Cyrano de Bergerac, La mort d`Agrippine, veuve de Germanicus.

Transcription

Cyrano de Bergerac, La mort d`Agrippine, veuve de Germanicus.
© DRIST 2002
Seminario di traduzione in versi dal francese in italiano, tenuto dal Prof. Ruggero Campagnoli
Cyrano de Bergerac, La mort d’Agrippine, veuve de Germanicus.
Traduzione di T. Collani, C. Delorenzo, A. Pano, B. Ordonselli, F. Regattin, F. Sbarzaglia e A.M. Scanu.
ACTE PREMIER
SCÈNE I
AGRIPPINE, CORNÉLIE
ATTO PRIMO
SCENA I
AGRIPPINA, CORNELIA
Agrippine
Agrippina
Je te vais retracer le tableau de sa gloire;
Mais feins encore après d'ignorer son histoire,
Et, pour me rendre heureuse une seconde fois,
Presse-moi de nouveau de conter ses exploits;
Il doit être en ma bouche aussi bien qu'en mon âme, 5
Pour devoir chaque instant un triomphe à sa Femme
Mais ne te fais-je point de discours superflus?
Je t'en parle sans cesse.
In un nobile affresco te ne dirò la gloria;
Ma fingi ancora poi d'ignorarne la storia,
E perché a rinnovarsi la mia gioia sia lesta
Spingimi nuovamente a contarne le gesta;
Deve star sulla bocca così com'è nel cuore, 5
Perché d'ogni trionfo mi resti debitore
Ma forse senza posa ti parlo inutilmente
Di cose a te ben note.
Cornélie
Cornelia
Il ne m'en souvient,
Et j'attends...10
M’è sfuggito di mente,
E attendo…10
Agrippine
Agrippina
Apprends donc comment ce jeune Alcide
Fut des Géants du Rhin le superbe homicide,
Comment, à ses côtés faisant marcher la mort,
Il échauffa de sang les Rivières du Nord.
Mais, pour voir les dangers où dans cette conquête 15
La grandeur de son âme abandonna sa tête,
Pour voir ce que son nom en emprunta d'éclat,
Écoute le récit de son dernier combat.
Déjà notre Aigle en l'air balançoit le tonnerre
Dont il devoit brûler la moitié de la terre, 20
Quand on vint rapporter au Grand Germanicus
Qu'on voyait l'Allemand, sous de vastes écus,
Marcher par un chemin couvert de nuits sans nombre:
“L'éclat de notre acier en dissipera l'ombre!”
Dit-il. Et pour la charge il lève le signal. 25
Sa voix donne la vie à des corps de métal.
Le Romain par torrens se répand dans la plaine;
Le Colosse du Nord se soutient à grand'peine:
Son énorme grandeur ne lui sert seulement
Qu'à montrer à la Parque un plus grand logement; 30
Et, tandis qu'on heurtoit ces murailles humaines,
Pour épargner le sang des Légions Romaines,
Mon Héros, ennuyé du combat qui traînoit;
Se cachoit presque entier dans les coups qu'il donnoit.
Là, des bras emportés; là, des têtes brisées; 35
Des troupes, en tombant, sous d'autres écrasées,
Sappi come fu questo Alcide acerbo
Dei Giganti del Reno l’omicida superbo.
Come al fianco facendo camminare la morte,
Di sangue al Nord i Fiumi scaldò la sua coorte.
Ma per vedere i rischi in cui, nella conquista, 15
Lasciò l’anima grande la testa sua sprovvista,
Per veder come il nome ne ricevette lustro,
L’ultima sua battaglia nel racconto t’illustro.
L’Aquila nostra in cielo alzava il tuono già
Con cui bruciar doveva la terra per metà, 20
Quando al grande Germanico vennero a riferire
Che il Goto si vedeva sotto scudi coprire
La marcia per sentieri che densa notte ingombra:
“Il lampo dell’acciaio ne dissiperà l’ombra!”
Dice. Col segno alzato dà alla mischia l’avallo. 25
La voce dona vita a corpi di metallo.
Nella piana il Romano è come fiumi in piena;
Il Colosso del Nord si regge a malapena:
L’enorme sua grandezza gli serve in quel momento
Per mostrare alla Parca più grande accampamento;30
E mentre si spezzavano quelle muraglie umane,
Per risparmiare il sangue delle Schiere Romane,
Dalla lotta l’Eroe tediato che durava,
Intero si celava nei colpi che sferrava.
Di qua braccia strappate; di là teste spezzate; 35
E sotto truppe, truppe cadendo soffocate,
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Font frémir la campagne au choc des combattants
Comme si l'Univers trembloit pour ses enfants.
De leurs traits assemblés l'effroyable descente
Forme entre eux et la nue une voûte volante, 40
Sous qui ces fiers Tyrans, honteux d'un sort pareil,
Semblent vouloir cacher leur défaite au Soleil.
Germanicus y fit ce qu'un Dieu pouvoit faire,
Et Mars, en le suivant, crut être téméraire.
