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SOMMAIRE
I - INTRODUCTION1
II - LES CHIFFRES CLES DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
DE NIVEAU BAC + 3 ET BAC + 4 DANS LES UNIVERSITES
DES PAYS DE LA LOIRE3
III - L'INSUFFISANCE DU NOMBRE DE DIPLOMES DANS LE
SECTEUR
SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE15
IV - PRESENTATION DES INSTITUTS UNIVERSITAIRES
PROFESSIONNALISES23
V - L'OUVERTURE INTERNATIONALE27
VI - QUELQUES PROPOSITIONS29
VII - CONCLUSION31
ANNEXES33
I
NOTE DE PRESENTATION DES INSTITUTS UNIVERSITAIRES DE
FORMATION DES MAITRES PAR M. LETOURNEUX, DIRECTEUR
DE L'I.U.F.M. DE L'ACADEMIE DE NANTES35
II
LA FORMATION DES ENSEIGNANTS DANS LE PRIVE43
I - INTRODUCTION
Le but du présent rapport sur les deuxièmes cycles universitaires dans la Région des Pays de la Loire est de présenter
succinctement l'ensemble des données chiffrées concernant les formations rentrant dans ce cadre, en dehors du secteur de la santé et des filières
d'ingénieurs, et de proposer quelques pistes de réflexion pour les responsables régionaux.
Le contexte réglementaire vient de connaître une évolution importante, à la suite de la création d'instituts universitaires
professionnalisés (I.U.P.). Ceux-ci sont des composantes des universités, au même titre que les Facultés existantes ou les I.U.T. ou bien des
départements au sein des facultés existantes. Deux instituts ont été créés l'un à Angers et l'autre au Mans ; plusieurs autres projets concernent les trois
universités de la Région ; nous les présentons succinctement.
Il semble opportun que le C.E.S.R. soit informé, et puisse éventuellement faire des observations ou suggestions. Pour permettre
au lecteur non familiarisé avec les problèmes de l'enseignement supérieur dans notre Région de pouvoir appréhender ceux-ci, nous donnerons tout
d'abord quelques tableaux montrant les effectifs par filière pour l'ensemble de la Région, et le détail par Université. Afin de pouvoir apprécier les
évolutions récentes, les chiffres sont donnés pour les trois années universitaires : 1988, 1989, 1990 (la totalité des chiffres pour 1991 n'est pas encore
connue au moment de la rédaction de ce rapport).
La formation des enseignants est un enjeu capital pour la décennie à venir : les estimations du Ministère de l'Education National
portent sur le recrutement de 300.000 enseignants. Un nouveau cadre de formation se met en place : les Instituts Universitaires de Formation des
Maîtres (I.U.F.M.). On trouvera en annexe une présentation de l'Institut de l'Académie de Nantes, par son directeur. Le problème de la formation des
maîtres de l'enseignement privé reste posé, les I.U.F.M. concernant exclusivement l'enseignement public.
1
2
II - LES CHIFFRES CLES DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
DE NIVEAU BAC + 3 (licence) ET BAC + 4 (Maîtrise)
DANS LES UNIVERSITES DES PAYS DE LA LOIRE
3
Année Universitaire : 1988
LICENCES
INSCRITS - DIPLOMES
ETABLISSEMENTS
U. du Maine
U. de Nantes
U. d'Angers
UCO ANGERS
TOTAL ACADEMIE
DIPLOMES
Inscrits
Reçus
Inscrits
Reçus
Inscrits
Reçus
Inscrits
ROIT
CIENCES ECONOMIQUES
E.S.
DMINISTRATION
UBLIQUE
TOTAL SECTEUR DROIT
ETTRES MODERNES ET
LASS.
NGLAIS
LLEMAND
SPAGNOL
EA
HILOSOPHIE (+ SSAT)
YCHOLOGIE
OCIOLOGIE
OURISME
STOIRE
EOGRAPHIE (+ aménag.)
FORMATION
OMMUNICATION
TOTAL SECTEUR
LETTRES
Reçus
Inscrits
Reçus
2
4
ATHEMATIQUES
ASS
HYSIQUE (+ ES SC
HYSIQUE)
HIMIE
CIENCES DE LA TERRE
ECHONOLOGIE
ECANIQUE
ECANIQUE
FORMATIQUE
IME
E.A.
OLOGIE CELLULAIRE
OPHYSIOLOGIE
PPLIQUEE
x PRODUCT.
EGETALES
LECTROMECANIQUE ET
ESTION QUALITE
CIENCES ET TECHNIQUES
ES ACTIVITES PHYSIQUES
T SPORTIVES
TOTAL SECTEUR
SCIENCES
OTAL GENERAL
2
4
A.E.S.
L.E.A.
S.S.A.T.
M.A.S.S.
M.I.M.E.
E.E.A.
:
:
:
:
Langues Etrangères Appliquées
Sciences Sociales Appliquées au Travail
Mathématiques Appliquées aux Sciences Sociales
Micro-Informatique, Micro-Electronique
: Electronique, Electrotechnique, Automatisme
5
: Admnistration Economique et Social
Année Universitaire : 1988
MAITRISES
INSCRITS - DIPLOMES
U. du Maine
U. de Nantes
U. d'Angers
UCO ANGERS
TOTAL ACADEMIE
ETABLISSEMENTS
DIPLOMES
Inscrits
Reçus
ROIT
CIENCES ECONOMIQUES
.E.S.
TOTAL SECTEUR DROIT
ETTRES MODERNES ET
LASS.
NGLAIS
LLEMAND
SPAGNOL
EA
HILOSOPHIE (+ SSAT)
SYCHOLOGIE
OCIOLOGIE
OURISME
ISTOIRE
EOGRAPHIE (+ aménag.)
NFORMATION - COMMUNIATION
TOTAL SECTEUR LETTRES
ATHEMATIQUES
ASS
HYSIQUE (+ ES SC
HYSIQUE)
HIMIE
CIENCES DE LA TERRE
ECHONOLOGIE
ECANIQUE
ECANIQUE
NFORMATIQUE
IME
.E.A.
IOLOGIE CELLULAIRE
IOPHYSIOLOGIE APPLIQUEE
ux PRODUCT. VEGETALES
LECTROMECANIQUE ET
ESTION QUALITE
CIENCES ET TECHNIQUES
ES ACTIVITES PHYSIQUES
T SPORTIVES
TOTAL SECTEUR
SCIENCES
OTAL GENERAL
A.E.S.
L.E.A.
S.S.A.T.
M.A.S.S.
:
:
:
:
Inscrits
Reçus
Inscrits
Reçus
Inscrits
Reçus
Inscrits
Reçus
1
1
3
Admnistration Economique et Sociale
Langues Etrangères Appliquées
Sciences Sociales Appliquées au Travail
Mathématiques Appliquées aux Sciences Sociales
6
M.I.M.E. : Micro-Informatique, Micro-Electronique
E.E.A.
