Toute la contraception - Test
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CONTRACEPTION Un choix à faire à deux... et avant Pour la majorité des femmes, la pilule est le contraceptif le plus évident. Il y a pourtant bien d’autres moyens de prévenir une grossesse. Nous passons en revue les méthodes contraceptives existantes, pour femmes comme pour hommes. La régulation des naissances favorise le bien-être de la femme, de l’enfant, de la famille et de la société dans son ensemble. Environ 43,5 % des femmes qui demandent un avortement déclarent ne pas avoir utilisé de contraceptif au cours du mois précédant la demande ! Parmi les femmes qui utilisent un moyen de contraception, la pilule est le moyen le plus répandu. Mais la pilule, lorsqu'elle est prise correctement, protège uniquement la femme contre une grossesse non désirée (ou l'aide à planifier sa maternité) et c'est à la femme qu’incombe la responsabilité de la prendre chaque jour. Les hommes peuvent pourtant apporter leur pierre à l’édifice et certains contraceptifs assurent aussi une protection contre les maladies sexuellement transmissibles (MST), tel le sida. Au niveau mondial, le virus du sida tue 3 millions de malades par an et infecte 5 millions de nouvelles personnes. Ce chiffre grimpe d’année en année, y compris chez nous. Parce qu’il est parfois difficile de s’y retrouver parmi toutes les méthodes de contraception existantes et parce que rien ne vous oblige à utiliser la méthode la plus connue, nous vous proposons un tour d’horizon de tous les contraceptifs disponibles en Belgique. En gros, on distingue quatre groupes : les moyens hormonaux, les dispositifs intra-utérins, les barrières contraceptives et les méthodes naturelles. Nous passons en revue leurs avantages et inconvénients, indiquons la bonne manière de les utiliser et estimons leur prix. Le tableau vous donne une idée de la fiabilité de chaque contraceptif à l’aide de l’indice Pearl. Ce dernier mesure le nombre de grossesses par an pour 100 femmes utilisant un contraceptif donné. Attention, l’indice Pearl ne fournit qu’une indication. Il ne s’agit pas de vérités absolues. Aucun contraceptif n’est fiable à 100 % ! TEST SANTÉ n° 67 juin-juillet 2005 21 La contraception hormonale INDICE PEARL APRÈS 1 AN D'UTILISATION utilisation correcte et systématique utilisation incorrecte ou oubli Contraceptif utilisé Nombre de grossesses pour 100 femmes pendant la première année d'utilisation Pilule combinée 0,1 - 0,2 3 (1) Patch hormonal 0,7 0,9 Anneau vaginal 0,4 0,65 0 0,07 MOYENS HORMONAUX Implant contraceptif Injection contraceptive 0 1 Minipilule (Microlut) 0,3 4 Minipilule (Cerazette) 0,7 1,1 0 0,6 Stérilet hormonal DISPOSITIFS INTRA-UTÉRINS Stérilet au cuivre 0,1 - 0,3 0,8 - 1,5 BARRIÈRES CONTRACEPTIVES Préservatif masculin 2 15 Préservatif féminin 5 15 Diaphragme 6 20 Spermicide 4 25 Stérilisation masculine 0 0,1 Stérilisation féminine 0 0,5 Méthode de la température 1 2,5 - 7 Méthode Billings 1,2 15,5 Méthode du calendrier 4,7 11,7 Source : Sensoa MÉTHODES NATURELLES Allaitement 2 Coït interrompu (retrait) 4 Aucune contraception, femme jeune 19 80 - 90 (1) Ce chiffre diminue sensiblement après la première année d'utilisation. 22 TEST SANTÉ n° 67 juin-juillet 2005 L’administration d’hormones de synthèse, œstrogène et/ou progestérone, bloque l’ovulation, épaissit la glaire du col utérin afin d’entraver le passage des spermatozoïdes et modifie la muqueuse utérine qui devient impropre à la nidation d’un ovule fécondé. La prise d’hormones peut cependant provoquer des effets secondaires tels des maux de tête, des douleurs aux seins, une prise de poids, des nausées, des sautes d’humeur ou une dépression, etc. En outre, certains médicaments peuvent diminuer l’efficacité des contraceptifs hormonaux : le millepertuis, les antiviraux, certains antibiotiques, etc. Parlez-en toujours à votre médecin. Un autre