Ayant fait du Germain la sanglante moisson, 45
Il prit sur leurs Autels leurs Dieux même à rançon,
Afin qu'on sut un jour, par des exploits si braves,
Qu'un Romain dans le Ciel peut avoir des esclaves.
Oh! Quel plaisir de voir, sur des monceaux de corps,
Qui marquoient du combat les tragiques efforts, 50
Dans un livre d'airain la superbe Victoire
Graver Germanicus aux fastes de la gloire!
Il campo fanno fremere ai colpi dei soldati:
Sembra che l’Universo tremi per i suoi nati.
Delle frecce riunite la discesa angosciante
Forma tra loro e il nembo una volta volante, 40
Sotto cui vergognosi d’una sorte siffatta,
I Titani* nascondono al Sole la disfatta
Fu come un Dio Germanico di prodezze capace,
E, seguendolo, Marte pensò d’essere audace.
Del Germano facendo sanguinoso raccolto, 45
Gli Dei dai loro altari quasi a riscatto ha tolto,
Perché si sappia un giorno che, per arditi onori,
Al Romano nel Cielo spettano servitori.
Quale gioia vedere, su montagne di morti,
Che della lotta segnano le perigliose sorti, 50
In un libro di bronzo la superba Vittoria
Scolpire il mio Germanico ai fasti della gloria!
Cornélie
Cornelia
Votre Époux, soumettant les Germains à ses Lois,
Ne voulut que leur nom pour prix de ses exploits
Vincolando i Germani a Leggi il vostro Sposo,
Ne volle solo il nome come premio prezioso.
Agrippine
Agrippina
Du Couchant à l'Aurore ayant porté la guerre, 55
Notre Héros parut aux deux bouts de la terre,
En un clin d'œil si prompt, qu'on peut dire aujourd'hui
Qu'il devança le jour qui courait devant lui.
On crut que, pour défendre en tous lieux notre Empire,
Ce Jupiter sauveur se vouloit reproduire, 60
Et, passant comme un trait tant de divers climats,
Que, d'un dégré du Pôle, il ne faisoit qu'un pas.
Dans ces pays brûlés où l'arène volante
Sous la marche des siens étoit étincelante,
De cadavres pourris il infecta les airs; 65
Il engraissa de sang leurs stériles déserts,
Afin que la moisson, pouvant naître en ces Plaines,
Fournit de nourriture aux Légions Romaines;
Que par cet aliment notre peuple orgueilleux
Suçât avec leur sang quelque amitié pour eux; 70
Et qu'un jour le succès d'un combat si tragique
Put réconcilier l'Europe avec l'Afrique.
Enfin tout l'Univers se seroit soumis;
Mais il eut le malheur de manquer d'ennemis.
Mon cher Germanicus étoit donc sur la terre 75
Le souverain Arbitre et de paix et de guerre,
Et se trouvoit si haut par-dessus les humains,
Que son pied se posoit sur le front des Romains,
Alors qu'en Orient, terminant sa carrière,
Dans la source du jour il perdit sa lumière, 80
Et pour un lit superbe, à son dernier sommeil,
Il s'alla reposer au berceau du soleil.
Voilà comme il vécut, et je te veux encore
Peindre dans son couchant cet Astre que j'adore,
Afin que le malheur de mon illustre Époux, 85
Par ces tristes tableaux, réveille mon courroux,
Dal Tramonto all’Aurora conducendo la guerra, 55
Il nostro Eroe comparve al fine della terra,
In un lampo sì pronto, che possiamo affermare
Che il giorno fuggitivo riusciva a superare.
Pareva che per essere di Roma difensore,
Dovunque si moltiplichi un Giove salvatore, 60
E, freccia percorrendo di quei climi il compasso,
D’ogni grado del Polo faccia soltanto un passo.
Delle terre bruciate con arena volante
Che al passare dei suoi si faceva brillante,
Di cadaveri marci tutta l’aria infettò; 65
Di sangue i loro sterili deserti concimò,
Affinché nelle Piane il futuro frumento
Fornisse alle Legioni Romane nutrimento;
Perché nell’alimento per il popolo altero
Fosse il succhiar quel sangue d’amicizia foriero; 70
E che un bel giorno l’esito di sì dure premesse
Con l’Africa l’Europa riconciliar potesse.
Parve che l’Universo intero si piegasse,
Ma volle la sventura che il nemico mancasse.
Il mio caro Germanico era già sulla terra 75
Nella pace Sovrano, Sovrano nella guerra,
E tanto sovrastava tutti quanti gli umani,
Che sulla testa il piede posava dei Romani,
Allorquando ad Oriente, privato del ritorno,
Egli perse la luce alla fonte del giorno, 80
E per addormentarsi in un letto fastoso
Del sole ebbe la culla per l’estremo riposo.
Così visse, e vorrei allungare il racconto,
Di quell’Astro che adoro dipingere il tramonto,
Perché del mio superbo sposo il destino indegno 85
Con questi tristi quadri, risvegli ora il mio sdegno,
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Et que, par les horreurs de la fin de sa vie,
Je m'excite à haïr ceux qui l'ont poursuivie.
E che, per la sua morte avvolta negli orrori,
Io mi spinga ad odiare i suoi persecutori.
