon petit soldat patriote. Quand la CIA s’en mêle, les règles du jeu changent… À un boulot déjà problématique, dans sa nature et son développement technolo- gique, succède un élargissement des pratiques meurtrières par justification préventive. Il ne s’agit plus de supprimer des cibles clairement identifiées comme terroristes mais d’éliminer de potentiels suspects. Mercredi 13 mai à 20 h Ciné-débat Politique étrangère des États-Unis : le retour des va-t-en guerre ? Avec Jérôme JAMIN, professeur de Sciences Politiques – ULg, et Charles VOISIN, chroniqueur spécialisé en politique américaine Le tour de force de Niccol est de susciter de l’émotion avec des vues aériennes qui, censées déshumaniser les cibles, créent vis-à-vis d’elles une responsabilité palpable. Il fait de nous des entomologistes ou des dieux (au choix), qu’il filme un compound afghan ou un quartier du Nevada. Car du ciel, nous avons un point de vue omnipotent (que renforce le sentiment d’immunité et de sécurité que le drone procure) et c’est ce pouvoir absolu qui fait vaciller le capitaine. Tant que sa morale personnelle pouvait s'accommoder des meurtres dont il est responsable par une croyance en l’ennemi désigné, il pouvait s’exonérer en partie de ses actes au profit de « l’intérêt général ». Mais avec le changement des règles, Tom commence à douter, de plus en plus. Il se fendille intérieurement, avec de sérieuses répercussions affectives, sociales et morales. Et l’effacement des frontières bien réelles – un pied là-bas, un pied ici – se fait l’écho d’un effacement des limites morales. Voilà un sujet en or pour Niccol, qu’on adore voir jouer les trublions d’une société américaine (et par extension occidentale) va-t-en-guerre, dont les pratiques sont en porte-à-faux avec les valeurs dont elle se réclame. Et puis, disons-le tout net : Good Kill est le contrepoint idéal (oserions-nous dire « complémentaire » ?) à cet American Sniper qui nous a fait tant jaser. Le parallélisme n’est pas innocent ; là où Eastwood montre sans véritablement signifier, Niccol démontre et désigne. Implacablement. Catherine Lemaire, LES GRIGNOUX d’Andrew Niccol, États-Unis, 2014, 1 h 42, VO. Avec Ethan Hawke, January Jones, Zoë Kravitz. Sortie le 29 avril. PARC SAUVENIÈRE Loin de la foule déchaînée FAR FROM THE MADDING CROWD Quand Thomas Vinterberg (La chasse, Festen) se frotte à l'adaptation d’un classique de la littérature anglaise du XIXe siècle, ça donne une puissante et dramatique histoire de plusieurs amours, magnifiée par une nature omniprésente A dapté de l’intemporel roman de Thomas Hardy, Loin de la foule déchaînée met en scène avec une étonnante modernité une jeune femme courtisée par trois hommes aux profils diamétralement opposés. Bathsheba Everdene (Carey Mulligan, idoine pour le rôle) est une jeune femme indépendante et déterminée, qui a hérité d’un important domaine qu’il lui faut gérer. Trois prétendants se disputent ses faveurs. Il y a Gabriel Oak (Matthias Schoenaerts), un jeune paysan sans le sou, au charme duquel Bathsheba n’est pas insensible. Homme droit et intègre, il est – secrètement, évidemment – amoureux de cette femme socialement inaccessible. Charlie’s Country Un portrait poétique et puissant qui met en scène la rage et les blessures de la communauté aborigène australienne L e pays de Charlie n'est plus vraiment le sien… Si sa terre d'Arnhem, au nord de l'Australie, a été relativement épargnée par la colonisation et proclamée réserve aborigène, permettant ainsi de sauvegarder une partie de la culture traditionnelle, elle n'en est pas moins régie par l'intervention du gouvernement australien qui y fait strictement appliquer ses lois. La police patrouille et surveille en permanence les faits et gestes des habitants de la petite communauté aborigène reconstituée ici. Charlie s'accommode tant bien que mal de cette situation, choisissant de conserver un sens de l'humour qui semble chez lui inné, rusant pour tromper la vigilance des autorités et parvenant même à plaisanter avec les policiers. Mais au fond de lui, la colère gronde. Et dans son regard volontiers malicieux transparaît parfois une étincelle de haine vis-à-vis de tous ceux qui l'empêchent de vivre comme il le voudrait, comme vivaient ses ancêtres et comme lui-même a vécu dans son enfance. Alors quand la police se fait plus présente et sa frustration trop grande, Charlie décide de quitter la communauté et de retourner vivre dans le bush pour y retrouver son ancien mode de vie, commençant alors une longue errance qui réveillera ses vieux démons… Prenant comme point de départ la vie de David Gulpilil, acteur principal et co-scénariste du film, Charlie's Country est une fable – d'abord légère et même franchement drôle devenant peu à peu mélancolique, mais jamais désespérée – sur le déracinement, la perte de repères, et sur toute cette communauté qui se sent aujourd'hui étrangère sur ses propres terres. Une œuvre dure et poétique, belle et amère, qui doit beaucoup à l'incroyable puissance expressive de son acteur principal. Et à travers le difficile chemin de Charlie vers l'apaisement et vers sa propre rédemption, Rolf De Heer, sans jamais être didactique ni moralisateur, nous donne à réfléchir sur la situation des Aborigènes d'Australie et nous fait ressentir l'intensité et la complexité de leur « mal du pays ». D’après LA GAZETTE UTOPIA de Rolf De Heer, Australie, 2014, 1 h 48, VO. Avec David Gulpilil, Peter Djigirr, Luke Ford. Sortie le 29 avril. CHURCHILL Ensuite vient William Boldwood (Michael Sheen), un propriétaire terrien habituellement froid mais qui s’entiche jusqu’à l’absurde de Bathsheba, consumé par une passion sans limite. Enfin le sergent Francis Troy (Tom Sturridge), charmant et de belle prestance, qui semble le mieux placé pour ravir le cœur de la jeune femme mais dont l’aspect un peu trop lisse cache des défauts bien peu avouables. Fine étude qui entre dans la psyché unique de chacun des personnages pour en donner à voir la complexité et la nuance, le roman fut à l’époque de sa parution étiqueté comme sulfureux (imaginez-vous, une forte femme qui hésite entre plusieurs hommes, quel scandale…) et rapidement placé, à juste titre, au rang d’intemporel de la littérature, aux côtés par exemple d’une Madame Bovary. Gageons que Thomas Vinterberg reprendra et dépoussièrera avec délectation la charge contre la morale corsetée d’un victorianisme pas tout à fait moribond… A l’heure où nous écrivons ces lignes, il se murmure d’ailleurs, comme un gage supplémentaire de sa qualité (si besoin était), que le film sera en compétition à Cannes… de Thomas Vinterberg, Grande-Bretagne/ÉtatsUnis, 2015, 1 h 59, VO. Avec Carey Mulligan, Matthias Schoenaerts, Michael Sheen, Tom Sturridge. Sortie le 20 mai. PARC SAUVENIÈRE journal des Grignoux 237 7 du 22 avril au 26 mai 2015 Mercredi 22 avril à 19 h 45 Super-héros La loi des séries Présentation par Dick TOMASOVIC du service Arts du spectacle de l’ULg Mad Max : Fury Road La première collision frontale a eu lieu en 1979 et a créé un mythe jamais démenti. 2015 sera l’année du redémarrage en trombe… George Miller himself a remis le couvert dans une nouvelle mouture qui s’annonce au moins aussi cinglée que les précédentes. C’est Tom Hardy qui succède à Mel Gibson pour incarner Max le Fou M ad Max a créé un genre à lui tout seul : le film post-apocalyptique (cylindré). Plus de 35 ans après le premier opus, le classique est revisité par son concepteur lui-même, qui semble, au vu des premières images époustouflantes, toujours gonflé d’une folle énergie. Qu’on se rassure (ou pas…) : ce sera sale et méchant, poussiéreux, vil, explosif et terriblement violent. Dans la digne foulée de ses prédécesseurs, somme toute. L’espèce humaine n’y est que l’ombre d’ellemême, sans valeurs, sans lois, sans pitié : l’anarchie totale règne et c’est la guerre de tous contre tous, à coup de bagnoles tunées qui sillonnent une vaste terre aride. De ce magma chaotique émerge Max (Tom Hardy). Hanté par son passé turbulent et la mort de ses proches, il voudrait – quel naïf ! – retrouver un peu de calme et a décidé que le meilleur moyen de survivre était d’errer seul. Las, il se retrouve rapidement embarqué bon an mal an dans un groupe de réfugiés fuyant une citadelle et son tyran Immortan Joe, emmenant avec eux quelque chose que l’horrible zozo veut à tout prix récupérer. Du coup, tous les guerriers du despote se mettent à courser impitoyablement les rebelles, tandis que la meneuse du petit groupe, Furiosa, les emmène toujours plus profondément dans ce désert caillouteux. Tout semble perdu, et sans espoir. Mais qui sait… Avengers : L’ère d’Ultron On ne change pas une équipe qui gagne. Le réalisateur Joss Whedon avait signé un premier opus drôle et détonant où chaque super héros avait une satanée dose de charisme. Notre petit doigt nous invite à lui faire de nouveau confiance A lors que Tony Stark tente de relancer un programme de maintien de la paix jusque-là suspendu, les choses tournent mal et les super-héros Iron Man, Captain America, Thor, Hulk, Black Widow et Hawkeye vont devoir à nouveau unir leurs forces pour combattre le plus puissant de leurs adversaires : le terrible Ultron, un être technologique terrifiant qui s’est juré d’éradiquer l’espèce humaine. Afin d’empêcher celui-ci d’accomplir ses sombres desseins, des alliances inattendues se scellent, les entraînant dans une incroyable aventure et une haletante course contre le temps… de Joss Whedon, États-Unis, 2015, 2 h 45, VO. Avec Robert Downey Jr., Chris Evans, Mark Ruffalo, Chris Hemsworth, Samuel L. Jackson, Scarlett Johansson. Sortie le 22 avril. SAUVENIÈRE Démesure, grandiloquence, cruauté et barbarie, nous voilà ! de George Miller, 2014, Australie/États-Unis, 2 h 00, VO. Avec Tom Hardy, Charlize Theron, Nicholas Hoult. Sortie le 14 mai. SAUVENIÈRE Lost River Ryan Gosling (le placide « héros » au scorpion de Drive) se frotte à la réalisation avec un film à la croisée d’influences gothiques et lynchiennes. Lost River, classieux et dépressif, met en scène un monde en déshérence à la beauté hiératique. Avec une Christina Hendricks magistrale en mère courage I l règne une atmosphère de fin du monde dans ce faubourg de Détroit. Des enfilades de maisons en ruine ou sérieusement décrépites, des rues désertées, des gangs qui font la loi dans ce qui est devenu un endroit presque oublié des hommes nous plongent dans un monde post-crise financière qui a laissé toute une population sur le carreau. Le désastre n’est pas loin. Jimi : All is by My Side Le scénariste oscarisé pour 12 Years a Slave, John Ridley, s’inspire de la figure emblématique du rockeur Jimi Hendrix et signe un portrait sensible et intime, axé sur l’année-clé du chanteur à Londres et les débuts de sa renommée internationale L e film démarre sur l’image d’une salle de concert à Londres où l’on découvre une foule impatiente qui attend l’arrivée de Hendrix, nous sommes en 1966. La scène suivante nous ramène un an plus tôt à New York, quand le guitariste jouait encore dans des nightclubs à moitié vides. L’événementclé qui déclencha la carrière de l’artiste fut sa rencontre avec Linda Keith, la copine du guitariste des Rolling Stones, Keith Richards. C’est elle qui présenta Hendrix à son futur manager, Chas Chandler, et c’est grâce à elle qu’il quitta son pays d’origine pour l’Angleterre. De la même manière que Hendrix a transformé le rock’n’roll, le film casse les conventions narratives classiques et tente de rendre visuellement l’ambiance folle et psychédélique qui régnait dans le milieu musical (et pas que) de l’époque. En reprenant d’anciens enregistrements dont il fait un usage tout à fait libre, Ridley empêche le film de tomber dans une forme de redondance. Hendrix est brillamment interprété par André Benjamin, le chanteur du groupe OutKast, qui apporte sa petite touche personnelle à la figure mythique du guitariste. de John Ridley, Grande-Bretagne/Irlande/États-Unis, 2013, 1 h 58. Avec André Benjamin, Imogen Poots, Hayley Atwell. Sortie le 29 avril. SAUVENIÈRE Pourtant, certains sont encore là, qui s’accrochent à leur maison comme une bouée de sauvetage dans un océan de pauvreté et de violence. Billy (Christina Hendricks) est une de ces résistantes qui refusent de déguerpir. Pourtant, avec le déménagement du voisin, elle et ses fils sont devenus quasiment les seuls à habiter encore leur quartier. Ce n’est pas tout d’habiter, il faut aussi songer à vivre, trouver un travail inexistant dans une ville fantôme et s’occuper de Franky, mignon bambin babillant et Bones, son ado n’ayant pas froid aux yeux. Bones flirte en effet avec le danger quand il va piquer du cuivre sur le « territoire » de Bully, jeune gars qui règne en caïd sur des terres que plus personne ne réclame. Pour couronner le tout, la bulle immobilière a explosé et Billy risque bien de faire les frais d’une crise des subprimes qui n’en finit pas de sévir. Son banquier, vorace et impavide, lui propose avec une lueur de lubricité dans les yeux un mystérieux boulot dans un non moins mystérieux club… Et Billy de se résigner à aller voir ce qu’elle pourrait bien y faire. Ryan Gosling, pour son premier passage derrière la caméra, n’a pas hésité à manifester visuellement son admiration pour David Lynch ou Nicolas Winding Refn. Il emprunte également à ce dernier la bonne idée d’une BO électro entêtante, avec des plages sonores en harmonie avec un univers sombre et hanté. Il n’en développe pas moins une patte singulière fondée principalement sur des atmosphères et des ressentis. Le glauque côtoie la beauté la plus pure, dans une effervescence de couleurs, de reflets, de scènes pensées comme des tableaux médiévaux. Il en ressort un film ouvertement stylisé avec une prédilection pour les ambiances nocturnes, le gothique désenchanté et une symbolique des quatre éléments (le chatoiement fascinant du feu, l’onde trop calme d’un lac artificiel…) Même s’il a un peu trop chargé sa barque en détails sur-signifiants, Ryan Gosling maintient le cap d’un conte tour à tour fiévreux et glacé sur l’Amérique en banqueroute. LES GRIGNOUX de Ryan Gosling, États-Unis, 2014, 1 h 45, VO. Avec Christina Hendricks, Saoirse Ronan, Iain De Caestecker, Eva Mendes. Sortie le 22 avril. PARC SAUVENIÈRE Jeudi 7 mai à 20 h journal des Grignoux 237 8 du 22 avril au 26 mai 2015 Ciné-débat Maisons de repos, le nouvel eldorado de la finance ? Avec Maxime PRÉVOT, vice-président du gouvernement wallon, Laurent NIESEN, coordinateur Panel Démographie Familiale – ULg, et Yves HELLENDORFF, permanent national CNE non-marchand Melody Melody n’a qu’un rêve : ouvrir son salon de coiffure. Seule ombre au tableau, elle n’a pas d’argent. En rade de petits boulots, elle prend la décision de devenir mère porteuse et rencontre Emily, une femme d’affaires britannique qui désire être mère à tout prix. Les deux femmes entament alors une étrange cohabitation en attendant la naissance de l’enfant. Rencontre entre une fille sans mère et une mère en deuil de la maternité, Melody brasse une multitude de sentiments. Bernard Bellefroid livre toute la part de féminité qui l’habite et raconte la maternité dans sa globalité, avec ses failles, ses peurs, ses joies, sa culpabilité, ne négligeant aucune facette. de Bernard Bellefroid, France/Belgique/ Luxembourg, 2014, 1 h 32. CHURCHILL Journal d’une femme de chambre 1900, dans un village