Toute la contraception - Test

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Toute la contraception - Test
CONTRACEPTION
Un choix à faire
à deux... et avant
Pour la majorité des femmes, la pilule est le contraceptif le plus
évident. Il y a pourtant bien d’autres moyens de prévenir une
grossesse. Nous passons en revue les méthodes contraceptives
existantes, pour femmes comme pour hommes.
La régulation des naissances favorise
le bien-être de la femme, de l’enfant,
de la famille et de la société dans son
ensemble. Environ 43,5 % des femmes
qui demandent un avortement déclarent
ne pas avoir utilisé de contraceptif au
cours du mois précédant la demande !
Parmi les femmes qui utilisent un
moyen de contraception, la pilule est le
moyen le plus répandu. Mais la pilule,
lorsqu'elle est prise correctement,
protège uniquement la femme contre
une grossesse non désirée (ou l'aide à
planifier sa maternité) et c'est à la femme
qu’incombe la responsabilité de la
prendre chaque jour. Les hommes
peuvent pourtant apporter leur pierre à
l’édifice et certains contraceptifs assurent
aussi une protection contre les maladies
sexuellement transmissibles (MST),
tel le sida. Au niveau mondial, le virus
du sida tue 3 millions de malades par
an et infecte 5 millions de nouvelles
personnes. Ce chiffre grimpe d’année en
année, y compris chez nous.
Parce qu’il est parfois difficile de s’y
retrouver parmi toutes les méthodes de
contraception existantes et parce que
rien ne vous oblige à utiliser la méthode
la plus connue, nous vous proposons un
tour d’horizon de tous les contraceptifs
disponibles en Belgique.
En gros, on distingue quatre groupes :
les moyens hormonaux, les dispositifs
intra-utérins, les barrières contraceptives et les méthodes naturelles. Nous
passons en revue leurs avantages et
inconvénients, indiquons la bonne
manière de les utiliser et estimons leur
prix. Le tableau vous donne une idée de
la fiabilité de chaque contraceptif à l’aide
de l’indice Pearl. Ce dernier mesure
le nombre de grossesses par an pour
100 femmes utilisant un contraceptif
donné. Attention, l’indice Pearl ne
fournit qu’une indication. Il ne s’agit pas
de vérités absolues. Aucun contraceptif
n’est fiable à 100 % !
TEST SANTÉ n° 67 juin-juillet 2005
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La contraception hormonale
INDICE PEARL APRÈS 1 AN
D'UTILISATION
utilisation
correcte et
systématique
utilisation
incorrecte
ou oubli
Contraceptif utilisé
Nombre de
grossesses pour
100 femmes
pendant la
première année
d'utilisation
Pilule combinée
0,1 - 0,2
3 (1)
Patch hormonal
0,7
0,9
Anneau vaginal
0,4
0,65
0
0,07
MOYENS HORMONAUX
Implant contraceptif
Injection contraceptive
0
1
Minipilule (Microlut)
0,3
4
Minipilule (Cerazette)
0,7
1,1
0
0,6
Stérilet hormonal
DISPOSITIFS INTRA-UTÉRINS
Stérilet au cuivre
0,1 - 0,3
0,8 - 1,5
BARRIÈRES CONTRACEPTIVES
Préservatif masculin
2
15
Préservatif féminin
5
15
Diaphragme
6
20
Spermicide
4
25
Stérilisation masculine
0
0,1
Stérilisation féminine
0
0,5
Méthode
de la température
1
2,5 - 7
Méthode Billings
1,2
15,5
Méthode du calendrier
4,7
11,7
Source : Sensoa
MÉTHODES NATURELLES
Allaitement
2
Coït interrompu (retrait)
4
Aucune contraception,
femme jeune
19
80 - 90
(1) Ce chiffre diminue sensiblement après la
première année d'utilisation.
22
TEST SANTÉ n° 67 juin-juillet 2005
L’administration d’hormones
de synthèse, œstrogène et/ou
progestérone, bloque l’ovulation,
épaissit la glaire du col utérin
afin d’entraver le passage des
spermatozoïdes et modifie la muqueuse
utérine qui devient impropre à la
nidation d’un ovule fécondé.