: Electronique, Electrotechnique, Automatisme
7
Année Universitaire : 1989
LICENCES
INSCRITS - DIPLOMES
U. du Maine
U. de Nantes
U. d'Angers
UCO ANGERS
TOTAL ACADEMIE
ETABLISSEMENTS
DIPLOMES
Inscrits
Reçus
ROIT
CIENCES ECONOMIQUES
.E.S.
DMINISTRATION PUBLIQUE
TOTAL SECTEUR DROIT
ETTRES MODERNES ET
LASS.
NGLAIS
LLEMAND
SPAGNOL
EA
HILOSOPHIE (+ SSAT)
SYCHOLOGIE
OCIOLOGIE
OURISME
ISTOIRE
EOGRAPHIE (+ aménag.)
NFORMATION - COMMUNIATION
TOTAL SECTEUR LETTRES
ATHEMATIQUES
ASS
HYSIQUE (+ ES SC
HYSIQUE)
HIMIE
CIENCES DE LA TERRE
ECHONOLOGIE
ECANIQUE
ECANIQUE
NFORMATIQUE
IME
.E.A.
IOLOGIE CELLULAIRE
IOPHYSIOLOGIE APPLIQUEE
ux PRODUCT. VEGETALES
LECTROMECANIQUE ET
ESTION QUALITE
CIENCES ET TECHNIQUES
ES ACTIVITES PHYSIQUES
T SPORTIVES
TOTAL SECTEUR
SCIENCES
OTAL GENERAL
A.E.S.
L.E.A.
S.S.A.T.
M.A.S.S.
:
:
:
:
Inscrits
Reçus
Inscrits
Reçus
Inscrits
Reçus
Inscrits
Reçus
1
1
3
1
2
1
Admnistration Economique et Sociale
Langues Etrangères Appliquées
Sciences Sociales Appliquées au Travail
Mathématiques Appliquées aux Sciences Sociales
8
5
M.I.M.E. : Micro-Informatique, Micro-Electronique
E.E.A.
: Electronique, Electrotechnique, Automatisme
9
Année Universitaire : 1989
MAITRISES
INSCRITS - DIPLOMES
U. du Maine
U. de Nantes
U. d'Angers
UCO ANGERS
TOTAL ACADEMIE
ETABLISSEMENTS
DIPLOMES
Inscrits
Reçus
ROIT
CIENCES ECONOMIQUES
.E.S.
TOTAL SECTEUR DROIT
ETTRES MODERNES ET
LASS.
NGLAIS
LLEMAND
SPAGNOL
EA
HILOSOPHIE (+ SSAT)
SYCHOLOGIE
OCIOLOGIE
OURISME
ISTOIRE
EOGRAPHIE (+ aménag.)
NFORMATION - COMMUNIATION
TOTAL SECTEUR LETTRES
ATHEMATIQUES
ASS
HYSIQUE (+ ES SC
HYSIQUE)
HIMIE
CIENCES DE LA TERRE
ECHONOLOGIE
ECANIQUE
ECANIQUE
NFORMATIQUE
IME
.E.A.
IOLOGIE CELLULAIRE
IOPHYSIOLOGIE APPLIQUEE
ux PRODUCT. VEGETALES
LECTROMECANIQUE ET
ESTION QUALITE
CIENCES ET TECHNIQUES
ES ACTIVITES PHYSIQUES
T SPORTIVES
TOTAL SECTEUR
SCIENCES
OTAL GENERAL
A.E.S.
L.E.A.
S.S.A.T.
M.A.S.S.
M.I.M.E.
:
:
:
:
:
Inscrits
Reçus
Inscrits
Reçus
Inscrits
Reçus
Inscrits
Reçus
1
1
1
3
Admnistration Economique et Sociale
Langues Etrangères Appliquées
Sciences Sociales Appliquées au Travail
Mathématiques Appliquées aux Sciences Sociales
Micro-Informatique, Micro-Electronique
10
E.E.A.
: Electronique, Electrotechnique, Automatisme
11
Année Universitaire : 1990
LICENCES
INSCRITS - DIPLOMES
U. du Maine
U. de Nantes
U. d'Angers
UCO ANGERS
TOTAL ACADEMIE
ETABLISSEMENTS
DIPLOMES
Inscrits
Reçus
ROIT
CIENCES ECONOMIQUES
.E.S.
DMINISTRATION PUBLIQUE
TOTAL SECTEUR DROIT
ETTRES MODERNES ET
LASS.
NGLAIS
LLEMAND
SPAGNOL
EA
HILOSOPHIE (+ SSAT)
SYCHOLOGIE
OCIOLOGIE
OURISME
ISTOIRE
EOGRAPHIE (+ aménag.)
NFORMATION - COMMUNIATION
TOTAL SECTEUR LETTRES
ATHEMATIQUES
ASS
HYSIQUE (+ ES SC
HYSIQUE)
HIMIE
CIENCES DE LA TERRE
ECHONOLOGIE
ECANIQUE
ECANIQUE
NFORMATIQUE
IME
.E.A.
IOLOGIE CELLULAIRE
IOPHYSIOLOGIE APPLIQUEE
ux PRODUCT. VEGETALES
LECTROMECANIQUE ET
ESTION QUALITE
CIENCES ET TECHNIQUES
ES ACTIVITES PHYSIQUES
T SPORTIVES
TOTAL SECTEUR
SCIENCES
OTAL GENERAL
A.E.S.
L.E.A.
S.S.A.T.
M.A.S.S.
M.I.M.E.
:
:
:
:
:
Inscrits
Reçus
Inscrits
Reçus
Inscrits
Reçus
Inscrits
Reçus
1
1
3
1
3
1
Admnistration Economique et Sociale
Langues Etrangères Appliquées
Sciences Sociales Appliquées au Travail
Mathématiques Appliquées aux Sciences Sociales
Micro-Informatique, Micro-Electronique
12
1
5
E.E.A.
: Electronique, Electrotechnique, Automatisme
13
Année Universitaire : 1990
MAITRISES
INSCRITS - DIPLOMES
U. du Maine
U. de Nantes
U. d'Angers
UCO ANGERS
TOTAL ACADEMIE
ETABLISSEMENTS
DIPLOMES
Inscrits
Reçus
ROIT
CIENCES ECONOMIQUES
.E.S.
TOTAL SECTEUR DROIT
ETTRES MODERNES ET
LASS.
NGLAIS
LLEMAND
SPAGNOL
EA
HILOSOPHIE (+ SSAT)
SYCHOLOGIE
OCIOLOGIE
OURISME
ISTOIRE
EOGRAPHIE (+ aménag.)