désavantage des méthodes hormonales, tels la pilule, le patch, etc., est leur contre-indication chez la femme souffrant de maladies cardiovasculaires, d’hypertension, d’affections du foie, de migraine, de cancer du sein ou d’antécédent de cancer du sein, d’hémorragie cérébrale ou de thrombose. LA PILULE COMBINÉE Environ 100 millions de femmes ont choisi une pilule combinée comme moyen contraceptif. Comme son nom l’indique, cette pilule associe en général deux types d’hormones de synthèse : un œstrogène et une progestérone. Lorsque le dosage des comprimés est identique pendant 21 jours, on parle de pilule monophasique. Si la dose varie au cours du cycle, on parle de pilule bi- ou triphasique, reconnaissable à ses comprimés de différentes couleurs. • Utilisation : un médecin prescrit la pilule la plus adaptée. Le premier comprimé se prend le 1er jour des règles. (Il est possible de commencer plus tard mais il faut alors utiliser un autre contraceptif durant les 7 premiers jours). Les autres comprimés doivent être pris à peu près au même moment de la journée pendant les 21 jours suivants. Suit une semaine sans pilule durant laquelle surviennent les règles. Après ces 7 jours d’arrêt, on recommence. • En cas d’oubli : rattrapez la prise dès que possible. Si l’oubli est inférieur à 12 heures, vous restez protégée contre une grossesse. Prenez la pilule suivante à l’heure habituelle et continuez la plaquette. Si vous avalez la pilule oubliée avec plus de 12 h de retard, l’efficacité n’est plus garantie. Contactez alors votre médecin. Les autres mesures dépendent de la semaine durant laquelle vous avez oublié la pilule : – 1e semaine de la plaquette : continuez la plaquette et utilisez, pendant 7 jours, un préservatif comme protection supplémentaire. Si vous avez eu un rapport sexuel dans la période de 48 h qui précède ou qui suit le moment où vous auriez dû prendre votre pilule, vous risquez d’être enceinte. Dans ce cas, d’autres mesures, comme la pilule du lendemain, sont à envisager. – 2e semaine de la plaquette : continuez la plaquette. Une méthode de contracep- tion complémentaire n’est pas nécessaire. – 3e semaine de la plaquette : terminez la plaquette, sautez la semaine d’arrêt et entamez directement une nouvelle plaquette. Un moyen de contraception complémentaire n’est pas nécessaire. Autre solution : anticiper la semaine d’arrêt. Le jour où vous avez oublié la pilule compte pour le 1er jour de la semaine d’arrêt. • Retarder les règles : il est possible de prolonger la prise de la pilule, p. ex. pour éviter d’avoir vos règles en vacances. Avec une pilule bi- ou triphasique, il suffit de poursuivre la prise avec les derniers comprimés d’une autre plaquette ou enchaîner deux plaquettes. Avec la pilule monophasique, vous pouvez aussi enchaîner deux plaquettes ou prendre la seconde seulement 2 semaines. Il est déconseillé de prolonger la prise de la pilule plus de 3 mois. Des saignements en cours de cycle sont en effet possibles et le tissu de la glande mammaire est soumis à une stimulation excessive qui peut être confondue avec un cancer du sein. • Efficacité : indice Pearl de 0,1 à 3 %. Autrement dit, la pilule combinée offre 97 à 99,9 % d’efficacité. • Avantages : sûre, retour rapide de la fécondité après son arrêt, pas de gêne lors des rapports, réduit les saignements et les douleurs prémenstruelles, a parfois un effet bénéfique sur l’acné, réduit le risque de cancer utérin et de cancer ovarien. • Inconvénients : pas de protection contre les MST, augmente le risque de thrombose et de maladies cardiovasculaires, diminue la libido. • Incertitude quant au : lien avec la migraine, risque accru ou non de cancer du sein, de cancer du col de l’utérus ou d’autres tumeurs. • Ne convient pas : aux femmes de plus de 35 ans qui fument. • Prix : il y a 28 sortes de pilules en Belgique. Les plus utilisées coûtent (sans remboursement) entre 10 € et 20 € pour trois mois. LE PATCH HORMONAL Le patch hormonal est un nouveau moyen de contraception. Ce patch se colle sur le ventre, la fesse ou le bras et libère, à travers la peau, les hormones dans le sang. • Utilisation : pendant 3 semaines consécutives, vous appliquez chaque semaine un nouveau patch sur votre peau. Le premier doit être collé de préférence le 1er jour de votre cycle. Les règles surviennent au cours de la quatrième semaine. Après ces 7 jours sans patch, vous collez un nouveau patch et recommencez le cycle. Lisez attentivement la notice si le patch se décolle partiellement ou complètement. • Efficacité : utilisé correctement, le patch est sûr à 99 %. Son efficacité peut toutefois être moindre chez les femmes pesant plus de 90 kg. • Avantages : sûr, facile à utiliser, à coller seulement 1 fois par semaine, pas de gêne lors des rapports, pas de diminution d’efficacité en cas de vomissement ou de diarrhée (contrairement à la pilule). • Inconvénients : pas de protection contre les MST, risque de réactions cutanées locales, visibilité éventuelle du patch. • Prix : le patch hormonal n’est pas remboursé et coûte 34,05 € pour trois cycles. L’INJECTION CONTRACEPTIVE • Utilisation : l’hormone progestérone est administrée par injection dans le muscle du bras. Vous êtes protégée contre une grossesse pendant 1 à 3 mois, selon le type de produit injecté. • Mode d’action : même fonctionnement que pour les contraceptions hormonales décrites précédemment mais, en plus, l’injection contraceptive empêche la libération mensuelle d’un œuf par les ovaires. • Efficacité : indice Pearl de 0 à 1. • Avantages : sûre (déjà efficace 24 h après l’injection), pas besoin d’y penser quotidiennement, diminution des syndromes prémenstruels, pas de gêne lors des rapports. • Inconvénients : le retour de la fécondité peut prendre jusqu’à 31 mois, exige régulièrement une nouvelle injection, une fois administrée pas de retour en arrière possible pendant cette période, pas de protection contre les MST, effets indésirables tels que des cycles irréguliers. • Prix : Depo-Provera p. ex. coûte 6,51 €. Cette méthode est remboursée. L’ANNEAU VAGINAL L’anneau vaginal fait également partie des nouvelles méthodes contraceptives. Cet anneau fin et souple se place au fond du vagin, comme un tampon. • Utilisation : pendant 3 semaines, l’anneau libère des hormones dans le sang via la muqueuse vaginale. Au bout de 3 semaines, il faut le retirer, ce qui déclenche les règles. Une semaine plus tard, il faut placer un nouvel anneau et recommencer. • Efficacité : probablement comparable à la pilule combinée. Trop peu d’études ont été menées jusqu’à présent pour se prononcer sur son efficacité chez les femmes en bonne santé ou chez celles souffrant de problèmes médicaux particuliers. • Prix : Nuvaring coûte 17,95 € pièce et 35,64 € par trois. L’anneau vaginal n’est pas remboursé. LA MINI OU MICROPILULE La minipilule ne contient que de la progestérone. • Utilisation : il faut également avaler chaque jour un comprimé mais, au lieu de le faire pendant 21 jours, il faut le faire pendant 28 jours, donc sans interruption d’une semaine. • Efficacité : l’indice Pearl est de 0,3 à 4 %. • Avantages : sûre, retour rapide de la fécondité après son arrêt, pas de gêne lors des rapports, convient aux femmes qui allaitent, aux fumeuses, aux femmes souffrant d’hyper tension et à risque cardiovasculaire, aux femmes diabétiques. • Inconvénients : pas de protection contre les MST, cycles irréguliers, possibilité d’un risque accru de cancer du sein. • Prix : la minipilule Microlut est partiellement remboursée et coûte 11,45 € (prix plein) pour 3 mois environ. Cerazette coûte 22,35 € pour trois mois et n’est pas remboursée. L’IMPLANT CONTRACEPTIF • Utilisation : sous anesthésie locale, le médecin ou le gynécologue place, au cours des cinq premiers jours du cycle, un bâtonnet souple en