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SOMMAIRE I - INTRODUCTION1 II - LES CHIFFRES CLES DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR DE NIVEAU BAC + 3 ET BAC + 4 DANS LES UNIVERSITES DES PAYS DE LA LOIRE3 III - L'INSUFFISANCE DU NOMBRE DE DIPLOMES DANS LE SECTEUR SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE15 IV - PRESENTATION DES INSTITUTS UNIVERSITAIRES PROFESSIONNALISES23 V - L'OUVERTURE INTERNATIONALE27 VI - QUELQUES PROPOSITIONS29 VII - CONCLUSION31 ANNEXES33 I NOTE DE PRESENTATION DES INSTITUTS UNIVERSITAIRES DE FORMATION DES MAITRES PAR M. LETOURNEUX, DIRECTEUR DE L'I.U.F.M. DE L'ACADEMIE DE NANTES35 II LA FORMATION DES ENSEIGNANTS DANS LE PRIVE43 I - INTRODUCTION Le but du présent rapport sur les deuxièmes cycles universitaires dans la Région des Pays de la Loire est de présenter succinctement l'ensemble des données chiffrées concernant les formations rentrant dans ce cadre, en dehors du secteur de la santé et des filières d'ingénieurs, et de proposer quelques pistes de réflexion pour les responsables régionaux. Le contexte réglementaire vient de connaître une évolution importante, à la suite de la création d'instituts universitaires professionnalisés (I.U.P.). Ceux-ci sont des composantes des universités, au même titre que les Facultés existantes ou les I.U.T. ou bien des départements au sein des facultés existantes. Deux instituts ont été créés l'un à Angers et l'autre au Mans ; plusieurs autres projets concernent les trois universités de la Région ; nous les présentons succinctement. Il semble opportun que le C.E.S.R. soit informé, et puisse éventuellement faire des observations ou suggestions. Pour permettre au lecteur non familiarisé avec les problèmes de l'enseignement supérieur dans notre Région de pouvoir appréhender ceux-ci, nous donnerons tout d'abord quelques tableaux montrant les effectifs par filière pour l'ensemble de la Région, et le détail par Université. Afin de pouvoir apprécier les évolutions récentes, les chiffres sont donnés pour les trois années universitaires : 1988, 1989, 1990 (la totalité des chiffres pour 1991 n'est pas encore connue au moment de la rédaction de ce rapport). La formation des enseignants est un enjeu capital pour la décennie à venir : les estimations du Ministère de l'Education National portent sur le recrutement de 300.000 enseignants. Un nouveau cadre de formation se met en place : les Instituts Universitaires de Formation des Maîtres (I.U.F.M.). On trouvera en annexe une présentation de l'Institut de l'Académie de Nantes, par son directeur. Le problème de la formation des maîtres de l'enseignement privé reste posé, les I.U.F.M. concernant exclusivement l'enseignement public. 1 2 II - LES CHIFFRES CLES DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR DE NIVEAU BAC + 3 (licence) ET BAC + 4 (Maîtrise) DANS LES UNIVERSITES DES PAYS DE LA LOIRE 3 Année Universitaire : 1988 LICENCES INSCRITS - DIPLOMES ETABLISSEMENTS U. du Maine U. de Nantes U. d'Angers UCO ANGERS TOTAL ACADEMIE DIPLOMES Inscrits Reçus Inscrits Reçus Inscrits Reçus Inscrits ROIT CIENCES ECONOMIQUES E.S. DMINISTRATION UBLIQUE TOTAL SECTEUR DROIT ETTRES MODERNES ET LASS. NGLAIS LLEMAND SPAGNOL EA HILOSOPHIE (+ SSAT) YCHOLOGIE OCIOLOGIE OURISME STOIRE EOGRAPHIE (+ aménag.) FORMATION OMMUNICATION TOTAL SECTEUR LETTRES Reçus Inscrits Reçus 2 4 ATHEMATIQUES ASS HYSIQUE (+ ES SC HYSIQUE) HIMIE CIENCES DE LA TERRE ECHONOLOGIE ECANIQUE ECANIQUE FORMATIQUE IME E.A. OLOGIE CELLULAIRE OPHYSIOLOGIE PPLIQUEE x PRODUCT. EGETALES LECTROMECANIQUE ET ESTION QUALITE CIENCES ET TECHNIQUES ES ACTIVITES PHYSIQUES T SPORTIVES TOTAL SECTEUR SCIENCES OTAL GENERAL 2 4 A.E.S. L.E.A. S.S.A.T. M.A.S.S. M.I.M.E. E.E.A. : : : : Langues Etrangères Appliquées Sciences Sociales Appliquées au Travail Mathématiques Appliquées aux Sciences Sociales Micro-Informatique, Micro-Electronique : Electronique, Electrotechnique, Automatisme 5 : Admnistration Economique et Social Année Universitaire : 1988 MAITRISES INSCRITS - DIPLOMES U. du Maine U. de Nantes U. d'Angers UCO ANGERS TOTAL ACADEMIE ETABLISSEMENTS DIPLOMES Inscrits Reçus ROIT CIENCES ECONOMIQUES .E.S. TOTAL SECTEUR DROIT ETTRES MODERNES ET LASS. NGLAIS LLEMAND SPAGNOL EA HILOSOPHIE (+ SSAT) SYCHOLOGIE OCIOLOGIE OURISME ISTOIRE EOGRAPHIE (+ aménag.) NFORMATION - COMMUNIATION TOTAL SECTEUR LETTRES ATHEMATIQUES ASS HYSIQUE (+ ES SC HYSIQUE) HIMIE CIENCES DE LA TERRE ECHONOLOGIE ECANIQUE ECANIQUE NFORMATIQUE IME .E.A. IOLOGIE CELLULAIRE IOPHYSIOLOGIE APPLIQUEE ux PRODUCT. VEGETALES LECTROMECANIQUE ET ESTION QUALITE CIENCES ET TECHNIQUES ES ACTIVITES PHYSIQUES T SPORTIVES TOTAL SECTEUR SCIENCES OTAL GENERAL A.E.S. L.E.A. S.S.A.T. M.A.S.S. : : : : Inscrits Reçus Inscrits Reçus Inscrits Reçus Inscrits Reçus 1 1 3 Admnistration Economique et Sociale Langues Etrangères Appliquées Sciences Sociales Appliquées au Travail Mathématiques Appliquées aux Sciences Sociales 6 M.I.M.E. : Micro-Informatique, Micro-Electronique E.E.A. : Electronique, Electrotechnique, Automatisme 7 Année Universitaire : 1989 LICENCES INSCRITS - DIPLOMES U. du Maine U. de Nantes U. d'Angers UCO ANGERS TOTAL ACADEMIE ETABLISSEMENTS DIPLOMES Inscrits Reçus ROIT CIENCES ECONOMIQUES .E.S. DMINISTRATION PUBLIQUE TOTAL SECTEUR DROIT ETTRES MODERNES ET LASS. NGLAIS LLEMAND SPAGNOL EA HILOSOPHIE (+ SSAT) SYCHOLOGIE OCIOLOGIE OURISME ISTOIRE EOGRAPHIE (+ aménag.) NFORMATION - COMMUNIATION TOTAL SECTEUR LETTRES ATHEMATIQUES ASS HYSIQUE (+ ES SC HYSIQUE) HIMIE CIENCES DE LA TERRE ECHONOLOGIE ECANIQUE ECANIQUE NFORMATIQUE IME .E.A. IOLOGIE CELLULAIRE IOPHYSIOLOGIE APPLIQUEE ux PRODUCT. VEGETALES LECTROMECANIQUE ET ESTION QUALITE CIENCES ET TECHNIQUES ES ACTIVITES PHYSIQUES T SPORTIVES TOTAL SECTEUR SCIENCES OTAL GENERAL A.E.S. L.E.A. S.S.A.T. M.A.S.S. : : : : Inscrits Reçus Inscrits Reçus Inscrits Reçus Inscrits Reçus 1 1 3 1 2 1 Admnistration Economique et Sociale Langues Etrangères Appliquées Sciences Sociales Appliquées au Travail Mathématiques