NFORMATION - COMMUNIATION
TOTAL SECTEUR LETTRES
ATHEMATIQUES
ASS
HYSIQUE (+ ES SC
HYSIQUE)
HIMIE
CIENCES DE LA TERRE
ECHONOLOGIE
ECANIQUE
ECANIQUE
NFORMATIQUE
IME
.E.A.
IOLOGIE CELLULAIRE
IOPHYSIOLOGIE APPLIQUEE
ux PRODUCT. VEGETALES
LECTROMECANIQUE ET
ESTION QUALITE
CIENCES ET TECHNIQUES
ES ACTIVITES PHYSIQUES
T SPORTIVES
TOTAL SECTEUR
SCIENCES
OTAL GENERAL
A.E.S.
L.E.A.
S.S.A.T.
M.A.S.S.
M.I.M.E.
:
:
:
:
:
Inscrits
Reçus
Inscrits
Reçus
Inscrits
Reçus
Inscrits
Reçus
1
2
1
3
Admnistration Economique et Sociale
Langues Etrangères Appliquées
Sciences Sociales Appliquées au Travail
Mathématiques Appliquées aux Sciences Sociales
Micro-Informatique, Micro-Electronique
14
E.E.A.
: Electronique, Electrotechnique, Automatisme
15
EVOLUTION DES EFFECTIFS DES UNIVERSITES *
PAR CYCLES
1ER CYCLE
2EME CYCLE
3EME CYCLE
TOTAL
* Hors capacité en droit, diplômes d'université et préparation aux concours.
16
EVOLUTION DES EFFECTIFS DES UNIVERSITES PAR CYCLES
PAR RAPPORT A LA RENTREE 1989 (en pourcentage)
1ER CYCLE
2EME CYCLE
3EME CYCLE
17
EVOLUTION DES DIPLOMES AUX DIFFERENTS NIVEAUX
PAR DISCIPLINES
DROIT-SCIENCES
ECO-AES
DEUG
LICENCE
MAITRISE
LETTRES
SCIENCES
HUMAINES
DEUG
LICENCE
MAITRISE
SCIENCES
DEUG
LICENCE
MAITRISE
SANTE
MEDECINE
PHARMACIENS
DENTISTES
Région des Pays de la Loire
18
19
Une première constatation peut être faite au vu des tableaux
d'effectifs d'inscription en Licence et Maîtrise et de délivrance des diplômes
correspondants :
Les trois grand secteurs disciplinaires Lettres-Sciences Humaines,
Droit et Sciences Economiques et Sciences n'y apparaissent pas de la même
façon :
En Licence
Les proportions nombre de diplômes délivrés/nombre d'inscrits
sont de 73 % en Droit et Sciences Economiques, 51 % en Lettres et Sciences
Humaines, autour de 66 % en Sciences.
En Maîtrise
70 %, 29 %, 71 % respectivement.
En valeur absolue, les flux de diplômés sont du même ordre de
grandeur pour les trois secteurs : 554, 572, 412, l'augmentation du secteur
scientifique lors des deux rentrées 90 et 91 devrait aller dans le sens de cet
équilibre relatif.
La disparité des rapports indiqués ci-dessus tient à ce que
beaucoup d'étudiants du secteur Lettres et Sciences Humaines ont une activité
salariée, ou envisagent leurs études sous l'angle culturel plus que directement
professionnel et sont inscrits plusieurs années de suite en Maîtrise, sans travailler
à plein temps pour l'obtention de ce diplôme.
Une deuxième constatation concerne l'augmentation des effectifs
d'inscrits en maîtrise : l'accroissement supérieur à 10 % par an sur les trois
rentrées 88, 89, 90 traduit de manière éloquente la forte demande en formation
supérieure qui n'est pas cantonnée au niveau Bac + 2 (B.T.S., D.U.T.,
D.E.U.G.).
Remarque :
20
21
Les diplômes d'Université (c'est-à-dire ne correspondant pas à une
appellation nationale, mais à une particularité locale) représentent un très faible
volume sur la Région : autour de 150 à 200 diplômes délivrés par an sur une
dizaine de formations ; nous ne les avons pas recensés en détail ici.
Quelques réflexions sur ces évolutions constatées
La demande accrue en formation supérieure longue, venant des
jeunes et de leurs familles semble provenir de deux facteurs qui se conjuguent :
- tout d'abord une anxiété face aux problèmes de l'emploi, amenant
à souhaiter une formation longue, on sait que le risque de chômage est moindre
pour les jeunes formés à Bac + 4 ou Bac + 5, même si ceux-ci doivent parfois
accepter un déclassement à l'embauche. On pourra utilement consulter sur ce
sujet les études récentes du Centre de Recherche sur les Qualifications
(C.E.R.E.Q.).
- une deuxième cause se surajoute : le manque relatif de
formations professionnalisantes à Bac + 2 (I.U.T. ou B.T.S.), particulièrement
dans le domaine secondaire : de nombreux jeunes issus de Bac Technologiques
tentent -souvent en vain - d'entreprendre des études longues car ils ne sont pas
acceptés dans les filières professionnalisées courtes. Ce phénomène très pervers,
maintes fois souligné par les responsables du système éducatif, devrait
s'estomper avec la création annoncée par le Ministère de l'Education Nationale
de 50.000 places d'I.U.T. supplémentaires dans les années à venir.
La formation de plus de 2000 jeunes par an, niveau de la maîtrise
(Bac + 4) à la fin du siècle, alors qu'ils n'étaient que quelques centaines dans la
Région au début des années 70, est un véritable changement d'échelle, qui se
reproduit sur tout le territoire national. Il n'est pas possible d'envisager un tel
changement sans qu'il ne s'accompagne d'une évolution dans les structures des
formations délivrées. Ces mises à jour visent à mieux adapter les filières
d'enseignement aux évolutions du savoir, aux attentes des jeunes et au marché de
l'emploi.
Toute proportion gardée, on assiste, pour la dernière décennies du
siècle, à un phénomène analogue à celui que les universités ont connu il y a
vingt cinq ans avec l'accroissement des premiers cycles : il avait débouché sur la
création des I.U.T. et B.T.S., formant des cursus professionnalisés parallèles aux
DEUG universitaires.
21
22
Les deuxièmes cycles des Universités (licences et maîtrises pour la
quasi-totalité) regroupent des filières de formation qui ont été pensées pour
l'essentiel, il y a vingt cinq ans dans le cadre d'une réforme d'ensemble des
premiers et seconds cycles (mise en place des D.E.U.G. et réforme dite "réforme
Fouchet"). A l'époque, les flux d'étudiants concernés étaient bien moindre et le
but de ces formations étaient de pourvoir les administrations et les entreprises de
cadres généralistes d'une discipline, d'une part, et d'alimenter les concours de
recrutement des enseignants (C.A.P.E.S. et Agrégation) d'autre part. La
formation des ingénieurs était assurée dans les écoles spécialisées, grandes ou
petites, celle des gestionnaires et commerciaux dans les diverses écoles de
commerce, enfin celle des techniciens supérieurs dans les lycées.
