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Jean-Louis COURTOIS - Michel LEJEUNE
1952-1962
Les CRS en Algérie
Des mêmes auteurs :
- Le Raid, l’unité d’élite de la police française (Pygmalion)
- Le Raid, l’ultime recours (Crepin - Leblond)
De Jean-Louis Courtois :
- CRS, au service de la nation (Crepin - Leblond)
- L’héritage de la vengeance (Roman, Crepin - Leblond)
- Le pistolet SP 2022 (Crepin - leblond)
La face méconnue
du maintien de l’ordre
Une institution sans mémoire
est une institution sans repères
Aux fonctionnaires de police des compagnies
républicaines de sécurité qui ont séjourné en
Algérie et vécu les évènements douloureux de
ce pays.
À la mémoire des policiers tués et blessés
pendant cette période et plus généralement
en souvenir de tous les membres des forces
de l’ordre qui ont servi dans les trois
départements de l’Algérie française.
Préface
PRéface
Cet ouvrage n’aurait pas existé dans sa richesse, sa diversité et sa chronologie des
évènements sans le support documentaire remarquable réalisé en son temps par le
commandant principal René Spack.
Les auteurs remercient messieurs Frédéric Pechenard, directeur général de la police
nationale et Émile Perez, chef du service de coopération technique internationale de
police (SCTIP) pour leur soutien dans la réalisation de cet ouvrage.
Un remerciement également tout particulier à M. Robert Pinaud, ancien directeur
des CRS, pour sa préface et son concours de tous les instants.
À messieurs Jean Duffès, commandant honoraire CRS, au commandant Roderic
Martin de la direction zonale CRS de Bordeaux et au commandant Jean-Pierre Baux,
commandant de la CRS 27 de Toulouse.
« 1952-1962, les CRS en Algérie, la face méconnue du maintien de l’ordre », voilà
un titre ô combien insolite, inattendu et, en 2010, encore politiquement délicat.
D’autant plus délicat que l’Algérie est, depuis près d’un demi-siècle, une République
indépendante dont les nouvelles générations rejettent en bloc les 130 ans de présence
française sur leur territoire, méfaits et bienfaits confondus dans le même opprobre.
Il est d’autant plus délicat que tant de Français contemporains ont dû se résigner,
jadis, à quitter leur terre natale sous l’emprise de la terreur généralisée et du désespoir.
Il est d’autant plus délicat que notre Armée y a douloureusement laissé une partie de
son âme et la réputation ternie de certains de ses plus valeureux soldats.
Il est, enfin, d’autant plus délicat que depuis, a contrario, des centaines de milliers
d’Algériens migrants sont venus se fixer en France, nombre d’entre eux étant devenus
citoyens français.
Pour s’aventurer sur ce terrain miné, il fallait non seulement du courage, mais aussi
une sérieuse et fiable documentation.
Jean-Louis Courtois et Michel Lejeune, les deux auteurs de ce livre, ont eu ce
courage. Exploitant fidèlement la riche documentation dont ils disposaient, ils ont
assorti celle-ci de nouveaux témoignages afin de relater le plus objectivement possible
les actions accomplies par ces forces mobiles de police dans la plus grande impartialité
républicaine.
Ils sont entrés dans l’inabordable avec un seul viatique : la crédibilité de leurs sources.
C’est-à-dire, celle des ordres, notes, comptes rendus et rapports des responsables des
divers échelons de commandement des compagnies républicaines de sécurité.
Ces documents, restés longtemps secrets, sont d’une incontestable sincérité. Ils ont été
rédigés, bien sûr, selon les expressions et la mentalité de l’époque, ce qui leur donne une
rugueuse authenticité. D’autant plus franche s’agissant d’une rédaction à destination
interne.
Pour comprendre et apprécier à leur juste valeur les raisons qui ont motivé chez
les CRS ce parti pris de la sincérité, il est utile de rappeler brièvement l’évolution de
l’état d’esprit de ceux qui ont servi au sein de ces forces tout au long de l’existence de
celles-ci :
Les CRS ont été créées par le Général de Gaulle en 1944 afin de participer aux
opérations de maintien et de rétablissement de l’ordre public. Leurs compétences
s’appliquaient à tout le territoire national et, par parenthèse, aux départements français
d’Algérie.
Très vite, elles déplurent. On fit des comparaisons indignes avec les pires troupes
d’occupation que la France ait eu à connaître : « CRS - SS » était né !
7
Préface
Durement, et plus souvent injustement vilipendées, elles se voulurent irréprochables
et se forgèrent un esprit de corps qui ne se démentira jamais.
Elles répondront aux insultes et aux dénigrements en créant des sections de secours en
montagne, en participant activement avec leurs maîtres nageurs sauveteurs à la sécurité
de plages, en étendant leurs compétences modernes en matière de police routière, car on
leur confiera les premières autoroutes de dégagement.
Constituant la réserve générale de la police nationale, forte de 15 000 fonctionnaires,
organisées pour répondre aux besoins lointains dans l’urgence, elles recevront des
missions collectives variées et seront très appréciées par les gouvernements successifs
de la république. La fréquence de leurs déplacements et l’interconnexion permanente
de leurs unités entretiendront, notamment entre camarades de promotions, des liens
amicaux, sympathiques et utiles au moral.