Appliquées aux Sciences Sociales 8 5 M.I.M.E. : Micro-Informatique, Micro-Electronique E.E.A. : Electronique, Electrotechnique, Automatisme 9 Année Universitaire : 1989 MAITRISES INSCRITS - DIPLOMES U. du Maine U. de Nantes U. d'Angers UCO ANGERS TOTAL ACADEMIE ETABLISSEMENTS DIPLOMES Inscrits Reçus ROIT CIENCES ECONOMIQUES .E.S. TOTAL SECTEUR DROIT ETTRES MODERNES ET LASS. NGLAIS LLEMAND SPAGNOL EA HILOSOPHIE (+ SSAT) SYCHOLOGIE OCIOLOGIE OURISME ISTOIRE EOGRAPHIE (+ aménag.) NFORMATION - COMMUNIATION TOTAL SECTEUR LETTRES ATHEMATIQUES ASS HYSIQUE (+ ES SC HYSIQUE) HIMIE CIENCES DE LA TERRE ECHONOLOGIE ECANIQUE ECANIQUE NFORMATIQUE IME .E.A. IOLOGIE CELLULAIRE IOPHYSIOLOGIE APPLIQUEE ux PRODUCT. VEGETALES LECTROMECANIQUE ET ESTION QUALITE CIENCES ET TECHNIQUES ES ACTIVITES PHYSIQUES T SPORTIVES TOTAL SECTEUR SCIENCES OTAL GENERAL A.E.S. L.E.A. S.S.A.T. M.A.S.S. M.I.M.E. : : : : : Inscrits Reçus Inscrits Reçus Inscrits Reçus Inscrits Reçus 1 1 1 3 Admnistration Economique et Sociale Langues Etrangères Appliquées Sciences Sociales Appliquées au Travail Mathématiques Appliquées aux Sciences Sociales Micro-Informatique, Micro-Electronique 10 E.E.A. : Electronique, Electrotechnique, Automatisme 11 Année Universitaire : 1990 LICENCES INSCRITS - DIPLOMES U. du Maine U. de Nantes U. d'Angers UCO ANGERS TOTAL ACADEMIE ETABLISSEMENTS DIPLOMES Inscrits Reçus ROIT CIENCES ECONOMIQUES .E.S. DMINISTRATION PUBLIQUE TOTAL SECTEUR DROIT ETTRES MODERNES ET LASS. NGLAIS LLEMAND SPAGNOL EA HILOSOPHIE (+ SSAT) SYCHOLOGIE OCIOLOGIE OURISME ISTOIRE EOGRAPHIE (+ aménag.) NFORMATION - COMMUNIATION TOTAL SECTEUR LETTRES ATHEMATIQUES ASS HYSIQUE (+ ES SC HYSIQUE) HIMIE CIENCES DE LA TERRE ECHONOLOGIE ECANIQUE ECANIQUE NFORMATIQUE IME .E.A. IOLOGIE CELLULAIRE IOPHYSIOLOGIE APPLIQUEE ux PRODUCT. VEGETALES LECTROMECANIQUE ET ESTION QUALITE CIENCES ET TECHNIQUES ES ACTIVITES PHYSIQUES T SPORTIVES TOTAL SECTEUR SCIENCES OTAL GENERAL A.E.S. L.E.A. S.S.A.T. M.A.S.S. M.I.M.E. : : : : : Inscrits Reçus Inscrits Reçus Inscrits Reçus Inscrits Reçus 1 1 3 1 3 1 Admnistration Economique et Sociale Langues Etrangères Appliquées Sciences Sociales Appliquées au Travail Mathématiques Appliquées aux Sciences Sociales Micro-Informatique, Micro-Electronique 12 1 5 E.E.A. : Electronique, Electrotechnique, Automatisme 13 Année Universitaire : 1990 MAITRISES INSCRITS - DIPLOMES U. du Maine U. de Nantes U. d'Angers UCO ANGERS TOTAL ACADEMIE ETABLISSEMENTS DIPLOMES Inscrits Reçus ROIT CIENCES ECONOMIQUES .E.S. TOTAL SECTEUR DROIT ETTRES MODERNES ET LASS. NGLAIS LLEMAND SPAGNOL EA HILOSOPHIE (+ SSAT) SYCHOLOGIE OCIOLOGIE OURISME ISTOIRE EOGRAPHIE (+ aménag.) NFORMATION - COMMUNIATION TOTAL SECTEUR LETTRES ATHEMATIQUES ASS HYSIQUE (+ ES SC HYSIQUE) HIMIE CIENCES DE LA TERRE ECHONOLOGIE ECANIQUE ECANIQUE NFORMATIQUE IME .E.A. IOLOGIE CELLULAIRE IOPHYSIOLOGIE APPLIQUEE ux PRODUCT. VEGETALES LECTROMECANIQUE ET ESTION QUALITE CIENCES ET TECHNIQUES ES ACTIVITES PHYSIQUES T SPORTIVES TOTAL SECTEUR SCIENCES OTAL GENERAL A.E.S. L.E.A. S.S.A.T. M.A.S.S. M.I.M.E. : : : : : Inscrits Reçus Inscrits Reçus Inscrits Reçus Inscrits Reçus 1 2 1 3 Admnistration Economique et Sociale Langues Etrangères Appliquées Sciences Sociales Appliquées au Travail Mathématiques Appliquées aux Sciences Sociales Micro-Informatique, Micro-Electronique 14 E.E.A. : Electronique, Electrotechnique, Automatisme 15 EVOLUTION DES EFFECTIFS DES UNIVERSITES * PAR CYCLES 1ER CYCLE 2EME CYCLE 3EME CYCLE TOTAL * Hors capacité en droit, diplômes d'université et préparation aux concours. 16 EVOLUTION DES EFFECTIFS DES UNIVERSITES PAR CYCLES PAR RAPPORT A LA RENTREE 1989 (en pourcentage) 1ER CYCLE 2EME CYCLE 3EME CYCLE 17 EVOLUTION DES DIPLOMES AUX DIFFERENTS NIVEAUX PAR DISCIPLINES DROIT-SCIENCES ECO-AES DEUG LICENCE MAITRISE LETTRES SCIENCES HUMAINES DEUG LICENCE MAITRISE SCIENCES DEUG LICENCE MAITRISE SANTE MEDECINE PHARMACIENS DENTISTES Région des Pays de la Loire 18 19 Une première constatation peut être faite au vu des tableaux d'effectifs d'inscription en Licence et Maîtrise et de délivrance des diplômes correspondants : Les trois grand secteurs disciplinaires Lettres-Sciences Humaines, Droit et Sciences Economiques et Sciences n'y apparaissent pas de la même façon : En Licence Les proportions nombre de diplômes délivrés/nombre d'inscrits sont de 73 % en Droit et Sciences Economiques, 51 % en Lettres et Sciences Humaines, autour de 66 % en Sciences. En Maîtrise 70 %, 29 %, 71 % respectivement. En valeur absolue, les flux de diplômés sont du même ordre de grandeur pour les trois secteurs : 554, 572, 412, l'augmentation du secteur scientifique lors des deux rentrées 90 et 91 devrait aller dans le sens de cet équilibre relatif. La disparité des rapports indiqués ci-dessus tient à ce que beaucoup d'étudiants du secteur Lettres et Sciences Humaines ont une activité salariée, ou envisagent leurs études sous l'angle culturel plus que directement professionnel et sont inscrits plusieurs années de suite en Maîtrise, sans travailler à plein temps pour l'obtention de ce diplôme. Une deuxième constatation concerne l'augmentation des effectifs d'inscrits en maîtrise : l'accroissement supérieur à 10 % par an sur les trois rentrées 88, 89, 90 traduit de manière éloquente la forte demande en formation supérieure qui n'est pas cantonnée au niveau Bac + 2 (B.T.S., D.U.T., D.E.U.G.). Remarque : 20 21 Les diplômes d'Université (c'est-à-dire ne correspondant pas à une appellation nationale, mais à une particularité locale) représentent un très faible volume sur la Région : autour de 150 à 200 diplômes délivrés par an sur une dizaine de formations ; nous ne les avons pas recensés en détail ici. Quelques réflexions sur ces évolutions constatées La demande accrue en formation supérieure longue, venant des jeunes et de leurs familles semble provenir de deux facteurs qui se conjuguent : - tout d'abord une anxiété face aux problèmes de l'emploi, amenant à souhaiter une formation longue, on sait que le