caoutchouc sous la peau du bras. Ce bâtonnet va diffuser quotidiennement, pendant 3 à 5 ans, une petite dose d’hormones progestérone. • Efficacité : presque sûr à 100 %. • Avantages : très sûr (déjà efficace 24 h après l’intervention), peut être retiré plus tôt, pas besoin d’y penser tous les jours, pas de gêne lors des rapports. • Inconvénients : nécessite une petite intervention médicale sous anesthésie locale, pas de protection contre les MST, effets secondaires tels que des cycles irréguliers, acné. • Prix : l’implant contraceptif, p. ex. Implanon, n’est pas remboursé. Il coûte 132,05 € pour 3 ans. La contraception intra-utérine Elle consiste en l’introduction dans l’utérus d’un dispositif contraceptif. LE STÉRILET Le stérilet est un petit dispositif en forme de T. À son extrémité est fixé un petit fil qui sort de l’utérus et se trouve donc au fond du vagin. • Mode d’action : le médecin ou le gynécologue place le stérilet. Il en existe deux sortes : le stérilet au cuivre, utilisé de longue date, et le stérilet hormonal, plus récent. Avec le premier, le cuivre ralentit le mouvement des spermatozoïdes. Ces derniers ne sont donc plus suffisamment actifs pour féconder un ovule et la muqueuse utérine devient impropre à la nidation d’un ovule fécondé. Le stérilet hormonal, qui libère de la progestérone en faibles doses, a une action similaire. • Efficacité : le stérilet au cuivre a un indice Pearl de 0,1 à 1,5 %. Pour le stérilet hormonal, l’indice est de 0 à 0,6 %. C’est donc une des méthodes de contraception les plus sûres. • Avantages : très sûr, peut être retiré à tout moment, retour rapide de la fécondité après le retrait, efficace dès sa mise en place, pas besoin d’y penser chaque jour, pas d’interaction médicamenteuse, réduction des saignements menstruels, peut se garder 5 ans. • Inconvénients : pas de protection contre les MST, sa mise en place et son retrait nécessitent une visite chez le médecin, faible risque d’expulsion spontanée, risque de règles plus longues et plus douloureuses avec le stérilet au cuivre, le stérilet hormonal peut provoquer des effets secondaires liés à la prise d’hormones, telle la dépression. Ces effets disparaissent généralement au bout d’un certain temps. • Ne convient pas : aux femmes souffrant d’affections bénignes de l’utérus ou atteintes d’une MST. • Prix : le stérilet n’est pas remboursé. Le stérilet hormonal Mirena coûte 124 €. Le prix d’un stérilet au cuivre varie de 20 à 40 €. Une variante (Gynefix) coûte 68 €. TEST SANTÉ n° 67 juin-juillet 2005 23 Les barrières contraceptives Les contraceptifs qui relèvent de cette catégorie empêchent le sperme et les spermatozoïdes d’entrer en contact avec un ovule chez l’autre partenaire. LE PRÉSERVATIF MASCULIN Le préservatif masculin a la forme d’un pénis et est généralement fabriqué en latex ou en polyuréthane. Il en existe différentes sortes, formes, couleurs et saveurs. Il se déroule sur le pénis en érection. • Mode d’action : l’utilisation d’un préservatif empêche le liquide corporel (sperme, sang ou salive) d’entrer en contact avec le/la partenaire. Il permet donc d’éviter les infections et les grossesses. • Utilisation : le condom se place sur le pénis en érection juste avant la pénétration. Après l’éjaculation, l’homme se retire de sa partenaire en maintenant le préservatif à sa base pour éviter qu’il ne glisse et que du sperme s’écoule dans le vagin. Faites un nœud au préservatif et jetezle à la poubelle. Utilisez-en un nouveau à chaque rapport. Ne superposez jamais deux préservatifs (augmente le risque de rupture) et utilisez uniquement un lubrifiant à base d’eau (p. ex. Sensilube, voyez Test-Santé 52, déc. 2002). Conservez vos capotes dans un endroit sec et frais, donc pas dans votre portefeuille. Vérifiez toujours leur date de péremption. • Efficacité : indice Pearl de 2 à 15 %. Sa fiabilité dépend en effet beaucoup de sa bonne utilisation. • Avantages : protection contre les MST et contre une grossesse, seule méthode de contraception réversible pour homme, rares effets secondaires, pas d’incidence sur la fécondité, risque réduit de cancer du col de l’utérus (car risque réduit d’infection au Papillomavirus). • Inconvénients : interruption des rapports, exige l’attention des deux partenaires, risque de rupture ou de perte, certains hommes ont moins de sensations avec un préservatif. • Prix : 0,5 – 2,5 € pour trois. 