Dans une telle ambiance de camaraderie et de solidarité, conscients de leur impact,
rassurés au contact des populations vacancières, forts de la confiance de toutes les
autorités d’emploi, les fonctionnaires de CRS comprendront vite que la seule réponse
valable, face à leurs détracteurs, est d’agir en conformité avec la légalité républicaine,
loyalement et sincèrement. Et de dire ce qui doit être dit.
L’unité de pensée et d’action, l’état d’esprit procédèrent également de la continuité
du commandement.
En effet, durant tout le conflit algérien, les CRS furent sous les ordres d’un seul
chef, Henri Mir, leur directeur en fonction jusqu’en 1973 au Ministère de l’Intérieur
à Paris.
En Algérie, pendant les périodes cruciales de 1955 à 1962, son adjoint, le colonel
Louis de Rosnay resta à la tête du groupement central à Alger, exerçant son autorité sur
les trois groupements régionaux d’Alger, d’Oran et de Constantine, et, en cascade, sur
toutes les unités s’y trouvant, qu’elles soient locales ou déplacées.
Entre le chef historique et le colonel courageux s’établiront une collaboration et une
amitié sans faille.
Ainsi, les communications entre tous les éléments de cette hiérarchie constitueront
une énorme documentation qui sera, in fine, regroupée et archivée à Paris, sorte de
richesse historique qu’Henri Mir aura le souci de pérenniser afin qu’il reste de la mission
des CRS en terre désormais étrangère, autre chose que les classiques contrevérités, les
énormes erreurs d’identification et autres petites malveillances alors en usage.
C’est au commandant René Spack, un ancien de « l’équipe » de Rosnay qu’il confiera
cette monumentale tâche, laquelle s’étirera, autant qu’il m’en souvienne, sur plus de
deux années.
Le travail, une fois achevé, sera remis au directeur, lu par celui-ci, puis transmis aux
chefs de section, les colonels Chauvin, Gros et Esmiol pour avis.
L’urgence à neutraliser « cet explosif » en le laissant reposer paisiblement dans les
archives du service sera finalement décrétée en haut lieu : en effet, en 1964, la situation
était encore brûlante d’antagonismes divers qu’il aurait été imprudent d’attiser.
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René Spack, officier d’une grande rectitude fut profondément déçu de voir son
« œuvre » sombrer lentement dans l’oubli… D’où je la sortirai vingt-deux ans plus
tard en publiant un ouvrage consacré aux CRS. S’agissant de la période algérienne mes
principales références en seront issues1 . Il en sera heureux et me l’écrira2.
C’est en quelque sorte son flambeau que Jean-Louis Courtois et Michel Lejeune ont
repris, en restituant l’authenticité du vécu des CRS en Algérie.
En élargissant la recherche historique, ces deux auteurs l’ont menée, dans son
intégralité avec le souci de faciliter une indispensable compréhension de faits complexes
et méconnus.
Eux aussi ont été sincères.
Pour mettre un terme à cette préface, et en remerciant les auteurs de l’honneur qu’ils
m’ont fait, je voudrais utiliser les mots déjà employés dans mon propre ouvrage pour
évoquer la fin de la mission des CRS en Algérie :
« Ainsi se terminait une page de l’histoire des CRS… Les gardien de la paix-soldats
rentraient sans rancœur, mais aussi sans joie. Ils venaient d’assister aux convulsions
d’agonie d’une civilisation coloniale et à la naissance d’une nation. Effrayant et
effarant spectacle. »
Robert Pinaud.
Inspecteur général honoraire de la police nationale,
ancien directeur des compagnies républicaines de sécurité (1976-1981).
1-Soldats sans victoires, édité en 1986
2-René Spack finira sa carrière comme commissaire divisionnaire, commandant
régional des CRS à Marseille où je le décorerai de la croix de chevalier de la Légion
d’honneur. Il nous a quittés en décembre 2007.
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Chapitre I
AVANT-PROPOS
Pendant des années après la fin des évènements d’Algérie, l’intervention des forces
de police et de gendarmerie était considérée comme des opérations de maintien et
de rétablissement de l’ordre. On ne parlait pas de guerre. C’est François Mitterrand
alors président de la République qui, le premier, a prononcé ce mot considéré comme
tabou : la guerre. Ne lui faisons pas injure, il connaissait la valeur de ce vocable d’autant
plus qu’il avait été directement impliqué dans ce conflit, dès 1954, alors qu’il était au
ministère de l’Intérieur.
De nombreux historiens font débuter le mouvement insurrectionnel concerné en
novembre 1954. Pour beaucoup d’appelés, cette date a été le début de leur histoire
militaire. Cette guerre a engagé 2 700 000 soldats. À la signature des accords d’Évian, en
juillet 1962, les pertes humaines s’élevaient à 24 614 tués et 64 985 blessés. Ce dernier
nombre ne prend pas en compte les militaires et personnels civils qui bien des années
plus tard connaissent encore des séquelles psychologiques liées à ces événements.
