Le gouvernement de la Roumanie de plus en plus proche des

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Le gouvernement de la Roumanie de plus en plus proche des
1) 95 iunie 1515
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Les séminaires de Mamaia, la confirmation des identités dans la diversité ethnique
Le gouvernement de la Roumanie
de plus en plus proche des minorités
L
e gouvernement de la Roumanie, par le
Département pour les relations interethniques, et
l’Union démocrate des Tatars turco-musulmans,
ont organisé du 27 au 30 mai 2004, à Mamaia, le séminaire sur le thème “Des chances égales pour les femmes
des minorités et leur participation à la vie publique”. Aux
débats du séminaire, ont participé le président de l’Union
démocrate des Tatars turco-musulmans de Roumanie,
Iusuf Timusin, la député de l’UDMR, Julia Pataki, membre de la Commission pour l’égalité des chances entre les
femmes et les hommes de la Chambre des Députés, Ana
Florea, députée de l’Union démocrate des Slovaques et
des Tchèques de Roumanie (UDSCR) et membre du
groupe parlementaire des minorités, le secrétaire d’État
au Département de relations interethniques, Cristian
Jura, Mariana Nitelea, représentante du Bureau d’information du Conseil de l’Europe, ainsi que des représentantes de toutes les minorités de Roumanie.
À l’ouverture des travaux, Iusuf Timusin a tenu à
souligner l’importance du rôle des femmes dans la société,
encourageant leurs efforts de lutter pour l’égalité de
chances dans les postes de direction. “Si les femmes turcotatares ont réussi, il y a plus d’un millénaire, à s’occuper de
tout, tandis que les hommes étaient partis à la guerre,
pourquoi les femmes d’aujourd’hui ne réussiraient-elles à
faire la même chose”, s’est interrogé Timusin considérant
que “les femmes des minorités devraient également occuper une place importante dans la vie socio-économique”.
Pour sa part, la député UDMR, Julia Pataki, a affirmé qu’il
faut lutter contre la tendance de limiter le rôle de la femme
dans la société par une implication plus active des minorités. “Nous devons nous impliquer dans des décisions
économiques, politiques, sociales, culturelles parce que
notre présence proportionnelle dans la société équilibrera
femmes soient entendues lors de la prise de chaque décision”, a recommandé Mariana Nitelea. “Par ailleurs, vous
devriez analyser tous les rapports de chaque action que
vous déroulez, à savoir réaliser des évaluations de l’impact
sur les sexes. Pour ce faire, vous devez avoir des bases de
données similaires à celles des ONG, qui soient consultées
par les institutions de l’État”, a suggéré Nitelea dans la
perspective d’une bonne tactique managériale de promotion des organisations de femmes des minorités. La
représentante du Bureau d’information du Conseil de
l’Europe a également affirmé que “les femmes des communautés minoritaires doivent rejoindre les organisations
internationales des femmes pour obtenir une plate-forme
plus large avec le gouvernement du point de vue de la
représentativité”.
la vie publique”, a affirmé la députée de l’UDMR ajoutant
que “malgré la garantie d’égalité des chances, les femmes
sont discriminées dans la vie quotidienne”. “La plus importante discrimination de la femme apparaît dans la vie
publique”, a affirmé Pataki donnant l’exemple de la
présence des femmes au Parlement de la Roumanie, qui
ne représentent même pas 11 % du total de sénateurs et
de députés. Dans ce contexte, la représentante de l’UDMR
a également affirmé que “ce qui manque c’est la volonté
politique de réglementer la situation des femmes, notamment des femmes des minorités”. D’ailleurs, la députée de
l’UDSCR, Ana Florea, a estimé que “la tendance à la limitation du rôle de la femme dans la société doit être annulée dans le contexte de la société roumaine moderne et
dans la perspective de l’intégration à l’UE”. “Pour contribuer en égale mesure au développement de la société,
nous devons nous impliquer activement”, a ajouté la
députée.