de BasseNormandie. Très courtisée pour sa beauté, Célestine est une jeune femme de chambre nouvellement arrivée de Paris au service de la famille Lanlaire. Repoussant les avances de Monsieur, Célestine doit également faire face à la très stricte Madame Lanlaire qui régit la maison d'une main de fer. Elle y fait la rencontre de Joseph, l'énigmatique jardinier de la propriété, pour lequel elle éprouve une véritable fascination. On ne peut qu'admirer la façon dont le scénario traduit la surprenante richesse de tons du roman d’origine, entre frivolité polissonne, sauvagerie grotesque et étude sociologique. de Benoît Jacquot, France, 2015, 1 h 36. CHURCHILL Still Alice Boychoir Mariée, heureuse et mère de trois grands enfants, Alice Howland est une professeure de linguistique renommée. Mais lorsqu’elle commence à oublier ses mots et qu’on lui diagnostique les premiers signes de la maladie d’Alzheimer, les liens entre Alice et sa famille sont mis à rude épreuve. Effrayant, bouleversant, son combat pour rester elle-même est une magnifique source d’inspiration. Rarement en effet nous a-t-il été donné d’imaginer de manière aussi palpable la détresse et la panique qui accompagnent cette progressive absence à soi. Une émotion de chaque instant que Julianne Moore interprète brillamment. Stet a 11 ans quand sa mère alcoolique meurt dans un accident de voiture. Son père, qu’il ne connaît pas, a sa propre famille et ne compte pas l’y inclure. Stet a l’oreille musicale et est bon chanteur mais n’a jamais reçu de cours ni d’encouragements. La directrice, bonne âme, perçoit cependant chez le jeune garçon un vrai potentiel et convainc le principal de l’American Boychoir School, école d’élite pour petits chanteurs, de faire passer une audition à l’enfant pour l’intégrer… Une jolie fable à l’américaine parcourue de très beaux morceaux chantés. Il est difficile de résister à l’émotion face à la destinée de cet enfant au parcours quelque peu chahuté qui trouve sa voie à travers le chant. de Richar Glatzer & Wash Westmoreland, États-Unis, 2014, 1 h 41, VO. PARC CHURCHILL SAUVENIÈRE de François Girard, États-Unis, 2014, 1 h 43, VO. PARC CHURCHILL SAUVENIÈRE Indian Palace – Suite royale La suite des pérégrinations indiennes de nos retraités préférés, infusées d’humour british, de verve et d’énergie. Tout le monde s’agite dans le Best Marigold Hotel : Sonny cherche à agrandir les lieux et délaisse les préparatifs de son mariage avec Sunaina, Evelyne et Douglas se tournent autour sans parvenir à s’avouer leurs sentiments, Norman et Carol essaient de maîtriser les méandres d’une relation exclusive et Madge hésite entre deux prétendants. La seule qui pourrait peut-être avoir des réponses, c’est la nouvelle co-gérante de l’hôtel, Muriel, qui connaît les secrets de tous… de John Madden, Grande-Bretagne/ États-Unis, 2015, 2 h 03, VO. PARC CHURCHILL SAUVENIÈRE Wild Big Eyes Enfant 44 Hungry Hearts Suite française Selma La scandaleuse histoire vraie de l’une des plus grandes impostures de l’histoire de l’art. À la fin des années 50 et au début des années 60, le peintre Walter Keane a connu un succès phénoménal et révolutionné le commerce de l’art grâce à ses énigmatiques tableaux représentant des enfants malheureux aux yeux immenses. La surprenante et choquante vérité a cependant fini par éclater : ces toiles n’avaient pas été peintes par Walter mais par sa femme, Margaret… Le film se concentre sur l’éveil artistique de Margaret, le succès phénoménal de ses tableaux et sa relation tumultueuse avec son mari, qui a connu la gloire en s’attribuant tout le mérite de son travail. Hiver 1952, Moscou. Leo Demidov est un brillant agent de la police secrète soviétique. Quand le corps d’un enfant est retrouvé sur une voie ferrée, on lui demande d’étouffer l’affaire pour la déguiser en accident. C’est que dans le parfait État communiste conçu par Staline, le meurtre est inadmissible. Découvrant que d’autres enfants ont été victimes « d’accidents » similaires, Leo décide de mener une enquête parallèle au risque de tomber en disgrâce… Entre polar et film historique, Enfant 44 restitue avec brio l’atmosphère paranoïaque et délirante de l’URSS des dernières années staliniennes. Jude est Américain, Mina Italienne. Ils se rencontrent à New York, tombent fous amoureux et se marient. Quand Mina tombe enceinte, une nouvelle vie s’offre à eux. Mais l’arrivée du bébé bouleverse leur relation. Mina, persuadée que son enfant est unique, le protège de façon obsessionnelle. Jude, par amour, respecte sa position jusqu’à ce qu’il comprenne que Mina commence à perdre contact avec la réalité. La suite dégénère en crise de confiance, qui prend par instant l’intensité d’un film d’horreur, mais sans qu'ils cessent de s'aimer. Subtilement écrit pour ne jamais imposer de vérité, le récit laisse planer le doute sur qui a tort ou qui a raison. Été 1940. France. Dans l’attente de nouvelles de son mari prisonnier de guerre, Lucile Angellier mène une existence soumise sous l’œil inquisiteur de sa bellemère. L’arrivée de l’armée allemande dans leur village contraint les deux femmes à loger chez elles le lieutenant Bruno von Falk. Lucile tente de l’éviter mais ne peut bientôt plus ignorer l’attirance qu’elle éprouve pour l’officier… Suite française apporte un éclairage original, loin du film de guerre classique. Il met en exergue les indéniables différences mais aussi les rapprochements entre Allemands et Français, dont cette histoire d’amour, impossible mais pas inconcevable, est le point d’orgue mélodramatique et poignant. Selma retrace la lutte historique du Dr Martin Luther King pour garantir le droit de vote à tous les citoyens. Une dangereuse et terrifiante campagne qui s’est achevée par une longue marche, depuis la ville de Selma jusqu’à celle de Montgomery, en Alabama, et qui a conduit le président Johnson à signer le Voting Right Act en 1965. Ava DuVernay a extirpé de souvenirs rétroactivement lissés par la légende un matériau brut, pour toucher au plus près la réalité politique de l’époque. En montrant ainsi les coulisses et l’intensité des jeux politiques, le film parvient à rendre l’Histoire vivante, aussi incertaine, tragique et passionnante qu’elle l’était lorsqu’il s’agissait d’un présent en marche. de Tim Burton, États-Unis/Canada, 2015, 1 h 46, VO. CHURCHILL de Daniel Espinosa, États-Unis/ Tchéquie/Grande-Bretagne/ Roumanie, 2015, 2 h 18, VO. SAUVENIÈRE de Saverio Costanzo, Italie, 2014, 1 h 53, VO. CHURCHILL de Saul Dibb, Grande-Bretagne/ France/Belgique, 2014, 1 h 47, VO anglaise. CHURCHILL SAUVENIÈRE d’Ava DuVernay, États-Unis, 2014, 2 h 07, VO. PARC CHURCHILL SAUVENIÈRE Cheryl est partie, elle a tout laissé en plan et s’est fixé un défi insensé : traverser le Pacific Crest Trail, une randonnée de plus de 1500 km, depuis le désert de Californie jusqu’aux forêts de l’Oregon. Paysages sublimes et bouleversante quête de soi, Wild est le merveilleux portrait d’une jeune femme prête à affronter ses peurs et ses douleurs pour se réconcilier avec elle-même. de Jean-Marc Vallée, États-Unis, 2014, 1 h 56, VO. PARC CHURCHILL SAUVENIÈRE La famille Bélier Dans la famille Bélier, tout le monde est sourd sauf Paula, 16 ans. Elle est une interprète indispensable à ses parents au quotidien, notamment pour l’exploitation de la ferme familiale. Mais poussée par son prof de musique qui lui a découvert un don pour le chant, elle décide de préparer le concours de Radio France. Un choix de vie qui pourrait l’éloigner de sa famille… d’Éric Lartigau, France, 2014, 1 h 45. CHURCHILL SAUVENIÈRE Vins & Produits de terroir grec Du mardi au samedi de 10 h à 18 h 46 rue Surlet 4020 Liège 0434 444 352 [email protected] journal des Grignoux 237 9 du 22 avril au 26 mai 2015 Le détail des séances film par film est disponible sur le site : www.grignoux.be sur la page d'accueil (Tous les films). ▶ A Pigeon Sat on a Branch Reflecting on Existence CHURCHILL du 29/4 au 25/5 ▶ Le garçon et le monde p. 17 SAUVENIÈRE du 22/4 au 25/5 1 h 19 ▶ Good Kill p. 6 PARC du 29/4 au 5/5 SAUVENIÈRE du 30/4 au 26/5 ▶ L’homme p. 16 1 h 42 p. 15 qui répare les femmes SAUVENIÈRE du 22/4 au 28/4 PARC du 25/4 au 28/4 CHURCHILL du 29/4 au 26/5 1 h 41 ▶ L’année prochaine p. 13 SAUVENIÈRE le 22/4 CHURCHILL du 23/4 au 26/5 ▶ Hungry Hearts 1 h 48 ▶ L’astragale CHURCHILL du 20/5 au 26/5 1 h 37 ▶ Avengers : L’ère d’Ultron SAUVENIÈRE du 22/4 au 26/5 ▶ Incompresa p. 7 ▶ Indian Palace – Suite royale p. 8 CHURCHILL du 22/4 au 28/4 SAUVENIÈRE du 22/4 au 25/5 CHURCHILL du 22/4 au 21/5 PARC du 22/4 au 20/5 1 h 46 ▶ Boychoir SAUVENIÈRE du 22/4 au 10/5 PARC du 22/4 au 19/5 CHURCHILL du 30/4 au 26/5 p. 8 ▶ Jamais de la vie 1 h 43 ▶ Les carrières 57 mn ▶ Cendrillon p. 17 CHURCHILL du 22/4 au 25/5 SAUVENIÈRE du 3/5 au 17/5 PARC du 3/5 au 17/5 1 h 46 p. 8 2 h 02 p. 5 SAUVENIÈRE le 29/4 CHURCHILL du 1/5 au 26/5 p. 16 de Roby Comblain CHURCHILL le 19/5 1 h 53 p. 14 CHURCHILL du 20/5 au 26/5 SAUVENIÈRE du 21/5 au 26/5 2 h 45 ▶ Big Eyes p. 8 CHURCHILL du 22/4 au 16/5 p. 5 1 h 55 1 h 35 ▶ Jimi : All is by My Side p. 7 SAUVENIÈRE du 30/4 au 26/5 1 h 58 ▶ Journal d’une femme p. 8 de chambre CHURCHILL du 22/4 au 18/5 1 h 53 ▶ La cérémonie ▶ Le labyrinthe du silence p. 4 CHURCHILL le 21/5 et le 26/5 PARC du 29/4 au 5/5 SAUVENIÈRE le 30/4 et le 4/5 CHURCHILL du 6/5 au 26/5 2 h 03 ▶ Charlie’s Country p. 6 CHURCHILL du 29/4 au 25/5 1 h 48 ▶ Clochette ▶ Loin de la foule déchaînée p. 17 et la créature légendaire SAUVENIÈRE du 22/4 au 15/5 CHURCHILL le 10/5 ▶ La corde du diable PARC du 22/5 au 26/5 SAUVENIÈRE du 23/5 au 26/5 ▶ Lost River 1 h 16 CHURCHILL du 28/4 au 26/5 1 h 28 ▶ En route ! PARC du 22/4 au 25/5 CHURCHILL du 29/4 au 3/5 SAUVENIÈRE du 3/5 au 17/5 ▶ Macondo (Le petit homme) p. 17 CHURCHILL du 6/5 au 26/5 ▶ Mad Max : Fury Road 1 h 34 ▶ Enfant 44 SAUVENIÈRE du 14/5 au 26/5 p. 8 SAUVENIÈRE le 22/4 et le 19/5 ▶ Melody 2 h 18 ▶ La famille Bélier p. 8 SAUVENIÈRE du 22/4 au 25/5 CHURCHILL le 8/5 PARC du 13/5 au 19/5 SAUVENIÈRE du 13/5 au 24/5 CHURCHILL du 20/5 au 26/5 2 h 04 p. 6 1 h 59 1 h 45 p. 14 1 h 38 p. 7 2 h 00 p. 8 CHURCHILL du 22/4 au 19/5 1 h 32 ▶ Nom sans raison(s) – p. 16 SAUVENIÈRE le 11/5 p. 15 ▶ Nos femmes p. 5 SAUVENIÈRE du 6/5 au 26/5 PARC du 6/5 au 18/5 1 h 35 ▶ Rencontre Olivier Smolders CHURCHILL le 24/4 Soirée architecture 1 h 46 ▶ The Farewell Party p. 20 p. 7 SAUVENIÈRE du 22/4 au 26/5 PARC du 24/4 au 27/4 p. 16 Le labyrinthe du silence 1 h 36 1 h 35 p. 3 1 h 00 ▶ Olivier Smolders : 3 films CHURCHILL du 29/4 au 26/5 p. 3 1 h 20 ▶ Le parfum de la carotte p. 17 CHURCHILL du 25/4 au 25/5 SAUVENIÈRE du 2/5 au 20/5 45 mn ▶ Patience, patience… p. 15 T’iras au paradis ! ▶ Refugiado ▶ Taxi Teheran SAUVENIÈRE du 22/4 au 12/5 PARC du 22/4 au 28/4 CHURCHILL du 13/5 au 26/5 ▶ La Tierra Roja SAUVENIÈRE du 4/5 au 26/5 PARC du 6/5 au 12/5 ▶ Tous les chats sont gris PARC le 23/4 SAUVENIÈRE du 29/4 au 26/5 CHURCHILL du 13/5 au 19/5 ▶ Trois souvenirs de ma jeunesse PARC du 20/5 au 26/5 ▶ Wild SAUVENIÈRE du 23/4 au 25/5 CHURCHILL du 24/4 au 28/4 PARC du 4/5 au 22/5 ▶ Xenia SAUVENIÈRE le 21/5 CHURCHILL du 22/5 au 26/5 p. 13 CHURCHILL du 13/5 au 24/5 1 h 35 ▶ Selma p. 8 CHURCHILL du 22/4 au 28/4 SAUVENIÈRE du 27/4 au 12/5 PARC du 5/5 au 23/5 2 h 07 ▶ Shaun le mouton p. 17 SAUVENIÈRE du 22/4 au 26/5 CHURCHILL du 22/4 au 9/5 SAUVENIÈRE du 29/4 au 5/5 PARC le 16/5 PARC du 29/4 au 15/5 1 h 25 ▶ La pendaison CHURCHILL du 7/5 au 19/5 ▶ Le petit garçon p. 15 PARC le 26/5 52 mn 1 h 58 ▶ Still Alice p. 8 1 h 45 ▶ Le petit monde de Leo p. 17 SAUVENIÈRE du 22/4 au 24/5 28 mn ▶ Pourquoi j’ai pas mangé ▶ Snoezelen p. 4 p. 4 CHURCHILL du 22/4 au 5/5 1 h 25 p. 17 CHURCHILL du 22/4 au 5/5 SAUVENIÈRE du 24/4 au 25/5 PARC du 8/5 au 25/5 1 h 41 ▶ Suite française p. 8 SAUVENIÈRE du 22/4 au 17/5 1 h 35 CHURCHILL du 29/4 au 18/5 1 h 47 Taxi Teheran Taxi Teheran PARC • 1 salle MERCREDI 22 avril 14:00 16:00 18:00 20:30 En route ! Boychoir Indian Palace – Suite royale Taxi Teheran L'année prochaine Lost River CHURCHILL ••• 3 salles 12:05 14:00 16:15 18:45 20:30 Le petit garçon Cendrillon Indian Palace – Suite royale Patience, patience… T’iras… Still Alice 1 h 22 p. 13 1 h 44 p. 3 1 h 29 p. 5 2 h 00 p. 8 1 h 56 p. 14 2 h 14 Pour le confort de tous, les salles ne sont plus accessibles dix minutes après le début du film. SAUVENIÈRE du 22/4 au 28/4 mon père p. 20 L’année prochaine Avengers : L’ère d’Ultron Lost River Le petit garçon SAUVENIÈRE •••• 4 salles 12:00 14:00 16:30 18:30 20:20 Big Eyes Selma Journal d’une femme de chambre Melody Hungry Hearts 12:05 Boychoir 14:15 Shaun le mouton 16:15 Avengers : L’ère d’Ultron 12:00 14:00 16:00 18:15 20:30 Big Eyes Still Alice Hungry Hearts L’année prochaine Hungry Hearts 12:05 Boychoir 14:15 Suite française 20:00 Boychoir 22:15 Suite française 12:00 14:15 15:15 17:15 20:00 Indian Palace – Suite royale Le petit monde de Leo Pourquoi j’ai pas mangé mon… Pourquoi j’ai pas mangé mon… L’année prochaine ▶p.13 + réalisatrice & actrices 12:15 Taxi Teheran 14:00 Avengers : L’ère d’Ultron 12:10 L’homme qui répare les femmes 14:30 Clochette et la créature… 16:15 Le garçon et le monde 17:30 La famille Bélier 19:45 Avengers : L’ère d’Ultron ▶p.7 19:30 Enfant 44 + présentation 22:15 Lost River CAFÉ POLITIQUE ▶ Brasserie Sauvenière à 20 h 30 ▶ p. 2 12:05 14:00 15:45 17:45 20:00 JEUDI 23 avril VENDREDI 24 avril SAMEDI 25 avril DIMANCHE 26 avril LUNDI 27 avril 15:30 Indian Palace – Suite royale 18:00 Taxi Teheran 20:00 Tous les chats sont gris ▶p.3 + réalisatrice & acteurs BALINKA en concert Café le Parc à 20 h 30 ▶ p. 19 16:00 Taxi Teheran 17:45 Lost River 20:00 Taxi Teheran 14:00 16:00 17:45 20:00 12:05 Wild 14:15 Indian Palace – Suite royale 12:10 14:00 16:30 17:00 Still Alice 18:30 20:00 Rencontre Olivier Smolders ▶p.3 20:15 22:00 Wild 22:15 14:15 Cendrillon En route ! 