24 TEST SANTÉ n° 67 juin-juillet 2005 LE PRÉSERVATIF FÉMININ Le premier préservatif féminin disponible en Belgique se présentait sous la forme d’un fin étui en plastique (polyuréthane) de 17 cm de long, à placer dans le vagin. Il est muni d’un anneau souple à chacune de ses extrémités : l’un du côté fermé pour couvrir le col de l’utérus lors des rapports et l’autre, du côté ouvert, pour recouvrir les organes génitaux externes. Ce deuxième anneau reste donc à l’extérieur du vagin. Sous peu, un préservatif féminin en latex sera également disponible en Belgique. • Utilisation : la mise en place du préservatif féminin est similaire à celle d’un tampon. Insérez l’anneau intérieur dans le vagin, en le serrant entre le pouce et l’index, et placez-le sur le col de l’utérus. L’anneau extérieur recouvre les organes sexuels externes. Après le rapport, retirez le préservatif en tournant l’anneau externe pour le fermer, et jetez-le à la poubelle. N’utilisez jamais un préservatif féminin avec un préservatif masculin ! • Efficacité : comme pour le préservatif masculin, sa fiabilité dépend beaucoup de sa bonne utilisation. L’indice Pearl oscille entre 5 et 15 %. Vous pouvez augmenter son efficacité en l’utilisant avec un spermicide. • Avantages : protection contre les MST (y compris lors du sexe oral), contre une grossesse et contre le cancer du col de l’utérus, pas besoin de prescription, pas d’effets secondaires, utilisable avec un lubrifiant à base d’eau ou d’huile, se place lorsque la femme le souhaite (jusqu’à 8 h avant les rapports), pas d’incidence sur la fécondité. • Inconvénients : parfois difficile à utiliser, risque de rupture ou de perte, émet parfois des bruits gênants, peut ne pas être adapté à certaines positions. • Prix : disponible en pharmacie au prix de 8,5 € pour trois. LE DIAPHRAGME ET LA CAPE CERVICALE Le diaphragme (ou pessaire) est un dôme en caoutchouc souple que la femme place dans son vagin avant la relation sexuelle et qui couvre le col de l’utérus. Les capes cervicales ont la même forme mais sont plus petites. • Utilisation : ces moyens de contraception sont très peu utilisés en Belgique. Comme la taille du diaphragme doit être bien adaptée à la cavité vaginale, une visite chez le médecin est nécessaire pour choisir le modèle le mieux ajusté. Avant les rapports, introduisez le diaphragme, enduit de spermicide, comme s’il s’agissait d’un tampon. Vous ne pouvez le retirer que huit heures après le rapport. • Efficacité : Indice Pearl de 6 à 20 % pour le diaphragme. • Avantages : peuvent se placer plusieurs heures avant le rapport, pas d’incidence sur la fécondité. • Inconvénients : pas très efficaces comparés aux autres contraceptifs, nécessitent une visite chez le médecin, pas de protection contre les MST, risque de réactions allergiques ou d’infection des voies urinaires, ne restent pas toujours bien en place. • Ne convient pas : en cas d’antécédent du syndrome du choc toxique. • Ces dispositifs sont parfois difficiles à trouver en Belgique, mais le Centre de Planning Familial de Boitsfort peut vous en dire plus : 02 673 39 34. LA STÉRILISATION MASCULINE LA STÉRILISATION FÉMININE La stérilisation est une forme de contraception définitive. • Mode d’action : lors d’une stérilisation féminine, les trompes sont ligaturées, sectionnées ou obturées à l’aide de petites pinces ou d’un courant électrique, au cours d’une intervention chirurgicale