La braderie de Lille annulée pour raisons de sécurité

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La braderie de Lille annulée pour raisons de sécurité
La braderie de Lille annulée pour
raisons de sécurité
VIDÉO – À moins d’un mois de l’événement qui a encore attiré 2,5 millions de
personnes en 2015, et quelques semaines après l’attentat de Nice, la maire de
la ville, Martine Aubry, et le préfet du Nord, Michel Lalande, estiment
«impossible» d’assurer une sécurité maximale.
«C’est un déchirement que de prendre cette décision.» Très émue, Martine
Aubry a annoncé vendredi matin sa décision d’annuler, pour raisons de
sécurité, l’édition 2016 de la braderie de Lille. Celle-ci devait se tenir
dans moins d’un mois: les 3 et 4 septembre prochains. «Nous avons vraiment
tout fait pour, a assuré la maire socialiste lors d’une conférence de presse
organisée conjointement avec la préfecture, mais il y a des risques que nous
n’arrivons pas à réduire». Selon l’élue socialiste, les moyens de sécurité
alloués pour l’événement avaient été revus à la hausse cette année mais,
après l’attentat de Nice, le risque lui est apparu trop important et pose un
«problème de responsabilité morale». Les commerçants auront néanmoins le
droit de brader à l’intérieur de leurs locaux. Et la fête foraine ainsi que
le semi-marathon seront maintenus.
« Je préfère affronter la colère de ceux qui perdent une référence, peut-être
de l’argent qu’affronter la colère de ceux qui perdraient un enfant. »
Le préfet du Nord, Michel Lalande.
Dans la cité nordiste, la décision a retenti tel un coup de tonnerre. Au bas
mot, le manque à gagner encore difficile à chiffrer pourrait atteindre 37
millions d’euros, selon une estimation donnée en 2015 à la BPI. L’annonce
vient surtout contrecarrer les plans les hôteliers, habitués à afficher sur
trois jours des taux d’occupation supérieurs à 80 %. «Nous sommes d’autant
plus surpris que nous n’avons pas été associés à la décision», réagit Thierry
Grégoire. Estomaqué, le président de l’Union des métiers et industries de
l’hôtellerie des Hauts de France ne cache pas son incompréhension. «Le risque
zéro n’existe pas. Nous ne serons jamais à l’abri d’une menace terroriste,
estime l’hôtelier. Cela renvoie une image dramatique de la ville.» Et Thierry
Grégoire de s’interroger: «Les autorités n’auraient-elles pas pu mieux
anticiper le risque? Après tout, la France est en état d’urgence depuis des
mois.» «Je préfère affronter la colère de ceux qui perdent une référence,
peut-être de l’argent qu’affronter la colère de ceux qui perdraient un
enfant», assure pour sa part le préfet du Nord, Michel Lalande.
La braderie de Lille fait la fierté des habitants de la région. L’édition
2015 avait réuni deux millions et demi de chineurs. Du samedi 14 heures au
dimanche 23 heures, 10.000 vendeurs dont 300 brocanteurs professionnels
exposent leurs trésors sur 100 kilomètres de trottoirs. Sur le week-end, 500
tonnes de moules et 30 tonnes de frites sont consommées. Le choix des
autorités s’appuie justement sur le caractère particulier de la première
brocante d’Europe. «La décision de suspendre est prise non pas parce que la
braderie est victime de son histoire, mais en raison de son modèle
hyperurbain avec ses rues pleines de monde», explique le préfet.
«Faire la braderie avec des tireurs d’élite sur tous les toits, des CRS à
chaque coin de rue, des hélicoptères et des drones qui tournent partout, pour
moi, ce n’est pas l’esprit de la braderie», estime Martine Aubry. Elle assure
déjà réfléchir à une nouvelle formule. Cette même question de la sécurité se
posera pour bon nombre d’événements hexagonaux. Cet été, plusieurs
municipalités ont préféré annuler leurs festivités.
VIDÉO – À moins d’un mois de l’événement qui a encore attiré 2,5 millions de
personnes en 2015, et quelques semaines après l’attentat de Nice, la maire de
la ville, Martine Aubry, et le préfet du Nord, Michel Lalande, estiment
«impossible» d’assurer une sécurité maximale.
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