Cornélie
Cornelia
C'est accroître vos maux.
Ancor più soffrirete.
Agrippine
Agrippina
Ne me refuse pas 90
D'écouter le récit d'un si sanglant trépas,
Ou mon coeur, déchiré de Bourreaux invisibles,
En iroit émouvoir les rochers insensibles.
Tibère, qui voyoit les pleurs de l'Univers
Conjurer mon Époux de le tirer des fers, 95
Et qui savoit assez qu'au milieu des batailles
Ses Amis lui seroient de vivantes murailles;
Comme un acier tranchant, comme un brulant tison,
Du filet de ses jours il approcha Pison.
Pison part, il s'avance, et, dans chaque Province 100
Qu'il oyoit retentir des armes de mon Prince,
Par des coups non sanglants, des meurtres de la voix
Ce làche ternissoit l'éclat des ses exploits;
Mais, semblable au rocher, qui, battu de l'orage,
De la mer qui le bat semble etre le naufrage, 105
Le nom de mon Héros, par le choc affermi,
Réfléchissoit les coups dessus son ennemi.
Il arrive, mon Prince, ignorant sa malice,
D'un véritable amour payait son artifice,
Quand nous vimes tomber ce demi-Dieu Romain, 110
Sous l'invisible coup d'une invisible main.
Une brûlante fièvre allume ses entrailles;
Il contemple, vivant, ses propres funérailles;
Ses artères, enflés d'un sang noir et pourri,
Regorgent du poison dont son coeur est nourri. 115
A qui le considère, il semble que ses veines
D'une liqueur de feu sont les chaudes fontaines,
Des Serpens enlacés qui rampent sur son corps,
Ou des chemins voûtés qui mènent chez les morts.
La terre en trembla même, afin que l'on pût dire 120
Que sa fièvre causoit des tourmens à l'Empire.
Non rifiutar ascolto 90
Del modo sanguinoso in cui lui mi fu tolto,
O il mio cuore, da Boia lacerato invisibili,
Commuovere potrebbe pur le rocce insensibili.
Tiberio che vedeva dell’Universo il pianto
Di toglierlo dai ferri pregare il mio compianto, 95
E che bene sapeva che in mezzo alle battaglie
Gli Amici suoi sarebbero delle vive muraglie;
Come acciaio tranciante, e bruciante tizzone,
Al* filo dei suoi giorni avvicinò Pisone.
Pisone parte, avanza, in tutte le contrade 100
Che sentiva vibrare al suono delle spade,
Con crimini di voce e colpi non cruenti,
Il vile ne offuscava le prodezze fulgenti;
Ma quale scoglio che, scosso dal nubifragio,
Del mare che l’assale par essere il naufragio, 105
Il nome del mio eroe, più forte per lo scontro,
Al suo rivale i colpi riverberava contro.
Arriva e ignaro il Principe mio della sua malizia,
Pagava gli artifizi con reale amicizia,
Quando assistemmo al crollo del Semidio Romano, 110
Sotto il colpo invisibile d’invisibile mano
Una febbre bruciante arde le sue interiora;
Contempla ancora vivo venir l’ultima ora;
Le arterie, gonfie di sangue nero e marcito,
Scoppiano del veleno che il suo cuore ha nutrito. 115
A chi lo osserva pare che le sue calde vene
D’un liquore di fuoco siano fontane piene,
Serpenti che sul suo corpo strisciano attorti,
O passaggi di volte che conducono ai morti.
La terra ne tremò, cosicché parve vero 120
Che la febbre causasse un brivido* all’Impero.
Cornélie
Cornelia
Jamais la mort ne vint d'un pas si diligent.
Mai la morte nel giungere fu così diligente.
Agrippine
Agrippina
Et Pison toutefois le trouve encor trop lent;
Pour le précipiter, joignant le sortilége
Du poison, sans horreur, il monte au sacrilége, 125
Et donne à térrasser, par des charmes couverts,
Le Démon des Romains au Démon des Enfers.
Ainsi l'Enfer, les Cieux, la Nature et l'Envie,
Unirent leurs fureurs contre une seule vie.
Tuttavia per Pisone va troppo lentamente;
Per affrettarla allora, unendo il sortilegio,
Senza orror dal veleno arriva al sacrilegio, 125
E perché lo distrugga, dà con un filtro arcano
Al Demone degli Inferi il Demone Romano.
Così l’Inferno, i Cieli, l’Invidia e la Natura,
Contro una sola vita s’unirono in congiura.
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Cornélie
Cornelia
Ah! Ne condamnez point la làcheté du sort! 130
Pour perdre un si grand Homme, il faut plus d'une mort.
Ah! No, non condannate la viltà della sorte! 130
Per sì grand’uomo perdere ci vuol più d’una morte.
Agrippine
Agrippina
D'un rouge ténébreux sa chair ensanglantée
Fut le triste témoin, que Nature irritée
Produisit du poison, afin de se purger
Du crime dont à Rome on eut pu la charger. 135
D’un rosso tenebroso la carne insanguinata
Fu testimone mesto che Natura irritata
Produsse del veleno, per potersi purgare
Del delitto che Roma le potrebbe imputare. 135
Cornélie
Cornelia
Les auteurs de sa mort méritoient ses supplices.