Cette image, très nette à la fin des années 60, s'est progressivement
complexifiée au point de présenter une lisibilité amoindrie : le jeu de réformes
successives, entreprises par les Ministres de l'Education Nationale, dont la
stabilité n'était pas la caractéristique principale, a amené la création des I.U.T.,
des Maîtrises de Sciences et Techniques, des D.E.S.S., des Magistères, des
Diplômes d'Etudes Universitaires Scientifiques et Techniques (D.E.U.S.T.). Il en
a résulté une grande difficulté de compréhension globale du système
universitaire tant pour les employeurs que pour les étudiants et leurs familles.
Tout semble montrer qu'il est souhaitable d'envisager une
évolution analogue au niveau Bac + 4 en faisant cohabiter dans les universités
deux types de filières (professionnalisées ou plus fondamentales) offrant ainsi
aux jeunes un choix qu'ils ont dans les pays qui sont nos principaux partenaires
dans la C.E.E.
La création des I.U.P. (Instituts Universitaires Professionnalisés),
au sein des Universités, par le Ministère de l'Education Nationale à la rentrée
1991, répond à ces diverses préoccupations.
III - L'INSUFFISANCE DU NOMBRE DE DIPLOMES
DANS LE SECTEUR SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE
Les flux de diplômés aux niveaux Bac + 3 et Bac + 4 sont
insuffisants dans les secteurs scientifique et technologique.
Il est difficile en la matière de raisonner seulement sur une région.
Globalement pour la France entière en 1989 le flux de licences scientifiques et
22
23
technologiques était de l'ordre de 15.000 par an, celui des maîtrises en sciences
et des maîtrises de sciences et techniques (M.S.T.) se situait au même niveau de
15.000 environ par an.
Nous avons établi un diagramme global des flux de formation
cumulés en sciences et en technologie pour le Japon d'une part, et pour la France
d'autre part. Les flux enregistrés au Japon ont été divisés par deux afin
d'effectuer une pondération prenant en compte le rapport des populations
des deux pays. Ce diagramme met en évidence le lourd déficit français au
niveau Bac + 3, Bac + 4, il met aussi en relief un positionnement relatif
beaucoup plus favorable à la France au niveau Bac + 2 à travers le
développement récent des DUT et BTS.
Il donne par ailleurs une image réelle de la situation en France
dans les niveaux supérieurs Bac + 5 et Bac + 7. Le diagramme appelle deux
commentaires :
- l'un montrant que notre situation à ces niveaux nous est favorable
quand on la compare aux flux pondérés relevés au Japon,
- l'autre consiste à dire que certains projets dont il a beaucoup été
parlé ces derniers temps, consistant à ramener les flux d'ingénieurs Bac + 5 à
Bac + 4, c'est-à-dire 16.000 diplômés par an, décapiterait nos formations
technologiques et scientifiques de plus haut niveau, sans résoudre le problème
de la "formation de masse" au niveau Bac + 3 et Bac + 4, les flux étant dans le
rapport de 1 à 10.
Les courbes de développement des formations scientifiques et
technologiques au Japon sont à rapprocher des courbes de développement
économique de ce pays
* Les courbes du diagramme... mettent en évidence l'effort de
formation scientifique et technologique réalisé par le Japon entre 1960 et 1980,
date à partir de laquelle les effectifs se sont stabilisés.
- Les flux de diplômés à Bac + 2 ont plus que doublé tous les 5 ans
pendant la période pour passer de 30.000 en 1965 à un peu moins de 215.000 en
1989 ;
23
24
- Les flux de diplômés à Bac + 4 ont plus que doublé tous les 10
ans pour passer d'environ 120.000 en 1960 à environ 380.000 à partir de 1985 et
se stabiliser à partir de cette date.
* Ces courbes sont à rapprocher des courbes de développement
économique du Japon. il est certain que l'effort de formation réalisé n'est pas le
seul facteur de la réussite économique du Japon, mais la corrélation entre les
deux phénomènes est indéniable.
Un effort de développement des formations scientifiques et technologiques
depuis le niveau Bac jusqu'au niveau Bac + 4 est indispensable dans la
Région et dans le Pays
* Tous les acteurs s'accordent pour dire que le niveau de formation
professionnelle et le développement économique sont liés.
* Une population hautement qualifiée est une population dont les
revenus et niveau de vie s'améliorent. Un tel environnement a en plus des effets
induits bénéfiques aux plus défavorisés par l'accroissement de la consommation
des services et donc la création d'emplois permettant des insertions
professionnelles.
* Les industries, en particulier les petites et moyennes entreprises,
expriment d'importants besoins en Agents de maîtrise et cadres techniques
intermédiaires.
* Dans le cadre des projets élaborés ou annoncés, une étude
globale et une concertation multiparties sont indispensables :
- Pour adapter les formations au profil des jeunes auxquels
elles s'adresseront :
. Trois ans après l'obtention du Bac de trop nombreux bacheliers
n'ont pas obtenu de diplômes supplémentaires (cf. rapport du C.E.S.R. sur les
premiers cycles de l'Enseignement Supérieur - Juin 1990).
Il semblerait que leur nombre tend à diminuer d'après les
dernières enquêtes du C.E.R.E.Q.
. Les filières de baccalauréat et les formations professionnelles ont
besoin d'une adéquation ;
24
25
. L'ensemble de l'enseignement scientifique et technologique
français est très conceptuel.. Souvent, il laisse une place au concret et à
l'application pratique en fin de cycle.
Cette conception de la formation réussit très bien à une partie de la
population de jeunes qui obtient par là des formations de très haut niveau. Elle
n'a aucune raison d'être adaptée à la forme d'esprit de l'ensemble d'une
population de jeunes. Les esprits les plus pratiques, les plus imaginatifs, les plus
communicants doivent trouver leurs voies dans des formations professionnelles
supérieures même s'ils n'ont pas le sens de l'abstraction.
- Pour impliquer davantage les entreprises dans la formation
professionnelle
. dans les pays pratiquant une formation professionnelle
développée (ex. Allemagne) les entreprises sont très impliquées dans la
formation. On peut penser qu'en associant les entreprises dès la conception des
formations et en prenant en compte financièrement leur contribution directe à la
formation professionnelle, celles-ci seraient en mesure de s'impliquer davantage.
- Pour disposer des enseignants nécessaires :
. pour développer les formations professionnelles supérieures, on
doit s'interroger sur les profils des enseignants nécessaires, ne pas concevoir des
formations nouvelles sans traiter simultanément cette question.