risque de chômage est moindre pour les jeunes formés à Bac + 4 ou Bac + 5, même si ceux-ci doivent parfois accepter un déclassement à l'embauche. On pourra utilement consulter sur ce sujet les études récentes du Centre de Recherche sur les Qualifications (C.E.R.E.Q.). - une deuxième cause se surajoute : le manque relatif de formations professionnalisantes à Bac + 2 (I.U.T. ou B.T.S.), particulièrement dans le domaine secondaire : de nombreux jeunes issus de Bac Technologiques tentent -souvent en vain - d'entreprendre des études longues car ils ne sont pas acceptés dans les filières professionnalisées courtes. Ce phénomène très pervers, maintes fois souligné par les responsables du système éducatif, devrait s'estomper avec la création annoncée par le Ministère de l'Education Nationale de 50.000 places d'I.U.T. supplémentaires dans les années à venir. La formation de plus de 2000 jeunes par an, niveau de la maîtrise (Bac + 4) à la fin du siècle, alors qu'ils n'étaient que quelques centaines dans la Région au début des années 70, est un véritable changement d'échelle, qui se reproduit sur tout le territoire national. Il n'est pas possible d'envisager un tel changement sans qu'il ne s'accompagne d'une évolution dans les structures des formations délivrées. Ces mises à jour visent à mieux adapter les filières d'enseignement aux évolutions du savoir, aux attentes des jeunes et au marché de l'emploi. Toute proportion gardée, on assiste, pour la dernière décennies du siècle, à un phénomène analogue à celui que les universités ont connu il y a vingt cinq ans avec l'accroissement des premiers cycles : il avait débouché sur la création des I.U.T. et B.T.S., formant des cursus professionnalisés parallèles aux DEUG universitaires. 21 22 Les deuxièmes cycles des Universités (licences et maîtrises pour la quasi-totalité) regroupent des filières de formation qui ont été pensées pour l'essentiel, il y a vingt cinq ans dans le cadre d'une réforme d'ensemble des premiers et seconds cycles (mise en place des D.E.U.G. et réforme dite "réforme Fouchet"). A l'époque, les flux d'étudiants concernés étaient bien moindre et le but de ces formations étaient de pourvoir les administrations et les entreprises de cadres généralistes d'une discipline, d'une part, et d'alimenter les concours de recrutement des enseignants (C.A.P.E.S. et Agrégation) d'autre part. La formation des ingénieurs était assurée dans les écoles spécialisées, grandes ou petites, celle des gestionnaires et commerciaux dans les diverses écoles de commerce, enfin celle des techniciens supérieurs dans les lycées. Cette image, très nette à la fin des années 60, s'est progressivement complexifiée au point de présenter une lisibilité amoindrie : le jeu de réformes successives, entreprises par les Ministres de l'Education Nationale, dont la stabilité n'était pas la caractéristique principale, a amené la création des I.U.T., des Maîtrises de Sciences et Techniques, des D.E.S.S., des Magistères, des Diplômes d'Etudes Universitaires Scientifiques et Techniques (D.E.U.S.T.). Il en a résulté une grande difficulté de compréhension globale du système universitaire tant pour les employeurs que pour les étudiants et leurs familles. Tout semble montrer qu'il est souhaitable d'envisager une évolution analogue au niveau Bac + 4 en faisant cohabiter dans les universités deux types de filières (professionnalisées ou plus fondamentales) offrant ainsi aux jeunes un choix qu'ils ont dans les pays qui sont nos principaux partenaires dans la C.E.E. La création des I.U.P. (Instituts Universitaires Professionnalisés), au sein des Universités, par le Ministère de l'Education Nationale à la rentrée 1991, répond à ces diverses préoccupations. III - L'INSUFFISANCE DU NOMBRE DE DIPLOMES DANS LE SECTEUR SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE Les flux de diplômés aux niveaux Bac + 3 et Bac + 4 sont insuffisants dans les secteurs scientifique et technologique. Il est difficile en la matière de raisonner seulement sur une région. Globalement pour la France entière en 1989 le flux de licences scientifiques et 22 23 technologiques était de l'ordre de 15.000 par an, celui des maîtrises en sciences et des maîtrises de sciences et techniques (M.S.T.) se situait au même niveau de 15.000 environ par an. Nous avons établi un diagramme global des flux de formation cumulés en sciences et en technologie pour le Japon d'une part, et pour la France d'autre part. Les flux enregistrés au Japon ont été divisés par deux afin d'effectuer une pondération prenant en compte le rapport des populations des deux pays. Ce diagramme met en évidence le lourd déficit français au niveau Bac + 3, Bac + 4, il met aussi en relief un positionnement relatif beaucoup plus favorable à la France au niveau Bac + 2 à travers le développement récent des DUT et BTS. Il donne par ailleurs une image réelle de la situation en France dans les niveaux supérieurs Bac + 5 et Bac + 7. Le diagramme appelle deux commentaires : - l'un montrant que notre situation à ces niveaux nous est favorable quand on la compare aux flux pondérés relevés au Japon, - l'autre consiste à dire que certains projets dont il a beaucoup été parlé ces derniers temps, consistant à ramener les flux d'ingénieurs Bac + 5 à Bac + 4, c'est-à-dire 16.000 diplômés par an, décapiterait nos formations technologiques et scientifiques de plus haut niveau, sans résoudre le problème de la "formation de masse" au niveau Bac + 3 et Bac + 4, les flux étant dans le rapport de 1 à 10. Les courbes de développement des formations scientifiques et technologiques au Japon sont à rapprocher des courbes de développement économique de ce pays * Les courbes du diagramme... mettent en évidence l'effort de formation scientifique et technologique réalisé par le Japon entre 1960 et 1980, date à partir de laquelle les effectifs se sont stabilisés. - Les flux de diplômés à Bac + 2 ont plus que doublé tous les 5 ans pendant la période pour passer de 30.000 en 1965 