Une très importante iconographie existe sur cette période, les récits des militaires
et des hommes politiques rappellent les petits et grands épisodes de la fin de l’Algérie
française. On évoque dans ces ouvrages les faits d’armes, l’angoisse des populations,
le désespoir des pieds-noirs, mais jamais aucun livre n’a été consacré au travail des
membres des compagnies républicaines de sécurité soit organiques, soit métropolitaines.
Ces policiers spécialistes du maintien de l’ordre ont permis dans bien des cas que ces
évènements violents et souvent tragiques ne dégénèrent pas davantage.
Ce livre relate dans le détail, l’histoire de ces hommes qui, avec courage, détermination
et le plus souvent au péril de leur vie, ont tenté de sauvegarder la légalité française.
Cet ouvrage n’est certes pas exhaustif, mais il montre que bien avant le 1er novembre
1954, les policiers des CRS sont intervenus loin de leurs bases métropolitaines. Ces
fonctionnaires ont vécu chaque jour l’engrenage infernal des évènements.
Des attaques sauvages de villages aux quadrillages des grandes villes en passant par le
putsch d’Alger et le départ des Européens, les CRS ont voulu donner à leur engagement
un sens, celui du respect de toutes les convictions politiques, religieuses et ethiques dans
le cadre des institutions de la République quelquefois bien malmenées par les hommes
animés par la passion et la haine.
Ce sens du devoir a été payé au prix fort, celui du sang versé.
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CHAPITRE I
Des prémices du drame
au 1er novembre 1954
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Chapitre I
Le contexte
Messali Hadj, fondateur et leader du MTLD (Mouvement pour le triomphe des
libertés démocratiques), est de retour en Algérie au début de 1952. Il n’a rien perdu de
son engagement et reste fidèle à une ligne politique radicale. Il entreprend de nombreux
déplacements au cours desquels il mène une propagande active très écoutée. Les
autorités s’en inquiètent. Une nouvelle fois arrêté, le 14 mai après les sanglants incidents
d’Orléansville, il est interné en métropole, à Niort.
Ces mêmes autorités sont aussi informées que des évènements suspects se déroulent à
l’est du pays, dans le massif des Aurès. Des bandes armées se livrent à des actes délictuels
et profiteraient de l’agitation créée pour diffuser les idées du MTLD.
Cette accumulation de faits avérés et d’informations conduit le gouverneur général
Roger Léonard à s’adresser au ministre de l’Intérieur Charles Brune, afin d’obtenir le
concours des CRS ou compagnies républicaines de sécurité. Il faut savoir que la présence
policière se limite aux corps urbains dont les missions s’intéressent aux agglomérations et
à un corps de police en civil très insuffisant. Or, ces villes sont nombreuses et disséminées
sur un vaste territoire. Pour mémoire, mille kilomètres à vol d’oiseau séparent les
frontières marocaine et tunisienne ; dans le sens nord-sud, il faut compter une moyenne
de 100 à 150 km si l’on s’arrête à la limite du Tell ou environ 300 km si l’on choisit le
Sahara qui marque le début des territoires du Sud.
En ce qui concerne l’armée française, elle dispose de 12 000 hommes, nombre qui
comprend les effectifs de l’état-major et des services, mais sur le terrain, cette présence
est assez dérisoire. La totalité des soldats est engagée pour une large part en Indochine
où le général Salan exerce son commandement, au Maroc et en Tunisie.
En Tunisie justement qui est protectorat français depuis le 12 mai 1881, par le traité
du Bardo, une série d’évènements dramatiques se déroulent entre le 14 et le 18 janvier
1952. Ce pays dépose plainte contre la France devant les instances de l’ONU à la suite
d’incidents sanglants qui ont eu lieu dans plusieurs grandes villes. Le Résident général
décide l’arrestation de Bourguiba et de plusieurs membres du parti du Néo-Destour qui
prônent l’indépendance, ainsi que des communistes. Une série de grèves est lancée. Le
gouvernement français envoie des renforts militaires. Entre le 22 et le 28 février, la troupe
française engage une répression vigoureuse dans le nord-est qui fera deux cents morts.
Au Maroc, sous protectorats espagnol et français depuis 1912, le sultan Mohammed V
réclame la révision de ces traités.
Les tournées de prestige
Leur finalité est de montrer la présence de l’autorité républicaine et de rassurer les
populations européenne et autochtone qui sont inquiètes après des manifestations
nationalistes et des incidents divers plus ou moins graves.
Les instructions ministérielles affichent un tel degré d’urgence que l’état-major
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transmet le préavis de mouvement dès 20 h, le 23 avril. Le gouverneur général de l’Algérie
appréciera la rapidité peu commune de cette décision. Le 23 avril 1952, le ministre de
l’Intérieur donne l’ordre d’envoyer trois compagnies de CRS en Algérie.
La confirmation du départ est transmise aux unités dans la matinée du 24 avril avec
ordre d’embarquement à Marseille le 25 à 12 h.
L’état-major désigne les unités 52 de Sancerre, 175 de Lannemezan et 201 de Nancy.
Le groupement opérationnel commandé par le commandant de groupement Porte
s’installe à Alger du 24 avril au 2 juin 1952.
