Amoureux du Grand Siècle - Château de Versailles Spectacles

Date : 21 SEPT 15
Journaliste : Emmanuelle
Giuliani / Alain Rémond
Pays : France
Périodicité : Quotidien
OJD : 93149
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AUTREMENT DIT
PORTRAIT
SEBASTIEN DAUGE Disque après disque, concert après concert, le musicien a créé un monde sonore
qui s'affirme avec toujours plus d'élégance et de charme
Amoureux du Grand Siècle
« Ce n'est pas facile de mettre
une bougie sur le gâteau »
Quand on demande à Sébastien
Daucé la date de naissance de
son ensemble Correspondances
(un nom emprunté à un sonnet
de Baudelaire célébrant la rencontre fusionnelle entre les arts),
il hésite un peu G est « en 2007
2008 » que I ancien étudiant en
orgue et clavecin du Conservatoire superieur de musique de
Lyon a eu envie de regrouper
autour de lui quèlques camarades « Maîs notre premier vrai
projet est né en 2009 »
Tout de suite, leurs premiers
concerts et leur CD O Maria ',
consacre aux psaumes et motets
de Charpentier, épatent public
et critique « C'est agréable maîs
je ne me fais pas trop d'illusions,
analyse-t-il. // est complique de
convaincre dans la durée Le
succes repond un peu aux mêmes
cycles que l'économie La roue
tourne, les gens se lassent Maîs
de même que, a nos débuts, certaines louanges ont pu me parattre un peu excessives, de même
les reproches qui ne manqueront
pas d'arriver un jour ou l'autre me
sembleront injustes », anticipe celui
qui avoue sans rougir qu'une « mou
vaise critique peut (me) demolir
toute une journée ' »
Ce jeune homme mince au regard
très clair, aimable et volubile, est
possédé par la musique et la beaute
inouïe du répertoire français du
XVIIe siècle auquel il a voué son
travail et ses recherches Dans le
secret des bibliothèques, il fouille
partitions et traités d'interprétation,
complète les parties manquantes
des manuscrits qu'il exhume, corrige les éditions erronées, pour
s'approcher au plus près de l'esthéTous droits réservés à l'éditeur
tique du Grand Siecle « Toute cette
part intellectuelle du métier m'àb
sorbe en amont de chaque projet
Ensuite, lors de la premiere répeti
tion, je fais état aux musiciens de
mes options et convictions Ensuite,
plus question de musicologie et place
a la seule musique, a la sensation,
a l'émotion ' » Et, dans un esprit
collectif, à une aventure partagée
dont le fondateur de Correspon
dances n entend pas « engranger »
seul les bénefices
Ainsi, a la fin de ses concerts, il
invite chaque chanteur de son ensemble - ceux qui ont tenu des parties solistes comme ceux qui sont
À la fin de ses
concerts, il invite
chaque chanteur
de son ensemble
- ceux qui ont tenu des
parties solistes comme
ceux qui sont restés
plus en retrait à venir saluer sous
les applaudissements.
VERSAILLES 2874525400502
Date : 21 SEPT 15
Journaliste : Emmanuelle
Giuliani / Alain Rémond
Pays : France
Périodicité : Quotidien
OJD : 93149
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SON INSPIRATION
L'oasis d'Ambronay
Artiste associé du Centre culturel de rencontre de l'abbaye
d'Ambronay (Am), Sébastien Daucé considère ce lieu comme
« une oasis, lom du bruit de la ville ». « Nos liens sont d'ordre familial plus que contractuel etAmbronay est devenu notre port
d'attache dans la région Rhône-Alpes », explique le chef de l'ensemble Correspondances, qu'il a fondé à Lyon. « Quand je pense
que cette abbaye aujourd'hui si accueillante n'était, il n'y a pas si
longtemps, qu'un tas de pierres ou presque.. Le public du festival,
où nous nous sommes produits cette année pour la troisième fois,
est curieux, réceptif, capable de vibrer autant à un récital d'airs
d'opéra italien virtuosissimes qu'à un concert de musique sacrée.
Il est capable de fêter une star comme un illustre inconnu, à partir
du moment où l'émotion est là. »
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restés plus en retrait - à venir saluer
individuellement sous les applaudissements. « Le son perçu par les
auditeurs est semblable à une étoffe
dont la riche texture est le fruit des
différentes couleurs et matières vocales J'aime que chaque voix développe sa personnalité maîs sache
tout autant s'allier aux autres pour
créer une homogénéité enveloppante,
moelleuse. >>
Dans son nouvel enregistrement (I), Sébastien Daucé restitue
un incroyable spectacle commandité en 1653, telle une opération de
communication de grande envergure, par le cardinal Mazarin. Il
s'agissait d'asseoir définitivement
le pouvoir du tout jeune (15 ans)
Louis XIV une fois la Fronde matée.
Au terme de quatre « veilles » dépeignant les différents visages de la
nuit, un ballet plein de magnificence
était couronné par l'apparition du
monarque, costume en soleil « //
est fascinant de voir comment l'art
et la culture n'étaient pas seulement
des instruments du pouvoir politique
mais au cœur même de l'État, s'enthousiasme Sébastien Daucé. Ce
Ballet royal de la nuit en est l'expression. Quelle différence avec notre
époque où l'artiste, même abreuvé
de subventions publiques, se veut
libre et solitaire1»
Comme interprète de ces pages
séculaires, Sébastien Daucé est
« bluffé » par la liberté créative qui
naît de la contrainte. « Soumis aux
désirs et injonctions du pouvoir
royal, les compositeurs les plus doués
pouvaient cependant f aire œuvre
personnelle, inventer sans cesse.
Quant au roi, tout monarque absolu
qu'il était, il venait joindre sa danse
à celle des meilleurs professionnels
parce qu'il avait lui-même suivi un
entraînement très poussé et pouvait
rivaliser avec eux. »
En ravivant cet exceptionnel cérémonial, Sébastien Daucé et sa
«famille musicale » ont vécu
« quelque chose de très spécial ». Tels
des explorateurs abordant un continent inconnu et magique : une
oeuvre éphémère qui condense
« tout l'imaginaire d'un siècle ».
EMMANUELLE CIULIANI
fl] Livre CD harmonie Mundi. Représentation
le 29 novembre à 15 heures à l'Opéra royal de
Versailles. RENS
01.30.83.78.89
etwww.chateauversailles-spectacles.fr
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Date : 21 SEPT 15
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Préférences
Le saviez-vous ? Selon un sondage réalisé par EVA pour le
compte de la presse régionale
sur le rapport des Français à la
nature et aux animaux, votre
arbre préféré est le chêne, juste
avant l'olivier, alors que le sapin est dans les choux (il faut
dire que quand on dit « ça sent
le sapin », c'est rarement une
bonne nouvelle), que votre fleur
préférée, à la surprise générale,
est la rose, que vous préférez la
mer à la montagne et la pêche
à la chasse. Quant aux animaux,
c'est le chien qui décroche le
pompon, juste devant le chat,
l'oiseau étant bon dernier (du
coup, les oiseaux se cachent
pour mourir). L'affaire se complique quand on découvre que,
si les hommes préfèrent les
chiens, les femmes, elles, plébiscitent les chats. Elle se complique encore un peu plus quand
on aborde la politique : à gauche,
on est plutôt chat et, à droite,
plutôt chien. En toute logique,
les femmes seraient donc plus
à gauche et les hommes plus à
droite. Mais la question n'a pas
été posée. De même, on ignore
à quel moment de la journée on
a sondé les sondés. Dès potronminet ou entre chien et loup ?
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