La prise d’hormones peut cependant
provoquer des effets secondaires tels
des maux de tête, des douleurs aux
seins, une prise de poids, des nausées,
des sautes d’humeur ou
une dépression, etc. En outre,
certains médicaments peuvent
diminuer l’efficacité des contraceptifs
hormonaux : le millepertuis, les
antiviraux, certains antibiotiques, etc.
Parlez-en toujours à votre médecin.
Un autre désavantage des méthodes
hormonales, tels la pilule, le patch,
etc., est leur contre-indication chez
la femme souffrant de maladies
cardiovasculaires, d’hypertension,
d’affections du foie, de migraine, de
cancer du sein ou d’antécédent de
cancer du sein, d’hémorragie cérébrale
ou de thrombose.
LA PILULE COMBINÉE
Environ 100 millions de femmes ont choisi
une pilule combinée comme moyen contraceptif. Comme son nom l’indique, cette
pilule associe en général deux types d’hormones de synthèse : un œstrogène et une
progestérone. Lorsque le dosage des comprimés est identique pendant 21 jours, on
parle de pilule monophasique. Si la dose
varie au cours du cycle, on parle de pilule
bi- ou triphasique, reconnaissable à ses
comprimés de différentes couleurs.
• Utilisation : un médecin prescrit la pilule
la plus adaptée. Le premier comprimé se
prend le 1er jour des règles. (Il est possible
de commencer plus tard mais il faut alors
utiliser un autre contraceptif durant les
7 premiers jours). Les autres comprimés doivent être pris à peu près au même moment
de la journée pendant les 21 jours suivants.
Suit une semaine sans pilule durant laquelle
surviennent les règles. Après ces 7 jours
d’arrêt, on recommence.
• En cas d’oubli : rattrapez la prise dès que
possible. Si l’oubli est inférieur à 12 heures,
vous restez protégée contre une grossesse.
Prenez la pilule suivante à l’heure habituelle
et continuez la plaquette.
Si vous avalez la pilule oubliée avec plus
de 12 h de retard, l’efficacité n’est plus garantie. Contactez alors votre médecin. Les
autres mesures dépendent de la semaine
durant laquelle vous avez oublié la pilule :
– 1e semaine de la plaquette : continuez la
plaquette et utilisez, pendant 7 jours, un
préservatif comme protection supplémentaire. Si vous avez eu un rapport sexuel
dans la période de 48 h qui précède
ou qui suit le moment où vous
auriez dû prendre votre pilule,
vous risquez d’être enceinte.
Dans ce cas, d’autres mesures, comme la pilule du
lendemain, sont à envisager.
– 2e semaine de la plaquette : continuez la plaquette.
Une méthode de contracep-
tion complémentaire n’est pas nécessaire.
– 3e semaine de la plaquette : terminez la
plaquette, sautez la semaine d’arrêt et entamez directement une nouvelle plaquette.
Un moyen de contraception complémentaire n’est pas nécessaire. Autre solution :
anticiper la semaine d’arrêt. Le jour où vous
avez oublié la pilule compte pour le 1er jour
de la semaine d’arrêt.
• Retarder les règles : il est possible de
prolonger la prise de la pilule, p. ex. pour éviter d’avoir vos règles en vacances. Avec une
pilule bi- ou triphasique, il suffit de poursuivre la prise avec les derniers comprimés
d’une autre plaquette ou enchaîner deux
plaquettes. Avec la pilule monophasique,
vous pouvez aussi enchaîner deux plaquettes
ou prendre la seconde seulement 2 semaines. Il est déconseillé de prolonger la prise
de la pilule plus de 3 mois. Des saignements
en cours de cycle sont en effet possibles et
le tissu de la glande mammaire est soumis à
une stimulation excessive qui peut être confondue avec un cancer du sein.
• Efficacité : indice Pearl de 0,1 à 3 %.
Autrement dit, la pilule combinée offre 97
à 99,9 % d’efficacité.
• Avantages : sûre, retour rapide de la
fécondité après son arrêt, pas de gêne lors
des rapports, réduit les saignements et les
douleurs prémenstruelles, a parfois un effet
bénéfique sur l’acné, réduit le risque de cancer utérin et de cancer ovarien.
• Inconvénients : pas de protection contre
les MST, augmente le risque de thrombose
et de maladies cardiovasculaires, diminue la
libido.
• Incertitude quant au : lien avec la migraine, risque accru ou non de cancer du
sein, de cancer du col de l’utérus ou d’autres
tumeurs.