Les trois compagnies choisies font mouvement. Les hommes se posent bien des
questions sur le pourquoi d’une telle précipitation. Le haut degré d’entraînement des
compagnies et la parfaite coordination des ordres permettent le bon déroulement des
voyages terrestres et maritimes.
Aussitôt débarquées, les unités rejoignent leurs lieux d’affectation, la 175 à Philippeville
le 26 avril, la 52 à Alger le 27 avril et la 201 à Oran le 28 avril. Sitôt leur installation
terminée, elles sont mises à disposition des préfets des trois départements.
En accord avec le gouverneur général, lepréfet de Constantine met sur pied des
tournées de prestige.
Le 2 mai, la CRS 175 commence son voyage dans le nord-est qui la conduira à
Philippeville, Guelma, puis Souk-Ahras en bordure des monts de la Medjerda, Tébessa
un peu plus au sud, Bou Chebka à la frontière tunisienne ; puis ce sera le retour en
suivant une route nord-ouest par Aïn Beïda et Constantine. Cette boucle parcourue en
cinq jours représente une distance de sept cents kilomètres.
Partout où elle s’arrête, la compagnie est bien accueillie. Les officiels organisent des
réceptions ; il y a des défilés, des dépôts de gerbes aux monuments aux morts et des
discours. La presse conviée sur place évoque dans ses journaux ces visites en termes
élogieux. Sous le titre « Passage de troupes », voici ce que le journaliste écrit dans la
Dépêche de Constantine datée du 8 mai 1952 :
«…La CRS 175 était hier de passage dans notre centre. Cette compagnie, première
de France décorée de la médaille du courage et du dévouement et commandée par le
capitaine Churet est composée d’éléments d’élite.
… Avant de quitter Aïn Beïda, le commandant adjoint du groupe opérationnel
d’Afrique du Nord avait tenu à rendre hommage aux glorieux disparus des deux
guerres. Une simple mais émouvante cérémonie eut lieu au monument aux morts…
Monsieur le capitaine de la CRS 175, Monsieur le capitaine de la garde et Monsieur
Dokhan Élie déposèrent une gerbe. Avec la sonnerie aux morts, une minute de silence
fut observée devant les autorités rassemblées…, les drapeaux des anciens combattants et
des prisonniers de guerre.
… Les quatre sections de CRS et deux pelotons de la garde républicaine défilèrent
fièrement.
… Nous présentons nos compliments à messieurs les officiers pour la parfaite tenue de
leurs troupes… »
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Chapitre I
L’engouement est tel que des demandes provenant d’autres villes affluent sur le
bureau du commandant. La réussite de cette première tournée de prestige est bientôt
connue des préfets d’Alger et d’Oran ; chacun organise sa propre démonstration dans
son département.
Le 13 mai, la CRS 52 quitte Alger vers l’est jusqu’en Grande Kabylie par Fort
National, Tizi Ouzou, Ménerville et Dra-el-Mizan. Ce trajet représente environ trois
cents kilomètres.
Le 16 mai, la CRS 175 a droit à un second voyage : Sétif au sud-est de Philippeville,
puis Lambèse, Arris et Batna, trois villes situées dans le massif des Aurès, Biskra au sud
du même massif, puis Tébessa tout à l’est, soit environ neuf cents kilomètres.
Le 20 mai, c’est au tour de la CRS 201 basée à Oran qui prend la direction de l’ouest :
Beni Saf, Nemours, à soixante-dix kilomètres de la frontière marocaine, Tlemcen et Sidi
Bel Abbès. Elle aura parcouru à peu près quatre cent cinquante kilomètres. Les premiers
jours de juin voient la fin de ces missions sans qu’aucun incident ne soit à déplorer.
À côté de l’aspect officiel de ces tournées, les fonctionnaires CRS ont montré leur
présence et ont pu se faire connaître. Plus prosaïquement, ils auront eu un aperçu de la
géographie et de la topographie des lieux, de l’état des routes, des temps de transports,
toutes informations utiles dans le cadre de leurs éventuelles futures patrouilles. Ce
baptême du sable a permis aux policiers de se familiariser avec les conditions de vie bien
différentes de celles de leurs casernes métropolitaines.
Les autorités d’emploi ne manquent pas de relever tout le bénéfice qu’elles pourraient
tirer de la présence des CRS en Algérie. Elles émettent même l’idée de la création
d’unités sur place, les futures CAR (cf. chapitre IX). Dès le mois de septembre 1952,
le gouverneur général adresse une nouvelle demande au ministre de l’Intérieur dans
laquelle il anticipe d’éventuels évènements qui nécessiteraient le renforcement des
forces de maintien de l’ordre. L’appel est entendu et, au mois de décembre, trois autres
compagnies traversent la Méditerranée. La CRS 174 de Marseille rejoint Alger, la 164
de Perpignan, Oran et la 123 de Périgueux, Constantine. Le groupement opérationnel
sous les ordres du commandant principal Palmer sera activé du 12 décembre 1952 au
15 mars 1953. Dès la fin du mois de février 1953, le dispositif est allégé avec le retour en
métropole d’une compagnie. Leur emploi sera le même que celui de leurs aînées.