Di sua morte gli autori meritan quei tormenti.
Agrippine
Agrippina
Je saurai les punir avecque leurs complices;
Pison est déjà mort, et bientôt l'Empereur,
Livilla, Séjanus, sentiront ma fureur:
Ce couple criminel qu'un adultère assemble, 140
S'étant joints pour le perdre, expireront ensemble,
Ils suivront mon Époux, ces lâches ennemis,
Qui, de tous mes enfans, ne m'ont laissé qu'un fils!
Io saprò ben punirli, loro e le loro genti;
Ormai Pisone è morto, presto l’Imperatore,
Con Livilla e Seiano sentirà il mio furore:
I criminali complici, che un adulterio accoppia, 140
Aggregati per perderlo, si spegneranno in coppia
Nella morte il mio sposo non lasceranno solo,
Dopo avermi, di tanti, lasciato un sol figliuolo!
SCÈNE II
SÉJANUS, AGRIPPINE, CORNÉLIE
SCENA II
SEIANO, AGRIPPINA, CORNELIA
Séjanus
Seiano
Madame, la nouvelle en est trop assurée:
L'Empereur ce matin est sorti de Caprée; 145
Il marche droit à Rome, accompagné des siens,
Des Soldats allemans et des Prétoriens;
Et l'on croit que demain nous verrons à nos portes
Trois de ses Légions et cinquante Cohortes.
La notizia è sicura, fin troppo, mia Signora
partito il Sovrano da Capri di buon’ora; 145
Marcia dritto su Roma, dai Soldati Germani,
Dai suoi accompagnato dietro i suoi Pretoriani;
Si crede che domani alle nostre magioni
Giungerà con cinquanta Coorti e tre Legioni.
Agrippine
Agrippina
C'est un sujet de joie et non pas de douleur 150
Ennuyé de l'attendre, il court à son malheur,
Et n'approche de Rome en homme de courage,
Que pour nous épargner la peine du voyage.
Vois comme avéuglement il vient chercher l'Autel,
Frappons! cette victime attend le coup mortel; 155
Mais gardons, qu'échappant au couteau du Ministre,
Sa fuite ne devienne un présage sinistre.
È motivo di gioia, non d’averne paura, 150
Spossato dall’attesa, rincorre la sventura,
E s’avvicina a Roma da uomo di coraggio,
Per farci risparmiare i fastidi del viaggio;
Vedi, viene a cercare l’Altare ciecamente.
Forza! attende la vittima il mortale fendente; 155
Ma non sfugga alla mano che il coltello amministra,
Perché non sia la fuga sua profezia sinistra.
Séjanus
Seiano
Sans avancer nous jours, pour avancer sa mort,
Regardons son naufrage à couvert dans le port,
Et gauchissons de sorte, en montant à l'Empire 160
Que selon le succès nous puissions nous dédire.
L'Empereur, qui connoit tous vos desseins formés,
Il viver non rischiamo per il suo render corto,
Guardiamo il suo naufragio ben protetti nel porto,
E salendo all’Impero cerchiamo di coprirci, 160
Sicché secondo il fato noi possiamo disdirci.
Di voi l’Imperatore conosce l’intenzione,
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Ignore que je trempe à ce que vous tramez:
Il m'écrit qu'il espère, assisté de ma brigue,
Joindre avec le Sénat tout le Peuple à sa Ligue. 165
Ce trait de confiance est un gage assuré
Qu'il ne soupçonne point que j'aye conjuré.
Ainsi, quoique d'affreux son courroux entreprenne,
Je vous tiendrai toujours à couvert de sa haine:
Prononcez son arrêt irrévocablement, 170
Mais parmi tant d'écueils, hâtons-nous lentement,
Ma ignora che io partecipo alla cospirazione:
Con il mio intrigo, scrive, che nutre la speranza
Il senato ed il popolo d’unire in alleanza. 165
Tal segno di fiducia è garanzia sicura
Che non sospetta affatto ch’io sia della congiura.
Così, per spaventoso che sia il suo rancore,
Vi terrò al riparo sempre dal suo livore:
Decidete di lui irrevocabilmente, 170
Però fra tanti scogli corriamo lentamente.
Agrippine
Agrippina
Conduis ma destinée! Aussi bien, la Fortune,
Triomphans ou vaincus, nous doit être commune:
Mais sache, si de moi tu prétends disposer,
Que le Trône est le Temple ou je dois t'épouser, 175
Informe Livilla du retour de Tibère,
De peur que sa surprise effarouche son Père,
Moi, j'irai cependant, solliciter nos Dieux:
Ils me doivent secours, puisqu'ils sont mes aïeux.
Conduci il mio destino! Comunque la Fortuna,
Trionfanti o sconfitti, per forza ci accomuna:
Sappi che su di me se vuoi poter contare
Che il Trono è il Tempio in cui io ti devo sposare.175
Di’ del Padre a Livilla il ritorno deciso,
Nel dubbio che, sorpresa, lo metta sull’avviso.