Il est aussi très important de s'interroger sur les échanges
enseignement-entreprise et de favoriser le passage d'une partie de la carrière des
enseignants par l'entreprise et d'une partie de la carrière des cadres d'entreprises
par l'enseignement.
25
26
26
27
27
28
28
29
29
30
PRESENTATION DES INSTITUTS
UNIVERSITAIRES PROFESSIONNALISES
IV -
Sans que dans le cadre réglementaire soit actuellement
complètement défini, les grandes lignes du projet ont été présentées à la
Conférence des Présidents d'Université et les premières formations ressortant de
cette problématique viennent d'être mises en place à la rentrée 1991. Au total 23
formations en France, dont 2 en Pays de la Loire, ont vu le jour.
Les politiques de création de ces Instituts au sein des trois
Universités ont été harmonisées par leurs responsables, sous l'égide de M. le
Recteur de l'Académie de Nantes, il importe d'en informer les responsables
régionaux, c'est l'un des buts de ce rapport.
Les I.U.P. créés en France, à la rentrée 1991, concernent cinq
grands domaines :
INGENIERIE :
- Evry : productique
- Montpellier 1 : technologies de la santé
- Orléans : chimie appliquée
- Valenciennes : automatique et génie électrique
- Rouen : informatique industrielle
- Avignon : informatique
- Angers : ingénierie industrielle
- Paris IX : sciences et technologie de l'information
- Paris XI : électronique, électrotechnique, automatique.
COMMUNICATION :
- Lille III : documentation dans l'entreprise
- Toulouse II : études audiovisuelles
- Bordeaux III : sciences de l'information communication
- Aix-Marseille I : communication et relations publiques
30
31
ADMINISTRATION :
- Le Mans : administration et économie sociale
- Nice : administration publique et privée
- Paris X : administration générale
COMMERCE :
- Lille II : gestion de la distribution
- Perpignan : gestion hôtelière et touristique
- Clermont-Ferrand II : commerce international
- Savoie : études commerciales
GESTION FINANCIERE :
- Paris I : gestion financière
- Caen : gestion financière
- Paris IX : gestion du patrimoine
Les grandes lignes du projet d'Instituts Universitaires
Professionnalisés.
Nous reprenons ici les indications données par le Cabinet du
Ministre d'Etat à la Conférence des Présidents d'Université qui ont servi de
cadre àla mise en place des premiers instituts à cette rentrée d'Octobre 1991.
1) Des "Instituts" seront mis en place dans les Universités, avec
pour finalité la dispense d'enseignements professionnalisés et le développement
de la recherche technologique. La forme juridique n'est pas arrêtée, chaque
Université peut faire des propositions tenant compte de sa situation particulière.
(On sait que la loi de Janvier 1984 prévoit diverses formes d'Instituts ou d'unités
de formation et de recherche internes à une université).
2) Les filières d'enseignement concernées sont :
- Ingénierie (avec les multiples spécialisations possibles)
31
32
- Commerce : métiers de la vente
- Administration publique et privée
- Gestion financière
- Information - Communication - Relations Publiques
3) Les enseignements seront dispensés en forte proportion par des
professionnels ou d'anciens professionnels à temps plein ou à temps partiel.
4) La scolarité comprendrait 6 mois ou moins de stage
professionnel et une initiation à la recherche.
5) L'entrée dans ces Instituts se fait après un an d'études
universitaires : à l'issue d'une première année d'Université, les étudiants plus
motivés par une culture professionnalisée pourront choisir cette voie. Le cursus
durera 3 ans, les jeunes sortant donc à BAC + 4. Une thèse et un D.E.A.
(analogues au cursus allemand) pourraient être préparés par les meilleurs.
Bien entendu des passerelles seraient instaurées pour permettre des
entrées à divers niveaux, en particulier à BAC + 2 par les titulaires de D.E.U.G.,
D.U.T., Brevet de Techniciens Supérieurs, élèves de classes préparatoires, etc...
avec admission sur dossier.
6) Les enseignements sont organisés de telle sorte qu'ils puissent
être suivis au titre de la formation continue, une organisation en modules
capitalisables permettrait de répondre à cet impératif.
7) Pour la rentrée 1991, la Direction des Enseignements
Supérieurs du Ministère de l'Education Nationale et le Cabinet du Ministre ont
autorisé un lancement "expérimental" d'un petit nombre de formations. Pour la
rentrée 1991, les Universités ont déposé (et vont continuer dans le premier
trimestre 1992) des projets qui seront examinés par une commission nationale
co-présidée par un Président d'Université (actuellement celui de Paris IX Dauphine) et un vice-Président du C.N.P.F.
Les Instituts Universitaires de Formation Professionnalisée en Pays
de la Loire
Deux instituts ont vu le jour en Octobre 1991 :
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1à ANGERS : un I.U.P. d'Ingénierie
industrielle en Physique Appliquée et Chimie
2au MANS : un I.U.P. d'Administration
intitulé : "Gestion des Entreprises d'Economie
Sociale" orienté vers le secteur de la mutualité et les
associations.
Les projets :
1 - à NANTES :
Ingénierie dans les domaines de l'aménagement et la
gestion du territoire
Ce projet s'appuie sur les équipes existantes en Géographie et
plusieurs enseignements existant déjà (D.E.A., D.E.S.S., Maîtrise de Sciences et
Techniques). Une bonne collaboration régionale est envisageable avec Angers et
Le Mans.
-
Ingénierie en Chimie et Biotechnologie
Ce projet s'appuie sur les groupes de recherche en Chimie,
contrôle qualité, etc... à Nantes. Les axes de développement régional concernés
sont :
. l'Agro-alimentaire, caractérisé par un tissu dense de P.M.E. P.M.I. confronté à l'extension des marchés et les besoins de développement
d'une Rercherche et Développpement de qualité.
. la Chimie fine, caractérisée par la relative pauvreté de l'industrie
régionale dans ce domaine, alors que la Basse Loire présente des atouts pour le
développement de ce type d'activité.
2 - Au MANS :
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- Ingénierie avec deux spécialités :
. Micro-informatique, microprocesseurs et électronique. Il existe
déjà une maîtrise de Sciences et Techniques avec un effectif de 40 étudiants
sélectionnés sur dossier parmi 250 à 300 dossiers. Le marché de l'emploi étant
très ouvert dans ce secteur ; un tiers des enseignements est enseigné par des
professionnels (dont une part provient de la Société Micromaine, S.A. au capital
de laquelle participe l'Université). La création d'un I.U.P. serait une opportunité
de développement de cet enseignement.
. Construction Mécanique, Productique, Vibrations. S'appuyant sur
les groupes de recherche en matériaux et acoustique qui ont développé
d'importantes liaisons avec les secteurs industriels concernés, régionaux et
nationaux.