17:00 Indian Palace – Suite royale Taxi Teheran L’homme qui répare les femmes 19:45 Still Alice Lost River 22:00 Wild 12:00 Indian Palace – Suite royale 14:30 Wild 12:15 Taxi Teheran 14:00 Avengers : L’ère d’Ultron 12:10 L’homme qui répare les femmes 14:15 Enfant 44 16:45 Avengers : L’ère d’Ultron 17:00 Pourquoi j’ai pas mangé mon… 17:30 Boychoir 20:15 Suite française 20:00 Avengers : L’ère d’Ultron 22:20 Pourquoi j’ai pas mangé mon… 22:30 Taxi Teheran 17:00 Enfant 44 19:45 Lost River 22:00 Lost River Journal d’une femme de chambre Selma Journal d’une femme de chambre Patience, patience… T’iras… 17:00 Big Eyes Journal d’une femme de chambre 19:45 Indian Palace – Suite royale Melody 22:15 Big Eyes 12:05 Suite française 14:15 Boychoir 12:00 Indian Palace – Suite royale 12:15 Taxi Teheran 14:30 Pourquoi j’ai pas mangé mon… 14:00 Avengers : L’ère d’Ultron 12:10 L’homme qui répare les femmes 14:15 Le garçon et le monde 16:30 Avengers : L’ère d’Ultron 20:00 Boychoir 22:15 Suite française 17:00 Wild 17:30 Shaun le mouton 20:00 Pourquoi j’ai pas mangé mon… 20:15 Avengers : L’ère d’Ultron 22:00 Still Alice 17:00 Enfant 44 19:45 Lost River 22:00 Enfant 44 Selma Journal d’une femme de chambre Melody Journal d’une femme de chambre Melody Le parfum de la carotte L’année prochaine Wild Hungry Hearts Big Eyes 14:00 15:45 18:00 20:15 22:20 Shaun le mouton La famille Bélier Boychoir Suite française Boychoir Le parfum de la carotte L’année prochaine Selma L’année prochaine 11:00 13:30 14:30 16:30 19:00 21:00 RAPPEL : séances du dimanche matin dès 11 h – Heure de la séance = début du film Shaun le mouton 11:05 Le garçon et le monde 11:15 Taxi Teheran 11:10 Wild Le petit monde de Leo 13:45 Clochette et la créature… Shaun le mouton 14:00 Pourquoi j’ai pas mangé mon… 14:00 Boychoir 15:30 Enfant 44 Suite française 16:00 Wild 16:15 Avengers : L’ère d’Ultron Still Alice 18:30 Pourquoi j’ai pas mangé mon… 19:45 Avengers : L’ère d’Ultron 18:30 Lost River Boychoir 20:30 Suite française 21:00 Lost River 14:00 16:15 18:20 20:45 Cendrillon Still Alice Indian Palace – Suite royale Patience, patience… T’iras… 14:00 16:30 18:30 20:30 12:05 14:00 15:30 L’homme qui répare les femmes 16:00 17:45 Lost River 18:30 20:00 L’homme qui répare les femmes 20:15 Still Alice Melody Indian Palace – Suite royale Patience, patience… T’iras… Wild 12:10 Hungry Hearts 14:15 Selma 14:00 16:00 17:45 20:00 En route ! Taxi Teheran Boychoir Lost River 14:00 16:30 18:30 20:30 22:30 Melody Patience, patience… T’iras… Journal d’une femme de chambre Still Alice Indian Palace – Suite royale Selma Journal d’une femme de chambre Melody Journal d’une femme de chambre 14:00 15:15 17:30 20:00 22:15 14:15 15:30 17:45 20:15 12:00 14:00 16:05 17:15 Journal d’une femme de chambre 18:15 20:00 Selma 20:30 14:00 15:00 17:00 19:00 21:00 Le petit monde de Leo Pourquoi j’ai pas mangé mon… Pourquoi j’ai pas mangé mon… Shaun le mouton Avengers : L’ère d’Ultron 14:15 Boychoir 16:30 Still Alice 19:00 Avengers : L’ère d’Ultron 22:15 Shaun le mouton Journal d’une femme de chambre Big Eyes L’année prochaine Hungry Hearts Big Eyes 12:10 Suite française 14:15 Boychoir 12:00 Indian Palace – Suite royale 14:15 Still Alice 16:30 Avengers : L’ère d’Ultron 20:00 Boychoir 22:15 Suite française 17:00 Selma 17:30 Suite française 20:00 Pourquoi j’ai pas mangé mon… 20:15 Avengers : L’ère d’Ultron 22:00 Pourquoi j’ai pas mangé mon… Big Eyes L’année prochaine Patience, patience… T’iras… L’année prochaine Melody 12:00 Boychoir 14:00 Avengers : L’ère d’Ultron 14:30 Selma 17:30 Boychoir 19:45 Suite française 22:00 Boychoir 17:15 Pourquoi j’ai pas mangé mon… 16:30 Avengers : L’ère d’Ultron 19:45 Wild 20:00 Avengers : L’ère d’Ultron 22:00 Still Alice 12:15 Taxi Teheran 14:00 Avengers : L’ère d’Ultron 14:15 16:00 17:45 19:45 22:30 Clochette et la créature… Le garçon et le monde Taxi Teheran Enfant 44 Lost River 12:05 Lost River 14:00 Enfant 44 17:00 Taxi Teheran 19:30 Enfant 44 22:15 Lost River CONFÉRENCE VIDÉO : KEITH JARRETT ▶ Brasserie Sauvenière à 20 h 15 ▶ p. 19 MARDI 28 avril 12:05 Wild 14:15 Indian Palace – Suite royale 15:15 L’homme qui répare les femmes 17:00 Selma 17:30 Indian Palace – Suite royale 20:00 La corde du diable ▶p.16 20:00 Taxi Teheran + réalisatrice 12:10 14:00 16:15 18:15 20:00 Journal d’une femme de chambre Still Alice Journal d’une femme de chambre Patience, patience… T’iras… Le petit garçon 12:00 14:00 16:15 18:00 20:30 12:20 Taxi Teheran 14:00 Suite française 12:10 L’homme qui répare les femmes 14:30 Le garçon et le monde 17:00 Enfant 44 20:00 Lost River 22:15 Shaun le mouton journal des Grignoux 237 10 du 22 avril au 26 mai 2015 Le labyrinthe du silence PARC • 1 salle MERCREDI 29 avril Charlie's Country Tous les chats sont gris Le labyrinthe du silence Good Kill Jamais de la vie A Pigeon Sat on a Branch… Good Kill CHURCHILL ••• 3 salles Jimi : All is by My Side Charlie’s Country La corde du diable Olivier Smolders : 3 films SAUVENIÈRE •••• 4 salles Shaun le mouton Good Kill Le labyrinthe du silence Good Kill 12:05 14:00 16:15 17:30 20:00 Still Alice Cendrillon Le parfum de la carotte Indian Palace – Suite royale L’homme qui répare les femmes 12:00 14:15 16:15 18:15 20:30 Suite française En route ! Melody Suite française Journal d’une femme de chambre 12:10 14:00 15:45 18:00 20:15 La corde du diable Olivier Smolders : 3 films L’année prochaine Charlie’s Country A Pigeon Sat on a Branch… 12:15 14:15 16:00 18:00 20:00 22:00 15:30 Le labyrinthe du silence 18:00 Good Kill 20:15 Le labyrinthe du silence 12:00 14:00 16:15 18:15 20:15 Boychoir Still Alice Boychoir Journal d’une femme de chambre Indian Palace – Suite royale 12:10 14:15 16:30 18:30 20:45 L’homme qui répare les femmes Suite française Melody Suite française Melody 12:05 14:15 16:30 18:15 20:30 Hungry Hearts Charlie’s Country La corde du diable L’homme qui répare les femmes L’année prochaine 12:15 14:15 16:15 18:00 20:00 21:55 Taxi Teheran Tous les chats sont gris Taxi Teheran Tous les chats sont gris Shaun le mouton Good Kill 12:05 Good Kill 14:00 Good Kill 16:15 Avengers : L’ère d’Ultron 14:00 16:15 17:00 L’homme qui répare les femmes 18:15 19:30 Indian Palace – Suite royale 20:30 22:00 Journal d’une femme de chambre 22:20 Cendrillon Journal d’une femme de chambre Boychoir Jamais de la vie Melody 14:00 15:15 17:30 19:45 22:00 Le parfum de la carotte Charlie’s Country L’année prochaine Hungry Hearts Charlie’s Country 14:00 15:45 17:30 19:45 21:30 Shaun le mouton Taxi Teheran Tous les chats sont gris Taxi Teheran Jimi : All is by My Side 14:15 15:15 17:30 20:00 22:00 Le petit monde de Leo Good Kill Shaun le mouton Good Kill Tous les chats sont gris 14:00 Avengers : L’ère d’Ultron 14:15 Le garçon et le monde 17:30 Avengers : L’ère d’Ultron 16:30 Enfant 44 19:30 Enfant 44 22:15 Lost River A Pigeon Sat on a Branch… Melody La corde du diable Charlie’s Country Jamais de la vie 14:00 Pourquoi j’ai pas mangé mon… 14:15 Le petit monde de Leo 16:00 Avengers : L’ère d’Ultron 15:15 Shaun le mouton 17:30 Tous les chats sont gris 20:00 Tous les chats sont gris 19:45 Good Kill 22:15 Taxi Teheran 22:00 Good Kill 14:30 Avengers : L’ère d’Ultron 11:00 14:00 15:45 17:30 19:30 21:15 RAPPEL : séances du dimanche matin dès 11 h – Heure de la séance = début du film Cendrillon 11:15 Good Kill 11:05 En route ! 11:10 Indian Palace – Suite royale Shaun le mouton 13:30 Le petit monde de Leo 13:30 Avengers : L’ère d’Ultron 14:00 Le garçon et le monde Taxi Teheran 14:30 Pourquoi j’ai pas mangé mon… Tous les chats sont gris 16:30 Shaun le mouton 16:45 Avengers : L’ère d’Ultron 16:00 Lost River Taxi Teheran 19:00 Good Kill 20:00 Avengers : L’ère d’Ultron 18:15 Enfant 44 Tous les chats sont gris 21:00 Jimi : All is by My Side 21:00 Lost River 14:00 15:45 17:45 20:15 Tous les chats sont gris Shaun le mouton Tous les chats sont gris Taxi Teheran Taxi Teheran Lost River 14:30 Le petit monde de Leo 16:00 Avengers : L’ère d’Ultron 20:00 Jamais de la vie + réalisateur & acteur 12:20 Patience, patience… T’iras… 14:00 Avengers : L’ère d’Ultron 12:00 14:00 15:45 17:30 Pourquoi j’ai pas mangé mon… 17:30 ▶p.5 19:45 Avengers : L’ère d’Ultron 19:45 22:30 Lost River Clochette et la créature… Le garçon et le monde Lost River Enfant 44 Tous les chats sont gris HK ET LES SALTIMBANKS ▶ dans la cour de la brasserie Sauvenière à 22 h ▶ p. 19 JEUDI 30 avril VENDREDI 1 er mai SAMEDI 2 mai DIMANCHE 3 mai 14:00 16:00 18:00 20:30 14:00 15:45 17:45 20:15 En route ! Good Kill Le labyrinthe du silence Good Kill Shaun le mouton Good Kill Le labyrinthe du silence Good Kill Cendrillon Good Kill Le labyrinthe du silence Shaun le mouton mai mai En route ! L’année prochaine L’homme qui répare les femmes Boychoir Olivier Smolders : 3 films Le parfum de la carotte En route ! Indian Palace – Suite royale Le petit garçon 14:15 Cendrillon 14:00 16:00 17:00 Indian Palace – Suite royale 18:00 19:45 Suite française 20:00 22:00 Journal d’une femme de chambre 22:15 L’homme qui répare les femmes Melody Hungry Hearts Journal d’une femme de chambre 14:00 16:00 18:15 20:30 Boychoir Charlie’s Country L’année prochaine Jamais de la vie 15:15 Wild 17:30 Le labyrinthe du silence 20:00 Good Kill 12:10 14:00 16:00 17:15 Indian Palace – Suite royale 18:15 20:00 Journal d’une femme de chambre 20:30 Jamais de la vie Boychoir L’homme qui répare les femmes Suite française Hungry Hearts 12:05 14:00 16:15 18:30 20:30 La corde du diable Hungry Hearts Charlie’s Country A Pigeon Sat on a Branch… L’année prochaine 12:15 14:15 16:00 18:00 20:30 22:15 Tous les chats sont gris Taxi Teheran Tous les chats sont gris La famille Bélier Taxi Teheran Tous les chats sont gris 12:05 Good Kill 14:00 Jimi : All is by My Side 16:30 Avengers : L’ère d’Ultron 15:30 Selma 18:00 Good Kill 20:00 Le labyrinthe du silence 12:05 14:00 16:30 18:30 20:30 Le petit garçon Indian Palace – Suite royale Journal d’une femme de chambre Still Alice Boychoir Melody Suite française Boychoir Jamais de la vie L’homme qui répare les femmes 12:00 14:15 16:00 18:00 20:15 Charlie’s Country Olivier Smolders : 3 films La corde du diable L’année prochaine A Pigeon Sat on a Branch… 12:10 14:00 16:00 17:45 19:45 22:00 Taxi Teheran Tous les chats sont gris Taxi Teheran Shaun le mouton Tous les chats sont gris Good Kill 12:05 Jimi : All is by My Side 14:15 Good Kill 16:15 Avengers : L’ère d’Ultron 14:15 15:30 17:30 20:00 12:00 Still Alice 14:15 Indian Palace – Suite royale MARDI 5 14:00 16:00 18:15 20:30 22:30 17:30 La famille Bélier 19:45 Jimi : All is by My Side 20:00 Avengers : L’ère d’Ultron 22:15 Pourquoi j’ai pas mangé mon… 14:00 16:15 18:15 20:30 13:45 16:00 18:00 20:30 LUNDI 4 14:15 Indian Palace – Suite royale 12:10 14:00 16:15 18:15 20:15 CAFÉ·RESTAURANT RELIURE-DORURE Plats à emporter 78 rue sur la Fontaine 4000 Liège Marie et Etienne Pichault Ouvert à midi du lundi au vendredi, le soir, le vendredi www.amourmaracasetsalami.com 04 223 65 86 12:10 Patience, patience… T’iras… 14:00 Avengers : L’ère d’Ultron 20:00 La Tierra Roja + réalisateur 19:45 Good Kill 21:45 Jimi : All is by My Side 21:00 Avengers : L’ère d’Ultron 18:00 Taxi Teheran 20:00 Avengers : L’ère d’Ultron 12:10 Patience, patience… T’iras… 14:00 Avengers : L’ère d’Ultron 17:30 Good Kill ▶p.13 19:45 Avengers : L’ère d’Ultron 12:15 Patience, patience… T’iras… 14:00 Avengers : L’ère d’Ultron 12:00 Le labyrinthe du silence 14:15 Enfant 44 17:00 Le garçon et le monde 19:45 Lost River 21:45 La famille Bélier 14:00 15:45 17:00 19:45 22:00 Le garçon et le monde Le parfum de la carotte Enfant 44 Lost River Lost River 12:00 Le labyrinthe du silence 14:15 Enfant 44 17:00 Enfant 44 19:45 Lost River 22:00 Lost River 12:00 Good Kill 14:15 Enfant 44 17:30 Pourquoi j’ai pas mangé mon… 17:00 La famille Bélier 20:00 Avengers : L’ère d’Ultron 19:30 Enfant 44 22:15 Taxi Teheran journal des Grignoux 237 11 du 22 avril au 26 mai 2015 La Tierra Roja PARC • 1 salle MERCREDI 6 mai 14:00 16:00 17:45 20:00 En route ! Shaun le mouton La Tierra Roja Nos femmes JEUDI 7 mai VENDREDI 8 mai SAMEDI 9 mai DIMANCHE 10 mai 20:00 La Tierra Roja MARK ATKINS en concert Café le Parc à 20 h 15 ▶ p. 19 15:45 Still Alice 18:00 La Tierra Roja 20:15 Nos femmes 14:00 15:45 18:00 20:15 Shaun le mouton Boychoir La Tierra Roja Nos femmes Shaun le mouton Cendrillon Nos femmes La Tierra Roja mai 12 mai 12:10 14:00 16:15 18:15 20:15 Olivier Smolders : 3 films Cendrillon Macondo (Le petit homme) Boychoir Le labyrinthe du silence 12:05 Jamais de la vie 14:15 Le labyrinthe du silence 12:00 14:00 16:00 17:15 L’homme qui répare les femmes 18:15 20:00 Indian Palace – Suite royale 20:30 12:05 Journal d’une femme de chambre 12:10 Melody 14:00 Le labyrinthe du silence 14:00 Suite française 16:15 Macondo (Le petit homme) 17:15 Indian Palace – Suite royale 18:15 Jamais de la vie 20:00 Macondo (Le petit homme) 20:15 L’homme qui répare les femmes 12:00 14:00 16:00 18:00 20:00 22:15 Suite française Journal d’une femme de chambre Jamais de la vie Macondo (Le petit homme) Suite française Olivier Smolders : 3 films 12:05 La pendaison 14:15 Le labyrinthe du silence 14:00 15:15 17:45 19:45 22:00 Le parfum de la carotte Indian Palace – Suite royale Macondo (Le petit homme) Suite française Journal d’une femme de chambre 14:15 Cendrillon 16:30 Le labyrinthe du silence 17:00 Indian Palace – Suite royale 19:45 Le labyrinthe du silence 22:15 A Pigeon Sat on a Branch… 19:30 Le labyrinthe du silence 22:00 La pendaison Hungry Hearts Melody Charlie’s Country L’année prochaine A Pigeon Sat on a Branch… Tous les chats sont gris Taxi Teheran Tous les chats sont gris Good Kill Taxi Teheran Tous les chats sont gris 19:45 Lost River 22:00 Lost River 12:10 Good Kill 14:15 Good Kill 16:30 Avengers : L’ère d’Ultron 12:05 La Tierra Roja 14:00 Avengers : L’ère d’Ultron 12:00 Taxi Teheran 20:00 Nos femmes 22:00 Good Kill Tous les chats sont gris Taxi Teheran Tous les chats sont gris Lost River Taxi Teheran Jimi : All is by My Side 12:05 Good Kill 14:00 Jimi : All is by My Side 16:30 Avengers : L’ère d’Ultron 14:00 16:00 18:00 20:00 22:15 Patience, patience… T’iras… Jamais de la vie La corde du diable Hungry Hearts Melody 14:15 16:15 18:15 20:15 22:15 En route ! Tous les chats sont gris Nos femmes Tous les chats sont gris Taxi Teheran 14:15 Avengers : L’ère d’Ultron 15:30 Boychoir 17:45 La Tierra Roja 20:00 Nos femmes Boychoir Suite française Macondo (Le petit homme) Journal d’une femme de chambre Boychoir 12:00 Le labyrinthe du silence 12:10 Macondo (Le petit homme) 14:15 L’homme qui répare les femmes 14:00 Hungry Hearts 16:15 La corde du diable 17:15 Indian Palace – Suite royale 18:00 Charlie’s Country 19:45 Le labyrinthe du silence 20:15 A Pigeon Sat on a Branch… 15:30 Indian Palace – Suite royale 18:00 Nos femmes 20:00 La Tierra Roja 12:00 14:15 16:15 18:15 20:20 Indian Palace – Suite royale Journal d’une femme de chambre Macondo (Le petit homme) Suite française Indian Palace – Suite royale 12:10 14:00 16:30 18:15 20:15 L’ASSOCIATION DES ÉCOLES DE DEVOIRS EN PROVINCE DE LIÈGE Recherche, pour toute la province, des volontaires pour accompagner des enfants et/ou des adolescents dans leur parcours scolaire. INTÉRESSÉ(E) ? Rejoignez-nous en téléphonant au 04 223 69 07 AEDL 8 Place Saint-Christophe (3e étage) 4000 Liège [email protected] – www.aedl.be L’année prochaine Charlie’s Country Macondo (Le petit homme) La corde du diable A Pigeon Sat on a Branch… L’homme qui répare les femmes Charlie’s Country Hungry Hearts La corde du diable 12:00 Selma 14:30 Le garçon et le monde 16:15 Enfant 44 19:00 Avengers : L’ère d’Ultron 22:15 Nos femmes 12:15 14:15 16:00 18:00 20:15 22:00 12:05 14:00 16:15 18:30 20:45 La pendaison 19:45 Good Kill 21:45 Jimi : All is by My Side L’année prochaine Melody La corde du diable La famille Bélier Charlie’s Country Jamais de la vie 14:00 16:15 18:30 20:30 Nos femmes 12:10 Nos femmes 12:05 Good Kill 14:15 Pourquoi j’ai pas mangé mon… 14:00 Le parfum de la carotte 15:30 Avengers : L’ère d’Ultron 16:15 Jimi : All is by My Side 12:10 14:15 16:15 18:00 20:15 22:20 12:05 14:00 16:15 18:15 20:15 Jamais de la vie Le labyrinthe du silence Olivier Smolders : 3 films Macondo (Le petit homme) Le labyrinthe du silence 12:15 14:00 16:00 18:00 20:15 22:15 12:00 L’homme qui répare les femmes 12:15 Nos femmes 14:15 La pendaison 14:15 Tous les chats sont gris 16:15 Taxi Teheran 17:15 Charlie’s Country 18:00 Nos femmes 20:00 Le labyrinthe du silence 20:30 Avengers : L’ère d’Ultron 14:00 15:45 18:15 20:00 Clochette et la créature… Le labyrinthe du silence Olivier Smolders : 3 films La pendaison La Tierra Roja SAUVENIÈRE •••• 4 salles Le parfum de la carotte Boychoir Indian Palace – Suite royale Journal d’une femme de chambre MARDI Nos femmes CHURCHILL ••• 3 salles 14:15 15:30 17:45 20:15 14:00 15:45 18:00 20:00 LUNDI 11 Macondo (Le petit homme) Macondo (Le petit homme) 17:30 Jimi : All is by My Side 17:00 Lost River 20:00 Indian Palace – Suite royale 19:30 Enfant 44 + débat ▶p.8 22:15 Taxi Teheran 