Corro a sollecitare intanto i nostri dei:
Mi devono soccorso. Sono antenati miei.
SCÈNE III
AGRIPPINE, CORNÉLIE
SCENA III
AGRIPPINA, CORNELIA
Agrippine
Agrippina
Qu'en dis-tu, Cornélie? Enfin... 180
Che ne dici, Cornelia? Dunque… 180
Cornélie
Cornelia
Enfin, Madame,
Du traitre Séjanus deviendrez-vous la Femme?
Faut-il que l'assassin de votre cher Époux
Se trace par son crime un chemin jusqu'à vous?
Que dans son meurtrier votre Mari se treuve, 185
Et vienne se sauver dans le lit de la Veuve?
Quoi! N'entendez-vous point le grand Germanicus,
Porté sur un monceau de cadavres vaincus,
S'écrier des Enfers: “Femme ingrate et perfide,
Tu vas joindre ma race avec mon homicide?” 190
Voilà comme il se plaint ce Héros outragé,
Que sa Veuve en dix ans n'a pas encor vengé.
Dunque Seiano,
Il traditor, Signora, avrà la vostra mano?
Bisogna che del vostro sposo il vile assassino
Con il crimine tracci fino a voi il suo cammino?
Che dentro il suo uccisore si ritrovi il Marito, 185
Nel letto della Vedova rimanendo impunito?
Come, forse Germanico il grande non sentite,
Su un cumulo portato di carcasse asservite,
Dagli Inferi gridare: “Donna ingrata ed infida,
Alla mia stirpe vuoi unire il mio omicida?” 190
Ecco come di duole, questo eroe oltraggiato,
Che in dieci anni la vedova non ha ancor vendicato.
Agrippine
Agrippina
Moi, de mes ennmis, je deviendrois la Mère!
Moi, qui les dois punir du crime de leur Père,
Rouge encor de mon sang, il viendroit l'assassin, 195
En qualité d'Époux me présenter la main!
Donc, mes Fils en mes flancs ne pourroient trouver place,
Sans augmenter le nom du Bourreau de ma race!
Donc, avec eux naitroit, malgré tout mon amour,
L'exécrable devoir de les priver du jour! 200
Donc, ces infortunés, sans le pouvoir connoître,
Seroient mes ennemis avant meme d'être,
Deviendroient criminels entre les mains du Sort,
Ed io dei miei nemici diventerei la Madre!
Io che punir li devo del delitto del Padre!
Rosso ancor del mio sangue l’assassino verrebbe, 195
La mano presentandomi, con cui mi sposerebbe!
Dunque non potrà crescere il ventre mio capiente
Senza accrescere il nome del Boia di mia gente!
Dunque io figlierei materno sentimento
E d’uccidere i figli il dovere cruento! 200
Dunque senza saperlo, quei poveri infelici
Per me già prima d’essere sarebbero nemici,
Li farebbe colpevoli la mano della Sorte,
© DRIST 2002
Et pour avoir vécu, mériteroient la mort!
Du plus vil des Romains je me ferois un Maître! 205
Et Veuve d'un Héros, j'épouserois un traître!
Ah! Ne m'accuse point de tant de lâcheté,
Et pénètre un peu mieux dans mon coeur irrité.
Vois jusqu'où doit aller le courroux d'Agrippine,
Qui l'oblige à flatter l'auteur de sa ruine; 210
Et combien il est grand puisque, pour l'occuper,
Étant ce que je suis, je m'abaisse à tromper.
Oui, j'abborre ce monstre; après l'avoir ravie,
Pour le tuer encor, je lui rendrois la vie;
Et je voudrois qu'il pût, sans tout à fait périr, 215
Et sans cesse renaître, et sans cesse mourir.
Mais, hélas! Je ne puis me venger de Tibère
Que par la seule main de mon lâche adversaire;
Car Séjanus vainqueur lui percera le flanc,
Ou Séjanus vaincu payera de son sang. 220
Si Tibère demeure, alors je suis vengée;
Si contre Séjanus la Fortune est rangée,
Je verrai, satisfaite, entrer au monument
De mon Époux meurtri* le premier instrument.
Mais Livilla paroît...J'évite sa présence: 225
Elle hait ma rencontre, et la sienne m'offense.
E, per aver vissuto, meriterebber *Morte!
Del più vile Romano mi farei un Signore! 205
Vedova dell’Eroe, sposerei il traditore!
Non accusarmi allora d’essere tanto vile,
E penetra un po’ meglio dentro il mio cuore ostile.
Guarda dove può giungere la rabbia d’Agrippina,
Che l’obbliga a blandire chi le causò rovina; 210
E quanto è grande se per poterla placare,
Essendo ciò che sono, mi abbasso ad ingannare.
Sì, aborro quel Mostro; dopo averla rapita,
Per ucciderlo ancora, gli ridarei la vita;
E vorrei che potesse, quasi senza perire, 215
Senza fine rinascere, senza fine morire.