3 - ANGERS :
- I.U.P. Commerce et Services, avec trois options :
.
gestion touristique et
hôtelière
.
gestion de la distribution
.
commerce international,
langues et transport
- I.U.P. Ingénierie de l'environnement.
- I.U.P. Administration publique : droit et environnement
V - L'OUVERTURE INTERNATIONALE
L'importance des flux d'étudiants de second cycle effectuant des séjours à
l'étranger est difficile à appréhender : la variété des objectifs et l'hétérogénéité
des durées rendent hasardeuse une comptabilité précise.
Cependant, on peut regrouper ces séjours en trois grands types :
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1 - le séjour linguistique (pendant la période des vacances estivales)
2 - le stage, de 2 ou 3 mois, intégré au cursus, entrant fréquemment dans
le cadre d'accord ERASMUS
3 - le séjour de longue durée (un semestre ou une année) faisant l'objet
d'accords interuniversitaires, et débouchant sur une validation des examens,
intégrés au cursus dans l'Université d'origine.
Au total, ce sont environ 300 étudiants par an, pour l'ensemble des trois
universités, qui font un séjour à l'étranger ; dont la plus grande partie dans des
pays de la C.E.E., et pour une durée supérieure ou égale à trois mois.
Notons que ces échanges sont organisés dans le cadre d'accords de
coopération interuniversitaire ; un flux d'étudiants étrangers, d'égale importance,
vient séjourner dans les trois universités des Pays de la Loire, à titre de
réciprocité.
Indépendamment des programmes ciblés (du type de COMET) il
convient de réfléchir aux moyens à mettre en oeuvre pour développer ces
échanges, déjà importants, mais encore insufissants si on les compare à ceux de
écoles d'ingénieurs ou des écoles de commerce.
D'après les étudiants interrogés, le motif le plus souvent invoqué, de
non-participation à ces actions d'échange, est le surcoût financier occasionné !
Le budget type d'un étudiant séjournant dans un pays de la C.E.E. s'élève à
40.000 F environ pour une année universitaire (loyer, un seul voyage aller-retour
en cours d'année, alimentation, livres et frais scolaires).
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VI - QUELQUES PROPOSITIONS
Tout au long de la période de rédaction de ce rapport est apparue la
difficulté d'avoir de la part des universités une information fiable, présentée de
manière homogène, sur les seconds cycles : les services de scolarité concernés
sont adaptés àla gestion des effectifs d'étudiants des années 70 et ont vu leurs
missions prendre de l'ampleur au fur et à mesure de la multiplication par trois ou
quatre des effectifs d'étudiants depuis cette période.
1) La Région pourrait passer des contrats avec les universités, dans le but
de faire élaborer l'information sous une forme normalisée donnant toutes les
facilités voulues par la réalisation d'une synthèse régionale permettant un suivi.
Ceci pourrait prendre la forme d'une dotation financière légère,
permettant aux établissements d'Enseignement Supérieur de payer des vacations
par exemple, à charge pour ceux-ci de donner aux services régionaux des
tableaux statistiques à dates convenues d'avance.
2) La mise en place des filières professionnalisées ne pourra se faire de
manière satisfaisante que si des investissements importants sont réalisés en
matière d'équipements technologiques et documentaires. L'Etat prend en charge
les créations de postes des différentes catégories de personnels, une partie des
locaux et des équipements. Les diverses collectivités territoriales participent au
financement des locaux et des équipements dans le cadre du schéma de
développement universitaire (Université 2000). Il convient de maintenir et
d'accentuer cet effort pour les I.U.P., comme cela se fait depuis plusieurs années
pour les I.U.T.
3) Sous l'égide du C.E.S.R. une commission mixte Université-Entreprises
pourrait donner des avis et faire des recommandations aux élus quant à
l'adéquation des filières à l'emploi dans la Région, sans perdre de vue le contexte
national et européen dans lequel doivent naturellement être envisagés des
formations de ce niveau. Concrètement cela pourrait prendre la forme d'une
journée annuelle de rencontre et d'échange (avec exposés et commissions de
travail) entre les responsables des universités, des différentes branches
professionnelles et organisations d'employeurs, et la Commission Education du
C.E.S.R. (et éventuellement la commission correspondante du Conseil
Régional).
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4) Les synergies possibles entre les établissements d'enseignement
supérieur de la Région (Universités et écoles d'ingénieurs) devraient faire l'objet
d'une réflexion approfondie, en particulier les points suivants semblent mériter
des études particulières :
a - De nombreux enseignements de maîtrises existent
dans plusieurs universités en donnant lieu à la délivrance
d'une diplôme unique (Enseignement sous sceaux
multiples). Ce phénomène est encore plus développé pour
les diplômes de D.E.A. en troisième cycle. A chaque fois
que les universités mettent sur pied un tel diplôme, il s'agit
d'effectifs réduits, pour en enseignement spécialisé de haut
niveau, demandant le concours de spécialistes peu
nombreux dans chaque université. Pour ces raisons une
structure pédagogique unique est mise en place et le
diplôme terminal est délivré conjointement par les
universités partenaires.
Afin de faciliter les contacts entre les protagonistes
(enseignants et étudiants) de ce type de formation et
permettre d'en créer de nouvelles, il conviendrait
d'envisager les possibilités d'enseignement à distance : la
téléconférence a maintenant des coûts abordables et rendrait
dans ce cadre d'énormes services. Notons que l'implication
des universités dans de la formation continue de haut
niveau, et s'adressant donc à des effectifs réduits dans
chaque site, serait grandement facilitée par la mise sur pied
de tels projets.
b - l'interconnexion des réseaux documentaires des
Universités et écoles, déjà entammée très sérieusement par
un projet de grande envergure, financé par la Région et les
différentes collectivités locales,
c - les établissements de la Région se créent leurs
propres réseaux : Angers avec les Universités du Centre,
l'Ecole Centrale de Nantes (ex : E.N.S.M.), avec le réseau
des Ecoles Centrales, le pôle Nantes-Rennes, Le Mans, etc.
Il est important que cette diversité soit source
d'enrichissement mutuel et que la réalité régionale soit
affirmée, sans quoi une dynamique de l'éclatement risque
de voir le jour.
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5) L'ouverture internationale des enseignements est importante, chacun
s'accorde à y voir un facteur décisif de développement ; la Région est impliquée
dans des programmes d'enseignement des langues pour les étudiants non
spécialistes de celles-ci (Anglais, Allemand, etc. pour scientifiques,
économistes, juristes, etc.) et dans un soutien aux séjours d'études dans la
C.E.E., de durée moyenne ou longue (6 mois à 1 an). Il importe de développer
ces actions qui touchent encore trop peu de jeunes.