12:10 14:00 16:00 18:15 20:15 Nos femmes Nos femmes Good Kill Nos femmes Avengers : L’ère d’Ultron 12:00 Selma 14:30 Enfant 44 14:00 15:00 17:45 Pourquoi j’ai pas mangé mon… 17:00 19:45 Good Kill 20:30 21:45 Jimi : All is by My Side Le petit monde de Leo Good Kill Avengers : L’ère d’Ultron Avengers : L’ère d’Ultron 14:00 15:45 18:00 20:15 22:15 20:00 Good Kill 22:15 Tous les chats sont gris 17:15 Le garçon et le monde 19:30 Enfant 44 22:15 Lost River Le garçon et le monde Lost River La famille Bélier Lost River Shaun le mouton RAPPEL : séances du dimanche matin dès 11 h – Heure de la séance = début du film 11:15 Nos femmes 11:10 Boychoir 11:05 Shaun le mouton 11:00 Le parfum de la carotte 12:00 Le garçon et le monde 14:15 Cendrillon 14:15 Good Kill 14:00 Still Alice 14:00 Le petit monde de Leo 16:45 Nos femmes 16:30 Pourquoi j’ai pas mangé mon… 16:30 Lost River 15:00 Tous les chats sont gris 19:00 Taxi Teheran 18:30 Jimi : All is by My Side 19:00 Shaun le mouton 17:00 Enfant 44 21:15 Nos femmes 21:00 Good Kill 21:00 Lost River 19:45 Avengers : L’ère d’Ultron 12:15 Nos femmes 14:00 Avengers : L’ère d’Ultron 12:00 Enfant 44 14:30 La famille Bélier 12:10 14:15 16:15 18:00 20:00 22:00 Taxi Teheran Tous les chats sont gris Taxi Teheran Nos femmes Tous les chats sont gris Taxi Teheran 12:05 Good Kill 14:00 Nos femmes 16:00 Avengers : L’ère d’Ultron 19:30 Jimi : All is by My Side 21:45 Nos femmes 17:30 Good Kill 20:00 Nom sans raison(s) Soirée architecture 12:10 14:00 15:45 17:45 20:15 22:00 Tous les chats sont gris Taxi Teheran Tous les chats sont gris Selma Taxi Teheran Tous les chats sont gris 12:05 Good Kill 14:15 Jimi : All is by My Side 12:15 Nos femmes 14:00 Nos femmes 12:00 Selma 14:30 Avengers : L’ère d’Ultron 16:45 Enfant 44 19:45 Good Kill 22:00 Jimi : All is by My Side 17:00 Avengers : L’ère d’Ultron 20:30 Avengers : L’ère d’Ultron 18:00 Good Kill 20:15 Nos femmes 22:15 Lost River 17:15 Le garçon et le monde ▶p.16 19:30 Lost River 21:30 Lost River journal des Grignoux 237 12 du 22 avril au 26 mai 2015 Refugiado The Farewell Party PARC • 1 salle MERCREDI 13 mai 14:00 15:45 17:45 20:00 Shaun le mouton Nos femmes Boychoir The Farewell Party Refugiado CHURCHILL ••• 3 salles 12:10 14:00 15:15 17:30 20:00 Taxi Teheran Le parfum de la carotte Boychoir Le labyrinthe du silence Le labyrinthe du silence 12:05 14:00 16:00 18:00 20:30 Refugiado Macondo (Le petit homme) Tous les chats sont gris La pendaison Jamais de la vie 12:00 14:15 16:00 18:15 20:30 The Farewell Party Mad Max : Fury Road Mad Max : Fury Road SAUVENIÈRE •••• 4 salles Hungry Hearts La corde du diable Charlie’s Country L’année prochaine A Pigeon Sat on a Branch… 12:00 La Tierra Roja 14:15 Cendrillon 12:10 Good Kill 14:30 La famille Bélier 16:30 Shaun le mouton 19:45 La Tierra Roja 22:00 The Farewell Party 17:00 Jimi : All is by My Side 20:00 Good Kill + débat 12:15 14:00 15:00 17:00 ▶p.6 20:30 22:30 Nos femmes Le petit monde de Leo Pourquoi j’ai pas mangé mon… Avengers : L’ère d’Ultron Nos femmes Nos femmes 12:00 14:00 15:45 17:30 19:45 22:20 Lost River Clochette et la créature… Le garçon et le monde Good Kill Enfant 44 Shaun le mouton 14:15 16:00 18:00 20:15 22:15 Clochette et la créature… Le garçon et le monde La famille Bélier Nos femmes Nos femmes 12:15 14:00 15:45 17:45 20:00 22:15 The Farewell Party Clochette et la créature… Pourquoi j’ai pas mangé mon… La famille Bélier Lost River Lost River GARRETT LIST & JOHAN DUPONT featuring STEVE HOUBEN ▶ Brasserie Sauvenière à 20 h 30 ▶ p. 19 JEUDI 14 mai VENDREDI 15 mai SAMEDI 16 mai DIMANCHE 17 mai 14:00 15:45 18:00 20:00 Shaun le mouton Still Alice Nos femmes Wild 14:00 15:45 17:45 20:00 Shaun le mouton Nos femmes Still Alice The Farewell Party 14:15 16:15 18:00 20:00 En route ! Patience, patience… T’iras… The Farewell Party Nos femmes mai mai 12:00 Boychoir 14:00 Cendrillon 17:00 Indian Palace – Suite royale 19:45 Suite française 22:00 La pendaison 14:00 15:45 17:30 19:45 22:15 Taxi Teheran Olivier Smolders : 3 films Boychoir Le labyrinthe du silence Journal d’une femme de chambre 14:00 16:15 18:30 20:30 L’homme qui répare les femmes Suite française Refugiado Macondo (Le petit homme) 14:00 15:45 18:00 20:15 12:05 14:00 16:15 18:00 20:00 22:15 Macondo (Le petit homme) Suite française Taxi Teheran Tous les chats sont gris Refugiado Jamais de la vie 12:10 La corde du diable 14:15 Hungry Hearts 12:10 Mad Max : Fury Road 14:30 Mad Max : Fury Road 12:05 Good Kill 14:30 Nos femmes 17:00 L’année prochaine 19:45 Charlie’s Country 22:00 A Pigeon Sat on a Branch… 17:00 Mad Max : Fury Road 19:45 Mad Max : Fury Road 22:00 Mad Max : Fury Road 17:00 Good Kill 20:00 Nos femmes 22:15 Good Kill 14:15 16:00 18:00 20:30 22:15 Tous les chats sont gris Jamais de la vie Indian Palace – Suite royale Tous les chats sont gris Refugiado 14:00 15:15 17:30 19:45 22:00 mai mai mai SAMEDI 23 mai DIMANCHE 24 mai LUNDI 25 mai MARDI 26 mai Le petit monde de Leo The Farewell Party Good Kill Good Kill Mad Max : Fury Road 18:00 La Tierra Roja 20:15 Avengers : L’ère d’Ultron 12:00 La Tierra Roja 14:15 Shaun le mouton 16:15 Avengers : L’ère d’Ultron 19:45 La Tierra Roja 21:45 Shaun le mouton Cendrillon 14:30 The Farewell Party Nos femmes Avengers : L’ère d’Ultron La Tierra Roja 17:15 Lost River 19:30 Shaun le mouton 21:30 Lost River RAPPEL : séances du dimanche matin dès 11 h – Heure de la séance = début du film 11:10 Mad Max : Fury Road 11:15 The Farewell Party 11:00 Shaun le mouton 11:05 En route ! 14:00 Mad Max : Fury Road 14:00 Cendrillon 13:30 Le petit monde de Leo 14:15 Le garçon et le monde 14:30 Pourquoi j’ai pas mangé mon… 16:30 Mad Max : Fury Road 17:00 Avengers : L’ère d’Ultron 16:30 Nos femmes 16:00 Enfant 44 19:15 Shaun le mouton 20:30 Mad Max : Fury Road 19:00 La Tierra Roja 19:00 Lost River 21:00 Good Kill 21:15 Nos femmes 21:00 Lost River Macondo (Le petit homme) Charlie’s Country Boychoir L’année prochaine Taxi Teheran Boychoir Tous les chats sont gris Journal d’une femme de chambre Le labyrinthe du silence 12:00 14:00 16:15 18:45 20:45 Refugiado Suite française Indian Palace – Suite royale Jamais de la vie Tous les chats sont gris 12:00 14:15 16:15 18:30 20:45 Charlie’s Country Macondo (Le petit homme) L’homme qui répare les femmes L’année prochaine La corde du diable 12:00 The Farewell Party 14:15 Mad Max : Fury Road 12:10 Nos femmes 14:15 Good Kill 15:30 Selma 18:00 The Farewell Party 20:00 Nos femmes 12:10 14:00 16:00 18:00 20:00 17:00 Mad Max : Fury Road 19:30 Mad Max : Fury Road 22:00 Mad Max : Fury Road 17:00 Jimi : All is by My Side 19:45 Good Kill 22:00 Nos femmes Tous les chats sont gris Boychoir Tous les chats sont gris Taxi Teheran Les carrières de Roby Comblain + réalisatrice & artiste ▶p.16 12:05 14:15 16:15 18:00 20:00 La pendaison Melody Olivier Smolders : 3 films Macondo (Le petit homme) A Pigeon Sat on a Branch… 12:00 14:00 16:15 18:15 20:30 Jamais de la vie Charlie’s Country A Pigeon Sat on a Branch… L’année prochaine Refugiado 12:00 Mad Max : Fury Road 14:15 Mad Max : Fury Road 16:00 The Farewell Party 18:00 Boychoir 20:15 The Farewell Party 12:10 14:00 16:15 18:00 20:00 17:00 Mad Max : Fury Road 19:30 Nos femmes 21:30 Mad Max : Fury Road L'astragale 12:05 La Tierra Roja 14:00 La Tierra Roja 16:15 Avengers : L’ère d’Ultron 17:15 La famille Bélier 20:00 Lost River 22:15 Lost River 12:10 Nos femmes 12:05 La Tierra Roja 14:00 Avengers : L’ère d’Ultron 12:15 The Farewell Party 14:00 Nos femmes 16:15 Avengers : L’ère d’Ultron 19:45 Jimi : All is by My Side 22:15 Good Kill 17:30 Nos femmes 20:00 La Tierra Roja 22:00 Shaun le mouton 17:00 Lost River 19:30 Enfant 44 22:15 Lost River L’astragale Loin de la foule déchaînée Trois souvenirs de ma jeunesse L’homme qui répare les femmes Incompresa Macondo (Le petit homme) Jamais de la vie The Farewell Party 12:05 14:00 16:00 18:15 20:15 Taxi Teheran La corde du diable L’année prochaine L’astragale A Pigeon Sat on a Branch… 12:00 14:00 15:15 17:30 20:00 22:00 Good Kill Le parfum de la carotte Good Kill Jimi : All is by My Side Good Kill Jimi : All is by My Side 12:05 Nos femmes 14:00 Avengers : L’ère d’Ultron 12:15 Mad Max : Fury Road 14:30 Shaun le mouton 17:30 Lost River 20:15 Nos femmes 22:15 Shaun le mouton 17:00 Mad Max : Fury Road 19:30 Mad Max : Fury Road 21:45 Mad Max : Fury Road 12:05 14:00 16:00 18:00 20:15 L’astragale The Farewell Party Refugiado Incompresa L’homme qui répare les femmes 12:10 14:15 16:45 18:45 20:30 L’homme qui répare les femmes La cérémonie Macondo (Le petit homme) Taxi Teheran L’astragale 12:00 14:00 16:15 18:15 20:30 22:20 Incompresa Good Kill Nos femmes Good Kill Shaun le mouton Good Kill 12:15 Nos femmes 14:00 Nos femmes 16:30 Jimi : All is by My Side 12:05 Mad Max : Fury Road 14:15 Mad Max : Fury Road Refugiado Incompresa L’astragale Refugiado Taxi Teheran Jamais de la vie 12:00 L’astragale 14:00 Charlie’s Country 15:00 Wild 17:30 Trois souvenirs de ma jeunesse 17:00 Le labyrinthe du silence 20:00 Loin de la foule déchaînée 19:30 Incompresa 21:35 Xenia 12:05 14:00 16:15 18:15 20:15 22:00 Cendrillon Boychoir Taxi Teheran Taxi Teheran Le labyrinthe du silence 14:00 15:15 17:15 19:30 22:00 Le parfum de la carotte The Farewell Party L’astragale Xenia Incompresa En route ! Still Alice Indian Palace – Suite royale Trois souvenirs de ma jeunesse 12:10 14:00 16:15 18:35 20:45 12:00 Boychoir 14:30 Indian Palace – Suite royale 15:15 Trois souvenirs de ma jeunesse 17:30 Selma 17:30 Charlie’s Country 20:00 Trois souvenirs de ma jeunesse 20:00 Le labyrinthe du silence 12:10 Taxi Teheran 14:15 Xenia 14:00 16:00 18:30 21:00 En route ! Selma Trois souvenirs de ma jeunesse Loin de la foule déchaînée 14:00 16:15 18:15 20:00 21:45 12:00 Indian Palace – Suite royale 14:15 Good Kill 20:15 Xenia Ciné-club 17:00 The Farewell Party ▶p.14 19:45 Mad Max : Fury Road 22:00 Mad Max : Fury Road Xenia La cérémonie 12:10 14:15 16:00 18:00 20:00 22:00 La Tierra Roja Le garçon et le monde Tous les chats sont gris Shaun le mouton La Tierra Roja Lost River 12:10 14:30 16:15 18:30 20:15 22:15 Wild Tous les chats sont gris La Tierra Roja Shaun le mouton Lost River La Tierra Roja 12:10 Nos femmes 14:00 Avengers : L’ère d’Ultron 12:15 Shaun le mouton 14:15 Mad Max : Fury Road 12:05 La Tierra Roja 14:15 Tous les chats sont gris 17:00 L’homme qui répare les femmes 17:15 Good Kill 19:45 Good Kill 20:00 Macondo (Le petit homme) 21:45 Jimi : All is by My Side 22:00 A Pigeon Sat on a Branch… 17:30 Still Alice 20:00 Nos femmes 22:00 Nos femmes 17:00 Mad Max : Fury Road 19:45 Mad Max : Fury Road 22:15 Mad Max : Fury Road 17:00 La Tierra Roja 20:00 Tous les chats sont gris 21:45 Lost River 14:15 L’astragale 14:15 Avengers : L’ère d’Ultron 14:15 Shaun le mouton 17:45 Wild 20:15 Nos femmes 22:15 Nos femmes 17:00 Mad Max : Fury Road 19:30 Mad Max : Fury Road 22:00 Mad Max : Fury Road 14:00 15:45 17:45 20:15 22:15 14:00 16:15 17:00 L’homme qui répare les femmes 18:15 19:30 Refugiado 20:00 21:30 Xenia 22:00 Good Kill Nos femmes Shaun le mouton Good Kill Jimi : All is by My Side Le garçon et le monde Tous les chats sont gris Loin de la foule déchaînée La Tierra Roja Lost River RAPPEL : séances du dimanche matin dès 11 h – Heure de la séance = début du film 11:10 Loin de la foule déchaînée 11:10 Indian Palace – Suite royale 11:05 Shaun le mouton 11:00 La famille Bélier 13:00 Le petit monde de Leo 13:15 Le garçon et le monde 14:15 Nos femmes 14:00 The Farewell Party 14:00 Shaun le mouton 15:00 La Tierra Roja 16:15 Good Kill 16:00 Avengers : L’ère d’Ultron 16:00 Mad Max : Fury Road 17:15 Tous les chats sont gris 18:30 Jimi : All is by My Side 19:30 Shaun le mouton 18:30 Mad Max : Fury Road 19:15 Wild 21:00 Lost River 21:15 Good Kill 21:00 Mad Max : Fury Road 21:30 Nos femmes 14:00 16:00 18:15 20:30 En route ! Loin de la foule déchaînée Still Alice Trois souvenirs de ma jeunesse 14:00 16:15 18:30 20:15 Cendrillon Boychoir Taxi Teheran Incompresa 14:15 15:30 18:00 20:00 Le parfum de la carotte L’homme qui répare les femmes The Farewell Party Le labyrinthe du silence 14:00 16:00 18:00 20:00 L’astragale Refugiado Macondo (Le petit homme) L’astragale 14:00 16:00 18:30 20:30 En route ! Loin de la foule déchaînée Still Alice Trois souvenirs de ma jeunesse 14:15 15:30 17:45 20:00 Le parfum de la carotte Cendrillon Boychoir Le labyrinthe du silence 14:00 16:00 18:30 20:45 The Farewell Party Xenia Incompresa The Farewell Party 14:00 16:15 18:30 20:30 L’homme qui répare les femmes 14:15 Good Kill Charlie’s Country 16:30 Nos femmes A Pigeon Sat on a Branch… L’astragale 19:30 Good Kill 21:30 Good Kill 14:15 Avengers : L’ère d’Ultron 17:45 La famille Bélier 20:00 Nos femmes 22:00 Wild 19:00 Mad Max : Fury Road 21:30 Mad Max : Fury Road 12:05 Boychoir 14:00 Le labyrinthe du silence 12:00 14:15 16:30 18:30 20:15 L’homme qui répare les femmes Incompresa The Farewell Party Olivier Smolders : 3 films Jamais de la vie 12:10 14:00 16:00 18:15 20:00 L’astragale Macondo (Le petit homme) L’année prochaine La corde du diable Taxi Teheran 12:15 Incompresa 14:15 Nos femmes 12:10 Loin de la foule déchaînée 14:30 Mad Max : Fury Road 17:15 Loin de la foule déchaînée 20:00 Avengers : L’ère d’Ultron 17:00 Mad Max : Fury Road 19:45 Mad Max : Fury Road 22:00 Mad Max : Fury Road 15:00 Loin de la foule déchaînée 17:30 Trois souvenirs de ma jeunesse 17:00 Xenia 20:00 Snoezelen ▶p.15 20:00 La cérémonie + rencontre Incompresa SAUVENIÈRE •••• 4 salles 12:00 14:15 16:30 18:30 20:30 14:00 16:00 18:00 20:30 12:15 Tous les chats sont gris 14:00 Enfant 44 20:00 Avengers : L’ère d’Ultron Loin de la foule déchaînée CHURCHILL ••• 3 salles Refugiado Cendrillon Le labyrinthe du silence Boychoir Taxi Teheran 14:30 Avengers : L’ère d’Ultron 14:00 Pourquoi j’ai pas mangé mon… 14:15 16:00 Avengers : L’ère d’Ultron 17:00 19:45 Good Kill 19:00 22:00 Nos femmes 22:15 14:00 16:00 18:15 20:15 VENDREDI 22 Shaun le mouton Le petit monde de Leo Mad Max : Fury Road Mad Max : Fury Road Mad Max : Fury Road 14:00 15:00 17:15 19:30 21:30 Tous les chats sont gris Suite française Refugiado La pendaison JEUDI 21 14:00 16:00 17:00 19:30 22:00 Shaun le mouton Nos femmes Nos femmes Mad Max : Fury Road Shaun le mouton 14:00 15:45 18:00 20:00 PARC • 1 salle 20 Le parfum de la carotte L’homme qui répare les femmes Charlie’s Country L’année prochaine Hungry Hearts 14:00 15:45 17:45 19:45 22:00 Le parfum de la carotte Le labyrinthe du silence Indian Palace – Suite royale Taxi Teheran Trois souvenirs de ma jeunesse MERCREDI Taxi Teheran Hungry Hearts Charlie’s Country L’année prochaine 14:15 15:30 18:00 20:30 MARDI 19 Le parfum de la carotte Indian Palace – Suite royale Le labyrinthe du silence Boychoir Cendrillon Boychoir Nos femmes The Farewell Party 14:00 16:15 18:30 20:30 LUNDI 18 14:15 15:30 18:00 20:30 12:00 14:00 15:45 18:00 20:00 22:00 Good Kill Shaun le mouton Good Kill Shaun le mouton Good Kill Jimi : All is by My Side 14:30 Shaun le mouton 16:30 Indian Palace – Suite royale 14:00 15:45 18:00 20:00 22:15 Le garçon et le monde Still Alice Tous les chats sont gris Loin de la foule déchaînée Lost River 12:05 14:00 16:00 18:15 20:30 22:15 Lost River Tous les chats sont gris La Tierra Roja Incompresa Tous les chats sont gris La Tierra Roja journal des Grignoux 237 13 du 22 avril au 26 mai 2015 Lundi 4 mai à 20 h Avant-première avec Diego Martinez VIGNATTI, réalisateur Le coup de cœur de www.imagine-magazine.com La Tierra