• Ne convient pas : aux femmes de plus
de 35 ans qui fument.
• Prix : il y a 28 sortes de pilules en Belgique. Les plus utilisées coûtent (sans remboursement) entre 10 € et 20 € pour trois
mois.
LE PATCH HORMONAL
Le patch hormonal est un nouveau moyen
de contraception. Ce patch se colle sur le
ventre, la fesse ou le bras et libère, à travers
la peau, les hormones dans le sang.
• Utilisation : pendant 3 semaines consécutives, vous appliquez chaque semaine un
nouveau patch sur votre peau. Le premier
doit être collé de préférence le 1er jour de
votre cycle. Les règles surviennent au cours
de la quatrième semaine. Après ces 7 jours
sans patch, vous collez un nouveau patch et
recommencez le cycle. Lisez attentivement
la notice si le patch se décolle partiellement
ou complètement.
• Efficacité : utilisé correctement, le patch
est sûr à 99 %. Son efficacité peut toutefois
être moindre chez les femmes pesant plus
de 90 kg.
• Avantages : sûr, facile à utiliser, à coller
seulement 1 fois par semaine, pas de gêne
lors des rapports, pas de diminution d’efficacité en cas de vomissement ou de diarrhée (contrairement à la pilule).
• Inconvénients : pas de protection contre les MST, risque de réactions cutanées
locales, visibilité éventuelle du patch.
• Prix : le patch hormonal n’est pas remboursé et coûte 34,05 € pour trois cycles.
L’INJECTION CONTRACEPTIVE
• Utilisation : l’hormone progestérone
est administrée par injection dans le muscle du bras. Vous êtes protégée contre une
grossesse pendant 1 à 3 mois, selon le
type de produit injecté.
• Mode d’action : même fonctionnement
que pour les contraceptions hormonales
décrites précédemment mais, en plus, l’injection contraceptive empêche la libération
mensuelle d’un œuf par les ovaires.
• Efficacité : indice Pearl de 0 à 1.
• Avantages : sûre (déjà efficace 24 h
après l’injection), pas besoin d’y penser
quotidiennement, diminution des syndromes prémenstruels, pas de gêne lors des
rapports.
• Inconvénients : le retour de la fécondité peut prendre jusqu’à 31 mois, exige
régulièrement une nouvelle injection, une
fois administrée pas de retour en arrière
possible pendant cette période, pas de
protection contre les MST, effets indésirables tels que des cycles irréguliers.
• Prix : Depo-Provera p. ex. coûte 6,51 €.
Cette méthode est remboursée.
L’ANNEAU VAGINAL
L’anneau vaginal fait également partie des nouvelles méthodes contraceptives. Cet anneau fin
et souple se place au fond du vagin, comme un
tampon.
• Utilisation : pendant 3 semaines, l’anneau libère des hormones dans le sang via la muqueuse
vaginale. Au bout de 3 semaines, il faut le retirer,
ce qui déclenche les règles. Une semaine plus tard,
il faut placer un nouvel anneau et recommencer.
• Efficacité : probablement comparable à la pilule
combinée. Trop peu d’études ont été menées jusqu’à présent pour se prononcer sur son efficacité
chez les femmes en bonne santé ou chez celles
souffrant de problèmes médicaux
particuliers.
• Prix : Nuvaring
coûte 17,95 € pièce
et 35,64 € par trois.
L’anneau
vaginal
n’est pas remboursé.
LA MINI OU MICROPILULE
La minipilule ne contient que de la progestérone.
• Utilisation : il faut également avaler chaque
jour un comprimé mais, au lieu de le faire pendant
21 jours, il faut le faire pendant 28 jours, donc
sans interruption d’une semaine.
• Efficacité : l’indice Pearl est de 0,3 à 4 %.
• Avantages : sûre, retour rapide de la fécondité après son arrêt,
pas de gêne lors des
rapports,
convient
aux femmes qui allaitent, aux fumeuses,
aux femmes souffrant
d’hyper tension et à
risque
cardiovasculaire, aux femmes diabétiques.
• Inconvénients : pas de protection contre les
MST, cycles irréguliers, possibilité d’un risque accru de cancer du sein.
• Prix : la minipilule Microlut est partiellement
remboursée et coûte 11,45 € (prix plein) pour
3 mois environ. Cerazette coûte 22,35 € pour trois
mois et n’est pas remboursée.