pratiquée sous anesthésie locale (parfois générale). Les spermatozoïdes ne peuvent donc plus féconder d’ovule dans la trompe et les ovules ne peuvent plus atteindre l’utérus. • Efficacité : presque sûre à 100 %. • Avantages : contraception définitive, efficace directement après l’intervention, pas besoin d’y penser tous les jours. • Inconvénients : pas de protection contre les MST, risques inhérents à l’intervention chirurgicale, généralement irréversible. • Prix : l’intervention coûte 182 €. Elle est en partie remboursée. La vasectomie est la stérilisation chirurgicale masculine. Il s’agit également d’une contraception définitive. • Mode d’action : via une incision dans le scrotum, les canaux déférents sont sectionnés. L’intervention est réalisée sous anesthésie locale. Les spermatozoïdes produits par les testicules ne peuvent donc plus arriver dans le liquide séminal. La stérilisation n’a pas d’incidence sur l’activité sexuelle. La capacité d’érection et d’éjaculation (de sperme sans spermatozoïdes) reste la même. Cette intervention n’est toutefois pas immédiatement efficace en tant que contraceptif. Une autre méthode de contraception est nécessaire environ pendant les 3 mois qui suivent l’intervention en attendant que les spermatozoïdes déjà présents dans les canaux déférents soient éjaculés. • Efficacité : sûre à presque 100 %. • Avantages : contraception définitive, pas besoin d’y penser chaque jour, intervention mineure, simple et sûre. • Inconvénients : pas de protection contre les MST, seulement efficace comme contraceptif trois mois après l’intervention, nécessite une petite intervention chirurgicale, généralement irréversible. • Prix : l’intervention coûte 89,73 € et est remboursée. Les méthodes naturelles LES SPERMICIDES : DIFFICILES À TROUVER ! Au cours du cycle menstruel, le corps de la femme subit plusieurs changements afin d’être prêt à recevoir un ovule fécondé. En observant ces changements, le couple peut connaître la période pendant laquelle il peut ou non avoir des rapports sexuels. La durée de vie d’un ovule non fécondé est de 12 à 24 h. Les spermatozoïdes peuvent, quant à eux, survivre 2 à 5 jours dans le corps de la femme. Le risque de grossesse est donc le plus élevé en cas de rapports dans les 5 jours précédant l’ovulation ou dans les 3 jours qui la suivent. Il existe diverses méthodes naturelles de planification familiale. Les spermicides sous forme de crèmes, gels, mousses, etc., peuvent améliorer la fiabilité de certains contraceptifs. On ne peut cependant PAS les combiner avec le préservatif masculin, car ils augmentent le risque de rupture. Le problème est que, depuis déjà un certain temps, on ne trouve plus aucun spermicide dans les pharmacies belges! C'est surtout gênant pour les femmes qui souhaiteraient utiliser un diaphragme (pessaire), car sans utilisation de spermicide, cette contraception est encore moins fiable. On peut toutefois encore trouver des spermicides dans certains pays voisins et via internet. Le Centre de Planning Familial de Boitsfort (Av. L. Wiener, 64, 1170 Bxl.) peut vous en dire plus : 02 673 39 34. LA MÉTHODE DU CALENDRIER, DE LA GLAIRE CERVICALE ET DE LA TEMPÉRATURE, LE COÏT INTERROMPU ET L’ALLAITEMENT at io n jours probablement inféconds jours féconds jour le plus humide Vous pouvez également appliquer la méthode de la température. Elle consiste à prendre et noter sa température chaque matin et ce, durant plusieurs mois. Juste avant l’ovulation, vous constaterez que votre température baisse légèrement. Au moment de l’ovulation, elle remonte un petit peu. Une température stable pendant 3 jours signifie que la période féconde est terminée. secs jours jours inféconds tr u r humide men s r jou cs j ou rs se MÉTHODE BILLINGS Le coït interrompu (ou retrait) est une autre possibilité. L’homme retire le pénis du vagin juste avant l’éjaculation. De cette manière, les spermatozoïdes