à un peu moins de 215.000 en 1989 ; 23 24 - Les flux de diplômés à Bac + 4 ont plus que doublé tous les 10 ans pour passer d'environ 120.000 en 1960 à environ 380.000 à partir de 1985 et se stabiliser à partir de cette date. * Ces courbes sont à rapprocher des courbes de développement économique du Japon. il est certain que l'effort de formation réalisé n'est pas le seul facteur de la réussite économique du Japon, mais la corrélation entre les deux phénomènes est indéniable. Un effort de développement des formations scientifiques et technologiques depuis le niveau Bac jusqu'au niveau Bac + 4 est indispensable dans la Région et dans le Pays * Tous les acteurs s'accordent pour dire que le niveau de formation professionnelle et le développement économique sont liés. * Une population hautement qualifiée est une population dont les revenus et niveau de vie s'améliorent. Un tel environnement a en plus des effets induits bénéfiques aux plus défavorisés par l'accroissement de la consommation des services et donc la création d'emplois permettant des insertions professionnelles. * Les industries, en particulier les petites et moyennes entreprises, expriment d'importants besoins en Agents de maîtrise et cadres techniques intermédiaires. * Dans le cadre des projets élaborés ou annoncés, une étude globale et une concertation multiparties sont indispensables : - Pour adapter les formations au profil des jeunes auxquels elles s'adresseront : . Trois ans après l'obtention du Bac de trop nombreux bacheliers n'ont pas obtenu de diplômes supplémentaires (cf. rapport du C.E.S.R. sur les premiers cycles de l'Enseignement Supérieur - Juin 1990). Il semblerait que leur nombre tend à diminuer d'après les dernières enquêtes du C.E.R.E.Q. . Les filières de baccalauréat et les formations professionnelles ont besoin d'une adéquation ; 24 25 . L'ensemble de l'enseignement scientifique et technologique français est très conceptuel.. Souvent, il laisse une place au concret et à l'application pratique en fin de cycle. Cette conception de la formation réussit très bien à une partie de la population de jeunes qui obtient par là des formations de très haut niveau. Elle n'a aucune raison d'être adaptée à la forme d'esprit de l'ensemble d'une population de jeunes. Les esprits les plus pratiques, les plus imaginatifs, les plus communicants doivent trouver leurs voies dans des formations professionnelles supérieures même s'ils n'ont pas le sens de l'abstraction. - Pour impliquer davantage les entreprises dans la formation professionnelle . dans les pays pratiquant une formation professionnelle développée (ex. Allemagne) les entreprises sont très impliquées dans la formation. On peut penser qu'en associant les entreprises dès la conception des formations et en prenant en compte financièrement leur contribution directe à la formation professionnelle, celles-ci seraient en mesure de s'impliquer davantage. - Pour disposer des enseignants nécessaires : . pour développer les formations professionnelles supérieures, on doit s'interroger sur les profils des enseignants nécessaires, ne pas concevoir des formations nouvelles sans traiter simultanément cette question. Il est aussi très important de s'interroger sur les échanges enseignement-entreprise et de favoriser le passage d'une partie de la carrière des enseignants par l'entreprise et d'une partie de la carrière des cadres d'entreprises par l'enseignement. 25 26 26 27 27 28 28 29 29 30 PRESENTATION DES INSTITUTS UNIVERSITAIRES PROFESSIONNALISES IV - Sans que dans le cadre réglementaire soit actuellement complètement défini, les grandes lignes du projet ont été présentées à la Conférence des Présidents d'Université et les premières formations ressortant de cette problématique viennent d'être mises en place à la rentrée 1991. Au total 23 formations en France, dont 2 en Pays de la Loire, ont vu le jour. Les politiques de création de ces Instituts au sein des trois Universités ont été harmonisées par leurs responsables, sous l'égide de M. le Recteur de l'Académie de Nantes, il importe d'en informer les responsables régionaux, c'est l'un des buts de ce rapport. Les I.U.P. créés en France, à la rentrée 1991, concernent cinq grands domaines : INGENIERIE : - Evry : productique - Montpellier 1 : technologies de la santé - Orléans : chimie appliquée - Valenciennes : automatique et génie électrique - Rouen : informatique industrielle - Avignon : informatique - Angers : ingénierie industrielle - Paris IX : sciences et technologie de l'information - Paris XI : électronique, électrotechnique, automatique. COMMUNICATION : - Lille III : documentation dans l'entreprise - Toulouse II : études audiovisuelles - Bordeaux III : sciences de l'information communication - Aix-Marseille I : communication et relations publiques 30 31 ADMINISTRATION : - Le Mans : administration et économie sociale - Nice : administration publique et privée - Paris X : administration générale COMMERCE : - Lille II : gestion de la distribution - Perpignan : gestion hôtelière et touristique - Clermont-Ferrand II : commerce international - Savoie : études commerciales GESTION FINANCIERE : - Paris I : gestion financière - Caen : gestion financière - Paris IX : gestion du patrimoine Les grandes lignes du projet d'Instituts Universitaires Professionnalisés. Nous reprenons ici les indications données par le Cabinet du Ministre d'Etat à la Conférence des Présidents d'Université qui ont servi de cadre àla mise en place des premiers instituts à cette rentrée d'Octobre 1991. 1) Des "Instituts" seront mis en place dans les Universités, avec pour finalité la dispense d'enseignements professionnalisés et le développement de la recherche technologique. La forme juridique n'est pas arrêtée, chaque Université peut faire des propositions tenant compte de sa situation particulière. (On sait que la loi de Janvier 1984 prévoit diverses formes d'Instituts ou d'unités de formation et de recherche internes à une université). 