Dans sa note n° 51.480, datée du 23 décembre 1952, le gouverneur général de
l’Algérie rappelle aux préfets des départements d’Alger, Oran et Constantine les
consignes d’utilisation des CRS stationnées en Algérie qui font référence, à la fois, au
décret n° 48.605 du 26 mars 1948 paru dans le journal officiel du 3 avril 1948 portant
réorganisation des compagnies républicaines de sécurité et à la circulaire n° 214 du
28 mai 1949 du ministre de l’Intérieur.
En effet, le commandant principal Palmer avait connu quelques difficultés avec les
autorités administratives locales qui souhaitaient user et abuser de la présence des unités
dans leur secteur de compétence pour les employer à des missions quelquefois éloignées
de celles de l’ordre public. Pour éviter à l’avenir de nouvelles dérives et tenir compte de
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l’urgence supposée, le préfet local devait s’astreindre à consigner sa demande d’emploi
soit par demande télégraphique, soit par message téléphoné, requête qui devait être
adressée en même temps au gouvernement général et au commandant de groupement
CRS. La nature de la mission à accomplir, le lieu de destination, l’effectif nécessaire, la
date et l’heure du début de la prestation et celles supposées de fin de mission devaient
être clairement indiqués. Cette directive du gouvernement général a mis fin à certaines
polémiques qui s’étaient développées lors du dernier déplacement des unités hors de
métropole. Cette note largement inspirée dans son contenu par Henri Mir, chef d’étatmajor des CRS, montrait que le « patron » des CRS était un homme à poigne qui ne
s’en laissait pas compter par les autorités locales.
Troubles au Maroc et en Tunisie ; agitation en Algérie
L’année 1953 est relativement calme. Le gouverneur général ne fera pas appel aux
renforts des CRS.
Sur le plan international, l’ONU inscrit à l’ordre du jour du 16 au 18 octobre 1952
les affaires marocaine et tunisienne. Des représentants diplomatiques français élèvent
de vives protestations.
Du 6 au 9 décembre, un chef nationaliste marocain est assassiné et de sanglantes
émeutes s’en suivent à Casablanca : 39 morts et plus de 1 000 personnes arrêtées. Le PC
local et l’Istiqlal qui réclament l’indépendance sont interdits.
Au cours de l’année 1953, des évènements se déroulent au Maroc. Le 29 mai, le Glaoui,
pacha de Marrakech avec 270 autres pachas et caïds demandent la destitution du sultan
Mohammed Ben Youssef. Un peu plus tard, le 21 août, le général Guillaume, résident
général, fait déposer le sultan par le conseil des oulémas. Il sera déporté en Corse avec
ses fils. Dans la même période, des troubles éclatent à Marrakech, Casablanca et Oujda.
Le bilan se monte à 44 tués dont 11 Français. En septembre, le résident général est
remplacé après une série d’attentats. La veille de Noël, une bombe éclate sur le marché
de Casablanca faisant 17 morts.
En Algérie, une certaine agitation subversive se développe, mais comme les actions
ne sont pas spectaculaires, elles passent presque inaperçues. Du 1er au 6 avril se tient le
second congrès du PPA/MTLD.
Dans les zones frontalières, un climat d’insécurité s’est installé. Chez quelques
Musulmans, on a remarqué un changement dans l’attitude ; le nombre d’actes de
banditisme dans les Aurès a augmenté ; la propagande du MTLD est plus visible.
Au Maroc, les enclaves espagnoles de Tétouan et Melilla sont devenues des centres
d’entraînement pour des groupes de nationalistes nord-africains. Des terroristes venus
d’Égypte et de Libye y trouvent refuge pour un temps. Enfin, la contrebande d’armes
passe par ce territoire.
Il semble aussi que des volontaires se mêlent aux groupes de travailleurs saisonniers qui
passent quotidiennement la frontière. La présence des CRS, un temps dans ces endroits,
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Chapitre I
a pu ralentir ou rendre plus prudents les candidats aux camps d’entraînement. Après
leur départ, les mouvements suspects ont retrouvé un peu plus de liberté.
Ces quelques mois sont marqués par le manque de clairvoyance des services de
renseignements, l’optimisme des autorités et la relative discrétion des nationalistes,
autant de facteurs qui ont laissé la réalité dans un flou trompeur.
À la fin de l’année 1953, les autorités reconsidèrent la situation. L’agitation politique
va croissant, l’action clandestine se fait plus pressante. Mais les moyens qu’on peut leur
opposer sont bien faibles. Il est temps de se tourner vers la métropole.
Du 20 au 21 mai 1954, on enregistre une recrudescence d’attentats au Maroc. Robert
Lacoste remplace le général Guillaume. Bourguiba quitte la Tunisie pour l’île de Groix.
29 mai 1954 : renforcement de la présence des CRS en Algérie
Le 29 mai 1954, le gouverneur général est informé de l’arrivée très prochaine de cinq
CRS. Le 30 mai, trois d’entre elles et un groupement opérationnel (G/O) placés sous
le commandement du commandant Arsimoles embarquent à Marseille. Ce G/O a pour
mission d’assurer la coordination des compagnies dans les missions qui lui sont fixées
par l’autorité d’emploi. La structure des CRS est calquée sur celle pyramidale de la
hiérarchie militaire.