L’IMPLANT CONTRACEPTIF
• Utilisation : sous anesthésie locale, le médecin ou le gynécologue place, au cours des cinq
premiers jours du cycle, un bâtonnet souple en
caoutchouc sous la peau du bras. Ce bâtonnet va
diffuser quotidiennement, pendant 3 à 5 ans, une
petite dose d’hormones progestérone.
• Efficacité : presque sûr à 100 %.
• Avantages : très
sûr (déjà efficace
24 h après l’intervention), peut être
retiré plus tôt, pas besoin d’y penser tous les jours,
pas de gêne lors des rapports.
• Inconvénients : nécessite une petite intervention médicale sous anesthésie locale, pas de protection contre les MST, effets secondaires tels que
des cycles irréguliers, acné.
• Prix : l’implant contraceptif, p. ex. Implanon,
n’est pas remboursé. Il coûte 132,05 € pour
3 ans.
La contraception
intra-utérine
Elle consiste en l’introduction dans
l’utérus d’un dispositif contraceptif.
LE STÉRILET
Le stérilet est un petit dispositif en forme
de T. À son extrémité est fixé un petit fil
qui sort de l’utérus et se trouve donc au
fond du vagin.
• Mode d’action : le médecin ou le gynécologue place le stérilet. Il en existe
deux sortes : le stérilet au cuivre, utilisé
de longue date, et le stérilet hormonal,
plus récent. Avec le premier, le cuivre ralentit le mouvement des spermatozoïdes.
Ces derniers ne sont donc plus suffisamment actifs pour féconder un ovule et la
muqueuse utérine devient impropre à la
nidation d’un ovule fécondé. Le stérilet
hormonal, qui libère de la progestérone
en faibles doses, a une action similaire.
• Efficacité : le stérilet au cuivre a un indice Pearl de 0,1 à 1,5 %. Pour le stérilet
hormonal, l’indice est de 0 à 0,6 %. C’est
donc une des méthodes de contraception
les plus sûres.
• Avantages : très sûr, peut être retiré à
tout moment, retour rapide de la fécondité après le retrait, efficace dès sa mise en
place, pas besoin d’y penser chaque jour,
pas d’interaction médicamenteuse, réduction des saignements menstruels, peut se
garder 5 ans.
• Inconvénients : pas de protection contre les MST, sa mise en place et son retrait
nécessitent une visite chez le médecin,
faible risque d’expulsion spontanée, risque de règles plus longues et plus douloureuses avec le stérilet au cuivre, le stérilet
hormonal peut provoquer des effets secondaires liés à la prise d’hormones, telle
la dépression. Ces effets disparaissent généralement au bout d’un certain temps.
• Ne convient pas : aux femmes souffrant d’affections bénignes de l’utérus ou
atteintes d’une MST.
• Prix : le stérilet n’est pas remboursé. Le
stérilet hormonal Mirena coûte 124 €. Le
prix d’un stérilet au cuivre varie de 20 à
40 €. Une variante (Gynefix) coûte 68 €.
TEST SANTÉ n° 67 juin-juillet 2005
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Les barrières
contraceptives
Les contraceptifs qui relèvent de cette
catégorie empêchent le sperme et les
spermatozoïdes d’entrer en contact
avec un ovule chez l’autre partenaire.
LE PRÉSERVATIF
MASCULIN
Le préservatif masculin a la forme d’un
pénis et est généralement fabriqué en latex ou en polyuréthane. Il en existe différentes sortes, formes, couleurs et saveurs.
Il se déroule sur le pénis en érection.
• Mode d’action : l’utilisation d’un
préservatif empêche le liquide corporel
(sperme, sang ou salive) d’entrer en contact avec le/la partenaire. Il permet donc
d’éviter les infections et les grossesses.
• Utilisation : le condom se place sur le
pénis en érection juste avant la pénétration. Après l’éjaculation, l’homme se retire
de sa partenaire en maintenant le préservatif à sa base pour éviter qu’il ne glisse
et que du sperme s’écoule dans le vagin.
Faites un nœud au préservatif et jetezle à la poubelle. Utilisez-en un nouveau
à chaque rapport. Ne superposez jamais
deux préservatifs (augmente le risque de
rupture) et utilisez uniquement un lubrifiant à base d’eau (p. ex. Sensilube, voyez
Test-Santé 52, déc. 2002). Conservez vos
capotes dans un endroit sec et frais, donc
pas dans votre portefeuille. Vérifiez toujours leur date de péremption.