2) Les filières d'enseignement concernées sont : - Ingénierie (avec les multiples spécialisations possibles) 31 32 - Commerce : métiers de la vente - Administration publique et privée - Gestion financière - Information - Communication - Relations Publiques 3) Les enseignements seront dispensés en forte proportion par des professionnels ou d'anciens professionnels à temps plein ou à temps partiel. 4) La scolarité comprendrait 6 mois ou moins de stage professionnel et une initiation à la recherche. 5) L'entrée dans ces Instituts se fait après un an d'études universitaires : à l'issue d'une première année d'Université, les étudiants plus motivés par une culture professionnalisée pourront choisir cette voie. Le cursus durera 3 ans, les jeunes sortant donc à BAC + 4. Une thèse et un D.E.A. (analogues au cursus allemand) pourraient être préparés par les meilleurs. Bien entendu des passerelles seraient instaurées pour permettre des entrées à divers niveaux, en particulier à BAC + 2 par les titulaires de D.E.U.G., D.U.T., Brevet de Techniciens Supérieurs, élèves de classes préparatoires, etc... avec admission sur dossier. 6) Les enseignements sont organisés de telle sorte qu'ils puissent être suivis au titre de la formation continue, une organisation en modules capitalisables permettrait de répondre à cet impératif. 7) Pour la rentrée 1991, la Direction des Enseignements Supérieurs du Ministère de l'Education Nationale et le Cabinet du Ministre ont autorisé un lancement "expérimental" d'un petit nombre de formations. Pour la rentrée 1991, les Universités ont déposé (et vont continuer dans le premier trimestre 1992) des projets qui seront examinés par une commission nationale co-présidée par un Président d'Université (actuellement celui de Paris IX Dauphine) et un vice-Président du C.N.P.F. Les Instituts Universitaires de Formation Professionnalisée en Pays de la Loire Deux instituts ont vu le jour en Octobre 1991 : 32 33 1à ANGERS : un I.U.P. d'Ingénierie industrielle en Physique Appliquée et Chimie 2au MANS : un I.U.P. d'Administration intitulé : "Gestion des Entreprises d'Economie Sociale" orienté vers le secteur de la mutualité et les associations. Les projets : 1 - à NANTES : Ingénierie dans les domaines de l'aménagement et la gestion du territoire Ce projet s'appuie sur les équipes existantes en Géographie et plusieurs enseignements existant déjà (D.E.A., D.E.S.S., Maîtrise de Sciences et Techniques). Une bonne collaboration régionale est envisageable avec Angers et Le Mans. - Ingénierie en Chimie et Biotechnologie Ce projet s'appuie sur les groupes de recherche en Chimie, contrôle qualité, etc... à Nantes. Les axes de développement régional concernés sont : . l'Agro-alimentaire, caractérisé par un tissu dense de P.M.E. P.M.I. confronté à l'extension des marchés et les besoins de développement d'une Rercherche et Développpement de qualité. . la Chimie fine, caractérisée par la relative pauvreté de l'industrie régionale dans ce domaine, alors que la Basse Loire présente des atouts pour le développement de ce type d'activité. 2 - Au MANS : 33 34 - Ingénierie avec deux spécialités : . Micro-informatique, microprocesseurs et électronique. Il existe déjà une maîtrise de Sciences et Techniques avec un effectif de 40 étudiants sélectionnés sur dossier parmi 250 à 300 dossiers. Le marché de l'emploi étant très ouvert dans ce secteur ; un tiers des enseignements est enseigné par des professionnels (dont une part provient de la Société Micromaine, S.A. au capital de laquelle participe l'Université). La création d'un I.U.P. serait une opportunité de développement de cet enseignement. . Construction Mécanique, Productique, Vibrations. S'appuyant sur les groupes de recherche en matériaux et acoustique qui ont développé d'importantes liaisons avec les secteurs industriels concernés, régionaux et nationaux. 3 - ANGERS : - I.U.P. Commerce et Services, avec trois options : . gestion touristique et hôtelière . gestion de la distribution . commerce international, langues et transport - I.U.P. Ingénierie de l'environnement. - I.U.P. Administration publique : droit et environnement V - L'OUVERTURE INTERNATIONALE L'importance des flux d'étudiants de second cycle effectuant des séjours à l'étranger est difficile à appréhender : la variété des objectifs et l'hétérogénéité des durées rendent hasardeuse une comptabilité précise. Cependant, on peut regrouper ces séjours en trois grands types : 34 35 1 - le séjour linguistique (pendant la période des vacances estivales) 2 - le stage, de 2 ou 3 mois, intégré au cursus, entrant fréquemment dans le cadre d'accord ERASMUS 3 - le séjour de longue durée (un semestre ou une année) faisant l'objet d'accords interuniversitaires, et débouchant sur une validation des examens, intégrés au cursus dans l'Université d'origine. Au total, ce sont environ 300 étudiants par an, pour l'ensemble des trois universités, qui font un séjour à l'étranger ; dont la plus grande partie dans des pays de la C.E.E., et pour une durée supérieure ou égale à trois mois. Notons que ces échanges sont organisés dans le cadre d'accords de coopération interuniversitaire ; un flux d'étudiants étrangers, d'égale importance, vient séjourner dans les trois universités des Pays de la Loire, à titre de réciprocité. Indépendamment des programmes ciblés (du type de COMET) il convient de réfléchir aux moyens à mettre en oeuvre pour développer ces échanges, déjà importants, mais encore insufissants si on les compare à ceux de écoles d'ingénieurs ou des écoles de commerce. D'après les étudiants interrogés, le motif le plus souvent invoqué, de non-participation à ces actions d'échange, est le surcoût financier occasionné ! Le budget type d'un étudiant séjournant dans un pays de la C.E.E. s'élève à 40.000 F environ pour une année universitaire (loyer, un seul voyage aller-retour en cours d'année, alimentation, livres et frais scolaires). 