Les CRS 165 et 174 de Marseille iront à Bône ; la CRS 163 de Carcassonne se rendra
à Oran et Mers el-Kebir ; le groupement opérationnel est attendu à Alger. Les préfets
de Constantine et d’Oran décident de l’implantation : la CRS 165 à Tébessa dont une
section à Le Kouif, la CRS 174 à Souk-Ahras et la CRS 163 à Mers el-Kebir.
Les 16 et 17 juin arrivent les CRS 41 de Saint-Cyr-sur-Loire dans la banlieue de Tours
et 162 d’Uzès.
Le 1er juillet, les nécessités du moment apportent quelques modifications d’implantations.
Le groupement opérationnel s’installe Alger. La ville d’Oran accueille la CRS 163 qui est
répartie comme suit : une section et le PC à Marnia ; une section à Sebdou ; une section
à Port-Say et une section dans le bled à l’est de Souani. Dans la région de Constantine, la
CRS 165 est cantonnée à Philippeville ; la CRS 174 est partagée entre La Calle qui reçoit
deux sections et le PC, une section à Roum El Souk et une autre à Lamy.
La CRS 41 va à Souk-Ahras et la CRS 162 est répartie de la façon suivante : trois sections
et le PC à Tébessa et une section à Le Kouif.
La répartition des unités montre clairement que la tâche principale sera la surveillance
de la frontière : arrêter les individus suspects, protéger les groupes d’habitations isolées et
éparpillées le long de son tracé et enfin rechercher le renseignement. Les fonctionnaires
des CRS se retrouvent à faire du renseignement, mission pour laquelle ils ne sont pas
compétents. Cette sollicitation curieuse montre l’état de dénuement dans lequel se trouvent
les services de renseignements. On sait qu’une police sans information est handicapée et
que son efficacité s’en trouve amoindrie. Cette carence aura des conséquences futures.
Quant à l’utilisation des CRS dans le maintien de l’ordre, il a fallu toute l’énergie
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du commandant du groupement opérationnel pour éviter une certaine anarchie dans
la coordination avec les forces de l’ordre. Pour faire court et brutal, en juillet 1954,
l’ensemble des services part de zéro. Tout est à construire. Il est clair qu’un danger rôde
mais rares sont ceux qui en connaissent véritablement la nature même si, ici et là, des
voix revendiquant l’indépendance de l’Algérie commencent à se faire entendre. Il est
temps de tenir des séances de travail pour créer un dispositif adapté.
Problèmes à la frontière tunisienne
Les 9 et 10 juin 1954, la haute hiérarchie administrative se réunit. Y participent le
directeur de la Sécurité générale, le préfet de Constantine, le représentant du général
commandant la division de Constantine et le commandant de la 10e Légion territoriale
de gendarmerie ainsi que les autorités civiles locales. Le 9 juin, le commandant principal
Arsimoles assiste à toutes les réunions tant à Tébessa qu’à Souk-Ahras.
Le préfet de Constantine apporte des informations peu précises sur de nombreux
points. Les frontaliers ne parlent plus. De l’autre côté, les fellaghas dont la traduction
littérale est coupeurs de route terrorisent les habitants. C’est sans doute la cause du
mutisme perçu. Le préfet ne sait pas avec certitude si les fellaghas passent par ici pour
rejoindre les Aurès et y constituer des bandes armées.
La question des fermes isolées est évoquée. Il faudra les recenser et les inclure dans
le plan de surveillance : c’est donc que ce travail de comptage n’a pas été fait ! Les
patrouilles de CRS ramèneront la confiance et glaneront des renseignements, tel est
l’espoir du préfet. L’évocation pour la première fois d’une dotation en fusils-mitrailleurs
est vite abandonnée. En effet, le rôle des CRS est le maintien de l’ordre à la différence de
celui des militaires qui assurent des missions offensives.
Le commissaire, chef de la brigade frontière des renseignements généraux (RG)
orientera l’utilisation des CRS dans son secteur. Le préfet suppose que les fellaghas
passent la frontière plus au sud, vers Négrine, à 150 km au sud de Tébessa. Les vingt
méharistes qui s’y trouvent forment un effectif bien maigre pour surveiller une telle
longueur de frontière sur le plateau. La collecte du renseignement peut être confiée à
la brigade des RG, mais aussi au personnel des communes mixtes, des Eaux et forêts,
des douanes et des brigades de gendarmerie. Le commandant de gendarmerie cherche
un supplément de moyens vers les gendarmes mobiles ; mais le représentant du général
commandant ce corps n’est pas d’accord.
Le rôle de l’armée est étudié. Pour l’instant, elle est inopérante car la procédure de
réquisition n’a pas été enclenchée. Cependant, pour faire bonne figure, le représentant
des militaires pense pouvoir accepter des missions orientées à la seule condition de lui
fournir le carburant des véhicules ! Le préfet de Constantine revient sur le problème
fondamental de la recherche du renseignement : il est urgent… d’attendre puisque l’on
se reverra dans quelques jours pour l’organisation des réseaux.