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VII - CONCLUSION
Le cadre nécessairement limité de ce rapport ne permet pas de présenter
des conclusions définitives, mais autorise quelques remarques ayant des
implications fortes sur l'avenir de l'enseignement supérieur dans la Région :
- L'étude des flux de diplômés en Sciences et Technologie, leur
comparaison aux données d'autres pays (le Japon étant pris ici pour sa valeur
d'exemplarité illustratrice du propos), la demande des jeunes et des familles ainsi
que celle des entreprises, conduisent à souhaiter un développement intensif des
seconds cycles professionnels dans l'Enseignement Supérieur.
- La professionnalisation d'une partie des filières dans le cadre des
nouveaux I.U.P. devraient permettre une avancée significative, si les différents
partenaires concernés (Etat, Collectivités Territoriales, Universités, Entreprises)
s'entendent, dans la durée, sur cet objectif.
- Les filières existantes dans les Universités font l'objet d'améliorations
pédagogiques constantes, elles nécessitent des investissements et un soutien
actif, c'est sur elles que reposent la plupart des formations par la recherche, à
BAC + 5 et au-delà. La professionnalisation diversifie l'offre de formation, elle
ne vise pas à supprimer ce qui fonctionne bien actuellement !
- Dans un rapport de mai 1990 intitulé "Les Premiers Cycles de
l'Enseignement Supérieur", présenté par Monsieur Pierre VAUSSY, le C.E.S.R.
des Pays de la Loire avait attiré l'attention sur les difficultés d'orientation après
le Baccalauréat :
* adéquation ou inadéquation entre le Bac et les formations offertes,
* existance d'un nombre insuffisant de formations professionnelles supérieurs,
* caractère trop conceptuel des formations scientifiques et technologiques pour
de nombreux jeunes.
La création des I.U.P. d'une part, l'augmentation massive du nombre de
places en I.U.T., d'autre part, sont des réponses à ces préoccupations qui ont
surgi ànouveau dans la rédaction de ce rapport.
Le problème de valorisation professionnelle des jeunes subissant des
échecs en premier cycle et qui n'intégreront jamais les filières longues des
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universités se trouve une nouvelle fois posé, il devrait recevoir une amorce de
réponse dans la réforme projetée des premiers cycles en 1992 et 1993.
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ANNEXES
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I
NOTE DE PRESENTATION DES INSTITUTS
UNIVERSITAIRES DE FORMATION DES MAITRES
PAR M. LETOURNEUX, DIRECTEUR DE L'I.U.F.M.
DE L'ACADEMIE DE NANTES
La création des I.U.F.M. (Instituts Universitaires de
formation des Maîtres) est inscrite dans la loi d'orientation sur
l'éducation du 10 juillet 1989. Trois ont été créées à la rentrée 1990
dans les Académies de Grenoble, Lille et Reims. Pour les autres
Académies un I.U.F.M. sera créé en septembre 91. Ces établissements
sont des établissements publics administratifs d'enseignement
supérieur. Il s'agit d'établissements autonomes partenaires à part
entière des Universités de chaque région et non services communs de
l'une ou de plusieurs d'entre elles. Pour marquer cette autonomie et
son caractère régionale l'I.U.F.M. de l'Académie de Nantes se
dénommera I.U.F.M. des Pays de la Loire.
Les I.U.F.M. ont pour mission principale la formation
professionnelle initiale, dans un cadre universitaire, de tous les enseignants dont
le service public d'enseignement a besoin. Ils contribuent en outre à la formation
continue de tous les enseignants et à la recherche en éducation et formation.
Cette présentation générale étant faite, il faut répondre aux
questions suivantes :
-
cela représente quoi dans les Pays de la
maîtres ?
cela change quoi pour la formation des
Loire ?
cela apporte quoi au dispositif
enseignements supérieur de la Région ?
1 - CELA REPRESENTE QUOI DANS LES PAYS DE LA LOIRE ?
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Sur le plan de la localisation géographique d'abord c'est un
établissement regroupant en un seul et même réseau les cinq Ecoles Normales
Instituteurs (ENI) et l'Ecole Normale d'Apprentissage (ENNA). C'est là un outil
permettant de concilier cohérence et décentralisation. Chacun de ces centres sera
un lieu de formation pour tous les enseignants. Les nécessaires spécialisations
partielles de chacun permettra de valoriser les points forts et non de créer des
centres de seconde zone.
Sur le plan des capacités de formation, l'I.U.F.M. des Pays de la
Loire dispose de l'ensemble des moyens actuellement dans les ENI, l'ENNA et le
CPR (Centre Pédagogique Régional). A ces moyens s'ajoutent :
-
ceux apportés par la création à la rentrée 1991, pour
l'I.U.F.M. des Pays de la Loire, de 12 postes
d'enseignants chercheurs (6 postes de Maîtres de
Conférences, 6 postes de Professeurs d'Université),
-
ceux apportés par la mise à la disposition de
l'I.U.F.M. des Pays de la Loire pour le Ministère afin
de permettre l'entrée dans le dispositif de formation
des maîtres de nouveaux formateurs (agrégés,
certifiés.) venant directement des lycées et Collèges
et ayant acquis leurs compétences de formateurs
dans le cadre de la MAFPEN (Mission Académique
à la Formation des Personnels de l'Education
Nationale) ou du CPR,
-
ceux actuellement consacrés par les Universités à la
formation des maîtres et qui viendront par
convention entre l'I.U.F.M. et chaque Université
abonder le potentiel.
Ces moyens seront mobilisés pour assurer la formation
professionnelle initiale, dès la rentrée 1991, de 2000 à 2500 maîtres répartis
entre les deux années d'I.U.F.M. et les différents ordres d'enseignement (Ecoles,
Collèges, Lycées, Lycées Professionnels). Compte tenu de l'évolution prévisible
des besoins de recrutement l'I.U.F.M. des Pays de la Loire devrait très
rapidement se stabiliser autour de 3000 étudiants en cours de
professionnalisation vers les métiers d'enseignant.
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Pour assurer la logistique de ce dispositif et ceux
correspondant à sa participation à la formation continue de tous les enseignants,
l'I.U.F.M. disposera du potentiel des personnels ATOSS (Administratif Technique - Ouvrier de Service - de Santé) actuellement en poste dans les ENI
et l'ENNA. Ce dispositif renforce sa cohérence par la mise en place auprès du
Directeur de l'Etablissement, d'un Secrétaire Général et d'un Agent Comptable.
Le choix par le Directeur de Directeurs Adjoints, de responsables de centres
géographiques, de responsables thématiques et de conseillers chargés de
missions spécifiques renforce l'efficacité de l'ensemble.
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2 - CELA CHANGE QUOI POUR LA FORMATION DES
MAITRES ?