Roja Pour son troisième long, Diego Martinez Vignatti nous immerge dans un film d’aventures aux allures de western fordien. Un cinéaste investi autant dans la dynamique sociale de son pays que dans la force d’émotion de ses images en mouvement O n ne nous a pas trompés sur la marchandise. La terre est rouge. Obstinément. Rouge comme le sang, comme la violence des passions qui vont embraser les protagonistes du film. Pierre est un bloc de certitude. Au service d’une multinationale, il exploite la forêt tropicale. Passionné de rugby, il entraîne la jeune équipe locale : les « Carpinchos ». De retour dans le quotidien de son métier, il coupe, rase, brûle et fait répandre des produits toxiques pour améliorer la production. Pourtant, dans le village de Misiones, on ne compte plus les bébés malformés, les cancers provoqués par l’usage abusif de telles substances. Au sein de la population la colère gronde. Pierre entretient une relation amoureuse avec Ana, l’institutrice du village qui tente de lui ouvrir les yeux sur la manière dont la société pour laquelle il travaille dévaste l’environnement et tue à petit feu toute une communauté. Face aux exactions perpétrées par les propriétaires de l’entreprise, Pierre devra choisir son camp… Quant au réalisateur, il a choisi avec une fulgurante détermination le camp d’un cinéma d’action, d’une œuvre en mouvement où la prise de conscience sera une affaire de corps-à-corps avec la terre, les végétaux, l’enjeu d’une partie de rugby, la colère d’une population ulcérée, la brutalité des patrons accrochés à leur logique ultra-libérale. Le réalisateur semble évoluer comme un poisson dans l’eau dans ce bout de terre argentine. Sa caméra saisit l’extrême luxuriance de la forêt équatoriale, accompagne le travail harassant de ceux qui arrachent, défrichent, explosent inlassablement tout un environnement naturel, se fond dans la valse des camions chargés d’arbres. Le film joue la carte d’une sidérante fusion entre les acteurs professionnels et la population autochtone. La dimension sociale du récit s’impose avec une fluidité lumineuse et cerne au plus juste le choc des rapports de force, les coups bas, les manifestations réprimées dans la violence. On terminera avec la prestation exemplaire de l’acteur flamand Geert Van Rampelberg dans le rôle de Pierre. À l’instar des acteurs américains, il incarne idéalement le héros sculpté par le souffle de l’aventure et fondu dans un tourbillon d’événements qui le dépassent. Dany Habran, LES GRIGNOUX de Diego Martinez Vignatti, Belgique, 2014, 1 h 44, VO. Avec Eugenia Ramirez Miori, Geert Van Rampelberg. Sortie le 6 mai. PARC SAUVENIÈRE Mercredi 22 avril à 20 h Avant-première Refugiado L’année prochaine Film fort sur la violence conjugale vue par des yeux d’enfants, Refugiado est un roadmovie singulier et haletant, balançant entre thriller et dénonciation sociale. Présenté à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes en 2014 Un premier film touchant sur l’histoire d’une amitié contrariée. Vania Leturcq s’inscrit dans la veine d’un cinéma qui aime s’attarder sur l’adolescence et plus précisément le passage à l’âge adulte et ses renoncements douloureux… C A ’est par les yeux de Matías, huit ans, qu’on découvre sa mère Laura, à terre, battue par son mari. Lorsqu’elle se relève, elle passe de refuges en hôtels miteux, terrifiée à l’idée que son mari retrouve sa trace. Diego Lerman filme l’angoisse et la fuite. Il filme aussi un enfant, qui ne comprend pas toujours la nécessité de cette course sans fin, même s’il sent le danger. Pari audacieux, et réussi, que de faire reposer quasiment tout le film sur l’ambivalence des sentiments du petit garçon. Car s’il suit sa mère et ressent bien ce qu’elle endure et l’effroi qui la pousse à fuir, il ne la comprend que jusqu’à un certain point. Cette incertitude quant aux sentiments de l’enfant est la source du suspens qui alimente le film de bout en bout. Refugiado a plusieurs dimensions qui m’intéressent. L’histoire de Laura, bien sûr, et de la violence faite aux femmes. Il s’agissait aussi de capturer la spontanéité, la naturalité de l’enfance. Être dans cette légèreté. Je vois ce film comme un voyage. Il me semble que le regard des enfants est le juste point de vue sur ce thème. Cela permet un regard différent, sans dénonciation trop frontale, explicite ou manichéenne. Le film raconte un voyage et il devait forcément prendre la forme d’un thriller : c’est l’histoire de quelqu’un qui est poursuivi. Je n’intellectualise pas tellement les choses, mais il me paraissait que c’était la forme adéquate, la manière la plus personnelle de raconter cette histoire. En rencontrant ces femmes, elles m’ont dit que le pire n’était pas la violence des coups, mais la peur permanente. La violence dans le film reste hors-champ, je ne la montre pas. Je ne montre que les conséquences. Ça me paraissait important et ça m’intéressait plus d’un point de vue cinématographique, que de montrer un homme battant une femme. (Diego Lerman) de Diego Lerman, Argentine, 2014, 1 h 35, VO. Avec Julieta Diaz, Sebastián Molinaro, Marta Lubos. Sortie le 13 mai. CHURCHILL ude et Clotilde vivent dans une petite ville de Province et sont amies depuis l’enfance. Cette année elles quittent le lycée et commencent à envisager ce qu’elles feront après. Clotilde désire ardemment quitter leur petit village pour étudier la philosophie à la Sorbonne. Aude, de son côté, n’a aucun plan précis, elle profite du moment présent, sort en boîte de nuit et flirte avec son nouveau petit ami. Le père de Clotilde, qui élève seul ses deux enfants depuis la mort de sa femme, s’oppose fermement au départ de sa fille pour des raisons avant tout financières, mais Clotilde a mûrement réfléchi son projet et compte bien se donner les moyens de parvenir à ses fins. Sa mère lui a légué un appartement à Paris où elle pourrait emménager sans payer de loyer, ce qui allègerait déjà grandement les charges. Voyant qu’Aude n’a pas l’intention de prendre son destin en main, Clotilde décide de poser secrètement sa candidature à l’école des Beaux-Arts. Contre toute attente, Aude est sélectionnée et, après avoir fait la gueule à Clotilde et sa façon de s’interposer dans sa vie, les voilà toutes deux débarquant à Paris, emménageant dans l’appartement tant convoité, embrassant avec euphorie les promesses de cette nouvelle vie. Pourtant, les deux amies ne vivront pas de la même façon leur immersion dans la capitale : si Clotilde s'accommode très vite à ce nouvel environnement, à l’exigence parfois cruelle qu’instaure l’intelligentsia parisienne, non seulement dans les études mais aussi dans une certaine façon d’être et de penser, Aude, elle, ne parvient pas à se fondre dans le moule de l’élite artistique de son école. Clotilde travaille sans cesse et devient l’assistante d’un de ses profs tandis qu’Aude multiplie les sorties et les conquêtes d’une nuit. Peu à peu une faille se creuse entre les deux en présence de l’équipe du film amies, forcées d’admettre la plus triste des vérités : elles ne font plus partie du même monde et leur amitié est sans doute arrivée à son terme. Si la question des différences sociales qui séparent les deux amies n’est pas abordée de front, elle transparaît sensiblement au travers de petits détails qui finiront par impacter considérablement leur relation. Clotilde veut conquérir Paris et Aude demeure une jeune fille provinciale sans ambition. Dans le fond, elle n’a jamais désiré intégrer cette grande école… Vania Leturcq filme cette déchirure avec justesse, ne prenant jamais le parti de l’une ou l’autre mais montrant au contraire la douleur qu’implique cette réalité quand elle devient inévitable. Le duo d’actrices joue avec finesse les nuances de leur rôle respectif, complémentaires comme les deux faces d’une médaille : Constance Rousseau/Clotilde est d’une beauté froide et exigeante face à Jenna Thiam/Aude, davantage extravertie et chaleureuse. Alicia Del Puppo, LES GRIGNOUX de Vania Leturcq, Belgique/France, 2014, 1 h 48. Avec Constance Rousseau, Jenna Thiam, Julien Boisselier, Kévin Azaïs. Sortie le 22 avril. CHURCHILL SAUVENIÈRE journal des Grignoux 237 14 du 22 avril au 26 mai 2015 Xenia Jeudi 21 mai à 20 h 15 Xenia est une ode drôle et touchante à la liberté et à la tolérance, une traversée fantasque dans la Grèce d’avant Syriza de deux frères étrangers dans leur propre pays, à la recherche d’une voie de traverse dans un pays déboussolé dans le cadre du ciné-club Imago C ’est l’histoire de Dany et Odysseas, deux frères de 16 et 18 ans séparés par la vie et que tout oppose. Dany, extraverti et insouciant – voire parfois complètement irresponsable – vit en Crète et assume pleinement son homosexualité au point d'en faire un gagne-pain auprès de messieurs peu scrupuleux. Mais sa mère vient de mourir et il décide de rejoindre son frère Odysseas à Athènes, aussi hétéro et rangé que lui-même est folle et chaotique. Et entre le cadet, ses vêtements colorés, son petit lapin blanc dont il est dingue, sa passion lourdingue pour Patty Pravo et la variété italienne des années 70, et l'aîné, qui se partage entre son boulot dans un snack et son coloc amateur de foot, le courant ne va pas tout de suite passer. Mais les deux frères vont être amenés à se lancer dans une improbable équipée qui va les rapprocher : Ody aura bientôt 18 ans et, Albanais par sa mère, il risque de se faire expulser s'il ne retrouve pas rapidement le père grec qui a abandonné sa famille et aurait été repéré à Thessalonique, où il serait devenu… politicien d'extrême-droite ! Voilà donc Ody et Dany lancés dans une quête du père qui aura tout de l'odyssée initiatique et refondatrice de leur relation… L'histoire des deux frères s'inscrit donc en plein dans un pays marqué par la crise, par les crispations autour des questions d'identité nationale, par les comportements xénophobes Première (les militants d'Aube Dorée sont à tous les coins de rues)… et par l'omniprésence de la télé-réalité, dont la bêtise contribue activement au chaos ambiant – Odysseas voudrait réussir le concours de la « Greek Star », c'était un vœu de sa mère. De tout ce matériau humain, politique et social, Panos Koutras tire une belle et savoureuse chronique, picaresque et profondément émouvante, à l'image de la relation entre les deux frères. Une chronique relevée par des personnages secondaires formidables, notamment le patron flamboyant d'une boîte de nuit ringarde, et par de très convaincantes échappées fantastiques – ou oniriques au choix –, des incursions dans l'imaginaire rêveur de Dany, dans lequel on croise des lapins géants et surtout le fantôme omniprésent de la fameuse Patty Pravo, susurrant ses chansons aussi sirupeuses qu'envoûtantes… L'atypique Panos Koutras pourrait être un petit cousin kitsch et funky des Dardenne, il fait preuve d'une lucidité d'analyse et d'une générosité de sentiments qui donnent furieusement confiance dans l'avenir de la Grèce, dont on ne doute pas que les valeurs de tolérance et de démocratie finiront par reprendre le dessus. LA GAZETTE UTOPIA de Panos Koutras, Grèce/France/Belgique, 2014, 2 h 09, VO. Avec Kostas Nikouli, Nikos Gelia, Yannis Stankoglou. Sortie le 21 mai. CHURCHILL SAUVENIÈRE Incompresa L’INCOMPRISE Belle surprise que cette Incompresa, l’histoire tendre et colorée d’une gamine inventive ballottée au gré des humeurs de ses irresponsables parents. Présenté dans la sélection Un Certain Regard au festival de Cannes 2014 E ntre les parents d’Aria la guerre est déclarée. Les insultes fleuries pleuvent et l’ambiance est pourrie. Aria a deux sœurs, issues d’autres unions et qui ont vite fait de choisir leur camp, la grande son père, l’autre sa mère. Mais Aria dans cette histoire est… comment dire… oubliée. Il faut dire que ses parents sont pour le moins irresponsables : entre son père acteur adulé, égocentrique et superstitieux et sa mère, pianiste de renom parfaitement inconséquente, Aria n’est pas gâtée. À l’école, elle excelle, suscitant moqueries et jalousies, mais qu’à cela ne tienne : elle a une meilleure amie et ça lui suffit amplement. Nous sommes dans les années 80 et Asia Argento reconstitue avec bonheur l’ambiance colorée et kitsch de l’époque. Et nous plonge dans un tourbillon familial à hauteur d’enfant. Ce qui pourrait être un Macondo · LE PETIT HOMME Vous n'êtes pas près d'oublier le regard sombre et déterminé de Ramasan, ce petit bonhomme magnifique de onze ans d’origine tchétchène, prêt à tout, comme un jeune loup orphelin grandi trop vite, pour protéger sa famille R amasan vit avec sa mère et ses deux sœurs cadettes à Macondo, un immense ensemble construit dans les années cinquante dans la banlieue de Vienne. À l'époque le quartier accueillait avant tout les exilés des pays de l'Est communiste, aujourd'hui s'y réfugient une vingtaine de nationalités de migrants, essentiellement tchétchènes, afghans et somaliens. Le père de Ramasan est mort à Grozny, à des milliers de kilomètres, sous les balles des Russes et de leurs complices, et le gamin passe chaque jour de longues minutes devant son portrait et son sabre qui trônent au milieu de l'appartement familial. On comprend en quelques scènes que, malgré ses 35 kilos tout mouillé, Ramasan est l'homme de la maison, qui surveille de près ses jeunes sœurs pendant que leur mère travaille. Parlant couramment allemand alors que sa mère tâtonne, c'est également lui qui est là pour toutes les démarches en cours concernant leur demande d'asile, rendue compliquée par l'absence – et pour cause ! – de certificat de décès du père. Et la vie s'écoule ainsi, pas forcément rose (quand Ramasan dessine à l'école, ce sont encore des maisons qui brûlent et des chars qui tirent dans les rues, alors que ses copains représentent des paysages paisibles et verdoyants) mais bon an mal an, Ramasan trouve sa place entre les tâches qu'il accomplit, indispensables à sa mère qu'il adore plus que tout, et les par- ties de foot avec les autres enfants de réfugiés plus ou moins turbulents. C'est alors qu'entre dans le tableau Issa, un ami du père qui rapporte quelques photos de lui et une montre qu'il lui a confiée pour son fils avant de mourir. Mais Ramasan, au lieu de se réjouir, va voir en cet homme pourtant bienveillant et prévenant un rival potentiel dans l'attention de sa mère. Cinéaste d'origine iranienne elle-même arrivée en Autriche à l'âge de Ramasan, Sudabeh Mortezai a puisé dans ses propres souvenirs pour donner une authenticité captivante à ce film splendide, tourné sur les lieux mêmes du camp de réfugiés de Macondo, et interprété exclusivement par des « acteurs » d'origine tchétchène. La réalisatrice décrit remarquablement le racisme larvé d'une partie de la population autrichienne, l'incompréhension fréquente de l'administration, le choc des cultures, le désœuvrement des jeunes réfugiés qui conduit à la petite délinquance, mais aussi l’ambiguïté de la communauté des réfugiés tchétchènes, gangrenée par le patriarcat omnipotent, les petits parrains locaux, le poids de la religion et des traditions marquées par un sens obsessionnel de l'honneur auquel tente de se conformer Ramasan. LA GAZETTE UTOPIA de Sudabeh Mortezai, Autriche, 1 h 38, 2014, VO allemande et arabe. Avec Ramasan Minkailov, Aslan Elbiev, Kheda Gazieva, Rosa Minkailova. Sortie le 6 mai. CHURCHILL insondable mélodrame prend de ce fait des allures