Conclusion toute provisoire : de nombreux constats ont été dressés mais peu de
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TABLE DES MATIÈRES
407
Préface de Monsieur Robert Pinaud, ancien directeur des CRS
Avant-propos
7
10
CHAPITRE I : Des prémices du drame au 1er novembre 1954
11
Le contexte
Les tournées de prestige
Troubles au Maroc ; agitation en Algérie
29 mai 1954 : renforcement de la présence des CRS en Algérie
Problèmes à la frontière tunisienne
Démonstration de la présence des fellaghas
Les CRS en mission à l’est et à l’ouest de l’Algérie
Reprise de l’agitation dans la région de Constantine
Septembre 1954 : de nouveaux troubles à la frontière tunisienne ;
mouvement de relève chez les CRS
Nouvelle agitation à l’est
Poussée de fièvre à la frontière tunisienne
Pendant ce temps dans le reste de l’Algérie
1er novembre 1954 : la Toussaint rouge, le début de l’insurrection
Mouvement de vingt compagnies vers l’Algérie
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L’Administration vue par Jacques Soustelle
20 et 21 août 1955 : le Constantinois en proie à de graves événements
Septembre et octobre 1955 : instabilité politique en métropole ; la formation
des combattants du FLN ; la difficile situation dans le Constantinois
Octobre 1955 : nouveau positionnement des CRS
Janvier 1956 : création des deux premières CRS organiques ;
départ de Jacques Soustelle
6 février 1956 : visite officielle à Alger de Guy Mollet, président du Conseil ;
divergences de vue sur le maintien de l’ordre entre la police d’Alger et les CRS
CHAPITRE III : De février 1956 à juin 1957 : arrivée discrète de
Robert Lacoste ; l’attentat de la Corniche à Alger
CHAPITRE II : Du début de l’insurrection au 6 février 1956
(Guy Mollet à Alger)
L’installation des compagnies
Le large éventail des missions des compagnies : les patrouilles lointaines
Les CRS face à un adversaire invisible
Fin de l’année 1954 : début de l’organisation politique dans le FLN
Opération de relève, nouvelle répartition des effectifs,
les commentaires des commandants
Mars et avril 1955 : montée du nationalisme et du terrorisme ;
instauration de l’état d’urgence ; recadrage de l’action des CRS
Avril, mai et juin 1955 : de la difficulté d’obtenir des renseignements ;
intensification des opérations de police
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Révision des règles d’emploi des CRS ; le cas particulier de la CRS 16
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Montée en puissance de la rébellion ; les pouvoirs renforcés du ministre résident ;
les 7 et 8 mai 1956
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25 juin 1956 : arrivée de renforts de CRS de la métropole ; nouvelle relève ;
discours du président de la République à Verdun
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Août 1956 : congrès FLN de la Soummam ; conséquences pour la rébellion
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Un dernier trimestre bien chargé chez les CRS ;
l’arraisonnement de l’avion de Ben Bella, les obsèques d’Amédée Froger
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Le FLN à Alger ; 7 janvier 1957 : début de la bataille d’Alger ;
les tâches multiples des CRS
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Controverse autour des méthodes des parachutistes ;
les CRS sous la férule des militaires
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Massacre de Mélouza ; 9 juin 1957 : attentat de la Corniche ; 11 juin :
obsèques des victimes ; appréciations diverses sur le maintien de l’ordre
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CHAPITRE IV : De la fin de la bataille d’Alger au mois de mars 1960 93
Fin de la bataille d’Alger ; les succès des CRS
Changement de gouvernement ;
agacement dans les populations européenne et musulmane
8 février 1958 : l’affaire de Sakiet-Sidi-Youssef ; loi-cadre sur l’Algérie ;
encore un changement de gouvernement
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Répartition des CRS à la date du 10 mai 1958
Les 12 et 13 mai 1958 : retour annoncé du général de Gaulle ?