Ma, ahimè, di Tiberio non posso aver vendetta,
Senza che del rivale usi la mano abbietta;
Sì, Seiano vincente gli avrà il fianco trafitto,
O vinto pagherà Seiano il suo delitto. 220
Avrò la mia vendetta se Tiberio perisce;
E se contro Seiano la Fortuna infierisce,
Io vedrò seppellire, con mio grande contento,
Del mio sposo straziato il supremo strumento.
Ma Livilla compare… la sua presenza schivo: 225
Il mio incontro detesta, e m’offende il suo arrivo.
SCÈNE IV
LIVILLA, SÉJANUS, TÉRENTIUS
SCENA IV
LIVILLA, SEIANO, TERENZIO
Livilla
Livilla
J’ai beau voir en triomphe un Empereur Romain
S’avancer contre nous, le tonnerre à la main
Ce n’est pas l’ennemi que je crains davantage.
Pur vedendo in trionfo l’Imperator Romano
Su di noi avanzare con la folgore in mano,
Non è questo il nemico che più mi fa paura.
Séjanus
Seiano
Ah! dites-moi son nom. Cette longueur m’outrage; 230
Vous le plaindrez plutôt que vous ne le craindrez
Et j’attends, pour agir, ce que vous résoudrez.
Ah! Ditemi il suo nome. L’attesa mi tortura; 230
Piuttosto che timore merita compassione,
Attendo per agire la vostra decisione.
Livilla
Livilla
Écoute! Auparavant qu’un refus m’ait blessée,
Sur tout ce que tu crains applique ta pensée,
Propose-toi le fer, la flamme et le poison, 235
Fais jusque dans ton cœur descendre ta raison,
Et t’informe de lui, quoi que je te demande,
S’il est prêt d’accorder tout ce qu’il appréhende.
Prima ancor che il rifiuto tuo mi renda dolente,
A tutto ciò che temi rivolgi la tua mente,
Il ferro a te proponi, la fiamma ed il veleno, 235
Che di ragione sia tutto il tuo cuore pieno,
E cerca di sapere se davvero acconsenta,
Qualunque cosa chieda, a ciò che lo spaventa.
Séjanus
Seiano
Il est tout prêt, Madame, à remplir vos souhaits.
È pronto a soddisfare, Signora, il vostro intento.
Livilla
Livilla
Encore un coup, prends garde à ce que tu promets 240
Ce que je veux sera peut-être ta ruine.
A quello che prometti di nuovo stai attento; 240
Ciò che voglio sarà forse la tua rovina.
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Séjanus
Seiano
N’importe, parlez! C’est?...
Non temo, dite, è…
Livilla
Livilla
...C’est la mort d’Agrippine.
Séjanus
D’Agrippine ? Madame, hélas ! y pensez-vous?
La morte d’Agrippina.
Seiano
D’Agrippina? Davvero questo pensate voi?
Livilla
Livilla
D’Agrippine, ma Sœur, qui conspire avec nous. 245
Mon mari, sous ma haine, est tombé pour victime
Mon cœur, après cela, ne connoît plus de crime.
Jeune encore, et timide, en mon timide sein,
Il osa me pousser à ce noble dessein.
Et toi, perfide Amant, dont l’amour me diffame... 250
Sì, penso ad Agrippina che cospira con noi. 245
Mio marito è caduto dal mio odio trafitto,
Dopo questo il mio cuore non conosce delitto.
Giovane ancora e timido, nel mio timido petto,
Osò spingermi a questo sì nobile progetto.
E tu, perfido Amante, d’un Amor che diffama… 250
Séjanus
Seiano
Tremperai-je ma main dans le sang d’une Femme ?
Immergerò la mano nel sangue d’una Dama?
Livilla
Livilla
Je fais, pour m’animer à ce coup plein d’effroi,
Des efforts bien plus grands que tu n’en fais sur toi:
J’entends de toutes parts le Sexe et la Nature,
Qui me font de ce meurtre une horrible peinture; 255
Mais, Femme, je pourrai voir du sang sans horreur,
Et, parente, souffrir qu’on égorge ma sœur!
Je l’ai trop offensée, et la mort qui m’effraie
Est le seul appareil qui peut fermer sa plaie.
On voit fumer encor, de ses plus chers Parens, 260
Sur la route d’Enfer, les vestiges sanglans;
Rien qu’un cercueil ne couvre un acte de la sorte,
Et pour elle ou pour moi c’est la fatale porte
Par qui le Sort douteux, d’un ou d’autre côté,
Mettra l’un des partis en pleine liberté. 265
Encor, si mon trépas satisfaisoit sa haine!
Mais de ta mort peut-être elle fera ma peine,
Puisqu’elle a découvert, au gré de son courroux,
A l’éclat de ma flamme, un passage à ses coups.
Donc, pour me conserver, conservant ta personne, 270
Sauve-moi des frayeurs que sa rage me donne.
Per spingermi a un tal gesto, così pieno d’orrore,
Fa sforzi ben più grandi del tuo cuore il mio cuore:
Ovunque la Natura ed il mio Sesso intendo
Far di questo delitto un ritratto tremendo; 255
Donna, potrò vedere sangue senza tremare,
Congiunta, la sorella potrò lasciar sgozzare!