pop et excentriques tout en conservant innocence et fraîcheur, nous plongeant dans un univers tout à fait singulier. En adoptant le point de vue de la fillette, le spectateur voit évoluer des êtres lunatiques, instables, fantasques et souvent capricieux. Les flamboyants parents d’Aria, interprétés corps et âme par Charlotte Gainsbourg et Gabriel Garko, sont l’exemple le plus criant de l’ambivalence voulue par la mise en scène : préoccupés uniquement d’eux-mêmes et imbus de leur image d’artistes entre glamour et bohème, ils restent des figures idéalisées par leur fille, qui ne comprend pas leur attitude à son égard. Malgré la gravité des thèmes abordés par le scénario, la réalisatrice fait preuve de modernité dans son interprétation de ceuxci. Aria n’a rien de la victime expiatoire de l’absurdité et de la sottise des adultes. Elle est une force en elle-même, une force animée par l’imagination et l’espoir. Asia Argento prouve avec ce film ses talents de réalisatrice et de directrice d’acteurs, qu’elle a su magnifier par sa mise en scène sensible, originale et résolument détonante (D’après AVOIR-ALIRE.COM). d’Asia Argento, Italie, 2014, 1 h 46, VO. Avec Giulia Salerno, Charlotte Gainsbourg, Gabriel Garko. Sortie le 20 mai. CHURCHILL SAUVENIÈRE journal des Grignoux 237 15 du 22 avril au 26 mai 2015 Mardi 26 mai à 20 h Projection unique en présence d’Idriss GABEL, réalisateur, et des médecins, formateurs, protagonistes du film Snoezelen Rencontre avec une pratique thérapeutique peu connue du grand public, le snoezelen, ou l’art de créer un espace de bien-être à l’atmosphère sécurisante, particulièrement efficace pour entrer en relation avec les personnes atteintes de troubles mentaux E n guise d’introduction, le documentaire nous met directement en situation : lumière feutrée, musique relaxante, un module se balançant doucement au-dessus d’une dizaine de matelas recouvrant le sol. Nous sommes dans un espace dit snoezelen, propice à la détente. Une zone de confort à l’intérieur de laquelle on se masse, on se caresse, on entre en relation avec l’autre de manière purement sensorielle, on fait appel à sa mémoire corporelle pour élaborer une autre forme de langage. Après cette démonstration en image, nous voilà au foyer d’accueil médicalisé Pierre Valdo à Strasbourg, où la méthode snoezelen est utilisée dans le traitement des patients atteints d’autisme lourd. Ce qui frappe en premier lieu chez les résidents, c’est leur absence totale de paroles, de langage verbal. Et c’est justement pour cette raison que le snoezelen est préconisé, puisque l’interaction sensorielle avec la personne va permettre d’établir une commu- nication et de mieux connaître ce qui lui fait du bien et la rend heureuse. Au foyer Valdo, la méthode ne se limite pas aux quatre murs des pièces aménagées en cocon géant et s’étend jusqu’au comportement du personnel soignant, appelé à appréhender chaque résident avec douceur, à respecter son rythme, à se donner le temps de l’accompagner décemment. D’ailleurs, depuis que cette méthode a été adoptée, le foyer a diminué de plusieurs milliers d’euros le budget consacré aux injections d’analgésique. Marc Thiry, fondateur de l’École belge du snoezelen, est l’une des figures-phares de cette approche. Grand homme charismatique à l’extrême gentillesse, il a fait du snoezelen un credo malléable qui s’adapte à toute situation. Avec lui, nous pénétrons dans une maison de repos liégeoise, il nous présente sa belle-mère, vieille dame sénile qu’il libère ponctuellement de son quotidien monocorde pour l’emmener boire un petit café, lui faire écouter la musique qu’elle aime, chanter avec elle les comptines de son enfance, rien de plus. Le snoezelen est avant tout art de vivre, une attention de chaque instant, un respect mutuel qui instaure une confiance réciproque. Une méthode finement prise en considération par le cinéaste Idriss Gabel, qui parvient à faire oublier sa présence et pénètre l’espace du foyer Valdo sans remuer ni les résidents, ni le personnel. The Farewell Party · Fin de partie Une petite troupe d’amis, pensionnaires de la même maison de retraite, se mettent en tête d’aider l'un des leurs à mourir dignement. Tendre et drôle, The Farewell Party est un plaidoyer pour l’euthanasie et un beau portrait de seniors en forme olympique… Z elda se déplace difficilement jusqu’au téléphone dont la sonnerie retentit sans discontinuer. Au bout du fil, Dieu, pas moins, qui l’exhorte à continuer son traitement. Le dialogue, délicieusement drôle, nous donne d’emblée la tonalité de cette « fête d’adieu » (farewell party) : un humour noir bien senti qui ne se départ pas d’une tristesse réelle face à la mort qui approche… comme celui de Max, il s’agit juste de faire souffrir moins… et d’attendre. Dieu, bien sûr, n’est pas dans les parages et il revient à Ezechiel de faire ce genre de blagues au téléphone pour occuper ses journées dans la maison de retraite où il vit avec sa femme, Levana, et bien d’autres résidents, parmi lesquels une poignée d’amis. On suit avec bonheur les pérégrinations de cette bande d'amis, qui retrouveraient presque une seconde jeunesse, dopés par une mission macabre sur laquelle ils n’arrêtent pas de se chamailler, d’hésiter, d’échafauder des plans rocambolesques. Un de ces amis, pourtant, manque à l’appel : Max, à l’agonie dans un hôpital de la région et qui lui demande dans un souffle de l’aider à mourir, puisque les médecins lui refusent la délivrance. Car en Israël comme dans de trop nombreux pays, l’euthanasie n’est pas légalement encadrée et, dans des cas Ceci révolte Ezechiel qui, avec l’aide d’un ami ancien vétérinaire et d’un médecin retraité qu’il parvient péniblement à convaincre, fabrique une machine qui permettra à Max de se donner la mort lui-même, tout alité qu’il est. Mais cet outil pourrait bien faire des émules… The Farewell Party aborde avec fraîcheur les aléas de la vieillesse et infuse une dose de légèreté bienvenue à un sujet qui ne l’est pas. Catherine Lemaire, LES GRIGNOUX de Sharon Maymon & Tal Granit, Israël/Allemagne, 2014, 1 h 35, VO. Avec Ze’ev Revach, Aliza Rosen, Ilan Dar. Sortie le 13 mai. PARC CHURCHILL SAUVENIÈRE Alicia Del Puppo, LES GRIGNOUX d’Idriss Gabel, Belgique, 2014, 52 mn. PARC Patience, patience… T’iras au paradis ! Un portrait à la fois bouleversant et jubilatoire de femmes lumineuses et espiègles qui mordent à pleines dents dans leur part de ciel bleu. Un cri d’amour et un regard d’une infinie justesse signés Hadja Lahbib P L’homme qui répare les femmes Parcours du docteur Mukwege, ce « gynécologue militant » qui répare les femmes mutilées par les viols endémiques au Kivu, Congo ; parcours doublé des récits, souvent insoutenables mais nécessaires à entendre, de femmes victimes qui nous regardent sans ciller, ayant repris en main un destin pour le moins contrarié. Thierry Michel et Colette Braeckman signent une fresque documentaire glaçante à hauteur de femmes et d’hommes L e docteur Mukwege est devenu emblématique d’une lutte inlassable contre l’impunité des viols de guerre au Congo et de la fragilité pour une telle voix d’exister (il est l’objet de menaces et a été victime d’une tentative d’assassinat). « Simple » gynécologue formé en France, il repart dans son pays pour devenir ce gynécologue activiste que l’on connaît. Car, en plus de son métier, il sillonne les congrès internationaux, rencontre politiques et militants des droits de l’homme et alerte partout sur la pandémie de viols qui déstructure la société congolaise, tue de nombreuses femmes et devient l’excroissance monstrueuse d’un art de la guerre lié aux intérêts de quelques-uns. Et c’est en collant aux basques du docteur que les réalisateurs rendent compte de la globalité d’une situation – aux enjeux politiques complexes – qui ne laisse pas de révolter. Ils partent à la rencontre des innombrables femmes, premières héroïnes anonymes, qui arpentent les lieux des atrocités pour y témoigner des viols, des massacres, de l’exclusion, rejouant par la parole le drame de leur vie. Le moins que l'on puisse faire, c’est de les écouter. Catherine Lemaire, LES GRIGNOUX de Colette Braeckman & Thierry Michel, Belgique, 2015, 1 h 55, VO française et anglaise. En prolongation. PARC CHURCHILL SAUVENIÈRE atience, patience… T’iras au paradis ! est le refrain mille fois répété aux femmes à qui l’on n’a jamais laissé le choix. Une promesse pour les aider à subir leur vie sans jamais se plaindre. Un jour, lors d’un séjour au Maroc, Mina va à un spectacle pour la première fois de sa vie. Elle découvre Tata Milouda, une sexagénaire marocaine qui slame sur scène et veut un « chouia de paradis dans la vie aujourd’hui ». Cette rencontre va la bouleverser. De retour en Belgique, Mina s’inscrit à « Dar el Amal », la « Maison de l’espoir », et rencontre d’autres femmes comme elle. Ensemble, tout devient possible. Elles sortent de Molenbeek, découvrent enfin Bruxelles, la mer du Nord et vont jusqu’à nourrir le projet fou de partir seules à New York ! En creusant l’intime d’une poignée de femmes issues de l’immigration maghrébine, Hadja Lahbib touche à l’universel. L’émancipation de ces femmes nous concerne, nous touche, nous bouleverse. La plupart d’entre nous ont encore le souvenir de proches (mère, grand-mère, tante...) en train de découvrir pour la première fois la mer du Nord : ravissement face au vent, aux vagues, à un infini qui semble tutoyer tous les possibles. La cinéaste s’est donné le temps de filmer ces femmes en mouvement avec leur incroyable désir de vivre, de découvrir, de caresser des horizons inconnus. Nous sommes également sidérés par leur capacité d’analyser leur vie sans jamais tomber dans le pathétique, le ressassement désenchanté. Avec un étonnant pouvoir d’autodérision, elles évoquent leur enfermement dans le nid familial, totalement dévouées aux mari, parents et enfants avec dieu qui veille au grain. Leur cadre de vie s’arrêtait au coin de la rue. Aujourd’hui, les enfants sont élevés, le mari usé ou disparu, et elles peuvent se frotter à pas de loup à des expériences inédites avec la complicité d’amies qui ont partagé un même vécu. On ne voudrait pas en rajouter une couche… Mais quand même. Une odeur nauséabonde règne sur le royaume. Des hommes au plus haut niveau de l’État se lâchent sans vergogne dans des foucades xénophobes. Les réseaux sociaux ne sont pas en reste dans le défoulement raciste décomplexé. Aussi Patience, patience… T’iras au paradis ! se déploie-t-il comme un contre-feu indispensable ; et il est d’autant plus efficace que la réalisatrice ne se cache pas derrière un discours généraliste et bienveillant. Elle donne à voir des singularités qui exultent, se prennent en charge et nous ressemblent étrangement (Dany Habran, Les Grignoux). de Hadja Lahbib, Belgique, 2014, 1 h 25. En prolongation. PARC CHURCHILL SAUVENIÈRE journal des Grignoux 237 16 du 22 avril au 26 mai 2015 ©MAXIME DELVAUX Lundi 11 mai à 20 h Soirée architecture Conférence-échange avec Olivier BOUREZ et Marc MAWET, atelier d’architecture Matador. Une initiative de Malgré tout asbl Mardi 19 mai à 20 h Projection unique en présence de Violaine DE VILLERS, réalisatrice et de Roby COMBLAIN, artiste Dans le cadre de la Biennale de la gravure Projet de logements Caserne Léopold à Mons Nom sans raison(s) par l'atelier MATADOR Cet atelier montois au nom énigmatique milite pour une architecture d’auteur, faite d’engagement politique, de position critique, d’essence culturelle À ses yeux, l’architecte pose des actes, si possible conséquents, qui sont autant de tentatives, d’hypothèses, de conjectures pour comprendre ou se donner l’impression de dompter une réalité, de saisir la totalité du temps ou de donner mesure à l’espace qui l’entoure. Clarifier, mettre à jour, mettre au jour, rassembler, structurer. Construire des cohérences, établir des équilibres, créer des priorités. Énoncer, dénoncer, proclamer, répondre à. Créer des récits, avec leur histoire, leur grammaire, leurs codes, leurs impérieuses nécessités. Faire des choix, en toute lucidité, en toute responsabilité. Juste une ou des questions de raisons. Les carrières de Roby Comblain Une immersion passionnante dans le processus créatif d’un graveur, Roby Comblain P as facile de faire des documentaires « sur » un artiste et son œuvre. Il n’y a rien de plus rébarbatif qu’une caméra qui se perd faussement dans l'entrelacs d’une peinture, et l’intérêt peut vite céder le pas à un didactisme poussiéreux. Jolie surprise donc que ce Carrières de Roby Comblain, qui nous fait pénétrer dans une œuvre par son versant dynamique : le processus de création dans ses aléas, sa technicité et son génie. Tout commence par la mise à mal de l’immobilité des pierres : une explosion dans une carrière, des éclats de roches, et Roby Comblain qui les examine attentivement, y voyant déjà de la beauté, des formes, des mouvements, des histoires, parvenant à A Pigeon Sat on a Branch Reflecting on Existence À travers une succession de tableaux dépeignant des scènes de la vie plus ou moins quotidienne, Roy Andersson offre une réflexion tragi-comique sur le sens – quelquefois saugrenu – de la vie. Ainsi, le film s’ouvre par un tableau annonçant « trois rencontres avec la mort » : dans la première un homme meurt abruptement d’une crise cardiaque en tentant d’ouvrir une bouteille de vin tandis que sa femme à la cuisine ne voit ni n’entend rien de son agonie et continue à faire gentiment sa popote ; la deuxième nous transporte dans une chambre d’hôpital, où une vieille dame sur le point de mourir tient fermement son sac rempli de bijoux contre sa poitrine tandis que son fils tente de le lui arracher en criant qu’elle ne pourra pas les emporter au paradis ; enfin, dans la troisième, dans la cantine d’un aéroport, alors qu'un homme gît sur le sol, mort avant d’avoir pu toucher à son plateau-repas, la caissière demande à l’assemblée sur un ton monocorde qui voudrait boire sa bière car voilà, il l’avait déjà payée… Voici en quelques lignes le ton de cette œuvre inclassable qui nous surprend à chaque tableau, sans que l’on puisse réellement trouver le vernis qui les assemble, si ce n’est cette inconstance. Un coup, Andersson nous présente un monde farcesque et grisonnant où les hommes sont grimés et paraissent presque irréels, un coup nous sommes dans un espace tout à fait contemporain. D’un côté, nous sommes dans un café des années 40, de l’autre sur une plage au XXIe siècle. Et quelquefois l’absurde naît dans l’unité même du cadre : à l’avant-plan, un bar sinistre de campagne, à l’arrière, derrière les vitres du bar, un cortège militaire du XVIIIe siècle… Un point d’ancrage quand même : ces deux bonshommes patauds, Sam et Jonathan, vendeurs d’articles de farces et attrapes, qui reviennent de-ci de-là et dont nous suivons les pérégrinations. Ils tentent de convaincre leurs acheteurs potentiels que tout le monde a besoin de comédie et de fun dans la vie mais sans vraiment y croire eux-mêmes (Jonathan est d’ailleurs franchement dépressif, il pleure en écoutant des chansons sur la mort). Et quand ils tentent d’être drôles en portant le masque de l’oncle-André-à-unedent, ils n’ont l’air que plus pathétiques… Des tentatives de comique échouées, une entrée grandiloquente dans une scène anecdotique, des échappées burlesques dans un cadre réaliste, le film est bien à l’image de notre humanité : même quand tout paraît exactement à sa place, il y a toujours un détail qui dénote – aussi loufoque qu’un chien géant à côté d’un couple qui se papouille ou qu’un pigeon philosophant sur une branche – nous rappelant l’inflexible absurdité d’être vivant. Alicia Del Puppo, LES GRIGNOUX de Roy Andersson, Suède/Allemagne/Norvège/France, 2014, 1 h 41, VO. Avec Holger Andersson, Nils Westblom, Charlotta Larsson. Sortie le 29 avril. CHURCHILL Ses recherches actuelles portent sur la gravure et jouent avec les formes, le contenu, le médium luimême. C’est qu’après avoir gravé il triture, reprend, déchire, compose et crée du volume avec des séries appelées Scenolino. Tout en découvrant la gestation des nouveaux Scenolino, le film témoigne du parcours singulier du plasticien depuis son enfance au Rwanda, et de ce qui l’anime dans son travail de création. de Violaine de Villers, Belgique, 2014, 57 mn. CHURCHILL Mardi 28 avril à 20 h Avant-première UN PIGEON PERCHÉ SUR UNE BRANCHE PHILOSOPHAIT SUR L'EXISTENCE Quatorze ans après Chanson du deuxième étage et sept ans après Nous, les vivants, le réalisateur suédois Roy Andersson clôt sa trilogie sur l’absurdité de nos vies humaines. Lion d’or au festival de Venise 2014 les alléger jusqu’à leur donner un aspect aérien grâce à une peinture minutieuse. en présence de Sophie BRUNEAU, réalisatrice La corde du diable À partir de la nudité tranchante et évocatrice du fil barbelé, Sophie Bruneau retrace ni plus ni moins les turbulences politiques peu glorieuses de notre histoire contemporaine. Implacable et lumineux C ’est l’histoire d’un outil universel et familier : le fil barbelé. Il remonte aux premiers colons, à l’esprit de conquête, à la chasse au sauvage et s’ancre dans l’espace-temps de l’Ouest américain. Et de manière imperceptible, le film glisse dans un regard global où la clôture du monde débouche inexorablement sur le contrôle des corps, la surveillance des frontières. C’est l’histoire d’un petit outil agricole qui bascule dans l’histoire politique et s’emballe avec le train du capitalisme. C’est l’histoire de l’évolution des techniques de surveillance et de contrôle. C’est l’histoire du monde de la clôture et de la clôture du monde. Le film se décline comme une fresque lumineuse où des tableaux à l’étonnante puissance plastique, des portraits finement sculptés nous donnent à penser une histoire en mouvement qui nous concerne. « Devil’s rope » (la corde du diable) est le nom donné au fil barbelé par un groupe de conservateurs religieux au moment de son apparition, à la fin du XIXe siècle, à cause des blessures animales qu’il provoquait. Un titre délicieusement « western », un brin désuet qui s’accorde avec ce film hanté par les fantômes de l’Ouest. Le film de Sophie Bruneau a la bonne idée de ne jamais se cacher derrière la puissance symbolique du barbelé. La cinéaste donne à voir. De longs plans fixes, frontaux, travaillés par la lumière nous offrent des espaces où le souffle du western aurait été morcelé par les clôtures qui annoncent la fin d’une vie basée sur le nomadisme et l’errance. Les Indiens et les grands animaux sont définitivement hors-champ. Il ne reste que des ersatz de cowboys : un homme au chapeau qui compte le bétail dans une incantation burlesque, la chorégraphie d’un gamin faisant claquer le fouet, des fermiers qui exposent fièrement leur collection de fils de fer barbelé. Et on remerciera la réalisatrice d’avoir offert un rôle en or à un Indien, cet homme qui sait évaluer l’ampleur de la frontière avec le Mexique, cet espace désertique écrasé de chaleur où des immigrés viennent s’engouffrer au péril de leur vie. Dany Habran, LES GRIGNOUX de Sophie Bruneau, Belgique, 2014, 1 h 28. Sortie 29 avril. CHURCHILL journal des Grignoux 237 17 du 22 avril au 26 mai 2015 Le garçon et le monde En route ! · HOME C’est l’histoire d’un petit garçon. Deux jambes en bâtons, trois poils sur le caillou. Il vit dans la pampa, son père travaille aux champs, sa mère tire l’eau du puits. La flûte du père résonne dans l’imaginaire du gamin et vient déposer ses notes sur le paysage en blanc et bleu de cette vie presque misérable mais pleine d’amour. Un jour, le père est emporté par un train et, plein de tristesse, le garçon part à sa recherche. Commence alors son voyage dans le monde, le plus long, le plus émouvant et le plus marquant des voyages, celui de toute une vie. C’est au cœur du monde dans toutes ses dimensions que le gamin s’aventure. Un monde magique et musical, éclatant de mille feux et de mille couleurs et pourtant aussi sombre que l’exploitation de l’homme par l’homme. Il découvre les champs de douleur et de coton, où son père ne travaille déjà plus. Il découvre l’usine qui broie, la ville qui étourdit, les machines qui détruisent, les chars qui tuent. Il rencontre aussi la musique et l’art, la vie et la mort, la peur et la joie, la couleur, la tristesse, l’espoir, la nostalgie. Dans un graphisme qui peut sembler naïf mais d'une richesse incontestable et au son d’une musique aux multiples influences, le film entraîne le spectateur dans un voyage mirobolant, dont on ressort les yeux émerveillés. Une ode à l’écologie, à la musique, à la nature, un joyau comme nous avons rarement la chance de vous en proposer… Des extraterrestres colorés et désopilants (les Boov) errent de planète en planète à la recherche d’un endroit pour se fixer de manière définitive. Ils jettent finalement leur dévolu sur notre bonne vieille terre et décident de tout réorganiser à leur manière. Seule Tif, une gamine délurée, parvient à échapper à leur emprise. Elle fera la rencontre de Oh, un Boov asocial et solitaire qui ne parvient pas à s’intégrer dans sa communauté. Il faut savoir que Tif ne se sépare jamais de son chat et que Oh est mal-aimé par ses congénères parce qu’il a fait trop de gaffes (y compris faire exploser une planète). Comme tous les Boov, Oh affiche quelques particularités qui risquent de marquer les esprits : c’est un bonhomme bleu qui change de couleur suivant son humeur et vibre quand on met de la musique. d’Alê Abreu, Brésil, 2013, 1 h 19. Sans paroles. À partir de 6 ans et pour toute la famille. SAUVENIÈRE de Tim Johnson, États-Unis, 2015, 1 h 35. À partir de 6 ans. PARC CHURCHILL SAUVENIÈRE Cendrillon Dans cette histoire, le père de la jeune Ella, un marchand, s’est remarié après la mort tragique de la mère de la jeune fille. Pour l’amour de son père, Ella accueille à bras ouverts sa nouvelle belle-mère, Lady Tremaine, et ses filles Anastasia et Drisella. Mais lorsque le père d’Ella disparaît à son tour, la jeune fille se retrouve à la merci de sa nouvelle famille jalouse et cruelle. Les trois méchantes femmes font d’elle leur servante et la surnomment avec mépris Cendrillon parce qu’elle est toujours couverte de cendres. Pourtant, malgré leur cruauté, Ella est déterminée à respecter la promesse faite à sa mère avant de mourir : elle sera courageuse et bonne. Un jour, Ella rencontre un beau jeune homme dans la forêt. Ignorant qu’il s’agit d’un prince, elle le croit employé au Palais. Ella a le sentiment d’avoir trouvé l’âme sœur. Une lueur d’espoir brûle dans son cœur, car le Palais a invité toutes les jeunes filles du pays à assister à un bal. Espérant y rencontrer à nouveau le charmant « Kit », Ella attend avec impatience de se rendre à la fête. Hélas, sa belle-mère lui défend d’y assister et réduit sa robe en pièces… Heureusement, la chance finira par lui sourire : une vieille mendiante fait son apparition et, à l’aide d’une citrouille et de quelques souris, va changer le destin de la jeune fille… de Kenneth Branagh, États-Unis, 2015, 1 h 53. Avec Lily James, Cate Blanchett, Helena Bonham Carter, Richard Madden. À partir de 5 ans. PARC CHURCHILL SAUVENIÈRE Clochette et la créature légendaire On raconte que les rugissements lointains qu’on entend parfois le soir seraient ceux d’une créature mystérieuse qui vivrait tapie dans un endroit reculé. Quand Noa rencontre une impressionnante créature qu’elle ne connaît pas, en bonne fée des animaux elle décide de mener l’enquête et de l’étudier pour mieux percer son secret. Se pourrait-il que ce soit la bête de la légende ? En effet l’étrange créature ne ressemble à personne : elle est énorme avec des yeux verts brillants et elle s’avère des plus gigantesques. Mais Noa sent que derrière l’effrayante apparence de la bête se cache un cœur d’or. Elle va devoir convaincre Clochette et ses amies de prendre, avant qu’il ne soit trop tard, tous les risques pour la sauver… de Steve Loter, États-Unis, 2015, 1 h 16. À partir de 6 ans. SAUVENIÈRE Pourquoi j’ai pas mangé mon père L’histoire trépidante d’Édouard, fils aîné du roi des simiens (les pré-humains), qui, considéré à sa naissance comme trop malingre, est rejeté par sa tribu. Il grandit loin d’eux, auprès de son ami Ian et, incroyablement ingénieux, il découvre le feu, la chasse, l’habitat moderne, l’amour et même… l’espoir. Généreux, il veut tout partager, révolutionne l’ordre établi et mène son peuple avec éclat et humour vers la véritable humanité… celle où on ne mange pas son père. Une œuvre pétaradante et ambitieuse où la majesté du Roi Lion est épicée par la truculence, l’humour irrésistible d’un Jamel Debbouze au meilleur de sa forme. Et c’est avec sa verve, son charisme, son énergie enragée qu’il a plongé dans la technique de la motion capture où il s’épanouit au milieu d’un bestiaire fantasque composé de lapinosaures et autres tortuches. de Jamel Debbouze, France, 2015, 1 h 35. Avec Jamel Debbouze, Mélissa Theuriau, Arié Elmaleh. À partir de 8 ans. SAUVENIÈRE Shaun le mouton Shaun est un petit mouton futé qui travaille, avec son troupeau, pour un fermier myope à la ferme Mossy Bottom, sous l’autorité de Bitzer, chien de berger dirigiste mais bienveillant et inefficace. La vie est belle, globalement, mais un matin, en se réveillant, Shaun se dit que sa vie n’est que contraintes. Il décide de prendre un jour de congé, avec pour cela un plan qui consiste à endormir le fermier. Mais son plan fonctionne un peu trop bien et il perd rapidement le contrôle de la situation. Une chose en entraînant une autre, tout le troupeau se retrouve pour la première fois bien loin de la ferme et plus précisément : dans la grande ville. Mais comment un mouton peut-il survivre en ville ? Comment éviter d’être reconnus comme étant des moutons, et donc éviter les griffes acérées de Trumper le terrifiant responsable de la fourrière ? Leur journée sera une course à 100 à l’heure, pleine d’aventures incroyables – et très drôles. de Mark Burton & Richard Goleszowski, GrandeBretagne/France, 2015, 1 h 25. Sans paroles. À partir de 6 ans. PARC SAUVENIÈRE Le petit monde de Leo Des grenouilles qui n’en font qu’à leur tête et n’écoutent pas les conseils du crapaud, des poissons curieux et malins, un crocodile qui accomplit un exploit, des mulots qui préparent l’arrivée de l’hiver : les animaux sont bel et bien à la fête dans ce programme de promenades oniriques riches en couleurs. Cinq dessins animés adaptés des célèbres et magnifiques albums de Leo Lionni, illustrateur, peintre, sculpteur et auteur du célèbre Petit-Bleu et Petit-Jaune. Le réalisateur, Giulio Gianini, réussit à rendre avec brio l’esprit des contes de l’artiste, et de son ami, Leo Lionni. La simplicité des couleurs se mêle habilement à la narration et comblera de plaisir les toutpetits (et les plus grands). Le programme est composé des films suivants : Un poisson est un poisson, Cornelius, C’est à moi, Pilotin, Frédéric. de Giulio Gianini, Suisse, 2015, 30 mn. À partir de 2 ans et demi. SAUVENIÈRE Le parfum de la carotte Un pro gramme de quatre courts métrages joyeux et colorés qui font la part belle à la musique. Le parfum de la carotte, pièce maîtresse du programme, est une comédie chantée sur un rythme jazzy où Lapin et Écureuil, voisins et amis, doivent dépasser leurs différences de goûts pour échapper au renard chasseur de gibier. Les trois autres films déclinent la thématique de la nourriture, du partage, de l'amitié et de la fraternité. Le film est composé de La confiture de carottes d'Anne Viel, La carotte géante de Pascale Hecquet, Le petit hérisson partageur de Marjorie Caup, Le parfum de la carotte de Rémi Durin & Arnaud Demuynck. de Rémi Durin & Arnaud Demuynck, Belgique/ France, 2013, 45 mn. À partir de 4 ans. CHURCHILL SAUVENIÈRE journal des Grignoux 237 18 du 22 avril au 26 mai 2015 POUR LE PRIMAIRE Le Gruffalo POUR LE MATERNEL Loulou et autres loups Le Garçon et le Monde À la campagne, un petit garçon mène une vie insouciante auprès de ses parents. Un jour, son père est amené à quitter la famille pour travailler loin de là, dans une plantation de coton. L’enfant, lui, a bien du mal à accepter cette séparation et il décide de partir seul sur les traces de son père… Son odyssée à travers le Brésil le mène des champs de coton aux usines où la matière première est transformée puis au port où sont embarqués à destination de l’étranger les vêtements et autres produits finis. Périple au cœur du monde du travail, Le Garçon et le Monde est aussi un voyage au fil du temps qui évoque le passage d’une société agricole à une société industrielle. Découvert à travers le regard naïf du petit garçon, Le grand méchant loup fait toujours peur aux petits enfants… Heureusement, les cinq courts métrages qui composent ce programme destiné aux enfants à partir de quatre ans environ ont pris le parti de l’humour et de la dérision : on retiendra en particulier le dernier et le plus long où un jeune louveteau, pas trop sûr de lui, demande conseil auprès d’un lapin farceur sur la manière de se comporter et de s’alimenter ! Ce conte humoristique est servi par une animation graphique remarquable, directement inspirée de l’œuvre de l’illustrateur pour enfants Grégoire Solotareff. Un dessin animé à ne pas manquer ! le monde moderne prend ici l’apparence inquiétante d’êtres mi-vivants, mi-machines évoluant au sein d’un univers démesuré et fantastique qui porte notamment à réfléchir sur nos propres modes de vie. Mais aussi… Le Garçon et le Monde est un véritable joyau du cinéma d’animation qui échappe à tous les canons du genre. Mélangeant toutes sortes de couleurs et de techniques – pastels à l’huile, crayons de couleurs, feutres, stylos à bille, peinture, collages de journaux… – Alê Abreu propose des formes souvent minimalistes comme les dessineraient eux-mêmes les enfants, ce qui lui donne une formidable liberté d’expression. Et séduit grandement les jeunes enfants à partir de six ans environ. Voilà certainement un des films préférés des enfants qui les ravit à chaque fois ! Une petite souris fait trois dangereuses rencontres dans la forêt. Heureusement, elle évoque pour se sauver la présence encore plus menaçante d’un terrible Gruffalo ! Mais si le Gruffalo existait vraiment… ? Aucun enfant à partir de cinq ans ne résistera au charme de cette petite souris dont les aventures sont tirées d’un célèbre album pour la jeunesse. ● Le parfum de la Carotte . POUR LE MATERNEL ET LE PRIMAIRE Le Gruffalo POUR LE PRIMAIRE À la poursuite du Roi Plumes Ce très beau dessin animé aux allures fantastiques met en scène Johan, un petit lapin qui vit seul sur un bateau avec son papa et qui va bientôt se lancer dans une grande aventure à la poursuite du Roi Plumes qui a emporté autrefois sa maman… C’est le début d’un voyage étrange