• Efficacité : indice Pearl de 2 à 15 %.
Sa fiabilité dépend en effet beaucoup de
sa bonne utilisation.
• Avantages : protection contre les MST
et contre une grossesse, seule méthode
de contraception réversible pour homme,
rares effets secondaires, pas d’incidence
sur la fécondité, risque réduit de cancer
du col de l’utérus (car risque réduit d’infection au Papillomavirus).
• Inconvénients : interruption des rapports, exige l’attention des deux partenaires, risque de rupture ou de perte, certains hommes ont moins de sensations
avec un préservatif.
• Prix : 0,5 – 2,5 € pour trois.
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TEST SANTÉ n° 67 juin-juillet 2005
LE PRÉSERVATIF FÉMININ
Le premier préservatif féminin disponible en Belgique se présentait sous la forme d’un fin étui
en plastique (polyuréthane) de 17 cm de long,
à placer dans le vagin. Il est muni d’un anneau
souple à chacune de ses extrémités : l’un du côté
fermé pour couvrir le col de l’utérus lors des rapports et l’autre, du côté ouvert, pour recouvrir
les organes génitaux externes. Ce deuxième anneau reste donc à l’extérieur du vagin. Sous peu,
un préservatif féminin en latex sera également
disponible en Belgique.
• Utilisation : la mise en place du préservatif
féminin est similaire à celle d’un tampon. Insérez l’anneau intérieur dans le vagin, en le serrant
entre le pouce et l’index, et placez-le sur le col de
l’utérus. L’anneau extérieur recouvre les organes
sexuels externes. Après le rapport, retirez le préservatif en tournant l’anneau externe pour le fermer, et jetez-le à la poubelle. N’utilisez jamais un
préservatif féminin avec un préservatif masculin !
• Efficacité : comme pour le préservatif masculin, sa fiabilité dépend beaucoup de sa bonne
utilisation. L’indice Pearl oscille entre 5 et 15 %.
Vous pouvez augmenter son efficacité en l’utilisant avec un spermicide.
• Avantages : protection contre les MST (y
compris lors du sexe oral), contre une grossesse
et contre le cancer du col de l’utérus, pas besoin
de prescription, pas d’effets secondaires, utilisable
avec un lubrifiant à base d’eau ou d’huile, se place
lorsque la femme le souhaite (jusqu’à 8 h avant les
rapports), pas d’incidence sur la fécondité.
• Inconvénients : parfois difficile à utiliser, risque de rupture ou de perte, émet parfois des
bruits gênants, peut ne pas être adapté à certaines positions.
• Prix : disponible en pharmacie au prix de
8,5 € pour trois.
LE DIAPHRAGME
ET LA CAPE CERVICALE
Le diaphragme (ou pessaire) est un dôme
en caoutchouc souple que la femme place
dans son vagin avant la relation sexuelle
et qui couvre le col de l’utérus. Les capes
cervicales ont la même forme mais sont
plus petites.
• Utilisation : ces moyens de contraception sont très peu utilisés en Belgique.
Comme la taille du diaphragme doit être
bien adaptée à la cavité vaginale, une visite chez le médecin est nécessaire pour
choisir le modèle le mieux ajusté. Avant
les rapports, introduisez le diaphragme,
enduit de spermicide, comme s’il s’agissait
d’un tampon. Vous ne pouvez le retirer
que huit heures après le rapport.
• Efficacité : Indice Pearl de 6 à 20 %
pour le diaphragme.
• Avantages : peuvent se placer plusieurs heures avant le rapport, pas d’incidence sur la fécondité.
• Inconvénients : pas très efficaces comparés aux autres contraceptifs, nécessitent
une visite chez le médecin, pas de protection contre les MST, risque de réactions
allergiques ou d’infection des voies urinaires, ne restent pas toujours bien en place.
• Ne convient pas : en cas d’antécédent
du syndrome du choc toxique.
• Ces dispositifs sont parfois difficiles à
trouver en Belgique, mais le Centre de
Planning Familial de Boitsfort peut vous
en dire plus : 02 673 39 34.
LA STÉRILISATION
MASCULINE
LA STÉRILISATION FÉMININE
La stérilisation est une forme de contraception
définitive.