35 36 VI - QUELQUES PROPOSITIONS Tout au long de la période de rédaction de ce rapport est apparue la difficulté d'avoir de la part des universités une information fiable, présentée de manière homogène, sur les seconds cycles : les services de scolarité concernés sont adaptés àla gestion des effectifs d'étudiants des années 70 et ont vu leurs missions prendre de l'ampleur au fur et à mesure de la multiplication par trois ou quatre des effectifs d'étudiants depuis cette période. 1) La Région pourrait passer des contrats avec les universités, dans le but de faire élaborer l'information sous une forme normalisée donnant toutes les facilités voulues par la réalisation d'une synthèse régionale permettant un suivi. Ceci pourrait prendre la forme d'une dotation financière légère, permettant aux établissements d'Enseignement Supérieur de payer des vacations par exemple, à charge pour ceux-ci de donner aux services régionaux des tableaux statistiques à dates convenues d'avance. 2) La mise en place des filières professionnalisées ne pourra se faire de manière satisfaisante que si des investissements importants sont réalisés en matière d'équipements technologiques et documentaires. L'Etat prend en charge les créations de postes des différentes catégories de personnels, une partie des locaux et des équipements. Les diverses collectivités territoriales participent au financement des locaux et des équipements dans le cadre du schéma de développement universitaire (Université 2000). Il convient de maintenir et d'accentuer cet effort pour les I.U.P., comme cela se fait depuis plusieurs années pour les I.U.T. 3) Sous l'égide du C.E.S.R. une commission mixte Université-Entreprises pourrait donner des avis et faire des recommandations aux élus quant à l'adéquation des filières à l'emploi dans la Région, sans perdre de vue le contexte national et européen dans lequel doivent naturellement être envisagés des formations de ce niveau. Concrètement cela pourrait prendre la forme d'une journée annuelle de rencontre et d'échange (avec exposés et commissions de travail) entre les responsables des universités, des différentes branches professionnelles et organisations d'employeurs, et la Commission Education du C.E.S.R. (et éventuellement la commission correspondante du Conseil Régional). 36 37 4) Les synergies possibles entre les établissements d'enseignement supérieur de la Région (Universités et écoles d'ingénieurs) devraient faire l'objet d'une réflexion approfondie, en particulier les points suivants semblent mériter des études particulières : a - De nombreux enseignements de maîtrises existent dans plusieurs universités en donnant lieu à la délivrance d'une diplôme unique (Enseignement sous sceaux multiples). Ce phénomène est encore plus développé pour les diplômes de D.E.A. en troisième cycle. A chaque fois que les universités mettent sur pied un tel diplôme, il s'agit d'effectifs réduits, pour en enseignement spécialisé de haut niveau, demandant le concours de spécialistes peu nombreux dans chaque université. Pour ces raisons une structure pédagogique unique est mise en place et le diplôme terminal est délivré conjointement par les universités partenaires. Afin de faciliter les contacts entre les protagonistes (enseignants et étudiants) de ce type de formation et permettre d'en créer de nouvelles, il conviendrait d'envisager les possibilités d'enseignement à distance : la téléconférence a maintenant des coûts abordables et rendrait dans ce cadre d'énormes services. Notons que l'implication des universités dans de la formation continue de haut niveau, et s'adressant donc à des effectifs réduits dans chaque site, serait grandement facilitée par la mise sur pied de tels projets. b - l'interconnexion des réseaux documentaires des Universités et écoles, déjà entammée très sérieusement par un projet de grande envergure, financé par la Région et les différentes collectivités locales, c - les établissements de la Région se créent leurs propres réseaux : Angers avec les Universités du Centre, l'Ecole Centrale de Nantes (ex : E.N.S.M.), avec le réseau des Ecoles Centrales, le pôle Nantes-Rennes, Le Mans, etc. Il est important que cette diversité soit source d'enrichissement mutuel et que la réalité régionale soit affirmée, sans quoi une dynamique de l'éclatement risque de voir le jour. 37 38 5) L'ouverture internationale des enseignements est importante, chacun s'accorde à y voir un facteur décisif de développement ; la Région est impliquée dans des programmes d'enseignement des langues pour les étudiants non spécialistes de celles-ci (Anglais, Allemand, etc. pour scientifiques, économistes, juristes, etc.) et dans un soutien aux séjours d'études dans la C.E.E., de durée moyenne ou longue (6 mois à 1 an). Il importe de développer ces actions qui touchent encore trop peu de jeunes. 38 39 VII - CONCLUSION Le cadre nécessairement limité de ce rapport ne permet pas de présenter des conclusions définitives, mais autorise quelques remarques ayant des implications fortes sur l'avenir de l'enseignement supérieur dans la Région : - L'étude des flux de diplômés en Sciences et Technologie, leur comparaison aux données d'autres pays (le Japon étant pris ici pour sa valeur d'exemplarité illustratrice du propos), la demande des jeunes et des familles ainsi que celle des entreprises, conduisent à souhaiter un développement intensif des seconds cycles professionnels dans l'Enseignement Supérieur. - La professionnalisation d'une partie des filières dans le cadre des nouveaux I.U.P. devraient permettre une avancée significative, si les différents partenaires concernés (Etat, Collectivités Territoriales, Universités, Entreprises) s'entendent, dans la durée, sur cet objectif. - Les filières existantes dans les Universités font l'objet d'améliorations pédagogiques constantes, elles nécessitent des investissements et un soutien actif, c'est sur elles que reposent la plupart des formations par la recherche, à BAC + 5 et au-delà. La professionnalisation diversifie l'offre de formation, elle ne vise pas à supprimer