Désormais, tous les maîtres seront admis en I.U.F.M. au niveau BAC + 3,
ils y recevront une formation professionnelle de 2 ans. Le système (BAC + 3) +
2 retenu dans le cadre des I.U.F.M. se substitue à un système qui précédemment
conduisait :
-
à un déficit de formation universitaire pour les instituteurs :
recrutement à (BAC + 2) suivi de 2 ans de formation
professionnelle en Ecole Normale,
-
à un déficit de formation professionnelle pour les autres, car
réduite à 1 an dans le cadre des ENNA et des CPR. Compte
tenu de l'organisaion des contenus des concours (CAPES,
CAPET, CAPLP2) le schéma étant le suivant ((BAC + 3) +
1) + 1. Le premier bloc ((BAC + 3) + 1) était sous la
responsabilité de l'Université sous la forme d'obtention
d'une Licence (BAC + 3) suivie d'une année de préparation
au concours.
-
à un déficit de préparation au concours en ce qui concerne
les CAPET et les CAPLP2. En effet, si les universités se
sont fortement impliquées dans les préparations aux
épreuves théoriques des CAPET, les préparations aux
mêmes épreuves des CAPET et CAPLP2 sont demeurées
insuffisantes en nombre.
L'I.U.F.M. contribue, donc pour tous, à une amélioration de la
formation globale correspondant aux nouvelles exigences du système éducatif.
Sur la base d'une formation initiale solide validée par l'obtention d'une Licence
les futurs enseignants pourront en deux ans acquérir une professionnalité globale
reposant sur :
-
un approfondissement disciplinaire qui a pour but de
fournir les apports nécessaires pour passer d'une
problématique strictement disciplinaire, qui est la logique
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de la Licence, à une problèmatique élargie à des disciplines
voisines, à une couverture moins approfondie mais plus
large de la discipline qui est celle des contenus
d'enseignement. C'est dans cet esprit que sera traitée la
polyvalence des professeurs des écoles,
3-
-
acquérir des compétences didactiques permettant d'assurer
les conditions de transmission du savoir savant en vue de
son appropriation par les élèves,
-
acquérir les compétences relationnelles nécessaires à la
gestion d'un groupe, à l'identification des difficultés
susceptibles de perturber les processus d'apprentissage tant
au niveau collectif qu'au niveau individuel.
CELA APPORTE QUOI AU DISPOSITIF
"ENSEIGNEMENT SUPERIEUR" DE LA REGION ?
Il faut aborder cette question d'un triple point de vue :
-
le renforcement de la place de l'Université dans une
formation professionnelle globale,
-
l'amélioration du dispositif de préparation aux concours
pour les étudiants se destinant à l'enseignement et par suite
un renforcement qualitatif de la formation initial et continue
de tous les enseignants,
-
l'amélioration de la visibilité des débouchés offerts par
l'Education Nationale en terme d'insertion professionnelle.
Ce qui est extrêmement utile pour favoriser l'orientation des
étudiants en terme de choix guidés par les perspectives
d'insertion professionnelle.
L'enjeu principal du premier point est de faire bénéficier le
système éducatif dans son ensemble des compétences de l'Université en ce qui
concerne la recherche elle-même, l'apprentissage de la recherche, l'insertion de
la démarche de recherche dans le processus de formation lui-même.
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L'amélioration du dispositif de préparation au concours est très
significatif, il prend la forme suivante :
1 - maintenir l'existant dans les disciplines offrant un nombre
relativement faible de débouchés et bénéficiant d'un vivier adapté. Ceci concerne
les préparations suivantes :
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CAPES
- philosophie
- allemand
- espagnol
- lettres classiques
CAPET
- technologie option A, option B
CAPLP2
- génie électrique
- maths sciences
2 - renforcer les préparations existantes dans les disciplines déficitaires.
CAPES
- maths
- sciences physiques
Ceci devrait se traduire par l'ouverture de préparation dans les trois
villes universitaires.
3 - maintenir un niveau d'accueil important dans des disciplines où le
vivier est relativement excédentaire :
CAPES
- lettres modernes
- histoire-géographie
- anglais
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4 - diversifier les débouchés offerts aux étudiants des viviers relativement
exédentaires. Ceci se traduit par la création à la rentrée 1991 des préparations
suivantes :
CAPLP2
- lettres-histoire
- langues-lettres
5 - créer un pôle cohérent sur le secteur des Sciences Economiques et
Sociales et de gestion. Ceci se traduit par la mise en place dès 1991 des
préparations ci-desous :
CAPES
- sciences économiques et sociales
CAPET
- sciences et techniques économiques
CAPLP2
- comptabilité bureautique
6 - créer un pôle cohérent en Sciences et Techniques Industrielles. Ceci
conduit à ouvrir en 1991 les préparations suivantes :
CAPET
- génie mécanique
- génie électrique
A terme, l'amélioration de ce dispositif et la mise en place par le
Ministère de l'Education d'une politique de gestion prévisionnelle des emplois
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permettra une orientation plus raisonnée des étudiants. Dans l'immédiat, la
création des pôles cohérents en ce qui concerne les Sciences et Techniques
Industrielles et les Sciences et Techniques Economiques amène à étudier avec
les Universités la question des poursuites d'étude post-DUT et post-BTS.
En conclusion, la création de l'I.U.F.M. des Pays de la Loire et
plus généralement des I.U.F.M. apparaît comme un réponse :
- adaptée à la nécessité d'une professionnalité globale des
enseignants,
- adaptée à la nécessité d'accroître les viviers de recrutement des
enseignants,
- favorisant l'orientation positive des étudiants, renforçant ainsi
leur insertion professionnelle.
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II - LA FORMATION DES ENSEIGNANTS DANS LE PRIVE
Par Madame Agnès HERVOUET
La situation actuelle :
Il existe depuis des années des Instituts de formation pédagogique
ouverts aux enseignants débutants (IFP).
- pour la formation initiale, aucune convention ne prévoit de
financement public. (Les étudiants préparant le concours de
recrutement des IUFM peuvent bénéficier d'allocations d'étude et
sont ensuite rémunérés pendant l'année de formation).
- le maître débute sa carrière de contractuel en étant rémunéré sur
une échelle d'auxiliaire (à la sortie des IUFM, la nomination se fait
dans le corps des certifiés) ; il ne peut être salarié sur une échelle
de certifié que s'il prépare et réussit un concours en ayant déjà un
service de contractuel.
- Faute d'avoir un contrat au moment du concours, un maître
désireux de travailler dans l'Enseignement privé ne peut opter pour
le privé après son succès au concours (ce qui exclut toute
possibilité d'option "privé" pour les enseignants sortant des
IUFM).
Des disparités existent donc sur deux points :
- la rémunération
- la durée des études : il faut 5 ans dans le Public pour accéder à
l'échelle des certifiés et 7 ans minimum pour obtenir une situation
comparable dans le privé.
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