Ailleurs en Algérie, après le 13 mai
29 mai 1958 : le retour du général de Gaulle
Des missions inattendues chez les CRS
Attentats du FLN en métropole ; départ des CRS en mission en Algérie :
les CRS organiques seules maintenant
Naissance du GPRA ; de Gaulle de retour en Algérie : la paix des braves ;
référendum sur la Constitution
Le plan de Constantine ; la curieuse idée du colonel Godard
De janvier à août 1959 : le plan Challe ; Godard mécontent des CRS
Persistance des difficultés entre les CRS et les militaires
Poussée de fièvre à Alger
23 janvier 1960 : début de la semaine des barricades
Du 25 janvier au 1er février 1960 : suite et fin de la semaine des barricades
Réorganisation des pouvoirs civil et militaire ;
limogeage du colonel Godard ; trois CRS organiques en métropole
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CHAPITRE V : De mars 1960 au 8 décembre 1960
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Septième voyage du général de Gaulle ;
le général Crépin remplace le général Challe ; crise au sein du GPRA
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Les élections cantonales ; agitation à Alger
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Juin et juillet 1960 : vers une sortie honorable du conflit
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Le temps des vacances ; le doute des militaires
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D’août à novembre 1960 : recrudescence des attentats ;
nouveau discours du général de Gaulle
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Faiblesse des effectifs des forces de maintien de l’ordre
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10 et 11 novembre 1960 : changements dans l’organisation du maintien de l’ordre 141
Alger victime de la rumeur et de la psychose
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8 décembre 1960 :
préparation d’un imposant dispositif de maintien de l’ordre à Alger
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À Oran le 8 décembre
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Le 9 décembre 1960 à Alger
Le 9 décembre 1960 à Oran
Le 10 décembre 1960 à Alger
Le 10 décembre 1960 à Oran
Le 10 décembre 1960 à Constantine
Le 11 décembre 1960 à Alger : le face-à-face des CRS et des parachutistes
Le 11 décembre à Oran 1960 ; lourd bilan à Alger et Oran
Le 12 décembre 1960 à Alger
Le 12 décembre 1960 à Oran
Le 13 décembre 1960 à Alger, Oran et Bône
Le 14 décembre 1960 à Alger
Le 14 décembre 1960 à Bône, Oran et Alger : bilan
Avant le référendum du 8 janvier 1961 :
le climat dans l’armée et dans la communauté musulmane
Mesures prises pour le bon déroulement du référendum
Le jour du référendum
Reprise des attentats FLN ; retour des CRS de métropole en Algérie
Février 1961 : négociations en vue
Forte croissance de l’activisme OAS ; l’armée soupçonnée
Réorganisation de l’Administration ;
les nouvelles attributions des préfets et préfets de police d’Alger et d’Oran
Discours du général de Gaulle, le 11 avril 1961
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CHAPITRE VII : Du putsch, le 22 avril 1961 au 11 novembre 1961 199
CHAPITRE VI : Des événements de décembre 1960
au discours du 11 avril 1961
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Nuit du 21 au 22 avril et journée du 22 avril : samedi, début du putsch
Dimanche 23 avril : 2e jour du putsch ; discours du général de Gaulle
Lundi 24 et soirée 25 avril 1961 : le crépuscule des putschistes
Mardi 25 avril, 21 h au mercredi 26 avril 1961 : fin du putsch
Réveil de l’OAS ; épurations dans l’armée et l’Administration ;
l’affaire des CRS 195 et 203
Le discours du 8 mai 1961 : vers l’indépendance ;
Salan et Jouhaud au service de l’OAS ; le 13 mai 1961
Du 20 mai au 13 juin 1961 :
interruption des opérations offensives et ses conséquences
Difficultés dans l’emploi des CRS ; le 14 juillet 1961 ;
reprise des attentats de l’OAS et du FLN
D’août à octobre 1961 : omniprésence de l’OAS ;
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mise en place d’une organisation contre-terroriste
D’octobre 1961 au 11 novembre 1961 : encore des attentats
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CHAPITRE VIII : Janvier 1962 : départ des CRS organiques ;
septembre 1962 : retour en France des dernières CRS de métropole233
L’armée, la gendarmerie et la police touchées par l’agitation de l’OAS ;
les CRS organiques cibles de l’OAS : leur départ pour la métropole
234
L’OAS au sommet de la violence
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Février 1962 : le général Ailleret contre l’OAS ; organisation de la riposte
236
Les forces de l’ordre contre l’OAS
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Répartition des CRS en février 1962 ;
les policiers et les militaires face aux tracts de l’OAS
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Les menaces de l’OAS mises à exécution
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18 mars 1962 : signature des accords d’Évian ; début de la période transitoire 241
La réponse de l’OAS aux accords d’Évian : le carnage de la rue d’Isly
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Modification de la nature des missions des CRS ;
rapport de M. Mir sur le moral du personnel
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Les cours martiales : problème de conscience chez les CRS ;
des arrestations importantes
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Le déploiement des CRS à la date du 10 mai 1962
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Mai et juin 1962 : bouclage de la casbah ; nouvelles directives de l’OAS
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Juin 1962 : intensification des actions de l’OAS ; réponse du général Capodano 249
Juin 1962 : disparition de l’OAS ; adieu l’Algérie
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Derniers problèmes avant le départ des CRS en métropole ;
les débuts du nouvel État algérien
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CHAPITRE IX : Retour sur les compagnies formées en Algérie :
les compagnies organiques
Création de CRS en Algérie : l’espoir
Genèse difficile des CRS organiques ; des CAR aux CRS
Des problèmes et encore des problèmes !
Début de l’épisode avec le colonel Godard
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Des harkis chez les CRS ?
Des complications dans l’emploi des CRS Quel avenir pour les CRS organiques ? Départ des CRS organiques pour la métropole
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Épilogue
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Annexes
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Annexe 1 : Les groupements et leur implantation
Annexe 2 : Historique du commandement des compagnies
Annexe 3 : Liste des morts et des blessés en Algérie
Annexe 4 : Les principaux commandants des groupements CRS
Annexe 5 : Notes et courriers
Annexe 6 : écussons des unités organiques
Annexe 7 : Médailles commémoratives
Annexe 8 : Photos des unités en action
Annexe 9 : Le matériel spécialisé utilisé par les compagnies en Algérie
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Glossaire
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Bibliographie et sources
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Remerciements
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