La presse, le trésorier de l’identité des Tatars
Les recommandations
du Conseil de l’Europe
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La représentante du Bureau d’information du Conseil
de l’Europe, Mariana Nitelea, présente au séminaire de
Mamaia, a tenu à faire des recommandations pour les
femmes des minorités prévues dans la politique de l’organisme européen. “Nous vous recommandons d’avoir
une image globale dans le cadre duquel vous déroulez
votre activité. Ensuite, approfondir le rapport statistique
entre les femmes et les hommes dans la cadre de la communauté que vous représentez et voir ensuite ce qu’il faut
faire. Il faut qu’il existe une réelle volonté politique en vue
de la réalisation des objectifs proposés et si cette volonté
existe, alors il faut voir ses résultats jusqu’à présent”, a affirmé Mariana Nitelea. Elle a demandé, à la direction du
Département pour les relations interethniques dans le
cadre du gouvernement, que l’égalité de chances entre les
sexes devienne “une priorité de l’État”, ce qui suppose
l’augmentation de ressources humaines pour la réalisation d’études et de recherches en la matière et l’amplification des politiques spécifiques par le biais des lois antidiscriminatoires et par l’augmentation des ressources
financières. La participation active des femmes à la vie
politique et publique n’a été omise de la liste de recommandations du Conseil de l’Europe. “Votre but, celui des
femmes des minorités et de toutes les femmes en général,
devrait être concentré sur la façon dont vous accéderez à
une fonction de prise des décisions pour que les voix des
L’organisation de toutes les femmes
des minorités dans la phase de projet
Dans le cadre des conclusions dégagées de ce séminaire,
le secrétaire d’État au Département pour les relations interethniques, Cristian Jura, a proposé, aux côtés de la
députée Julia Pataki, la création d’une organisation composée des représentantes de toutes les minorités. “Il est
important que ce soit une organisation nationale, un
partenariat avec les organisations internationales”, a suggéré le secrétaire d’État ajoutant qu’“il est difficile de diffuser des informations lorsqu’une structure spécifique de
ce genre n’existe pas” et offrant le soutien du Département
pour les relations interethniques à cet égard. Pour sa part,
la députée de l’UDMR a affirmé que le premier pas qui
doit être fait est l’établissement de la structure de l’organisation. “Nous devons identifier les problèmes communs, ainsi que les problèmes spécifiques à chaque minorité, et nous aider réciproquement”, a affirmé Pataki
estimant qu’il sera ainsi plus facile à attirer des financements externes. Julia Pataki a exprimé sa conviction que
si une organisation à personnalité morale est créée, les informations seront mieux diffusées et des stages de formations spécifiques seront démarrés dans le cadre de l’organisation. Parmi les principaux objectifs de la future
organisation de toutes les femmes des minorités de
Roumanie figurent la promotion et l’application des
normes de comportement, du concept du genre dans
toutes les politiques pour assurer et garantir le climat de
partenariat entre les femmes et les hommes et soutenir le
rôle de la femme dans la conservation et le développement
de l’identité nationale ou ethnique. Bien que dans le stade
du projet, cette perspective a captivé toutes les participantes au séminaire, outre le cadre juridique, elles ont
abordé le problème du nom de la future organisation.
Après avoir soulevé le problème de la création de l’organisation de toutes les femmes, il a été proposé que cet
organisme bénéficie aussi d’une revue censée informer
l’opinion publique nationale et internationale des activités
de l’organisation. Cette proposition a été faite après avoir
évoqué le rôle extrêmement important de la presse dans la
préservation de l’identité des Tatars avant l’instauration
du régime communiste en Roumanie et pendant cette
période triste. Seuls 15 titres en tatar ont été édités entre
1910 et 1940. De 1940 à 1984, les “Cahiers littéraires” des
Tatars ont beaucoup circulé. L’année 1984 a représenté le
moment de l’explosion des publications en turc et tatar.
Après la révolution de 1989, ont été édités environ 50
titres de livres et une revue culturelle (publication temporaire, pendant quatre ans). Il existe à présent un quotidien
d’informations générales en tatars et un autre dédié aux
jeunes de l’Union. Par ailleurs, un journal dédié exclusivement aux femmes turques et tatares sera publié.
La diversité ethnique,
un exercice de communication
À l’issue du séminaire sur le thème “Des chances égales
pour les femmes des minorités et leur participation à la vie
publique”, déroulé à Mamaia, le gouvernement de la
Roumanie par le Département pour les relations interethniques a organisé dans la période 30 mai - 2 juin, toujours
au bord de la mer Noire, un autre séminaire, régional.