L’ho fin troppo oltraggiata: la Morte che pavento
Per chiuder la sua piaga è l’unico strumento
Ancor vedi fumare, dei suoi parenti amati, 260
Sulla via dell’Inferno, i passi insanguinati;
Solo un feretro copre un atto di tal sorta,
E per lei o per me è la fatale porta
Con la quale il destino dubbioso metterà
Uno dei due partiti in piena libertà. 265
Se almeno il mio trapasso placasse il suo rancore!
Ma forse di tua morte farà il mio dolore,
Avendo ormai scoperto, seguendo la sua ira,
Al baglior del mio fuoco, breccia per la sua mira.
Quindi, per preservarmi, preservando te stesso 270
Salvami dal terrore in cui mi mette adesso.
Séjanus
Non, non, détrompez-vous de ces vaines frayeurs.
Elle croit l’Empereur cause de ses malheurs;
Je l’ai persuadée.
Seiano
No, no, dimenticatevi delle vane paure,
Per lei l’imperatore causa le sue sventure;
Di ciò l’ho persuasa.
© DRIST 2002
Livilla
Livilla
Elle feint de le croire. 275
Pour un temps, sur sa haine elle endort sa mémoire,
Mais crains-la d’autant plus qu’elle craint de s’ouvrir;
C’est pour elle trop peu de te faire mourir,
Si, par ta mort toi-même assouvissant sa rage,
Tu n’en es l’instrument et n’en hâtes l’ouvrage. 280
Quoi! Je t’ai de mon Frère immolé jusqu’au nom,
Sur son fameux débris élevé ton renom,
Et chassé, pour complaire à toi seul où j’aspire,
De mon lit et du jour l’héritier de l’Empire!
Je semblois un Lion sur le trône enchaîné, 285
Qui t’en gardoit l’abord, comme à toi destiné.
J’ai fait à ton amour, au péril de la tombe,
Des Héros de ma race un funeste hécatombe,
Et, ne préjugeant pas obtenir les souhaits
D’un si grand criminel que par de grands forfaits, 290
On m’a vu promener, encore jeune, encore fille,
Le fer et le poison par toute ma famille,
Et rompre tous les nœuds de mon sang, de ma foi,
Pour n’être plus liée à personne qu’à toi.
Chaque instant de ma vie est coupable d’un crime!... 295
Paye au moins tant de sang du sang d’une victime!
Je n’en brûle de soif qu’afin de te sauver
Du bras qu’à ton malheur ce sang fera lever.
Ose donc, ou permets, quand on joindra notre âme,
Que je sois ton Mari, si tu n’es que ma Femme. 300
Sta fingendo, rammenta; 275
Per un po’ sopra l’odio la memoria addormenta,
Temila quanto più d’aprirsi è timorosa,
Provocar la tua morte è per lei poca cosa,
Se tu stesso saziandone con la morte le ire,
Non ti fai suo strumento e ne affretti le mire. 280
Come? Di mio fratello il nome ti ho immolato,
Sui suoi resti famosi la tua gloria innalzato,
E cacciato per te compiacere, in cui spero,
Dal mio letto e dal giorno l’erede dell’Impero!
Come un Leone stavo sopra il trono in catene, 285
Per custodir l’accesso di ciò che t’appartiene.
Per il tuo amore ho fatto, mentre la morte incombe,
Degli Eroi di mia stirpe la funesta ecatombe,
E non immaginando di soddisfar le attese
D’un criminal sì grande che con orrende imprese, 290
M’han visto sterminare, ancora adolescente,
Col ferro e col veleno da sola la mia gente,
E spezzare ogni nodo di sangue e fedeltà,
Per offrir solo a te l’unica lealtà.
Da sempre il mio destino è di crimini pieno!… 295
Tanto sangue ripaga con il suo sangue almeno!
Io ne sono assetata per poterti salvare
Dal braccio che a tuo danno quel sangue farà alzare.
Osa dunque, o permetti, quando ci avranno unito,
Se solo Moglie sei, che io sia tuo Marito. 300
Séjanus
Seiano
Du précipice affreux prêt à nous engloutir,
Agrippine et son rang nous peuvent garantir ;
Prodiguons sa puissance à terrasser Tibère :
Quand elle aura sans nous détruit notre adversaire,
Nous trouverons par elle un trône dans le port, 305
Et serons en état de songer à sa mort.
Dal precipizio orribile già pronto ad inghiottirci,
Agrippina e il suo rango possono garantirci;
Per sbaragliar Tiberio usiam la sua potenza:
Quando avrà l’avversario distrutto in nostra assenza,
Per raggiungere il trono ci avrà aperte le porte 305
E con calma potremo pensare alla sua morte.
Livilla
Livilla
Tu m’en donnes parole ? Eh bien, je suis contente ;
L’espoir que j’en aurai flattera mon attente ;
A Jupiter vengeur je vais offrir des vœux,
Si pourtant d’un tel coup j’ose parler aux Dieux, 310
Car le crime est bien grand de massacrer Tibère !
