Résumé du projet de recherche :

Résumé du projet de recherche :
L’échec d e sa Nuit vénitienne (1830) incite Alfred de Musset à ne plus concevoir le théâtre comme u n spectacle à admirer depuis la loge d’une salle de théâtre, mais « dans un fauteuil ». Aussi se consacre-­‐t-­‐il à un théâtre créé indépendamment d e toute volonté d e représentation. Pourtant, avant d ’être spectacle dans un livre, le théâtre de Musset a été spectacle dans la feuille de presse. En 1832, le jeune auteur pré-­‐publie dans la Revue des Deux Mondes la plupart d es p ièces qui s eront recueillies en 1834 dans la s econde livraison de Spectacle dans un fauteuil (prose). Musset n’est pas un cas unique : la presse d e l’époque est en effet une des multiples voies de publication offertes aux dramaturges. George Sand, Alexandre Dumas, ou Théophile Gautier en témoignent, de même que des auteurs aujourd’hui considérés comme mineurs (Henri Heine, Émile Souvestre), voire inconnus (Édouard Ourliac ou Octave Feuillet). Nos recherches, délibérément décloisonnées entre littérature, histoire des arts de la scène, sociologie de la littérature et h istoire d es sociabilités, visent à étudier l’impact du support périodique sur les pièces qu’il diffuse. L’esthétique de la discontinuité propre au journal, la libération des entraves matérielles (attentes du public, censure, conditions techniques de représentation), ou la possibilité d’échos et de références aux autres rubriques, font du périodique un lieu favorable aux expérimentations : un laboratoire dramatique. Et cela, d’autant plus que les pièces publiées s’inscrivent dans un véritable concert médiatique (illustrations, comptes rendus de mises en scène, articles critiques…). La mosaïque formée par les parutions polymorphes touchant au théâtre fait du journal un espace spectaculaire, le lieu depuis lequel se déploient toutes les dimensions du théâtre. La presse au XIXe s iècle est ainsi le lieu de réflexion du théâtre, dans toutes les a cceptions du terme : h ébergeant d es productions dramatiques, s e faisant miroir d es représentations qui ont lieu sur les planches parisiennes, le périodique devient aussi le réceptacle de considérations théoriques propres à renouveler le genre dramatique.