• Mode d’action : lors d’une stérilisation féminine, les trompes sont ligaturées, sectionnées ou
obturées à l’aide de petites pinces ou d’un courant électrique, au cours d’une intervention chirurgicale pratiquée sous anesthésie locale (parfois
générale). Les spermatozoïdes ne peuvent donc
plus féconder d’ovule dans la trompe et les ovules ne peuvent plus atteindre l’utérus.
• Efficacité : presque sûre à 100 %.
• Avantages : contraception définitive, efficace
directement après l’intervention, pas besoin d’y
penser tous les jours.
• Inconvénients : pas de protection contre les
MST, risques inhérents à l’intervention chirurgicale, généralement irréversible.
• Prix : l’intervention coûte 182 €. Elle est en
partie remboursée.
La vasectomie est la stérilisation chirurgicale masculine. Il s’agit également d’une
contraception définitive.
• Mode d’action : via une incision dans
le scrotum, les canaux déférents sont sectionnés. L’intervention est réalisée sous
anesthésie locale. Les spermatozoïdes
produits par les testicules ne peuvent donc
plus arriver dans le liquide séminal. La stérilisation n’a pas d’incidence sur l’activité
sexuelle. La capacité d’érection et d’éjaculation (de sperme sans spermatozoïdes)
reste la même.
Cette intervention n’est toutefois pas immédiatement efficace en tant que contraceptif. Une autre méthode de contraception est nécessaire environ pendant les
3 mois qui suivent l’intervention en attendant que les spermatozoïdes déjà présents
dans les canaux déférents soient éjaculés.
• Efficacité : sûre à presque 100 %.
• Avantages : contraception définitive,
pas besoin d’y penser chaque jour, intervention mineure, simple et sûre.
• Inconvénients : pas de protection contre les MST, seulement efficace comme
contraceptif trois mois après l’intervention, nécessite une petite intervention chirurgicale, généralement irréversible.
• Prix : l’intervention coûte 89,73 € et est
remboursée.
Les méthodes naturelles
LES SPERMICIDES : DIFFICILES À TROUVER !
Au cours du cycle menstruel, le corps de la femme subit
plusieurs changements afin d’être prêt à recevoir un ovule
fécondé. En observant ces changements, le couple peut
connaître la période pendant laquelle il peut ou non avoir
des rapports sexuels. La durée de vie d’un ovule non
fécondé est de 12 à 24 h. Les spermatozoïdes peuvent,
quant à eux, survivre 2 à 5 jours dans le corps de la femme.
Le risque de grossesse est donc le plus élevé en cas de
rapports dans les 5 jours précédant l’ovulation ou dans les
3 jours qui la suivent.
Il existe diverses méthodes naturelles de planification
familiale.
Les spermicides sous forme de crèmes, gels, mousses, etc., peuvent
améliorer la fiabilité de certains contraceptifs. On ne peut cependant PAS les combiner avec le préservatif masculin, car ils augmentent le risque de rupture.
Le problème est que, depuis déjà un certain temps, on ne trouve
plus aucun spermicide dans les pharmacies belges! C'est surtout
gênant pour les femmes qui souhaiteraient utiliser un diaphragme
(pessaire), car sans utilisation de spermicide, cette contraception est
encore moins fiable.
On peut toutefois encore trouver des spermicides dans certains pays
voisins et via internet. Le Centre de Planning Familial de Boitsfort
(Av. L. Wiener, 64, 1170 Bxl.) peut vous en dire plus :
02 673 39 34.
LA MÉTHODE DU CALENDRIER, DE LA GLAIRE
CERVICALE ET DE LA TEMPÉRATURE,
LE COÏT INTERROMPU ET L’ALLAITEMENT
at
io
n
jours
probablement
inféconds
jours féconds
jour le plus humide
Vous pouvez également appliquer la méthode de la température. Elle consiste à
prendre et noter sa température chaque
matin et ce, durant plusieurs mois. Juste
avant l’ovulation, vous constaterez que
votre température baisse légèrement. Au
moment de l’ovulation, elle remonte un
petit peu. Une température stable pendant
3 jours signifie que la période féconde est
terminée.
secs
jours
jours
inféconds
tr u
r humide
men
s
r jou
cs
j ou
rs
se
MÉTHODE BILLINGS
Le coït interrompu (ou retrait) est une autre
possibilité. L’homme retire le pénis du vagin
juste avant l’éjaculation. De cette manière,
les spermatozoïdes présents dans le sperme n’entrent pas en contact avec l’ovule
dans le corps de la femme.