Mi dai la tua parola? Così lieta m’hai resa:
La speranza che avrò m’addolcirà l’attesa;
A Giove volgerò preghiere di vendetta,
Se agli dei oso dire di trama tanto abbietta: 310
La morte di Tiberio è crudeltà inaudita.
Séjanus
Seiano
Tibère, ce tyran qui fit mourir ton père ?
Il tiranno che tolse a tuo padre la vita?
Livilla
Livilla
Ah ! Le traître en mourra ! Fais, fais-moi sovenir,
Quand d’injustes remords viendront m’entretenir,
Afin de s’opposer au meurtre de Tibère, 315
Sì, morte al traditore! Fammelo ricordare
Quando ingiusti rimorsi mi vorranno frenare,
Affinché di tal morte sia volontà sopita, 315
© DRIST 2002
Que Tibère est celui qui fit mourir mon père !
Che Tiberio si prese di mio padre la vita.
SCENE V
SÉJANUS, TÉRENTIUS
SCENA V
SEIANO, TERENZIO
Térentius
Terenzio
Immoler Agrippine à l’objet de ton feu !
La victime sera plus noble que le Dieu.
Immolare Agrippina ai piedi del tuo amore!
Più nobile del Dio sarà colei che muore.
Séjanus
Seiano
Que vous connoissez mal le sujet qui m’enflamme !
Quale amore m’infiammi a tutti lo nascondo!
Térentius
Terenzio
Quoi ! Livilla n’est point... 320
Come! Non è Livilla? 320
Séjanus
Seiano
Non, je la hais dans l’âme ;
Et, quoiqu’elle m’adore et qu’elle ait à mes vœux
Immolé son époux, son frère et ses neveux,
Je la trouve effroyable : et, plus sa main sanglante
Exécute pour moi, plus elle m’épouvante ; 325
Je ne puis à sa flamme apprivoiser mon cœur,
Et jusqu’à ses bienfaits me donnent de l’horreur ;
Mais j'aime sa Rivale avec une couronne,
Et je brûle du feu que son éclat lui donne;
De ce bandeau Royal les rayons glorieux 330
Augmentent la beauté des rayons de ses yeux ;
Et, si l’âge flétrit l’éclat de son visage,
L’éclat de sa couronne en répare l’outrage.
Enfin, pour exprimer tous ses charmes divers,
Sa foi me peut en dot apporter l’Univers. 335
Quoique de son époux ma seule jalousie,
Par les mains de Pison, ait terminé la vie,
Elle a toujours pensé que des raisons d’Etat
Ont poussé l’Empereur à ce lâche attentat.
Ainsi, Térentius, un royal Hyménée 340
Doit bientôt à son sort unir ma destinée :
Un diadème au front en sera le lien.
No: l’odio nel profondo;
Sebbene ella m’adori e sebbene ai miei voti
Il suo sposo immolò, e il fratello e i nipoti,
La trovo spaventosa; con mano sanguinante
Più per me va uccidendo, più è terrificante; 325
Il cuore alla sua fiamma non so rendere avvezzo,
Persino i suoi favori mi fan provar ribrezzo;
La sua rivale amo, cinta d’una corona,
E di quel fuoco brucio che brillando le dona;
Della fascia Reale il raggio glorioso 330
Il raggio dei suoi occhi rende meraviglioso;
E se l’età già offusca la luce del suo volto,
La luce dello scettro le rende ciò che è tolto.
Infine, per esprimere i suoi diversi pregi,
La sua dote fa sì che del Mondo mi fregi; 335
Benché la gelosia mi spinse a dare morte
Per mano di Pisone al suo caro consorte,
Ella ha creduto sempre che la ragion di Stato
L’Imperatore spinse a quel vile attentato.
Così, Terenzio, deve matrimonio regale 340
Legarci l’uno all’altro in unione fatale.
Una corona in fronte di questo sarà pegno.
Térentius
Terenzio
Le cœur d’une Amazone étoit digne du tien.
Il cuore d’una Amazzone del tuo cuore era degno.
Séjanus
Seiano
Tel, jaloux de mon rang, tenteroit ma ruine,
Qui n’osera choquer un époux d’Agrippine : 345
Ce nœud m’affermira dans le trône usurpé ;
Et son fils, qui me hait, dans sa fureur trompé,
Au profond de son âme arrêtant sa colère,
Craindra de s’attaquer au mari de sa mère,
Chi, geloso del rango, brami la mia rovina,
Non oserà colpire lo sposo d’Agrippina: 345
Mi darà forza il nodo sopra il trono usurpato;
E suo figlio, che m’odia, nel furore beffato,
Soffocando la collera nel profondo del cuore,
Della madre al marito d’opporsi avrà timore,
© DRIST 2002
Ou, forcé de le perdre, avec moins de courroux 350
Elle en pardonnera le meurtre à son époux.
Mais allons préparer, dans la pompe célèbre
Du retour de Tibère, une pompe funèbre.
O la morte del figlio, con minore afflizione, 350
Perdonerà allo sposo costretto all’uccisione.
Ma andiamo a preparare, in pompa trionfale,
Per Tiberio che torna pomposo funerale.

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