présents dans le sperme n’entrent pas en contact avec l’ovule dans le corps de la femme. La méthode naturelle la plus ancienne est celle de l’allaitement. Le retour de la fécondité après un accouchement est, en effet, retardé par la production de l’hormone prolactine. Plus souvent et plus longtemps vous allaiterez votre bébé, plus lente sera la diminution de votre taux de prolactine dans le sang et plus longue sera la période d’infécondité naturelle après la naissance. • Efficacité : en cas d’utilisation correcte et combinée de ces méthodes naturelles, l’efficacité peut atteindre 90 à 98 % (2 à 10 grossesses sur 100). Pour le coït interrompu, l’indice Pearl est de 19 %. La méthode de l’allaitement n’est fiable que si vous ne donnez rien d’autre au bébé que votre lait et si les tétées ne sont pas espacées de plus de 4 h (la nuit, pas plus de 6 h). Le risque d’être enceinte est alors de 2 %. • Avantages : pas de vrai risque pour la santé ni d’effet secondaire vu qu’aucun médicament, produit chimique ou moyen mécanique n’est utilisé, sans danger pour les femmes qui allaitent, bon marché, pas de modification du cycle menstruel, pas d’incidence sur la fécondité. • Inconvénients : demande du temps, des efforts, de l’assiduité, des calculs et un contrôle de soi de la part de la femme comme de l’homme, risque élevé d’échec (surtout avec la méthode du calendrier) et donc moins efficace, la température du corps peut varier sous l’effet d’une maladie, d’un manque de sommeil, de consommation d’alcool ou de drogue, pas de protection contre les MST. pr em ie • Mode d’action : avec la méthode du calendrier (Ogino-Knauss), vous déterminez votre période de fécondité sur base des cycles précédents. Avec la méthode de la glaire cervicale (méthode Billings), vous déterminez les jours qui précèdent et qui suivent l’ovulation en observant votre glaire cervicale. Ce sont les jours où la glaire est la plus fluide, filante, claire et élastique. LA CONTRACEPTION D’URGENCE Après un rapport sexuel non protégé ou l’échec éventuel d’une autre méthode contraceptive, la pilule du lendemain peut être prise ou le stérilet du lendemain peut être placé. • La pilule du lendemain. Elle est administrée sous la forme de deux comprimés contenant une hormone : la lévonorgestrel. La pilule du lendemain doit se prendre dans les 72 heures qui suivent le rapport sexuel non protégé ou la défaillance du moyen contraceptif. Plus elle est prise rapidement, plus elle est efficace. Si elle est prise dans les 24 heures qui suivent le rapport non protégé, elle permet d’éviter 95 % des grossesses non désirées. Le risque de grossesse double toutes les 12 heures. Prise après 72 h, elle prévient 58 % des grossesses. Cette pilule bloque ou retarde l’ovulation et empêche également l’implantation de l’ovule fécondé. Les effets secondaires les plus fréquents sont des nausées et des vomissements. Elle est disponible en pharmacie sans ordonnance (sous la marque Norlevo) au prix de 9,85 €. • Le stérilet du lendemain. Le stérilet du lendemain est identique au stérilet au cuivre utilisé comme moyen contraceptif ordinaire et peut être mis en place jusqu’à 5 jours après le rapport sexuel non protégé ou la défaillance du contraceptif. S’il y a un risque de MST, il n’est pas placé en raison d’un risque accru d’infections. C’est la méthode contraceptive d’urgence la plus efficace. PLUS D'INFOS ? Si, après lecture de cet article, vous souhaitez savoir quel est le contraceptif qui vous convient le mieux ou si vous avez encore des questions, nous vous invitons à consulter notre site www.test-achats.be. Vous y trouverez un dossier détaillé sur le sujet ainsi qu’un questionnaire, des fiches, une liste de noms de produits et leur prix. La rubrique Bloc-notes de ce numéro vous propose également un article sur le remboursement de la pilule. ■ R. Beretta et R. Sas TEST SANTÉ n° 67 juin-juillet 2005 25