Cette fois-ci, les débats ont été destinés aux jeunes appartenant aux minorités nationales. Le thème abordé a visé la
diversité ethnique, un exercice de communication. Ce
séminaire est le premier d’un cycle de séminaires régionaux qui seront organisés cette année par le
Département pour les relations interethniques. Les séminaires régionaux pour les jeunes sont consacrés au
développement de la connaissance, à la coopération et à la
tolérance interethnique en vue d’une meilleure préparation de l’intégration à l’UE. À ce séminaire ont été invités
des représentants des organisations des minorités nationales de la Dobrogea (des jeunes turcs, tatars, russeslipovènes, roms, ukrainiens, juifs), des personnes intéressées aux problèmes auxquels sont confrontés les
jeunes appartenant aux minorités nationales, aux relations interethniques, des représentants des autorités locales, ainsi que des représentants de la société civile.
“Nous souhaitons avoir une relation avec les minorités à
tous les niveaux. Je pensais, à un certain moment, que les
minorités n’ont pas de jeunes parce que dans la majorité
des séminaires la moyenne d’âge était un peu plus élevée.
Il est donc nécessaire de voir les jeunes chez eux.
Constanta représente le modèle de la cohabitation
ethnique, mais nous devons découvrir aussi d’autres modèles dans le pays”, a déclaré à l’ouverture des travaux le
secrétaire d’État au Département pour les relations interethniques, Cristian Jura. Par ailleurs, Jura a informé
les jeunes participants des perspectives de financement
que le Département peut apporter, dans l’organisation de
séminaires, la réalisation de partenariats ainsi que des
ressources internationales de financement.
Le système complémentaire de protection
des minorités nationales
Le secrétaire d’État, Cristian Jura, a également déclaré
que le gouvernement fait des efforts à présent pour promouvoir le concept de système complémentaire de protection des minorités nationales. “La Roumanie a
consolidé un système basé sur cinq institutions différentes
de protection des droits des minorités. La première institution c’est le gouvernement par les départements spécialisés (le Département et l’Office pour les problèmes des
Roms) et par les départements spécialisés du ministère de
la Culture et des Cultes et du ministère de l’Éducation et
de la Recherche”, a affirmé Cristian Jura précisant que le
Département pour les relations interethniques a déroulé
depuis le début de l’année environ une centaine d’actions
et a alloué 240 milliards de lei pour les problèmes des minorités nationales. Les autres institutions chargées de la
protection des droits des minorités sont le Conseil national pour la lutte contre la discrimination, l’Avocat du peuple, le Conseil des minorités nationale et la société civile.
Cinq fonds pour l’amélioration
de la situation des Roms
Selon le secrétaire d’État Cristian Jura, le gouvernement a, à sa disposition, cinq fonds pour l’amélioration de
la situation des Roms. Il a expliqué que le premier fonds
est justement le budget du gouvernement, dont ont été alloués cette année 64 milliards de lei pour les Roms. Outre
cette somme, il y a un programme Phare d’un montant de
4,8 millions d’euros et un autre initié par le PNUD par le
biais duquel seront ouverts les premiers centres communautaires des Roms de Roumanie. Il faut mentionner que
dans deux semaines sera ouvert le premier centre de ce
genre à Marasesti. Les autres fonds dont disposent le gouvernement pour l’amélioration de la situation des Roms
proviennent de la Banque de développement du Conseil
de l’Europe et d’un programme de la Banque mondiale intitulé “La décade d’inclusion des Roms”. En ce qui
concerne la nouvelle politique publique du gouvernement
d’approche de la problématique des Roms de Roumanie,
celle-ci est structurée sur trois composantes principales:
des programmes visibles et concrets, à savoir tout ce qui
est lié à l’amélioration de l’infrastructure, à la santé et à
l’éducation, des programmes intégrés et l’élaboration de
programmes pour les communautés. Les jeunes représentants des 20 minorités de notre pays ont reçu, outre la
possibilité d’accéder aux fonds du gouvernement et des
organismes internationaux, un guide de financement des
projets et des programmes interethniques et de lutte
contre l’intolérance.
Des cadeaux pour l’École no 12 de Constanta
Le programme du séminaire a également prévu une visite du secrétaire d’État Cristian Jura à l’École no 12
“B.P.Hasdeu” de Constanta à l’occasion de la Journée internationale de l’enfant. Après avoir assisté à une classe de
turc, car la majorité des élèves de cette école sont des
Turcs et des Tatars, Jura a participé à un spectacle présenté par les élèves. À la fin des festivités, le secrétaire d’État
a offert 250 livres à la bibliothèque de l’école et 300 paquets de fournitures scolaires aux élèves. Le montant des
cadeaux a dépassé 80 millions de lei, les objets provenant
cependant de diverses donations. ■
Article mis à disposition
par le Département pour
les Relations Interethniques du
Gouvernement de la Roumanie

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