La méthode naturelle la plus ancienne est
celle de l’allaitement. Le retour de la fécondité après un accouchement est, en effet,
retardé par la production de l’hormone
prolactine. Plus souvent et plus longtemps
vous allaiterez votre bébé, plus lente sera la
diminution de votre taux de prolactine dans
le sang et plus longue sera la période d’infécondité naturelle après la naissance.
• Efficacité : en cas d’utilisation
correcte et combinée de ces méthodes naturelles, l’efficacité
peut atteindre 90 à 98 % (2 à
10 grossesses sur 100). Pour
le coït interrompu, l’indice
Pearl est de 19 %. La méthode de l’allaitement
n’est fiable que si vous
ne donnez rien d’autre
au bébé que votre lait et
si les tétées ne sont pas
espacées de plus de 4 h
(la nuit, pas plus de 6 h).
Le risque d’être enceinte
est alors de 2 %.
• Avantages : pas de vrai
risque pour la santé ni d’effet secondaire vu qu’aucun
médicament, produit chimique
ou moyen mécanique n’est utilisé,
sans danger pour les femmes qui allaitent, bon marché, pas de modification
du cycle menstruel, pas d’incidence sur la
fécondité.
• Inconvénients : demande du temps,
des efforts, de l’assiduité, des calculs et
un contrôle de soi de la part de la femme
comme de l’homme, risque élevé d’échec
(surtout avec la méthode du calendrier)
et donc moins efficace, la température du
corps peut varier sous l’effet d’une maladie, d’un manque de sommeil, de consommation d’alcool ou de drogue, pas de
protection contre les MST.
pr
em
ie
• Mode d’action : avec la méthode du
calendrier (Ogino-Knauss), vous déterminez votre période de fécondité sur base des
cycles précédents.
Avec la méthode de la glaire cervicale (méthode Billings), vous déterminez les jours
qui précèdent et qui suivent l’ovulation en
observant votre glaire cervicale.
Ce sont les jours où la glaire est la plus
fluide, filante, claire et élastique.
LA CONTRACEPTION
D’URGENCE
Après un rapport sexuel non protégé ou
l’échec éventuel d’une autre méthode contraceptive, la pilule du lendemain peut être prise
ou le stérilet du lendemain peut être placé.
• La pilule du lendemain. Elle est administrée sous la forme de deux comprimés
contenant une hormone : la lévonorgestrel.
La pilule du lendemain doit se prendre dans
les 72 heures qui suivent le rapport sexuel
non protégé ou la défaillance du moyen
contraceptif. Plus elle est prise rapidement,
plus elle est efficace. Si elle est prise dans les
24 heures qui suivent le rapport non protégé, elle permet d’éviter 95 % des grossesses
non désirées. Le risque de grossesse double
toutes les 12 heures. Prise après 72 h, elle
prévient 58 % des grossesses.
Cette pilule bloque ou retarde l’ovulation
et empêche également l’implantation de
l’ovule fécondé.
Les effets secondaires les plus fréquents
sont des nausées et des vomissements.
Elle est disponible en pharmacie sans ordonnance (sous la marque Norlevo) au prix
de 9,85 €.
• Le stérilet du lendemain. Le stérilet
du lendemain est identique au stérilet au
cuivre utilisé comme moyen contraceptif
ordinaire et peut être mis en place jusqu’à
5 jours après le rapport sexuel non protégé
ou la défaillance du contraceptif. S’il y a un
risque de MST, il n’est pas placé en raison
d’un risque accru d’infections.
C’est la méthode contraceptive d’urgence
la plus efficace.
PLUS D'INFOS ?
Si, après lecture de cet article, vous
souhaitez savoir quel est le contraceptif
qui vous convient le mieux ou si vous avez
encore des questions, nous vous invitons
à consulter notre site www.test-achats.be.
Vous y trouverez un dossier détaillé sur le
sujet ainsi qu’un questionnaire, des fiches,
une liste de noms de produits et leur prix.
La rubrique Bloc-notes de ce numéro
vous propose également un article sur le
remboursement de la pilule.
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R. Beretta et R. Sas
TEST SANTÉ n° 67 juin-juillet 2005
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