et plein de rebondissements. On retrouve dans ce film toutes les qualités du précédent dessin animé d’Esben Toft Jacobsen, le créateur de L’Ours montagne. Son nouveau film s’adresse aux enfants entre 7 et 10 ans environ et les plongera dans un univers déroutant et fascinant. Mais aussi… ● Minuscule. La Vallée des fourmis perdues , les aventures d’une coccinelle et de ses amies les fourmis. ● Les Vacances du Petit Nicolas, une évocation attendrie des années 60 même si l’enfance est éternelle. POUR LE SECONDAIRE Pride En pleine ère thatchérienne, un groupe d’activistes gays et lesbiennes décide de lancer une quête pour soutenir les mineurs grévistes et leurs familles. Mais ces deux communautés semblent bien éloignées l’une de l’autre : la lutte commune va pourtant les rapprocher malgré les préjugés. Basée sur des faits authentiques, cette comédie sociale britannique ne peut que susciter l’enthousiasme des jeunes spectateurs. Mais aussi… Loulou et autres loups À la poursuite du Roi Plumes ● Deux jours, une nuit, le dernier film des frères Dardenne sur une travailleuse qui veut reconquérir son emploi. ● Les Héritiers, une leçon magistrale (dans tous les sens du mot) sur le devoir de mémoire. ● La Marche, une épopée pédestre (sans aucune ironie) en faveur du plus noble des combats, pour l’égalité et contre le La Marche racisme. ● Patience, patience… T’iras au paradis !, le très beau documentaire de Hadja Lahbib sur un groupe de sexagénaires marocaines immigrées en Belgique qui quittent Molenbeek pour découvrir le monde… ● Selma, un film indispensable sur le combat de Martin Luther King. ● The Voices, un conte horrifique de Marjane Satrapi (la réalisatrice de Persepolis) pour grands adolescents. Pride n animatio Plusieurs films pour le maternel et le primaire sont proposés aux enseignants avec une animation par notre équipe (voir aussi les titres de films surlignés en fuchsia) Des séances peuvent être ajoutées en fonction des demandes des enseignants. ▶ À la poursuite du Roi Plumes SAUVENIÈRE vendredi 24 avril à 10 h 00 ▶ Deux jours, une nuit SAUVENIÈRE mercredi 29 avril à 10 h 00 ▶ En quête de sens + réalisateur LEPARC jeudi 7 mai à 13 h 30 ▶ Le Garçon et le monde SAUVENIÈRE jeudi 23 avril à 10 h 00 SAUVENIÈRE mardi 28 avril à 10 h 00 SAUVENIÈRE mardi 5 mai à 10 h 00 SAUVENIÈRE mercredi 6 mai à 10 h 00 ▶ Le Gruffalo SAUVENIÈRE jeudi 23 avril à 10 h 15 ▶ Les Héritiers SAUVENIÈRE vendredi 8 mai à 9 h 00 ▶ Jean de la lune CHURCHILL lundi 27 avril à 10 h 00 ▶ Loulou et autres loups SAUVENIÈRE mercredi 29 avril à 9 h 45 ▶ La Marche SAUVENIÈRE jeudi 21 mai à 9 h 30 ▶ Minuscule. La Vallée des fourmis perdues LEPARC lundi 18 mai à 13 h 30 ▶ Le Parfum de la carotte SAUVENIÈRE vendredi 24 avril à 10 h 15 SAUVENIÈRE mardi 28 avril à 10 h 00 SAUVENIÈRE mercredi 13 mai à 10 h 15 ▶ Patience, patience… T’iras au paradis ! SAUVENIÈRE jeudi 23 avril à 10 h 00 ▶ Pride SAUVENIÈRE vendredi 8 mai à 9 h 30 ▶ Rouge comme le ciel VF SAUVENIÈRE vendredi 24 avril à 9 h 15 ▶ Selma CHURCHILL lundi 27 avril à 9 h 15 SAUVENIÈRE mardi 28 avril à 9 h 30 SAUVENIÈRE mercredi 29 avril à 9 h 15 ▶ Les Vacances du petit Nicolas LEPARC lundi 18 mai à 10 h 00 ▶ The Voices SAUVENIÈRE lundi 11 mai à 9 h 45 Infos et réservation 04 222 27 78 En pratique ● PRIX D’ENTRÉE : Enseignement fondamental : 3,20 €. Enseignement secondaire et supérieur : 3,70 €. Gratuit pour les professeurs accompagnants. ● Une RÉSERVATION téléphonique est indispensable. ● Les demandes d’ANIMATION en classe (uniquement pour les films signalés comme accompagnés d’animations) peuvent être faites aux Grignoux (Laurence Gales ou Noémie Theunissen). ● Pour d’AUTRES FILMS OU D’AUTRES SÉANCES, contactez-nous par téléphone. journal des Grignoux 237 19 du 22 avril au 26 mai 2015 JEUDI 14 MAI à 20 h 30 Garrett List & Johan Dupont FEATURING Steve Houben The Garrett List Song Book Le chanteur et compositeur Garrett List et le pianiste Johan Dupont se livrent à un duo intimiste qui met en lumière leur brillante complicité musicale. The Garrett List Song Book propose une interprétation sur un ton sobre des chansons de Garrett List. Principalement basé sur les textes de l’auteur, le répertoire emprunte tant à la littérature classique américaine qu’à la génération beatnik, aux standards du jazz ou encore à la musique clas- sique. Le tout accompagné par Steve Houben, pour un concert exceptionnel. Préventes : 9 € – Le jour même : 12 € Avec l’aide des Affaires culturelles de la Province de Liège Une collaboration les Grignoux, Maison du Jazz MARDI 28 AVRIL à 20 h 15 Jazz portraits KEITH JARRETT JEUDI 30 AVRIL à 22 h dans la cour de la brasserie HK et les Saltimbanks CONFÉRENCE VIDÉO C’est l'un des plus grands pianistes de l’histoire du jazz, tous styles confondus, qu’évoquera Jean-Pol Schroeder. Qu’on adore ou qu’on déteste le personnage, on ne peut nier les qualités exceptionnelles du pianiste. De ses débuts dans les années 60 dans le quartet de Charles Lloyd au trio avec Gary Peacock et Jack DeJohnette, en passant par l’épisode électrique chez Miles Davis, les concerts solo, le quartet avec Dewey Redman, Charlie Haden et Paul Motian ou le quartet avec Jan Garbarek, c’est tout un pan du jazz contemporain qui défilera sur les écrans de la Brasserie avec en bonus commentaires et anecdotes d’usage. Est-il besoin de vous dire que nous sommes particulièrement contents (et ma foi un petit peu fiers) de fêter l’ouverture de ce 40e anniversaire des Grignoux en accueillant HK & Les Saltimbanks qui nous présenteront leur 3e album Rallumeurs d’étoiles, inspiré d’un vers d’Apollinaire : « Il est grand temps de rallumer les étoiles ». En ces temps « sombres » et propices aux obscurantismes de toute forme, entre fanatismes et xénophobies, cet album se conçoit comme une ode à tous les « rallumeurs d’étoiles » anonymes qui, chaque jour, à leur petite échelle, par un geste, un engage- ment, une parole, une création, entretiennent une lueur. Des chansons pour aujourd’hui et pour demain… Et surtout pour vous rappeler qu'ensemble, on ne lâchera rien. Préventes : 15 € Avec l’aide des Affaires culturelles de la Province de Liège ENTRÉE GRATUITE – POSSIBILITÉ DE RESTAURATION Nos expositions VENDREDI 24 AVRIL à 20 h 30 BALINKA · MUSIQUE DE L’EST (France) Musiques traditionnelles des pays de l'Est. Le duo Balinka revisite allègrement le répertoire des Balkans, de la Roumanie à la Turquie, de la Grèce à la Bulgarie. Elles s’arrêtent là ou la musique les a séduites. Les doigts d’Hélène virevoltent sur les boutons de son accordéon et Fanny tricote au violoncelle. Parfois, un rire s’échappe, c’est normal… elles jouent ! Entrée : 8 € · Avec l’aide des Affaires culturelles de la Province de Liège EXPOSITION À LA GALERIE LE PARC et au cinéma Churchill JUSQU'AU 10.05 2015 Pierre Hyart photographie Albert Vanbergen VENDREDI 8 MAI à 20 h 15 MARK ATKINS DIDGERIDOO (Australie) Marc Atkins, « Australien » mi-aborigène, sensible à la ségrégation raciale qui sévissait dans son pays, adopte le didgeridoo, instrument traditionnel par excellence. Sur scène, il dégage une énergie horsnorme diffusant une musique organique venue tout droit du bush, mêlant le son ancestral à des ambiances modernes et contrastées, s’accompagnant de plus à la guitare et à l’harmonica. Marc Atkins est devenu une légende vivante de cet instrument, il a acquis une renommée internationale comme en témoignent ses multiples collaborations et enregistrements avec des grands noms tels que Led Zeppelin, Lou Reed, Peter Gabriel,Sinead O’ Connor… Entrée : 9 € sculpture Vernissage à la galerie le Parc 02.04 > 18h30 INFORMATIONS 0496 42 89 96 L'ASBL WÉGIMONT CULTURE présente au cinéma Churchill JUSQU'AU 24.05 2015 L'(IM)PERTINENCE DU VIDE du GROUPE « IMPRESSION(S) » Dans le cadre de la biennale de la gravure Une coproduction les Jeunesses Musicales et les Grignoux Avec l’aide des Affaires culturelles de la Province de Liège PARKING NEUJEAN ◀ ENTRÉE VOITURES boulevard de la Sauvenière & place Xavier-Neujean Vendredi & samedi : OUVERT toute la nuit Du dimanche au jeudi : OUVERT jusqu’à 1 h du matin Le journal des Grignoux est disponible au Stand Info de Belle-Île Informations 0477 38 98 35 + SORTIE PIÉTON place Xavier-Neujean ENTRÉE ▶ CENTRAL PARK 1 h de parking gratuit* OU FORFAIT soirée cinéma (à partir de 17 h 45) ▶ 6 €* (jusqu’à 1 h du matin) Le journal des Grignoux est disponible à la Fnac Gagnez des places de cinéma avec le magazine SOLIDARIS ENTRÉE VOITURES place Xavier-Neujean * Le ticket de parking est à valider au cinéma Churchill ou Sauvenière. Les programmes du Parc/ Churchill/ Sauvenière sont diffusés quotidiennement sur le télétexte de RTC Liège journal des Grignoux 237 20 du 22 avril au 26 mai 2015 Le coup de cœur de www.imagine-magazine.com Taxi Teheran Quand Jafar Panahi, cinéaste iranien interdit de réalisation, contourne l'imbécillité des mollahs grâce à un taxi qui parcourt le paysage urbain de Téhéran autant qu'il traverse une société vibrante et multiple. Un bolide cinématographique infusé d’autodérision. Ours d’or du dernier festival de Berlin À un carrefour, un taxi attend. Voitures, hommes, femmes, c’est l’Iran qui bat et la vie qui défile à travers le pare-brise, qui restera notre horizon quasiment indépassable. Le chauffeur n’est autre que Jafar Panahi lui-même, qui, à travers une déambulation dans les rues de Téhéran, réalise une prouesse cinématographique : dérouler un ardent plaidoyer pour la liberté d’expression dans un espace clos figuratif de l’enfermement créatif dans lequel on veut le cantonner. C’est que Jafar Panahi est interdit de tournage par les autorités de la République Islamique. Mais qu’à cela ne tienne, il a transformé l’obligation de filmer en douce, sans se faire remarquer, en un dispositif ingénieux, virtuose même : toutes les images viendront de l’intérieur d’un taxi. À chaque personnage qui s’y engouffre, ce sont des pans de la société iranienne que nous découvrons. Taxi Teheran nous donne à voir la diversité de cette société, ses pierres d’achoppement et ses angles morts, dans un récit soigneusement mis en scène, passionnant de bout en bout et parcouru d’un humour libérateur de la chape de plomb sous laquelle le réalisateur vit. Tout d’abord, on peut croire à un documentaire. Un homme hèle le taxi, puis c’est au tour d’une femme, qui s’installe à l'avant. Panahi ne connaît pas très bien le chemin pour aller aux endroits indiqués, quel bizarre taximan il fait… Mais fouette cocher ! Les deux passagers entament une conversation franchement délicate sur la peine de mort : tandis que l’homme défend la pendaison, la femme relève des circonstances atténuantes, une peine de mort trop appliquée qui ne change rien au taux de délinquance. Un échange emmené avec verve sous le regard impavide du conducteur, muet… Mais au fur et à mesure que la journée avance, il deviendra plus qu’un chauffeur : un acteur à part entière, amené à intervenir de plus en plus dans sa propre pièce. Entre un blessé à conduire de toute urgence à l’hôpital et un vendeur à la sauvette de films interdits qui a instantanément reconnu notre réalisateur « under cover » et veut qu’il s’associe à son juteux business, le ton est donné : ce sera définitivement joyeux (même si forcément teinté de la présence diffuse du danger de filmer), profondément politique et tout à fait cinématographique. Grâce à des clins d’œil à ses propres films, des discussions sur le cinéma, un jeu incessant entre réalité et fiction et des plans minutieusement cadrés qui magnifient le dispositif et épuisent avec facétie les possibilités induites par l’habitacle d’une voiture... Bien sûr, l’Ours d’or reçu à Berlin cette année est un Geste, avec un G majuscule. Mais un geste qui salue tout autant le courage d’un artiste qui fait fi des injonctions liberticides des autorités que la capacité du réalisateur à susciter rires, émotions, réflexions. À faire du cinéma, en somme. Catherine Lemaire, LES GRIGNOUX de Jafar Panahi, Iran, 2015, 1 h 22, VO. Sortie le 22 avril. PARC CHURCHILL SAUVENIÈRE Le labyrinthe du silence IM LABYRINTH DES SCHWEIGENS Dans l’immédiate après-guerre, des Allemands prennent en charge la lutte douloureuse pour la dénazification de leur pays. Une œuvre poignante où la pertinence historique prend chair dans une mise en scène soignée et lumineuse L 'histoire se passe outre-Rhin en 1958. Le miracle économique est en train de changer la vie des Allemands et la plupart d'entre eux, las du poids de la guerre, préfèrent voiler leur sentiment de culpabilité. Quand un journaliste identifie un professeur dans une cour de récréation comme un ancien garde d'Auschwitz, personne ne veut l'entendre à l'exception d'un jeune procureur, Johann Radmann, qui veut amener l'affaire devant les tribunaux. Pendant ses recherches, l’intéressé se rend compte que nombre d'Allemands prétendent n'avoir jamais entendu le nom « Auschwitz », tandis que d'autres essaient de l'oublier. Finalement, le procureur général lui confie la supervision de l'enquête. Le flot d'informations qui se présente à lui est tel que le jeune homme se trouve pris dans un dédale de culpabilités et de mensonges où il manque de se perdre. On imagine les mauvais coucheurs se plaindre du classicisme de cette œuvre limpide et fluide, de sa volonté d’être pédagogique, d’éveiller les consciences et de nous renseigner sur des faits encore mal connus de notre histoire contemporaine. Une fois encore, on exprimera haut et fort notre enthousiasme pour ces films qui osent se confronter à l’histoire ; et ici, il s’agit d’évoquer la prise de conscience d’un jeune procureur qui se rend compte à quel point ses proches, ses voisins et amis ont été précipités d’une manière ou d’une autre dans les mailles du régime nazi. Le film donne une réelle épaisseur au contexte historique. L’Allemagne se relève, la croissance pointe le bout du nez et la jeunesse exulte… Malgré sa rigidité, Johann Radmann doit se frotter à cette société qui recommence à prendre goût à un certain espace de liberté et aux joies de la consommation. Mais le tourbillon de cette Allemagne nouvelle qui voudrait liquider le passé le dérange viscéralement ; pour lui l’innommable doit être débusqué et puni. Le film a l’intelligence de ne jamais représenter l’horreur. Nous avons droit à des témoignages pudiques et surtout, cette scène inoubliable où l’homme de loi se fait introduire dans le bâtiment où sont enfermées les archives secrètes gardées par les représentants de l’armée américaine. Une enfilade impressionnante de rayonnages gorgés de documents lui renvoie brutalement le nombre de ses compatriotes qui ont travaillé dans les camps de la mort. Pour mener son enquête il va falloir déplacer des montagnes, briser la glace d’un silence particulièrement pesant. En contrepoint, nous avons l’attitude de l’officier américain chargé de surveiller ces archives de guerre. Pour lui, l’histoire du nazisme est une affaire classée. Le tribunal de Nuremberg a fait son œuvre. La page doit être tournée et il faut s’apprêter à affronter d’autres ennemis (le bloc communiste de l’Est). Mais le jeune protagoniste ne peut imaginer son avenir dans un pays qui n’aurait pas réglé ses comptes avec son passé. Dany Habran, LES GRIGNOUX de Giulio Ricciarelli, Allemagne, 2014, 2 h 04, VO. Avec Alexander Fehling, André Szymanski, Friederike Becht. Sortie le 29 avril. PARC CHURCHILL SAUVENIÈRE