ce qui fonctionne bien actuellement ! - Dans un rapport de mai 1990 intitulé "Les Premiers Cycles de l'Enseignement Supérieur", présenté par Monsieur Pierre VAUSSY, le C.E.S.R. des Pays de la Loire avait attiré l'attention sur les difficultés d'orientation après le Baccalauréat : * adéquation ou inadéquation entre le Bac et les formations offertes, * existance d'un nombre insuffisant de formations professionnelles supérieurs, * caractère trop conceptuel des formations scientifiques et technologiques pour de nombreux jeunes. La création des I.U.P. d'une part, l'augmentation massive du nombre de places en I.U.T., d'autre part, sont des réponses à ces préoccupations qui ont surgi ànouveau dans la rédaction de ce rapport. Le problème de valorisation professionnelle des jeunes subissant des échecs en premier cycle et qui n'intégreront jamais les filières longues des 39 40 universités se trouve une nouvelle fois posé, il devrait recevoir une amorce de réponse dans la réforme projetée des premiers cycles en 1992 et 1993. 40 41 41 42 ANNEXES 42 43 43 44 I NOTE DE PRESENTATION DES INSTITUTS UNIVERSITAIRES DE FORMATION DES MAITRES PAR M. LETOURNEUX, DIRECTEUR DE L'I.U.F.M. DE L'ACADEMIE DE NANTES La création des I.U.F.M. (Instituts Universitaires de formation des Maîtres) est inscrite dans la loi d'orientation sur l'éducation du 10 juillet 1989. Trois ont été créées à la rentrée 1990 dans les Académies de Grenoble, Lille et Reims. Pour les autres Académies un I.U.F.M. sera créé en septembre 91. Ces établissements sont des établissements publics administratifs d'enseignement supérieur. Il s'agit d'établissements autonomes partenaires à part entière des Universités de chaque région et non services communs de l'une ou de plusieurs d'entre elles. Pour marquer cette autonomie et son caractère régionale l'I.U.F.M. de l'Académie de Nantes se dénommera I.U.F.M. des Pays de la Loire. Les I.U.F.M. ont pour mission principale la formation professionnelle initiale, dans un cadre universitaire, de tous les enseignants dont le service public d'enseignement a besoin. Ils contribuent en outre à la formation continue de tous les enseignants et à la recherche en éducation et formation. Cette présentation générale étant faite, il faut répondre aux questions suivantes : - cela représente quoi dans les Pays de la maîtres ? cela change quoi pour la formation des Loire ? cela apporte quoi au dispositif enseignements supérieur de la Région ? 1 - CELA REPRESENTE QUOI DANS LES PAYS DE LA LOIRE ? 44 45 Sur le plan de la localisation géographique d'abord c'est un établissement regroupant en un seul et même réseau les cinq Ecoles Normales Instituteurs (ENI) et l'Ecole Normale d'Apprentissage (ENNA). C'est là un outil permettant de concilier cohérence et décentralisation. Chacun de ces centres sera un lieu de formation pour tous les enseignants. Les nécessaires spécialisations partielles de chacun permettra de valoriser les points forts et non de créer des centres de seconde zone. Sur le plan des capacités de formation, l'I.U.F.M. des Pays de la Loire dispose de l'ensemble des moyens actuellement dans les ENI, l'ENNA et le CPR (Centre Pédagogique Régional). A ces moyens s'ajoutent : - ceux apportés par la création à la rentrée 1991, pour l'I.U.F.M. des Pays de la Loire, de 12 postes d'enseignants chercheurs (6 postes de Maîtres de Conférences, 6 postes de Professeurs d'Université), - ceux apportés par la mise à la disposition de l'I.U.F.M. des Pays de la Loire pour le Ministère afin de permettre l'entrée dans le dispositif de formation des maîtres de nouveaux formateurs (agrégés, certifiés.) venant directement des lycées et Collèges et ayant acquis leurs compétences de formateurs dans le cadre de la MAFPEN (Mission Académique à la Formation des Personnels de l'Education Nationale) ou du CPR, - ceux actuellement consacrés par les Universités à la formation des maîtres et qui viendront par convention entre l'I.U.F.M. et chaque Université abonder le potentiel. Ces moyens seront mobilisés pour assurer la formation professionnelle initiale, dès la rentrée 1991, de 2000 à 2500 maîtres répartis entre les deux années d'I.U.F.M. et les différents ordres d'enseignement (Ecoles, Collèges, Lycées, Lycées Professionnels). Compte tenu de l'évolution prévisible des besoins de recrutement l'I.U.F.M. des Pays de la Loire devrait très rapidement se stabiliser autour de 3000 étudiants en cours de professionnalisation vers les métiers d'enseignant. 45 46 Pour assurer la logistique de ce dispositif et ceux correspondant à sa participation à la formation continue de tous les enseignants, l'I.U.F.M. disposera du potentiel des personnels ATOSS (Administratif Technique - Ouvrier de Service - de Santé) actuellement en poste dans les ENI et l'ENNA. Ce dispositif renforce sa cohérence par la mise en place auprès du Directeur de l'Etablissement, d'un Secrétaire Général et d'un Agent Comptable. Le choix par le Directeur de Directeurs Adjoints, de responsables de centres géographiques, de responsables thématiques et de conseillers chargés de missions spécifiques renforce l'efficacité de l'ensemble. 46 47 2 - CELA CHANGE QUOI POUR LA FORMATION DES MAITRES ? Désormais, tous les maîtres seront admis en I.U.F.M. au niveau BAC + 3, ils y recevront une formation professionnelle de 2 ans. Le système (BAC + 3) + 2 retenu dans le cadre des I.U.F.M. se substitue à un système qui précédemment conduisait : - à un déficit de formation universitaire pour les instituteurs : recrutement à (BAC + 2) suivi de 2 ans de formation professionnelle en Ecole Normale, - à un déficit de formation professionnelle pour les autres, car réduite à 1 an dans le cadre des ENNA et des CPR. Compte tenu de l'organisaion des contenus des concours (CAPES, CAPET, CAPLP2) le schéma étant le suivant ((BAC + 3) + 1) + 1. Le premier bloc ((BAC + 3) + 1) était sous la responsabilité de l'Université sous la forme d'obtention d'une Licence (BAC + 3) suivie d'une année de préparation au concours. - à un déficit de préparation au concours en ce qui concerne les CAPET et les CAPLP2. En effet, si les universités se sont fortement impliquées dans les préparations aux épreuves théoriques des CAPET, les préparations aux mêmes épreuves des CAPET et CAPLP2 sont demeurées insuffisantes en nombre. L'I.U.F.M. contribue, donc pour tous, à une amélioration de la formation globale correspondant aux nouvelles exigences du système éducatif. Sur la base d'une formation initiale solide validée par l'obtention d'une Licence les futurs enseignants pourront en deux ans acquérir une professionnalité globale reposant sur : - un approfondissement disciplinaire qui a pour but de fournir les apports nécessaires pour passer d'une problématique strictement disciplinaire, qui est la logique 47 48 de la Licence, à une problèmatique élargie à des disciplines voisines, à une couverture moins approfondie mais plus large de la discipline qui est celle des contenus d'enseignement. C'est dans cet esprit que sera traitée la polyvalence des professeurs des écoles, 3- - acquérir des compétences didactiques permettant d'assurer les conditions de transmission du savoir savant en vue de son appropriation par les élèves, - acquérir les compétences relationnelles nécessaires à la gestion d'un groupe, à l'identification des difficultés susceptibles de perturber les processus d'apprentissage tant au niveau collectif qu'au niveau individuel. CELA APPORTE QUOI AU DISPOSITIF "ENSEIGNEMENT SUPERIEUR" DE LA REGION ? Il faut aborder cette question d'un triple point de vue : - le renforcement de la place de l'Université dans une formation professionnelle globale, - l'amélioration du dispositif de préparation aux concours pour les étudiants se destinant à l'enseignement et par suite un renforcement qualitatif de la formation initial et continue de tous les enseignants, - l'amélioration de la visibilité des débouchés offerts par l'Education Nationale en terme d'insertion professionnelle. Ce qui est extrêmement utile pour favoriser l'orientation des étudiants en terme de choix guidés par les perspectives d'insertion professionnelle. L'enjeu principal du premier point est de faire bénéficier le système éducatif dans son ensemble des compétences de l'Université en ce qui concerne la recherche elle-même, l'apprentissage de la recherche, l'insertion de la démarche de recherche dans le processus de formation lui-même. 48 49 L'amélioration du dispositif de préparation au concours est très significatif, il prend la forme suivante : 1 - maintenir l'existant dans les disciplines offrant un nombre relativement faible de débouchés et bénéficiant d'un vivier adapté. Ceci concerne les préparations suivantes : 49 50 CAPES - philosophie - allemand - espagnol - lettres classiques CAPET - technologie option A, option B CAPLP2 - génie électrique - maths sciences 2 - renforcer les préparations existantes dans les disciplines déficitaires. CAPES - maths - sciences physiques Ceci devrait se traduire par l'ouverture de préparation dans les trois villes universitaires. 3 - maintenir un niveau d'accueil important dans des disciplines où le vivier est relativement excédentaire : CAPES - lettres modernes - histoire-géographie - anglais 50 51 4 - diversifier les débouchés offerts aux étudiants des viviers relativement exédentaires. Ceci se traduit par la création à la rentrée 1991 des préparations suivantes : CAPLP2 - lettres-histoire - langues-lettres 5 - créer un pôle cohérent sur le secteur des Sciences Economiques et Sociales et de gestion. Ceci se traduit par la mise en place dès 1991 des préparations ci-desous : CAPES - sciences économiques et sociales CAPET - sciences et techniques économiques CAPLP2 - comptabilité bureautique 6 - créer un pôle cohérent en Sciences et Techniques Industrielles. Ceci conduit à ouvrir en 1991 les préparations suivantes : CAPET - génie mécanique - génie électrique A terme, l'amélioration de ce dispositif et la mise en place par le Ministère de l'Education d'une politique de gestion prévisionnelle des emplois 51 52 permettra une orientation plus raisonnée des étudiants. Dans l'immédiat, la création des pôles cohérents en ce qui concerne les Sciences et Techniques Industrielles et les Sciences et Techniques Economiques amène à étudier avec les Universités la question des poursuites d'étude post-DUT et post-BTS. En conclusion, la création de l'I.U.F.M. des Pays de la Loire et plus généralement des I.U.F.M. apparaît comme un réponse : - adaptée à la nécessité d'une professionnalité globale des enseignants, - adaptée à la nécessité d'accroître les viviers de recrutement des enseignants, - favorisant l'orientation positive des étudiants, renforçant ainsi leur insertion professionnelle. 52 53 53 54 II - LA FORMATION DES ENSEIGNANTS DANS LE PRIVE Par Madame Agnès HERVOUET La situation actuelle : Il existe depuis des années des Instituts de formation pédagogique ouverts aux enseignants débutants (IFP). - pour la formation initiale, aucune convention ne prévoit de financement public. (Les étudiants préparant le concours de recrutement des IUFM peuvent bénéficier d'allocations d'étude et sont ensuite rémunérés pendant l'année de formation). - le maître débute sa carrière de contractuel en étant rémunéré sur une échelle d'auxiliaire (à la sortie des IUFM, la nomination se fait dans le corps des certifiés) ; il ne peut être salarié sur une échelle de certifié que s'il prépare et réussit un concours en ayant déjà un service de contractuel. - Faute d'avoir un contrat au moment du concours, un maître désireux de travailler dans l'Enseignement privé ne peut opter pour le privé après son succès au concours (ce qui exclut toute possibilité d'option "privé" pour les enseignants sortant des IUFM). Des disparités existent donc sur deux points : - la rémunération - la durée des études : il faut 5 ans dans le Public pour accéder à l'échelle des certifiés et 7 ans minimum pour obtenir une situation comparable dans le privé. 54 55 55